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Aspects Chariatiques, stratégiques et

opérationnelles des Banques Islamiques

Islamic Banking
IBQ® Program
Qualification Program

© Copyright 2015
Institution dont l’objectif est de promouvoir la Finance et l’Economie
Islamique, Al Maali Global Institute est l’initiative de Al Maali, un groupe
international, installé sur trois continents, leader et spécialisé dans les
services professionnels liés à la Finance et l’économie islamiques. Conçu
pour stimuler et dynamiser l’industrie, Al Maali Global Institute se veut
comme un think-tank dédié aux problématiques du secteur qui ambitionne
d'apporter des nouvelles solutions, des initiatives percutantes et des visions
et orientations stratégiques profondes à cette industrie.
Dans le cadre de ses activités liées à l’axe stratégique « Capacity Building »,
l’institut a développé un ensemble de programmes de formations
qualifiantes à destination des professionnels de la Finance dans les
différentes spécialités de l’industrie.
Ces formations, animées par des experts internationaux et basées sur des
outils pédagogiques avancés, constituent une réelle opportunité pour les
professionnels de l’industrie Financière d’intégrer le monde de la Finance
Islamique. En effet, les programmes riches, les études de cas ainsi que le
retour d’expériences de praticiens chevronnés venant de divers horizons
(Maghreb, Moyen Orient, Asie du Sud Est, et Europe) permettent aux
participants de bénéficier pleinement du temps de la formation.
De plus, ces programmes sont un levier de connectivité professionnelle
exceptionnel permettant aux participants d’étoffer leurs réseaux
professionnels et d’apprendre des expériences de leurs pairs.

© Copyright 2015
L’Islamic Banking Qualification Program (IBQ) est une formation bancaire
pratique dédiée aux principes et pratiques bancaires islamiques. L’objectif
de cette formation est de permettre aux professionnels de la finance de
comprendre et/o d’intégrer le secteur bancaire islamique. Cette formation
se veut riche tant par le niveau du contenu que par les outils pédagogiques.

L’Islamic Banking Qualification Program (IBQ) permet aux participants de:


Connaître les bases et principes de la Charia gouvernant la finance
islamique et se familiariser avec les contrats et produits bancaires
islamiques.
Maîtriser le fonctionnement des produits et services financiers conformes
à la Charia.
Assimiler la structure, le mode de fonctionnement et la gouvernance des
banques islamiques.
Prendre connaissance des pratiques à l’international des banques
islamiques.

La formation est à destination des professionnels de la finance ou aspirant


en faire carrière dans les services financiers.

Equipe de rédaction Comité de validation

Dr. Ahmed TAHIRI JOUTI Dr. Mohamed KARRAT


M. Saad El HARIM M. Mohamed BOULIF
Mlle. Soumaya HAMDOUNI M. Mohamed Wail AAMINOU

© Copyright 2015
Chapitre 1 : Introduction aux principes et fondements de la Charia

Partie I : Aspects d’ordre stratégique

Chapitre 2 : L’historique de l’industrie Bancaire islamique.

Chapitre 3 : Les Modèles organisationnels de l’activité bancaire islamique

Chapitre 4 : La gouvernance Charia des institutions offrant des produits


bancaires islamiques.

Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation bancaire islamique

Partie II : Aspects d’ordre opérationnel

Chapitre 6 : Organisations internationales de l’industrie financière


islamique

Chapitre 7 : Les produits bancaires participatifs

Chapitre 8 : Les produits bancaires non-participatifs.

Chapitre 9 : Les services bancaires islamiques

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Chapitre 1
Introduction aux
Principes et fondements
Charia
Objectifs pédagogiques

1- Prendre connaissance des fondements Charia des


banques islamiques
2- Se doter d’un langage Charia propre à la Finance
Islamique.
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

La Charia constitue le référentiel de base qui édicte les principes de


fonctionnement des banques islamiques et se compose de l’ensemble
des orientations et commandements de sources divines.

En effet, la source de la Charia est divine (Allah) et se constitue de trois


composantes essentielles, à savoir :

Dieu

‫هللا‬
Charia

‫الرشيعة‬
Les composantes de
la Charia

L’éthique Les croyances Le droit islamique


‫ا ألخالق‬ ‫العقيدة‬ ‫الفقه‬
Illustration 1 : Les composantes de la Charia

Les croyances islamiques fournissent une vision globale et claire du


modèle économique en Islam et des obligations et devoirs des individus
et de la nation. En Islam, la propriété revient à Dieu seul et l’Homme
n’est autre que son lieutenant sur terre avec l’obligation d’appliquer ses
commandements pour une double récompense (une terrestre et l’autre
à l’au-delà).

A cet effet, la Charia édicte l’ensemble des règles éthiques que tout
musulman doit observer dans le cadre de ses transactions
commerciales (honnêteté, respect des engagements et des délais,
transparence, concurrence loyale, etc.) ainsi que l’ensemble des
comportements à bannir (la corruption, la tromperie, etc.)

6
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

Par ailleurs, la Charia inclut également le droit islamique (Al Fiqh ‫( الفقه‬
qui peut être défini comme suit :

‫الفقه هو العمل اب ألحاكم العملية املس تنبطة من أأدلهتا التفصيلية‬


Al Fiqh (le droit islamique) est la connaissance des dispositions
pratiques déduites des sources de la Charia selon les méthodologies
convenues. Al Fiqh se constitue de deux composantes essentielles :

‫فقه العبادات‬
‫فقه املعامالت‬ Droit des
Droit des actes
transactions d’adoration

Illustration 2 : Les composantes du Fiqh


Si le droit des actes d’adoration se compose des principes régissant les
actes de prière, de jeûne, de pèlerinage, etc., le droit des transactions
(‫ (فقه املعامالت‬régit, entre autres, les transactions commerciales. D’ailleurs, la
composante du Fiqh islamique qui régit les banques islamiques porte le
nom de « Droit des transactions financières ».

Dans ce chapitre, nous allons présenter les sources du droit islamique,


des piliers et des interdits des contrats en Islam.

1. Les sources du droit islamique


Les dispositions du Fiqh islamique sont déduites de plusieurs sources
qu’on peut classer en primaires et secondaires.

1.1 Les sources primaires du Fiqh

Les sources primaires sont le Coran, la Sounna, le consensus (Ijma’) et le


raisonnement par analogie (Qyas)

Le Coran La Sounna L’Ijmaa Qyas

Illustration 3 : Les sources primaires du Fiqh


7
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

Le Coran

Le coran, livre sacré de l’islam, a été révélé au prophète Mohammad


(SAWS) pendant 23 ans. Ces révélations se produisaient selon les
évènements, les occasions ou les besoins sous forme d’un ou de
plusieurs versets ou d’une sourate.

• Le coran à l’époque du prophète (SAWS)


A cette époque et lors de chaque révélation, le prophète (SAWS)
apprenait le coran et demandait à ses compagnons de l’apprendre et
d’écrire quelques passages en utilisant les outils d’écriture disponibles.
A côté des 4 califes qui apprenaient le coran par cœur, on trouvait
ZAYD IBN THABIT, MOAD IBN JABAL, ABOU DARDAA, IBN
MASSOUD.
A la mort du prophète, le coran était appris par cœur et écrit sur les
différents outils utilisés à l’époque.

• Le coran à l’époque d’ABOU BAKR


Après la mort du prophète, ABOU BAKR a été élu 1er calife en Islam.
Son règne était marqué par les guerres d’hérésie notamment la fameuse
bataille d’AL YAMAMA où a été tué un grand nombre de HAFADHA
dépassant les 70. Omar IBN AL KHATTAB a attiré l’attention du calife
ABOU BAKR sur ce fait et ont décidé que ZAYD IBN THABIT se charge
de regrouper les différents versets du coran en un seul livre permettant
ainsi aux musulmans d’avoir la seule vraie version du Coran.

• Le coran à l’époque d’OTHMANE IBN AFFAN


A l’époque du 3ème calife « OTHMANE », l’empire islamique était à son
apogée avec la conversion de plusieurs peuples à l’islam parlant
d’autres langues autres que l’arabe.
Pour veiller à l’unité des musulmans, « OTHMANE » a ordonné de
reproduire le coran en plusieurs copies à partir de la version établie à
l’époque d’ABOU BAKR et de bruler toutes les autres versions
incompatibles avec cette dernière.

8
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

La Sounna

•La Sunna à l’époque du prophète (SAWS)


La sunna se constitue des paroles, des actes, des qualités morales
personnelles, des approbations explicites ou implicites ou
désapprobations du prophète (SAWS) qui ont été appris et transmis
par ses compagnons. Toutefois, le prophète a interdit à ses
compagnons d’écrire ses hadiths.

L’objectif de cette interdiction était d’éviter toute confusion entre les


textes du Coran et ceux de la Sunna.
Le contenu de la SUNNA s’est constitué tout au long de la vie du
prophète (SAWS) à travers ses dires et actes. Ses compagnons se
chargeaient d’apprendre et de transmettre sans écrire ou noter quoi
que ce soit. L’écriture des hadiths a été autorisée dans les derniers
jours de la vie du prophète (SAWS).

•La Sunna à l’époque des califes


A l’époque des califes, la Sunna a été toujours apprise par cœur
malgré l’autorisation de l’écrire. A noter que le calife OMAR IBN AL
KHATTAB a voulu prendre l’initiative de regrouper la SUNNA mais
après des concertations, il s’est abstenu de peur que le recueil de la
SUNNA ne se présente comme concurrent du Coran.

L’Ijmaa

Il s’agit du consensus des juristes musulmans sur une


problématique Charia à un moment donné après la mort du
prophète SAWS.
Une fois l’Ijma’ est réalisé, il a une force obligatoire sur les
communautés musulmanes sauf si la base de l’interprétation a
connu un changement.

De nos jours, l’Ijma’ est très difficile à réaliser ce qui le place en tant
que dernière source de la jurisprudence islamique.

9
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

Qyas

Le Qiyas est le processus de déduction par analogie dans lequel les


enseignements du Hadith sont comparées et contrastées avec ceux du
Coran, afin d'appliquer un jugement connue à une nouvelle circonstance
et de créer un nouveau jugement.

1.2 Les Sources secondaires du Fiqh

Comme pour le Qyas, l’utilisation de sources secondaires s’explique par


le nombre limité de textes et la multiplicité des circonstances d’où
l’intérêt de recourir à l’interprétation et au raisonnement logique (Ijtihad).

Les sources secondaires du Fiqh sont :

Istishab
Présemption d’admissibilité

L’ististhab signifie que tout est autorisé jusqu’à preuve du contraire.


Cette règle est plus adaptée aux transactions financières et commerciales
qui ne sont prohibées que si elles sont entachées d’une anomalie Charia,
sinon, elles sont conformes et autorisées.

Urf

La coutume
La coutume (Urf) se constitue de l’ensemble des pratiques admises par la
société et qui lui présentent un intérêt publique à condition de ne pas
rendre l’illicite licite. La coutume n’est pris en considération que si elle
ne contredit aucune stipulation expresse du Coran et de la Sounna.

Istihsan

Préférence juridique
L’Istihsan intervient quand un juriste prend une décision différente dans
un cas particulier (A) par rapport à la décision prise lors d’un cas
similaire précédent (B). Cette différence s’explique par l’existence d’une
raison qui est plus forte et qu’on retrouve au niveau du cas (A) et qu’on
ne retrouve pas au niveau du cas (B).
Exemple : le cas d’utilisation d’anesthésie pour les opérations
chirurgicales.

10
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

Maslaha

Intérêt publique
Pour les juristes, Al Maslaha consiste à rechercher une utilité ou à
écarter un mal. En fait, il s’agit de préserver Maqasid Charia (les
finalités) notamment les 5 éléments suivants (la religion, l’âme, la raison,
la progéniture et le capital)

Sad Darai’
Blocage des moyens
Il s’agit d’évaluer le résultat final de chaque action. Si une action aboutit
à un résultat illicite, elle sera interdite et considérée illicite ainsi.

2. Les interdits en Islam

2.1 Le RIBA (l’usure)


Le mot « RIBA » vient du verbe arabe « RABA » qui veut dire s’accroître.
Conventionnellement, RIBA veut dire tout surplus payé en l’absence d’une
contrepartie réelle.

Et à partir des différents versets coraniques et hadiths prophétiques, on


distingue deux types de RIBA en Islam :

Le RIBA de la période préislamique : tout surplus payé sur le capital


(ou le prêt) en contrepartie d’un terme entre la date du prêt et la date de
son remboursement. Ce surplus est exigé soit à la date de l’emprunt
soit à la date de son remboursement. il s’agit également des ventes à
crédit qui, à l’échéance quand l’acheteur n’arrive pas à honorer ses
dettes doit accepter une rallonge en contrepartie d’un surplus qu’il
verse au vendeur. Ce surplus est appelé RIBA NASSIA.

Le RIBA Al FADL : toute vente à terme de monnaie ou troc déséquilibré


relatif aux produits de même espèce.
Le hadith qui constitue la référence de la définition du RIBA AL FADL
est celui qui est rapporté par Omar IBN AL KHATTAB (que dieu l’agrée)
sur le prophète (SAWS) qui a dit :
« Acheter ou vendre de l’or contre de l’or fait partie de l’usure, sauf en cas
de livraison sans délai et de main en main. Acheter ou vendre du blé
contre du blé fait partie de l’usure, sauf en cas de livraison sans délai et
de main en main. Achter ou vendre des dattes contre des dattes fait
partie de l’usure, sauf en cas de livraison sans délai et de main en main.
Achter ou vendre de l’orge contre de l’orge fait partie de l’usure, sauf en
cas de livraison sans délai et de main en main. »
11
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

Pour s’écarter du RIBA AL FADL conformément au hadith précédent, le


tableau suivant récapitule les règles à respecter:

Or Argent Blé Orge Dattes Sel

Or I+E I V V V V

Argent I I+E V V V V

Blé V V I+E I I I

Orge V V I I+E I I

Dattes V V I I I+E I

I = échange instantané
I + E = échange instantané avec des quantités égales
V = Cas de vente normal

Illustration 4 : Tableau explicatif du RIBA AL FADL

Toute vente de l’or contre de l’or doit se faire à quantités égales et


instantanément, sinon, il s’agit d’une transaction usurière.
Par ailleurs, toute vente de l’or contre de l’argent doit se faire
instantanément sans que les quantités ne soient égales.

2.2 Le GHARAR (L’incertitude)

Ba’y Al GHARAR inclut une incertitude et une ambigüité par rapport à


la bonne exécution d’un contrat commercial ou à la nature du bien objet
de la transaction ou même par rapport aux obligations et droits des
parties. En effet, Al GHARAR peut être défini comme toute incertitude
se rapportant aux éléments basiques de tout accord à savoir son objet,
ses caractéristiques et la solvabilité des parties prenantes.

Quelques exemples de GHARAR :


• Vente de biens que le vendeur serait incapable de livrer.
• Contrat dont l’exécution dépend de la réalisation d’un événement
quelconque.
• 2 ventes en une seule transaction. Tel est le cas d’un article qui est
offert à deux prix différents selon la nature du paiement (comptant ou
à crédit) sans spécifier le prix.
• Contrat complexe qui ne délimite pas les bénéfices et les obligations
de chaque partie.
• Vente d’un bien sur la base d’une fausse description des
caractéristiques.
• Les contrats où l’information n’est pas disponible à toutes les parties
prenantes.
12
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

2.3 Les règles islamiques pour les transactions financières


Le couple (Profit / Risque)
En remplacement au RIBA et GHARAR, l’Islam préconise deux règles
essentielles à savoir :
• Al Ghonm bil Ghorm (‫ (الغمن ابلغرم‬: Celui qui a droit aux profits, doit
assumer également la perte.
• Al Kharaj bi dhaman (‫ (اخلراج ابلضامن‬: C’est en assumant la perte qu’on a
droit aux profits.

En effet, le RIBA consiste en un revenu garanti sans aucune garantie.


De l’autre côté, le GHARAR est une perte sûr avec un revenu probable.
Perte
probable Probabilité de Perte sure
la perte

- +
+ -
Profit Sûr Probabilité du
Profit
profit
probable

Illustration 5 : Les couples profit / garantie et RIBA/


GHARAR
RIBA GHARAR

3. Les Contrats en Islam

3.1 Les piliers des contrats en Islam


Les piliers des contrats en Islam sont la formule, les contractants et
l’objet du contrat.

La Formule Contrat L’objet

Les parties
contractantes
Illustration 6 : Les piliers d’un contrat
13
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

La formule
La formule concrétise le contrat et formule le consentement des deux
parties, elle se constitue de l’offre et de son acceptation :
L’offre est la déclaration d’intention exprimée par l’une des parties
invitant l’autre partie à accepter sa proposition. Elle peut être initiée
par l’une des parties (l’acheteur ou le vendeur). Elle doit être claire,
absolue et communiquée à l’autre partie.
L’acceptation est une expression d’approbation de la proposition faite
par l’initiateur de l’offre.
Il est à noter que l’expression de l’offre et de l’acceptation peut être faite
verbalement ou par écrit et par tout moyen moderne de communication
tels que le téléphone, fax ou email.
L’offre et l’acceptation doivent être portées à la connaissance des parties
du contrat.

Les parties contractantes


Dans le droit islamique, une personne ne peut conclure une transaction
que si elle a atteint la maturité physique et intellectuelle. Pour jouir de sa
capacité, une personne (male ou femelle) doit atteindre l’âge de puberté
(Al Boulough) et faire preuve de maturité intellectuelle (Roshd).

L’objet du contrat
Par objet de contrat, on entend le sujet sur lequel porte le contrat, il peut
s’agir d’un actif, un service, de l’argent, d’un capital, d’une créance ou
d’un droit.

L’objet de contrat doit être conforme à la Charia, connu et déterminé


pour éviter tout élément de Gharar et peut être délivré à la date de
livraison. De plus, l’objet doit être cohérent avec la nature du contrat.

Question de réflexion

Quelle est la différence entre les deux règles (Ghonm bil Ghorm)
et (Kharaj bi dhaman) ?

14
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

3.2 La classification des contrats

Au niveau du droit islamique, il existe deux types de contrats à savoir :

Les contrats d’échange : ce sont des contrats par lesquels les parties
se donnent respectivement une chose contre une autre.

Les contrats de donation : ce sont des actes juridiques en vertu


desquels le donateur fait don de la propriété d’un bien qui lui
appartient à une personne qui est le donataire.

‫عقود التربعات‬ ‫عقود املعاوضات‬


Contrats de Contrats
donation d’échange

Illustration 7 : Les types de contrats en Islam

Les contrats d’échange

La classification des contrats d’échange par formule se présente comme suit :

‫عقود املعاوضات‬
Contrats
d’échange

Travail ou
Partenariat Leasing Vente
service

Contrat Leasing Ventes


Moucharaka
d’agence opérationnel Amana
(‫(الواكةل‬ (‫(املشاركة‬ ‫الإجارة التشغيلية‬ ‫بيوع ا ألمانة‬
Contrat Leasing Ventes
Moudharaba
Joalah financier Dhaman
(‫(اجلعاةل‬ )‫(املضاربة‬ ‫الإجارة المتويلية‬ ‫بيوع املساومة‬
Salam &
Illustration 8 : Les contrats d’échange Istisna’
‫السمل والاس تصناع‬
15
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

Ces contrats seront détaillés au niveau des chapitres 7 & 8 de ce manuel.


Les contrats de donation

La classification des principaux contrats de donation par formule se présente


comme suit :

‫عقود التربعات‬
Contrats de
donation

Dépôt Donation Testament Prêt


‫(الوديعة‬
( (‫(الهبة‬ (‫(الوصية‬ (‫(القرض‬

WAQF Caution
(‫(وقف‬ (‫(كفاةل‬
Illustration 9 : Les contrats de donation

4. Les Principes de fonctionnement des banques islamiques

4.1 Les principes de base des banques islamiques

Les principes de fonctionnement des banques islamiques se présentent


comme suit :

L’adoption de formules conformes à la Charia en remplacement aux


formules basées sur le RIBA
L’adossement à une activité économique réelle apportant une réelle
valeur ajoutée à l’économie.
Le financement exclusif des activités jugées licites par la Charia
islamique.

Le schéma suivant récapitule les principes de base de fonctionnement


des banques islamiques :

16
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

Les principes de la banque islamique se constituent de 3 i


« interdits » et 2 p « piliers »

Riba (‫(الربا‬ Couple (Profit /


i1 p1 Garantie)
Tout avantage pécuniaire ou Selon les règles de « Celui qui
surplus exigé contractuellement assume la perte, a le droit au
dans le cadre d’un prêt ou d’une
profit » et « Celui qui a droit au
vente à terme de monnaie ou d’un
troc déséquilibré relatif aux profit, doit assumer la perte », le
produits de même espèce. contrat de prêt à intérêt est
substitué par d’autres formules
Les jugées licites :
i2 Gharar (‫(الغرر‬ principes - Contrats de ventes
des (Mourabaha, Salam,
Toute transaction ou contrat qui banques Istisna’)
renferme une incertitude majeure ou - Contrat de location (Ijara)
présente en soi un caractère islamiques - Contrats de partage des
hasardeux et incertain et profits et des pertes
avantageant une partie au (Moudaraba &
détriment d’une autre.
Moucharaka)

i 3 Activités illicites p 2 Activités licites


L’interdiction de financer des L’obligation de financer des
activités prohibées par la activités jugées licites par la
Charia (alcool, porc, jeux de Charia
hasard, armement, …)

Illustration 10 : Les principes de base de


fonctionnement des banques islamiques

Question de réflexion

En quoi consiste l’adossement à une activité économique réelle en


finance islamique ?

17
Chapitre 1 : Principes et fondements
Charia

4.2 Les banques islamiques et les contrats

Un produit bancaire islamique


est le résultat de la sélection
d’un contrat islamique bien
défini et l’intégration de
l’ensemble de ses principes et
caractéristiques.

Les règles relatives aux produits bancaires islamiques sont comme


suit :

Un seul contrat islamique peut donner lieu à plusieurs produits.


Murabaha Financements
Immobilier immobiliers

Murabaha Financements
Murabaha Auto
Auto

Murabaha «études Financements


» études

Un seul besoin de financement peut être satisfait par plusieurs


produits (et de plusieurs manières).
Murabaha
Murabaha
Immobilier
Financements
immobiliers
Ijara Immobilier Ijara

Un seul produit peut être régi par plusieurs contrats islamiques.

Musharakah
Musharaka
Financement
Mutanaquissa
immobilier
avec Ijara
Ijara

18
QCM

1- Quels sont les deux types de RIBA ?

A- RIBA NASSIA & RIBA AL FADL


B- RIBA ABSOLU & RIBA RELATIF
C- RIBA NASSIA & RIBA NOUKOUD
D- RIBA AL FADL & RIBA NOUKOUD

2- La signification de la règle « Ghonm bil Ghorm » est la


suivante:

A- Celui qui a droit au profit, doit assumer la perte


B- Celui qui possède un bien, peut ne pas supporter les frais
C- Celui qui a droit au profit, ne doit pas assumer la perte
D- Celui qui a droit au profit, doit se prémunir contre la perte.

3- Quels sont les deux catégories de contrats en Islam ?

A- Les contrats d’échange & les contrats de donation


B- Les contrats d’échange & les contrats de vente
C- Les contrats de vente & les contrats de donation
D- Les contrats d’échange & les contrats de prise de participation

4- Quels sont les piliers d’un contrat en Islam ?

A- La formule, l’objet et les parties contractantes


B- L’objet, les parties contractantes.
C- La formule et les parties contractantes
D- L’offre, la formule, l’objet et les prix.

19
1ère partie
Aspects d’ordre stratégique

L’objectif de cette partie est de présenter l’ensemble des


aspects d’ordre stratégique relatifs à l’activité bancaire
islamique.

Chapitre 2 : L’historique de l’industrie Bancaire


islamique.

Chapitre 3 : Les Modèles organisationnels de l’activité


bancaire islamique

Chapitre 4 : La gouvernance Charia des institutions


offrant des produits bancaires islamiques.

Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation bancaire islamique

20
Chapitre 2
L’historique de
l’industrie Bancaire
islamique
Objectifs pédagogiques

1- Prendre connaissance des phases de développement de


l’industrie bancaire islamique
2- Prendre connaissance des facteurs clés de développement
de l’industrie bancaire islamique
Chapitre 2 : Historique de l’industrie
bancaire islamique

1. Les Phases d’évolution de l’industrie Bancaire Islamique

Depuis les années 60 du 20ème siècle, l’industrie bancaire islamique a


connu une évolution multidimensionnelle (volume des actifs, évolution
des concepts & expansion géographique). En effet, cette évolution peut
être scindée en deux phases distinctes :
• Phase de constitution (années 60, 70 et 80)
• Phase de développement (depuis les années 90)

Le schéma ci-dessous récapitule les évènements majeurs ayant marqué


l’histoire de l’industrie bancaire islamique dans le monde :

Avant Années Années Années Années


1970 70 80 90 2000

Développement d’un corpus Mise en place


1 théorique islamique en d’organisations
économie et en Finance 4
internationales de
normalisation
Boom pétrolier &
surliquidités dans les Sophistication des
2 5
pays du Golf produits islamiques

Expansion géographique
Création des premières des institutions financières
6
3 institutions financières islamiques
islamiques

Phase de constitution Phase de développement

Illustration 11 : Evolution de l’industrie bancaire islamique

1.1 La Phase de constitution (1960 – 1980)

Préalablement à la création des institutions financières islamiques, il y a


eu le développement d’un corpus théorique islamique en économie et en
finance et le boom pétrolier ayant donné lieu à une accumulation des
liquidités dans les pays de golf.

22
Chapitre 2 : Historique de l’industrie
bancaire islamique

Développement d’un corpus théorique en économie et en


Finance islamiques

Depuis la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle marqués par la


chute de l’empire des ottomans, plusieurs pays islamiques se sont
retrouvés sous des régimes de protectorat ou d’occupation imposés par
des pays Européens (Grande Bretagne, France, Espagne, Italie). Suite à
cela, la structure économique de ces pays a connu un changement
profond dans le cadre des efforts de modernisation et de développement
économique.

Au Milieu du 20ème siècle, ces pays ont pu obtenir leur indépendance


donnant lieu, entre autres, à une renaissance de l’identité islamique. En
effet, des appels ont été lancés de part et d’autre pour repenser les choix
idéologiques et définir des outils de travail conformes aux principes de la
Charia.

Les efforts fournis ont abouti à la constitution d’un corpus théorique


complet appelé « Economie Islamique » dont les principes sont de source
divine faisant de la mission du chercheur en économie islamique plus
une mission de découverte qu’une mission de constitution ou de création
du modèle.
Le Boom pétrolier et l’accumulation des liquidités dans les
pays du golf

Le Boom pétrolier des années 70 a donné lieu à une situation de


surliquidité au niveau des pays du Golf. De ce fait, le besoin d’investir ces
excédents est devenu de plus en plus grandissant. Cette situation
conjuguée à la renaissance de l’identité islamique, a encouragé la
création de banques dont le fonctionnement est conforme à la Charia.

La création des premières institutions bancaires islamiques

La renaissance de l’identité islamique dans certains pays musulmans


couplée au développement d’un corpus théorique en finance islamique
ont été à l’origine de la création des premières institutions bancaires
islamiques.

23
Chapitre 2 : Historique de l’industrie
bancaire islamique

L’expérience de Mit Ghamr Savings bank

Initialement, l’idée de création d’une banque islamique appartient à


Ahmed NAJJAR qui s’est inspiré du modèle allemand des banques
d’épargne locales ayant réalisé de bons résultats au niveau de
l’économie allemande. Il a proposé aux autorités égyptiennes la mise en
place de banques locales qui reposent sur des principes islamiques au
lieu du système basé sur les taux d’intérêt.

La première banque locale a vu le jour en juillet 1963 et a connu une


croissance importante dans les 4 premières années de son existence
avec 9 branches, un million de clients et 200 personnes travaillant dans
l’administration de la banque.

Cette phase a été caractérisée par la réussite du concept auprès du


grand public suite à des résultats positifs et à un taux de rendement de
8% distribué la première année.

La réussite du modèle bancaire local a attiré l’attention des autorités


ayant voulu adopter l’expérience en créant un organe central chargé de
la gestion des différentes branches.

Entre 1968 et 1971, les banques locales ont connu, entre 1968 et 1971
plusieurs échecs causant ainsi leur disparition. Les responsables de
l’organe central ont justifié ces échecs par plusieurs éléments :
•Le coût élevé de gestion ;
•Le principe de partage des profits et de pertes qui était nouveau pour le
secteur en Egypte ;
•Le style managérial n’étant pas sain.

La création de la Banque Islamique de Développement

L’échec de l’expérience égyptienne des banques locales conformes aux


règles et principes islamiques n’a pas arrêté la marche des banques
islamiques. Ainsi, 56 Pays ont participé à la création d’une banque
islamique publique internationale en Octobre 1975 sous l’appellation
de « BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT » suite à la
conférence des ministres de finance des pays musulmans à JEDDAH
en 1973 avec un capital souscrit de 750 millions de Dinars Islamiques.
A l’occasion de la 38ème assemblée annuelle, une augmentation de
capital a été décidée pour atteindre 100 Milliards de Dinars Islamiques.

24
Chapitre 2 : Historique de l’industrie
bancaire islamique

Les principales missions de la banque sont la prise de participation dans


des entreprises et des projets productifs, l’assistance financière des Etats
membres sous différentes formes pour assurer le développement
économique et le progrès social aussi bien des Etats membres que des
communautés musulmanes installées dans des pays autres que ceux
membres en conformité avec les principes de la CHARIA.

En parallèle, on peut distinguer entre deux catégories de pays :


•Les Pays qui ont procédé à l’islamisation de toutes les lois et de la
globalité du système bancaire.
•Les Pays qui ont autorisé la création de banques islamiques permettant
ainsi la cohabitation entre un système bancaire conventionnel et un
système bancaire islamique.

La création des banques islamiques commerciales

L’expérience dans les pays de Golf

L’accumulation des richesses pétrolières et le souci de se conformer aux


règles et principes de la CHARIA ont poussé l’ensemble des pays arabes du
Golf à créer des banques islamiques pouvant employer ces ressources dans
des investissements licites et en conformité aux exigences de la finance
islamique.

• Aux Emirats, Islamic Bank Of Dubai (IBD) était la première banque


commerciale islamique ayant vu le jour en 1975.

• La Banque Islamique Bahreïnie est la première banque islamique créée


en 1979 au Bahreïn.

• La Banque islamique du QATAR est la première banque islamique


QATARIE créée en 1982.

• Au Koweït, « BAYT TAMWIL AL Koweïti » est la première institution


financière islamique créée en 1977.

• En Arabie Saoudite, « La Banque RAJHI » est la première banque


islamique dans le pays ayant démarré ses activités en 1988.

25
Chapitre 2 : Historique de l’industrie
bancaire islamique

L’expérience égyptienne

L’Egypte est l’un des premiers pays ayant abrité une banque islamique. Il
s’agit de la Banque Sociale NACER qui est une banque publique à 100%
collectant des dépôts et finançant des investissements en conformité aux
principes islamiques.

En 1977, La Banque islamique Faysal a vu le jour avec le respect de 3


principes à savoir le financement de projets à court et moyen termes à
travers le partage des profits et des pertes, la constitution d’un comité
CHARIA qui veille sur la compatibilité des transactions et des opérations
bancaires avec les exigences de la CHARIA et la distribution de la ZAKAT
due à la banque.

Les pays ayant opté pour une islamisation globale

Suite à la révolution islamique en Iran, l’Etat a procédé à l’acquisition de


l’ensemble des banques conventionnelles. Ensuite, les taux d’intérêt
créditeurs et débiteurs ont été bannis avant d’imposer aux banques les
règles bancaires islamiques. En plus de l’Iran, le Soudan a également opté
pour une islamisation globale de son système financier.

Par ailleurs, deux autres pays ont exprimé leur volonté d’opter pour un
système bancaire entièrement islamique et qui peinent à réaliser cet objectif.
Il s’agit du Pakistan et tout récemment de la Libye.

Au Pakistan, la CHARIA est considérée comme loi suprême de l’Etat


islamique pakistanais. Le conseil pakistanais de la pensée islamique a
encadré les différentes étapes d’islamisation du système financier en
imposant graduellement les règles de fonctionnement aux banques
existantes. (Interdiction des intérêts créditeurs et des intérêts débiteurs,
adoption du principe de partage des profits et des pertes, etc).

26
Chapitre 2 : Historique de l’industrie
bancaire islamique

Les principaux évènements ayant marqué la phase de constitution de


l’industrie bancaire islamique se présentent comme suit :

Illustration 12 : Principaux évènements de la phase de


constitution de l’industrie bancaire islamique

Question de réflexion

Quelles sont les principales causes d’échec de l’expérience « Mit


Ghamr Savings Bank » ?

27
Chapitre 2 : Historique de l’industrie
bancaire islamique

Bonus
L’Etude Egyptienne de la mise en place d’un système bancaire
islamique
L’étude égyptienne constitue historiquement le premier document officiel
préparé par un gouvernement arabe dans lequel il insiste sur la nécessité de
la mise en place d’un système économique islamique indépendant.
L’étude propose une conception complète du modèle de fonctionnement des
banques islamiques aux échelles locale, régionale et internationale en
précisant les interrelations entre ces différentes échelles.
Entre le 7 et 9 Février 1972, un congrès d’experts et d’économistes a été
tenu au Caire pour discuter de la proposition égyptienne. 18 pays
islamiques ont été représentés, il s’agit de : L’Arabie Saoudite, La Jordanie,
le Soudan, le Maroc, l’Algérie, la République Arabe Yéménite, l’Afghanistan,
le Pakistan, l’Indonésie, la Malaisie, la Turquie, la Guinée, le Sénégal, la
Somalie, le Mali et l’Egypte.
Ce congrès a permis la finalisation de l’étude égyptienne avant sa
présentation au troisième congrès de l’organisation islamique à JADDAH.
Cette étude préconise la mise en place d’un système bancaire islamique
comme étant le chemin qui mènerait à l’islamisation du système
économique.
Le schéma ci-dessous résume la configuration globale du système bancaire
islamique aux niveaux local et international et les étapes d’exécution selon
l’étude égyptienne.

L’Organisation du Congrès Islamique

La Commission consultative de l’économie et


des Banques Islamiques

La Banque Islamique La commission d’investissement et de


Internationale développement des pays Islamiques

L’institution centrale des Banques La commission d’investissement et de


sociales au niveau de la capitale de développement au niveau de la capitale de
chaque pays islamique chaque pays islamique

Les Banques Sociales Locales au niveau


de chaque ville

1ère phase d’exécution 3ème phase d’exécution


28
2ème phase d’exécution
Chapitre 2 : Historique de l’industrie
bancaire islamique

1.2 La Phase de développement (1990 – Aujourd’hui)


Cette phase est caractérisée par des efforts de normalisation et de
sophistication de l’offre et par une expansion géographique significative.

Les efforts de normalisation et d’harmonisation des concepts

L’implémentation des banques islamiques dans divers pays du globe a


donné lieu à des disparités au niveau des pratiques et des modèles dues
principalement à des différences d’interprétation et à des contraintes
réglementaires.

A cet effet, cette phase a été caractérisée par la création d’organisations


internationales visant l’émission de normes et de standards pour l’industrie.
Il s’agit principalement de :

L’AAOIFI (Accounting & Auditing Organization for Islamic


Financial Institutions) : est une organisation islamique
internationale autonome à but non lucratif constitué actuellement de
45 pays et de 200 membres ; principalement des Banques Centrales,
des institutions financières islamiques et d'autres participants de
l'industrie bancaire islamique international. L’objectif de l’AAOIFI est
l’émission de normes d’audit, de comptabilité, de gouvernance,
d’éthique et de SHARIAH pour les institutions financières islamiques.

L’IFSB (Islamic financial Services Board) : est un corps


international basé à Kuala Lumpur en Malaisie, et qui compte
actuellement plus de 184 membres qui comprennent 59 autorités de
régulation et de surveillance, huit organisations internationales
intergouvernementales, 112 institutions financières et des cabinets de
professionnels ainsi que cinq organisations d'autoréglementation
(Associations de l'industrie et Bourses) opérant dans 44 juridictions.
L’IFSB joue un rôle de normalisation des organismes de
réglementation et de surveillance à travers l’émission des normes en
faveur des agences de supervision et de régulation contribuant à
assurer la stabilité et la solidité du système financier islamique et
l’adaptation des normes internationales existantes compatibles avec
les principes de la CHARIA, dans le but de favoriser le développement
d'une industrie islamique prudente et transparente.

D’autres institutions financières ont vu le jour dans le but d’assurer


la standardisation et la normalisation des pratiques financières
islamiques. (Pour plus de détails, prière de consulter le chapitre 5)

29
Chapitre
Chapitre21: :Historique de l’industrie
Historique de l’industrie
bancaire islamique
bancaire islamique

Les efforts de sophistication


Cette période a connu une croissance rapide à travers l’émergence d’une
nouvelle génération de banques islamiques opérant dans les différents
domaines de financement et d’investissement et la création d’un grand
nombre de fonds d’investissement qui sont conformes aux principes de la
CHARIA.

Cette tendance a encouragé les institutions financières conventionnelles à


vouloir bénéficier des opportunités prometteuses d’investissement et du
potentiel de croissance du marché à travers le lancement des filiales et
fenêtres islamiques offrant des produits de financements et d’investissement
conformes à la CHARIA.

Cette évolution avait aussi un impact positif sur les produits proposés par
l’industrie à travers le lancement de Sukuks et de produits TAKAFUL. En
effet, ceci a donné un nouvel élan à l’industrie en donnant naissance à un
système financier islamique complet intégrant l’ensemble des composantes
(Banque, Takaful et marchés de capitaux).

Finance indirecte Finance directe

Institutions financières islamiques Marchés financiers


Avec des SHARIAH BOADS Islamiques

Institutions non Marchés monétaires Marchés de capitaux


Institutions bancaires bancaires islamiques islamiques
islamiques islamiques
Compagnies de
TAKAFUL & Fonds et instruments islamiques
RETAKAFUL SHARIAH BOARDS

Autorités Financières
SHARIAH BOARD CENTRAL

Illustration 13 : Composantes du système financier


islamique

Question de réflexion
Quel est le lien entre la Banque Islamique et les autres
composantes du système financier islamique (Takaful, Marchés
de capitaux) ?

30
Chapitre21: :Historique
Chapitre Historique de
de l’industrie
l’industrie
bancaire islamique
bancaire islamique

Le schéma ci-dessous synthétise l’ensemble des évènements phares de la


phase de développement de l’industrie bancaire islamique :

Illustration 14 : Principaux évènements de la phase


de développement de l’industrie bancaire islamique

2. L’industrie Bancaire Islamique (en Chiffres)

Le volume de la Finance Islamique

Les actifs financiers islamiques ont dépassé en 2014 un total de 2 Trillion


US$ avec un taux de croissance annuel de 17% sur la période s’étalant entre
2009 et 2014. Ce volume reste insignifiant par rapport à l’industrie financière
conventionnelle mais qui se justifie par les éléments suivants :

• La finance islamique est une industrie jeune en phase de


constitution

• La finance islamique n’est pas déployée dans tous les pays du


monde comme la finance conventionnelle.

• La finance islamique se focalise sur l’activité réelle


contrairement à la finance conventionnelle qui favorise la
spéculation et la séparation entre la sphère réelle et la sphère
financière.

31
Chapitre21: :Historique
Chapitre Historique de
de l’industrie
l’industrie
bancaire islamique
bancaire islamique

La Finance islamique par secteur

A fin 2013, le secteur


bancaire islamique domine
toujours la finance
islamique avec un volume
d’actifs qui représente 80%
des actifs financiers
islamiques globaux suivi
des sukuks (avec 15%) et
les fonds d’investissement
(avec 4%) et enfin
l’industrie TAKAFUL
(1,1%)
Illustration 15 : Ventilation des actifs financiers
islamiques par secteur (Banque, Takaful, sukuk,
etc.)

La Finance islamique par zone géographique

En plus de la concentration sectorielle et la domination du secteur


bancaire islamique, la Finance islamique connaît également une forte
concentration en termes de volume d’actifs et de nombre d’institutions
au niveau des pays du golf et du sud est asiatique.

La domination du secteur bancaire islamique se justifie par le fait que


les banques islamiques ont été les premières institutions à être créées
alors que la domination des pays du golf et du sud est asiatique se
justifie par leur volonté politique de développer une industrie financière
islamique forte.

Ci-dessous, un schéma qui présente la ventilation des actifs bancaires


islamiques par zone géographique et par secteur d’activité à fin 2013 :

32
Chapitre21: :Historique
Chapitre Historique de
de l’industrie
l’industrie
bancaire islamique
bancaire islamique

Illustration 16 : Ventilation des actifs financiers islamiques par secteur


(Banque, Takaful, sukuk, etc.) et par zone géographique
Source: Bloomberg, IFIS, Zawya, World Islamic Insurance Directory, KFH
Research

Question de réflexion

Expliquez la domination des banques islamiques sur l’industrie


financière islamique ?

33
Chapitre21: :Historique
Chapitre Historique de
de l’industrie
l’industrie
bancaire islamique
bancaire islamique

QCM
1- Lequel de ces évènements n’a pas contribué à la naissance
des banques islamiques ?

A- Boom pétrolier
B- Situation de surliquidités au niveau des pays du golf
C- Renaissance de l’identité islamique
D- Création de l’organisation du congrès islamique

2- L’industrie financière islamique est dominée par :

A- Le secteur bancaire
B- Le secteur TAKAFUL
C- Les fonds d’investissement
D- Les Sukuk

3- L’industrie financière islamique est concentrée au niveau


des zones géographiques suivantes :

A- Le sud est asiatique et l’Afrique


B- L’Afrique et les pays de Golf
C- L’Amérique du nord et les pays de Golf
D- Les pays de golf et le sud est asiatique

4- Le capital de la Banque Islamique de développement est


libellé en :

A- Dollar Américain
B- Ryal Saoudien
C- Euro
D- Dinar Islamique

34
Chapitre 3
Les Modèles
organisationnels de
l’activité bancaire
islamique
Objectifs pédagogiques

1- Prendre connaissance des différentes configurations


organisationnelles relatives à l’activité bancaire islamique

2- Cerner les différences entre les configurations


organisationnelles (fenêtre, succursale, filiale, banque
entièrement islamique)

35
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique
1. Les Modèles organisationnels et systèmes bancaires
Pour le lancement d’une activité bancaire islamique, il existe quatre Modèles
organisationnels possibles:

Transformation totale Banque islamique


Il s’agit de convertir une institution Il s’agit de mettre en place une institution
financière conventionnelle en une financière juridiquement indépendante
institution se conformant aux principes de offrant des produits de financement et
la Charia en termes d’objectifs, d’investissement en conformité avec les
d’instruments, de politiques, de produits, principes de la Charia.
etc.
Configurations
organisationnelles possibles
pour une banque
Il s’agit d’un réseau dédié conventionnelle Une fenêtre est une
d’agences avec marque qui assure à la composante d’une institution financière
fois la gestion des fonds et les conventionnelle qui assure à la fois la
opérations de financement et gestion des fonds et les opérations de
d’investissement conformément à la financement et d’investissement
Charia. conformément à la Charia

Succursale Islamique Fenêtre Islamique


Illustration 17: Les modèles organisationnels de l’activité bancaire islamique
Par ailleurs, il existe plusieurs types de systèmes financiers islamiques qui
varient en fonction de leurs composantes :

1 2 3 4

Systèmes
Systèmes Systèmes
bancaires
Systèmes bancaires bancaires
hybrides avec
bancaires hybrides avec hybrides avec
des banques
entièrement exclusivement exclusivement
islamiques et
islamiques des banques des fenêtres
des fenêtres
islamiques islamiques
islamiques

Illustration 18: La typologie des systèmes bancaires


36
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique

D’un point de vue macro-économique, l’impact de l’intégration d’une


composante islamique dans un pays où le système financier est basé sur les
banques conventionnelles peut varier en fonction de la configuration adoptée
et de l’engouement de la population pour la finance islamique :

Configuration 2 : Système bancaire hybride avec exclusivement des banques


entièrement islamiques (absence de fenêtres islamiques)
Menace sur les banques conventionnelles : L’octroi d’agréments aux
banques islamiques sans autoriser les fenêtres constitue une menace sur les
banques conventionnelles à cause de la migration probable des clients vers
les banques islamiques avec un impact négatif sur leur part de marché. Cet
impact varie en fonction de plusieurs facteurs (coût, sensibilité religieuse,
nombre d’intervenants, proximité, autorisation des banques conventionnelles
à lancer des filiales islamiques ou non, etc.)

Nombre limité d’intervenants : En l’absence de fenêtres islamiques, le


nombre d’agréments de banques entièrement islamiques est généralement
limité ce qui réduit le nombre d’intervenants.
Configuration 3 : Système bancaire hybride avec exclusivement des fenêtres
islamiques

Contrôle exercé par les banques conventionnelles : Cette configuration


se caractérise par l’absence d’une stratégie intégrée pour le développement
du secteur de la Finance Islamique contrôlé uniquement par les banques
conventionnelles.

Configuration 4 : Système bancaire hybride avec des fenêtres et des banques


islamiques

Stabilité du système financier : Les banques conventionnelles proposent


une offre islamique leur permettant de conserver leur part de marché tout en
multipliant les acteurs dans le secteur.

Question de réflexion
Quelle est la configuration optimale d’un système bancaire qui
permettrait le développement rapide de l’industrie bancaire
islamique ?

37
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique

2. Fenêtre Islamique

Une fenêtre islamique est une composante (peut être un réseau


d’agences ou une unité dédiée) d’une institution financière
conventionnelle qui assure à la fois la gestion des fonds (comptes de
dépôt et d’investissement) et les opérations de financement et
d’investissement conformément aux principes de la Charia.

Pour assurer leur conformité aux principes et règles de la Charia, les


fenêtres islamiques doivent assurer ce qui suit :

Le refinancement conforme aux principes de la Finance


Islamique

La séparation pure et parfaite entre la fenêtre et la banque


conventionnelle;

- la ségrégation des fonds islamiques :les fonds de la


fenêtre islamique doivent être isolés de ceux de la banque
conventionnelle.

- Séparation comptable: la fenêtre islamique doit avoir un


système comptable adapté aux spécificités de l’activité.

- Indépendance du Système d’information, le système


d’information de la fenêtre doit être adapté aux spécificités
des transactions bancaires islamiques et aux règles de
gestion CHARIA de chaque produit proposé.

- L’autonomie relative à l’administration: la fenêtre doit


disposer d’une certaine autonomie stratégique par rapport
à la banque conventionnelle.

La mise en place d’un dispositif adapté de gouvernance


pour les fenêtres islamiques: Comme pour tout institution
offrant des produits bancaires islamiques, les fenêtres doivent
mettre en place un dispositif de gouvernance adapté.

38
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique

Illustration 19: State of


Fenêtres islamiques the GLOBAL ISLAMIC
ECONOMY 2014 - 2015
Report -Thomson Reuters
Banques islamiques
61%

3. Succursale Islamique

Une Succursale islamique est une fenêtre islamique avec un réseau


dédié et une marque distincte.

Pour assurer la conformité aux principes et règles de la Charia, les


succursales islamiques doivent assurer ce qui suit :

Le respect de l’ensemble des exigences relatives aux


fenêtres islamiques.

La constitution d’un réseau dédié pour la commercialisation


des produits bancaires islamiques.

La création d’une marque dédiée pour l’activité bancaire


islamique.

Le mode « succursale » est un mode intermédiaire entre le mode « fenêtre »


et le mode « filiale » en termes de crédibilité perçue et de coût
d’investissement.

39
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique

Bonus

Le cadre réglementaire de la Sultanat d’Oman est l’un des plus exhaustifs au


monde.

Les principales exigences réglementaires des Succursales islamiques au


Sultanat d’Oman:

-Les succursales islamiques doivent maintenir en tout temps une dotation


d’au moins 10 Millions de RO (26 Millions US$).

- Les exigences d’adéquation du capital sont appliquées aux succursales


islamiques.

- Les succursales islamiques doivent opérer uniquement dans le cadre d’un


réseau d’agences dédié aux produits bancaires islamiques.

-Le responsable de l’activité bancaire islamique d’une succursale islamique


doit être un cadre supérieur du grade de Directeur Général, Directeur
General Adjoint relevant directement du Président Directeur Général.

- La succursale islamique doit avoir un personnel dédié pour les différentes


fonctions de contrôle (Administration du crédit, Contrôle financier, Contrôle
de risque) relevant de leurs département respectifs (lien hiérarchique) et
relevant du responsable de l’activité bancaire islamique (lien fonctionnel).

- La succursale islamique doit avoir un personnel dédié pour les fonctions


commerciales (particuliers, entreprises) relevant du responsable de l’activité
bancaire islamique. Le trésorier de la succursale doit avoir des liens
fonctionnels avec le responsable de la trésorerie de la banque (Conformité
relative à la ségrégation des pools de fonds)

-La succursale islamique peut avoir des fonctions communes avec la banque
conventionnelle (Juridique, Ressources Humaines, Opérations centrales,
administration, etc.) avec un mécanisme transparent d’allocation des coûts.

40
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique

Succursale de Succursale de

Illustration 20 : Exemples de succursale au sultanat d’Oman

4. Banque entièrement Islamique

Une banque islamique est toute banque ou institution financière dont les
statuts comportent explicitement l’engagement à respecter les principes
de la CHARIA dans leurs activités et bannir l’utilisation des taux
d’intérêts créditeurs ou débiteurs.

Pouvant être des entités indépendantes ou filiales de banques


conventionnelles, les banques islamiques doivent respecter une
indépendance physique (agence et réseau), juridique, financier et
comptable. D’autre part, plusieurs critères de classification des banques
islamiques existent. Il s’agit principalement de la nature des actionnaires
et de la nature des investissements ou des instruments. En effet, selon la
nature des actionnaires, on distingue entre :

- Les banques publiques locales


- Les banques publiques internationales.
- Les Banques privées locales.
- Les Banques privées internationales.

Question de réflexion
Quels sont les autres critères possibles de classification des
banques islamiques ?

41
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique

Bonus
Classification de banques islamiques en fonction de leur appartenance

Les banques conventionnelles peuvent lancer leurs propres filiales


islamiques. Le graphique ci-dessous présente les différentes séparations à
mettre en place dans le cadre d’une fenêtre, d’une succursale et d’une filiale.

Séparation Juridique

Séparation physique
Séparation physique
Séparation comptable
Séparation comptable Séparation et financière
et financière comptable et
financière

Illustration 21 : Les types de ségrégation au niveau des différents


modèles organisationnels – cas des banques conventionnelles

42
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique

Bonus
Al Baraka Banking Group a été créé par l’homme d’affaires Saoudien Sheikh Salah
Abdullah Kamel, il s’agit d’un groupe international qui vise à participer au
développement des pays hôtes et de tisser des solides relations commerciales entre
les pays musulmans.

La première filiale du groupe bancaire Al Baraka a été créée en 1978 en Jordanie


sous l’appellation de « Jordan Islamic Bank » qui a été la première banque en
Jordanie à offrir des contrats de financement et d’investissement en conformité
avec les dispositions de la CHARIA, suivi par la filiale d’Egypte en 1980 et de
Tunisie en 1983.

Aujourd’hui le groupe compte plus de 496 branches étendues sur 15 filiales


présentes à travers la Jordanie, l'Indonésie, le Pakistan, le Bahreïn, la Turquie, la
Tunisie, la Libye, l'Arabie saoudite, l'Algérie, l 'Afrique du Sud, le Soudan, la Syrie,
le Liban, l'Égypte, l'Irak.

Il est possible de passer d’un modèle organisationnel à un autre en fonction


de la taille du marché et des objectifs stratégiques de la banque.

Offre de produits basiques sur un nouveau


marché (une niche) Fenêtre

Renforcement de la crédibilité Charia et


expansion de l’activité « Banque Islamique » Succursale

Offre de produits sophistiqués et Crédibilité


Charia renforcée Filiale

Illustration 22 : Le modèle graduel de l’activité « Banque Islamique »

43
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique

5. Conversion totale:

Selon la norme Charia n°6 de l’AAOIFI, les étapes phares de transformation


d’une banque conventionnelle en une banque islamique se présentent comme
suit :

1 2 3
Réadaptation de la
Obtention des agréments Mise en place d’un
structure
nécessaires et mise à dispositif de gouvernance
organisationnelle de la
jour du dossier juridique Charia
Banque

4 5 6
Ajustement et rédaction Préparation d’un
Application graduelle des
de nouveaux contrats et programme de mise à
normes comptables et
documents conformes à niveau des Ressources
d’audit en FI
la Charia Humaines

Traitement des
opérations en cours

Illustration 23: Les étapes phares de transformation d’une banque conventionnelle en une
banque islamique - la Norme n° 6 de l’AAOIFI Transformation d’une banque conventionnelle
en une banque islamique

La banque se doit de mettre à jour son dossier juridique et obtenir les


1 agréments nécessaires des autorités financières pour l’exercice de
l’activité conformément à la réglementation en vigueur.

La banque doit réadapter sa structure organisationnelle en fonction


2 des exigences chariatiques et réglementaires de l’activité « Banque
Islamique »

La banque doit mettre en place un dispositif de gouvernance Charia


3 pour veiller au respect des principes de la Charia sur tous les
niveaux. Il s’agit d’un chantier prioritaire.
44
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique

La Banque doit rédiger les nouveaux contrats et documents


4 intermédiaires en conformité avec les principes et normes de la
Charia. Cette mise à niveau doit porter également sur les procédures
de la Banque.

La Banque doit rédiger les nouveaux contrats et documents


5 intermédiaires en conformité avec les principes et normes de la
Charia. Cette mise à niveau doit porter également sur les procédures
de la Banque.

La Banque doit graduellement appliquer les normes comptables et


6 d’audit de la Finance Islamique en conformité avec la réglementation
en vigueur.

Pour assurer sa conformité aux principes de la Charia, la banque


7 doit apurer l’ensemble des opérations en cours (exemple: les prêts en
cours, les comptes à terme, etc)

Raison Sociale (Banque Raison Sociale (Banque Pays


conventionnelle) Participative)
Middle East Bank Emirates Islamic Bank UAE

Sharjah National Bank Sharjah Islamic Bank UAE


Dubaï Bank Dubaï Islamic Bank UAE
NCB NCB (Retail Banking) KSA
Khyber Bank Khyber Bank Pakistan
Industrial Development Jordan Dubaï Islamic Bank Jordan
Bank
National Bank of National Development Bank Egypt
Development (by
ADIB)
Zaman Bank Zaman Bank Kazakhstan

Illustration 24: Exemple de banques ayant fait l’objet d’une transformation en


des banques islamiques.

45
Chapitre 3 : Les Modèles
organisationnels de l’activité bancaire
islamique

QCM
1- Lequel des éléments suivants n’est pas une exigence pour
les fenêtres islamiques ?

A- Entité juridique séparée


B- Dispositif de gouvernance Charia adapté
C- Ségrégation des pools de fonds
D- Dispositif comptable adapté

2- La différence entre une succursale islamique et une


fenêtre se résume comme suit:

A- Absence d’une entité juridique


B- Création d’une marque
C- Ségrégation des pools de fonds
D- Dispositif de gouvernance charia adapté

3- Lequel des systèmes bancaires décrits ci-dessous n’est pas


réel ?

A- Système bancaire hybride avec uniquement des fenêtres islamiques et


des banques conventionnelles
B- Système bancaire entièrement islamique
C- Système bancaire hybride avec des banques islamiques uniquement et
des banques conventionnelles
D- Système bancaire entièrement islamique avec des banques islamiques et
des fenêtres islamiques

4- A votre avis, lequel des modèles organisationnels traités


au niveau de ce chapitre est le plus crédible ?

A- Fenêtre islamique
B- Succursale islamique
C- Banque entièrement islamique

46
Chapitre 4
La gouvernance Charia

1- Prendre connaissance de l’importance de la gouvernance


charia dans l’industrie financière islamique
2- Prendre connaissance des différentes normes et des
différents modèles en la matière
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

1. Le Concept de « Gouvernance Charia »


Selon l’OCDE, la gouvernance d’entreprise implique un ensemble de relations
entre la gestion d’une entreprise, son conseil d’administration, ses actionnaires
et d’autres parties prenantes.
La gouvernance d’entreprise détermine également la structure à travers laquelle
les objectifs de l’entreprise sont fixés et les moyens d’atteindre ces objectifs et
suivi de la performance sont déterminés.
Pour l’Islamic Finance Services Board (IFSB), « Le système de gouvernance
Charia se constitue de l’ensemble des dispositions institutionnelles et
organisationnelles à travers lesquelles les institutions financières islamiques
s’assurent qu’il y a une surveillance efficace et indépendante de la conformité de
l’ensemble des processus aux principes de la Charia. »

2. L’importance de la gouvernance Charia dans l’industrie bancaire


islamique

Les Banques islamiques s’engagent à se conformer aux principes et normes de


la Charia d’où l’importance de mettre en place un système de gouvernance
Charia qui garantirait la conformité des dispositifs et du fonctionnement au
référentiel Charia adopté.

Composante
essentielle de
l’identité des IFI

Pourquoi
avoir un
système de
gouvernance
Régularisation Charia ? Assurance quant à
et ajustement la conformité des
des anomalies et dispositifs mis en
des écarts place à la Charia

Illustration 25: Pourquoi mettre en place un système de gouvernance Charia.

48
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

Un système de gouvernance Charia doit assurer deux principales fonctions, à


savoir :
• La fonction d’émission des avis et fatwas qui consiste à :
Définir le référentiel Charia et la politique Charia de la Banque islamique.
Emettre les avis charia sur l’ensemble des activités de la Banque
islamique.
Orienter et contrôler l’activité de la banque islamique pour assurer sa
conformité avec la Charia.
Veiller sur la régularisation des anomalies et des écarts relevés.
• La fonction de revue consiste à :
Assurer la conformité à la Charia des dispositifs mis en place par le
management de l’IFI
Garantir l’application des avis du comité Charia par les différentes
composantes opérationnelles de l’IFI
Mettre en place un contrôle Charia permanant, pour vérifier l’application
des avis du comité charia et relever les anomalies et les incidents de non-
conformité.
Mettre en place un contrôle Charia ponctuel (Audit).

Fonction
Fonction Gouvernance
d’émission
de revue Charia
des fatwas

Illustration 26 : Fonctions de la gouvernance Charia

Question de réflexion

Quels sont les rôles assurés par un système de gouvernance


charia au sein d’une banque islamique ?

49
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

3. Le Cadre normatif de la gouvernance Charia

Vue l’importance de la gouvernance Charia au sein des banques islamiques,


les organisations internationales de la Finance Islamique ont préparé un
cadre normatif complet :

Cadre normatif international relatif à la gouvernance


Charia au sein des institutions financières islamiques

1 2 3

Les Normes de Les Normes d’Audit – Les Normes de


Gouvernance - AAOIFI AAOIFI gouvernance - IFSB

GSIFI n°1 Les comités ASIFI n°1 Les objectifs et IFSB-3 : Les principes de
de supervision de la principes d’audit gouvernance pour les
CHARIA : Désignation, ASIFI n°2 Le rapport institutions offrant
composition et rapport. d’audit uniquement des services
GSIFI n°2 L’audit ASIFI n°3 Les termes financiers islamiques.
CHARIA d’engagement d’audit IFSB-6 : Les principes de
GSIFI n°3 L’audit ASIFI n°4 Les travaux gouvernance pour les
CHARIA Interne. d’audit de conformité aux schémas collectifs
GSIFI n°4 Les comités principes de la CHARIA d’investissement
d’audit et de par un auditeur externe. IFSB-8 : Les principes de
gouvernance pour les ASIFI n°5 La gouvernance pour les
institutions financières responsabilité de opérations TAKAFUL.
islamiques l’auditeur dans la IFSB- 10 : Les principes
GSIFI n°5 détection de la fraude. directeurs des systèmes
Indépendance du de gouvernance Charia
Comité de supervision pour les institutions
CHARIA offrant des services
GSIFI n°6 financiers islamiques
Communication des
principes de
gouvernance des IFIs

50
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

Présentation des principales normes de gouvernance Charia


GSIFI 1

Norme Eléments traités Détails


• Le comité Charia doit être composé de juristes
spécialisés en fiqh al mouamalat, et ils
peuvent être accompagnés d’experts dans les
différents domaines.
Composition et • Il a pour principale fonction l’orientation, le
fonction du conseil, la révision et supervision des activités
Comité des Institutions Financières Islamiques afin
d’assurer leur conformité avec les règles et les
principes de la Charia
• Les avis émis par le Comité sont contraignants
pour l’IFI
• Les membres du comité sont ‘nommés’ par les
IFI lors de leurs Assemblés Générales (sur
Governance recommandation du CA, ou en fonction de la
Standard for législation locale) ;
Islamic • Les actionnaires peuvent autoriser le CA à
Financial Accréditation du
fixer leur rémunération (cela est valable aussi
Institution Comité
pour les consultants ou experts assistant le
No. 1
comité) ;
• Le Comité et l’IFI doivent se mettre d’accord
Comité de
Supervision sur les termes de l’engagement avec une lettre
Charia (CSC) : de nomination ;
Nomination, • Le Comité doit être composé d’au moins 3
composition et membres.
rapport • Peuvent s’adjoindre les services de consultants
dans le domaine des affaires, de l’économie, du
Composition,
droit, de la comptabilité…
sélection et
• Les directeurs et principaux actionnaires ne
démission
peuvent siéger dans le Comité
• La démission d’un membre du Comité
nécessite une requête du CA présenté à
l’approbation des actionnaires lors d’une AG
• Titre et adresse du comité
• Introduction
Principaux
• Présentation de la nature des travaux réalisés
éléments du
• Présentation des avis de conformité avec la
rapport du comité
Charia émis par le comité
• Date et signature des membres

51
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

Bonus

L’audit Charia est l’examen de la conformité de l’ensemble des activités


d’une institution financière islamique à la Charia. Cet examen porte sur les
contrats, les accords, les politiques, les produits, les transactions, les
statuts, les états financiers, les rapports, etc.

Norme 2 « Gouvernance des institutions financières islamiques » - l’AAOIFI


(Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions)

GSIFI 2

Norme Partie Principes


La procédure d’audit Charia examine la
conformité à la Charia de toutes les activités
de l’IFI. Celle-ci inclut : les contrats, les
Définition et accords, les produits, les transactions, les
principes mémorandums, et statuts de la société, les
états financiers, les rapports (notamment ceux
Governance de l’audit interne et celui de l’inspection de la
Standard for banque centrale).
Islamic S’assurer que les activités réalisées par l’IFI ne
Financial
Objectif vont pas à l’encontre des préceptes de la
Institution
Charia.
No. 2
Responsabilité La responsabilité de la conformité à la Charia
L’audit de la incombe au management de l’IFI ; Le comité
Charia conformité n’émet qu’un avis par rapport à la conformité
Charia
La procédure de révision s’opère en 3 phases :
1. La planification des procédures d’audit
Procédures
2. L’exécution de la procédure d’audit
d’audit
3. La documentation des conclusions et la
rédaction du rapport

52
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

Norme 10 - IFSB
Norme Partie Principes
Le système de gouvernance Charia adoptée
par l’IFI devrait être proportionnel à la taille,
la complexité et la nature de son activité,
selon le principe No “single model” and “one-
size-fits-all” approach.
Chaque IFI doit s'assurer que le comité charia
Approche a:
générale des termes de référence clairs en ce qui
concerne son mandat et ses
responsabilités ;
des procédures bien définies ;
une bonne compréhension et
connaissance de l'éthique et la
déontologie.
Norme IFSB- L’IFI veille à ce que toute personne chargée
10 : de la supervision du système de
gouvernance Charia remplit l’ensemble des
Les principes critères nécessaires de compétence.
directeurs des L’IFI doit faciliter la formation continue des
systèmes de
Compétence membres du Comité Charia, de la
gouvernance
commission interne de suivis de la
Charia pour
les conformité Charia et l’unité d’audit Charia
institutions L’évaluation de l'efficacité du comité Charia
offrant des dans son ensemble et de la contribution de
services chaque membre.
financiers Le comité Charia doit jouer un rôle de
islamiques superviseur fort et indépendant, avec la
capacité d’émettre des jugements objectifs sur
les questions relatives à la Charia.
Indépendance
Fournir au comité Charia des informations
complètes et suffisantes, au moment voulu et
de façon continue, pour remplir sa mission
dans les meilleures conditions.
Les membres du comité charia doivent
s'assurer que les informations obtenues en
Confidentialité
interne dans le cadre de l'exercice de leurs
fonctions sont gardées confidentielles.
L’IFI doit assimiler le cadre légale concernant
l’émission d’avis relatifs à la Charia du pays
Coordination
où elle évolue. Et de s’assurer que le Comité
Charia respecte cette législation.
53
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

4. Les modèles de gouvernance Charia

Modèle Centralisé Modèle décentralisé

• Comité Charia au • Comité Charia au


niveau de la Banque niveau de chaque
Centrale Banque Islamique.
• Comité Charia au • Possibilité de
niveau des banques constituer un Comité
islamiques charia central dont
les avis ne sont pas
contraignants (pour
les banques
islamiques)

Le modèle malaisien

La banque centrale malaisienne, Bank Negara Malaysia, considère la


conformité Charia comme la pierre angulaire de la réussite du secteur financier
islamique. Pour une meilleure régulation et une stricte supervision, elle a mis
en place un système de gouvernance Charia basé sur deux composantes
principales :

- Un comité Charia central, Sharia Advisory Counsil (SAC), au niveau de la


banque centrale malaisienne (Bank Negara Malaysia)
- Des comités Charia internes, Internal Shariah Committee (ISC), au
niveau de chaque institution financière islamique.

Le SAC est un organe indépendant. Il est le seul habilité à statuer sur les
questions chariatiques dans le domaine financier. Il joue aussi le rôle d’arbitre
et de conseil pour les institutions financières islamiques concernant les
problématiques liées à la charia.

54
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

L’ISC vient en complément du SAC, en assurant la relation en termes de


gouvernance Charia entre le SAC et les IFI. L’ISC est composé de 3 individus
minimum, ayant une formation ou une expérience en Jurisprudence
Islamique (notamment la jurisprudence transactionnelle et commerciale,
Fiqh al mouamalat). Ils sont nommés par le top management de l’IFI et leur
nomination est validée par la banque centrale.
Les membres du SAC ne peuvent en aucun cas siéger dans un ISC. De plus
pour éviter les conflits d’intérêt et pour des raisons de confidentialité, les
membres d’un ISC d’une banque islamique ne peuvent pas siéger dans un
ISC d’une autre banque islamique. En revanche, un membre d’un ISC d’une
banque islamique peut siéger dans un ISC d’une compagnie Takaful
(interdiction de siéger dans deux ISC ou plus du même secteur).
Il est à noter que pour les marchés financiers et les valeurs mobilières il
existe un Sharia Advisory Council dédié à ce secteur au sein de la Securities
Commission (le gendarme du marché financier malaisien).

La Charia comme principe fondamental en


Finance Islamique

Comité
Conseil d’administration d’audit
Comité de gestion Supervise la structure de
des risques la gouvernance et de la Comité Charia
conformité Charia Responsable de la
surveillance des
sujets relatifs à la
Charia

Management
- Assure l’exécution des opérations en
conformité avec les principes de la
Charia.
- Fournit le support nécessaire au comité
Charia.

Fonction d’audit Charia


Fonction de Fonction des Fournit une évaluation
Fonction de maîtrise
contrôle Charia recherches en indépendante et une
de la gestion des
Contrôle les Charia assurance objective visant
risques Charia
opérations sur une Conduit des à améliorer la conformité
Identifie, Mesure, pilote,
base régulière pour recherches de fond des institutions
rapporte et contrôle le
s’assurer de leur avant la soumission financières islamiques à
risque de non-
conformité à la des questions au la Charia
conformité à la Charia.
Charia comité Charia.

Illustration 27: Cadre général de la gouvernance Charia en


Malaisie - Circulaire mise à jour le 26/10/2010

55
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

Bonus

Conseil
Board Level

Conseil de
supervision d’administration
Charia

Comité Comité des Comité


de revue risques d’audit
Charia
Management Level

Directeur
Général
Comité de Risk
Management
control

Comité
Zakat
Comité de
contrôle des
risques
opérationnels
Division Division d’audit
Executive

Charia interne (Audit


Charia)
Level

Cadre général de la gouvernance Charia à Bank


Islam Malaysia Berhad – Juillet 2012

56
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

Le modèle Pakistanais

La banque centrale Pakistanaise, State Bank of Pakistan (SBP), considère les


principes de la Charia comme étant la raison d’être de l’industrie bancaire
islamique. Afin de garantir la confiance du grand public nécessaire au bon
fonctionnement de ces institutions, la SBP a mis en place un système de
gouvernance Charia qui s’articule autour d’:
• Un comité Charia, Shariah Board of State Bank of Pakistan (SB-SBP),
conseil la banque centrale dans la formulation de la règlementation
bancaire islamique.
• Un comité Charia, Shariah Board of Islamic Banks (SB-IBI), au niveau
de chaque banque islamique. Ils sont en charge d’émettre des règles
charia et d’approuver la conformité charia des produits bancaires
islamiques.
Le SB-SBP est composé de deux types de membres : les experts Charia et les
experts techniques (Juristes, expert-comptable et banquiers). Ils sont
nommés pour un mandat de deux ans renouvelable une fois et seuls les
experts Charia ont droit à la présidence du comité. Le SB joue aussi le rôle
d’arbitre entre la banque centrale et le conseil charia des banques
islamiques pakistanaises.
La Direction Générale est responsable de la mise en conformité des
dispositifs en place par rapport à la Charia au sein de la banque. La
Direction Générale s’occupe de la nomination du SB-IBI et de l’application
des directives de gouvernance Charia.
Le SB-IBI doit être composé au minimum de 3 membres, tous des experts
Charia, avec une expérience de 3 ans minimum dans le domaine du conseil
Charia, et 5 ans pour le président du comité. Ils sont nommés pour une
période de 3 ans minimum renouvelable une fois.
Chaque SB-IBI doit avoir un conseiller Charia résidant qui ne peut siéger
dans les comités d’autres banques islamiques. Les autres membres ont le
droit d’y siéger à condition de signer une clause de confidentialité.

Question de réflexion

Quels sont les avantages d’un système de gouvernance Charia


centralisé ?

57
Chapitre 4 : La gouvernance Charia

QCM

1- Pourquoi la gouvernance Charia est elle importante au


niveau des banques islamiques ?

A- Exigence réglementaire
B- Vulgarisation des concepts
C- Assurance quant à la conformité des dispositifs à la Charia
D- Argument Marketing

2- Quelles sont les organisations internationales ayant émis


des normes en termes de gouvernance Charia ?

A- IFSB & AAOIFI


B- AAOIFI & IIRA
C- AAOIFI & IILM
D- IFSB & IILM

3- Quels sont les modèles de gouvernance Charia qui existent


au niveau des banques islamiques ?

A- Modèle centralisé et modèle hybride


B- Modèle centralisé et modèle décentralisé
C- Modèle hybride et modèle décentralisé
D- Modèle hybride, modèle centralisé et modèle décentralisé.

4- Selon les normes de l’AAOIFI, un comité Charia doit être


constitué de:

A- au moins 3 membres, tous des experts Charia.


B- au moins 5 membres, tous des experts techniques
C- au moins 1 membre
D- Au moins 3 membres.

58
Chapitre 5
Le Modèle
d’intermédiation
bancaire islamique
Objectifs pédagogiques

1- Prendre connaissance du modèle d’intermédiation des


banques islamiques

2- Cerner la problématique des comptes d’investissement au


niveau des banques islamiques

59
Chapitre 5 : Le Modèle
d’intermédiation bancaire islamique
1. Le Modèle bancaire conventionnel vs. Le modèle bancaire islamique
Le modèle d’intermédiation financière des banques conventionnelles est
basé sur le principe de collecte des dépôts des agents économiques ayant
un excèdent de liquidité, et la distribution des crédits pour les agents
économiques ayant un besoin de liquidité. L’activité d’intermédiation
financière est rémunéré à travers les intérêts reçus d’une part et ceux
redistribués d’autre part

Sur les fonctions primaires Sur les fonctions secondaires


Sur les fonctions Sur les fonctions
primaires
INTERET sur les PRETS secondaires
> DES COMMISSIONS
à l’INTERET sur les DEPOTS
INTERET sur les
PRETS DES COMMISSIONS
>
à l’INTERET sur les
DEPOTS

Illustration 28: L’intermédiation financière au niveau des


banques conventionnelles

Si les banques conventionnelles se limitent dans son modèle sur les


contrats de « Prêts », les banques islamiques se basent sur une pluralité de
contrats aussi bien au niveau des dépôts qu’au niveau des financements.

Dépôt : relation contractuelle

Banque conventionnelle Banque Islamique

Relation de Prêteur - Emprunteur Relation de Prêteur – Emprunteur


(sans intérêt) (Comptes courants)
Relation Investisseur – Entrepreneur
(Comptes d’investissement)

Les comptes courants au niveau des banques islamiques sont régis par le
contrat « Qard ». Ce dernier fait partie des contrats de donation. De ce fait, il
est interdit de servir des intérêts sur les comptes courants.
Les comptes d’investissement sont régis par le contrat Moudaraba qui
permet la rémunération de ces comptes à travers le partage des profits avec
les déposants.

60
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique
Financement / Actif : relation contractuelle

Banque conventionnelle Banque Islamique

Relation de Prêteur - Emprunteur Relation Acheteur – Vendeur


Relation de bailleur – locataire
Relation de prêteur - emprunteur
Relation d’entrepreneur -
Investisseur
Du coté des financements, le modèle bancaire islamique propose différentes
formules conformes à la Charia, comme alternatives à l’unique contrat de
« prêts » qui existe dans le modèle conventionnel :

• Les formules de vente (Murabaha, Salam, Istisna’)


• Les formules de location (Ijara)
• Les formules de prise de participation (Moudaraba & Musharaka)
• La formule de prêt gratuit (Qard hassan)
Ainsi le modèle d’intermédiation des banques islamiques, Dès lors que
l’intérêt est prohibé, se base sur le concept de ‘Mudaraba’, plus connu sous
l’appellation anglaise « Two-Tier Mudaraba ».
Dans ce modèle, le contrat de « Mudaraba » régit une relation tripartite entre
:
» Les déposants de la BI (les financiers)
» La Banque Islamique (l’intermédiaire)
» Les entrepreneurs (utilisateurs des fonds)
La BI étant selon les cas « Mudarib » ou Rab-ul-Maal
Dans ce contexte la banque islamique joue le rôle de « Mudarib » dans le
cadre de la relation dépôt et de « Rab al maal » dans le cadre de la relation
de financement

Bonus
La Mudaraba est un partenariat de partage des profits entre l’apporteur de
capital et l’entrepreneur apportant le travail et le savoir faire
(entreprenariat). Quant à la perte financière, elle est endossée par le premier
alors que le deuxième perd son effort et son travail.
Dans le cadre du système bancaire islamique, le contrat Mudaraba est
conclu entre les détenteurs de comptes d’investissement, en tant que Rab Al
Maal (financier), et la Banque Islamique en tant que Mudarib.
D’autre part, le contrat de Mudaraba est conclu entre la banque Islamique,
en tant que Rab Al Maal (financier) et les détenteurs de comptes
d’investissement.
61
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique

PARTAGE DES PROFITS et DES PERTES (PPP)

PROJET 1 CAPITAL
Ex. Mudaraba

PROJET 2 COMPTES COURANTS


Ex. Musharaka
BANQUE

DEPOTS
PROJET 3 ISLAMIQUE ‘Y’
COMPTES D’INVESTISSEMENT
Non-Restreints (UIA)
Ex. Murabaha
PROJET 4 A
COMPTES
Ex. Salam
B D’INVESTISSEMENT
PROJET 5 Restreints (RIA )

Ex. Istisna’ C
Actifs de la BI Passif de la BI
Emplois Ressources

Illustration 29: Structure de la Mudaraba à deux niveaux – Two tier


Mudaraba

On peut distinguer deux types de dépôts:

Les comptes courants: gérés selon le principe de « Qard Hassan ». Ces dépôts ont
le statut d’un prêt accordé à la Banque qu’elle doit garantir et rembourser à la
demande du déposant et ne génèrent pas de revenus en faveur des clients pour ne
pas tomber dans l’usure. Toutefois, certains autorisent le versement d’un revenu
sous forme de « Hiba (gift ou donation) » sur les comptes courants, selon la
profitabilité de la banque pour encourager l’épargne et les épargnants en respectant
deux conditions importantes :
- Ce revenu ne doit pas être prédéfini et doit être à la discrétion de la banque.
- Il ne doit pas être versé régulièrement pour ne pas en faire une pratique
courante et que tout dépôt à vue serait rémunéré automatiquement.
- Ne pas privilégier un segment sur un autre.
D’autre part, le prélèvement de commissions de gestion du compte est autorisé pour
ce type de compte

Les comptes de partage de profits (Profit Sharing, loss bearing): qui regroupent
les comptes d’épargne et d’investissement:

- Comptes d’épargne: gérés de la même façon que les comptes courants


quand ils sont régis par un contrat « Qard », un profit peut être attribué à la
discrétion de la banque islamique. D’autre part, les comptes d’épargne
peuvent être également gérés par le contrat Mudaraba.

- Les comptes d’investissement: font la particularité des banques islamiques


et la principale ressource en fonds. Ils sont gérés selon le principe de
Moudaraba et les déposants (Rab al Maal) autorisent la banque (Mudarib) à
investir leurs fonds dans divers projets selon le type de compte et dont les
revenus sont partagés selon le principe du partage de perte et de profit (PPP).

62
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique

2. Les comptes d’investissement au niveau des banques islamiques

Les comptes d’investissement sont de deux types :

1. Les Comptes d’Investissement – illimités ou standard ou généraux ou


non restreints (UIA) -, ils constituent un pool d’investissement avec les
fonds propres pour être investis par la B.I.
Ils sont moins risqués pour le client ‫مضاربة مطلقة‬

2. Les Comptes d’Investissement – limités ou affectés ou restreins… (RIA)


Aussi appelé « restrictifs ». Ils sont gérés selon les accords avec le
client quant aux critères d’investissement (projet, secteur, étendue
géographique… ). Souvent en hors-bilan (norme comptable AAOIFI), ils
ne peuvent pas être mis dans un pool avec la première catégorie ou
intégrés dans le capital de la B.I ‫مضاربة مقيدة‬

Question de réflexion
Quels sont les principales différences entre les comptes
d’investissement dans les banques islamiques et les comptes à
terme dans les banques conventionnelles ?

63
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique

Comment les banques islamiques et les détenteurs des


comptes d’investissement se partagent le bénéfice ?

Etude de cas
La BI va entrer dans une première « Mudaraba » de premier niveau avec
les déposant du ‘Pool A’

La BI va agir en tant que gestionnaire (Mudarib) pour le compte du ‘Pool


A’, lequel sera Rab-ul-maal (le partenaire financier)

La BI va investir ce ‘Pool A’ dans une série de projets, les profits générés


seront répartis entre les participants au Pool et la BI selon un ratio
convenu au préalable ou au prorata du capital investi par chacun.

La BI va investir les ressources à sa disposition dans différents projets


lui rapportant un certain profit (via la ‘Mudaraba’ de second niveau
(emplois) :
Ex. : €10,000,000 de dépôts UIA investis durant une année. Le
profit réalisé à la fin de l’année étant de €1,250,000.
Par hypothèse le partage prévu contractuellement était de
20 % pour la BI et 80 % pour les UIA.

Profit réalisé :
1,250,000 €

Part des détenteurs de Part de la banque dans le


comptes d’investissement profit réalisé :
1,000,000 € 250,000 €

Rab ul mal Mudarib

64
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique
3. La gestion des comptes d’investissement par la création d’un pool
La BI va créer un ‘POOL’, une mise en commun des ressources dont elle dispose
pour pouvoir les investir. En revanche, au niveau des dépôts d’investissement,
les maturités diffèrent d’un client à un autre. Comment la banque islamique
répartit elle les gains réalisés sur les différentes maturités?

Etude de cas
Les règles de rémunération des comptes d’investissement selon le terme de
placement

La BI va créer un ‘POOL’, une mise en commun des ressources dont elle


dispose pour pouvoir les investir (emplois)

Le ‘POOL’ sera divisé en différentes catégories selon les types de comptes, par
exemple :
− Compte courants
− Compte d’épargne
− Compte d’investissement à 3 mois
− Compte d’investissement à 6 mois
− Compte d’investissement à 12 mois
− Compte d’investissement à plus d’un an, etc.
− Et aussi les Fonds Propres de la Banque Islamique

Chaque déposant aura le choix de déposer ses fonds dans le compte de son
choix en fonction de la maturité mais aussi du risque. Par ex. :
− IAH 3 mois : €4,000,000
− IAH 6 mois €3,500,000
− IAH 12 mois €2,500,000

A chaque catégorie de compte la Banque Islamique devra accorder une


pondération (selon le terme), par ex.
− IAH 3 mois 60 %
− IAH 6 mois 70 %
− IAH 12 mois 100 %

Chaque membre du ‘Pool’ aura une relation de Musharaka / Partenariat avec


les autres membres avec un partage du profit basé sur la pondération.

A ce ‘Pool’ réunissant les détenteurs de comptes d’investissement, la Banque


Islamique va attribuer une identification ex. ‘Pool A’

65
Chapitre
Chapitre 25 :: Business Model; Activités
Modèle d’intermédiation
Bancaire
bancaireIslamique
islamique

L’application des pondérations permet de favoriser les détenteurs des comptes


d’investissement pour des termes plus importants. A cet effet, les rendements
distribués sur les détenteurs des comptes d’investissement sans appliquer la
règle des pondérations sachant que le Bénéfice distribuable sur les détenteurs
des comptes d’investissement est de 1 000 000 € se présentent comme suit :

Catégorie Total des Pondération Rendement


dépôts
3 mois 4 000 000 € 40% 400 000 €

6 mois 3 500 000 € 35% 350 000 €

12 mois 2 500 000 € 25% 250 000 €

Total 10 000 000 € 100% 1 000 000 €

En appliquant les pondérations sur les comptes d’investissement, les


rendements à distribuer se présentent comme suit:

Catégorie Total des % Nouveaux Nv % Rendement


dépôts montants
3 mois 4 000 000 € 60% 2 400 000 € 33% 330 000 €

6 mois 3 500 000 € 70% 2 450 000 € 33% 330 000 €

12 mois 2 500 000 € 100% 2 500 000 € 34% 340 000 €

Total 10 000 000 € - 7 350 000 € 100% 1 000 000 €

L’application du système des pondérations permet de favoriser les détenteurs


des comptes d’investissement pour une longue durée (340 000 € au lieu de
250 000 €)

Ce système de pondération permet à la banque d’ajuster les pondérations


pour favoriser une maturité par rapport à une autre.

66
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique

4. La technique de stabilisation et de lissage des rendements au niveau


des comptes d’investissement

Les banques islamiques sont confrontés à deux risques majeurs relatifs à la


gestion des comptes d’investissement, à savoir :

Le Risque de taux de rendement : il s’agit du risque relatif à une


évolution défavorable des facteurs de marché affectant le taux de
rendement sur les actifs de la banque islamique (ROA) en comparaison
avec le taux de rendement escompté par les détenteurs des comptes
d’investissement (ROIAH). Ce denier étant dérivé de l’accord entre les
actionnaires et les détenteurs des comptes d’investissement

Le Risque commercial translaté : il s’agit du risque relatif aux facteurs de


marché affectant le rendement sur les actifs de la banque islamique (ROA)
en comparaison avec le taux de rendement distribué sur les actionnaires
(ROE). Ce dernier étant dérivé de l’accord entre les actionnaires et les
détenteurs des comptes d’investissement.

Le schéma suivant illustre ces deux risques :

Illustration 30 : Risques relatifs à la gestion des comptes d’investissement


dans les banques islamiques

67
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique

Pour gérer ces risques spécifiques au mode de fonctionnement des


banques islamiques, ces dernières constituent deux types de réserves
(provisions) permettant d’un côté de s’aligner aux niveaux de taux
d’intérêt créditeurs distribués par les banques conventionnelles et de faire
face à toute évolution défavorable des facteurs de marché.

Illustration 31 : Schéma de répartition des bénéfices entre la banque


islamique et les détenteurs de comptes d’investissement après constitution
des réserves de stabilisation
Ces deux types de réserves sont:

Profit Equalization Reserve -PER (les réserves pour égalisation du


profit) : il s’agit d’une dotation prélevée du revenu attribuable aux
actionnaires afin de maintenir un certain niveau de rendement aux
détenteurs de comptes d’investissement.

Investment Risk Reserve –IRR (les réserves du risque


d’investissement): Il s’agit d’une dotation prélevée du revenu des
détenteurs des comptes d’investissements Après avoir alloué la part du
revenu des actionnaires.

68
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique

La Réserve d’Égalisation du Profit (PER)

Montant constitué par la BI à partir des Revenus de Mudaraba,


avant d’allouer la part du Mudarib afin de maintenir un certain
niveau de rendement pour les IAH et accroître les FP

Mesurée comme étant le montant considéré comme prudent par le


management de la BI.

En Fin de période : dotation de la réserve au niveau requis –


AVANT répartition de la part du Mudarib.

Si seuil atteint (prudent) – l’excédent est ex tourné et crédité aux


détenteurs des comptes d’investissement et FP avant allocation de
la part du Mudarib (BI)

La Réserve pour Risque d’Investissement (IRR)

Montant constitué par la BI à partir des Revenus disponibles pour


les détenteurs des comptes d’investissement, après allocation de la
part du Mudarib afin de faire face aux pertes futures des
détenteurs de comptes d’investissement.

Mesurée avec prudence par la direction de la BI.

Fin de période : dotation jusqu’au seuil considéré comme prudent


(après allocation au Mudarib)

Si excès du seuil fixé – extourne de la réserve au profit des UIAH de


la période concernée après allocation de la part du Mudarib.

Question de réflexion

Quelle est la différence entre les réserves d’égalisation du profit et


la réserve pour risque d’investissement ?

69
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique

Les principales différences entre les deux types de réserves:

PER IRR

Les revenus de Les revenus des détenteurs


Source Moudaraba des comptes
d’investissements

Moment de Avant d’allouer les parts Après l’allocation des parts


génération de Moudarib du Moudarib

Objectif Stabilisation du profit se prémunir contre les


futures pertes

Bénéficiaires Le Moudarib et les Les détenteurs des comptes


détenteurs des comptes d’investissement
d’investissement

Le schéma suivant récapitule les principes de constitution des réserves :

Profits des Comptes


d’Investissement
- IAH

RESERVE D’ÉGALISATION
DU PROFIT - PER

PART DU MUDARIB

RÉSERVE pour
RISQUE D’INVESTISSEMENT - IRR

PART DES DEPOSANTS - IAH

Illustration 32 : Schéma récapitulatif de constitution des réserves – PER &


IRR-

70
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique

Etude de cas

Situation du Taux de Taux Seuil de Stratégie


marché rendement d’intérêt prudence

Favorable 5,5% 4% Non Constitution des réserves (PER &


atteint IRR) : La Banque islamique
distribue 4% et constitue des
réserves avec l’excédent
Favorable 4,5% 4% Atteint Non constitution des réserves : la
banque islamique distribue 4,5%
et ne constitue pas de réserves
Neutre 4% 4% - Non constitution des réserves : la
banque islamique distribue 4%
Défavorable 3% 3,5% - Utilisation des réserves : la
banque islamique distribue 3,5%
en utilisant les réserves

71
Chapitre 5 : Modèle d’intermédiation
bancaire islamique

QCM

1- Le modèle d’intermédiation bancaire islamique est intitulé


comme suit :

A- Mudaraba
B- Mudaraba à deux niveaux
C- Mudaraba à trois niveaux
D- Intermédiation commerciale

2- Quel est le système qui permet de favoriser les comptes


d’investissement à long terme en leur accordant une
rémunération meilleure par rapport aux comptes
d’investissement à court terme ?

A- le système des pondérations


B- le système des réserves
C- le système des pools de fonds
D- le système de ségrégation des pools de fonds.

3- Le ratio de partage des profits et des pertes doit être


déterminé :

A- lors de la signature du contrat


B- lors de la distribution des bénéfices
C- Après signature du contrat
D- A la discrétion de la Banque islamique

4- Les réserves PER & IRR constituées servent


essentiellement à:

A- lisser les taux de rendement


B- constituer des réserves pour la banque islamique
C- couvrir les risques de marché
D- couvrir les cas de pertes de la banque islamique

72
Les aspects d’ordre
opérationnel

L’objectif de cette partie est de présenter l’ensemble des


aspects d’ordre opérationnel relatifs à l’activité bancaire
islamique.

Chapitre 6 : Organisations internationales de l’industrie


financière islamique

Chapitre 7 : Les produits bancaires participatifs

Chapitre 8 : Les produits bancaires non-participatifs.

Chapitre 9 : Les services bancaires islamiques


Chapitre 6
Organisations
internationales de
l’industrie financière
islamique

1- Avoir une vue d’ensemble sur les différentes


organisations internationales qui émettent des normes en
faveur de l’industrie bancaire islamique
Chapitre 6 : Organisations
internationales de l’industrie financière
islamique

1. Le contexte général

Les banques islamiques ont connu un grand développement à l’échelle


internationale impliquant, à chaque fois, l’adaptation de leurs outils de
travail au contexte économique du pays d’accueil. Pour cela et dans le but
de standardiser les pratiques des différentes banques islamiques,
plusieurs organisations ont vu le jour.
Ces organisations ont joué deux principaux rôles, chacune dans son
domaine d’intervention :
• L’émission de normes spécifiques à l’industrie financière islamique
(normes Charia, normes de gouvernance Charia, etc.)
• L’adaptation des normes internationales à la spécificité de l’industrie
bancaire islamique.
En plus des organisations chargées de concevoir un cadre normatif pour
l’industrie bancaire islamique, de nouvelles organisations ont vu le jour
dont la mission consiste à développer des marchés financiers islamiques.

2. Les principales organisations cadres en Finance Islamique

Année Organisation Objectif Lieu


1991 AAOIFI, Accounting and Développer un référentiel de Bahreïn
Auditing Organization for normes pour la finance
Islamic Financial Institutions islamique
2001 IIFM, International Islamic Développer un marché Bahreïn
Financial Market monétaire et de capitaux
islamiques mondial
2001 CIBAFI, General Council for Promouvoir l’industrie Bahreïn
Islamic Banks and Financial financière islamique en
Institutions théorie et en pratique
2002 IFSB, Islamic Financial Mettre en place un corpus de Malaisie
Services Board normes de surveillance et de
règlementation du secteur
2005 LMC, Liquidity Management Développer un marché inter- Bahreïn
Centre bancaire islamique actif

2005 IIRA, Islamic International Notation des Institutions Bahreïn


Rating Agency Financières Islamiques
2005 IICRA, International Islamic Réconciliation et arbitrage EAU
Center for Reconciliation and des contentieux afférant aux
Arbitration contrats financiers
islamiques
2010 IILM, International Islamic Elaboration et Emission Malaisie
Liquidity Management d’instruments financiers
pour la gestion de trésorerie

75
Chapitre 6 : Organisations
internationales de l’industrie financière
islamique

The Accounting and Auditing Organization for Islamic


Financial Institutions (AAOIFI)
L’AAOIFI est une organisation internationale autonome à but
non lucratif ayant pour mission la standardisation,
l’harmonisation et la mise en place de normes
internationales, conformes à la Charia en termes de
pratiques procédurales, comptables, de gouvernance et
d’audit. Elle émet des standards à destination des
institutions financières islamiques dans les domaines de la
Charia, la comptabilité, l’audit, la gouvernance et l’éthique.
Au total 88 standards ont été émis dont 48 normes Charia,
26 normes comptables, 5 normes d’audit, 7 normes de
gouvernances et 2 codes d’éthique.
Plus de 200 institutions financières islamiques sont
membres de l’AAOIFI. Jusqu’en 2014, 6 pays (Bahreïn,
Qatar, Jordanie, Liban, Soudan et la Syrie) ont adoptée le
référentiel normatif de l’AAOIFI alors que d’autres pays s’en
inspirent.
Islamic Financial Services Board (IFSB)

L’IFSB est une organisation créée en 2002 dans le but de


mettre en place des règles prudentielles et des standards
destinés aux régulateurs nationaux et aux institutions
financières islamiques pour assurer la stabilité et la résilience
de l’industrie financière islamique.

Elle compte parmi ses membres des régulateurs, des


institutions intergouvernementales et différents acteurs de
l’industrie financières islamiques. Ses principales missions
sont:
La coopération avec les organismes de régulation et de
supervision de l’industrie financière islamique des
pays membres et leur orientation vers les meilleures
pratiques.
La mise à disposition de l’industrie financière
islamique des critères pour identifier, mesurer et gérer
le risque.
L’encouragement de la coopération entre les pays
membres pour le développement de l’industrie
financière islamique.
La formation des ressources humaines et le
développement des compétences dans le domaine de la
supervision et régulation des institutions financières
islamiques.
La préparation et la publication de recherches,
d’études, d’enquêtes et de base de données en relation
avec l’industrie financière islamique. 76
Chapitre 6 : Organisations
internationales de l’industrie financière
islamique

International Islamic Financial Market IIFM

IIFM intervient dans la mise en œuvre de contrats type et des


modèles de produits dans les domaines suivants : le marché
monétaire islamique, le marché des capitaux islamique, la
finance d’entreprise et la finance internationale dans le but de
standardisation des produits et d’harmonisation des
référentiels Charia dans ces domaines. Il apporte ainsi un
soutien au développement d’une industrie financière
islamique forte et transparente.
Il constitue une plateforme de rencontre et d’échange entre
différents acteurs de l’industrie (les régulateurs nationaux, les
institutions financières islamiques, les bourses de valeurs, les
cabinets d’avocats et de consulting…)
Créé en 2007 à l’initiative de la Banque Islamique de
Développement, l’autorité monétaire de Brunei Darussalam, la
Banque Centrale Indonésienne, la Banque Centrale
Bahreïnienne et la Banque Centrale Malaisienne, l’IIFM est un
organisme à but non lucratif.

The International Islamic Liquidity Management


Corporation (IILM)

L’IILM est une institution internationale créée en 2010 à


l’initiative de banques centrales, d’autorités monétaires et
d’institutions financières internationales.

Elle a pour mission l’élaboration et l’émission des instruments


financiers conformes à la Charia pour la gestion des liquidités
à court terme.

L’IILM permet aux institutions financières islamiques


d’accéder à un marché islamique mondial de gestion des
liquidités doté d’une variété d’instruments renforçant ainsi la
coopération régionale et internationale .

77
Chapitre 6 : Organisations
internationales de l’industrie financière
islamique

Liquidity management center (LMC)

Le LMC a été créé en 2003 pour faciliter le placement des


excédents de trésorerie des banques et des institutions
financières islamiques, à travers des instruments conformes à la
Charia.

Sa vocation est de créer un marché interbancaire islamique


international permettant aux institutions financières islamiques
de gérer leurs liquidités à court et à moyen terme facilitant ainsi
le développement des institutions financières et des produits
financiers islamiques.

Son actionnariat est composé de la Bahrain Islamic Bank, la


Dubai Islamic Bank, l’Islamic Development Bank et la Kuwait
Finance House Investment qui détiennent chacune 25% du
capital.

LMC intervient dans d’autres domaines tels que les


financements structurés, le financement de projet et la levée de
fonds.

Council for Islamic Banks And Financial Institution


(CIBAFI)
Le Conseil pour les banques et institutions financières
islamiques est une organisation à but non lucratif créée en
2001, à Bahreïn sous l’égide de l’Organisation de Coopération
Islamique. le CIBAFI est parmi les plus grandes organisations
encadrant l’industrie financière islamique à travers le monde. Sa
principale mission est de promouvoir le système financier
islamique et d’aider à son développement et ce, à travers :
• La diffusion du concept de la finance islamique.
• La consolidation de la coopération entre les institutions
financières islamiques.
• La diffusion d’information concernant les organisations, les
banques et les institutions financières islamiques.
• La promotion des intérêts de ses membres et la défense de
l’industrie financière islamique.
Pour développer l’industrie financière islamique, le CIBAFI
intervient dans plusieurs domaines dont: la formation et le
développement des ressources humaines, l'analyse financière, le
conseil, l'information et la sensibilisation.

78
Chapitre 6 : Organisations
internationales de l’industrie financière
islamique
Islamic International Rating Agency (IIRA)
L’agence internationale islamique de notation a été créée en
2005, dans le but de faciliter le développement du marché
financier islamique à travers l’évaluation du profil de risque des
banques et institutions financières islamiques ainsi que les
produits financiers islamiques. Elle apporte ainsi une plus-
value aux divers investisseurs et améliore leur niveau d’analyse
et d’expertise des marchés financiers islamiques. Son action
permet de renforcer la place d’un système de notation,
intégrant les spécificités de la finance islamique, dans le
développement, l’approfondissement et l’augmentation de
l’attractivité du marché financier islamique.
La promotion des valeurs islamiques fondamentales de
transparence, d'intégrité, de qualité et d'indépendance,
représentent les valeurs fondamentales de l’IIRA.
L’actionnariat de l’IIRA est composé d’organisations
multilatérales de développement, d’autres agences de notation
et de diverses institutions financières islamiques. Elle garde
cependant son indépendance grâce à son organisation en
conseil d’administration et en comité de notation indépendant.
Elle est reconnue par plusieurs banques centrales et
institutions financières islamiques comme la banque centrale
du Bahreïn et la Banque Islamique de Développement.

BID

IIRA AAOIFI

IICRA
IFI IFSB

IILM IIFM

LMC

Illustration 33 : Les organisations internationale


cadres de la finance islamique
79
Chapitre 6 : Organisations
internationales de l’industrie financière
islamique

The International Islamic Centre for Reconciliation and


Arbitration (IICRA)

Le centre islamique international pour la réconciliation et


l’arbitrage est une organisation indépendante à but non
lucratif. Créée en 2005, à l’initiative des Emirats Arabes
Unies, le CIBAFI et la BID, il n’est devenu opérationnel qu’en
2007, il a été mis en place pour combler le vide dans le
domaine d’arbitrage selon les préceptes de la Charia.

Il intervient dans les litiges financiers et commerciaux entre


des institutions financières ou non financières
internationales, et une tierce personne (morale ou physique)
ayant choisi la Charia comme référence légale pour résoudre
leurs conflits à travers la réconciliation et l’arbitrage. Il
répond ainsi aux besoins des institutions financières
islamiques d’avoir un organisme pouvant résoudre leurs
litiges selon la Charia et la spécificité des produits financiers
islamiques.

Pour ce faire elle met à disposition de ses clients les services


suivants :
• Organisation et supervision des réconciliations et
arbitrages afin d’assister les institutions financières dans
leurs litiges,
• Etablissement d’une liste d’organismes d’arbitrage dans
le monde musulman et au-delà,
• Conseil en termes d’arbitrage et principalement
l’arbitrage islamique.
• Mise en place des formations pour diffuser la culture de
l’arbitrage dans la résolution de conflits.
• Publication des bulletins d’informations semestriels
couvrants plusieurs sujets.

Son indépendance lui donne une reconnaissance


internationale, régionale et locale.

80
Chapitre 6 : Organisations
internationales de l’industrie financière
islamique

QCM

1- Quelle est l’organisation internationale chargée d’émettre


des normes Charia en Finance Islamique ?

A- AAOIFI
B- IFSB
C- IIRA
D- OIC

2- Quelle est l’organisation internationale chargée d’émettre


des normes relatives aux règles prudentielles ?

A- AAOIFI
B- IFSB
C- IIRA
D- OIC

3- Quelle est l’organisation internationale spécialisée dans


l’émission de notations ?

A- AAOIFI
B- IFSB
C- IIRA
D- OIC

4- Quelle est l’organisation chargée d’émettre les normes


comptables pour l’industrie ?

A- AAOIFI
B- IFSB
C- IIRA
D- OIC

81
Chapitre 7
Les produits
bancaires avec prise
de participation
Moucharaka- Moudaraba

Objectifs pédagogiques

1- Prendre connaissance des produits bancaires avec prise


de participation et des règles régissant chaque produit.
Chapitre 7 : Les produits bancaires
participatifs

Au niveau des banques islamiques, on distingue deux types de


produits, à savoir :

Les produits participatifs (avec prise de participation et


partage des profits)

Les produits non participatifs (sans prise de participation)


basés sur les opérations de vente/location de biens sur la
base d’une marge fixe convenue entre la banque et le client.

Les produits bancaires participatifs consistent essentiellement en la


mise en place de partenariats sur des opérations d’investissement
réelles, régis par le principe de 3P (Partage de Profits et de Pertes) qui
exige le partage des profits, des risques et des pertes selon les types
de contrats et la contribution de chaque partie contractante.

Dans ce type de produits, on trouve essentiellement deux types de


contrats qui répondent aux exigences de la CHARIA et qui sont la
« Moudaraba » et la « Moucharaka ».

1. La Moudaraba (PSLB – Profit Sharing and Loss Bearing)

La « Moudaraba » est un mode de financement participatif « passif »


entre un Financier – Rab ul Maal – et un Entrepreneur – Mudarib –
par lequel le premier met à la disposition du second un capital à gérer
par ce dernier dans le cadre d’une affaire, ou d’un projet. Les profits
sont partagés selon un ratio préalablement négocié, les pertes étant
supportées par le Financier (sauf négligence ou violation des termes
du contrat)

Au niveau du système bancaire islamique, la banque islamique peut


jouer l’un des deux rôles suivants:

Mudarib: le mode le plus utilisé où les détenteurs de comptes


d’investissement confient à la banque islamique leurs fonds afin
que cette dernière les investissent dans des projets rentables dont
elle assure la gestion et dont le partage des profits se réalise selon
l’accord entre les parties, les pertes étant supportées par les
détenteurs de fonds, sauf faute, négligence ou violation avérée aux
conditions convenues avec la Banque Islamique.

Rab Al Mal: c’est le cas où la banque devient bailleur de fonds et


finance avec les dépôts collectés les besoins d’investissement des
clients.
Chapitre 7 : Les produits bancaires
participatifs

La « Moudaraba » se présente sous deux formes:


- Restrictive ou limitée où le financier peut fixer des restrictions à
l’action du Mudarib quant à l’investissement des fonds de la
Moudaraba (lieu, l’objet, secteur d’activité…). Dans ce cas, les fonds des
comptes d’investissement ne peuvent pas être mélangés avec les fonds
propres de la banque.

- Non restrictive ou Illimitée où le Mudarib a l’entière liberté dans son


action sauf dans les cas sortants du cadre normal des activités
(autorisation exigée) ou si le Mudarib a l’intention de prêter à une partie
tierce sans l’accord de Rab Ul Maal. Dans ce cas, les fonds des parties
peuvent alors êtres mélangés (ex. cas des Comptes d’Investissement ou
autres parties).

La Banque Islamique
Moudharib
X%

Compte
d’investissement

Profits
Pertes

100% - X% 100%

Les détenteurs de
comptes d’investissement
Financier/ Rab ul Mal

Illustration 34 : Shéma général du contrat


Moudharaba
Chapitre 7 : Les produits bancaires
participatifs

1.1 Les règles de base régissant le contrat de « Moudaraba » :


Le contrat « Moudaraba » est soumis aux règles de base suivantes :
Le financement par Moudaraba ne signifie pas une avance de capital mais
la participation dans un Projet ou une Affaire. Le capital de la Moudaraba
peut être en liquide ou en nature. Dans ce cas (capital en nature), il doit
être correctement évalué (invalidation de la Moudaraba)
Le Mudarib - Gestionnaire n’a pas droit à une rémunération périodique ou
salaire / commission / rémunération pour son travail de gestion

Le Financier est un partenaire « passif » qui ne peut interférer dans la


gestion du projet. Cependant, il a cependant un droit de regard et de
gestion avec le Mudarib si celui-ci y consent
Dans le cadre d’une Moudaraba, le Financier peut contracter dans le cadre
avec plusieurs personnes qui utilisent conjointement le capital de la
Moudaraba. La part de profit pour chacun doit être clairement convenue.
Le Mudarib n’est pas autorisé à engager un autre gestionnaire ou
partenaire sans le consentement du Financier
Les fonds de Moudaraba ne doivent pas être mélangés avec les fonds
propres du Moudarib sauf consentement du Financier.
Si le contrat de Moudaraba est annulé du fait que le Mudarib n’a pas
rempli ses obligations et répondu aux termes du contrat; il devient un
simple EMPLOYÉ qui aura droit à une rémunération et devra renoncer à
tout partage de résultat qui reviendra uniquement au Financier.

Le Gestionnaire / Mudarib a plusieurs rôles :


Ameen dans la sauvegarde de l’investissement.
Wakeel (agent) dans la gestion des fonds fournis par le Financier.
Shareek (partenaire); partage de tout profit généré.
Dhamin; responsable de la perte de la Moudaraba en cas de
négligence.
Ajeer (employé) avec un salaire si la Moudaraba est annulée.
Chapitre 7 : Les produits bancaires
participatifs

1.2 Les conditions de constitution et de partage des profits et


pertes:
1.2.1 Règles et conditions de profit:
Pour la validité de la Moudaraba, il est strictement nécessaire de fixer le
ratio de partage entre les parties. les Profits sont partagés selon le ratio
préalablement négocié (Aucune proportion n’est définie par la CHARIA).
Les parties ne peuvent s’accorder sur un montant fixe de profit pour
chacun (ex. 10.000) ni fixer la part sous forme d’un taux lié au capital
(30 % du capital) mais bien un pourcentage du profit à réaliser.

1.2.2 Règles et conditions de perte:

Toute perte lors du dénouement de la Moudaraba est une moins-value


pour le financier (sauf négligence ou violation des termes de l’accord
par le Mudarib).
Le financier ne doit pas exiger du Mudarib de garantir le capital sauf
en cas de non respect des clauses du contrat ou si les pertes
constatées sont de la responsabilité du Mudarib.
Si la Moudaraba s’étend sur plusieurs exercices, les pertes annuelles
sont compensées avec les profits non encore distribués ;
Les pertes non compensées avant le terme de la Moudaraba (fin du
contrat) sont considérées comme une moins-value sur le capital investi
par le Financier et doivent être contre tout profit ultérieur qui ne peut
être distribué.
Les pertes cumulées doivent également être compensées sur les profits
antérieurs et déjà distribués (principe de non permanence des profits
distribués).
Enfin, sauf négligence du Mudarib, toute perte du capital avant ou
après le début des activités est une perte considérée comme ordinaire à
la charge du Financier.

Question de réflexion
Le poids des financements Moudharaba pour les banques
islamiques ne dépassent pas les 5% dans la plupart des cas,
Pourquoi ?
Chapitre 7 : Les produits bancaires
participatifs

1.2.3 Terme de la Moudaraba:

La Moudaraba est terminée si un accord mutuel intervient entre les


parties pour y mettre fin ou en un cas de force majeure comme la
perte de tout le capital ou le décès d’une des parties ;

Il y a divergence entre les théologiens quant à un renoncement


unilatéral de la Moudaraba, certains ne l’admettent plus dès que le
Mudarib s’est engagé dans son activité.

Investisseurs
X%

Capital
Moudharaba

Profits Pertes

100% - X% 100% de la
perte
La Banque Islamique
Charik

Illustration 35 : Shéma général du contrat


Moudharaba
Chapitre 7 : Les produits bancaires
participatifs

Cas pratique
Une Banque Islamique entre dans une opération Moudaraba limitée dont elle
finance un Client (Mudarib) d’un montant de 1 000 000 DH. Le ratio de partage fixé
est de 60% pour la Banque et 40% pour le Client.

La transaction enregistre les résultats suivants:

- Un profit de 50 000 DH dans la première année.


- Une perte de 250 000 DH dans la deuxième année
- Un perte de 50 000 DH dans la troisième année.
- Un profit de 400 000 DH en quatrième année.

► Calculer les Profits et les Pertes alloués à chaque partie contractante en


calculant les résultats à chaque période et à la fin du contrat.

En Utilisant la méthode périodique

- T0: la banque fournit un capital de 1 000 000 DH sur la base du contrat de


Moudaraba limité.

- T1: le client arrête les comptes de la Moudaraba en fin d’année et informe la


banque d’un profit réalisé de 50 000 DH. Le profit est réparti selon le ratio de
partage de profit convenu entre les deux parties et serait partagé à 60% pour la
Banque et 40% pour le client. Ce dernier verse 30 000 DH dans le compte de la
banque qu’elle doit enregistrer comme profit cette année.

- T2: le client informe la banque d’une perte de 250 000 DH qui ne relève pas
d’une fraude ou d’une négligence du client. S’agissant d’un contrat de
Moudaraba, la perte est supportée entièrement par le financier (la Banque) qui
enregistre cette perte et réduit autant le financement Moudaraba (créance du
client).

- T3: le client constate à nouveau une perte de 50 000 DH qui ne relève pas d’une
fraude ou d’une négligence de sa part. la Banque supporte à nouveau la perte
totalement et enregistre cette perte dans le résultat de cette année en réduisant
le financement Moudaraba.

- T4: cette fois ci le client informe la banque d’un profit réalisé de 400 000 DH et
verse un montant de 240 000DH dans le compte de la banque, selon le ratio de
partage.
S’agissant de la dernière année de clôture du contrat de Moudaraba entre les
deux parties, la Banque enregistre le montant de 240 000DH en tant que profit
de cette année et le Client doit payer sa créance de Moudaraba envers la Banque
qui est de 300 000 DH (A2; 250 000 DH+ A3; 50 000 DH). Le montant est versé
dans le compte de la Banque en lus du profit réalisé.
Le contrat de Moudaraba est clôt avec un résultat net de:
(-30 000 DH) pour la Banque (A1; 30 000 DH – A2 250 000DH – A3 50
000DH + A4 240 000DH), et
(80 000 DH) pour le Client (A1; 20 000 DH + A4 160 000DH).
Chapitre 7 : Les produits bancaires
participatifs

En Utilisant la méthode « fin de contrat » :

- T0:La Banque fournit un capital de 1 000 000 DH sur la base du contrat de


Moudaraba limité.

- Sur la base de la méthode de calcul à la « fin de contrat », il ne sera rien constaté


entre les parties durant les années jusqu’à la fin de la Moudaraba en 4ème année.
Cependant, le client tiendra la Banque informé de l’évolution du projet ainsi que
les résultats réalisés par la Moudaraba.

- A4: le Client fait le bilan de la Moudaraba sur les 4 années et informe la Banque.
Les profits et les pertes du contrat de l’opération Moudaraba sont cumulés, le
profit net sur 4 ans est de 150 000 DH et sera l’objet de partage selon le ratio de
partage entre les deux parties.
- Le client doit verser le montant de profit de la Banque qui est de 90 000DH (60%)
ainsi que le remboursement du capital de la Moudaraba (1 000 000 DH).

- Le contrat de Moudaraba est clôt avec un résultat net de 150 000 DH préservant
ainsi intact le capital de départ qui revient à la banque.

► Comparer l’impact de l’utilisation des deux méthodes de répartition de


profit et de pertes sur le compte des résultats de chaque partie
contractante.

La comparaison entre les deux méthodes nous indique que la première est à
l’avantage du Client car la Banque supporte seule les pertes périodiques, par contre
la deuxième est à l’avantage da la Banque car les profits et les pertes sont cumulés
sur le terme de la Moudaraba.
Pour choisir la méthode la plus adapté, la Banque doit rester sur une rentabilité
calquée sur un benchmark du marché et du secteur de la Moudaraba.
Chapitre 7 : Les produits bancaires
participatifs

2. La Moucharaka (PLS – Profit & Loss sharing)

Le mot « Moucharaka » trouve son origine dans le mot « CHARIKA »


qui signifie partenariat. Il s’agit principalement d’un contrat dans
lequel il y a partage des gains et des pertes où chaque partenaire peut
intervenir dans la gestion du projet, contrairement à AL Moudaraba
où il existe une séparation entre la gestion du projet et les bailleurs
de fonds.

Quand il s’agit de l’application de la Moucharaka dans le secteur


bancaire, on peut distinguer deux types d’applications à savoir la
Moucharaka dégressive et la Moucharaka Permanente.

La Moucharaka Permanente : est la forme classique de


partenariat dans laquelle chaque associé versera une mise initiale
en capital lui donnant un droit de regard et de supervision sur le
projet financé en partageant les pertes et les profits réalisés.
Toutefois, la gestion du projet est attribuée au client – associé dont
la rémunération est déduite des profits réalisés avant leur
distribution. Ce type de partenariat peut être limité ou illimité dans
le temps.

La Moucharaka dégressive : est une forme ayant été approuvée


par la première conférence internationale des banques islamiques.
Il s’agit d’un contrat par lequel la banque islamique fixe un
échéancier connu d’avance lui permettant de se retirer du projet en
récupérant progressivement sa mise initiale sur les bénéfices
réalisés par les autres associés qui en deviennent propriétaires.

Investisseurs
% du capital
X%

Capital
Moucharaka

Profit Perte

100% - X% % du capital

La Banque Islamique
Charik

Illustration 36 : Shéma général du contrat


Moucharaka
Chapitre 7 : Les produits bancaires
participatifs

2.1 Les règles de base régissant le contrat de Moucharaka:

Le contrat « Moucharaka » est soumis aux règles de base suivantes :


Chaque partie a le droit de prendre part à la gestion de la Mousharaka
ou désigner de commun accord un gestionnaire
Le ratio de partage des profits doit être convenu et fixé préalablement au
commencement du contrat et doit représenter un pourcentage du profit
devant être réalisé par le projet. Il ne peut s’agir d’un montant fixe ou
d’un pourcentage du capital de chacun des partenaires. Les ratios
peuvent être fixes ou variables selon l’échelle de profit (à convenir).
L’un des partenaires pouvant choisir de rester « passif », et dans ce cas
Le ratio de profit ne peut excéder le pourcentage de part qu’il détient
dans l’investissement.
Les partenaires pouvant s’octroyer des profits provisionnels mais
impérativement ajuster lors de la détermination du profit final.
La responsabilité dans la Moucharaka est en principe illimitée, toute
excédent de perte sur le capital initial est à répartir au prorata de
chacune des parts.
Toute perte dans le projet est à répartir au prorata du capital investi par
chacun des partenaires.
L’apport en capital dans une Moucharaka peut être en liquide ou en
nature, auquel cas il faut l’évaluer à la valeur du marché.

2.2 Termes de la Moucharaka:

Si l’objet pour lequel la Moucharaka a été constituée est atteint, il peut


être mis fin au partenariat. Les profits et pertes seront répartis entre les
partenaires selon les ratios convenus et le capital de chacun.
Sauf stipulation contraire, chaque partenaire peut mettre fin au
partenariat en donnant un préavis aux autres partenaires, les actifs
étant alors liquidés et répartis selon le capital de chacun ;
Si un partenaire décide se retirer, le partenariat entre les autres peut se
poursuivre. Les parts du sortant étant évaluées pour leur rachat afin que
le projet puisse se poursuivre.
En cas de décès d’un partenaire les héritiers ont le choix soit de se
retirer et récupérer leur part soit poursuivre dans le projet.
Chapitre 7 : Les produits bancaires
participatifs

QCM

1- Quand est ce que le Moudarib garantit le capital de la


Moudharaba ?

A- En cas de perte
B- En cas de perte due à sa négligence
C- Dans tous les cas
D- Jamais

2- Lequel n’est pas un motif valable pour mettre fin au


contrat Moudharaba ?

A- Perte de tout le capital


B- Décès de l’une des deux parties
C- volonté d’une seule partie à mettre fin au contrat
D- volonté des deux parties

3- Le ratio de partage des profits dans un contrat


Moucharaka est défini :

A- en fonction de l’accord conclu entre les deux parties


B- en fonction de la part du capital de la Moucharaka
C- lors de la distribution des profits
D- toutes les réponses sont possibles

4- Quels sont les deux types de Moudharaba ?

A- Moudharaba limitée, Moudharaba dégressive


B- Moudharaba limitée, Moudharaba illimitée
C- Moudharaba illimité, Moudharaba constante
D- Moudharaba constante, Moudharaba dégressive

92
Chapitre 8
Les produits bancaires
non-participatifs
Mourabaha- Ijara- Salam- Istisna’a
Objectifs pédagogiques

1- Prendre connaissance des produits bancaires non-


participatifs et des règles régissant chaque produit.

2- Prendre connaissance des règles régissant chaque type


de contrat régissant les produits non participatifs
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

Les produits bancaires non participatifs sont régis essentiellement sur les
contrats de Mourabaha, Ijara, Salam et Istisna’a.

1. La Mourabaha pour donneur d’ordre:

La Mourabaha ou vente avec marge bénéficiaire, est un contrat de vente


où la banque acquiert sur demande d’un client un bien d’une tierce partie,
en vue de le lui revendre moyennant une marge de profit convenue
d’avance. Le schéma standard d’une opération Mourabaha se présente
comme suit :

Le client exprime son


besoin de financement La banque acquiert le bien
auprès de la banque par du vendeur initial
contrat Mourabaha (paiement au comptant)
1 2

Fournisseur
4 3
La Banque vend le bien au Transfert de
client sur la base d’un propriété du bien
paiement différé à la Banque
Client La Banque
Islamique

Transfert de propriété 5
du bien au Client

6
Paiement de la Banque à Crédit

Illustration 37 : Mode de fonctionnement Mourabaha

1.1 Les caractéristiques générales - Mourabaha pour le donneur d’ordre

Le contrat de Mourabaha n’est valable que si certaines conditions sont


réunies. Ces conditions portent sur:
L’objet du contrat: doit être bien défini et doit être conforme à la Charia.
La Relation Client – Vendeur initial (Fournisseur) : Le client ne doit
pas avoir déjà conclu un contrat de vente avec le vendeur initial portant sur
l’objet du contrat. De plus, le client et le vendeur initial doivent être deux
personnes ou entités distinctes.
Le prix de vente: Le client doit prendre connaissance de l’ensemble des
composantes du prix de vente à savoir le prix d’achat du bien, l’ensemble
des dépenses liées à la transaction et la marge de profit de la banque,
Le contrat de Mourabaha: doit être conclu après l’achat du bien par la
banque islamique et doit contenir toutes les informations concernant le
prix de vente, les dépenses liées à la transaction et la marge de profit de la
banque. D’autre part, le contrat ne doit contenir aucun élément de RIBA.
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

Retard de paiement: en cas de retard de payement, la banque peut


distinguer entre deux types de clients:

Client solvable: dans ce cas, la banque islamique peut prélever


un montant bien défini pour le reverser à des œuvres de
charité. En effet, le client s’engage au niveau du contrat
Mourabaha de verser ce montant en cas de retard de paiement.
Client insolvable: dans ce cas, le client ne peut pas honorer ses
engagements pour des raisons bien définies et la banque doit
lui accorder un délai de grâce.

Payement anticipé: Si le client rembourse sa dette avant


l’échéance, puisqu’il s’agit d’une vente, la banque n’a aucune
obligation d’octroyer un rabais au client. Cependant, la banque peut
le faire mais de manière non contractuelle.

1.2 Les déclinaisons de la Mourabaha pour donneur d’ordre

Il existe trois formes de Mourabaha autorisées par les normes de


l’AAOIFI. Il s’agit de :
La Mourabaha pour donneur d’ordre avec une promesse d’achat à
caractère obligatoire.

1 La banque achète le bien


Le client exprime son besoin de du vendeur initial (contrat
financement auprès de la d’achat)
banque par contrat Mourabaha 4

La Banque accepte
2 Fournisseur
d’accorder le financement
au client Transfert de
propriété du bien
3 Le client signe une promesse à la Banque
Client d’achat à caractère obligatoire La Banque
et dépose un montant en guise Islamique
de Hamish Jiddiyah
Hamish Jiddiya; constitue un
5 montant que la banque demande au
La banque vend le bien au client
par contrat Mourabaha et restitue
client pour garantir son sérieux et
le montant de Hamish Jiddiyah s’assurer qu’il honore ses engagements.
Transfert de propriété
du bien au Client

6 Paiement à crédit

Illustration 38 : Schéma Mourabaha avec promesse d’achat à caractère obligatoire


Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

1- le client exprime son besoin de financement auprès de la banque


islamique et remet l’ensemble des pièces nécessaires à l’étude du
dossier.
2- la banque accepte d’accorder le financement au client et lui notifie
les conditions de financement et la liste des garanties à constituer
dont le montant de Hamish à déposer.
3- Le client procède au dépôt du montant de Hamish Jiddiyah auprès
de la banque et signe la promesse d’achat à caractère obligatoire.
4- la banque achète le bien avec transfert de propriété auprès du
vendeur initial.
5- la banque vend le bien au client avec transfert de propriété. Quant
au montant de Hamish Jiddiyah, plusieurs scénarios existent :

Conclusion du
Contrat Mourabaha

Signature du Désistement du
contrat par le client client

Restitution du Conversion du
montant de Hamish montant Hamish Cession du bien
Jiddiyah Jiddiyah en avance objet du contrat

Cas de perte
Cas de profit sur
sur la
la transaction
transaction

Imputation de la perte
sur Hamish Jiddiyah et
reversement du reliquat

Illustration 39 : scénarios possibles relatifs à Hamish Jiddiyah

6- le client procède au paiement à crédit de la créance Mourabaha en


fonction des conditions définies au niveau du contrat.
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

La Mourabaha pour donneur d’ordre avec khyar chart

1 La banque achète le bien du


Le client exprime son besoin de vendeur initial (contrat
financement auprès de la d’achat)
banque par contrat Mourabaha 3

La Banque accepte
2 Fournisseur
d’accorder le financement
au client Transfert de propriété du
bien à la Banque (avec
Khyar Chart)
Client 4 La Banque
La banque vend le bien au client par Islamique
contrat Mourabaha. Si le client ne se
présente pas dans un délai défini, la
banque met fin à la transaction Khyar Chart est le droit de résilier une
vente dans un délai déterminé. Il est
Transfert de propriété pratiqué par la banque quand le client
du bien au Client ne se présente pas dans les délais
convenus pour la conclusion du contrat
Mourabaha.
5 Paiement à crédit

Illustration 40 : Schéma Mourabaha avec Khyar Chart

1- le client exprime son besoin de financement auprès de la banque


islamique et remet l’ensemble des pièces nécessaires à l’étude du
dossier.
2- la banque accepte d’accorder le financement au client et lui notifie
les conditions de financement et la liste des garanties à constituer.
3- la banque achète le bien avec transfert de propriété auprès du
vendeur initial. Le contrat d’achat stipule Khyar Chart en faveur de la
banque. A cet effet, la banque a le droit de résilier la vente dans un
délai x convenu avec le vendeur initial.
5- la banque vend le bien au client avec transfert de propriété. Si le
client ne se présente pas dans les délais convenus pour conclusion
du contrat Mourabaha, la banque peut annuler son accord de
financement et procède à la résiliation du contrat de vente auprès du
vendeur initial.

Question de réflexion
Quel est l’impact de chaque déclinaison sur le niveau de risque
assumé par les banques islamiques dans le cadre d’un
financement Mourabaha ?
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

Cas pratique
Une Banque Islamique entre dans une opération de financement par Mourabaha
pour l’achat d’un équipement d’une valeur de 1 000 000 DH. La marge bénéficiaire
de la banque est de 15% par an calculée sur la base du prix de vente initial.

Le client a convenu avec la banque de payer des échéances fixes de 350 000/ an
sur une durée de 5 ans et en cas de retard de paiement, de payer des pénalités de
retard de 5% sur le montant de l’échéance. Ces pénalités de retard seront reversées
à des œuvres de charité.

Le contrat a enregistré les opérations suivantes:

- Le 1er Janvier/ Année 1: la banque a signé un contrat de Mourabaha pour un


équipement d’une valeur de 1 000 000 DH dont la propriété a été transférée au
client après la signature du contrat.
- Le 31 Décembre / Année 1: le client règle la première échéance comme convenue
avec la banque.
- Le 31 Décembre / Année 2: le client ne peut régler son échéance à la date
convenue avec la banque et verse le montant de l’échéance ainsi que les pénalités
de retard le 30 Avril l’année qui suit.
- Le 31 Décembre / Année 3: le client règle la troisième échéance.
- Le 31 Décembre / Année 4: le client règle la quatrième échéance.
- Le 31 Mars / Année 5: le client décide de régler le montant dû de l’échéance et la
banque accepte de lui accorder un rabais de 30% sur le solde des profits. Le jour
même, le client règle la différence.

► Mettre en évidence le flux des transactions entre toutes les parties


contractantes.

- T0: le client demande à la banque de lui financer un équipement d’une valeur de


1000 000 DH via le contrat Mourabaha.

- T0 : la Banque négocie le prix avec le Fournisseur et demande au client de signer


une promesse d’achat avant de procéder à l’achat de l’équipement auprès du
Fournisseur.

- T1: La Banque acquiert l’équipement auprès du fournisseur et paie le montant de


l’achat au comptant. Et après que celui-ci lui transfère la propriété de
l’équipement, elle procède à la signature du contrat Mourabaha avec le client et
le lui vend l’équipement au montant d’achat plus une marge bénéficiaire de la
banque qui est convenue à 15% par an sur le prix de vente initial (1000 000 DH
+ 750 000 DH). La livraison de l’équipement est effectuée après la signature du
contrat et la propriété est transmise immédiatement au Client.
- Le montant de l’échéance est convenu à 350 000 DH / an sur une durée de cinq
ans.
- T1: le Client règle le montant de la première annuité qui est de 350 000 DH
(1000 000 DH/ 5 ans + 750 000 DH/ 5 ans)
Chapitre 88 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

- T2: le Client ne peut pas régler le montant de l’échéance et la Banque calcule des
pénalités de retard qui est de 15 000 DH (350000* 5 %). Le montant ne doit pas
être constitué comme revenu pour la banque et cette dernière s’engage à le
reverser pour un organisme caritatif.

- T3 : le Client verse le montant de l’échéance ainsi que les pénalités de retard le


30 Avril. Le montant versé est de 365 000 DH (350 000 DH + 15 000 DH).

- T3 : le Client règle le montant de la 3ème échéance qui est de 350 000 DH .

- T4: le Client règle le montant de la 4ème échéance.

- T5: le 31 Mars, avant la date de paiement, le client décide de régler le montant


dû de l’échéance et la banque accepte de lui accorder un rabais de 30% sur le
solde des profits. Le jour même le client règle la différence.
- Rabais = 150 000 DH * 275 Jours (Jours concernés par le Rabais) * 30%
- Montant net de la marge de la Banque pour la cinquième année = 150 000 DH –
le montant de rabais .
Chapitre 88 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

2. Ijara:

Al Ijara est un mode de financement par lequel la banque transfère


au client l’usufruit d’un bien, tels que les immeubles, les machines et
les magasins, pendant une période spécifique en échange d’un
paiement, sans pour autant transférer la propriété du bien.

. Le client exprime son


besoin de financement La banque acquiert le bien
auprès de la banque par du vendeur initial
contrat Ijara (paiement au comptant)
1 2

Fournisseur
4 3
La Banque transfère Transfert de
l’usufruit du bien au propriété du bien
client par un contrat Ijara La Banque à la Banque
Client en échange d’un loyer Islamique

Paiement des loyers à la Banque


5

6
Transfert de propriété
du bien au Client

Illustration 41: Mode de fonctionnement Ijara

2.1 Les règles de base régissant le contrat d’Ijara:

Le contrat de Ijara n’est valable que si certaines conditions sont


réunies. Ces conditions portent sur:

Le bien: qui doit être bien défini et doit répondre aux critères de
conformité CHARIA. il doit être une chose qui produit des fruits et
qui ne se consomme pas par l’usage (argent, fuel, … ). Cependant,
toute dépréciation et dégradation normale durant la vie du bien
n’affectent pas son éligibilité à la location.
Par ailleurs, le bien ne peut être utilisé que pour l’objet spécifié
dans le contrat

Les loyers: peuvent être fixes ou variables. Toute référence à un


taux, date de référence ou formule de calcul doit spécifiquement
être indiquée dans le contrat. Par ailleurs, les loyers ne peuvent
commencer à être perçus qu’au moment où le bien a été livré ou
mis à la disposition du client. Toute avance avant la livraison doit
être ajustée avec les loyers futures.
Chapitre 88 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

Responsabilités; Toutes les responsabilités découlant de la propriété


du bien incombent à la banque en son titre de bailleur (assurance,
taxes, etc.). Celle-ci doit supporter tous les coûts nécessaires à rendre
l’actif utilisable par le client ainsi que tous les frais liés à la propriété
encourus au moment de l’achat.
De plus, l’actif loué constitue un risque pour la banque durant toute la
période de location et tout dommage ou perte qui ne peut être attribué
au client est supportée par la banque.

D’autre part, tous les frais liés à la maintenance et l’usage normal sont à
charge du client ainsi que les dommages encourus au bien dus à une
négligence ou un mauvais usage de sa part. Si ce dernier contrevient à
une des clauses du contrat, la banque peut unilatéralement mettre fin à
celui-ci.

2.2 Les types de contrats Ijarah :

Selon les besoins des clients, les banques islamiques proposent deux
types de produits Ijara :

L’Ijara opérationnelle : qui est équivalente à un leasing


opérationnel et ne contient aucune promesse de transfert de propriété
du bien loué au client au terme de la location. Il s’agit d’une location
simple dont les loyers sont portés comme revenus pour la banque,
l’actif restant à son bilan, il n’affecte pas le bilan du client.

L’Ijara Muntahia Bi Tamlik (ou Wa Iqtina’) : il s’agit d’une location


se terminant avec le transfert de la propriété légale au client. Pour
être valide, il faut que le contrat de location soit séparé de celui du
transfert de propriété. Il peut cependant être spécifié dans le contrat
de location un engagement unilatéral que l’actif sera vendu à / acheté
par le client à la valeur résiduelle ou transféré comme don à deux
conditions :
L’accord de location ne doit pas être soumis à la signature de la
promesse de vente ou de don, et
La promesse doit être unilatérale et n’engageant que le bailleur
(la banque)

Par ailleurs, il existe plusieurs différences entre un contrat d’Ijara


islamique et un contrat de crédit Bail dont :
• L’absence des pénalités en cas de retard de paiement qui sont
considérés par la CHARIA comme du RIBA.
• Toute modification à apporter au contrat doit faire l’objet d’un nouveau
contrat.
Chapitre 88 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

D’autre part, dans un contrat Ijara, les paiements n’ont lieu qu’une fois le
client ait pris possession du bien tandis que, dans le crédit bail, ils peuvent
commencer à partir du moment où le bailleur achète l’actif objet du contrat.
En outre, la banque en tant que de bailleur est responsable du bien en cas
de destruction ou de perte du bien financer, à l’exception des cas de
malveillance ou de négligence du client.

2.3 Terme de contrat d’Ijara:

Le contrat ne peut être rompu de manière unilatérale si chacune des


parties continuent à remplir leurs obligations contractuelles.
Cependant, Il est mis fin au contrat d’Ijara de manière tacite si le bien cesse
de rendre les services pour lesquelles il a été loué. S’il s’avère que ce dernier
peut être réparé, le contrat reste valide, durant la période de réparation, les
loyers sont suspendus et ne peuvent être réclamés au client (locataire) tant
que le bien n’est pas à nouveau disponible.

A l’échéance du contrat de location deux cas de figure se présentent:


Dans le cas d’une Ijara opérationnelle, le bailleur est libre de :
Prendre possession du bien,
Louer à un autre client,
Renouveler le contrat de location pour un autre terme, ou
Vendre le bien au premier preneur.
Dans le cas de Ijara Muntahia Bittamlik, le transfert de propriété au
client doit être fait par acte séparé du contrat Ijara et qui peut être conclu
par l’une des manières suivantes:
Sous forme de « don » à la fin de la période de location, conditionné
par le paiement de la totalité des loyers.
Une vente pour un prix convenu entre les parties (prix de marché
ou prix symbolique) à la fin du contrat d’Ijara,
Une vente à la fin de la location pour un montant spécifié dans le
contrat de transfert de propriété (ou de vente),
Une Vente de l’actif à tout moment durant la période de location
pour un montant égal aux échéances restantes.

Question de réflexion

Quelles sont les différences entre le contrat IJARA et le contrat


MOURABAHA ?
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

2.4 Application du contrat Ijara :

1 La banque achète le bien


Le client exprime son besoin de du vendeur initial (contrat
financement auprès de la d’achat)
banque par contrat Ijarah 4

2 Fournisseur
La Banque accepte 5
d’accorder le financement
au client Transfert de
propriété du bien
3 Le client signe une promesse à la Banque
Client de location à caractère La Banque
obligatoire et dépose un Islamique
montant en guise de Hamish
Jiddiyah
Hamish Jiddiya; constitue un
6 montant que la banque demande au
La banque transfère l’usufruit du
bien par la signature d’un contrat
client pour garantir son sérieux et
Ijara et restitue le montant de s’assurer qu’il honore ses engagements.
Hamish Jiddiyah

7 Paiement des loyers

8
Transfert de propriété du bien
au Client au terme du contrat
selon le mode de sortie choisi

Illustration 42 : scénarios possibles de financement Ijatrah relatifs à Hamish


Jiddiyah

1- le client exprime son besoin de financement par le produit Ijara


auprès de la banque islamique et remet l’ensemble des pièces
nécessaires à l’étude du dossier.
2- la banque accepte d’accorder le financement au client et lui notifie les
conditions de financement et la liste des garanties à constituer dont le
montant de Hamish Jiddiyah à déposer.
3- Le client procède au dépôt du montant de Hamish Jiddiyah auprès de
la banque et signe la promesse de location à caractère obligatoire.
4- la banque achète le bien auprès du fournisseur initial du bien.
5- la banque prend de façon effective la possession du bien.
6- la banque loue le bien au client avec transfert d’usufruit.
7- le client procède au paiement des loyers en fonction des conditions
définies au niveau du contrat.
8- Selon le mode de sortie convenu avec la banque, la propriété du bien
est transférée au client.

103
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

Cas pratique
Une Banque Islamique entre dans une opération de financement de Ijara Muntahia
Bittamlik avec un Client pour l’achat d’un équipement pour un montant de 400
000 DH.

Le client a convenu avec la banque de verser un dépôt de 10% du montant de


l’équipement et de payer un prix semi-annuel de Ijara de 50 000 DH sur une
période de 5 ans. À la fin de cette période, le client acquerra l’équipement pour une
valeur de 20 000 DH dont la valeur résiduelle est estimée à 50 000DH.

Durant la période du contrat, le client à payé les dépenses suivantes:


Les frais d’entretien routiniers d’usage,
Une assurance Takaful pour incendie pour la 3ème et 4ème année pour
respectivement 4000DH et 6000DH, et
25 000DH pour les réparations de l’équipement qui était hors usage pendant une
période de 6 mois. (L’année 5)

De son côté la banque s’est engagé à payer les frais suivants:


Des frais légaux conséquent (matériel) avant la signature du contrat pour
10000DH, et
Des frais d’assurance Takaful aussi contre l’incendie et le vol lors de la 1ère, 2ème
et 5ème année pour un montant de 5000 DH caque année.

► Mettre en évidence le flux des transactions entre les parties contractantes.

- T0: le client demande à la banque de lui financer un équipement d’une valeur de


400 000 DH via le contrat Ijara en lui fournissant toutes les caractéristiques de
l’équipement nécessaire à son exploitation et demande une offre de prix pour une
location sur 5 ans avec option d’achat (Ijara Muntahia Bittamlik).
- T0 : la Banque négocie le prix avec le Fournisseur et demande au client de signer
une promesse de location avant de procéder à l’achat de l’équipement auprès du
Fournisseur.
- T0: La Banque acquiert l’équipement auprès du fournisseur sur la base des
instructions reçus du client et paie le montant de l’achat au comptant. Et après
que celui-ci lui transfère la propriété de l’équipement et avant de procéder à la
signature du contrat Ijara avec le client, elle s’engage à payer des frais légaux de
10 000DH.
- T0: La banque et le client signent le contrat d’Ijara Muntahia Bittamlik pour une
période de 5 ans et s’accordent sur un prix de location de fixé à 50 000DH par
semestre et fixent les autres conditions (Conditions d’utilisation, caution,
assurance, entretien, valeur résiduelle…)
- T0: l’accord prévoit également le dépôt d’une caution de 40 000DH que le client
verse à la banque.
- T1: le client règle le montant de Ijara qui est de 100 000DH pour usage de
l’équipement qui constitue un revenue pour la banque.
- La banque

104
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

- T1: le client règle le montant de Ijara qui est de 100 000DH pour usage de
l’équipement qui constitue un revenue pour la banque.
- La banque prend en charge l’assurance du bien et en verse le montant de
50000DH à l’opérateur Takaful. La banque enregistre les amortissements
nécessaires.

- T2: de manière identique à la première année, le client paie également un loyer


de 100 000DH pour l’usage de l’équipement qui constitue un revenue pour la
banque.
- La banque prend également l’assurance de l’équipement et en verse le montant
de 50000DH à l’opérateur Takaful et enregistre également les amortissements
nécessaires.

- T3: la troisième année, le Client ne verse qu’un montant de 96 000DH au compte


de la banque et verse 4 000 DH à l’opérateur Takaful. En effet, l’assurance
Takaful est souscrite au nom de la banque qui doit prendre en charge les frais de
l’assurance Takaful en sa qualité de propriétaire de l’équipement.

- T4: la quatrième année est identique à la troisième année si ce n’est que


l’assurance Takaful payée par le client est de 6 000 DH et donc le virement par le
client à la banque après déduction de l’assurance Takaful est de 94 000DH.

- T5: Durant la 5ème année, l’équipement est hors servie pour une période de 6
mois (le client ne pouvant l’utiliser). L’expertise indique qu’il s’agit d’une
défaillance de la machine. L’accord entre la banque et le client prévoit que ce
dernier procède aux réparations qu’il facturera à la banque, toujours propriétaire
de l’équipement défectueux.
La banque ne peut réclamer de loyer pour la période concernée soit 6 mois. La
banque octroie donc un rabais de 50 000DH à son client.
Le loyer de la 5ème année s’élève donc à 50 000DH= (100 000/2) mais dont il doit
également déduire les frais de réparation de 25 000DH payé pour le compte de la
banque. Donc le client va verser finalement un montant de 25 000DH. Et comme
chaque année la banque enregistre les amortissements nécessaires.

- Comme il s’agit du terme du contrat d’Ijara. La Banque signe un contrat de vente


et transfère la propriété au client contre un montant de 20 000DH qu’il verse à la
banque. Celle-ci enregistre une perte sur la vente de cet actif de 30 000DH.
- Après remboursement de la caution de 40 000DH au client, la banque clôture
l’opération de « Ijara Muntahia Bittamlik » avec le client.

105
Chapitre 78 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

3. Salam:

Le Salam est un contrat de vente d’une marchandise spécifique pour


une livraison différée en échange d’un paiement immédiat.

Initialement, le contrat Salam était utilisé dans le secteur agricole.


Aujourd’hui les banques islamiques ont recours à ce contrat pour
répondre à plusieurs types de besoins de financement et pour
remplacer les contrats à terme tels qu’ils sont pratiqués dans la
finance conventionnelle et qui ne sont pas admis au niveau de la
finance islamique.

La différence entre les contrats à terme et les contrats Salam consiste


dans l’articulation des opérations de paiement – livraison : dans un
contrat à terme, rien n’est échangé avant la date d’expiration du
contrat, alors que dans un contrat Salam le paiement est effectué au
moment de la signature du contrat.

3.1 Les caractéristiques du contrat de Salam:

Dans un contrat Salam, le client s’adresse à la banque pour obtenir


des liquidités contre la livraison d’une marchandise spécifique dont la
nature, la quantité et le prix doivent être spécifiés dans le contrat. Le
paiement du prix des marchandises doit être effectué au moment de
signature du contrat Salam et le client s’engage à livrer à la date
convenue avec la banque.

La validité du contrat Salam exige la satisfaction des conditions


suivantes qui portent sur:

L’objet du contrat: doit répondre aux critères de conformité


CHARIA, et doit être une chose fongible, c’est-à-dire déterminable par
le nombre, la mesure, le volume ou le poids et pouvant constituer une
dette à la charge du vendeur. Ainsi l’objet du contrat ne doit pas être
désigné de façon à qu’il soit une marchandise unique n’ayant pas
d’équivalent, afin que la partie fournissant la marchandise ne trouve
pas de difficultés à trouver une marchandise du même genre, et pour
éviter tous litiges entre les contractants.
Chapitre 78 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

Le prix (Capital du contrat Salam): le paiement doit être effectué


immédiatement, après la conclusion du contrat ou au plus tard dans
les deux ou trois jours suivants sous réserve que la livraison des
marchandises n’intervienne pas avant, pour ne pas tomber dans une
opération usurière qui est la vente d’une dette contre une autre dette.

La délivrance de l’actif; la date de livraison doit être mentionnée


avec précision et le Client vendeur doit honorer ses engagements et
livrer l’actif conformément aux termes du contrat.

3.2 Les modalités de sortie pour la banque d’un contrat Salam

Un contrat Salam, à lui seul, ne permet pas à la Banque de réaliser


un profit. En effet, la banque doit vendre la marchandise reçue pour
réaliser une plus value. A cet effet, les modalités de sortie pour
revendre la marchandise se présentent comme suit :

Salam parallèle: l’opération est exactement la même que le


Salam, sauf que dans ce cas, la banque est dans la position de
fournisseur de marchandises contractant avec une tierce personne
pour une livraison d’une marchandise contre un paiement
immédiat. Généralement, la marchandise objet de ce contrat,
provient d’un Salam initial conclu entre la banque et un autre
client qui doit livrer une marchandise, dont les caractéristiques
sont identiques à celles demandée dans le Salam parallèle. Dans ce
cas, les deux contrats doivent être indépendants l’un de l’autre de
manière à ce que les droits et obligations découlant de l’un ne
dépendent pas de l’autre.
La Banque et le client B La Banque et le client A
procèdent à la signature du procèdent à la signature d’un
contrat Salam 3 contrat Salam Parallèle
1
La Banque procède au Le Client A procède au paiement
paiement immédiat du prix de immédiat du prix de la
la marchandise marchandise 2
4

La Banque
Client B Islamique Client A
A la date de livraison, le client B procède A la date de livraison, la banque procède
à la livraison de la marchandise à la à la livraison de la marchandise au client
banque conformément aux modalités A conformément aux modalités
convenues
5 6 convenues

Salam (Modalités) Salam Parallèle (Modalités)


Marchandises : Pommes (Golden) Marchandises : Pommes (Golden)
Quantité : 10 000 Kg Quantité : 10 000 Kg
Prix : 130 000 MAD Prix : 150 000 MAD
Date de livraison : 30 Septembre Date de livraison : 20 Ocotbre

Profit réalisé : 20 000 MAD

Illustration 43: Salam & Salam Parallèle


Chapitre 78 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

Vente simple: la banque islamique peut vendre la marchandise


issue du contrat Salam initial dans le marché de gré à gré relatif à
cette marchandise, à son prix de marché avec règlement immédiat.
La banque peut aussi mandater le client (par contrat Wakala) pour
vendre cette marchandise pour le compte de la banque.

La Banque et le client B
Le client B vend la procèdent à la signature du
marchandise au client A 5 contrat Salam 1
La Banque procède au
paiement immédiat du prix de
la marchandise 2
Le Client A procède au
paiement comptant du prix La Banque procède à la signature
6 de la marchandise d’un contrat WAKALA avec le client
B pour vendre la marchandise 4
Client A Client B
La Banque
A la date de livraison, le client B procède
Salam & Wakala (Modalités) 7 à la livraison de la marchandise à la
Islamique

Marchandises : Pommes (Golden) banque conformément aux modalités


convenues
Quantité : 10 000 Kg 3
Prix : 130 000 MAD
Le Client B verse le prix de vente à la
Date de livraison : 30 Septembre
Banque islamique
Prix de vente au client A : 150 000 MAD
Profit réalisé : 20 000 MAD

Illustration 44: Salam & Wakala

Mourabaha: la marchandise livrée par le client de la banque à


l’issue (ou au terme) du contrat salam initial peut faire l’objet d’une
vente Mourabaha à une tierce personne (n’ayant aucun lien avec la
personne contractant le produit salam initial)

La Banque et le client B La Banque et le client A


procèdent à la signature du procèdent à la signature d’un
contrat Salam 1 contrat Mourabaha
4
La Banque procède au Le Client A procède au paiement
paiement immédiat du prix de à crédit du prix total de
la marchandise Mourabaha 6
2

La Banque
Client B Islamique Client A
A la date de livraison, le client B procède A la date de livraison, la banque procède
à la livraison de la marchandise à la à la livraison de la marchandise au client
banque conformément aux modalités A conformément aux modalités
convenues
3 5 convenues

Salam (Modalités) Mourabaha (Modalités)


Marchandises : Pommes (Golden) Marchandises : Pommes (Golden)
Quantité : 10 000 Kg Quantité : 10 000 Kg
Prix : 130 000 MAD Prix : 160 000 MAD
Date de livraison : 30 Septembre Date de livraison : 20 Ocotbre

Profit réalisé : 20 000 MAD

Illustration 45: Salam & Mourabaha


Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

Cas pratique
Le 1 Février 2015, Une Banque Islamique entre dans une opération de financement
avec un fournisseur pour la fourniture de 1000 tonnes métriques de Rubans au 1
Juin 2015 à 10 000 DH la Tonne.

Le 25 Mai 2015, la banque entre dans une opération Salam Parallèle pour fournir
cette livraison à un acheteur au prix de 12 000 DH la tonne métrique au 1er juin
2015.

Le 1 juin 2015, le fournisseur fourni la marchandise convenue que la Banque


délivre à son tour à l’acheteur.

► Mettre en évidence le flux des transactions entre les parties contractantes.

- T0: le client a fourni à la banque toute la documentation pour l’opération de


financement Salam et les caractéristiques du produit à livrer par le client le 1er
Juin à savoir 1000 tonnes métriques de rubans.

- T1: le 1er Février, suite à son analyse du dossier et étude de marché sur les
potentialités d’écouter les 1000 tonnes à terme, la banque conclu avec le client
« A » un contrat de Financement Salam (avec toutes les caractéristiques du
produit à fournir) qui fixe le prix à 1 000 DH / tonne métrique qu’elle verse
directement / spot au client soit 100 000DH. Celui-ci pouvant commencer la
production des rubans à fournir à la banque le 1er juin.

- T2: Le 25 mai, la banque conclu un contrat de « Salam Parallèle » en vertu duquel


elle livrera au client « B » le 1er juin (date de réception des 1000 tonnes de
rubans livrées par le client « A » par le contrat de Salam). Ce contrat de « Salam
Parallèle » prévoit que la vente avec livraison différée au 1er juin s’effectue au
prix spot de 1 200DH / tonne métrique soit 120 000DH, laissant un profit de
20000DH à la banque.

- T3: Le 1er juin, la banque réceptionne les 1000 tonnes de rubans en vertu du
contrat de Salam (client « A ») qu’elle livre immédiatement à son Client « B »
(Contrat de Salam Parallèle), la livraison peut se faire directement dans les
entrepôts de ce dernier sans passer par la banque.

- Au terme de cette réception la banque enregistre son profit de 20 000DH et clôt


les deux opérations.

109
Chapitre 78 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

4. Istisna’a:

Al Istisna’a est un contrat similaire au Salam mais qui porte sur des
biens à manufacturer. Dans ce type de contrat, un client en tant qu’
« Acheteur final » ou « Moustasni’ » maître d’ouvrage souhaite acheter
un bien à fabriquer par un « Sani’i» contre une rémunération payable
d’avance, périodiquement ou à terme.

La différence entre les contrats Salam et l’Istisna’a repose


principalement sur l’objet de transaction qui ne constitue pas une
marchandise acheté en l’état (bien désigné) mais plutôt un bien à
manufacturer (bien spécifié).

De plus, dans un contrat d’Istisna’a, l’acheteur n’est pas tenu de


s’acquitter du montant intégral lors de la signature du contrat. Ainsi,
le paiement peut être retardé jusqu’à la date de livraison du produit
fabriqué ou payé graduellement tout au long de sa fabrication.

Ce contrat est généralement utilisé dans le financement de projet


comme la construction de route et d’infrastructure pour l’Etat,
d’outils industriels pour les entreprises et l’achat d’appartement sur
plan pour les particuliers.

4.1 Les règles de base régissant le contrat d’Istisna’a:

La validité du contrat d’Istisna’a exige la satisfaction des conditions


suivantes qui portent sur:

L’objet du contrat: Comme le Salam, il s’agit d’une exception à la


règle de la vente, car le bien faisant l’objet de la transaction n’existe
pas encore. Toutefois, il doit répondre aux critères de conformité
CHARIA, et doit pouvoir être manufacturé, assemblé ou construit,
c’est-à-dire qu’il doit être identifié par des spécifications et non par
une désignation. Ainsi, pour éviter les litiges, il est nécessaire de fixer
contractuellement avec précision : la nature du bien, son type, sa
qualité et sa quantité, sans pour autant désigner un produit existant
et bien précis.
Chapitre 78 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

Le prix: le montant de paiement doit être fixé et ne peut être modifié


que par accord mutuel si des éléments majeurs ou imprévus
interviennent lors de la fabrication.
De plus, le prix ne doit pas être totalement payé lors de la conclusion
du contrat, il peut faire l’objet de tout plan de décaissement convenu
entre les parties.

La délivrance du bien: Le délai de livraison peut être également


spécifié, mais n’est pas une exigence. Egalement, peut être stipulé un
délai maximum au-delà duquel le contrat serait annulé. Le contrat
peut également prévoir une clause de pénalité (par ex. une réduction
de prix).

Lors de la livraison du bien fabriqué, l’acheteur a le droit de refuser le


bien s’il ne répond pas aux caractéristiques fixées dans le contrat.
Tous les travaux supplémentaires pour le rendre conforme sont à la
charge du fournisseur.

Résiliation du contrat: Si stipulé dans le contrat, chacune des


parties peut annuler le contrat avant le début du processus de
fabrication. Après il ne peut l’être unilatéralement par l’acheteur.

4.2 Les Modalités de sortie de la banque d’un contrat Istisna’

Un contrat Istisna’, à lui seul, ne permet pas à la Banque de réaliser un


profit. En effet, la banque doit vendre le bien fabriqué reçue pour réaliser
une plus value. A cet effet, les modalités de sortie pour revendre le produit
se présentent comme suit :

Istisna’ parallèle: l’opération est exactement la même que l’Istisna’, sauf


que dans ce cas, la banque est dans la position de fabricant contractant
avec une tierce personne pour la livraison d’un bien à manufacturer.
Généralement, le produit objet de ce contrat, provient d’un contrat
d’Istisna’ initial conclu entre la banque et un autre client qui doit livrer
un produit, dont les caractéristiques sont identiques à celles demandée
dans le cadre d’un Istisna’ parallèle. Dans ce cas, les deux contrats
doivent être indépendants l’un de l’autre de manière à ce que les droits et
obligations découlant de l’un ne dépendent pas de l’autre.
Chapitre 78 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

La Banque et le client B La Banque et le client A


procèdent à la signature du procèdent à la signature d’un
contrat Istisna’ 3 contrat Istisna’ Parallèle
1
La Banque procède au Le Client A procède au paiement
paiement du prix convenu du prix convenu selon les
selon les modalités convenues modalités convenues 2
4

La Banque
Client B Islamique Client A
A la date de livraison, le client B procède A la date de livraison, la banque procède
à la livraison du bien produit à la banque à la livraison du bien produit au client A
conformément aux modalités convenues conformément aux modalités convenues
5 6

Istisna’ (Modalités) Istisn’a Parallèle (Modalités)


Bien : Bâtiment Bien : Bâtiment
Spécifications : X Spécifications : X
Prix : 2 500 000 MAD Prix : 3 000 000 MAD
Date de livraison : 30 Septembre Date de livraison : 20 Ocotbre

Profit réalisé : 500 000 MAD

Illustration 46: Istisna’ & Istisna’ Parallèle

Vente simple: la banque islamique peut vendre le bien issu du


contrat Istisna’ initial dans le marché, à son prix de marché avec
règlement immédiat. La banque peut aussi mandater le client (par
contrat Wakala) pour vendre ce produit pour le compte de la
banque.
La Banque et le client B
Le client B vend le bien au procèdent à la signature du
client A 5 contrat Istisna’ 1
La Banque procède au
paiement du prix convenu
selon les modalités convenues 2
Le Client A procède au
paiement comptant du prix La Banque procède à la signature
6 du bien d’un contrat WAKALA avec le client
B pour vendre le produit 4
Client A Client B
La Banque
A la date de livraison, le client B procède
Istisna’ & Wakala (Modalités) 7 à la livraison du bien à la banque
Islamique

Bien : Bâtiment conformément aux modalités convenues


Spécifications : X 3
Prix : 2 500 000
Le Client B verse le prix de vente à la
Date de livraison : 30 Septembre
Banque islamique
Prix de vente au client A : 2 750 000
MAD
Profit réalisé : 250 000 MAD
Illustration 47 : Istisna’ & Wakala
Chapitre 78 :: Les
Chapitre Lesproduits
produitsbancaires
bancaires
non-participatifs
non-participatifs

Mourabaha: le bien livré par le client de la banque à l’issue (ou au


terme) du contrat Istisna’ initial peut faire l’objet d’une vente
Mourabaha à une tierce personne (n’ayant aucun lien avec la
personne contractant le produit Istisna’ initial)

La Banque et le client B La Banque et le client A


procèdent à la signature du procèdent à la signature d’un
contrat Istisna’ 1 contrat Mourabaha
4
La Banque procède au Le Client A procède au paiement
paiement du prix convenu à crédit du prix total de
selon les modalités convenues Mourabaha 6
2

La Banque
Client B Islamique Client A
A la date de livraison, le client B procède A la date de livraison, la banque procède
à la livraison du bien à la banque à la livraison du bien au client A
conformément aux modalités convenues conformément aux modalités convenues
3 5

Istisna’ (Modalités) Mourabaha (Modalités)


Bien : Bâtiment Bien : Bâtiment
Spécifications : X Spécifications : X
Prix : 2 500 000 MAD Prix : 3 000 000 MAD
Date de livraison : 30 Septembre Date de livraison : 20 Ocotbre

Profit réalisé : 500 000 MAD

Illustration 48 : Istisna’ & Mourabaha


Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

Cas pratique
Une Banque entre dans une transaction d’Istisna’a de deux ans pour la
construction d’une machine pour un prix totale de 600 000DH.
Le contrat commence le 1er janvier 2011.

Les coûts suivants sont estimés pour réaliser la fabrication:

Au 31 décembre 2011: matériels 120 000DH et salaires 180 000DH soit un


totale de 300 000DH.
Au 3& décembre 2012: matériels 60 000DH et salaires 120 000DH soit un totale
de 180 000DH.

La facturation au client à lieu en deux fois: 2011 pour 225 000DH et le solde fin
2012.

Les paiements sont quant à eux échelonnés de la façon suivante:

2011: 10%
2012: 10%
2013: 20%
2014: 30%
2015: 30%

La banque engage également des frais administratifs pour 5000 DH en 2011.


Finalement la banque doit faire face à une augmentation imprévue des coûts du
matériel en 2012 de 60 000DH (plus haut que les prévisions).

► Mettre en évidence le flux des transactions entre les parties contractantes.

- T0: le client « A » (Al Moustasni’) approche la banque (ici le Sani’) pour la livraison
par la voie d’un Contrat d’Istisnaà de 2 ans d’une machine et en fourni toutes les
caractéristiques.

- T0: La banque s’enquiert sur le marché sur les termes et conditions pour la
fabrication de la machine selon les spécificités fournies par le Client « A » (Al
Moustasni’) et trouve un fabricant qui devient Sani’ à la place de la banque pour
un prix total de 480 000 DH (main d’œuvre et matériels) à facturer en deux fois,
225 000DH en 2011 et le solde en 2012.

- T0: Après due diligence, la banque communique une offre aux client « A » avec :
Un de prix de vente fixé à 600 000DH
Des conditions de paiement
Livraison dans deux ans.

- Le 1er Janvier 2011, le client accepte les conditions de l’offre et signe un contrat
d’Istisnaà avec la banque qui laisse à celle-ci un profit estimé à 120 000DH sur
deux ans.

114
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

- T0: la banque entre dans un contrat d’Istisnaà Parallèle contresigné par le


fabriquant spécifiant les termes basés sur le premier contrat d’Istisna’à avec son
client « A ».

- T1: la banque prend en charge des frais administratifs qui s’élèvent à 5000 DH

- T1: En 2011, le Fabriquant ‘Sani’ entame la fabrication de la machine


commandée et reçoit progressivement les paiements convenus par la banque (à
savoir 300 000 DH comme première tranche)

- T1: Cette même année la banque adresse une première facture pour un montant
de 225 000 DH (sur les 600 000DH) au client « A » qui a commandé la machine.

- T1: Selon les conditions de paiement, le client « A » paie la banque par un premier
versement 10 % du total du contrat soit 60 000DH.

- T1: En fin d’année la banque répercute ses couts et revenus selon la « Méthode
du Taux de Progression » des travaux.
- Le taux de progression étant = Facturation au Fabriquant / Total de la
Facturation
- (300 000DH / 480 000DH) = 62.50 %
- Coûts = 300 000DH
- Revenus = 62.50 % x 600 000DH = 375 000DH
- Profit de l’année = 375 000DH – 300 000DH = 75 000DH

- Le 1er Janvier 2011, le client accepte les conditions de l’offre et signe un contrat
d’Istisnaà avec la banque qui laisse à celle-ci un profit estimé à 120 000DH sur
deux ans.

- T2 En 2012, le Fabriquant ‘Sani’ envoie sa deuxième facture à la banque pour


l’achèvement de la fabrication de la machine qu’il doit livrer. Mais cette facture
est de 240 000DH au lieu des 180 000DH initialement prévu. La banque doit en
effet faire face à une augmentation imprévue des coûts du matériel de 60 000DH,
un surcoût à sa charge.

- T2 Lors de cette deuxième année la banque adresse une deuxième et dernière


facture à son client « A » pour le solde du contrat, soit un montant de 375000DH
(sur les 600 000DH)

- T2 A nouveau selon les conditions de paiement, le client « A » doit payer à la


banque une deuxième tranche de 10 % du total du contrat, il verse donc
60000DH.

- T2 Au terme de cette deuxième année et selon les termes du contrat, le


Fabriquant doit livrer la machine à la banque qui demande à ce qu’elle soit
directement livrée au client « A ».

115
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

- T2 En fin d’année la banque répercute ses couts et revenus à nouveau selon la


Méthode du Taux de Progression » des travaux.
Le taux de progression étant = Facturation au Fabriquant / Total de la
Facturation (180 000DH / 480 000DH) = 37.50 % (ou par différence avec
la 1ère année effectivement car le coût a changé)
Coûts = 240 000DH (180 000DH initiaux + 60 000DH d’augmentation des
matériaux)
Revenus = 37.50 % x 600 000DH = 225,000
Profit de l’année = 225 000DH – 240 000DH = -15 000DH

- T2 La machine étant terminée et livrée au client « A ». Le contrat d’Istisnaà


Parallèle avec le Fabriquant « Sani’ » est clôturé.
- Au final la BI réalise un profit de 60 000DH au lieu des 120 000DH estimé à
cause de l’augmentation du prix des matériaux.
- Il reste simplement une créance de 80 % sur les 600 000DH à payer par le client
« A» à la banque selon les termes du contrat d’Istisnaà.

- T3 En 2013, selon les conditions de l’accord avec la banque, le client « A » paie


encore 20 % de la facture, soit 120 000DH

- T3 En 2014, toujours selon les conditions de l’accord avec la banque, le client «A»
paie cette fois-ci 30 % de la facture, soit 180 000DH

- T5 Enfin en 2014, le client « A » verse la dernière tranche de 30 %, soit


180000DH ce qui clôt le contrat d’Istisnaà.

116
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

QCM

1- La Murabaha est une vente

A. avec une marge bénéficiaire


B. avec un pourcentage de profit
C. avec une réduction du prix
D. au prix d’achat

2- Hamish Al Jiddiyah est considéré comme :

A. Arboun
B. Avance
C. Acompte
D. Aucune réponse n’est juste.

3- Les pénalités de retard de paiement :

A. peuvent être prélevées dans le cadre d’un contrat Murabaha sans aucune
distinction
B. peuvent être prélevées des clients en difficulté seulement
C. peuvent être prélevées sur les clients qui ne sont pas en difficulté et
reversés à des œuvres sociales
D. ne doivent pas être prélevées.

4- Les différences entre un contrat Salam et un contrat


Istisna’ sont :

A- le mode de paiement & l’objet du contrat


B- le mode de paiement & la responsabilité des parties
C- l’objet du contrat & la responsabilité des parties
D- la responsabilité des parties & le mode de paiement & l’objet du contrat

117
Chapitre 9
Les services bancaires

Objectifs pédagogiques

1- Prendre connaissance des différents services bancaires proposés


par les banques islamiques et des règles régissant chaque service.
Chapitre 9 : Les services bancaires

1. Les cartes bancaires:

Afin d’offrir à leur clientèle un service leur permettant de disposer de leur


argent à n’importe quel moment, mais aussi leur donner accès à des
facilités de paiement conforme à la Charia, les banques islamiques
proposent trois types de cartes bancaires : carte de débit, carte de crédit et
carte de paiement.

1.1 Carte de débit:

1.1.1 caractéristiques de la carte de débit:

Cette carte est émise par la banque au profit de ses clients titulaires de comptes
courants ou de comptes d’épargne. Elle leur permet d’effectuer des retraits à
partir de leurs comptes ou de régler leurs achats à hauteur des sommes
disponibles sur leurs comptes. Le débit du compte client est immédiat.

Cette carte peut être délivrée gratuitement au client comme elle peut être émise
contre des frais à payer par le client. En règle générale, l’utilisation de la carte
n’engendre pas de frais sauf dans le cas de retraits ou d’achats en devises
auprès d’une autre banque, autre que celle qui a émis la carte.

D’autre part, certaines banques prélèvent des commissions du vendeur


acceptant le paiement par carte sur les achats effectués par leurs clients.

1.1.2 Dispositions CHARIA relatives à la carte de débit:

Lors de la remise d’une carte de débit, la banque peut demander au client de


signer un engagement d’utiliser la carte conformément à la Charia.

L’émission de carte de débit est permise tant que le client de la banque utilise
cette carte à hauteur du solde de son compte et que cela n’engendre pas des
intérêts.

1.2 Carte de crédit:

1.2.1 caractéristiques de la carte de crédit:

La carte de crédit constitue une réserve de crédit renouvelable alloué au client


pour un montant et une durée déterminés par la banque. Elle constitue
également un moyen de paiement.
Cette carte permet au client de régler ses achats dans la limite du plafond
autorisé par la banque. A l’achat de biens ou services, le porteur de la carte
bénéficie d’un prêt gratuit (Qard Hassan) pour une période durant laquelle les
intérêts ne sont pas facturés. Le remboursement du montant dû (somme
utilisée au-delà du solde du compte) doit être effectué au cours de la période
autorisée par la banque. Au-delà de cette période et dans les banques
conventiennelles, des intérêts (généralement élevé) seront, appliqués sur le
montant restant dû.
Chapitre 9 : Les services bancaires

1.2.2 Dispositions CHARIA relatives à la carte de crédit:

La carte de crédit mettant à la disposition de son porteur un crédit renouvelable


et remboursable à terme avec l’application des intérêts n’est pas conforme à la
Charia. A cet effet, les banques islamiques ne doivent pas émettre des cartes de
crédit donnant lieu au versement d’intérêts.

1.3 Carte de paiement:

1.3.1 caractéristiques de la carte de paiement:

Cette carte procure à son titulaire une facilité de paiement pour le règlement
d’achats de biens et de services, pour un montant plafonné au-delà du solde de
son compte bancaire et pour une période déterminée sans la possibilité de
renouvellement de l’autorisation.

1.3.2 Dispositions CHARIA relatives à la carte de paiement:

La carte de paiement pourrait être conforme à la Charia selon les conditions


suivantes :
L’utilisation de cette carte par le client doit être conforme aux exigences
Charia. De plus, la carte ne doit pas être utilisée dans des opérations
prohibées par la Charia.
La banque ne doit pas appliquer des intérêts en cas de retard dans le
remboursement du montant dû.
Dans le cas où la banque reçoit un dépôt de garantie de la part du client, ce
dépôt doit être investi pour son compte sur la base d’une Moudaraba dont les
bénéfices doivent être répartis entre le client et la banque selon le ratio
convenu entre les deux parties.

1.4 Carte de crédit basé sur Tawarruq:

1.4.1 Les caractéristiques de la carte bancaire basée sur Tawarruq

Pour le fonctionnement de cette carte, la banque met à disposition de son client


une somme d’argent obtenue à travers une opération de Tawarruq.

L’opération de Tawarruq consiste en l’obtention d’une somme d’argent par le


client à travers l’achat d’une marchandise à crédit et la revendre à une tierce
personne avec paiement immédiat. Cette opération se déroule selon le schéma
ci-dessous suite à la demande du client à sa banque de mettre à sa disposition
un montant de z $ :
Chapitre 9 : Les services bancaires

La banque vend pour le


Courtier A compte de son Courtier B
mandataire (le client A)
7
1 La banque
les x kg de fer
Le client reçoit
La banque
paie le 6 le produit de
courtier A
achète x Kg cession des x
(y $)
de fer kg de fer
(z $ < y+a $)
2

Le client A achète les x kg de fer


3 de la banque (contrat Mourabaha)

Le client A paye la banque à crédit


La Banque le montant initial + une marge 4
Islamique (y+a $) Client A

Le client A donne à la banque une


Wakala pour la vente des x kg de 5
fer acheté

Illustration 49 : Le schèma Tawarruq

Ainsi le montant obtenu de la banque représente la somme mise à la disposition


du client pour son utilisation à travers sa carte de crédit. La part non utilisée de
ce montant est investie selon un contrat Moudarabah (le client en tant que Rab-
al-mal) avec partage des profits.

1.3.2 Dispositions CHARIA relatives au Tawarruq:

La validité d’un point de vue Charia de l’opération de Tawarruq est très discutée
au niveau des experts Charia. Ainsi, l’académie du fiqh interdit son utilisation
alors que l’AAOIFI l’autorise selon les conditions suivantes:

Remplir toutes les conditions du contrat Mourabaha, en s’assurant


notamment de l’existence de la marchandise vendu et sa possession effective
par le vendeur. Cette marchandise ne doit pas être de l’or, de l’argent ou des
devises.
Fournir au client les documents désignant la marchandise (référence,
numéros de lot, quantité et lieu de stockage). L’achat par le client doit être
réel et non symbolique. D’autre part, il est préférable que la marchandise soit
d’une provenance locale.
La marchandise doit être effectivement possédée par le client.
La marchandise doit être revendue à une tierce personne (et non le vendeur
initial)
Chapitre 9 : Les services bancaires

Le client ne doit pas mandater la banque pour la vente de la marchandise,


sauf dans le cas où l’acheteur de cette marchandise ne traite pas avec des
personnes physiques, la banque est alors mandatée et ce, après la
possession effective de la marchandise par le client. Par ailleurs, le client a le
droit de mandater une tierce personne, excepté la banque, pour la vente de la
marchandise achetée. Et la banque ne peut lui imposer cette tierce personne.
La banque doit fournir à son client tous les documents nécessaires pour la
vente de la marchandise par le client ou son mandataire.

1.5 Dispositions générales relatives aux cartes bancaires:

Pour l’ensemble des cartes bancaires présentés ci-dessus, les banques


islamiques doivent se conformer aux règles suivantes:

Lors de l’adhésion de la banque à des organisations internationales de


réglementation des cartes bancaires elle ne doit pas se soumettre à des
conditions non conformes à la CHARIA. De plus, le paiement des frais
d’adhésion à ces organisations et tout autre frais est autorisé tant qu’il ne
s’agit pas de RIBA.
Une commission peut être perçue des commerçants et toute autre personne
acceptant de recevoir des paiements par carte.
Lors d’un retrait par carte bancaire, la banque islamique peut imposer des
frais fixes correspondant au service rendu, mais ne doit en aucun cas
facturer des frais variables en fonction du montant retiré.
Si la banque islamique offre des services annexes aux cartes bancaires
(assurance, réduction chez des partenaires, services privilégiés…), ceux-là
doivent être conformes à la Charia.
Chapitre 9 : Les services bancaires

2. Crédit Documentaire:

• 2.1 Définition et introduction aux crédits documentaires:

Le crédit documentaire, communément nommé « Crédoc », est un engagement


souscrit par la banque garantissant le paiement d’un montant déterminé pour
le compte de son client (acheteur), à un fournisseur, désigné par son client,
dans un délai déterminé contre la remise de documents strictement
conformes justifiant la valeur et l'expédition des marchandises.

Les parties prenantes dans cette opération sont:

L’acheteur ou donneur d’ordre qui donne les instructions nécessaires à la


banque émettrice pour l’ouverture d’un crédit documentaire régi par un
contrat entre les deux parties.

La banque émettrice: La banque qui ouvre le crédit documentaire.

Le bénéficiaire: En général, le vendeur ou le fournisseur des biens pour


lesquels le paiement est exigé. Pour recevoir son paiement, il doit rassembler
la liasse documentaire exigée par le donneur d'ordre et à la présenter à la
banque dans les délais stipulés dans le crédit documentaire.

La banque notifiée: qui, à la base des instructions de la banque émettrice


informe le bénéficiaire qu’un crédit documentaire a été ouvert en sa faveur.

• 2.1 Dispositions juridiques / Charia relatives aux crédits


documentaires:

2.1.1 Dispositions générales:

La conformité Charia des opérations de crédit documentaire est basée sur:


Un Mandat (Wakala) pour procéder à la réalisation des opérations
nécessaires relatives au crédit documentaire notamment la
vérification des documents.
Une caution (Kafala) pour l’engagement de la banque garantissant le
paiement du donneur d’ordre.
La banque peut procéder à l’ouverture de tout type de crédits documentaires;
à condition que la marchandise objet du crédit documentaire soit conforme à
la Charia et que le montant de la transaction ne soit pas assujetti au
paiement d’intérêt.
Seul le Mandat (Wakala) doit faire l’objet d’une rémunération pour la banque,
la caution (Kafala) ne doit en aucun entrer dans le calcul de la rémunération.
Chapitre 9 : Les services bancaires

2.1.2 Dispositions relatives aux frais et commissions:

Comme tout service bancaire, la banque islamique a le droit de facturer des


frais et commissions pour le service rendu à sa clientèle. Toutefois quelques
règles sont à respecter pour que la transaction soit conforme à la Charia :

Les frais facturés par la banque émettrice au bénéficiaire (son client) doivent
se limiter aux dépenses réelles relatives à l’exécution du crédit documentaire.
La banque peut percevoir, en plus, une commission sur les services proposés
soit sous forme d’une somme forfaitaire ou d'un pourcentage du montant de
la transaction. Des frais de renouvellement peuvent aussi être facturés sauf
que dans ce cas si la modification vise à repousser la date d’échéance du
contrat, la banque ne facture que les dépenses réelles engagées. Ces derniers
ne doivent être facturés que sous forme de somme forfaitaire et ne peuvent
être constitués d'un pourcentage du montant du crédit.

Dans le cadre d’une opération de consolidation de crédit émis par une autre
banque, la banque consolidatrice ne peut pas facturer des commissions sous
forme de pourcentage du montant du crédit documentaire. Ainsi, la banque
ne peut facturer que les dépenses réelles relatives à l’opération de
consolidation.

Si le processus d’ouverture du crédit documentaire comprend des tâches


différentes variant en fonction du montant de crédit, la banque peut mettre
en place un barème de commission dépendant du montant.

Dans tout les cas l’aspect caution (Kafala) et celui de l’avance de fond ne doit
pas être pris en compte dans la facturation et dans le calcul des dépenses
relatives au crédit documentaire.

• 2.3 Types de crédits documentaires:

Dans le but de répondre aux exigences de la conformité des produits présentés


par les banques islamiques à leurs clients, les acteurs de l’industrie financière
islamique ont mis place plusieurs types de crédits documentaires conforme aux
principes de la finance islamque

Les crédits documentaires basés sur la Wakala:

Dans ce type de produit, le client a la capacité financière d’honorer son


engagement relatif au montant facturé par le fournisseur de la marchandise
objet du crédit documentaire. Dans ce cas la banque n’est pas sollicitée pour un
besoin de financement mais seulement pour jouer le rôle d’agent « Wakil « afin
de faciliter la transaction de correspondance entre l'acheteur (Importateur) et
son fournisseur (vendeur-exportateur);
Chapitre 9 : Les services bancaires

Dans le cas d’un crédit documentaire basé sur la Wakala, la rémunération de la


banque peut être sous forme de frais fixes ou d’une commission en pourcentage
du montant du crédit documentaire.

Les crédits documentaires basés sur la Mourabaha:

Dans ce type de crédit, le client (acheteur-importateur) ne dispose pas de


liquidité pour régler l’achat des marchandises et exprime un besoin de
financement auprès de la banque à travers un contrat Mourabaha.
Dans ce cas, le crédit documentaire est destiné à la banque qui acquiert les
marchandises en son nom après qu’elle obtienne une promesse d’achat de la
part de son client et après la réception des marchandises, elle les lui revend sur
la base d’un contrat Mourabaha.

La validité du contrat de ce type de crédit documentaire exige la satisfaction des


conditions suivantes:

Le client doit d’abord procéder à une demande de financement d’une


importation à travers un crédit documentaire financé par Mourabaha,
cela avant de conclure tout contrat avec le fournisseur, et/ou de
procéder à l’ouverture du crédit documentaire (en son nom) auprès de
la banque.
Si l’acheteur, client de la banque, a déjà conclu un accord avec son
fournisseur avant de procéder à la demande d’un crédit documentaire
à la banque, l’accord doit être résilié et un nouveau contrat entre la
banque et le fournisseur de son client doit être conclu. Et en cas de
réception de marchandise de la part du donneur d’ordre, celle-ci doit
faire l’objet d’un nouveau contrat entre la banque et le fournisseur.
La banque doit procéder à l’opération du crédit documentaire avec le
fournisseur (exportateur) en son nom et en aucun cas au nom de son
client donneur d’ordre.
La banque ne peut pas facturer des commissions sur l’ouverture du
crédit documentaire à son client car c’est elle qui se présente comme
émettrice du crédit documentaire. Toutefois, ces frais peuvent être et
ajoutés au prix de la Mourabaha.
Chapitre 9 : Les services bancaires

Les crédits documentaires basés sur la Moucharaka:

Ce type de crédit documentaire cible les clients souhaitant importer des


marchandises et/ou des biens d’équipements mais qui n’ont pas suffisamment
de liquidité pour effectuer cette opération.
C’est ainsi que la banque entre en contrat Moucharaka avec son client pour
l’importation de la marchandise, en contribuant au montant total du crédit
documentaire.
La validité du contrat de ce type de crédit documentaire exige la satisfaction des
conditions suivantes:
Le client doit d’abord procéder à une demande de financement Moucharaka
auprès de la banque avant de procéder à tout contrat avec le fournisseur
(exportateur) et/ou l’ouverture du crédit documentaire (en son nom);
Le crédit documentaire peut être conclu au nom de l’une des deux parties car
dans les contrats de Moucharaka, les deux partenaires peuvent contribuer
au travail en plus du capital contrairement aux contrats Moudaraba où le
travail doit être exécuté uniquement par le Moudarib.
Les deux partenaires doivent, à la réception de la marchandise, convenir sur
la méthode de liquidation du contrat Moucharaka, pouvant prendre l’une des
options suivantes:
La vente des parts de la banque à son client ou à une tierce partie par
paiement immédiat où différé, ou l’inverse, à condition que cette
cession de parts ne soit pas promise ou conditionnée à la signature du
contrat.
Dans le cas où les biens acquis à travers le crédit documentaire sont
destinés à la propre utilisation du client de la banque, les parts de
cette dernière peuvent être vendues à celui-ci à condition d’un
paiement immédiat.
Chapitre 9 : Les services bancaires

2.4 Comparaison entre les différents types de crédits documentaires:

Crédoc Conventi- Crédoc basé sur Crédoc basé sur Crédoc basé sur la
Domaine
onnelle la Wakala la Mourabaha Moucharaka

Le client est dans Le client a la Le client ne Le client possède une


la possibilité ou possibilité de dispose pas de partie du coût d’achat
Situation du client pas de régler le régler la totalité fonds pour de la marchandise
prix de la du prix de la financer l’achat de
marchandise marchandise marchandise

contrat Contrat
Type de contrat Contrat Wakala Contrat Moucharaka
conventionnel Mourabaha

Propriété de la Client Client Banque puis Les deux parties


marchandise transféré au client

Convention Oui Oui Non Non


préalable avec le
fournisseur

Souscripteur du Le client Le client La banque Un des partenaires


crédoc

Frais Des frais fixes ou Ne peuvent pas Partage profits et


administratifs une commission être facturés au pertes
Rémunération de la et/ou des intérêts sous forme de client mais
banque sur l’avance de pourcentage sur peuvent être
fonds du montant du ajoutés à la marge
crédoc de la Mourabaha

La La La La réglementation
réglementation réglementation réglementation internationale + les
La réglementation
internationale internationale internationale + règles de
applicables
les règles de Moucharaka
Mourabaha

En ca de perte de Supportée par le Supportée par Supportée par la Supportée par les
marchandises client le client banque partenaires
Chapitre 9 : Les services bancaires

3. Lettre de garantie:

• 3.1 Définition :

La lettre de garantie (Dhaman) est un engagement de la banque envers une


tierce personne avec laquelle son client a conclu un contrat (le bénéficière).
Elle s’engage envers ce dernier à lui payer une somme définie si son client
ou une tierce personne ne respectent pas leurs obligations financières ou la
fourniture d’une prestation. Le client rembourse par la suite les sommes
avancés par la banque.

Les parties prenantes dans cette opération sont:

Le client de la banque : le cautionné demandant à la banque son


engagement de le couvrir en cas de défaillance.

La banque émettrice: le garant qui émet l’engagement de garantie.

Le bénéficiaire: une tierce personne qui attend du client de la banque un


paiement ou une prestation de services.

La lettre de garantie peut être régie par le contrat Wakala ou par le contrat
Kafalah. Lorsqu’il s’agit d’une lettre de garantie basée sur le contrat
WAKALA, la banque peut prélever des frais.

3.2 Dispositions juridiques / Charia relatives à la lettre de garantie


(Kafalah) :

La banque n’a pas le droit de se rémunérer sur l’émission d’une lettre de


garantie, notamment si la rémunération est relative au « fait de garantie »
donné par celle-ci, qui généralement prend en compte le montant de la
garantie et sa durée.

Toutefois la banque peut exiger de son client le paiement des frais


administratifs, sur la base des dépenses réels engagées pour émettre la
garantie.
Chapitre 8 : Les produits bancaires
non-participatifs

QCM

1- Parmi les conditions suivantes laquelle n’est pas une


conditions de la validité d’un point de vue Charia de la carte
de paiement?

A. L’utilisation de cette carte par le client doit être conforme aux exigences
Charia.
B. La banque ne doit pas appliquer des intérêts en cas de retard dans le
remboursement des montants dû.
C. Aucun frais ne peut être perçu suite à l’utilisation de la carte.
D. En cas de dépôt de garantie, il doit être investit selon un contrat
Moudarabah.

2- Le mécanise de Tawarruq est :

A. Prohibé par l’ensemble des experts Charia.


B. Prohibé par l’académie du fiqh et accepté par l’AAOIFI avec conditions.
C. Prohibé par l’académie du fiqh et accepté par l’AAOIFI sans conditions.
D. Accepté par l’académie du fiqh et prohibé par l’AAOIFI.

3- Dans un crédit documentaire Mourabaha, le crédit


documentaire est ouvert au nom :

A. De la banque.
B. Du client.
C. De la banque et du client conjointement.
D. D’un des deux partie (banque ou client).

4- Les frais facturés par une banque islamique lors de


l’émission d’une lettre de garantie (Kafalah) dépendent :

A. Du montant garantie.
B. La durée de la garantie.
C. Des frais réels engagés par la banque.
D. Des trois éléments ci-dessous.

129
Exercices pratiques
pour préparation de
l’examen

Réponses - QCM (Chapitres 1 à 9)

Examen à Blanc

Corrigé de l’Examen à Blanc


Exercices pratiques pour
préparation de l’examen

Réponses - QCM

Chapitre 1:

1- Quels sont les deux types de RIBA ?

A- RIBA NASSIA & RIBA AL FADL

2- La signification de la règle « Ghonm bil Ghorm » est la


suivante:

A- Celui qui a droit au profit, doit assumer la perte

3- Quels sont les deux catégories de contrats en Islam ?

A- Les contrats d’échange & les contrats de donation

4- Quels sont les piliers d’un contrat en Islam ?

A- La formule, l’objet et les parties contractantes

131
Exercices pratiques pour
préparation de l’examen

Réponses - QCM
Chapitre 2:

1- Lequel de ces évènements n’a pas contribué à la naissance


des banques islamiques ?

D- Création de l’organisation du congrès islamique

2- L’industrie financière islamique est dominée par :

A- Le secteur bancaire

3- L’industrie financière islamique est concentrée au niveau


des zones géographiques suivantes :

D- Les pays de golf et le sud est asiatique

4- Le capital de la Banque Islamique de développement est


libellé en :

D- Dinar Islamique

132
Exercices pratiques pour
préparation de l’examen

Réponses - QCM
Chapitre 3:

1- Lequel des éléments suivants n’est pas une exigence pour


les fenêtres islamiques ?

A- Entité juridique séparée

2- La différence entre une succursale islamique et une


fenêtre se résume comme suit:

B- Création d’une marque

3- Lequel des systèmes bancaires décrits ci-dessous n’est pas


réel ?

D- Système bancaire entièrement islamique avec des banques islamiques et


des fenêtres islamiques

4- A votre avis, lequel des modèles organisationnels traités


au niveau de ce chapitre est le plus crédible ?

C- Banque entièrement islamique

133
Exercices pratiques pour
préparation de l’examen

Réponses - QCM
Chapitre 4:

1- Pourquoi la gouvernance Charia est elle importante au


niveau des banques islamiques ?

C- Assurance quant à la conformité des dispositifs à la Charia

2- Quelles sont les organisations internationales ayant émis


des normes en termes de gouvernance Charia ?

A- IFSB & AAOIFI

3- Quels sont les modèles de gouvernance Charia qui existent


au niveau des banques islamiques ?

B- Modèle centralisé et modèle décentralisé

4- Selon les normes de l’AAOIFI, un comité Charia doit être


constitué de:

D- Au moins 3 membres.

134
Exercices pratiques pour
préparation de l’examen

Réponses - QCM
Chapitre 5:

1- Le modèle d’intermédiation bancaire islamique est intitulé


comme suit :

A- Mudaraba

2- Quel est le système qui permet de favoriser les comptes


d’investissement à long terme en leur accordant une
rémunération meilleure par rapport aux comptes
d’investissement à court terme ?

A- le système des pondérations

3- Le ratio de partage des profits et des pertes doit être


déterminé :

A- lors de la signature du contrat

4- Les réserves PER & IRR constituées servent


essentiellement à:

A- lisser les taux de rendement

135
Exercices pratiques pour
préparation de l’examen

Réponses - QCM
Chapitre 6:

1- Quelle est l’organisation internationale chargée d’émettre


des normes Charia en Finance Islamique ?

A- AAOIFI

2- Quelle est l’organisation internationale chargée d’émettre


des normes relatives aux règles prudentielles ?

B- IFSB

3- Quelle est l’organisation internationale spécialisée dans


l’émission de notations ?

C- IIRA

4- Quelle est l’organisation chargée d’émettre les normes


comptables pour l’industrie ?

A- AAOIFI

136
Exercices pratiques pour
préparation de l’examen

Réponses - QCM
Chapitre 7:

1- Quand est ce que le Moudarib garantit le capital de la


Moudharaba ?

B- En cas de perte due à sa négligence

2- Lequel n’est pas un motif valable pour mettre fin au


contrat Moudharaba ?

C- volonté d’une seule partie à mettre fin au contrat

3- Le ratio de partage des profits dans un contrat


Moucharaka est défini :

A- en fonction de l’accord conclu entre les deux parties

4- Quels sont les deux types de Moudharaba ?

B- Moudharaba limitée, Moudharaba illimitée

137
Exercices pratiques pour
préparation de l’examen

Réponses - QCM
Chapitre 8:

1- La Murabaha est une vente

A. avec une marge bénéficiaire

2- Hamish Al Jiddiyah est considéré comme :

D. Aucune réponse n’est juste.

3- Les pénalités de retard de paiement :

C. peuvent être prélevées sur les clients qui ne sont pas en difficulté et
reversés à des œuvres sociales

4- Les différences entre un contrat Salam et un contrat


Istisna’ sont :

A- le mode de paiement & l’objet du contrat

138
Exercices pratiques pour
préparation de l’examen

Réponses - QCM
Chapitre 9:

1- Parmi les conditions suivantes laquelle n’est pas une


conditions de la validité d’un point de vue Charia de la carte
de paiement?

C. Aucun frais ne peut être perçus sur l’utilisation de la carte.

2- Le mécanise de Tawarruq est :

B. Prohibé par l’académie du fiqh et accepté par l’AAOIFI avec conditions.

3- Dans un crédit documentaire Mourabaha le crédit


documentaire est ouvert au nom :

A. De la banque.

4- Les frais facturés par une banque islamique lors de


l’émission d’une lettre de garantie dépendent :

C. Des frais réels engagés par la banque.

139
Examen à Blanc

QCM

Q.1 Lequel des ventes suivantes n’est pas une vente Amana
(confiance) ?

A. Murabaha ‫المرابحة‬
B. Tawliah ‫التولية‬
C. Musawamah ‫المساومة‬
D. Wadhiah ‫الوضيعة أو الحطيطة‬

Q.2 Quels sont les deux types de RIBA en Islam ?

A. Riba des ventes & Riba des dettes ‫ربا الديون وربا البيوع‬
B. Riba des garanties & Riba des prêts ‫ربا الضمان وربا القروض‬
C. Riba des prêts et Riba monétaire ‫ربا القروض وربا النقود‬
D. Riba des garanties et Riba monétaire ‫ربا الضمان وربا النقود‬

Q.3 L’économie islamique couvre :

A. L’ensemble des services Halal


B. La finance islamique uniquement
C. Les produits et services Halal
D. La finance islamique, les produits et services Halal.

Q.4 Lequel des événements suivants ne s’est pas réalisé dans


les années 90 ?

A. La Malaisie émet le premier Sukuk – BBA


B. La création de l’AAOIFI
C. Création des premiers indices islamiques (FTSE, DJIM)
D. La création de l’IFSB, Malaisie

Q.5 Entre la succursale islamique et la banque


conventionnelle il y a :

A. Une séparation physique (réseau dédié), comptable et financière


B. Une séparation comptable et financière
C. Une séparation juridique, physique (réseau dédié), comptable et
financière
D. Une séparation juridique, comptable et financière

140
Examen à Blanc

QCM

Q.6 Quel est l’organisme qui a émis une norme définissant les
règles de conversion d’une banque conventionnelle à une
banque islamique ?

A. IFSB
B. AAOIFI
C. IIRA
D. IIFM

Q.7 Quelle sont les organisations émettant des normes


concernant la gouvernance Charia :

A. AAOIFI et CIBAFI
B. IFSB et CIBAFI
C. IFSB et AAOIFI
D. CIBAFI et IIRA

Q.8 Quelle est la norme de l’IFSB qui traite des « principes


directeurs des systèmes de gouvernance Charia pour les
institutions offrant des services financiers islamiques » ?

A. IFSB-3
B. IFSB-6
C. IFSB-7
D. IFSB-10

Q.9 Une bonne gouvernance Charia permet de prévenir


contre :
A. Le risque crédit
B. Le risque financier
C. Le risque commercial déplacé
D. Aucune réponse

141
Examen à Blanc

QCM

Q.10 Laquelle de ces affirmation est la plus juste concernant


la gouvernance Charia ?

A. Elle permet d’éviter le risque de non-conformité et d’installer un climat


de confiance vis-à-vis des IFIs.
B. Emettre uniquement des fatwas concernant la finance islamique.
C. Garantir la stabilité financière des IFIs et la conformité de leurs
produits à la Charia.
D. Gérer les relations entre les parties prenantes d’une institution
financière.

Q.11 Laquelle des relations suivantes décrit le mieux le


modèle d’intermédiation bancaire classique ?

A. Relation prêteur – emprunteur


B. Relation Investisseur entrepreneur
C. Relation Acheteur – Vendeur
D. Relation Principal – Agent

Q.12 Quel contrat islamique régit les comptes courants au


niveau des banques islamiques ?

A. Qard Hassan
B. Murabaha
C. Salam
D. Musharakah

Q.13 La rémunération des comptes d’épargne dans les


banques islamiques est:

A. A la discrétion de la banque islamique


B. Relative au montant du dépôt
C. Servie de manière régulière
D. Aucune réponse

142
Examen à Blanc

QCM

Q.14 Les comptes d’investissements restreints :

A. ne sont pas mélangés avec les fonds propres de la Banque


islamique
B. sont mélangés avec les fonds propres de la Banque Islamique
C. Ne sont pas comptabilisés
D. Aucune norme n’existe

Q.15 L’Islamic Financial Services Board (IFSB) est un


organisme de normalisation :

A. Comptable, dont les standards sont obligatoires


B. Juridique, dont les standards sont facultatifs
C. Réglementaire, dont les standards sont facultatifs
D. Financière, dont les standards sont obligatoires.

Q.16 Laquelle des institutions suivantes n’est pas considérée


comme faisant partie des institutions cadres de l’industrie de
la Finance Islamique :
A. IIFM
B. OIC
C. AAOIFI
D. IFSB

Q.17 Les parties prenantes au niveau du contrat « Mudharaba


» sont :
A. Moudharib et Charik
B. Charik et Rab Al Mal
C. Moudharib et rab al Mal
D. Rab al Mal et Rab al Amal.

Q.18 Les Partenaires dans le cadre d’un contrat «Musharaka»

A. n’ont pas le droit d’intervenir au niveau de la gestion


B. ont uniquement un droit de regard
C. peuvent imposer des règles aux gestionnaires
D. peuvent intervenir au niveau de la gestion.

143
Examen à Blanc

QCM

Q.19 Laquelle des affirmations suivante n’est pas valable


concernant le partage des pertes dans un contrat
Moudharaba :

A. La perte financière est supportée par Rab Al Mal seulement


B. La perte financière est supportée par Rab Al Mal et le Moudharib en cas
de négligence de ce dernier
C. Les pertes ne peuvent être compensées par les gains non encore
distribués.
D. A la fin du contrat les pertes résiduelles doivent être déduites du capital
de la Moudharaba

Q.20. Lequel de ces produits n’est pas un produit bancaire


basé sur le principe de prise de participation :

A. Moucharaka permanante
B. Moucharaka degressif
C. Moudharaba restreinte
D. Salam parallèle

Q21 Une vente Mourabaha doit être :

A. Obligatoirement à crédit
B. Obligatoirement Comptant
C. A crédit ou au comptant
D. Aucune réponse n’est correcte

Q.22 Dans le cadre du contrat Mourabaha, Hamish al


Jiddiyah :

A. Peut être utilisé par la Banque Islamique


B. Ne doit en aucun cas être utilisé par la Banque Islamique
C. Ne peut être utilisé par la Banque Islamique que sur autorisation du
client dans le cadre d’un contrat Moudharaba
D. Aucune réponse n’est correcte.

144
Examen à Blanc

QCM

Q.23 Les loyers peuvent commencer à être perçus :

A. A partir de la date de mise à disposition du bien au preneur


B. A partir de la date de signature du contrat
C. A partir de la date d’achat du bien
D. A partir de la date de réception par la banque islamique du bien acheté
à livrer au preneur.

Q.24 Quel type de contrat correspond le mieux à l’Istisna’

A. Contrat d’usufruit
B. Contrat de construction
C. Contrat de partenariat
D. Contrat d’échange

Q.25 Le Salam et le Salam parallèle doivent être :

A. reliés l’un à l’autre


B. indépendant l’un à l’autre
C. pas de conditions
D. l’un garantit l’autre

145
Examen à Blanc

Corrigé du QCM

Question Réponse Question Réponse


Q1 C Q14 A
Q2 A Q15 C
Q3 D Q16 B
Q4 D Q17 C
Q5 A Q18 D
Q6 B Q19 B
Q7 C Q20 D
Q8 D Q21 C
Q9 C Q22 C
Q10 A Q23 A
Q11 A Q24 B
Q12 A Q25 B
Q13 A

146

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