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2 Les enduits
La préparation du support
De la bonne préparation du support vont dépendre
l’adhérence de l’enduit et son aspect final.
Les enduits sont appliqués sur des supports de
nature très différentes : maçonnerie de pierres, de
briques ou de blocs en béton, béton banché brut de
décoffrage, béton de granulats légers, béton cellulai-
re, fibres-ciment, bois. Certains supports permettent
une application directe, c’est le cas de la brique, des
blocs en béton, des maçonneries de pierre.
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Les sables
Le sable doit être sain, siliceux, silico-calcaire ou
même calcaire à condition que les grains ne soient
pas friables. Il doit être propre, c’est-à-dire dépourvu
d’impuretés susceptibles de compromettre la qualité
du mortier en œuvre (argile, vase, terre végétale,
plâtre, sels minéraux). Le degré de propreté du sable
est mesuré par l’essai d’équivalent de sable (voir le
chapitre 3.1). L’indice fourni par cet essai (ESV) doit
être inférieur à 75.
Il est préférable d’utiliser des sables roulés de riviè-
re. Les sables de carrière conviennent s’ils ne ren-
ferment pas d’impuretés nocives. Les sables de mer
doivent être lavés (sinon ils sèchent mal et peuvent
donner lieu à des efflorescences en raison des sels
qu’ils contiennent).
La granulométrie des sables doit être limitée à 3 mm.
En général, les dosages du mortier sont exprimés en
poids de liant par m3 de sable sec. Or, le plus sou-
vent, sur le chantier, le sable renferme un certain
■ Supports anciens pourcentage d’eau (pouvant varier de 0 à 20 %) et il
suffit de très peu d’eau pour que le poids du m3 de
Le mur doit d’abord être débarrassé de toutes traces sable soit modifié ; c’est le phénomène bien connu
de revêtements anciens, friables ou non adhérents du « foisonnement » du sable.
tels que : enduits, hydrofuges de surface, peintures,
etc. Il pourra être nécessaire, dans certains cas (pré-
sence de taches blanchâtres de calcite sur les murs
en béton), de procéder à un brossage à la brosse
métallique ou à un lavage à l’eau sous pression.
Les joints de maçonneries de briques ou de moel-
lons sont dégarnis sur 3 cm de profondeur, et
brossés.
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Les produits d’accrochage
Ces produits généralement à base d’émulsion ther-
moplastiques : copolymères vinyliques, styrène buta-
diène, acryliques sont destinés à améliorer
l’adhérence de l’enduit sur le support lorsque son
état de surface le nécessite, ainsi que ses propriétés
mécaniques.
Les colorants
Ils doivent être exclusivement d’origine minérale.
Leur dosage sera inférieur à 3 % du poids du liant.
■ La mise en œuvre
L’enduit peut aussi être réalisé en deux couches Délais séparant l’application
lorsque le mortier est projeté mécaniquement des différentes couches
(machine à projeter, pot de projection).
Les délais minima sont de 48 heures entre la pre-
La première couche assure l’adhérence de l’enduit mière et la deuxième couche, et de 4 à 7 jours, sui-
au support et l’éventuel rattrapage des irrégularités, vant la nature du liant, entre le corps d’enduit et la
elle a une épaisseur de 10 à 15 mm. La seconde couche de finition.
couche donne sa forme définitive à l’enduit et com-
plète la fonction imperméabilisation. Son épaisseur Ces délais sont nécessaires pour que le mortier ait
est de 8 à 12 mm. Le mortier est serré énergique- effectué la plus grande partie de son retrait.
ment à la taloche.
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d’origine thermique du fait d’une plus forte absorp-
tion du rayonnement solaire, et accentuent les
problèmes d’aspect liés au nuançage ou aux efflo-
rescences.
L’application sur béton cellulaire est prévue pour cer-
tains enduits, elle est alors mentionnée dans l’Avis
technique.
■ Mortiers isolants
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Les outils de mise en œuvre
des enduits : la truelle,
le couteau à enduire, la taloche,
le pot de projection
ou la machine à projeter.
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L’adhérence de l’enduit
les défauts à éviter
La bonne adhérence d’un enduit sur son support est
fondamentale.
Il est facile de la vérifier : un enduit décollé locale-
ment sonne « creux ».
La non-adhérence entraîne la cassure de l’enduit qui
se détachera par plaques.
Les principaux défauts d’adhérence sont dus :
• à un support trop lisse ;
• à un béton brut de décoffrage, avec des traces
d’huile de démoulage ou de produits de cure ;
• à un support sale avec des dépôts de matière
organique ou comportant des traces d’anciens
enduits en plâtre ; ce support ne sera pas neutre
puisque le plâtre réagira ensuite sur le ciment du
mortier pour donner des produits expansifs (sulfo-
aluminate de chaux) ;
• à un support trop sec, qui n’a pas été suffisam-
ment humidifié avant la projection de la première
couche d’accrochage (gobetis) ;
• au mortier mal composé, appliqué trop tardive-
ment (parfois remouillé, rebattu et dont la prise est
commencée) ;
• à un mortier ayant un retrait excessif (surdosa-
ge en liant).
Enfin, si certaines précautions ne sont pas prises, de
l’eau pourra s’infiltrer entre le support et l’enduit et
provoquer son décollement en hiver lors du gel.
C’est le cas d’une remontée d’eau du sol, ou d’un
enduit non protégé en partie haute.
Il convient enfin d’éviter l’application d’enduits
par temps froid. Sans précaution particulière, 5 °C
est une limite en-dessous de laquelle il ne faut pas
descendre.
Un enduit bien fait tient très longtemps. Sa confec-
tion demande du soin, une main-d’œuvre qualifiée,
un matériel parfaitement adapté, et des mortiers
performants.
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