www.associationmodeemploi.

fr

Qui es-tu
bénévole ?
Prix au n° : 12 euros TTC • n° ISSN : 1291-7826

n° 203 • Novembre 2018

Droit Argent Partenaire

6 conseils pour mettre Prêter de l’argent La commune peut-elle « prêter
en œuvre le RGPD à son association ses agents » à l’association ?
Collection
Guides pratiques d’AME

Guide pratique
du mécénat associatif

Par Étienne Galliand

Ce guide permet de mieux connaître les pratiques et

les astuces qu'utilisent les associations pour trouver
et conserver des mécènes. Plus qu'un exposé sur le
mécénat, il s'agit avant tout de partager les expériences
et le savoir-faire d'acteurs associatifs engagés
quotidiennement dans la mise en place et la gestion de
liens avec les mécènes. S'appuyant sur les expériences
d'autres associations, ce guide sera une aide précieuse
à tous ceux (dirigeants associatifs, salariés, bénévoles)
qui souhaitent agir concrètement pour diversifier les
sources de financement de leur association.

Des exemples concrets pour vous aider

à diversifier les sources de financement
de votre association

Nouvelle édition

Réf. GPA 19 Nos engagements Commande Contact

Parution octobre 2018
• Version papier :
24,50 € TTC
• Version numérique (PDF) :
15 € TTC (à commander sur
www.lagazetteboutique.fr)
TVA en vigueur
• Envoi en colissimo suivi
• Commande expédiée sous 48 h
• Paiement en ligne sécurisé
• Possibilités de paiement :
- réservé aux administrations
et collectivités : mandat
administratif
- pour les particuliers :
carte bancaire, chèque…
• Courrier :
Territorial Editions
CS 40215
38516 Voiron Cedex
• Fax : 04 76 05 01 63
• Email : vpc@territorial.fr
• Web : www.lagazetteboutique.fr
• Tél. : 04 76 65 87 17
(du lundi au vendredi
de 9 h à 12 h et
de 13 h 30 à 17 h 30)
• SAV : service-client-
editions@territorial.fr
• Rejoignez-nous sur
facebook.com/
territorial.editions

www.territorial-editions.fr
 www.associationmodeemploi.fr

ASSOCIATIONS & A CTUALITÉS

SOMMAIRE
- Qui es-tu bénévole ?........................................................................................ 4
- Actualités......................................................................................................... 6
- Questions/réponses........................................................................................ 8
- Gabriel Attal : « Ma priorité est d’avoir un dialogue efficace
INTERVIEW
et continu avec les associations ».................................................................. 9

16
ASSOCIATIONS & DROIT
- 6 conseils pour mettre en œuvre le RGPD................................................... 10
- QUIZ - Subventions : êtes-vous prêts ?..........................................................12
- Infos légales................................................................................................... 13
argent
ASSOCIATIONS & ARGENT
- Prêter de l’argent à son association............................................................. 16
- SEVE apprend aux jeunes à vivre ensemble................................................... 18
- Le mécénat, une ressource à préserver........................................................ 19

ASSOCIATIONS & PARTENAIRES

- Dans quelle mesure la commune
peut-elle « prêter ses agents » à l’association ?.......................................... 20

25
- Pas de contreparties pour les subventions.................................................. 22
- Xavier Delsol : « Les fondations actionnaires permettront un financement
INTERVIEW
privé plus important des associations »....................................................... 23

ASSOCIATIONS & ACTIVITÉS

- Les associations tutélaires vont devoir faire payer davantage les usagers....24
activités
- Organiser une manifestation sportive en milieu protégé........................... 25
- Les régies : du quartier au territoire............................................................. 26
- Les associations inventent l’énergie citoyenne........................................... 27

ASSOCIATIONS & RESSOURCES HUMAINES

FICHE - Rédiger le contrat de travail d’un salarié associatif.......................................28
PRATIQUE - Bénévole et salarié dans la même association, c’est possible mais…....... 30

30
- Marion Chapulut : « Les associations devront réfléchir à la manière
INTERVIEW
de proposer des missions attractives à un public nouveau »......................31
- Actualités...........................................................................................................32

LA REVUE DE PRESSE DE TERRITORIAL

- Les offices du sport veulent prendre leur place
dans la gouvernance territoriale........................................................................34
COMITÉ DE RÉDACTION :
Experts-comptables/Commissaires
aux comptes
• Frédéric Dintras, Sarl Secal,
Limoges
• Gérard Lejeune, Euro compta
finance, Ste-Geneviève-des-Bois
• Damien Potdevin, JPA Associations
• Malik Tine, Alliance Expert Paris
• Camille Viltart-Lamy, Augefi, Paris
Avocats
• Cécile Chassefeire, et Adeline
Beaumunier, cabinet Camino et
associés, Sucy-en-Brie
• Colas Amblard, Avocat,
NPSConsulting, Lyon
• Eric Landot, Landot & associés,
Paris
• Xavier Delsol, Cabinet Delsol
Avocats
Maisons des associations
• Grégory Autier, directeur de S3A
• Marie-Pierre Berut, Sport Emploi
Animation 74, profession sport,
PAVA et CRIB de Haute-Savoie
• Christian Cascio, directeur
du Carrefour des associations
parisiennes
• Thomas Bilanges, Carrefour des
associations parisiennes
• Fabienne Orban, Maison des
associations de Strasbourg
• Claude Rogeaux et Alain Détolle,
Maison interassociative de
Millevaches (MIAM)
Structures d’accompagnement
• Luc Jambois, Strasbourg
• Claire Marenco, directrice du
centre culturel de Cagnes-sur-mer
• Lucile Manoury, l’Atelier, Oppède
• Claudia Zi Miou Sie et Suzel
Chassefeire, Chambre des
associations, Saint-Maur-des-
Fossés
• Philippe Gril, CLAP Midi-Pyrénées
Organismes partenaires ou
représentatifs des associations
• Yannick Blanc, président de la
Fonda
• Patrick Bertrand, Passerelle &
compétences, Paris
• Guillaume Chocteau, Ressources
solidaires, Nantes
• Laurent Costy, April
• Carole Orchampt, déléguée
générale du RNMA
• Sylvain Rigaud et Paul Bucau,
RNMA
•P  hilippe Eynaud, CNAM & IAE-
Université Paris 1
•E  mmanuelle Maudet, France
Active, Paris
•A  nna Fontaine, Avise, Paris
•M  arion Boinot, Mouvement
associatif, Paris
•C  éline Fiorentino, Crédit
coopératif, Paris
•M  arc Genève, Fonda, Paris
•E  va Camps, Cofac, Paris
•D  ominique Thierry, France
Bénévolat, Paris
•L  ouise Lefevre
• Julien Dubois, Animafac
Rédacteurs
• Yannick Dubois, Bourghelles (59)
•D  idier Barthel, Besançon
•A  ntonio Garcia
•H  enri Busnel, trésorier
d’association, Rennes
• Magali Robert, Paris
• Vanina Roques
• Philippe
 Villette, Hautes-Pyrénées
• L’équipe
 de la Navette, Faux la
Montagne (23)
ressources
humaines
Mensuel édité par Territorial
SAS au capital de 1 259 907 euros
Siège social : Antony Parc 2 – 10 place
du Général de Gaulle – La Croix de Berny
BP 20156 – 92186 Antony Cedex
Bureaux : Espace Cévé, 58, cours Becquart
Castelbon, 38 500 Voiron
RCS NANTERRE 404 926 958 - N° SIRET :
404 926 958 00020 - Code APE : 5813Z -
N° TVA intracommunautaire : FR 28 404
926 958
Commission paritaire : 0918 T 78440
ISSN : 1291-7826 - Dépôt légal : à parution
Site internet : www.associationmodeemploi.fr
e-mail : info@ame1901.fr
Associé principal : Info Services Holding
Présidente et directrice de publication :
Isabelle André
Directeur des rédactions : Guillaume Doyen
Directeur de la rédaction : Laurent Thoviste
Tél. : 04 76 65 77 78
Rédaction en chef : La Navette
Secrétaire de rédaction : Annie Lozac’h-Menez
Maquette : Xavier Pau
Assistante de rédaction : Marie-Aurélie Colpin
Chef de fabrication : Hervé Charras
Directeur diffusion : Guillaume de Corbière
Responsable de diffusion : Maëlle Penelon
Publicité : Gilles Dubois, directeur de
clientèle, 01 79 06 79 67 ou 06 67 15 78 67
Vente par abonnement :
• Abonnement personnel ou abonnement
associatif : (1 an soit 10 nos) : 85 e TTC/an ou
prélèvement automatique : 7,15 e TTC/mois
(sur 12 mois),
•A bonnement administratif : 119 e TTC/an ;
• Prix au numéro : 13 e TTC
Tél. abonnements : 04 76 65 93 78
Fax : 04 76 05 01 63
abonnement@territorial.fr
Impression : Imprimerie du Pont de Claix
ZAE Les Bauches - 38640 Claix
Origine du papier : Allemagne. Ce papier
provient de forêts gérées durablement
et ne contient pas de fibres recyclées.
Certification : Impact sur l’eau (P tot) :
0,016 kg/tonne
Crédit photo couverture :
©Marino - Adobestock
Encart jeté : mailing DA170148 aux prospects

Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018 3

ASSOCIATIONS ACTUALITÉS

Qui es-tu bénévole ?

La dernière étude sur
le bénévolat associatif, réalisée
par un universitaire de Nantes,
a le mérite d’aller au-delà d’un
simple comptage. Si quasiment
un Français sur deux est concerné,
le niveau d’engagement est
très différent selon la durée,
le niveau d’étude et la catégorie
socioprofessionnelle. L’enquête
relativise aussi les discours sur
la « crise » du bénévolat et la
prédominance des « nouvelles
formes d’engagement ».

L
a statistique publique ne s’est pas
beaucoup penchée sur le bénévo-
lat. Les deux dernières enquêtes
menées sur le sujet l’ont été par l’Insee en
2002 et par la Direction de la recherche,
des études, de l’évaluation et des statis-
tiques du ministère des Affaires sociales
et de la Santé en 2010. Le centre de
recherche sur les associations apporte
donc, avec le concours de l’institut de
sondage CSA, un regard plus récent sur
le phénomène, puisque l’enquête a été
menée en juin 2017 sur un échantil-
lon représentatif de 5 039 personnes de
18 ans et plus.
43 % des Français
Comme toute bonne étude sur le sujet,
Lionel Prouteau a d’abord voulu évaluer le
nombre de bénévoles en France. D’après
ses résultats, le bénévolat touche 43 %
des Français, un chiffre en forte hausse
par rapport aux enquêtes précédentes
puisqu’il n’était que de 28 % selon l’en-
quête de 2002 et de 32 % selon celle de
2010. On serait ainsi passé de 12,5 mil-
lions de bénévoles il y a 15 ans à presque
22 millions aujourd’hui. Une progression
de + 43 % en 15 ans (soit + 2,8 % chaque
année) qui n’a rien d’aberrant puisque,
dans sa dernière enquête sur le Paysage
associatif français, Viviane Tchernonog
note pour sa part une progression, au
cours des six dernières années seulement,
de + 4 %. Confirmation est donc donnée :
contrairement à une idée reçue, le béné-
volat se porte plutôt bien et séduit de
plus en plus de personnes.
L’association d’abord
Si le bénévolat peut se vivre de manière
informelle et non organisée, il n’en
demeure pas moins que le lieu privilé-
gié de l’action bénévole reste l’associa-
tion. Plus de 90 % des bénévoles exercent
en effet leurs activités dans une associa-
tion, qu’ils en soient membres ou non.
Ce chiffre est moins massif lorsqu’on
regarde non plus le nombre de béné-
voles, mais le nombre de participations
bénévoles, selon que celles-ci sont régu-
lières ou occasionnelles. 52 % des parti-
cipations bénévoles sont en effet décla-
rées comme étant occasionnelles. C’est
le cas de 80 % des participations de per-
sonnes non adhérentes à une associa-
tion ou réalisées dans un organisme non
associatif. Dans une association, en tant
qu’adhérent, elles tombent à 40 %. Logi-
quement, les participations régulières
sont à peine de 20 % hors associations
et de presque 60 % lorsqu’on est adhé-
rent d’une association.
Groupe sélectif
Qu’est-ce qui fait un bénévole ? L’héri-
tage d’abord : « La propension à partici-
per au bénévolat est plus forte chez celles
et ceux qui, lorsqu’ils étaient adolescents,
avaient un parent au moins bénévole »
explique Lionel Prouteau. Sans atavisme
familial, on ne compte que 37 % de béné-
voles ; avec, on monte à 59 % ! « Ce résul-
tat, précise le chercheur, met l’accent sur
l’importance de la socialisation familiale
dans la propension à s’engager. » Un phé-
nomène qui se conjugue avec les origines
socioprofessionnelles des personnes.
Et c’est sans doute là que le bât blesse
et que le monde associatif doit se sen-
tir vivement interrogé. Corroborant les
chiffres récents de Viviane Tchernonog­
qui montrent une accentuation de la frac-
ture sociale dans le bénévolat, ceux de
Lionel Prouteau enfoncent le clou : 36 %
des personnes non diplômées ou déten-
trices d’un CAP ou d’un BEP s’engagent,
contre 46 % des bacheliers et 55 % des
diplômés de l’enseignement supérieur.
La règle se vérifie dans tous les secteurs
à l’exception des bénévolats sportifs et
de loisirs, plus égalitaires. Cette inéga-
lité s’accentue lorsqu’on s’intéresse aux
seuls responsables (membres du bureau

4 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018

 des associations). « Les bénévoles exer-
çant des responsabilités constituent un
groupe sélectif. On constate, tout parti-
culièrement pour les présidents, une sur-
représentation des hommes (61 %), des
seniors (63 % ont plus de 55 ans) mais
aussi des cadres supérieurs et des indé-
pendants non agricoles. »
Post-it et timbre
L’étude montre néanmoins une grande
diversité de types d’engagement qui, selon
le chercheur, ne permet guère de dresser
le portrait-robot du bénévole. « À l’instar
du Français moyen, très peu parmi les
intéressés s’y reconnaîtraient. » De même,
il relativise la dichotomie souvent mise
en avant entre un bénévolat « post-it »
ponctuel et volatil, et un « engagement
timbre » de longue durée. « Le bénévo-
Stéphanie Andrieux, fondatrice et directrice de Benenova
©Benenova
« Le bénévolat peut faire peur »
Y a-t-il une « fracture sociale »
au sein du bénévolat ?
Oui, c’est une réalité palpable et
qui est inquiétante : l’engagement
bénévole est à notre avis un outil
sans pareil pour « faire société »,
c’est-à-dire rassembler des
personnes d’horizons différents
autour d’enjeux communs pour
œuvrer ensemble à un avenir
meilleur. Réduire cette fracture
sociale de l’engagement est un
véritable enjeu de société. C’est pour
cela que Benenova ne propose que
des actions solidaires collectives.
C’est un point essentiel du format
d’engagement que nous développons.
En effet, au-delà de l’impact généré
par l’engagement des bénévoles
(x colis alimentaires confectionnés,
x personnes âgées ayant participé
à un atelier…), nous sommes
convaincus que la rencontre entre
des citoyens très différents mais
mobilisés par une même cause
est génératrice d’innombrables
externalités positives.
lat post-it est une réalité mais il n’est pas
hégémonique » dit le chercheur en poin-
tant que 45 % des participations béné-
voles ont au moins cinq ans d’ancien-
neté et plus d’un quart au minimum dix
ans. « Si l’on ajoute à cela que les partici-
pations ont une durée annuelle moyenne
plus élevée lorsqu’elles ont une ancien-
neté de cinq ans et plus, on conviendra
que « l’engagement timbre » n’a pas dis-
paru. » Une manière de relativiser des dis-
cours récurrents sur la « crise » du béné-
volat et la prédominance des « nouvelles
formes d’engagement ».
Michel Lulek
En savoir plus :
« Le bénévolat en France en 2017, état des lieux
et tendances », dirigé par Lionel Prouteau,
octobre 2018, consultable sur le site fonda.asso.fr
Comment lutter contre ?
Nous avons par exemple mis en
œuvre des programmes spécifiques
pour faciliter et accompagner
l’engagement de personnes dites
« éloignées de l’engagement »,
notamment en raison de leur
situation sociale. Nous travaillons
avec des centres d’hébergement
qui nous ont contactés car les
personnes accueillies souhaitaient
devenir bénévoles, afin de retrouver
une posture de « participant ».
Il s’agit d’informer, de mettre
en place des formations à l’outil
numérique, d’être présents pour
rassurer et accueillir les nouveaux
bénévoles. Les résultats des
accompagnements mis en place
sont impressionnants et porteurs
d’espoir : changement de regard
de la personne sur elle-même
grâce au changement de regard
porté par les autres, lutte contre
les préjugés, gain de compétences
et de confiance en soi, meilleure
inclusion…
DURÉES DE BÉNÉVOLAT :
QUELQUES CHIFFRES
CLÉS
• 34,3 % des bénévoles s’engagent
plus de 90 heures par an et
assurent à eux seuls 82,5 %
du volume de bénévolat.
• 36,3 % des bénévoles s’engagent
moins de 18 heures par an
et ne réalisent que 2,7 %
du volume de bénévolat.
• 25,7 % des bénévoles s’engagent
moins de 6 heures et 11,4 % plus
de 144 heures.
Y a-t-il d’autres facteurs excluants ?
Oui, le bénévolat peut faire peur : peur de
ne pas avoir le temps pour un engagement,
peur de ne pas avoir les compétences,
peur de ne pas être accepté dans une
équipe. Il nous paraît important de
continuer à travailler sur tout ce qui
facilite le premier pas vers l’engagement…
en faisant en sorte que ce premier pas
soit tellement réussi que le nouveau
bénévole n’ait qu’une hâte : recommencer.
Cependant, alors qu’il est demandé de
plus en plus de professionalisation des
associations et donc de leurs bénévoles,
l’objectif d’inclusion citoyenne peut passer
au second rang des préoccupations
des acteurs associatifs, soumis à des
enjeux d’« efficacité ». Nous travaillons
donc sur des programmes qui facilitent
l’engagement des personnes qui
pourraient être exclues dans un premier
temps, notamment les personnes en
situation de handicap.
En savoir plus 
www.benenova.fr
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018 5
ASSOCIATIONS
130 000 contrats aidés
en 2019
Si certaines associations et collectivités
peinent toujours à se réorganiser
suite à la diminution drastique de
contrats aidés, la tendance n’est pas
à l’amélioration. Alors que 200 000
contrats étaient budgétés en 2018 (pour
seulement 130 000 à 150 000 parcours
emploi compétences réellement mis
en place), le nouveau projet de loi de
finances compte n’en financer que
130 000. Cela s’inscrit dans une baisse
de crédits de 2,1 milliards d’euros pour la
politique de l’emploi.
SSLgoo.gl/sRWDLp
e nouveau projet de loi de finances
Tiers-lieux : 110 millions
d’euros sur 3 ans
Suite au rapport « Territoires, travail,
numérique… Faire ensemble pour
mieux vivre ensemble », le ministre de la
Cohésion des territoires et son secrétaire
d’État ont présenté un programme
national des tiers-lieux. Sont ainsi prévus
la création ou le développement de 300
« Fabriques de territoires » dans les
petites et moyennes villes ainsi que dans
les quartiers prioritaires Politique de la
ville, ainsi que le soutien à la création
ou développement de tiers-lieux en
milieu rural. Est également annoncée
la création d’une instance nationale en
charge d’organiser et valoriser la filière.
Pour tout cela, le gouvernement prévoit
un budget de 110 millions d’euros sur
3 ans.
SSgoo.gl/MiMUaU
Les Waldeck récompensent
les bonnes pratiques
associatives
Lancés par Le Mouvement associatif et
de nombreux partenaires, les Waldeck
mettent en lumière les bonnes pratiques
que les associations développent en
leur sein, qui contribuent à améliorer
la mise en œuvre de leur action et
qui soient transposables. Autour des
enjeux de l’emploi, de l’engagement,
de la coopération et des pratiques
numériques, ces prix ont pour objectifs :
6 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
ACTUALITÉS
Les bénévoles sportifs valent plus de 10 milliards
Publiée par le Centre de droit et
d’économie du sport (CDES), l’étude
« Le mouvement sportif : quels
effets sur la société française et
©WavebreakMediaMicro/AdobeStock
son économie ? » chiffre le poids
économique du mouvement sportif
(associations, fédérations et clubs
professionnels) à 11,69 milliards
d’euros minimum : 6,25 milliards
d’euros pour le sport amateur,
3,03 milliards pour les clubs
professionnels (basket, cyclisme,
football, handball, hockey sur glace,
rugby et volley-ball) et 2,41 milliards d’euros de dépenses personnelles des
pratiquants. La valorisation du bénévolat a quant à elle été estimée en évaluant
la somme qu’il faudrait débourser pour remplacer tous les bénévoles par des
salariés. Les 274 000 équivalents temps plein assurés par des bénévoles valent
donc de 5,2 milliards d’euros (si l’on considère une rémunération au Smic) à
10,1 milliards (si on se base sur le salaire moyen de la branche). Voilà de quoi
alimenter les discussions au moment où « les parlementaires et le gouvernement
s’interrogent sur l’impact économique et social du sport, et donc sur la pertinence
du niveau de financement public du mouvement sportif ».
SSgoo.gl/Q4vtCR
de repérer, mettre en valeur et soutenir les moyens alloués en relevant le
les associations engagées dans prélèvement sur les paris et jeux de
des améliorations continues ; favoriser loterie à 1,8 % (+ 160 millions d’eu ros
la diffusion et l’essaimage des bonnes de recettes) et sur les retransmissions (à
pratiques ; et encourager les dynamiques hauteur de 20 millions d’euros) n’a pas
associatives. 4 associations seront été adopté. Seul un relèvement de la taxe
récompensées par une dotation sur les retransmissions de 15 millions
de 5 000 € et bénéficieront d’une d’euros a été voté.
médiatisation de leur action. Les dossiers
sont à déposer d’ici le 17 décembre et les
prix remis en mars.
SShttps://lemouvementassociatif.org/leswaldeck/ Insertion :
l’accompagnement,
ça marche
L’accompagnement des salariés en
Le CNDS remplacé par une insertion par l’activité économique leur
Agence nationale du sport est favorable. L’étude menée par la Dares
Les députés ont acté la disparition du confirme que cet accompagnement « joue
centre national pour le développement positivement sur la probabilité d’accéder
du sport (CNDS). Conformément au à une formation et d’être en emploi
rapport remis récemment, celui-ci sera plutôt qu’au chômage ou inactif dix-huit
remplacé par une « Agence nationale du mois après l’entrée dans une structure
sport chargée de la haute performance de l’IAE ». En outre, cela « permet aux
sportive et du développement de l’accès salariés de porter un regard plus positif
à la pratique sportive ». Cette dernière sur leur situation et de résoudre la
bénéficiera des fonds préalablement plupart de leurs problèmes sociaux. »
versés au CNDS. La mesure visant à SSgoo.gl/uRu27W
augmenter de 180 millions d’euros
ASSOCIATIONS ACTUALITÉS
QUESTIONS/RÉPONSES Par Antonio Garcia et La Navette
SIRET
En vue d’une embauche, nous souhaiterions
inscrire notre association au dispositif
chèque emploi associatif et devons disposer
d’un n° Siret. Comment l’obtenir ?
Lorsqu’elle envisage d’employer un salarié, une asso-
ciation doit effectivement demander son immatricu-
lation au répertoire national des entreprises et des
établissements (Sirene), géré par l’Insee. Elle recevra
alors un n° Siren à 9 chiffres ainsi qu’un n° Siret à 14
chiffres pour chaque établissement (9 chiffres du Siren
+ 5 chiffres propres à chaque établissement). Elle rece-
vra également un n° APE qualifiant l’activité princi-
pale de l’association. Vous obtiendrez ces différents
codes en vous inscrivant auprès du centre de forma-
lités des entreprises des Urssaf dont vous dépendez.
Vous devrez fournir une copie de vos statuts ainsi
qu’une copie de l’extrait paru au Journal officiel (ou, à
défaut, le récépissé du dépôt des statuts en préfecture).
Cette démarche peut aussi se faire en ligne (https://
www.cfe.urssaf.fr). Attention à bien conserver le cer-
tificat d’inscription que vous recevrez car aucun dupli-
cata n’est délivré.
En savoir plus
« Les numéros obligatoires », Associations mode d’emploi n° 150,
juin-juillet 2013.
CERTIFICAT MÉDICAL
Je pratique une activité sportive depuis plusieurs années dans la même association. Sans problème
de santé, suis-je tenu de fournir un certificat médical chaque année ?
©Richard Villalon-AdobeStock
Dans la plupart des cas, fournir un certificat médical chaque
année n’est pas une obligation légale.
8 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
RESPONSABILITÉ
Le club de foot souhaite l’installation
de cages mobiles sur le terrain mis à
disposition par la municipalité. Les
installations sont utilisées uniquement par
le club. Qui sera responsable du matériel ?
Et que se passe-t-il en cas d’accident ?
La convention de mise à disposition entre le club et
la commune pour l’utilisation du terrain et du maté-
riel doit préciser la responsabilité de chacune des par-
ties concernant la surveillance et l’entretien des équi-
pements mis à disposition. La plupart du temps, en
cas de mise à disposition, l’équipement utilisé par le
club est sous la responsabilité de celui-ci. C’est évi-
demment le cas lorsqu’il en est propriétaire. Mais si
la surveillance et l’entretien des équipements sont
de la responsabilité de la mairie, sa responsabilité
pourrait être engagée en cas d’accident. Le cas se
complique lorsque les deux parties ont chacune en
charge une partie des équipements (le sol pour l’une
et les cages de but pour l’autre, par exemple). En cas
d’accident, il devra alors être déterminé quel équi-
pement en est précisément à l’origine.
En savoir plus
La responsabilité pénale, civile et financière des associations
et de leurs dirigeants, Guide pratique d’Associations mode
d’emploi n° 2.
Dans la plupart des cas, fournir un certificat médical chaque
année n’est pas une obligation légale. Cependant, il est fréquent
que votre association vous le demande du fait des conditions
imposées par les assurances qui la couvrent. En général, pour
une pratique sportive de loisir, l’association requiert un certificat
médical lors de votre adhésion attestant de l’absence de contre-
indication à la pratique de votre discipline, datant de moins d’un
an. Un tel certificat est également demandé pour l’obtention d’une
licence d’une fédération sportive. En cas de renouvellement de
licence, c’est la fédération qui définit la fréquence à laquelle il est
nécessaire de fournir un certificat médical. Les années où le cer-
tificat n’est pas obligatoire, vous devez répondre à un question-
naire de santé. Selon vos réponses, vous devrez ou non fournir
un nouveau certificat médical. S’il s’agit d’un sport à risque, vous
devez fournir un nouveau certificat médical à chaque demande
de renouvellement de votre licence.
En savoir plus
« Quand l’association doit-elle exiger un certificat médical ? », Associations
mode d’emploi n° 171, août-septembre 2015.
Posez toutes vos questions, partagez vos connaissances et donnez votre avis
sur www.associationmodeemploi.fr/questions-reponses
Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale
INTERVIEW
EN
« Ma priorité est d’avoir
©Philippe Devernay-M
un dialogue efficace et continu
avec les associations »
Connaissez-vous la vie
associative ?
J’ai eu des engagements associatifs assez
tôt, dans plusieurs types d’associations,
de la plus micro-locale (dans ma
commune de Vanves, au sein d’une
association de quartier), à l’international.
J’ai en effet été coordonnateur national
de l’association de soutien à Ingrid
Betancourt et aux otages français. Et,
lorsque j’étais étudiant à Sciences Po, je
me suis également engagé dans un projet
associatif pour encourager des lycéens
des ZEP (zones d’éducation prioritaire)
à rejoindre cette école. Mais, je connais
aussi le milieu associatif en tant qu’élu
local et député. Je me rends chaque
année dans les forums des associations
pour échanger autour de leurs actions,
et je connais aussi leurs projets via les
demandes de financement sur lesquelles
je suis amené à me prononcer. Je sais
que les attentes sont fortes vis-à-vis des
pouvoirs publics.
Votre nomination vise-t-elle à
rassurer les associations ?
Je pense qu’il a pu y avoir des
malentendus et que les associations
ont pensé que leurs actions étaient trop
souvent dans l’angle mort des mesures
gouvernementales. Elles ont perçu
certaines mesures négativement, alors
qu’elles ne les visaient pas directement
(suppression d’une partie des contrats
aidés et de la réserve parlementaire,
suppression de l’ISF, etc.). Mais, il
y a eu aussi des signes positifs qui
ont été moins relevés, comme le
maintien du crédit d’impôt sur la taxe
sur les salaires ou la transformation
du CICE en baisse de charges (dont
l’effet cumulé permet aux associations
d’économiser près de 2 milliards
et de la jeunesse, chargé de la vie associative
d’euros), ou encore l’abondement du
Fonds de développement de la vie
associative (FDVA) de 25 millions
d’euros supplémentaires afin de financer
les projets associatifs dans chaque
département. Il faut aller plus loin.
Ma nomination illustre cette volonté
du gouvernement comme celle d’agir
davantage avec les associations.
Comment comptez-vous
travailler ensemble ?
Pour mon tout premier déplacement
officiel, je me suis rendu au Forum
national des associations et fondations.
C’était important pour moi d’instaurer,
dès ma prise de fonction, un dialogue
très direct avec le monde associatif.
Depuis ma nomination, je me déplace et
j’échange beaucoup avec les représentants
associatifs. Je veux que ces échanges
nourrissent notre action et qu’ils se
tiennent en continu.
Quelle suite allez-vous
donner aux 59 propositions
du Mouvement associatif ?
Nous annoncerons fin novembre des
mesures concrètes sur le développement
de la vie associative. Le rapport du
Mouvement associatif est un fondement
à partir duquel nous avançons, mais il ne
faut pas s’interdire d’aller au-delà. Dans
le cadre du dialogue permanent que je
souhaite entretenir, peut-être y aura-t-il
d’autres mesures qui émergeront. Je suis
particulièrement sensible à la question
de l’engagement tout au long de la vie
et je souhaite porter d’autres réflexions,
par exemple sur la manière de rendre
plus simple l’accessibilité aux différents
types de congés existants pour faciliter
le bénévolat. De même, le dossier du
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
service national universel que je pilote
est en partie à co-construire avec les
associations. Je souhaite également
que la question de l’engagement soit
décloisonnée : nous pouvons donner un
souffle dès l’école. De même, davantage
de partenariats peuvent être développés
entre les associations et les entreprises.
Il y a en la matière beaucoup de choses à
imaginer et il existe déjà des initiatives
innovantes, permettant par exemple à
des salariés de grandes entreprises de
consacrer un jour par semaine ou par
mois à une association.
Les dernières données
sur le financement des
associations montrent une
hausse des participations
des usagers et une baisse des
subventions. Est-ce tenable ?
Il y a une grande diversité d’associations
et on ne peut donc pas adopter une
approche unique. Certaines associations
peuvent diversifier leurs financements
et nous devons les y aider. Pour d’autres,
cette transformation est nécessairement
plus complexe et plus longue. Cette
nouvelle dynamique pour la vie
associative que nous souhaitons impulser
consiste aussi à inventer une nouvelle
logique entre associations et pouvoirs
publics. Le rôle des acteurs publics ne se
limite pas au financement, nous pouvons
aider les associations en favorisant la
formation des bénévoles, en les aidant
sur des questions de management ou de
communication, ou encore en travaillant
sur la mutualisation, sur leur stratégie
partenariale, etc. C’est cette relation
nouvelle que nous devons inventer
ensemble.
Propos recueillis par Michel Lulek
9
ASSOCIATIONS DROIT

6 conseils pour mettre en œuvre le

Le règlement général sur la
protection des données (RGPD)
est entré en vigueur le 25 mai
2018. La loi n° 2018-493 du
20 juin 2018 et le décret du
1er août apportent différentes
précisions quant à sa mise en
application. Bonne nouvelle : bon
nombre des règles appliquées par
les associations avant mai 2018
sont directement réutilisables.

L
e RGPD s’appuie sur quelques
grands principes, notamment celui
de la responsabilité personnelle du

dirigeant – sanctions à la clé. Les infrac-
tions sont sanctionnées graduellement
et en fonction de leur gravité. Avertisse-
ment d’abord, amendes qui peuvent être
très élevées ensuite : jusqu’à 20 millions
d’euros ou, dans le cas d’une entreprise,
4 % du chiffre d’affaires annuel mondial
pour manquement notamment aux droits
des personnes (droits d’accès, de rectifica-
tion, d’opposition, de suppression, droit
à l’oubli, etc.).
Conseil n° 1 -
Repenser les processus
Le RGPD oblige à envisager son action
en termes de risques potentiels sur les
données personnelles, afin que leur pro-
tection soit inscrite dans l’ADN-même
de l’association. Car, avec le RGPD, c’est
l’utilisateur qui reprend la main : il doit
pouvoir contrôler toutes les données per-
sonnelles le concernant, directement ou
indirectement. Les données dites « sen-
sibles » (santé, race, religion, etc.) font
encore l’objet de protections supplémen-
taires. Conséquence sur le plan organi-
sationnel : le projet RGPD consistera à
maîtriser le cycle de vie des données afin
de permettre à l’utilisateur d’exercer ses
droits à tout moment, dans le respect
des principes édictés. Il va souvent fal-
loir repenser les processus en profon-
deur. Une telle révolution ne se fera pas
en un jour. La Cnil en a bien conscience,
mais elle entend que chacun se mette en
chemin rapidement et soit capable de
démontrer les efforts consentis.
LES FORMATIONS
LABELLISÉES PANA
Depuis septembre 2018, des
formations au numérique sont
mises à la disposition des 1 200
points d’appui à la vie associative
(Pava). Ces formations labellisées
Pana (Point d’appui au numérique
associatif) abordent toutes les
questions de mise en œuvre
pratique du numérique, notamment
la protection des données
personnelles.
> pana.helloasso.com/
©Jérôme Rommé/AdobeStock
Conseil n° 2 -
Désigner un pilote
La mise en conformité est essentielle-
ment organisationnelle, en mettant en
place des outils et de bonnes pratiques
au sein de l’association. Les déclarations
à la Cnil ne sont plus obligatoires, mais
en cas de contrôle, vous devrez pouvoir
justifier de toutes les mesures prises pour
protéger et tracer les données. Le constat
est unanime : le projet démarre lorsque
les responsables ont pris conscience des
risques personnels qu’ils encourent. Une
fois le processus enclenché, la première
chose à faire est de désigner un « pilote »
qui prendra les premières décisions en
attendant la nomination éventuelle d’un
chef de projet (ou délégué à la protection
des données, DPD). Ce point acquis (une
consultation juridique aidera), il faudra
organiser au moins une réunion d’infor-
mation des parties prenantes (perma-
nents, bénévoles) afin de leur expliquer

10 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018

RGPD
la logique du règlement, le déroulé du
projet, etc.
Conseil n° 3 -
Lister les traitements
Pour avoir une vision d’ensemble, votre
pilote pourra recenser vos données en
mettant en place un registre listant vos
traitements de données. Quelles sont vos
principales activités qui nécessitent la
collecte et le traitement de données ? Par
exemple : formation, gestion des dona-
teurs, bulletin de paie, etc. Un modèle
de registre est disponible sur le site de la
Cnil (bit.ly/2RBZR5Y). Vous devrez créer
une fiche documentaire pour chaque pro-
cessus utilisant des données personnelles
(dans la même logique que les déclara-
tions préalables, qui ne sont plus obli-
gatoires). Cela peut devenir compliqué
si votre activité est multiple et implique
le partage d’informations entre les ser-
vices, ou avec des partenaires. Il faudra
identifier la nature des données person-
nelles capturées en fonction de la fina-
lité du traitement : sur papier, vocales ou
informatiques ? S’agit-il de données sen-
sibles (sont-elles indispensables pour la
LE DPD : EN AVOIR OU PAS ?
La nomination d’un DPD n’est
obligatoire que lorsque les activités
de base de l’association nécessitent
un suivi régulier et systématique
à grande échelle des données
(article 37 sur RGPD). Mais ne pas
avoir de DPD ne vous exonère pas
du respect de la loi !
Si l’association peut se le
permettre, nommer un DPD peut
lui être très utile. Il agit comme
une autorité indépendante et il est
l’interlocuteur privilégié de la Cnil.
Outre le maintien du registre des
traitements, il vous conseille au
mission) ? Quelle est leur durée de réten-
tion, qui est habilitée à les consulter ?
Conseil n° 4 - Être transparent
Que vous ayez un DPD ou non, une des
premières actions à mettre en place est
de vous assurer que votre site web et vos
documentations permettent facilement
aux utilisateurs de demander l’accès ou
la modification de leurs données per-
sonnelles. On indiquera au minimum
une adresse mail de contact. Il est aussi
recommandé de publier ou de faire réfé-
rence à une « charte » indiquant quelles
données vous recueillez, dans quel but,
à qui vous pourriez les communiquer, et
comment vous conservez ces données.
Cette charte sera complétée au fur et à
mesure que vous avancerez dans le projet
RGPD. Il sera indispensable de demander
clairement le consentement des utilisa-
teurs, si vous capturez des informations
sensibles.
Conseil n° 5 -
Sécuriser l’infrastructure
L’association est juridiquement respon-
sable des moyens qu’elle met en œuvre
quotidien. Peut-on transmettre tel
ou tel listing à une autorité qui en
fait la demande ? Faut-il redemander
le consentement des prospects ?
Combien de temps conserver les
données des personnes aidées ?
De plus en plus de cabinets ou
de centres de gestion offrent des
services de DPD externalisé.
Après la phase active de formation
et de construction du registre
des traitements, sa mission peut
être réduite à quelques heures de
consultation par mois, donc à budget
moindre (à partir de 1 500 € par an).
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
pour protéger physiquement et tech-
niquement les données personnelles.
Les collectivités publiques et les grands
donneurs d’ordres font désormais de ces
garanties des conditions indispensables
à la contractualisation. Il faut définir et
appliquer une politique de sécurité : com-
ment les mots de passe sont-ils gérés ?
Qui a accès à quoi ? Comment les données
sont-elles archivées ? Vu la complexité
informatique, mieux vaudra souscrire
des abonnements auprès de fournisseurs
cloud ou Saas – en leur demandant de
fournir les rapports d’audit et les certifi-
cations adéquats !
Conseil n° 6 -
Gérer ses partenaires
Un volet à ne pas négliger est celui des
relations avec les sous-traitants. Même si
elle externalise une partie importante de
son action, l’association reste la respon-
sable ultime vis-à-vis des personnes pro-
tégées. Elle doit s’assurer que son sous-
traitant lui permet de respecter la loi ;
par exemple de lui signaler immédiate-
ment une fuite de données. C’est aussi
le cas lorsqu’elle échange des données
avec d’autres partenaires : il faudra alors
essayer de déterminer le plus clairement
possible qui est responsable de quoi. Il
ne faut donc pas attendre pour relire les
principaux contrats : renégocier avec un
fournisseur important peut prendre du
temps.
Laurent Charreyron
En savoir plus
• Règlement (UE) 2016/679 du Parlement
européen et du Conseil du 27 avril 2016 :
bit.ly/1NLJUXa
• La loi 2018-493 du 20 juin 2018 : bit.ly/2ObopRp
• Décret n° 2018-687 du 1er août 2018 :
bit.ly/2RAJFBQ
• Dispense n° 8 de la Cnil : bit.ly/2yW7Y3I
11
 12 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
1. FAUX. La subvention est définie par la loi 3. FAUX. Une subvention est discrétionnaire et relations avec les administrations modifiée).
comme une contribution décidée par une auto- facultative. Une collectivité publique n’est pas Dans ce cas-là, il s’agira d’un marché public.
rité administrative ou un organisme chargé de tenue de l’accorder. Il n’y a pas de droit acquis à
la gestion d’un service public industriel et com- l’obtention d’une subvention, pas plus qu’à son 7. VRAI. Si une collectivité confie à une associa-
mercial, justifiée par un intérêt général et desti- renouvellement. tion la gestion d’un service, à qui elle transfère
née à la réalisation d’une action, d’un projet ou le risque lié à l’exploitation du service en contre-
d’activités initiés, définis et mis en œuvre par 4. FAUX. Pour bénéficier d’une subvention, l’ac- partie du droit de l’exploiter, l’association est
les organismes de droit privé bénéficiaires (et tivité pour laquelle une association la sollicite alors concessionnaire de ce service public. Un
non par la collectivité publique). (Article 9-1 doit relever du champ de compétence de la col- tel contrat peut consister à déléguer la gestion
de la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative lectivité et revêtir un intérêt public pour cette d’un service public. Le contrat de concession de
aux droits des citoyens dans leurs relations avec dernière. service public n’est pas un contrat de subven-
les administrations modifiée par la loi ESS du tion (ordonnance n° 2016-65 du 29 janvier 2016
31 juillet 2014) 5. VRAI. Les associations sportives ne peuvent relative aux contrats de concession).
bénéficier de l’aide de l’État qu’à la condition
2. VRAI. Une subvention doit être sans contre- d’avoir été agréées. Cette condition d’agrément 8. FAUX. Les sommes versées à des établisse-
partie pour la collectivité qui l’accorde. Ce qui ne n’est pas requise pour les subventions sollicitées ments sanitaires et sociaux au vu d’un budget
veut pas dire aucun engagement de la part du auprès d’une collectivité territoriale sauf si cela prévisionnel pour couvrir l’ensemble de leurs
bénéficiaire. Si, en réalité, la collectivité impose constitue expressément un critère d’attribution dépenses de fonctionnement sous forme de
des contreparties au versement des subventions, pour cette collectivité. « prix de journée », « forfaits journaliers » ou
il y a un enjeu de qualification de la relation qui « dotations globales de fonctionnement » sont
s’apparente en réalité à un achat de prestations 6. FAUX. La loi précise que les subventions ne la contrepartie des services rendus par ces éta-
de services (avec absence de mise en concur- peuvent constituer la rémunération de presta- blissements. Elles ne sont pas des subventions
rence). Cette relation devrait alors respecter tions individualisées répondant aux besoins telles que définies par la loi.
les règles spécifiques en cette matière. Cf. dans des autorités ou organismes qui les accordent
ce même numéro l’article d’Arnaud Laroche en (article 9-1 de la loi n° 2000-321 du 12 avril
page 23. 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs
Les réponses
Cécile Chassefeire et Adeline Beaumunier, Camino avocat
de fonctionnement.
appelées « dotations globales de fonctionnement » pour couvrir l’ensemble de ses dépenses
Une association qui gère un établissement sanitaire et social se voit verser des subventions aussi 8
d’une concession de service public.
Une association qui gère un service public n’est pas financée par subvention. Elle est chargée 7
Une subvention vise à rémunérer une prestation de l’association effectuée pour la collectivité. 6
Une association sportive doit être agréée pour pouvoir bénéficier d’une subvention de l’État. 5
Toutes les actions des associations peuvent donner droit à des subventions. 4
Les associations ont un droit à l’obtention d’une subvention. 3
Une subvention doit être sans contrepartie pour la collectivité. 2
qu’elle a initié.
La subvention est une somme d’argent versée par la collectivité publique pour un projet 1
FAUX VRAI
Subventions : êtes-vous prêts ?
QUIZ
DROIT ASSOCIATIONS
 Des conseils pratiques
pour bien gérer votre association

✔ Les dernières nouveautés juridiques et statutaires

✔ Des recommandations pour développer le partenariat
entre collectivités et associations
✔ Des conseils pour remplir vos obligations d’employeur ou motiver
vos bénévoles
✔ Des outils et des modèles pour vous guider dans vos démarches

Nouveau

Nouveau

Nouveau

Le mensuel de référence L’accès à l’intégralité La nouvelle newsletter

aux formats papier et numérique du nouveau site internet hebdomadaire

Abonnez-vous au magazine de référence du secteur associatif

✁
À renvoyer à : Territorial - CS 40215 - 38516 Voiron cedex - Tél. : 04 76 65 93 78 - Fax : 04 76 05 01 63 - abonnement@territorial.fr
PZ170124

Abonnez-vous en ligne sur www.associationmodeemploi.fr

Oui, je m’abonne à Associations mode d’emploi pour 1 an/10 numéros. Nom : ............................................................................ Prénom : ..............................................................

Je bénéficie à ce titre des nouveaux services numériques

Association/collectivité : .......................................................................................................................

Fonction : .............................................................................................................................................................
Abonnement personnel ou associatif : 85 € TTC/an (chèque joint)
Adresse : ................................................................................................................................................................
Offre valable jusqu’au 31/01/2019

Collectivités, entreprises et autres institutions : 119 € TTC/an Code postal : ......................................................... Ville : ........................................................................

Participation aux frais d’expédition en sus pour les DOM-TOM et l’étranger : 10 € par an.
Tél. : ................................................................................

E-mail* (obligatoire) : ........................................................................................................................................

Date, cachet, signature

Chèque joint en faveur de la SAS Territorial • Commande administrative : règlement par mandat adminis-
tratif dès réception de la facture. RIB : CIC Crédit Industriel et Commercial - Code banque : 30066 - Code
guichet : 10949 - N° compte : 00020062001 - Clé RIB : 26 - IBAN : FR76 3006 6109 4900 0200 6200 126
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP - N° SIRET : 404 926 958 00020 - Code APE : 5813Z
JOURNÉE
viescolaire
acteurs de la

D’ÉTUDE MARDI 11 DÉCEMBRE 2018 - PARIS

Restauration territoriale
50% DE PRODUITS DURABLES :
COMMENT RELEVER LE DÉFI
La loi Alimentation prévoit l’introduction de 50% de produits durables
en restauration collective, dont 20% de bio d’ici janvier 2022. Comment réussir
cette mutation et avec quels outils :

• Approvisionnement et traçabilité des produits : quelles solutions

existantes, quelle organisation des filières agro-alimentaires locales
• Comment promouvoir la qualité tout en maîtrisant les coûts
• Projet alimentaire territorial : comment construire son PAT
et rapprocher production et consommation locale
• Quel rôle de la commande publique et sur quels
leviers s’appuyer, notamment dans le cas
d’achats groupés
• Quels sont les enjeux en matière de santé
publique pour les convives
ediaMicro- AdobeStock
akM
ebre

Journée animée par Delphine DUCOEURJOLY,

Wav

Ingénieur conseil
©

INSCRIVEZ-VOUS
DÈS MAINTENANT !
En partenariat avec : Programme complet et inscription sur :
https://evenements.infopro-digital.com/gazette-des-communes/jour-
nees-d-etudes-st-5 - Journée d’étude « Restauration territoriale »

Elvire ROULET
elvire.roulet@infopro-digital.com
Avec le soutien de :
01 77 92 93 36
INFOS LÉGALES
Par Cécile Chassefeire et Adeline Beaumunier, cabinet Camino Avocat
Une décision prise par téléphone
est nulle si ce procédé n’est pas
prévu par les statuts
Une cour d’appel a déclaré irrecevable
l’appel interjeté par une association.
La Cour d’appel relève qu’en première
instance, la décision avait été
expressément et valablement prise
par le conseil d’administration. Mais
pour l’appel, l’association s’est appuyée
sur un compte rendu de CA rédigé
comme suit : « après consultation du
conseil, le président a établi contact
téléphoniquement avec les membres du
CA sur l’opportunité de faire appel (de
la décision). Sur les 10 avis… 2 contre,
1 abstention… 7 pour. Les pouvoirs
ont été donnés afin que cette réunion
entérine la décision de faire appel et de
donner au président en exercice ou aux
vice-présidents le mandat de représenter
l’association dans cette démarche… ». Dès
lors, constatant qu’aucune disposition
des statuts de l’association ne prévoyait
la possibilité d’une réunion téléphonique
et d’une délibération téléphonique, la
cour d’appel en a conclu que le président
n’avait pas valablement reçu mandat pour
faire appel de l’ordonnance contestée.
SSCour d’appel de Rennes, n° 16/08140, 12 avril 2018.
L’assujettissement à la CVAE est
indépendant de la situation de
l’association vis-à-vis des autres
impôts commerciaux
Selon la cour administrative d’appel de
Paris, un organisme sans but lucratif qui
exerce des activités de location ou de sous-
location d’immeubles nus (hors location
ou sous-location d’immeubles nus à
usage d’habitation) et dont les recettes
sont supérieures au seuil légal (dans la
décision 100 000 €) est, en application de
l’article 1586 du code général des impôts
(CGI), assujetti à la cotisation sur la valeur
ajoutée des entreprises (CVAE). La Cour
se fonde sur le fait que le code général
des impôts prévoit une présomption
irréfragable du caractère professionnel
d’une telle activité et considère sans
incidence la circonstance qu’en vertu de
l’article 1447, II du CGI, applicable à la
seule cotisation foncière des entreprises
(CFE), cette cotisation ne soit pas due
par les organismes qui bénéficient des
exonérations d’impôts commerciaux
prévue par l’article 206, 1 bis du CGI
(application de la franchise des activités
lucratives accessoires). La circonstance
selon laquelle l’activité de location
d’immeuble serait intrinsèquement
liée à la réalisation de la mission
désintéressée de l’organisme et, de ce
fait, non imposable sur le fondement
de l’article 206, 5 du CGI est également
sans incidence. Par cette décision, la cour
administrative d’appel indique clairement
l’existence d’un régime spécifique
d’assujettissement à la CVAE, distinct de
celui de la CFE.
SSC14 mars
our administrative d’appel de Paris, n° 17PA01155,
2018.
Le manquement à la sécurité
des données informatiques est
condamnable par la Cnil
L’Association pour le développement
des foyers a été condamnée à une
amende de 75 000 euros pour atteinte
à la sécurité des données personnelles.
L’association a pour mission la mise
à disposition de logements pour des
personnes en difficulté sociale. Le
11 juin 2017, la Commission nationale
de l’informatique et des libertés (Cnil)
a été alertée de l’existence d’un défaut
de sécurité permettant d’accéder à
des avis d’imposition de bénéficiaires
de l’association, à partir d’une
recherche effectuée sur le moteur de
recherche Google. Après avoir procédé
à un contrôle, la Cnil a constaté les
manquements de l’association. Elle
souligne la diligence de l’association, qui
a réagi rapidement après la révélation de
l’incident pour le corriger, mais relève
que les mesures élémentaires de sécurité
n’avaient pas été prises en amont. Or
l’exposition de données à caractère
personnel sans contrôle d’accès préalable,
est identifiée comme faisant partie des
failles de sécurité pour lesquelles une
surveillance particulière s’impose et
doit, en conséquence, faire l’objet de
vérifications notamment dans le cadre
d’audits de sécurité. Elle estime, par
conséquent, que l’association n’a pas
pris toutes les précautions utiles afin
d’empêcher que des tiers non autorisés
aient accès aux données traitées.
SSC- Délibération
nil, Délibération n° 2018-003 du 21 juin 2018
de la formation restreinte n° SAN-
2018-003 prononçant une sanction pécuniaire à
l’encontre de l’Association pour le développement
des foyers.
goo.gl/VeWdMH
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
L’association sportive est
responsable des dommages
causés par ses membres
Sur le fondement de l’article 1384 alinéa 1
devenu 1242 du code civil, les associa-
tions sportives ayant pour mission d’or-
ganiser, de diriger et de contrôler l’acti-
vité de leurs membres, sont responsables
des dommages que ceux-ci causent à cette
occasion, dès lors qu’une faute caracté-
risée par une violation des règles du jeu
est imputable à un ou plusieurs de leurs
membres, même non identifiés. La Cour
de cassation estime ainsi que l’agression
d’un arbitre commise par un joueur dans
une enceinte sportive (le terrain de foot)
constitue, même lorsqu’elle se produit à
l’issue de la rencontre, dont ce dernier a
été exclu, une infraction aux règles du
jeu, en lien avec l’activité sportive. En
conséquence, la décision de la cour d’ap-
pel rejetant la demande de rembourse-
ment du Fonds de garantie des victimes
d’infraction à l’encontre de l’association
est cassée et les parties renvoyées devant
les juges du fond.
SSC2018
our de cassation, 2e civ., n° 17-19.957, 5 juillet
goo.gl/Y6dAhp
Nouvelle procédure pour
l’habilitation à dispenser les
formations BAFA et BAFD
La procédure annuelle d’instruction des
dossiers de demande d’habilitation des
organismes de formation afin d’organiser
les sessions conduisant à la délivrance
du brevet d’aptitude aux fonctions
d’animateur (BAFA) et de directeur
(BAFD) en accueils collectifs de mineurs
a été précisée par une instruction de la
Direction de la jeunesse, de l’éducation
populaire et de la vie associative (Djepva).
Celle-ci annule une instruction antérieure
du 25 juillet 2017 initialement prévue
pour la période du 1er janvier 2018 au
31 janvier 2021.
SSIrelative
nstruction n° 2018-106 du 3 septembre 2018
à la préparation de l’habilitation à dispenser
la formation théorique des animateurs et directeurs
d’accueils collectifs de mineurs.
goo.gl/FGN5kp
15
ASSOCIATIONS ARGENT

Prêter de l’argent à son association

Un adhérent peut tout à
fait prêter de l’argent à son
association. La démarche, moins
complexe et surtout moins chère
qu’avec une banque, nécessite
cependant un minimum de
formalisme. La rédaction d’un
document écrit (contrat de prêt
ou reconnaissance de dette) est
incontournable, de même qu’une
notification au fisc pour les
sommes supérieures à 760 euros.

A
vant d’envisager un prêt pour l’as-
sociation, il faut que celle-ci en
ait formulé le besoin. Une déli-
bération sur les besoins de financement
et sur les modalités de collecte doit être
actée par l’instance dirigeante, le conseil
d’administration par exemple. Il convient
d’y préciser le montant du prêt, le calen-
drier des remboursements, les conditions
d’appel auprès du ou des adhérents. Le
CA doit être vigilant dans ces prévisions
et donner suffisamment de renseigne-
ments au prêteur. En cas de défaillance
d’information, le prêteur pourra en effet
se retourner contre l’association. L’adhé-
rent, surtout s’il est dirigeant, ne doit en
aucun cas bénéficier d’un avantage finan-
cier. Sinon le caractère désintéressé de la
gestion de l’association risque d’être remis
en cause et la rendre imposable. Atten-
tion, le taux de l’emprunt, s’il n’est pas
à 0, ne doit pas être supérieur aux taux
bancaires. Il peut être estimé à partir de
la rémunération d’un compte (Livret A ou
LDD) ou de l’indice des prix.
Contrat ou reconnaissance
de dette
La rédaction d’un document écrit demeure
incontournable. Celui-ci est la preuve du
prêt. Il peut prendre la forme d’un simple
contrat (voir encadré) ou d’une reconnais-
sance de dette. Tout dépend de l’impor-
tance de la somme prêtée et du risque
encouru. La reconnaissance de dette est
un document écrit, par lequel l’associa-
tion, la débitrice, s’engage à payer une
somme d’argent à un adhérent, le créan-
cier. Elle constitue une garantie pour le
prêteur en cas de conflit avec l’associa-
tion dès lors qu’elle prévoit les éléments
suivants : nom, adresse du débiteur ;
nom, prénom du créancier ; montant de
la somme prêtée, indiqué en chiffres et en
lettres ; indication de la date à laquelle le
paiement de la dette sera exigible ; s’il est
prévu, indication du taux d’intérêt (qui ne
doit pas dépasser le taux de l’usure) ; date
et signature du débiteur. Le montant de
la dette n’est pas plafonné. Ce document
peut être rédigé par l’association, comme
un acte sous seing privé ou sous forme
d’acte authentique devant un notaire.
Déclaration fiscale
Si le montant du prêt est supérieur
à 760 €, l’association doit remplir la
déclaration de contrat de prêt (formu-
laire n° 2062) mentionnant les noms et
adresses du prêteur et de l’emprunteur,
la date, le montant et les conditions du
prêt, notamment sa durée ainsi que les
modalités de remboursement du prin-
cipal. Celle-ci sera ensuite adressée au
service des impôts avant le 15 février.
Si le prêt conclu comporte des intérêts,
c’est la déclaration récapitulative des opé-
rations sur valeurs mobilières et reve-
nus de capitaux mobiliers (n° 2561) qui
devra être réalisée et envoyée à l’adminis-
tration fiscale. Lorsque plusieurs prêts
d’un montant inférieur à 760 € sont réa-
lisés au cours d’une même année, au nom
d’un même débiteur ou d’un même créan-
cier, tous les contrats doivent être décla-
rés (code général des impôts, annexe iii :
article 49 B). Le défaut de production
d’un document qui doit être remis à l’ad-
ministration fiscale entraîne l’application
d’une amende de 150 € (code général des
impôts - article 1729 B)
Enregistrement comptable
Tout écrit permet d’inscrire la dette en
comptabilité et justifie un mouvement
financier. Il acte la remise des fonds et

16 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018


précise les conditions de l’emprunt. Le
prêt d’argent d’un membre doit appa-
raître dans le compte courant de l’asso-
ciation et se retrouver sur la ligne comp-
table 455, car il s’apparente à un compte
d’associé. Lors de la clôture des comptes,
le montant du ou des prêts doit figurer
au passif du bilan. S’il s’agit d’un prêt
avec intérêts, le prêteur devra déclarer
les intérêts perçus sur sa déclaration
annuelle de revenus, dans la rubrique
« revenus de capitaux mobiliers ». Le
prêteur peut aussi abandonner ses inté-
rêts au profit d’un don pour l’associa-
tion et demander un reçu fiscal. Lors
du dépôt de la déclaration, l’imposi-
tion forfaitaire de 24 % est possible si
le montant des intérêts est inférieur
à 2 000 €.
Convention réglementée
Si le prêteur est un dirigeant de l’as-
sociation, on entre dans le cadre des
conventions réglementées, dites
« conventions spéciales entre asso-
ciation et dirigeants » visant à assu-
rer une certaine transparence. Cela
implique de joindre à l’annexe comp-
table le contrat de prêt ainsi qu’un
tableau d’amortissement de l’em-
prunt (mentionnant pour chaque
échéance, la date, le montant du prêt
dû, le montant du remboursement,
la part d’intérêt correspondante si
le prêt est consenti à titre onéreux,
la part du capital remboursée et le
capital restant dû).
Émilie Gianre
En savoir plus
• Déclaration de contrat de prêt n° 2062
Cerfa n° 10142*06, bit.ly/2Pn35sv
• Déclaration récapitulative des
opérations sur valeurs mobilières et
revenus de capitaux mobiliers n° 2561,
bit.ly/2REsFef
Modèle de contrat de prêt
Entre
M. ou Mme ………, né (e) le………
………… à……………………., dem
au……………………………………… eurant à/
…., membre de l’association…
ci-après dénommé « prêteur » …………….,
, d’une par t.
Et
L’association…………………..,
représent ée par……….., dûm
à cet effet par le CA ou l’AG ent habilité(e)
, en dat e du…/…/…. , ci-après
« emprunteuse » d’autre par t. dénommée
Dans un premier temps, il a été
exposé ce qui suit :
L’object if de l’association emp
runteuse est………………………
............................... ……………………......
L’association doit faire face
à des diffi cult és de trésorerie,
à……………………………… dues
Le présent contrat a donc pou
r objet de préciser les conditi
et de remboursements d’un rela ons de versement
is de trésorerie consenti par
M. ou Mme……………………….,
prêteur……………..à l’associati
on emprunteuse.
Ceci exposé, il a été arrêté et
convenu ce qui suit :
Article 1er : Objet du présen
t contrat
Le prêteur versera un relais
de trésorerie à l’association
à couvrir une par tie de ses bes emprunteuse, destiné
oins prévisionnels de l’année
dans les conditions précisées ………………,
ci-après.
Article  2 : Montant et modalit
és de versement du relais de
Le plan de trésorerie prévisionn trésorerie
el de l’association emprunteu
des besoins de trésorerie ann se fait apparaître
uels nécessaires à la réalisa
tion de ses act ivit és.
M. ou Mme ………….., prêteur s’en
gage à verser à l’association
la somme de……………………..€ emprunteuse
.
Préalablement au versement
de cet te avance, l’association
fournira : emprunteuse
- un plan de trésorerie ;
- les deux derniers bilans et
comptes de résultat ;
- le budget de l’année en cou
rs ;
- les not ifications de subven
tions ;
- et un tableau d’amortissemen
t de l’emprunt si le prêteur est
l’association. dirigeant dans
Article  3 : Durée/remboursem
ent
Le prêt est consenti à l’assoc
iation emprunteuse jusqu’au
…/… . /….
Article 4 : Conditions financiè
res
Le prêt consenti dans le cadre
du présent contrat ne donner
versement d’intérêts au profit a pas lieu au
du prêteur.
OU
Le prêt est consenti à titre oné
reux. Le taux d’intérêt a été fixé
à…………[montant du taux d’in par les par ties
térêt].
Fait à……., le…..
En deux exemplaires
Pour le prêteur, pour l’associati
on emprunteuse, signatures
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018 17
ASSOCIATIONS ARGENT

SEVE apprend aux jeunes

à vivre ensemble
Créée en 2016 par le très
médiatique philosophe Frédéric
Lenoir et la créatrice de
l’association Chemins d’Enfances,
Martine Roussel-Adam, la fondation
SEVE mène diverses actions pour
promouvoir le « Savoir être et vivre
ensemble » auprès des jeunes.

«P
our lutter dès aujourd’hui
contre le mal-être et le
manque de repères de beau-
coup de jeunes, pour les prémunir contre
les risques de dérives dogmatiques, pour
leur permettre de faire face aux grands
défis sociétaux, nous voulons les aider à
grandir en discernement et en humanité »
indiquent les responsables de la fondation
SEVE. Un véritable projet éducatif que ses
promoteurs ont placé sous le haut patro-
nage de Montaigne : « Mieux vaut une tête
bien faite qu’une tête bien pleine ».
Jusqu’à 10 000 €
Le dépôt d’une candidature se fait
dans le cadre d’un appel à projets dont
la date limite est fixée cette année au
15 décembre 2018. La fondation finan-
cera les projets retenus à hauteur de
3 000 à 10 000 €. Pour cela, le projet doit
être porté par un organisme français à
but non lucratif (les projets portés par
des individus tels que bourses, séjours
d’études, stages, thèses ou mémoires
universitaires ne sont pas éligibles…).
Il doit s’adresser à des enfants ou des
adolescents dans l’objectif de dévelop-
per chez eux des compétences de savoir
être (accueil des émotions, confiance en
soi, discernement…) et de vivre ensemble
(empathie, écoute des autres, solida-
rité…), s’inscrire dans la durée et pou-
voir être répliqué. Le type de public visé
par l’action sera également pris en compte
©diego cervo/AdobeStock
et seront prioritaires les actions menées tion a par exemple soutenu une associa-
en faveur de personnes particulièrement tion qui organise des ateliers de critique
défavorisées de par leur situation sociale des médias et de décryptage de l’informa-
ou du fait d’un handicap. tion, ou encore une association qui pro-
pose des ateliers pour des jeunes en échec
Projet innovant scolaire afin de les amener à révéler leur
Pour être validé, le dossier (9 pages) doit potentiel. Les moyens humains et maté-
être accompagné des statuts de l’asso- riels nécessaires à sa réalisation doivent
ciation avec sa publication au Journal être décrits ainsi que l’impact attendu de
officiel, son budget général et un budget l’action. Il est demandé de spécifier com-
spécifique au projet ainsi que son calen- ment cet impact sera mesuré et plusieurs
drier prévisionnel de réalisation. Il est questions tournent autour de la péren-
demandé de mettre en évidence en quoi nité de l’action.
le projet est innovant et mettre en rela-
tion les questions, les manques ou les Émilie Gianre
besoins auxquels il répond avec les solu- En savoir plus
tions qu’il apporte. En 2017, la fonda- fondation.seve.org
LA FONDATION SNCF AUSSI
Ouvert toute l’année, l’appel à projets « Faire ensemble » de la fondation
SNCF veut favoriser la rencontre de publics qui ne se côtoient pas ou se
connaissent mal autour d’une activité. Le projet doit être porté par trois
associations. L’appel à projets est relayé par le Réseau national des maisons
des associations (RNMA) qui accompagne les associations dans le montage
de leur projet. Il faut donc passer par une maison des associations pour cela.
Celle-ci vous accompagnera dans le montage du projet et la présentation du
dossier de candidature. En 2017, 129 projets portés par 442 associations ont
été soutenus.
www.fondation-sncf.org

18 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018

 ASSOCIATIONS ARGENT
Le mécénat,
une ressource à préserver
Dans son projet de loi de finances 2019, le gouvernement envisageait de diminuer les réductions d’impôt dont
bénéficient les entreprises qui font du mécénat. Un dispositif de plus en plus utilisé, même si l’avantage fiscal
n’est pas déterminant.
D
a n s une tribune
du Monde publiée
le 6 octobre, Jean-
Jacques Aillagon, porteur
de la loi sur le mécénat et
les fondations du 1er août
2003 est monté au créneau :
« Cette loi affirme que la prise
en charge de l’intérêt général
ne relève pas de la seule res-
ponsabilité de l’État ou des
seules collectivités publiques,
mais également de la société
et des individus qui la com-
posent, des associations et
fondations qu’ils forment, et aussi des
entreprises qui contribuent au dévelop-
pement économique et social du pays ».
3,6 milliards d’euros
L’ancien ministre aura trouvé, dans
les chiffres du baromètre Admical du
mécénat d’entreprise en France paru le
11 octobre, confirmation et encourage-
ment. Selon les données du ministère des
Finances, de 2010 à 2017 le nombre d’en-
treprises mécènes a été multiplié par 2,5
passant de 28 000 à 82 000. Les grandes
entreprises restent les locomotives du
secteur : 81 % d’entre elles déclarent leurs
dons, au contraire des petites entreprises
qui sont peu nombreuses à le faire : 2,7 %
pour les TPE et 20 % pour les PME. « Un
constat encourageant qui confirme l’im-
portance du mécénat mais témoigne aussi
des efforts à poursuivre pour convaincre
plus d’entreprises françaises à s’enga-
ger, notamment les plus petites. » En
effet, la moitié des entreprises mécènes
ne déclarent pas leurs dons ou ne les
déclarent que de façon partielle. C’est ce
qui conduit Admical à estimer qu’en réa-
lité le nombre total d’entreprises mécènes
représenterait, en 2017, 9 % des entre-
prises pour un budget compris entre 3 et
3,6 milliards d’euros.
Favoriser les TPE et PME
L’engagement des PME s’accentue ces der-
nières années. La plus forte progression
en nombre est relevée chez les TPE : elles
sont presque trois fois plus nombreuses
en 2016 qu’en 2010. Quant aux PME,
elles ont multiplié leurs dons par 2,6 sur
cette même période. Pour l’Admical, il est
clair que c’est en direction de celles-ci que
les efforts doivent se poursuivre, malgré
le dispositif actuel qui, en limitant la part
des dons déductibles par l’entreprise à
0,5 % de son chiffre d’affaires, apparaît
comme bien contraignant. Pour Jean-
Jacques Aillagon, il y aurait là matière à
évolution. L’ancien ministre propose l’ins-
titution d’une franchise ayant une cer-
taine consistance. D’autant que, bonne
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
nouvelle, 85 % des entreprises
mécènes déclarent que leur
budget consacré au mécénat
augmentera (16 %) ou restera
stable (69 %) dans les années
à venir. Pour Admical, ce sont
là « des déclarations encoura-
geantes qui confirment l’im-
portance de préserver le dis-
©Chinnapong-AdobeStock
positif Aillagon ». Même si
en réalité l’avantage fiscal est
loin d’être l’argument princi-
pal (voir encadré).
Michel Lulek
En savoir plus
Le baromètre sur admical.org
SEULS 49 % DES
MÉCÈNES UTILISENT
LE DISPOSITIF FISCAL
Alors que la réduction fiscale
est souvent perçue comme
l’argument principal pour
convaincre l’entreprise de devenir
mécène, les chiffres montrent
une autre réalité : seuls 49 % des
mécènes utilisent le dispositif
fiscal (35 % pour l’ensemble de
leur mécénat, 14 % en partie).
Pour Sylvaine Parriaux, déléguée
générale d’Admical, « cela prouve
que la motivation première des
mécènes est bien de servir une
cause d’intérêt général et que
la réduction de l’impôt sur les
sociétés est un levier pour donner
plus ».
19
ASSOCIATIONS PARTENAIRES

Dans quelle mesure la commune

peut-elle « prêter ses agents » à l’
Une collectivité locale peut effectuer une mise à disposition (MAD), à temps plein ou non, ponctuellement
ou non, d’agents. Ce régime ne doit surtout pas être confondu avec le simple envoi d’agents municipaux
pour participer à un événement préparé conjointement avec l’association.

L
orsque la commune envoie tout
simplement ses agents agir sur
place au nom de la commune, il
ne s’agit pas d’une mise à disposition,
même si ce terme est parfois employé à
tort. La commune peut en effet très bien
« donner un coup de main » à l’associa-
tion pour préparer telle ou telle manifes-
tation ou activité.

L’envoi de ses agents

par la commune
Ce régime n’impose pas à l’association de
s’assurer, de conclure un contrat de tra-
vail, ou autre. En revanche, il importe de
prendre garde à ce que la commune agisse
bien dans le cadre de ses compétences
(pas d’action dans les domaines donnés
à l’intercommunalité par exemple) et que
jamais l’association ne donne d’ordre à
des agents municipaux. Sinon, la rela-
tion pourrait être requalifiée en une mise
à disposition qui ne se serait pas pas-
sée dans les formes et, là, l’association
pourrait être responsable en cas de dom-
mage subi ou causé par un agent munici- voir des ordres hiérarchiques de la part de rial se retrouve dans une association où
pal (et ce, souvent, sans être assurée). Le l’association. Mais il y a plusieurs condi- chacun fait un peu tous types de tâches…
plus simple en pareil cas est d’avoir une tions nécessaires. Il faut tout d’abord Il faut également que cet agent public
preuve écrite de la commune (conven- que l’association ait demandé cette aide, mis à disposition soit un fonctionnaire
tion ou simple échange de courriels) par même si en pratique une mise à dispo- titulaire (ou, parfois, un agent public en
laquelle celle-ci indique ce que sera sa sition se négocie avant que la demande contrat à durée indéterminée, ce qui n’est
participation avec ses agents sur place. en soit formellement formulée. Il faut possible que dans certains cas précis).
ensuite que l’agent public soit d’accord. La mise à disposition des autres types
La « vraie » mise à disposition D’ailleurs, il se voit garantir qu’il exer- d’agents publics (fonctionnaires sta-
Dans une mise à disposition au sens du cera des « fonctions d’un niveau hiérar- giaires ; contractuels à durée déterminée ;
droit de la fonction publique, l’agent est chique comparable à celui des fonctions fonctionnaires titulaires en situation de
placé sous l’autorité de l’association. En exercées dans son administration d’ori- détachement…) est, selon les cas et pour
théorie, et parfois en pratique, le temps gine »… ce qui donne lieu parfois à bien résumer des questions complexes, soit
de la mise à disposition, il pourra rece- des malentendus lorsqu’un cadre territo- très problématique en droit, soit impos-

20 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018

’association ?
sible. Il faut enfin que l’association s’ins-
crive dans le cadre d’une mission de ser-
vice public. Elle doit : soit être reconnue
d’utilité publique ; soit être une fonda-
tion ; soit être un « organisme à but non
lucratif dont les activités favorisent ou
complètent l’action des services publics
locaux […], ou qui participe à l’exécution
de ces services ». D’ailleurs, la collecti-
vité doit justifier de ce qu’elle a agi pour
la « nécessité du service ».
Requalification
L’association doit formaliser la mise à dis-
position par la signature d’une conven-
tion avec la collectivité pour une durée
(renouvelable) de trois années au maxi-
mum, avec en pratique des facultés de
résiliation en cours de route selon des
modalités simplifiées. Cette convention
suit elle-même toute une procédure (avec
notamment « une consultation de la com-
mission administrative paritaire »). Si ce
système peut être adapté pour un temps
partiel ou complet, il peut cependant se
révéler malcommode. Ainsi l’agent reste,
pour sa carrière et son traitement, ratta-
ché à son administration. Mais l’associa-
tion réglera ses heures supplémentaires
(sans que cela puisse devenir un moyen
déguisé de compléter sa rémunération).
La commune agit sur place
avec ses agents
Qui paye l’agent ? La commune
Qui est le supérieur La commune
hiérarchique de l’agent ?
Qui organise le travail La commune
de l’agent ?
Par ailleurs, seule l’administration peut
sanctionner et noter cet agent. Mais l’as-
sociation fixe ses conditions de travail et
peut envoyer des rapports sur la manière
de servir de l’agent (en pratique, au moins
un rapport avant la date de la notation ;
attention en cas de procédure, l’agent en
aura connaissance). Le juge n’hésite pas
au besoin à requalifier cette convention
en contrat de travail pour certains litiges
s’il existe, en droit ou en fait, un pouvoir
de subordination entre cet agent et la
direction de l’association.
Remboursement
Il faut désormais rembourser à l’ad-
ministration tout ce que lui coûte son
« cadeau » qui, du coup, n’en est plus vrai-
ment un. Auparavant la mise à disposi-
tion constituait souvent pour l’associa-
tion une aide supplémentaire qui, certes,
devait être comptabilisée comme une sub-
vention, mais qui était parfois plus aisée
à décrocher que des monnaies sonnantes
et trébuchantes.
Désormais, cela donne le plus souvent
lieu à un aller-retour plus complexe :
l’agent public est mis à disposition ; l’as-
sociation rembourse la collectivité ; mais
la collectivité majore d’autant sa subven-
tion (ce qui du coup ne change rien, sauf
EN RÉSUMÉ
La commune met des agents
à disposition de l’association
La commune (mais la
commune doit se faire
rembourser en principe)
La commune
L’association
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
GARE AUX LIAISONS
DANGEREUSES !
Un agent public qui serait mis à
la disposition ou en détachement
dans une association et qui
aurait préalablement administré
ou contrôlé les rapports entre
l’administration et l’association
risque de commettre une
grave infraction prévue par les
articles 432-12 ou 432-13 du code
pénal.
que c’est plus complexe, et psychologique-
ment moins évident pour la collectivité).
En revanche, l’association rémunère
l’agent en lieu et place de la collectivité
si l’agent, au lieu d’être mis à disposition,
est en « détachement » auprès de l’asso-
ciation. Ce régime ressemble un peu à un
CDD que le fonctionnaire titulaire ferait
au sein de l’association.
Éric Landot, Landot & associés,
avocats au barreau de Paris
La commune détache un
agent dans l’association
L’association
(pour l’essentiel)
L’association
(à quelques détails près)
L’association
21
ASSOCIATIONS PARTENAIRES

Pas de contreparties
pour les subventions
Les subventions sont des contributions volontaires et facultatives. Le financeur ne peut réclamer des
contreparties qu’à la condition qu’elles ne requalifient pas l’opération en contrat de prestation de service.

D
epuis la loi ESS du 31 juillet
2014, la subvention publique
est définie dans la loi n° 2000-
321 du 12 avril 2000 (art. 9-1), qui en
détermine les critères. L’élément déter-
minant tient en particulier à l’absence de
contrepartie au versement, puisqu’il est
expressément spécifié que « ces contri-
butions ne peuvent constituer la rému-

nération de prestations individualisées
répondant aux besoins des autorités ou
organismes qui les accordent ». L’absence
de contrepartie tangible distingue donc
la subvention de la passation d’une com-
mande par la collectivité publique, sou-
mise à la procédure des marchés publics.
Une association subventionnée ne doit
donc, en principe, rien remettre à l’auto-
rité versante, ni bien matériel, ni presta-
tion de service, en échange de la subven-
tion qu’elle demande.
Indirectes
Si la subvention ne doit pas représenter
le prix d’une prestation, elle ne peut pas
en revanche s’apparenter à une pure libé-
ralité, qui serait illégale venant d’une col-
lectivité publique. Celle-ci doit donc trou-
ver une forme de contrepartie indirecte
dans l’action commencée par l’association
bénéficiaire. Cette contrepartie se maté-
rialisera le plus souvent par l’affectation
particulière des fonds à un projet précis,
d’investissement par exemple, poursui-
vant un but d’intérêt général commencé
par le bénéficiaire, que l’autorité publique
entend soutenir. Par ailleurs, comme cela
se pratique dans le cadre du mécénat d’en-
treprise, la collectivité publique pourra
également chercher à valoriser son image.
Elle peut ainsi demander que son soutien
au projet soit visible dans la communica-
tion du bénéficiaire, en y faisant figurer
son logo par exemple, voire sa marque,
puisque cette pratique de propriété intel-
lectuelle des collectivités publiques se
développe.
Disproportionnées
Ce type de contrepartie morale, dispro-
portionnée, est donc admis, mais à condi-
tion toutefois qu’une telle demande ne se
transforme pas en opération de sponso-
ring (ou « parrainage »), c’est-à-dire une
prestation publicitaire réalisée par le
bénéficiaire. La subvention serait alors
le prix de la prestation, et basculerait dans
le champ de la commande publique, sou-
mise aux dispositions de la réglementa-
tion des marchés publics, mais aurait éga-
lement des conséquences fiscales pour le
bénéficiaire. En conséquence, la nécessité
d’assurer une contrepartie immatérielle
au financeur justifie que celui-ci puisse
exiger de l’association un certain nombre
d’obligations, pour lui permettre d’assu-
rer un contrôle raisonnable sur l’utilisa-
©©aytuncoylum/AdobeStock
tion des fonds publics, ou encore imposer
une clause de reversement de la subven-
tion (1) en cas de violation de ses obli-
gations.
Quand rédiger une convention
de subvention ?
La conclusion d’une convention écrite est
obligatoire dans certaines hypothèses,
soit en raison de l’activité subventionnée
(sport, spectacles cinématographiques
par exemple), soit du fait de l’importance
de l’aide versée si celle-ci excède 23 000
euros (loi n° 2000-321 du 12 avril 2000,
art. 10 et décret n° 2001-495 du 6 juin
2001, art. 1), soit encore pour éviter
une gestion de fait des deniers publics,
lorsqu’une subvention en nature génère
des recettes pour l’association bénéfi-
ciaire.
(1) « Quand doit-on rembourser une subvention ? »,
Associations mode d’emploi n° 172, octobre 2015.
Arnaud Laroche, avocat,
cabinet Delsol Avocats

22 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018

 Xavier Delsol, associé cofondateur du Cabinet Delsol Avocats
INTERVIEW
« Les fondations actionnaires
permettront un financement privé
plus important des associations »
©©DR
Vous défendez, avec d’autres
entrepreneurs (1), la création
de « fondations actionnaires ».
De quoi s’agit-il ?
Nous sommes habitués aux fondations
créées par une entreprise. Avec la fondation
actionnaires, il s’agit de tout autre chose.
C’est une fondation (ayant donc un objet
social non lucratif et d’intérêt général et
une vocation de pérennité) qui devient
propriétaire des titres d’une entreprise
qu’elle contrôle et dont les dividendes,
versés à la fondation, permettent à cette
dernière de financer son objet social.
Les pays nordiques, en partie en raison
d’un héritage socioculturel ou religieux
significatif en ce qui concerne les relations
entre la finance et le bien commun,
connaissent un très grand nombre de
fondations actionnaires. À titre d’exemple,
la Fondation Karlsberg finance, seule,
de grands musées danois ; la Fondation
Bosch consacre près de 250 M€ par an en
faveur de l’apprentissage ; et la Fondation
Rolex finance de très nombreuses actions
sociales et culturelles du canton de Genève,
en Suisse. Au Danemark, il existe 1 360
fondations actionnaires !
La loi Pacte ajoute
la « raison d’être » à l’objet
de l’entreprise. Cela va-t-il
dans le même sens ?
Ces deux sujets sont évidemment liés
et ce n’est pas un hasard si la société
d’études Prophil qui a lancé le débat sur
les « entreprises à mission » est aussi celle
avec qui nous travaillons sur les fondations
actionnaires. La philosophie est en effet
similaire. Dans le premier cas, il s’agit de
donner à l’entreprise une finalité (une
« mission ») qui dépasse le simple profit,
celui-ci ne devenant qu’un moyen au service
d’une fin. Dans le second cas, si la mission
de l’entreprise est bien de rester profitable,
c’est d’une part pour que les résultats
financent des actions d’intérêt général,
et d’autre part pour que la fondation
propriétaire garantisse la pérennité de
l’entreprise et l’esprit, voire l’éthique,
que lui ont insufflés ses fondateurs.
Pourquoi ne pas avoir tout
simplement renforcé le fonds
de dotation ?
Nous aurions préféré ne pas avoir à créer
une nouvelle forme juridique. La forme de
la fondation reconnue d’utilité publique
eut été le plus simple. Mais l’exigence du
Conseil d’État d’empêcher les fondateurs
(et donc, en l’espèce, les donateurs des titres
de l’entreprise) de conserver le contrôle
de la gouvernance de la fondation rebute
tous les fondateurs. Le fonds de dotation,
plus souple à créer et plus facilement
contrôlable, permet certes de répondre à ce
souhait. Mais le législateur a préféré créer
une nouvelle forme juridique, le « fonds de
pérennité », qui devrait être intégré dans
la loi Pacte. Celui-ci, pleinement gouverné
par ses fondateurs donateurs de l’entreprise
(ou leurs héritiers), aura pour seul objet
la conservation de l’entreprise et de ses
valeurs, mais les dividendes perçus de la
filiale pourront être reversés à un fonds de
dotation qui lui serait accolé. Cela semble
un peu complexe, mais c’est déjà une belle
évolution.
Que peuvent en attendre
les associations ?
Sous le terme générique de « fondations
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
actionnaires », on peut en fait trouver des
fondations reconnues d’utilité publique
ou des fonds de dotation dont l’objet
social est nécessairement d’intérêt général
(philanthropique, social, culturel,…) et de
financer soit des actions qu’ils exercent
directement, soit des projets présentés par
exemple par des associations. Si le projet en
cours d’adoption de « fonds de pérennité »
est définitivement voté au Parlement,
ceux-ci auront certes pour mission première
la préservation de l’entreprise mais aussi
de financer, par les dividendes perçus, des
actions d’intérêt général. La multiplication
des fondations actionnaires, outre une
belle évolution des mentalités sur ces
questions, permettrait sans aucun doute
un financement privé plus important des
associations et de leurs projets.
(1) Dans une tribune parue dans Le Monde le 30 août
2018.
Propos recueillis par Michel Lulek
En savoir plus 
Deux études réalisées par Prophil : « Les
fondations actionnaires, première étude
européenne » et « Les entreprises à mission,
panorama international des statuts hybrides au
service du bien commun » : https://prophil.eu
23
ASSOCIATIONS ACTIVITÉS
Les associations tutélaires
vont devoir faire payer
davantage les usagers
Les nouvelles modalités
de calcul et le barème révisé
de la participation des majeurs
protégés ont été publiés. Selon
la Direction générale de la
cohésion sociale, la réforme
vise à financer la progression
de l’activité des mandataires
judiciaires à la protection des
majeurs à un niveau plus conforme
à l’évolution des besoins.
L
e financement du dispositif est
assuré par une participation des
majeurs, selon un barème unique
établi en fonction de leurs ressources. Le
financement par les majeurs doit le plus
souvent être complété d’un versement
public qui, depuis 2016, incombe quasi-
uniquement à l’État sous la forme d’une
dotation globale de financement.
Participation progressive
Jusqu’alors, aucune participation finan-
cière du majeur n’était requise pour les
revenus inférieurs ou égaux au mon-
tant de l’allocation adulte handicapé
(AAH : 808,26 € par mois en 2018). Elle
était ensuite progressive, pour les reve-
nus compris entre l’AAH et 2,5 Smic,
dégressive au-delà et plafonnée à partir
d’un niveau de ressources égal à 6 Smic.
Depuis le 1er septembre, l’absence de par-
ticipation est maintenue pour les usa-
gers dont les revenus sont inférieurs au
montant de l’AAH. Cependant ceux dont
les ressources dépassent cette référence,
sont redevables d’une participation pro-
gressive débutant dès le premier centime
de revenus.
24 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
©Olivier.P/AdobeStock
Trois indicateurs
Les personnes les plus impactées sont
celles dont le niveau de ressources se situe
entre l’AAH et 1,6 Smic. Par ailleurs, le
décret prévoit le calcul de « coûts mesure »
qui sont définis en fonction de trois indi-
cateurs : la nature de la mesure, le lieu
de vie de la personne (domicile ou éta-
blissement) et son niveau de ressources.
Ces coûts, définis pour chaque mesure,
constituent le montant plafond de par-
ticipation financière des personnes pro-
tégées. L’Unaf a dénoncé « une réforme
qui consiste à augmenter la participation
80 % DES MESURES DE PROTECTION SONT GÉRÉES
PAR LES ASSOCIATIONS
La personne chargée de la protection
du majeur protégé (le « tuteur » ou le
« curateur » dans la plupart des cas)
est soit un membre de sa famille, soit
un mandataire professionnel appelé
« mandataire judiciaire à la protection
des majeurs » (MJPM). Les MJPM
représenteraient un peu plus de la
moitié des mesures de protection
existantes.
des personnes vulnérables dont la plu-
part sont extrêmement démunies, pour
combler la baisse des dotations finan-
cières de l’État ».
Créances douteuses
Les associations ont très rapidement pu
réaliser les simulations d’impact de cette
réforme pour estimer la participation des
majeurs. Elles ont vite repéré les difficul-
tés liées au recouvrement des créances
sur les budgets des majeurs les plus vul-
nérables. Si l’État s’attend à une sensible
hausse de la participation des majeurs
dans le budget des associations, il doit
également s’attendre à une augmentation
des provisions pour créances douteuses.
Louise Lefevre
En savoir plus
• Décret n° 2018-767 du 31 août 2018 relatif
au financement des mandataires judiciaires
à la protection des majeurs.
• Arrêté du 31 août 2018 relatif à la
détermination du coût des mesures de
protection exercées par les mandataires
judiciaires à la protection des majeurs.
Ils peuvent être une personne
morale ou une personne physique.
Les personnes morales sont
généralement des associations,
qualifiées de « service mandataire »
ou de « service tutélaire ». On
dénombre environ 350 services
tutélaires, qui gèrent un peu plus
de 80 % des mesures de protection
confiées à des MJPM.
 ASSOCIATIONS ACTIVITÉS
Organiser une manifestation
sportive en milieu protégé
Pour organiser une manifestation
sportive dans un espace naturel
protégé, l’association est tenue
de respecter les procédures
d’autorisation souvent complexes
et issues de différentes
réglementations.
I
l existe plusieurs types de protection
de sites, par exemple : les arrêtés pré-
fectoraux de protection de biotope
(APPB), le classement en réserve natu-
relle ou l’intégration dans le périmètre
d’un parc naturel régional ou d’une zone
Natura 2000…
Identifier les interlocuteurs
La première démarche consiste à iden-
tifier les enjeux écologiques et à s’in-
former sur la législation concernant les
espaces naturels éventuellement traver-
sés par le projet de manifestation. Pour
cela, contactez au plus tôt les services de
la DDTM (direction départementale des
territoires et de la mer) pour connaître la
procédure d’autorisation (retrait, envoi
des dossiers, évaluation d’incidence, etc.).
Identifiez également les autres interlocu-
teurs concernés (département, gestion-
naires d’espaces naturels, propriétaires
publics, communes, etc.) afin de pouvoir
les contacter le plus rapidement possible
(en réserve naturelle, il faut par exemple
anticiper de 12 à 6 mois car un avis du
comité consultatif est obligatoire).
Prioriser les sentiers balisés
Pour choisir la date et le lieu de la mani-
festation sportive, il faudra veiller­ à
prendre en compte les périodes de sen-
sibilité (saison, espèces, chasse, incendie,
fréquentation, etc.). Selon les régions,
Établir une convention
Si votre demande d’autorisation est
acceptée, il est conseillé d’établir une
convention avec le propriétaire ou le ges-
tionnaire de l’espace naturel pour défi-
nir un cadre permettant le bon déroule-
ment de la manifestation en conformité
avec la préservation de l’environnement
et les préconisations à mettre en place.
En cas de passage en forêt domaniale,
une convention avec l’Office national des
forêts (ONF) est obligatoire. Enfin, l’asso-
©B. Piccoli/AdobeStock ciation peut être signataire d’une charte
incitant les participants à respecter le site
pour éviter les mauvaises surprises.
Sophie Weiler
ces périodes peuvent être différentes. En savoir plus
Identifiez les sites sensibles à partir d’in- • Guide pratique du conseil départemental
des Pyrénées-Orientales : bit.ly/2Ng9Zhb
ventaires existants ou grâce aux acteurs • Guide pratique en Haute-Savoie :
locaux, et repérez les zones sensibles à doc.sportsdenature.gouv.fr
éviter (zone de frayère, station d’une • Site cartographique : www.geoportail.gouv.fr
plante rare, zone de nidification…). Dans
tous les cas, priorisez les sentiers de ran-
données balisés reconnus par une fédé-
ration et bénéficiant d’une autorisation
de passage des propriétaires fonciers, les L’ASSOCIATION DOIT
pistes forestières et les chemins ruraux. LAISSER UN SITE
SANS TRACE
Élaborer un préprojet
Une fois le lieu de la manifestation déter- En cas de constatation d’impact
miné et chaque propriétaire et/ou ges- négatif notable (dégradation
et/ou destruction d’un habitat
tionnaire identifié, il faudra élaborer un naturel ou d’un habitat
préprojet écrit sur une base cartogra- d’espèces), la restauration du
phique et mentionnant les principaux milieu dégradé en concertation
éléments relatifs à la manifestation (tracé, avec le gestionnaire d’espace
période, nombre de participants, équipe- naturel, le nettoyage des déchets
et toute autre mesure destinée
ments…). Pour mettre toutes les chances à compenser la dégradation
de votre côté, déterminez un tracé consi- sont à la charge de l’association
dérant à la fois l’intérêt sportif, la sécu- organisatrice qui doit laisser un
rité des participants et la préservation de site « sans trace ».
la biodiversité.
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018 25
ASSOCIATIONS ACTIVITÉS

Les régies :
du quartier au territoire
D’abord ancrées dans les quartiers des personnes en difficultés, création de
prioritaires, les associations lien social), la participation des habitants,
labellisées « Régies de quartier » le mode de partenariat (ville, bailleur…)
se développent maintenant dans et son ancrage dans une économie soli-
daire… Depuis la première régie créée en
les zones rurales délaissées, ce qui
1980, le réseau n’a cessé de se dévelop-
a donné naissance au label per pour répondre aux besoins des ter-
« Régie de territoire ». ritoires les plus fragiles. Les 140 régies
existantes interviennent auprès des ter-
ritoires et des publics les plus en diffi-
culté : 92 % d’entre elles agissent sur un
ou plusieurs quartier(s) prioritaire(s) de
CRÉER UNE RÉGIE
S’il n’existe pas de régie dans
votre quartier ou votre territoire
– leur liste est consultable
sur le site du CNLRQ – vous
pouvez faire labelliser votre
association. Pour cela, contactez
le CNLRQ qui pourra vous
conseiller sur la démarche à
suivre : étudier le territoire
d’intervention de la future régie,

U
ne régie de quartier ou de terri-
toire est une association de loi
1901 qui regroupe habitants,
associations, collectivités locales, bail-
leurs sociaux et autres acteurs du déve-
loppement local. Elle assure l’améliora-
tion du cadre de vie et a une mission de
médiation et de création de lien social. Le
label « Régie de quartier » est une marque
collective fondée sur l’adhésion au Comité
national de liaison des régies de quar-
tier (CNLRQ) et la signature de la Charte
nationale des régies de quartier et de son
annexe sur les régies de territoire.
Publics en difficulté
À travers ses neuf articles, la charte défi-
nit notamment l’approche économique et
sociale du projet, ses exigences d’action
(intervention territorialisée, insertion
©Pictures news/AdobeStock
la politique de la ville, couvrant ainsi près
de 320 quartiers prioritaires et touchant
plus de 3 millions d’habitants.
Mieux vivre ensemble
La régie répond à des besoins qui ne sont
pas satisfaits sur son territoire. Ses mis-
sions vont toutes dans le sens d’un mieux
vivre ensemble (rénovation des bâti-
ments, entretien des espaces extérieurs,
nettoyage/ménage, gestion des déchets,
animation, services à la personne, végé-
talisation, etc.). La régie emploie par
exemple des habitants du quartier en tant
que médiateurs afin de régler des conflits,
ou accompagne d’autres habitants en dif-
ficulté vers une insertion professionnelle.
Elle peut également exercer des activités
d’animation locale en soutenant les ini-
tiatives d’un groupe d’habitants, en ren-
forçant les échanges entre les associa-
tions et les habitants ou en participant
aux manifestations locales.
Bassins ruraux
Depuis une dizaine d’années, on assiste
la place et la participation
des habitants dans le projet,
la présence de partenaires,
la construction de parcours
d’insertion… Il faudra constituer
une équipe rassemblant les
principales associations du
quartier et contacter la ville et
les organismes logeurs. Ces
dernières années, 9 nouvelles
régies ont été labellisées et
7 régies sont actuellement en
préfiguration.
est une réponse à la mutation et à la fra-
gilisation de ces bassins de vie ruraux
qui voient certaines offres ou prestations
ne plus être assurées. Comme les régies
de quartier situées en ville, les régies de
quartier tentent d’associer habitants, élus
et acteurs économiques pour intervenir
ensemble sur la gestion de leur espace
géographique et social, inventer de nou-
velles formes économiques et sociales,
lutter contre les exclusions et construire
une citoyenneté active.

à la création de régies de territoire en Sophie Weiler

zone rurale. Il en existe aujourd’hui une
quinzaine œuvrant en Nouvelle Aqui-
taine, Auvergne Rhône-Alpes, Franche-
Comté Bourgogne, Centre Val-de-Loire,
Occitanie et Outre-mer. Leur émergence
En savoir plus
• www.regiedequartier.org
• Évaluation nationale des Régies de quartiers
et de territoire bit.ly/2QtVo3N.

26 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018

 En partenariat avec

Les associations inventent

l’énergie citoyenne
Avec la Fonda, Associations mode d’emploi continue à explorer comment les associations répondent aux
différents objectifs de développement durable (ODD). Pour l’ODD n° 7, une « énergie propre et d’un coût
abordable », elles jouent la carte de la décentralisation et de l’appropriation citoyenne.

L’
énergie peut paraître un sujet
complexe et lointain pour beau-
coup de citoyens. Pourtant, il
est relié à de nombreux gestes essentiels
et la façon dont nous l’employons a des
conséquences tant sur notre environne-
ment (pollution, biodiversité…) que sur
notre situation personnelle (maîtrise des
dépenses, santé…).
Réduire la pression
Si l’ensemble des ménages a accès à l’élec-
tricité, plus d’un sur sept est concerné
par la vulnérabilité énergétique. L’Ob-
servatoire national de la précarité éner-
gétique (Onpe) constate une augmenta-
tion du nombre de ménages en difficulté
pour faire face à leurs dépenses en énergie
pour leur logement, passant de 3,2 mil-
lions en 2006 à 3,8 millions en 2013. La
question de l’énergie ne se pose pas exclu-
sivement en termes d’accès, mais égale-
ment en termes de consommation. Des
habitudes plus vertueuses et une amé-
lioration de l’efficacité énergétique per-
mettent de réduire la pression sur l’envi-
ronnement, avec des effets en chaîne sur
le réchauffement climatique, la préserva-
tion de la biodiversité, la diminution de
la pression sur les ressources, l’améliora-
tion de la qualité de l’air…
©maho/AdobeStock
sujets, par exemple avec les initiatives
Territoires à énergie positive (Tepos).
Au niveau technologique, le stockage de
l’énergie (encore très incertain), l’appari-
tion des smart grids, réseaux intelligents
de partage ou l’amélioration de l’effica-
cité énergétique des bâtiments, placent
les enjeux énergétiques à l’échelle d’ac-
tion de chacun.
Rénovation et transition
De nombreuses initiatives associatives
contribuent à ces changements. Le Geres,
Groupe énergies renouvelables, environ-
nement et solidarités (www.geres.eu/fr),
une ONG créée à Marseille en 1976, s’est
spécialisé dans l’énergie durable et la pro-
tection de l’environnement. Il mène des
actions aussi bien en France qu’à l’inter-
national. En région Paca, il accompagne
des ménages modestes et des petites
copropriétés pour travailler sur la rénova-
tion énergétique, par des conseils et petits
travaux, ou en assurant une médiation
lorsque des travaux importants doivent
être menés. Autre initiative, les « volon-
taires de la transition énergétique », qui
repose sur une alliance entre Unis-Cité
et Enedis (bit.ly/2NyXoWE). Les jeunes
volontaires, formés spécifiquement, vont
à la rencontre des foyers précaires pour
les sensibiliser aux enjeux de la transition
énergétique et leur permettre de maîtri-
ser leur consommation d’électricité.
Bastien Engelbach,
Fonda
En savoir plus
• Le Labo de l’ESS, « Pour une transition
énergétique citoyenne » : bit.ly/2INkhET
• Le site actions.solidariteclimatique.org
permet de recenser les gestes ayant des
impacts sur le climat et l’ensemble des ODD.
• La fiche ODD n° 7 de la Fonda : bit.ly/2QJ8sTc

Mutations technologiques CROWDFUNDING ÉNERGÉTIQUE

Des mutations institutionnelles et tech-
nologiques rendent les questions éner-
gétiques davantage appropriables par les
citoyens. On peut signaler une décen-
tralisation croissante des moyens de
production, ainsi que le rôle de plus en
plus important des collectivités sur ces
Plusieurs plateformes de crowdfunding se sont spécialisées sur les énergies
et sont devenues des outils pour les démarches citoyennes en la matière.
On trouve par exemple Lumo (www.lumo-france.com), Enerfip (enerfip.
fr) ou Lendosphère (www.lendosphere.com). Selon le Baromètre réalisé
par GreenUnivers avec l’association Financement participatif France, le
financement participatif des énergies renouvelables a franchi la barre des
20 millions d’euros en 2017, en progression de 78 % par rapport à 2016.

Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018 27

ASSOCIATIONS RESSOURCES HUMAINES
FICHE PRATIQUE Par Marie-Pierre Bérut
Rédiger le contrat de trav a
Le contrat de travail doit comporter des points obligatoires tels que la
durée du temps de travail, le poste occupé, la rémunération ou certains
droits collectifs applicables au salarié (la convention collective appliquée
Entre les soussignés :
Nom association Adresse
Représentée par « Monsieur/Madame… » agissant en qualité
de Président(e)
d’une part, Article 3. Période d’essai
et
« Madame/Monsieur… » Né le « » à « » Nationalité « » Commentaires : La période d’essai a pour objet de
N° d’immatriculation à la Sécurité sociale « »
Éventuellement : Autorisation de travail « »
d’autre part,
Il a été convenu ce qui suit :
Article 1 : Engagement
« Nom association » engage « Madame/Monsieur… » en qua-
lité de « fonction », en contrat à durée indéterminée à comp-
ter du « date ».
Cette qualification correspond au niveau/échelon/coefficient
de la convention collective de «… ».
« Madame/Monsieur… » bénéficiera d’une visite d’information
et de prévention auprès de la médecine du travail.
La déclaration préalable à l’embauche a été remise à l’Urssaf
de «… ». Conformément à la loi du 6 janvier 1978, « Madame,
Monsieur… » a un droit d’accès et de rectification des informa-
tions portées sur ce document.
Commentaires : La DPAE est une formalité d’embauche
obligatoire, effectuée auprès de l’Urssaf sur le site www.due.
urssaf.fr. À réaliser au moins 8 jours avant l’embauche ou
au plus tard le dernier jour ouvrable précédent. Elle permet
l’affiliation au régime d’assurance chômage et la demande
d’examen auprès du service médical. En l’absence de DPAE,
l’association s’expose à des sanctions pécuniaires (1 071€ en
2018) et pénales (délit de travail dissimulé).
Article 2 : Convention collective applicable
Commentaires : La convention collective de branche applicable
est déterminée en référence à l’activité principale de l’associa-
tion. Le code APE n’est qu’un simple indicatif.
Le présent contrat est régi par les dispositions de la conven-
tion collective de « ».
Commentaires : La convention collective de branche est un
accord écrit entre syndicat employeurs et salariés au niveau
d’une branche professionnelle (animation, sport…). Elle a
pour objet d’organiser des règles spécifiques au secteur
d’activité et d’apporter des avantages supplémentaires aux
salariés. La convention collective s’appliquera, quel que
soit l’effectif, si l’association adhère à une organisation
patronale signataire de la convention, ou lorsque celle-ci
28 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
Modèle de contrat de travail
est « étendue » par un arrêté d’extension du ministère du
travail. Dans ce dernier cas, elle devient obligatoire pour
l’association. Les conventions collectives de branche sont
consultables sur le site www. legifrance.gouv.fr
vérifier les aptitudes du salarié à occuper son poste de
travail. La période d’essai ne se présume pas. Elle doit être
expressément stipulée dans le contrat.
La possibilité de renouvellement doit également être prévue
dans le contrat et la convention collective. Le renouvellement
requiert l’accord express du salarié pendant la période
initiale. Un avenant de renouvellement doit être rédigé. Cet
avenant doit manifester une volonté claire et non équivoque
du salarié, par une formulation de type « Bon pour accord ».
Le présent contrat est conclu sous réserve d’une période d’es-
sai de « », au cours de laquelle les parties peuvent mettre fin au
contrat de travail, par lettre recommandée ou remise en main
propre, sans indemnités.
En cas de rupture pendant l’essai, les parties devront respecter
le délai de prévenance prévu aux articles L.1221-25 et L.1221-
26 du code du travail à savoir :
• Rupture à l’initiative de l’employeur
- 24 heures en deçà de 8 jours de présence
- 48 heures entre 8 jours et 1 mois de présence
- 2 semaines après 1 mois de présence
- 1 mois après 3 mois de présence
• Rupture à l’initiative du salarié
- 24 heures en deçà de 8 jours de présence
- 48 heures à partir de 8 jours et 1 mois de présence.
La période d’essai correspond à un travail effectif. En cas de sus-
pension du contrat de travail, la période d’essai sera prolongée
d’une durée strictement équivalente. Cette période d’essai peut
être renouvelée une fois par accord des parties.
Commentaires : La période d’essai légale est fixée à 2 mois
pour les ouvriers et employés, 3 mois pour les agents de
maîtrise et les techniciens, 4 mois pour les cadres. Elle peut
être renouvelée respectivement dans les limites maximales
de 4, 6 et 8 mois. Ces durées maximales sont obligatoires.
Article 4. Fonctions et obligations professionnelles
« Madame/Monsieur » occupera les fonctions de « », telles
que définies dans la fiche de poste qui lui est remise. Ses mis-
sions pourront évoluer selon les besoins de l’association dans
le cadre de sa qualification professionnelle et avec le maintien
de sa rémunération.
v ail d’un salarié associatif
par exemple). Attention ! La modification d’un élément essentiel du
contrat de travail nécessite l’accord du salarié. Il faut donc éviter de
contractualiser les avantages conventionnels dans le contrat de travail.
de droit commun (CDI)
Dans le cadre de ses fonctions, « Madame/Monsieur… » devra
suivre les instructions générales et particulières qui pourront lui
être données par l’Employeur ou toute personne dûment habilitée.
« Madame/Monsieur… » s’engage par ailleurs :
- À respecter l’ensemble des règles d’hygiène et de sécurité
applicables dans l’association
- À informer immédiatement « Association » en cas d’absence
et à produire dans les 48 heures les justificatifs d’absence.
À observer la discrétion la plus stricte sur les informations
dont il aura accès dans le cadre de ses fonctions.
- À travailler exclusivement pour « Association » et à n’exercer
aucune activité concurrente pendant toute la durée de son
contrat de travail.
- À faire connaître dans les meilleurs délais tout changement
de situation.
« Madame/Monsieur… » déclare être libre de tout engagement
et n’être lié par aucune clause de non-concurrence.
Commentaires : La clause d’exclusivité est incompatible
avec un temps partiel. Pour le temps complet, la clause
d’exclusivité ne doit pas être rédigée en termes généraux
et la restriction à la liberté du travail doit être justifiée et
proportionnée (Cour de cassation du 16 mai 2018).
Article 5. Durée du travail
La durée hebdomadaire de travail de « Madame, Monsieur… »
est de 35 heures par semaine, réparties selon le planning en
vigueur dans l’association. Le cas échéant, l’association se
réserve le droit de demander à « Madame, Monsieur… » d’ef-
fectuer des heures supplémentaires dans le respect des dispo-
sitions légales et conventionnelles.
Article 6. Rémunération
« Madame/Monsieur… » percevra une rémunération mensuelle
brute de « » € pour un horaire de « » heures par mois. À cette
rémunération s’ajouteront une « prime d’ancienneté, prime 13e
mois… », calculée(s) selon les dispositions de la convention col-
lective en vigueur dans l’association.
Article 7. Lieu de travail
« Madame/Monsieur… » exercera ses fonctions à « ».
Il/elle pourra être amené(e) à se déplacer pour les besoins du
service, sans que ces déplacements constituent un change-
ment de lieu de travail.
Commentaires : Le contrat de travail précise généralement
le lieu de travail du salarié, qui peut être un ou plusieurs
lieux fixes, une zone géographique définie. Selon la cour de
cassation, cette clause est informative. Le changement de
lieu de travail ne constitue pas une modification du contrat
nécessitant l’accord du salarié sauf contractualisation
express de cette clause, changement de lieu hors secteur
géographique ou clause de mobilité.
Article 8. Congés payés
« Madame/Monsieur…. » bénéficiera de congés payés confor-
mément aux dispositions légales et conventionnelles en vigueur
dans l’association. Les congés seront pris en concertation avec
l’association, selon les nécessités de service.
Commentaires : Le salarié a droit à 2,5 jours ouvrables par
mois de travail effectif chez le même employeur, soit 30 jours
ouvrables par an. Les congés payés sont un droit au repos.
Il est essentiel que les bulletins de salaires indiquent les
congés pris par les salariés.
Les congés payés se décomptent en jours ouvrables du
lundi au samedi. Le congé débute le 1er jour qui aurait dû être
travaillé par le salarié. Les jours fériés chômés ne sont pas
pris en compte.
L’employeur fixe la période de congés, sachant que le salarié
doit prendre entre 12 jours minimum et 24 jours maximum sur
la période du 1er mai au 31 octobre. Le salarié peut bénéficier,
sauf renonciation express, de jours supplémentaires de
congé appelés jours de fractionnement s’il prend entre 3 et 6
jours de congé (sur 24 jours) en dehors de la période précitée.
Article 9. Retraite complémentaire — Prévoyance
« Madame/Monsieur…… » est affilié aux organismes suivant :
- Retraite « Nom et adresse organisme »
- Prévoyance « Nom et adresse organisme »
- Mutuelle « Nom et adresse organisme »
Commentaires : La mutuelle est obligatoire pour
l’employeur et les salariés, sauf cas de dispense définis
par la loi ou l’accord collectif applicable. La participation
de l’employeur est d’au moins 50 % de la cotisation. C’est
le caractère obligatoire, applicable à tous les salariés qui
permet l’exonération des sommes aux cotisations sociales.
Enfin, la part employeur « entre » dans l’assiette de la CSG/
CRDS.
Fait en double exemplaire, à « », le « »
(Signatures précédées de la mention manuscrite
« Lu et approuvé »)
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018 29
ASSOCIATIONS RESSOURCES HUMAINES

Bénévole et salarié
dans la même association,
c’est possible mais…
Il n’y a pas d’interdiction à ce qu’une personne salariée d’une association y fasse du bénévolat et vice versa.
La distinction doit être claire et nette sous peine de conséquences pénales ou fiscales graves pour l’association.

L
orsqu’une association recrute, geant et de salarié soit valide. En
elle peut vouloir embaucher premier lieu, évidemment, l’emploi
une personne qui jusqu’alors doit être réel et effectif. Ensuite, les
faisait partie de ses bénévoles. De deux fonctions doivent être distin-
même, un salarié prenant à cœur le guées. Pour cela, on formalisera une
©©WavebreakmediaMicro/AdobeStock

projet de l’association qui l’emploie fiche de poste salarié et une fiche

peut vouloir s’engager au-delà de de mission dirigeant, validées par
son travail. Doivent-ils pour autant le CA. Enfin, dans sa position sala-
renoncer à l’une de leurs fonctions ? riée, la personne doit être réelle-
ment subordonnée aux décisions
Missions distinctes du conseil d’administration. Mal
Du côté de la loi, il n’y a pas de pro- gérée, cette situation peut avoir des
blème à condition que les choses conséquences fiscales par la remise
soient claires et que les missions en cause de sa gestion désintéres-
soient bien distinctes. Trois critères défi- poste pour ne laisser place à aucune ambi- sée, ce qui l’assujettirait aux impôts com-
nissent ainsi le salariat : une prestation guïté. Et il est opportun de faire réguliè- merciaux.
fournie en vue de se procurer des reve- rement le point pour s’assurer que les Armelle Barroux
nus ; une rémunération de cette presta- activités bénévoles restent clairement cir-
tion ; et l’exécution de cette prestation conscrites. En cas d’absence d’éléments
sous l’autorité d’un employeur, ce dernier probants qui distinguent le temps salarié
ayant le pouvoir de donner des ordres et du temps bénévole, le risque que le béné- GESTION DE FAIT
des directives, d’en contrôler l’exécution volat soit requalifié en travail dissimulé
L’existence d’un gérant de fait
et de sanctionner les manquements. Le est réel. Dans ce cas, l’association peut
dans une association induit que
bénévolat est quant à lui une prestation se voir condamnée pénalement et devoir sa gestion n’est plus considérée
fournie à titre gratuit, sans lien de subor- payer les salaires et cotisations patronales comme étant bénévole et
dination juridique. Il s’agit donc d’une qui correspondent aux heures effectuées. désintéressée, ce qui remet en
participation volontaire à laquelle le béné- Pour peu que ce soit considéré comme des cause l’exonération d’impôts
commerciaux dont elle bénéficie.
vole est libre de mettre un terme sans heures supplémentaires dont le nombre Cette notion de dirigeant de
procédure ni dédommagement. est limité et la rémunération majorée, la fait n’est pas définie par la
facture peut être salée… loi et c’est à l’administration
Travail dissimulé fiscale qu’incombe la preuve de
Pour ne pas laisser le flou s’installer, il Fonction dirigeante son existence. Or, il est admis
par la doctrine fiscale que la
faut bien différencier les interventions Si les statuts (ou un agrément spéci- participation des salariés au
qui relèvent du travail salarié et celles fique) ne s’y opposent pas, rien n’em- conseil d’administration ne fait
qui tiennent de l’engagement bénévole, pêche même un salarié d’être adminis- pas d’eux des dirigeants de fait
le plus formellement possible. Les mis- trateur de l’association où il travaille. La dès lors qu’ils ne représentent
sions du salarié doivent être précisées jurisprudence définit trois conditions pas plus du quart des membres
du conseil d’administration.
dans son contrat de travail et sa fiche de pour que le cumul de la fonction de diri-

30 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018

 Marion Chapulut,
présidente de CitizenCorps, membre du groupe de travail sur le service national universel
« Les associations devront réfléchir à
INTERVIEW
la manière de proposer des missions
attractives à un public nouveau »
©©DR
Comment a été menée
la consultation sur le projet
de service national universel ?
Avant la présentation du projet, le 27 juin
dernier par le gouvernement, un groupe de
travail de sept personnes a été constitué
autour du général Daniel Menaouine.
Après une large consultation nous avons
remis un premier rapport en avril 2018 à
la suite duquel le gouvernement a validé
les grands principes de l’architecture du
SNU que nous proposions. Au cours de
l’été, nous avons poursuivi les échanges et
les rencontres avec des parties prenantes
comme les organisations de jeunesse ou
les associations de parents d’élèves. Nous
avons également mené une enquête en
ligne auprès des jeunes pour recueillir les
besoins et les attentes de quelque 100 000
jeunes. Nous remettrons en novembre un
nouveau rapport au gouvernement qui
devrait alors prendre les décisions finales
pour la mise en place du dispositif.
À quoi ressemblera-t-il ?
L’objectif du SNU est triple : cohésion
sociale et territoriale ; prise de conscience
des enjeux de la défense et de la sécurité
nationale ; et développement de la culture
de l’engagement. Nous avons imaginé
ce service en deux phases distinctes. La
première est obligatoire. Effectuée aux
alentours de 16 ans, elle sera d’une durée
d’un mois maximum et contiendra deux
périodes, distinctes ou continues : une
première de 15 jours, en hébergement
collectif, est conçue comme un temps de
reconnaissance et d’apprentissage du vivre
ensemble. Une deuxième, de 15 jours
également mais qui pourra être continue
ou perlée, propose au jeune d’effectuer une
mission collective avec d’autres jeunes. La
seconde phase est, quant à elle, basée sur
le volontariat : chaque jeune sera encouragé
à poursuivre une période d’engagement
d’une durée d’au moins trois mois, liée à la
défense et la sécurité, à l’accompagnement
des personnes, à la préservation du
patrimoine ou de l’environnement, sans que
cette liste soit limitative.
Quelle serait la place
des associations dans
ces dispositifs ?
Elles peuvent être présentes à tous les
stades. Pour les quinze premiers jours de
la période obligatoire, nous consultons
les associations qui militent pour les
droits afin de pouvoir inclure toutes les
minorités dans le dispositif, par exemple
les jeunes LGBT, les jeunes en situation
de handicap, etc. Par ailleurs, il est clair
que cette période doit être menée avec
des méthodes d’éducation active, il faudra
favoriser une pédagogie de l’action et non
une communication descendante. Les
associations d’éducation populaire peuvent
y contribuer. Pour les quinze derniers jours
de la période obligatoire, c’est encore plus
important puisqu’il s’agira de mener des
missions collectives autour d’un projet.
Cela peut se faire dans une association
existante, mais nous pourrions aussi
imaginer que les jeunes créent eux-mêmes
une association pour cela. Cela peut donner
l’occasion aux associations d’accueillir des
jeunes d’une nouvelle façon. Elles devront
réfléchir à la manière de proposer des
missions attractives à un public qui n’est
pas forcément habitué à s’engager auprès du
monde associatif. Nous sommes conscients
qu’un tel accueil demandera du temps et de
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
la disponibilité de la part des responsables
associatifs et c’est pour cela que nous avons
proposé une aide financière spécifique
pour que les associations puissent avoir les
moyens de recruter pour accompagner les
jeunes dans ces missions.
Quel lien avec les autres
dispositifs tels que le
service civique ou la réserve
citoyenne ?
Pour la phase d’engagement volontaire,
il nous semble pertinent d’utiliser les
dispositifs existants en créant une
« ombrelle » qui rassemble tous ces
dispositifs afin de faciliter l’accueil d’un
maximum de jeunes. S’il paraît évident qu’il
faut travailler avec les associations qui sont
déjà habituées à accueillir de nombreux
bénévoles, l’idéal serait que plusieurs
associations puissent répondre de manière
concertée, que ce soit pour la phase 1 ou
la phase 2, pour qu’il y ait des réponses
territoriales par exemple. Le but est que
les jeunes puissent trouver de l’intérêt et
l’envie de s’engager plus avant et que cette
période ne soit qu’une première étape dans
un parcours d’engagement tout au long de
leur vie.
Propos recueillis par Michel Lulek
En savoir plus 
www.service-national-universel.gouv.fr
www.service-national-universel.gouv.fr
31
ASSOCIATIONS RESSOURCES HUMAINES

La cotisation salariale d’assurance

chômage est supprimée
Chiffres utiles
Le Smic (au 1er janvier 2018) Les plafonds de la
À compter du 1er octobre 2018, la
Sécurité sociale 2018
cotisation salariale d’assurance chômage Smic horaire brut Smic brut mensuel (pour
fixée à 0,95 % depuis le 1er janvier 35 heures hebdomadaires) Année 39 732,00 €
2018 est supprimée. Désormais, seule 9,88 € 1 498,47 € Trimestre 9 933,00 €
la contribution patronale d’assurance Mois 3 311,00 €
chômage est due au taux de 4,05 % (code Frais kilométriques
Quinzaine 1 656,00 €
type de personnel – CTP – 772) et la Barème fiscal d’évaluation des frais réels
cotisation patronale pour l’AGS à 0,15 % Semaine 764,00 €
Kilométrage parcouru à titre professionnel
(CTP 937). Jour 182,00 €
Puissance Jusqu’à De 5 001 à Au-delà de
SS Loi n° 2017-1836 du 30 décembre 2017 de finance-
ment de la Sécurité sociale pour 2018, art. 8 VI
fiscale 5 000 km 20 000 km 20 000 km Heure 25,00 €
goo.gl/y9WfF 3 cv et moins d x 0,410 (d x 0,245) + 824 d x 0,286
4 cv d x 0,493 (d x 0,277) + 1 082 d x 0,332
5 cv d x 0,543 (d x 0,305) + 1 188 d x 0,364 Barème fiscal
Harcèlement sexuel : mettez à jour 6 cv d x 0,568 (d x 0,320) + 1 244 d x 0,382 forfaitaire
vos affichages
7 cv et plus d x 0,595 (d x 0,337) + 1 288 d x 0,401 Automobile 0,311 €/km
La loi du 3 août 2018 renforçant la
lutte contre les violences sexuelles d = distance parcourue à titre professionnel en km Deux-roues 0,121 €/km
et sexistes modifie la définition du
Taxe sur les salaires Indemnités journalières d’arrêt maladie
harcèlement sexuel pour y intégrer la (50 % du salaire)
notion de connotation sexiste. Ainsi, « le Taux Salaire
Montant maximum de l’indemnité
harcèlement sexuel est le fait d’imposer 4,25 % Inférieur ou égal à 7 799 € journalière :
à une personne, de façon répétée, des 8,50 % Entre 7 799 € et 15 572 € Indemnité journalière maladie 44,34 €
propos ou comportements à connotation normale
sexuelle ou sexiste qui, soit portent 13,60 % Supérieur à 15 572 €
atteinte à sa dignité en raison de leur Indemnité journalière maladie 59,12 €
Montant minimum de majorée pour charge de famille à
caractère dégradant ou humiliant, soit 3,75 € /h
gratification de stage partir du 31e jour d’arrêt de travail
créent à son encontre une situation
intimidante, hostile ou offensante ». Indemnités de service civique
Il convient de mettre à jour les affichages
Versement de l’Agence de services et de paiement 473,04 € nets
et transmissions d’information
obligatoires de l’employeur sur ce texte. Versement de l’association 107,59 €
Majoration sur critères sociaux 107,68 € nets
SS Art. 222-33 du code pénal modifié par la loi 2018-
703 du 3-8-2018 art. 11
goo.gl/FtsY1G

En annexe est notamment communiquée mesure, introduite par la loi n° 2018-727

Une instruction pour promouvoir
la qualité de vie au travail
La Direction générale de la cohésion
sociale (DGCS) a transmis aux
établissements sociaux et médico-
sociaux (ESMS) une instruction visant
à promouvoir la qualité de vie au travail
(QVT) dans les EHPAD et établissements
accueillant des personnes handicapées.
Son objectif est d’améliorer les conditions
de travail en réduisant l’absentéisme et
les accidents du travail. Dans sa première
partie, elle rappelle le contexte et les
enjeux attachés aux démarches de QVT
avant d’exposer dans une deuxième
partie les différents axes de la stratégie,
en soulignant les actions dont la mise en
œuvre relèvera directement des services.
la démarche de prévention des troubles pour un État au service d’une société de
musculo-squelettiques présentée par la confiance ne s’applique que si l’entreprise
Caisse nationale d’assurance maladie. est de bonne foi (le cas échéant, il revient
à l’administration de prouver la fraude
SS Instruction n°DGCS/4B/2018/177 du 17 juillet
2018 relative à la mise en œuvre d’une stratégie de pro- ou la mauvaise foi de l’entreprise). Par
motion de la qualité de vie au travail dans les établisse-
ailleurs, la limitation à 3 mois de la durée
ments médico-sociaux.
d’un contrôle Urssaf qui s’appliquait
goo.gl/KRUu1x
depuis 2015 aux entreprises de moins de
10 salariés est étendue à celles de moins
de 20 salariés.
Le droit à l’erreur fiscale SS Loi n° 2018-727 pour un État au service d’une socié-
ou sociale té de confiance du 10 août 2018 https://bit.ly/2vGCEGo
Une entreprise (ou un particulier)
qui, pour la première fois, se trompe
en faisant une déclaration sociale ou
fiscale (impôt, DSN, etc.) ne sera pas
sanctionnée si elle régularise sa situation
d’elle-même ou après y avoir été invitée
par l’administration concernée. Cette

32 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018

 COMMUNIQUÉ

EDF renforce son engagement

contre la précarité énergétique
Pour faire en sorte que la

Photo : Getty Images

facture énergétique n’aggrave
pas les situations de fragilité
sociale, EDF renforce ses
actions pour lutter contre
la précarité énergétique.
En 2018, il continue de
s’investir auprès des pouvoirs
publics pour accompagner
la généralisation du chèque
énergie.

D
epuis plus de 30 ans, EDF œuvre aux
côtés des collectivités et partenaires
sociaux pour lutter contre la précari-
té énergétique. L’enjeu reste important, avec
près de 12 millions de Français se trouvant
en situation de précarité énergétique, soit une
personne sur cinq*. Pour les aider, environ
300 « conseillers solidarité », en contact
avec les travailleurs sociaux, recherchent
des solutions concrètes d’accompagnement
visant à résorber les difficultés de paiement
des foyers et réduire leur facture énergétique.
EDF met en œuvre également les disposi-
tifs des pouvoirs publics en matière d’aide
au paiement. A ce jour, EDF est le premier
contributeur au Fonds de solidarité pour le
Logement (FSL), après les collectivités ter-
ritoriales.
* Source : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), Février 2018.

Pour 2018 : EDF s’investit dans l’informa-

tion des clients et des acteurs sociaux sur
la mise en place du chèque énergie, qui
remplace les tarifs sociaux de l’énergie de-
puis le 1er janvier. « Ce dispositif est par-
fois mal connu. Nous allons donc renforcer

nos actions de sensibilisation auprès de nos avec leurs locataires. La solidarité, c’est
clients pour qu’il soit pleinement exploité », faire en sorte que l’innovation bénéficie à
« La solidarité, indique-t-on chez l’énergéticien.
Autre action : EDF va déployer, à la rentrée
tous, y compris aux foyers en situation pré-
caire », conclut-on chez EDF.
c’est faire en sorte prochaine, une offre à destination des bail-
leurs sociaux. Baptisée Nostra Domus, elle
que l’innovation intègre un accompagnement complet des
locataires pour faciliter la prise en main de
bénéficie à tous. » solutions de chauffage connecté. « L’objec-
tif est d’aider les bailleurs sociaux à exploi- www.edf.fr/collectivités
ter pleinement ce type de dispositif innovant L’énergie est notre avenir, économisons-la !
 La revue de presse Chers lecteurs, chaque mois, nous vous proposons un supplément de 4 pages, composé
de Territorial d’articles sélectionnés dans les autres titres du Groupe Territorial. Notre objectif :
vous être toujours plus utile, en vous faisant découvrir la richesse de tous nos magazines.
Les offices du sport veulent
prendre leur place dans
la gouvernance territoriale
Par fidélité aux valeurs qui
l’ont fondée (et aussi parce que
Fnoms et OMS sont devenus des
marques auxquelles il est difficile
de renoncer), la Fédération a
gardé le M de municipale dans
son titre. Dans les faits, elle se vit
aujourd’hui comme la fédération
des « offices du sport » tout
court. Et veut prendre sa place
dans le chantier de la nouvelle
gouvernance du sport.
U
n mouvement autant qu’une
fédération regroupant des asso-
ciations loi de 1901 indépen-
dantes (1) et autonomes qui ne sont ni des
services des sports bis, ni une commis-
sion municipale, ni un super club omnis-
port, voilà comment pourrait se décrire
la Fédération nationale des offices muni-
cipaux des sports (Fnoms). Pour Claude
Brana, son secrétaire général, l’office des
sports « est un espace entre le service des
sports, les élus en charge des sports, les
fédérations, les acteurs du sport local.
Actuellement les collectivités locales se
rendent compte qu’on ne réussit pas seul.
Cette prise de conscience existe dans
l’urbanisme, l’économie, elle est encore
embryonnaire dans le sport. Les sportifs
nous poussent hors de nos marges. Des
milliers de personnes pratiquent de nou-
velles activités, créent de nouvelles formes
de sociabilité qui dépassent les organisa-
tions traditionnelles clubs et manifesta-
tions. Le mouvement associatif territorial
(et pas seulement sportif) doit évoluer, se
fédérer, mettre en commun des idées, des
34 Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
moyens. Un mouvement comme celui des
offices des sports ne peut qu’être au cœur
de cette complexité. L’office des sports
territorial est un outil à la disposition de
tous ceux qui veulent se confronter à cette
énergie, innover ».
Priorité au terrain
Sur le plan organisationnel, la fédération
s’est mise en ordre de bataille. « Un nou-
veau siège social, fonctionnel dont nous
sommes propriétaire, des finances assai-
nies, un nouveau projet fédéral 2018-
2021 », nous présente David Guillouf,
directeur de la fédération. « Nous sommes
engagés dans une démarche de qualité.
QUELQUES EXEMPLES D’ACTIONS
- Marchons dans nos campagnes
(Croms Auvergne) est une action
qui a pour but de prévenir la
dépendance, favoriser l’autonomie
des personnes âgées, renforcer
le lien social, rompre l’isolement,
favoriser le maintien à domicile.
Dans ce cadre, les OMS
partenaires proposent aux plus
de 60 ans une marche encadrée
par semaine de septembre à juin.
Par temps de pluie, des séances
d’activités physiques adaptées
sont proposées en salle.
- « Jour de sport-santé » (Saint-Paul,
Ile de la Réunion). Cette journée
tout public gratuite propose des
ateliers de découverte d’activités
physiques et sportives sous toutes
leurs formes ; des ateliers de
sensibilisation sur la thématique
« Sport-santé bien-être » ; des
ateliers de sensibilisation à la
Nous nous sommes donné un objectif :
répondre en 48 heures aux questions
qui nous sont posées par les offices des
sports. Nous recevons entre 20 et 25 sol-
licitations par semaine, sur tous sujets.
Cet observatoire nous permet de cerner
les sujets qui préoccupent nos membres
et d’adapter nos ressources en consé-
quence, qu’il s’agisse de formation, de
fiches thématiques, de communication ».
Des outils et une attitude qui donnent
priorité au terrain. « Chaque territoire
a ses propres spécificités, son histoire,
ses problématiques originales. Il n’y a pas
un modèle unique d’office des sports »,
poursuit David Guillouf. « Nous devons
prévention des espaces, sentiers
et itinéraires ainsi que des sites
naturels dédiés à la pratique
sportive, ainsi que de nombreuses
animations ludiques à destination
du jeune public. En 2017, 10 000 à
14 000 visiteurs ont arpenté les
travées de la manifestation
tout au long de la journée.
- La Boîte utile sportive et solidaire
(BUSS, Strasbourg) : installée
dans l’entrée de l’OMS, la BUSS
est un lieu où on peut déposer
des objets sportifs dont on n’a
plus besoin (en bon état) et en
reprendre d’autres. La BUSS a
pour objectif de promouvoir un
système économique limitant la
consommation de masse ainsi
que la production de déchets en
favorisant le réemploi. Elle est
également une ressource pour ceux
dont le budget est limité.

© shock - adobestock
nous adapter à cette diversité des situa-
tions. Notre rôle n’est pas de dire com-
ment faire, mais de donner les moyens
de faire aux acteurs locaux. Rien n’oblige
les offices des sports à adhérer à la fédé-
ration. Notre baromètre et notre satisfac-
tion, c’est de constater que nos membres
sont nombreux et fidèles ».
L’innovation au cœur
de la démarche fédérale
Adopté en mai 2018, le projet fédéral
2018-2021 est la pierre angulaire de
cette démarche. Il réaffirme le position-
nement de la fédération et des offices
territoriaux pour un sport pour tous
social et solidaire et la vocation tradi-
tionnelle des offices de mutualisation
des ressources et de renforcement de
l’attractivité des activités physiques et
sportives. Il place l’innovation au cœur
de la démarche fédérale. Parmi celles-ci,
l’ouverture des offices à d’autres acteurs
locaux comme les associations « hors
sport » (socioculturels, loisirs, bien-être,
maisons de quartier, centres sociaux…).
Innovant aussi le positionnement prio-
ritaire de la Fnoms « dans l’espace rural
ainsi que dans l’urbain et les quartiers
de la politique de la ville où les équipe-
ments et les ressources humaines sont
plus rares ». Enfin, le projet fédéral rap-
pelle l’importance pour les territoires
de se doter d’un projet sportif et met à
leur disposition un outil adapté « le pro-
jet sportif territorial ».
Un service du sport territorial
Pour David Guillouf, « les offices des
sports n’ont pas vocation à développer
des activités sportives qui sont de la res-
ponsabilité des associations sportives et
des fédérations. Cependant, on constate
que l’organisation d’activités physiques
et sportives représente 80 % de l’acti-
vité des offices. S’ils le font c’est qu’ils
répondent à une demande d’un service
du sport territorial. Avec les associa-
tions et les partenaires locaux, les offices
jouent alors le rôle d’un assembleur pour
répondre aux besoins de pratiques spor-
tives en club ou hors club ou sur des thé-
matiques particulières : santé, handicap,
lien social… ». Une évidence pour Claude
Brana, le secrétaire général « si les offices
doivent être des agitateurs d’idées, il faut
aussi que cela débouche sur des réalisa-
tions concrètes. Nos membres sont des
présidents d’association qui ont leurs
propres objectifs mais cela n’empêche
pas de se réunir pour faire des choses
ensemble ».
Associations mode d’emploi n°203 Novembre 2018
ÉQUIPEMENT Le fitness prend
son envol en plein air P. 15
www.acteursdusport.fr
JURIDIQUE Les contrats de droit
à l’image des sportifs entrent
en vigueur P. 20
dans les territoires
Développer le sport
201 Août - septembre
Article extrait de la revue
n° 2018
Acteur du sport
n° 201 - Août-Septembre 2018
DOSSIER P.9
Dans les banlieues,
le sport à la traîne
© wuttichaijanglab - adobestock
Mensuel - Prix au numéro : 13 € - ISSN : 1962-5960
CHIFFRES CLÉS
- 2 000 offices des sports
en France.
- 1 300 adhèrent à la Fnoms.
- 30 millions de Français touchés.
- 40 000 associations sportives
adhérentes.
- Une revue « Sport dans la cité ».
- Un centre de ressources
(internet).
- « L’innovation au service du
sport pour tous », projet fédéral
à télécharger sur le site de la
Fnoms.
- Budget : 0,35 million d’euros.
- Fnoms, 13-15 rue Ambroise-
Croizat, 94800 Villejuif,
01 79 84 85 10, fnoms@fnoms.org,
www.fnoms.org
Les clubs devront s’adapter
« Nous sommes une fédération modeste »,
poursuit Claude Brana « mais nous fai-
sons partie du paysage et nous devons
travailler avec l’ensemble des acteurs.
Compte tenu des évolutions en cours
dans le sport, qui seront encore accélé-
rées par l’organisation des Jeux olym-
piques en 2024, nous ne serons pas trop
d’une multitude d’acteurs pour préparer
le sport de demain. Quand on voit les
enquêtes sur les demandes sportives, on
se dit que la société sportive sera bous-
culée par ces nouveaux comportements.
Avec des modes d’action et de pensée qui
auront changé, la structure actuelle des
associations sera complétée par d’autres
formes de rassemblement auxquelles les
clubs devront s’adapter ». Un futur proche
et un programme d’action dans lesquels
la Fnoms est prête à tenir toute sa place.
Denis Cheminade
denischeminade@gmail.com
(1) La Fnoms déconseille qu’un élu municipal assure la
présidence de l‘office notamment en raison des risques de
gestion de fait.
35
 Associatheque.fr
évolue pour mieux

Confédération Nationale du Crédit Mutuel - Association loi 1901 - siège : 88-90 rue Cardinet 75017 Paris - SIREN 784646689 - © shutterstock - Novembre 2018
accompagner
les associations !

Votre base de connaissances

associatives fait peau neuve !

Nouveaux guides pratiques

et dossiers thématiques

Boîte à outils restructurée

Une consultation Accès et navigation simplifiés

adaptée
à tous les écrans.

Des contenus
ouverts* à tous !

* Voir conditions sur le site associatheque.fr

Associathèque est un site du Crédit Mutuel