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DROIT DES SOCIÉTÉS Suppression de l’exigence d’unanimité

pour l’adoption ou la modification


des clauses d’agrément dans les SAS
Loi Sapin II L’article 141 de la loi autorise le Gouvernement à adopter par
ordonnance la règle permettant de supprimer l’exigence d’un
La « loi Sapin II »*, relative à la transparence, à la accord unanime des associés d’une société par actions simplifiée
en cas d’adoption ou de modification d’une clause soumettant
lutte contre la corruption et à la modernisation
toute cession d’actions à l’agrément préalable de la société.
de la vie économique a été publiée au Journal
officiel du 10 décembre 2016. Dépôt de projets de résolution ou de points
à l’ordre du jour par les associés des SARL
Loi « fourre-tout », elle contient des mesures sur les lanceurs L’article 141 de la loi habilite également le Gouvernement à prendre
d’alerte, la lutte contre la corruption, sur la fiscalité, en droit ban- par ordonnance les mesures permettant aux associés d’une SARL
caire et financier, en droit des assurances, en droit social, en droit de déposer des projets de résolution ou des points à l’ordre du
de la concurrence, ainsi qu’en droit des sociétés, domaine qui jour d’une assemblée, sous réserve qu’ils représentent individuel-
fait l’objet de cet article quand il concerne les LBM. lement ou ensemble une fraction minimale du capital de la société.
Maintien des droits de vote double au profit de Tenue des assemblées générales par recours
l’absorbante ou du bénéficiaire de la scission exclusif aux moyens de visioconférence
Désormais lorsqu’une société qui détient des droits de vote double ou de télécommunication
dans une société tierce est absorbée ou scindée, ces droits de L’article 141 de la loi habilite le Gouvernement à prendre par
vote double sont maintenus au profit de la société absorbante, la ordonnance une disposition autorisant les sociétés non cotées à
société bénéficiaire de la scission ou la société nouvelle résultant prévoir la tenue des assemblées générales ordinaires et extraor-
de l’opération de fusion ou de scission. dinaires par recours exclusif aux moyens de visioconférence ou
Ces dispositions entreront en vigueur dans un délai de six mois à de télécommunication, tout en préservant la faculté pour les
compter de la publication de la loi, soit à compter du 10 juin 2017. actionnaires de demander, dans certaines conditions, la convo-
cation d’une assemblée générale physique.
Attention donc aux équilibres de vote dans les regroupements.
Alignement du régime des SA dualistes licat
ion
Rationalisation des obligations d’information App diate.
sur celui des SA monistes en imm é
dans les sociétés par actions matière d’autorisations préalables
Les sociétés commerciales, et notamment les sociétés par Dans les SA à conseil d’administration la cession d’immeubles par
actions, sont tenues à des obligations de publication annuelle nature, la cession totale ou partielle de participations ainsi que la
qui les soumettent à une lourde charge administrative, spé- constitution de sûretés, ne sont soumises à aucune autorisation
cialement pour les sociétés de taille modeste. De plus, des préalable. En revanche, dans les SA à directoire et à conseil de
redondances existent entre le rapport du président du conseil surveillance, ces mêmes opérations étaient jusqu’ici soumises
d’administration ou du conseil de surveillance et le rapport à l’autorisation du conseil de surveillance.
de gestion. Les mêmes données peuvent donc être publiées
plusieurs fois, dans différents rapports. L’article 142 de la loi nouvelle entend harmoniser le régime des
sociétés monistes et dualistes en supprimant l’autorisation qui était
L’article 136 de la loi vise ainsi à rationaliser les obligations exigée dans les secondes. Dorénavant, dans les deux types de
de reporting, en habilitant le Gouvernement à procéder, par SA, seuls les cautions, avals et garanties (sauf dans les sociétés
voie d’ordonnance, à : exploitant un établissement bancaire ou financier) continueront
• simplifier, réorganiser et moderniser les informations devant de faire l’objet d’une autorisation du conseil d’administration ou
figurer dans le rapport de gestion, ainsi que les informa- du conseil de surveillance.
tions figurant dans le rapport du président du conseil
d’administration ; Renforcement des pouvoirs du conseil
• autoriser, dans un délai de deux ans, le dépôt des comptes d’administration ou du conseil de surveillance
annuels sous une forme dématérialisée automatiquement des SA : possibilité de déplacer le siège social
exploitable par traitement informatique pour les SARL, pour sur l’ensemble du territoire français licat
ion
les sociétés par actions et pour les sociétés en nom collec- App diate
.
En l’état du droit en vigueur avant la loi Sapin II le immé
tif (SNC) dont les associés sont des SARL ou des sociétés
conseil d’administration ou le conseil de surveillance e
par actions ;
était habilité à déplacer le siège de la société uniquement dans
• alléger le contenu du rapport de gestion pour les petites
le même département ou dans un département limitrophe, et ce,
entreprises ne dépassant pas les seuils d’au moins deux
sous réserve de la ratification de cette décision par la prochaine
des trois critères suivants : total de bilan de 4 M€, chiffre
assemblée générale ordinaire. L’article 142 de la loi nouvelle
d’affaires de 8 M€ et 50 salariés.
étend cette prérogative à l’ensemble du territoire français, sous
Le Gouvernement dispose de douze mois, à compter de la pro- réserve, toujours, de soumettre cette décision à une délibération
mulgation de la loi, pour prendre par ordonnance ces mesures. ultérieure des actionnaires.

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DROIT I TEXTES JURIDIQUES I ÉCHOS PARLEMENTAIRES

À cet égard, le conseil d’administration ou le conseil de surveil- la SA, en le rapprochant de celui de la SARL. À la constitution de
lance aura la possibilité d’apporter « les modifications nécessaires la SAS, les associés pourront ainsi décider à l’unanimité que le
aux statuts pour les mettre en conformité avec les dispositions recours à un commissaire aux apports ne sera pas obligatoire,
législatives et réglementaires ». Ces modifications supposeront lorsque la valeur d’aucun apport en nature n’excède un montant
toutefois une délégation préalable de l’assemblée générale, et fixé par décret et si la valeur totale de l’ensemble des apports en
devront ensuite être ratifiées par l’assemblée générale extraor-
nature non soumis à l’évaluation d’un commissaire aux apports
dinaire suivant leur adoption.
n’excède pas la moitié du capital.
Obligation d’information du commissaire
La loi crée cependant un mécanisme de responsabilité des
aux comptes sur les conventions ion
licat associés à l’égard des tiers dans cette hypothèse. Il est en effet
réglementées autorisées et App diate.
é
imm prévu que lorsqu’il n’y a pas eu de commissaire aux apports
conclues dans les SA
ou lorsque la valeur retenue est différente de celle proposée
Jusqu’alors la procédure des conventions réglementées impo- par le commissaire aux apports, les associés seront solidaire-
sait au conseil d’administration ou au conseil de surveillance ment responsables pendant cinq ans, à l’égard des tiers, de la
de donner une autorisation préalable à la signature d’une valeur attribuée aux apports en nature lors de la constitution
convention entre la société et son directeur général, l’un de
de la société.
ses directeurs généraux délégués, l’un de ses administra-
teurs, l’un des membres du directoire ou du conseil de sur- Extension des dérogations au principe
ion
veillance l’un de ses actionnaires disposant d’une fraction des de désignation d’un commissaire aux licat
App diate.
droits de vote supérieure à 10 % ou, s’il s’agit d’une société é
apports aux apports en nature effectués imm
actionnaire, la société contrôlant celle-ci. En cas d’autori-
sation préalable du conseil, le commissaire aux comptes en cours de vie sociale dans les SARL
devait ensuite donner un avis sur la convention conclue. Comme on vient de le voir, l’article L. 223-9 du Code de commerce
Enfin, l’assemblée générale était appelée à approuver la
laisse la possibilité aux associés, lors de la création d’une SARL, de
convention.
« décider à l’unanimité que le recours à un commissaire aux apports
Afin de clarifier cette procédure, l’article 142 de la loi vient préci- ne sera pas obligatoire, lorsque la valeur d’aucun apport en nature
ser que l’obligation d’informer le commissaire aux comptes, qui n’excède un montant fixé par décret et si la valeur totale de l’en-
incombe au président du conseil d’administration ou au conseil semble des apports en nature non soumis à l’évaluation d’un com-
de surveillance, ne concerne que les conventions réglementées missaire aux apports n’excède pas la moitié du capital ». Dans le cas
autorisées et conclues. En effet, si ceci se déduisait déjà de
où un commissaire aux apports ne serait pas intervenu, les asso-
l’article R. 225-30 qui précise que l’information doit intervenir
« dans le délai d’un mois à compter de la conclusion de ces ciés sont solidairement responsables vis-à-vis des tiers de la valeur
conventions et engagements », la loi, pour sa part, était porteuse des apports retenue à la constitution de la société, et ce pour une
d’une incertitude aujourd’hui levée. durée de cinq ans.

Demande amiable de retrait des souscripteurs


cripteurs L’article 144 de la loi étend aux apports en nature réalisés en
d’actions d’une SA non créée ion
c
cours de vie sociale cette dérogation à la désignation obligatoire
licat
App iate. d
d’un commissaire aux apports.
L’article L. 225-11 du Code de commerce permet- imméd
tait aux souscripteurs des actions d’une SA nouvelle e Procédures collectives : atténuation ion
d’obtenir la restitution de leurs fonds s’il advenait que la
l société
iété licat
de la responsabilité du dirigeant App diate.
é
n’était pas créée dans les six mois suivants le dépôt du projet imm
pour insuffisance d’actif
de statuts au greffe. Tout souscripteur pouvait alors demander
en justice la nomination d’un mandataire chargé de retirer les En l’état du droit antérieur, l’article L. 651-2 du Code de commerce
fonds pour les restituer aux souscripteurs, sous déduction des relatif à la responsabilité du dirigeant en cas d’insuffisance d’actif
frais de répartition. prévoyait, en cas de faute de gestion ayant contribué à l’insuffi-
Désormais, comme en matière de SARL, les souscripteurs peuvent sance d’actif, que le ou les dirigeants responsables puissent être
agir si la société n’est pas constituée dans le délai de six mois à condamnés à supporter, en tout ou en partie, le montant de cette
compter du « premier dépôt de fonds ou si elle n’est pas immatricu- insuffisance d’actif. Ceux-ci pouvaient en outre être condamnés
lée au registre du commerce et des sociétés, dans le même délai ». au titre de leur faute de gestion à des sanctions telles qu’une
Surtout, les souscripteurs n’ont plus à passer par la voie judi- interdiction de gérer.
ciaire : ils peuvent désormais demander directement le retrait des L’article 146 de la loi, dans un objectif d’encouragement de
fonds au dépositaire par un mandataire représentant l’ensemble
l’entreprenariat, vient assouplir les modalités de l’engagement de
des souscripteurs.
la responsabilité du dirigeant en ajoutant qu’« en cas de simple
Dérogation au principe de désignation négligence du dirigeant de droit ou de fait dans la gestion de la
d’un commissaire aux apports en cas ssociété, sa responsabilité au titre de l’insuffisance d’actif ne peut
ion
d’apports en nature dans les SAS licat être engagée ». QQ
ê
App diate.
m é
im
L’article 130 de la loi modifie le régime de la SAS en
n
matière d’apports en nature, auparavant identique e à celui de *Loi 2016-1691 du 9-12-2016

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