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Introduction

Conseils méthodologiques
Remarques générales. Il est important de comprendre que le soin apporté à la rédac-
tion est essentiel dans une copie. L’orthographe, le style, la propreté du devoir rendu
doivent être particulièrement soignés. Un futur magistrat, avocat, greffier, policier, se
doit de maîtriser la langue française. Deux ou trois fautes d’orthographe sont toujours
excusables, mais guère plus. La crédibilité de l’étudiant est alors anéantie. Il n’est pas
non plus admissible de remettre une copie griffonnée dans une écriture illisible, ou
rédigé avec une encre très pâle ou qui bave, ou encore de rendre une copie sale,
pleine de ratures ou surchargée de blanco. Il est impératif de bannir les
« copies-torchon ». L’étudiant doit être attentif à rendre un devoir rédigé dans une écri-
ture la plus élégante et lisible possibles. Pour rendre la lecture agréable pour le correc-
teur, le devoir doit être également aéré (on saute des lignes entre les paragraphes, les
titres...). C’est un signe de respect du correcteur, auquel celui-ci sera nécessairement
sensible. De même, des copies sobres sont appréciées (sans décorations multicolores,
ni fluo, etc.), démontrant la maturité intellectuelle de l’étudiant.
Pour aller plus loin. Dans un devoir rédigé, il ne saurait être question de recopier in
extenso les références des arrêts cités dans le Code pénal Dalloz ou Litec. Il est donc
nécessaire de mentionner la date de l’arrêt ainsi que la formation qui l’a rendu, mais
pas les revues, ni les auteurs des divers commentaires. L’immixtion de telles informa-
tions alourdirait inutilement la copie. En revanche, il peut paraître nécessaire, dans
l’optique de l’approfondissement de chaque thème traité dans le cadre de ces exercices
corrigés, d’aller chercher ces articles de doctrine afin de mieux comprendre les ques-
tions abordées. C’est la raison pour laquelle à la fin de chaque exercice, l’étudiant trou-
vera dans un cadre les références des arrêts cités dans le corrigé.

La dissertation

Nota : En fonction des conditions de rédaction, la dissertation varie nécessairement.


L’étudiant ne peut rédiger lors d’un examen en 3 heures en Master 1 la même copie
qu’il rendra au bout d’une épreuve de 5 heures, en Master 2. Dans le même sens, il
est évident que le contenu d’une dissertation rédigée dans le cadre des travaux dirigés
sera plus fourni : une semaine de recherches approfondies et de temps de rédaction
permet un travail plus complet qu’une copie rédigée en amphithéâtre lors d’un
examen. Les dissertations proposées peuvent donc être plus ou moins courtes, le
contenu plus ou moins développé et structuré.
10 EXERCICES CORRIGÉS DE DROIT PÉNAL SPÉCIAL ET DES AFFAIRES

Les dissertations présentes dans cet ouvrage reflètent ces deux types de conditions de
rédaction : sont présentées tant des dissertations longues et très structurées que des
dissertations aux développements plus ramassés. L’étudiant pourra ainsi voir ce qui
peut se faire en trois heures un jour d’examen (de L3 ou M1, par exemple), comme ce
qui est attendu en TD ou séminaires, après de longues recherches fouillées (TD de L3 ou
M1, séminaires de M2...), ou dans un concours tel que celui de l’ENM (épreuve en
5 heures).

1 • L’INTRODUCTION
L’introduction est à soigner tout particulièrement. Elle doit représenter environ le quart
du devoir. Il ne s’agit pas d’un volume comptable et artificiel, mais d’une exigence
imposée par le fond : l’introduction doit comprendre un certain nombre d’éléments
capitaux qui ne doivent être ni bâclés, ni omis.
Tout sujet posé, quelle qu’en soit la forme (interrogative ou affirmative), doit être
compris comme une question (problème juridique) appelant une réponse de la part de
l’étudiant. Et c’est dans l’introduction que la réponse doit être apportée. L’introduction
n’est pas une sorte de devinette où l’on ménage le suspense, tout au contraire ! Il faut
absolument affirmer la solution proposée. Le corps du devoir servira à démontrer la
solution retenue dans le détail : ainsi, les deux parties (I/II) expliqueront la solution justi-
fiée en introduction.
Avant tout, il convient donc de cerner le problème juridique posé : on l’a dit, tout sujet,
même formulé de manière affirmative (ex. : « La protection pénale de la propriété » ; « Le
droit pénal et la mort »), contient une question : il est impératif de restituer ce problème
juridique sous-tendu par le sujet. Autrement dit, à travers ces quelques mots, que
demande-t-on à l’étudiant ? Quel est le problème juridique qu’il convient de résoudre ?
Pour solutionner cette équation juridique, il est nécessaire de commencer par bien
définir tous les termes du sujet. Il faut le délimiter et argumenter chacun de ses choix.
Toute exclusion doit être justifiée et expliquée, afin de convaincre le correcteur de la
pertinence des options prises.
Il est également essentiel de présenter brièvement les domaines concernés par le sujet
et les difficultés qui se posent. De brefs éléments historiques pourront éventuellement,
selon les sujets, être les bienvenus. Les connaissances exposées dans l’introduction
doivent être générales, construites en forme d’entonnoir, débouchant sur l’annonce
de plan. Il est hors de question d’entrer dans le détail, et encore moins de citer des juris-
prudences ou des exemples : l’introduction n’est pas le lieu pour exposer ces détails !
En plus du problème juridique, il est impératif et fondamental de présenter :
– d’une part, l’intérêt du sujet : il faut dégager les enjeux, expliquer les raisons juridi-
ques qui amènent à s’interroger sur le problème soulevé. Pourquoi ce sujet est-il si
pertinent ? Qu’est-ce qui fait sa « saveur » ? Il faudra donc replacer le sujet dans
son contexte général afin d’en dégager l’originalité et démontrer l’utilité de s’inter-
roger sur cette question de droit pénal ;
– d’autre part, la problématique. C’est le point le plus important. Le raisonnement
juridique doit apparaître clairement, ainsi que le fil directeur qui va conduire la
INTRODUCTION – Conseils méthodologiques 11

réflexion tout le long du devoir. Il ne faut jamais poser de question, ni laisser planer
aucun doute. L’introduction est une affirmation, dont l’apothéose est la probléma-
tique : la solution au problème juridique posé par le sujet doit être donnée dès
l’introduction.
Dans tous les cas, il est impératif de faire un effort à propos de l’annonce du plan I-II,
arcane principal, à la fin de l’introduction. Cette annonce de plan doit être progressive-
ment amenée et doit découler logiquement des précédents propos. Il ne faut pas que le
lecteur se demande comment l’étudiant en arrive à une annonce de plan qui n’a rien à
voir avec le reste de l’introduction. Le correcteur doit presque pouvoir deviner le plan
avant son annonce « officielle », tant la présentation est claire et lumineuse. De même,
l’annonce de plan ne doit pas se résumer au recopiage des deux titres qui vont suivre,
entrecoupés de « c’est pour ça qu’on verra dans une première partie... » : c’est un style
scolaire à proscrire à ce niveau d’étude. Il convient de préférer plutôt : « Tel Janus au
double visage, la mort possède également deux faces : mourir, et être mort. Et le droit
pénal épouse ces deux visages, en réprimant tant les comportements donnant la mort
(I) que ceux qui sont commis contre les morts (II) ».
Cette présentation formelle, à chaque annonce de plan, des titres I-II, A-B (et éventuel-
lement 1º/2º), entre parenthèses, est obligatoire. Mais attention ! Il est absolument illo-
gique, et par conséquent prohibé, d’annoncer à la fin de l’introduction, en plus des
deux parties principales (I et II), les « A » et « B », voire les 1º et 2º. Une annonce de
plan n’est pas un catalogue.
L’introduction se rédige naturellement en dernier, après la construction du plan et
l’organisation rationnelle de la pensée juridique développée.

2 • PLAN ET CORPS DE LA DISSERTATION


L’élément fondamental, et apparent, c’est le plan, matérialisé par les titres. Le plan
illustre la trame de la démonstration. Le devoir doit présenter une argumentation juri-
dique construite, et non constituer une vaine récitation de cours. Trop souvent, l’étu-
diant tente de replacer des paragraphes de cours, surmontés de titres fantaisistes
et sans logique : cela démontre qu’il n’a construit aucune problématique. La structure
du plan est alors totalement artificielle, les titres n’étant que des éléments visuellement
décoratifs, mais qui n’ont juridiquement aucun sens.
Attention à l’équilibre des parties et aux hors sujets, fréquente et majeure catastrophe
d’examen. Un hors sujet signifie que l’étudiant n’a pas compris le sujet. C’est une erreur
très grave. Le jury et les correcteurs demandent aux étudiants de savoir utiliser ses
connaissances, non de les étaler.
Soignez particulièrement les transitions (entre le I et le II, les A et les B) et les
« chapeaux » (annonce de la division I-II, A-B, voire 1º-2º, si une telle subdivision est
envisagée). Il ne faut en aucun cas utiliser la forme interrogative. En effet, les annonces
et transitions permettent d’indiquer au lecteur la teneur des développements à venir : il
ne s’agit pas de poser des devinettes ! Il faut affirmer une idée, non laisser planer un
doute.
12 EXERCICES CORRIGÉS DE DROIT PÉNAL SPÉCIAL ET DES AFFAIRES

Quant aux titres, ils doivent être toujours simples et clairs. Certaines maladresses rédac-
tionnelles peuvent être évitées en suivant quelques règles :
– interdiction d’utiliser des verbes conjugués dans les titres (car les titres ne sont pas
des phrases : ils doivent très brièvement présenter l’idée principale) ;
– interdiction d’user d’une phrase coupée en deux reliée par des points de suspen-
sion pour en faire deux titres (c’est incohérent : deux bouts de phrases ne consti-
tuent pas une idée directrice !) ;
– interdiction d’utiliser la forme interrogative : les titres affirment un contenu (pas de
« suspense » : c’est un devoir juridique, non un polar) ;
– en principe, pas de « et » ni de « ou » dans les titres : il s’agit de dégager une idée
générale commune, non d’empiler des informations antinomiques ou parallèles. Les
« et » et « ou » ne sont possibles qu’à la condition que les termes placés après le
« et/ou » constituent l’explication des termes placés avant. Exemple : « Fromage ou
dessert », non ! « Raphaël ou le débauché », oui ! Les conjonctions de coordina-
tions sont donc à manier avec prudence. Pour les utiliser sans risque, il faut vrai-
ment les maîtriser. En cas de doute, mieux vaut s’abstenir.
Pas de conclusion (puisqu’en général, ce n’est qu’un résumé de ce qui a été déjà dit :
cela n’a aucun intérêt et, au contraire, entraîne plutôt un risque de perte de points en
raison des doublons et redites qui en découlent généralement).

Le commentaire d’arrêt

Les arrêts à commenter dans les examens universitaires comme lors de concours sont
très généralement – pour ne pas dire exclusivement – des arrêts rendus par la Cour de
cassation, non par les juridictions du fond. C’est la raison pour laquelle cet ouvrage
présentera des commentaires d’arrêts provenant uniquement de la chambre criminelle.
Les arrêts rendus par la chambre criminelle peuvent être de rejet ou de cassation, et
dans ce dernier cas, il s’agira principalement soit d’arrêts de cassation pour manque de
base légale, soit d’arrêts de cassation pour violation de la loi. L’étudiant devra bien saisir
la nuance capitale entre ces principales formes de cassation pour commenter correcte-
ment l’arrêt. De même, il est indispensable de noter si l’arrêt est inédit ou publié au
Bulletin, ce qui aidera à apprécier l’arrêt à sa juste valeur.
Afin d’embrasser toutes les situations, cet ouvrage proposera des commentaires
d’arrêts de toutes les variétés : arrêts de cassation et de rejet, arrêts publiés et inédits.

1 • L’INTRODUCTION
Il faut, tout comme pour la dissertation, la soigner. La première règle à assimiler est qu’il
ne faut surtout pas commenter l’arrêt dans l’introduction.
Il convient de commencer l’introduction par une phrase exposant le problème juridique
d’une façon générale. De préférence, il vaut mieux poser la difficulté sous forme de
INTRODUCTION – Conseils méthodologiques 13

question (question à laquelle il sera immédiatement répondu, bien sûr, dès


l’introduction).
Ex. : « Quelle législation doit s’appliquer aux compléments alimentaires ? Autrement dit,
le droit français relatif aux tromperies et falsifications, infractions pénales, peut-il
l’emporter alors que son application s’effectue en violation du droit de l’Union euro-
péenne ? C’est à cette question qu’a dû répondre la chambre criminelle dans un arrêt
du 27 mars 2007. En l’espèce... »
Une ou deux phrases clés doivent donc permettre d’amorcer le commentaire d’arrêt :
1º – Le problème juridique posé sous forme de question : « Quelle législation doit
s’appliquer aux compléments alimentaires ? Autrement dit, le droit français relatif aux
tromperies et falsifications, infractions pénales, peut-il l’emporter alors que son applica-
tion s’effectue en violation du droit de l’Union européenne ? » : le correcteur vérifie en
une phrase (maximum deux) que l’arrêt a été bien compris.
2º – Le placement des références de la décision commentée : « C’est à cette question
qu’a dû répondre la chambre criminelle dans un arrêt du 27 mars 2007 ».
Après ces deux phrases, il faut présenter les éléments de l’arrêt. Il s’agit alors de bien
reprendre les faits, la procédure (arrêts rendus par la juridiction de première instance,
si elle est connue, puis arrêt d’appel), les thèses des parties exposées dans les moyens
au pourvoi (pour un arrêt de la Cour de cassation), les motifs utilisés par la Chambre
criminelle pour justifier sa solution. Il est nécessaire d’indiquer le visa si l’arrêt en
possède un (c’est-à-dire si c’est un arrêt de cassation ; les arrêts de rejet ne possèdent
bien évidemment jamais de visa !).
Il est absolument nécessaire de mettre en exergue le texte de loi et/ou le principe utilisé
par la Cour. Il convient également d’indiquer clairement la nature de l’arrêt : rejet ou
cassation et, dans ce dernier cas, il faut préciser s’il s’agit d’une cassation pour violation
de la loi (l’arrêt est important, il peut être de principe) ou s’il s’agit simplement d’une
cassation pour manque de base légale (les conséquences à en tirer sont forcément
plus limitées). La bonne compréhension de l’arrêt, de la solution exposée, et la bonne
construction du devoir dépendent de ce travail préalable indispensable. Une confusion
ou une absence d’analyse de la nature de l’arrêt conduit souvent à de graves erreurs ou
des lacunes regrettables dans les commentaires... et cela entraîne donc des notes déce-
vantes pour l’étudiant.
On notera également qu’il convient de ne pas évoquer, dans la mesure du possible, les
noms des parties (Pierre X..., Marie Y...). Ce genre d’information est totalement inutile
et, même, conduit parfois à des confusions. L’étudiant doit donc au contraire faire
disparaître ces éléments sans intérêt pour leur substituer des informations utiles : le
prévenu, la victime, le dirigeant de la société, le créancier, etc. En effet, qu’importe
que les parties s’appellent X ou Y, cela n’est absolument pas pertinent pour commenter
l’arrêt. En revanche, l’étudiant montrera qu’il a compris la décision et qu’il sait en saisir
la substance s’il restitue à chacune de ces parties leurs fonctions et leur place au procès.
Il est impératif de bien exposer, bien distinguer et bien développer, dans l’introduction,
les éléments suivants :
– l’intérêt du sujet : replacer l’arrêt dans son contexte général. Quels sont les enjeux
qui se posent en ce domaine ? Comment insérer l’arrêt au regard des principes
généraux ? Quel recul prendre, à partir de cette décision ? Comment l’insérer dans
la matière, en général ? etc. ;
14 EXERCICES CORRIGÉS DE DROIT PÉNAL SPÉCIAL ET DES AFFAIRES

– la problématique : il s’agit de la réponse qui est apportée au problème traité par la


décision rendue. La problématique ne doit absolument pas être confondue avec le
problème juridique. Le problème juridique est la question qui est posée à la Cour
de cassation et à laquelle cette juridiction répond. Ce n’est pas sujet à interpréta-
tion, la question étant indiquée plus ou moins explicitement dans le moyen au
pourvoi et les motifs de l’arrêt. Mais après avoir indiqué la solution juridique que
la Cour de cassation affirme, il faut analyser cette solution, la critiquer (positive-
ment ou négativement), l’interpréter et en tirer des conséquences. La probléma-
tique, c’est la lecture analytique qu’a retenue l’étudiant, son argumentation person-
nelle, construite à partir d’une dissection du raisonnement exposé par la Cour de
cassation. Toute forme interrogative est strictement proscrite car elle prouve que
l’essence même de l’exercice n’est pas du tout comprise.
Ce raisonnement doit être construit à partir d’un point d’entrée unique – l’idée fonda-
mentale, l’idée clé –, et s’articuler autour de lui : c’est le cardo (le cardo est le point
d’accroche autour duquel s’articule le raisonnement). La problématique n’est pas l’addi-
tion des deux parties qui vont suivre (ça, c’est l’annonce de plan). Il faut dégager une
idée unique, une affirmation univoque, un concept clé qui, une fois exposé, va se subdi-
viser naturellement en deux.

2 • PLAN ET CORPS DU COMMENTAIRE D’ARRÊT


Le commentaire d’arrêt suppose que l’on commente l’arrêt (sic !) : ce n’est ni une réci-
tation de cours, ni une dissertation, ni un recopiage des notes rédigées par les éditeurs
de Codes et insérées sous les articles du Code pénal. Il faut analyser les termes
employés par la Cour, réfléchir sur les fondements indiqués dans la décision, rapprocher
l’arrêt de la jurisprudence antérieure (et éventuellement postérieure), s’interroger
jusqu’à la place d’une virgule ou d’un pluriel dans une phrase, etc.
L’aspect critique doit transparaître pendant tout le devoir.
À partir de l’analyse de la décision, et tout particulièrement de la lecture de « l’attendu
principal », un plan d’idées doit apparaître. Généralement, le plan découle de la lecture
même de la décision : il est presque naturellement proposé par l’arrêt lui-même. Mais ce
n’est pas toujours possible, certains arrêts ayant une motivation particulièrement
lapidaire.
En tous les cas, à partir de l’analyse de la décision, un plan d’idées doit apparaître.
Normalement, deux axes de réflexion doivent impérativement se dégager. Dans
chaque partie et sous-partie doivent être envisagés :
– ce que dit l’arrêt (les solutions et les réponses juridiques apportées par la chambre
criminelle) ;
– l’exposé de l’état du droit : il ne s’agit pas de recopier manuels et articles de
doctrine, il faut aller à l’essentiel. L’étudiant doit savoir sélectionner quels éléments
de cours et quelles connaissances sont pertinents pour rédiger la démonstration de
son raisonnement ;
INTRODUCTION – Conseils méthodologiques 15

– la critique : il est évident que c’est cet aspect qui doit être le plus amplement déve-
loppé, que cette critique soit positive (approbation de l’arrêt), ou négative (réserves
émises concernant la décision commentée).
Les titres doivent impérativement « coller » à l’arrêt, et ne surtout pas ressembler à des
titres de manuels ou de dissertation.
Les problèmes juridiques principaux de l’arrêt, les éléments essentiels et les points clés
de la décision, doivent impérativement se retrouver en B du I et A du II. En effet, le
centre du devoir doit en être le cœur. Un plan qui aborderait le point le plus crucial en
B du II démontrerait ainsi ses défaillances et pêcherait par son déséquilibre.
Aucune conclusion n’est nécessaire, bien au contraire (puisqu’en général, ce n’est
qu’un résumé de ce qui a été déjà dit : aucun intérêt, voire risque de perte de points).
Le B du II ne doit pas non plus être transformé en sorte de conclusion (quelques lignes
de banalités et de généralités) : cela démontrerait malheureusement le défaut de cons-
truction du plan ou les lacunes dans la compréhension des difficultés soulevées par
l’arrêt.

Le cas pratique

1 • LE CAS PRATIQUE EN LUI-MÊME


Le cas pratique est un exercice à part. Il n’existe aucune méthodologie rigide se rappor-
tant à ce type d’exercice. C’est le pragmatisme qui doit régner. La résolution d’un cas
pratique relève du bon sens ; c’est une question de logique. Il faut donc envisager les
problèmes les uns après les autres. Tout dépend de la formulation du cas.
Le cas peut, par exemple, mêler plusieurs difficultés et se terminer par un « qu’en
pensez-vous ? ». L’étudiant doit bien séparer les problèmes juridiques, organiser claire-
ment sa pensée, et présenter la résolution de manière très claire et convaincante.
Le cas peut aussi exposer des faits et demander à l’étudiant, à la fin, de gérer la situa-
tion d’untel ou de prendre parti pour un seul des protagonistes. Il convient alors de se
concentrer sur lui seul : toute résolution des autres situations constitue un hors sujet
puisque la question ne vous est pas posée.
Il est donc impératif de lire très attentivement le cas et la façon dont le rédacteur inter-
roge l’étudiant.
Le texte rédigé par le concepteur du sujet contient une somme de problèmes juridiques
dissimulés derrière les faits. La tâche de l’étudiant est double : trouver la question, puis
trouver la réponse.
En effet, en premier lieu, le travail de l’étudiant consiste à découvrir la question de droit
qui lui est posée et à restituer le problème juridique sous forme d’interrogation. Puis, en
second lieu, l’étudiant doit résoudre ce problème juridique en répondant à la question
sous-entendue par les faits, et qu’il a lui-même découverte en examinant l’énoncé.
16 EXERCICES CORRIGÉS DE DROIT PÉNAL SPÉCIAL ET DES AFFAIRES

Le problème juridique à résoudre ne peut jamais être formulé de manière trop générale
car il signifierait, qu’en réalité, l’étudiant n’a pas compris l’énoncé et use d’une formule
passe-partout inadaptée.
Exemple de mauvaise question : « l’infraction est-elle constituée ? » ou bien « M. X est-il
responsable ? ».
En effet, ces deux questions sont trop vagues, trop imprécises, trop générales, et absolu-
ment pas adaptées à la précision de l’énoncé et à la réalité concrète des faits qui sont
exposés. Il est impératif que la question que pose l’étudiant comme résumant le problème
juridique soit unique, exclusivement propre au cas. Si elle est « recyclable », applicable à
n’importe quel autre cas se rapportant à la matière, c’est que la question est mal posée,
autrement dit inadaptée. Le problème juridique posé sous forme d’interrogation doit donc
obligatoirement coller aux faits précis qui sont soumis à la sagacité des étudiants.
Par exemple, à propos de faits énoncés qui pourraient être qualifiés de vol, la question
pourrait être la suivante : « les données immatérielles contenues dans un ordinateur
sont-elles susceptibles de constituer une chose au sens de l’article 311-1 du Code
pénal ? Sont-elles susceptibles de soustraction en dépit de l’impossibilité de les appré-
hender physiquement ? » Mais en aucun cas l’étudiant ne devra poser une question
vague du type : « Le vol est-il caractérisé ? », la question étant trop vague, recyclable,
passe-partout.
Il est donc indispensable de chercher à déterminer à chaque fois ce qui est exactement
demandé, avec précision et concision. Une question qui pourrait s’adapter à d’autres
faits constitue une mauvaise formulation.

2 • LA RÉSOLUTION DU CAS PRATIQUE


Aucune introduction n’est requise : il est donc inutile de recopier le cas. Il est indispen-
sable de présenter les problèmes les uns après les autres, en apportant immédiatement
après l’exposé de chaque problème juridique la solution qui s’applique.
Aucun plan binaire n’est exigé (la structure I/II et A/B n’est utile que pour les dissertations
et commentaires d’arrêt). Bien au contraire, un tel plan serait entièrement artificiel et, par
conséquent, il amoindrirait la qualité et la cohérence de la démonstration. Si le cas
soulève trois questions, il convient de les aborder clairement les unes après les autres, et
les traiter successivement, en ordonnant les problèmes que chaque situation présente.
Attention ! L’absence de plan dichotomique ne signifie absolument pas que les idées ne
doivent pas être structurées ni présentées de manière cohérente, avec des titres. Bien au
contraire ! Chaque difficulté doit être mise en exergue et la lecture du correcteur est
facilitée si l’idée est ornée d’un titre explicatif.
Cette exigence méthodologique signifie seulement que l’étudiant n’a pas à sacrifier la
présentation cohérente des problèmes juridiques soulevés à une présentation formelle
artificielle. Le cas pratique ne soulève que des interrogations juridiques, mais il
n’implique aucune problématique ni aucun intérêt du sujet (d’où l’évacuation des
plans binaires reposant sur l’exposé d’une idée critique générale).
Pour résoudre correctement un cas, il faut avant tout être ordonné, clair et logique.
Pour chaque problème, l’étudiant doit appliquer le syllogisme juridique (la majeure, la
INTRODUCTION – Conseils méthodologiques 17

mineure, la conclusion). L’ensemble de ces trois éléments s’entremêle naturellement


lors de la résolution de chaque problème juridique. Il n’est nullement question de
séparer de manière saccadée les faits, le droit et la solution, en trois parties scolaires et
indépendantes les unes des autres.
Savoir résoudre un cas consiste justement à démontrer que l’on sait « faire un lié » entre
chacun de ces aspects.

3 • LES CONSEILS INDISPENSABLES À SUIVRE


a) Un cas pratique n’est pas le lieu pour réciter son cours par cœur : la résolution d’un
cas ne doit surtout pas entraîner des pages de dissertation scolaire et stérile. Il s’agit de
réaliser une démonstration juridique, étayée par une argumentation savamment cons-
truite qui « colle » aux faits soumis. Par conséquent, une récitation/dissertation démon-
trerait malheureusement que l’exercice n’a pas été compris.
b) Il convient de faire attention à ne pas abuser des références de jurisprudence. Seul(s)
le ou les arrêts indispensables à la démonstration doivent être cités et brièvement expli-
qués (il est alors nécessaire de justifier l’introduction de la référence en démontrant en
quoi l’arrêt mentionné est utile à la résolution du cas). Le reste est hors sujet. Il se peut
que, pour un cas pratique, un seul arrêt, voire aucun, ne soit indispensable à sa résolu-
tion. Recopier les petites notes du Code pénal (Code annoté par l’éditeur) démontre
alors que l’étudiant n’a pas compris ce qu’est une démonstration juridique et qu’il
confond raisonnement et copié/collé. Un bon étudiant est celui qui sait réfléchir et non
recopier.
c) Il est impératif de bien indiquer le texte de loi (alinéa compris, éventuellement), sur
lequel la démonstration s’appuie. Mais il ne faut surtout pas recopier in extenso les arti-
cles du Code ! Le cas pratique est un exercice de réflexion, non un travail de scribe ou
de photocopieur.
d) La démonstration doit être extrêmement rigoureuse : il faut complètement bannir la
présentation qui consiste à 1º) recopier entièrement le cas, 2º) à mentionner en bloc
successifs les textes de lois et à faire du copié/collé des petites notes du Code pénal et
3º) à indiquer en quelques lignes finales la solution retenue (par ex., que l’infraction est
constituée et que l’auteur encourt telle peine) : une telle présentation consiste en des
affirmations péremptoires dans lesquelles il n’existe ni logique, ni rigueur, ni aucune
démonstration. Il ne suffit pas de trouver l’arrêt adéquat dans les petites notes conte-
nues dans le Code pénal et de le recopier pour s’assurer de la moyenne.
Au contraire, pour réussir un cas pratique, il s’agit de faire saillir les problèmes juridiques
et d’opérer une démonstration, en justifiant chaque solution retenue par un raisonne-
ment. Concernant les candidats à l’examen d’accès au CRFPA, n’oubliez pas que
l’article 6 de l’arrêté du 11 septembre 2003 dispose que les épreuves écrites doivent
permettre « d’apprécier l’aptitude du candidat au raisonnement juridique ». Cette
exigence de bon sens doit guider tous les étudiants, qu’ils préparent un concours
(ENM) ou qu’ils passent des examens universitaires de fin d’année (LMD).
e) Il est également indispensable d’être très attentif à la conclusion. Il se peut que le
« héros » du cas ait commis plusieurs infractions, étalées ou non dans le temps. Des
18 EXERCICES CORRIGÉS DE DROIT PÉNAL SPÉCIAL ET DES AFFAIRES

questions peuvent alors se poser : y a-t-il concours réel ? concours idéal ? Conseillée
dans une copie propre à un exercice de droit pénal spécial ou de droit pénal des
affaires, cette conclusion devient même indispensable dans une copie relevant d’une
épreuve générale de « droit pénal », lorsque le programme couvre le DPG, le DPS et/
ou le DPA (ce qui est le cas, par exemple, de l’examen d’accès au CRFPA et du concours
de l’ENM).

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