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Sommaire
Introduction
1ère partie : L’évolution historique et l’épilogue de la liquidation judiciaire
La création de la raffinerie et les objectifs originels
L’élargissement de l’activité et le développement de l’entreprise
L’échec de la privatisation
Les raisons de l’arrêt de la production
Les multiples responsabilités dans la chute de la société
Le jugement définitif de la liquidation judiciaire et ses conséquences
L’échec de la privatisation
Manipulations boursières
Il est à rappeler que l’introduction en Bourse de La Samir a eu lieu en mars
1996 et la cession de gré à gré au groupe Al Amoudi en mai 1997, soit quasi
concomitamment avec l’instauration du système de cotation électronique
en mars 1997 par la Bourse de Casablanca. Le Conseil d’administration de la
Bourse décida que seuls les titres les plus liquides devaient être traités par le
nouveau système de cotation électronique ; les autres titres, les moins
liquides, demeurant sous l’égide de la cotation à la criée. L’opération de
marché La Samir était à l’époque la plus importante introduction en Bourse
Il eût été naturel que tout le monde considéra que le sort de la raffinerie
marocaine fût la mort définitive et le démantèlement total des actifs, si nous
n'avions pas été face à des offres financières de rachat présentées par de
nombreuses sociétés de diverses nationalités, dont la valeur a dépassé les 30
milliards de dirhams. Mais l'incapacité jusqu’à présent à réussir la vente de
l'entreprise interpelle tout le monde et pose la question des véritables raisons
à l’origine des difficultés et des entraves qui menacent le destin et l'avenir de
la raffinerie marocaine, en arrêt d’activité depuis août 2015.
Dans toutes les opérations d’achat et de vente, en particuliers celles qui
représentent une taille importante comme c’est le cas de la société La Samir,
des garanties sont exigées de l'acheteur, qu’il met à la disposition du vendeur
afin que toutes les parties puissent protéger leurs droits. C’est justement à ce
niveau qu’apparaissent les difficultés de transfert ou de cession de la société
La Samir, d’autant plus que la justice est responsable et comptable de la
protection de l’intérêt général, comme elle est garante des conditions de
transparence et de concurrence loyale entre les candidats et gardienne de
la parfaite impartialité entre tous les soumissionnaires.
Les conditions particulières du secteur de la finance et du monde des affaires
dans la filière pétrolière, viennent compliquer l’opération et la rendent de plus
en plus difficile. Celle-ci devient dépendante d’une part, des opportunités
d'investissements disponibles sous d’autres cieux et, d’autre part, des
encouragements et facilités accordés par le Maroc dans ce domaine.
Si la problématique résidait au départ dans la question des garanties
financières et des conditions encadrant l’offre, les difficultés sont désormais
liées principalement à l’absence de réponse de l’Etat marocain au sujet de
Il est normal que la liste des personnes morales ou physiques ayant subi un
préjudice soit longue et que l’ampleur des pertes et des effets négatifs induits
par l’arrêt de l’activité de production de la raffinerie marocaine puisse
s’aggraver. En l’absence de solution à la reprise de la production, la situation
se détériorera davantage rendant difficile l’inventaire et l’évaluation des
pertes subies, en particuliers celles qui affecteront l’ensemble des acteurs
concernés directement ou indirectement par cette affaire.
++ La production et le stockage :
La société La Samir a joué depuis sa création à l’orée de l’indépendance un
rôle central dans la fourniture des besoins du pays en produits pétroliers
raffinés, lui évitant ainsi de subir de plein fouet les conséquences des grands
chocs pétroliers internationaux et des conjonctures exceptionnelles. Mais
l’arrêt de l’activité de raffinage au Maroc a entraîné un grand nombre de
dommages au niveau de la production et de la constitution des stocks
nationaux d’hydrocarbures :
++ Le développement local :
Depuis le changement de nom de Fedala à Mohammedia à l'occasion de la
pose de la première pierre par le défunt roi Mohammed V pour la
construction de la raffinerie nationale, la ville des fleurs a subi des dommages
et des pertes sans commune mesure, et ce à travers :
Un effet d’éviction pour la ville de Mohammedia en termes d’activités
de commerce, compte tenu d’un flux de consommation de prés d'un
milliard de dirhams par an en lien avec les salaires et les prestations de
services versées.
Un recul des recettes fiscales et des revenus des taxes et impôts
locaux.
Une menace pour plus de 10% de la population locale quant à la
pérennité de ses sources de subsistance et de son droit à une vie
décente.
Une privation pour plus de 1200 étudiants annuellement en matière de
formation professionnelle et d’initiation au monde industriel.
Un sureffectif dans les classes des écoles publiques suite à l’incapacité
des parents d’assumer financièrement l’inscription de leurs enfants
dans les établissements de l’enseignement privé.
Une perte des contributions de La Samir en matière de soutien aux
activités sportives, culturelles et artistiques, en termes d’aides au
nettoyage des plages et à l'entretien des espaces verts…
Et pour réunir les conditions d’un redémarrage de la raffinerie sur les bases
d’une gestion transparente et d’une bonne gouvernance, et pour assurer
une exploitation qui permette une forte valeur ajoutée et un haut niveau de
productivité, conditions sine qua non pour obtenir une production nationale
compétitive en qualité, en quantité et en prix.
Ces objectifs multiples avaient comme corollaire que le prix de cession n’était
pas le critère principal de décision lors des négociations avec les repreneurs.
Pour preuve, certains établissements publics ont été transférés au dirham
symbolique, tandis que le prix de cession des deux raffineries réunies, La Samir
et la SCP, n’a pas dépassé les 4 milliards de dirhams.
Malgré tous les encouragements et les protections assurés par l’Etat marocain
à la société La Samir durant 15 années, le groupe Corral ne trouva comme
seule réponse que la fuite devant ses responsabilités et le non respect des
engagements contractés lors de la privatisation. Les conséquences de cette
violation du contrat de privatisation furent nombreuses : un retard
considérable dans la mise à niveau de l’industrie nationale de raffinage, la
perte de milliers d’emplois, la descente aux enfers de l’entreprise dans un
endettement qui se compte en milliards de dirhams, le non respect des
engagements relatifs aux nouveaux investissements… Tout ce qui a été
réalisé présentait de multiples défauts et desservait les intérêts du Maroc et
des Marocains.