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Le Bourgeois

gentilhomme
Molière
Livret pédagogique
Établi par Mariel MORIZE-NICOLAS,
agrégée de Lettres modernes

HACHETTE
Éducation
Conception graphique
Couverture et intérieur : Médiamax

Mise en page
Maogani

Illustration
Harvey Stevenson

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.


© Hachette Livre, 2001.
43, quai de Grenelle, 75905 Paris cedex 15.
ISBN : 2.01.167962.1

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constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code pénal.
SOMMAIRE

RÉPONSES AU X Q U E S T I O N S 4

Ac te I , s c è n e 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Ac te I , s c è n e 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Ac te I I , s c è n e s 1 à 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Ac te I I , s c è n e 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0
Ac te I I , s c è n e 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1
Ac te I I I , s c è n e s 1 e t 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3
Ac te I I I , s c è n e s 3 à 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 4
Ac te I I I , s c è n e s 6 e t 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 6
Ac te I I I , s c è n e s 8 à 1 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 8
Ac te I I I , s c è n e s 1 1 à 1 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 0
Ac te I I I , s c è n e s 1 4 à 1 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2
Ac te I V, s c è n e s 1 e t 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 3
Ac te I V, s c è n e s 3 à 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 5
Ac te V, s c è n e s 1 à 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 6
Ac te V, s c è n e s 5 e t 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 8

R e to u r s u r l ’ œ u v re . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 9

PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE 31

E X P L O I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES 38

BIBLIOGRAPHIE C O M P L É M E N TA I R E 39
RÉPONSES AUX QUESTIONS

ACTE I, SCÈNE 1 (p. 12)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Onze personnages sont présents sur scène. Ce sont essentiellement le Maître à
danser et le Maître de musique qui prennent la parole.
2. Nous sommes dans une maison bourgeoise dont le propriétaire a un train de vie
aisé. Il semble amateur d’art et prêt à dépenser beaucoup d’argent : il fait venir à
domicile des maîtres et donner des concerts dans sa maison. Il s’agit donc d’un homme
fortuné (l. 19-20 et 55). Mais ce bourgeois est ignorant : en fait, il ne s’y connaît pas
en matière d’art ; de plus, il est sot (l. 51 à 53).
Il a décidé de devenir noble, de recevoir l’instruction et l’éducation nécessaires pour
paraître gentilhomme. De là, s’ensuit un personnage un peu ridicule ; cela explique le
ton supérieur et quelque peu méprisant sur lequel les maîtres parlent de ce bourgeois
(l. 56 et 67).

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LA GRAMMAIRE


3. Substituts non pronominaux : « notre homme » (deux fois), « ce monsieur Jourdain »,
« ce bourgeois ignorant ». Les deux derniers sont péjoratifs, par l’utilisation de l’adjectif
démonstratif « ce » et par celle de l’adjectif qualificatif « ignorant ».
4. Expressions : « Il est vrai », « Non pas entièrement », « Il est vrai », « Pour moi, je vous
l’avoue », « J’en demeure d’accord », « Il y a quelque chose de vrai dans ce que vous dites ». Leur
relation est donc très civile, polie, voire cordiale. Ils savent exprimer leur désaccord sans
heurt – ce qui ne sera plus le cas dans les scènes suivantes.
5. Les termes appartenant au champ lexical de la gloire et du prestige sont les suivants :
« applaudissements », « plaisir », « délicatesses », « beauté », « encens », « chatouillantes
approbations », « caressées d’un applaudissement », « louanges éclairées ». Ceux appartenant
au champ lexical de l’argent sont les suivants : « douce rente », « paie bien », « cet encens
ne fait pas vivre », « mêler du solide », « louer avec les mains », « argent », « bourse », « louanges
[…] monnayées », « paiera ».
6. Les maîtres débattent de l’importance de l’argent dans leurs arts, des satisfactions que
l’art et sa pratique doivent leur apporter (matérielles et/ou spirituelles). La question
essentielle est : « Vaut-il mieux un élève sot mais qui paie bien, plutôt qu’un élève qui
n’a pas d’argent mais apprécie les arts à leur juste valeur et qui ait du goût ? »
7. Les maîtres sont d’accord sur la nécessité de leur art et, concrètement, veulent tirer
profit du bourgeois : « Vous recevez fort bien […] » (l. 63-64).

4
Acte I, scène 2

En revanche, ils laissent transparaître, dans leur langage et leurs conceptions, une
radicale opposition : le Maître à danser semble plus précieux, comme en témoignent
le vocabulaire et les tournures de phrase qu’il utilise ; il est idéaliste et désire trouver
dans la pratique de son art une nourriture spirituelle ; esthète, il a besoin que lui-
même et son art soient reconnus à leur juste valeur. Le Maître de musique, lui, est
beaucoup plus matérialiste et vit dans le concret. Il oppose sans cesse à son confrère
des arguments réalistes et pense que la renommée n’est pas une satisfaction suffisante
si elle n’est pas accompagnée d’espèces sonnantes et trébuchantes : « Mais cet encens »
(l. 47-48), « mais son argent » (l. 53), « Mais, en tout cas, […] » (l. 69-70). Il confesse sans
vergogne qu’il est intéressé. Son langage est à l’image de ses conceptions, empreint de
réalisme.
8. Les deux verbes sont au conditionnel, car ils expriment un désir et non une réalité.
Le Maître à danser est plus idéaliste que le Maître de musique.

◆À VOS PLUMES !
9. Les élèves, dans le premier dialogue, doivent réutiliser des tournures découvertes
dans les études du langage du XVIIe siècle faites au cours de leurs années de collège.

ACTE I, SCÈNE 2 (p. 22)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. M. Jourdain – l’homme dont les maîtres ont dit peu de bien – et ses laquais arrivent
sur scène.
2. Premier mouvement : la parade de M. Jourdain. Deuxième mouvement : le débat
des maîtres.Troisième mouvement : la représentation et ses commentaires.
3. M. Jourdain se préoccupe essentiellement de son habillement : ses bas de soie, son
indienne, ses livrées. Le bourgeois est coquet, obnubilé par sa propre personne. Il aime
se montrer, parader.
4. Il est ignorant, d’abord dans les domaines précis de la musique et de la danse. Il ne
comprend pas le sens du mot « écolier » (l. 49), porte des jugements grossiers (« bien
troussé », l. 96) et qualifie la sérénade de « petite drôlerie » (l. 2). Il n’apprécie pas ce qui
est beau et montre, en revanche, un penchant pour ce qui est laid, enlaidi ou commun.
Cette ignorance pourrait être excusable si elle n’allait pas de pair avec une stupidité
d’autant plus évidente qu’elle se double d’une vanité ostentatoire. Le bourgeois imite
sottement les « gens de qualité ». Il fait étalage de ses biens (cf. l’abondance des adjectifs
possessifs de la première personne) et en arrive, par pur désir de se faire admirer, à

5
RÉPONSES AUX QUESTIONS

apostropher ses laquais sans aucune raison (l. 26). Il va jusqu’à formuler des
aberrations : « Donnez-moi ma robe pour mieux entendre » (l. 55-56).
De plus, il prend pour argent comptant les propos des maîtres et ne réalise pas que leurs
compliments ne sont que pures flatteries : « Le plus joli du monde » (l. 83), « Et vous le
chantez bien » (l. 84). Il se laisse aisément convaincre par les maîtres, admet des assertions
fort contestables. Dénué d’esprit critique et d’intelligence, il est très vite dépassé par la
discussion des maîtres : « Cela est vrai, vous avez raison tous deux » (l. 133).

◆ É TUDIER LE DISCOURS
5. M. Jourdain ne prend presque plus la parole lorsque les maîtres se mettent à l’assaillir
d’arguments. Dénué d’esprit critique, il ne peut qu’opiner. Ses interventions se limitent
à des assentiments, des approbations teintées d’admiration, et parfois des questions,
lorsqu’il est dépassé par la hauteur des débats : « Comment cela ? », « Cela est vrai »,
« Oui, on dit cela ». Il n’oppose aucun argument contraire, littéralement bouche bée
devant cet étalage de « savoir ». Son adhésion prend même des allures de complicité
intellectuelle : « Je comprends cela à cette heure ».
6. Constructions parallèles : « Il n’y a rien qui », « Sans la », « Tous les », phrases
interrogatives (l. 121 à 123 et 125 à 129). M. Jourdain est pris entre les feux de la
musique et ceux de la danse. Il n’intervient plus. Cette avalanche d’arguments est
comique pour le spectateur.
7. Chacun des maîtres veut prouver l’excellence de « son » art et, en conséquence, la
nécessité de le pratiquer. Certains arguments sont justes, d’autres tout à fait
contestables. Leurs prétendues démonstrations ne sont souvent que sophismes,
raisonnements simplistes qui jouent sur les mots (l. 110 à 116, l. 125 à 129). De plus,
leurs propos sont à l’évidence outranciers.
8. La formulation des arguments est le plus souvent hyperbolique : abondance de
formes restrictives, d’intensifs, d’adjectifs et d’adverbes hyperboliques (« absolus »,
« tout », « universelle », « rien »).

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
9. Les expressions qui montrent que les maîtres sont au service de M. Jourdain sont les
suivantes : « Vous nous y voyez préparés » (l. 7), « Nous ne sommes ici que pour attendre votre
loisir » (l. 12-13), « Tout ce qu’il vous plaira » (l. 17). Les compliments sont nombreux :
« Elle est fort belle » (l. 22), « Cela vous sied à merveille » (l. 25), « Elles sont magnifiques »
(l. 30), « Il est galant » (l. 35), « Le plus joli du monde » (l. 83), « Et vous le chantez bien »
(l. 84). Leur but est que M. Jourdain devienne un de leurs « élèves », afin de gagner le
plus d’argent possible. Pour cela, ils le flattent et surtout ne le contrarient pas !

6
Acte I, scène 2

10. M. Jourdain veut à tout prix ressembler à une personne « de qualité ». L’expression
revient à la ligne 91. M. Jourdain est donc un bourgeois fort riche, dont le rêve est de
devenir un gentilhomme, c’est-à-dire un noble – ce qu’exprime l’oxymore contenu
dans le titre : Le Bourgeois gentilhomme.

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : RÉVISER LES FORMES DE PHRASES


11. Phrases verbales : « Et vous le chantez bien », « C’est sans avoir appris la musique ».
Phrases non verbales : « Le plus joli du monde », « Oui, monsieur ».
Phrases transformées : « C’est le plus joli du monde », « Oui, monsieur, les gens de
qualité apprennent aussi la musique ».
Dans la conversation, il est fréquent d’utiliser des phrases non verbales, de faire
l’économie du verbe, pour accélérer le rythme des réponses, alléger les phrases.
12. Phrase négative : « Mais je ne sais quel temps je pourrai prendre ». On peut constater
l’omission de la seconde partie de la négation « pas », afin d’alléger la phrase.
13. Phrase interrogative : « Est-ce que les gens de qualité apprennent aussi la musique ? »
Phrase interro-négative : « Les gens de qualité n’apprennent-ils pas aussi la musique ? »

◆ É TUDIER UN GENRE
14. Didascalies indiquant le destinataire de la réplique : « Aux deux Maîtres », « aux
Musiciens », « À M. Jourdain ».
Didascalies indiquant les gestes des personnages : « Il entrouvre […] », « Quatre danseurs […] ».
Didascalies indiquant la façon dont les personnages doivent s’exprimer : « chantant »,
« M. Jourdain chante ».
15. On peut rappeler aux élèves qu’on distingue traditionnellement plusieurs formes de
comiques, appelées aussi « ressorts comiques » : comique de gestes (gifles, chutes, coups de
bâton,batailles,poursuites…),comique de mots (onomatopées,calembours,mots déformés,
répétitions de mots ou de phrases…), comique de situation (malentendus, quiproquos,
irruptions soudaines, départs précipités, face-à-face non prévus…), comique de caractère
(personnages caricaturaux, grotesques, aux défauts très marqués…), comique de contraste
(qui repose sur des oppositions quelles qu’elles soient), comique de répétition (reprise de
situations similaires, de phrases en écho…) ; ces divers ressorts comiques se combinent, le
plus souvent, au sein d’une même scène. Cette scène est comique à plusieurs égards :
– comique de situation : M. Jourdain chantant très mal ; les flatteries des maîtres, alors
que le spectateur connaît leurs opinions ;
– comique de gestes : M. Jourdain paradant ;
– comique de langage :reprise de ce qui sera le leitmotiv de la pièce ;succession d’arguments
des maîtres ; interventions malvenues de M. Jourdain (« Il y a du mouton dedans ») ;
– comique de caractère : M. Jourdain et son ignorance ; son désir de paraître.

7
RÉPONSES AUX QUESTIONS

ACTE II, SCÈNES 1 À 3 (p. 33)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Entre les deux actes, les musiciens, les danseurs et les violons ont quitté la scène,
l’intermède étant terminé.
2. M. Jourdain prend successivement une leçon de danse et de fleuret, avec son Maître
d’armes.
3. Les maîtres sont utiles à M. Jourdain tout d’abord parce qu’ils préparent un ballet
auquel une personne qui est chère à M. Jourdain doit assister ; puis parce qu’ils lui
proposent d’organiser chaque semaine un concert chez lui, comme le font les « gens de
qualité » ; ensuite, parce que le Maître à danser lui apprend à danser le menuet ; enfin,
parce que le même Maître à danser lui enseigne, à sa demande, l’art de la révérence
qu’il doit faire pour « saluer une marquise ».
4. M. Jourdain doit recevoir chez lui une femme, qui est marquise et qui répond au
nom de Dorimène.
5. M. Jourdain prononce, aux lignes 28-29, la phrase suivante : « De cette façon donc, un
homme, sans avoir du cœur, est sûr de tuer son homme, et de n’être point tué ? » Il n’est donc
pas un homme courageux ; il espère naïvement paraître, une fois de plus, doté de
qualités qu’il ne possède point.

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LE GENRE


6. Dans la scène 2, le Maître à danser et le Maître de musique s’opposent au Maître
d’armes. Dans la scène 3, en revanche, ces trois maîtres se coalisent contre le Maître de
philosophie.
7. Les deux disputes naissent de la même manière, par un mépris affiché de l’art des
autres maîtres, donc par un manque de tolérance et d’ouverture. La Maître d’armes s’est
montré maladroit, tandis que celui de philosophie s’oppose à dessein aux trois autres.
Ces deux disputes se développent sur le même modèle : mises en garde, insultes. Mais
le passage à l’acte violent, qui n’a pas lieu dans la première dispute, sans doute grâce à
l’arrivée du Maître de philosophie, est bien réel dans la scène 3 où les hommes en
viennent aux mains.
8. M. Jourdain n’intervient que très peu. Il tente de jouer un rôle d’arbitre mais se
montre bien impuissant à faire cesser les conflits. Ses exclamations (« Hé ») et ses appels
au calme (« De grâce ») ne sont point entendus. Dans la scène 3, il ne se contente plus
que d’exclamations, et finit par abandonner (l. 65 à 70).

8
Acte II, scènes 1 à 3

9. La scène 3 est comique pour plusieurs raisons :


– Comique de caractère et de situation : le Maître de philosophie est incapable de
mettre en pratique ce qu’il a expliqué, de façon très docte, quelques instants
auparavant. De façon plus générale, chacun semble bien peu maître de soi, très
susceptible et prétentieux.
– Comique de mots : grandiloquence du Maître de philosophie, gradation dans les
insultes, interventions aussi répétitives qu’inefficaces de M. Jourdain.
– Comique de gestes : les coups échangés par les maîtres, la bagarre générale.

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
10. Les maîtres utilisent les verbes suivants : « me jette », « mets sur vous la main »,
« étrillerai », « rosserai ». Ils appartiennent au champ lexical de la violence. Ce sont des
verbes d’action qui marquent un désir de combat, une violence physique latente, les
maîtres n’ayant aucun sang-froid, se comportant comme des coqs.
11. Philosophe : étymologiquement « ami de la sagesse », la philosophie est donc la
recherche de la sagesse grâce à la raison.
Au début de la scène, le Maître de philosophie se comporte en philosophe : il tente de
rétablir une certaine quiétude et de faire réfléchir les autres maîtres. Il veut tempérer
leurs ardeurs en les incitant à prendre conscience de leur comportement. Il prône le
contrôle de soi, des mouvements de l’âme, des passions grâce à la raison, en un mot : la
maîtrise de soi. Il énonce des formules de portée générale (l. 18 à 21, l. 24 à 27). Il
emploie un vocabulaire spécifique et recherché. Mais son discours reste trop théorique.
Par la suite – très rapidement en fait –, précisément à partir de la ligne 35, la scène
bascule. Le court répit provoqué par l’arbitrage du Maître de philosophie cesse, car
celui-ci, au lieu de poursuivre ses explications, attaque les autres maîtres, se laisse aller
à ses pulsions (l. 35 à 41). Dès lors, les insultes pleuvent : nous sommes loin des
principes de modération, de vertu et de sagesse édictés au début de la scène. Le Maître
de philosophie ne se montre pas le sage qu’il prétendait être et attise la dispute au lieu
de l’apaiser. Il ne sait pas mettre en pratique ses théories. On ne peut que constater
l’écart entre ses principes moraux, la base de son éthique d’une part, et ses réactions
passionnelles d’autre part, qui révèlent une incapacité absolue à contrôler les
mouvements de son âme.

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE
12. Les phrases verbales sont à l’impératif (« Allons, monsieur », « Avancez »…) et au
subjonctif (« parte »), précédé de l’indicatif (« Il faut »). Il s’agit donc de phrases injonctives.
13. Phrases interrogatives : « Euh ? », qui marque la difficulté, l’hésitation ; « De cette façon
[…] ?», qui exprime l’étonnement, la joie ; « Êtes-vous fou […] ? », qui marque la peur.

9
RÉPONSES AUX QUESTIONS

Phrases exclamatives : « Vous êtes de plaisantes gens […] ! », qui exprime le mépris ; « Eh !
mon Maître d’armes », qui exprime le regret, l’émotion.
14. Quatrième type de phrase : phrase déclarative (« Vous faites des merveilles »).

◆À VOS PLUMES … À VOS PINCEAUX !


16. On attirera l’attention des élèves sur le choix de ce que chaque vignette doit
représenter afin que l’histoire reste compréhensible, et sur le contenu des bulles :
onomatopées, typographie des caractères…

ACTE II, SCÈNE 4 (p. 43)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Seuls M. Jourdain et le Maître de philosophie restent en scène. La bagarre a éloigné
les autres maîtres, qui avaient terminé leur leçon. Le Maître de philosophie, lui, n’a pas
encore donné la sienne.
2. L. 1 à 21 : introduction (tradition, le latin).
L. 22 à 65 : le programme, propositions et refus successifs de M. Jourdain.
L. 66 à 136 : la leçon proprement dite, apprentissage de la phonétique, de la diction.
L. 137 à 190 : le billet à Dorimène.
L. 191 à la fin : conclusion (la rage de M. Jourdain contre son tailleur).
3. Le Maître de philosophie propose successivement à M. Jourdain : la logique (sujet
trop rébarbatif, pas assez « joli »), la morale (qui empêcherait M. Jourdain de se mettre
en colère, de se laisser aller), la physique (trop compliquée, trop de « tintamarre » et de
« brouillamini »).
4. M. Jourdain décide finalement d’étudier l’orthographe : en fait, la façon dont se
prononcent les lettres, la phonétique, la diction.
5. Dans la dernière partie de la scène, M. Jourdain confie au maître de philosophie :
« Je suis amoureux d’une personne de très grande qualité. » Il avait déjà évoqué cette
personne à deux reprises, à la scène 1 de l’acte II (l. 7 à 9 et 49).

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LE GENRE


6. Son enthousiasme s’exprime par des exclamations marquant un émerveillement
sans bornes, par un vocabulaire hyperbolique, des adjectifs attributs laudatifs (« beau »,
« vrai », « admirable »), des interrogations et des répétitions (« Ah ! les belles choses ! »,
l. 117). Cet enthousiasme se double du regret que ces découvertes soient si tardives.

10
Acte II, scène 5

7. M. Jourdain accuse ses parents de son ignorance (l. 121-122). Cette accusation,
doublée de regrets tardifs, a un effet comique.
8. M. Jourdain est coléreux, emporté, « bilieux ». Il avait lui-même évoqué ce défaut à la
scène 4 de l’acte II (l. 47) : c’était la raison pour laquelle il avait refusé d’étudier la morale.

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


9. M. Jourdain ignorait le sens du mot « prose ». La prose est une manière de s’exprimer
(par oral ou par écrit) qui n’est soumise à aucune règle de versification.
10. Le bourgeois veut dire à la marquise qu’il est amoureux d’elle et que ses yeux sont
magnifiques, en liant les deux idées. L’élève en est tout heureux, car il y voit un signe
d’intelligence innée, alors que le maître, trouvant le compliment bien plat, tente de
proposer un enrichissement de cette « prose » (l. 176 à 182). Mais devant le refus de
M. Jourdain, il préfère la simplicité à tout artifice de construction.
11. La première réplique contient deux verbes conjugués, donc deux propositions
(principale : « Ah, Monsieur, je suis fâché des coups » ; subordonnée : « qu’ils vous ont
donnés »). Il s’agit d’une subordonnée relative, introduite par le pronom relatif « qu’ » ;
elle est complément de l’antécédent « coups » ; c’est une expansion du nom.
12. « […] qui les déchirera de la belle façon » : le mot est « qui », pronom relatif sujet du
verbe de la proposition « déchirera ».

◆ L ECTURE D ’ IMAGE
13. La photographie de la page 41 illustre la réplique des lignes 104 à 107.
14. Le Maître de philosophie est pédagogue : il est en mouvement, debout devant son
élève assis ; il se met de profil afin que M. Jourdain voie bien la position avancée de
ses lèvres ; il accompagne son « mime » d’un geste de la main comme pour corroborer
ce qu’il est en train d’expliquer.

ACTE II, SCÈNE 5 (p. 49)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. M. Jourdain n’est pas content du tailleur parce qu’il est en retard, que les bas de soie qu’il a
confectionnés sont, tout comme les chaussures, trop petits, que les fleurs ont été mises « en
enbas », enfin parce qu’il constate que le tailleur s’est confectionné un habit avec les restes du
sien et qu’il lui a donc volé de l’étoffe.Le tailleur n’est pas le moins du monde gêné.Il se justifie
quand il le peut, par de mauvaises raisons ; il conteste l’évidence, puis élude les questions.

11
RÉPONSES AUX QUESTIONS

2. Le bourgeois est dépensier, généreux, lorsqu’il s’agit de récompenser ceux qui le


flattent, et il sait monnayer son argent en échange de la concrétisation de ses rêves les
plus fous : être reconnu comme gentilhomme. Cette attitude confirme les dires des
maîtres à la scène 1 de l’acte I.
Pourtant, il a conscience de la valeur de l’argent et de ses droits en tant que « client ».
Ainsi adresse-t-il par deux fois des reproches au tailleur (l. 5 à 7 et 52-53) ; sa dernière
réplique marque également cette conscience.
La générosité est une qualité à condition qu’elle se double d’une certaine conscience
de la valeur de l’argent et qu’elle soit désintéressée. Sinon, il ne s’agit plus de don mais
de monnaie d’échange. Or les largesses du bourgeois constituent bien un moyen de se
faire respecter et encenser. Le comportement de M. Jourdain tendrait à prouver que
tout s’achète, y compris la considération… feinte !

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LE GENRE


3. M. Jourdain veut ressembler aux « gens de qualité ». Il n’a pas cessé d’exprimer ce
désir depuis le début de la pièce (I, 2, l. 91 ; II, 1, l. 15…).
4. Les garçons tailleurs sont habiles, car ils flattent le bourgeois et font en quelque sorte
« monter les enchères » par de simples apostrophes. Ils savent profiter de la bêtise de
M. Jourdain.
5. Comique de situation : le tailleur répond au mécontentement de M. Jourdain en lui
donnant des explications inacceptables. Comique de langage : la gradation des
apostrophes des garçons tailleurs.

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : RÉVISER L’ IMPÉRATIF


6. « Donnez », « Allez-vous-en », « Tenez », « Attendez », « Tenez », « Attendez, ne vous en
allez pas », « Tenez ».
Formation de l’impératif : donne, donnons, donnez ; va-t’en, allons-nous-en, allez-vous-en
(mais vas-y) ; tiens, tenons, tenez ; attends, attendons, attendez ; ne t’en va pas, ne nous en allons
pas, ne vous en allez pas ; sois, soyons, soyez ; aie, ayons, ayez ; aime, aimons, aimez ; finis,
finissons, finissez ; prends, prenons, prenez ; sache, sachons, sachez ; veux ou veuille, voulons,
voulez ou veuillez ; cueille, cueillons, cueillez.
L’impératif présent de presque tous les verbes est identique à l’indicatif présent, sous
réserve de l’orthographe des impératifs en -e (aime,cueille… sans s).Les formes d’impératif
des verbes être, avoir, savoir, vouloir sont empruntées au subjonctif présent ; mais attention
à aie, sache, veuille (sans s), aux formes doubles de certains verbes, et au verbe aller.
7. Donnez : demande, prière aimable ; allez-vous-en : valeur d’hypothèse (si vous vous en
allez ; vous n’avez qu’à vous en aller) ; tenez : invitation à prendre le don ; attendez, ne vous
en allez pas : ordre.

12
Acte III, scènes 1 et 2

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
8. Langage courant : passer la brosse à reluire, passer de la pommade, donner des coups
d’encensoir, manier l’encensoir, donner du plat de la langue, donner de la gaule par-dessous l’huis,
battre de la grosse caisse, passer la main dans le dos de quelqu’un, faire des ronds de jambe, faire
le chien couchant. Plus familièrement : cirer les pompes, lécher les bottes.

◆ L ECTURE D ’ IMAGE
10. L’action se déroule dans une assez vaste pièce carrelée et assez peu meublée, dans
laquelle aboutit un escalier tournant. À l’arrière de la scène, une grande porte au cadre
et aux linteaux très décorés et sculptés. Sur le devant, un large fauteuil à rayures.
11. Lignes 19 à 24, 25-26, 44-45.
12. Les chaussures : souliers bas à boucles, la veste longue, les hauts-de-chausse, le jabot,
la perruque.

ACTE III, SCÈNES 1 ET 2 (p. 55)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Ses domestiques lui servent à parader. Le bourgeois semble avoir un rapport de
dominant à dominé, il règne en maître sur ses laquais (« vous êtes à moi »). Les
impératifs qui émaillent le texte marquent sa volonté de commander et son désir
d’autorité. Avec Nicole, le rapport est plus complexe : la servante a peu de respect
pour son maître et il en vient aux menaces pour se faire obéir – ce qui n’a d’ailleurs
que peu de résultat. Nicole est le type même des servantes irrévérencieuses, plus
intelligentes que leur maître, personnage fréquent dans les comédies de Molière
(cf.Toinette, Scapin…).
2. « Le fou rire de Nicole » : jusqu’à la ligne 47 ; puis : « La mauvaise humeur de la
servante ».
3. Nicole est prise d’un fou rire à la vue de l’habillement de son maître. M. Jourdain
tente d’arrêter ce fou rire en lui intimant l’ordre de cesser, en la menaçant d’un
soufflet ; mais rien n’y fait. La servante ne s’arrête de rire que lorsqu’il lui annonce la
venue de toute une « compagnie » – ce qui signifie pour elle un surcroît de travail.

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LA GRAMMAIRE


4. À la ligne 56, Nicole porte un jugement implicite, par sa mauvaise humeur et par
l’emploi de l’adjectif indéfini « certaines », lourd de sous-entendus.

13
RÉPONSES AUX QUESTIONS

5. La phrase « je te jure que je t’appliquerai sur la joue le plus grand soufflet qui se soit jamais
donné » (l. 25 à 27) compte trois propositions :
– « je te jure » : proposition principale ;
– « que je t’appliquerai sur la joue le plus grand soufflet » : proposition subordonnée
conjonctive introduite par la conjonction de subordination « que » ; C.O.D. de « jure » ;
– « qui se soit jamais donné » : proposition subordonnée relative introduite par le pronom
relatif « qui » ; complément de l’antécédent « soufflet ».
6. Le verbe de la proposition subordonnée « que tu nettoies » est au subjonctif, car il
s’agit d’un ordre.
Phrases imaginées : « Il faut que tu fasses les carreaux de toutes les fenêtres » ; « Je veux
que tu sortes la plus belle argenterie ».

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
7. M. Jourdain n’a pas d’autorité. Il ne sait pas se faire respecter ni obéir, sauf de ses
laquais qu’il considère plus comme ses « choses ».
Avoir de l’autorité : faire preuve d’une certaine fermeté qui permet de se faire obéir (sans
abus). Autoritaire : qui aime l’autorité, qui en use et en abuse volontiers ; expressions de
sens voisin : impérieux, intransigeant, despotique, cassant.
8. Expressions : rire aux larmes, rire jaune, rire au nez de quelqu’un, rire à la barbe de
quelqu’un, rire sous cape, rire à gorge déployée, rire aux éclats, rire comme un bossu, rire comme
une baleine, mourir de rire, pouffer de rire, se tordre de rire, un rire homérique.
Dictons : Rira bien qui rira le dernier ; Tel qui rit vendredi dimanche pleurera ; « Il faut rire
avant d’être heureux de peur de mourir sans avoir ri » (La Bruyère) ; Il vaut mieux en rire
qu’en pleurer ; « On rit mal des autres, quand on ne sait pas d’abord rire de soi » (Léautaud) ;
Plus on est de fous, plus on rit ; Avoir le mot pour rire.

◆ M ETTRE EN SCÈNE
10. Artistes qui ont un rire célèbre : Fernandel, Bourvil, Fernand Raynaud, Henri
Salvador, Michel Leeb. Le rire de Mozart dans Amadeus, le film de Milos Forman.

ACTE III, SCÈNES 3 À 5 (p. 69)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Mme Jourdain condamne les occupations et les préoccupations de son mari : il est ridicule et
dérange toute la maison (l. 2 à 4, 13 à 17). Elle lui reproche aussi de s’intéresser au superflu et de
négliger ses devoirs fondamentaux (l. 28-29, 40-41). Enfin, elle s’élève contre les relations qu’il
entretient avec Dorante qu’elle considère comme un imposteur intéressé (l. 144-145, 164-165).

14
Acte III, scènes 3 à 5

2. Mme Jourdain veut trouver un bon mari pour sa fille. M. Jourdain, lui, est
essentiellement préoccupé par sa propre personne : il veut ressembler aux « gens de
qualité », aspire à être noble, et ne se préoccupe pas du bonheur de sa fille.
3. Dans la première partie de la scène, Nicole se présente comme l’adjuvante de
Mme Jourdain : elle soutient sa maîtresse, appuie ses protestations par des preuves
supplémentaires (l. 45-46) ; elle renchérit (l. 20). Elle défend aussi ses propres intérêts
(l. 18 à 24). Puis, dans la deuxième partie de la scène, elle devient « l’élève » de
M. Jourdain, qui tente de lui enseigner, à elle, ce que le Maître de philosophie lui a
appris (l. 61 à 104), puis le maniement du fleuret (l. 110 à 123).
4. M. Jourdain ne parvient pas à se faire comprendre de son auditoire, car il explique
mal les données des problèmes qu’il pose (l. 61 à 78, l. 122-123) et se trompe dans les
vérités qu’il assène (l. 80-81). Il n’a retenu que la théorie (l. 122 à 129). Il
n’impressionne pas les femmes qui ne se soucient guère ni de culture, ni du maniement
des armes.
5. Un nouveau personnage apparaît à la scène 4 : il se nomme Dorante. Son titre de
noblesse est comte. M. Jourdain lui est reconnaissant, car il a parlé de lui le matin
même dans la chambre du roi et que, plus généralement, il l’introduit
dans la haute société. Le noble, lui, a besoin du bourgeois, parce qu’il est
désargenté. Il prétend être venu pour s’acquitter de ses dettes ; en fait, le but
de sa visite est d’en contracter de nouvelles.
6. Scène 4 : lignes 8-9 seulement, car les autres répliques concernant Dorante sont
dites en aparté ou de façon non audible pour le noble.
Scène 5 : lignes 3-4, 7, 9,12-13, 17-18.

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LE GENRE


7. M. et Mme Jourdain parlent en aparté, car ils ne sont pas d’accord sur Dorante.Au
début de la scène, M. Jourdain a l’avantage, Dorante disant être venu pour faire les
comptes – expression ambiguë mais que tout le monde comprend comme « rembourser
les dettes ». M. Jourdain exulte donc face à sa femme (l. 47-48, 51, 53-54). Mais lorsque
Dorante, habilement, contracte un nouvel emprunt, c’est au tour de Mme Jourdain de
« jubiler » ou plutôt se lamenter, en tout cas de reprendre l’avantage, mettant en avant
sa clairvoyance (l. 86 à 119).
8. Les apartés permettent d’informer le spectateur, ainsi omniscient. Ici, elles ont, en
plus, un effet comique. Le bourgeois se trouve constamment pris entre deux feux. Il
doit se battre sur deux fronts et ne peut répondre à aucun de ses interlocuteurs comme
il le voudrait. Sa femme saisit l’occasion pour le harceler et le mettre mal à l’aise, et
Dorante pour lui soutirer de l’argent. Le comique naît de cette relation triangulaire au

15
RÉPONSES AUX QUESTIONS

centre de laquelle se débat le bourgeois, aussi rude avec sa femme qu’il est mielleux
avec Dorante.
9. Dorante fait allusion à l’âge de Mme Jourdain (« dans votre jeune âge ») – ce qui sous-
entend que cette femme n’est plus toute jeune ; elle réagit d’ailleurs immédiatement.
Il se justifie en invoquant son caractère, sa propension à la rêverie : il dit « être dans la
lune » (l. 20).

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
10. Nicole s’exprime dans un registre plutôt familier. Son langage est pittoresque,
imagé, et certains mots sont déformés (« biaux », « carriaux »)… Ses tournures de phrase
sont simples et marquent un bon sens caractéristique. Cette façon de parler a, encore
une fois, un effet comique sur le spectateur.
11. Le jeu de mots se trouve aux lignes 8 et 9 : le verbe porter est employé par Dorante
avec le sens de « aller » et par Mme Jourdain avec le sens de « marcher ».
Questions-réponses à partir des verbes regarder et ouvrir :
a) « Veux-tu regarder ce que ton frère cache dans son placard ?
– Mais non, cela ne me regarde pas ! »
b) « Tu peux ouvrir la boîte de chocolats ?
– Non, ça va m’ouvrir l’appétit et je ne résisterai pas. »

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : RÉVISER L’ EXPRESSION DE LA CAUSE


12. Expression de la cause : « à frotter les planchers que vos biaux maîtres viennent crotter
régulièrement tous les jours ».
13. Indépendante coordonnée : « car elle frotte… »
Subordonnée conjonctive : « parce qu’elle frotte… »

ACTE III, SCÈNES 6 ET 7 (p. 76)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Dorante veut parler à M. Jourdain sans témoin et surtout sans que Mme Jourdain
entende. En effet, le noble sert d’intermédiaire entre M. Jourdain et la fameuse
marquise Dorimène. Il dit agir pour le compte du bourgeois et servir l’amour des deux
personnes (l. 41) : il a donné à la jeune femme le diamant au nom de M. Jourdain et
lui a fait accepter l’invitation au déjeuner en préparation. Il aide à l’élaboration du
festin et approuve le « cadeau ». Il prépare une entrevue entre la marquise et le
bourgeois qui doit se dérouler en l’absence de la femme de ce dernier.

16
Acte III, scènes 6 et 7

2. Les deux intrigues sont des intrigues amoureuses. Mme Jourdain sait que son
mari la trompe ou envisage de le faire, qu’il y a « quelque amour en campagne », et elle
entend le démasquer. D’autre part, elle veut que sa fille épouse l’homme qu’elle aime :
Cléonte (l. 5 à 11).
3. Nicole espère épouser le valet de Cléonte qui se prénomme Covielle.

◆ É TUDIER LE DISCOURS
4. Répliques : l. 12, 23-24, 35-36, 44, 58-59, et la didascalie précédant la dernière
réplique.
Nicole s’immisce dans la conversation à la demande de Mme Jourdain, en se
contentant d’écouter ce que disent les hommes à partir de la ligne 59. C’est important,
car ce qu’elle a entendu permettra à Mme Jourdain de ne pas aller dîner chez sa belle-
sœur et de prendre ainsi son mari en flagrant délit.
5. Comique de gestes : le soufflet. Comique de situation : les hommes parlant à l’insu
des femmes et l’« espionnage » de Nicole. Comique de langage : l’ironie de
Mme Jourdain (l. 7).
6. M. Jourdain est surtout attiré par le fait que Dorimène soit marquise. D’après
Dorante, une femme « s’achète » par des cadeaux, par les dépenses que l’on fait pour
elle (l. 46 à 53).

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


7. Préciosité : raffinement extrême des sentiments et du langage.
Tournures précieuses : « consentir enfin au cadeau », « vaincre son scrupule », « la grandeur
de votre amour », « je m’offris de moi-même à servir votre amour », « tout cela lui parle bien
mieux en faveur de votre amour ».
8. Le cimetière des vivants et des morts : la boutique des libraires ; les trônes de la pudeur :
les joues ; les miroirs de l’âme : les yeux ; le conseiller des grâces : le miroir ; les commodités de
la conversation : les fauteuils ; une belle mouvante : la main.
9. L’adverbe prudemment est formé sur l’adjectif prudent. Fort : fortement ; violent :
violemment ; méchant : méchamment ; joli : joliment ; intelligent : intelligemment ; certain :
certainement ; gentil : gentiment ; savant : savamment.
L’adverbe se forme sur le féminin de l’adjectif auquel on rajoute le suffixe -ment.
Exceptions :
– les adjectifs se terminant par -ai, -é, -i, -u (disparition du e). Ex. joli : joliment ;
– les adjectifs se terminant par -ant et -ent, qui font respectivement -amment et
-emment ; sauf lent : lentement, présent : présentement, véhément : véhémentement ;
– gentil : gentiment ; impuni : impunément ; traître : traîtreusement ; bref : brièvement ;

17
RÉPONSES AUX QUESTIONS

– certains adjectifs se terminant par -é, qui forment des adverbes avec le suffixe -ément :
commodément, confusément, précisément, profondément…

◆ L ECTURE D ’ IMAGE
11. Obligations auxquelles l’amoureux devait se soumettre : petits soins, billet doux, billet
galant, obéissance, assiduité, jolis vers…

ACTE III, SCÈNES 8 À 10 (p. 88)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Nicole est venue annoncer que Mme Jourdain approuvait le mariage et épaulerait
Cléonte dans sa demande auprès de son mari.
Elle est très mal reçue : l’accueil glacé que lui réservent Covielle et Cléonte contraste
avec la joie qu’elle ressentait. Elle pensait être messagère de bonheur et se voit
accueillie comme « un chien dans un jeu de quilles ». Elle est tout à la fois interloquée
et déçue ; elle manifeste son désappointement dans son langage populaire : « Quel vertigo
est-ce donc là ? », « Quelle mouche les a piqués tous deux ? »
2. Les hommes pensent avoir été maltraités, c’est-à-dire, en fait, ignorés par les femmes
la dernière fois qu’ils les ont croisées.Amoureux sensibles et peut-être peu sûrs d’eux,
ils ont interprété les faits et, au lieu de demander des explications, en ont tiré des
conclusions hâtives. Ils ont attribué cette indifférence à un manque de constance.
Cléonte va jusqu’à émettre l’hypothèse que cette « trahison » aurait pour cause une
intrigue entre Dorante et Dorimène.
3. Le dédain des hommes (l. 1 à 61) : mutisme, plainte, refus d’entendre les justifications
des femmes ; sentiments : les hommes sont fiers, froids, butés, en colère.
Le dédain des femmes (l. 62 à 98) : décision, refus de donner des explications, menace
des hommes ; sentiments : les femmes sont blessées, chagrinées et agacées que les
hommes se montrent aussi butés.
La réconciliation (l. 99 à la fin) : rétablissement du dialogue, explication réciproque et
soulagement ; sentiments : bonheur et soulagement.

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LE GENRE


4. Les deux hommes sont dans le même état d’esprit et se refusent à entamer tout
dialogue. Ils tiennent des propos excessifs et manient l’hyperbole (l. 7, 14-15) ; ils se
sentent trompés (cf. le champ lexical de la trahison : « perfide », « traîtresse », « infidèle »,
« abuser », « scélérate », « vilaine »). Les verbes qu’ils emploient sont à l’impératif – ce
qui marque leur détermination – ; leurs injonctions à cesser tout commerce sont
réitérées (l. 3 à 8, 11 à 15).

18
Acte III, scènes 8 à 10

5. Le champ lexical est celui de l’amour et du bonheur : « ardeur », « tendresse »,


« soins », « désirs », « cœur », « transporte », « joie », « voile », « ravissement ».
Les pronoms sont ceux de la première personne : pronoms personnels (dix fois « je »,
deux fois « moi »), cinq occurrences de l’adjectif possessif de la première personne.
Auxquels viennent se mêler naturellement ceux de la troisième personne qui
désignent l’être aimé : dix fois « elle », deux fois « la », cinq occurrences de l’adjectif
possessif de la troisième personne. Cette abondance et cette répartition très équilibrée
marquent l’intensité de l’amour et le désir de fusion, contrarié.
Les hyperboles (tournures de phrase et adverbes) mettent en lumière le caractère
exclusif de l’amour : « tout », « rien ».
Enfin, le temps des verbes (présent de l’indicatif) est révélateur, d’une part, de la
constance du sentiment et, d’autre part, de la soudaineté de la trahison.
Cléonte éprouve du dépit, du désarroi, de la colère. Il s’agit d’une tirade lyrique,
expression du dépit et de la plainte amoureuse.
6. Les plaintes sont similaires dans la forme : les tournures anaphoriques (« Après tant »,
« tant ») révèlent le même dévouement et le même caractère entier. Tous deux se
plaignent de l’inconstance des femmes et de l’injustice dont ils sont victimes, malgré
les preuves d’attachement incessantes qu’ils ont données.
Elles sont différentes dans l’univers référentiel : Cléonte se situe dans l’abstrait et le
raffinement, Covielle dans le concret et les preuves matérielles. Ainsi aux « larmes »
répondent les « seaux d’eau », à l’« ardeur » la « chaleur […] à tourner la broche ».
7. Les défauts sont d’abord d’ordre physique : Lucile n’est pas très jolie, elle a les yeux
petits, la bouche grande, sa taille n’est pas élevée. Puis Covielle poursuit avec les défauts
de son caractère : elle se montre nonchalante dans son parler et dans ses actions, elle
est trop sérieuse, elle est capricieuse.
C’est à la demande de Cléonte qu’il a dressé ce tableau, véritable réquisitoire, afin que
son maître ne soit plus amoureux.
8. L’argumentation de Covielle n’a pas été efficace ; elle aurait pu l’être, mais Cléonte
ne voulait surtout pas être convaincu !
9. Comique de langage : rapidité du rythme par les stichomythies, les répétitions
(« non », « point »…).
Comique de situation :renversement de situation,dédain des hommes,puis dédain des femmes.
Comique de gestes : les déplacements des personnages qui se retournent, s’évitent,
s’arrêtent en même temps (cf. les didascalies).

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : REVOIR LA VOIX PASSIVE


10. « La présence d’une vieille tante » fait l’action ;ce groupe nominal est complément d’agent
du verbe « a été causée ». Ce verbe est donc à la voix passive, à l’indicatif passé composé.

19
RÉPONSES AUX QUESTIONS

11. Le participe passé employé avec l’auxiliaire être – ce qui est le cas à la voix passive –
s’accorde en genre et en nombre avec le sujet ; le sujet étant « l’aventure », le participe
prend donc la marque du féminin singulier.
12. « La présence d’une vieille tante a causé l’aventure dont vous vous plaignez. » Le
groupe devient alors sujet du verbe. L’« aventure… » devient C.O.D. du verbe.
13. « Une fille est déshonorée par la seule présence d’un homme. »
Changements : le sujet est devenu complément d’agent, le C.O.D. est devenu sujet, le
verbe est passé à la voix passive.
14. Temps simples : présent (est déshonorée) ; imparfait (était déshonorée) ; passé simple (fut
déshonorée) ; futur simple (sera déshonorée).
Temps composés : passé composé (a été déshonorée) ; plus-que-parfait (avait été
déshonorée) ; passé antérieur (eut été déshonorée) ; futur antérieur (aura été déshonorée).

ACTE III, SCÈNES 11 À 13 (p. 96)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Pour Mme Jourdain, le gendre idéal est de même extraction sociale que sa belle-
famille ; il doit pouvoir entretenir avec ses beaux-parents des relations simples et
cordiales. Pour elle, la réussite d’un mariage repose sur un équilibre. Un honnête
homme, « riche et bien fait », qui convienne à sa fille, voilà ce qu’elle désire et qu’elle
trouve en la personne de Cléonte (l. 57 à 76).
M. Jourdain, lui, n’a pas de réelle opinion ; sa conception du mariage et du gendre idéal
s’inscrit dans ses rêves nobiliaires, et la seule « qualité » qu’il demande à son futur gendre
est précisément d’en avoir, c’est-à-dire d’être noble. De là, son refus catégorique : « Vous
n’êtes point gentilhomme, vous n’aurez pas ma fille » (l. 28-29) et sa dernière réplique, si
comique : « et si vous me mettez en colère, je la ferai duchesse » (l. 80-81).
2. Les rapports entre les deux époux ne font qu’empirer. Ils ne cessent de se quereller.
Leurs rapports sont donc très conflictuels.
3. Covielle reproche à Cléonte sa trop grande naïveté, ses « beaux sentiments », déplacés
compte tenu de la personne à qui il a affaire (l. 5-6).
4. Cléonte se justifie en exprimant une honnêteté viscérale, des « scrupules », et une
ignorance du fait qu’il fallait être noble pour épouser Lucile.
5. La phrase « pour […] vous faire obtenir ce que vous souhaitez » montre que Covielle
prend les choses en main et a l’intention d’aider efficacement son maître. Le spectateur
ne connaît pas encore avec précision le stratagème du valet. Il apprend la « forme » de

20
Acte III, scènes 11 à 13

cette ruse, sait qu’il va s’agir d’une mascarade dans laquelle M. Jourdain va jouer un
rôle de choix. Molière ménage ainsi un effet de suspense. Nous allons assister à une
comédie dans la comédie.

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LE GENRE


6. Mots appartenant au champ lexical du mensonge : « aucun scrupule », « vol »,
« imposture », « déguiser », « se parer d’un titre dérobé », « se vouloir donner pour ce qu’on n’est
pas ». Cléonte condamne donc l’hypocrisie et le mensonge, et plus spécifiquement
l’usurpation des titres de noblesse (l. 13 à 17). Cléonte est franc, honnête et modeste.
7. Lucile ne prend pas la parole parce que la bienséance ne le permet pas : il s’agit d’une
demande entre son futur mari et son propre père. De plus, sa mère est là pour défendre
ses intérêts. Sans doute aussi est-elle atterrée par la réaction paternelle.
8. Dans Le Malade imaginaire,c’est Toinette qui se déguise en médecin ;dans Les Fourberies
de Scapin, c’est Scapin qui mène le jeu par ses mensonges, pour aider les jeunes gens…

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : L’ EXPRESSION DE LA CONSÉQUENCE


9. La conséquence est exprimée à l’aide d’une proposition indépendante juxtaposée à
la précédente par une virgule.
10. Proposition subordonnée conjonctive : « Vous n’êtes point gentilhomme, si bien
que vous n’aurez pas ma fille. »
Proposition indépendante coordonnée : « Vous n’êtes point gentilhomme, donc vous
n’aurez pas ma fille. »
11. La formulation de Molière est plus brève, plus cinglante.
12. Subordonnée : « Vous n’aurez pas ma fille, parce que vous n’êtes point gentilhomme. »
Indépendante coordonnée :«Vous n’aurez pas ma fille,car vous n’êtes point gentilhomme.»
Participe présent : « Vous n’aurez pas ma fille, n’étant point gentilhomme. »

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
13. Les deux titres de noblesse sont « marquise » et « duchesse ». Les titres de noblesse
masculins étaient : chevalier, baron, vicomte, comte, marquis, duc, prince.
14. Cf. le dossier, p. 170.

◆À VOS PLUMES !
15. On valorisera, d’une part, le respect des caractéristiques formelles de la lettre et,
d’autre part, l’utilisation du langage du XVIIe siècle.

21
RÉPONSES AUX QUESTIONS

ACTE III, SCÈNES 14 À 16 (p. 104)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Avant la scène 15, nous avions entendu parler de Dorimène. Nous savions que son
titre de noblesse était marquise, que M. Jourdain était amoureux d’elle et qu’il lui
avait offert un diamant par l’intermédiaire de Dorante. À la scène 15, nous
apprenons que Dorante aussi est amoureux d’elle, qu’elle est libre de tout
engagement, car elle est veuve, et qu’elle envisage d’épouser le noble. Elle s’inquiète
néanmoins des dépenses que Dorante fait pour elle, pour deux raisons : parce que
cela l’engage malgré elle et parce qu’il risque de se ruiner.
2. Dorante prend le risque que M. Jourdain révèle qu’il est amoureux de Dorimène
et qu’il est l’auteur des cadeaux, en particulier du diamant. Sa malhonnêteté risque
donc d’éclater – ce qui le confondrait aux yeux et de Dorimène et de M. Jourdain.
Mais le noble a pris des précautions : en aparté, il explique au bourgeois qu’il ne doit
pas parler du diamant (l. 27-28 et 31 à 34). De plus, il continue à servir d’intermédiaire
en se substituant à M. Jourdain pour adresser à la marquise des compliments – ce dont
le bourgeois, naïf, lui est reconnaissant ! Enfin, il dresse à Dorimène, en aparté
également, un portrait peu laudatif de M. Jourdain (l. 17-18).
3. Dorante est habile, vif, joueur, il a l’esprit d’à-propos. En fait, Dorante est
manipulateur, profiteur et hypocrite, mais fort habile néanmoins.
4. M. Jourdain est ridicule parce qu’il est trop naïf, crédule. Mais il est presque
sympathique car digne de compassion, étant le jouet facile du noble.

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LE GENRE


5. M. Jourdain doit quitter la scène pour que Dorimène et Dorante puissent parler à
loisir et que le spectateur voie clair dans le jeu du comte.
6. Ces répliques sont comiques car elles doublent les gestes maladroits de M. Jourdain,
incapable d’exécuter la révérence. Il a mal appris sa leçon, est incapable d’évaluer les
distances et oblige la marquise à se déplacer pour faire la troisième révérence.
7. Le discours que M. Jourdain tient à la marquise pour l’accueillir est ridicule, donc
comique : ce n’est qu’une suite de termes redondants, d’expressions pompeuses et de
phrases laissées en suspens. Le compliment est donc inintelligible.

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : LES PAROLES RAPPORTÉES


8. M. Jourdain dit : « Madame, je suis ravi de vous voir chez moi. »
Transformations : principale et subordonnée / deux indépendantes par la suppression

22
A c t e I V, s c è n e s 1 e t 2

de la conjonction de subordination / modification de la ponctuation : paroles


précédées de deux points et encadrées par des guillemets / changement des pronoms :
il/je, lui/moi.
9. « Madame, comment trouvez-vous le diamant que je vous ai offert ? »

◆ M ISE EN SCÈNE , LECTURE D ’ IMAGE


12. Dorante doit pouvoir parler en aparté à chacun des deux autres personnages. Ils
doivent donc être suffisamment éloignés l’un de l’autre pour qu’il soit crédible qu’ils
n’entendent pas ce que Dorante veut cacher à chacun d’entre eux.
13. Le dessin de la page 103 illustre la révérence maladroite de M. Jourdain à
Dorimène, située aux lignes 1 à 6. Dorante esquisse un léger sourire amusé par le
ridicule de M. Jourdain ; Dorimène, quant à elle, se tient avec une certaine raideur que
l’on retrouve sur son visage ; elle a l’air surprise et légèrement méprisante.

A C T E I V, S C È N E S 1 E T 2 ( p . 1 1 3 )

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Lorsque Dorimène évoque le diamant, M. Jourdain, pris de court, récite sa leçon
(l. 36 à 38). Dorante avait recommandé au bourgeois de ne point parler de ce cadeau
à la scène 16 de l’acte III.
2. L’arrivée de Mme Jourdain n’est pas une surprise, car Nicole avait « espionné » et
rapporté à sa maîtresse les propos échangés entre Dorante et M. Jourdain. De plus, nous
savions que la femme se doutait que son mari la trompait, qu’il y avait « quelque amour
en campagne » (III, 7).
Cette arrivée est une mauvaise surprise pour M. Jourdain et pour les deux nobles.
3. Dorante sauve la situation en se déclarant être l’ordonnateur du festin (« Apprenez
que c’est moi, je vous prie »), et comme la meilleure défense c’est l’attaque, il se montre
particulièrement agressif à l’égard de Mme Jourdain (l. 10 à 16). Aux lignes 23-24, il
est même irrévérencieux, franchement mal éduqué.
4. Mme Jourdain ne le croit pas : elle pense, à raison, que Dorante couvre M. Jourdain.
M. Jourdain ne le croit pas non plus : il pense aussi que Dorante le couvre et lui en est
reconnaissant. Quant à Dorimène, elle le croit et ne comprend donc pas la réaction de
Mme Jourdain, ignorant le double jeu du noble.

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LE GENRE


5. Les points de suspension montrent que Dorante interrompt son interlocuteur.

23
RÉPONSES AUX QUESTIONS

6. Mme Jourdain laisse éclater sa colère, tout d’abord contre son mari, sur un ton
agressif et outré, lui reprochant de la tromper et d’avoir inventé un stratagème pour
l’éloigner. Puis elle s’adresse à Dorante, d’un ton sec, lui reprochant de « prêter la main »
aux extravagances de son mari, c’est-à-dire de l’aider à la tromper ; enfin, elle reproche
à Dorimène de mettre de la « dissension » dans son ménage.
7. Une chanson à boire est une chanson qui accompagne un repas, une dégustation,
une fête, à la gloire de la boisson ; elle incite les gens à se réjouir et à boire.
Titres de chansons à boire : Chevaliers de la Table ronde – In vino veritas – Nini peau de chien
– À la tienne, Étienne – Encore un petit verre de vin – C’est à boire qu’il nous faut – Ah, le petit
vin blanc qu’on boit sous la tonnelle – La Madelon – La Bourgogne – Chantons la vigne…

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : L’ EXPRESSION DE L’ HYPOTHÈSE


8. « Si je pouvais ravir votre cœur, je serais… [le plus heureux des hommes.] » Le verbe de
la principale est au conditionnel présent. Celui de la subordonnée, en revanche, est à
l’indicatif imparfait.
9. La subordonnée est introduite par le mot « si ». Cette subordonnée est complément
circonstanciel de condition du verbe « serais ».
10. « Si je peux ravir votre cœur, je serai le plus heureux des hommes. » Verbe de la
principale : indicatif futur ; verbe de la subordonnée : indicatif présent.
« Si j’avais pu ravir votre cœur, j’aurais été le plus heureux des hommes. » Verbe de la
principale : conditionnel passé ; verbe de la subordonnée : indicatif plus-que-parfait.
11. La deuxième phrase est au potentiel (action possible) ; la première à l’irréel du
présent (action possible mais non réalisée au moment de l’énonciation) ; et la troisième
à l’irréel du passé (action qui ne s’est pas réalisée dans le passé).
M. Jourdain utilise l’irréel du présent, car il n’a pas encore obtenu des « aveux » de
Dorimène mais espère bien qu’elle réponde à son amour.
12. La conjonction si est toujours suivie de l’indicatif, jamais du conditionnel.

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
13. Gastronomie : art de la bonne chère (cuisine, vins, ordonnance des repas, etc.). Chef :
celui qui dirige les cuisines. Œnologie : étude des techniques de fabrication et de
conservation des vins. Cru : vignoble.

24
A c t e I V, s c è n e s 3 à 5

A C T E I V, S C È N E S 3 À 5 ( p . 1 2 5 )

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. a) Faux, c’est le fils du Grand Turc. b) Vrai. c) Vrai. d) Faux, depuis quatre jours.
e) Vrai. f) Faux, Mamamouchi signifie « paladin ». g) Vrai. h) Faux, cela signifie « ma chère
âme ».
2. Covielle commence par flatter le bourgeois, puis il affirme que son père était
gentilhomme, qu’il n’était pas marchand. Covielle dit donc à M. Jourdain tout ce qu’il
rêve d’entendre, il lui reconstruit un passé. Dans un deuxième temps, une fois qu’il a
établi des relations de confiance, il en vient au sujet qui lui tient à cœur : le mariage de
Lucile. Il révèle que le fils du Grand Turc est amoureux de la jeune fille, qu’il veut
l’épouser et élever M. Jourdain au rang de Mamamouchi, enfin que le fils du Grand Turc
ressemble à Cléonte. Là encore, Covielle se montre habile, car il introduit une logique
dans les faits et flatte l’ego du bourgeois en lui proposant une promotion sociale.
3. M. Jourdain ne songe pas au bonheur de sa fille. Il est aveuglé, une fois de plus,
par ses désirs de noblesse ; il ne songe à elle que comme une entrave à ce qu’on lui
propose (l. 105 à 107).
4. Dorante est un adjuvant de Covielle et Cléonte.
5. Enquête sur les qualités de M. Jourdain – Remise du turban – Remise du sabre –
Coups de bâton.

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LE GENRE


6. Dans ces différentes scènes, M. Jourdain découvre avec ravissement les mystères des
langues. Le langage est source de comique en soi, par son étrangeté, quelle que soit la
familiarité qu’a le héros avec la langue.
7. On assiste à une accélération du rythme : les révélations de Covielle, l’urgence
qu’elles impliquent ne sont pas vraisemblables. Mais ce n’est pas important : la comédie
tourne à la farce, à la mascarade ; la comédie-ballet bat son plein !

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
8. Les formules de politesse sont imagées (comparaisons et métaphores) et contiennent
des références à la nature : rosier, lion, serpent. Des compliments enrobés et doucereux
servent à l’expression de questions et de souhaits naïfs (scène 3).
9. Elle est lyrique, exprime des idées et des sentiments simples avec emphase, mais peut
aussi être très concise (scène 4).

25
RÉPONSES AUX QUESTIONS

◆ ÉTUDIER LA GRAMMAIRE : REVOIR LE COMPARATIF ET LE SUPERLATIF


10. Comparatif de supériorité : plus noble.
11. Superlatif relatif : les plus grands.
12. Covielle utilise ces formules pour montrer à M. Jourdain l’honneur qui lui est fait
et le degré de gloire auquel il est promis.
13. Bon : comparatif de supériorité = meilleur ; superlatif relatif = le meilleur.
Mauvais : comparatif de supériorité = pire, plus mauvais ; superlatif relatif = le pire, le plus
mauvais (pire et le pire sont employés dans la langue littéraire).
Petit : comparatif de supériorité = moindre, plus petit ; superlatif relatif = le moindre, le
plus petit (moindre et le moindre sont employés dans la langue littéraire et surtout dans le
sens de « moins grand »).

◆À VOS PLUMES !… LECTURE D ’ IMAGE


14. Adoubement : au Moyen Âge, cérémonie au cours de laquelle le jeune noble était
fait chevalier, recevait des armes et un équipement.
Intronisation : fait de placer solennellement sur le trône, sur le siège épiscopal, sur la
chaire pontificale (un roi, un évêque, un pape).
15. Toutes ces images représentent M. Jourdain en Mamamouchi, coiffé d’un turban
« turc », imposant, en général de forme arrondie, sphérique (sauf p. 135), plus ou moins
emplumé et ornementé ; son habit est toujours richement décoré.

A C T E V, S C È N E S 1 À 4 ( p . 1 3 4 )

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Mme Jourdain avait quitté la scène à l’acte IV (scène 2), à la suite de la découverte
de la tromperie de son mari. Elle était très en colère, mais décidée à défendre ses
propres droits et le bonheur de sa fille.
2. Elle ne peut comprendre l’accoutrement de son mari, car elle ignore tout de la
comédie, de la mascarade : l’existence du fils du Grand Turc, les sentiments que celui-
ci éprouve pour sa fille, l’accession de son mari à la dignité de Mamamouchi.
3. M. Jourdain veut prendre conscience, lui-même, de sa nouvelle dignité et
impressionner sa femme. Il a besoin d’étaler sa science toute fraîche.
4. Cette scène répond à la scène 3 de l’acte II : même volonté d’impressionner de
M. Jourdain, même prosélytisme.

26
A c t e V, s c è n e s 1 à 4

5. Dorimène a accepté de revenir pour servir l’amour de Cléonte et aider Covielle.


Dorante l’a convaincue de la drôlerie du divertissement qui va suivre.
6. Dorimène s’est décidée à épouser Dorante et le lui annonce. L’intrigue amoureuse
entre la marquise et M. Jourdain s’achève donc… sans même avoir débuté, autrement
que dans les songes du bourgeois !
7. Ni Dorimène ni Dorante ne sont sincères : ils jouent le jeu de Covielle, font
semblant de croire à l’ascension sociale de M. Jourdain et le félicitent. Ils confortent le
bourgeois dans ses illusions. Complices de Cléonte, ils font assaut d’une apparente
galanterie, qui est en fait ironique.

◆ É TUDIER LE DISCOURS
8. M. Jourdain apostrophe sa femme par des termes injurieux : « Impertinente »,
« ignorante », « insolente ». Il se montre coléreux, irrespectueux, méprisant.
9. Elle est stupéfaite, outrée, en colère ; elle utilise des phrases interrogatives et
exclamatives ; et le champ lexical prédominant est celui du déguisement, du
travestissement : « figure », « momon », « masque », « fagoté ».
10. Scène 1 : comique de situation et de langage.
Scène 3 :comique de mots et de caractère (bêtise,inversion des mots « lions » et « serpents »).
Scène 4 : comique de mots (tentatives pour parler la langue turque).

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE : LES EXPANSIONS DU NOM


11. « Nouvelle » : adjectif qualificatif / « que vous faites […] Turc » : proposition
subordonnée relative / « du Grand Turc » : groupe nominal / « des serpents » : groupe
nominal / « des lions » : groupe nominal / « haut » : adjectif qualificatif / « de gloire » :
groupe nominal / « où vous êtes monté » : proposition subordonnée relative / « qui
m’arrivent » : proposition subordonnée relative / « très humbles » : groupe adjectival /
« de l’extravagance de ma femme » : groupe nominal / « de ma femme » : groupe nominal.

◆ L ECTURE D ’ IMAGE
12. Acte I (p. 8) : un rideau (scène de théâtre), des escarpins de danse, un violon et un
archet, des partitions de musique, une sorte de canne-massue dont le Maître de
musique se sert pour donner la mesure.
Acte II (p. 24) : le cadre de tableau, les livres du Maître de philosophie, une plume, un
encrier, les fleurets du Maître d’armes, les partitions et la canne-massue du Maître de
musique, les bobines de fil et les rubans du tailleur.
Acte III (p. 51) : le cadre de tableau, un chapeau de gentilhomme orné de plumes, une
bourse ouverte dont sortent des pièces, une épée, une feuille de comptes

27
RÉPONSES AUX QUESTIONS

(reconnaissance de dettes de Dorante), le mot doux destiné à la marquise, le diamant,


un ruban.
Acte IV (p. 106) : le rideau (scène de théâtre), les « objets » du festin (verre, assiette,
couteau, serviette, une miche de pain), une coiffe turque avec un cimeterre, un turban
déplié.
Acte V (p. 128) : une dague turque ciselée, un pendentif, une coiffe turque ornée de
l’étoile du drapeau, le livre servant à la cérémonie turque, une sébile avec deux
alliances.

A C T E V, S C È N E S 5 E T 6 ( p . 1 4 1 )

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Non, Lucile s’insurge contre les folies de son père (l. 4-5), puis refuse le mariage
trois fois de suite.
2. Elle obéit à son père, car elle a reconnu Cléonte et pris conscience de la « comédie »
que jouaient les deux hommes.
3. M. Jourdain ne s’étonne pas de ce brusque revirement. Il croit que son autorité
naturelle a suffi à ramener sa fille à la raison et s’exclame : « et voilà qui me plaît, d’avoir
une fille obéissante » (scène 5, l. 24-25). Cela ne paraît pas vraisemblable, mais nous
sommes dans une comédie qui tourne de plus en plus à la farce.
4. La scène 6 se déroule suivant trois mouvements principaux :
– opposition de Mme Jourdain : l. 1 à 64 ;
– revirement de Mme Jourdain : l. 65 à 78 ;
– dénouement heureux : l. 79 à la fin.
On peut rapprocher cette scène de la précédente, dans le refus du personnage, suivi de
son brusque revirement sans explication apparente.

◆ É TUDIER LE DISCOURS ET LE GENRE


5. Lucile et Cléonte, Nicole et Covielle, Dorimène et Dorante sont heureux, car ils
vont conclure le mariage qu’ils espéraient.
Mme Jourdain est heureuse, car sa fille va épouser l’homme qu’elle jugeait conforme
au gendre idéal.
M. Jourdain pense avoir reçu les distinctions suprêmes ; de plus, il croit avoir mené
l’action de bout en bout, s’être montré un grand stratège, et avoir vaincu les résistances
de sa fille et de sa femme par sa seule autorité.

28
Retour sur l’œuvre

6. M. Jourdain n’a, en réalité, aucune raison de se réjouir : il a été la dupe de tout le


monde. Il pense que le mariage de Dorimène et de Dorante n’est qu’un stratagème
pour calmer les soupçons de sa femme. Il pense être devenu gentilhomme (révélations
de Covielle) et avoir reçu une distinction suprême (Mamamouchi), alors que les
révélations qui lui ont été faites sont fausses et que la cérémonie n’était qu’une
mascarade. Il pense que sa fille va épouser un haut personnage turc, alors qu’elle va
s’unir à un simple honnête homme. En définitive, ce qu’il prend pour la réalité ne sont
que des stratagèmes et ce qu’il croit être des stratagèmes correspond à la réalité : bel
exemple de l’arroseur arrosé, du naïf invétéré !
7. La deuxième intrigue s’est résolue grâce au travestissement de Covielle et à sa
supercherie.
8. Ballets : Ouverture en musique – Premier intermède : dialogue en musique et danse
– Deuxième intermède : danse des garçons tailleurs – Troisième intermède : danse des
cuisiniers – Chanson à boire – Quatrième intermède : la cérémonie turque – Final :
le ballet des nations.

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE
9. Le procédé utilisé est la mise en relief par la tournure « C’est […] qui […] » : « C’est
l’amitié que nous avons pour vous qui nous fait intéresser dans vos avantages » (l. 26-27) ; « c’est
Cléonte lui-même qui est le fils du Grand Turc » (l. 68-69) ; « Et moi Covielle qui suis le
truchement » (l. 71, ellipse de « c’est »). Les verbes s’accordent avec l’antécédent du
pronom relatif « qui ».
10. Le mode est le conditionnel, à valeur temporelle et non modale (futur dans le
passé), par l’effet de la concordance des temps.

R E T O U R S U R L’ Œ U V R E ( p. 1 5 7 )

1. Mots manquants : Jean-Baptiste Poquelin / 1670 / ambassadeur turc /


Louis XIV / bourgeois / qualité / danse / musique / philosophie / prose / Dorante /
Dorimène / diamant / époux / Lucile / Cléonte / Nicole / valet / Cléonte /
Covielle / déguise / Grand Turc / Mamamouchi / Cléonte / Lucile / Dorante /
Dorimène / Nicole / Covielle / comédie-ballet.

29
RÉPONSES AUX QUESTIONS

2. Mots 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
croisés.
I G N O N D
II E N B F A T
III N I C O L E N I
IV T U P R O S E
V I A R M E S E N
VI L B G E O R
VII H E E V Y
VIII O C O V I E L L E
IX M A I R R E P U
X M I S A N S X
XI E T E I I D D

3. Répliques :
a) « Donnez-moi ma robe pour mieux entendre » (I, 2 : M. Jourdain).
b) « Tout ce qui n’est point prose est vers et tout ce qui n’est point vers est prose » (II, 4 : Maître
de philosophie).
c) « Quoi ! Quand je dis :“Nicole, apportez-moi mes pantoufles et me donnez mon bonnet
de nuit”, c’est de la prose ?” (II, 4 : M. Jourdain).
d) « Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour » (II, 4 : M. Jourdain).
e) « Vous parlez toutes deux comme des bêtes, et j’ai honte de votre ignorance » (III, 3 :
M. Jourdain).
f) « Tout sied bien aux belles, on souffre tout des belles » (III, 9 : Cléonte).
g) « Les alliances avec plus grand que soi sont sujettes toujours à de fâcheux inconvénients »
(III, 12 : Mme Jourdain).
h) « Ma fille sera marquise en dépit de tout le monde ; et si vous me mettez en colère, je la ferai
duchesse » (III, 12 : M. Jourdain).
i) « Je vous souhaite la force des serpents et la prudence des lions » (V, 3 : M. Jourdain).
j) « Si l’on en peut voir un plus fou, je l’irai dire à Rome » (V, 6 : Covielle).

30
PROPOSITION DE
SÉQUENCE DIDACTIQUE

Acte I (1re séance : le début de l’exposition, le dialogue argumentatif)

Axes de lecture Outils Écriture Mise en


de la langue perspective
1. Une comédie – La répartition – Le dialogue – La comédie-
– L’exposition : du temps de argumentatif. ballet : chants et
les maîtres, parole des – La prise en danses.
le personnage personnages. compte du cadre – Qu’est-ce
principal, le titre – Les procédés de spatio-temporel : qu’une
de la pièce. l’argumentation : utilisation de la « pastorale » ?
– Les didascalies : effets de langue du XVIIe s.
présence et parallélisme,
fonction. expression de
– Le comique : les l’accord et du
différents ressorts désaccord, les
comiques. champs lexicaux.
– La phrase :
2. Le dialogue verbale et non
argumentatif verbale ; forme
La conversation affirmative, forme
entre les maîtres : négative.
la gloire et/ou – Les substituts
l’argent. du nom.
– La connotation
péjorative.

31
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE

Acte II (2e séance : suite de l’exposition, de l’argumentation au conflit)

Axes de lecture Outils Écriture Mise en


de la langue perspective
1. Une comédie – La répartition – Récit avec – Lecture
– La suite de du temps de dialogue : une d’image.
l’exposition : parole des querelle utilisant – Recherche :
découverte du personnages. les différents types qu’est-ce qu’un
personnage – La phrase : de phrases. « philosophe » ?
principal en les propositions. – Recherche – Recherche : les
action, l’élève des – Les types de vocabulaire : représentations de
maîtres, le client de phrases. la flatterie. querelles dans les
du tailleur. – L’impératif : – Récit avec bandes dessinées.
– Première formes et emploi. dialogue : scène – Transposition
intrigue : le secret – La gradation. de flatterie au d’une scène en
de M. Jourdain. – Les champs XXIe s. bande dessinée.
– Le comique : lexicaux. – La comédie-
les différents ballet : la danse
ressorts comiques. des tailleurs.
– Les querelles
des maîtres.
2. Le dialogue
argumentatif
Échec du
dialogue qui mène
à la violence.

3. Le discours
sur le langage

32
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE

Acte III, scènes 1 à 5 (3e séance : le nœud des intrigues, les rapports
conflictuels)

Axes de lecture Outils Écriture Mise en


de la langue perspective
1. Une comédie – Les – Recherche de – Groupement
– Rapport propositions. vocabulaire autour de textes : le jeu
maître/serviteur. – Le subjonctif du rire. sur le langage et
– L’exposition : dans les – Récit : une sur les rapports
les nouveaux subordonnées scène de fou rire maître/serviteur
personnages conjonctives. au XXIe s. (Feydeau).
(Mme Jourdain – L’expression Utilisation du – Oral : jouer une
et Nicole) et de la cause. système du passé. scène après avoir
la deuxième – Les registres – Récit dialogué : travaillé le texte
intrigue (mariage de langue. enseigner. par des ajouts
de Lucile). – La polysémie. – Le texte de didascalies,
– Les apartés. explicatif : la recherche
– Les didascalies. expliquer, en d’accessoires et
– Le comique. prenant en la diction.
compte le
2. Le dialogue destinataire, le
argumentatif fonctionnement
Les rapports d’un objet ou
conflictuels entre d’un phénomène
époux : origines et naturel.
enjeux des deux
intrigues.

33
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE

Acte III, scènes 6 à 10 (4e séance : le dialogue amoureux, préciosité


et/ou simplicité)

Axes de lecture Outils Écriture Mise en


de la langue perspective
1. Une comédie – Le lexique et – Écriture d’une – La préciosité :
– Le dévelop- les tournures scène qui aurait les origines, la
pement parallèle précieuses. pu figurer dans carte de Tendre.
des deux – La périphrase. la pièce : le don – Mise en scène :
intrigues. – La formation du diamant, avec le ton, tragique
– Les différents des adverbes. réutilisation du ou comique.
ressorts comiques. – Les types de parler précieux. – Groupement
phrases : – Récit dialogué de textes : le ton,
2. Le rapport expression d’une scène de vecteur de sens
amoureux du sentiment et dépit : utilisation (Tardieu).
– Préciosité. du ressentiment. du système
– Simplicité. – La transfor- du passé.
– Querelle et mation passive.
réconciliation.

3. Le rapport
maître/serviteur
– Complicité.
– Mimétisme et
différences.

4. L’argumen-
tation dans le
dialogue
Les procédés de
l’argumentation :
réquisitoire
et avocat de
la défense.

34
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE

Acte III, scènes 11 à 16 (5e séance : la nécessité d’un stratagème)

Axes de lecture Outils Écriture Mise en


de la langue perspective
1. Une comédie – La répartition – La lettre : récit – La conception
– La mise au point du temps de d’événements et du mariage.
du stratagème. parole des expression de – La noblesse :
– Le rôle du personnages. sentiments, en cf. p. 167.
serviteur dans – Les procédés de langage du XVIIe s. – Mise en scène :
la comédie. l’argumentation. – Paragraphes déplacement
– Le comique : les – L’expression argumentatifs : des personnages.
différents ressorts de la conséquence le mariage. – Les droits
comiques. et de la cause. – Scène de de la femme :
– Les paroles théâtre : quels étaient-ils
2. Le dialogue rapportées. dialogue à trois au XVIIe s. ?
argumentatif personnages. Comment
– L’être et le – Réécriture ont-ils évolué ?
paraître : fausse du compliment – Groupement
noblesse et vrais maladroit de de textes : jeu de
sentiments ; M. Jourdain. langage et
double jeu de argumentation
Dorante. (Devos).
– Le rôle des – La comédie-
parents dans le ballet : la danse
choix du mari. des cuisiniers.
3. Bourgeoisie
et noblesse

35
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE

Acte IV (6e séance : la comédie de l’être et du paraître)

Axes de lecture Outils Écriture Mise en


de la langue perspective
1. Une comédie – L’expression – L’argumenta- – La comédie-
– Le comique : de l’hypothèse. tion : comment ballet : la
les différents – Les degrés un chef peut-il cérémonie turque.
ressorts comiques. de signification donner envie aux – Groupement de
– Le travestissement. de l’adjectif. clients de choisir textes : l’étrangeté
– Les images des mets ? du langage
2. Le dialogue dans le langage. – Écriture d’une (Ionesco).
argumentatif scène fictive – Après-texte :
– L’être et le entre les deux le jeu de l’être
paraître : le double serviteurs, Nicole et du paraître
jeu de Dorante. et Covielle. (p. 175).
– Comment
amener un
personnage à
changer d’avis ?

3. La découverte
d’une langue
Le turc.

36
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE

Acte V (7e séance : le dénouement)

Axes de lecture Outils Écriture Mise en


de la langue perspective
1. Une comédie – Les expansions – La visée – La comédie-
– Le comique : du nom. de la comédie : ballet : le ballet
les différents – La mise rédaction de des nations.
ressorts comiques. en relief. paragraphes
– La résolution – La valeur argumentatifs.
des deux temporelle du
intrigues. conditionnel.
2. Le dialogue
argumentatif
– L’être et le
paraître : à qui
profite le
dénouement,
en apparence
et en réalité ?
– Comment
amener un
personnage à
changer d’avis ?

3. La
construction
d’une scène
– Effets d’écho
d’une scène à
l’autre.
– Composition
de la scène.

37
E X P LO I TAT I O N
DU GROUPEMENT DE TEXTES

◆ G EORGES F EYDEAU
1. Qui est Rose par rapport à Follavoine ?
2. Qualifiez les rapports qui existent entre les deux personnages.
3. Pourquoi Follavoine se met-il en colère dans la deuxième partie du texte ?
4. Récapitulez les ressorts comiques de cette scène.

◆ E UGÈNE I ONESCO
1. Quels sont les sujets de conversation successifs des deux personnages principaux ?
2. Relevez les répliques qui vous semblent illogiques et justifiez votre relevé.
3. Poursuivez la scène, en respectant le ton et en inventant un autre fait absurde.

◆ J EAN TARDIEU
1. Lisez, à haute voix, le texte.
2. Essayez de remplacer par le mot juste tous ceux que vous pouvez, et, pour chacun,
expliquez d’où vient le « jeu ».
3. Imaginez quelques répliques supplémentaires en respectant le principe de
substitution des mots ; puis lisez à voix haute votre texte, pour faire deviner à la classe
ce que vous avez voulu exprimer.

◆ R AYMOND D EVOS
1. Entraînez-vous à lire, à voix haute, ce texte sans faire d’erreurs.
2. Cet enchaînement est-il logique ?
3. Sur quels « jeux » de langage successifs ce sketch est-il construit ?
4. Recherchez un autre sketch, de Raymond Devos ou d’un autre comique, et
présentez-le à la classe en expliquant sur quels ressorts comiques il est construit.

◆ P ISTES DE RECHERCHES DOCUMENTAIRES


1. L’évolution du genre de la comédie-ballet : la comédie musicale.
2. La préciosité.
3. M. Jourdain au XXIe siècle : quels seraient les désirs et les comportements d’un
nouveau riche voulant « paraître » ?
4. Mise en scène : comment « adapter » la pièce au XXIe siècle ?
5. Les droits de la femme : évolution depuis le XVIIe siècle.
6. La mode au XVIIe siècle.
7. La gastronomie au XVIIe siècle.
8. Les arts au XVIIe siècle : le baroque et le classique.

38
BIBLIOGRAPHIE
COMPLÉMENTAIRE

◆ É DITIONS
Œuvres complètes de Molière, éd. Despois-Mesnard, coll. des « Grands Écrivains de
France », 13 vol., Hachette, 1873-1900.
Œuvres complètes de Molière, éd. Georges Couton, coll. « Bibliothèque de la Pléiade »,
2 vol., Gallimard, 1971.
Œuvres de Molière, coll. « L’Intégrale », Seuil, 1962.

◆ S UR LE XVII e SIÈCLE
A.Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, t. II, Del Duca, 1954.
P. Benichou, Morales du Grand Siècle, Gallimard, 1948.
P. Clarac, L’Âge classique, t. III,Arthaud, 1969.
A. Fompudie et E. Mortelmans, La Vie d’une dame de la Cour au temps de Louis XIV,
Flammarion, 1980.
R. Haurez et P. Decomble, Les Voyageurs de l’histoire : Louis XIV (vie de Molière sous
forme de B.D.), Bordas, 1984.
R. Mandrou, La France aux XVIIe et XVIIIe siècles, P.U.F., 1970.
N.Wintz et R. Ponthus, La France de Louis XIV, Casterman, 1987.

◆ S UR M OLIÈRE
J.Audiberti, Molière, L’Arche, 1954.
J.Aurenche, P. Bost, C. Bruli et G. Neveux, Molière, pour rire et pour pleurer, Presses de la
Cité, 1973.
M. Boulgakov, Molière, sa vie, son œuvre, éd. F. Birr, 1984.
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◆ S UR L E B OURGEOIS GENTILHOMME ET LA COMÉDIE - BALLET


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