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gentilhomme
Molière
Livret pédagogique
Établi par Mariel MORIZE-NICOLAS,
agrégée de Lettres modernes
HACHETTE
Éducation
Conception graphique
Couverture et intérieur : Médiamax
Mise en page
Maogani
Illustration
Harvey Stevenson
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122.-4 et L.122-5, d’une part,
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constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code pénal.
SOMMAIRE
RÉPONSES AU X Q U E S T I O N S 4
Ac te I , s c è n e 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Ac te I , s c è n e 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Ac te I I , s c è n e s 1 à 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Ac te I I , s c è n e 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0
Ac te I I , s c è n e 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1
Ac te I I I , s c è n e s 1 e t 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3
Ac te I I I , s c è n e s 3 à 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 4
Ac te I I I , s c è n e s 6 e t 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 6
Ac te I I I , s c è n e s 8 à 1 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 8
Ac te I I I , s c è n e s 1 1 à 1 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 0
Ac te I I I , s c è n e s 1 4 à 1 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2
Ac te I V, s c è n e s 1 e t 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 3
Ac te I V, s c è n e s 3 à 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 5
Ac te V, s c è n e s 1 à 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 6
Ac te V, s c è n e s 5 e t 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 8
R e to u r s u r l ’ œ u v re . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 9
BIBLIOGRAPHIE C O M P L É M E N TA I R E 39
RÉPONSES AUX QUESTIONS
4
Acte I, scène 2
En revanche, ils laissent transparaître, dans leur langage et leurs conceptions, une
radicale opposition : le Maître à danser semble plus précieux, comme en témoignent
le vocabulaire et les tournures de phrase qu’il utilise ; il est idéaliste et désire trouver
dans la pratique de son art une nourriture spirituelle ; esthète, il a besoin que lui-
même et son art soient reconnus à leur juste valeur. Le Maître de musique, lui, est
beaucoup plus matérialiste et vit dans le concret. Il oppose sans cesse à son confrère
des arguments réalistes et pense que la renommée n’est pas une satisfaction suffisante
si elle n’est pas accompagnée d’espèces sonnantes et trébuchantes : « Mais cet encens »
(l. 47-48), « mais son argent » (l. 53), « Mais, en tout cas, […] » (l. 69-70). Il confesse sans
vergogne qu’il est intéressé. Son langage est à l’image de ses conceptions, empreint de
réalisme.
8. Les deux verbes sont au conditionnel, car ils expriment un désir et non une réalité.
Le Maître à danser est plus idéaliste que le Maître de musique.
◆À VOS PLUMES !
9. Les élèves, dans le premier dialogue, doivent réutiliser des tournures découvertes
dans les études du langage du XVIIe siècle faites au cours de leurs années de collège.
5
RÉPONSES AUX QUESTIONS
apostropher ses laquais sans aucune raison (l. 26). Il va jusqu’à formuler des
aberrations : « Donnez-moi ma robe pour mieux entendre » (l. 55-56).
De plus, il prend pour argent comptant les propos des maîtres et ne réalise pas que leurs
compliments ne sont que pures flatteries : « Le plus joli du monde » (l. 83), « Et vous le
chantez bien » (l. 84). Il se laisse aisément convaincre par les maîtres, admet des assertions
fort contestables. Dénué d’esprit critique et d’intelligence, il est très vite dépassé par la
discussion des maîtres : « Cela est vrai, vous avez raison tous deux » (l. 133).
◆ É TUDIER LE DISCOURS
5. M. Jourdain ne prend presque plus la parole lorsque les maîtres se mettent à l’assaillir
d’arguments. Dénué d’esprit critique, il ne peut qu’opiner. Ses interventions se limitent
à des assentiments, des approbations teintées d’admiration, et parfois des questions,
lorsqu’il est dépassé par la hauteur des débats : « Comment cela ? », « Cela est vrai »,
« Oui, on dit cela ». Il n’oppose aucun argument contraire, littéralement bouche bée
devant cet étalage de « savoir ». Son adhésion prend même des allures de complicité
intellectuelle : « Je comprends cela à cette heure ».
6. Constructions parallèles : « Il n’y a rien qui », « Sans la », « Tous les », phrases
interrogatives (l. 121 à 123 et 125 à 129). M. Jourdain est pris entre les feux de la
musique et ceux de la danse. Il n’intervient plus. Cette avalanche d’arguments est
comique pour le spectateur.
7. Chacun des maîtres veut prouver l’excellence de « son » art et, en conséquence, la
nécessité de le pratiquer. Certains arguments sont justes, d’autres tout à fait
contestables. Leurs prétendues démonstrations ne sont souvent que sophismes,
raisonnements simplistes qui jouent sur les mots (l. 110 à 116, l. 125 à 129). De plus,
leurs propos sont à l’évidence outranciers.
8. La formulation des arguments est le plus souvent hyperbolique : abondance de
formes restrictives, d’intensifs, d’adjectifs et d’adverbes hyperboliques (« absolus »,
« tout », « universelle », « rien »).
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
9. Les expressions qui montrent que les maîtres sont au service de M. Jourdain sont les
suivantes : « Vous nous y voyez préparés » (l. 7), « Nous ne sommes ici que pour attendre votre
loisir » (l. 12-13), « Tout ce qu’il vous plaira » (l. 17). Les compliments sont nombreux :
« Elle est fort belle » (l. 22), « Cela vous sied à merveille » (l. 25), « Elles sont magnifiques »
(l. 30), « Il est galant » (l. 35), « Le plus joli du monde » (l. 83), « Et vous le chantez bien »
(l. 84). Leur but est que M. Jourdain devienne un de leurs « élèves », afin de gagner le
plus d’argent possible. Pour cela, ils le flattent et surtout ne le contrarient pas !
6
Acte I, scène 2
10. M. Jourdain veut à tout prix ressembler à une personne « de qualité ». L’expression
revient à la ligne 91. M. Jourdain est donc un bourgeois fort riche, dont le rêve est de
devenir un gentilhomme, c’est-à-dire un noble – ce qu’exprime l’oxymore contenu
dans le titre : Le Bourgeois gentilhomme.
◆ É TUDIER UN GENRE
14. Didascalies indiquant le destinataire de la réplique : « Aux deux Maîtres », « aux
Musiciens », « À M. Jourdain ».
Didascalies indiquant les gestes des personnages : « Il entrouvre […] », « Quatre danseurs […] ».
Didascalies indiquant la façon dont les personnages doivent s’exprimer : « chantant »,
« M. Jourdain chante ».
15. On peut rappeler aux élèves qu’on distingue traditionnellement plusieurs formes de
comiques, appelées aussi « ressorts comiques » : comique de gestes (gifles, chutes, coups de
bâton,batailles,poursuites…),comique de mots (onomatopées,calembours,mots déformés,
répétitions de mots ou de phrases…), comique de situation (malentendus, quiproquos,
irruptions soudaines, départs précipités, face-à-face non prévus…), comique de caractère
(personnages caricaturaux, grotesques, aux défauts très marqués…), comique de contraste
(qui repose sur des oppositions quelles qu’elles soient), comique de répétition (reprise de
situations similaires, de phrases en écho…) ; ces divers ressorts comiques se combinent, le
plus souvent, au sein d’une même scène. Cette scène est comique à plusieurs égards :
– comique de situation : M. Jourdain chantant très mal ; les flatteries des maîtres, alors
que le spectateur connaît leurs opinions ;
– comique de gestes : M. Jourdain paradant ;
– comique de langage :reprise de ce qui sera le leitmotiv de la pièce ;succession d’arguments
des maîtres ; interventions malvenues de M. Jourdain (« Il y a du mouton dedans ») ;
– comique de caractère : M. Jourdain et son ignorance ; son désir de paraître.
7
RÉPONSES AUX QUESTIONS
8
Acte II, scènes 1 à 3
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
10. Les maîtres utilisent les verbes suivants : « me jette », « mets sur vous la main »,
« étrillerai », « rosserai ». Ils appartiennent au champ lexical de la violence. Ce sont des
verbes d’action qui marquent un désir de combat, une violence physique latente, les
maîtres n’ayant aucun sang-froid, se comportant comme des coqs.
11. Philosophe : étymologiquement « ami de la sagesse », la philosophie est donc la
recherche de la sagesse grâce à la raison.
Au début de la scène, le Maître de philosophie se comporte en philosophe : il tente de
rétablir une certaine quiétude et de faire réfléchir les autres maîtres. Il veut tempérer
leurs ardeurs en les incitant à prendre conscience de leur comportement. Il prône le
contrôle de soi, des mouvements de l’âme, des passions grâce à la raison, en un mot : la
maîtrise de soi. Il énonce des formules de portée générale (l. 18 à 21, l. 24 à 27). Il
emploie un vocabulaire spécifique et recherché. Mais son discours reste trop théorique.
Par la suite – très rapidement en fait –, précisément à partir de la ligne 35, la scène
bascule. Le court répit provoqué par l’arbitrage du Maître de philosophie cesse, car
celui-ci, au lieu de poursuivre ses explications, attaque les autres maîtres, se laisse aller
à ses pulsions (l. 35 à 41). Dès lors, les insultes pleuvent : nous sommes loin des
principes de modération, de vertu et de sagesse édictés au début de la scène. Le Maître
de philosophie ne se montre pas le sage qu’il prétendait être et attise la dispute au lieu
de l’apaiser. Il ne sait pas mettre en pratique ses théories. On ne peut que constater
l’écart entre ses principes moraux, la base de son éthique d’une part, et ses réactions
passionnelles d’autre part, qui révèlent une incapacité absolue à contrôler les
mouvements de son âme.
◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE
12. Les phrases verbales sont à l’impératif (« Allons, monsieur », « Avancez »…) et au
subjonctif (« parte »), précédé de l’indicatif (« Il faut »). Il s’agit donc de phrases injonctives.
13. Phrases interrogatives : « Euh ? », qui marque la difficulté, l’hésitation ; « De cette façon
[…] ?», qui exprime l’étonnement, la joie ; « Êtes-vous fou […] ? », qui marque la peur.
9
RÉPONSES AUX QUESTIONS
Phrases exclamatives : « Vous êtes de plaisantes gens […] ! », qui exprime le mépris ; « Eh !
mon Maître d’armes », qui exprime le regret, l’émotion.
14. Quatrième type de phrase : phrase déclarative (« Vous faites des merveilles »).
10
Acte II, scène 5
7. M. Jourdain accuse ses parents de son ignorance (l. 121-122). Cette accusation,
doublée de regrets tardifs, a un effet comique.
8. M. Jourdain est coléreux, emporté, « bilieux ». Il avait lui-même évoqué ce défaut à la
scène 4 de l’acte II (l. 47) : c’était la raison pour laquelle il avait refusé d’étudier la morale.
◆ L ECTURE D ’ IMAGE
13. La photographie de la page 41 illustre la réplique des lignes 104 à 107.
14. Le Maître de philosophie est pédagogue : il est en mouvement, debout devant son
élève assis ; il se met de profil afin que M. Jourdain voie bien la position avancée de
ses lèvres ; il accompagne son « mime » d’un geste de la main comme pour corroborer
ce qu’il est en train d’expliquer.
11
RÉPONSES AUX QUESTIONS
12
Acte III, scènes 1 et 2
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
8. Langage courant : passer la brosse à reluire, passer de la pommade, donner des coups
d’encensoir, manier l’encensoir, donner du plat de la langue, donner de la gaule par-dessous l’huis,
battre de la grosse caisse, passer la main dans le dos de quelqu’un, faire des ronds de jambe, faire
le chien couchant. Plus familièrement : cirer les pompes, lécher les bottes.
◆ L ECTURE D ’ IMAGE
10. L’action se déroule dans une assez vaste pièce carrelée et assez peu meublée, dans
laquelle aboutit un escalier tournant. À l’arrière de la scène, une grande porte au cadre
et aux linteaux très décorés et sculptés. Sur le devant, un large fauteuil à rayures.
11. Lignes 19 à 24, 25-26, 44-45.
12. Les chaussures : souliers bas à boucles, la veste longue, les hauts-de-chausse, le jabot,
la perruque.
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RÉPONSES AUX QUESTIONS
5. La phrase « je te jure que je t’appliquerai sur la joue le plus grand soufflet qui se soit jamais
donné » (l. 25 à 27) compte trois propositions :
– « je te jure » : proposition principale ;
– « que je t’appliquerai sur la joue le plus grand soufflet » : proposition subordonnée
conjonctive introduite par la conjonction de subordination « que » ; C.O.D. de « jure » ;
– « qui se soit jamais donné » : proposition subordonnée relative introduite par le pronom
relatif « qui » ; complément de l’antécédent « soufflet ».
6. Le verbe de la proposition subordonnée « que tu nettoies » est au subjonctif, car il
s’agit d’un ordre.
Phrases imaginées : « Il faut que tu fasses les carreaux de toutes les fenêtres » ; « Je veux
que tu sortes la plus belle argenterie ».
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
7. M. Jourdain n’a pas d’autorité. Il ne sait pas se faire respecter ni obéir, sauf de ses
laquais qu’il considère plus comme ses « choses ».
Avoir de l’autorité : faire preuve d’une certaine fermeté qui permet de se faire obéir (sans
abus). Autoritaire : qui aime l’autorité, qui en use et en abuse volontiers ; expressions de
sens voisin : impérieux, intransigeant, despotique, cassant.
8. Expressions : rire aux larmes, rire jaune, rire au nez de quelqu’un, rire à la barbe de
quelqu’un, rire sous cape, rire à gorge déployée, rire aux éclats, rire comme un bossu, rire comme
une baleine, mourir de rire, pouffer de rire, se tordre de rire, un rire homérique.
Dictons : Rira bien qui rira le dernier ; Tel qui rit vendredi dimanche pleurera ; « Il faut rire
avant d’être heureux de peur de mourir sans avoir ri » (La Bruyère) ; Il vaut mieux en rire
qu’en pleurer ; « On rit mal des autres, quand on ne sait pas d’abord rire de soi » (Léautaud) ;
Plus on est de fous, plus on rit ; Avoir le mot pour rire.
◆ M ETTRE EN SCÈNE
10. Artistes qui ont un rire célèbre : Fernandel, Bourvil, Fernand Raynaud, Henri
Salvador, Michel Leeb. Le rire de Mozart dans Amadeus, le film de Milos Forman.
14
Acte III, scènes 3 à 5
2. Mme Jourdain veut trouver un bon mari pour sa fille. M. Jourdain, lui, est
essentiellement préoccupé par sa propre personne : il veut ressembler aux « gens de
qualité », aspire à être noble, et ne se préoccupe pas du bonheur de sa fille.
3. Dans la première partie de la scène, Nicole se présente comme l’adjuvante de
Mme Jourdain : elle soutient sa maîtresse, appuie ses protestations par des preuves
supplémentaires (l. 45-46) ; elle renchérit (l. 20). Elle défend aussi ses propres intérêts
(l. 18 à 24). Puis, dans la deuxième partie de la scène, elle devient « l’élève » de
M. Jourdain, qui tente de lui enseigner, à elle, ce que le Maître de philosophie lui a
appris (l. 61 à 104), puis le maniement du fleuret (l. 110 à 123).
4. M. Jourdain ne parvient pas à se faire comprendre de son auditoire, car il explique
mal les données des problèmes qu’il pose (l. 61 à 78, l. 122-123) et se trompe dans les
vérités qu’il assène (l. 80-81). Il n’a retenu que la théorie (l. 122 à 129). Il
n’impressionne pas les femmes qui ne se soucient guère ni de culture, ni du maniement
des armes.
5. Un nouveau personnage apparaît à la scène 4 : il se nomme Dorante. Son titre de
noblesse est comte. M. Jourdain lui est reconnaissant, car il a parlé de lui le matin
même dans la chambre du roi et que, plus généralement, il l’introduit
dans la haute société. Le noble, lui, a besoin du bourgeois, parce qu’il est
désargenté. Il prétend être venu pour s’acquitter de ses dettes ; en fait, le but
de sa visite est d’en contracter de nouvelles.
6. Scène 4 : lignes 8-9 seulement, car les autres répliques concernant Dorante sont
dites en aparté ou de façon non audible pour le noble.
Scène 5 : lignes 3-4, 7, 9,12-13, 17-18.
15
RÉPONSES AUX QUESTIONS
centre de laquelle se débat le bourgeois, aussi rude avec sa femme qu’il est mielleux
avec Dorante.
9. Dorante fait allusion à l’âge de Mme Jourdain (« dans votre jeune âge ») – ce qui sous-
entend que cette femme n’est plus toute jeune ; elle réagit d’ailleurs immédiatement.
Il se justifie en invoquant son caractère, sa propension à la rêverie : il dit « être dans la
lune » (l. 20).
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
10. Nicole s’exprime dans un registre plutôt familier. Son langage est pittoresque,
imagé, et certains mots sont déformés (« biaux », « carriaux »)… Ses tournures de phrase
sont simples et marquent un bon sens caractéristique. Cette façon de parler a, encore
une fois, un effet comique sur le spectateur.
11. Le jeu de mots se trouve aux lignes 8 et 9 : le verbe porter est employé par Dorante
avec le sens de « aller » et par Mme Jourdain avec le sens de « marcher ».
Questions-réponses à partir des verbes regarder et ouvrir :
a) « Veux-tu regarder ce que ton frère cache dans son placard ?
– Mais non, cela ne me regarde pas ! »
b) « Tu peux ouvrir la boîte de chocolats ?
– Non, ça va m’ouvrir l’appétit et je ne résisterai pas. »
16
Acte III, scènes 6 et 7
2. Les deux intrigues sont des intrigues amoureuses. Mme Jourdain sait que son
mari la trompe ou envisage de le faire, qu’il y a « quelque amour en campagne », et elle
entend le démasquer. D’autre part, elle veut que sa fille épouse l’homme qu’elle aime :
Cléonte (l. 5 à 11).
3. Nicole espère épouser le valet de Cléonte qui se prénomme Covielle.
◆ É TUDIER LE DISCOURS
4. Répliques : l. 12, 23-24, 35-36, 44, 58-59, et la didascalie précédant la dernière
réplique.
Nicole s’immisce dans la conversation à la demande de Mme Jourdain, en se
contentant d’écouter ce que disent les hommes à partir de la ligne 59. C’est important,
car ce qu’elle a entendu permettra à Mme Jourdain de ne pas aller dîner chez sa belle-
sœur et de prendre ainsi son mari en flagrant délit.
5. Comique de gestes : le soufflet. Comique de situation : les hommes parlant à l’insu
des femmes et l’« espionnage » de Nicole. Comique de langage : l’ironie de
Mme Jourdain (l. 7).
6. M. Jourdain est surtout attiré par le fait que Dorimène soit marquise. D’après
Dorante, une femme « s’achète » par des cadeaux, par les dépenses que l’on fait pour
elle (l. 46 à 53).
17
RÉPONSES AUX QUESTIONS
– certains adjectifs se terminant par -é, qui forment des adverbes avec le suffixe -ément :
commodément, confusément, précisément, profondément…
◆ L ECTURE D ’ IMAGE
11. Obligations auxquelles l’amoureux devait se soumettre : petits soins, billet doux, billet
galant, obéissance, assiduité, jolis vers…
18
Acte III, scènes 8 à 10
19
RÉPONSES AUX QUESTIONS
11. Le participe passé employé avec l’auxiliaire être – ce qui est le cas à la voix passive –
s’accorde en genre et en nombre avec le sujet ; le sujet étant « l’aventure », le participe
prend donc la marque du féminin singulier.
12. « La présence d’une vieille tante a causé l’aventure dont vous vous plaignez. » Le
groupe devient alors sujet du verbe. L’« aventure… » devient C.O.D. du verbe.
13. « Une fille est déshonorée par la seule présence d’un homme. »
Changements : le sujet est devenu complément d’agent, le C.O.D. est devenu sujet, le
verbe est passé à la voix passive.
14. Temps simples : présent (est déshonorée) ; imparfait (était déshonorée) ; passé simple (fut
déshonorée) ; futur simple (sera déshonorée).
Temps composés : passé composé (a été déshonorée) ; plus-que-parfait (avait été
déshonorée) ; passé antérieur (eut été déshonorée) ; futur antérieur (aura été déshonorée).
20
Acte III, scènes 11 à 13
cette ruse, sait qu’il va s’agir d’une mascarade dans laquelle M. Jourdain va jouer un
rôle de choix. Molière ménage ainsi un effet de suspense. Nous allons assister à une
comédie dans la comédie.
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
13. Les deux titres de noblesse sont « marquise » et « duchesse ». Les titres de noblesse
masculins étaient : chevalier, baron, vicomte, comte, marquis, duc, prince.
14. Cf. le dossier, p. 170.
◆À VOS PLUMES !
15. On valorisera, d’une part, le respect des caractéristiques formelles de la lettre et,
d’autre part, l’utilisation du langage du XVIIe siècle.
21
RÉPONSES AUX QUESTIONS
22
A c t e I V, s c è n e s 1 e t 2
A C T E I V, S C È N E S 1 E T 2 ( p . 1 1 3 )
23
RÉPONSES AUX QUESTIONS
6. Mme Jourdain laisse éclater sa colère, tout d’abord contre son mari, sur un ton
agressif et outré, lui reprochant de la tromper et d’avoir inventé un stratagème pour
l’éloigner. Puis elle s’adresse à Dorante, d’un ton sec, lui reprochant de « prêter la main »
aux extravagances de son mari, c’est-à-dire de l’aider à la tromper ; enfin, elle reproche
à Dorimène de mettre de la « dissension » dans son ménage.
7. Une chanson à boire est une chanson qui accompagne un repas, une dégustation,
une fête, à la gloire de la boisson ; elle incite les gens à se réjouir et à boire.
Titres de chansons à boire : Chevaliers de la Table ronde – In vino veritas – Nini peau de chien
– À la tienne, Étienne – Encore un petit verre de vin – C’est à boire qu’il nous faut – Ah, le petit
vin blanc qu’on boit sous la tonnelle – La Madelon – La Bourgogne – Chantons la vigne…
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
13. Gastronomie : art de la bonne chère (cuisine, vins, ordonnance des repas, etc.). Chef :
celui qui dirige les cuisines. Œnologie : étude des techniques de fabrication et de
conservation des vins. Cru : vignoble.
24
A c t e I V, s c è n e s 3 à 5
A C T E I V, S C È N E S 3 À 5 ( p . 1 2 5 )
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
8. Les formules de politesse sont imagées (comparaisons et métaphores) et contiennent
des références à la nature : rosier, lion, serpent. Des compliments enrobés et doucereux
servent à l’expression de questions et de souhaits naïfs (scène 3).
9. Elle est lyrique, exprime des idées et des sentiments simples avec emphase, mais peut
aussi être très concise (scène 4).
25
RÉPONSES AUX QUESTIONS
A C T E V, S C È N E S 1 À 4 ( p . 1 3 4 )
26
A c t e V, s c è n e s 1 à 4
◆ É TUDIER LE DISCOURS
8. M. Jourdain apostrophe sa femme par des termes injurieux : « Impertinente »,
« ignorante », « insolente ». Il se montre coléreux, irrespectueux, méprisant.
9. Elle est stupéfaite, outrée, en colère ; elle utilise des phrases interrogatives et
exclamatives ; et le champ lexical prédominant est celui du déguisement, du
travestissement : « figure », « momon », « masque », « fagoté ».
10. Scène 1 : comique de situation et de langage.
Scène 3 :comique de mots et de caractère (bêtise,inversion des mots « lions » et « serpents »).
Scène 4 : comique de mots (tentatives pour parler la langue turque).
◆ L ECTURE D ’ IMAGE
12. Acte I (p. 8) : un rideau (scène de théâtre), des escarpins de danse, un violon et un
archet, des partitions de musique, une sorte de canne-massue dont le Maître de
musique se sert pour donner la mesure.
Acte II (p. 24) : le cadre de tableau, les livres du Maître de philosophie, une plume, un
encrier, les fleurets du Maître d’armes, les partitions et la canne-massue du Maître de
musique, les bobines de fil et les rubans du tailleur.
Acte III (p. 51) : le cadre de tableau, un chapeau de gentilhomme orné de plumes, une
bourse ouverte dont sortent des pièces, une épée, une feuille de comptes
27
RÉPONSES AUX QUESTIONS
A C T E V, S C È N E S 5 E T 6 ( p . 1 4 1 )
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Retour sur l’œuvre
◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE
9. Le procédé utilisé est la mise en relief par la tournure « C’est […] qui […] » : « C’est
l’amitié que nous avons pour vous qui nous fait intéresser dans vos avantages » (l. 26-27) ; « c’est
Cléonte lui-même qui est le fils du Grand Turc » (l. 68-69) ; « Et moi Covielle qui suis le
truchement » (l. 71, ellipse de « c’est »). Les verbes s’accordent avec l’antécédent du
pronom relatif « qui ».
10. Le mode est le conditionnel, à valeur temporelle et non modale (futur dans le
passé), par l’effet de la concordance des temps.
R E T O U R S U R L’ Œ U V R E ( p. 1 5 7 )
29
RÉPONSES AUX QUESTIONS
2. Mots 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
croisés.
I G N O N D
II E N B F A T
III N I C O L E N I
IV T U P R O S E
V I A R M E S E N
VI L B G E O R
VII H E E V Y
VIII O C O V I E L L E
IX M A I R R E P U
X M I S A N S X
XI E T E I I D D
3. Répliques :
a) « Donnez-moi ma robe pour mieux entendre » (I, 2 : M. Jourdain).
b) « Tout ce qui n’est point prose est vers et tout ce qui n’est point vers est prose » (II, 4 : Maître
de philosophie).
c) « Quoi ! Quand je dis :“Nicole, apportez-moi mes pantoufles et me donnez mon bonnet
de nuit”, c’est de la prose ?” (II, 4 : M. Jourdain).
d) « Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour » (II, 4 : M. Jourdain).
e) « Vous parlez toutes deux comme des bêtes, et j’ai honte de votre ignorance » (III, 3 :
M. Jourdain).
f) « Tout sied bien aux belles, on souffre tout des belles » (III, 9 : Cléonte).
g) « Les alliances avec plus grand que soi sont sujettes toujours à de fâcheux inconvénients »
(III, 12 : Mme Jourdain).
h) « Ma fille sera marquise en dépit de tout le monde ; et si vous me mettez en colère, je la ferai
duchesse » (III, 12 : M. Jourdain).
i) « Je vous souhaite la force des serpents et la prudence des lions » (V, 3 : M. Jourdain).
j) « Si l’on en peut voir un plus fou, je l’irai dire à Rome » (V, 6 : Covielle).
30
PROPOSITION DE
SÉQUENCE DIDACTIQUE
31
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
3. Le discours
sur le langage
32
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
Acte III, scènes 1 à 5 (3e séance : le nœud des intrigues, les rapports
conflictuels)
33
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
3. Le rapport
maître/serviteur
– Complicité.
– Mimétisme et
différences.
4. L’argumen-
tation dans le
dialogue
Les procédés de
l’argumentation :
réquisitoire
et avocat de
la défense.
34
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
35
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
3. La découverte
d’une langue
Le turc.
36
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
3. La
construction
d’une scène
– Effets d’écho
d’une scène à
l’autre.
– Composition
de la scène.
37
E X P LO I TAT I O N
DU GROUPEMENT DE TEXTES
◆ G EORGES F EYDEAU
1. Qui est Rose par rapport à Follavoine ?
2. Qualifiez les rapports qui existent entre les deux personnages.
3. Pourquoi Follavoine se met-il en colère dans la deuxième partie du texte ?
4. Récapitulez les ressorts comiques de cette scène.
◆ E UGÈNE I ONESCO
1. Quels sont les sujets de conversation successifs des deux personnages principaux ?
2. Relevez les répliques qui vous semblent illogiques et justifiez votre relevé.
3. Poursuivez la scène, en respectant le ton et en inventant un autre fait absurde.
◆ J EAN TARDIEU
1. Lisez, à haute voix, le texte.
2. Essayez de remplacer par le mot juste tous ceux que vous pouvez, et, pour chacun,
expliquez d’où vient le « jeu ».
3. Imaginez quelques répliques supplémentaires en respectant le principe de
substitution des mots ; puis lisez à voix haute votre texte, pour faire deviner à la classe
ce que vous avez voulu exprimer.
◆ R AYMOND D EVOS
1. Entraînez-vous à lire, à voix haute, ce texte sans faire d’erreurs.
2. Cet enchaînement est-il logique ?
3. Sur quels « jeux » de langage successifs ce sketch est-il construit ?
4. Recherchez un autre sketch, de Raymond Devos ou d’un autre comique, et
présentez-le à la classe en expliquant sur quels ressorts comiques il est construit.
38
BIBLIOGRAPHIE
COMPLÉMENTAIRE
◆ É DITIONS
Œuvres complètes de Molière, éd. Despois-Mesnard, coll. des « Grands Écrivains de
France », 13 vol., Hachette, 1873-1900.
Œuvres complètes de Molière, éd. Georges Couton, coll. « Bibliothèque de la Pléiade »,
2 vol., Gallimard, 1971.
Œuvres de Molière, coll. « L’Intégrale », Seuil, 1962.
◆ S UR LE XVII e SIÈCLE
A.Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, t. II, Del Duca, 1954.
P. Benichou, Morales du Grand Siècle, Gallimard, 1948.
P. Clarac, L’Âge classique, t. III,Arthaud, 1969.
A. Fompudie et E. Mortelmans, La Vie d’une dame de la Cour au temps de Louis XIV,
Flammarion, 1980.
R. Haurez et P. Decomble, Les Voyageurs de l’histoire : Louis XIV (vie de Molière sous
forme de B.D.), Bordas, 1984.
R. Mandrou, La France aux XVIIe et XVIIIe siècles, P.U.F., 1970.
N.Wintz et R. Ponthus, La France de Louis XIV, Casterman, 1987.
◆ S UR M OLIÈRE
J.Audiberti, Molière, L’Arche, 1954.
J.Aurenche, P. Bost, C. Bruli et G. Neveux, Molière, pour rire et pour pleurer, Presses de la
Cité, 1973.
M. Boulgakov, Molière, sa vie, son œuvre, éd. F. Birr, 1984.
M. Boulgakov, Le Roman de Monsieur de Molière, éd. F. Birr, 1984.
S. Chevalley, Molière, sa vie, son œuvre, éd. F. Birr, 1984.
G. Conesa, Le Dialogue moliéresque : étude stylistique et dramaturgique, P.U.F., 1983.
P. Gaxotte, Molière, Flammarion, 1977.
Y. Kermanac’h, Molière ou la Double Tentation, Galilée, 1980.
39
BIBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE
◆ S UR LA LANGUE
G. Cayrou, Le Français classique, Didier, 1948.
J. Dubois et R. Lagane, Dictionnaire de la langue française classique, Belin, 1960.
C. Duneton, Bouquet des expressions imagées, Seuil, 1990.
C.-L. Livet, Lexique de la langue de Molière, 3 vol., Imprimerie nationale, 1855.