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FRÉDÉRIQUE MATONTI
La politisation du structuralisme.
Une crise dans la théorie
L
ORSQUE
et Jacques Lacan écrivent les premiers textes de ce
qui sera ensuite rassemblé et unifié sous l’appella-
tion de structuralisme, ils sont au plus loin de produire une théorie
« politique », au sens où elle parlerait d’objets politiques ou bien
encore où elle apparaîtrait politiquement située. Pourtant dès le
milieu des années 1960, et a fortiori après Mai 68, l’usage de thèses
étiquetées comme structuralistes est devenu au contraire un mar-
queur politique, et plus précisément un marqueur de radicalité poli-
tique. Ainsi, et si l’on reprend très librement la définition par Jacques
Lagroye de la politisation comme « requalification des activités
sociales les plus diverses, requalification qui résulte d’un accord pra-
tique entre des agents sociaux enclins, pour de multiples raisons, à
transgresser ou à remettre en cause la différenciation des espaces
d’activités 1 », le structuralisme du milieu des années 1960 au début
des années 1970 apparaît bien comme une théorie « requalifiée » par
des producteurs intellectuels individuels ou collectifs (revues, mai-
sons d’édition, news magazines, etc.).
C’est ce travail de « requalification », que l’on pourrait aussi
désigner comme une crise dans la théorie, que nous voudrions
éclairer ici. Plus exactement, une partie de ce travail de requalifica-
tion. En effet, la réception des thèses structuralistes comme politi-
quement radicales et non plus seulement comme intellectuellement
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2. Sur cette double conjoncture, cƒ. Michel Feher, « Mai 68 dans la pensée », in Jean-Jacques
Becker et Gilles Candar (dirs.), Histoire des gauches en France, vol. 2, XX e siècle : à l’épreuve
de l’histoire, Paris, La Découverte, 2004, p. 599-623. Sur la notion de « série » pour penser
du point de vue des sciences sociales, les « ruptures d’intelligibilité » que constituent les
événements, cf. Alban Bensa et Éric Fassin, « Les sciences sociales face à l’événement », Ter-
rains, 38, mars 2002, p. 5-20. Pour une application de ce modèle à la compréhension de
Mai 68, cf. Boris Gobille, « Événements et crises politiques du point de vue d’une histoire
sociale des idées politiques. L’exemple de Mai 68 », communication au séminaire
« Histoire sociale des idées politiques », ENS/EHESS, 28 février 2005.
3. Cf. Karl Mannheim, Le problème des générations, trad. de l’all. par Gérard Mauger et Nia
Perivolaropoulou, Paris, Nathan, 1990.
4. C’est le parti pris qu’adopte notamment Michel Trébitsch, « Voyages autour de la Révolu-
tion. Les circulations de la pensée critique de 1956 à 1968 », in Geneviève Dreyfus-
Armand, Robert Frank, Marie-Françoise Lévy, Michelle Zancarani-Fournel (dirs.), Les
années 68. Le temps de la contestation, Bruxelles, Complexe/IHTP-CNRS, 2000, p. 69-88.
5. Cf. Frédérique Matonti, Intellectuels communistes. Un essai sur l’obéissance politique, La
Nouvelle Critique 1967-1980, Paris, La Découverte, 2005, chap. 1 « Conjoncture poli-
tique et conjoncture intellectuelle : la double position de La NC », p. 29-58.
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6. Nous reprenons ce terme de Max Weber qui, pour éviter tout déterminisme (matériel ou
idéel), parle dans L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme de « l’énorme enchevêtre-
ment d’influences réciproques entre bases matérielles, formes d’organisation sociales et
politiques, teneur spirituelle des époques de la Réforme ».
7. Howard Becker, Les Mondes de l’Art, Paris, Flammarion, 1988, et notamment chap. 1
« Mondes de l’art et activité collective », p. 27-63.
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1966, édités là encore au Seuil, sortent les Écrits de Jacques Lacan qui
rassemblent des textes jusque-là quasi inaccessibles, car parus dans
des revues professionnelles, et, bien sûr, Les Mots et les Choses de
Michel Foucault chez Gallimard. L’année précédente, enfin, Fran-
çois Maspero a édité Pour Marx, recueil de textes de Louis Althusser,
et Lire « Le Capital », ouvrage collectif qu’il avait dirigé.
Plus encore que la concordance des dates qui contribue certes à
unifier le paradigme, c’est la teneur et l’ampleur de la réception qui
importent. Ces ouvrages, et tout particulièrement celui de Foucault,
rencontrent à la fois des succès de librairie – près de 20 000 exem-
plaires des Mots et les Choses sont réimprimés en 1966, alors que
l’ouvrage est paru en avril 13 – et une grande visibilité critique. Les
stratégies des maisons d’édition et la tonalité de la critique contri-
buent à transformer ces productions en autant d’occasions de
controverses, voire d’« affaires », intellectuelles. C’est ainsi que Cri-
tique et vérité est publié avec un bandeau « Faut-il brûler Barthes ? »
et que Renaud Matignon, dans L’Express, non seulement expose les
termes de la polémique avec Raymond Picard, mais encore la pré-
sente comme « l’affaire Dreyfus du monde des lettres », puisque,
écrit-il, « elle avait aussi un Picard à l’orthographe près, et [qu’elle]
vient de donner son “J’accuse” 14 ». De même, la réception 15 des Mots
et les Choses pourrait être décrite comme la mise en scène d’une série
d’oppositions : Foucault vs Sartre, les intellectuels du PCF vs Fou-
cault, Esprit vs Foucault, etc. Les attaques sartriennes (dans L’Arc
notamment) et communistes (dans La Nouvelle Critique, la revue
intellectuelle, alors proche du groupe dirigeant) convergent. L’une et
l’autre présentent en effet le texte de Foucault comme une attaque de
la bourgeoisie contre le marxisme. Enfin, les deux ouvrages
d’Althusser donnent lieu à une controverse interne au PCF. Leurs
thèses autour de l’antihumanisme théorique de Marx mais aussi leurs
références (Bachelard, Canguilhem, Foucault, Lacan…) sont en effet
contestées lors d’une séquence tout à fait particulière de l’histoire du
PCF où le statut des intellectuels est redéfini dans le sens d’une plus
grande autonomie et, conjointement et presque contradictoirement,
l’interprétation du marxisme (l’humanisme scientifique) fixée.
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17. Entretien avec Pierre Daix du 26 novembre 1966, Les Lettres Françaises, 1159, 1er-7
déc. 1966.
18. Nous utiliserons par commodité le terme de structuralisme, même s’il est donc le pro-
duit d’un travail d’unification et d’étiquetage.
19. Voir sur ce point par exemple Quentin Skinner, La Liberté avant le libéralisme, Paris,
Seuil, 2000, et notamment, chap. 3 « La Liberté et l’historien », p. 64-77.
20. Sur la biographie de Roman Jakobson, cf. « Entretien avec Tzvétan Todorov », Poétique,
57, fév. 1984, « Portrait », Orbis. Bulletin International de documentation linguistique,
VII, 1, Louvain, 1958, Nicolas Ruwet, « Préface », Essais de linguistique générale, trad.
de l’angl. par N. Ruwet, Paris, Minuit, 1963 [2003].
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ancienne qu’il occupe jusqu’en 1939, date à laquelle il s’exile vers les
pays de l’Europe du Nord, avant de gagner New York. Pendant cette
période, il a participé à la création du Cercle linguistique de Prague
en 1926, dont les thèses sont diffusées dans les congrès européens,
écrit avec le formaliste russe Iouri Tynianov, travaillé sur les écrivains
russes et tchèques et enfin fréquenté les deux linguistes Louis
Hjelmslev et Émile Benvéniste. Après avoir enseigné à l’École Libre
des Hautes Études 21, au moment de la Seconde Guerre mondiale, il
donne des cours à Columbia et Harvard et anime la revue Word. Bien
que certains de ses textes soient parus dès l’avant-guerre en France,
ses recherches sont faiblement reçues dans le monde strictement uni-
versitaire qui, si l’on suit les analyses de François Dosse, aurait été
formé par l’agrégation de grammaire à la différence des pôles les plus
« hérétiques », l’École Pratique des Hautes Études (EPHE), les
Langues Orientales ou le CNRS, et plus ouverts à la linguistique.
Les travaux de Claude Lévi-Strauss sont, quant à eux, précoce-
ment connus et reconnus, au point que les ouvrages de vulgarisation
écrivent dès la fin des années 1960 que « la pensée structuraliste peut
être en fait toute entière définie par l’œuvre de Claude Lévi-
Strauss 22 ». Celui-ci est né en 1908 à Bruxelles dans une famille
d’artistes 23 qui a connu un relatif déclin depuis la Monarchie de
Juillet où l’un de ses arrières grands-pères dirigea les ballets de
l’Opéra. Après être rapidement passé par l’hypokhâgne de Con-
dorcet, Claude Lévi-Strauss entame des études de droit, puis de phi-
losophie qui le mènent jusqu’à l’agrégation qu’il obtient en 1929.
C’est aussi à cette période qu’il suit les cours des sociologues Paul
Fauconnet et Célestin Bouglé, et c’est d’ailleurs ce dernier qui dirige
son DES consacré aux « postulats philosophiques du matérialisme
historique ». Sujet et directeur révélateurs de ce qui constitue alors,
selon ses propres mots, la passion de Lévi-Strauss : la politique. Et,
en effet, c’est plutôt une carrière de professionnel de la politique qu’il
semble entreprendre dans les années 1920 – moment de sa trajectoire
21. Sur l’École Libre des Hautes Études, cf. Laurent Jeanpierre, « Des hommes entre plu-
sieurs mondes. Étude sur une situation d’exil. Intellectuels français réfugiés aux États-
Unis pendant la Deuxième Guerre mondiale », thèse de sociologie sous la direction de
Jean-Louis Fabiani, EHESS, 2004.
22. Cf. entre autres, Jean-Marie Auzias, Clefs pour le structuralisme, Paris, Seghers, 1967,
p. 11.
23. Sur Claude Lévi-Strauss, voir entre autres, Cl. Lévi-Strauss/D. Éribon, De près et de
loin, Paris, Odile Jacob, coll. « Points », éd. augmentée, 1990, Denis Bertholet, Claude
Lévi-Strauss, Paris, Plon, 2003, « Lévi-Strauss », Cahiers de L’Herne, 82, 2004.
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senti très tôt au Collège de France. Battu en 1949 et 1950 (avant d’y
être finalement élu en 1960), il entre au CNRS puis à l’EPHE. Reste
que cette consécration n’est pas exempte d’ambiguïtés. Ainsi, en
1949, Simone de Beauvoir consacre un compte-rendu aux Structures
élémentaires dans Les Temps Modernes (c’est Michel Leiris qui a servi
d’intermédiaire), mais pour y déceler que « [la] pensée [de Lévi-
Strauss] s’inscrit évidemment dans le grand courant humaniste qui
considère l’existence humaine comme apportant avec soi sa propre
raison 25 », c’est-à-dire pour la couler dans l’existentialisme de Sartre.
Ces deux hommes croisent très tôt, dès la fin des années 1940, le
troisième producteur cardinal du structuralisme, Jacques Lacan 26, né
en 1901 (et mort en 1981), dans une famille de la bourgeoisie écono-
mique catholique. Dès l’adolescence, il s’est intéressé à la philosophie,
ce qui lui vaut par la suite de connaître les « passeurs » (Alexandre
Koyré et Alexandre Kojève, notamment) d’une philosophie allemande
alors méconnue. Il fréquente aussi la librairie d’Adrienne Monnier et
la librairie Shakespeare & Co qui l’ont rendu familier de la littérature
d’avant-garde et ont préparé sa rencontre future avec les surréalistes.
Étudiant en médecine, il se spécialise en psychiatrie. C’est dans ce
cadre qu’il est amené à s’intéresser à la langue, à l’« automatisme
mental » de celui qu’il reconnaît comme son « seul maître en
psychiatrie 27 », Gaëtan Gatian de Clérambault, à l’écriture automa-
tique du premier surréalisme, ainsi qu’aux travaux d’Henri Delacroix,
un psychiatre, lecteur de Saussure. Précoce lecteur de Freud, dans une
communauté psychiatrique qui entend le plus souvent promouvoir
une « voie latine 28 », il en traduit un premier texte en 1931. C’est
pourquoi la reconnaissance lors de sa thèse, De la psychose paranoïaque
dans ses rapports avec la personnalité, consacrée à « Aimée » qui a tenté
d’assassiner une comédienne célèbre, ne lui vient pas d’abord et cen-
tralement de ses pairs, mais des milieux politico-littéraires : Paul Nizan
pour L’Humanité, René Crevel dans Le Surréalisme au service de la
Révolution ou Jean Bernier dans La Critique Sociale. Il est ainsi conduit
à écrire dans la revue surréaliste Minotaure, à accueillir chez lui les réu-
Citations croisées
29. Sur cet épisode de 1936, où il présente la première version du « stade du miroir », voir
les travaux d’Élisabeth Roudinesco.
30. Cité in É. Roudinesco, Jacques Lacan…, op. cit., p. 89.
31. Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958, rééd. « Pocket », coll. « Agora », p. 43.
32. Ibid., p. 45 et suiv.
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33. « Language and Analysis of Social Laws », American Anthropologist, vol. 53, avril-
juin 1951, repris sous le titre « Langage et société », ibid., p. 76.
34. « Conference of Anthropologists and Linguists », Bloomington, Indiana, 1952, repris
sous le titre « Linguistique et anthropologie », ibid., p. 96-97.
35. « Entretien avec Robert Georgin », Les Cahiers Cistre, Lausanne, 1978, cité in
É. Roudinesco, Jacques Lacan, op. cit., p. 362.
36. R. Jakobson, Fundamentals of language, La Haye, 1956, repris dans Essais de linguis-
tique générale, op. cit., p. 43-67.
37. Ibid., p. 62.
38. « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud », in J. Lacan,
Écrits I, op. cit., p. 490-526.
39. Cette référence n’est évidemment pas isolée. Ainsi Lacan commente entre autres Lévi-
Strauss dans « Intervention sur un exposé de Claude Lévi-Strauss, “sur les rapports
entre la mythologie et le rituel” » devant la Société française de philosophie, Bulletin de
la Société française de philosophie, 3, 1956, p. 113-119. De même, selon Élisabeth Rou-
dinesco qui ne précise pas à quelle période, mais juste qu’il y intervint en 1967,
Jakobson assiste aux séminaires de Lacan. Lévi-Strauss paraît en revanche plus
« distant », insistant dans De près et de loin sur son amitié avec Lacan mais précisant que
leurs conversations portaient sur l’art et la littérature et non pas sur la psychanalyse ou
la philosophie (cf. p. 107).
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51. Nous reprenons ici librement le terme de Pierre Bourdieu dans Les Règles de l’Art.
Genèse et structure du champ littéraire, Seuil, Paris, 1992.
52. Claude Lévi-Strauss a signé en novembre 1955 une pétition pour la Paix en Algérie, à
l’appel du Comité d’Action contre la poursuite de la Guerre en Afrique du Nord, péti-
tion très large et qui rassemble des intellectuels appartenant à des pôles très différents
du monde intellectuel. Voir le commentaire de Claude Lévi-Strauss sur ce point ainsi
que sur le Manifeste des 121, dans De près et de loin, op. cit., p. 255 et suiv. Jacques
Lacan a signé un télégramme adressé au chef de l’État bolivien, lors de l’incarcération
de Régis Debray, dont l’éventail des signataires est, là aussi, très large. En revanche, il a
signé une pétition beaucoup plus « radicale » du point de vue de la « couleur » des
signataires, le 8 mai 1968. Cf. Jean-François Sirinelli, Intellectuels et passions françaises.
Manifestes et pétitions au XXe Siècle, Paris, Fayard, 1999 et sur l’analyse de la pétition du
10 mai 1968, Boris Gobille, Crise politique et incertitude : régimes de problématisation et
logiques de mobilisation des écrivains en Mai 68, Paris, EHESS, 2003.
53. La belle-fille de Lacan, Laurence Bataille, modèle et actrice de Balthus, membre des
réseaux de « porteurs de valise » pendant la guerre d’Algérie, a été incarcérée et jugée.
54. Sur l’après-guerre, cf. entre autres Anne Simonin, « Le droit à l’innocence. Le discours lit-
téraire face à l’épuration », Sociétés & Représentations, n° 11, « Artistes/politiques »,
p. 121-141 et Gisèle Sapiro, « De l’usage des catégories de “droite” et de “gauche” dans le
champ littéraire », ibid., p. 19-53. Sur l’« intellectuel total », cf. P. Bourdieu, Les règles de
l’Art, op. cit., Anna Boschetti, Sartre et « Les Temps Modernes », Paris, Minuit, 1985.
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55. Cf. Notamment Sylvie Patron, Critique : 1946-1996, une encyclopédie de l’esprit
moderne, Paris, IMEC, 2000 ; Anne Simonin, Les Éditions de Minuit. 1942-1955. Le
devoir d’insoumission, Paris, IMEC, 1994.
56. Philippe Sollers, « Un fantasme de Sartre », Tel Quel, 28, hiver 1967, p. 86, article paru
à la suite des attaques de Sartre contre les auteurs « structuralistes » dans L’Arc et dans
La Quinzaine Littéraire.
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Barthes/Brecht
60. Roland Barthes, « Réponses », Tel Quel, 47, automne 1971, repris in Œuvres Complètes,
t. 4, Paris, Seuil, 2002, p. 1023.
61. Ibid., p. 1025.
62. Sur les « coups d’audace » de ceux qui ont peu à perdre, cf. Alain Viala, Naissance de
l’écrivain, Paris, Minuit, 1985, chap. 7. « De l’audace », p. 217-238 et pour une ana-
lyse relativement différente de l’audace, cf. P. Bourdieu, Homo Academicus, op. cit.,
notamment à propos de Claude Lévi-Strauss, p. 143 et suiv. et de Roland Barthes,
p. 302 et suiv.
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63. Barthes définit l’écriture, comme n’étant ni la langue (produit du Temps), ni le style
(« produit […] de la personne biologique », « part privée du rituel », mais comme « le
choix d’un ton, d’un éthos », ou encore comme un « acte de solidarité historique », Le
Degré zéro de l’écriture, in Œuvres Complètes, t. 1, op. cit., p. 178-179.
64. « Réponses », art. cité, p. 1026.
65. « Quelques paroles de M. Poujade », Mythologies, in Œuvres Complètes, t. 1, op. cit.,
p. 736-738.
66. « Grammaire africaine », Mythologies, in Œuvres Complètes, t. 1, op. cit., p. 777.
67. Sur cette revue, cf. notamment Marco Consolini, Théâtre Populaire 1953-1954, his-
toire d’une revue engagée, Paris, IMEC, 1988.
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68. Ibid., p. 17
69. Cf. Benoît Lambert et Frédérique Matonti, « Les “forains légitimes”. Élus communistes
et metteurs en scène, histoire d’une affinité élective », in Vincent Dubois (dir.), Poli-
tiques locales et enjeux culturels. Les clochers d’une querelle. XIXe-XXe siècles, Paris, La
Documentation française, 1999, p. 333-360 et « Un théâtre de contrebande. Quelques
hypothèses sur Vitez et le communisme », in Sociétés & Représentations, 11, fév. 2001,
p. 379-406.
70. « Le Comédien sans paradoxe », France-Observateur, 7 oct. 1954, repris in Œuvres
Complètes, t. 1, op. cit., p. 513.
71. Ibid., p. 514.
72. « Les maladies du costume de théâtre », Théâtre populaire, 11, 1955, repris in Essais
Critiques, Œuvres Complètes, t. 2, op. cit., p. 317.
73. Selon les termes qu’il emploie régulièrement, à la différence de distanciation qui s’est
finalement imposée.
74. C’est notamment le cas dans « Littérature et signification », paru initialement dans Tel
Quel en 1963 et repris in Essais Critiques, Œuvres Complètes, t. 2, op. cit., p. 508-525.
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75. Cf. Entre autres, Yann Moulier-Boutang, Louis Althusser, op. cit., Louis Althusser,
L’Avenir dure longtemps suivi de Les Faits, Paris, Stock-IMEC, 1992 et Lettres à Franca.
1961-1973, Paris, Stock-IMEC, 1998.
76. Cf. Frédérique Matonti, Intellectuels communistes…, op. cit.
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70 – Frédérique Matonti
RÉSUMÉ