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Université populaire de Caen Basse-Normandie – Année 2014-2015

Contre-histoire de la philosophie par Michel Onfray – Conférence N° 266

# 12 : Lundi 2 mars 2015

« UNE EPURATION ONTOLOGIQUE»

1./ PENSER L’APRES


a) Penser l’après-guerre, l’après Occupation, l’après Libération
• L’Occupation n’a pas été pensée
• D’où un nihilisme
b) Penser l’influence de la philosophie allemande sur la pensée française :
« Le vieux machiavélisme allemand, spécialisé depuis toujours dans l’interversion des
contradictoires, a joué en virtuose d’une équivoque qui, jetant le trouble dans les esprits,
pèse encore (sic) lourdement sur la vie française et entrave le redressement moral de la
nation » (89) – dans Les Temps Modernes…
c) Ceux qui ont trempé dans Vichy :
• Guitton, Maurice Clavel
• Dans la collaboration « active » :
• Rebatet, Chardonne, Morand
• Dans la collaboration « passive » :
• Beauvoir, Sartre, Merleau-Ponty
• N’ont pas été inquiétés.
d) Comment la France pourrait-elle retrouver fierté, honneur, dignité ?
e) Vladimir Jankélévitch connaissait-il le cas Mitterrand ?
• « Depuis 1944 la Croix de Lorraine décore bien des boutonnières cagoulardes où
fleurissaient, quand Vichy semblait éternel, l’écusson de la légion ; il passe sur le
boulevard beaucoup de résistants en peau de lapin qui, à la onzième heure, volèrent au
secours de la victoire : car la justice, quand elle est la plus forte, ne manque jamais
d’amis. On peut même hasarder qu’il y eut en 1942, les évènements aidant, une espèce de
résistance vichyssoise » (90).
• Mitterrand et Duras affiliés à la Résistance en… 1943.

2./ DES RESISTANTS D’OCCASION


a) Soulève :
• L’impunité des gens de lettres compromis
• Une épuration non faite
• Le retour des collaborateurs sur le devant de la scène
• La complaisance pour la « courtoisie » nazie
• La Résistance des opportunistes
• « L’impureté des mobiles patriotiques » (97).
b) « Combien sont-ils les chefs d’orchestre, les peintres, les sculpteurs qui refusèrent tout
contact, même indirect, avec l’occupant ? Ah ! qu’ils furent faciles à garnir, les sommaires de
la NRF aryanisés ! Pour ceux qui virent la France occupée non pas à travers l’imagerie de
New-York ou de Londres, mais, comme nous autres, du fond du bocal nauséabond, il est clair
qu’en dehors des masses populaires et d’une élite héroïque, désintéressée et convaincue, la
bourgeoise s’est ralliée à la Résistance sous la pression des trois facteurs suivants » (95).
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• 1/ La victoire soviétique de Stalingrad fin 42 :
• Les combats ont lieu entre le 17 juillet 1942 et le 2 févier 1943
• 2/ La dissolution de l’armée d’armistice
• Elle transforme les militaires de carrière en fugitifs
• 3/ Le STO : loi du 4 septembre 42 :
« Sous la menace du STO, Dupont et Durand à leur tour se virent contraints, comme de
simples Lévi, de rechercher de fausses cartes d’identité et d’entrer dans l’ignominieuse
illégalité des proscrits et des outlaws » (96).
• J’ajoute :
• 4/ La fin du pacte germano-soviétique :
• Signé le 23 août 1939 et rompu le 22 juin 1941.
c) Il y eut en effet beaucoup de Résistants d’occasion.
d) MO : Vladimir Jankélévitch a tort de confondre New-York, fuite intéressée et Londres, exil
politique
• Se mettent à l’abri :
• Breton, Lévi-Strauss, Léger, Duchamp, Milhaud, Chagall, Jules Romains, Jacques
Maritain, Saint-Exupéry, Saint-John-Perse, Max Ernst
• S’engagent dans la Résistance :
• Aron, Simone Weil et Romain Gary, Pierre Dac, tous juifs.

3./ CONTRE DE GAULLE, POUR LES COMMUNISTES


a) De Gaulle a écarté le danger communiste à la Libération
• Il a désarmé les maquis communistes
• « Celui qui fut le libérateur de la France s’offrit de lui-même, et ceci dès le premier jour
de l’insurrection nationale, à en être l’étouffoir et l’éteignoir ; la crainte qu’on n’allât
trop loin et que la démocratie ne prît trop au sérieux sa propre victoire prit
immédiatement le pas sur toute autre préoccupation ; l’horreur avec laquelle on se mit à
parler des « rouges », de la « république de Toulouse » et des FFI effaça bien vite chez
les bourgeois le souvenir des atrocités hitlériennes » (98).
b) Le péril rouge écarté, les bourgeois ont pu redevenir antisémites
c) les nazis sortent des caves
• Publient leurs mémoires
• Cf. Gerhard Heller, Un Allemand à Pari chez Pivot le 13 mars 1981
d) « Les uns et les autres, ils ont laissé passer les occasions du courage, même les plus faciles ;
on est resté muet, au pays de Jules Simon, de Michelet et de Victor Hugo, là où un mot de
protestation, où le plus humble geste eussent prouvé qu’il y avait encore des hommes libres, et
non des rhéteurs et des farceurs ; quand la conjoncture dramatique et passionnée aurait dû
révéler chez tout « intellectuel » la conscience morale, la réflexion critique, le civisme agissant,
on n’a vu apparaître que l’homme de lettres vaniteux. Où l’on attendait d’eux un reflexe de
citoyen, les écrivains, préoccupés avant tout de faire jouer leurs pièces ou de fonder des revues,
n’ont eu que des reflexes littéraires » (101).
e) Le pays dits des Droits de l’homme avait des devoirs
f) Cet abcès ne fut jamais ouvert :
• Il a corrompu l’ensemble des élites qui fonctionnent sur le même principe :
• Fort avec les faibles, faible avec les forts
• Coupable de rien, responsable de rien
• Toujours en place quoi qu’il arrive
• Le refoulement du pire produit toujours le pire
• Principe hydraulique…

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4./ JUIF POST-MORTEM
a) Vladimir Jankélévitch meurt le 6 juin 1985
• Samedi 8 et dimanche 9 juin 1985,
• Un entretien dans Libération donné en octobre 1980
• Vladimir Jankélévitch souhaitait qu’il soit rendu public après sa mort
• Avec Robert Maggiori :
• Responsable de la page philo
• Ancien élève auquel Vladimir Jankélévitch a dédié la réédition du Je-ne-sais-quoi en
1980
• Et Jean-Pierre Barou
• Editeur de L’imprescriptible au Seuil
b) Vladimir Jankélévitch souhaitait qu’on ne divulgue pas le nom des vivants
c) Vladimir Jankélévitch distingue racisme et antisémitisme :
• Racisme :
• Haine de l’autre en tant qu’il apparait comme autre par sa couleur
• Antisémite :
• Haine de l’imperceptiblement autre
• Car rien ne dit d’un Juif qu’il l’est
• L’antisémitisme n’est pas une variété du racisme.
d) Pendant la guerre :
• Les communistes affirmaient que l’antisémitisme disparaitrait avec leur victoire
• La bourgeoisie abolie, racisme et antisémitisme disparaitraient
e) Après-guerre, sous Staline
• Sous prétexte de complot des blouses blanches (1953)
• Des médecins juifs ont été faussement accusés d’assassinat de dirigeants soviétiques
• L’abolition du capitalisme n’entraine pas celle de l’antisémitisme
f) En l’an 3000, dans une société sans classes,
• On dira toujours « Sale juif ! »
• Dans l’URSS de 1985, les juifs sont toujours persécutés
g) Dans le maquis, s’est fait traiter de « Sale juif »
• Avant que l’insulteur n’éclate en sanglot
• Et lui demande pardon
h) L’antisémitisme imbibe les inconscients collectifs
• Vladimir Jankélévitch cite élogieusement Jung
• fait partie des habitudes mentales, psychiques
• le langage hérite de ses structures linguistiques
• Passion triste contre le presque-semblable
• Là où les juifs ont été les plus actifs, créatifs, présents :
• La Vienne de la psychanalyse, de l’atonalisme
• L’antisémitisme est le plus virulent
i) Le presque-semblable
• Blanc, européen, français, parisien
• Se distingue par « un presque-semblable, à peine dissemblable »
• Une limite infinitésimale
• Une limite à peine une limite, mais tout de même limite
• La haine : jamais aussi forte qu’entre ce qui se différencie par l’infime
« La différence infinitésimale, la dissemblance infinitésimale »
• Frontière scabreuse et ambiguë car indéfinie se fait existentielle chez les juifs

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j) Passion inexplicable, propre de la passion
« Je réponds par ce mot qui n’est pas une explication »

5./ « QUI EST JUIF ? »


a) Le judaïsme, un problème intérieur
• Comment définir la judéïté ?
b) Rentre d’un voyage en Israël en 1957
• Allocution au Premier Colloque des Intellectuels juifs de Langue française
• Publié dans Sources (1984)
c) Se convertir n’abolirait pas la judéïté
• Rien à voir avec une carte d’identité
• Avec le pays habité
• La race, la couleur de peau
• La religion
• La lecture du Talmud
• Le fait d’habiter Israël
• Le fait de croire en Dieu
• Le fait de dire qu’il n’est plus juif
• Il l’est au nom « d’un je-ne-sais-quoi qui majore la difficulté d’être » (41)
• Etre juif : être pleinement ce que l’on est et pas autre chose
d) Vladimir Jankélévitch affirme l’impureté primitive du juif, il est mélangé :
« Quand il s’agit d’un français de la Dordogne, on a beau creuser, on ne trouve jamais que
la France, des ancêtres de France, et encore la France. Pour le juif, il y a autre chose »
(41).
e) Un français n’est que français
• Un juif français est plus qu’un français
• Une double personnalité
• Un autre être que lui en lui
f) Un homme se définit par sa capacité à être hors de soi, au-delà de soi
• Mais le juif l’est deux fois
« Deux fois plus humain qu’un autre homme par ce pouvoir d’être absent de soi-même et
d’être un autre que soi » (40).
g) Le juif est homme de paradoxe
• Il se définit comme juif
• Mais n’accepte pas qu’on le définisse comme juif
• Au risque de le faire passer pour antisémite
• Vladimir Jankélévitch : Hitler pourrait bien être dit « bienfaiteur du peuple juif » (40)
• Car il a permis à nombre de juifs de prendre conscience de leur judéïté !
h) Il y a dans le juif un « en-plus inassignable » (41)
• Il déborde les définitions politiques, juridiques, philosophiques, religieuses, nationalistes,
ontologiques
• Car cet en-plus s’avère « mystique »
i) Le juif est nomade, marcheur, cosmopolite,
• Il lutte contre l’esprit de province, la campagne, la ruralité
• le Juif invite le non-juif à aller au-delà de lui-même
• Il éveille l’intérêt de l’étranger porteur de potentialités vivifiantes
• Les Juifs, c’est la vie :
« Cette chose (…) dont nous sommes les porteurs, ce quelque chose d’impalpable et de
mobile, qui est la vie même » (47).

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• Ferment de vie dans les autres peuples qui sinon périraient
• Le juif « joue un rôle important dans l’élite des peuples occidentaux » (48).
j) L’Etat d’Israël n’empêche pas une tension
• Avec un peuple juif nomade qui habite la planète entière
• Double appartenance : il est d’ici et d’ailleurs
• « Nous ne sommes pas comme les autres » (48).
k) Le paradoxe définit l’indéfinissable :
• Le juif se définit comme juif
• Mais ne veut pas qu’autrui le définisse comme tel.

6./ « LA PART DES GENERATIONS »


a) Maggiori le questionne sur le pardon
• Vladimir Jankélévitch n’en est pas fier
b) « Pour ce qui est des générations, je dirai volontiers que ce que je dis-là est vrai pour moi
mais qu’il n’est pas vrai pour vous. Moi, je ne peux pas pardonner, je n’aspire pas à le faire. Je
tiens le même discours à ma fille qui n’a pas connu ça, sinon par les discours de son père et
par ce qu’elle a entendu dire autour d’elle. Je fais donc la part des générations, c’est bon pour
moi, c’est mon lot, c’est ma misère personnelle ».
c) J.P. Barra, éditeur, n’a pas pris ce propos en considération dans son édition de
L’imprescriptible.
• Barra : issu de la Gauche Prolétarienne,
• L’un des fondateurs de Libé
• Editeur des éditions Indigènes (Hessel)
d) « Le pardon doit tout pardonner, sinon, il n’est pas le pardon. Mais, en même temps, on ne
peut pas tout pardonner. Je suis déchiré, c’est ce qu’on appelle le déchirement ».

7./ SUITE DE L’ENTRETIEN


a) Poursuite de l’entretien le lundi 10 juin
b) « Le spectacle que m’a offert l’Université a contribué à m’exorciser complètement, à me
délivrer d’une catharsis qui s’est achevée à la Sorbonne quand j’ai vu mes collègues, tous ces
singes qui lisaient Heidegger et le citaient en allemand. C’est ce que j’ai découvert après la
guerre, en rentrant à Paris après mes années souterraines ».
c) Dit avoir découvert la philosophie espagnole, russe, italienne
d) « Il ne faut pas prendre ma tragédie (pour) plus sanglante qu’elle ne l’est »
e) Pas assez analysé la relation de frères ennemis de la France et de l’Allemagne
• Frères, donc proches ; ennemis, donc éloignés
• La proximité explique-t-elle l’éloignement ?
f) La Résistance n’a pas été enseignée
• On n’a pas dit qu’elle avait été minoritaire
• Comme la collaboration
• Le Concours de la Résistance a périclité
• Comment les professeurs auraient pu enseigner la Résistance
• Alors qu’ils n’ont pas été résistants ?

8./ MERLEAU-PONTY
a) Maggiori et Barou le questionnent sur les philosophes qui ont résisté :
• Cavaillès, Cuzin, Lotman
• Il ajoute : « On a vite fait le tour ! Il vaut mieux ne pas parler des autres, ça va me couper
l’appétit »…
b) Les journalistes :
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• « L’élite n’a pas joué son rôle pendant la Résistance, ni après, a fortiori ».
• Vladimir Jankélévitch refuse le terme d’élite.
c) Les journalistes :
• « C’est tout de même paradoxal et en même temps douloureux, parce que ce qui a prévalu
après la guerre au niveau philosophique c’est la thématique de l’engagement ».
• Rire de Vladimir Jankélévitch qui répond :
• « Ah oui ! Les philosophes engagés conjuguaient le verbe s’engager : je m’engage, tu
t’engages, ils s’engageaient à s’engager ».
d) « Puisqu’on en parle, citons franchement Merleau-Ponty ou Sartre ».
• On ? Pas Jankélévitch
• « Ne m’obligez pas à parler de Merleau-Ponty ! Sartre était un grand homme de gauche,
mais Merleau-Ponty, ce n’était vraiment rien du tout ! ».
• Il fut : « un petit caractère ».
e) Vladimir Jankélévitch a quitté son 2 pièces Quai aux fleurs
• Pour partir au front, puis entrer dans la clandestinité
• Merleau : sa femme attend un enfant
• Demande à Vladimir Jankélévitch s’il peut s’installer dans son appartement
• Vladimir Jankélévitch dit oui
• « Pendant quelques temps, il m’a envoyé consciencieusement toutes les quittances pour
que je paye. Je ne payais rien du tout, débrouille-toi mon vieux, si tu veux y habiter, paye
le loyer. Et puis, j’ai cessé d’y penser. Son enfant est né, il a déménagé et je l’ai revu
après la guerre ».
f) Pierre Grapin sollicite Merleau en 43-44 pour entrer dans la Résistance
• Situation désastreuse : réseaux démantelés, pertes importantes
• « Repasse dans quinze jours, je vais réfléchir – Ne réfléchis pas trop, c’est pressé, nous
sommes en grand danger ».
• Grapin revient quinze jours plus tard,
• Merleau-Ponty lui dit : « Eh bien, écoute, je fais ma thèse ».
g) Jankélévitch ajoute :
• « Quand Merleau-Ponty est mort et que j’ai lu dans les journaux : un philosophe engagé,
je me suis retenu pour ne pas écrire une lettre au Nouvel Observateur de l’époque. Si
j’avais dit tout ce que je sais… ».
h) Cf. Gilbert Joseph, Une si douce occupation, et deux portraits de Pétain lacérés à Carnot
• Merleau fait une quête
• Comme pour la quête de Noël du Maréchal
• Merleau dira qu’il était dans le réseau de Sartre et Beauvoir…
• Pourquoi ne pas l’avoir dit à Grapin alors ?
i) Merleau soutient sa thèse en 1942 :
• Les structures du comportement (1942)
• La phénoménologie de la perception (1945)
• Il défend les camps soviétiques dans Humanisme et terreur (1947)
• Et Les aventures de la dialectique (1955)
• Entre à l’université de Lyon (1945)
• Collège de France (1952)
• Crise cardiaque le 3 mai 1961 (53 ans)
j) Dans sa leçon inaugurale, Eloge de la philosophie :
« Si un philosophe sollicite vos suffrages, mes chers collègues, c’est, vous le savez, pour
mener plus complètement cette vie philosophique, et si vous les lui avez donnés, c’est pour
favoriser cette tentative en sa personne » (10).
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• Normalien et agrégé
• Confond mener une vie philosophique et mener une vie de professeur de philosophie
• La Résistance lui aurait permis d’expérimenter la première
• Le Collège de France lui a permis de ne connaître que la seconde.

9./ L’AFFAIRE MERLEAU-PONTY


• Claude Lefort réagit
• Chargé des droits moraux de Merleau
• Lettre à Libération, puis article dans Esprit
1. « Les propos de Jankélévitch (MO contre les professeurs heideggériens comparés à des
singes) sont ce qu’ils sont : misérables. Et il faut bien le dire : imbéciles »
2. Ne veut pas polémiquer sur la méthode des journalistes
3. « Négligeons (sic) la première accusation relative à des quittances de loyer impayées. Pour
qui a connu Merleau-Ponty, elle est tout simplement invraisemblable. Pour qui ne l’a pas
connu, elle devrait avoir de toute manière l’effet contraire à celui qui était attendu : le
sordide reflue sur son auteur ».
• Mais Vladimir Jankélévitch a connu, lui aussi, Merleau-Ponty !
• Le sordide est chez Vladimir Jankélévitch ?
4. De Vladimir Jankélévitch : pourquoi n’a-t-il pas dit tout ce qu’il savait ?
• François George, le jour des funérailles de Vladimir Jankélévitch :
• Jour de parution du papier
• Il eut cette conversation avec Pierre Grappin :
• « Sachant que j’admirais Merleau-Ponty, que j’avais abondamment cité dans mon
diplôme, jamais il ne me dit un mot contre lui, ce qui fit ma surprise le jour de
l’enterrement
• « Ah bon, il ne vous a jamais dit ce qu’il lui reprochait ? » »
• (A la rencontre des disparus, 235) .
5. Lefort cite une lettre de Mme Merleau :
• « Chère madame, c’est avec stupeur que j’apprends cet après-midi la mort soudaine de
votre mari. J’en suis bouleversé. C’est un grand vide qui se creuse dans la philosophie
d’aujourd’hui ; le malheur qui vous frappe la frappe aussi. Nous vous prions de croire,
chère Madame, à notre consternation et à notre grande tristesse. Nous pensons à vous
dans cette épreuve aussi cruelle qu’imprévue. Puissiez-vous trouver la force d’âme
nécessaire pour la supporter. Et veuillez recevoir ici la certitude de notre bien étroite et
profonde sympathie ».
• Or c’est une lettre de condoléance, pas le lieu de la vengeance
• Elle ne prouve pas que Merleau-Ponty a refusé d’entrer en résistance, etc
6. Simone Debout-Oleskiewicz, Jean-Toussaint et Dominique Desanti :
• Une contribution contre Jankélévitch dans Libération.
• Ils renvoient à une revue clandestine lancée à l’initiative de Sartre en 1941
• Dans laquelle Merleau aurait rédigé les éditoriaux
• Mais aussi l’essentiel de la rédaction.
• Mais pas de traces…
• Alors qu’il en existe de l’inverse…
• Pourquoi Merleau-Ponty ne l’aurait pas dit à Grappin ?
7. Pierre Grappin aurait dit à Lefort que Merleau n’était jamais venu le voir
• Qu’il aurait écrit une lettre à sa veuve pour dénoncer l’invention de Vladimir Jankélévitch
• Qu’il avait envoyé une lettre de mise au point au Monde – jamais parue…
• Lefort conclut à l’invention…

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8. Pierre Grappin avait probablement envie que son ami Vladimir Jankélévitch repose en paix
• Que sa mémoire ne soit pas salie.

CONCLUSION
• Le travail de mémoire n’a pas été fait sur le terrain philosophique
• La légende y fait toujours la loi
• Vladimir Jankélévitch a contribué à faire l’histoire
• Et à faire reculer la légende…

BIBLIOGRAPHIE :
• Vladimir Jankélévitch, Sources, Seuil
• Vladimir Jankélévitch, Premières et dernières pages, Seuil
• Alexis Philonenko, Jankélévitch. Un système d'éthique concrète, Editions du Sandre
• Colloque de Cerisy, Vladimir Jankélévitch. L'empreinte du passer, direction Françoise
Schwab et Jean-Marc Routière, Le manuscrit
• Jean Guéhenno, Journal des années noires, Folio

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