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INVENTAIRE DESCRIPTIF
DP.S .
v
MONUMENTS · ·CAMS
DE L'ANNAM
rAR .
H. PAllMENTIER
!RCHITECTK DIPLÔMÉ . PAR LE GOUVERNEUENT
CHEF DU SERVICE ARCHÉOLOGIQUE DE UÉCOLE FRANÇAISE D'EXTRÊME-ORIENT
TOME PREMIER
DESCRIPTION DES ~r()~U~JENTS
PARIS
IMPRIMERIE NATION ALE
MDCCCCIX
PUBLICATIONS
DE
VOLUME XI
II
MONUMENTS CAMS
DE L'ANNAM
TOME PREMIER
INVENTAIRE DESCRIPTIF
DES
MONUMENTS êAMS
DE L'ANNAM:
PAR
IL PARMENTIER
ARCHITECTE DIPLÔ1IÉ PAR LE GOUVERNEMENT
CHEF DU SERVICE ARCHÉOLOGIQUE DE L'ÉGOLE FRANÇAISE -D'EXTRÊlIE-ORIENT
TOME PREMIER
DESCRIPTION DES 1I1ONUlIIENTS
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
l\IDCCCCIX
À LA MÉMOIRE DE MON PÈRE,
,
DE L'AUTISTE SINCEUE
H. P.
INTRODUCTION.
Le présent volume est, dans l'ordre des dates, le troisième
de la série consacrée, dans les publications de l'École française
d'Extrême-Orient, à l'inventaire archéologique de l'Indochine.
Nous avons moditié pour lui le plan de ses aînés en raison des
notables divergences que présente le sujet.
La vallée inférieure du Mékhong, dont le Cambodge n'oc-
cupe aujourd'hui qu'une partie et qu'il semble avoir possédée
autrefois presque en entier, au moins jusqu'~ V~eng Chan, forme
un ensemble indépendant, bien protégé par ses frontières natu-
relles. Quoique l'empire ait fréquemment souffert d'incursions
ennemies, qu'il ait vu sa puissance décroître et son autonomie
compromise, il ne paraît pas avoir subi de conquête totale;
mais en eût-il subi, que la configuration du pays aurait assuré
la sécurité relative des régions éloignées de la capitale.
Au contraire, le Campa, étroite bande de vallées isolées et
peu profondes, enfermées entre la montagne et la mer, leur
moyen de communication le plus aisé, endura les attaques in-
cessantes des Khmers et des Annamites et fut totalement con-
quis par ces derniers après une suite ininterrompue de luttes et
de campagnes.
Les provinces du Nord, champ de bataille séculaire, furent
anéanties; population et langue même·y disparurent. Les pro-
vinces du Sud, restes d'un État abâtardi par ses revers, ont
seules conservé quelques vestiges de la race primitive, réduite,
sous le joug des vainqueurs, à une extrême misère.
Aussi la vallée du Mékhong nous offre-t-elle une série con-
sidérable d'édifices, témoignages d'un art puissant, que la
x INTRODUCTION.
craindre avec l'art cam, dont les vestiges sont fort rares, où les
types ne présentent souvent qu'un ou deux spécimens, et qui,
enfin, s'est modifié et déformé graduellement dans toute la
longue période qui va du ~Ie siècle çaka à la fin du XVIe,
voire davantage. Il était donc possible de donner plus d'im-
portance à chaque description; disons mieux: c'était une tâche
, .
necessaue.
L'art cambodgien est relativement connu: l'admirable étude
de Doudart de Lagrée, chef-d'œuvre de précision et de clarté;
les travaux tres complets de M. Delaporte; les relevés joints
à la belle série de photographies de Fournereau, el surtout
la riche collection de pièces et de moulages réunis au Troca-
déro, ont répandu en France sur cette civilisation des lumières
dont certaines périodes obscures de nos propres arts sont
dépourvues (Il.
Il n'est pas de grand édifice qui n'ait été l'objet de relevés
plus ou moins sérieux, de restitutions plus ou moins sûres.
De nouvelles monographies eussent fait, par conséquent,
double emploi avec les travaux antérieurs; l'œuvre utile consis-
tait à réunir des notes sommaires sur les innombrables con-
structions reléguées au second plan par leur moindre grandeur,
et le seul obstacle à redouter dans un ouvrage aussi succinct,
était un manque de coordination. L'auteur de l'inventaire des
monuments du Cambodge a évité cet écueil en réunissant dans
une intéressante introduction les caractères généraux des mo-
numents(2l.
Rien de pareil pour l'art cam, perdu dans le rayonnement
(1) Voyage d'exploration en Jlldo-Chine, (') L UNET DE LAJONQUlÈRE, Inventaire
Paris, 1873, t. l, p. 25 el suiv. -L. DE- descriptif des monuments du Cambodge.
LA PORTE , Voyage au Cambodge, Paris, Tomes 1 et II, ral'is, 19°2-19°7. (Publi-
1880.- L. FOURNEREAU, Les ruinesd'Ang- cations de l'Ecole française d'Extréme-
kor et Les ruines khmères, Paris, 1890' Orient. )
XII INTRODUCTION.
se réduit à presque rien quand il s'agit les Chams et leurs supers/itio1ls (Jourl/al
de l'archéologie pure. 1\1. Aymoniel', ùont tles Missions catltoliques, t. XXVIII, p. 5
les intéressantes études dans le Journal et t 0 ), comme dans plusieurs ouvrages
asiatique et dans les Excursions et Recon· écrits dans une intention différente, par
naissances ont presque révélé .l'existence exemple: De Tltil/ai au Bla , par M. NA-
de r.e peuple en voie de (lisparition, VRI. LE (Excursions et Reconnaissances,
n'a pu donner que quelques lignes à t. XlII, nO' ~9 ct 30), etc. Ces pages ne
l'examen de son art (Les Tchames et leurs fournissent qu'une documentation très
religions, Pat'is, Leroux, 1891, in-8°, mince; elles ont favorisé ou n'ont pu em-
p. 16 ct suiv.).M. Lemire, ancien rési- pêcher l'éclosion d'hypothèses étranges:
ùent de France en Annam, a consacré à M. C. PARIS (Les f'uines tJames de Tra Keou,
cette architecture une série d'articles qui, p. 287) vit, ct' d'autres, malheureuse-
malheureusement, se repètent pour la . ment, virent après lui dans ces édifices
plupart et ne portent que sur une partie exclusivement religieux, des blockhaus,
de la question, l'art cam nu Blnh Dinh sans s'inquiéter de savoir si l'on pouvait
et au QullDg Nam, accidentellement au les défendre; on y chercba aussi des con-
Quâng Dinh. Un des meilleurs, docu- , structions à signaux, sans remarquer que
menté d'une intéressante illustration, et leur ascension rut de tout temps impos-
non signalé par M. Cabaton, a été publié sible. On est allé même jusqu'à supposer,
dans le TOUl' du monde, n° du 24 dé- sur la foi de folles traditions annamites,
cembre 1894 : Aux monuments ancims que ces monuments étaient élevés dans
des Kiams; il se . complète d'un second : leur ensemble en briques crues, puis ra-
Les anciens monuments des Kiams en valés et ciselés dans toute leur hauteur et
Annam et au Tonkin, dans l'Anthropo- "cuits. ensuite dans de formidables bû-
logie, t. Ill, p. 133-136. 1\1. C. Paris, chers, sans se demander comment des
qui fut chargé d'une mission pour re- briques seulement séchées pourraient sup-
chercher les traces de la civilisation Came porter la 'charge énorme de 20 et parfois
au Tonkin et en Annam, en publia les 40 mètres de terre à cuire. Nous signalons
résultats dans un Rapport sur une missioll ici ces naïvetés une fois pour toutes, avec
archéologique en A nllam (Bulletin de géo- l'espoir d'en faire bonne justice, mais
graphie historique et descriptive, t. XII, elles nous furent si souvent répétées que
p. ~50 et suiv.) et dans divers articles nous n'espérons guère en avoir raison,
parus dans l'A nthropologie : Les ruines tant les idées fausses ont la vic résistante.
INTRODUCTION. XIII
rons le dessin, qui, s'il est exécuté par des artistes consciencieux
et dévoués, offre les mêmes garanties d'exactitude, en y ajoutant
ses propres qualités de clarté et de précision. Pour les monu-
ments, nul renseignement sérieux ne peut être fourni ici sur
leurs plans et leurs intérieurs par la photographie; quant aux
proportions des façades, elles sont faussées par la perspective,
surtout en un pays où l'abondance de la végétation rend tout
recul impossible. Nous avons dû, par suite, employer pour eux
le dessin géométral.
Quelle échelle devait être adoptée? Devait-elle être unique?
Les monuments cams, ainsi qu'on le verra dans la seconde
partie, paraissent avoir rapidement décru d'importance; il
semble que ce soit aux temps anciens qu'ils aient été le plus
parfaits d'exécution et le plus imposants de volume. Valeur
d'art, masse et ancienneté suivent une décroissance parallèle.
La dimension est donc, là plus qu'ailleurs, un facteur impor-
tant à considérer.
D'autre part, un édifice énorme est composé en général des
mêmes éléments, souvent en même nombre, qu'une construc-
tion infime, et leur écart de taille va parfois du simple au sep-
tuple. Un dessin du premier à une petite échelle, qui ramène-
rait sa représentation aux dimensions de celle du second à une
grande échelle, risquerait d'amener entre eux une confusion
absolue . .
Ces considérations nous ont fait adopter une échelle unique,
assez réduite pour que les planches restent maniables, assez
grande pour que la lecture en soit sûre: trois quarts de centi-
me, t re par me' t re.
Mais certaines planches dépassaient encore beaucoup le
tirage de nos publications; de plus; la multiplicité des figures,
hachant le ' texte en tronçons informes, eût transformé notre
XVI INTRODUCTION.
Annam, t 9°0-1908.
INVENTAIRE DESCRIPTIF
DES
y
MONUlVIENTS CAMS
DE L'ANNAM
----------------------~>~q-------------------------
CHAPITRE PREMIER.
CARACTÈRES GÉOGRAPHIQUES DU CAMPA.
COUP D'OEIL GÉNÉRAL
SUR LA RÉPARTITION DES ÉDIFICES ,CAl\IS.
Sans vouloir faire ici son histoire, qui d'ailleurs est encore loin
d'être entièrement établie et que les découvertes nouvelles mo-
difient chaque jour; il est nécessa'ire de dire en quelques mots ce
que fut le Campa, jusqu'où il s'étendit, comment il se réduisit
au cours des siècles : ainsi se tracera nettement le cadre géogra-
phique de notre étude.
Le Campa parait avoir couvert au temps de sa splendeur la plus
grande partie de l'Annam moderne.
Dès le Ille siècle de l'ère chrétienne et sans doute avant, celte
région était occupée par une population de race malayo-polyné-
sienne et de culture hindoue, les Cams; le pays est dénommé
Campa (1) par ses habitants, et est appelé par les Chinois, au cours
de ses r§ductions successi~es, ALin-yi et Tchen-tching, caractères
que les Annamites lisent L1m-Ap et Chiêm Thành.
(Il E.-M. DURAND, Notes SUl· les ChalUS , B. E . Ji. E .-0. ,. t . V,p. 38'·1 Cl .
SillY.
CARACTÈRES GÉOGRAPHIQUES DU éAMPA. 7
tandis qu'elles sont nombreuses dans la vallée de Phanrang voisine,
et, sauf le temple de Po Dam, que ses formes peuvent rapporter
au lX ou au xe siècle de l'èl'e chrétienne', aucun édifice ancien ne
C
(1) Fl~OT, B. E. F. E.-O., t. Ill, 639, note 5. - (') FINOT, ibid., t. IV, 112.
CARACTÈRES GÉOGRAPHIQUES DU CAMPA. 15
. . ('). Quelques-uns de~ termes ernployés du cirque de il!ï SO'I! (ibid., IV, 807, n. 1),
ICI diffèrent de cenx que nous avions pro- une connaissance plus sûre de cet arl
posés au début de nos travaux, dans notre nous a forcé de reconnaltre que certaines
étude intitulée : Caractéristiques de l'art de nos ancienn!!S appellations n'avaient
cham (8. E.F.E.-O., t. 1,245 et suiv. ). qu'une valeur trop approximative. La
Comme nous l'avons irH]j([ué flans IIne raison du choix délinitif est ici donnée
note de notre article SUI' Lcs monumcnts cbaque fois ~vec la définition du terme.
A!(~ .UI. _ 1. ~
11116'11110111:11.11: ".ATIOIU.LL,
18 CAHACTÉRISTlQU'ES GÉNÉRALES D'UN TEMPLE l:AM.
(1) Arrêtons une fois pour toules, ait quentes et si gênantes en ces matières, nous
sujet de la description des sculptures, les emploierons le possessif toutes les fois qu'il
Conventions qui nous régleront: nous sera possible, disant "à la droite du
Les mols "droite" ou "ganche" se rap- dieu" ou "à sa droite", et, pour les mo-
portent toujours à la figure représentée, numents, . nous nous restreindrons aux
el non au spectateur: si l'image tourne le orientations.
~os: la droite el la gauche changel"on t; s'il Nous désignerons par les mots Ir haut
~ agl1 d'un objet aulre qu'une inscription, relief" et "bas-relief" toutes figures at-
Il sera considéré comme un être qui ferait tachées à un fond, mais nous réserverons
f~ce au spectatem', Ainsi un objet à dmite le mot Ir bas-relief" à celles qui sont dé-
d un sujet sera à portée de sa main droite. formées en épaisseul', sans aUacher d'im-
Pour éviter d'ailleurs les confusions si fré- porlance àla saillie même des sculptures,
26 CARACTÉRISTIQtlES Gl~NI~nALES D'UN TEMPLE (~AM.
examinées dans cet ordre, ct tout naturellement après l'étude des
figures se placera ceBe de l'idole du temple et de son piédestal,
qu'ils soient in situ ou non. Nous dirons le piédestal ordinaire
lorsqu'il soutiendra la divinité par l'intermédiaire d'une cuve à
ablutions, plus saillante que lui; à emboîtement, dans le cas
contraire, alors même que la cuve ne serait pas indépendante. La
cuve présente d'habitude une forme carrée; une dépression de
même tracé reçoit les eaux d'ablutions landis qu'une rigole percée
dans un becsaiHant les rejette au dehors. Une mortaise centrale
reçoit le tenon qui fixe la divinité. Il arrive que de minces rigoles
taillées sur les faces de la mortaise rejettent les eaux dans un canal
central qui traverse tout le piédestal. Nous nommerons alors la
cuve ou le piédestal, à écoulement central. Enfin nous ne
signalerons pour la cuve ou le piédestal que les formes différentes
du carré.
Souvent ces édifices offrent des parties inscrites ou des graffiti.
Inscriptions et stèles seront décrites en ce point, en caractères
plus fins, et les indications principales que nous aurons pu réunir
seront mentionnées dans l'ordre suivant: nature, matière et dimen-
sions de la pièce ou mieux de la partie inscrite, - lieu où elle sc
trouve ou lieu où elle a été transportée, -- répartition et nombre
de sorte qu'un bas-relief peut ~tre ainsi J'oreille, -- collier rigide et collier souple,
pIns saillant qu'un haut relief. Le mot - ceinture rigide, qui forme corselet
~ronde bOSSh s'appliquera aux sculp- entre les seins, - ceinture molle , qui
tUl'es détachées; ~idoles~ à celles qui accompagne le sarong ou le sampot,-
furent préparées pour ~tre reçues par bracelets de bras, près des aisselles,-
une cuve à ablutions, ou que nous sau- d'avant-bras, aux poignets, - et brace-
rons, ponr toute cause, avoir été sculp- lets de chevilles. Nous ne considérerons
tées pOUl' ~tre l'objet d'un culte. pas le cordon brahmanique comme un
Enfin, pour abréger la description dé- bijou, bien qu'il soit souvent richement
taillée des figures, nous mentionnerons traité.
parfois la parure en bloc sous la forme Nous désignons par ~ assis à l'indienne"
~ tous les bijoux'" ou nous n'indiquerons la pose aux jambes cl'oisées; ~à la java-
que ceux qui font défaut. La série com- naise" , les pieds unis, mais une jambe
piète, rarement réuuie sur la m~me sta- vcrticale et une couchée; ~à l'euro-
tue, consiste en boucles ou boutons . péennc" , les jambcs comme pend3ntcs.
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES D'UN TEMPLE {~AM. 27
des lignes, langue et nature du texte: prose ou vers, - renseigne-
ments principaux qu'il fournit: nom du roi auteur ou régnant, date
de l'inscription ou dates extrêmes qu'elle contient, sens général.
Enfin nous terminerons par les détails accessoires relevés au
coms de l'étude sur le mobilier du temple, objets du culte, etc.,
qui auraient pu y être trouvés, et les traditions l'ecueillies à
son sujet. .
CHAPITRE III.
DU CAP BA KÊ AU CAP PADARAN (1).
Groupe de Phô Hài : tOUI' principale; petit sancluaire; tour Nord; inscriptions: -
Traces d'une briquetm'ie came à Trlnh Tù'O'ng. - Citadelle de Sông Lüy. - Pagode
de Thu ~n Dông. - Kut de Pô Panl"aUil Ka mal'. - Vestiges voisins du huy~n Cam
de Phanri. -BamuÏl de T~Ly. -Sculptures de Thanh Hiêu. - BaU/un de Pô Nraup.-
Groupe de Pô Dam: tour Sud-Ouest; tour Sud-Est; tour Sud; tour centrale; tours
Nord; légendes. - Bamun de Pô Nagar Tawait; de Pô KabraJ:!; de J?ô Nagar Taha
Cak; kut de Pô Pan.
La base est d'un type spécial qui rappelle la corniche sans son
cavet. EHè est sans appliques, bien que l'étage paraisse en montrer.
La corniche est du type ft cavet, sans pièces d'accent et sans amor-
tissement d'angle.
sur une hauteur boisée. Bien· qu'il soit très ruiné, il est complet.
L'orientation en est N. E.-S. O.
Le monument (pl. V) se composait de cinq salles placées en T
et réunies sur une terrasse; eUe a trois gradins sous la barre du T,
deux sous son trait vertical. Une enceinte générale ouverte à l'E.
et au N. enferme le tout. Les deux premières salles étaient à jour et
supportées 'par de lourdes colonnes; les trois autres, barre du T, sont
trois pavillons de maçonnerie légère, à minces cloisons de briques
moins épaisses que l'ancienne brique èame et jointoyées d'un
grossier mortier de chaux. Les murs encastraient dans les angles
les poteaux qui sont l'âme même de la construction, car les murs,
simple"s remplissages, ne portent rien. Ces poteaux soutiennent par
des charpentes d'un caractère spécial des toitures en tuiles anna-
mites qui ont remplacé l'ancienne tuile èame, et les solins qui en
recouvrent les arêtes sont traités de même à la chinoise; seul le
pavillon central a conservé ses étag&'s et sa décoration de cornes et
d'épis en bois qui rappellent le système spécial des pièces d'accent.
Les saHes sont entourées par des vérandahs propres qu'unissent
des chéneaux communs, et l'on peut circuler à couvert de l'une
à l'autre; des portes ouvrent les salles dans les parois E.; une enfi-
lade de quatre autres qui se font face dans les parois S. et N.
unissent 1'ensemble. Celles de l'E. ont un encadrement sculpté où
se contournent des malcara serpentiformes qui se rapprochent
du dragon annamite. Des trois pavillons, celui du S. a été complète-
ment détruit par un incendie; il semble n'avoir jamais contenu
de statues Iii dekut et parait ainsi avoir brûlé du vivant même de
la reine dont il devait recevoir l'image funéraire.
Le pavillon central abrite la statue du roi divinisé; celui du N.,
celle d'une de ses femmes.
Roi et reine sont figurés en buste devant une dalle en forme de
kut, les mains à plat sur la place des cuisses, dont un décor à vo-
lutes indique seul la masse réduite. Le roi a les yeux en amande, les
moustaches relevées, la barbiche ondulée. Sa tête est coiffée d'une
40 DU CAP BA KÊ AU CAP PADARAN.
La reine a les yeux bridés (fig. 4); les seins forts, un peu tom-
bants, se touchent. La tête aux traits lourds porte le diadème des
reines (voir Trésor des 1'ois chams; B.E.F.E.-O., t. V, p. 44, fig. 27
et '28). Le vêtement €st un maillot collant dont l'échancrure est
visible au cou; cependant il dessine les seins et leurs pointes comme
si la figure était nue. Les oreilles sont percées de trous pour rece-
voir des bijoux mobiles et les avant-bras montrent des bracelets.
Le piédestal de ces statues est réduit à un simple stylobate orné,
sans cuve à ablutions ni rigole d' écoulement. Deux kut ornés les
accompagnent. Derrière le pavillon du roi est un tombeau d'enfant.
HUY~:N DE PHANRI. 41
Deux bathuk se voient encore dans le pavillon central; l'un est en
forme de fleur, l'autre est muni d'une rigole. Près de l'entrée à
gauche, se trouve un lapoU'.
(1) Le panraun enterré là est mienx nn prêtre baçai{1 qne ses talents hOl'S
connu sous le nom épithète de Pô Pan- ligne fil'ent choisi l' par lm roi ponr lui
rami Baçail}. C'était, parait-il:. en effet servir de "panrauùn.
BHfUN DE TÔ LY.
ils sont maintenus par un léger creux et un fort tenon. L'un d'eux,
qui occupe la 'place assignée à celui de la première fenime dans les
sépultures royales du Binh Thuàn, est curieux par ce fait qu'il pos-
sède comme des trous dfl boucles d'oreilles et qu'il est coiffé d'unc
sorte ' de .petit diadème analogue à ceux des reines.
Dans la même région, quoique un peu plus loin, se trouvent les
singuliers kut de Pô Panrauri Kamar, qui ont fait l'objet d'une note
spéciale. A 1 kilomètre du village de Tinh My déjà éloigné lui-
même de 3 à lJ kilomètres nu hUy~1J èam de Phanri, au S. de
la route mandarine et bordés par elle, se voient les trois murs
rectangulaires d'une construction donnée comme la maison de
la sœ~r de Pô Klauri Gahul, roi dont les derniers descendants
habitent ce village de Tinh My. Celle construction dut être
couverte par une toiture légère et semble avoir été traitée entière-
ment à l'annamite,
Enfin le chemin dirigé vers l'E. qui sort du village de LÔng
Dœo'ng, rive du Sông Lfiy opposée à la route mandarine, traverse,
au bout d'un ou deux kilomètres, un lal'ge terrain rempli de bl'iques
cames qui sont certainement les vestiges informes d'un groupe
d'édifices très important.
BA~IUN DE TÔ d.
(1) Pô Klami Gahul serait gendre de royale, après 1627' Ce fuL, parait-il, le
Pô Klauù 1\10,1.1 Nai et son successeur; gl'and canalisa leur de Pham'i, comme Pô
il régnerait (lime, d'après la Chronique Klauù Garai de Phanrang.
,
SCULPTURES DE TIIANII HIÊU.
Dans la vérandah" centrale, en àrrière, un petit espace est en-
fermé entre quatre balustres et quatre traverses. Cesei'ait la tombe
d'un fils du roi mort en bas .1ge. En arrière dans le voisinage, un
f.
Fig. G. - TÔ Li'.
Statue d'une des femmes du roi Pü KlauÏl Gahul; hauteur, socle compris, 1 mètre.
SCULPTURES DE TIL\NlIlIl~U.
1 x.~
Fig. 7. - Thanh Hieu.
Statue du roi Pô Nit; hauteur, piédestal compris, 1 lU. 60.
(1) Les Cams donnent de celle anoma- nam; il n'est, par suite, pas d'origine
li~ d'orientation l'explication suivante: divine, et sa tombe est alors orientée au
~o Nraup aurait reçn, le premier des rois N. comme celle des particuliers, non à
tams, son investilure des empereurs d'An- l'E. comme l'est un temple.
[,8 DU CAP BA KÊ AU CAP PADAIlAN.
continue la paroi intérieure de l'édifice. Tout cet ouvrage est
exécuté dans la grosse brique came habituelle, liée par un
mortier de chaux peu apparent. Aux quatre angles intérieur~
s'élèvent des poteaux qui soutenaierit la toiture de chaume ou de
tuiles.
Le bam1l1i abritait l'image du roi Pô Nraup et les kut de divers
membres de sa famille. Pô Nraup est, d'après là Chronique, le
frère de Pô Romë, à qui il aurait succédé, régnant seulement de
1651 à IG5~ A.D.
Fig- 8. - Pü Nraup.
Statue du roi.
son giron, un autre buste plus petit, mais dont la tête est identique:
c'est, disent les èams, la représentation de son fils. Toute la pièce
est, à ce détail près, semblable à la statue de Thu~n :SÔng. "Le
décor du maillot, de la ceinture et de la gaine de~ jambes est à
rosaces quadrilobées. Les oreilles portent des pendants à écailles
et sont stylisées. La tiare présente une sorte d'aigrette ciselée sur
la face antérieure. La petite figure, dans les parties traitées, n'est
que l'exacte réduction de la grande, à la réserve de la barbiche et
de l'aigrette, qui font défaut.
L'ensemble des deux personnages est posé sur un piédestal dissy-
métrique dont la face supérieure, ornée en dessous de rinceaux
d'une forme assez heureuse, est creusée en dessus d'une rigole
rectangulaire concentrique à la statue mais non au piédestal; les
eaux étaient rejetées à l'extérieur par un bec d'écoulement. Sur le
devant de cette dalle, enh'e la statue et la rigole, est un trou des-
tiné à recevoir la bougie allumée que la coutume came, au moins
actuelle, place devant la divinité au cours du sacrifice.
L'image du roi est accompagnée de trois kut. Un seul, à l'E.,
est un kilt à figure, qui rappelle un peu ceux de Po Panrami
Kamar et passe pour celui de la mère de Po Nraup. Ici les bras
ont également disparu, les seins sont confondus avec le décor. Le
seul détail de costume visible, avec un bonnet cylindrique un peu
rentré, est le bord supérieur du maillot et la ceinture; ces derniers
portent le décor habitueL Derrière la statue principale, deux
ou trois galets sont fichés en terre. Un autre kut très grossier se
voit à l'extérieur abrité sous un petit bamwi qui parait fait en
partie des débris du grand. Ce serait celui de la femme bani du
roi tandis que ledenxième kut intérieur serait celui de sa femme
kaphir.
Le bam1l1i possède encore un curieux bat/utk orné d'un double
fang de feuilles de lotus opposées autour d'une bague de perles. lln
petit crochet de pierre, traversé d'un canal vertical, semble fait pour
tenir la bougie rituelle.
ANNur. - J. "4
IMP1\UU;an: !C4TI)l'Il'.r..
50 DU CAP BA KÊ AU CAP PADARAN.
~\
GROUPE DE PO DAM. 51
connu et dont la valeur religieuse a disparu. Peut-être le groupe S.
est-il postérieur à la tour centrale; son rejet hors de l'axe trouve
alors une explication toute naturelle dans la 'saillie de roches qui
rétrécit la terl'asse en ce point. .
Il est peu probable qu'il ait existé d'autres constructions, et le
monument doit être complet. Deux tours en avant s'ouvrent au S.,
une autre derrière à l'E. Toutes trois, petites et très simples,
forment le premier groupe. Le second contient le "a Zan principal
plus orné, réduction des tours de Hoà Lai; deux au tres édifices en
arrière paraissent avoir été fort simples. Nous désignons ces divers
bâtiments par tour S. E., S. O., S., centrale, N. E. etN. O., dans
l'ordre de l'énumération précédente.
- ..
GROUPE DEPÜ DAM. 55
Les parois semblent légèrement penchées en surplomb et les
pil~stres au nombre de trois s'évasent en hliut comme ceux de Hoà
Lai; celui du milieu beaucoup plus large sert de fond à la fausse
porte. Ils sont décorés d'un large champ orné, et les entrepilastres
d'un cadre sculpté.
Les fausses portes (fig. 10) élevées sur lé bahut commun sont à
. simple corps. Deux pilastres, ornés sur leur face extérieure, enfer-
ment un champ nu; leur base est garnie de deux demi-appliques
à section brutale; elle semble fort simple et par suite différente de
la corniche correspondante, réduction de la corniche principale; la
Tours Nord. - Les deux derniers édifices (pl. VI), tout petits,
sont dérasés à fleur de terre; ils étaient ouverts au S. La tour N. E.
renfermait, parait-il, un petit linga de grès gris bleuté qui gît au-
jourd'hui à cÔlé; il faisait corps .avec sa cuve et comme d'habitude
le bec est à la gauche du filet vertical.
La tour N. O. contient un galet qui correspond fort bien au trou
rond percé dans une cuvette à ablutions ordinaire qui gît là; cette
pierre a pu être façonnée en forme de linga,. mais la différence des
matières entre la cuve et ce bloc, la forme légèrement aplatie de
ce dernier, feraient supposer plutôt une curiosité naturelle pour
laquelle on aurait retaillé une ancienne cuve.
(1) Le P. Durand, qui, sur noIre de- détenteurs du trésor des .rois cams ·( cf.
mande, a recherché si ces sauvages de R. E. F. E.-O., t. V, p. 7)' a reconnu
~Lahh n'étaient pas ceux de "Lavaù" , qu'il n'en était rien.
58 DU CAP BA KÊ AU CAP PADARAN.
d'établir une relation entI'e cet amas de pierres et deux autres qui
se trouvent sur la route à mi-chemin entre Phanri et Tri Tinh,
route de Hoc Trom; ces derniers sont, parait-il, de ces lano'h
yali signalés par M. Cabaton (Nouvelles recherches sur les Chams,
p. 21). Tout à côté de ces tasse voie?t deux puits creusés, l'un
par les Kaphir, l'autre par les Bani, ce qui tendrait à faire croire
que cette route aujourd'hui à peu près . abandonnée était autre-
fois un lieu de grand passage.
BHIUN DE PÔ KABRAl.l.
Nandin agenouillé avait été utilisé par les Cams comme canarvar.
La statue en grès bleu a 0 m. 30 de large, 0 m. 70 de haut;
le NandinagenouiHé en gl'anit roux aurait, complet, environ
o m. 30 sur 0 m, 60. [Pour Po Pan, cf. CABATON, Nouvelles re-
cherches sur les Chams, p. 110, et pour Po Nagal~ Taba Cak (J),
ibid., p. 1 6. ]
CHAPITRE IV.
DU CAP PADARAN AU CAP VARELLA (1).
S1. NINH THU~N ('). - Groupe de Pô Romë : tour principale; édifice Sud; décoration,
peintures et sculptures; traditions et date; inscriptions. - Vestiges d'une tour au
tr\lm de Hoà Trinh. - Stèle de Glai Klami Ano'k et vestiges d'nn monument. -
Roche inscrite de B-a Né ou Baliiu Tablal).. - Vestiges près du tertre de Pandarang.
- Yaù Kur. - Pô Nagar de MÔng B-u,c. - Pô Sag. - Glai Lamau. - B-a Trâng ou Yan
Tikug. - Résidence de Phanrang.- Vestiges d'un groupe cam à Phanrang.-Groupe
de Pô Klauù Garai : tour centrale; sculptures; salle; tOUI' Est; édifice Sud; mur
de soutènement et tourelles d'angle; mobilier; date et traditions; roches inscrites. -
Statue trouvée à la gare de Phan rang. - Pierre de Thûy Tri~u. - Roche inscrite de
Thanh Hièu. - Groupe de Hoà Lai: les trois kalan; tour centrale; tour Sud; tour
Nord. - Débris-cams dans la plai~e de Hoà Lai. - Vestiges d'un monument au village
de Lu>o'ng Tri. - Stèle du mont Co,k YaIL
SIl. KHANH HoÀ. - Vestiges à Ba Ngoi. - PM Vinh. - Inscription de Phu Vinh dite de
Vb C<).nh. - Vestiges de Ch!.>, M6,i. - Groupe de PÔ Nagar à Nha Trang; tour pt'in-
cipale; tour Sud; édicule Sud-Est; tour Nord-Ouest; tour Ouest; édifice Su,I-Ouest;
salle d'entrée; édifice Nord-Est et abri Sud-Ouest; grande salle; escalier et tour d'en-
trée; sculptures; dales et traditions; inscriptions. - Vestiges divers.
la. droite
. un poignard ' la gauche un t rI'd ent; 1es mallls
. .mtermc~ 1
La tour semble s'êtl'e élevée sur les restes d'un édifice plus
ancien sans doute, construit par les Cambodgiens, à l'une des nom-
breuses époques où ils furent momentanément les maîtres du pays.
Cette origine étrangère se reconnaît dans la facture des lions,
dans le dessin de la stèle inusité au èampa et fréquent au Cam-
bodge (1), enfin dans le tracé des fenêtres de l'édifice Sud, forme
également inconnue au èampa et fréquente au Cambodge.
Inscriptions. - Ce groupe contient plusieurs inscriptions. Les piédroits
de la porte d'entrée portent, celui de gauche b 1 lignes dont 3 seulement
sont intactes; l'autre 15 lignes également en mauvais état. L'interprétation
~n, est par suite à peu près impossible. Une autre inscription en 5 lignes
Inegales est gravée sur la poitrine de la reine extérieure: elle donne son nom,
l~ reine Suèi~, et révèle qu'eUe ne s'est pas brt'tlée avec son mari. L'une et
lautre sont en èam (E.-M. DURAND, loc. cil. p. 601 et suiv.).
~nfin rien n'est reconnaissable sur la stèle ca~rée signalée plus haut.
C'est une masse de granit blanc rosé (fig. 15) qui se trouve d;lfis
les rizières à 2 kilomètres à peu près au N. du tr,!m de Hoà Trinh et
à 200 ou 300 mètt'es à l'E. de la route dans un terrain dépendant du
village annamite de Van Làm, canton de Nghia-Lôp, huy~n d'An
PhU'o,c.
Cette roche de 6 mètres environ de hauteur sur une douzaine
de mètres de longueur est fort mince; une fissure la divise de haut
en bas en deux parties presque égales.
TERTRE DE PANDARANG. 73
La face E. du fragment S. porte deux inscriptions superposées. Celle du bas
est la plus ancienne. Elle se développe sur une hauteur de 3 mètres par 17
lignes de 3 m. 75 de long en grands caractères de 0 m. 075 avec interlignes
de 0 Ill. 07. En èam. Donation du roi Jaya Harivarman au dieu Jaya Hari-
liÎlgeçvara. Dates: 1067-1°92 ç. (11ft5-1170 A. D.).
po S.qI.
GL .\ I LAMAU.
RÉSIDENCE DE PIIANRANG.
Tour centrale. - La tour centrale est du type réduit (pl. XI, XII,
et XIII, fig. 17 et 18). Elle est fort bien conservée et donne par suite
des indications précieuses sur les éditicespills vieux et plus inté-
ressants, mais aussi plus maltraités. La sculpture y est fort mé-
diocre, si l'on excepte l'idole et Je tympan principal.
Elle présente comme particularités: sa haute terrasse, l'étroi-
tesse de sesfausses portes, la simplification générale de ses formes,
en particulier aux appliques et aux amortissements d'angle.
La salle intérieure est un rectangle dans le sens E.-O. Il n'existe
aucune trace de plafond, mais un dais sans doute ancien abrite la
di:inité.; des ~ichesà luminaire en forme de demi-pyramides éclai'
~'alen.t celle-Cl, u~ beau mulchalinga encore en place. La porte
mtérleure a des pIédroits de pierre inscrits. Le vestibule couvert
par une voûte en berceau se resscrre deI'l'ière la baic extérieure,
qu'enferment également cl es ple . 'drOI'ts d e pIerre
. ' . Son sO1,
mscrIts.
GROUPE DE pO KLAUN GAI1AI. \1"
o.)
Il.
8t. DU CAP PADARAN AU CAP VARELLA.
inférieur d'une marche à celui de la salle, est relevé d'une autre
sur la terrasse qui précède le sanctuaire. On y voit un Nandin de
grès tourné vers la divinité.
Le soubassement généml, qui par son prolongement en avant
forme la terrasse, est constithé par un grand corps de moulures
du profil à doucine opposées symétriquement, et arrêtées près des
angles saillants et rentrants par des dés verticaux. Un contre-mur
a élé ajouté au N., pour épauler sans doute un déversement. est n
négligé dans nos dessins. Un escalier de quelques marches fort
raides semble avoir été coupé brutalement dans cette terrasse;
cet endroit est très ruiné.
Des cinq pilastres ceux des angles sont plus saillants; ils sont
nus. Le profil de base est du type à doucine réduit. II se décol'e
d'appliques fort saillantes à simple corps et couronnées d'une sorte
de pyramide curviligne achevée en section horizontale.
La corniche est du type à doucine complet. La doucine est
ornée dans la partie correspondante aux pilastres de palmettes
disposées symétriquement autour d'un motif centraL La frise à
guirlandes pendantes est remplacée par deux grandes faces nues
inégales. Les pièces d'accent d'angle extérieur se rapprochent fie
la forme malwm par leur contour. La dalle est pleine, un serpent la
tête en bas dessine la nervure centrale. Celles des angles intérieurs
sont des figures d'apsaras.
Le bahut n'existe que sur le pilastre d'arigle; il est fait de deuX
doucines opposées garnies des mêmes palmettes. Dans l'intervalle, 1
un plan vertical s'y substitue, uni à la grande face par un quart de.
rond. Cinqap~liques occupent le retrait que laisse ce bahut. !
1
,1
1
": 1
"" '
,
i
'1 (Il Les nanclin ne sont plus en place, leUl's tl'aces aux angles et le monument
; s ont été réunis tous les quatre, après voisin. Pô llomë, ne lais,e aucun douLe
eUr ChuLe }wès de la Lour. Mais on voit SUI' leur place réelle.
88 DU CAP PADARAN AU CAP VARELLA.
Les tympans des fausses portes et fausses niches ont un motif
analogue sous des dimensions différentes. C'est une représen-
tation de roi barbu, les mains jointes, assis à l'indienne sur un
petit piédestal. La tête est coiffée d'une tiare ovoïde légèrement
recourbée en avant et bordée de perles; il est muni dn cordon
brahmanique, a des boucles d'ol'eille et des bracelets de perles
aux bras.
Les pièces d'accent intérieures sont de cur'ieuses figures d'Ap-
SU1'as. Les mains jointes sur la poitrine peuvent tenir un bouton
de lotus. La tiare pointue se recourbe en avant.
Mais la figure la plus remarquable est celle qui orne le tympan
de l'entrée; Çiva est debout sur un petit socle mouluré, les jambes
ployées, surtout la gauche. La tête penchée à droite a l'œil frontal.
Les six bras sont relevés autour du corps; la paire supérieure est
unie au-dessus de la tête. Les mains ont les index joints, allongés
l'un contre l'autre et passant à travers un disque évidé que tien-
draient les pouces (1).
Les bras moyens tiennent: le dl'oit, un couteau, le gauche,
une ou plusieurs tasses; les bras inférieurs: le droit, un trident,
le gauche, un bouton de lotus à longue tige. La tête est coiffée
d'une tial'e conique qui revient en avant et montre six ou sept rangs
de décor. Le sampot a trois pans, deux postérieurs ,un antérieur,
le tou\: richement brodé. Le dieu porte le cordon brahmanique et
la série complète des bijoux moins la ceinture et les colliers. Sur le
cou de pied un rang de perles parait avoir décoré la patte de cuir
d'une sandale. Ce n'est pas en effet le bord d'une pantoufle car les
doigts du pied sont dessinés séparément (2).
L'idole est un beau mul.haliit{fa dans un état de conservation
(1) Ce mouvement sommairement indi-
porte avaient été détachés pour être
qué pourrait être interprété autrement à envoyés à l'Exposition de 1889; ail a
lu rigueur, et on pourrait admettre que renoncé ensuite à cette idée devant
ce ~ont les deux pouces appuyés du hout les protestations des Cams, et ils furen~
qUi forment le disque postérieur.
rescellés. On voit encore aujourd'huI
(') Cette statue et les piliers de la
les traces de cette opération.
GROUPE DE PO KLAUN GARAI. 89
parfaite. Sur. le lii/ga de grandes dimensions se détachent la tête et
le cou du dieu. La figure a les traits fins, une légère moustache, la
barbe pointue, les yeux un peu relevés vers les tempes. Elle
est coiffée d'une tiare cylindrique à diadème circulaire un peu
plus large au centre et omé de fleurs à quatre pétales. Ce dia-
dème ne comporte pas de frontal, une indication très nette de
cheveux le remplace ici. Le haut de la poitrine offre un gorgerin
décoré de même. Les oreilles aux lobes très distendus ont des pen-
deloques en forme d' œuf pointu.
Le piédestal est orné de ·deux doucines qui s'opposent autour
d'un rang de perles. La cuve beaucoup plus épaisse que d'habitude
est du type ordinaire.
les pilastres d'angle plus saillants. Ils posent sur une simple
plinthe continue. La corniche est semblable à cene du corps prin-
cipal et a presque plus d'importance. Il n'existait que quatre pièces
d'accent à la base des deux pignons. Le bahut se décore d'une ligne
de dents de scie retournée sur l'extrados, le long des pignons. La
voûte est en ogive incurvée en son centre et les pignons nus sont
inclinés en surplomb. Un léger ressaut les indique sur la voûte; ils
s'y décorent de feuilles rampantes en terre cuite fichées dans leur
extrados, tandis que deux grandes cornes de pierre venaient ter-
miner la ligne de faite à leur sommet.
La porte a trois corps, le corps intermédiaire est très mince;
ils sont identiques, montrent plinthe et imposte et supportent
trois frontons. Le dernier se perd dans la corniche, les deux
premiers sont décorés de feuilles rampantes, et sans doute d'an-
téfixes, le premier est recreusé, mais n'enferme pas de tympan
de pierre.
Les fenêtres et fausses fenêtres sont plus petites et à deux corps
seulement. EUes sont traitées de même. Le premier fronton S'OI'llC
de feuilles rampantes de terre cuite et d'antéfixes de pierre; il
encadr'e un tympan de pierre analogue à ceux des fausses portes
et des fausses niches de la tour. Le seul détail qui différencie la
fausse baie, c'est que la base rcprend en pat·tie,. mais légèl'ement.
modifiée, entre les piédroits.
Tour Sud (pl. XVI, XVII, XVIII, et fig. 20). - Ce ludan, resté
presque entièrement en épannelage, semble contemporain de la
tour centrale. Les parties hautes, heureusement achevées, corn ~
piètent les renseignements fournis par l'édifice précédent. Ses
caractéristiques sont les mêmes, sauf pour le décor de figures aux
fausses portes.
La salle présente trois grandes niches à parois obliques, cou-
vertes de berceaux à encorbellement, qui partent d'un niveau supé-
rieur à l'amorce de la voÜte au vestibule.
La voÜte fort allongée n'est pas d'une seule venue et présente
une retraite vers le milieu de sa hauteur. Entre les départs des
voûtes du vestibule et des niches se voient aux faces E. ct O. deux
groupes de trous symétriques, traces vraisemblables d'un plafond.
Les niches à luminaire paraissent manquer.
Les pilastres sont plus rapprochés qu'à la tour centrale et les
entrepilastres plus étroits; la fausse porte est plus large, pas assez
ce~endant pour que les appliques des pilastres du milieu ne soient
pOlllt entières, tandis qu'eUes sont coupées à la tour centrale.
Les appliques diffèrent légèrement de celles de la tour précé-
dente; la partie supérieure du corps postérieur s'élève davantage
et se sépare du reste par un COI'pS de moulures. ,
10ft DU CAP PADARAN AU CAP VARELLA.
Les fausses portes, à part la suppression des figures, seraient
semblables, si elles étaient moins larges et si la même préoccupation
ne s'y lisait de présenter des appliques entières, au lieu des demi-
appliques harharement coupées de la tour centrale. Les espaces
entre les pilastres ùu corps antérieur sont ici occupés par une
~"." ..
imita~ion d.e ~ant~ux surmontés d'un vase. Elles offrent une parti-
cularIté qUI temOlgne d'un souci de la construction rare dans l'art
cam et fréquent à Java. Leur masse supérieure était alléaée
'h 0
p~r ~ne me e, invisible sans doute, couverte d'une voû te à pente
algue.
Le décor du premier étage a complètement disparu avecla chute
'"
de ses parements . Le d eUXIeme .
ctage offre cinq pilastres, bi1 se
GROUPE DE . HOÀ LAI. 105
très réduite, appliques au devant des pilastres, corniche réduite
qui paraît montrer des apsaras analogues à celles des fausses pOl'les
de la tour centrale. Au centre se voient des fausses niches à double
corps avec cadre en avant; elles se couronnent au corps antérieur
d'un fronton ondulé terminé à son tour par un cadre; les deux
cadres contiennent des figures assises.
Le troisième étage répète les mêmes dispositions; mais une tête
de monstre, substituée au cadre supérieur de la fausse niche, sert
d'origine aux rinceaux.
Sur les axes, chaque fronton se terminant par un cadre et ce
cadre se plaçant devant celui de la fausse niche de l'étage suivant,
il en résulte une dégradatiOn successive qui semble s'enfermer
dans un contour d'ensemble ogival.
Le vestibule se détache de l'édifice par un arrière-corps
considérable. Il est décoré latéralement de pilastres, d'appliques
aussi importantes que celles de la tour et de fausses portes.
Il semble qu'un étage et une fausse niche aient existé au-dessus.
Tour Nord. -- La Tour N. (pl. XIX et fig. 21) présente les mêmes
dispositions que la tour centrale, et les éléments caractéristiques
de l'une se retrouvent dans l'autre, mais traités d'une manière bien
plus maladroite. La raison en est douteuse, soit qu'un certain
temps se ftH écoulé entre ces deux constructions. soit que la main-
d'œuvre ait été différente.
La tour est plus grande en plan et ses proportions en hauteur
ont été fort allongées. Au lieu que la paroi s'enferme, de la grande
face du soubassement général à celle de la corniche, dans un rec-
tangle horizontal, c'est ici un carré qui l'inscrit.
La salle contient des niches analogues à celle de la tour S. mais
moins profondes. Il existe une niche à luminaire au fond de
chaque grande niche et une supplémentaire dans l'écoinçon de la
paroi Nord.
Les murs du couloir, près de l'entrée, semblent montrer les
106 DU CAP PADARAN AU CAP VARELLA.
traces d'un encastrement de piédroits de pierre, quoique nos
fouilles n'en aient révélé aucun fragment.
Fig- 22. - Po
.
Na""ar
U
de Nha TraD""{J'
TOllr 11I"Îneipale, 1" etarre, face S.
cet édifice n'a fait npparaitl'e aucun débris de Lenon, aucune trace
nette du cl'eUx. profond qui l'aurait l'eçu (1). - _ -
- Les fausses pOl'tes sont traitées d'une façon toute spéciale. Elles
Tour Nord-Ouest. - Cette tom (pl. XXV et fig. 26) diffè .. e com-
plètement du type ordinaire. EUe tient du /,alan classique par son
plan, de l'édifice Sud par sa couverture; mais eHe se diffé .. encie
du premier par la présence des décors qui remplacent les fausses
portes et du second par l'orientation transversale de l'étage. Le
bâtiment est profilé dans le système à doucine. .
La salle présente un plan barlong dans le sens N.-S.; des diffé-
rences dans l'épaisseur des murs augmentent encore cet allonge-
ment à l'extérieur. Elle est couverte par une voûte qui, normale
~our Un sanctuaire ordinaire, n'est nullement en rapport avec la
SIlhouette d'un étage à l'extél'ieur. Celle-ci est terminée par une
122 DU CAP PADARAN AU CAP VARELLA.
cheminée dans laquelle s'oune le même système d'évents qu'à la
grande tour; les deux canaux, en croix, débouchent sur les axes
au-dessus de la grande facc de la cOl'Oiche supérieure. La s'aIle
s'ouvt'e directement sous un porche étroit par un cncadrement de
bois qui paraît une restauration came. L'idole a disparu; son pié-
destal subsiste.
Salle d'entrée. - Elle dut être élevée à une date très posté-
l'ieure, car, placée devant la tour principale, elle en masquait
l'entrée. D'ailleurs, le tiers supérieur du grand escalier a été dé-
moli pour la recevoir et un soutènement grossier, monté sur le
reste, est venu maintenir les terres en avant de son propre mur
antérieur. EUe était allongée du N. au S., sans doute entièrement
à jour et couverte en tuiles. L'étroitesse des murs de fondation
n'autorise aucune hypothèse de vo11te. Nous présumons que la rai-
deur de l'escalier l'a fait abandonner, peut-être par superstition à
lu suite de quelque accident; un nouvel abri, analogùe à la salle
à piliers décrite plus Join, serait alors devenu nécessaire. Il est
possible que deux ou trois grosses pierres sur le versant oriental
12û DU CAP PADARAN AU CAP VARELLA.
elles n'étaient pas orientées à l'E., mais plutôt au S. E.; c'est tout
ce qu'elles peuvent nous apprendre. Brûlé en 696 ç. (774A.' D.),
il fut réédifié sans doute en bois à la place de la tour S. en 706 ç.
(7 84 A.D.). La tour N. O. et l'édicule S. sont de 735 ç. (813
A.D.), la grande tour de 739 ç. (817 A. D.), la tour O. sans
doute du milieu du IXe siècle de notre ère; la statue de la tour cen-
trale est probablement de 887 ç. (965 A. D.); la petite statue
voisine date du règne de Jaya Indravarman 1er , elle est donc con-
temporaine de la précédente. La tour S. paraît avoir été recon-
stl'uite à la place du sanctuaire de 7 06 ç. en 1065 ç. (1143 A. D.).
Enfin il y a lieu de supposer que l'édifice S. O. est le sanctuaire
de Bhagavatï Matrlingeçvarï, élevé en 117 8 ç. (1256 A. D.)
[cf. mon article, loc. cit., p. 49. et suiv., et B. E. F. E.-O., t. VI,
p. 297 et suiv. J.
Une curieuse légende a cours en pays annamite sur la déesse
du lieu. Nous renvoyons à ce sujet au même article, p. 5 1.
Inscriptions. -- Devant les· tours principales, sous un hangar annamite
que nous avons démoli, et non loin peut-être de sa place ancienne, se dressait
~~e _belle stèle, qui ru t enlevée, il Y a fort longtemps, et qui est aujour-
",hUI ent ' d
,ree ans 1es collections . '
de l'Ecole.
Dautres inscl'iptions sont gravées sur les diveI's édifices. Elles ont été pOUl'
I
oa plupa 't d"
'. r l eu . ,
lees pal' Bel'gaigne et M. Aymonier (1). Les inscriptions sans k-ri'tes
1nl et~ transcrites el tl'Uduites pal' Bergaigne elpuhliées apl'ès sa mort pal'
es SOlDs de M. Barth (2).
(1) B
Cam - ERGAIGNE, L'ancien royaul/lc de inscriptions tchames, ibid., t. XVlI, 18~ 1.
pa, Journal asiatique ,8'
t 888, A -s, 1' XI , , (') Notices et extmits des lIIanWlcrrts,
, YIIONIER, Premiere étude SUI' lcs t. XXII (1893).
11l)(!11 __ 1.
VESTIGES DlVEllS.
M. Aymonier (1) signale une stèle brisée en trois fragments sur une
colline, près du village de Phong Thanh, entre Nha Trang et
Ninh Hoà. Le village interrogé a répondu à M. Finot que cette
pierre avait été enlevée vers .1887 par un mandarin.. et. transpor--
tée sur un bateau. Nous n'avons pu depuis en retrouver aucune
trace; ,
Enfin un fragment de piédestal sculpté nous a été .signalé au
marché de Ninh Hoà par le P. Durand, et il y aurait quelques
traces de ruines cames dans les vallées voisines. Nous n'avons pu
encore recueillir de données précises à ce sujet.
(1) AnIO:'iIER, Notes sm' l'Annam: Khaith lIoti, Exc. et Rcconn., t. XI, n· 26, l" 'l5.
CHAPITRE V.
DU CAP VAREU.. A À LA POINTE SAHOI (I I.
S I. PHU YÊN.
I},{ iliA.
PIIU'O'C T!NIT.
présumer que, comme elles, celle-ci était orientée vers l'E. et que
sa porte principale domillait à peu de distance la pente abrupte
du rivage.
LONG lIuell.
~I) Celte sculpture porte au dos l'indi- Nho'n, l'autre aurait été envoyé Il Hanoï
~hon suivante: "N°, un chiffre indis- où il nous a été impossible d'en trou-
hnct_ Hanoï, résident. ~ C'est sans doute ver aucune trace. Peut-être l'expédition
Un des deux tympans de IJ.l'nr, Th;~lIh est-elle restée Il l'éLat de projet. Pc 111-
dont {lade M. Lemire (voir ci-(]essolls, être est-cc la pièce C (Ill musée Guimet.
p. 153); l'un d'eux serait l'esté à Qui (Cf. chap. x.)
1ltlJ DU CAP VARELLA À LA POI NTE SAHOI.
ces édifices et il est sûr que des morceaux de décor ont été empor-
tés de ces tours à Qui NhO'n. Il y a donc tout lieu de croire que
telle est bien l'origine de ces sculptures. La preuve n'en est cepen-
dant pas assez certaine pour que nous nous croyions en droit de
les décrire au chapitre de ces tours.
G. On intéressant bas-relief à deux rangées de femmes à genoux
a été rapporté des Tours d'argent: il y est décrit.
H, 1 sont deux fragments sans grand intérêt; ils n'ont pas été
classés; l'un est une figure d'angle, l'autre un fragment de tympan
ou de métope.
J, K, L. Trois fragments de piédestal circulaire qui proviennent
des fouilles (t 90 1) des ruines de HU'ng Th~nh ont été trans-
portés à la Hésidence en t 90 t ou 1902. (Voir ci-dessous, p. t 5:2.)
M. Ullefigure d'un type analogue à A, mais à mi-corps seule-
ment, est entrée par nos soins à la Résidence en 1902; ene gisait
abandonnée au bord de la lagune; elle a sans doute la même ori-
gine (DU'o'ng Long). -
N. Dans le même jardin a été déposée, par les soins du P. Du-
rand et de M. Saint-Chaffray, alors résident à Qui Nho'n (1906),
une curieuse divinité extraite des ruines de Xuiin My. (Voir p. 156.)
De plus, à cette heure, si nos instructions ont été suivies, un
certain nombre de pièces intéressantes provenant, comme l'alfirme.
unc citation de M. Lemirc, des tours de HU'ng T1wnh ont été dé-
posées au même lieu (1).
O. Groupe de danseuses; fragment de frise. Elles portent bra-
celets aux poignets et aux chevilles et, comme d'ordinaire, ont le
sampot ~ascuIin .à p~n. recourbé au lieu du sarong plutôt féminin.
Leur cOlfl~rc ~st mdlstmcte, milt,c ou haut chignon.
P. Motif d angle rcntrant tIe soubassement; ne pourrait Huère
'a nnU 1 mement un lapsus, car il n'y des Kiams, Tour du monde, n° du 25 dé-
e p ace pOUt' une telle disposition cembre t 894, p. 408, col. 1.
1511 DU CAP VARELLA À LA POINTE SAHOJ.
Il ne reste rien des po J'tes d'entrée (1).
Un certain nombre de sculptures qui semblent provenir de ces
tours, frises et soubassements, sont réunies dans le jardin de la
Ilésidence de Qui Nho'n; ce sont les pièces 0 à Z, a, cet d de notre
étude sur ce dép6t. La plupart, comme nous l'avons indiqué en
ce point, doivent ~tre rapportées à la tour N. ancienne, mais le
fait n'est pas assez évident pour que nous pensions devoir les
décrire dans le présent chapitre.
Sur cette route, non loin des tours de HU'ng Th~nh, se trouve une
trentaine de longues daBes de granit, de ft à 5 nlètres de longueur,
non classées. Ces pierres, dont un certain nombre fut employé
pour former le pont voisin, il Y a quelques années, sont. données
par les Annamites comme des pièces cames. La tradition voudrait
qu'elles aient été apportées en ce point pour servir à l'érection
d'un édifice, projet que des guerres auraient fait abandonner.
Il est plus probable qu'eHes ont retrouvé à cette heure leUl'
ancienne destination. Cette tradition nous a été rapportée par
M. de Blainville qui, en qualité de chancelier de résidence à
Qui Nho'll, dirigea l'exécution du pont.
QUAN TINII.
SO'N TRI~U.
XUÂN MY.
Statue. - Une statue intéressante a été extl'aite du sol pal' les soins
du P. Salomez, sur les indications du P. Durand, et transportée
à la Résidence de Qui Nho'n où nous l'avons inventoriée sous la
lettre N. C'est une petite déesse assise à l'indienne devant un chevet
tet'miné en accolade. La divinité a les deux mains fermées posées
. sur les genoux; la droite tient un objet en forme de c6ne curvi-
ligne; la gauche un objet spiralique, une conque (?). L'animal figuré
sur le socle est un oiseau éployé, dont la t~te de cMé porte une
aigrette. La figure est souriante; les oreilles sont stylisées, les seins
forts et rapprochés. Le ventre montre les plis de la maternité; le
tOl'se est nu, car le nombril est apparent. Le costume se compose
donc uniquement d'un sarong rayé. Il est indiqué si maladroite-
ment qu'il passe sur la jambe droite comme un sac qui l'enfermerait.
Son décol' consisle en bandes min~es et nues, alternant avec des
bandes plus larges ornées de losanges. Il n'y a pas de pan central;
mais on voit en ce point un décor différent. La coiffure paraH com-
posée des cheveux seuls montés en fOl'me de 1nulmta; ils constituent
même fJ'oulal et décor en ailes del'l'ière les oreilles. Il v avait sans ~
(1) LEMIRE, Aux nnciciis mOlllllncnl.ç dc.ç I\ïmns', TOllr .lu mondp., n° du 9.5 dé-
cemlJl'c 189~. p. ~1{1, col. 1.
GROUPE DES TOURS D'ARGENT. 157
doute trois étages de chignon séparés par des rangs de perles; les
deux supérieurs manquent.
Outre les rangs de perles de la chevelure et un autre à sa base,
on voit encore comme bijoux : un grand collier plat à deux rangs
qui selTe le cou et vient en pointe entre les seins; des boucles an-
nulaires dans le plan du lobe; des bracelets de bras en perles à
plaque simple, d'autres de même, sans plaque aux avant-bras.
IMJ'I:HlnIlE ffArlO!ULI:.
1G2 DU CAP VAHELLA i\ LA POiNTE SAHOI.
faces superposées; les trois premières couvertes de sculptures, la
dernière formant fond à un rang de feuilles rampantes en terre
cuite fichées dans t'extrados. Au-dessus le deuxième corps se ter-
minaÏl par un grand fronton richement orné. Son décor sc retourne
à droite et à gauche en volutes et vient portel' un fleuron à l'inté-
rieur du tympan en U renversé qu'eUes encadrent. Au centre de
ce nu se voit une petite niche également décorée.
(1) L Emla: , Au,,/;, I/Ilciells 1Il0l/lll/IClltS des mll/, l}jlllt, Ex. et nec. , 1. XIV. n' 39.
KÙIIIIS, ToUl' du monde, ~5 décem- p. 214.
bre 18\J4, p. 410; Les Tours I,iames dit (') Les Ruilles !dtlllereS, pl. 10 6.
GROUPE DES TOURS D'ARGENT. 165
de 1 m. 50 de hauteur dans sa dimension actuelle et 0 m. 60
d'épaisseUl'; elle montre des traces de peinture, rouge aux chairs,
noire pour les étoffes et les bijoux.
Une applique en ogive qui présente un double plan sur la face
postérieure forme chevet. Le dé offre une base et une comiche
légèt'ement dissymétriques du t)'pe à cavet; l'ogive est en amande
et décorée seulement d'un filet.
La figUl'e est assise à l'indienne sur un coussin de lotus; la t~te
imberbe porte un œil vertical au milieu du front. Cette statue avait
dix bras; la paire de bras antéro-inférieure reposait sur les cuisses;
la main droite seule s'est conservée, elle est posée à plat, la gauche
disparue tenait sans doute un attribut. Les autres bras ont beaucoup
souffert; tous ceux du côté droit de la divinité manquent; le bras
gauche postéro-supérieur élève dans la paume une écuelle hémi-
Sphérique; le suivant parait avoir tenu une arme allongée; les
autres attributs sont brisés.
Le décor du costume et des bijoux est extr~mement délicat. Le
mû/cllta conique élève sur un fin rang de perles et de décors cinq
bandes d'ornements; il devait en exister au moins dix. Le sampot
a deux épaisseurs, chacune terminée en bas par une fine bande de
broderies; une autre bande analogue ornait la pièce près des
hanches. Il est retenu à la taille par une large ceinture lisse, à
perles et doubles pendeloques. Les oreilles portent un gros bouton
dans le lobe distendu; il est sculpté en forme de fine t~te de lion
aux crocs saillants, aux sourcils cornus. Des perles forment un
collier au cou; une ceinture sur le torse est enrichie d'une plaque
à quadrilobes pointus qui remonte sous les pectoraux. La poitrine
est traversée du cordon brahmanique, serpent dont la tMe se
r~lèv~ vers le menton. La figure possède un bracelet de plus que
dordlnaire; placé au coude, il porte comme celui du bras une
ilaque qui forme fleuron au-dessus et au-dessous; celui de l'avant-
ras est seulement orné de perles.
Outre cette belle statue, différentes pièces intéressantes ont été
166 DU CAP VARELLA À LA POINTE SAHOI.
trouvées en ce point et transportées soit à la Résidence de Qui
Nho'n, soit en France.
C'est d'abord la pierre à double rang de figul'es qu'on voit à la
Résidence de Qui Nho'n (Lemire, Exc. et Rec., t. XIV, n° 32,
p. 214). Lettre G de notre étude de ce dépÔt.
Ce bas-relief est à deux registres. Le premier sous un dais con-
tinu, décoré de losanges, est soutenu par un pilastre carré; il
montre une suite de trois figures de femmes agenouillées, les jambes
de biais, la poitrine de face, portant une jupe plissée; toutes trois
sont munies de boucles d'oreilles, ont les cheveux relevés de côté
en un lourd chignon en volute, et portent des bracelets; une qua-
trième figure est indiquée par les pieds. Le second présente des
figures agenouillées qui paraissent également féminines et qui ont
des positions un peu différentes. Une bande de décors sépare ces
deux registres.
Un autre bloc non décrit (Lemire, art. cité du Toul' du Monde,
p. 410) aurait été porté au même endroit.
Près des tours furent trouvéesd'auh'es sculptures : rr des sta-
tuettes de bronze, un Ganeça à tête d'éléphant, une déesse UOla,
femme de Siva, du plus pur type aryen, un Brahma à cinq têtes
et à dix bras, quatre têtes regardent les l)oints cardinaux et la
cinquième domine les quatre autres. Ce Brahma en bl'onze vert
est de la plus haute antiquité eL pourrait remonte!' au IVe siècle."
M. Lemire ignore ce qu'est devenue cette statue - non de Bralllllâ ,
mais de Çiva - vendue avec le reste de sa collection.
, A. , ,
DEPOT DE SCULPTURES A IHNII D!NII.
UfrIlUII:IIU "-'TIONU.&;.
178 DU CAP VABELLA À LA POINTE SAIIOI.
bague de décor, élargie sur le dessus autour d'une rosace, percée
elle-même d'un trou qui traverse la pierre de part en part. Les
faces verticales des extrémités pl'ésentent un tenon qui leur per-
mettait de s'assembler avec d'autres sculptures malheureusement
disparues.
48. Partie d'applique remployée dans un monument postérielll'
et qui semble, d'après une des faces non sculptées, avoir servi pri-
mitivement de plinthe. Sur le fronton de l'applique est figuré le
haut d'une tour (~ame : on y voit un étage complet: fausse niche à
trois plans et amortissements d'angle, entre la corniche supérieure
de cet étage et la corniche de l'étage inférieur; au-dessous le haut
d'un amortissement et d'une fausse niche; au-dessus le couronne-
ment qui parait sur la corniche une pyramide courbe à très large
base : la pièce est par malheur coupée en ce point; 0 m. 35
sur 0 m. 35.
Ces tours, ·appelées pal' les Français Tours d'ivoire, et par les
Annamites Du'o'ng Long, dépendent du village de Vân Tu'o'ng,
canton de My Thu~n, phu de An Nho'n.
Ce groupe de trois sanctuaires s'élève sur une légère éminence
qui domine les rizières environnantes; il tourne le dos à une col-
line de faible hauteur dont il n'est écarté que de quelques cen-
taines de mètres. Ouvert à l'E. avec une déviation vers le S. de
3 degrés et demi, il semble en relation d'orientation avec la tour
de Thù Thii)il édifiée en plaine de l'autre cÔté de la rivièœ de
An Nho'n.
. Les Tours d'ivoire paraissent avoir fait partie d'un ensemble
Important (pl. XLII) dont certains vestiges sont fort visibles. Le
plan général aurait comporté un vaste espace presque cané dont
elles eussent occupé le centre; il est précédé d'un autre rectangle
qui s'y accole par le côté long, moindre d'ailleurs que le côté du
18û DU CA P VARELLA À LA POINT E SAHOJ.
carré. Ces diverses pat,ties sont indiquées par des traces de mur
très distinctes.
En outre des tO\ll'S, l'enceinte pt'incipale semble avoir contenll
un édifice en longueur au S. dont il ne reste qu'un amas de briques.
Peut-être y eut-il aussi deux ou trois petites constructions en
arrière des tours; mais le sol fuL tant remué dans cette partie que
toute affirmation para~trait imprudenle . . Une salle à piliers du
1l' ..'
type de celle de BÔng Ou'O'ng paraît avoir uni les deux enceintes.
Elle n'est plus reconnaissable qu'aux emplacements fouillés pal'
les chercheurs de briques. Dans cette enceinte au S., se voient les
traces d'un ' nouveau bâtiment long dont il ne reste que des dé-
combres. Nous y avons trouvé une figure d'angle t,'ansportée en-
suite sous le vestibule de la toUl' Sud.
Enfin, en avant de cette enceinte antérieure, il est possible que
les mouvemenls de terrain figllrent quelque ancienne tCl'ras se ,
tanrlis qu'un puits profond, près de la peli te pagode voisine, p0 11l'-
TOURS DU'O'NG LONG. 187
Tour Sud (pl. XLIII, XLV, XLVI et XLVII). -La tour S. est, des
h'ois, celle qui se trouve dans le meillem' état, bien que 1'011 puisse
crailldre à href délai la chute de l'encadrément de la porte inté-
rieure; elle conserve uue fausse porte presque entière, celle du
Nord.
L'intérieur présente les mêmes niches à double plan qui montent
fort haut, jusqu'à une retraite où elles s'arrêtent. Celle-ci passait
au-dessus de l'ogive de la porte; elle était sans doute destinée
à porter un plafond. La voûte du couloil' illtél'ieur a la section d'une
carène renversée.
Les parements SOIlI. traités comme à la tour celltrale, mais sans
pilastres ni entrcpilastres. Lacol'lliche en pierre est du type à
doucine légèrement modiJié. Entre les deux doucines habituelles
ellc offre un rang de perles tI'ès décoratif. L'épannelage d'une
frise à guirlandes pendantes est ici traité comme une simplë frise
de deux faces enfermant une ligne de petits trous dans la brique.
Cette disposition, qui produit heaucoup d'effet, rraI'aît ~tre ana-
logue aux rangées de petits balustres des édifices anciens de Mi
Tauns DU'O'NG LONG. l!H
(1) Nous avons fnit réunir en tas Lous plus voisine du poinL où ils ont été
les fragments disséminés cl, nprès un trouvés: un ou deux seulement à cause
examen qui a porté SUI' près d'un milli(·,· de leur' trop grand poids ont dÎl êlre
de morceaux, nous avons fail (Iéposcl' laissés en place. .
tous CCliX qui présentaient une partie (2) Les tOllrs killlllCS (Z,l ml/ft li il/ft, br.
sculptée dans le vestibule de la tour la (~L Heconll ., 1. XIV, n° il 2, p. 210.
TOURS DU'O'NG LONG. 197
pour le couronnement de celles qui nous occupent, si l'on osait la
leur rapporte l'; elle paraîtrait alol's toute nallll'elIe, el l'on connaît
assez la confusion des souvenirs annamites pour qu'une telle trans-
position n'ait rien d'~xtraordinaire. Les tOUl'S auraient été achevées
par une boule el une flèche dorées. Cette tel'minaison impossible à
HU'ng ThQ.nh (voir notre étude sur ces tours) est tout indiquée ici
et compléterait encore leur ressemblance a vec les priislÏl du Cam-
bodge que finissaient des aiguilles, si l'on en croit certaines tradi-
tions d'Angkor recueillies llar M. Foul'llereau (Il, ou des triçüla ai-
gus, comme en montrent les nombreuses représentations de temples
dans les bas-reliefs anciens du Bayon et comme en mentionne une
des inscriptions model'lles d'Angkor (1693 A. D.) (2).
Nous finirons la description de ces monuments par quatre re-
marquables lions debout, restes des fausses portes des tours cen-
lrale et S., où deux sont encore en place et forment cariatides à
l'arrière-corps de la fausse pOI'te N.; on les a transportés après leur
chute aux angles du groupe des tl'ois tours, pour orner peut-être
une terrasse génél'ale.
Les plus intéressants sont ceux des angles N. O. et S. E. Ce der-
nier est dans l'ensemble le mieux conservé. Il piétine un double
serpent qui se redresse devant lui en un petit nii{Ja à trois têtes;
ses deux corps sont extrêmement ornés. Le lion porte un sampot
très décoré à pan ordinaire; il a UII grand collier ou mieux une
broderie à tl'ois rangs de pendeloques, traduction possible des
mèches d'une crinière; aux saignées des membres antérieurs,
des bracelets de perles à trois rangs de pendeloques jouent peul-
être le même rôle; d'autres aux poignets n'en ont qu'un rang; enfin,
ses genoux sont ornés sur le devant d'une rosace. Denière lui,
Une double queue se retourne en rinceaux traités plutôt en corps
de serpents.
Celui du N. O. est dressé sur une sorte de décor à double courbe,
)11Ih- A3.
d--
<Il nulle/in de géogr. hist. et descl·., probablement du XVI'. Cf. PELLIOT, DeuX
1 H96, p. t 96 et suiv. Ce pOI'lulan seraitdll itillémires de Chille en II/de li la Jill d"
xv' sièele, suivant Dumoutiel'; il est plus vII/' siècle, n.E.F.E.-O., IV,P·199. Jl • lJ •
CITADELLE DE CAllAN. 201
cipale, bien que la route dût être N.-S., est assez dans )e génie
cam, puisque avant toute question de défense, l'orientation exacte
de l'enceinte est obligatoire (1). L'intérieur de la citadelle est occupé
aujourd'hui par des rizières d'où se dégagent les traces d'une chaus-
sée; elle semble joindre le milieu de la face E. à un tertre centrall'ec-
tangulaii'e; là s'élève une tOUl', la Tour de cuivre qui fera l'objet d'une
étude spéciale. Le travail des l'izièl'es a l'endu cette chaussée tl'ès
,." ,.
... ".
Fig. 38. -- Partie de la carte d'Annam ail 1/750. 000' correspondant à la fig. 37'
(Il Tradition recueillie pm' M. Ch. Le- ToUl' (ln monde, n° (lu 25 décemhre 189ft,
mil"l~, AU,1' anciens l/101/1/llle/lls des Kirtlils. p.ftI2, col. 2.
20~ DU CAP VAfiELLA À LA POINTE SAIIOI.
à l'occasion.· La notice y signale, en outre des restes de la tour,
Ctdes vestiges de palais, mais tout à fait ruinés 11 . Peu ùe temps snns
doute après ou avant l'établissement de ce portulan, elle serait
tombée au pouvoir des Annamites (t t.71 A. n.). Défendue paI' les
Tay So'n qui y apportèrent de l'artillerie, eUe fut reprise par
Gialong à la fin du xvm siècle de notre èl'e; il l'abandonna alors el
C
.
Les pilastres sont nus, celui du milieu plus large. Ceux des
angles, plus saillants, sont en partie faits de pierre, par assises
carrées incrustées dans l'angle et maintenues par des tenons de
même nature. C'est un grès violet qui perd malheureusement à l'air
sa couleur admil'able pour prendre en peu de temps une patine
gl'ise. Chacune des faces de la partie en pierre est déeorée de
handes verticales de volutes d'un type -très spécial enfermées entre
206 DU CAP VAHELLA A LA POINTE SAlIOl.
deux sél'ies de trois bandes de décor, Fait curieux, il n'a été nulle-
mellt tenu compte de la difl'érence de matière dans Je décor, et
celui-ci est mi-partie l'ouge ct mi-partie violet.
La basc, du type à doucine simplifiée, est Cil pieI'l'c. Ce pat'ement
cst cramponné à la construction de briques comme le soubassement.
Les appliques étaient aussi en pierre; il ne reste plus que le fron-
ton de l'une d'elles à la face O. Elle est en ogive et montre, SUl'
tl'ois ('egistres superposés, de petites ogives quadl'jJlées réparties de
bas en haut, trois, trois et une, interprétation naïve d'un couron-
nement de tour. Ce morceau est semblable à la pièce u8 du dépôt
de Binh Dinh, d'une lecture plus facile, Cette del'llière peut
d'ailleurs fort bien provenir d'ici.
La corniche est faite aussi entièrement de pierre aux quatre
angles, sans souci de l'incohérence des matières, dans le décor. La
grande face est traitée en grès. Les pièces d'accent, aux angles
extérieurs, sont décoratives; aux angles intérieurs, elles sont sculp-
tées en t~tes de makara, mais sur la face bien visible seulement;
l'autre est nue.
Le bahut est continu et sert de base aux fausses niches comllle
aux amol'lissements; formé de deux doucines opposées, il soutien t un
corps de moulures simples et non un terrasson en doucine renversée.
Les amortissements d'angles sont admirablement conservés; ils
élèvent au-dessus du bahut une dizaine d'étages; chawn est com-
posé d'une double moulUl'e qui supporte une grande face, Une
applique décore chaque étage Slll' chaque côté, des pièces d'accent
décoratives mUllies de leurs renforts se détachent également de
chaque angle.
Les fausses portes sont très ruinées, leur double corps porte
trois niches étagées. On peut reconllaÎtre, dans le champ central
du corps inférieur, la trace d'une olJ'ive de grès qui est salis doute
Je sommet d'une applique. Les tl'ois frontons superposés out Jù
comporte!' rles tympans de pierre; les tympans Supél'ielll's existent
en quelques points, mais ils sont nus ou la sculpture en est devenue
.. 'l'HAp.
VESTIGES DE TUÂr 207
:'iJl;\N TILI.p.
Cette tOllr, appelée par les Annamites Thôc LÔc ~ tOUl' cambod-
gienne", et pal' les Français ~ Tour d'or", est sur le territoire des
villarres de PhIl Thànhet de Ch,\u Tành, canton de Xuân Y~-n
huyen de Phù Cill (pL L, LTIJ, et fig. llo).
Elle s'élève sllr une colline nivelée qui pl'ésente deux {{radins
artificiels. Il semble qu'il ait existé un mur sur chacun de ces gra-
dins et un emmarchement dans l'axe de l'édifice. Celni-ci paraît
avoir été constitué uniquement par un htlan entouré d'nne ou deuX
enceintes. 11 dut êtJ'e dn type ordinaire complet, cal' il ne reste
rien du vestibule, et l'ollve/'ture de la baie d'entrée est si basse
i
(1) Cette deseription est ' faite sur les P. Durand a bien voulu nous conll Oull -
renseignements et les clichés que le quer.
TOUR D'Olt 215
~.50
. ."
.
~- -- I.sa - -- _1_ 50-:1
Fil{. (II. - Plui Hu,o,c.
Plan tle la grotte. ~:ch elle : 15 millimètres par mètre.
pons de bois.
nUDDIL\ DE Mi. TlL~NH.
(1) E. NAVELLE, De Thillai au Bla, Exr. NIER, P,'emi/>,.e étude . ..• J. A., janvirl'-
et.Rer., t. XIII, n° 9.9, p. 1'.5; AnlO- févl'icl' 18~J1, JI. 5H.
CHAPITRE VI.
DE LA POINTE SAHOI · AU CAP TOUHANE (l'.
SI. QuÂNr; NGÀI. - Digue de Câll J}li. - Vestiges à ChI Truug, Van Trll'<vng Tây, An
Ninh, Van Bting, B~ D~ .•- Statue de An J}~tÏ. - Ruines de Chlinh L~; inscription. -
Vestiges à An H~i, Nui Ong, PhU ThQ. - Restes de la citadelle de Cl! Luy. - Cita-
delle et stèle de CMu Sa. - Vestiges à Phwo'c wm et An My, PM Hoà, Khrtnh
Vttn, Diên Phwô'c, Long Giang. - Vestiges et statues à J}5ng PluIc. - Vestiges à
Gino Thûy, Tiên J}ào, Phti LQc, Tri Hloh, CÙ Lao RAy. - Vestiges li Bên Van et
Long Hlnh.
S Il. QUANG Nul. - Vestiges et sculptures à PM Ninh. - Vestiges à Trung Dàn. -
Vestiges et sculptures à Tru'o'ng An. - Vestiges à Tân An" Khânh ThQ Tay. -
Vestiges, Buddha et inscription à Khânh Th/.! J}ong. - Ruines de PM Hll'ng. -
Groupe de Khu'o'ng My: tour Sud; tOUl' centrale; tour No:d; sculptures diverses;
inscription. - Vestiges à Tân LQp An So'n. - Vestiges à ThQ So'n. - Tours de
Chiêo Dimg; tOUl' Sud; tour centrale; tolU' Nord; sculptures diverses; inscription.
- Vestiges à L~c So'n J}Ông, Xuân My, Phu>o'c Thành, Tuân Du'o'ng, Xuân Thoi.
- Groupe de D5ng Dn'O'ng; inscription. - Vestiges à Xuân So'n, TAn Th:~nh. 1I0à
Chi, Xuân Phti Nam, Xuân PM J}ông. - Vestiges et lilign inscrit à Hà Lnm. -
Groupe de Mi So'n. - Vestiges à Tinh Yên. - Graffiti et sculptures à Th~nh My. -
Carrières et inscriptions li An Thinh. - Sculptures li Thu B5n. - Tour de Chim
So'n. - Citadelle et vestiges à Trit Ki~u. - Vestiges à Phu Thu~n. · - Vestiges et
roche inscrite li Di~m So'n, Hon Cuc. - Stèle de Bitn Ltinh. - Sculptures à la
Résidence de Fairo,' - Vestiges et stèle li L~c Thàllh. - Sancluairede BrlOg An.
- Vestiges à Hoà Duang. - Tympan de Thi Hô. - Tour de Qua Giâng. - Vestiges
et stèle à Bô Mung. - Montagnes de marbre. - Vestiges et scnlptures il Phônrr L~.
- Sculptul'es du Jardin de Tour31ne. - SClllptUl'CS déposées 11 la Banque de l'Indo-
chine i. TOUl'ane. - Vestiges divers non reconnus.
S I. QUA.NG NGAJ.
l •
DIGUE DE CAU DA.
STATUE À AN D~I.
est une figure de fe-mme dansant entre deux oies qm élèvent vers
elle des fleurs de lotus; la main gauche est sur la hanche; la droite
présentée-par la paume unit le pouce au dernier doigt. Elle porte
le sampot des danseuses. Elle a une haute coiffure avec, à la base,
diadème à feuilles lancéolées; comme bijoux, de multiples anneaux
kl' oreilles.
A
Le Nui Ong ou Nui DO'i, appelé par les Européens ct mont des
Vampires~" du grand nombre de 'roussettes qui s'y suspendent aux
arbres, détermine un coude du SÔngTra K6k. La colline dépend du
village de Thu PhQ, canton de Nghïa Biên, phu de Tu' Nghla. Un
gl'and nombre de bl'iqlles affieurent le sol ' sous les grands arbres
du sommet, mais nulles lignes de plan ne sont reconnaissables.
, ,
VESTIGES ET SCULI'TUIIES A THU'O'NG AN.
Tour Sud (pl. LVI, LVII, LVIII, et fig. ft 6). - Cette tour pré-
sente à l'intérieur une disposition très curieuse, qui éclaire hypo-
thétiquement la fonction des pilie,'s de Hà Trung, et peut-être
de l'élégant pilier à contre-courbes
qui, de Trà Ki~u sans doute, vint
au musée de l'École sous le n° S 26,
en passant par le jardin de Tou-
rane. Le plan intérieur forme une
sorte de T tt'apu, dont le pied est
E.-O., car ce sanctuaire est plus
large dans le sens transversal
et dans la partie O.; deux encor-
bellements latél'aux compensent
le recul des parois et ramènent
le plan supérieur au carré. Hs sont
maintenus par de véritables contre-
forts en briques qui montent jus-
qu'à la naissance de la voûte et
Fig. 67. - Khll'o'ng My.
franchissent les huit briques du
Pilier présumé <le la tour Snd.
premier redent, pour venir se
perdre dans le suivant, départ des autres. Dans ces contreforts est
ménagé, en bas, un encastrement correspondant exactement aux
dimensions d'un pilier de pierre sculptée (fig. 47), appuyé au
Olur d'enceinte E. de la pagode annamite qui succéda an temple
cam.
Les angles montrent la LI'ace de crampons qui remplacent sans
250 DE LA POINTE SAIIOI AU CAP TOURANE.
doute ici les pierres de suspension. Les niches à luminaire, moins
importantes, sont, par suite de la présence des piliel's, doublées
dans la paroi O., rejetées des faces latérales à la face E. aux côtés
de la baie. Dalls la partie S. de la face O. se voit en outre, près du
sol, une autre niche sans profondeur dont le rôle nous échappe.
Un couloir voûté a&sez COUI't menait à J'aplomb de la pal'oi extt';-
l'ieure où devait se trouver la porte: il n'en reste plus que le tym-
pan gami d'un motif analogue à celui des portes et des fausses
portes et malheureusement laissé en épanneIage. Cette sculpture
décorait le fond d'un vestibule spacieux; il est voûté très haut et
mOlllre, sur les côtés, des niches correspondant à des fausses
portes extérieures. La baie d'entrée elle-même, très vaste, a perdu
ses piédroits en pierre, son linteau et la base de l'élégant décor dll
fronton.
Les pilastres, au nombre de quatre seulement, sont fort larges,
avec d'étroits entrepilastres; divisés en deux larges bandes omées
de grands rinceaux semblables à ceux de Mi SO'I1, ils enferment un
double champ dont le centre se bombe légèrement et se décore d'un
autre motif à éléments en losanges. Entre eux, le champ à trois
plans porte sur les deux cadres des rinceaux qui rappellent l'art
de BÔng Du'O'nr,.
La base est du type à cavet; les deux bandes horizontales supé-
rieures sont sculptées, le quart de rond a une double hauteur de
feuilles de lotus, le grand congé a ses décors, en cadres ordinaires,
la fp'alHle plinthe est couvel'te de rinceaux. De riches appliques à
dOllble plan décoraient ce souhassement déjà si compliqué; une seule
subsiste à la fa ce N. Il ne reste pl'esque rien du plan postérieur en
briques; il semble avoir présenté un fronton détaillé dans le motif
habituel. Le COl'pS antél'ielll', en pierre, montre la disposition cou-
rante de cet élément à BÔng DU'o'ng, La bande décorative y est
remplacée pal' une niche sans importrmce contenant un orant
debout Une pièce analogue, qlli pt'ovient sans doule (l'ici, se voit
au jat'dill de Tourane (n" 6~!).
•
GROUPE DE KHU'O'NG MY, 251
Tour centrale (pl. LVI, LIX , et fig. lJ 6). - Celle tOlll" tout en
gardant la disposition générale ell'asped de la précédente, n'a pas
les mêmes particularités intérieures. EUe est aussi plus large dans
le sens transversal. La salle intérieure a ses faces entièrement dé-
gradées. Des crampons ont laissé leur trace au niveau 01'1 l'on voit
ailleurs des pierres de suspensioll. Le vestibule présentait un fort
élargissement; sa haute voûte était presque une cheminée. Une
sculpture en forme d'édifice garnissait le tympan sur la pOl·te inté-
rieul'e disparue.
A l'extérieur, le décor est peu différent; les pilastres montrent
une simple rainure à deux plans entre deux longues bandes ornées
de rinceaux genre Mi SO'Il, et l'entrepilnst.re, des cadres en partie
saillants. La base est à peu pl'ès semblable. Entre les plinthes de
chaque pilastre, le creux de la plinthe générale porte une applique
minuscule. Il ne l'este en revanche rien des grandes appliques,
quoique leur existence paraisse probable. La corniche est pareille.
Nous retrouvons les mêmes métopes, au cavet, avec les mêmes
256 DE LA l'OINTE SAHOI AU CAP TOURANE.
figures; la seule modification importante est dans la présence, au
bas du profil, d'une frise de petits dés analogues au motif spécial
de Mi S'on, les files d'imperceptibles balustres. Comme à Nha Trang
une suite d'appliques garnit le bahut.
Il ne reste des amortissements d'angle que des masses confuses
et la pierre terminale d'un d'entre eux, trouvée par bonne fortune
sur la première terrasse de )a tour et déposée ensuite dans l'entrée
de ce monument: elle all'ecte une forme curieuse qui dénote un
art assez subtil.
Les fausses portes sont très ruinées, eUes durent être un peu
plus simples; on ne distingue -que l'arrière-corps et ses deux ou
trois corniches successives. La fausse porte N. montrait dans sa face
antérieure une imitation de vantaux finement ciselés.
Le premier étage de l'édifice est moins détaillé que celui du
!.'a/an S. Si les pilastres d'angle, les appliques et là corniche s'y
répètent, par contre les métopes entre pilastres font défaut. Les
fausses niches, composées de trois corps, présentent un arrière-corps
cantonné de deux colonllettes circulaires, un corps moyen rectan-
guI aire , un corps antérieur orné de deux autres colonnetLes rondes
enfermant une indication analogue de vantaux. Il semble que Je
corps postérieur ait supporté un petit étage qu'eussent accompaUné
des amortissements élevés au-dessus des colonnes, tandis que le
corps antérieur aUl'ait soutenu directement un fronton; mais tout
ecla se perd dans l'enchevêtrement des feuillages,
Nous retrouvons ces dispositions au deuxième étage avec des
frontons flammés sm' les deux premiers corps de la fausse niche.
Au troisième, le même élément se réduit à deux corps; le premier,
constitué pal' deux colonnes, montre un fr'onton flammé; le corps
postérieur, cantonné aussi par deux colonnettes, porte avec elles un
corps de moulures qui devait soutenir llll fronton.
La terminaison de la tour est indistincte. La largeur de ce qui
l'este ferait supposel' l'existence d'un quatrième étage avant le
motif inconnu de COlll'onnemenL
GROUPE DE KHU'O'NG MY.
• 257
nage de l'axe, un pilier sculpté (fig. ft?) soutient une niche anIla-
mite: morceau, pensons-nous, d'un des curieux pilicrs de la LOUf
Sud.
B. Partie antérieure d'une des appliques en pierre tIe la même
tour, transportée au Jardin de Tourane et inscrite pal' nous sous le
n° 62.
C. Une métope de cavet de grande corniche' originaire saliS
doute de la tour Sud. M. C. Paris la signale à KhU'o'ng My où eUe
n'existe plus et nous la retrouvons à Phong L~ d'abord, puis aU
Jardin de Tourane sous notre n° 81.
C'est un petit guerrier qui fait de la voltige à cheval. Il est
accroupi sur les reins de la bête et étend les bras. La tête est coif-
fée d'un diadème peu élevé à rang de feuilles lancéolées, le corps
GROUPE DE KHU'O'NG MY. 259
a
O
Nous rangerons dans la sél'ie suivante:
S. Ci Socle sculpté en bas-relief SUI' trois côtés; face antérieure,
lotus; faces latérales, chars, 0 m. 95 X 1 m. 15 X 1 m. 35. Prove-
nance : Khu'o'ng M~' .:l Inscrit au musée de l'École sous le n° S 12 et
sous cette légende (fig. 51).
C'est probablement le support d'un piédestal carré, dont on
voit la trace; celui-ci, par l'intermédiaire d'une cuve à ablutions.
devait soutenÎt' une idole. 1.a face postéricUl'e est nue. Cependant,
elle présente dans le haut ulle fine sculpture coup~e au milieu pal'
une tête Ul'ossièl'e de chcval (1).
GROUPE DE KHU'O'NG ML
• 265
Le socle tout entier est la représentation d'un char par des ra-
battements naïfs. Sur chaque face latérale le char est porté par
Jeux roues et traîné par un cheval monté. Bête et roues sont ra-
battues de profil. Le cheval est pris en partie derrière une roue. Il
est monté, sans selle, par un cavalier qui semble faire claquer un
fouet. Le harnachement consiste en un simple bridon. Le per-
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cher à la tOUl' S.; il en est de même entre les suivantes. Les trois
constructions ne sont donc pas contemporaines ct décroissent d'an-
cienneté du S. au N. Néanmoins les décors semblent assez ana-
logues pour que les écarts de dates ne soiellt pas considérables.
Ces tours paraissent avoir été du type réduit. Elles montrent
certaines dispositions spéciales, voûtes lisses aux couloirs, pienes
de suspension à l'intérieur.
l:/A~"1Em':l._
Fig. 54. - Chiên Dàng.
Tympan. Hauteur, 0 m. 67. (Musée de l'Écule, SIl.)
'A A
VESTIGES A L9C SO'N DONG.
, A ,
déesse de l'agriculture. .
Inscription du linga de Hà Lam. -.L'inscription consiste cn une liune
de 0 m. 50 de lonu, en &anskrit : invocation à Çi\'a. '
28h DE LA POINTE SAHOI AU CAP TOURANE.
GROUPE DE Mi SO'N.
-!"",:r ".
;;x
, 0 "
trouvé par nous dans le sol du chemin qui mène du port à l'église,
à l'embranchement qui conduit obliquement. au perron de la
chapelle; il a été déterré et dressé pal' nos soins sur le Lord de
la roule.
Une pierre à double volute serl aussi de marche dans un esca-
lier grossier, qui va du chemin à la rivière, près de l'embrail-
-chement du sentier qui passe devant la colline.
Différents blocs un peu ornés se voient encore dans l'emmar-
chement de la chapelle. En outre un Nandin, défiguré par les
Annamites, est à un angle du chemin qui mène de Trà Kiçu à
Thu Blm, et une pièce d'accent à tête de makllra faisait partie d'un
puits à la sortie du village; nous l'avons fait ranger dans une
maison voisine.
Des indications de M. C. Paris dans ses notes, de celles de
M. Lemire (Aux anciens monuments des Kiams, Tour du monde,
n° du :2 5 décembre 18 9lt, p. ltO'2, col. 1 et '2) et des rensei:'
gnements reçus de lui verbalement, des dires recueillis sur place
par nous de la Louche des coulies qui ont effectué le transport, il
résulte qu'il se tt'ouvait en ce point: des animaux (( sphinx (ou plu-
tôt makara) , lions et éléphants ~; ce sont très probablement les
pièces de ce genre déposées au Jardin de Tourane; - un Nandin, le
n° 2'2 du Jardin de Tourane; - un bloc qui (( représente des théo-
ries de bayadères ~ , n° '2 1; - un autre, (( un cortège royal, com-
posé d'un personnage à cheval, d'un autre assis, avec une suite de
guerriers et de femmes; les angles soutenus par des sphinx (kr/ils) ~,
en réalité des lions, n° lt '2 ; - (( une grande figured'Uma, de 1 m. 30
de haut 11, en réalité Lak~mï, n° lt 3 (( transportée à Tourane, ainsi
que deux socles ronds en grès fin, de 1 m. 30 de diamètre, sculptés
avec arb, nOS 19 et:2 3; - (( un médaillon ogival ~, où l'Ir on voit
Vichnou couronné et dansant tenant une fleur de lotus ~, le Çiva
n° 27 de Tourane; - ((Siva entouré de 13 serpents nâgas~, trans-
porté à Tourane et ensuite au musée de l'École sous le n° S '2:3; - -
des (( sphinx debout ~, d'autres Ir lions ~ encore, (( des linteaux à filets
19,
292 DE LA l'OINTE SAIIOI AU CAP TOUfiANE.
grecs", au Jardin de Tourane, rr ou au feuillage entrelacé", saus
doute le grand piédroit à contI'e-courbes qui, du Jardin de Tou-
rane, passa au musée de l'École sous le n° S ~ 6 ; - ct des femmes en
pierre", au musée de la Société des études indochinoises; - ct nn
grand linteau composé de neuf femmes SUI' des socles flanqués
chacun d'un animal difTérentn, au même m usée. Enfin le grand
tympan de Çiva, S 24 du musée de l'École, qui n'est pas mentionné .
ici, nous a .été indiqué par M. Paris comme étant de provenance
identique. En revanche, des ct charmeurs de serpents, agitant d'une
main une banderole et de l'autre un serpenh, au musée de la So-
ciété des études indochinoises, signalés dans cet article comme de
Trà Ki~u, nous ont été indiqués depuis par M. Ch. Lemire comme
provenant en réalité de Khu'o'ug My; leur forme et certains détails
de décor analogues à ceux des dviirapâla de ce dernier point per-
mettent en effet d'y voir les ct statues plus petites, caractérisées les
unes et les autres par d'énormes oreilles (I)" qu'il vit à Khu'o'lIff
My et que, dit-il dans un rapport postérieur, ct M. Charles Lemire,
résident de la provincc, a fait transporter depuis au Jardin de Tou-
rane". Ces figures, -qui ont en efTet disparu de KhU'o'ng My, et ne
se retrouveill plus au Jardin de Tourane, firent partie d'un envoi
au musée de la Société des études indochinoises où nous les avons
inventoriées.
Nous décrirons ici les pièces dont l'origine est ainsi établie, lais-
sant celles dont la provenance n'est pas absolument sûre à la des-
cl'iption du dépôt de Tourane: d'après M. Lemire en efTet, un grand
nombre des animaux ou des monstres qui furent déposés daus ce
jardin, proviennent de Trà Kiçu, mais aucun document écrit, ne
pCI'met d'être sur ce point absolument affirmatif.
A. Les quatre fragments inscrits sous les nOS 19, 2 1, ~ 3 ct [1 'J
firent, de toute évidence, partie d\m même ensembk Les dimen-
sions des deux pièces 2 1 et 42 correspondent aussi exactement que
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J
1 'l' ; .ri
Firr. 64. - Trà Kiçu. - Piédestal, face D. Échelle: 10 centimètres par mètre.
296 DE LA POINTE SABOl AU CAP TOURANE.
d'un fod tenon derrière; cHe ne se détache pas d'un fond de pierre
continu mais d'une auréole allongée. Si donc, comme il parait pro-
bable, c'est une figure de tympan, elle devait êtl'e en partie en-
castrée dans les rangs de briques. La déesse est assise à l'indienne;
les bras étendus sur les cuisses tiennent des boutons de lotus à
longue tige. Les seins sont volumineux. La tête fort simple et d'un
assez heureux caractère est coiffée d'un mu/cu!a conique à étages
orné à la base d'un raug saillant de feuilles lancéolées. Le vêtement
consiste en un sarong peu indiqué; les bijoux sont de longues
boucles pendant des oreilles, un collier à deux rangs, le deuxième
formé de larges pendeloques en fleurons, une ceinture sous les seins
avec grande plaque fleuronnée, de doubles bracelets aux avant-bras,
d'autres bl'acelets larges et omés de fleurons aux bras.
D. Le tympan décoré d'une figure de Çiva (n° 9. 7 du dépôt de
Tourane) est une pièce de sculptme, en partie brisée, mais d'une
certaine valeur artistique. Sur le sol omé de lotus, le dieu est
debout entre deux petits assistants. Il est posé sur la jambe gauche,
la jambe droite soulevée. Derrière la tête se voit une sorte d'auréole
Jongue. Le dieu a quatre bras: )e bras gauche principal, à moitié
relevé, tient en l'air un bouton de lotus à tige ondulée; le bras
droit a la main presque ramenée sur la hanche; il devait tenir le
même attribut, si l'on en juge par l'arrachement de la sculptme,
encore perceptible sous une mauvaise restamation; le bras gauche
postérieur, qui sc dégage an-dessous du bras antérieur, semble
serrel' dans la main une petite fiole dont il verserait le contenu; le
bras droit, qui se dégage au-dessus du bras antérieur, paraît avoir
(Iuatre doigts passés dans un disque et refermés sur lui; ce disque
fut peut-être à trois pointes. Sauf pour le premier attribut, l'in-
t.erprétation n'est que Pl'obable.
Le dieu est coiffé du 1nUhll!a à trois étages, les deux premiers
ornés de feuilles lancéolées. Il porte un sampot à deux pans. Les bouts
de deux écharpes posent sur les cuisses ct nottent en arrière à
gauche. Le torse semble vêtu d'un maillol. Les pieds sont peut-
TRA KI t: U. 301
être protégés par une espèce de semelle fixée pal' une bande
ornée de perles.
Comme bijoux, le dieu a, aux ol'eilles, les filets dliJobe tout
garni d'anneaux, et un grand collier à plusieurs /'Ullgs de décon;
fixé SUI' les épaules par deux plaques ciselées. Il possède eu outre
bracelets simples à grand fleuron aux bras, bracelets de perles
doubles aux avant-bras. Sur le pan intérieur du sampot passe une
sorte de ceinture lâche; il en descend, d'une bande oruée, une
série de rangs de perles et de pendeloques analogues à ceux qu'on
retrouve dans les frises à guirlandes pendantes.
Des deux suivants, dont il ne reste que les pieds, ou peut
supposer seulement qu'ils dansaient. Le tout porte de mauvaises
restaurations anllamitefl.
E. C'est encore un tympan qui montre la représentation de
Lak$mï entre les têtes de niiga (École, S 23). Là déesse est assise il
l'indienne sur le nii[Ja dont le corps forme des replis verticaux et
dont les têtes à crâne pointu, d'un caractère très médiocre, n'ont
l'ieu du beau motif cambodgien. L'idole a quatre bras, les inférieurs
allongés sur les cuisses et les supérieurs relevés près des épaules.
Le bras droit inférieur porte une massue verticale, le bras gauche
a la main fermée, l'index étendu. Le bras droit postérieur tient le
disque à trois pointes, le bras gauche correspondant, la conque
dans la paume, l'index allongé.
La déesse est vêtue d'un sarong qui se retrousse en un pli il
peine ondulé pl'ès des chevilles; le torse nu montre le nombril.
La tête est coiffée d'un haut mU/CIlla conique, avec pointes rayon-
nantes ornées à la base ct non jointives. Double collier auquel
se rattachent des sortes d'aiguillettes qui viennent rejoindre la
ceinture de taille,' le lout en cordons de perles; la ceinture est
décorée au milieu d'un fleuron triangulaire. Les bras portent
bracelets près des aisselles et pl'ès des poignets; ceux d'en haut
ont une large plaque fleuronnée. On voit aux oreilles un an-
neau et un objet allongé qui pose sur les épaules, tandis qu'un
302 DE LA POINTE SAHOI AU CAP TOURANE.
hizarre pendant relevé est attaché près du déhut de la fente
ùu lohe.
F. Bien que son attribution soiL plus hypothétique, nous dou-
11er0I1S encore ici la description du tympan S 2 b de l'École. CeLLe
figure, très fruste malheureusement, est posée dans un mouve-
ment de marche rapide, et Je corps, penché en avant et tordu
sur lui-même, montre les fesses et la poitrine. Le dieu a au moins
vingt-huit bras, six sont dégagés de l'auréole formée par les autres;
les deux principaux tiennent une lance croisée; deux sont relevés
au-dessus des épaules, le droit parait tenir un houton de lotus à
. longue queue; deux sont ramenés sur la poitrine sous les hras por-
teurs de lance; celui de droite tient une houle (1); celui de gauche
un lazzo ou une f['onde, si ce n'est un serpent.
Les bras qui forment l'auréole portent, en partant du has et ell
prenant chaque paire à la suite:
1. Droit, un objet pendu par une anse; gauche, une sorte de
vase pendu de même.
2. Dr. (?); G., une sorte d'aumônière pendue de même.
. )l'A~'1''NT/Et_
Fig. 66. - Trà Kiçu.
Figure assise. Hauleur, 0 ill. 53. (Musée de la Sociélé des éludes indochinoises.)
main lenait des objets filiformes, peut-ê tl'e des tiges de lotus.
2. Piédestal moului'é, mais nu; les mains tiennent dans les
les doigts étendus, la main posée sur les genoux, le pouce en des-
sous. La droite tient un objet filiforme dont la longue queue pend
SUl' le genou; c'est probablement un bouton de lotus.
Inscription. - La stèle, qui paraît à peu près illisible, est inscrite sur trois
faces; la dernière face collée contre le mur est nue, d'après un témoin ocu-
laire; face principale: hauteur, !l mètres; largeur, 1 mètre; épaisseur, 0 m. 50
(cotes exactes). Face principale, 21 lignes; caractères, corps 1 centimètre;
face S., 16 liffnes; face N., 2 t liffnes.
•
TEMPLE DE BANG AN.
, 1
TOUR DE QUA GlANG.
MONTAGNES DE MARcnE.
(1) La grande grotte porLe le nom de menls cams, s'appelle IIlly~n Không
Tùng Cho'n BÔng, pagolle de (fng Cho'n Bông, el la pagode est Msignée sons le
TI~'; l'autt'e, celle qui contient des frag- 110111 de 'l'am Thai TI!"
MONTAGNES DE MAHBRE. 317
chacun, devant une partie de décor aux lignes simples, une sorte
de niche carrée fleuronnée. Ces deux niches contiennent deux guer-
riers ou deux dViimptïla en assez bas relief; ils sont presque pareil~;
celui de gauche est fruste et rongé par la mousse, celui de droite
au contraire est en fort hon état.. Il est debout dans une attitude
Comme sculptures :
N° 83. Nandin; sculptul'eisolée, ronde Losse; longueur, l 111.05,
largeur, 0 m. 67, hauteur, 0 m. 73.
Nandin d'une exécution assez grossière. Il porte la marque ha-
bituelle au front. Par extraordinaire il n'a pas de collier de
grelots.
N° 86. Vi~~u (?); bas-relief carré, de rôle inconnu, peut-être
partie de piédestal(?); grès; dimensions, 0 m. go X 0 m. go en-
VIt'on.
L'être bizarre qui sert de trait d'union à ces deux groupes d'ani-
maux, le gajasÏJlt/W, se rencontre ici deux fois. Le 11° 8 petit ne parait
être qu'une métope. Le n° 65 est en revanche une pièce consi-
dérable, mais incomplète. C'est un animal à corps de lion, dehout
sur ses jambes de devant, presque assis sur celles de derrière.
Sa trompe est cassée et ses oreilles d'éléphant sont ornemanisées.
Il possède une sorte de crinière ou de plastron de mèches avec
une espèce de rosace sculptée sur la tête. Il porte, comme toutes
'les montures, un grand collier de grelots. Sur son dos est assis un
petit personnage dont il ne subsist.e que le bas du corps. ·Une piel're
analogue, mais d'origine cambodgienne, se voit au musée de
l'École. '
En dehors des deux Nandin de Trà Ki~u et de Phông L~, nous
n'en trouvons ici que deux petits exemples, métopes probables en
ronde bosse: ils sont accroupis et ornés du collier traditionnel.
Il lI'existe qu'un seul exemple de niign, n° 3 ; il est à plusieurs
corps et paraît le reste du dais abl'itant une statue.
Le makara est beaucoup mieux représenté, nos64, 67, 68,73.
Tous quatre sont deséchiffres de penon.
N° 67' De sa gueule sort un petit garuqa ou un lioncoiITéd'un
rnUkll!n dont le sommet atteint le haut de la mâchoire supérieure.
Il tient dans ses pattes, relevées comme d'habitude, deux serpent.s
pendants dont les têtes se retroussent au bas, près de ses pieds;
deux autres serpents, qui se redressent de même, sortent des coins
de la bouche du ma/cam. Le garuqa paraît un homme véritable
dans la pal,tie inférieure du corps; le bec ou le mufle est bl'isé;
outre son mule,,!n à deux étages de feuilles lancéolées, il possède
des boucles d'oreilles.
N° 68. Pendant du précédent dont il ne sc distingue que par de
faibles différences.
N° 73. Afakara; de sa gueule sort un 1Uïget (?) qui vient se rc-
dresser en avant. Entre eux vole une apsams dans la position ordi-
naire, tandis qu'cntl'e la trompc ct le front du 1//akara s'élèvc une
330 DE LA POINTE SAHOI AU CAP TOURANE.
palmette. Sur la face antérieul'e de la volute mi du nâga se voit un
petit personnage hanché, le bras droit appuyé sur la cuisse; le bras
gauche probablement pendant; il porte un sampot avec grand pari
en carquOIs.
Nous trouvons encore un certain nombre degaruga; leur bec
peu accusé tient plutÔt du museau des singes inférieurs; ils sont
toujours coiffés du muku{a et ornés d'une riche série de bijoux.
Leurs ailes quadruples leur forment auréole. Leur origine commune
est sans doute Trà Ki~u, car la piècè 31 fiB'ure dans une des iHustra- .
tions de l'article de M. Lemire (Aux monuments anciens des Kimns,
Tour du Monde, n° du 25 décembre 1894) avec cette indication
d'origine.
l"es pièces 30 et 31 sont. des ornements de tympan.
2 9 et 3 2 peuvent êtl'e des échiffres ou des bouts de balustrades.
un vêlement qui lui serre les cuisses et dont un grand pli floUe en
arrière; il a un objet passé à la ceinture sur ]a cuisse droite. La
tête est coiffée d'un mukuta à étages de feuilles lancéolées; les
oreilles pendent peut-êtt'e à vide. Outre le coHier,:il possède encore
(les bracelets aux poignets des hras principaux.
Les suivants du dieu s'étagent à ses côtés; le premier à sa droite
est à genoux, il présente un vase; les deux autres au-dessus agitent
des éventails. Il ne reste presque plus rien du dernier. A gauche,
le premier est un petit personnage accroupi élevant dans la paume
de sa main, au-dessus de sa tête, un objet qui s'évase; peut-être
interprétation maladroite d'une partie de parasol ou d'une trom-
pette verticale. Il subsiste peu de chose du personnage suivant qui
paraît avoir soumé dans une corne. Ces diverses figures n'ont ni ·
bijoux ni mukuf,a. -
L'énumération sera complète si nous ajoutons les n'IS [,6, 50,
51,53,57,59, 7°,75, 77 et 78, qui sont des fragments d'uu
portique annamite en pierre; bien qu'intéressants par leur sobriété
élégante et le fini de leur exécution, ces pièces ne peuvent entrer que
pour mémoire dans cet inventaire spécial.
D'autres vestiges nous ont été ~ignalés en outre ell divel's points
du Quang Nam par un indigène, Nguyên Viên, notable du village
de MI So'n, qui fut un de nos plus sérieux indicateurs: quelques-
uns de ces renseignements ont été publiés dans le B. E. F. E.-O.,
t. IV, p. 78:L Nous ' inscrivons ici les seules données nouvelles;
celles que nous omettons se rappol'tent aux emplacemellts déjà
reconnus et signalés pal' suite dans le cours de ce chapitre.
Huyt$n de Dui Xuyên, village de Tho So'n, près d'un bac: ulle
stèle enfouie montre deux lignes.
Huyt$n de Quê So'n, village de Nhu' SO'n : auh'e' stèle enfouie dont
trois lignes sont visibles.
Huyçn de B'.li L6i, vill()t~e de PllU' SO'I1, cailLou de Yên Phu'o'c :
336 DE LA POINTE SAlIOl AU CAP TOUHANE.
un Nandin et une inscription importante; de plus il y aurait encore
deux groupes de vestiges.
Huyçn de Diçn PhU'o'c, canton de Y~n Thoi, près tlu village de
Ll).c TIHlnh, où nous avons décrit des vestiges cams et mentionné
une stèle, le tri phil en faisant remblayer une route aurait fait
mettre à jour une seconde stèle rr très vieille 11 et un vase allcien.
Phô de Di~n Bàng, village d'An Quan : trois ou quatre pièces
sculptées.
D'autres vestiges nous sont signalés par le même, mais sans in-
dication de canton et de huy~n, aux villages de Chu Bai et à Bonfl'
Giàp.
CHAPITRE VII.
GROUPE DU CIRQUE DE Mi SO'N,
Dispositions générales. - TE!IPLE A. .::: Sanctuaire Al' - Templions A._,. - Édicule A•.
- Cour de A. - Tour d'entrée As' - Bâtiment Ag. - Sanctuaire Alo' - Bâtiment Ail'
- Tours Al~ et Al,' - Traces d'un édifice inachevé. - Sculptures, - Inscriptions. -
GROUPE A'.-Sanctuaire A',. - Tour A'•. - TOUl' A'•. - Sanctuaire A'•. - Sculpture.;.
- GROUPE B-C-D : TEIIPLE B. - Sanctuaire BI' - Tour d'entrée B•. - Édifice Bo'
- Édifice B•. - Sanctuaire B•. - Sanctuaire B•. - Templions B7- 13 • - ColonnadeB'I'
: Sculptures. - Inscriptions. - TEMPLE C. - Sanctuaire Cl' - Tour d'entrée C•. -
Edifice C3. - Édifice CI' -; Sanctuaire C•. - Sanctuaire C7 • - Sanctuaire Co' - Sculp-
tures. - GROUPE D. - Edifices DI_2 • - Tour D3' - Bâtiments D., D•. - TOUl' DI'
- Murs. - Sculptures. - Inscriptions. - GROUPE E-F: TEMPLE E. - Sanctnaire El'
- Tour d'entrée E,. - Bâtiment E3' - Bâtiment E,. - Sanctuaire Eo' - SanctuaÎl'e E•.
- Sanctuaire El' - Bâtiment Es' - Trace d'un édifice Eg. - Restes d'un abri El,'
- Sculptures. - Inscriptions. - TE~[PLE F. - Sanctuaire FI' - Tour F•. - Sanc-
tuaire F•. - Sculptures. - Inscription. - TEMPLE G. - Sanctuaire GI • - Tour
Il'entrée G,. - Bâtiments G. et GI. - Tour G•. - Sculptures. - Inscriptions. -
TEMPLE H. - Sanctuaire HI' - Bâtiment H•. - Édifices H3 et HI' - Sculptures. -
. GROIJPE K. - Salle L. - Traces d'édifices M, N.
2!l.
3(/1) GROUPE DU CIHQUE DE Ml SO'N,
type complet, d'une exécution très soignée et d'un décor très élé-
gant, et que singularise sa double entrée. Les deux vestibules, ap-
parents seulement au dehors, ne forment point salle antérieurc,
comme dans la forme classique.
La salle cst carrée et fort élevée. Ses murs s'infléchissent à partit'
du dernier cinquième de la hauteur et leur inclinaison prend celle de
la VOltte à encorbellement qu'ils supportent. S'ix niches à luminail'C se
voient au milieu des faces N. et S. et dans les ~coinçons des autres
parois. L'idole était un linga, brisé, dont la cuve à ablutions ren-
versée correspondait à un somasiilm relevé dans la fausse porle N.
Il est impossible de savoit, si le liitga était tourné à l'O. ou à l'E.
Sur le grand axe de l'édifice, deux larges couloirs identiques
correspondent aux deux portes qui s'ouvrent sous des porches. Ils
s'allongent, partie sous les murs mêmes de la tour, partie sous les
superstructuL'Cs des vestibules. Sous les murs, ils sont couveÎ'ts par
une vo~te à encorbellement, dont l'ouverture est maintenue dans
son écartement, pour plus de précaution, par des étrésillons de
pierre. Une voûte en pyramide, qui part d'un niveau plus élevé,
soutient les parties hautes des vestibules. Elle pose, des côtés sur
les parois latérales, d'une face sur la vofite précédente, de l'autre
SUl' l'encadrement rigide de la porte ,ensemble d'ailleurs puissant.
Tour d'entrée As. -- Cette tom d'entrée (pl. LXXV) est presque
entièrement ruinée. Elle . s'élève sur un soubassement orné
d'appliques pleines. Le corps présente des pilastres nus qui
se profilent dans une base décorée de lourdes appliques et
dans ulle corniche simple, toutes deux tmcées dans le système il
cavet.
Les fausses portes ont deux plans; un mt~me corps de moulures
se contournant SUI' leurs arêtes leur sert de base; leur double fron-
ton paraît présenter les volutes et l'évidement de tympan en coupe
de cloche que l'on rencontre généralementdans les monuments de
l'art de BÔng Du'o'ng. Il ne subsiste rien des portes que l'une
rie lelll's colonnes octogonales.
Sanctuaire AIO (1). -- Le ka/an Alo (pl. LXXIII, LXXIV, et fig. 76),
bien que de dimensions plus modestes que l'édifice Al, est encore
fort- important. Malgré son ol'ientation irrégulière, il présente le
plan classique complet. Mais le vestibule extérieur ne correspond
non plus à aucune salle à l'intérieur. Cette tour, qui montre un
système de déco l' tOllt diffél'ent de Al, est forlruinée et il n'en reste
guère debout que la face S.; ce qui subsiste suffit heureusement
à indiquer toutes les dispositions du corps principal.
La cella, en plus des trois niches habituelles, en possède une
autre dans l'écoinçon S. La divinité était un énorme /iti{j'({ qui fail
corps avec sa cuve et qui reposait sur -un piédestal à deux étages.
L'édifice s'élève SUl' un soubassement à ressaut, de profil peu
eompliqué, orné d'appliques h'apues, à frontonimpol'tant et anté-
(1) L'examen de la rencontre !ln sou- clairement que A•• fut élcvé pogtérienre-
!tassemcnt Je AIO avec celui de Al monlre ment à A•.
TEMPLE A.
fixes superposées. Ce système fait place en avant à deux énormes
échiffres, en briques sculptées, entre lesquelles se voit un perron
de quelques marches.
Le corps principal présente cinq pilastres divisés et décorés, el
les deux bandes ainsi déterminées enferment un petit cadre de
moulures également omées. Comiche et base sont du type à cavet.
Les appliques sont à simple corps et à double antéfixe superposée.
De chaque face se détachaient d'importantes fausses portes, qui
nous sont connues par celle du S. Elles sont à deux corps. Le corps
antérieur est constitué par des colonnes octogonales engagées. La
face supérieure du chapiteau est sculptée et forme imposte continue
à ce premier corps. Elle enferme avec les colonnes uil espace rcc-
tangulaire traité en imitation de menuiserie à battement eiselé.
Ce premier corps supporte un fronton sculpté, recreusé Cil son
centre, et dont le haut manque. Chaque partie de ce décol' est
divisée en deux zones par uri serpent, qui sortait sans doute d'une
tête de monstre placée au somm et du fronton; d'autres corps de
serpents fondus avec des rinceaux forment une série de crosses
dans la zone extérieure, qui ne parait pas d'ailleurs concentrique
à celle de l'intérieur. Le frontou est enlolll'é ainsi d'une ligne
ondulée, qui lui donne une certaine ressemblance avec les frontons
du Cambodge.
Le corps postérieur est nlle composition de pilastr'es, à base,
appliqùes, corniche analor,ues, bien que réduites, à celles du corps
[lt'incipal de la tour, à cetLedifl'érence près que le pilastre est sim-
plement divisé sans cadre intérieur. Sur la corniche s'élève un
nouveau motif du même genre, flanqué de deux riche~ appliques.
Des amortissements p;raissent avoir surmonté les angles de ces
deux étages. Au-dessus s'élevait uu gt'and fronton ondulé avec des /
serpents-makara, dont la tHe forlllait le noyau Je chaque crosse orne-
mentale. Le décor qui occùpait le tympan n'est pas reconnaissable .
. Quelque complexe que soit ' déjà cette compositiol!, elle était
encol'e enrichie d'ulle sorle de 'troisième COl'pS sOlltenu SOIIS la co/'-
350 GHOUPE DU CInQUE DE Ml SO'N.
Traces d'un édifice inachevé.~· Non loin de ces toms (pl. LX VIII)
mais plus près de la tour Al, se voit un amas rectangulaire de
pierres grossièrement taillées qui reposent sur une fondation
de briques. Il semble que ce soit là l'ébauche d'une salle analogue
aux édifices Sud classiques (I).
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35G GnOUPE DU CInQUE DE Mi SO'N.
1
(mOupF. A.
Tour A'3' - La tour A'a (pl. LXXVII) est ruinée: il n'en subsiste
que des fondations qui montrent qu'elle était de petites dimen-
sions. Elle s'ouvrait à l'O. Aucune partie de son décor extérieur
ne s'est conservée.
GROUPE fi-Co-Do
TEMPLH n.
C'est le plus méridional. Il consiste
en une enceinte à peu près carrée qui
contenait en son centre un kalan, BI,
en gl'ande partie en pierre, de dimen-
sions disproportionnées avec son cadre,
et fort mal construit. Un édifice il deux
porles B2 , qui menace rnine, donne
accès dans la cour. Deux bâtiments
de service, B5 et Bô, occupent les
angles S. E. et N. E. Ce parvis con-
. tient encore deux kalans , l'un dans
l'angle S.O., Bs, l'autre en avant de
ce dernier, B., et une série de sept
petits templions, B, à B13' accolés aux
murs d'enceinte. Enfin une colonnade Firr· 79. - :Mi S~'n C.
Divinité présumée de C,;
RH, qui semble un remploi, s'élevait hauteur, environ 1 m. 75.
de\'ant BJ'
364 GROUPE DU CIRQUE DE Mi SO'N.
Sanctuaire BI' -- Ce kalan, qui paraît une construction de basse
époque, fut commencé en pierre et achevé en briques. Il est du
type réduit, de dimensions énormes, presque celles de Al' L'es-
pace étroit dont on a disposé pour le construire a motivé sans
doute sa forme rectangulai,'e (pl. LXXIX).
La saHe est d'une proportion plus allongée encore que ne le
comporte le dessin extérieur de la tour; elle avait un daHage de
pierre qui reposait sur la brique des fondations. Elle p,'ésente sur
chaque face autre que celle de la porte deux niches placées de
telle sorte que l'une est voisine de l'axe et que la ligne médiane
de l'autre fait symétrie avec l'arête de l'angle opposé de la paroi;
cette composition bizarre et dont la signification nous échappe se
reproduit dans le même sens pour chaque paroi, si bien qu'aucune
niche n'est sur un axe de la tour ni en face d'une autre. Deux
aub'es alvéoles occupent les écoinçons de la paroi E. L'une de ces
onze niches est rectangulaire, les dix autres sont ogivales. De la
salle se dégage un couloir long et étroit, qui aboutit à une porte à
encadrement de pierre. Le couloir s'élargit en arrière pour laissel'
la place du logement des vantaux. La porte est précédée d'un
porche qui a exactement cette nouvelle largeur et qui s'ouvrait.
entre deux grosses colonnes octogonales en partie engagées. Un
vaste perron donnait accès au porche; il est précédé d'une large
marche en accolade.
Nous trouvons extérieurement un soubassement qui allonge son
pi'ofil brutal en suivant les masses du vestibule et des fausses
portes; il est interrompu de distance en distance pal' de gl'ossières
appliques et au droit de la porte et des fausses portes par des .
perrons à IOUl'des échiffI'es, sauf au S., où le voisinage immédiat
de la tour B" n'en a pas laissé la place.
Les pilastres et entt'epilastres étaient simples , bien que recoupés,
en pierre dans le bas ,en briques dans la plus grande partie. La
base est aussi peu élégante que le soubassement et d'un profil à
cavet réduit., coupé des mêmes appliques grossières. La comichc
TEMPLE il. 365
l
TEMPLE TI. 373
TIDIPLE C.
l'édifice. Celui-ci, bien que d'un plan à peine allongé dans le sens
N.-S., a été traité comme un bâtiment en longueur, rappelant
ainsi en réduction le parti monumental de porte employé à D6ug
DU'o'ng. Le sol des cours C et D n'est pas au même niveau, cc qui
amène une certaine différence dans la façon dout sont traités les
soubassements des deux faces opposées O. et E.
La tou l' a deux portes ouvertes sur ses faces longues et deux '
fausses portes SUl' les faces étroites. Des niches peu profondes cor-
respondent en dedans à la saillie des fausses portes. Les portes
sont encadrées à l'intérieur de colonnes circulaires sans profil, au
dehors de colonnes'octogonales parfout culbutées. Portes extérieures
et fausses portes ont un linteau au niveau de l'arrière-linteau des
portes réelles, lesquelles fermaient des deux côtés. Sm' cc plan
assez compliqué s'élève une voûte qui l'est encore davantage; elle
se termine par une cheminée rectangulaire sans ouverture appa-
rente.
Extérieurement, les parois s'élèvent sur deux soubassements de
hauteur différente et diversement ornés. A la face E., le principe
de décor est analogue à celui du soubassement de Cl; à la face O.,
il est semblable à celui de Bl) et de Bô. C'est une suite de balustres
trapus, que nous retrouvons dans ce rôle à d'autres édifices du
groupe. Les parements sont traités comme ceux du vestibule de
Cl pour l'étage principal, comme ceux de l'étage supérieur de B5
pour le premier étage; les niches des pignons de Bs se répètent en
plus ici sur les faces longues. Seules les fausses porles et les portes
sont spéciales et un amortissement assez bien conservé noUS
apporte des éléments nouveaux. Il est constitué comme une petite
tour à soubassement orné d'atlantes. Le corps principal présente
des pilastres et une corniche à pierre d'accent, du profil à cavet
ct de petites niches qui tiennent lieu de portes. Les restes de ce
motif s'arrNent malheureusement au niveau de sa grande face Je
corniche.
Les fausses portes sont à double corps. Le corps postérjeu~ est
TEMPLE C. 3~7
lement des autI'es faces était-il fort difficile dans les trois couloirs
qui l'entourent.
GROUPE D.
des perrons E.; sur les façades O., un pan lisse plonge devant la
porte. Des pignons en ogive à grande base indiqnent la forme
d'une toiture courbe très basse, dont les piliers podaient les
lourdes fermes.
Le soubassement de Dl est un motif extrêmement compliqué,
qui, moins la présence des figures el des niches, rappelle de très près
la partie inférieure de la terrasse de AI' Les parements de l'édifice
l'E. vers le S., son pied était ainsi à un niveau inférieur à celui de
sa partie N. Ce mur de soutènement inférieur forme une série
de dés, séparés par des entailles profondes. Il est possible qu'il se
soit retourné vers le N. et ait entouré toull'ensemble d'une enceinte
extérieure, car nous avons découvert huit dés qui ne peuvent guère
avoir fait partie que d'un mur de ce genre; ils paraissent avoir été
ramenés dans l'intérieur du groupe après un écroulement. Un neu-
vième a été retrouvé en remploi dans la terrasse nouvelle de Al,
avec une masse cubique où l'on eût pu en tailler un autre. Mais le
fait qui donne le plus de poids à cette hypothèse, c'est qu'au N. O.
et au S. O. de l'ensemble B-C-D, deux de ces pièces, qui forment
angle, gisent encore. Peut-êtr'e sommes-nous là en présence d'un
travail de reprise nécessité par les affouillements des eaux autou!'
des édifices; les profils de ces pièces sont en effet d'un type plus
récent que les constructions du genre de Al et de Aw
cadrent le motif de ballet. SUl' les piédroits mêmes, une figure gri-
maçante vole vers l'extérieur, la tête retournée; elle semble parfois
accompagnée d'un être plus petit.
A la salle Dl il n'existe plus qu'un seul registre qui représente
partout la scène du ballet avec les m~mes musiciens, mais où les
danseuses agitent à l'occasion des sabl'es et des boucliers ou Ollt
les mains unies entre les seins. Il ne reste qu'une partie des couron-
nements de piédroits : ce sont les m~mes cavaliers traités plus mes-
quinement. A la fen~tre centrale de la face N., ils cèdent la place
lJOO GROUPE DU CIRQUE DE !\lÏ SO'N.
GIIOUPE t;-F.
TEMPLE E.
sont interrompus sur les deux faces par des perrons de briques. Le
décor des parements paraît n'Mre que l'épannelage d'une composi-
tion analogue à celle du vestibule de Cl'
Des édifices déjù décrits jusqu'ici, tous, saur les deux dCl'niers,
peuvent être contcmpol'ains de El' Ceux (IU'il nous l'este Ù décl'ÎI'c
sont. incontcslahlclllcnt posté,'icurs.
Sanctuaire E•. -- A côté du sanctai,'c El fut élevé lin kalan du
typc complct E4 (pl. LXXXIX à XCI , ct. fiu. 89)' Il est curieux de
GROUPE DU CIRQUE DE MI SO'N.
remal'quer combien les fausses portes y sont en plan maigr'es et
saillantes: c'est un parti qui à Mi So'n s'accuse de plus en plus
avec le temps. La salle est munie de niches à luminaire ct pl'ésente
dans les angles ct au milieu des parois N., S. et E. des pienes de
suspension, bien que la divinité paraisse avoir été abritée sous
un dais.
Un somasfttra rejette les eaux d'ablutions vers le N.; elles de-
vaient tomber du bec dans un canal destiné à les recevoir, car l'en-
t.rée intérieure du somasütm est légèrement au-dessus du dallage
de cette salle. Deux nouvelles niches à luminaire ornent le vesti-
bule; elles sont inutiles ici et leur dessin très cherché· accuse leur
rôle décoratif.
Extérieul'ement cette construction portait sur un soubassement
à profils symétriques à simples ressauts du type à cavet; les piliers
et les espaces qui les séparent sont ornés de diverses sculptures, qui
représentent tantôt des orants, tantôt des lions issants, de trois-
quarts ou de face, tantôt des ntÏga simples, des têtes d'éléphant
couronnés, etc. Un grand perron de briques s'adossait à la face
nue ménagée en avant dans ce soubassement; il est complètement
ruiné.
Les parois présentent une composition de cinq pilastl'es recoupés
et d'entœpilastres ornés. La base, d'un profil bMard inusité dans
l'art cam, est omée d'appliques doubles. La corniche paraît une
copie du type primitif de Mi So'n: eHe montre les mêmes divisions
et une imitation maladl'oite des mêmes décors. Il ne paraît pas
subsister de pierres d'accent en place, mais un grand nombre de
ces pièces ont été trouvées aux environs de la tour. Elles sont OU
décoratives ou traitées en ma/mm (dans ce cas, d'un seul côté); de
la gueule du monstl'e sort quelquefois un serpent ou un petit guer-
rier. Enfin il existe des sortes de piert'es d'accent à section ronde,
que nous avons retrouvées à Chanh Li} et dont nous ignorons le
rôle. Il ne reste rien ni du bahut, ni des amortissements.
Les fausses portes sont à double corps; le corps postérieur est
TEMPLE E. fl07
Traces d'un édifice Eg. - Non loin de cette tour et derrière E4'
se voient, à ras de terre, des murs enfermant un espace rectangu-
laire, avec une dalle de seuil à l'O. (Eg). Ce sont les substructions
d'un édifice abandonné ou plus probablement les soubassements
d'une constl'Uction légère (pl. LXXXVII).
Fig. go. - Mi So'n E : Piédestal ùe E,; détails de la face principale ; au septième environ.
A. échilf,'e S.; Ii, échilTre N,; C. perron central.
1110 GB DUPE DU CInQUE DE Mi SD'N.
'fEl\IPLE F.
et ce ressaut est occupé par une applique à double plan, qui est en
quelque sorte une double niche. Elle enferme une figure à mi-corps,
dont le bas est caché par un lion accroupi entouré d'une ogive. Le
champ déterminé par les profils et les ressauts est occupé par des
cadres remplis, sous le vestibule, par une petite figure de côté.
Dans les angles creux du soubassement, la composition amenait
deux appliques l'une dans l'autre; l'architecte a résolu la difficulté
d'une manière plus heureuse qu'à l'ordinaire. Les deux demi-
appliques se fondent en une applique unique d'angle qui nous a
conservé les éléments partout ailleurs disparus; chacune garde son
plan normal, et seuls les fronlons se recourbent pour les réunir.
Chacun d'eux se termine par une sorte de couronnement bulbé. Le
soubassement s'interrompt en avant pour faire place à un perron
à échiffres de br'iques qui paraissent nues; une daBe de pierre en
accolade ornée d'une rosace forme la première marche.
Le décor extérieur de la tour consiste en ~ne division de grands
cadres qui sont arrêtés aux deux extrémités par un large pilastre et
séparés l'un de l'autre par une face de mur, au-devant de laquelle
s'élève une fausse porte. La base est du type à cavet. Au droit des
pilastres et dans les angles des fausses portes, se voient des appliques
à deux corps, qui sont traitées comme de véritables petits édifices à
étage. EUes présentent un pignon au-dessus d'un corps principal
terminé par un terrasson orné d'antéfixes d'angle; en avant, un
deuxième corps avec fronton paraît représenter la porte; cette indi-
cation est accentuée par la présence d'un perron de sept marches
entre échiffres, qui franchit le soubassement du petit édifice. Si la
tour elle-même, comme il est probable , était munie de pignons,
. soit en maçonnerie soit en pan de bois, ces appliques en étaient
d'exactes réductions (1).
Devant le corps antérieur de cette applique, une face étroite,
velticale, malheureusement nulle part sculptée, pourrait être cousi-
(1) Vou'
. pOil rune d"ISpOSlholi
. ana1oglle , l'JIlventnwe 1 . tif'
. (eSC'1p 1
1 (es 1II0/llllnel/ 1S 1
(Il
Camblldge, t.1 , p.18i1clfîg.l1'.1.
422 GROUPE DU CIRQUE DE Mi SO'N.
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426 GROUPE DU CIRQUE DE Mi SO'N.
porte une boule, qui peut être un nuage. La tête Pl'incipale a une
fine moustache et montre les dents. Elle est coiffée d'un muku!a
d'une forme spéciale. Les cheveux pendent sur les épaules et sont
couverts en partie d'une sorte de rosace indépendante du 11wkll!a.
Le costume se compose seulement d'un sampot à rayures ondu-
lées qui paraissent longitudinales. La figure a comme bijoux de
larges boutons d'oreilles et des bracelets de bras et d'avant-bras.
Derrière eHe semble s'élever un arbre. Les nuages et cet arbre
supportent une divinité assise, une jambe pendante. La tête
manque. La main gauche tient entre le pouce et l'index un cha-
pelet; la droite est étendue et légèrement relevée du côté de Nan-
din. Un cordon brahmanique descend de l'épaule gauche, et le
pied gauche y est passé. Le dieu porte un sampot; il a des brace-
lets, au moins aux avant-bras et aux chevilles.
GaQ.eça est assis à l'indienne, la trompe en l'air; il a quatre
bras et porte, dans le même ordre, les mêmes attributs que
le GaQ.eça debout de Es. Il n'a pas de 1nuku!a et ne paraît orné
d'aucun bijou. Nandin, au galop, n'a pas le collier habituel. Le
petit ascète a les Henoux pliés et maintenus par une corde de
suspension attachée aux reins. Peut-être un vase est-il pendu à
côté de lui?
La représentation du petit édifice est fort intéressante. Un étage '
principal trapu, di visé par des pilastres à base et à corniche qui
paraissent du type à cavet, mais sans appliques, s'élève sur un sou-
- bassement fort riche, interrompu pa~ un perron. Celui-ci mène à la
porte principale, au fond de laquelle on aperçoit debout la statue
du dieu du temple ou plutôt d'un prêtre, car la figure a les mains
jointes. Aux angles se voient des pierres d'accent nettement indi-
. quées; des guirlandes y paraissent suspendues. Le terrasson ell
doucine est orné, près du corps supérieur qui s'élève au-dessus,
d'antéfixes d'angle où l'arête se termine. Ce petit étage est la re-
production trait pOUl' trait de l'étage principal; il est couvert de
même. Entre les pilastres, aux divers niveaux, les ca(Ir'es con-
TEMPLE G.
tiennent des têtes. Enfin un couronnement sans fausse niche finit
la tour par une pierre terminale, dont le déco)' est trop petit pour
être lisible.
La divinité du sanctuaire F3 était un linga attenant. à sa cuve
et sans caractère spécial. Un autre linga d'aussi grande taille que
celui de FI a été trouvé au N. E. de cette tour; il porte le même
curieux décor de coiffure , mais plus fruste. Un linga adhérent à sa
cuve fut découvert dans le même coin. Ces linga étaient sans doute
les divinités de sanctuaires en construction légère qui occupaient
cette vaste enceinte et qui n'ont pas laissé d'autre trace.
Inscription du temple F. - La section F ne nous a donné qu'une
stèle (Xl) de 1 m. 50 de haut sur 0 m. 85 de large, en grès blanchâtl·e. Elle
a été relevée à peu de distance de sa place ancienne, marquée probablement
par une sorte de dallage en briques, en avant et à l'E. de F3' Elle montre
deux faces : A, invocation, plus 18 lignes; fruste, par endroits illisible;
B, 20 lignes, illisible. A est en sanskrit, prose et vers. Elle date du roi
Prakaçadhat>ma ou Vikrantavarman (Vl" ou VIlle siècle çaka). (Cf. B. E. F.
E.-O., t. IV, p. 930.)
TE~IPLE G.
C'est une fir,ure fort grossière (fig. 98) et traitée dans une ma-
tière rare en Annam, une sorte d'aIMtre. Elle est assise, les ge-
noux très écartés et les pieds croisés, mais tombants, sur les re-
plis d'un niiga, qui forme dais de ses cinq Mtes au-dessus du dieu.
Les bras écartés ont les mains posées sur les cuisses. La t~te est
disproportionnée; elle porte un haut chignon de forme bizarre;
les oreilles ont les lobes très distendus. Deux trous se voient dans
le dais à droite et à gauche de cette tète; nous en ignorons le rôle.
L'ensemble repose sur une petite hande ornementale en fort
mauvais état. En ~lan, le contour de cette pièce a la forme d'un
TEMPLE H. lt33
TEMPLE IL
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
(1) Les fouilles ayant dû être intel'l'om- (') La tour principale de l'enceiute 1
pues à la fin ùe novembre 1902, il esl a deux degrés d'écart Vel'S le N.; l'en-
impossible d'indiquer tous les bâtiments ceinte II se redresse exactement, et
que contenait ce temple important et l'e.nceinte III a de nonveau un écart de
l:on n'en connait encore que les grandes un degré et quelques minutes dans le
hg nes. llI~me sens. .
ltltO TEMPLE DE DÔNG DU'O'NG.
(1) Les murs, bornes, porche el py- il est unilJne, seront tonjoUl"S indiqués
lôul's, qui eutoUl"ent ou pl"écèdent Hnc drlns la suite par le chilli'e J'ornain qui
cour, el l'édifice qu'elle enfm'me quand désigne la cour.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
rement rendues au jour; l' S. par une salle carrée dont les mut's
sont visibles. Une seconde muraille circonscrit les tl'ois groupes 1
et l'et forme chemin de ronde autour, sur les faces N., O., S.,
fuit vers l'E. enfermant des espaces vides aujourd'hui transformés
en rizières et sans doute traités autrefois en jardins ou meublés de
constructions légères. Les tours-pol'les III N. et S. y donnaient accès
de la tranchè centrale. Enfin elle vIent fermer l'ensemble à l'E. et
y est percée en son centre par le porche IV qui semble être ainsi
l'unique entrée de ce grand ensemble. L'angle S. E. était occupé
par une série de constructions en briques non encore dégagées,
l'angle N. E. par un bassin.
Il est à noter que les murs qui enferment les cours II et III sont
décorés vers l'intérieur et non vers l'extérieur et celte composition
bizarre montre clairem~nt que cette allée centrale, qui mène du
porche IV jusqu'au temple principal l, était la partie réellement
publique du monument (l).
Cet ensemble n'est pas d'un seul jet et il y a tout lieu de croi,'e
que le temple s'est augmenté par zones concentriques s'allongeant
toujours vers l'E. Peut-être cependant - et l'étonnante sfmilitude
d'art que montrent les dViiraplÏla des différents porches le ferait
croil'e - les diverses enceintes existaient-elles dès l'origine, mais
cn simples palanques avec des porches en constructions légères
abritant des statues de pierres; les travaux successifs n'auraient
(1) Toute l'enceinte 1 a été dégagée et puisque leurs éléments étaient connl1~
nne fouille latérale sur les trois faces N. , par lems symétriques. Les tl'3vaux se
S. el O. en a rendu visibles les abords sont arrêlés en avant du porche III. Une
immédiats. L'enceinte II fut excavée en évacuation d'eau a été percée dans la
entiel" sanf dans la longue bande extr~me cour 1 au N. E.; le hout du mur O. de
N. Au porche II, la partie E. était prise l' N. et le bout du mur E. de l' S. ont
dans les racines d'un arbre énorme qui a été coupés près de la renconh'e avec
(I~ en dislo'Iuer les maçonneries; elle les mlll's de 1, où ils recouvraient d'ail-
fi a pas été complètement clébal'rassée, leurs l'ancien décor', pour laisser' partir
rie même que la salle III et la cour IIJ. Le l'eau des tranchées latérales il la cour
pylône JI N., la tom-porle N., lepy- I. Trois autres écoulements ont élé
Mue III N. et le mllr II et III N. ne nons Jlrrcés tians les mlll':; N. ,le lI, N. ilt S.
ont pas parn mériler une fouille cOlÎteuse , de III.
TEMPLE DE :sÔNG DU'O'NG.
ENCEI~TE J.
• ( Il Il ne faut tenir aucun compte d'une pour faire communirluer deux pal'Iies du
ngole qui se trouve den'ière la mal'che la chantier et faciliter l'écoulement des eaux,
plus haute : elle a été creusée par nous lorsque les travaux étaient à ce niveau.
_\
TE~IPLE DE DONG DU'O'NG.
dessiné avant sa démolition nécessaire. Les proportions rappelaient
celles de cet étag~ dans les tours de Hoà Lai et dans la tour centrale
vOl~me.
Tour Nord (pl. XCIX et CIII). - La salle est d'un plan légère-
ment rectangulaire. Le soubassement s'orne d'appliques précé-
dées d'autres plus petites; celles-ci n'atteignent que l'imposte des
premières et une antéfixe les précède à leur tour. Le perron de
la porte principale est enfermé entre deux grandes échiffres en
volutes, sculptées sur les faces latérales et sur la face antérieure.
Elles sr. détachent d'un double ressaut du soubassement sur qui
se décroche la cimaise et encadrent quatre marches de hauteur
différente, une autre marche de départ étant de niveau avec le
chemin de briques. Aux fausses portes la disposition ne se diffé-
rencie qu'en un point: les échifTres à volutes sont remplacées par
des prismes nus.
Chaque face de la tour présente trois pilastres à double épais-
seur, celui du celltre plus que double de la largeur des autres et
plus saillant. Contre l'habitudr., la base est identique pour tout
l'édifice. Sa plinthe inférieure ressaute sur le pilastre central et
les piédroits des fausses portes.
Du pilastre central se détachent les deux colonnes octogonales
d'nne fausse porte qui donne vraisemblablement le mode de corw
position de la porte d'entrée. Le profil unique de base tourne
ENCEINTE 1. M9
ANN,Ut. ~ 1.
Tour centrale (pl. XCIX, CIl et CHI, et fig. 101). - C'est une
tour à quatre baies, du type classique de ces tours; il est à noter
que trois seulement sont munies de perrons; il n'en existe pas
au N., où une face verticale descend entre les échiffres.
La saHe est exactement carrée. Quatre ébrasements peu pt'ofonds,
sous larges linteaux et voûtes de décharge, mènent aux portes, à
encadrement de pierre, mais sans crapaudines; elles étaient donc
libres, comme c'est l'habitude pour ce genre J'abri. Des porches
peu profonds, qu'encadrent des colonnes octogonales de pierre, les
précèdent. Le soubassement est du type ordinaire mais il est fine-
ment mouluré et les ressauts en sont triples ou quadruples. Ceux
des angles s'ornent d'une grande applique de proportions trapues,
devant laquelle s'en présente une autre simple, munie d'une bande
décorative.
Les parois du corps principal vont en surplomhant et les pilastres
par suite sont plus larges en haut. Ils sont au nombre de quatre
ou cinq, ont une base du type habituel, mais très finement décorée
pour la hauteur de l'édifice. Au droit de chaq'ue pilastre est une
applique à simple corps, à bande décorative, à plinthe ornée; très
allongée, elle présente une proportion fort élégante que fait valoir,
devant sa plinthe, le contraste d'une minuscule applique trapue qui
y forme antéfixe.
La corniche répète la base; comme beaucoup de parties de cette
tour, la frise est restée en épannelage. Au droit de chaque pIlastre
une masse attend un motif dont le sens est donné par les décora~
tions de B4 de Mi 80'n. La corniche se termine par la grande face
habituelle; cHe est ici rigide et présente, aux angles extérieurs
ENCEINTE 1. 453
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lI60 TEMPLE DE B-dNG DU'O'NG.
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ENCEINTE 1. li63
Tour à quatre baies Nord (pl. XCIX et CIl). - Elle semble avoir
joué, pour la tour N., le même rMe que la tour centJ'ale pour la
principale. E~le a vait quatre portes à encadrement" de pierre, sans
contre-seuil et sans crapaudines; elles interrompaient de petits
couloirs qui s'ouvrent à l'extérieur entre des colonnes octogonales
posées sur les échiffres des perrons.
Le soubassement qui est à peu près le seul l'este de 1'édifice lJ'a
que des ressauts simples, ornés d'appliques à co"rps unique, pré-
cédées d'une autre plus petite et d'antéfixes. "
Les portes sont accusées par une saillie où se répète le même
profil, sauf au N. où il est réduit. Les échiffres, en volutes verticales
épannelées à l'O., scul.ptées ailleurs, sont très saillantes à l'O. et
au S., moins saillantes à l'E. et surtout au N., ce qui s'explique, au
moins à l'K, par le voisinage du pavillon N.
-'.
"
466 TEMPLE DE IHlNG DU'O'NG.
• (1) Ces trois objets sont toujours portés premier par crachoir, en raison de son
a, la suite d'un personnage important. usage génél'al cllCZ les princes OI'ien-
Nous désignerons hypothétiquement le taux.
lâO "
TEMPLE DE DONG DU'O'NG.
~\~
ENCEINTE 1. 483
nouillé à J'européenne. Les départs de bras semblent indiquer
qu'ils étaient levés. Le dos présente entre les épaul es une sorte
de crinière qui doit représenter des cheveux pendants. Le vê-
tement est un sampot à grand pan postérieur. La tête est assez
expressive. Les coins de bouche soùrient. Les traits sont lourds et
le nez épaté, les lèvres épaisses sont presque celles d'un nègre.
Cette tête porte un mttkttfa orné de fleurons très spéciaux.
avec des seins puissan ts et la taille mince. EUe est vêtue d'un sarong;
la coifl'ure est un muku{a à deux étages à décor de feuines lancéolées
SUl' chaque àxe; elle porte de lourds pendants d'oreilles.
détachent, 2° sur les faces E. et O., deux avant-corps B'1 qui cor-
respondent aux vestibules des portes, sur les faces N. et S., deux
croisillons B'2 qui contiennent les passages latéraux, abri des dviira-
pala. Sur B'1 s'accolent les portes principales à triple corps, les deux
corps postérieurs identiques, le corps antérieur en colonnes octo-
gonales; àB'2les portes etles fausses portes à deux corps, les unes
et)es autres semblables, à la différence des dimensions, le corps
postérieur simple saillie du croisillon même, le corps antérieur
formé de deux bandes verticales ornées (1).
Intérieurement, le plan, sauf réserve des logettes O., est le
même qu'au porche 1; les voûtes devaient y être semblables; les
portes sont munies d'encadrements de pierre à crapaudines. Les
cellules latérales étaient occupées pal' deux beaux dV(ïrapiila.
Le soubassement est simple; il ne se complique de ressauts que
près des portes principales; il est orné d'appliques dont le corps
est décoré d'animaux, comme à la tour S. O. de l'enceinte I. Les
- perrons qui viennent interrompre ce soubassement descendent
entre des échiffres en prismes ornés et non en volutes. Les murs II
viennent y buter sans se composer avec lui.
Les décors des diverses parois consistent en pilastres et entre-
pilash'es ornés à leur base du profil ordinaire, munis d'appliques
sans bande décol'ative, à double corps et simple fronton, lorsque leur
adjonction fut aisée, c'est-à-dire aux bras transversaux seulement.
L'enceinte 111 était constituée par deux longs murs qui se déta-
chaient du mur II oriental, non loin du porche, se coupaient, vers
le milieu, de tours-portes III qui ouvraient des cours latérales, et
se retournaient en avant pour enfermer une cour longue. Le mur
oriental en était percé d'un porche entre pylônes. Il semble pro-
bable que les murs latéraux se prolongeaient en avant, maIS nos
ronill~s n'ont pu être poussées plus loin que le porche.
Murs et bornes III (pl. CI et CV). - Ces murs sont décorés vers
l'intérieur des mêmes motifs que la paroi E. du mur E. de II. Ils
étaient précédés également, vers l'intérieur, de bornes. Elles rap-
pellent les bornes l, mais leur base carrée paraît avoir eu moins
d'j mportance. En revanche, leur fût présent.e un entassis considérable
TEMPLE DE 1t6NG DIJ'O'NG.
Salle III (pl. Cl, CV, et fig. 1 (3) et sculptures de l'enceinte III.
,.-. . La salle que contient cette enceinte se compose d'une grande
.. nef formée par deux rangs de huit piliers; sur les quatre faces
pourtourne une nef plus étroite, enfermée entre les grands piliers
de la nef centrale et une nouvelle rangée de piliers plus petits:
grands et petits piliers sont des compositions à plan carré redenté
ùont les faces sont traitées comme des pilastres; en haut et en bas
se voient une hase et une corniche à cavet légèrement défol'mées.
Les grands piliers portent sur . leur face extérieure un troll
rectangulaire dont le has semhle être au niveau qu'atteignaient les
A'
'196 TE)IPLE DE DONG DU'O'NG.
petits piliers quand ils étaient complets. Il y a donc tout lieu de
croire que cette salle possédait une charpente d'un type analogue à
celui que nous avons essayé de restituer pour l'édifice semblable de
Pô Nagal' à Nha Trang (cf.B.E.F.E-O., t. II, p. 36, fig. 9); il est.
indéniable que cette salle était couverte en tuiles, car nous avons re-
trouvé dans les fouilles un grand nombre de tuileslongues et plates,
à bouts triangulaires. A cette couverture semble s'être rapportées
deux têtes de lion en terre cuite; l'une fut trouvée dans la partie
O. de la salle, l'autre dans les fouilles du mur S. Î)rès de l'enceinte II.
Leur silhouette spéciale rappelle un peu les têtes de licorne. On a
trouvé aussi des fragments de cornes, toutes cassées à la base, cn
si grand nombre qu'on ne peut guère en chercher la place que
sur des arêtiers ou des faîtières.
La partie postérielll'e de cette salle était presque fermée, à la
ENCEINTE III. lt97
hauteur des derniers grands piliers, par une large pile: il s'en faut
de peu qu'eHe ne tienne toute la nef. .
Cette pile de maçonnerie est traitée comme les piliers mêmes,
mais possède en plus un soubassement qui se prolonge en avant
pour former une plate-forme de briques avec des parties de pierre;
malgré cette différence de matière elle présente partout les mêmes
décors de profils et d'appliques . .
posés sur une pierre (?) []ne figure de femme, une tête sans corps
apparaissent derrière la tête de la femme, à sa gauche.
P. 1. Un homme est assis à la javanaise sur un siège à quatre
pieds; un vase est à côté de lui. Une femme, les bras croisés, est
debout à côté de l'homme; deux têtes se distinguent derrière lui.
La pièce 6. a eu un côté en partie caché par l'escalier A. Le
panneau supérieur offre un personnage assis et l'autre très réduit
est vide.
L'autre montre:
P. S. Deux personnages discourent; un décor, du feu ou un
nuage, se voit entre eux dans l'air. La figure du côté coupé tient
à la main droite- une fleur de lotus.
P. 1. Une femme assise élève une fleur de lotus; un petit
personnage, derrière elle, a la main gauche sur l'épaule de la
femme.
La pièce 2 fait suite à la pièce 6. et montre deux groupes de
parties de panneaux (fig. 115).
P. S. - P. 1. Un homme assis est en conversation avec les pré-
cédents. Le bras de celui d'en haut est sur la pierre 6. où il tient
un bouton de lotus.
Autre groupe : Les deux panneaux présentent un homme assis.
Nous ne connaissons encore ni l'ordre de ces pièces, ni s'il en
manque. Notons seuJement que l'élément central était un escalier
cantonné d'éléphants comme au piédestal l, mais gardé en outre pm'
des dvürapiila; il est divisé en deux morceaux: l'un d'eux est donné
par la figure 116 (1).
Sur l'une de ces séries sans doute ou sous elle et portant direc-
tement sur le soubassement de briques, une suite de gl'andes danes
devaient fOl'mer un sol; elles sont sculptées en forme de doucine
Sur la tranche et l'une d'elles possède comme un petit escalier; le
décor de cette doucine est curieux : il pl'ésente des losanges et
(1) Les figures 114 et 116 ont la même origine que 104 à 108, les clichés vérasco-
piques de Ch. Carpeaux.
502 TEMPLE DE DllNG DU'O'NG.
un motif qui rappelle de près le trident. Sur ce piédestal posait.
une statue de Buddha qu'on voit aujourd'hui dans la tour centrale;
la présence dans la salle III des jambes de cette statue, prises sou s
une énorme pierre, ne permet aucun doute à cet égard. Derrière
la statue, un bloc lui faisait peut-être comme un fond: en bas, un
décor de lotus se dédouble pour former deux culs-de-lampe, ornés
en avant de niiga. Une partie trapézoïdale, qui s'élève au-dessus,
parait n'avoir pas été achevée ou avoir dû. rester masquée. La posi-
tion de ce bloc par rapport à la statue paraît indiquée par ce fait
que, dans leur chute, il en a recouvert les jambes. Il en est de
même pour la pièce suivante que nous pensons avoir servi de siège
au Buddha. Elle était tombée entre ce bloc et les jambes. C'est
une pierre creuse et qu'on pourrait supposer avoir contenu des re-
liques. Nue sur le cÔté antérieur creusé qui eüt correspondu à la
face plate intérieure des jambes de la statue, eUe est accompagnée
sur les côtés de petits niiga qui descendent d'une frise à guirlandes
pour relever' ensuite leurs nombreuses têtes.
Sur la face que nous supposerions postérieure est un génie
~ quatre têtes Cl'êpues et huit bras, -qui se montre de dos, l~s
Jambes écartées et de profil: il est vêtu du sampot ordinaire, et na
pas de mukuta. Les mains ont la paume en l'aÎl'; les oreilles so~t ,
ornées de disques. La frise à guirlandes pendantes se contourne
au-~essus et disparaît derrière des culots de lotus qui portent d.e
petIts personnages: nous avons retrouvé le bas de l'un d'eux, aSSIS
à la javanaise. Il est probable que ces figures. ét;,lient au nombre
de cinq. .~\(JJ
, ;~
•
504 "
TEMPLE DE DONG DU'O'NG.
nmple robe traitée par plis plats et parallèles; un pan est rejeté sur
l'épaule gauche.
Derrière elle devait s'élever une sorle de gloire dont nous avons
divers fragments; peut-être partait-elle d'un linteau fictif porté par
deux pilastres et terminé par deux makara où les pilastres s'en-
gagent par un tenon. Du rnakara sort une petite figul'e.
Aux côtés du Bllddha ou derrière, figuraient deux Çiva (?) assis à
la javanaise, deux autres figures du même genre debout, une ou
deux statues de religieux bouddhistes debout, deux agenouillés qui
avancent des brMe-parfums. Les Çiva debout tiennent d'une main
ramenée sur la ceinture un objet malheureusement cassé; l'autre
pend allongée sur la cuisse. Ils ont un œil au milieu du front mais
ne portent pas le cordon brahmanique. La tête a le nez épaté, la
bouche épaisse, sous une moustache relevée. Le vêtement consiste
en un sampot à grand pan antérieur triangulaire. La figure est
couverte de la série des bijoux à la réserve du collier el de la
ceinture pendante et des bracelets de cheville. Les boucles d'oreille
sont énormes.
Les Çiva assis àla javanaise sont dans une pose fort élégante, la
plante ~u pied allongé retournée. La tête, coiffée d'un riche mulClt!a
et ornée de lourds pendants d'oreilles, se détache d'une auréole
toute Geut'ie de rinceaux cams.
Les moines ont le même vêtement que le Buddha décrit plus
haut. Ceux qui sont debout ont des sandales à bride. Les uns et les
autres tiennent des brûle-parfums formés d'un bouton de lotu~
ceux des figures agenouillées ont une longue queue coudé~ b J~J
Deux éléphants placés de côté dans la pose habituelle, une pâÛe ~
lé?è~ement relevée, la trompe enroulée, la tête ornée d'une tiare,
faisaIent partie de cet ensemble, sans que nous sachions encore
exactement où ils étaient placés.
En avant, la plinthe du piédestal de briques se prolongeait pour
passer sous deux éléphants debout sur leurs quatre pieds, et la
trompe en l'air. Un élégant socle sculpté de feuilles d'eau les sup-
ENCEINTE III. 505
porte; il s'interrompt en avant pour laisser place à un corps de -nuca
qui se redresse; d'autres niiga l'accompagnaient; ils étaient fichés
dans la brique sous la plinthe par des tenons longs et minces. Ces
éléphants ont été découverts culbutés, mais en place; nous avons
relevé· l'un en son lieu m~me.
En avant de la plinthe de briques sur laquelle ils reposent, une
sode de marche, qui fut peut-~tre un embellissement postérieur,
unit les deux piliers voisins, les cinquièmes piliers; elle est
ornée sur la contre-marche d'un élégant décor de base à petites
appliques et à panneaux sculptés: En dehors de cet ensemble re-
marquable, mais qui par malheur ne sera guère reconstituable que
sur place, il convient de signaler encore une figure agenouillée
replète, dont les bras qui semblaient venir en avant et présentaient
peut-~tre quelque offrande, sont brisés. La face est souriante. Le
torse est nu, le sampot est simple et court. Les cheveux paraissent
relevés en un haut chignon qu'enserre un diadème à feuilles lancé-
olées sur les axes. Les seuls hijoux apparents sont des grosses
houcles d'oreilles (I).
S 1. Tnù'! THifN. - ToUl' du mont Linh Thai ou Hon Rila; sculptures; inscriptions.
- Vestiges à cang D&ng. - Ruines II Giam Biên. - Citadelle came de Huê. - Ves-
liges à An Kiëu. - Fragment de stèle à Dinh Thj. -Stèle de Phu LU'o'ng. -Sculptures
à Vinh An Thu'Qlng Nguyên. - Vestiges à Tr~ch Phô, Mi Xuyên, Cb Thap, D'tl
Diêm, Phù Tr~ch.
S II. QUANG TB!. - Vestiges à Tru1o'ng Sanh, Th~ch Hàn, Tru101ng Don, Cu Hoan,
Trà LQc, Nhan Biêu, Cb Thành, NgÔ Xn, Hà Mi, Blch La, An LQng, Trà Lién,
DU1o'ng Lç. - Hà Trung: vestiges; sculptures; inscription.
S Ill. QUÂNG BlNH. - Citadelle de DAn Ao. - Citadelle de Tièn Bien. - Ruines de D&nrr
Chùa. - Grottes de Phong Nhà; inscriptions. - Vestiges II Ké Doi. - Grotte de Chila
Hang. - Statuettes de Ké Nai. - Vestiges à, Cao Lao H~. - Grolles de L~c So'n; inscrip-
tions. - Vestiges et sculptures à Trung Ai. - Inscription cIe Bac H~. - Rempart dit
Lâm Âp Thè Lily. - -' .
S I. THÙ'A THn~N.
TOUR DU MONT LINII TIlAI OU nON nÙA.
Des deux figures qui restent, la plus grande, qui occupe la place
d'honneur dans le pagodon N., est fort intéressante; bien qu'en
morceaux grossièrement raccordés, elle est dans un état de conser-
vation extraordinaire (fig~ 118).
Assise à l'indienne, eUe possède quatre bras; les deux bras an-
térieurs !'iont étendus vers les cuisses; les deux bras postérieurs
relevés en l'air; ces quatre bras portent divers attributs qui sont
510 AU NOHD DU COL DES NUAGES.
très distincts. Lé bras inférieur gauche tient dans la mairi une sorte
de disque sur lequel il rabat les quatre doigts, et le pouce par-
rlessus les autres. La main droite tient de même une sorte de h<1.-
tonnet ou de T. La main gauche supérieure tient dans la paume
un disque en fOI'IIJe de marguerite dont le cœul' est en creux, ct
dont il sort une petite partie longue qui se recourbe sur les pétales.
La main droite supérieure tient un brandon, si on interprète en
flammes ses volutes superposées.
La figure, dont les yeux en amande sont peu relevés su l'les
tempes, a des prunelles en relief. Le nez, camard, se détache au-
dessus d'une grande bouche souriante dont les pointes se relèvent.
Un pli vertical coupe la lèvre supérieure. Le pli des joues, dans le
sourire, est assez joliment indiqué.
La figure est vêtue d'une sorte de jupe ornée de pendeloques de
perles; elle recouvl'e un double pantalon court s'arrêtant un peu
plus haut que le genou. Devant la jupe retombe un double de van-
tier. La tête est coiffée d'une mitre conique inclinée en avanl. Sa base
est ornée d'un bandeau il perles. Au-dessus, cinq rangs de décors
s'y superposent; devant la mitre, une aigrette se relève et se ter-
mine par un fleuron en forme· de larme.
La figure montre aux oreilles, donlles lobes sont très allongés,
des boucles à triple décol' ; aux avant-bras antérieurs, de lourds
bracelets ornés de perles et d'une plaque ciselée il quatre feuilles
à double épaisseur, avec un bouton au centre. Les bras portent des
bracelets épais à trois bandes. La poitrine est décorée de deux
colliers qui se superposent, celui de dessus en perles carrées,
celui de dessous formé de deux bandes d'inégale largeUl', réunies
par un fleuron.
La dernière figure, d'une très mauvaise exécution et dont le
buste, le bl'as droit cl la tête paraissent seuls anciens, assise, laisse
pendre de la main droite, ramenée sur la poitrine, une sorte de
chapelet qui semble tomber dans le creux de la main gauche. La
tête est coiffée d'un bonnet très bas.
VESTIGES À CÔNG DÔNG. 5'1'1
Enfin, une sculpture came est installée dans une niche extérieure
du premier étage de la tour, face N. (fig. 119); c'est un pel;son-
naf{e de 0 m. 80 à t mètre de hauteur, dansant,
un bras en l'air portant un objet indistinct; le
bras gauche ramené sur la poitrine tenant un
bâtonnet. Il est hanché, la jambe gauche relevée
et pliée dans un mouvemerit de danse; la jambe
droite moins pliée. La tête a les yeux allongés,
le nez camard, la bouche mince et grande. Le
personnage est vêtu d'un sampot à devanliel'
à deux faces en forme de carquois contourné;
l'étoffe forme sur les cuisses de véritables canaux
creux qui s'arrêtent aux genoux. Le torse paraît
nu, car le nombril est indiqué. La tête est coiffée
d'un muku(a conique à bande d'arrêt inférieure, F" L' h T·h "
. , . . . Ifj.t 19, - ln . al.
large et ornee de perles. Les biJOUX consistent Bas-relier,
en boucles d'oreilles, colliers, bracelets de bras, hauleur,emironom.8o(?).
d'avant-bras et de chevilles, avec perles et plaques ciselées .. Une
sorte de ceinture à grosses perles s'attache sur les hanches.
Inscriptions de Linh Thâi. - En avant de la tour actuelle, deux piédroits
inscrits sont fichés dans le sol; la hauteur visible est de 1 m. 52; trois faces
sont inscrites et ont 0 m. 27 de Im'ge, la surface encastrée non inscrite n'étant
pas comptée; elles compol'taient une quarantaine de lignes par pièce, sans
doute trop eflacées pour qu'aucune lecture en soit possible.
, 1
n ;STIGES A TIL~CIl ['110.
Vma a les deux jambes -du même côté; son bras gauche est
étendu vers le bas, la main renversée; l'autre bras:, replié sur les
seins, a la main étendue et pliée dans l'autre sens. Le costume et la
coiffure sont analogues, mais le sampot est remplacé par un
sarong double. Elle a de grandes boucles d'oreilles, un collier qui
forme gorgerin, des bracelets aux bras , aux avant-bras et aux
chevilles, les bracelets du bras gauche portant un fleuron.
VESTIGES À U'U DIÊM. 519
Cu Hoan, huyçn de Hâi Lang, dite Miêu Bl! Lôi ou Ph~t LÔi, à
500 mètres environ au N. du pont du chemin de fer dit de Bén Da,
et. SUl' les bords de la voie ferrée, est une éminence recouverte de
débris de briques, sur un diamètre de 50 mètres environ; au centre
d'un bosquet se voient des pierres d'autel et des débris de sculp-
tures, entre autres une statue dont il ne reste que les jambes et
la partie inférieure du tronc." (Lettre du P. Cadière, 27 sep-
tembre '907')
VESTIGES À THU'O'NG DON. 523
Au milieu d'une plaine qui fut autrefois fertile et que les dunes
de sable hlanc ont envahie, un sanctuaire cam ne se reconnaît plus
qu'au tertre qu'en ont formé les déhris, à de nombreux fragments
de hriques et à quelques sculptures décoratives. Ces restes sont en-
core appelés Chùa Ph~t LÔi ct temple des Buddhas cams". (L. CA-
DIÈRE, ibid., p. 185.) Cet emplacement se trouve à 300 mètres de
l '
SCULPTUnES DE CO TIIANII.
Il est probable que le buste était nu; la tunique qui vient for-
mer mille petits plis près du cou est une addition annamité. La
poitrine était ornée d'un chapelet à gros grains sphériques, mis en
sautoir et qui a été respecté. Il est probable également que les hra-
celets qui sont près des aisselles sont anciens. Quant à ceux qui
auraiellt exislé près des poigllets, ils peuvent êlre cachés par le
serpent et par les nombreux plis du vêtement. La main gauche
présente les deux premiers doigts pliés sous le pouce (fig. 124),
landis que les deux derniers sont allongés: c'est là une restauration
annamite, mais il est probable que cette position bizarre ne leur
a été donnée qu'en rai~on du départ qui en subsistait.
L'autre. figure est constituée de débris sans lien entre eux: pieds,
mains, tête et buste SOllt d'origine came; la coiffure, le costume,
le collier et le sièRe sont annamites; les mains seules présentent
ANNAl!. - J. ::\4
530 AU NORD DU COL DES NUAGES.
un certain intérêt: l'une tient dans l'espace enfermé par le pouce
et l'index opposés une sorte de disque en forme de marguerite;
l'autre un bâtonnet avec une partie pendante (fig. 12ft).
Une autre main conservée également dans un pagodon serre
entre le pouce et l'index un chapelet de perles qui fait le tour de
la base du pouce; cette main semble avoir eu un petit bracelet
plat et découpé au poignet (fig. 1 ~14 );
Il esL probable que cet emplacement et ces débris de sculpture
Ile sonL pas les seuls souvenirs cams du village, car sur la berge
droite d'un affiuent de la rivière de QuânU Tri qui sépare le vil-
lage de Cô Thànb de Quâng Tri m~me, et presque en face de la
route qui mène de Cô Thành à la Résidence, se voit une construc-
tion de briques, carrée, dont l'épaisseur des murs et les dimensions
intérieures rappellent les constructions cames. Elle est orientée
suivant les points cardinaux, mais l'axe E.·-O. subit une inclinaisoll
de 20° environ au S. Cette construction; dont il ne resterait pro-
bablement que les fondations, est actuellement envahie par les
eaux et destinée à disparahre prochainement, en raison de l'affouil-
lement continuel de fa rivière. Peut-être sont-ce les restes de
l'édifice mentionné ci-dessus.
Le P. Cadière signale (ibid., p. 18 7) un autre point désigné sous
le nom de Miêu C6n Dàng cda pagode de l'éminence dàng". (Cf.
plus haut, Trà LQc.)
VESTIGES À NGÔ XA.
Un tertre de brique; qui recouvrent peut-être quelques pierres,
derniers restes d'un sanctuaire cam, se rencontre dans les terrains
du village de Ngô Xa, canton de An Lu'u, phû de Tri~u Phong.
(Ibid., p. 190.)
VESTIGES À IIÀ Ali.
. HÀ TRUNG.
d'un profil différent et d'un ' décor bien inférieur. Il nous paraît
impossible de les rapporter à la même époque, tandis que la simi-
litude de leurs dimensions et de leur composition tend à fail'e
croire qu'ils ont appartenu au même bcîtiment. Aussi pensons-
nous êtt'e en présence d'une restauration carne postérieure à une
première' dévastation annamite. L'hypothèse nous parait d'autant
moins invraisemblable, qu'il semble y avoir dans cette restaura-
tion comme une influence de l'art, si différent, des Annamites.
On peut admettre sans trop de peine que le monument tout
entier n'aurait pas été ruiné, que la tour principale en pal'ticulier
aurait été sauvée par le respect superstitieux qu'ont les Annamites
pour toute espèce de divinités. La dévastation eût porté naturelle-
ment sur des bâtiments accessoires dont la l'élection avec le rem-
ploi des fragments encore utilisables s'imposait ensuite.
Ces piliers on.t été dénaturés plus tard par l'adaptation anna-
mite et il convient de signaler le fait, cal' la présence sur les mêmes
pièces de motirs de caractère très ditférent parait, ft première vue,
Hne anomalie presque ineXplicable. En effet; quelques-uns offrent
une terminaison de décor en forme de haricot, tout à fait inusitée
dans l'art cam. Ce décor, qui se raccorde fort mal avec le reste,
est pris en défoncement au-dessous de l'épannelage des autres
sculptures; il présente cette ciselure par méphits obliques, si cal'ac-
téristique de l'art annamite, tandis que le reste montre le champ
éam, recreusé à plat, sur lequel le décor s'enlève entre deux petites
faces verticales.
Deux de ces piliel's donnent la solution du problème. L'un
porte ce décor en haricot à une qual'antaine de ~centimètt'es de
l'extrémité, et un décor cam, un peu différent il est vrai, continue
ensuite le décor central. L'autre, qui possède la même disposition,
est encore fiché en terre, ou plutôt entre d'autres pierres; il a con-
stitué un des piliers de l'abri antérieur de la pagode de pierre. II
devient alors bien visible que les Annamites, en remployant ces
pilastres dans leur première pagode, en ont ol'llé à leur façon la
540 AU NORD DU COL DES NUAGES.
pal,tie voisine du sol: suivant que le pilier était posé sur des dalles
ou fiché en terre, ils ont recreusé ce décor soit au bout, soit à une
certaine distance de l'extrémité du bloc. Ces pilastres ont été
également employés par les Annamites en guise de montants de
porte ou de linteaux, comme l'ont été les piédroits, si on en juge
par des assemblages à 45 degrés présentés par quelques-uns. Ces
assemblages passent au travers du décor et ne sont d'ailleurs
pas conformes au génie de la construction came.
Notons enfin, afin d'éviter des confusions possibles, la présence
d'nn certain nombre de pièces nettement annamites et d'un réel
intérètd'ailIeurs, pour leur caractère archaïque, dans cet art dont
les premiers essais sont si peu connus. Derrière la pagode anna-
mite actuelle, et sur l'emplacement de la pagode de briques, se
voient sept ou huit tables d'autel, élégamment ornées d'un décor
ancien. D'autres blocs sont des prismes rectangulaires qui paraissent
avoir été. employés comme piliers et comme montants de portes.
Sigunlons enlin une belle stt'~le, en caractères chinois, datée de
1689 A. D., dont le texte est malheureusement sans int.érêt pOlir
l'histoire de l'édifice.
Résumons les diverses données qu'a fournies l'exlImen de chaque
série de débris. Il nous parait que sur ce point ont existé successi-
vement quatre monuments : un sanctuaire cam, en partie ruiné
par les Annamites; un nouveau monument cam qui ne dut être
qu'une restauration du précédent, et qui fut, à son tour, complè-
tement détruit par les envahisseurs; ils l'ont l'emp!acé pllr une pa-
gode, formée de parties originales et d'éléments cams remployés.
Celte nouvelle pagode enfin, détruite an cours de la guerre des
Tay So'n, fut remplacée par l'édilice actuel, où ne semble enteer
aucune partie nouvelle.
Le second monument cam, et par suite, probablement, le
pl'emiel', présentait au moins trois !calan, un édifice allongé, une
grande salle à trois nefs, et au moins un aulre MtimenL. Ce temple
aUl'ait donc eu une importance inl.el'lnédiaÎl'e entre celui des Tours
HA TRUNG. 541
d'argent. et celui de BÔng DU'o'ng, à pmi près celle de PÔ Nagar
de Nha Trang.
Il est à craindre malheureusement qu'on ne puisse jamais élu-
cider complètement cette histoire; car, d'uue part, les construc-
tions postérieures ont bouleversé le sol, et les briques des fon-
dations ont dû être extraites au profit des nouveaux travaux
anuamites : telle paraît être l'origine des matériaux de la salle
postérieure; d'autre part, à un mètre à peine ' au-dessous du sol
actuel, se trouve une couche de sable ferme et 'régulier qui a dû
fournir un ct bon sol" exceHent; les fondations de peu de pr'ofon-
deu!' furent donc par là rendues d'une extraction très facile, et il
est à présumer qu'il n'en subsiste absolument rien. Quant à la
.pagode annamite qui aurait remplacé le second temple cam, eHe
eût été assez considérable pOUl" pl'ésenter un premier abri, devant
une grande salle de culte en pierre, des bâtiments de logement
en briques en arrière, et deux enceintes.
C'est, je crois, tout ce qu'on pent tirer de l'étude de ces débris,
et il serait impl'Udent Je vouloir arriver à des conclusiolls plus cer-
taines sur des bases aussi hypothétiques. Nous ne pensons pas ce-
pendant avoir, par tl'Op de subtilité, dépassé les bomes du probable.
Inscription. - La pierre, de 1 m. 75 de haut, 0 m. 68 de large, 0 m. 68
d'épaisseur, présenle sur ' clwque face lI3 lignes en è3m. (C. PARIS, Rapport
sur une mÎsswn archéololJique en Annam, Dull. de aéog. hist. et deser., 1898,
p. 250 et suiv.)
.
S JU. QUANG mNIJ (1 ) .
.
-l ,
CITADELLE DE UAN AO.
• (1) Ces lignes sont, croyons-nous, une mites. Le décor spécilll dont il s'agit
mterprétation erronée des renseignements ne se l'encontre jamais en effet dans
toujours si Yllgues fournis par les Anna. l'm'l èam.
, , \
VESTrGES A KE DOL
cuite ont été trouvées dans le sol de cette grotte. (Cf. B. E. F.
E.-O., t. l, p. 25,:l6 et fig. 9 il 12.)
Une statuette, dont nous avons pu . prendre un estampage,
paraît provenir de ce poillt, d'après les renseignements qui
nous ont été fournis. Nous ne savons aujour-
d'hui ce qu'eHe est devenue. C'est un petit
Buddha en terre cuite très dure, sur pié-
destal il lolus (fig. 1 26). La hautelll' totale de
l'ensemble n'est guère que dO e 8 à t 0 centi-
mètres et, sur les deux côtés, se distinguent'
nettement les coutures du moule. Le per-
sonnage est assis à l'indienne; la main gauche
dans le giron est étendue ft plat, la droite
Fi/;. 126. - l'hong Nhà(?).
pose le doigt à terre, dans le geste classique. PelitBuddha en terre cuite,
Le chignon est relevé en touffe au sommet demi-grandeur.
, , ,
VESTIGES 1 KE 001.
l
STt\TUETTES ilE KE NA!.
Dans une baie du hameau de Ké Nai (fi les sauniers 11), village
de Thanh na, canton de Cao Lao, huYÇll de Bô Tr~ch, à peu de
distance du village de Ké Dôi, dont il est parlé plus haut, l'l'ès
de mouvements de terrain qui peuvent être dus aux travaux des
Cams, fut trouvée, il y a une quinzaine d'années, une jarre en
terre, vernissée à l'extérieur, de 0 m. 80 environ de haut. Elle
contenait une quat'antaine de figurines, dont les plus grandes
atteignaient près de 0 m. 30, en cuivre, parfois en or (?), assises
ou debout; l'une au moins avait deux visages et quatre bras. Le
·vase contenait en plus deux fleurs de lotus, peut-être analogues
aux fleurs du dépôt de Mï So'n. (Cf. B. E. F. E.-O., t. Ill, p. 665
ct 666, et fig. 31.)
M. Lemire (Toltl' dit Monde, ~ll déc. 1896, p. 415, col. 2) parle
STATUETTES DE KÉ NAL
Inscriptions de L~c Soin. - Sur les parois, aux extrémités des couloirs,
ont été trouvées des inscriptions importantes. Elles paraissent avoir été tracées
au pinceau, probablement à l'encre de Chine. Chaque leUre est formée, en
ffénéral, d'un seul coup de pinceau; les traits étaient faits de droite à gauche
550 AU NORD DU COL DES NUAGES.
ct de bas en haut. Elles n'ont pas encore t)té déchiffrées. M. C. Paris y a
relevé 36 inscriptions sur h6 feuilles (Deux itinéraires . .. , Bulletin de géo-
gl'aphie historique et descriptive, 1 8n ' p. 39 t -4 0 7 ' avec un plan, peu exact,
de la ffl'oU e).
1
COCI\[NCHINE.
scrite. Cette statue a été trouvée non loin de là dans le Cl'eux d'un
gros arbre. Nous la décrirons d'après les excellentes photographies
communiquées par notre camarade et ami M. Il. Dufour, et le très
fidèle cl'oql1is annamite publié par le Bulletin de l' J[:cofe (L J, p. 1 9,
fig-. 4).
Le dieu (fig. 127) est assis à l'indienne devant une dalle qui forIlle
une og-ive aiguë; il a quatre bras: la paire antél'ielll'e repose SIlI'
les genoux et maintient verticales deux massues; les mains posté-
l'ieurcs relevées portent, la gauche une conque, la droite un disque.
Un cordon brahmanique orné de tt'ois perles passe .entre les seins.
La tHe a les traits lourds et mal indiqués, le cou présente de nom-
breux plis. Les oreilles stylisées paraissent la traduction naïve de
l'ancienne déformation du lobe. La m~me maladresse d'inlerpréta-
COCHINCHINE. 555
tion est visible au nombril, figuré dans une grosse étoffe ·de sampot
qui Jevrnit le cacher. Ce sampot ou plutôt ce caleçon, est complété
d'une courte jupe que coutinue un devantier; des besants ornent
celui-ci, des oves cames la jupe, des broderies le sampot. La coif-
fure est un mu1cu!a composé, à la base, d'un diadème à rosaces
quadrifoliées qui forme frontal et temporal et d'une coiffe serrée en
bas d'une file de perles eutre deux rangs d'oves cames; une ligne de
flammes ornées de perles suit le contour supérieur du diadème. Les
bijoux consistent en pendants d'oreilles ~ large collier, avec un pl'e-
miel' rang d'oves cames et un rang plus large de pendeloques ou
d'oves allongées, bracelets de perles, qui simples à la saignée et
aux poignets des bras antérieurs, s'oment de plaques ciselées,
près des aisselles; aux bras postérieurs ces plaques fleuronnées
. descendent aux. brar,elels de la saig.lée.
Inscription de Biên Hoà. - L'inscription porlée au dos de l'ogive a été
étudiée en détail par M. CaLalon. Elle comporte neuf lignes en prose came,
mêlée de mots sanskrits. Le fils du l'oi Çrï Jaya SiJ!lhavarman, Nauk Glauil
Vijaya, érigea ce Tribhuvanakranla après des victoires remportées sur les
Annamites el sur les Khmers. La date est ùiscutée : M. Cabalon p,'opose
t363 ou 1383, ~f. Aymoniel' t 9.82 pt M. FinoL 1:~4:{, (Cf. B. E. F. B.-O.,
1. IV,p.G87')
PAYS Moï.
. (1) Les morceaux fm'ClIt déposés au reconstituées. ~1. Stengel', /Jarde princi-
musée de l'École, mais les figures, J'ail- pal qui commande le poste de Cheo fieo,
leurs incomplètes ,n'y onl pas encore été cn a relroll\'é depuis d'autres parties.
560 Bons DU (~AMPA,
forL basse dOline accès direcL SUl' un porche court où il est impos-
sible déjà de se Lenir debout.
L'édifice s'élève sur un soubassement général, en limonite et
hriques, sobrement mouluré, coupé d'un escalier de même ma-
tière, entre murs d'échiffre en briques protégés par une dalle de
limonite,
Quatre petits pilastres nus, très minces ct de peu de saillie, en-
cadrent des champs nus aussi, La base de briques SUI' une assise de
départ en limonite offre une suite de doucines renversées; elle est
dépourvue d'appliques. La corniche est d'un type particulier ct
pourraîtêtr'e plus justement considérée comme le bahut supportant
les constructions supérieures.
Fausses portes et porte sont identiques; la ruine de celle de 1'0,
paraît récente. Les premières sont plus b~sses et beaucoup plus
étroites, mais toutes possèdent deux corps, l'antérieur beaucoup
moins important. Deux piédroits de bl'iques à plinthe et imposte,
un mince'linteau qui, à la porte, est de pierre, uu tympalllégère-
ment bombé le constituent. Le tympan est encadré de deux ner-
vures plates sur les bOl'ds et divisé par une autre médiane; elles
sont décorées de feuilles en accolade imbriquées de bas en haut.
Il se ter~ine par un couronnement en dièdre curviligne que sup-
porte un dé à doucines opposées. L'arrière-corps répète, en conti-
nuant plinthe et imposte, les mêmes motifs. Du côté E. le couron-
nement arrive presque à la grande face de la cOl'Uiche; il atteint
seulement sa saignée aux fausses porles.
Au-dessus de la corniche s'élève l'unique étage de l'édifice,
grande pyramide curviligne convexe à base carrée. Elle est en re-
trait sur les murs du kalan et s'orne du décor des tympans, trois
nervures à deux plans, à feuilles en écailles; trois grandes feuilles
de lotus, précédées chacune d'une feuille moins importante et
toutes nervées par une arête formée de la rencontre de deux plans,
concaves en largeur comme en hauteur, ornent la base de chaque
face. Nous n'avons pas de données précises pour le couronnement;
PA YS MOï. 561
il dut Hre identique il celui des fausses portes qui semblent pOUl'
le reste la réduction de hl tour entière. Un détail confirme cette
hypothèse, c'est la présence à terre d'une pyramide curviligne de
granit dont l'extrémité s'allonge pour finir par un petit carré : elle
a dii former le motif terminal.
(Il Le Ko,do' est une plaine maréca- cupée par les Golar, tribu des Bahnars,
gense, située à 800 mètres d'altitude et au S. du village de Kon Tong. Kon Tong
traversée pm' une petite rivière appelée . est sur la route de Qui Nho'n à Kon Tum,
Mo,to'ng. Elle s'étend dans la résion oc- à 80 kilomètres ayant ce dernier point.
36.
564 HORS DU CAMPA,
el) Les mêmes débris oot été signalés p. 292; il a vu le piédestal plus complet.
pm' E. NA VELLE, De Thinai !lit Bla, Ex- ' e') Les Sauvages Bahnars, par le P.
cursions et l'econnaissances, XIII, n° 30, DOURISBOURE, Paris, 189~, in-12, p. 9~'
TONKIN. 565
11
III
(1) Celte p3gode se trouvait près de ('1) Cette pagude s'élevait en 31'rièl'e d.e
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IV
(1) Les pièces dont la provenance n'est locaux de l'École à Saïgon, avant son
pas douteuse sont décrites avec l'édifice déplacement à _Hanoï; elles sont restées
dont elles sont originaires. en dépôt dans cette ville lors du départ
(t) Ces pièces étaient exposées dans les de l'École.
MUSÉE DE L'ÉCOLE. 571
avant, a le bras droit brisé; le bras gauche porte sur une sOl'te
d'al'buste feuillé de rinceaux cams. Ce personnage, dont Je sexe
n' est pas bien déterminé, parait porter le sampot à grand pan an-
térieur; il est orné d'un collier de bracelets aux avant-bras et aux
bras, ceux-ci enrichis de plaques ciselées.
Cette belle pièce, trouvée dans les environs de Binh Dinh, fut
donnée à l'École par Mgr Van Cammelbeke, vicaire apostolique de
la Cochinchine orientale. (Cf. B.E.F.E.-O., t. l, p. 23 et fig. 8.)
(1) Les légendes qu'on trouvera ci- étaient désignées en 1 !)oLi; elles ont été
jointes sont celles sons lesquelles les pièces rectifiées depuis sur nos indications.
576 HORS DU éAMPA.
porte une fine moustache et une barbe en pointe. Elle est coiffée
d'une haute mitre nnie, cylindrique, arroÎldie dans le haut, avec
rang de perles à la base, fleuron au devant et temporaux sur les
côtés. Le costume est un sampot avec grand devantiel' eu forme
d'U. Ce personnage porte des bracelets de peries aux bras et aux
avant-bras et un collier pendant de perles. Cette figure est très
analogue à celle signalée par le P. Cadière dans la grotte du cap
Lay ct publiée dans le Bulletin (t. l, p. 411 et fig. 7 [1 ).
C. Statue de tympan de fausse porte; demi-pièce, pm-tie supé-
rieure; la partie inférieure manque; grès verdâtre; hauteur, 0 m. 50;
largeur, 0 m. 64; sculpture grossière (1).
Il ne reste que le haut du corps de cette statue; le bras droit est
l'amené sur )a poitrine, la main dans une position impossible,
la paume en dehors et le pouce cependant en haut. Cette main
tient une sorte de sceptre terminé par un fleuron. Le bms gauche
à demi soulevé soutient un vase à 'anse ou un disque en partie
cassé. La tête a les lèvres retroussées aux angles et le nez ca-
mard. Elle porte une mitre conique à plans successifs, avec rang
de feuilles à la base. Les oreilles traitées décorativement supportent
de lourds pendants. La poitrine est ornée d'un collier plat, for-
mant gorgerin, indiqué seulement d'un seul côté. Le bras gauche
montre un bracelet. Un double décor en S cams orne le fond, in-
CUl'vé pour permettre le relief de la figure dans un épannelage
plat.
COLLECTIONS }'ARTICULlÈnEs.
NOTE FINALE.
(1) Ch. LE~"RE, ToUl's Idames du Billh Dili!" Ex. et reconn., XIV, n° 32, p. 21 II.
NOTE FINALE. 583
l'indication de pièces au près desquclles on est passé vingt fois sans que la
brousse imlJénétrableou une pagode, toute pareille à mille autres, aienl livré
leur secret. Aussi estimons-nous ~e travail encore fort incomplet ct adressons-
nous un ,appel pressant à tous ceux que ces études intéressent : ce n'est que
par le concours de toutes les bonnes volontés qu'on arrivera au résultat défi-
nitif.
j
'l
A
1
LEXIQUE DES TERMES ~TRANGERS
El\IPLOYÉS DANS LA PREmÈRE PAHTIE.
éarall alak . ...• tiavan alak. Tasse à alcool de riz. (Cf. B.R.F.E.-O.,
t. V, p. ~4, fig. I ll .)
rh9' .........• tieu. annamite. Marché.
clula ..... . ... . tioua. annamite. Pagode.
Clmru ....... . tiourou. annamite. Population moï qui occupe la chainc
annamitique à la hanteur de Phanri.
Çiva ... . ..... . sim. sanskrit. Un des trois grands dieux de l'Inde,
créateur et destructeur des êtres.
çln~'a .. .. ..... . sloka. sanskrit. Stance. '
cl .. .. .... 0 ' , •• cô. annamite. Ancien.
cô•........... cô. annamite. Dame, demoisclle, cxac,tcment (riante".
cua .......... . coua. annamite. Port, emhouchure.
cu [an.: . ..... . coulao. annamite. Dérivé dn malais poulo ~ île".
daIlIJ·· . . ...... / yang. annamite. Voir yan.
Dara ... .. .... . cam. Forme came du sk. Tara, déité infé-
rieure souvent malveillante.
Djarai ....... . èam. Voir Jarai.
Ourga ... .. .. . dourgâ. sanskrit. Un des noms donnés à la çakti de Çiva :
~ l'Inaccessihle".
dt'lIl'apala • " .. . sanskrit. Génie gardien de temple.
dit ......... .. da. annamite. Picrre.
d'f 0 •••• • •••••• dao. annamite. Circonscription administrative c~éée sur
les confins d'une grande provIDce, et
administrée par un quan (t'fa.
âèo .••••••••.• deo. annamite. Défilé, col.
caja • ... . .••.. gadja. sanskrit. Éléphant.
IJajasirttha• .•... gadjasimha. sanskrit. l\Ionstre à corps de lion et tête d'élé-
phant.
Gandharva .•... sanskrit. Musicien céleste.
Gal)eça. . . . . . . . ganesa. sanskrit. Chef des Gal)as, génies de la suite de
Çiva. Il a pour fonction d'écarter les
ohstacles. On le représente générale-
ment avec un corps d'homme replet
el une têto d'éléphant.
call)!o'r lIIallb'i.. ganoueur mantri. èam. Astrologue.
Garu\la, ffDl·II(la. garouda. sanskrit. Oiseau mythique qui dévore les. ser-
pents; monture habituelle de Vl~I~U.
(Voir, pour la distinction par la forme
aes raractères, le mot Nandin.)
IJhul.. . • . . . . . . g'oul. cam. Dune.
Hù,i.......... heu il. annamite. Appcllation annamite des Cams : "bar-
bares" .
Mm .. •.. '. . . • . . hon. annamitl'. Île.
LEXIQUE DES TERMES ÉTRANGERS: 587
.1
5flO LEXIQUE DES TERMES ÉTUANGEHS.
INTRODUCTION. IX
CHAPITRE PREMIER.
C.\R ACTÈRES GÉOGRAPHIQUES DU CHIPA. - COUP D'OEIL GÉNÉRAL SUR LA Rt:PAR-
TITION DES ÉDIFICES CHIS • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
CHAPITRE II.
CARACT ÉRI STIQÙES GÉNÉRAU: S D'UN n : MPLE CHI. - TERMI NOLOGI E. - PLAN
DES DESCRIPTIONS. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 1 7
CHAPITRE III.
Du CAP BA KÊ AU CAP PADARAN.. • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • . • • • • • • 29
Groupe de Phô Hai, p. 9g. - Traces d'une briqueterie èame à Trinit
Tù,o,ng, p. 36. - Citadelle de Sông Luy, p. 36. - Pagode de Thu\În
Dông, p. 38. - Kut do Pô Panrauit Kamar, p. 41. - Vestiges èams
voisins du huyçn èam de Phanri, p. 41. - Bamuti de Tô Ly, p. 43.
- Sculptures de Thanh Hiêu, p. 45. - BamUli de Po Nraup, p. 47,
- Groupe de Po Dam, p. 50. - Bamllli de Po Nagar Tawait, p. 5/j.
- BalnUli de Pô KabraJ.J, p. 58. - Bamllli de Pô Nagar Taha èak et
kut de Pô Pan, 58.
CHAPITRE IV.
Du CAP PADAR!N AU CAP VARELLA. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • . • • • . • • 61
§ J. lt.~o DE NINII TIIU~N. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • 61
Groupe de Pô Romë , p. 61. - Groupe de Po Klauil Ga~ai, p. 81.
- Roches inscrites voisines de Po Klauil Garai, p. 95. - Statue trouvée
à la gare de Phanrang, p. g6. - Pierre de Thùy Triçu, p. g6. -
Roche inscrite de Thanh HiÔu, p. !)7. - Groupe de Hoà Lai, p. g8.-
Débris èams dans la plaine de Hoà Lai, p. 108. - Vestiges d'un mo-
nument au villar,e de Lu>o>nr, Tri, p. log. - Stèle du mont Co,k Yai, ,
p. 110.
SIL KUANII HoÀ.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 10
Vestiges à Ba Ngoi, p. 110. -- Vestir,es de PIII\ Vinlo, p. 110.-
Inscription de PIII\ Vinh, dite de Vb Cl)nh, p. 111. - Vestir,cs de ChI}'
38.
596 TABLE DES MATIÈRES.
Pog.s.
Du CAP PADARAN AU CAP VARELLA. (Suite.)
CHAPITRE V.
CHAPITRE VI.
CHAPITRE VII.
GROUPE DU CIRQUE DEMi SO'N ••••• : •••• ~ ••• ; ••• : . ~ ••• , ~ • ••• •• 337
CIIAPITRE VlII.
CHAPITRE IX.
CHAP'ITRE X.
HORS DU èUIPA.,. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• 553
COCIIINCHINE.. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• 553
Vi~l,lu
de Biên Hol!, p. 553. - Gal,leça de Biên Hoà , p. 555. - Ourga
de Liéu Hu,u, p. 556.
PAYS ~foï.. . . . . . . . • . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . • . . . . . . .. 556
Rasull{J IJIIllï/t du Darlac, p. 556. - Sanctuaire de Yail Proil, p. 557,
- Sanctuaire de Yail 1\lum, p. 559. - Sanctuaire de Drait Lai, p. 562.
- Ruines du Ko,do', p. 563. - Vestiges dans la région de Kon Tum,
p. 564. - Stèle de Cà Xo'm, p. 565.
CUIBODGE. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • , 565
TONKIN. - Sculptures émues trouvées à Hanoï.. . . . . . . . . . . .. 565
JAVA. - Le èandi Pari. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 566
MUSÉES ET COLLECTIONS.. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• 570
LEXIQUE DES TERMES ÉTRANGERS. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• 585
TABLE DES ILLUSTRATIONS • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • , 59 1
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE BO~APARTE: 28.
PUBLICATIONS
SÉRIE IN-FOLIO.
Atlas archéologique de rIndochine (Monuments du Champa et du Cambodge),
par le commandant F:. LU!l1T DE LUO~Q~IÈBE, Un volume in-folio, avec cartes, car-
tonné •••••••••••• , •• ~ .•••••••••••••••••••••••••••••• ',' • • • • • • t2 fr.
BIBL'IOTHÈQ(JE
DE t'ÉCOLE FRA~ÇAISE DtEXTRÊ~IE-ORIENT.
"
S~RIF. lN-S'.
1. tlémentsde sanscrit classique, par Victor HINRI, prnfesseur à l'Université de
Paris. Un volume in-So,....... .... •• . • • ....... • . • • ••• . • • • ....... • tO fr. ~
Il Précis de grammaire pâlie 1 a~comparrné d'un choix de textes rrradués, par Victor
. HUIT, professeur à l'Université de Paris. Un volume in-So... • • . . .• •• •• • tO fr.