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CAPC

Travail en cours
Centre Africain de Politique Commerciale

LES PROCESSUS DE CREATION


DU MARCHE COMMUN AFRICAIN:
Commission économique
pour l’Afrique UNE VUE D’ENSEMBLE
CAPC
Table des matières

1. Introduction

2. Cadre institutionnel pour la création du Marché


commun africain

3. Progrès accomplis par les CER dans la mise en


œuvre du Traité d’Abuja

4. Conclusion

Juin 2004 CAPC est un projet de la Commission économique pour l'Afrique


APC
CAPC
Travail en cours

Commission économique
pour l’Afrique

LES PROCESSUS DE CREATION DU


MARCHE COMMUN AFRICAIN:
UNE VUE D’ENSEMBLE
Introduction créer, des institutions d’intégration économique
dans toutes les sous-régions. En 1990, lors de
la session extraordinaire de l’Organisation de
1. Dans un environnement caractérisé l’unité africaine, le Plan d’action et l’Acte final de
par une croissance rapide, la libéralisation et la Lagos ont été adoptés, jetant ainsi les jalons d’un
concurrence, la plupart des pays dans le monde processus pour une intégration économique plus
aspire à améliorer leur situation économique en poussée de l’Afrique.
signant des accords avec d’autres Etats afin de
faciliter la libre circulation des personnes, biens 3. Les engagements du Plan de Lagos ont
et services. En Afrique, l’intégration économique connu un début d’application avec la signature
régionale a une histoire assez longue, et dans à Abuja en 1991 du Traité instituant la
certaines sous-régions elle précède l’indépendance. Communauté économique africaine (CEAf ). Le
Bien avant l’instauration de l’Union africaine Traité de la CEAf, communément connu comme
(UA), les dirigeants africains avaient reconnu le Traité d’Abuja est entré en vigueur le 12 mai
que la coopération et l’intégration économiques 1994. L’objectif du Traité d’Abuja est la promotion
étaient nécessaires pour accélérer le processus du du développement économique, social et culturel,
développement durable sur le continent africain. mais aussi l’intégration des économies africaines
Ainsi, dès le début des années 60, plusieurs Etats afin d’assurer une autosuffisance et une croissance
avaient décidé de se regrouper pour former des économique endogène du continent africain.
communautés économiques régionales qui allaient L’objectif ultime de la AEC est de promouvoir
déboucher plus tard sur une union africaine en la coopération et le développement de toutes les
passant par les étapes classiques de l’intégration activités pouvant permettre d’augmenter le niveau
régionale. de vie des populations africaines, de maintenir
une stabilité économique, et d’établir une relation
2. La détermination de l’Afrique à harmonieuse entre les pays membres.
démanteler les entraves au commerce en vue de
créer un marché commun s’est manifestée par 4. Le Plan d’action de Lagos suivi par
une série d’accords régionaux et sous-régionaux le Traité d’Abuja instituant la Communauté
dont le Plan d’action et l’Acte final de Lagos, le économique africaine ainsi que la mise en place
Traité d’Abuja, les Traités portant création des des communautés économiques régionales sont
Communautés économiques régionales (CER) considérés comme les fondations du processus
et l’Acte Constitutif consacrant l’avènement de l’intégration économique africaine. Le traité
de l’Union africaine. En dépit de l’appel lancé d’Abuja a fixé les phases et le calendrier pour la
dès les premières années d’indépendance par consolidation de l’intégration économique au
certains leaders africains en vue de promouvoir niveau sous-régional de telle sorte que les CER
l’intégration de l’Afrique, ce n’est qu’à partir constituent dans les composantes sur le plan
des années 1970 et 1980 que des dispositions continental de la Communauté Economique
concrètes ont été prises afin de relancer, ou de Africaine, et maintenant de l’Union africaine. Par

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ailleurs, de nouvelles Communautés économiques libéralisation du commerce est communément
régionales (CER) ont été mise en place pour servir utilisée comme un outil économique en vue de
de piliers à la Communauté économique africaine stimuler les échanges commerciaux à l’intérieur
conduisant à l’intégration régionale. Les six grands et entre les pays. Ainsi, les pays africains et les
blocs mis en place à cet égard sont: l’Union CER élaborent et mettent en œuvre des projets
du Maghreb arabe (UMA), la Communauté de libéralisation du commerce au niveau national
économique des Etats d’Afrique centrale et sous-régional. Au niveau national, c’est dans le
(CEEAC), la Communauté économique des Etats contexte des Programmes d’ajustement structurel
de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Autorité (PAS) financés par les institutions de Bretton
intergouvernementale pour le développement Woods et l’Initiative transfrontalière (IT), que
(IGAD), le Marché commun de l’Afrique orientale ces pays mènent des réformes commerciales
et australe (COMESA) et la Communauté de concernant la libéralisation des importations et
développement de l’Afrique australe (SADC). La des régimes de devises, ainsi que la réduction des
Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN- barrières douanières et non-douanières pour le
SAD) a été créée ultérieurement. commerce.

5. L’un des objectifs sous-jacents des CER est 7. Au niveau sous-régional, les CER ont
d’établir progressivement une union économique également introduit leurs propres programmes
dans leurs sous-régions respectives conformément de libéralisation du commerce avec des mesures
aux objectifs du Traité d’Abuja. En effet, en tant visant à supprimer les barrières douanières et
que composantes de l’intégration économique non-douanières, les autres entraves au commerce
africaine, les CER poursuivent un objectif graduel et permettant la libre circulation des biens et
afin de parvenir à la création d’une zone de des services. Les détails, l’ordre, les modalités et
libre échange (ZLE), une union douanière, un le rythme des programmes de libéralisation du
marché commun et enfin une union monétaire et commerce varient d’une sous-région à l’autre
économique. Ces objectifs peuvent être atteints à mais ils ont des aspects communs tels que les
travers: des projets de libéralisation du commerce dispositions qui permettront d’aboutir à la
pour les biens et les services, des dispositions pour création, au niveau de chaque sous-région, de
la libre circulation des personnes/main-d’œuvre et zones de libre échange, d’unions douanières et de
de capitaux/investissements; l’harmonisation et la marchés communs dans des délais précis.
coordination des politiques monétaire et fiscale et
la convergence des politiques macroéconomiques; 8. L’objectif du présent document est de
la coopération dans les différents secteurs, y présenter une vue d’ensemble des efforts déployés
compris l’industrie, l’agriculture, le transport, en vue de la création du marché commun africain
la communication, l’énergie, la santé, tel que le préconise le Traité d’Abuja et d’autres
l’environnement et le tourisme. accords d’intégration régionale. Après une
partie introductive, la deuxième partie présente
6. Il convient de souligner que la le cadre institutionnel définissant les étapes

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devant conduire au marché commun africain. La n’en existe pas, durant une période de cinq ans au
troisième partie passe en revue la situation de la maximum à partir de la date d’entrée en vigueur
mise en œuvre des programmes de libéralisation du Traité d’Abuja.
du commerce au niveau des différentes CER afin
d’évaluer les progrès et les difficultés rencontrées. 11. Deuxième étape: il sera engagé au niveau
Enfin, la dernière partie constitue la conclusion du de chaque CER, pour une période ne dépassant
document. pas huit ans, une opération de stabilisation des
barrières tarifaires et non tarifaires, des droits
de douanes et des taxes intérieures existant à
la date d’entrée en vigueur du Traité d’Abuja;
2. Cadre institutionnel l’élaboration et l’adoption d’études afin de fixer
pour la création du Marché le calendrier pour l’élimination progressive des
commun africain barrières tarifaires et non-tarifaires entravant le
commerce régional et intra-communautaire, ainsi
que pour l’harmonisation graduelle des droits
2.1. Dispositions du Traité d’Abuja de douane vis-à-vis des Etats tiers. En outre, il
instituant la Communauté économique sera indispensable de procéder au renforcement
de l’intégration sectorielle aux niveaux régional
africaine (CEAf ) et continental, de tous les secteurs d’activité, en
particulier dans les domaines du commerce, de
9. Le Traité d’Abuja définit un cadre pour l’agriculture, de la monnaie et des finances, des
parachever l’intégration régionale du continent en transports et communications, de l’industrie et
consolidant les économies de l’ensemble des pays de l’énergie. Enfin, une coordination des activités
africains en seul marché continental à travers un entre les communautés économiques existantes et
processus progressif appelé à s’achever à l’horizon futures s’impose.
2028. Ainsi, la Communauté économique
africaine sera progressivement mise en place 12. Troisième étape: au niveau de chaque
au cours d’une période de transition de trente- communauté économique régionale et sur une
quatre (34) années au maximum subdivisée en période de 10 ans au maximum, une zone de
six (6) étapes de durées variables. A chaque étape libre-échange sera créée suivant l’application
est assignée un ensemble d’actions spécifiques d’un calendrier pour l’élimination progressive des
qui doivent être envisagées et poursuivies obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce
simultanément de la manière suivante : intra-communautaire et à la mise en place d’une
Union douanière par l’adoption d’un tarif
10. Première étape: il sera procédé au extérieur commun.
renforcement du cadre institutionnel des
communautés économiques régionales existantes 13. Quatrième étape: Sur deux ans au
et à la création de nouvelles communautés là où il maximum, les systèmes tarifaires et non-tarifaires

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devront être harmonisés et coordonnés entre les des marchandises. Conformément à l’article 29,
CER en vue de la mise en place d’une Union les pays africains ont convenu, au niveau de
douanière au niveau continental, par l’adoption chaque CER, de l’établissement progressif d’une
d’un tarif extérieur commun. union douanière après une période transitoire de
8 ans, par le biais de l’élimination des droits de
14. Cinquième étape: Il sera question pour douanes (Art. 30), des barrières non tarifaires
une période de quatre ans au maximum, de comprenant les contingentements, restrictions
l’établissement d’un Marché commun africain ainsi que les obstacles d’ordre administratif au
grâce à l’adoption d’une politique commune commerce ou toute autre barrière non tarifaire
dans un certain nombre de domaines tels que (Art. 31) et l’établissement d’un tarif extérieur
l’agriculture, les transports et communications, commun (Art. 32). L’article 33 interdit à la
l’industrie, l’énergie et la recherche scientifique; fin de la troisième période, le prélèvement des
l’harmonisation des politiques monétaires, droits de douanes non seulement sur les produits
financières et fiscales; la mise en œuvre du originaires d’un Etat membre et importées
principe de la libre circulation des personnes dans un autre Etat membre, mais également
ainsi que l’application des droits de résidence des marchandises importées des pays tiers.
et d’établissement; et la création de ressources L’article 34 vise, tout au long de la 3ème étape,
propres à la Communauté telles que prévues au le démantèlement progressif des taxes intérieures
paragraphe 2 de l’article 82 du Traité d’Abuja. destinées à protéger la production domestique.
Il interdit également à toute législation
15. Sixième étape: elle concerne l’intégration nationale tentée de mettre en œuvre des mesures
de tous les secteurs à travers la mise sur pied d’une discriminatoires à l’égard des produits en
banque centrale africaine et une seule monnaie provenance de la Communauté, par le biais de
africaine, la création d’une union monétaire et l’application directe ou indirecte de taxes.
économique africaine, la création et l’élection du
premier parlement panafricain (5ans). 17. Des dérogations existent cependant
par rapport aux dispositions de l’article 35,
2.2. Engagements des pays africains notamment en ce qui concerne la protection
dans le cadre du Traité instituant la des humains, des plantes, la moralité publique.
Des dérogations sont également admises dans
Communauté économique africaine des situations où l’application des mesures de
libéralisation du commerce pourraient entraîner
a) Réduction et élimination des barrières des difficultés dans la balance des paiements.
tarifaires et non tarifaires
b) Règles d’origine
16. Le Traité instituant la Communauté
économique africaine contient une série 18. En application de l’article 33 du Traité,
d’articles régissant la libéralisation du commerce un protocole définit la notion de règles d’origine

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en vue de la libre circulation des produits au sein 21. Dans le cadre du Traité de la Communauté
de la communauté. La condition de base est que économique africaine, de nombreux schémas
les produits sont considérés comme originaires de libéralisation ont été mis en place par les
d’un pays ou d’un groupe de pays quand ils sont Communautés économiques régionales. L’objectif
produits entièrement au sein de la communauté commun de ces schémas est de créer une zone
ou partiellement produit à partir des inputs en de libre échange dans chaque CER, suivie
provenance d’un pays tiers (au moins 35 pour d’une union douanière et éventuellement d’un
cent de valeur ajoutée locale ou moins de 60 pour marché commun et d’une union économique.
cent d’inputs venant d’ailleurs). Des opérations La stratégie de mise en œuvre de cet objectif
d’assemblage à partir d’inputs exclusivement comprend des objectifs visant à stabiliser et à
importés de pays tiers ne leur confèrent pas la éliminer graduellement les barrières tarifaires et
qualité de produits originaires. non tarifaires, adopter un tarif extérieur commun
dans les relations commerciales avec les pays tiers,
c) Promotion commerciale harmoniser les politiques macroéconomiques et
enfin promouvoir la libre circulation de tous les
19. L’article 42 fournit des dispositions facteurs de production.
substantielles en ce qui concerne la promotion du
commerce entre les Etats membres. Cet article,
entre autres, encourage les Etats membres à faire
un plus grand usage des produits, aussi bien
3. Progrès accomplis par
intermédiaires que finis originaires de la même les CER dans la mise en
communauté, ainsi que promouvoir et diversifier œuvre des programmes de
les marchés pour les produits fabriqués au sein de
la Communauté. libéralisation des échanges
au niveau des sous-régions
d) Libre circulation des personnes, droits
de résidence et d’établissement
22. La création du marché commun africain
20. L’article 43 impose aux pays membres dépendra de la vitesse à laquelle les communautés
d’appliquer le principe de la libre circulation économiques régionales vont atteindre leurs
des personnes, du droit de résidence et du objectifs d’intégration régionale. Il est important
droit d’établissement, lesquels sont considérés d’analyser les performances des CER à travers
d’une importance capitale pour le processus de la mise en œuvre des principaux aspects des
libéralisation du commerce. programmes de libéralisation des échanges, à
savoir la réduction et l’élimination totale des tarifs
2.3. Engagements de la part des douaniers, la suppression des obstacles tarifaires
Communautés économiques régionales en faveur et non tarifaires, l’adoption des règles d’origine
de la Communauté économique africaine et d’un tarif extérieur commun, l’application de

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la promotion des échanges commerciaux et des les conditions relatives à la création d’une union
mesures de développement du commerce. douanières ont été réunies dès 1994. Il y a eu
une parfaite concordance entre le respect du délai
3.1. Situation actuelle dans la mise en imparti pour procéder à la réduction des droits
œuvre des programmes de libéralisation de douanes par la CEMAC en vue de la création
d’une union douanière et le stade actuel de la mise
des échanges au niveau des CER en œuvre du programme de libéralisation des
échanges par la Communauté.
a) Réduction et suppression des tarifs En 1994, tous les pays membres avaient supprimé
les tarifs, remplissant ainsi les conditions requises
23. Les membres de la Communauté pour la création d’une union douanière.
économique des États de l’Afrique de l’ouest
(CEDEAO) ont commencé à supprimer les tarifs 26. Durant les huit premières années de son
douaniers sur les produits non transformés et les existence, la CEEAC a adopté un programme
produits de l’artisanat traditionnel en 1981. Ils par étapes de libération des échanges. A travers
ont par ailleurs opté pour un programme visant un processus de réduction progressive et de
à supprimer les droits sur les produits industriels suppression éventuelle des obstacles aux échanges
au cours de la période 1990-2000. Toutefois, tous intra-CEEAC, la Communauté envisage de
les pays n’ont pas appliqué dans sa totalité cette devenir une union douanière après la création
politique de libéralisation. Bien que tous les États d’une ZLE. Des protocoles ont été adoptés en
membres, excepté le Libéria, aient supprimé les vue de supprimer les obstacles tarifaires et non-
tarifs douaniers sur les produits non transformés, tarifaires et de mettre en œuvre des programmes
seul le Bénin l’a fait pour les produits industriels. complémentaires de nature à améliorer les
Le Ghana et le Nigéria s’efforcent de relancer la échanges et assurer un meilleur développement
libéralisation des échanges dans le cadre d’une tels que l’harmonisation des politiques macro-
initiative accélérée. économiques, le développement des infrastructures
en matière de transport et de communication
24. Les pays membres de l’Union économique etc. Cependant, l’instabilité politique dans la
et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont sous-région a entraîné la cessation complète des
engagés à créer une zone de libre-échange, en échanges, de la coopération en général et l’arrêt des
supprimant progressivement les tarifs pendant la programmes d’intégration mis en place. A l’heure
période 1994-2000. Tous les États membres ont actuelle, les Etats membres de la CEEAC se sont
accepté de mettre en œuvre ce plan. fermement engagés à revitaliser la Communauté
à travers de plus grandes allocations budgétaires
25. Le programme de réduction des droits et l’adoption de programme de redressement.
de douanes de la Communauté économique et Espérons que cette initiative insuffle une nouvelle
monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) a été dynamique à la CEEAC. Aucun des objectifs du
exécuté conformément au calendrier et toutes programme de libéralisation des échanges n’a été

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atteint. En fait, l’organisation est devenue inactive 29. Le protocole commercial de la SADC
pendant plus de dix ans à cause de la persistance de étant nouveau, le programme de réduction des
l’instabilité socio-politique dans la région. tarifs n’a pas été finalisé. L’Angola et la République
démocratique du Congo n’ont pas signé le
27. En Afrique Centrale, la CEMAC est le protocole, probablement à cause de l’instabilité
seul Accord d’Intégration Régionale (AIR) qui de leur situation politique. Les Seychelles se sont
est opérationnel et en voie de devenir une union déjà engagées à appliquer les réductions tarifaires
douanière pour ses membres. Par conséquent, la du COMESA, mais leurs échanges commerciaux
plupart des activités sont limitées à la CEMAC avec les autres pays de la SADC ne portent que
qui possède une monnaie commune. sur quelques produits passibles de droits. Dans
les pays de la SADC, non membres de la SACU,
28. Le programme de réduction des tarifs les importations en provenance du Botswana,
douaniers pour les membres de la Communauté du Lesotho, de la Namibie et du Swaziland sont
de développement de l’Afrique australe (SADC) soumises à un meilleur régime que les importations
montre les différents moyens qu’utilisent ces pays en provenance d’Afrique du sud. Pour ces pays,
pour faire face à la concurrence des autres pays de la il s’agissait là du prix à payer pour accepter de
communauté. A la différence des pays membres de partager les préférences dont ils bénéficient sur
zones de libre-échange plus formelles, ces pays ont le marché sud-africain avec les autres membres
su choisir les produits pour lesquels ils réduiraient de la SADC. Cet état de choses démontre que
les taxes, tant que l’objectif global n’aura pas été leur production est moins élaborée que celle de
atteint. Maurice a accepté de laisser entrer 65 % l’Afrique du Sud.
des importations en provenance d’Afrique du
sud en franchise de droits en 2000. Toutefois, 30. Les activités de la SACU se bornent
la Tanzanie ne pouvait accepter en franchise de à promouvoir la mise en place d’une union
droits que 9% des importations cette année, et douanière. Chaque pays membre a accepté
étalerait la suppression des tarifs pour atteindre 88 d’appliquer les tarifs extérieurs sud-africains et
% en 2008 et 100% en 2012. Les pays de la SADC n’appliquent pas de tarifs sur les produits qu’ils
membres de l’Union douanière d’Afrique australe échangent. Les règles d’origine ressemblent, bien
(SACU), en particulier l’Afrique du sud, doivent qu’elles soient un peu plus strictes, à celles de la
réduire les tarifs sur le commerce à l’intérieur de SADC et visent à encourager dans les produits
la SADC plus vite que les autres membres. Les l’utilisation d’intrants sud-africains (plutôt que
pays de la SACU proposent d’accepter l’entrée en ceux de pays tiers). La formule utilisée pour les
franchise des droits de douane l’ordre de 77 % sur tarifs favorise les petits pays. Après plus de cinq
les importations en provenance des pays membres ans de négociations, cette formule a été modifiée
de la SADC non membres de la SACU et 97 % pour compenser le manque à percevoir de recettes
d’ici en 2008. L’Afrique du Sud supprimera tous douanières de la SACU à la suite de la mise en
ses tarifs d’ici à 2012. place de la zone de libre-échange entre l’Union
européenne et l’Afrique du Sud. En outre, une

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nouvelle approche a été mise au point pour Rwanda ont déjà réduit les tarifs respectivement
aider le Lesotho et le Swaziland à accroître leurs de 80% et 90%, et envisagent d’adhérer à la zone
recettes publiques, à l’instar du Botswana et de la de libre-échange en 2004. L’Éthiopie a réduit les
Namibie. tarifs de 10% alors que l’Angola, la Namibie,
les Seychelles et le Swaziland ne l’ont pas fait.
31. L’Union du Maghreb arabe (UMA) La Namibie et le Swaziland ont bénéficié d’une
s’était fixé comme une de ses premières priorités dérogation spéciale.
dès sa création (février 1989), la libéralisation des
échanges. En 1991, les pays de l’UMA ont signé 34. Les pays membres de la Communauté de
un protocole aux termes duquel ils supprimeraient l’Afrique de l’Est (CAE) procèdent actuellement
les tarifs et les obstacles non tarifaires pour les à une réduction des tarifs, le Kenya ayant réduit
produits originaires des pays membres qui font les tarifs de 90%, la Tanzanie et l’Ouganda de
l’objet d’échanges. Ces tarifs ne sont pas encore 80%. Ils coordonneront et harmoniseront leurs
intégralement supprimés. Par ailleurs, les échanges politiques et programmes commerciaux au sein
entre les pays membres sont régis par des accords de la CAE, beaucoup plus rapidement que dans
bilatéraux, beaucoup plus que par le protocole le cadre du libre-échange. Les négociations en vue
commercial de l’UMA. de la création de l’union douanière ont abouti à la
signature, au premier trimestre de 2004, du Traité
32. Les membres de la Commission de l’océan instituant l’union douanière entre les trois pays.
indien (COI) ont mis en œuvre un programme de
libéralisation dans le cadre de l’Initiative PRIDE b) Suppression des obstacles non
(Programme régional intégré de développement tarifaires
et d’échanges), mais jusqu’ici seuls Madagascar et
Maurice l’appliquent. En effet, la plupart des pays 35. Au sein de la CEMAC, les obstacles
de la COI, sont aussi membres du COMESA, et non tarifaires constituent les principales
appliquent en priorité le régime commercial de ce entraves aux échanges commerciaux intra-
dernier. régionaux. Ces obstacles semblent être liés aux
procédures administratives de dédouanement
33. Les pays membres du Marché commun des marchandises. En plus, compte tenu du fait
de l’Afrique orientale et australe (COMESA) ont que certains pays de la CEMAC sont enclavés,
commencé à réduire les tarifs en 1994 et devaient les transporteurs routiers sont confrontés à des
supprimer tous les tarifs d’ici 2000. Neuf des 20 barrages routiers souvent érigés de manière
pays membres du COMESA ont rempli cette intempestive. Des rencontres pour trouver des
condition en octobre 2000, quand la zone de solutions viables et durables à ces problèmes se
libre-échange a été déclarée conforme aux termes sont tenues entre les officiels du Cameroun et
du protocole commercial signé. Certains pays ceux des pays enclavés (République Centrafricaine
ont intégralement libéralisé le commerce intra- et Tchad). Des améliorations timides ont été
régional, d’autres partiellement. Le Burundi et le enregistrées mais beaucoup reste à faire pour

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arriver à l’élimination totale de ces obstacles aux tenir compte des intérêts des consommateurs et
échanges commerciaux intra-CEMAC. des producteurs.

36. L’un des maillons faibles dans la mise en 38. En plus, avant la mise en place effective
œuvre du programme de libéralisation des échanges du mécanisme de compensation, les pays membres
de la SADC est celui des obstacles non tarifaires. sont autorisés à invoquer la perte de revenus, et
Les Etats membres sont encouragés à informer rétablir pleinement ou partiellement les mesures
le secrétariat de l’existence de tout obstacle non tarifaires et non tarifaires qui existaient avant le
tarifaire au commerce et ils ont convenu d’éliminer programme de libéralisation des échanges.
les licences/permis encombrants d’import/export,
de supprimer les quotas inutiles d’import/export, 39. Divers obstacles non tarifaires sont
et de lever les interdictions inutiles en matière également présents en Afrique de l’Ouest,
d’importations. Il leur est recommandé d’avoir des notamment les droits dont doivent s’acquitter
calendriers limités dans le temps pour l’élimination officieusement les commerçants aux postes
progressive des restants. Une étude récente menée frontières, les retards dus à la lenteur des
dans certains états membres a révélé quelques procédures administratives dans les ports, les
nouveaux obstacles non tarifaires qui entravent formalités douanières complexes, les multiples
les échanges dans la sous-région. Pour un succès postes de contrôle inter-États, ainsi que les
éventuel de la ZLE, il est nécessaire de déployer barrages routiers.
de gros efforts sur l’élimination de ces barrières.
A l’heure actuelle, il n’y a pas de mécanisme c) Adoption des règles d’origine
régional durable pour surveiller et influencer les
Etats membres à prendre des mesures correctives 40. Par définition, les pays membres d’une
opportunes. zone de libre-échange s’emploient à promouvoir
le développement du commerce intrarégional en
37. Avant la signature d’un accord final, et supprimant entre eux tous les obstacles tarifaires,
l’adoption d’un protocole officiel sur la création et non tarifaires, du commerce. Toutefois,
de l’union douanière de la CAE, et avant que chaque pays membre applique une politique
celle-ci n’instaure ses propres règles d’origine, les commerciale indépendante vis-à-vis des pays
pays membres appliquent les règles d’origine de la non-membres. Aussi, pour s’assurer que les pays
COMESA dans leur échange intra-régional. Par membres jouent le jeu dans leurs rapports avec
ailleurs, la CAE prévoit des mesures antidumping, les autres pays membres, et empêcher que les
des mesures compensatoires et de sauvegarde pays non-membres ne profitent pas des avantages
comme protection contre les dégâts matériels à qu’offre l’appartenance à la zone de libre-échange
l’industrie et à l’économie du pays importateur. au sein de la communauté, les règles d’origine
Les états membres ont l’intention d’adopter les doivent être appliquées pour spécifier les produits
recommandations finales dans ces domaines qui bénéficiant du régime du libre-échange. Les règles
sont compatibles avec le statut de l’OMC et de d’origine doivent être conformes aux dispositions

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de l’Accord général sur les tarifs et le commerce membres, les deux communautés économiques
(GATT) relatives aux obstacles au commerce avec se sont employées à adopter les mêmes règles
les pays non-membres. Elles doivent être simples d’origine en ce qui concerne les produits pour
et avoir pour objet de promouvoir l’investissement lesquels les tarifs pourraient être réduits ou
et le commerce. Les communautés économiques supprimés. La décision portant harmonisation des
régionales n’ignorent pas ce principe et s’emploient règles d’origine de la CEDEAO et de l’UEMOA a
à assouplir leurs règles d’origine pour faciliter été récemment ratifiée par le Conseil des ministres
l’importation d’intrants étrangers. de l’UEMOA et aurait du l’être par la CEDEAO
en décembre 2003.
41. Ainsi, les programmes des communautés
économiques régionales destinés à promouvoir le 44. Pour la CEMAC, les intrants locaux
commerce et l’intégration des marchés sont en doivent représenter 40 % de la valeur totale des
général, accompagnés par l’adoption des règles intrants, ce taux passera à 50% en 2003 et à 60%
d’origine permettant de spécifier les produits en 2008. En outre, la valeur ajoutée locale des
qui pourraient faire l’objet d’un régime tarifaire produits industriels devrait être égale à 30% du
préférentiel. Les règles d’origine des produits se prix sortie usine, taux qui passera à 40% en 2003
définissent par la part du capital local, des intrants et à 50% en 2008.
importés utilisés et par la part de la valeur ajoutée
locale dans la valeur totale du produit. Toutefois, 45. La SADC n’applique pas de règles
ces critères diffèrent selon les communautés absolues dans ce domaine, même si les produits
économiques, même si leurs membres font partie ne sont pas entièrement fabriqués à l’intérieur de
d’organisations qui se recouvrent partiellement, et la SADC, ils doivent y être transformés dans une
se trouvent dans la même sous-région. certaine mesure. Des éléments non originaires de
la zone peuvent être inclus dans la fabrication d’un
42. A la CEDEAO, le pourcentage du capital produit donné, dans la mesure où leur valeur ne
local est fixé à 51 % du montant total du capital, dépasse pas 10% du prix sortie usine du produit.
celui de la matière première communautaire à
40 % du coût des matières premières et celui 46. Dans la zone de libre-échange du
de la valeur ajoutée locale à 35 % de la valeur COMESA, les produits doivent répondre à un des
du produit. Entre 1990 et 2000, la liste des critères suivants: être entièrement fabriqués dans un
produits industriels pouvant faire l’objet de tarifs État membre; ne pas contenir plus de 60% d’intrants
préférentiels est passé brusquement de 25 à 1190. importés des pays non membres, avoir une valeur
ajoutée locale égale, au moins, à 35% du coût
43. Pour l’UEMOA, la valeur ajoutée total, être désignés comme étant particulièrement
locale doit représenter 40 % de la valeur totale importants pour le développement économique et
du produit, plus que pour la CEDEAO. Dans avoir, au moins 25% de valeur ajoutée locale, ou
un souci d’harmonisation, étant donné que les être reclassés après fabrication sous une nouvelle
deux organisations regroupent les mêmes pays position tarifaire.

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47. La COI a également adopté des règles d’intrants locaux et extérieurs. Elles ne sont pas
d’origine calquées sur le modèle de la COMESA. conformes aux mesures d’appui concernant les
Le taux de valeur ajoutée a été réduit de 45% afin investissements, liées au commerce de l’OMC,
de l’harmoniser avec le taux de la COMESA qui et relatives aux restrictions sur la teneur en
est de 35%. Seuls Madagascar et l’Ile Maurice produits nationaux. Par contre, il est nécessaire
appliquent le programme intégré de la COI en d’encourager l’utilisation d’intrants locaux pour
matière de commerce. réduire la dépendance à l’égard des matières
premières et d’autres produits intermédiaires
48. L’UMA a adopté les règles d’origine. Les importés, tout en encourageant le développement
marchandises sont considérées comme originaires d’activités à valeur ajoutée dans les communautés
de la sous région quand: économiques régionales.
(i) tous les produits de base ou les matières
premières sont entièrement produits ou c) Adoption d’un tarif extérieur commun
obtenus dans un pays membre de l’UMA; (TEC)
(ii) les produits manufacturés qui ont au
moins 40% de valeur ajoutée locale (20% 50. En 1994, la CEMAC a adopté une
dans le cas d’une usine d’assemblage) ou nouvelle structure tarifaire extérieure commune,
60% des intrants en matières premières qui serait plus simple que celle mise en place
locales; en 1992. Le nouveau tarif s’applique aux quatre
(iii) les autres produits industriels soumis à des catégories de biens suivantes: la première catégorie
degrés variés de transformation en valeur (biens essentiels), pour lesquels les tarifs sont
ajoutée dans les pays membres doivent de 5%, la deuxième catégorie (équipement et
faire l’objet d’un consensus entre les pays matières premières), 10 %, la troisième catégorie
membres; et (biens intermédiaires), 20 % et la quatrième
(iv) les exportations qui remplissent les catégorie (produits de grande consommation),
conditions susmentionnées doivent être 30 %. Elle applique une surtaxe temporaire non
accompagnées par un Certificat d’origine renouvelable de 30% au maximum sur les biens
standardisé qui sera établi par les autorités qui font l’objet de quotas. Cette mesure a été
appropriées et vérifié par les autorités supprimée en 2000.
douanières dans le pays exportateur;
(v) les autres provisions concernent les 51. En conclusion, on peut dire que la
mesures de sauvegarde, phytosanitaire, et CEMAC, remplissait toutes les conditions pour
antidumping ainsi que d’autres mesures la création d’une union douanière avec un TEC
contre la subvention des exportations et opérationnel en 1994. La communauté semble
autres pratiques commerciales injustes. avoir utilisé sa longue expérience sous l’UDEAC
(union douanière et économique d’Afrique
49. Ces règles d’origine ont pour objet de centrale) pour réaliser des progrès remarquables
trouver un point d’équilibre entre l’utilisation dans l’élimination de tous les obstacles tarifaires

11
au commerce de produits intra-CEMAC. d) Facilitation du commerce
Naturellement, ceci a été possible grâce à un ferme
engagement des autorités politiques dans chaque 55. La facilitation du commerce passe en
état membre de la CEMAC pour le processus général par l’adoption de mesures pratiques
d’intégration dans la région. Enfin le processus destinées à renforcer les flux commerciaux entre
de la mise en place du mouvement des services les États membres, telles que la simplification et
du Marché Commun, y compris les services l’uniformisation des documents et des procédures
financiers, a été libéralisé. douanières, ainsi que l’adoption d’instruments
communs. Un certain nombre de communautés
52. La mise en œuvre des dispositions de économiques régionales ont adopté dans ce sens.
l’Article 47 du traité de la COMESA va aboutir
à l’adoption d’un TEC dans une période de dix 56. La CEMAC a choisi un protocole sur le
ans après l’entrée en vigueur du traité. Le TEC transit inter-États dans les pays d’Afrique centrale
est censé entrer en vigueur en 2004. Les Etats pour faciliter le transit de biens parmi les États
membres de la COMESA ont négocié un TEC membres. Dans la plupart des pays membres,
provisoire qui consisterait à appliquer 0% aux l’administration fiscale et douanière, située dans
biens d’équipement, 5% aux matières premières; les capitales, est équipée d’ordinateurs pour le
15% aux biens intermédiaires et 30% aux traitement des opérations d’import-export. Depuis
produits finis. 1984, une foire commerciale annuelle permet de
promouvoir le commerce dans la CEMAC.
53. La SACU dispose d’un tarif extérieur
commun (TEC) et autorise le libre échange 57. Des mesures ont été prises en vue
entre ses cinq membres. Elle a également une de faciliter le transit des marchandises. Les
organisation douanière commune. En fait, la états membres de la CEMAC ont adopté le
SACU est une union douanière dotée d’un tarif protocole relatif au Transit Inter-Etat dans les
extérieur commun d’un peu moins d’un siècle, la pays d’Afrique Centrale. Ce protocole couvre un
mise en place a eu lieu en 1910. ensemble de mesures visant à faciliter le transit des
marchandises à travers les Etats membres. Dans la
54. Les pays de la CAE espèrent passer section concernant la douane, il est stipulé que:
directement à l’union douanière, sans passer par
la création d’une zone de libre-échange. Les États • L’état s’engage à faciliter les procédures et
membres étudient actuellement la structure de les formalités de dédouanement, et par
l’union douanière, en particulier le tarif extérieur conséquent la circulation des biens dans la
commun. L’union douanière devrait être mise en sous-région.
place dans un délai de quatre ans après la signature • L’amélioration dans la diffusion de
du traité portant création de la CAE en janvier l’information et de la surveillance
2001. La signature du traité est effectivement des produits à travers les couloirs de
intervenue durant le premier trimestre de 2004. transit de la sous-région, en utilisant

12
un Système Informatisé Anticipées de concernant la délivrance de licence d’import/
Marchandises (SIAM) dans les secteurs export; l’assurance, les opérations de transit,
des infrastructures. le transport international et l’autorisation des
transporteurs ainsi que le contrôle statistique
58. Il est également prévu l’amélioration et la diffusion de l’information concernant les
des infrastructures de communications au documents commerciaux.
sein des couloirs de transit inter-état, suivie de
l’organisation professionnelle des transporteurs. 62. La SADC a également accepté de
simplifier et d’harmoniser les procédures et
59. La CEDEAO a adopté l’assurance documents liés au commerce (tel que le certificat
Carte brune semblable à la Carte jaune du d’origine, la déclaration par le producteur ; fiche
COMESA (un système d’assurance automobile pour la vérification de l’origine, le manifeste de
de responsabilité civile et de prise en charge des fret routier, le certificat d’autorisation du moyen
frais médicaux) ainsi que le programme de transit de transport et les rapports d’inspection de transit
routier inter-États pour faciliter le transit routier de la douane). Il étudie les règles du COMESA
et le transport transfrontalier. Certains États pour aider les neuf pays membres de la SADC,
membres n’ont pas encore ratifié le programme. qui sont également membres du COMESA, à se
En outre, la CEDEAO a opté pour le Système retrouver dans les textes. La moitié des membres
douanier automatisé en 1990 et lancé, en 1198, le de la SADC utilisent le Système automatisé
Système de gestion des possibilités commerciales douanier et la communauté a mis en place
pour promouvoir le commerce et l’investissement des institutions pour supprimer les obstacles
en diffusant des informations sur les possibilités techniques au commerce, pour promouvoir une
commerciales et en encourageant les contacts production de qualité et coopérer plus étroitement
commerciaux entre les opérateurs économiques de pour valoriser la standardisation, l’assurance de la
la communauté. qualité, l’agrément et la métrologie.

60. Il est important de souligner que la SADC 63. Parmi les communautés économiques
fait partie des quelques accords d’intégration régionales, le COMESA a le programme le
régionale sur le continent qui ont commencé le plus complet de facilitation et de promotion du
processus en mettant un accent particulier sur le commerce. Il a initié, développé et entrepris des
renforcement de liens au sein de la communauté négociations fructueuses entre les Etats membres
et la mise en place d’un réseau de transport et mobilisé les ressources techniques et financières
et d’autres infrastructures avant le processus pour lancer un programme impressionnant de
d’intégration de marché. mesures de facilitation de commerce. Il s’agit de
l’adoption d’un système de codage harmonisé pour
61. La SADC a un sous comité en matière la description des produits (SH) utilisé maintenant
de facilitation du commerce chargé d’harmoniser par 13 pays membres. Ceci sera indispensable
la documentation et les procédures commerciales pour la création éventuelle du Tarif Extérieur

13
Commun (TEC) et d’une Nomenclature Tarifaire EUROTRACE a été installé dans la majeure
Commune (NTC). L’accès des pays membres au partie des pays membres. Avec la présence
système d’évaluation du GATT va harmoniser les d’ASYCUDA et d’EUROTRACE, il devient plus
différents systèmes d’évaluation appliqués par les aisé d’harmoniser la collecte, le traitement et la
Etats membres et assurer l’uniformité, l’équité et diffusion des statistiques du commerce extérieur
la simplicité dans toute la sous-région. dans la sous-région.

64. En plus, les mesures de facilitation du e) Promotion et développement du


commerce suivantes ont été prises: un document commerce
unique de déclaration des marchandises, le
« COMESA-Custom Declaration » a remplacé 66. La foire commerciale de la CEMAC
jusqu’à 30 documents différents dans certains instituée par l’Union douanière et économique
Etats membres; un certificat régional de de l’Afrique centrale (UDEAC) depuis 1984
garantie douanière COMESA a été introduit continue à être organisée chaque année en marge
et délivré au point d’origine des marchandises de la réunion du Conseil des Chefs d’Etat. La foire
afin d’éliminer les risques de déchargement de commerciale, qui se tient une fois par an depuis
la cargaison dans les pays de transit; les frais lors, se déroule dans la même ville qui abrite la
de transit routier ont été harmonisés en 1991; session du Conseil.
une autorisation de transport COMESA a été
adoptée en 1991, permettant aux transporteurs 67. La promotion des échanges commerciaux
de travailler dans la sous-région avec une seule constitue également une priorité de la COMESA.
licence; l’introduction d’un Document de Transit Une étude détaillée a été menée en vue d’identifier
de la Douane Routière (DTDR) pour faciliter les produits pour la promotion régionale. En 1986,
le mouvement des marchandises à travers les la Foire commerciale générale de la première Zone
frontières nationales avec un seul document d’Echange Préférentiel (PTA) a été organisée à
de transit; la charge d’essieu et les dimensions Nairobi en vue d’exposer ce que les producteurs
maximum des véhicules ont été harmonisées; un et fournisseurs de services PTA avaient à offrir sur
plan d’assurance régionale pour les véhicules à le marché. Cette initiative a été répétée tous les
moteur (la carte jaune) a été introduit. deux ans en Zambie, à l’Ile Maurice, en Tanzanie
et au Mozambique jusqu’en 1994. Ce programme
65. Il faut également noter l’adoption global de promotion du commerce concerne 90
d’un système sophistiqué et informatisé pour études régionales de l’offre et de la demande pour
les renseignements concernant la cargaison les produits choisis, l’organisation de rencontres
dans un nombre limité de pays pour faciliter entre acheteurs/vendeurs pour ces produits et
le repérage des équipements de transport et des le lancement d’un Réseau information pour la
cargaisons. Un système automatisé de gestion diffusion d’information commerciale (RIDIC)
des données douanières (ASYCUDA) a été mis avec 16 points focaux nationaux.
en place en début des années 1990. Le système

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68. La CAE applique généralement les 3.2. Facteurs entravant la mise en
mesures de promotion et de facilitation du œuvre des programmes de libéralisation
commerce mises au point par la COMESA dans
la mesure où tous les pays CAE sont également
des échanges et les mesures visant à
membres de la COMESA. Par exemple, les améliorer la libéralisation des échanges
Etats membres de la CAE appliquent à l’heure
actuelle le système d’information COMESA sur 70. Les pays africains sont confrontés à
l’avancée de la cargaison pour promouvoir leur plusieurs facteurs dans le cadre de leurs efforts
commerce express. La Communauté a également pour finaliser et exécuter des programmes de
signé un protocole de coopération en matière de libéralisation des échanges. Au nombre de ces
normalisation, de l’assurance de la qualité, de facteurs, les problèmes liés à l’appartenance
métrologie et d’expérimentation à travers lequel simultanée à plusieurs organismes, le suivi des
les Etats membres conviennent de mettre en décisions régionales, les structures de productions,
œuvre un certain nombre de mesures. la crainte de la perte de revenus et les mécanismes
de compensation, les obstacles non tarifaires, la
69. En outre, la CAE a initié des mesures en paix et la sécurité, et l’engagement vis-à-vis des
vue de la mise au point d’une base de données idéaux de l’intégration régionale.
statistiques régionales au niveau du Secrétariat.
Cette base de données comprend des informations a) Appartenance à plusieurs organisations
sur les opportunités en matière de commerce et à des projets d’intégration souvent opposés
et d’investissement. Le but visé est de fournir
éventuellement une base pour la création d’un Centre 71. Chaque pays africain appartient au
régional pour la promotion de l’investissement. La moins à une CER. L’appartenance multiple et
CAE travaille aussi sur un projet détaillé pour le le chevauchement peuvent créer des difficultés
renforcement du rôle du secteur privé et des corps en terme de coordination/harmonisation des
associés, tels que le Conseil commercial d’Afrique politiques et des programmes. Par exemple, un
de l’Est. Un aspect central de ce projet est la volonté pays qui est membre de plusieurs CER doit
d’opter pour une politique commune en matière faire face aux complications liées à l’application
de concurrence comme un moyen de promouvoir de différents programmes de libéralisation des
l’investissement et le développement dans leur échanges commerciaux. Ainsi, pour que les
région. Les Etats membres de la CAE cherchent CERs réussissent leurs schémas de libéralisation
à signer un accord sur cette politique en tandem des échanges, il serait important d’initier un
avec la création de leur union douanière. Le cadre processus de rationalisation institutionnelle
réglementaire collectif va également couvrir des afin de permettre aux CERs de gérer différents
principes harmonisés en vue de contrôler les instruments et programmes sans être confrontées
mesures incitatives en matière d’investissement, à des objectifs contradictoires.
et la promotion des investissements intérieurs et
extérieurs.

15
b) Renforcement des moyens d’action des des investissements conséquents de la
organismes régionaux pour un suivi de la mise part des sources intérieures ou étrangères.
en œuvre des décisions au niveau régional En particulier l’investissement direct
étranger (IDE) est crucial car il fournit
72. Les CERs et les mécanismes nationaux les capitaux, la technologie et l’accès
doivent être renforcés afin de veiller à une mise aux nouveaux marchés. Une politique
en œuvre effective des décisions et des mesures. macroéconomique pertinente et une
Le fait que la plupart des CERs disposent d’un stabilité politique continue constituent des
pouvoir très limité, et quelquefois d’aucun, ne facteurs clés pouvant favoriser l’attraction
permet pas d’avancer dans le cadre de la mise en des investissements, la diversification de
œuvre de décisions communément acceptées par la production et de l’exportation. Par
les Etats membres. En tant qu’entités chargées du conséquent, les pays africains devront créer,
suivi et de la coordination des activités liées aux un environnement favorable qui puisse
décisions et protocoles de leurs Etats membres au attirer les investisseurs locaux et étrangers.
niveau de leur sous-région, les moyens d’action Il leur faut également tenir compte des
des CER doivent être pleinement renforcés pour dimensions sous-régionale et régionale
que celles-ci puissent veiller à l’application des pour leur stratégie de diversification afin
décisions prises en commun, et imposer des d’éviter des situations de production
sanctions en cas de non-respect des décisions. identiques et aussi promouvoir des projets
intégrés de coopération sous-régionale.
c) Composition des marchandises/
structure de production des pays membres d) Absence de mécanisme de compensation
effective
73. Les pays africains doivent faire face à
leur dépendance vis-à-vis d’une faible gamme de 74. En raison de la crainte des pertes de
produits d’exportations et à une diversification revenus et de la menace qui pèse sur leurs
limitée de produits. Les facteurs entravant leurs politiques industrielles, certains pays africains se
efforts de diversification et d’expansion sont: montrent réticents quant à la mise en œuvre des
programmes de libéralisation des échanges des
(i) une faible base technique; CER dont ils sont membres. Par ailleurs deux
(ii) une absence considérable d’apports de autres difficultés majeures se posent pour la mise
ressources ou d’investissements; en œuvre du programme de libéralisation des
(iii) une absence de liens entre le secteur échanges: premièrement, tous les pays ne tirent pas
primaire (matières premières) et le les mêmes profits des programmes de libéralisation
secteur manufacturier. Les pays africains du commerce à cause des différences de niveaux
peuvent diversifier et élargir la gamme de développement et dotations en ressources
de leurs produits à travers une bonne etc. Par conséquent, la redistribution des coûts
politique de diversification qui nécessite et avantages générés par le marché régional n’est

16
pas équitable entre les membres d’une même indispensable à la réussite de la mise en œuvre
CER. Les pays ayant une faible base industrielle des programmes de libéralisation des échanges,
et/ou qui disposent de peu de produits à fournir exigent de sérieux efforts de la part des CER et de
au marché régional sont généralement perdants. leurs états membres.
Enfin, cette mise en œuvre exige la réduction ou
l’élimination des droits de douanes alors que ces g) Paix et sécurité
derniers constituent une portion importante des
ressources budgétaires pour les gouvernements. 77. La paix et la sécurité ont un rôle crucial en
ce qui concerne l’intégration régionale. Certaines
75. Une méthode par laquelle les pays CER sont confrontées à des difficultés dans le
membres peuvent faire face à la crainte de pertes cadre de la mise en œuvre de leurs programmes
de revenus et à leur participation effective à un d’échanges commerciaux et d’intégration de
programme de libéralisation des échanges, est marché à cause des climats politique et économique
d’introduire un mécanisme qui puisse aider à défavorables créés par l’instabilité et les guerres
compenser les pertes qu’ils pourraient subir. A civiles. Au niveau du COMESA, de la SADC et de
cet égard, il faut introduire un mécanisme de la CEDEAO en particulier, la performance des pays
compensation effectif, durable et fondé sur un comme l’Angola, la République démocratique du
financement adéquat et régulier qui constituerait Congo et le Libéria reflète les effets néfastes que les
une solution acceptable à la question de perte de conflits peuvent avoir sur les efforts d’intégration
revenus, du manque d’équité et/ou des inégalités régionale. Par conséquent, la paix, la sécurité et la
découlant de la mise en œuvre des programmes résolution des conflits sont nécessaires à la création
de libéralisation des échanges. Un tel mécanisme d’un environnement propice pour les activités des
est susceptible d’encourager les pays à respecter les CER.
programmes des CER.
h) Engagement aux idéaux de
e) Obstacles non-tarifaires (ONT) l’intégration

76. Les obstacles non-tarifaires semblent 78. La réalisation des objectifs et des idéaux
entraver la mise en œuvre effective des programmes de l’intégration dépend principalement du degré
de libéralisation des échanges dans presque toutes d’engagement affiché par les Etats membres. Cet
les CER. Il est nécessaire de définir clairement les aspect est primordial pour relever les défis de
obstacles non tarifaires dans tous les protocoles et l’intégration. Un degré plus élevé d’engagement
documents connexes. Les CER doivent mettre collectif permettra certainement de faire face aux
en place un mécanisme durable qui suit la stricte problèmes susmentionnés, et de faire avancer le
observance par les états membres des dispositions processus d’intégration.
de leurs protocoles et autres décisions connexes.
L’identification progressive des obstacles non
tarifaires et leur suppression immédiate, qui est

17
4. Conclusion à une expansion significative du commerce sous-
régional. En fait, l’incapacité institutionnelle, le
79. Les Traités et les Protocoles de la plupart manque de critères de convergence applicables,
des CER fondent beaucoup d’espoir sur l’efficacité l’indifférence éventuelle de la part de certains
des programmes de libéralisation des échanges Etats membres, les systèmes commerciaux orientés
comme un instrument de développement du vers l’extérieur et caractérisés par l’exportation
commerce intra-communautaire et d’intégration des produits similaires, ont contribué à retarder
du marché régional. A part quelques exceptions, il considérablement le processus d’intégration
n y a pas eu beaucoup de progrès dans la création régionale. En plus, la mise en œuvre effective des
de zones de libre échange en Afrique, à plus forte mécanismes visant une redistribution équitable des
raison la mise en place d’unions douanières et coûts et des avantages de l’intégration régionale
de marché commun malgré le fait que plusieurs reste une tâche ardue pour beaucoup de CER.
groupements d’intégration sous-régionale existent Ainsi, la suppression des obstacles tarifaires et
depuis fort longtemps. non-tarifaires aux échanges intra-communautaires
peut être une condition nécessaire mais pas
80. A la date d’aujourd’hui, il y a seulement suffisante pour le développement du commerce
quatre CER (la CEMAC, la SACU et l’UEMOA et l’intégration du marché communautaire en
et la CAE) qui ont réalisé 100 % de réduction des Afrique.
tarifs douaniers alors que les autres CER sont à des
stades divers du processus de réduction tarifaire. 81. Au-delà, il est important de maintenir un
Le COMESA a déjà procédé au lancement officiel climat politique propice à l’intégration du marché.
de sa zone de libre-échange en octobre 2000, et Durant de nombreuses années, certaines CER ont
seules la CEMAC, la SACU et de l’UEMOA été plongées dans une léthargie totale en raison
peuvent être considérées à l’heure actuelle comme des guerres civiles qui ont eu des conséquences
des unions douanières opérationnelles. D’autres néfastes sur leur performance. Par conséquent, il
CER telles que la CEEAC, la CEPGL, la SADC est nécessaire de renforcer la paix, la sécurité en
et la COI doivent encore déployer des efforts mettant en œuvre les protocoles de résolution des
considérables dans le cadre de la mise en œuvre conflits dans chaque CER pour réduire les conflits
des programmes de libéralisation des échanges. à l’intérieur des Etats, et entre les Etats membres
Dans certains cas, même avec des progrès notables de chaque CER. La construction d’un marché
en matière de réduction des droits de douanes commun africain doit nécessairement passer par
sur les échanges intra-CER, la protection semble cette phase cruciale.
s’orienter vers les obstacles non-tarifaires qui
persistent dans presque toutes les CER. 82. Pour l’avancée de la libéralisation des
échanges, une importance grandissante doit être
80. Quel que soit le degré de réussite enregistré accordée à: (a) la création d’un climat politique et
par les programmes de réduction des obstacles économique favorable à l’investissement privé au
tarifaires et non-tarifaires, il sera difficile d’aboutir niveau de chaque CER; (b) la participation du

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secteur privé dans le processus de mise en place qu’ils puissent mieux s’acquitter de leurs missions,
du marché commun; (c) le développement des il est important de les doter de pouvoirs adéquats
infrastructures de transport et de communications leur permettant de faire appliquer leurs décisions.
adéquates visant à relier les Etats membres de Les CER, et les pays qui les composent, ont
chaque CER. Cette triple approche permettra aux besoin de mécanismes améliorés pour coordonner
CER d’atteindre plus rapidement leurs objectifs et suivre leurs processus de prise de décisions, et
d’intégration des marchés et de création du assurer la mise en œuvre effective et coordonnée
marché commun. de celles-ci.

83. Enfin, les CER ont un rôle clef à jouer


dans le processus d’intégration régionale. Pour

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