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« philosophie du moustique » ou une « philosophie de l’enfant », nous serions
immédiatement soupçonnés de manquer de sérieux ? A cela il n’y a pas de réponse
philosophique » (28).
k) Les philosophes institutionnels se réclament de la tradition pour empêcher ce genre de
pensée.
• Ne se remettent jamais en cause
• Or la vocation de la philosophie, c’est de remettre en cause les idées reçues.
l) « Plus ils sont sûrs d’eux sous ce rapport, plus on a raison de se méfier d’eux en tant
que philosophes » (28).
• Nomme les philosophes qui ont fait reculer les lignes
• Et que les philosophes officiels ont méprisés ou négligés :
• Kierkegaard, Nietzsche, Feuerbach, Darwin, Marx, Freud.
• Autant de philosophes qui ne se sont pas dits philosophes
• Insoucieux des interdits, des tabous, des limites institutionnelles quand ils ont écrit.
m) « Le lecteur comprendra qu’un amoureux de la vérité, qui prend modèle sur ces
grands esprits exempts de préjugés, marche alors droit vers le singulier, laissant en
suspens la question de savoir si, et jusqu’à quel point, ce qu’il fait là peut encore
s’appeler philosophie » (28).
• Peu importe que la corporation adoube
• L’important est de faire avancer la pensée.
n) Quand Günther Anders pense la télévision
• Ne pense pas pour les professionnels de la philosophie
• Mais pour ceux qui regardent la télévision
• Afin qu’ils comprennent la toxicité du média
• Et vivent conscients de ce danger.
5./ LA REPRODUCTIBILITE
a) L’homme se veut post-humain, objet parmi les objets
• L’homme se sait borné et périssable
• Il se veut illimité et infini
b) La production d’objets infinis à partir d’une matrice sert de modèle à son désir faustien
c) Nous vivons dans une époque platonicienne :
• Les objets reproductibles participent d’une idée
• La matrice une permet de dupliquer des copies à l’infini
d) Chaque produit singulier a une durée de vie limitée
• Mais en tant qu’objet de série, il est immortel.
• Face à l’immortalité des objets produits en série
• L’homme mortel qui a honte de l’être
• Veut cette immortalité par la duplication.
• La honte inflige une fois de plus l’homme :
• Quand il comprend que « le platonisme industriel » (70) concerne les objets, pas lui.
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• « Ce sont des danses sacrificielles extatiques ou, pour mieux dire, des danses
sacrificielles extatiques dédiées au Bal de la machine » (104).
• Les hommes sortent d’eux-mêmes pour s’unir au dieu des machines
• « C’est le culte industriel de Dionysos » (104).
j) Pendant ces danses, les humains perdent leur visage
• Preuve qu’ils sont devenus des machines
• Plus d’expressivité
• Tête baissée
• Visages dissimulés
• Visages impassibles, inexpressifs, glacés
• Visage devenu « un résidu, une pièce obsolète » (106).
• On le porte parce qu’on a pu le laisser au vestiaire
• Un genre de nouvelle honte surgit : la honte d’avoir un visage.
• « La honte d’être condamné à toujours porter ce stigmate d’individualité comme un
legs oublié » (106).
k) Convient qu’il exagère peut-être…
• Mais il maintient que le visage s’efface sur la piste de danse
• Idem dans l’art contemporain : disparition du visage
• Fin du visage et avènement des machines coïncident.
l) Revient au jazz
• S’étonne qu’on puisse la prendre pour une musique sérieuse
• Trop peu sérieuse pour être exécutée dans une salle de concert
• La musique classique épargne le centre de l’auditeur,
• Pas le jazz qui modifie en profondeur l’éthos de façon durable et toxique
« Rien n’est plus sérieux, rien n’est plus lourd de conséquence, plus dangereux,
plus destructeur que l’effet produit par cette musique qu’on se plaît à dire légère »
(107).
• Le jazz impose à l’auditeur sa transformation en machine
« L’identité avec la machine est obtenue par la violence d’un rituel extatique »
(108).
• Quand il danse l’homme dit qu’il ne veut pas mourir et devient une machine.
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f) Günther Anders propose cette analyse à ceux qui se sont déjà demandé après avoir
regardé une émission :
« Qu’est-ce que je fais là ? Qu’est-on en train de me faire ? » (119).
g) Jadis, au cinéma, les gens se déplaçaient pour consommer une marchandise
• Perpétuation du théâtre
h) Désormais plus besoin d’aller à la marchandise
• Elle vient vers nous
• Dans nos foyers
• Et pour des millions de gens
• On consomme des produits de masse en famille, ou seul.
i) Naissance de « l’ermite de masse »
• Un spécimen dupliqué en très grande quantité
« Ils sont assis à des millions d’exemplaires séparés mais pourtant identiques,
enfermés dans leurs cages tels des ermites, non pas pour fuir le monde, mais plutôt
pour ne jamais, jamais manquer la moindre bribe du monde en effigie » (121).
j) Les téléspectateurs ont payé leur récepteur
• Victimes consentantes de leur endoctrinement
• L’homme se transforme en homme des masses
• Consommant les loisirs de masse qu’on lui propose
« Il paie pour se vendre. Sa propre servitude, celle-là même qu’il contribue à
produire, il doit l’acquérir en l’achetant puisqu’elle est, elle aussi, devenue une
marchandise » (122).
k) Le consommateur devient un collaborateur de la production
l) Plus besoin d’endoctriner les masses comme Hitler
• La liberté de la personne et les droits de l’individu semblent conservés
• Alors que l’individu est totalement soumis, aliéné
• Par un processus de conditionnement auquel il donne son aval
• La tyrannie arrive au domicile
• Et les gens lui ouvrent la porte
• Et l’accueillent avec plaisir
• Servitude volontaire.
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• Sa vie devient plus grossière, plus pauvre, moins subtile.
• Car l’homme produit moins le langage qu’il n’en est un produit.
h) « L’homme est articulé comme lui-même il articule, et se désarticule quand il cesse
d’articuler » (128).
BIBLIOGRAPHIE :