PROJET DE CEVITAL

À BÉJAÏA

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 7 juillet 2018 Bloqué depuis

N°8449 - Vingt-huitième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. 467 jours
ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

LOUISA HANOUNE ÉVOQUE L’AFFAIRE COCAÏNE

«Les pratiques
mafieuses sont
enracinées…»
PHOTO : B. SOUHIL

◗ «Cette affaire, selon Mme Hanoune, confirme ◗ «Se prononcer aujourd’hui sur la présidentielle de
le danger du mélange de l’argent sale avec la 2019, c’est faire un saut dans l’inconnu, et ce, en
politique.» Pour la secrétaire générale du Parti des raison d’abord du climat politique qui est délétère
travailleurs (PT), toutes les personnes impliquées et la confusion qui règne depuis bien longtemps», a
doivent rendre des comptes. commenté la leader du PT.
LIRE L’ARTICLE DE NABILA AMIR EN PAGE 3

DROITS CIVILS
ET POLITIQUES EN ALGÉRIE ÉTATS-UNIS–CHINE : LA GUERRE
LES CRITIQUES DU COMMERCIALE LANCÉE
COMITÉ DES DROITS
DE L’HOMME
LIRE L’ARTICLE DE HACEN OUALI EN PAGE 3

DOSSIER
PLANS D’EAU

HAUSSE DES
NOYADES
PHOTO : D. R.

LIRE L’ARTICLE EN PAGE 12

CONTRIBUTION PAR : SMAÏL GOUMEZIANE

PHOTO : D. R.

■ Gueltas, bassins, barrages, retenues colli-

naires, bâches d’eau… Avec le retour des grosses
LE MODÈLE SUD-CORÉEN
chaleurs, ces lieux deviennent des destinations
privilégiées des populations déshéritées qui n’ont
pas accès aux plages.
EST-IL EXPORTABLE ?
LIRE LE DOSSIER DE NADIR IDDIR EN PAGES 4 ET 5 LIRE EN PAGES 16-17
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 2

L’ACTUALITÉ

SELON L’ASSOCIATION RAJ LA SEMAINE DE

Maz
«La libération du citoyen FINANCEMENT DU TERRORISME
LAFARGE MIS EN EXAMEN

se fait toujours attendre» dans la santé et l’éducation,

Mohamed Mebtoul axe son
analyse sur le quotidien des
Algériens pour déterminer,
au final, l’origine de la fragi-
lisation des rapports sociaux
dans le pays.
«LES RAVAGES DE LA PAIX
SOCIALE»
«Le système politique a pro-
duit des ‘‘militants’’ carrié-
ristes davantage préoccupés
par les luttes d’appareils,
soucieux avant tout de dé-
fendre leurs intérêts person-
PHOTO : D. R.
nels. Incapables de se re-
mettre en question, porteurs
de certitudes et de dogmes
Sit-in des médecins résidents à Alger répétés sans conviction, ils
naviguent allègrement et
AFFAIRE DES 701 KG DE COCAÏNE
C
itoyenneté», «droits toul, sociologue, et Boua- la parenthèse démocratique sans honte dans l’inculture
civiques et politiques»
et «indépendance»…
lem Amoura, syndicaliste et
secrétaire général du Satef.
de 1989 qui a été vite refer-
mée», les Algériens ont été
politique et l’opportunisme»,
explique-t-il, précisant que RÈGLEMENT DE COMPTES DANS
Loin des manifestations
folkloriques organisées
Animateurs du premier pa-
nel, les trois conférenciers
maintenus «sous la tutelle
d’un pouvoir qui s’est acca-
la «citoyenneté est indis-
sociable du politique». Et LE SÉRAIL
jeudi dernier à Alger pour ont tenté, tour à tour, de paré de toutes les sphères». d’ajouter : «Il est donc réduc-
célébrer le 56e anniversaire mettre le doigt sur le mal pro- «Nous avons régressé teur de caractériser le pou-
de l’indépendance de l’Algé- fond dont souffre toute une même par rapport à 1989», voir central en soi, comme
rie, l’association Rassemble- nation. «Les Algériens vivent lance-t-il, en qualifiant le s’il était extérieur à la so-
ment action jeunesse (RAJ) aujourd’hui cette fête dans la système politique algérien ciété, alors qu’il est pluriel
a choisi de faire un bilan de peur et le désarroi. Après 56 «d’hétéroclite». Selon lui, le et diffus, se propageant dans
cette «œuvre gigantesque», ans d’indépendance qui est passage à la modernité et la toutes les sphères du tissu
dont ne bénéficie pas entière- une œuvre importante, nous citoyenneté ne s’est jamais social par la médiation de
ment le peuple algérien. Pour ne connaissons pas notre his- réalisé en raison aussi «des nomenklaturas locales qui
ouvrir le débat sur ce sujet, toire. Parce que cette œuvre freins de la société qui ont été activent pour que rien ne
plus que jamais d’actualité, a été confisquée et spoliée. instrumentalisés par le pou- bouge dans le sens d’une
l’association a organisé un Nos jeunes ne connaissent voir». Affirmant que l’Etat autonomisation de la socié-
séminaire auquel ont pris part pas notre histoire», regrette algérien n’a jamais été démo- té». Selon sa logique visant
des intervenants de divers d’emblée Saïd Salhi. Selon cratique, le conférencier met à garantir la paix sociale, le
horizons. lui, le «citoyen a été tout sim- en garde contre un véritable pouvoir, ajoute-t-il, a repro-
Chacun dans son domaine, plement ignoré depuis près danger. «Si cette jeunesse duit le statu quo qui est
des conférenciers ont fait de 60 ans d’indépendance». n’est pas prise en charge, elle «l’antithèse de la citoyenneté
le diagnostic de cet «échec deviendra une menace pour qui est un engagement collec-
national» à concrétiser l’un «LA PARENTHÈSE le pays», assure-t-il. Auteur
DÉMOCRATIQUE DE 1989 tif». Abordant la question du
des principaux serments de de l’ouvrage L’Algérie, la syndicalisme qui est aussi lié
ceux qui ont déclenché la VITE REFERMÉE» citoyenneté impossible ?, à cette notion de citoyenneté,
Révolution algérienne : la Rappelant que l’Algérie a le sociologue Mohamed Boualem Amoura relève
libération du citoyen. Un ratifié tous les pactes interna- Mebtoul explique «com- notamment les multiples en-
exercice auquel se sont prêtés tionaux concernant les droits ment le régime a produit une traves à l’exercice de ce droit
Saïd Salhi, vice-président de de l’homme, Saïd Salhi pré- société assujettie». Démar- depuis l’indépendance.
la LADDH, Mohamed Meb- cise «qu’à l’exception de rant ses travaux de terrain Madjid Makedhi
VIANDE IMPORTÉE PAR KAMEL CHIKHI
L’EXAMEN ORAL LES 16 ET 17 JUILLET ATTENTION À LA DATE
DE PÉREMPTION
38,36% de réussite au concours de
recrutement d’enseignants du primaire
L ’examen oral du concours de recru-
tement de 8586 fonctionnaires du
secteur de l’éducation se déroulera les
gnants du primaire et les personnels
administratifs sus-cités. La ministre a
annoncé ce taux sur sa page Facebook.
les laborantins. Depuis 2014, le recru-
tement de fonctionnaires du secteur de
l’éducation se passe uniquement par
16 et 17 juillet en cours, a annoncé le Mme Benghabrit avait déjà appelé les voie de concours. Une plateforme nu-
ministère de l’Education nationale. Le candidats retenus à retirer leurs convo- mérique avec classement des lauréats
taux de réussite à l’épreuve écrite au cations sur le site électronique http:// par moyenne garantit la transparence
concours de recrutement d’enseignants concours.onec.dz pour se présenter à dans la procédure de recrutement.
du primaire et d’autres fonctionnaires l’oral. Pour rappel, 740 000 candidats Ce qui se traduit par l’absence de
de l’éducation organisée le 12 juin étaient inscrits à ce concours national recours ou de mécontentement à l’an-
dernier par le ministère de l’Education pour le recrutement de 8586 ensei- nonce des listes retenues. Le concours
a atteint 38,36%, a annoncé mercredi gnants du primaire et des employés de de recrutement organisé par l’ONEC,
la ministre de l’Education nationale, l’administration. qui gère également la plateforme nu-
Nouria Benghabrit. Sur les 8586 postes à pourvoir, 3378 mérique de placement des lauréat et la
Le nombre des candidats retenus au postes concernent les enseignants du gestion des postes, garantit aussi la dis-
concours s’élève à 121 954 pour les primaire, 239 les conseillers d’orien- ponibilité des enseignants «par ordre
enseignants du primaire, soit 38,36%, tation et de guidance scolaire et pro- de mérite» aux postes de contractuels
outre 47 428 pour les grades admi- fessionnelle, 213 pour les intendants, en cas de besoin.
nistratifs, soit 14,44% en attendant 694 postes pour les intendants adjoints, Une liste d’attente est valable unique-
l’examen oral prévu les 16 et 17 juillet 2265 autres postes pour les super- ment entre deux concours, convient-il
pour les deux catégories, ceci pour viseurs de l’éducation, 300 pour les de rappeler.
8586 postes disponibles pour les ensei- laborantins principaux et 1407 pour F. Aït K-Arab
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 3

L’ACTUALITÉ

DROITS CIVILS ET POLITIQUES EN ALGÉRIE

Les critiques du Comité

des droits de l’homme
L
a délégation représentant le gou-
vernement algérien à la 123e
session du Comité des droits
de l’homme (CDH) pour évaluer la
mise en œuvre des dispositions du
Pacte international relatif aux droits
civils et politiques a été soumise à une
avalanche de critiques. Les membres
du Comité dont fait partie l’éminent
juriste tunisien Yadh Ben Achour ont
d’abord reproché à l’Etat algérien
«l’important retard» dans la présen-
tation de son rapport qui aurait dû être
soumis en novembre 2011. L’une des
critiques formulée par les experts est
que «le rapport contenait un grand
nombre de références au terrorisme,
apparaissant comme une ‘‘mélodie
cachée’’ qui ne doit pas nécessai-
rement justifier toutes les décisions
prises par le pays en matière sécuri-
taire». Et c’est Yadh Ben Achour de
demander aux autorités algériennes
de «pas faire référence à la loi sur
la réconciliation lorsqu’il s’agit des
questions qui ne sont pas en lien»
avec le dossier.
Le Comité a aussi exprimé ses «pré-
occupations s’agissant de la liberté
de la presse et des organisations de
la société civile suite à l’adoption
de deux lois qu’il estime restrictives.
Elles semblaient constituer une ten-
tative de mise au pas des organisa-
tions de la société civile, des journa-
listes et des défenseurs des droits de
l’homme», soulignant que «la liberté
d’expression était limitée par des
exigences très larges et que la loi qui
régit les médias est très restrictive
● Le chef de la délégation algérienne a refusé de réponde aux questions du Comité
des droits de l’homme sur les cas de Mohamed Tamalt, décédé en détention et le
blogueur Marzoug Touati, emprisonné.
pour l’exercice de la profession…»,
comme l’indique le compte rendu des
débats qui se sont déroulés les 4 et 5
juillet courant.
S’agissant des associations, l’expert
estime qu’elles sont «constamment
menacées de devoir cesser leurs acti-
vités en raison de l’accusation d’ingé-
rence dans les affaires de l’Etat, un
motif prévu par la loi pour retirer à
une ONG son agrément». Et c’est en
ce sens qu’un des membres du Comité
des droits de l’homme a exprimé
ses «inquiétudes quant à la liberté
de la création d’association dans le
cadre de la loi 12-06 qui maintient
les associations dans une fragilité
juridique et les expose aux risques
de dissolution». Dans le même ordre
d’idées, un des experts du Comité a
«regretté les nouvelles normes strictes
prévues pour l’organisation de mani-
festations, qui restreignent fortement
la liberté de rassemblement et d’as-
sociation. Les manifestations sont
soumises au bon vouloir de l’Exécutif
sous peine de sanction pénale». La
délégation algérienne a fait savoir
qu’un «projet de loi pour améliorer
la loi sur l’information de 2012 et
de nouvelles dispositions au sujet
des libertés d’association et de ras-
semblement pacifique sont en cours
d’élaboration». Il a ainsi demandé «si
l’Algérie comptait abroger le décret
qui interdit toute manifestation à
Alger et a demandé si ce décret n’était
pas applicable dans le reste du pays et
si elle comptait mettre fin au système
d’autorisation préalable à manifes-
ter». Le même expert a demandé éga-
lement au chef de la délégation algé-
rienne, Lazhar Soualem, directeur des
droits de l’homme au ministère algé-
rien des Affaires étrangères, «quelles
mesures avaient été prises pour éviter
une utilisation disproportionnée de la
force par les services de sécurité ?»
RÉSERVES SUR L’INDÉPENDANCE
DE LA JUSTICE
Dans le registre du système judiciaire
et si un autre expert du Comité a «sa-
lué la modernisation engagée dans
la domaine», il a néanmoins exprimé
des inquiétudes quant à l’autorité que
«semble exercer l’Exécutif sur le pou-
voir judiciaire, notamment du fait que
le pouvoir nomme tous les magistrats,
ce qui pose la question de l’indépen-
dance du système judiciaire». C’est
justement ce nœud gordien que le
pouvoir politique n’arrive pas ou ne
veut pas trancher. Nombre d’acteurs
politiques et sociaux se plaignent ré-
gulièrement de «l’instrumentalisation
d’une justice aux ordres». En matière
de protection des dénonciateurs des
violations des droits de l’homme, le
Comité a rappelé que «les obligations
internationales imposent à l’Algérie
de protéger et de soutenir les victimes
et témoins de violations des droits de
l’homme». Mais «l’Etat semble au
contraire recourir à des représailles
contre les auteurs de communications
adressées au Comité», a regretté un
membre du CDH. En somme, durant
les deux jours de l’examen du rapport
présenté par l’Etat algérien, le Comité
des droits de l’homme a interpellé
frontalement les autorités algériennes
sur beaucoup d’autres questions liées
notamment aux discriminations et aux
violences faites aux femmes, le droit
à l’avortement non reconnu, le traite-
ment dégradant réservé aux migrants,
les droits des homosexuels, les liber-
tés religieuses malmenées, la question
des disparus, le droit syndical, et sur
des cas personnels, comme la mort du
journaliste Mohamed Tamalt en pri-
son et l’emprisonnement du blogueur
Marzoug Touati. Sur ces deux cas pré-
cis, le chef de la délégation algérienne
a tout bonnement refusé de répondre.
Dans sa plaidoirie, le chef e la délé-
gation algérienne, Lazher Soualem
a déroulé tout l’arsenal juridique en
vigueur en soulignant le caractère
«dynamique» de la législation qui
tend à se conformer aux obligations
internationales de l’Algérie. M. Soua-
lem a, lors de «sa défense», alterné
rejet catégorique des «allégations
sans preuves» et volonté de faire
évoluer les lois pour mieux respecter
les droits de l’homme et les libertés,
invoquant souvent le risque terroriste,
comme c’est le cas pour les manifes-
tations interdites dans la capitale. «La
mesure d’interdiction qui frappe les
manifestations sur la voie publique
à Alger est liée à des considéra-
tions propres à la capitale. L’Etat ne
peut pas se risquer à autoriser des
manifestations lorsqu’il est avéré que
les organisateurs ne remplissent pas
les conditions qui concourent à ce
qu’elles se déroulent pacifiquement»,
se défend-il. En ce qui concerne la mi-
gration clandestine, Lazhar Soualem
a indiqué que «l’Algérie connaît une
pression migratoire sans précédent.
Une loi est en cours d’élaboration
pour les réfugiés et les apatrides,
mais cela demande du temps pour son
application en raison de notre situa-
tion complexe.» Par ailleurs, il a fait
savoir que «l’Algérie a lancé treize
invitations ouvertes à des mécanismes
du Conseil des droits de l’homme»,
mais s’agissant de rapporteurs spé-
ciaux dont les mandats portent sur les
mauvais traitements ou la détention
arbitraire, «l’Algérie estime que le
nombre de cas allégués n’est pas
de nature à justifier la visite de tels
mécanismes». Le Comité des droits
de l’homme qui a examiné le rapport
de l’Algérie adoptera, dans le cadre
de séances privées, des observations
finales sur le rapport qu’il rendra
publiques à l’issue de la session le 27
juillet courant. Hacen Ouali

LOUISA HANOUNE PARLE D’UNE PÉRIODE PÉNURIE D’EAU

CHARNIÈRE
«Parler de la présidentielle,
c’est faire un saut dans l’inconnu»
L e Parti des travailleurs (PT), dirigé par
Louisa Hanoune, a célébré hier le 28e
anniversaire de sa fondation (29-30 juin
1990). Cette date coïncide avec celle de la
célébration de la fête de l’indépendance du
pays. L’occasion est donnée à la secrétaire
générale du PT pour revenir longuement,
lors d’une rencontre avec les militants de
son parti, sur le parcours de sa formation
politique et les exploits réalisés jusqu’à ce
jour. Mme Hanoune s’est également attardée
sur la situation qui prévaut dans le pays, que
ce soit sur le plan économique, politique
ou social. L’Algérie, pour Mme Hanoune,
passe par une période charnière, la situation
est grave, elle est même très préoccupante.
Cette année et la suivante s’annoncent
tumultueuses pour notre pays. «Nous ne
voulons pas que notre pays sombre dans
l’anarchie. Nous refusons toute interférence
étrangère dans les affaires de notre pays. Le
lâchage des démons a déjà commencé et
les forces centrifuges bougent et lorsque la
situation est confuse, les ennemis de notre
pays , les oligarques, la mafia trouvent leur
compte», lâche la leader du parti, qui estime
qu’il est justement prématuré de parler de
l’élection présidentielle de 2019. Un sujet
qui pourtant alimente toutes les discussions.
De l’avis de la première dame du PT, parler
de la présidentielle en ce moment particu-
lier caractérisé par un flou total et une crise
grave, c’est faire un saut dans l’inconnu.
Même si le PT est un parti qui aspire à
arriver au pouvoir, et il a des ambitions poli-
tique, il relègue en second lieu le dossier des
prochaines joutes électorales. Il n’est pas un
sujet central. «Se prononcer aujourd’hui sur
la présidentielle de 2019, c’est faire un saut
dans l’inconnu, et ce, en raison d’abord
du climat politique qui est délétère et la
confusion qui règne depuis bien longtemps.
Ajouté à cela les élections qui n’ont jamais
été transparentes, la présidentielle n’est
pas une question centrale», prévient Mme
Hanoune qui lie cette situation aux mul-
tiples scandales qui secouent le pays, dont
le dernier est celui des 701 kg de cocaïne
qui risque de faire tache d’huile eu regard au
nombre de personnes «importantes» impli-
quées dans ce scandale.
Cette affaire, selon Mme Hanoune, confirme
le danger du mélange de l’argent sale avec
la politique. Un phénomène qu’elle ne cesse
de dénoncer et de décrier. Pour la secrétaire
générale du PT, cette affaire est révélatrice
de l’existence d’autres dangers qui planent
sur l’Algérie. «Cette affaire démontre que
l’Algérie est en danger et les institutions
élues sont gangrenées par l’argent sale.
La mafiotisation des institutions et du
régime est devenue un véritable danger
pour la souveraineté de l’Etat dès lors
que le régime a fragilisé les ressorts natio-
naux», déplore la SG du PT. A cet effet, elle
demande à la justice d’être «juste» et de
n’épargner aucune personne impliquée dans
ce scandale qui tient en haleine toute la so-
ciété. «Il faut que la justice fasse son travail,
loin de toute pression et sans aucune discri-
mination. Toutes les personnes impliquées
doivent être jugées. Elles doivent rendre des
comptes. Que chacun assume ses respon-
sabilités», note-t-elle, estimant qu’aucun
pays ne peut supporter autant d’attaques.
«L’affaire de la cocaïne est l’arbre qui
cache la forêt, car les pratiques mafieuses
sont enracinées et sont en partie respon-
sables de la crise économique qui frappe le
pays», déplore Mme Hanoune, qui est per-
suadée que seule l’élection d’une «Assem-
blée constituante» peut libérer le pays des
griffes du parti unique et de la bipolarité qui
existe au plus haut sommet de l’Etat et qui a
est à l’origine des divergences, notamment
sur les choix économique et social. Le PT,
promet Mme Hanoune, poursuivra sa lutte et
sa bataille contre ceux qui veulent le retour
des colons et de l’indigénat et ceux qui
défendent la politique de l’austérité. Mme
Hanoune a fait l’éloge de la loi de finances
complémentaire 2018 après la suppression
des taxes : «Cela démontre que lorsqu’il
y a la volonté politique, on peut régler
l’ensemble des problèmes.»
Nabila Amir
DES MANIFESTATIONS
À BÉCHAR
TdesoutBéchar-Djedid
est parti, jeudi soir, dans le quartier périphérique de
(5 km au sud du chef-lieu de wilaya), où
jeunes, exaspérés par une pénurie d’eau potable qui dure
depuis une semaine, sont sortis dans la rue pour exprimer
leur ras-le-bol et réclamer le liquide vital. Pendant plus de
quatre heures, des dizaines de manifestants ont bloqué la
principale voie de communication d’entrée au faubourg en
utilisant des pneus brûlés, de grosses pierres et autres objets
hétéroclites, paralysant ainsi toute circulation piétonne et
automobile. «Nous voulons de l’eau potable !», scandaient
les manifestants. «Notre situation est insupportable face à
la chaleur suffocante qui atteint 50°C», reprenaient d’autres.
Les forces de police antiémeute sont intervenues pour arrêter
ce début de manifestation qui risquait de dégénérer en scéna-
rio rappelant le spectre des émeutes des années 2005-2006
déclenchées à cause des délestages électriques et qui avaient
entraîné le limogeage de l’ancien wali. On ne déplore aucun
blessé ni arrestation, selon nos sources. Les autorités locales
ont, comme d’habitude, pris langue avec les manifestants pour
calmer la situation et leur assurer que leurs revendications
seront prises en compte, tout en s’efforçant de leur expliquer
les récentes mesures mises en œuvre pour enrayer définitive-
ment la crise de l’eau potable dans la wilaya. Hier matin, des
traces des pierres et pneus brûlés étaient encore visibles sur les
routes du faubourg. La wilaya de Béchar est frappée durement
par une sécheresse qui dure depuis 2014 et le barrage de Djorf
Ettorba (350 millions de m3), unique source d’approvisionne-
ment en eau potable, est presque à sec et l’on envisage même,
si la crise persiste, de recourir à des mesures de restriction en
matière de distribution de l’eau potable aux foyers, selon nos
sources. Pour mettre fin à la crise de l’eau, et selon le wali de
Béchar, des travaux pour l’acheminement de l’eau potable
à partir d’une importante nappe phréatique à Oued Namour
(250 km au nord de Béchar) seront entamés dans cinq mois.
M. Nadjah
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 4

DOSSIER

LE BILAN DE L’ANBT FAIT ÉTAT DE LA MORT

HAUSSE DES NOYADES DANS

Du 1 au 26 juin dernier, les services de la Protection civile ont
enregistré 18 décès dans les différents plans d’eau, un bilan
en hausse comparativement à la même période l’année
dernière, où 15 cas avaient été recensés.

G
ueltas, bassins, barrages, retenues
collinaires, bâches d’eau… Avec le
retour des grosses chaleurs, ces lieux
deviennent des destinations privilégiées des
populations déshéritées qui n’ont pas accès
aux plages. L’absence d’infrastructures de
loisirs incite des jeunes et des adolescents
à aller se rafraîchir dans ces endroits sans
surveillance. Avec parfois des conséquences
horribles : les bilans quotidiens de la Protec-
tion civile recensent plusieurs cas de noyade.
Depuis l’ouverture de la saison estivale, le
bilan fait état d’une vingtaine de décès. «Du
1 au 26 juin, nos services ont enregistré
18 décès dans différents plans d’eau, un
bilan en hausse, comparativement à la même
période l’année dernière, où 15 cas avaient
été recensés. Pour nous, une victime est un
drame», relève le chargé de la communica-
tion au niveau de la direction générale de la
Protection civile, le lieutenant Zoheïr Ben
Amzal, qui fait savoir que le bilan de l’année
2017 est effarant : 95 décès. Les enfants et
les jeunes, souvent non accompagnés par
leurs parents, sont les plus touchés. Les
régions de l’ouest du pays (Relizane, Chlef,
Aïn Defla, Mascara, Tissmesilt, etc.), et du
Sud connaissent le plus grand nombre de
victimes. Le 20 juillet 2014, le barrage de
Kramis à Mostaganem a été la scène d’un
drame : trois enfants âgé de 17, 13 et 10 ans
(Laâdje Amine, Zaoui Slimane, Zaoui Lakh-
dar ) y ont été repêchés. En 2016, la mort a
ravi à l’affection des leurs trois personnes :
un grand-père, 64 ans, Chergui Tahar, Cher-
gui Hadjer, 10 ans et Chaaraoui Malak, 11
ans. «Le grand-père s’est déplacé au barrage
(Ourkiss, wilaya d’Oum El Bouaghi) pour
laver son camion. Ses deux petites-filles
voulaient l’aider en ramenant de l’eau avec
un sceau. L’une d’elles a été coincée dans
la vase. Sa cousine en voulant l’aider s’est
enfoncée à son tour. Le grand-père connaîtra
le même sort», déplore Smaïl Sabrina, char-
gée de la communication à l’Agence natio-
nale des barrages et transferts (ANBT). Un
ressortissant chinois (Xu Mang Tang), âgé de que la vase est comme une colle et quand mettons à leur disposition notre numéro
56 ans, est mort noyé dans un barrage de Aïn ces dernières y sont retenues, c’est automa- (14) en cas d’accident», précise Ben Amzal,
Defla (Ouled Mellouk). Selon une source tiquement la noyade. Les gens partent sans signalant la création, en 2017, de patrouilles
locale, le décès serait dû à un suicide. «La que leurs familles ne soient informées. Si mixtes de contrôle et d’inspection, à l’inté-
plupart des victimes sont des adolescents elles l’étaient, nos opérations de recherche rieur des cuvettes des barrages pour dissua-
âgés de 15-16 ans. Les victimes ignorent auraient été plus faciles. D’ailleurs nous der les personnes de s’approcher des rives

AREZKI BERRAKI. Directeur général de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT)
«Sensibiliser et mettre en place des espaces récréatifs» 
Propos recueillis par plus grande de la capitale, par le SG des Ressources en d’aboutir à la nécessité de conclure une conven-
Nadir Iddir Rouiba, avec ses 41,9 km2. eau. Je précise qu’un autre tion avec les concessionnaires. Le contenu du
D’où la difficulté de tout décret est actuellement au cahier des charges est certes précis, mais il reste
Le phénomène des noyades dans les plans surveiller, quels que soient niveau secrétariat général très général. La convention que nous signons
d’eau prend des proportions inquiétantes ces les moyens humains et ma- du gouvernement (SGG) avec le concessionnaire devra permettre de cla-
dernières années. Une explication ? tériels que nous devrions pour inclure d’autres activi- rifier notre relation avec les concernés, suivant
Le bilan des cinq dernières années fait état engager. La situation est tés, en plus de celles fixées la spécificité de chaque barrage… Lors de sa
de 137 morts dans des barrages. Les régions les encore plus délicate au Sud, par arrêté. Par ailleurs, le visite dans la wilaya de Blida, le ministre des
plus touchées, sont celles de l’Ouest, comme où les retenues sont plus ministre a adressé à ses Ressources en eau, Hocine Necib, a encouragé
Chlef, Relizane… La moyenne d’âge des vic- larges. services une circulaire le 17 l’idée avancée par le wali d’aménager des plages
times est de vingt ans. Il y a une explication à Un programme de avril dernier pour rappeler artificielles. Cela permettra de servir de disposi-
ce drame, l’absence d’équipements, surtout surveillance des barrages toute la procédure de traite- tif pilote. Il faut préciser que l’ANBT est stricte
PHOTO : D.R.

dans le monde rural. A travers les communes du
pays, il n’y a pas suffisamment d’équipements
de loisirs. La tentation de l’eau est là aussi sans
que les victimes réfléchissent aux conséquences
de leur geste. Nous déplorons des situations
malheureuses, comme par exemple, l’accident
qui a coûté la vie à un vieil homme, venu laver
son camion, et ses deux petites-filles, à Oum
El Bouaghi. Ou encore ces deux jeunes frères
morts noyés…
La baignade est-elle formellement inter-
dite dans les barrages ?
Les barrages en exploitation (80) font partie
du domaine public hydraulique, et toute activité
dans cet espace est soumise à autorisation. Pour
l’interdiction de la baignade, nous plaçons des
panneaux. Et nous avons même sollicité les
services des wilayas pour établir des arrêtés
d’interdiction de la baignade. La nage dans des
barrages n’est pas possible en l’absence d’un
aménagement adéquat et d’une surveillance des
lieux.
Y a-t-il moyen de surveiller ces espaces
par vos équipes?
Nous disposons d’équipes opérationnelles
chargées de l’auscultation au niveau du bar-
rage, la surveillance des ouvrages… Le second
groupe, composé d’agents armés, est chargé
de la protection du périmètre de sécurité. Il
est pratiquement impossible de surveiller toute
la superficie de nos barrages en exploita-
tion. Je prends l’exemple du barrage de Beni
Haroun (Mila), dont la superficie est de 37
km2 est presque la même que celle de la ville la
a été lancé l’année der-
nière avec la Protection
civile. Qu’en est-il ?
En effet, nous avons mis en
place en collaboration avec
la Protection civile des patrouilles mixtes. Les
équipes sensibilisent les citoyens qui s’aven-
turent dans le périmètre de sécurité, mais n’ont
pas le pouvoir de police judiciaire, pour les in-
terpeller. Nous avons tout de même la possibilité
d’appeler les services de sécurité. A ce propos, il
est à préciser que les gendarmes ont reçu l’ins-
truction de leur commandement d’intervenir.
Pour faire face aux cas de noyade, il y a la sensi-
bilisation et la création d’espaces récréatifs.
Justement, votre agence a mis en place un
programme pour accorder des concessions
à des investisseurs privés pour le lancement
d’activités de sports et de loisirs (aviron, nata-
tion, etc.)...
En effet, un décret exécutif (11-340) a
fixé les modalités de concession d’utilisation
des ressources en eau pour l’établissement
d’installations au niveau des retenues d’eau
superficielle et des lacs en vue d’y développer
des activités de sports et loisirs nautiques. Un
arrêté ministériel pris en 2014 est venu fixer les
retenues (3) où peuvent être établies des installa-
tions, à savoir Beni Haroun (Mila), Taksebt (Tizi
Ouzou) et Boukourdane (Tipasa). A l’époque,
il n’y a pas eu d’engouement. Un autre arrêté
a fixé la composition ainsi que les modalités
de fonctionnement de la commission technique
intersectorielle relative à la concession présidée
ment des dossiers de projets
de concession.
Y a-t-il eu des offres ?
Une quarantaine de dos-
siers ont été réceptionnés,
comme le prévoit la réglementation, par les
directions des ressources en eau (DRE) des
wilayas, et deux par nos services. Le dossier fait
d’abord l’objet d’une vérification et d’un traite-
ment administratif par les DRE ; après l’étude
de recevabilité, il est transmis à la DG de l’AN-
BT. A notre niveau, il sera procédé à l’évaluation
de la demande de concession et son impact sur
le barrage. L’ANBT prépare alors un rapport de
présentation qu’elle soumet aux membres de
la commission qui émet un avis en conclusion.
L’avis est notifié au demandeur qui a la possibi-
lité de lancer une procédure de recours.
Une échéance a-t-elle été établie pour la
concrétisation des premiers projets?
Nous comptons concrétiser une vingtaine de
concessions au plus tard la fin de cette année. En
attendant, l’ANBT a établi un Schéma d’amé-
nagement au niveau des barrages en mettant à
la disposition des investisseurs des terrains. Les
études ont concerné dans un premier temps 17
barrages. C’est une manière d’encourager les
investisseurs. Il faut juste rappeler que notre
agence a organisé sous le haut patronage du
ministre des Ressources en eau, en décembre
dernier, un colloque international auquel ont
participé des spécialistes venus d’Espagne, de
Portugal et de France, et qui ont partagé leurs
expériences. Cette rencontre nous a permis
sur les conditions d’installation des équipements
des concessionnaires. Il est impossible d’accep-
ter qu’il y ait des constructions en dur, des dé-
chets ou rejets, ni d’embarcations fonctionnant
avec du gasoil dans le bassin… Je précise par
ailleurs que la commission intersectorielle doit
se réunir avant le 15 juillet, sous présidence du
SG du MRE. Nous comptons libérer les dossiers
très rapidement.
Votre agence compte lancer pour la qua-
trième année consécutive sa campagne de
sensibilisation sur les dangers de la bai-
gnade…
La campagne menée par nos soins en 2017
par exemple a permis qu’il y ait moins de vic-
times. Une caravane, sera lancée le 10 juillet à
partir de la wilaya de Jijel, avec un programme
plus riche. Elle sillonnera tous les villages ; des
flyers seront distribués à la population pour la
sensibiliser sur les dangers de la baignade. Nous
allons aussi vulgariser sur tous les types d’acti-
vités possibles dans un barrage (aviron, pêche,
artisanat, etc.). Avec notre partenaire «Kafil el
Yatim», nous avions décidé de ramener des or-
phelins au nombre de 1000, auxquels s’ajoutent
600 enfants de nos employés. Les enfants sont
issus des wilayas de Jijel, Béjaïa, Skikda... Je
précise que la campagne de sensibilisation dure-
ra tout l’été. Elle sera lancée officiellement par
M. Necib le 10 juillet à partir du barrage Kissir
à Jijel, les familles jijeliennes sont cordialement
invitées à découvrir le confort que pourrait
offrir un barrage à nos citoyens. Nadir Iddir
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 5

DOSSIER

DE 138 PERSONNES EN SIX ANS DANS LES BARRAGES MASCARA

LE PIÈGE MORTEL D’UN
LES PLANS D’EAU situations délicates : des personnes conti-
BASSIN D’IRRIGATION
NON SÉCURISÉ
nuent d’ignorer les dangers, malgré les
CLÉS  avertissements. «Nous avons vu des gens
se mettre en danger à proximité de notre
 
caravane de sensibilisation», a regretté Mme
138 personnes noyées Smaili. Le problème des noyades ne devrait
dans des barrages (6 ans) pas être pris en charge par les seules opéra-
tions de sensibilisation, mais par la mise en
place d’infrastructures de loisirs dans les
95 noyés dans les régions enclavées du pays. Les populations
différents plans d’eau ne disposent pas d’équipements ; il n’y

PHOTOS : D.R.
(2017) aurait dans les 1540 communes du pays
que 200 piscines bondées, dégradées ou
difficiles d’accès.
18 cas (1 au 25 juin) En visite, dimanche 1er juillet à Blida, le
ministre des Ressources en eau, Hocine
(Sources : Protection civile, ANBT)
Necib, cité par l’APS, a annoncé la réalisa-

à travers le territoire national, enregistre
depuis plusieurs années un nombre consi-
dérable de noyades. Durant l’année en
cours, un seul cas a été recensé au barrage
PHOTO : DR
C
omme leurs copains de
tion de projets de piscines à proximité des jeu, Benatia Abou Bakr
barrages et rivières. M. Necib précise que Essedik et Bentouhami
ses services offrent l’opportunité aux inves- Menaouer, âgés tous deux de
tisseurs privés de réaliser des piscines près 16 ans, avaient ce désir de se
des rivières et barrages, en vue d’assurer la baigner et de trouver un peu de
sécurité des personnes qui les fréquentent, fraîcheur, en cette journée de
notamment les enfants, vu le manque de vendredi 29 juin 2018. A midi,
sin d’irrigation rempli d’eau à
moitié.
En chantier depuis de nom-
breux mois, le bassin d’irri-
gation, dont les travaux de
la réalisation sont confiés à
l’entreprise Chiali de Sidi Bel
Abbès, s’est transformé en

d’eau et d’interdire la nage à l’intérieur de
ces ouvrages hydrauliques.
DES CONCESSIONS PRIVÉES POUR DES
PISCINES
L’ANBT, qui exploite quelque 80 barrages
BAIGNADE DANS LES RETENUES COLLINAIRES
À BOUIRA
Sidi M’hamed Ben Taiba (Aïn Defla), où
la victime Benzina Abdellah, était âgée de
22 ans. Pour faire face à ce phénomène,
l’Agence sous tutelle du ministère des
Ressources en eau a initié, depuis quatre
ans, des campagnes de sensibilisation sur
le danger des baignades, elle sera lancée à
partir de mardi prochain au barrage Kissir,
à Jijel (voir entretien DG de l’ANBT). Les
équipes se retrouvent parfois face à des
ce type de d’infrastructures dans plusieurs ils ont mis le cap vers le chan-
wilayas, notamment de l’intérieur du pays. tier d’un bassin d’irrigation
A ce jour, 40 demandes ont été reçues à cet non sécurisé, distant de deux
effet et seront examinées par l’ANBT, puis kilomètres de leurs domiciles
seront soumises à la commission centrale familiaux au douar Ouled Ben-
du ministère des Ressources en eau pour salah, relevant de la commune
se prononcer à leur sujet. En attendant la de Froha, à 10 km de Mascara.
concrétisation de ces projets, la vigilance
Ils ne savaient pas quel la mort
doit être de mise… Nadir Iddir les attendait.
«Le premier à s’être noyé
c’était Menaouer, puis suivra
son ami Abou Bakr Essedik qui
tentait de le secourir», a dé-
claré leur ami qui a, à son tour,
échappé à une mort certaine
en tentant de les secourir. Les
corps sans vie des victimes ont
été récupérés par des maîtres-
piège mortel. Aucune mesure
de sécurité, a-t-on constaté, n’a
été prise pour empêcher l’accès
au site !
Dévastés par la perte de leurs
enfants, les familles et proches
ont décidé de porter l’affaire
devant la justice après avoir
fermé à la circulation la RN6,
reliant Mascara à Saïda, à
l’aide de pneus brûlés pour
pousser les autorités compé-
tentes à prendre toutes les me-
sures nécessaires. De leur côté,
les pouvoirs publics ont pris la
décision de clôturer le site du
chantier, sis à 2 km des domi-
ciles familiaux des victimes.

Le prix d’une fatale récréation nageurs, selon la Protection

civile, à quatre mètres de pro-
fondeur.
C’est le manque, ou le non-
En l’absence de moyens de
distraction, notamment des
piscines dans les villes de la
wilaya de Mascara, faut-il le

L a saison des grandes chaleurs ne fait

que commencer et elle est déjà des plus
meurtrières. Dans la wilaya de Bouira, où
fonctionnement, d’infrastruc-
tures de loisir et de détente
dans la région qui a poussé ces
souligner, une grande partie
des jeunes et d’adolescents
trouvent dans les retenues col-
l’absence d’infrastructures de loisirs et de adolescents à opter pour les linaires, les bassins d’irriga-
détente se pose avec acuité, le phénomène surfaces d’eau disponibles. Se- tion, les barrages, les rivières
de noyades d’enfants au niveau des rete- lon les dires de leurs copains, et même les jets d’eau l’unique
nues collinaires, situées notamment en zone deux jours avant le drame, les refuge pour fuir la canicule et
rurale est inquiétant. En effet, des jeunes victimes se sont déplacées à l’ennui dominant leur quoti-
qui ne peuvent pas s’offrir une baignade au Ghriss pour se rafraîchir à la dien.
bord de la mer ne mesurent pas la gravité de piscine qui était fermée. Ils se Souag Abdelouahab
la chose en se rabattant sur ces retenues col- sont donc rabattus sur le bas-
linaires et également sur les barrages incon-
trôlés. Les bassins d’eau destinés au secteur
agricole sont pris d’assaut par des enfants
en quête de fraîcheur. Depuis le mois de
L’ANBT LANCE SA CAMPAGNE
ANTI-NOYADE À JIJEL
PHOTO : D.R.

mai dernier, les services de la Protection

civile de la wilaya de Bouira ont opéré
plusieurs interventions. Les plans d’eau en
question, notamment ceux situés en milieu
rural, à l’image de Sour El Ghozlane, Bordj
Okhris et Aïn Bessem, destinés à un autre
usage que la baignade, ont enregistré les
premières victimes. Un enfant de 13 ans
a été retrouvé mort par noyade dans une
retenue collinaire implantée à la commune
de Dechima, à une trentaine de kilomètres
au sud-ouest du chef-lieu de daïra de Sour
El Ghozlane, a-t-on appris de la Protection
civile. Deux autres enfants ont trouvé la
mort par noyade durant le mois de juin
en cours, a-t-on déploré de même source,
ajoutant que le nombre de décès enregistrés
depuis le début de l’année s’élève à quatre
victimes. Dans la région sud de la wilaya,
cinq importantes retenues collinaires ont
été réalisées dans le cadre des programmes
d’investissements dégagés par les pou-
voirs publics. Néanmoins, ces points d’eau
constituent un réel danger pour les enfants
échappant à la vigilance de leurs parents.
La fréquentation de ces bassins en cette
période des grandes chaleurs représente un
danger réel. La dernière retenue collinaire
réceptionnée dans la wilaya en mai dernier,
a été réalisée au niveau de la localité de
Lalouah dans la commune de Dirah.
LA VASE, UNE VENTOUSE !
«A l’occasion de la réception de cet
ouvrage, un travail d’approche a été fait
en direction des services de l’APC, des
citoyens et de l’association locale afin de
les sensibiliser au danger que constitue
la baignade dans la retenue», a indiqué
Amar Naït Messaoud, ingénieur fores-
tier en rappelant qu’au sud de la wilaya,
englobe six retenues collinaires. La retenue
de Sour El Ghozlane dite Oued Djegham
est celle qui a enregistré le plus grand
nombre de victimes, du fait qu’elle est
située dans une zone suburbaine très peu-
plée, a-t-il ajouté. Il y a lieu aussi d’avertir
sur le danger que constitue le barrage de
Oued Lakhel dans la commune de Aïn
Bessem qui enregistre aussi des décès
parmi les jeunes qui s’y rendent en cette
période estivale. «La plupart des retenues
collinaires ont leur bassin versant dénué
de toute végétation. Ce qui induit un travail
d’érosion intense, producteur de vase,
laquelle est transportée au fond du bassin et
s’y dépose définitivement. Pour l’éventuel
baigneur, cette vase constitue une véritable
ventouse qui l’aspire par les pieds ou les
mains. C’est toute la différence qu’il ya
entre la retenue des plages marines dont
le fond est sableux ou légèrement rocheux.
Enserré dans la vase, le corps d’un bai-
gneur ne peut être dégagé que par l’utilis-
tion d’un zodiaque de la Protection civile. Il
y a quelques années, au niveau du barrage
de Oued Lakhel, il est arrivé qu’un cadavre
maintenu debout dans le vase soit déchi-
queté lors de l’opération de remorquage», a
déploré la même source. Amar Fedjkhi
L’Agence nationale des barrages
et transferts (ANBT) lance un
programme de sensibilisation sur
le danger de la baignade dans les
barrages à partir du mardi 10
juillet. Lieu choisi : barrage Kissir
(Jijel). Le programme de cette 4e
édition, devant être inaugurée par
le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, est
varié, précise la chargée de la communication de
l’agence, Smaili Sabrina. La journée sera ouverte par
l’accueil des participants, dont 1000 enfants orphelins
venus des wilayas de Jijel et de Béjaïa, ainsi que les
visiteurs. Des démonstrations seront organisées
(escalades, spéléologie, tir à l’arc, etc.) Des stands
représentant plusieurs secteurs sont également prévus
(Protection civile, pépinière ANBT, forêts, tourisme,
culture et artisanat, SMA…). L’événement sera marqué
par des animations (pièce théâtrale, clown, concours,
initiation au secourisme…). La journée verra la remise des
cadeaux, médailles aux lauréats des courses. Ouvert au
grand public, le site de Jijel verra par ailleurs
l’implantation de la plaque interdisant la baignade dans
les barrages par le ministre des Ressources en eau et un
groupe d’enfants. R. S.
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 6

PUBLICITÉ

Les cours indécis face à la guerre
commerciale sino-américaine
● La République de Chine va réagir en imposant des droits de douane sur le pétrole américain.
L
es cours du brent
connaissent une ten-
dance baissière en réa-
gissant d’une part à la situa-
tion des stocks américains,
mais aussi à la guerre com-
merciale naissante entre les
Etats-Unis et la Chine d’autre
part. Le prix du baril de brent
de la mer du Nord affichait
hier à midi à Londres 76,85
dollars, enregistrant ainsi une
baisse de 54 cents comparati-
vement à la clôture de jeudi.
Mais cette situation risque de
ne pas durer avec l’entrée en
jeu de la guerre commerciale
sino-américaine. La mon-
tée des réserves américaines
annoncée par l’Agence amé-
ricaine de l’énergie a été
une surprise pour les mar-
chés qui s’attendaient plutôt
à une baisse de leur niveau.
«Cette hausse est principa-
lement due à une montée des
importations nettes, d’autant
plus que les exportations
ont légèrement reculé de
leur sommet», estiment les
analystes de Commerzbank.
Cette situation est assortie
à des déclarations d’hosti-
lités échangées hier entre
l’administration américaine
PÉTROLE
et les dirigeants chinois sur
l’imposition de nouvelles
taxes et de droits douaniers
sur les produits en prove-
nance de Chine. Il s’agit de
818 produits chinois d’une
valeur de 34 milliards de dol-
lars concernés par ces taxes
américaines dont des auto-
mobiles, des disques durs
ou encore des composants
d’avions. Un deuxième lot
de 16 milliards de produits
chinois est au stade d’étude
au niveau du représentant du
commerce étasunien. Donald
Trump a même dit être prêt à
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 7
ÉCONOMIE
PHOTO : D. R.
taxer 200 milliards de dollars
de produits chinois, si cette
dernière venait à riposter.
Face à cette déclaration de
guerre commerciale, la Ré-
publique de Chine va réagir
en imposant des droits de
douane sur le pétrole amé-
ricain. «Si un taux punitif
de 25% est imposé, comme
cela a été évoqué, le pétrole
américain deviendra bien
trop cher pour les consom-
mateurs chinois et ne pour-
ra donc plus être importé»,
expliquent les analystes du
marché. Une aubaine pour
les autres exportateurs de
pétrole, puisque la demande
chinoise se tournera vers le
reste du marché et donc fera
hisser le niveau des prix du
brent. Les tweets de Donald
Trump appelant les pays de
l’OPEP à faire plus pour
augmenter la production et
baisser le niveau des prix,
ne peuvent rien à la donne et
pousse même à une hausse
des cours, comme le sou-
ligne le gouverneur iranien
de l’OPEP. «Vous imposez
des sanctions à d’importants
producteurs, des membres
fondateurs de l’OPEP et vous
leur demandez de réduire les
prix ?!» s’est insurgé Hos-
sein Kazempour Ardebili qui
assène à Trump : «Vos tweets
ont fait grimper les prix de 10
dollars par baril.» Les choix
politiques du président amé-
ricain servent donc la hausse
des prix. «Les marchés vont
pouvoir renouer avec les fon-
damentaux avec les rapports
mensuels de l’OPEP et de
l’Agence internationale de
l’énergie (AIE) la semaine
prochaine», estime l’analyste
chez Benjamin Lu.
N. B.
ORAN-STRASBOURG
Tassili Airlines ouvre une
nouvelle desserte estivale
■ La compagnie aérienne nationale Tassili Airlines (TAL) a
lancé, jeudi dernier, une nouvelle ligne reliant Oran à
Strasbourg (nord-est de la France), en desserte estivale, et ce,
jusqu’au mois de septembre prochain. Cette desserte sera
assurée à raison d’un vol hebdomadaire, chaque jeudi
jusqu’au 6 septembre 2018, avec une possibilité de
pérennisation pour en faire un vol régulier, s’ajoutant aux
lignes Alger-Strasbourg et Constantine-Strasbourg. R. E.
INDICE DE TRANSPARENCE
DE L’AIDE
La BAD classée 4e
■ La Banque africaine de développement (BAD) vient d’être
classée au 4e rang par l’Indice de transparence de l’aide (AIT-
2018), sur un total de 45 organisations de développement,
gagnant ainsi six places par rapport au classement de 2016. La
BAD a précisé, dans un communiqué, que ce «classement
récompense l’amélioration des capacités opérationnelles de la
Banque ainsi que l’efficacité de ses systèmes et de ses
processus». R. E.
Exportation de l’électricité
vers la Tunisie
■ S’exprimant en marge d’une visite de travail à El Oued, le
ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a affirmé que
l’Algérie enregistre une autosuffisance en matière d’électricité
et s’oriente vers l’exportation d’une quantité de cette
ressource énergétique vers la Tunisie voisine, notamment ses
zones frontalières. Inspectant le projet de réalisation d’un
poste transformateur 220/400 KVA dans la localité d’El Fouilia,
commune de Reguiba, M. Guitouni a indiqué que les
programmes énergétiques lancés depuis 1999 ont permis
d’assurer une production de 1220 MVA, dont le tiers seulement
est exploité par la population de la wilaya. R. E.

IL OUVRIRA AU MOIS DE SEPTEMBRE À BLIDA
er
Le 1 centre d’Alzheimer
à l’échelle nationale
Le premier centre d’Alzheimer en Algérie
L
e premier centre d’Alzheimer en Algérie
sera officiellement ouvert au CHU de
Blida le 21 septembre prochain, date
coïncidant avec la Journée mondiale de la
maladie d’Alzheimer. Deuxième en son genre
à l’échelle maghrébine après celui de la Tuni-
sie, cet établissement vise surtout la prise en
charge psychologique des personnes atteintes
de cette maladie, ainsi que l’accompagnement
et la sensibilisation des aidants. «Il n’y a pas de
traitement curatif contre cette maladie.
Notre but est de ralentir sa propagation rapide
et d’aider le patient à stimuler sa mémoire et sa
réinsertion au sein de sa famille et de la société
à travers plusieurs activités liées notamment à
l’ergothérapie. Bref, la vocation de notre centre
n’est pas médicamenteuse, mais surtout psy-
chologique», explique le professeur Amalou,
neurologue au CHU Frantz Fanon de Blida.
Pour notre interlocutrice, le malade passe tout
d’abord par le «pôle de consultation mémoire»
HAMMAM MELOUANE
La ministre Houda Feraoun à Médéa
H ouda Feraoun, ministre des Postes, des
Télécommunications et des TIC a effectué
une visite d’inspection et d’inauguration dans
la wilaya de Médéa. Le but de la visite était la
réhabilitation d’une agence commerciale d’Al-
gérie Télécom retapée à neuf au centre-ville,
l’inauguration d’un bureau de poste (catégorie
4) à Medjeschkir et d’une agence commerciale
d’Algérie Télécom au quartier Beziouche de
Médéa.
Ces nouvelles structures, qui vont réconforter
davantage le patrimoine immobilier de ce dépar-
tement ministériel, ont été accueillies favora-
blement par un grand nombre de riverains. En
substance, selon l’exposé fait par la directrice de
wilaya d’Algérie Télécom, ces agences offrent
des services à 16431 abonnés à l’ADSL, 23 076
au téléphone fixe et 4 915 à la 4G. Ensuite, la
délégation ministérielle a pris le départ vers la
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 8
RÉGION CENTRE
afin de faire le dépistage. Si son cas s’avère
positif, il sera orienté vers le centre en question.
Ce dernier sera doté d’une équipe pluridisci-
plinaire composée notamment de médecins,
de psychologues et de kinésithérapeutes. «Il y
a trois sortes de malades d’Alzheimer. Les cas
légers, les modérés et les sévères. Notre but est
de former surtout les aidants, soit générale-
ment la famille du malade, quant à la conduite
à tenir par rapport à leur malade dans la vie de
tous les jours.
L’idéal est de rester toujours plus près du
malade et de ne pas l’ignorer. Plus on l’écarte,
plus sa santé se fragilise davantage», ajoute-
t-elle. Un malade d’Alzheimer peut mettre le
feu à la maison, comme il peut ouvrir le gaz à
tout moment, il perd la notion du danger, d’où
l’importance de le surveiller, insiste le profes-
seur Amalou. Implanté sur une superficie de
7000 m², le centre en question abritera des acti-
vités liées à l’ergothérapie à travers des actes
localité d’El Omaria, distante d’une trentaine de
kilomètres au nord-est de Médéa, où la ministre
a procédé au déploiement de la technologie
FTTX d’une capacité de 5 466 accès et au rac-
cordement de 1000 logements situés au sein
de l’agglomération, avec un haut débit et une
meilleure qualité de service. Sur son chemin,
la ministre a marqué une halte à Beni Slimane,
distant de 70 km du chef-lieu de wilaya, où elle a
procédé à l’inauguration des travaux de réhabi-
litation du bureau de poste (catégorie 4) de cette
localité. Plus loin, à quelques kilomètres, elle a
aussi inauguré un autre bureau de poste retapé
à neuf et donné le coup d’envoi aux importants
travaux du projet de fibre optique FTTH à
haut débit sur une distance de 95 km, entre la
localité de Souaghi et celle du sud de la wilaya,
Boughezoul. Lors d’un point de presse clôturant
ce long périple, la ministre a tout d’abord sou-
PHOTOS : ELWATAN
de rééducation et de réadaptation par le geste,
comme les techniques manuelles (cuisine,
jardinage…). Aussi, des ateliers de lecture, de
musicothérapie ou de dessin y sont program-
més afin de préserver les capacités cognitives
du malade, surtout chez les nouveaux cas. Et
pour rendre le passage du malade au centre plus
agréable, un coin espace vert a été aménagé.La
maladie d’Alzheimer concerne les personnes
âgées de plus de 65 ans, elle commence par
des syndromes liés notamment à la perte
de mémoire. Certaines maladies chroniques,
comme le diabète et l’hypertension artérielle,
aggravent la maladie d’Alzheimer. «Après
l’unité spéciale AVC du service de neurologie
au CHU Frantz Fanon, voilà qu’on lance le
centre d’Alzheimer afin de mieux prendre en
charge les sujets atteints de maladies neurolo-
giques», conclut le professeur Arezki, chef de
service neurologie au CHU de Blida.
Mohamed Benzerga
ligné que «le pays vient de se doter de nouveaux
moyens technologiques performants qui vont lui
permettre de fournir un débit internet de 100 mb.
Le problème de la bande passante est lié à celui
des câbles sous-marins qui relient l’Algérie à
l’Europe». Mais, dira-t-elle, «l’Algérie a gagné 9
places au classement mondial établi par l’Orga-
nisation internationale des télécommunications
au cours de ces dernières années, une position
encourageante, qui sera davantage améliorée
avant la fin de l’année dès l’achèvement des es-
sais en cours entre Oran et Valence (Espagne)».
Aussi, elle a déclaré que «la modernisation et
la numérisation procurées par les projets FTTH
et FTTX sont maintenant étendues et à la portée
des habitants des zones rurales. Le lancement
aujourd’hui de ce projet, ajoute-t-elle, va per-
mettre encore d’augmenter le débit jusqu’à trois
fois son niveau actuel ». A. Teta
BLIDA
Association Kafil
el yatim : grandiose
cérémonie de
mariage collectif
L
e 5 juillet 2018 restera certainement
gravé dans la mémoire des 150 couples
qui ont convolé en justes noces en
groupe dans un climat festif. Ce grandiose
événement est l’œuvre de l’association Kafil
el yatim de Blida, qui en est à sa 14e édition
du mariage collectif, qui coïncide avec le
56e anniversaire de l’indépendance. Cette
dernière, comme à l’accoutumée, encourage
et aide les jeunes en situation difficile à se
marier et à s’intégrer dans la société.
Alors, c’est le stade «Daïdi» du centre-ville
de Blida qui a été choisi comme lieu de cette
fête, qui a été rehaussée par la présence de
nombreuses personnalités ainsi que par les
parents et les familles des mariés, qui se
sont associés à la joie des nouveaux couples
Avant d’arriver au stade, les mariés ont
bénéficié d’une virée à travers la ville des
Roses, durant laquelle leur cortège nuptial,
fait d’une longue file de véhicules de luxe,
a sillonné les grandes artères, avant d’être
accueilli par des youyous dans l’arène du
stade. Après une animation digne d’un grand
mariage avec la troupe Achouak de Béchar,
les convives ont été invités à prendre part à
un festin royal. La concrétisation de ce gran-
diose événement est l’œuvre de bienfaiteurs,
ainsi que de quelques sponsors. Un grand
bravo donc à tous les membres de cette asso-
ciation, dont le slogan exprime bien leur acte
«Ensemble, rendons le sourire».
T. Bouhamidi
LAGHOUAT
Des projets ont été
réalisés, mais ne
fonctionnent pas
D es associations activant dans cette localité,
rencontrées par El Watan réclament l’ou-
verture d’une enquête sur des projets réalisés
mais qui, sur le terrain, ne fonctionnent pas.
Parmi ceux-ci, le projet de l’éclairage public
qui a été réalisé l’année passée au niveau de
la cité 200 Lgts (en face et derrière le centre
de formation professionnelle de la ville), mais
dont les poteaux électriques n’ont jamais ser-
vi. «Ce projet a coûté au budget de l’APC de
Hassi R’mel plus de 400 millions de centimes,
mais pour rien…Des poteaux ne disposent
même pas des câbles électriques et d’autres
sont tombés, alors que les résidants de cette
cité restent privés d’éclairage public», pré-
cise Chouireb Makhlouf, représentant d’une
association .
Les associations rencontrées lancent un ultime
appel au wali de Laghouat afin d’intervenir
pour ouvrir une enquête sur ce projet. «Sans
aucun suivi régulier et permanent, l’argent
ne peut aucunement, à lui seul, assurer le
développement de la région» expliquent-elles.
Taleb Badredine
LARBA
La gare routière
opérationnelle
S ituée à la sortie nord de la ville, la nouvelle
gare routière de la commune de Larba est
opérationnelle depuis le début de ce mois de
juillet. Dotée de toutes les commodités dont
aura besoin le voyageur (toilettes, cafétéria
et de multiples commerces), cette structure
va mettre fin aux souffrances des usagers et
à l’anarchie des bus qui règne au centre-ville.
La gare routière desservira de nombreuses
destinations, dont Alger, Boufarik, Blida,
ainsi que Tablat et d’autres localités.
T. Bouhamidi

◗ MILA
LEVÉE DU GEL SUR
QUATRE PROJETS
DU SECTEUR DE
L’ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
Le secteur de l’enseignement supérieur
et de la recherche scientifique va
bénéficier de plusieurs structures
pédagogiques pour la rentrée
prochaine. En effet, le gel a été levé sur
quatre projets du secteur dans la wilaya
de Mila, a appris l’APS mardi, au cours
de la cérémonie de clôture de l’année
universitaire 2017-2018. Il s’agit du
projet de réalisation d’une grande salle
de conférences, de laboratoires de
recherche, 3 000 places pédagogiques
et une résidence universitaire de 2 000
lits, qui ont bénéficié de décisions de
levée de gel, a souligné le recteur du
centre universitaire de Mila,
Abdelouaheb Chemam, dans une
allocution prononcée à cette occasion.
Le centre universitaire de Mila sera
renforcé à partir de la prochaine année
universitaire de quatre nouvelles
disciplines (langue française, génie
civil, électronique et énergie) en
master, a ajouté le même responsable.
De son côté, le wali, Ahmouda Ahmed-
Zineddine, qui était accompagné des
autorités locales, civiles et militaires,
au cours de la cérémonie de clôture, a
réitéré l’engagement des autorités à
poursuivre le processus de promotion
du Centre universitaire Abdelhafidh
Boussouf au rang d’université. Les
lauréats de différentes spécialités,
ainsi que 8 enseignants et 8 promus à
des grades supérieurs ont été honorés.
R.R.
◗ AGENDA CULTUREL
JAZZ MANOUCHE :
MARCEL & CÉDRIC
LOEFFLER
■ LUNDI 9 JUILLET À 18 H
à l’Institut français
«Finesse du toucher, élégance des
phrases, originalité, imagination,
scénario irréprochable lors des
improvisations... » Télérama.
Salué par les spécialistes depuis plus
de vingt ans, reconnu et apprécié des
plus grands, dont Marcel Azzola et
Biréli Lagrène, Marcel Loeffler a joué
avec tous les grands musiciens
tsiganes de sa génération (Tchavolo
Schmitt, Dorado Schmitt, Costel
Nitescu, Wawau Adler, Yorgui
Loeffler)...
Il connaît l’expérience de la scène dès
l’âge de 8 ans, en compagnie de son
frère, à la batterie, et de son père. Il
explique : «C’est à cette époque que j’ai
commencé à écouter les grands
accordéonistes de jazz, Gus Viseur et
Art Van Damme. J’ai passé des nuits
blanches à essayer de les copier ! »
Cédric Loeffler, fils de Marcel, a été
formé par son oncle guitariste, Joselito
Loeffler, dès son plus jeune âge.
Aujourd’hui, Cédric reste un des rares
guitaristes sachant accompagner dans
le style Didi Duprat.
Marcel Loeffler : accordéon
Cédric Loeffler : guitare
Réservations sur : evenement.
constantine@if-algerie.com
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 8
UNE PREMIÈRE À COLLO (SKIKDA)
Attribution de 900 logements
sociaux
● Les dernières attributions plus ou moins consistantes remontent aux années 1980 ! Depuis cette date,
la ville n’a vu s’élever sur ses terres que quelques menus programmes de 40 ou 60 unités.
L
a ville de Collo a vécu, mercredi
dernier, une journée mémo-
rable. Des sources locales rap-
portent même de véritables scènes de
liesse populaire après l’attribution,
tant attendue, de pas moins de 900
logements sociaux, en attendant de
compléter l’opération par l’attribution
de 200 autres unités après l’étude des
recours les ayant concernés. La joie
des Colliotes, en plus d’être méritée,
témoigne aussi de leur longue souf-
france quant au manque de logements
qu’ils enduraient depuis des lustres
déjà. Selon les habitants de cette
ville, les dernières attributions plus
ou moins consistantes remontent aux
années… 1980 ! Depuis cette date,
Collo n’a vu s’élever sur ses terres
que quelques menus programmes de
40 ou 60 unités.
Il faut reconnaître que la ville a
été longtemps pénalisée, et par ses
propres atouts. Il est vrai que Dame
nature, qui a donné à cette ville
sa beauté légendaire, l’a également
cloîtrée dans l’espace, avant que
les responsables n’en rajoutent en
délimitant son périmètre administratif
entre la mer, la montagne et des terres
à vocation agricole ou forestière. Cer-
née en plus par la grande étendue de
l’espace administratif des communes
avoisinantes, Chréa et Kerkera, Collo
ne parvenait plus à respirer. Il y a
RAS EL AFIA (JIJEL)
Des squatteurs bloquent
la RN43
● Cette montée au créneau fait suite à l’interdiction faite à des jeunes squatteurs
d’espaces près de la plage d’en jouir à leur guise sans la moindre autorisation des
autorités concernées.
L a route nationale 43 a été blo-
quée hier matin par des jeunes
squatteurs de plages au niveau de la
localité de Ras El Afia, à l’ouest de la
commune de Jijel. Les jeunes se sont
rassemblés sur la RN43, près de l’en-
trée qui mène au Grand Phare, et ont
fermé la voie avec des pierres. Cette
montée au créneau a pour cause
l’interdiction faite à des jeunes squat-
teurs d’espaces près de la plage d’en
jouir à leur guise sans la moindre
autorisation des autorités concer-
nées. Des automobilistes que nous
avons rencontrés nous ont fait savoir
que certains ont été contraints de
rebrousser chemin, alors que d’autres
qui arrivaient de Jijel ont dû faire le
détour via la voie de contournement
de la ville de Jijel qui prend naissance
à Kissir, à quelques encablures à
l’ouest de Ras El Afia. Les autorités
ont par la suite dépêché des éléments
de la Gendarmerie nationale pour
rouvrir la route à la circulation des
véhicules. Des accrochages, avons-
nous appris, se sont produits entre
les gendarmes et les squatteurs, mais
RÉGION EST
Le site abritant les nouveaux logements
plus de dix ans, et toujours par popu-
lisme électoral, on a avancé l’idée
d’un PDAU intercommunal pour
desserrer l’étau qui muselait Collo
en matière de terrains, mais ce projet
reste toujours à l’état…d’étude !
Cette seconde agglomération de la
wilaya n’arrivait donc presque plus à
satisfaire les droits de ses habitants en
matière de logements. Pour expliquer
cette diète, on n’a cessé, à travers les
années, à avancer la thèse de l’ab-
Le phare de Ras El Afia
la route a été rouverte sans trop de
problèmes, moins de 2 heures après
sa fermeture. Il faut dire que ce genre
de comportement revient à chaque
saison estivale au niveau des rivages.
Seulement, il y a lieu de signaler que
la saison écoulée, la situation s’était
nettement améliorée grâce aux inter-
ventions incessantes des services de
sence d’assiettes foncières comme
une excuse pour cacher le manque
d’imagination et d’anticipation des
différents responsables, locaux ou
de wilaya. Plus grave encore, et par
populisme politicien, on est allés,
par le passé, jusqu’à inscrire des pro-
grammes de logements sociaux pour
cette ville, tout en ayant conscience
de l’indisponibilité des terrains d’as-
siettes, chose qui ne fera en somme
que priver les demandeurs d’autres
PHOTO:D.R.
police et de la gendarmerie, chacun
selon son territoire de compétence.
Nous ne manquerons pas de signaler
que cette fois-ci, certains tronçons
des accotements de la RN43 se
retrouvent barrés de pierres pour
interdire aux automobilistes tout sta-
tionnement en dehors des parkings
légaux ou illégaux. Fodil S.
PHOTO:EL WATAN
contrées d’en disposer et amplifiant
surtout le marasme des Colliotes.
Compte tenu de cette amère réalité
de la presqu’île de Collo, il est aisé
de comprendre aujourd’hui la joie
des 1100 familles Colliotes. Une joie
qu’ils assimilent au temps où Collo
jubilait aux couleurs de l’Entente.
Puisse cette liesse annonce d’autres
joies à une cité antique dont on
ne se souvient que lors des votes
K. O.
ANNULATION
D’UN GALA
ARTISTIQUE AU
SQUARE DE LA
VILLE À EL MILIA
L e mythique square du centre-ville
d’El Milia pose-t-il problème ?
C’est l’interrogation que des citoyens
ont soulevée à la faveur de l’annula-
tion controversée d’un gala artistique
programmé dans son espace les 6 et 7
juillet dans le cadre des soirées estivales
initiées par la direction de la culture de
la wilaya de Jijel. «Il n’est pas question
que ce gala soit tenu dans le square»,
s’est-on obstiné à faire savoir. Il faut
dire que la programmation de cette soi-
rée dans cet espace a déclenché une vé-
ritable alerte dans la ville, poussant les
autorités locales à faire tout pour qu’il
soit annulé. Et finalement, elle a été
annulée pour être reprogrammée dans
un terrain ouvert, à la salle omnisports
de la cité Lemridja, un endroit éloigné
et isolé de la ville. Il faut rappeler que
des citoyens bénévoles de cette ville ont
mené une opération de nettoyage de ce
square, croulant sous divers déchets et
abandonné à son triste sort depuis de
longues années. Et c’est dans le simple
but de vouloir ressusciter cet espace et
casser le rythme léthargique de la ville,
que ce gala a été proposé pour qu’il soit
tenu dans ce square avant d’être annulé.
«On ne m’a pas informé, je n’étais
même pas au courant de cette soirée, qui
a été annulée dans ce square pour des
raisons de sécurité», soutient le P/APC.
Amor Z.
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 8

RÉGION OUEST

MOSTAGANEM SIDI BEL ABBÈS

Des habitants d’un bidonville 192 familles relogées

L
a longue et fastidieuse attente à laquelle ont été confrontées

ferment la route 192 familles s’est bien terminée, jeudi dernier, 5 juillet, à Sidi
Bel Abbès, puisqu’elles ont enfin reçu, lors d’une cérémonie
organisée à l’occasion de la célébration de la Fête de l’indépendance et
de la jeunesse, les titres d’attribution de leurs logements de type LPP.
● Des habitants d’un bidonville situé dans la commune de Sayada, à Mostaganem, ont Des titres salutaires qui leur ont permis de passer leur première
nuit dans des logements neufs. En prenant possession des lieux,
fermé la route pour réclamer des logements. les familles, visiblement réjouies de leur nouvelle situation, ont pu
réaliser, non sans émotion, qu’elles venaient de tirer définitivement un
trait sur la promiscuité, la précarité et l’insalubrité qui étaient, pendant
de longues années, le lot quotidien de leur vécu. Au cours de la même
cérémonie présidée par les autorités de la wilaya, un quota de 44 aides
à l’habitat rural a été remis aux bénéficiaires dont la liste nominative
a été préalablement validée par les responsables locaux concernés.
Attribuées sous forme de soutien financier, ces aides ont pour finalité
première de fixer durablement les populations rurales dans leurs
lieux de vie et contribuer à leur intégration dans le travail de la terre.
Il y a lieu de signaler qu’une liste d’attribution de 500 logements de
type LPP sera affichée, dans un futur proche, dans la capitale de la
Mekerra. M. Habchi

Une école fonctionnant

à l’énergie solaire en projet
P remière du genre au niveau de l’ouest du pays, l’école Mohamed

PHOTO : DR
Tessaoui de Sidi Bel Abbès, fonctionnera désormais à l’énergie
solaire. C’est ce qu’a révélé M. Adjir, membre actif de la Fédération
des parents d’élèves de la wilaya, en précisant que le projet, qui est en
cours de maturation, sera réalisé avec la contribution de bienfaiteurs
et autres donateurs particuliers. L’interlocuteur a fait savoir, dans la

A
yant appris que leurs noms
ne figuraient pas sur les listes
des bénéficiaires de logements
sociaux locatifs, des dizaines de
personnes du bidonville «Ferme
Si Hani», situé à Debdaba, dans la
commune de Sayada, à Mostaganem,
se sont regroupées, dans la matinée de
jeudi dernier, sur la RN90, un tronçon
stratégique reliant Mostaganem
à Relizane, plus précisément
à proximité du supermarché Uno,
pour revendiquer des logements. Il
s’agit de quelque 40 familles, résidant
depuis plusieurs années dans des
baraquements construits sur des
terres agricoles. Elles ont brandi des
pancartes qui portaient les inscriptions
: «Nous voulons un logement décent».
«On n’a pas bloqué cette route
afin de ne pas perturber le trafic
routier très dense en cet endroit.
Nous nous sommes regroupés sur le
bas-côté pacifiquement pour attirer
l’attention des autorités locales.
Par ce mouvement pacifique, nous
interpellons le wali pour nous venir
en aide. Des élus nous ont fait des
promesses mais vainement.» Midi
passé, ce jeudi, les manifestants
occupaient toujours le bas-côté de la
route. A signaler que ces familles se
TLEMCEN
sont regroupées pacifiquement, deux
jours auparavant, devant le siège de
l’APC de Sayada. Dans ce contexte
et à l’occasion de la célébration de
la Fête de l’indépendance, le wali de
Mostaganem a procédé à l’attribution
de 1963 logements toutes formules
confondues, à savoir 471 logements
sociaux locatifs, 550 logements
AADL, 287 LSP et 187 LPA. Les
communes ayant bénéficié de ce
quota sont Mostaganem, Sayada et
Hassi Maméche. Concernant l’habitat
rural, 22 communes bénéficieront de
près de 470 aides.
Lakhdar Hagani
foulée, que la mise en place des panneaux photovoltaïques qui sera
entamée dans un futur proche, ciblera aussi bien les salles de classe et
les espaces pédagogiques que les différents services administratifs de
l’établissement scolaire. La nouvelle n’a pas manqué de réjouir tant
les élèves que leurs parents, dans la mesure où, au-delà de l’éclairage
généré par cette énergie propre, les avantages tirés du système
photovoltaïque ont trait également à l’amélioration et à la modernisation
du système de chauffage qui, à ce jour, reste généralement alimenté par
l’utilisation de divers combustibles tels que le mazout. M. H.
TÉMOUCHENT
Rallye automobile féminin
D ans son programme d’animation de la saison estivale, en bord
de mer comme dans les communes de l’intérieur de la wilaya, la
DJS a retenu diverses activités qu’elle a l’habitude d’organiser. Sur les

Des bus touristiques pour découvrir la ville plages où l’espace est disponible, des tournois de beach-volley, beach-
hand, foot, pétanque seront organisés. Cette année, une nouveauté
est introduite avec l’organisation d’un rallye automobile féminin sur
100 km, partant de Témouchent vers la zone de montagne, puis de la
plaine vers le chef-lieu de wilaya. 60 véhicules sont engagés, avec à
leur bord un pilote et un copilote. Des Témouchentoises seront de la
partie avec 10 véhicules. Il s’agit de ce qu’on appelle un «rallye de
régularité», une épreuve automobile où les concurrents évoluent sur la
route généralement ouverte et respectent le code de la route. Il n’est pas
question de faire de la vitesse, mais de respecter une vitesse moyenne.
Car si cette dernière n’est pas un élément de sélection, la navigation
et le respect minutieux de la vitesse moyenne le sont, l’attention étant
portée sur la régularité. Par ailleurs, ce type de compétition est réservé
à des véhicules anciens, chaque équipage est constitué d’un pilote et
d’un navigateur. Néanmoins, à Témouchent, la question de l’âge des
véhicules n’entre pas en ligne de compte. Le rallye de Témouchent était
programmé pour le 5 juillet. M. K.

ORAN
Ecroué pour atteinte à la vie
PHOTO : DR

privée sur internet

D eux bus rouges rappelant ceux de la capitale britannique,
Londres, aménagés à l’intérieur en salons d’hôtes,
sillonnent les sites historiques à raison de 300 DA le circuit
pour deux heures de découvertes. Une nouveauté dans
cette ville médiévale qui ne cesse de rivaliser en créativité,
même si c’est à distance, avec les métropoles maghrébines
(Marrakech, Sousse, Hammamet). L’entreprise privée, auteur
de cette initiative, offre, avec un thé à la menthe, un voyage
intra-muros aux ruines de Mansourah, le mausolée de Sidi
Boumediene, le plateau de Lalla Setti, les cascades d’El
Ourit et les grottes de Aïn Fezza. En service de 9h à 18h, les
deux confortables véhicules ne laissent pas indifférents les
passants, encore moins les touristes nationaux et étrangers.
«C’est comme si nous étions dans un salon... sauf qu’il est
mobile. Une ambiance conviviale règne à l’intérieur, avec
des explications sur les sites historiques visités», témoigne
le père d’une famille de Béchar. Stationnés à proximité de
la placette au centre-ville, ces bus fonctionnant à l’énergie
solaire, ont été mis en circulation, il y a un an, par le jeune
promoteur Halilem Laïd. C. Berriah
U n individu de 42 ans a été arrêté pour diffusion sur le net de photos
compromettantes et autres propos diffamatoires à la suite d’une
plainte déposée par une femme. Le mis en cause travaillait comme
ouvrier chez la victime et a profité de sa présence dans le domicile
pour procéder à la création d’un compte Facebook au nom de son
employée. Celui-ci avait également publié la photo de cette femme et
d’autres images. L’enquête diligentée par les services de la lutte contre
la cybercriminalité de la sûreté de la wilaya d’Oran a permis d’identifier
l’auteur et de l’arrêter. Il a été présenté au tribunal et placé sous mandat
de dépôt pour atteinte à la vie privée. F. A.
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 9

RÉGION EST
CLASSÉE PARMI LES SECTEURS QUI AIGUISENT Festival des sports
TOUTES LES CONVOITISES au complexe
Badji Mokhtar
Pressions sur la direction A u moment où les feux de la rampe étaient bra-
qués la veille des festivités de la Fête de l’indé-
pendance sur des disciplines sportives non ho-
mologuées et sans impact sur le secteur de la jeunesse

de l’éducation de Souk Ahras et des sports, des jeunes sportifs de Souk Ahras prépa-
raient leur sortie coutumière pour l’exhibition du 5 juil-
let. Le judo, le cyclisme, le volley-ball, le tir à l’arc, le
badminton, le football (petites catégories) ont célébré,
jeudi, l’événement dans l’anonymat. Et pourtant, les
archers de l’Académie sportive, les volleyeurs de Nadi
● Une décision de retour au poste d’origine, adressée, depuis peu, à un fonctionnaire de ladite direction, Amal Souk Ahras (NASA) sous les auspices A.Brik,
a suscité une levée de boucliers de la part d’un parti minoritairement représenté au sein de l’APW. coach issu d’une formation académique en sport, les
jeunes férus du ballon rond affiliés à une école nais-
sante et les cyclistes de Djellouli, n’ont pas démérité le

I
l suffit parfois d’opérer un
déplacement d’un certain public vers le complexe om-
changement à l’ordre établi
nisports de Badji Mokhtar, où la compétition et l’am-
pour se rendre compte que des
biance sportives étaient au rendez-vous. Nouredine
parties occultes et malintention-
Doghmani président de l’Académie sportive de Souk
nées tirent leur force de nuisance
Ahras a expliqué les objectifs de ces manifestations.
à partir de quelques gestionnaires
«Toutes ces disciplines, qui drainent malgré toutes les
de seconde et de troisième zones.
difficultés un nombre considérable de jeunes disciples,
C’est le cas pour le secteur de
notamment dans les sports peu connus tels que le bad-
l’éducation, qui subit depuis peu
minton et le tir à l’arc, n’ont pas été assez vulgarisées
des pressions par personnes et ins-
pour nous permettre de déceler le maximum de compé-
tances interposées, à cause d’une
titeurs susceptibles de les ancrer davantage en milieu
première tentative d’assainisse-
populaire», a-t-il indiqué. Pour les cyclistes de Souk
ment de ses services. Une décision
Ahras, rassurés par la vice-championne d’Algérie,
de retour au poste d’origine, adres-
Wafa Senouci, l’on est déjà au stade de la performance,
sée, depuis peu, à un fonction-
tant à l’échelle de la compétition qu’à celle de l’orga-
naire de ladite direction, a suscité
nisation des rencontres de l’élite. Hier, au moment
une levée de boucliers de la part
où nous rédigions cet article, se déroulait à Dreaâ,
d’un parti minoritairement repré-
commune distante de près de vingt kilomètres du chef-
senté au sein de l’APW de Souk
lieu de wilaya, un championnat national des VTT, une
Ahras. Le fonctionnaire évincé,
compétition qui fait déjà partie des traditions de Souk
dont la désignation au poste fut

rejetée deux années auparavant
par les services de l’inspection de
wilaya de la Fonction publique
(copie du rejet remise à El Watan),
donc maintenu illégalement à ce
poste, est aussi contesté pour les
doléances multiples adressées au
premier responsable du secteur de
l’éducation, a-t-on appris, hier, de
sources concordantes. Approché
hier, un élu de l’APW a reconnu
l’existence d’une tentative de faire
pression sur la direction précitée
pour maintenir l’actuelle équipe
administrative, érigée en véritable
lobby décideur aux accointances
fort révélatrices. «Nous avons
effectivement relevé une série de
tentatives d’ingérence dans le dos-
sier de l’éducation de la part d’une
formation politique sous-repré-
sentée au sein de notre instance
et qui tire honteusement profit de
ses liens préjudiciables avec une
APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE À GUELMA
Le siège de la direction de l’éducation
faune d’employés satellites dans
plusieurs secteurs», a-t-il dénoncé.
Le P/APW, d’habitude réservé
et peu emporté par de telles ma-
nœuvres, aurait été induit en erreur
par quelques-uns de ses pairs.
Le lobby des entrepreneurs et les
quelques démarcheurs, bousculés
par l’application rigoureuse des
textes en vigueur relatifs à l’octroi
des marchés, est l’autre entité dont
les relais en fonction ou en voie
d’être évincés qui se rebiffent
depuis peu au même titre qu’un
syndicat qui se revendique sans ré-
serve comme étant le garant d’une
idéologie subversive et passéiste et
qui tire sa raison d’être du départ
de la ministre. Ce dernier serait
l’auteur de plusieurs tentatives de
maintien de son groupe partisan
au sein même des bureaux de la
direction de l’éducation. Et ce sont
les cadres de cette dernière qui
l’affirment. «Nous avons parmi
nous de petits et moyens respon-
sables, qui ne reconnaissent que
l’autorité des lobbies financiers
et partisans, d’où une dichotomie
dans la gestion des affaires cou-
rantes de ce secteur névralgique»,
a déclaré un responsable qui a cité,
à titre illustratif, l’existence d’un
inamovible chef de bureau chargé
depuis quinze longues années des
concours et examens profession-
PHOTO:EL WATAN
nels sans jamais reconnaître l’au-
torité, ni à défaut, le droit de regard
de son propre chef de service.
Ses relations exceptionnelles avec
l’Office régional des examens et
concours (OREC) sont souvent
mises en relief devant les six direc-
teurs de l’éducation avec lesquels
il a su les pérenniser. En temps de
disette, comme au temps de vaches
grasses, les marchés, les fonds
d’équipement, les promotions et
les recrutements rétribués sous
la table aiguisent les appétits les
plus voraces… et font réagir leurs
tuteurs à la moindre brise de chan-
gement pourtant salutaire.
A.Djafri
Ahras. «Notre wilaya est déjà inscrite sur la liste des
régions pilotes dans ce sport et nos ambitions sont
déjà placées aux plus hautes marches des podiums des
joutes nationales, voire internationales. Vu la qualité
de nos encadreurs et l’existence de potentialités réelles
dans le cyclisme, nous ne pouvons que placer très haut
nos performances», a fait savoir un organisateur dudit
championnat. A. D.
BORDJ BOU ARRÉRIDJ
Géant Electronics
inaugure sa direction
générale
L a Sarl Lotfi, connue sous la marque commerciale
Géant Electronics, a vu ces dernières années ses
activités industrielles et commerciales enregistrer un
net développement via l’ouverture de plusieurs nou-
velles lignes de production et de montage des appareils
électroniques (téléviseurs et récepteurs de dernière
génération) et des appareils électroménagers à la pointe
du design, de la high tech et de la sécurité. Et ce, grâce
aux efforts de l’entreprise soucieuse de promouvoir
la production locale et de proposer au consommateur
algérien des produits au meilleur rapport qualité-prix.

La station de dessalement d’El Tarf Dans cette optique, la Sarl a choisi la zone d’activités,
longeant la RN45, pour l’implantation de son nouveau
siège de la direction générale, qui s’étend sur 1200
m2. «Pour faire face à l’expansion que connaît notre

à la rescousse entreprise, nous avons jugé utile d’installer la direction

● Les études ont été lancées pour la réalisation de canalisations, de châteaux d’eau et d’équipements de
pompage à partir de cette station afin d’acheminer l’eau vers les lieux d’habitation.
L ’inscription de Guelma parmi les wilayas
bénéficiaires de la future station de des-
salement d’eau de mer de la wilaya d’El Tarf,
apportera «des solutions radicales au problème
d’approvisionnement en eau potable de 9 com-
munes de cette wilaya», a appris l’APS, mardi,
de la direction locale des ressources en eau.
Selon Sebti Kechoud, la wilaya de Guelma
devra bénéficier de 50 000 m3/jour sur une
capacité théorique totale de 300 000 m3 par
jour produits par cette station, soulignant que
les études ont été lancées pour la réalisation des
canalisations, de châteaux d’eau et des équi-
pements de pompage à partir de cette station
afin d’acheminer l’eau vers les lieux d’habi-
tation. Ce même responsable a également
précisé que ce volume d’eau alimentera une
population estimée à 120 000 personnes sur un
total de 500 000 et concerne notamment des
localités du nord de la wilaya, comme Aïn Ben
Beïda, Oued Fragha, Bouchegouf, Medjaz Sfa,
Nechmaya, Héliopolis, Guelaat Bousbaâ, El
Fedjoudj et Bouati Mahmoud. Selon la direc-
tion des ressources en eau, seulement 9 des 34
communes de la wilaya sont approvisionnées
en eau quotidiennement, tandis que 22 autres,
concentrant 55 % de la population globale de
la wilaya, sont alimentées un jour sur deux, et
3 autres sont approvisionnées un jour sur trois.
Par ailleurs, 6 communes seulement de la
wilaya sont approvisionnées quotidiennement
à partir du barrage de Bouhamdane, dans la
région de Hammam Debagh (Guelma), a fait
savoir la même source, ajoutant que le nombre
de communes qui en bénéficieront devra aug-
menter «avant fin 2018», après la réception de
la seconde station de traitement des eaux de ce
barrage.
Plusieurs opérations ont été lancées au titre
de l’exercice 2018 pour renforcer l’approvi-
sionnement en eau de plusieurs communes, a
ajouté le directeur du secteur, notamment les
travaux de réalisation de 21 forages. Parmi ces
derniers, 2 ont été mis en service à Aïn Arkou,
pour renforcer l’alimentation des populations
de Tamlouka, Oued Zenati, Ain Makhlouf, Aïn
Regada et Bordj Sebat, ainsi qu’un troisième
forage à Hammam Bradaâ pour renforcer
l’approvisionnement en eau des communes
d’Héliopolis et d’El Fedjoudj.
R.R.
générale ici à Bordj, le pôle de l’industrie électronique,
avec, comme vous pouvez le constater, un agréable
cadre de travail pour le personnel. Nous sommes en
train d’ouvrir des showrooms un peu partout à travers
le territoire national, avec en parallèle l’ouverture des
SAV (service après-vente)» nous dit M.Fahed, directeur
de marketing de ladite entreprise. M. Allouache
Attribution de 1546
logements
A la veille de la Fête de l’indépendance, la ministre de
la Poste et des Technologies de l’information et de
la communication et du Numérique, Houda Feraoun, a
présidé la cérémonie d’attribution de 1546 logements de
différents types, soit 475 LPL, 400 AADL,500 ruraux,30
LSP,5 LPP et 136 logements de promotion libre. Dans
l’agenda de la ministre durant les festivités du 5 Juillet,
le recueillement à la mémoire des chouhada et la visite
du moudjahid Mohamed Khiar, chez lui, avant d’inau-
gurer certaines infrastructures. M. A.
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 9

KABYLIE INFO
COMMUNE D’AGHBALOU RÉSULTATS DU BEM
LE CEM GANA ALI D’ATH
L’APC réclame un budget MANSOUR SE DISTINGUE
L
e CEM Gana Ali de la localité d’Ath Vouali, relevant de

plus conséquent
● Cette commune de 22 000 habitants vit entièrement des subventions de l’Etat.
la commune d’Ath Mansour, à 45 km à l’est de Bouira,
a eu le meilleur taux de réussite aux examens du BEM
pour la deuxième fois consécutive.
L’établissement vient en effet en tête du classement avec 100
% de réussite. En deuxième position, c’est le CEM Karrach
Athmane, de la commune de Djebahia, au nord-ouest de la wi-

L
a commune d’Aghba- laya, qui s’est distingué avec un taux de 93,88 %. La troisième
lou, à une soixantaine place est revenue au CEM Chibane Aïssa, de la commune de
de kilomètres à l’est de Chorfa, à l’est de Bouira, avec 84,85 %. Le plus faible taux
Bouira, de débat dans de nom- de réussite a été enregistré au CEM Lakrout Kheither de Sour
breux problèmes. Dans cette El Ghozlane, avec seulement 22,41 %, loin de la moyenne
municipalité montagneuse, générale de la wilaya qui est de 52,83 %. Quant à la meilleure
peuplée de plus de 22000 moyenne obtenue durant les épreuves, elle est détenue par
habitants, aucun secteur n’est l’élève Dermeche Youcef, du CEM Dermouche Rabah, dans la
épargné par les insuffisances. commune de Lakhdaria, avec 19,20. Les deux sœurs jumelles,
La situation est aggravée par Meryem et Malak Touati, de l’établissement Ali Djouhri,
l’absence de tout investisse- viennent en 2e et 3e position, avec respectivement, 19,07 et
ment pouvant générer des res- 18,87 de moyenne.
sources financières à la com- Sur les 10841 candidats inscrits, 5678 ont réussi l’épreuve du
mune ou des postes d’emploi BEM, dont la plupart sont des filles. O. A.
pour les jeunes. «Nous ne
pouvons lancer aucun projet
avec nos propres recettes qui
sont insignifiantes».
AÏN BESSAM

PHOTO: EL WATAN
«La commune dépend tota-
lement des subventions éta-
LE PROJET D’UNE STATION
tiques, comprises entre les
Plans communaux de déve- D’ÉPURATION DÉGELÉ
loppement (PCD), et les
Plans sectoriels de déve-
loppement (PSD)», déplore
L’APC est en quête de moyens financiers pour rénover les réseaux d’assainissement et d’eau potable

Nacer Hammoum, P/APC.
L’hiver dernier, Aghbalou a
été affectée par des intempé-
ries qui ont causé d’impor-
tants dégâts. «Les principaux
réseaux d’assainissement,
vétustes, ont éclaté à cause
de l’énorme flux des eaux
pluviales. Les eaux des égouts
se sont infiltrés dans des pro-
priétés privées. Il nous faut au
moins 5 milliards de centimes
pour réaliser les travaux de
réhabilitation. Nous endurons
une situation inextricable»,
dira notre interlocuteur, qui
note que les propriétaires des
terrains infestés par les égouts
ont décidé de poursuivre la
commune en justice. L’impact
des dernières précipitations
sur le réseau routier est vi-
sible. La majorité des artères
et ruelles de la municipalité
sont devenues impraticables,
y compris au chef-lieu com-
munal. C’est le résultat de
la mauvaise exécution des
travaux d’aménagement, ex-
plique le maire. Les dégâts
ont touché aussi les différents
villages d’Aghbalou. C’est le
cas de Selloum, qui a connu
plusieurs dangereux affais-
sements à cause des fortes
pluies. Pour rappel, cette
bourgade avait déjà vécu des
glissements de terrain dans le
passé. Les promesses faites
par les pouvoirs publics de
prendre en charge le problème
n’ont pas été tenues. «La RN
15 s’est complètement dégra-
dée au niveau de Selloum.
Pourtant, cet axe routier est
d’une grande importance. Il
relie les deux wilayas, Bouira
et Tizi Ouzou. Le projet de
son aménagement date de
10 ans, mais les travaux ne
sont pas lancés», déplore le
P/APC. Quant à l’éclairage
public, il est en grande par-
tie défaillant. Aucune norme
n’a été respectée lors de sa
réalisation. Une autre charge
sur le dos de l’APC, qui avait
décidé récemment d’engager
des travaux de réparation du
réseau. Cependant, la mo-
deste somme de 100 millions
de centimes dégagée pour le
projet n’est pas suffisante.
Par ailleurs, lors de ses visites
dans la même commune, le
wali de Bouira avait pris un
ensemble de décisions de
lancement de 14 opérations.
Entre autres, l’aménagement
du stade communal et des
trottoirs, des travaux de réa-
lisation de nouveaux réseaux
d’assainissement, l’aménage-
ment d’un tronçon routier à
Tizougarine, etc. Le wali avait
promis aussi la réalisation
d’un nouveau forage avec un
équipement pour renforcer
l’alimentation des foyers en
eau potable. Cependant, ces
décisions ne sont pas encore
mises en œuvre.
Omar Arbane
L e projet de réalisation d’une station d’épuration des eaux
usées au niveau de la commune de Aïn Bessam, à l’ouest
de Bouira, a été enfin dégelé par les pouvoirs publics. L’an-
nonce a été faite par le ministre des Ressources en eau, Hocine
Necib, lors de sa visite de travail effectuée la semaine dernière
à Bouira. Une fois fonctionnel, l’ouvrage permettra la récupé-
ration et le traitement de 11000 m3 d’eaux usées par jour.
L’enveloppe dégagée pour sa réalisation est estimée à 2,5
milliards de dinars. La wilaya de Bouira a bénéficié aussi d’un
autre projet d’interconnexion des deux barrages hydrauliques
de Tilesdit, à Bechloul, et de Lakehal, à Aïn Bessam, et ce,
pour l’irrigation des terres agricoles. Le ministre a promis
aussi de procéder incessamment à la réalisation d’une dizaine
de retenues collinaires, toujours au profit du secteur agricole.
A l’occasion de la même visite, plusieurs localités des com-
munes de l’ouest et du sud de la wilaya ont bénéficié de la
mise en service des projets d’alimentation en eau potable via le
barrage de Koudiet Acerdoune.
Néanmoins, des dizaines d’autres villages, notamment ceux
des montagnes, ne disposent même pas de réseau AEP. A cet
effet, M. Necib a pris la décision d’octroyer une enveloppe de
500 millions de dinars pour raccorder ces zones à de nouveaux
réseaux d’eau potable. O. A.

TIZI OUZOU Des chantiers de logements LPA à la traîne

RENFORCEMENT DU
P lusieurs
RÉSEAU ÉLECTRIQUE Depuis
projets de logements promotionnels aidés (LPA), lancés
dans la wilaya de Bouira, accusent des retards dans leur réalisation.
l’année 2005, où un programme de 1500 logements a été décidé,
retards dans l’achèvement de nos appartements. Nous avons saisi par
écrit tous les responsables locaux, et même le ministre de l’Habitat afin
d’intervenir, mais en vain», déplore notre interlocuteur. Au cours de la
seules 500 unités ont été achevées et livrées. semaine écoulée, une délégation des acquéreurs a été enfin reçue par le
D ans le cadre de la préparation de la période
estivale, la direction de la distribution de Tizi
Ouzou a prévu un plan d’investissement visant à
Au chef-lieu de la wilaya, les chantiers des 150, 134 et 54 logements
enregistrent un retard de 3 ans. Pourtant, les trois chantiers ont été
directeur de l’Agence foncière de la wilaya de Bouira. Ce dernier leur
a promis «de veiller à ce que la cadence des travaux soit doublée pour
renforcer le réseau de distribution et à améliorer confiés à 4 entreprises en 2013, pour une durée de réalisation ne dépas- livrer les projets dans les plus brefs délais».
davantage la qualité et la continuité de service sant pas les 24 mois. Les acquéreurs de ces logements ont à maintes Dans la commune de Aïn Bessem, à l’ouest de Bouira, faute d’assiette
pour répondre aux attentes et préoccupations des reprises protesté et exigé des pouvoirs publics d’intervenir pour mettre foncière, les travaux du projet des 42 logements LPA n’ont pas été lan-
citoyens, notamment l’accès à la climatisation. la pression sur les entreprises afin d’accélérer la cadence des travaux. cés depuis leur inscription en 2014. Et pour cause, le terrain déjà affecté
Selon la direction locale de la SDC, il a été prévu «Nous sommes à notre troisième année d’attente et les projets ne sont pour recevoir le lot d’appartements a été contesté par des riverains du
l’augmentation de puissance au niveau de plusieurs réalisés qu’à moitié. Il y a même des entreprises qui sont à l’arrêt», site. Quatre années sont passées sans qu’une solution soit trouvée pour
postes sources, le transfert de la cabine mobile de dira Ahmed Gaci, porte-parole de l’Association des acquéreurs. «Nous le problème de l’absence d’une assiette foncière. Les seuls perdants
20 MVA du poste source Fréha vers le poste source nous sommes tous acquittés de toutes les charges financières. Les entre- demeurent les dizaines d’acquéreurs qui vivent depuis des années dans
de Draâ Ben Khedda, l’augmentation de puissance prises, ainsi que l’Agence foncière, n’ont aucune excuse justifiant les des logements de location. O. A.
de 40 MW au niveau des postes source Fréha et
Oued Aïssi.
Il est prévu également la création de 7 départs El Watan
(30 KV) afin de soulager les localités d’Azazga,
Azzefoun, Larbaâ Nath Irathen, Timizart Laghbar, Pénurie d’eau au quartier des BOUIRA
Tamda et Tigzirt. Autres mesures annoncées : la
création de nouvelles lignes sur une centaine de
kilomètres et de postes de bouclage, qui permet-
148 Logements Tél./Fax : 026 73 86 32

tront le transfert des charges dans de meilleures

conditions. Sur les 7 postes prévus, six sont déjà
mis en service, annonce-t-on. Pour le reste, une
partie d’une longueur de 16,3 km est en cours de
réalisation, alors que la deuxième (7 km) bute
sur des oppositions qui, selon les responsables de
la SDC, retardent l’avancement des travaux et la
livraison des projets dans les délais. A. T.
L es résidants du quartier des 148 Logements sis à
proximité du l’Etablissement hospitalier Moha-
med Boudiaf, au chef-lieu de wilaya, se plaignent de
la pénurie d’eau potable. Des citoyens se disent péna-
lisés par cette situation devenue intenable dès lors
que l’eau arrive rarement dans les robinets. «Cela
fait des mois que nous avons saisi l’Algérienne des
eaux (ADE), afin d’intervenir et régler ce problème.
Malheureusement, aucune solution n’a été trouvée à
notre doléance», ont dénoncé des habitants du quar-
tier, ajoutant qu’ils se trouvent obligés de recourir à
l’achat de citernes.
Selon les plaignants, le problème du manque d’eau
réside dans la capacité de stockage du réservoir
destiné à l’alimentation du quartier en ce liquide
précieux. A. F.

PARC D’ATTRACTIONS DE MOSTAGANEM
Une fillette gravement
blessée par un tigre
● Une fillette de 8 ans a été gravement blessée après avoir été victime, jeudi dernier, d’une
attaque d’un tigre au parc zoologique Mostaland situé dans la ville de Mostaganem.
U
ne petite fille, âgée de 8 ans, a été
victime de l’attaque d’un tigre
au parc zoologique Mostaland,
jeudi dernier. «La petite fille était en
compagnie de son père, lorsqu’elle a
introduit sa main à travers le grillage de
la cage où se trouvait le tigre. Ce dernier
lui a mordu la main, lui causant une
grave blessure. La victime a été évacuée
de suite aux urgences pour recevoir les
soins nécessaires», rapporte la radio
locale du Dahra. Ce drame a secoué tous
les habitants de la ville, lesquels se sont
Lourdes peines prononcées contre deux accusés pour homicide
L e tribunal criminel d’Oran a condamné H.A.,
âgé de 32 ans, principal mis en cause dans
une affaire d’homicide volontaire, à la peine
capitale, alors que la perpétuité a été retenue
contre son complice, Y.M., âgé de 26 ans. Ces
deux prévenus sont accusés du meurtre d’un
jeune taxieur clandestin, le dénommé H.T. Les
faits ont eu pour théâtre la localité de Chahayria,
la victime, qui venait de commencer à exercer
en tant que taxieur clandestin, a été approchée
par les deux mis en cause qui lui demanderont
ses services, il acceptera cette course pour la
modeste somme de 500 DA. Mais, en cours de
route, les deux mis en cause, qui étaient déjà
ivres, continueront à boire dans la voiture, un
fait qui le contraindra à leur demander d’arrêter.
La tension montera d’un cran, c’est là que le
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 9
RÉGION OUEST
interrogés, sur les réseaux sociaux, sur
les mesures de sécurité de Mostaland,
un des sites les plus fréquentés, en
période estivale notamment. Cet
accident relance ainsi le débat sur la
sécurité dans ce zoo qui dispose de 80
cages pour animaux sauvages. Le parc
de loisirs et d’attractions Mostaland,
située à Kharrouba, à l’est de la ville
de Mostaganem, a été inauguré il y a
une année. Ce lieu de divertissement
comprend un zoo, des espaces de jeux, un
bassin aquatique, une piste de patinage
dénommé H.A. lui demandera de s’arrêter et le
menacera avec une arme blanche, lui intimant
l’ordre de descendre de la voiture et d’y laisser
PHOTO : DR
sur glace, trois restaurants, un hôtel, une
piscine, des locaux commerciaux, des
cafétérias et un parking d’une capacité de
5000 véhicules. Le site dispose également
d’un aquarium, d’un jet d’eau musical, de
cages et plans d’eau pour oiseaux, reptiles
et d’une pépinière. D’autres annexes sont
disponibles, dont un laboratoire médical,
un poste de sécurité de la Protection
civile et autres. La réalisation de ce parc
a nécessité un investissement de 200
millions de dinars de la part de la wilaya.
Salim Skander
ORAN
les clés. Voulant se défendre, le second mis
en cause l’immobilisera et H.A. lui assènera
deux coups de couteau. Toutefois, il arrivera
GHAZAOUET
Crise à l’APC de Tient
L
a commune de Tient, située au sud de Ghazaouet, risque de
connaître une situation de blocage fort préjudiciable à son
développement local. En effet, la situation conflictuelle qui
prévaut, pratiquement depuis l’installation de la nouvelle APC, entre
les deux premières forces politiques de cette commune, à savoir le
FLN et le RND, et que les citoyens croyaient passagère, s’est corsée
davantage. Cette crise, qui couvait depuis longtemps au niveau de
la mairie de Tient, s’est aggravée lorsque 7 membres parmi les 13
que compte l’APC ont quitté la salle des délibérations en pleine
réunion, mardi matin. Les dissidents, Khelidj Omar, Kaïd Houari,
Hamzaoui Ahmed, Mehadji Razki, Snoussaoui Omar, Kerrouchi
Khadir et Hambli Fouad, certains d’obédience RND, d’autres ont
changé d’allégeance partisane après leur élection pour rallier le
RND, ont menacé de boycotter les prochaines assemblées ordinaires
si le P/APC ne procède pas incessamment à la dissolution et à la
reconfiguration de l’exécutif communal. Dans une lettre adressée
au P/APC FLN et dont nous détenons une copie, les 7 élus ont
expliqué les raisons de ce boycott de l’assemblée. Ils estiment que
le dysfonctionnement au sein de l’APC résulte du fait d’une gestion
unilatérale et opaque à laquelle la majorité des membres n’est pas
associée. Cette manière de faire menace les élus opposants et risque,
si elle perdure, de mener la commune droit vers une situation de
blocage dont les conséquences seront subies par les habitants qui
aspirent à l’amélioration de leur cadre de vie. O. El Bachir
SAÏDA
Protestation à l’université
P lus d’une centaine d’étudiants, enseignants et travailleurs
de l’université Moulay Tahar de Saïda ont observé un sit-in,
mercredi dernier, pour exprimer leur grand mécontentement suite
aux agissements de leur tutelle. Les protestataires, selon leur
communiqué, dénoncent «la mauvaise gestion de l’administration
et du service pédagogique de l’université». Selon eux, «la gestion
familiale des affaires de l’université a brisé et écarté toutes les
compétences à tel point que ce lieu du savoir traduit une image
déplorable et peu rassurante». Ces derniers ont boycotté la journée
du 4 juillet date de la clôture de l’année universitaire et interpellent
qui de droit pour mettre fin à cette situation qui ne peut que nuire à
la bonne marche de l’université.
Sid Ahmed
TAGHIT (BÉCHAR)
Une polyclinique inaugurée
A près plusieurs années d’attente et surtout de souffrances dues
à des évacuations des malades en urgence vers le centres
hospitaliers de Béchar, la localité de Taghit, qui compte 8000
habitants et qui disposait d’une salle de soins, se dote d’une
polyclinique neuve d’une capacité d’accueil de 12 lits et de plusieurs
services constitués d’une maternité, d’un laboratoire d’analyses,
des urgences, de radiologie et de chirurgie dentaire. L’infrastructure
hospitalière, d’une architecture moderne, a coûté 9 milliards
de cts, équipements compris. Certains habitants de l’oasis, lors
de son inauguration par les autorités locales en présence d’une
foule nombreuse, ont exprimé le vœu de voir s’élargir sa capacité
d’accueil en raison, indiquent-ils, du nombre sans cesse croissant
de visiteurs qui arrivent dans la localité soit pour faire du tourisme
thérapeutique (enfouissement sous le sable), soit pour des visites
touristiques à longueur d’année. M. N.
à sortir de la voiture et prendra la fuite, il sera
rattrapé par ses bourreaux qui lui assèneront
d’autres coups de couteau, prendront la voiture
et fileront, mais à l’entrée de la localité de
Chahayria, ils feront un accident. Entre-temps,
des témoins ayant assisté à la scène d’agression
appelleront le numéro vert de la gendarmerie.
Suite aux informations fournies par les témoins,
les deux mis en cause sont arrêtés à l’entrée de
cette localité. Cités cette fin de semaine à la
PHOTO : DR
barre du tribunal criminel, H.A. dira qu’il était
sous l’emprise de l’alcool et il ignorait ce qu’il
faisait, tout en déclarant qu’il a effectivement
poignardé la victime. Le second mis en cause
émettra un niet catégorique. Le parquet a requis
la peine capitale contre les deux mis en cause.
S. Moncef
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 12

I N T E R N AT I O N A L E
ÉTATS-UNIS-CHINE

LA GUERRE COMMERCIALE LANCÉE

● Les Etats-Unis ont lancé les hostilités avec la Chine en imposant des droits de douane sur des produits chinois ● Pékin riposte
aussitôt et dénonce «la plus grande guerre commerciale de l’histoire économique».

W
ashington s’est engagé nières supplémentaires à l’impor- américains, sont notamment visés le
depuis hier dans la guerre tation d’un niveau allant de 25 à whisky, le ketchup, le jus d’orange,
commerciale avec Pékin, 40% du prix de la marchandise», les bateaux à voile et à moteur ou
rapporte l’AFP. Ces hostilités sont a indiqué, dans un communiqué, encore les tondeuses à gazon. Le
traduites par l’entrée en vigueur le ministre russe de l’Economie, Mexique à son tour a décidé d’im-
des droits de douane punitifs Maxime Orechkine. Ces mesures poser des taxes douanières équiva-
décidés par le président américain, devraient rapporter 87,6 millions lentes «sur divers produits» impor-
Donald Trump, sur un total de 34 de dollars aux entreprises russes, ne tés des Etats-Unis, dont certains
milliards de dollars d’importations compensant que très partiellement aciers, des fruits et des fromages.
chinoises, dont des automobiles, le préjudice de 537,6 millions de Entre temps, les négociations entre
des disques durs ou encore des dollars lié aux mesures américaines, Washington, Mexico et Ottawa pour
composants d’avions. De son côté, selon le ministre. Les produit amé- revoir l’Accord de libre-échange
le ministère des Affaires étrangères ricains concernés sont ceux «dont nord-américain (Alena), en vigueur
chinois a déclaré que des mesures un analogue est produit en Russie», depuis 1994, patinent et n’ont pas

de rétorsion sont entrées en
vigueur «immédiatement» après.
L’agence officielle Chine nouvelle
a précisé que des «droits de douane
complémentaires» ont été imposés
sur des produits américains. Le
montant et la nature des taxes n’ont
pas été détaillés, mais Pékin a averti
précédemment qu’il imposerait des
tarifs douaniers sur 34 milliards de
dollars d’importations américaines.
Le ministère chinois du Commerce
a accusé plus tôt l’administration
Trump d’avoir lancé «la plus grande
guerre commerciale de l’histoire
économique à ce jour» et a assuré
que le pays défendrait ses droits
auprès de l’Organisation mondiale
du commerce (OMC). Les droits
de douane américains frappent,
à hauteur de 25%, 818 produits
chinois. Un second lot de taxes
sur 16 milliards d’importations,
qui fait pour l’heure l’objet d’un
examen de la part du représentant
au Commerce (USTR), Robert
Lighthizer, entrera prochainement
en vigueur, a indiqué le président
Trump, qui a évoqué un délai de
«deux semaines».
Au total, ce sont 50 milliards de
dollars d’importations chinoises
annuelles qui seront affectées par
les mesures américaines, destinées
à compenser ce que Washington
qualifie de «vol» de propriété intel-
lectuelle et de technologies par
la Chine. Les Etats-Unis ne se
contentent pas de ces mesures.
Le président Trump a demandé à
Robert Lighthizer «d’identifier 200
milliards de dollars de biens chinois
en vue de taxes supplémentaires
de 10%». Et le président américain
s’est dit prêt à taxer 200 milliards
de dollars de biens additionnels, «si
la Chine augmente à nouveau ses
tarifs douaniers» en réaction aux
décisions américaines.
Dans cette optique, les mesures
américaines pourraient porter à
450 milliards la valeur des pro-
duits chinois taxés, soit la grande
majorité des importations venues de
l’Empire du Milieu (505,6 milliards
de dollars en 2017). «La Chine
ne cédera pas à la menace ni au
chantage», a prévenu jeudi le porte-
parole du ministère chinois du Com-
merce, Gao Feng. Un peu plus tard
dans la journée, le ministère chinois
du Commerce a annoncé avoir dé-
posé une nouvelle plainte auprès de
l’OMC contre Washington à propos
des droits de douane américains,
selon Chine nouvelle. La majorité
des experts mettent en garde contre
les dommages potentiels d’une telle
politique commerciale, non seule-
ment sur l’économie américaine,
mais aussi sur l’économie mondiale.
Des entreprises américaines ont
déclaré qu’elles en ressentaient déjà
l’impact avec une hausse des prix
ainsi que «la réduction ou le report
de projets de dépenses d’investis-
sement en raison des incertitudes
entourant la politique commer-
ciale», a souligné jeudi la Banque
centrale américaine (Fed). Mardi,
PHOTO :D. R.
dans un tweet, le président amé-
ricain a observé que «l’économie
se porte probablement bien mieux
que par le passé, avant que nous
réglions le problème des accords
commerciaux inéquitables passés
avec chaque pays», a-t-il estimé.
La veille, le secrétaire américain au
Commerce, Wilbur Ross, a affirmé
que les prévisions de ralentissement
à venir de la croissance économique
américaine sont «prématurées et
probablement inexactes».
Du côté chinois, un responsable de
la Banque centrale chinoise (PBOC)
a indiqué hier que «la guerre com-
merciale va ralentir la croissance
du PIB chinois de 0,2 point de pour-
centage» en 2018. Il a cependant
estimé que les nouvelles taxes amé-
ricaines auront un «impact limité»
sur l’économie chinoise.
D’AUTRES FRONTS
Depuis début 2018, Donald Trump a
déclenché un conflit commercial en
imposant des droits de douane sur
des produits canadiens, européens et
chinois, jugeant le commerce inter-
national déséquilibré au détriment
des Etats-Unis. Ce qui a contraint
ces derniers à prendre des mesures
de représailles.
Ainsi, la Russie a annoncé hier
l’introduction de surtaxes sur une
série de produits américains. «Les
mesures de compensation sont
prises sous la forme de taxes doua-
a précisé le ministère. Il s’agit
notamment de technologies liées à
la construction des routes, d’équi-
pements pour l’industrie des hydro-
carbures, d’instruments pour le trai-
tement des métaux et le forage des
roches, ainsi que la fibre optique.
La Russie s’attend à introduire
des mesures supplémentaires visant
les Etats-Unis d’ici 2024 ou bien
après une décision de l’Organisation
mondiale du commerce (OMC)
définissant les mesures américaines
comme contraires à ses règles, a
ajouté le ministère.
L’Union européenne (UE) a adopté
«à l’unanimité» le 21 juin des
mesures de rétorsion contre des
dizaines de produits américains
pour répliquer à des taxes instaurées
par Washington sur l’acier et l’alu-
minium. Elles visent à compenser
à hauteur de 2,8 milliards d’euros
les dommages générés par les taxes
américaines. D’autres produits amé-
ricains pourraient, à l’avenir, être
également taxés par l’UE, à hauteur
de 3,6 milliards d’euros, si celle-
ci l’emporte face aux Etats-Unis
devant l’OMC. Les Européens re-
doutent désormais que Washington
ne taxe les importations de voi-
tures. Pour défendre la florissante
industrie automobile allemande, la
chancelière Angela Merkel s’est dite
«prête» à négocier avec les Etats-
Unis une baisse généralisée des
droits de douane dans ce secteur. Le
Canada a pris des mesures de repré-
sailles, à hauteur de 12,6 milliards
de dollars, entrées en vigueur le 30
juin. Outre l’acier et l’aluminium
abouti jusque-là.
Washington a annoncé début mai
son retrait de l’accord nucléaire
iranien signé sous Barack Obama
et décidé de rétablir ses sanctions
à l’égard de Téhéran ainsi que de
toutes les entreprises ayant des liens
avec la République islamique. Les
Américains ont donné à ces der-
nières une période de 90 à 180 jours
pour se retirer d’Iran. Le premier
train de rétablissement de sanctions,
fixé au 6 août, concernera l’auto-
mobile et l’aéronautique civile. Sui-
vront le 4 novembre l’énergie et la
finance.
Les Etats-Unis entendent aussi ré-
duire à «zéro» les exportations de
pétrole iranien, et Donald Trump
ne cesse de plaider pour une aug-
mentation de la production d’autres
grands exportateurs de pétrole,
Arabie Saoudite en tête. Allié des
Etats-Unis, le Japon est touché
depuis mars par les taxes sur l’acier.
Ainsi, Tokyo a informé l’OMC de sa
volonté d’instaurer, en représailles,
des taxes sur des marchandises amé-
ricaines à hauteur de 50 milliards
de yens (385 millions d’euros).
Par ailleurs, la Maison-Blanche a
annoncé le 1er mai avoir finalisé son
traité de libre-échange avec Séoul,
mettant un terme au conflit com-
mercial l’opposant à la Corée du
Sud. En vertu de cet accord, Séoul
accepte d’ouvrir davantage son mar-
ché automobile aux constructeurs
américains. Il a par ailleurs accepté
de réduire de 30% ses exportations
d’acier vers les Etats-Unis.
R. I.

CRISE MIGRATOIRE

Bruxelles veut accélérer le déploiement

des garde-frontières
L a Commission européenne va présenter
des propositions, en septembre,
pour renforcer la protection des frontières
extérieures de l’Union, dès 2020 avec 10 000
garde-frontières, selon l’AFP. Initiative qui
intervient dans un contexte de durcissement
de la politique migratoire en Europe. «Nous
avions initialement prévu de déployer 10 000
garde-frontières d’ici 2027. Nous avançons
maintenant (cet objectif) à 2020», a indiqué
hier le président de la Commission européenne,
Jean-Claude Juncker, lors d’une conférence
de presse à Vienne à l’occasion du début
de la présidence autrichienne de l’Union.
L’Autriche a fait de la question migratoire
l’une des principales priorités de sa présidence
semestrielle. L’Agence européenne des gardes-
frontières et des gardes-côtes (Frontex), basée
à Varsovie, ne dispose actuellement que de
600 employés, auxquels s’ajoutent pour des
interventions en Italie et en Grèce des centaines
de policiers, mis à disposition par les Etats
membres de l’UE. En raison de la crise majeure
des réfugiés en 2015, l’Union européenne (UE)
a prévu d’augmenter son effectif à 1000 gardes
en 2020.
MESURE COÛTEUSE
Lors de leur sommet fin juin à Bruxelles, les
dirigeants des 28 ont convenu d’augmenter
les moyens de Frontex, en lui donnant plus de
ressources financières, mais sans donner de
chiffre, et un mandat plus large. Le président de
la Commission n’a livré aucun détail sur le fi-
nancement de cette mesure qui s’annonce coû-
teuse pour le budget européen. En présentant
son plan budgétaire pour les sept prochaines
années (2020-2027), l’Exécutif européen avait
alors estimé que le renforcement de Frontex
coûterait plus de 20 milliards d’euros. Par ail-
leurs, interrogé sur le casse-tête de la réforme
du régime d’asile européen, enlisée depuis
plus de deux ans, concernant en particulier le
Règlement de Dublin, qui confie aux pays de
première entrée dans l’UE la responsabilité
des demandes d’asile, le chancelier autrichien
Sebastian Kurz s’est montré très prudent. «Vous
connaissez la situation, il n’y a pas de consen-
sus au sein de l’UE. C’était le cas ces dernières
années, ça a été le cas au sommet européen de
juin» à Bruxelles, a observé S. Kurz. «Il est de
notre devoir de poursuivre le travail, mais il
faut voir les choses de façon réaliste. Je ne veux
pas faire de promesses que nous ne puissions
tenir», a reconnu le dirigeant autrichien. La
semaine dernière, les 28 ont appelé à «trouver
un consensus sur le Règlement de Dublin»,
le point le plus conflictuel de la réforme du
régime d’asile, mais sans fixer de calendrier, un
aveu d’échec.
Le gouvernement du chancelier Kurz, allié au
parti d’extrême-droite FPÖ, défend une ligne
«dure» sur la migration et insiste en particulier
sur la protection des frontières extérieures de
l’UE. A la tête de l’UE jusqu’au 31 décembre,
l’Autriche est censée dégager des compromis
et jeter des ponts entre les différents Etats
membres de l’Union, mais sur ce dossier, elle
a clairement annoncé la couleur : la «sécu-
rité» d’abord, précisant qu’il s’agit du «combat
contre l’immigration illégale en sécurisant les
frontières extérieures». R. I.
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 13

I N T E R N AT I O N A L E
ACCORD NUCLÉAIRE IRANIEN

Téhéran gagne des soutiens

pour sortir de son isolement
● L’Iran a obtenu le soutien des Européens, de la Russie et de la Chine ● Ce qui conforte le droit de Téhéran à exporter du pétrole,
malgré les menaces américaines liées au rétablissement des sanctions.

P
ressés de faire des propositions en œuvre» du texte en «maintenant les
à Téhéran, menacé d’un nouvel bénéfices économiques» au profit de la
isolement économique, les chefs population iranienne.
de la diplomatie des cinq puissances Le 9 mai, le guide suprême iranien,
restant parties à l’accord nucléaire (Al- l’ayatollah Ali Khamenei, exige des
lemagne, Chine, France, Royaume-Uni Européens des «garanties réelles» à
et Russie) ont rencontré, hier à Vienne, l’Iran. Le 12 mai, le chef de la diploma-
leur homologue iranien, Mohammad tie iranienne, Mohammad Javad Zarif,
Javad Zarif. C’est la première rencontre réaffirme que l’Iran se prépare à re-
du genre depuis le retrait des Etats- prendre «l’enrichissement industriel»
Unis de l’accord. Selon l’AFP, ils ont d’uranium «sans aucune restriction»,
fixé une feuille de route comportant à moins que l’Europe ne fournisse
onze objectifs pour sauver ce compro- de solides garanties de maintien des
mis signé en juillet 2015 et tenter de relations commerciales avec Téhéran.
garder l’Iran dans le système commer- Il entame dès le lendemain une tour-
cial et financier international. Parmi née diplomatique destinée à sauver
ces objectifs, les signataires ont plaidé l’accord. A Bruxelles, les Européens
pour «la poursuite des exportations s’engagent à assurer à l’Iran des res-
de gaz et de pétrole iraniens», alors sources économiques. Le 18, la Com-
que les Etats-Unis ont demandé à tous mission européenne lance la procédure
les pays d’arrêter complètement leurs visant à activer la «loi de blocage»

importations de pétrole d’Iran d’ici le
4 novembre. Les rétifs s’exposent aux
sanctions économiques que Washing-
ton compte rétablir à l’encontre de
toutes les entreprises ayant des liens
avec la République islamique. A l’issue
de la réunion, le chef de la diploma-
tie iranienne a salué la «volonté de
résister» aux Etats-Unis manifestée
par ses partenaires. Les Européens, qui
affirment leur attachement à l’accord,
s’activent depuis deux mois pour es-
sayer de conserver l’adhésion de l’Iran
à ce pacte par lequel le pays s’engage à
ne pas se doter de l’arme atomique. En
revanche, les signataires ne précisent
pas comment ils comptent réaliser leurs
onze objectifs, alors que la perspective
du retour des sanctions américaines a
commencé à faire fuir d’Iran les inves-
tisseurs étrangers. Outre le soutien
aux exportations de pétrole iranien, ils
veulent «la préservation et le maintien
de canaux financiers efficaces avec
l’Iran, la poursuite des communica-
tions maritimes, terrestres, aériennes
et ferroviaires, la promotion de la
couverture du crédit à l’exportation,
un soutien clair et efficace aux opé-
rateurs économiques qui commercent
avec l’Iran (...), l’encouragement de
nouveaux investissements en Iran, la
Le président iranien Hassan Rohani
protection des opérateurs économiques
pour leurs investissements et autres
activités financières en Iran». «C’est
la première fois qu’ils montrent un tel
engagement à ce niveau, mais il faudra
voir à l’avenir» s’il y a une différence
entre «ce qu’ils veulent véritablement
faire et ce qu’ils pourront faire», a re-
levé le chef de la diplomatie iranienne.
EN ATTENDANT LE 4 NOVEMBRE
La veille, le président iranien, Hassan
Rohani, a fait savoir qu’il jugeait
l’offre européenne insuffisante, se-
lon l’agence de presse officielle ira-
nienne Irna. «Nous formulons une
offre que nous trouvons attractive», a
au contraire affirmé le ministre alle-
mand des Affaires étrangères, Heiko
Maas, au début de la réunion. «Ce ne
sera pas la dernière discussion» sur
ce sujet entre l’Iran et ses partenaires,
a-t-il ajouté, reconnaissant que les
Européens «ne pourraient pas tout
compenser». Son homologue français,
Jean-Yves Le Drian, interviewé sur la
radio RTL avant la rencontre, a estimé
que la formulation de propositions
concrètes prendrait encore quelques
mois. «Pour le mois de novembre, nous
essayons d’y aboutir», a-t-il indiqué.
Le 4 novembre doit marquer la date du
retour en vigueur des sanctions amé-
ricaines contre le secteur énergétique
iranien. L’Iran dispose des deuxièmes
réserves mondiales de gaz, après la
Russie, et des quatrièmes réserves
mondiales de pétrole. La contrepartie
pour l’Iran de l’accord de 2015 et du
contrôle de ses activités nucléaires
consiste en la levée des sanctions éco-
nomiques internationales, avec la pers-
pective de nouveaux investissements
pour relancer son économie en grande
difficulté. Or depuis que le gouverne-
ment américain de Donald Trump a dé-
noncé le texte, la perspective du retour
des sanctions américaines a commencé
à faire fuir les investisseurs étrangers,
comme le constructeur automobile
français Peugeot ou l’armateur danois
de navires pétroliers Maersk Tankers.
PHOTO : DR
Téhéran a menacé à plusieurs reprises
de reprendre l’enrichissement d’ura-
nium et ne cache pas son impatience,
prévenant depuis plusieurs semaines
que «le temps des négociations arrive à
son terme» pour sauver l’accord.
Le 8 mai, Donald Trump annonce le
retrait des Etats-Unis de l’accord et le
rétablissement des sanctions contre
l’Iran et contre toutes les entreprises
ayant des liens avec la République
islamique. Washington a prévenu que
les sanctions sont effectives immédia-
tement pour les nouveaux contrats et
donne jusqu’à 180 jours aux entreprises
étrangères pour cesser les activités avec
l’Iran. De son côté, le président Hassan
Rohani prévient que Téhéran pourrait
cesser d’appliquer les restrictions qu’il
a consenties et reprendre un enrichisse-
ment d’uranium plus élevé, si les négo-
ciations avec les Européens, les Russes
et les Chinois ne devaient pas donner
les résultats escomptés. La France,
l’Allemagne et le Royaume-Uni se sont
déclarés «déterminés à assurer la mise
afin de contrecarrer les effets extra-
territoriaux des sanctions américaines
pour les entreprises européennes. Mais
plusieurs grands groupes étrangers ont
depuis annoncé leur intention de cesser
leur activité en ou avec l’Iran par peur
des sanctions. Le 21 mai, les Etats-
Unis menacent l’Iran de sanctions «les
plus fortes de l’histoire», si Téhéran
ne se plie pas à leurs conditions pour
conclure un «nouvel accord» beau-
coup plus vaste, visant à réduire son
influence dans la région. Le 8 juin, la
vice-présidente iranienne, Masoumeh
Ebtekar, déclare que son pays veut que
le maintien de l’accord soit confirmé
«le plus tôt possible» et «ne peut pas
attendre indéfiniment». Elle confirme
que des «travaux préparatoires» à la
reprise de l’enrichissement de l’ura-
nium sont en cours, au cas où l’accord
deviendrait caduc. Le 2 juillet, le direc-
teur politique du département d’Etat,
Brian Hook, indique que les Etats-Unis
restent déterminés à réduire «à zéro»
les exportations du pétrole iranien.
Le 3 juillet, Hassan Rohani affirme
que les Etats-Unis ne pourront jamais
empêcher l’Iran d’exporter son pétrole.
Il qualifie l’annonce du département
d’Etat de «pure imagination».
Amnay Idir

CONFLIT ENTRE LE QATAR ET SES VOISINS DU GOLFE

Doha saisit la Cour internationale de justice
L a Cour internationale de justice (CIJ) a
annoncé hier avoir été saisie par trois pays du
Moyen-Orient d’un conflit de souveraineté sur
l’espace aérien avec le Qatar, rapporte l’AFP,
un nouveau développement dans la querelle
entre Doha et ses voisins du Golfe. Bahreïn,
l’Egypte et les Emirats arabes unis ont demandé
à la CIJ d’annuler une décision prise en faveur
du Qatar par l’Organisation de l’aviation civile
internationale (ICAO), une agence onusienne.
L’ICAO a afirmé, la semaine dernière, avoir la
compétence juridique pour trancher un conflit
à la demande du Qatar qui accuse ses voisins
de violer un accord régulant la liberté de circu-
lation des avions commerciaux dans un espace
aérien étranger. Les trois pays réclament à la
CIJ l’annulation de la décision de l’ICAO qu’ils
estiment «manifestement biaisée et en violation
des principes fondamentaux de la procédure et
du droit à être entendu». «Le conseil de l’ICAO
n’est pas compétent pour statuer», relèvent ces
trois pays dans leur demande déposée à la CIJ
en réclamant une déclaration selon laquelle la
décision de l’ICAO est «nulle, non avenue et
dépourvue d’effet».
Le 5 juin 2017, les Emirats arabes unis, l’Ara-
bie Saoudite, Bahreïn et l’Egypte ont coupé
tous leurs liens avec le Qatar, en l’accusant de
soutenir des mouvements «terroristes», de se
rapprocher de l’Iran et de saper la stabilité de
la région. Le Qatar, qui a rejeté les accusations
de soutien au «terrorisme», a dénoncé un
«blocus» aérien, maritime et terrestre, ainsi que
l’expulsion de ses citoyens par les autres pays.
La seule frontière terrestre du Qatar a été fer-
mée, sa compagnie aérienne publique interdite
d’emprunter l’espace aérien des pays voisins,
et ses citoyens expulsés de ces mêmes pays.
Le Qatar a porté en juin son différend avec les
Emirats devant la CIJ, en réclamant des mesures
urgentes pour qu’ils «cessent immédiatement
et s’abstiennent des violations des droits de
l’homme des Qataris». Les Emirats, estimant la
cour incompétente, ont démenti ces accusations
et demandé au Qatar de cesser de «soutenir des
groupes et individus terroristes». Une décision
dans cette affaire de la CIJ, plus haute instance
judiciaire des Nations unies créée en 1946
pour régler les différends entre Etats, pourrait
prendre plusieurs semaines, voire des mois.
Cela dit, l’hostilité à l’égard de l’Iran n’est
pas partagée par tous les royaumes du Golfe.
Oman et le Koweït conservent de bons rapports
avec l’Iran et les Emirats arabes unis entre-
tiennent de fortes relations commerciales avec
la République islamique. Comme ils ont renoué
le dialogue avec Téhéran alors qu’ils ont des
différends territoriaux. Il s’agit des îles Abou
Moussa, de la Petite et la Grande Tomb, sous
souveraineté iranienne depuis 1971 et revendi-
quées par Abu Dhabi.
Le Qatar et l’Iran partagent le champ gazier
de Pars Sud, Ainsi, les deux pays tiennent à
renforcer leur coopération concernant le champ
gazier. Quand l’Arabie Saoudite a fermé le seul
accès terrestre du Qatar avec le monde extérieur,
essentiel pour l’importation de ses produits
alimentaires, l’Iran s’est empressé d’approvi-
sionner ce pays par voie maritime.
Indépendant en 1971, le Qatar a entretenu des
relations de bon voisinage avec l’Iran. Il
faut attendre les années 1980 pour observer
une distanciation entre Doha et Téhéran au
moment où l’ensemble des pays de la région
se rapprochent alors de Riyad par crainte d’une
diffusion de l’islamisme révolutionnaire. En
effet, suite à l’invasion de l’Afghanistan par
l’Union soviétique et à la Révolution iranienne
en 1979, est créé en 1981 le Conseil de coo-
pération du Golfe (CCG). Il regroupe l’Arabie
Saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le
Koweït, Qatar et Oman avec comme objectif la
coordination, l’intégration et la coopération des
Etats membres dans les domaines économique,
social, culturel et militaire. Dans ce cadre, les
six pays membres ont mis sur pied, en 1984, une
force commune d’intervention appelée «Bou-
clier de la péninsule». R. I.

GÉNÉRALE DE LA PIÈCE LALLA FADMA N’SUMER
À TIZI OUZOU
La «Jeanne d’Arc kabyle»
sur scène
● La générale de la pièce Lalla Fadma N Sumer, produite par l’association culturelle Ibturen
et mise en scène par Massinissa Hadbi, a été présentée mercredi au théâtre Kateb Yacine,
Scène de la pièce Lalla Fadma N’Sumer
L
a représentation la pièce
Lalla Fadma N’Sumer,
entre dans le cadre des
festivités marquant le 56e an-
niversaire de l’indépendance
de l’Algérie.
Le spectacle, en langue ka-
byle, programmé à 16 heures,
a eu lieu en présence d’un
public nombreux, de respon-
sables du secteur de la culture
de la wilaya de Tizi Ouzou et
de professionnels du 4e art,
parmi lesquels nous avons
remarqué l’acteur et metteur
en scène, Houche Abderrah-
mane, auteur de plusieurs
œuvres et président de la
Coopérative théâtrale Ma-
chahu, d’Iferhounène. Cette
production de 2018, d’une
durée de 58 minutes, écrite
par Boudarène Ali, raconte
l’histoire de la «Jeanne d’Arc
du Djurdjura», Fatma N’Sou-
mer, depuis son mariage
imposé, jusqu’à son empri-
ARCHÉOLOGIE. AÏT AÏSSA MIMOUN (TIZI OUZOU)
Découverte d’une stèle millénaire
● Une stèle millénaire a été découverte au mois de juin dernier au village Tizi Tzouguert, dans
la commune d’Aït Aïssa Mimoune (10 km au nord-est de Tizi Ouzou).
L a stèle, représentant le
buste d’un vieillard, taillée
en pierre, mesurant 40 cm sur
50 cm et pesant environ 25
kilogrammes, est actuellement
conservée à l’Office de gestion
et d’exploitation des biens
culturels protégés de Tigzirt
(OGEBCP).
«Nous sommes certains de
l’authenticité de la pièce,
mais pas en mesure, pour
l’heure, de déterminer avec
exactitude sa date, car, elle
ne contient pas beaucoup
d’éléments d’indication qui
puissent aider à la situer», a
expliqué Hamdad Belkacem,
archéologue et administrateur
de l’office. Cependant, a-t-il
précisé, «l’ensemble des avis
des spécialistes, recueillis
jusque-là, s’accordent à dire
à Tizi Ouzou.
sonnement, où elle passa le
restant de ses jours, jusqu’à
son décès à l’âge de 33 ans.
La pièce, présentée en avant-
première, met également en
lumière les difficultés qu’ont
trouvées les troupes fran-
çaises à chaque fois qu’elles
ont fait face à cette jeune et
brave femme. C’est la deu-
xième production artistique,
après la fiction historique
Fadhma N’Soumer, réalisée
en 2014 par le cinéaste Belka-
cem Hadjadj, dédiée à cette
figure emblématique du mou-
vement de la résistance algé-
rienne contre l’occupant fran-
çais, plus précisément dans
les années 1850. Les rôles
dans cette œuvre théâtrale ont
été campés par les comédiens
Bouzerma Tiziri (Lalla Fat-
ma N’Sumer), Sadouki Lyès
(père de Lalla Fatma N’Su-
mer), Sekhi Milissa (Yami-
na), Belounès Djamel (Yahia
La légende populaire évoque l’établissement, par le passé, d’un
royaume berbère dans la région
que la pièce est une représen-
tation berbère et non romaine
ou phénicienne, en attendant
l’analyse et l’étude sérieuse
de tous les éléments qu’elle
comporte». Une campagne de
prospection sur les lieux de
la découverte pour tenter de
trouver davantage d’éléments
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 14
C U LT U R E
Nat Boukhelaf), Khalfoune
Arezki (Si Tahar), Sadouki
Lyes (Boubaghla), Mesrouk
Yanis (moudjahid 1), Didani
Monir (moudjahid 2), Man-
seur Khelifa (moudjahid 3),
Saci Yacine (maréchal Ran-
don), Belounès Djamal (com-
mandant Josef), Moula Djuba
(soldat) et Mesdour Halim (le
traître).
DE JEUNES COMÉDIENS
ÂGÉS DE 17 À 35 ANS
«Cette pièce écrite par Bou-
darène Ali a été jouée par
de jeunes comédiens âgés
de 17 à 35 ans. Je tiens à les
remercier, ainsi que tous les
membres de notre équipe, qui
ont grandement contribué à
la réussite de cette œuvre. Je
n’ai fait qu’exécuter le texte
et le traduire à la scène», dit
le jeune metteur en scène (22
ans), Hadbi Massinissa. Née
en 1830 en Kabylie, dans
pouvant aider à son identifi-
cation sera organisée prochai-
nement par l’OGEBCP et les
archéologues de la direction
de la culture de la wilaya.
La région n’a pas encore livré
tous ses secrets
Cette découverte, a souli-
gné, par ailleurs, Belkacem
BLOC-NOTES
■ INSTITUT FRANÇAIS
7, rue Hassani Issad, Alger
Téléphone : 213 (0) 21 73
78 20/21
Télécopie : 213 (0) 21 73 21
25
Conférence «Pourquoi les
nations se refusent-elles à
mourir ?» par Pascal Ory,
historien, professeur à la
Sorbonne. Mardi 10 juillet
- 18h. Entrée libre
Beaucoup de discours
affirment que la nation est
une notion obsolète. On
avance, dans les faits, les
progrès de la
«mondialisation» et, dans
les principes, la
supériorité de
l’internationalisme sur le
nationalisme. On essayera
d’expliquer ici pourquoi la
nation a encore de beaux
jours devant elle, qu’on
s’en réjouisse ou qu’on
s’en lamente. C’est assez
simple : elle a été dans
l’histoire une fille de la
PHOTOS : D. R.
modernité politique
(souveraineté populaire ) ;
elle est dans le présent
une ressource pour les
dominés après l’échec de
la gauche radicale. Enfin,
le village de Werja (actuel philosophiquement, ce
Abi Youcef), elle avait initié n’est pas parce qu’elle est
de 1854 à juillet 1857 une une «construction» qu’elle
résistance contre les troupes est inauthentique, voire
françaises. Capturée, elle mystificatrice : l’histoire
sera emprisonnée jusqu’à sa des sociétés est l’histoire
mort six ans plus tard. Selon d’une série de
une note biographique, elle constructions réussies,
enregistra plusieurs victoires sans lesquelles les
contre l’ennemi à son actif sociétés s’effondrent.
aux environs d’Illiti, Tahlijt
Nath, Ouirja, Taourirt Moussa Beatbox avec Fafapunk
et Tizi Bouabir. «Les autorités
lundi 9 juillet 2018 -
françaises furent amenées à 20h30 à l’Institut français
mobiliser une armée considé- d’Alger. Réservation à
rable, dont le commandement l’adresse :
fut confié au maréchal Ran- beatboxfafapunk2018.
don, appuyé par le maréchal alger@if-algerie.com
Mac Mahon, qui lui fournit le Cinéma. Jusqu’à la nuit
matériel à partir de Constan- des temps, de Yasmine
tine en vue d’affronter l’ar- Chouikh. Entrée libre
mée de Lalla Fatma, dont le Le dimanche 8 juillet à 19h
nombre ne dépassait guère
les 7000 combattants». Lalla ■ MUSIQUE
Fatma N’Soumer meurt en Théâtre de plein air
captivité à l’âge de 33 ans, en Casif de Sidi Fredj
1863. A. Tahraoui Concerts à 22h
Samedi 7 juillet
Cheb Rochdi
Fares Rami
Cheb Fathi Manar
Dimanche 8 juillet
Groupe Dey
Houcem Cameleon
Marouen Tarbaat
Lundi 9 juillet
Leila Soltane
Hamdad, «n’est pas la pre-
mière dans la région, qui
recèle beaucoup de sites por-
Cheb Mazi
Cheb Didine
tant des gravures ou peintures Mardi 10 juillet
rupestres, déjà inventoriées, Cheb Redouane
notamment entre le village Hassiba Amrouche
Thala Bouzrou et Boudjima». Zahi Chraïti
La légende populaire évoque Mercredi 11 juillet
l’établissement, par le passé, Hasni s’ghir
d’un royaume berbère dans la Hassiba Abderaouf
région, exactement au village Ben Zina
Thaqvilt. «Ce qui explique Salle Ibn Zeydoun
un peu toutes ces traces et Riadh El Feth-Alger
qui peut laisser croire que Samedi 7 juillet à 16h
la stèle découverte serait la Concert de Cheb Wahid
représentation du chef de ce Ticket : 500 DA
royaume». La stèle, à moitié
émergée de terre, a été décou- ■ CINÉMA
verte aux abords du village Institut français d’Alger
Tizi Tzouguert par des enfants Mercredi 11 juillet à 18h
qui jouaient dans les environs, Entrée libre
qui ont vite fait d’alerter des A l’affiche le film Django,
habitants du village. APS d’Étienne Comar (France,
biopic, 117’, 2017)
En 1943 pendant
l’occupation allemande, le
tsigane Django Reinhardt,
véritable «guitare héros»,
est au sommet de son art.
Chaque soir il fait vibrer le
tout-Paris aux Folies
Bergères avec sa musique
swing, alors qu’en Europe,
ses frères sont
pourchassés et
massacrés.
Lorsque la propagande
allemande veut l’envoyer
à Berlin pour une série de
concerts, il sent le danger
et décide de rejoindre la
Suisse, aidé par une de
ses admiratrices, Louise
de Klerk.
■ SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
ALGÉRIE
Concours jeune artiste-
peintre
Société Générale Algérie
organise l’édition 2018 de
son concours «Jeune
artiste-peintre» et lance
un appel à candidatures
en direction des jeunes
artistes-peintres
algériens. A travers cette
initiative qu’elle organise
pour la sixième année
consécutive, Société
Générale Algérie continue
à œuvrer pour
l’émergence de nouveaux
talents dans l’art
plastique moderne en
Algérie. Ce concours est
ouvert jusqu’au 31 juillet
2018 aux candidats
répondant aux conditions
suivantes :
- Etre âgé de 45 ans
maximum au 31 décembre
2018,
- Etre jeune artiste ou
amateur en art,
- Résider en Algérie.
L’œuvre présentée doit
être entièrement conçue
et réalisée par l’artiste lui-
même.
Les candidats désirant
participer doivent envoyer
leur CV ainsi qu’une photo
(JPG 200 DPI) de leur toile
avant la date du 31 juillet
2018 à l’adresse suivante :
sga.art@socgen.com
Le règlement de ce
concours est disponible
sur le site: www.
societegenerale.dz
Un jury composé de
personnalités et d’experts
du monde artistique
désignera les trois (03)
meilleures œuvres lors
d’un vernissage organisé
à cet effet. Pour donner un
maximum de visibilité aux
artistes qui vont prendre
part au concours, les
douze meilleures œuvres
vont illustrer l’agenda et
le calendrier de
l’entreprise pour l’année
2019 et une exposition
collective sera organisée
pour présenter les
réalisations des jeunes
peintres.
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 15

C U LT U R E

CLAUDE LANZMANN ET SIMONE DE BEAUVOIR

Une grande histoire d’amour

● «La présence de Lanzmann auprès de moi me délivra de mon âge», raconte dans La force des choses, l’écrivaine féministe Simone de Beauvoir,
tombée amoureuse à 44 ans du jeune Claude Lanzmann alors âgé de 27 ans.

L
e cinéaste français, décédé jeudi à l’âge
de 92 ans, est le seul homme avec lequel
l’auteure du Deuxième sexe, toute sa vie
libre et insoumise, a cohabité. L’écrivaine eut
une passion absolue pour Jean-Paul Sartre,
elle vécut un amour torride avec l’écrivain
américain Nelson Algren, mais sa relation avec
Claude Lanzmann fut unique. Amants de 1952
à 1959, sans jamais le cacher à Sartre, Lanz-
mann et Beauvoir restèrent amis au-delà de leur
histoire d’amour. L’an dernier, au cours d’une
conversation téléphonique avec un journaliste
de l’AFP, l’écrivain expliquait qu’il allait voter
pour Emmanuel Macron, car le fait que le futur
Président vive avec une femme plus âgée, «ce
qui n’est pas fréquent dans ce sens», lui rap-
pelait son «amour avec Simone de Beauvoir».
Dans ses mémoires, Le lièvre de Patagonie, le
cinéaste et écrivain se souvient de sa première
rencontre avec l’auteure du Deuxième sexe dans
les locaux des Temps Modernes, la revue créée

après la guerre par Sartre et où il fut rédacteur
avant de devenir, jusqu’à sa mort, le directeur.
«Et Simone de Beauvoir. Nous y voilà. J’ai
aimé aussitôt le voile de sa voix, ses yeux bleus,
la pureté de son visage et plus encore celle de
ses narines.» «Quelque chose dans ma façon
de la regarder, dans mon attention lorsqu’elle
prenait la parole ou interrompait Sartre en
l’appelant ‘‘vous autres’’ devait lui signifier
l’attrait qu’elle exerçait sur moi.»
INVITATION AU CINÉMA
La suite ressemble à une histoire d’adoles-
cents. En juillet 1952, après la parution de son
premier article (sous un pseudonyme) dans les
Temps Modernes, le jeune Lanzmann prend
son courage à deux mains et appelle Simone de
Claude Lanzmann, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre au pied des pyramides d’Egypte, le 4 mars 1967
Beauvoir pour l’inviter le soir même au cinéma.
Lanzmann raconte : «Pour voir quel film ?»
lui demande l’écrivaine. «N’importe lequel»,
ce qui était une façon de lui signifier que le
cinématographe n’était pas du tout le but de sa
requête. Il n’y eut pas de séance de cinéma. Le
jeune homme passa la soirée et la nuit dans le
studio que Simone de Beauvoir occupait alors
rue de la Bûcherie, près de Notre-Dame. «Je ne
sais plus si nous dinâmes, ce qui advint après a
occulté le reste. Je la pris dans mes bras, nous
étions aussi émus et intimidés l’un que l’autre.
Nous restâmes longtemps enlacés après avoir
fait l’amour...» Le lendemain de cette première
nuit, Beauvoir partit rejoindre Sartre en Italie,
tandis que Lanzmann prit le train pour Mar-
seille, avant de se rendre en Israël.
AMOUR ÉPISTOLAIRE
La relation entre Lanzmann et «Le Castor»
dura sept ans. Durant leur liaison, les deux
amants échangèrent des lettres «d’amour
PHOTOS : D. R.
fou». Au début de l’année, Claude Lanzmann
a annoncé qu’il avait vendu les 112 lettres que
lui avait adressées Beauvoir à l’université amé-
ricaine de Yale. En cédant ces lettres à une uni-
versité qui possède déjà de nombreux manus-
crits de Simone de Beauvoir, Claude Lanzmann
expliquait qu’ainsi elles pourraient être un jour
accessibles aux historiens et aux chercheurs
curieux d’examiner une «exceptionnelle cor-
respondance d’amour unique au monde».
AFP

LA PLATEFORME VIDÉO AMÉRICAINE NETFLIX

Sous le signe «indien»

● La plateforme vidéo américaine Netflix mettait en ligne, hier, sa première série originale indienne, déterminée à s’ancrer fermement sur un
marché local de la vidéo à la demande au potentiel alléchant, aussi convoité par son rival Amazon Prime.

S
acred Games (Le seigneur de
Bombay, en français), adapté
du roman de 2006 de l’écrivain
Vikram Chandra, offre une plongée
dans l’univers poisseux de la pègre
de la capitale économique indienne.
Portée par des stars comme Nawa-
zuddin Siddiqui, Saif Ali Khan et
Radhika Apte, la série place la barre
haut pour les services de streaming
dans ce pays de 1,25 milliard d’habi-
tants, où le nombre d’internautes
croît de façon exponentielle. «Le sei-
gneur de Bombay est probablement le
contenu le plus ambitieux qui ait été
réalisé (pour le streaming, ndlr). Les
autres ne sont pas du même calibre»,
déclare à l’AFP Girish Menon, ana-
lyste des médias et de l’industrie du
divertissement pour KPMG. L’enjeu
commercial est en effet de taille : les
revenus du divertissement en ligne
en Inde devraient presque tripler d’ici
2022, selon un rapport de Pricewater
House Coopers (PwC), passant de
297 millions de dollars en 2017 à
823 millions de dollars cinq ans plus
tard. Bloqué en Chine, Netflix investit
largement dans le second pays le plus
peuplé de la planète, cherchant à atti-
rer de jeunes consommateurs surfant
avidement sur la Toile grâce à des
tarifs d’internet parmi les plus bas du
monde. «L’Inde connaît le plus gros et
plus rapide investissement en termes
de contenu de tous les pays où nous
nous sommes lancés», dit à l’AFP
Sacred Games, adapté du roman de Vikram Chandra, est une plongée dans l’univers poisseux de la pègre de Bombay
Erik Barmack, vice-président des
contenus internationaux originaux
chez Netflix, par email.
UN GROS ET RAPIDE
INVESTISSEMENT
Le seigneur de Bombay fait aussi le
pari que des contenus indiens de haute
qualité peuvent toucher une audience
internationale, au-delà du sous-conti-
nent indien et de sa diaspora. La série
s’inscrit dans la stratégie de Netflix de
produire des programmes dans une
multitude de langues, dont le français,
l’allemand ou l’espagnol. Découpé en
huit épisodes, tournés principalement
en hindi, Le seigneur de Bombay suit
la traque d’un policier pour tenter de
capturer un parrain de la mafia locale,
sorte de «Narcos» goût masala.
ADAPTATION DE LES ENFANTS DE
MINUIT  DE SALMAN RUSHDIE
Cette sortie est la première de huit
séries indiennes d’ores et déjà com-
mandées par Netflix. Le géant amé-
ricain aux 125 millions d’abonnés
mondiaux a notamment annoncé la
semaine dernière une adaptation en
série du roman culte de Salman
Rushdie, Les enfants de minuit. Son
concurrent direct, Amazon Prime,
produit également des contenus taillés
pour le marché indien, dont le thril-
ler Breathe (Respirez). Pour séduire
l’Inde, «il faut absolument avoir du
contenu local. C’est un fait», estime
Frank D’Souza, analyste chez PxC.
Le paysage de la vidéo en ligne est
dominé localement par l’indien Hots-
tar, qui possède un large catalogue,
dont une partie est consultable gratui-
tement. Un abonnement à Netflix en
Inde coûte 500 roupies par mois (6,2
euros), soit un tarif nettement supé-
rieur à ses concurrents, ce qui restreint
son accès à la portion la plus aisée de
la population.
A titre de comparaison, s’abonner à
Hotstar ou Amazon Prime en Inde
est facturé 999 roupies (12,4 euros)
pour toute l’année. «L’un des défis de
Netflix est que des prix sont nettement
supérieurs au reste du marché. Cela
signifie que sa base d’utilisateurs est
très limitée pour le moment», note
Girish Menon du cabinet KPMG.
Non assujettis au comité de censure
indien, qui coupe régulièrement des
scènes de films diffusés au cinéma
et à la télévision, Netflix et Amazon
pourraient être tentés de proposer un
contenu plus audacieux pour attirer
des abonnés. «Le contenu qui passe à
la télévision est très homogène. C’est
typiquement des soap operas à des-
tination des femmes. Nous pouvons
nous attendre à un contenu plus mor-
dant, moderne et différent de la part
de ces plateformes», anticipe Girish
Menon.
AFP

LE MODÈLE SUD-CORÉEN EST-IL EXPORTABLE ?
PERSPECTIVES ET LIMITES
Par Smaïl GOUMEZIANE
Ancien cadre
«Qui ne progresse pas chaque jour, recule
chaque jour.»
Confucius ; Les entretiens-VIe s. av. J-C
orti exsangue de l’occupation ja-
S
ponaise entre 1910 et 1945, puis
de la terrible guerre de Corée(1), le
«Pays du Matin calme» fut divisé
en deux entités par l’armistice du
27 juillet 1953 : la République
populaire démocratique de Corée au Nord
du 38e parallèle ; la République de Corée au
Sud(2). Un demi-siècle plus tard, cette der-
nière confirme, si besoin était, qu’elle est
certes le pays de multiples drames, mais aussi
d’exploits et de réussites sans précédent.
Dans le domaine économique, le succès est
tellement exemplaire qu’on parle désormais
du «Modèle de développement sud-coréen»,
que bien des pays de l’ex-Tiers-Monde rêvent
de reproduire. Pour autant, ce modèle est-il
exportable et dans quelles limites ? Pour
mieux le comprendre, retour sur les résultats
du modèle et sur les conditions de sa mise en
œuvre.
1- EN UN DEMI-SIÈCLE, UNE ÉVOLUTION
REMARQUABLE
Au lendemain de la guerre, la République de
Corée affichait de tristes performances éco-
nomiques. Son PIB (Produit intérieur brut)
était au plus bas, en tout cas bien inférieur,
à cette époque, à ceux des pays du Maghreb.
Ainsi, au début des années 1960, son PIB/
PPA/habitant était de 988 dollars quand ceux
des deux pays maghrébins dépassaient les
1000 dollars. A cet instant, le pays n’avait
aucune ouverture sur le monde, et ses expor-
tations représentaient à peine 2% de son PIB,
quand celles des pays maghrébins consti-
tuaient 20 à 23% de leur PIB.
Pourtant, très vite, la Corée du Sud allait
s’engager dans un processus volontariste et
accéléré de développement. Encore inférieur
à 2500 dollars en 1980, le PIB/PPA/habitant
atteint 8276 dollars en 1990, dépassant alors
allègrement ceux de l’Algérie «pétrolière»
(6616 dollars) et du Maroc (2528 dollars).
Depuis cette date, on assiste à une explosion
de la richesse nationale sud-coréenne. Ainsi,
en 2016, le PIB/PPA/habitant passe à 35 751
dollars, — quand ceux de l’Algérie et du Ma-
roc se situent respectivement à 15 075 dollars
et 7838 dollars —, soit une multiplication par
36 depuis 1960 !
Grâce à cela, la Corée du Sud occupe désor-
mais des places de choix dans les classements
internationaux. Avec 1422 milliards de dol-
lars de PIB en 2016, le pays devient la 11e
puissance économique mondiale derrière le
Canada, et la quatrième puissance régionale
en Asie, derrière la Chine, le Japon et l’Inde.
En termes de développement humain, le pays
est au 18e rang, juste derrière le Japon et
devant... la France. La production manufac-
turière de la Corée du Sud représente 2,8%
de la production manufacturière mondiale,
derrière les Etats-Unis (17,7%), la Chine
(17,6%), le Japon (10,6%) et l’Allemagne
(6,1%), mais devant la France (2,5%). Le
pays est le 6e exportateur mondial et ses
exportations représentent 42% de son PIB.
Ses réserves de change le situent au 8e rang
mondial.
Bien entendu, ces classements internationaux
au niveau du pays trouvent leurs pendants à
celui des entreprises. Les vingt plus impor-
tantes entreprises du pays «brassent» des
chiffres d’affaires annuels allant de 22 mil-
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 16
CONTRIBUTION
liards de dollars à 200 milliards de dollars.
Plusieurs d’entre elles sont désormais des
leaders mondiaux : Samsung, LG, Hyundai,
Posco (sidérurgie) et bien d’autres. La seule
branche électronique de Samsung réalise un
chiffre d’affaires 4 fois supérieur à celui de
la Sonatrach, le «colosse pétrolier» algérien.
Plus globalement, l’ensemble du groupe
Samsung représente 20% du PIB sud-coréen
! Au point que d’aucuns n’hésitent pas à
qualifier la Corée du sud de... «République
Samsung» !
Grâce à ces performances et à leur compéti-
tivité, les sociétés sud-coréennes ont pris la
première place des secteurs de l’électronique
grand public et de la construction navale, et
figurent également parmi les dix plus grandes
entreprises mondiales dans sept autres sec-
teurs industriels.
Parmi elles, Samsung Electronics prend la
première place du secteur des téléviseurs,
écrans d’affichage, produits électroménagers
et semi-conducteurs devant sa concurrente
locale, LG Electronics. De son côté, le groupe
Hyundai affiche aussi clairement ses préten-
tions. Dans la construction navale, Hyundai
Heavy Industries mène la danse avec 51,9
milliards de dollars de chiffre d’affaires.
Dans l’automobile, Hyundai Motor et Kia
Motors, appartenant au même groupe, se
sont positionnés au 10e rang, avec une cin-
quième place en nombre de voitures vendues.
Concernant les pièces détachées automobiles,
Hyundai Mobis est sixième.
Cette dynamique des entreprises sud-co-
réennes a permis au pays de maîtriser la
question cruciale de l’emploi. Aujourd’hui,
pour une population active de l’ordre de
25 millions de personnes (sur 50 millions
d’habitants, soit un actif sur deux), le pays
n’affiche qu’un taux de chômage de 3,7% de
la population active. En termes de revenus,
le salaire moyen mensuel (en PPA) se situe à
quelque 3000 dollars, soit le 17e rang des pays
de l’OCDE, devant l’Espagne (18e), le Japon
(19e) et l’Italie (20e) ! De son côté, le SMIC
horaire vient d’être augmenté de 16,6% par
Moon Jae-In, le nouveau président de la
République élu en mai 2017. Actuellement de
5,80 euros, le SMIC horaire devrait atteindre
10 000 wons, soit l’équivalent de 7,70 euros,
d’ici 2022 (fin de son mandat)(3). Selon les
prévisionnistes de la Corée du Sud, le SMIC
horaire devrait même rattraper celui des
grands pays d’Europe en 2030.
2- UN CONTEXTE SINGULIER,
UNE DÉMARCHE ATYPIQUE
Mais qu’on ne s’y trompe pas, ces résultats
sont tout autant le fruit d’un contexte his-
torique particulier que d’une démarche de
développement très atypique.
Au sortir de la guerre de Corée, profondément
traumatisé par les destructions humaines et
matérielles, le pays se trouve plongé dans un
environnement international radicalement
transformé par la Seconde guerre mondiale
et l’éclosion d’un tiers-monde composé
d’une multitude de pays ayant mis un terme
à l’aventure coloniale. Dès les années 1960,
le nouvel ordre international est toujours
marqué par la guerre froide qui oppose les
pays du bloc capitaliste, avec à leur tête les
Etats-Unis, et ceux du bloc «soviétique», avec
à sa tête l’URSS. En termes économiques,
on commence à percevoir la fin des trente
glorieuses : la croissance mondiale ralentit
et l’on assiste aux premières délocalisations
industrielles des Etats-Unis et de l’Europe
vers l’Asie. Les premières fissures dans le
bloc soviétique se font jour (après la Yougos-
lavie 1948, la Hongrie 1956, la Chine 1963,
et la Tchécoslovaquie 1968). Le tiers-monde,
creuset de multiples expériences, peine à se
frayer un chemin vers le développement, au
point que de nombreux analystes, parmi eux
Paul Bairoch(4), le considèrent «irrémédiable-
ment dans l’impasse».
Tout cet environnement international n’est
guère rassurant pour un pays ruiné par les
destructions de la guerre et par des structures
politico-économiques féodales dominées par
de gros propriétaires fonciers. Par le recours
à la corruption, ceux-ci pèsent de tout leur
poids sur le pouvoir étatique pour mieux
contrôler les activités économiques fondées
principalement sur l’agriculture.
Malgré tout ce pessimisme ambiant, la Corée
du Sud — et au-delà toute la région — se
lance hardiment dans un processus de déve-
loppement original en s’opposant aux avis
des institutions internationales, et même des
Etats-Unis qui la soutiennent alors fortement
et sous diverses formes, quitte à prendre le
contrepied des paradigmes de l’époque.
A cette époque de guerre froide, deux para-
digmes en particulier dominaient la réflexion
théorique sur le développement. D’une part,
le paradigme marxiste ne concevait le déve-
loppement que par la planification impérative
des activités économiques collectivisées,
autrement dit par la rupture avec le capita-
lisme, son libéralisme et sa régulation mar-
chande fondée sur l’échange inégal. D’autre
part, le paradigme libéral n’envisageait le
développement des pays du tiers-monde que
dans le cadre capitaliste, grâce à l’activité
des entreprises privées et à une spécialisation
internationale résultant des «avantages com-
paratifs», c’est-à-dire basée sur le développe-
ment du secteur primaire, celui des matières
premières.
Faisant fi de ces deux paradigmes, la Corée
du Sud s’engage dans un processus de
développement accéléré s’inspirant à la fois
de deux expériences historiques concrètes
(Allemagne de la fin du XIXe siècle et
Japon de l’ère Meiji) tout en pratiquant une
démarche singulière et pragmatique, marquée
par quatre caractéristiques essentielles : une
stabilité politique, certes «imposée au départ
par un autoritarisme éclairé», mais renforcée
par l’ouverture démocratique(5) ; une logique
productive multisectorielle, fondée sur la
valeur travail ; une économie privée de mar-
ché, régulée par un «Etat développeur»(6), et
une volonté d’intégration régionale dans ce
que d’aucuns appellent le «modèle nippo-
asiatique»(7).
3- LES INVARIANTS
DU «MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT»
Dès lors, le «modèle de développement
sud-coréen» allait, en pratique, se structurer
autour d’invariants tout au long des cinq
décennies.
Tout d’abord, il apparaît que trois acteurs
essentiels agissent de concert pour prendre en
charge le développement, de façon hiérarchi-
sée et complémentaire.
En premier lieu, contrairement aux préconi-
sations des institutions internationales, l’Etat
est le véritable chef d’orchestre de ce proces-
sus. Doté, au départ, d’un pouvoir politique
autoritaire ne recherchant aucune légitimité
par les urnes, mais cependant soucieux de
stabilité, l’Etat prend résolument en main la
reconstruction du pays et son développement.
Pour cela, il lutte vigoureusement contre les
séquelles héritées du féodalisme, particu-
lièrement contre les propriétaires fonciers
corrupteurs et leurs alliés dans la Fonction
publique(8). Il affiche clairement sa volonté
d’autonomie vis-à-vis des acteurs privés, et
celle de rétablir la valeur travail et la logique
productive en engageant de profondes ré-
formes agraires.
Pour autant, il n’est nullement question que
l’Etat se substitue aux initiatives privées
commerciales et industrielles du secteur
marchand. Celles-ci demeurent essentielles
pour la concrétisation du développement,
mais, en contrepartie, la vision globale du
développement, la définition d’objectifs du
développement, précis, ambitieux et ciblés,
et la régulation économique (orientation,
soutien, protection, sanction) ressortent de la
responsabilité publique.
Pour mener à bien ces tâches, l’Etat, sur le
modèle du fameux MITI japonais, se dote, à
travers l’Economic Planning Board (EPB)(9),
d’une administration économique puissante,
compétente, professionnelle et indépendante
à la fois du pouvoir politique et des lobbies
économiques privés. Doté de cet outil essen-
tiel, l’Etat s’érige en concepteur, promoteur
et régulateur du développement. Autrement
dit, il sera interventionniste, industrialiste et
protectionniste. Dans le cadre d’une «pla-
nification incitative à la japonaise», cette
administration veille à une gestion budgétaire
rigoureuse et à la maîtrise des dépenses pu-
bliques(10), tout en assurant la marche de tous
vers la prospérité économique. Ce faisant,
cette administration permet aussi (et surtout
?) à l’Etat d’être le partenaire incontournable
des autres acteurs économiques et de disposer
d’une réelle légitimité économique dans ses
rapports avec les entreprises et, au-delà, avec
l’ensemble de la population. Cette légitimité
économique compense et fait ainsi oublier
l’absence de légitimité politique initiale pour
mieux préparer l’émergence de la légitimité
démocratique (celle qui marquera la fin de la
dictature).
En second lieu, l’entreprise privée locale est
clairement désignée comme le fer de lance
du développement dans le secteur marchand.
Pour cela, et en coopération avec l’admi-
nistration économique dont elles doivent
suivre les recommandations, les entreprises,
regroupées dès 1961 dans l’Association des
Entrepreneurs Coréens, s’engagent volontai-
rement à réaliser les objectifs planifiés dans
les secteurs prioritaires ciblés, en respectant
les critères de performances et d’exportations
retenus pour
chacune d’entre elles. En contrepartie, les
entreprises qui répondent à ces signaux
obtiennent divers avantages (fiscaux, finan-
ciers), subventions, protections (douanières)
et autres soutiens nécessaires à leur crois-
sance, à leur compétitivité, et à leur «pro-
fitabilité». Mieux encore, au vu de leurs
résultats, l’Etat décide de faire des meilleures
entreprises des grands groupes internatio-
naux (des «champions économiques») en
capacité d’affronter la concurrence mondiale
(les célèbres chaebols).
En troisième lieu, le citoyen sud-coréen,
par son travail et sa discipline, est au cœur
de la dynamique de développement. Pour
atteindre les objectifs planifiés, il est attendu
du «capital humain» des performances en
termes de créativité et de productivité, loin de
toutes revendications sociales (longtemps la
durée légale du travail fut insupportable(11), la
grève interdite et les syndicats pourchassés).
Ce qui suppose compétence, qualification
et discipline hiérarchique dans son travail et
mobilisation pour l’effort de développement
national. Par ailleurs, redevenu citoyen, le tra-
vailleur sud- coréen est invité à une discipline
rigoureuse en termes de consommation et
d’épargne(12) pour favoriser le développement
de l’investissement productif.
En contrepartie, l’Etat s’engage dans une
politique d’éducation et de formation pro-
fessionnelle impressionnante. Une politique
●●●

●●●
dont les résultats sont plus que flatteurs : 97%
des enfants sont aujourd’hui scolarisés, soit
une des taux les plus élevés au monde, et huit
écoliers sur 10 poursuivent des études univer-
sitaires. Les universités coréennes sont parmi
les plus performantes au monde.
La mise en mouvement coordonnée de ces
trois acteurs principaux s’inscrit dans une
dynamique fondée sur un principe majeur de
la planification sud-coréenne: la construction
d’avantages, flexibles, multiples et combi-
nés. En effet, comme indiqué précédem-
ment, pour la Corée du Sud, pas question de
réduire son développement à la spécialisation
internationale résultant des seuls «avantages
comparatifs sectoriels» liés aux matières
premières. En effet, si des réformes agraires
ont été menées(13), avec succès, c’est d’abord
et avant tout pour nourrir sa population(14) et
promouvoir le marché intérieur, et non pour y
maintenir ou développer de nouvelles rentes.
Pour accélérer son développement, la Corée
du Sud décide donc de construire d’autres
avantages, tout en faisant face, avec rapidité et
réactivité, aux crises (pétrolières, financières)
et ajustements qu’un tel processus ne manque
pas de subir ou de générer. Le premier d’entre
eux est «l’avantage factoriel travail» : il s’agit
de favoriser à chaque fois que cela est possible
les industries de main-d’œuvre, s’appuyant
à la fois sur le coût relativement bas du tra-
vail (au moins au début du processus) et sur
sa productivité. Le second, plus difficile à
mettre en œuvre, se rapporte à «l’avantage
compétitif» dans tous les secteurs. Car, le plus
souvent, les échanges ne ressortent pas de la
complémentarité, comme le croyait David
Ricardo, mais impliquent, au contraire, une
immersion agressive mais risquée dans la
concurrence internationale tous secteurs et
produits confondus.
Pour ces raisons, et afin de garantir le succès
à ses grands groupes, l’Etat sud-coréen inscrit
leur dynamique, avec pragmatisme et sans
tabou idéologique, dans le cadre d’une poli-
tique industrielle et technologique fondée sur
quelques principes essentiels : l’intégration
progressive et verticale selon un processus de
remontée de filières technologiques allant de
l’aval vers l’amont(15) ; la priorité aux innova-
tions et technologies d’avenir, notamment par
une politique audacieuse de recherche-déve-
loppement (les dépenses de RD représentent
4,2% du PIB)(16) permettant la «montée en
gamme» ; l’ouverture maîtrisée de son com-
merce extérieur, avec une double priorité aux
exportations comme outil de développement
et à la convergence régionale comme facteur
d’intégration(17) ; un appel sélectif et prudent
aux investissements étrangers(18).
Ce faisant, la Corée du Sud remet en cause
tant le dogme de la spécialisation internatio-
nale, — qui voudrait que les pays du tiers-
monde échangent des produits primaires
contre des produits manufacturés venant
des pays développés dans une complémen-
tarité «gagnante-gagnante» —, que celui
de l’import-substitution, — mis en œuvre
par la Corée du Sud dans les années 1950
—, ou que celui des sacro-saints principes
du libre-échange et de la libre concurrence
régulés par la seule «main invisible» d’Adam
Smith. Faisant fi de tout cela, la Corée du Sud
combine de façon pragmatique, et sans état
d’âme, réformes agraires, industrialisation
légère et industrialisation lourde, ou politique
d’import-substitution et politique d’exporta-
tions non traditionnelles. Elle adapte et met
en œuvre tout aussi efficacement les mesures
de soutien correspondantes de l’Etat (cré-
dits abondants et subventionnés, protection
douanière et sous-évaluation de la monnaie
nationale) aux divers avantages à construire
(sectoriel, factoriel, compétitif), au niveau de
l’investissement, à ceux de la production et de
l’exportation. Grâce à cela, la Corée du Sud
s’engage résolument, et loin de toute orthodo-
xie économique, dans un processus accéléré
de diversification de son économie productive
qui se combine à une diversification tout
aussi large de ses échanges, sur le marché
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 17
CONTRIBUTION
intérieur comme sur le marché extérieur. Au
bout du compte, le pays dispose aujourd’hui
d’une structure de production et d’échanges
identique à celle des pays développés. En
termes de commerce extérieur, le pays dégage
périodiquement un excédent commercial.
Les exportations annuelles avoisinent les
500 milliards de dollars pour les biens et 100
milliards de dollars pour les services. Parmi
ces exportations : équipements électriques-
électroniques 24%, chimie-pétrochimie-hy-
drocarbures 24%, transport 20%, machines et
produits métallurgiques 19%, optique et ins-
truments de mesure 6%, textiles 4% et agro-
alimentaire 1%. De leur côté, les 430 mil-
liards d’importations de biens se répartissent
comme suit : produits manufacturés, 62%,
dont machines-équipements 48%, circuits
intégrés-composants électroniques 8%, trans-
port-automobiles 9% ; pétrole(19) et produits
miniers 30% ; produits agricoles 8%. Quant
aux importations de services, elles atteignent
les 114 milliards de dollars.
4- LES LEÇONS DU «MODÈLE»
ET SES LIMITES
Bien entendu, au vu de ces résultats excep-
tionnels, le « modèle de développement
sud-coréen» ne pouvait qu’intéresser d’autres
pays candidats au développement accéléré,
en Afrique et ailleurs, même s’il s’est accom-
pagné de quelques effets sociaux pervers(20).
Pour autant, il faut se méfier de cette notion
de modèle et de tout mimétisme «irréfléchi»,
notamment lorsqu’on examine les conditions
de sa conception et de sa mise en œuvre.
En effet, l’environnement international, qui
lui a donné la possibilité d’émerger, a profon-
dément évolué. Car, le monde de 2018 n’est
plus celui des années 1960 à 1980.
La guerre froide a disparu depuis la chute du
mur de Berlin en 1989, — sauf dans la pénin-
sule coréenne —, la mondialisation triom-
phante a conquis l’ensemble de la planète,
et les expériences de développement se sont
multipliées (BRIC’S(21) et autres Vietnam,
Singapour ou Malaisie ...). La concurrence est
devenue infernale et ses principaux acteurs en
sont de grands groupes transnationaux forte-
ment concentrés et insérés dans de multiples
réseaux planétaires : financiers, productifs,
distributifs, de recherche... grâce à la magie
des ordinateurs, des robots et autres satellites.
Ces grands groupes se jouent des frontières
et des pouvoirs étatiques au point d’imposer,
via des institutions internationales et de mul-
tiples accords bilatéraux et multilatéraux de
libre-échange, leurs règles du jeu. Au point
que partout la régulation par les Etats est en
recul (en termes politique, fiscal, salarial et
financier), laissant la place à l’expansion de
la régulation marchande, sous la houlette des
marchés financiers.
Dans de telles conditions, quelles sont désor-
mais les marges de manœuvre des Etats en
quête d’émergence ? Les Etats peuvent-ils
s’ériger en acteurs principaux du déve-
loppement et réguler, de façon planifiée,
les activités des entreprises en termes de
recherche-développement, de production, de
commercialisation, d’exportation ? Peuvent-
ils mettre en place une capacité administrative
en mesure d’assurer une réelle légitimité
économique admise par tous, autrement dit
par les entreprises, par les citoyens et par les
partenaires extérieurs ? Peuvent-ils user des
instruments financiers, bancaires, douaniers
pour soutenir les entreprises et les protéger
de la concurrence internationale pour les
inciter à réaliser d’ambitieuses performances
? Peuvent-ils, enfin, évoluer pacifiquement de
l’Etat fort autoritaire vers un Etat fort démo-
cratique ?
Malgré ces nouvelles conditions internatio-
nales, particulièrement contraignantes, et par-
fois sources d’instabilité locale ou régionale,
nul doute que cela reste possible à condition
d’asseoir la légitimité économique de l’Etat
sur une réelle légitimité politique(22) seule en
mesure de faire face aux oppositions externes
qu’un tel processus ne manquerait pas de sou-
lever, pour des raisons tant idéologiques (le
triomphe et la domination du néolibéralisme),
qu’économiques (la domination des grands
groupes transnationaux). De fait, s’il est vrai
que les questions idéologiques peuvent être
ignorées comme cela fut le cas en Corée du
Sud, le rapport aux grands groupes transna-
tionaux, fortement imprégnés du dogme de
«la libre circulation des biens, services et
capitaux», ne peut être ignoré dans le proces-
sus. Dès lors, la question essentielle est de
savoir comment intégrer ces grands groupes
transnationaux dans une dynamique de déve-
loppement tout en faisant émerger, fusse par
le recours à diverses mesures «protection-
nistes», des champions nationaux.
Pour ces raisons, le «modèle sud-coréen»
ne peut être envisagé comme un modèle à
reproduire in abstracto, mais comme une
démarche dont on doit s’inspirer en l’adaptant
à l’histoire (politique, économique, culturelle)
de chaque pays, et aux conditions actuelles de
l’économie mondiale (notamment liées aux
nouvelles technologies de l’information et
de la communication) et son environnement
géopolitique, notamment régional.
Ceci rappelé, à la lumière du «modèle sud-
coréen», on peut aisément concevoir quelles
pourraient être les idées «inspirantes» pour
un modèle de développement pour un pays en
quête d’émergence :
En premier lieu, comme en Corée du Sud, la
combinaison des trois acteurs (Etat-entre-
prises-citoyens) reste incontournable et un
«Etat fort et stable»(23) doit y jouer le rôle de
pilote et de chef d’orchestre, compte tenu des
limites et contraintes désormais imposées
par la mondialisation. En second lieu, pour
asseoir sa légitimité économique, l’Etat doit
promouvoir une administration économique,
compétente et professionnelle. Autonome
des pouvoirs politiques et autres lobbies pri-
vés, celle-ci doit rapidement être capable de
concevoir, d’orienter et de réguler le proces-
sus de développement, avec le double objectif
de rompre avec la spécialisation primaire et de
faire émerger une structure de production et
d’échanges, la plus productive et la plus diver-
sifiée possible, faisant la part belle à la valeur
travail et aux revenus productifs que sont les
salaires et les profits, et mettant un terme aux
diverses rentes (foncières, commerciales,
financières).
En troisième lieu, pour cela, l’administration
économique doit être dotée des cadres et
fonctionnaires les mieux formés et les plus
expérimentés(24), et des outils juridiques, orga-
nisationnels, techniques les plus modernes
lui permettant la définition des objectifs et
moyens du développement, leur suivi et leur
contrôle.
En quatrième lieu, dotée de ce «capital
humain» et de ces outils, l’administration
économique doit s’assurer de la collaboration
active, libre, volontaire et disciplinée des en-
treprises et de leurs travailleurs afin de maîtri-
ser la conception et la mise en œuvre, concrète
et opérationnelle, de la politique économique
(agricole, industrielle et commerciale), avec
ses critères de performances aux niveaux des
secteurs, des entreprises et des travailleurs.
En cinquième lieu, la nouvelle politique
industrielle et commerciale, en cohérence
avec la politique agricole, ne peut réussir
que si l’administration économique dispose
de la maîtrise du système d’allocation des
ressources. Pour cela, l’administration éco-
nomique doit être en mesure d’identifier et de
mettre en œuvre les instruments financiers,
fiscaux et douaniers, nécessaires pour l’allo-
cation des ressources d’investissement et pour
le soutien multiforme aux entreprises, afin
de favoriser leur croissance et leurs perfor-
mances, eu égard aux objectifs de développe-
ment retenus et aux contraintes entraînées par
les divers accords de libre-échange conclus
par le pays.
Enfin, last but not the least, et de toute évi-
dence, un tel processus ne peut réussir que si
l’Etat conçoit et met en œuvre une politique
d’éducation, de formation et de recherche-
développement audacieuse, s’appuyant sur
l’économie de la connaissance, et en mesure
d’améliorer la qualification des fonction-
naires, des cadres et des travailleurs, de
«doper» leur créativité, leur productivité,
leur employabilité, et en capacité, au bout du
compte, d’améliorer tout à la fois les perfor-
mances de la Fonction publique, celles des
entreprises et leur compétitivité, et les revenus
des travailleurs.
Tout cela nécessitera, certes, bien des mobili-
sations, des concertations, des coopérations,
voire des négociations avec de multiples
partenaires(25), à l’intérieur du pays (éco-
nomiques, politiques et sociaux), comme à
l’extérieur. En tout cas, avec toutes les bonnes
volontés intéressées par le développement
durable du pays. Avec un seul mot d’ordre :
participer ensemble, et sous diverses formes
(investissements, échanges, éducation et coo-
pération), au processus de développement car
il conditionne la prospérité de tous et de cha-
cun. Celle des générations actuelles et celle
des générations futures. S. G.
-------------------------------------------------------------
1) Au cours du conflit, plus de deux millions de Coréens et quelque 55 000
Américains périrent.
2) Depuis cette date, la péninsule coréenne vit dans une situation de «ni guerre,
ni paix» d’autant plus dangereuse qu’elle se traduit par un surarmement, notam-
ment nucléaire, de la Corée du Nord, et par la présence de troupes américaines
sur le territoire de la Corée du Sud. L’actualité de ces derniers temps semble
montrer une baisse de la tension dans la région suite à la rencontre historique
entre Kim Jong-un et Donald Trump, le mardi 12 juin 2018, à Singapour.
3) SMIC horaire en 2017 dans quelques pays développés : Etats-Unis 6,10
euros, Grande-Bretagne 8,80 euros, Allemagne 8,84 euros, France 9,76 euros.
4) Paul Bairoch, Le Tiers monde dans l’impasse, collection Folio/Actuel n°26,
éd. Gallimard, Paris 1992
5) La Corée du Sud est une démocratie récente. Celle-ci s’est peu à peu mise en
place au cours des années 1980 et 1990, après deux décennies (1960-1970) de
dictature militaire.
6) Pour plus de détails sur cette notion, voir Le modèle de développement de
l’Asie de l’Est, J-R Chaponnière et M. Lautier, in Recherches internationales,
n°98, 2014, pp. 121-146
7) Dont le Japon fut à la fois, et de façon constante le modèle (depuis l’ère
Meiji) et le moteur (depuis les années 1980), tant pour les «dragons» que pour
les «tigres» ou la Chine.
8) Le vote d’une loi anti-corruption, le 14 juin 1961, permet une vaste épuration
au sein des anciens fonctionnaires.
9) L’EPB est un vrai ministère du Plan. Le ministre de l’EPB a même rang de
vice-Premier ministre. Il coiffe tous les ministres sectoriels.
10) Lorsque la crise de la dette du tiers-monde explose dans les années 1980, la
Corée du Sud est certes fortement endettée (en volume), mais, par rapport à son
PIB, avec un ratio de 22%, elle est un des pays les moins endettés. A cet instant,
de nombreux pays africains ont des ratios allant de 160% (Côte d’Ivoire) de leur
PIB à 436% (Mozambique). Aujourd’hui, cette dette extérieure est de l’ordre
de 32% de son PIB.
11) Aujourd’hui encore, la productivité du travail résulte davantage d’une durée
excessive du temps légal de travail (productivité extensive) que d’une produc-
tivité horaire (productivité intensive). Sous la pression des syndicats (reconnus
ainsi que le droit de grève depuis 1987), l’Assemblée nationale sud-coréenne
a récemment voté une loi ramenant la durée légale du temps de travail hebdo-
madaire de 68 heures à 52 heures. Cette loi entrera en vigueur en juillet 2018
et s’appliquera dans un premier temps aux grandes compagnies, avant d’être
élargie à toutes les entreprises.
12) En 2016, le taux d’épargne rapporté au PIB de la Corée du Sud reste élevé
(36%). Il est certes loin derrière celui de la Chine (48,8%), mais devant l’Alle-
magne (26,7%), le Japon (23,6%), la France (21%) et les Etats Unis (17,5%). Le
ratio du Maroc est de 20,9%.
13) Le Mouvement de la Communauté Nouvelle (Saemol Undong), notamment,
lancé et financé par l’Etat au début des années 1970, fut un mouvement de coo-
pération volontaire des paysans qui, sans remettre en cause la propriété privée
du sol, toucha 34 700 communes rurales. Il contribua de façon décisive au déve-
loppement des campagnes et de l’agriculture. Résultat, dès 1991, la Corée du
sud est le deuxième pays au monde en termes de rendement rizicole par hectare
(61 qx/ha) derrière les Etats- Unis et devant le Japon.
14) Le défi est d’autant plus important que la Corée du Sud dispose, relative-
ment, d’une faible superficie de terres arables : 1,5 million d’ha, contre 18 mil-
lions d’ha en France. Ce faisant, la production agricole sud-coréenne représente
2,3% du PIB. Pour ces raisons, malgré les bonnes performances du mouvement
Saemol Undong, la Corée du Sud n’est auto-suffisante en produits agro-ali-
mentaires qu’à 30%. Aussi, la balance commerciale agricole reste largement
déficitaire. En 2014, les exportations agricoles de la Corée du sud ont été de 5,9
milliards de dollars et ses importations de 23 milliards de dollars.
15) Ainsi, en matière énergétique, le pays dépendait à l’origine des entreprises
nord-américaines. Aujourd’hui, les Coréens ont quasiment achevé l’appro-
priation de toutes les technologies nécessaires à la construction d’une centrale
nucléaire. Les deux entreprises coréennes qui interviennent principalement
dans la filière sont : Kepco et Doosan Heavy Industries. En 2013, la Corée du
Sud était le quatrième producteur mondial d’énergie nucléaire (5,6%) derrière
les Etats-Unis, la France, la Russie, devant la Chine et le Japon. Suite à la
signature d’un contrat avec Abu Dhabi en 2009, le P°résident coréen a fixé des
objectifs ambitieux de développement à l’export de l’industrie nucléaire : 80
ventes de centrales avant 2030.
16) Au niveau des entreprises, l’effort est aussi intense. En 2016, Samsung a
investi plus de 12 milliards de dollars dans la RD, soit plus de 7% de ses revenus.
17) L’intégration régionale, aux niveaux de la production et des échanges, est
effectivement une donnée essentielle de tous les processus de développement
asiatiques (Japon, Chine, Malaisie, Singapour ...).
18) Les flux d’IDE vers la Corée du Sud sont en moyenne de 10 milliards de
dollars/an, soit 2,6% du PIB. Soit beaucoup moins que les Etats-Unis (391
milliards en 2016), la Chine (242 milliards, y compris Hong Kong), Singapour
(62 milliards) ou le Brésil (59 milliards).
19) La Corée du Sud ne dispose d’aucune ressource pétrolière. Elle est le pre-
mier importateur de pétrole au monde par habitant.
20) Parmi eux, des conditions de travail et d’éducation insupportables. Les en-
fants, en particulier, sont «épuisés, stressés, aigris», au point que 51% des élèves
(14-18 ans) pensent au suicide. Mais aussi un creusement des inégalités de
revenus conduisant à un rétrécissement des couches moyennes. Sans oublier la
corruption qui continue de fragiliser le pouvoir politique (l’ex-présidente Park
Geun-Hye a été condamnée à 24 ans de prison en avril 2018) et de secouer les
plus hautes instances dirigeantes de certaines entreprises (Lee Jae-Yong, l’héri-
tier de Samsung a été condamné à 5 ans de prison avec sursis, en février 2018).
21) Les BRIC’S représentent le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique
du Sud.
22) En effet, l’autoritarisme sud-coréen qui fut, pour des raisons historiques, à
l’origine du développement n’est plus de mise depuis les années 1980. L’évolu-
tion politique du pays aurait mérité à elle seule une analyse approfondie, mais
ce n’était pas l’objet essentiel du présent texte. Ce qui reste fondamental, dans
le modèle, c’est l’indispensable stabilité politique qui doit accompagner la
légitimité économique. Aujourd’hui, partout, une telle stabilité ressort d’une
dynamique démocratique maîtrisée.
23) Un Etat fort et stable et non forcément autoritaire. D’ailleurs, en Corée du
Sud, depuis les années 1980, le passage à un Etat fort démocratique n’a guère
ralenti le développement. Au contraire, il en a accéléré le cours : le PIB/PPA/h
qui était inférieur à 2 500 dollars en 1980, est passé à 8 276 dollars en 1990, puis
à 35 751 dollars en 2016, soit une multiplication par 14 par rapport à 1980 !
24) Et aussi, oserai-je dire, les mieux rémunérés !
25) Parmi ces partenaires externes, à l’évidence, ceux des pays d’Asie qui ont
vécu et vivent encore de tels processus de développement. En premier lieu, la
coopération avec la Corée du Sud, son administration économique, ses institu-
tions d’éducation et de formation, ses entreprises et leurs centres de recherche.
Depuis plusieurs années celle-ci est d’ailleurs prise en charge par l’Agence
coréenne de développement international (Koica).

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JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Qui a la forme d'une moitié de Quinze sur 15 N°2859
Mots croisés N°2859
globe terrestre 2.Possible. Poitrines de femme 3.Unit. Amour
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Par M. IRATNI
bestial. Monnaies communes 4.Personnel non qualifié.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Ouverture buccale 5.Garde du corps. Charge de baudet. Maître 1
sur le tapis 6.Bouquiné. Points opposés. Renifle. C'est-à-dire 7. I
2
Inutile 8.L'amour du fiston. Qui suivent la direction de la II
pesanteur 9.Regimber. Astate. Mordus 10.Pas bien élevé. 3 III
Décoratif 11.Futur officier. Trou dans le mur. Mouvement mys-
4 IV
tique de Jamaïque 12.Ce qui est procuré en payant. Personnel
V
13.Fin de messe. Raillerie. Tonneau 14.Pendule murale. 5
Symbole de nudité. Staff militaire 15.Question de test. VI
6
Conseillère secrète. Page à sensations. VII
7 VIII
VERTICALEMENT : 1.Pigment protéique des globules 8 IX
rouges. Nulle part ailleurs 2.Perdre connaissance (s'). Larve de
9 X
trombidion 3.Milieu de requins. Aigrir. Epoque 4.Instruite d'un
secret. Cinq sur cinq. Thulium 5.Petite patronne. Femelle d'un HORIZONTALEMENT
10 I- Modèles réduits. II- Gâter - Permet d'aller droit. III-
carnivore. Couleur 6.Forme de pouvoir. Aluminium. Se dit d'un Vieux jeu de pions - Personne d'un puissance extraordi-
organisme adapté aux climats arides 7.Affection virale. Roues à 11 naire. IV- Relative à la neige - Retranche. V- Insensible -
poulie 8.Femme de chambre. Ecorce de chêne. Chef de corps Soudé. VI- Ville de la Perse ancienne - Symbole chimique.
12 VII- Ecussonnée - Lac de Lombardie. VIII- Gorge d'eau -
9.Passer par 10.Tête d’ibis. Explosif. Ferme en campagne. Six, Combattre. IX- Nœud sur la tille - Brama. X- Va à toute
romain 11.Dernière partie. Boissons. La femme du conte 12. 13 vitesse - Artère parfois bouchée.
Affaiblissements des forces. Manque de rapidité 13.Individu. 14
Loi du milieu 14.Points opposés. Bradype. Peina. A l'intérieur VERTICALEMENT
15 1- Bâtiment destiné à l'élevage des vers à soie. 2-
de 15.Epaule. Effectue un parcours sinueux. Eburnéennes. 3- Sodium - Brio. 4- Rayonne - Soldat
de Sam. 5- Bradype - Fusil. 6 - Boîte à penser - Bison
SOL. QUINZE SUR 15 PRECÉDÉNT : HORIZONTALEMENT : 1. VERTICALEMENT : 1.INTERVALLE. TANT 2.ROUTE. BOULONNEE buté. 7- Patrie de Tell - Courant. 8- Il monte avec
IRREGULARITES 2.NOUVEL. RENOVENT 3.TUEE. TUMEUR. CIE 3.RUEE. METTENT. ET 4.EVEREST. IVE 5.GE. NL. INNERVER 6. l'orage - Elle vit sous les spots. 9- Nationalisée. 10-
4.ETERNITE. ISE. ON 5.RE. ELME. OTENT 6.MS. ERRES. SEAU 7. ULTIME. OSEES. ES 7.UTERUS. SU. ACE 8.ARME. OU. SERUM 9. Laxatif végétal - Poisson.
ABETI. THE 8.LOT. NOSOLOGIE 9.LUTINS. IRA 10.ELEVEES. REE. ŒIL. DER. LE 10.INUITS. OI. ORE 11.TORSE. OGRESSE 12.EV.
EGOUT 11.ONEREUSE. SOSIE 12.TNT. VS. EROS. ISE 13.AN. NE. AR. ENS. IAGO. PAU 13.SEC. TETE. OLEINE 14.NIO. AH. SUISSES 15. SOLUTION N°2858
REPOS 14.NEE. RECULE. ANES 15.TETS. SEME. AUSSI. ETENDUES. TEE. SI.
HORIZONTALEMENT
I- PANTHEISME. II- ENDEUILLER. III- LI - SE-
Sudoku N°2859
9 4 8
3 1 2 7 4 9 5 8 6 NIOR. IV- AMUSE - EGEE. V- GORE - ANA. VI-
ISERAN - NIB. VII- QI - ELEE - NA. VIII- UTE -
8 9 4 6 3 5 2 1 7
MENU. IX- EETION - SEM. X- ANSES - SE.
RÈGLE DU JEU 5 6 7 8 1 2 3 4 9
4 2 Solution
2 3 1 4 9 7 6 5 8 VERTICALEMENT
Une grille est composée Sudoku 1- PELAGIQUES. 2- ANIMOSITE. 3- ND - URE -
de plusieurs
5 3 2 6 7 précédent
6 7 9 5 8 1 4 2 3
ETA. 4- TESSERE - IN. 5- HUEE - ALTOS. 6- EIN
4 5 8 3 2 6 9 7 1 ANE - NE. 7- ILIEN- EM. 8- SLOGAN - ES. 9-
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
4 2 9 8 3 6 1 2 5 9 7 3 8 6 4 MERE - INNES. 10- ER - EMBAUME.
7 4 3 2 6 8 1 9 5
de 1 à 9. Chaque ligne 6 2 9 8 6 1 5 4 7 3 2 Fléchés Express N°2859
comme chaque colonne
contient aussi tous les 1 6 4 8 2 9 fournisseurs poire de creux premier
chiffres de 1 à 9. de fonds toubib repas transport
Certains chiffres vous 9 4 6 7 1 provoquer
tourmente
moralement
terminé en
pointe
bobine de
manivelle
parisien
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour 6 8
cela, procédez par
déduction et élimination. 3 1 9
caractère
valable
En vous aidant de la définition du mot encadré, com- symbole de
Tout Codé N°2859
plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant nudité
Définition aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous refroidir
du mot encadré découvrirez le nom d’un personnage célèbre.
coeur tendre
Ce dont on s'empare avec rapacité, par la violence.
service largeur
1 2 3 4 5 6 7 8 6 9 10 11 8 médical de tissu
nuisibles

2 9 12 8 7 11 9 1 2 12 10 11 gaine purifie
démonstratif
3 6 13 6 10 13 11 8 10 11 13 célérité
ainsi soit-il !
3 9 12 13 11 8 13 6 13 11 8 aperçu
parfait
12 6 3 11 4 13 2 7 11 12 se dilate
ferment
la rate
9 7 1 11 8 11 6 12 9 7 11 mousse

vaisseau
7 13 6 14 6 13 1 7 10 11 13
B sanguin
bonne foi
15 13 11 11 11 1 2 10 9 7
calmes
sur une
12 8 7 10 11 8 2 12 10 6 2 borne

11 11 12 2 16 12 5 11 13 9
V
13 11 9 7 11 8 4 11 10 7 10 8
stère
noir en
3 6 13 10 7 9 apparaisse
Arabie
strontium
5 6 3 2 10 10 11
marié
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : VAREUSE - ALICE COOPER
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS : longues
peine
HORIZONTALEMENT : RENITENTE / SALAISON / LIT / RN / UT / NASE / ATLANTIDE / STE / périodes
ER / GROS / RAS / ETERNITE / OSER / ERIN / ANS / REGIE / PEU / SOTTISES.
VERTICALEMENT : DESINTERESSES / NATAL / OTE / GO / AIL / SASSERAIT / TARENT /
NET / REIN / TERNES / NS / AI / AIR / PS / ITOU / DESTINEE / ENTIER / EN / US. Jeux proposés par gym C Magazine

EN QUÊTE D’UNE MEILLEURE
RENTABILITÉ
DU GAZ NATUREL
Par Bennoui Mohamed Salah
L
Cadre technique chez United Tobacco
Company
Doctorant-chercheur à l’université de
Constantine
Consultant freelance en efficacité
énergétique
e secteur de l’énergie est un enjeu
mondial dont la prospérité est étroi-
tement liée aux situations écono-
miques des pays producteurs. Les recettes
de l’Algérie reposent essentiellement sur
l’industrie des hydrocarbures avec des ré-
serves de 12 milliards de barils de pétrole,
4500 milliards de mètres cubes de gaz
naturel conventionnel, et 22 500 milliards
de mètres cubes de gaz de schiste, ce qui
la classe au 3e rang mondial. L’Algérie est
donc dans l’obligation de développer cette
industrie et d’économiser sa consomma-
tion locale en matière de produits qui en
résultent pour mieux valoriser les ventes
et élargir son marché extérieur. On s’inté-
resse dans cette contribution au gaz natu-
rel qui semble susciter l’intérêt en ayant un
grand potentiel à exploiter.
Sur le plan international, l’avantage du
gaz naturel est le fait que son marché
n’est sujet à aucune limitation imposée
en termes de capacité de production,
contrairement au pétrole qui connaît des
fluctuations continues. Lors d’une réunion
récente des membres du FPEG (Forum des
pays exportateurs de gaz), dont l’Algérie
fait partie, et selon l’agence Bloomberg,
un projet a été entrepris visant à établir
des contrats de fournitures à long terme
entre les pays exportateurs de gaz et les
pays consommateurs tout en indexant le
prix des ventes sur celui du pétrole brut.
Cette solution permettrait de concevoir
un modèle capable de prédire avec plus
de précision les recettes générées et par
conséquent mieux planifier les investisse-
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 20
CONTRIBUTION
ments dans un environnement financière-
ment sécurisé.
Pour ce qui est de l’investissement, il faut
reconnaître que parmi les sages décisions
de l’Algérie en termes de stratégie d’in-
vestissement dans le secteur de l’énergie,
s’inscrit l’acquisition récente de navires
méthaniers dans la perspective de conqué-
rir des marchés loin de l’Europe d’autant
que la demande en gaz naturel ne cesse de
croître dans les pays asiatiques devenus
leaders mondiaux dans l’industrie. Le gaz
naturel sous sa forme liquéfiée GNL se
voit ainsi propulsé en tête des fournitures
incontournables dont ces industriels ont
besoin et l’avancée des technologies de
l’isolation thermique ainsi que celle de
la sécurité des installations donnerait au
GNL la possibilité d’être livré partout
dans le monde avec un minimum de
pertes.
S’agissant de la consommation locale, la
CREG (Commission nationale de régu-
lation de l’électricité et du gaz) estime
qu’entre 2009 et 2018 la croissance de la
demande locale hors autoconsommations
du secteur énergétique aurait connu un
taux de 7,4 %.
Pour réduire ce taux, il est recommandé
d’adopter un modèle adapté au pays et
aux besoins tout en considérant la sélec-
tivité pour chaque utilisation. Le modèle
français par exemple favorise l’utilisation
de l’électricité au lieu du gaz de par la
sécurité qu’elle offre et le mode de sa pro-
duction qui se fait à 72 % par le nucléaire
et 17 % par des sources renouvelables. Or
en Algérie, l’électricité est majoritaire-
ment produite par conversion de l’énergie
issue de combustion de gaz naturel avec
un rendement de 39 % dans le meilleur
des cas, exigeant ainsi de consommer 2.58
kWh de gaz brûlé pour générer 1 kWh
d’électricité !
Ce constat nous oblige à revoir le profil de
PHOTO : D. R.
« Le gaz naturel
peut remplacer
l’électricité,
notamment dans
les installations
de chauffage et
de climatisation,
tel est le cas pour les
pements et des installations est plus rigou-
reuse et la consommation plus importante.
Cette orientation doit cependant respecter
un ciblage dans l’utilisation en effectuant
des choix suite à la comparaison des
consommations de l’énergie primaire qui
tient compte du mode de production de
l’énergie. Le gaz naturel peut remplacer
l’électricité, notamment dans les instal-
lations de chauffage et de climatisation.
Tel est le cas pour les machines trithermes
à absorption qui permettent de produire
de l’eau glacée pour le rafraîchissement
à partir de la combustion du gaz naturel
machines trithermes d’autant que la climatisation augmente
à absorption qui significativement la consommation élec-
trique estivale.
permettent de En terme d’investissement local, Il se-
rait souhaitable que l’Etat accorde des
produire de l’eau facilités plus motivantes aux industriels
glacée pour le désirant investir dans les installations de
cogénération et devenir énergétiquement
rafraîchissement à autonomes, voire même céder le surplus
partir de la de leur énergie en appoint à la fourniture
assurée par Sonelgaz.
combustion du gaz En conclusion, ces solutions sommaire-
ment exposées et certes difficiles à mettre
naturel rapidement en œuvre pourraient contri-
d’autant que la buer à l’utilisation optimale de l’énergie
localement.
climatisation Favoriser l’utilisation du gaz au lieu de
augmente l’électricité, notamment dans le milieu
industriel, contribue considérablement à
significativement la économiser l’électricité qui est à son tour
consommation produite à partir du gaz naturel, ce qui ré-
duit la sollicitation des réseaux électriques
électrique estivale. de Sonelgaz ayant enregistré un record de
consommation estimé à 13 GW en 2017,
et augmente le ratio gaz naturel vendu à
l’étranger/gaz naturel produit.
consommation actuel et l’orienter à travers Ainsi, en améliorant les recettes en de-
les organismes énergétiques du pays vers vises, la situation économique du pays
une utilisation optimale, surtout dans le devrait être meilleure.
secteur industriel où la sécurité des équi- B. M. S.
 El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 21

SPORTS

DIRECTOIRE-LFP JSM BÉJAÏA

CR BELOUIZDAD
TROIS NOUVEAUX
BOUGHRARA
SE RETIRE
Passation de JOUEURS
EN RENFORT
consignes aujourd’hui
A
la recherche d’éléments qui seront en
mesure de donner un plus à l’équipe

L’entraîneur Liamine
Boughrara, désigné à la
barre technique du CR
C
’est aujourd’hui qu’aura en prévision de la saison prochaine,
lieu, au siège de la Fédéra- l’effectif de la JSMB s’est renforcé par
tion algérienne de football trois nouveaux joueurs. Il s’agit de Khazri
(FAF), sis à Dely Ibrahim (Al- et Mekdache (ex-JSM Skikda) et Maddour
ger), la cérémonie de passation (ex-GC Mascara) qui ont signé des contrats
de consignes entre le président du de deux saisons avec le club et qui s’ajoutent
directoire de la Ligue, Amar Bah- déjà à Meddad (ex-CA Bordj Bou Arréridj) et
loul, membre du Bureau fédéral Chaouchi (ex-US Beni Douala). Par ailleurs,
(BF) de l’instance fédérale, et la direction est à la recherche d’autres élé-
Abdelkrim Medouar, tout nou- ments pour renforcer encore le groupe. Sur
veau président de Ligue de foot- un autre volet, les dirigeants vont rencontrer
ball professionnel (LFP). Cela

Belouizdad, s’est retiré
rapidement avant même
d’entamer son travail.
Boughrara a justifié son
retrait par le fait que la
direction du Chabab n’a pas
accédé à ses conditions. «Je
n’ai pas eu ce que j’ai
demandé», a-t-il dit en
substance.
En revanche, le directeur
Ahmed Djaâfar est revenu à
la gestion du club et aura du
pain sur la planche pour
gérer le quotidien du club
avec tous les problèmes
administratifs et financiers.
En effet, plusieurs joueurs
ont quitté le club et les
autres, recrutés pour
compléter l’effectif, risquent
de repartir aussitôt, à
l’image de Chaouchi et
Balagh entre autres. A. B.
CS CONSTANTINE
marquera l’entrée officielle en
fonction de ce dernier, élu lors
de l’Assemblée générale élective
qui a eu lieu le 21 juin dernier au
Centre technique de Sidi Moussa.
Abdelkrim Medouar, auparavant
porte-parole de l’ASO Chlef,
avait récolté 19 voix contre 7
pour Azeddine Arab (ES Sé-
tif), 6 pour Mohamed El-Morro
(ASM Oran) et 4 seulement pour
Mourad Lahlou (NA Hussein-
Dey). Le nouveau bureau de la
Ligue est par contre composé
de Djamel Messaoudene (CA
Bordj Bou Arréridj), Mourad
Belakhdar (JS Saoura) et Akli
Adrar (MO Béjaïa), de la Ligue
1, ainsi que Mohamed Boualem
(MC Saïda), Farouk Belguidoum
(RC Kouba) et Mabrouk Herrada
(MC El-Eulma) de la Ligue 2.
Cette passation de consignes va
ainsi rétablir de l’ordre dans la
maison LFP gérée par un direc-
toire depuis le 21 janvier dernier,
Amar Bahloul
date à laquelle le BF de la FAF
avait décidé de retirer à la Ligue
la délégation de gestion du cham-
pionnat professionnel. Ce qui
avait conduit automatiquement à
la dissolution de l’ancien bureau,
présidé par Mahfoud Kerbadj.
Contestant cette décision, ce der-
nier avait eu recours à la justice
et au Tribunal arbitral des sports,
mais en vain. La Fédération a
reproché à Kerbadj sa décision
de délivrer de nouvelles licences
à l’ES Sétif, en janvier dernier,
alors que le club était endetté et
que ces mêmes licences étaient
refusées à d’autres. L’ancien pré-
sident de la Ligue avait expliqué
que s’il avait pris cette mesure,
c’était pour permettre à ce club
de disputer avec ses nouvelles
recrues les matchs de la com-
PHOTO S D. R.
Abdelkrim Medouar
pétition africaine. Un argument
qui n’avait apparemment pas
convaincu l’instance fédérale.
Il faut dire que les relations
entre Zetchi et Kerbadj étaient
«conflictuelles» depuis l’élection
de l’ancien patron du Paradou AC
à la tête de la FAF en mars 2017.
En juillet de la même année, la
Fédération avait même publié
un communiqué dans lequel elle
évoquait les absences «répétées»
de Kerbadj aux réunions du BF
de la FAF. Medouar va donc
entamer son travail en faisant en
sorte d’établir des rapports «nor-
maux» avec l’instance fédérale.
Son premier test sera inélucta-
blement le calendrier du début
de la saison prochaine et l’octroi
des licences aux clubs endettés.
Abdelghani Aïchoun
deux joueurs de la saison dernière, à savoir
Belmessaoud et Bensayeh, en fin de contrat,
pour les convaincre de poursuivre leur aven-
ture avec le club.
La reprise des entraînements est fixée pour
cet après-midi à partir de 18 heures au niveau
du stade de l’UMA et qui sera assurée par le
nouveau coach Mustapha Biskri. Après une
première phase qui aura lieu à Béjaïa, l’équipe
va prendre la destination de la Tunisie pour
un stage de deux semaines à Hammam Bour-
guiba. Enfin, Boualem Bonatero a été désigné
comme administrateur du club professionnel
par les actionnaires de la SSPA qui se sont ré-
unis mercredi dernier lors d’une AG ordinaire.
L. Hama
ES MOSTAGANEM
LE CLUB CONFRONTÉ
AU PROBLÈME DE
DOMICILIATION

L’ÉQUIPE À L ’ES Mostaganem, nouveau promu en Ligue

2, risque d’accueillir en dehors de sa ville

PIED D’ŒUVRE
EN TUNISIE
En stage depuis la semaine
dernière à Hammam
Bourguiba (Tunisie), les
poulains d’Abdelkader
Amrani ont disposé mercredi
après-midi, pour leur
première rencontre de
préparation, de la modeste
formation d’Aïn Draham, sur
le score sans appel de 6 buts
à zéro, dont 5 ont été l’œuvre
des nouvelles recrues
Djaâbout et Belmokhtar, avec
un doublé chacun, et du
latéral gauche Salhi. Par
ailleurs, le coach tlemcénien
a préféré laisser au repos le
duo Gaâgaâ et Belkacemi, de
retour de blessure, le gardien
Osmani, qui vient juste de
renouveler son engagement,
de même que les
retardataires Benayada,
Belkheir, et Abid. A propos de
ce dernier, il a finalement
choisi de rester au bercail, et
ce après avoir négocié avec le
manager général Tarek Arama
une augmentation de salaire.
Enfin, concernant la dernière
recrue du mercato, il s’agira
probablement de l’avant-
centre de l’Etoile Filante de
Ouagadougou, Abdoul Rahim
Kagambega, lequel a rejoint
l’équipe hier, la piste de
l’autre candidat,Talla N’Diaye
(Tala’ea El Gaish – Egypte),
ayant finalement été
abandonnée par les
dirigeants clubistes. M. B.
USM BEL ABBÈS ses adversaires la saison prochaine après le
refus de la commission d’audit d’homologuer
le stade communal et celui de l’Office du Parc
El Khadra en Tunisie lundi Omnisports de la Wilaya (OPOW), a-t-on
appris vendredi auprès du club. En effet, la
commission d’audit des stades, dépêchée sur
L ’USMBA entamera son stage d’intersaison
lundi en Tunisie. La délégation comprend 40
personnes, dont 31 joueurs, 7 sept membres du staff
milliards. La masse salariale est très élevée: plus de
trois milliards de centimes par mois, ce qui englobe
les salaires des joueurs, plus d’une vingtaine d’em-
les lieux en fin de semaine à Mostaganem,
a formulé des réserves sur les deux stades
en question, tout en accordant un autre délai
technique et deux accompagnateurs issus de la nou- ployés du personnel administratif, des éducateurs, pour les responsables concernés afin d’entre-
velle administration, à savoir Lacarne Noredine et du staff médical qui sont près d’un cinquantaine, prendre les travaux exigés, notamment au
Lagra Bekhaled. Sur le plan technique, l’entraîneur selon les données de la saison écoulée et ce, sans niveau du stade de l’OPOW (Raed Ferradj).
Moez Bouakez estime que «deux semaines après parler des autres charges tels le transport, la restau- Cette infrastructure, fermée depuis près de
la reprise des entraînements, les joueurs répondent ration, l’hébergement, l’habillement, l’infirmerie, cinq ans, a subi d’importants travaux de réa-
bien et récupèrent tout aussi bien. Entre les nou- etc,. à honorer. ménagement, qui demeurent toutefois insuf-
veaux et les anciens il y a une bonne ambiance et Par ailleurs, on a appris que le nouveau DG compte fisants pour répondre aux nomes, selon la
ils se retrouvent bien par le travail qui est à 80% revoir l’organigramme administratif en place en commission relevant de la Ligue de football
avec ballon. Le programme que nous avons tracé se l’adaptant aux données en sa possession. Par ail- professionnel (LFP). Outre certains travaux
concrétise de jour en jour. Tout le monde est là, sauf leurs, du côté des supporters, le nouveau comité recommandés en matière de sécurité, la
Tabti Larbi, qui doit se rattraper. Au sein du groupe, présidé par Hasnaoui Okacha et qui fut rapide- pelouse en gazon naturelle, pourtant refaite
pas de blessés. Tout va bien», a-t-il dit en substance. ment agréé par les pouvoirs publics est en train de complètement, n’a pas été une totale réussite,
Au plan financier, il y a certes le régulier soutien de concrétiser les premières décisions prises lors de sa ajoute-t-on de même source. APS
Hadj Hasnaoui Okacha qui est l’un des principaux première réunion officielle, à savoir l’organisation
bailleurs de fonds, toutefois il y a lieu de noter que et la structuration des fans au sein de leurs quartiers,
les recettes globales de l’USMBA sont les plus
maigres en général, avec moins de dix milliards
indique le SG de cette nouvelle structure, qui s’est
dotée d’une page officielle sur les réseaux sociaux. Pensée
par saison, alors que ses besoins avoisinent les 50 S. Yassine En ce triste et douloureux souvenir
que fut le 8 juillet 2011, jour où nous
a quittés à jamais notre chère mère et
AS RADIEUSE grand-mère,
Finales des tournois Mme TAFILAT Hamida,
épouse Youssef Ben Addi
de proximité à Ouargla Et en souvenir de sa bonté, sa
générosité, son sourire et son affection
C ’est avec des milliers de jeunes
de Ouargla que la Radieuse,
présidée par Chafi Kada, a partagé
et les cadeaux de la part du wali
de Ouargla, Djelaoui Abdelkader,
accompagné par les anciennes
ambiance de joie et de fête, surtout
que les jeunes Ouarglis ne s’atten-
daient pas à cette visite inattendue
et un vide que nul ne pourra combler,
les familles Ben Youssef et Addi de
leur joie à travers la finale d’un vedettes du football algérien et de la Radieuse qu’ils ont chaleu- Bologhine demandent à tous ceux
grand tournoi de proximité organi- l’arbitre Hansal Mohamed, qui reusement saluée et ovationnée. qui l’ont connue d’avoir une pieuse
sé par les comités de quartiers de la ont animé un match de gala, dans Il est certain que les 80 terrains pensée à sa mémoire en implorant
capitale des Oasis. Les communes la soirée, malgré une température de sport de proximité réalisés à Dieu Le Tout-Puissant de l’accueillir
de Ouargla et Hassi Messaoud, caniculaire qui a dépassé les 53 travers la wilaya et dont bénéficie en Son vaste paradis.
ainsi que les quartiers de Aïn Beïda degrés dans la journée. Signalons toute la jeunesse, ont un aspect
«A Dieu nous appartenons et à Lui
et Bouarfa ont eu l’honneur de que cette fête du sport de proximité positif aussi bien sur le plan sportif
recevoir les coupes, les médailles s’est déroulée dans une grande que social. K. G. nous retournons».

Maradona et Kempes veulent
reprendre l’Argentine, qui rêve
de Simeone
D
iego Maradona, Mario Kempes... Deux
légendes du foot argentin postulent pour
remettre sur pied l’Albiceleste, qui a
déçu au Mondial-2018 et dont l’entraîneur,
Jorge Sampaoli, est en sursis, mais le pays
ne rêve que d’un seul nom : Diego Simeone.
Dehors ! Après l’élimination de la sélection dès
les 8es de finale de la Coupe du monde contre la
France (4-3), un sondage du journal La Nacion
a révélé la sentence : 86% des personnes
interrogées souhaitent la démission de Sam-
paoli et 87% celle de Claudio Tapia, le patron
de la Fédération (AFA). D’autres titres ont
foisonné sur le départ de l’actuel technicien,
malgré son contrat qui court jusqu’en 2022,
laissant la porte ouverte aux prétendants... et
aux fantasmes des «hinchas». Deux champions
du monde, Mario Kempes (en 1978) et Diego
Maradona (en 1986), ont déjà déclaré qu’ils
étaient intéressés par le poste. Les noms des
Argentins Mauricio Pochettino (Tottenham),
Ricardo Gareca (Pérou) et Marcelo Gallardo
(River Plate) ont également été prononcés,
tout comme celui de l’Espagnol Pep Guardiola
(Manchester City)... Mais celui que réclament
les Argentins est Simeone. Apprécié pour son
passé de joueur de sélection et son engagement
sur le terrain, le natif de Buenos Aires présente
un beau bilan à la tête de l’Atlético de Madrid,
avec qui il a gagné le championnat d’Espagne
(2014), l’Europa League (2012, 2018) et atteint
deux fois la finale de la Ligue des champions
(2014, 2016).
INDEMNISATION ÉLEVÉE
Le départ de Sampaoli semble inéluctable,
mais aucune annonce en ce sens n’a été faite.
Les médias tirent à boulets rouges sur lui. L’an-
cien entraîneur du Chili et du Séville FC, en
poste depuis juin 2017, résiste à son éviction.
Arrivé mercredi matin à Buenos Aires, il n’a
pas fait de déclaration depuis la conférence de
presse qui a suivi l’élimination face aux Bleus.
Claudio Tapia lui a fait signer en mai 2017
un contrat de cinq ans et s’il est démis de ses
fonctions cette année, l’AFA devra lui signer
un chèque de 15 à 20 millions de dollars, selon
GIANNI INFANTINO, PRÉSIDENT DE LA FIFA
«Nous sommes tous tombés amoureux
de la Russie»
Gianni Infantino
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 22
SPORTS
MONDIAL 2018
Maradona
les chiffres mentionnés par la presse locale.
Problème : en crise depuis le FifaGate, la
Fédération argentine est désargentée, après des
décennies de corruption. Pour 48% des Argen-
tins, Tapia est le principal responsable de la
mauvaise prestation de l’Albiceleste en Russie,
devant Sampaoli (36%) et les joueurs (13%),
selon le sondage de l’institut D’Alessio Irol.
En Argentine, les passionnés continuent de
regarder le Mondial en se mordant les doigts.
«Si l’Argentine avait fait le job (terminer 1re
de son groupe), c’était un boulevard jusqu’à la
finale : Danemark en huitièmes, la Russie en
quarts, l’Angleterre ou la Suède en demies»,
se lamente Enrique Salcedo, un employé de
banque de 44 ans.
NI LE MATADOR NI DIEGO
Les seuls candidats déclarés, Kempes et
Maradona, n’ont pas les faveurs des Argentins.
«Nouveau sélectionneur, nouveaux joueurs.
Messi continuera d’être important, mais on va
C omme un enfant dans un magasin de
jouets» : le président de la FIFA, Gianni
Infantino, a déclaré hier sa flamme à la Russie,
en saluant la bonne organisation du Mon-
dial-2018 de football et «les policiers souriants
sur la place Rouge». «Nous sommes tous tom-
bés amoureux de la Russie. Nous nous trouvons
ici depuis un certain temps maintenant et nous
avons découvert un pays que nous ne connais-
sions pas», a déclaré le patron de la FIFA lors
d’une réunion au Kremlin avec le président
russe Vladimir Poutine et plusieurs anciennes
gloires du football. «Lorsqu’on vient ici (...) que
l’on rencontre les gens dans la rue et que l’on
voit Moscou dans sa beauté incroyable (...), cela
montre que toutes les peurs que certains ten-
taient d’attiser avec cette Coupe du monde, non
seulement ne se sont pas réalisées, mais cela a
été l’exact opposé», a poursuivi M. Infantino,
citant en exemple les «policiers souriants sur
la place Rouge». «C’est la nouvelle image que
nous avons de la Russie. Je me sens comme un
enfant dans un magasin de jouets», a-t-il ajouté
sous le regard notamment de Lothar Matthäus,
PHOTO S D. R.
Kempes
lui donner des petites vacances. Il est néces-
saire, et le sera évidemment, c’est le meilleur
du monde», annonce Kempes, le «matador»
qui avait terminé meilleur buteur du Mondial
1978 à domicile. «Ce n’est pas facile de gérer
une sélection, car tu as tout un pays derrière.
Mais je serais disposé à prendre le comman-
dement de la sélection argentine», a déclaré
l’ancien attaquant, 63 ans. Comme entraîneur,
il n’a pas connu les mêmes succès qu’en étant
joueur. Dans les années 1990, il a entraîné en
Albanie, en Indonésie, au Venezuela et en Boli-
vie. Il est actuellement commentateur pour la
chaîne sportive américaine ESPN. De son côté,
Diego Maradona, 57 ans, est prêt à reprendre
«gratuitement» les rênes de la sélection, qu’il
a déjà dirigée de 2008 à 2010. Comme joueur,
Maradona a été champion du monde lors de la
Coupe du monde 1986, puis finaliste en 1990,
mais son bilan de sélectionneur se borne à un
quart de finale au Mondial 2010, perdu très
largement face à l’Allemagne (4-0). AFP
Marco van Basten ou encore de Diego For-
lan. Le Mondial se tient après des années de
vives tensions diplomatiques entre la Russie
et les Occidentaux. Des ONG avaient en outre
appelé à boycotter le Mondial-2018 en raison
de la situation des droits de l’homme, Amnesty
dénonçant notamment «une nouvelle vague
d’oppression». Vladimir Poutine, plus souriant
qu’à son habitude, a, de son côté, estimé qu’
«énormément de stéréotypes sur la Russie ont
volé en éclats grâce au Mondial-2018». «Les
gens ont pu voir que la Russie est un pays hos-
pitalier, amical avec ses visiteurs», a-t-il ajouté.
La Coupe du monde de football en Russie est
jusqu’à présent unanimement jugée réussie,
tant au niveau de l’organisation, de la sécurité
que des performances sportives de la sélection
russe, qui s’est qualifiée à la surprise générale
pour les quarts de finale en battant l’Espagne en
huitièmes de finale (1-1, 4-3 t.a.b.). «La Russie
est devenue un véritable pays de football. Le vi-
rus du football a contaminé le corps de chaque
citoyen russe dans tout le pays», a encore salué
M. Infantino. AFP
ALLEMAGNE
Bierhoff affirme
qu’il aurait fallu
«se passer» d’Özil
Neuf jours après l’élimination de l’Allemagne
au premier tour du Mondial, le manager général
de la sélection, Oliver Bierhoff, a affirmé pour la
première fois, hier, qu’il aurait fallu envisager
un renvoi de Mesut Özil de l’équipe nationale,
en raison de son attitude dans l’affaire des
photos avec le président turc Erdogan. Özil avait
posé en mai pour des photos en compagnie
du chef de l’Etat turc Recep Tayyip Erdogan,
alors en pleine campagne électorale. Accusé
de manquer de loyauté à l’Allemagne, le
joueur d’Arsenal, d’origine turque, a ensuite
totalement refusé de s’exprimer publiquement
sur cette affaire, qui a empoisonné l’ambiance
autour de l’équipe avant et pendant la Coupe du
monde. «Jusqu’à présent, nous n’avons jamais
contraint des joueurs de l’équipe nationale
à faire quoi que ce soit, mais nous avons au
contraire toujours cherché à les convaincre»,
a affirmé Oliver Bierhoff dans une interview
au quotidien Die Welt. «Avec Mesut, nous
n’y sommes pas arrivés. En conséquence on
aurait dû envisager de nous passer de lui
sportivement». Son équipier de la Mannschaft,
Ilkay Gündogan, avait également posé pour
ces photos, mais lui a donné une interview
pour s’expliquer avant la compétition, sans
toutefois faire état de regrets. Özil, en revanche,
a annoncé qu’il ne parlerait plus à la presse,
et l’encadrement de l’équipe d’Allemagne l’a
même autorisé à boycotter une «journée média»
où tous les joueurs pouvaient rencontrer les
journalistes. «Je crois que le fait que Mesut et
Ilkay aient fait ces photos n’a pas tellement
perturbé l’équipe, mais la polémique n’a jamais
cessé, assure Bierhoff. Avec le recul, j’essayerai
de régler ce problème de façon plus nette».
La controverse a pris d’autant plus d’ampleur
que Mesut Özil a livré une faible prestation en
Russie. Ecarté par le sélectionneur Joachim
Löw dès le deuxième match (victoire 2-1
contre la Suède), il a cependant été réintégré
pour l’ultime rencontre (défaite 2-0 contre la
Corée du Sud), au grand dam des experts et
consultants, qui voient là une erreur majeure de
Löw. AFP
Falcao et
les Cafeteros
accueillis en héros
en Colombie
Une marée jaune, bleue et rouge de milliers
de supporters a accueilli en héros le retour
au pays de Radamel Falcao et de la sélection
de Colombie, jeudi, à Bogota, 48 heures
après leur élimination en 8es de finale du
Mondial-2018. «Cet accueil dépasse toutes
nos attentes, même si nous n’avons pas pu
aller plus loin dans cette Coupe du monde.
Mais nous sommes très enthousiastes et ce
groupe de joueurs a donné jusqu’à sa dernière
goutte de sueur», s’est exclamé Falcao, à la
vue des milliers de personnes descendant
dans la rue pour souhaiter la bienvenue aux
Cafeteros. «Nous reviendrons plus forts», a
ensuite lancé à la foule l’attaquant de Monaco
d’une voix empreinte d’émotion sous les vivats
et les applaudissements des supporters. Un
convoi de véhicules a accompagné la sélection
et l’encadrement technique dans les rues de
Bogota jusqu’au stade d’El Campin, où des
milliers d’autres personnes attendaient sur
les gradins. Mardi, la Colombie a été éliminée
aux tirs au but par l’Angleterre (4-3), les deux
équipes n’ayant pas pu se départager après le
temps réglementaire et la prolongation (1-1).
AFP

Quand «Prince Harry»
rejoint Gary
H
arry Kane a réussi un triplé en
Coupe du monde, comme Gary
Lineker. Il mène le classement du
Soulier d’or avec six buts, exactement
comme Lineker en 1986. Mais emmènera-
t-il l’Angleterre en demi-finales, comme
Gary en 1990 ? «Prince Harry» est le
fiancé de l’Angleterre en cet été 2018.
Elle rêve de retrouver à son bras le dernier
carré mondial pour la première fois depuis
28 ans. Mais il faudra échapper aux tenta-
cules de la défense suédoise, aujourd’hui à
Samara. En 1990, le buteur des Trois Lions
était Gary Lineker, son doublé (sur penal-
ties) avait mis à genoux les Indomptables
du Cameroun en quarts de finale (3-2 ap).
Il avait encore marqué en demi-finales,
égalisant contre l’Allemagne, et réussi son
tir au but, mais n’avait pas empêché l’éli-
mination (1-1, 4-3 tab). Ce soir-là, Gary a
sorti son fameux aphorisme : «Le football
est un jeu simple, où 22 types courent après
un ballon, et à la fin c’est l’Allemagne qui
gagne.» Cette loi semble moins implacable
en 2018, et comme l’Angleterre se met à
gagner aux tirs au but (1-1, 4-3 t.a.b. contre
la Colombie), tous les espoirs sont permis
au pays inventeur du football. Espoirs
portés par Harry Kane. Le capitaine en est
déjà à 6 buts, le total atteint par Lineker en
1986, l’année où il avait terminé meilleur
buteur de la Coupe du monde avec un triplé
contre la Pologne (3-0) en poules, comme
Kane contre le Panama (6-1) en Russie.
«GAGNER LE TOURNOI»
L’attaquant de Tottenham, 29 buts et 30
buts ces deux dernières saisons de Premier
League, a même marqué six buts en six
tirs cadrés en Russie. A 24 ans, il peut
espérer doubler un jour son aîné et ses 10
buts en Coupe du monde (6 en 1986 et 4
en 1990). Certes, «Prince Harry» en a mar-
qué la moitié sur penalties, rejoignant le
Bulgare Hristo Stoitchkov, dernier joueur
a avoir réussi trois penalties en une Coupe
du monde, en 1994. Mais Lionel Messi,
Cristiano Ronaldo ou Luka Modric ont raté
des tirs au but en Russie, rappelant qu’il
fallait quand même «la mettre au fond».
JANNE ANDERSSON. Entraîneur de la Suède
«La Suède facile à analyser, difficile à battre»
L a Suède est «facile à analyser», mais
«difficile à battre», prévient le sélec-
tionneur, Janne Andersson, au sujet de sa
propre équipe, vendredi à la veille du quart
de finale du Mondial-2018 contre l’Angle-
terre, à Samara (15h).
«ON NOUS PREND AU SÉRIEUX»
«On dit de notre équipe qu’elle est facile
à analyser mais difficile à battre, je pense
que c’est une bonne description», a résumé
Andersson, titillé sur le style défensif de
la Suède. «Maintenant on nous prend
au sérieux, les joueurs sont très loyaux
à cette idée de jeu et ça me ravit», a-t-il
ajouté. . lons faire en attaque... Les coups de pied
IMPASSIBLE
Le coach suédois, très peu expansif sur son
banc, même quand son équipe marque, a
repoussé froidement toutes les tentatives
de faire «monter la sauce». La pression
avant de viser une première demi-finale
depuis 1994 ? «Nous avons joué beaucoup
de matches pour arriver jusqu’ici, on a
toujours fait face à la pression, toujours
El Watan - Samedi 7 juillet 2018 - 23
MONDIAL 2018
Harry Kane
Et ça, Kane sait faire. «En ce moment, j’ai
l’impression que je peux marquer chaque
fois que nous jouons, confie-t-il. Des fois,
la balle semble me venir droit dessus et
tout tourne dans mon sens». Au point de
viser la succession de Gary 32 ans après ?
«Ce serait super, mais le Soulier d’Or n’est
vraiment pas mon objectif. L’objectif, c’est
de gagner le tournoi». Lineker, modèle de
fair-play, pas même un avertissement en 16
ans de carrière, n’éprouve aucune jalousie.
Consultant influent en Angleterre, il dé-
fend toujours son lointain successeur, qu’il
présente comme ‘‘un buteur de classe’’
mondiale».
AMOUR DU MAILLOT
Harry «frappe dans n’importe quelle posi-
tion et ça me plaît», détaillait Lineker au
magazine 4-4-2. «Il me rappelle beaucoup
Alan Shearer (un autre capitaine buteur
anglais, ndlr), il a une bonne frappe, il est
bon dans les airs, totalement concentré,
et il peut être égoïste quand c’est néces-
saire». Harry et Gary partagent aussi un
grand amour pour le maillot. Kane «a une
vraie passion pour l’équipe d’Angleterre»,
selon la même procédure. Nous n’avons
rien préparé de plus ni de moins pour ce
match», répond-il. Est-ce qu’il s’imagine
champion du monde ? «Je ne perds pas
mon temps avec ça, nous avons un match
difficile demain. Ensuite, en fonction du
résultat, nous continuerons ou non.»
«PAS SI SIMPLE»
De toutes façons, «le foot n’est pas si
simple, on ne peut pas identifier un seul
facteur, il faut avoir une vue d’ensemble
pour battre une équipe comme l’Angle-
terre. Il faut bien défendre, être courageux,
avoir une idée claire de ce que nous vou-
arrêtés sont une des clefs, mais c’est la
première fois que nous rencontrons une
équipe aussi performante que nous dans
ce domaine. Cela ne se joue pas sur des
détails», explique le coach.
«LE SYMBOLE C’EST L’ÉQUIPE»
«Pour moi, le symbole c’est l’équipe», a
répondu Andersson, quand il lui a été de-
mandé comment représenter son équipe en
SPORTS
PHOTO S D. R.
explique l’entraîneur Mauricio Pochettino
au Sun. Le nouveau capitaine «aime jouer
pour son pays», ajoute le technicien qui l’a
révélé à Tottenham, comparant cet amour à
ceux de ses compatriotes argentins «Diego
Maradona et ‘‘Ossie’’ Ardiles. Osvaldo
Ardiles, champion du monde 1978, est une
légende des Spurs, où il a joué et entraîné.
Tottenham, où Lineker a aussi laissé un
grand souvenir (80 buts en 138 matchs),
boucle ainsi la comparaison entre les deux
buteurs de Sa Majesté.
La saison dernière, un savoureux petit
échange sur Twitter avait rappelé cette
passation. Un site de paris avait demandé
combien vaudrait Lineker sur le marché
des transferts 2017. Gary avait répondu:
«12,5 millions de livres, j’ai 56 ans».
Harry avait twitté à son tour que la
signature de l’ancien buteur semblait
«une bonne idée: mais je garde le N.10».
Et Lineker avait répliqué : «Tu gardes le
maillot, et moi la zone des 6 yards (des
5,50 m)». Même dans l’humour, Gary a le
dernier mot. Mais Harry peut encore deve-
nir champion du monde.
AFP
Janne Andersson
un mot ou un concept. «Nous sommes une
équipe et nous y contribuons tous, c’est
notre 45e jour ensemble, et il y a beaucoup
de joie». «Nous sommes une équipe sur
et en dehors du terrain», a complété son
capitaine, Andreas Granqvist. AFP
Mario Fernandes, le
Russe qui a dit «niet»
à la Seleção
Sélectionné avec le Brésil en 2014, Mario Fernandes jouera
samedi à Sotchi un quart de finale de Coupe du monde... pour
la Russie. Un pays où il est «devenu une autre personne», après
avoir notamment surmonté une dépression dans son pays d’ori-
gine. Le seul match de la Coupe du monde qu’il n’a pas débuté,
contre l’Uruguay, la Russie l’a perdu (3-0) et son remplaçant, Igor
Smolnikov, s’est fait balader pendant 36 minutes avant de recevoir
un carton rouge. En seulement neuf sélections, Mario Fernandes,
27 ans et une facilité technique rare dans son équipe, s’est rendu
indispensable pour la Sbornaïa. L’arrière droit a même réalisé
contre l’Espagne en 8es de finale «un des meilleurs matchs de sa
carrière», si l’on en croit le quotidien russe Sport Express. Taulier
du CSKA Moscou depuis 2012, le destin de Mario Fernandes
aurait pourtant dû s’écrire avec le Brésil. C’est avec la Seleção que
l’arrière droit, né en 1990 à Sao Caetano, dans la grande banlieue
de Sao Paulo, a débuté sa carrière internationale à l’occasion d’un
match amical remporté (4-0) en octobre 2014 face au Japon. Ce
sera l’unique sélection brésilienne de celui qui, déjà à l’époque,
avait fait des appels du pied à la Fédération russe de football (RFS),
même s’il lui faudra encore un an et demi avant de recevoir la natio-
nalité russe, en juillet 2016, et encore 18 mois supplémentaires
avant d’être appelé par le sélectionneur Stanislav Cherchesov. «La
Russie a changé sa vie. Il dit que sa décision de venir en Russie
a été la meilleure de sa vie (...), qu’il a trouvé sa place dans le
monde», affirmait la semaine dernière le frère de Mario Fernandes,
cité par les médias russes. Pour le comprendre, il faut remonter au
début de la carrière brésilienne de Mario Fernandes. En mars 2009,
quelques semaines après avoir été transféré de son club formateur
au Gremio (Porto Alegre) pour un million de dollars, le joueur de
18 ans... disparaît.
«JE BUVAIS BEAUCOUP»
Il faudra quatre jours de recherches avant que Mario Fernandes ne
soit localisé chez son oncle, à 1 000 kilomètres de Porto Allegre. Le
jeune joueur n’avait pas résisté à la pression entourant son transfert
et sera même hospitalisé un mois, soigné pour dépression. «Je
voulais seulement rentrer chez moi. Honnêtement, je n’aime pas
beaucoup parler de ce sujet mais je dirais une chose: ce n’est pas
marrant», a plus tard déclaré le joueur russe, toujours réticent à
s’exprimer devant la presse. Une mésaventure similaire lui arrivera
en septembre 2011: sélectionné pour un match amical contre l’Ar-
gentine, l’arrière droit ne se présentera jamais à l’aéroport. «Il ne se
sentait pas à l’aise pour jouer dans l’équipe nationale», justifiera
alors son agent Jorge Machado, évoquant des «problèmes person-
nels». Au CSKA, Mario Fernandes s’est imposé comme le meil-
leur arrière droit du championnat russe, mais il est surtout «devenu
une autre personne», comme il l’expliquait en octobre 2015 au site
internet Championat.com. «Au Brésil, je buvais beaucoup, passais
la nuit en boîte, loupais les entraînements. Mais en arrivant à
Moscou, j’ai appris qu’il y avait une église brésilienne. Les gens
là-bas m’ont beaucoup aidé, j’ai rapidement changé», racontait-il.
En quelques matchs de Coupe du monde, le regard des Russes sur
Mario Fernandes a aussi changé. «Si, avant le tournoi, beaucoup se
demandaient : ‘‘Pourquoi il y a besoin de le naturaliser, il ne parle
même pas russe ! ‘‘, il est peu probable que cette question ait droit
de cité aujourd’hui», notait jeudi Sport Express. AFP
QUARTS DE FINALE
LA FRANCE EN DEMI-FINALES
L a France s’est qualifiée pour les demi-finales du Mondial-2018
en battant l’Uruguay 2 à 0, grâce à des buts de Raphaël Varane
et Antoine Griezmann, hier à Nijni Novgorod, lors du premier
match des quarts de finale.
C’est la 6e fois que la France atteint ce stade de la compétition.
Tout en relevant le fait que le groupe manque d’expérience, le
sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, a tenu à signaler
que l’équipe est en progression. «On avait fait quelque chose de
grand face à l’Argentine et aujourd’hui on a encore haussé notre
niveau», a-t-il déclaré avant d’ajouter : «J’ai une bonne équipe qui
a encore une bonne marge de progression. Un manque d’expé-
rience, ça se voit par moment un petit peu, mais elle a tellement
de générosité et de qualités aussi. On est dans le dernier carré de
la Coupe du monde, je suis très fier pour mon groupe de 23 parce
que ça fait déjà pas mal de semaines qu’on est ensemble et ce n’est
pas évident parce qu’il y a six jours il y a eu un gros match et sur
le plan psychologique on était un peu sur notre nuage, et d’avoir
remis les pendules à l’heure ce soir, c’est beau». AFP
◗ PROGRAMME D’AUJOURD’HUI :
(15h) Suède - Angleterre à Samara
(19h) Russie - Croatie à Sotchi
El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 7 juillet 2018

COMMENTAIRE

Qu’avez-vous
fait de l’Algérie ?
Par Saïd Rabia

■ GÉNOCIDE RWANDAIS
Perpétuité confirmée en
appel pour deux ex-
maires jugés en France
Deux anciens bourgmestres
rwandais ont vu hier leur condam-
nation à la réclusion criminelle
à perpétuité confirmée en appel
par la justice française pour leur
participation au génocide des
Tutsi dans leur village de Kaba-
rondo, dans l’est du Rwanda, en
avril 1994. A l’issue de deux mois
d’un procès filmé pour l’histoire
devant la cour d’assises de Paris,
Octavien Ngenzi, 60 ans, et Tito
Barahira, 67 ans, ont été jugés
coupables de «crimes contre
l’humanité» et «génocide»,
pour «une pratique massive
et systématique d’exécutions
sommaires» en application d’un
«plan concerté tendant à la
destruction» du groupe ethnique
tutsi. Le verdict a été accueilli
dans un pesant silence, à peine
troublé par les sanglots discrets
de la famille des accusés. Les
deux anciens bourgmestres sont
restés stoïques, vite entourés
par leurs avocats. Ils ont cinq
jours pour former un éventuel
pourvoi en cassation. L’accusa-
tion avait désigné les accusés
comme des «artisans de la mort»
ayant «pleine autorité» dans leur
village, des rouages essentiels
du génocide dans leur commune
de Kabarondo. Une période de
sûreté des deux tiers avait en
outre été demandée pour Ngenzi,
bourgmestre en exercice en 1994
et à ce titre «responsable de
tous les morts de la commune».
Les deux hommes, qui se sont
succédé à la tête de la commune
de 1976 à 1994, ont nié jusqu’au
bout toute participation aux
tueries à Kabarondo, où le pire
EN BREF…
des massacres eut lieu le 13 avril
à l’église. Près de 2000 morts,
selon l’abbé, pilonnés au mortier,
puis découpés à la machette,
pendant près de sept heures.
■ TUNISIE
Procès pour le décès d’un
opposant torturé à mort
sous Ben Ali
Un nouveau procès a débuté mer-
credi devant un tribunal spéciali-
sé en Tunisie concernant le décès
d’un opposant islamiste torturé à
mort sous le régime du président
déchu Zine El Abidine Ben Ali, en
présence d’un seul accusé. Faysal
Baraket, étudiant de 25 ans,
membre du parti islamiste Enna-
hdha interdit sous Ben Ali, avait
été torturé et tué dans un com-
missariat de Nabeul (nord-est)
en 1991. Il avait été déclaré par les
autorités victime d’un accident de
la route avant que son corps ne
soit exhumé en 2013. Il s’agit de
la cinquième affaire jugée après
avoir été instruite par l’Instance
vérité et dignité (IVD) créée en
2014 pour solder les comptes
des dictatures. L’une concerne
un militant de gauche, les quatre
autres des sympathisants isla-
mistes, dont Rachid Chamakhi,
un autre prisonnier torturé à
mort dans le même commissariat
trois semaines plus tard. Dans le
procès ouvert à Nabeul, une tren-
taine de personnes, du policier
tortionnaire présumé à Ben Ali,
sont poursuivies, mais seul un
accusé, un policier, était présent,
a indiqué l’Organisation mondiale
contre la torture (OMCT). Il n’a pu
être entendu à défaut d’avocat.
«C’est un exploit de voir un procès
se tenir 27 ans après», a déclaré à
l’AFP le frère de la victime, Jamel
ÉDUCATION
LE 7e SALON DE L’ÉTUDIANT
Baraket. «C’est un grand soula-
gement, on a repris confiance en
la justice», a-t-il expliqué, ému,
tout en espérant que «les accusés
se présentent devant le juge» aux
prochaines audiences.
■ ÉTATS-UNIS
Obama met en garde
contre une «montée du
nationalisme»
L’ex-président américain, Barack
Obama, a mis en garde hier à
Madrid contre une «montée du
nationalisme» comme réponse
aux changements technologiques
et politiques dans le monde.
«Nous voyons une montée du
nationalisme» face à «l’extraor-
dinaire changement» que vit le
monde sur les plans technolo-
gique, économique et politique,
a déclaré Barack Obama devant
2000 personnes lors d’un som-
met dans la capitale espagnole
sur l’économie circulaire et
l’innovation technologique.
«Nous vivons une époque difficile
politiquement, socialement (...),
les gens sont très anxieux. Les
changements interviennent très
vite. Les gens se demandent s’ils
peuvent s’adapter à ces change-
ments. Les gens ont peur», a-t-il
ajouté. L’ex-président américain
a souligné dans ce contexte son
inquiétude face à la fragmenta-
tion de l’opinion publique due au
traitement divergent de l’informa-
tion selon les médias. «Si vous
regardez Fox News, vous verrez
une réalité différente que si vous
lisez le New York Times», a-t-il
dit. «Le changement climatique
n’existe pas» sur des médias
comme Fox, a-t-il notamment
affirmé. Ce phénomène «a été
exploité au niveau international
par certaines forces» politiques
qui «alimentent les préjugés»,
a-t-il dénoncé, en insistant sur la
réponse à apporter pour «édu-
quer nos jeunes» face à cela.
■ SOUDAN DU SUD
Les belligérants d’accord
pour retirer leurs forces
des «zones urbaines»
Le gouvernement et les rebelles
du Soudan du Sud, jeune pays
enfoncé dans une guerre civile
depuis 2013, ont convenu de
retirer leurs forces des «zones
urbaines», dans le cadre d’un
accord portant sur la sécurité
signé à Khartoum hier par les
deux parties. «Toutes les parties
ont convenu de retirer leurs
forces militaires dans le cadre de
l’accord de sécurité», a annoncé
le chef des services de renseigne-
ments militaires soudanais, Jamal
Omar. Il s’exprimait lors de la
cérémonie de signature au minis-
tère de la Défense à Khartoum
en présence du leader rebelle
Riek Machar, de responsables
sud-soudanais et de journalistes.
Un comité va être mis en place
pour superviser l’application de
cet accord de sécurité, a ajouté M.
Omar. Le président du Soudan du
Sud Salva Kiir et son grand rival
Riek Machar ont convenu le 27
juin d’un cessez-le-feu «per-
manent», un accord qui relance
les espoirs de paix dans ce pays
ravagé par la guerre. Cet accord a
été scellé à l’issue d’un nouveau
round de discussions à Khartoum,
alors que l’ONU avait donné aux
parties en conflit au Soudan du
Sud jusqu’à fin juin pour parvenir
à «un accord politique viable»
sous peine de sanctions.
L
e 5 Juillet 1962 n’est pas une date comme les
autres. Ceux qui lisent bien l’histoire et ceux
qui ont eu à visiter et à découvrir l’immensité de
notre pays et ses richesses doivent s’émerveiller
devant l’exploit et le miracle accomplis par les martyrs
de la guerre de Libération nationale et les vaillants révo-
lutionnaires.
Libérer un territoire de la taille de l’Algérie, l’équiva-
lent de la superficie de l’Europe de l’Ouest, n’est pas
rien. Les Algériens ont fait une grande révolution contre
le colonialisme, incontestablement le plus grand mou-
vement libérateur du XXe siècle. Il fallait de la déter-
mination, du courage, de la volonté et de l’intelligence.
Mohamed Belouizdad, Mohamed Boudiaf, Krim Belka-
cem, Mustapha Benboulaïd, Ziroud Youcef, Abane
Ramdane, Larbi Ben M’hidi, Didouche Mourad, Ami-
rouche, Si El Haouès, Ali La Pointe, Djamila Bouhired
en avaient assurément. Sinon ils n’auraient pas pu défier
la puissance coloniale qu’était la France. Aujourd’hui,
il faut leur rendre hommage, célébrer tous ceux qui ont
donné leur vie pour que l’Algérie vive. Et aussi nous
inspirer du sens de leur combat, de leur honneur, de leur
dignité et de leur courage.
C’est le sens de la célébration qui devait être donné au
5 Juillet, date anniversaire de l’indépendance du pays.
Mais hélas, les images de jeudi dernier nous renvoient
honteusement à une époque qu’aucun Algérien ne sou-
haite revoir. La plus hideuse est assurément celle qui
nous est parvenue du boulevard Ziroud Youcef, où des
responsables algériens se prosternent religieusement
devant un poster à l’effigie du président Abdelaziz Bou-
teflika. L’image est parlante, elle montre la symbolique
d’un pays figé, un pays dans une impasse structurelle
qui a manqué son rendez-vous avec l’histoire ; celle
du développement et de la construction, le rêve d’une
nation possédant pourtant des atouts que beaucoup de
peuples n’ont pas eu la chance d’avoir.
Cette année, la propagande officielle a peu évoqué la
fête de la jeunesse célébrée concomitamment avec le
jour de l’indépendance. Un signe qui ne trompe pas.
La jeunesse lui fait visiblement peur. La gérontocratie
ne veut pas d’un autre rythme pour l’Algérie. Elle veut
lui imposer le sien, pour maintenir aux commandes un
personnel qui n’a d’ambition que ses propres intérêts,
ceux de sa progéniture, nous l’avons vu, introduite dans
les rouages du pouvoir et de l’affairisme prédateurs, et
impliquée dans tous les scandales qui ont éclaboussé la
«gouvernance» de Abdelaziz Bouteflika.
C’est attristant de laisser en l’état un pays qui a marqué
en lettres d’or l’histoire du XXe siècle et de la décolo-
nisation. C’est affligeant de penser que la «continuité»,
c’est-à-dire le mortel statu quo, soit la seule voie, une
sombre perspective qu’on propose à une nation qui peut
puiser dans sa jeunesse des alternatives viables, et des
projets capables de la remettre dans le chemin d’un dé-
veloppement sain, et de la liberté.
C’est malheureusement dans ce contexte qu’intervient
le 56e anniversaire de l’indépendance. Dénoncer ce
qu’on a pu faire de l’Algérie, arrachée avec beaucoup
de sacrifices des mains du colonialisme, c’est rester un
peu fidèle à la mémoire de nos martyrs et tous ceux qui
ont combattu pour sa libération. «Si nous venons à mou-
rir, défendez nos mémoires», disait Didouche Mourad.
Alors faisons-le !

LES 14 ET 15 JUILLET À ALGER

■ Le 7e Salon du lycéen et de l’étudiant
algérien se tiendra les 14 et 15 juillet
au palais de la Culture Moufdi Zakaria
(Alger), parallèlement à la 2e édition du
Salon de la formation professionnelle,
ont annoncé hier les organisateurs de
cette manifestation. Cet événement, qui
coïncide avec l’annonce des résultats du
baccalauréat, «se veut un espace à la fois
convivial et professionnel permettant la
rencontre d’un large éventail d’acteurs de
la formation, et un public d’apprenants
toutes spécialités et niveaux confondus,
qu’ils soient à la recherche de formations
supérieures ou professionnelles, ou
simplement pour des besoins de conseils
et d’orientation», précise la même
tiendra un espace d’exposition et animera
une conférence portant sur l’orientation.
météo
source. Avec la participation d’un nombre Plusieurs écoles, instituts et centres de Aujourd’hui Demain
d’organismes exposants nationaux et formation nationaux sont attendus à ce
étrangers, publics et privés, les deux rendez-vous, ainsi que des participants 20° ALGER 19°
Salons tenus en simultané proposeront étrangers, à l’instar de Chypre, la Tunisie, 29° 29°
une multitude de formules adaptées à la Russie, la Roumanie, la Suisse, le
des besoins pointus et constitueront, Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Irlande, 21° ORAN 21°
ainsi, une occasion de découvertes pour le Canada et les Pays-Bas. Le Salon 30° 30°
les intéressés et un espace pour un large prévoit un riche programme comprenant
choix de séjours linguistiques dans des des conférences/ateliers au profit des 21° 19°
CONSTANTINE
pays tels que le Royaume-Uni, le Canada lycéens, des étudiants et des parents 38° 38°
ou les Etats-Unis. L’Association nationale d’élèves, portant sur la réussite profes-
des parents d’élèves (ANPE) sera l’invitée sionnelle et l’orientation scolaire.
d’honneur de cet événement, où elle APS
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