Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
"L’homme est condamné à être libre," écrit Jean Paul Sartre, "condamné parce qu’il ne
s’est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre parce qu’une fois jeté dans le monde, il
est responsable de tout ce qu’il fait" (L’Existentialisme est un humanisme 37). Ce thème de la
responsabilité de l’homme pour ses propres actions est à la base de la définition de l'écriture
engagée aux yeux de Sartre parce que ‘engagé’ est un synonyme pour ‘conscient.’ Avec cette
liaison établie, on peut affirmer que les auteurs engagés prennent parti, acceptent les
conséquences de leurs décisions, puis se servent de la prose pour exprimer leurs idées.
Dans son étude Qu’est-ce que la littérature? Sartre remarque que les critiques lui
reprochent "de n’avoir pas souci de l’immortalité" (11). Cela veut dire que Sartre était engagé
comme écrivain à un tel point qu’il semblait trop conscient de son époque pour être bon artiste.
Selon le motif que "les plus mauvais artistes sont les plus engagés," on dirait que la seule
manière d’être engagé est de défendre une cause récente et sacrifier la célébrité qui vient avec
les sujets plus universels. Cependant, Sartre met cette idée en doute (Ibid 11). Après avoir
exploré la politique de son temps dans ses récits et ses nouvelles, Sartre se sert de la
mythologie et des thèmes universels pour entamer un discours sur son époque. C’est
précisément cette approche, ce retour au passé pour mieux comprendre le présent, qui lui
assurera l’immortalité en tant qu’écrivain. Avec sa nouvelle "L’Erostrate" et son essai “Orphée
Noir," Sartre a recours aux textes classiques pour aller au cœur de deux formes de
l’engagement parce que ces thèmes resteront toujours significatifs précisément grâce à leur
universalité.
Dans son essai "Le temps des engagements," Amir Karimi Saeidabadi propose deux
approches différentes à une lecture des textes de Sartre selon le point de vue de l’engagement:
perspectives.
"L’Erostrate" raconte l’histoire de Paul Hilbert, un homme comme les autres jusqu’au
moment où il achète une arme et décide de tuer six personnes. Le titre de cette nouvelle fait
référence au protagoniste grec, Erostrate, qui a mis le feu à une des Sept Merveilles du Monde
afin de devenir célèbre. Cette nouvelle est un exemple de l’engagement individuel parce que
non seulement le protagoniste n’est-il pas conscient des personnes autour de lui, mais il n’est
pas prêt à accepter les conséquences de ses actions. En ayant recours à un personnage
et l'analyse comme s’il s’agissait d’un personnage véritable. Selon Schwob, Erostrate "desirait
la gloire," en pensant qu’il "aurait été tout ensemble, roi, philosophe, et dieu, unique entre les
hommes" parce qu’il ne s’entendait pas avec les autres (“Erostrate: Incendiaire” 2). Pour
réaliser ce rêve, il abîme le temple de la déesse Artemis. Ce mythe évoque l’idée de faire le mal
pour devenir célèbre et accéder à l’immortalité. En effet, Paul Hilbert cherche un sens de
pouvoir individuel et finit par tuer les autres. Par ailleurs, les similarités entre Hilbert et Erostrate
Erostrate, qui se sentait aussi différent d’autrui que "sa propre personne lui apparaissait
supérieure à toute l’humanité," Hilbert se trouve tout le temps en dehors du grand monde
(Schwob 1). Même s’il s’agit seulement d’arriver à une supériorité de position, Hilbert préfère les
opportunités de voir l’homme d’en haut au lieu de participer "dans les rues" (Le Mur 77-78).
Avec cette juxtaposition physique, Sartre montre que Hilbert est engagé par lui-même à cause
De plus, Hilbert exemplifie le manque d’engagement mondial par sa relation avec les
prostituées. Tout d’abord, Hilbert admet que, bien qu’il se sert souvent des femmes de la nuit, il
n’a jamais "eu de commerce intime avec une femme" parce qu’il se serait senti "volé" (Le Mur
79). Ce détail le rend très similaire à Erostrate qui avait un "dégout pour l’amour des
L’engagement individuel d’Hilbert est en outre démontré par son indifférence vis-à-vis
des autres. Au début, quand il ne trouve pas Léa, son escorte habituelle, il suppose qu’elle est
grippée, mais il ne se préoccupe pas trop. En fait, il était "desolé" parce qu’il s’était "vivement
representé le plaisir...tirer de cette soirée" (Le Mur 80). Cette préoccupation avec ses propres
désirs est l’évidence que Paul Hilbert est engagé par lui-même et qu’il vit dans son propre
monde mort, sans sentiment. Ce type de l’engagement décrit un protagoniste qui trouve la
puissance dans son propre existence, comme Erostrate qui entretient les fantaisies de "son
Dans son essai, Saeidabadi décrit ce genre de l’engagement avec "l’anti-situation (où)
les personnages sont prisonniers d’un univers mort et neutre" (Saeidabadi 2). Avec cette
antithèse, il suggère qu’il est dangereux d’être engagé en tant qu’individu parce que le résultat
Selon "Le Mythe d’Orphée," un essai écrit par Pascal Millet, les écrivains utilisent
souvent la figure d’Orphée parce que l’imagination humaine a un penchant pour "des images,
millénaires" (5). Même Paul Millet parle de l’engagement dans l’écriture, parce que les lecteurs
peuvent s’identifier avec les problèmes contemporains à travers les références anciennes.
"Les réflexions philosophiques de Sartre sont les témoins de cet engagement," dit
Saeidabadi en faisant référence à l’engagement universel (Saeidabadi 2). "Il prend le parti des
pays de l’est, et cette prise de position contribua d’ailleurs largement à sa célébrité universelle,"
il explique, en prouvant que Sartre lui-même et un auteur engagé universellement (ibid 2).
Si Sartre est jugé comme étant engagé en vertu de sa prise de position politique, son
essai "Orphée Noir" est une pièce controversée parce qu’elle critique le racisme dans la société
française. En écrivant pour "le lecteur universel," Sartre se sert d’une référence mythologique
Selon l’essai de Millet, le protagoniste du mythe grec "savait charmer les animaux
sauvages et parvenait à émouvoir les êtres inanimés grâce à sa lyre" (Millet 1). Cette référence
par Sartre indique un certain degré de paix, un homme qui sait être le médiateur dans une
situation entre deux bêtes. Orphée en “consolant son douloureux amour sur la creuse écaille de
sa lyre” (Millet 1) et Orphée Noir en utilisant “la langue poétique pour parler de ses souffrances”
(Sartre XII) se servent des arts differents comme moyens de resoudre leurs sentiments
extrêmes. Le titre, “Orphée Noir,” fait reference aux conditions donc les esclaves vivaient, et le
traitement qu’ils recevaient. Si le protagoniste grecque pouvait domestiquer les bêtes, on peut
dechiffrer qu’ils s’entendaient bien parce que un des travaux comuns des esclaves était de
soigner les animaux. “Traqué comme des animaux, estampillés des initiales de son acquérir,
puis embarqués comme du bétail,” les esclaves étaient plutôt des bovins que les êtres humains
aux yeux des blancs (Yale 17). Un essai qui analyse les vies quotidiennes des esclaves sur l’ile
de Saint-Dominque décrit que l’homme Blanc se concernait plutot avec “leur force de travail
qu’ils entendaient exploiter jusqu’a ce qu’ils ne puissent plus rien tirer d’eux” (ibid 17). Cette
description suggére que les esclaves n’étaient que des betes parmi les colons, et le titre se
"Orphée Noir,” qui doit être, selon Saeidabadi, "direct, précis, et efficace" (1). Parce que Sartre
écrit du premier point de vue de manière conflictuelle, l’essai inspire plus d’indignation de la part
des lecteurs. La première ligne, "Qu’est-ce donc vous espériez, quand vous ôtiez le baîllon qui
fermait ces bouches noires? Qu’elles allaient entonner vos louanges?" incite la curiosité des
lecteurs, surtout à cause de la colère immense, même s’ils ne savent rien d’Orphée (Orphée
Noir, IX). "Doit-on recommander aux auteurs contemporains de délivrer des messages," se
demande Sartre en expliquant le but de la littérature engagée, de défendre une cause, mais
plutôt de "se livrer sans en avoir l’air" (Qu’est-ce que la littérature? 37). Sartre donne une
explication de la relation entre auteur et lecteur à travers son essai Qu’est-ce que la litterature?
avec tous les paramètres de ce qu’il attirent les gens aux "sujets qui n’interessent personne"
(37). Cela ne veut pas dire que personne voulait trouver une solution au racisme, mais que
Sarte était en train de s’engager personnellement à travers le sujet de l’injustice sociale dans
"Orphée Noir."
“Si vous voulez engager qu’attendez-vous pour vous inscrire au Partie Communiste?” un
grand ecrivain demande à Sartre pour sugérer que le seul moyen de s’engager dans leurs
temps moderns serais à travers la politique contemporaine. Sartre, nommé une “forte tete”
s’engager sans dater son contenu. En trompant cette idée, Sartre se sert des protagonistes
mythologiques pour rendre ces ouvrages engagés et immortels. Lorsqu’il fait reference à
Erostrate et Orphée, Sartre donne un exemple d’un terroriste et un artiste battu par les
circonstances à travers des personnages célèbres. Ses choix souligne que les oeuvres
engagés vieillissent avec le passage de temps si l’auteur ne les rendre pas immortels.
Ouvrages Cités:
Millet, Paul. “Le Mythe d’Orphée.” Besançon: Université de Franche Comté, 2006.
Saeidabadi, Amir Karimi. "Le Temps des engagements." Iran: La Revue de Teheran,
Novembre, 2007.
Neba Fabrice Yale. La vie quotidienne des esclaves sur l'habitation dans la Saint-Domingue
francaise au XVIIIe siecle : regards de planteurs, de voyageurs et d'auteurs europeens. History.
2010. <dumas-00611185>