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COURS

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COURS

LMD
S
Droit aDministratif LMD
Cet ouvrage de droit administratif général présente l’exposé du cours en mettant en
valeur les questions essentielles, leur évolution et les interrogations donnant lieu à 2017
débat. Chaque chapitre est accompagné d’exercices pratiques, permettant d’acquérir
une méthode rigoureuse de présentation des connaissances.

R
Ce Cours s’ordonne ainsi autour de trois parties : le cadre de l’action administrative
(juridiction administrative, administration centrale et administration locale), les fins et
moyens de l’action administrative (principe de légalité, actes administratifs unilatéraux,

Droit aDministratif
contrats de l’administration, service public, police administrative) et les contrôles et
sanctions de l’action administrative (intervention du juge judiciaire dans le contrôle de
l’action de l’administration, procédure administrative contentieuse et recours pour excès
de pouvoir, responsabilité administrative).

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Droit aDministratif
En encadrés, des extraits de jurisprudence, doctrine, réglementation, sont destinés à
fixer l’attention et à rendre plus vivantes les données abstraites exposées auparavant. • Cours • Thèmes de réflexion
Les thèmes de réflexion, les commentaires d’arrêts et les notes de synthèse sont
accompagnés de corrigés, modèles – parmi d’autres – de plans structurés propres
• Commentaires d’arrêts • Notes de synthèse
à faciliter la rectitude du raisonnement et la force de la démonstration, qualités
essentielles du juriste. 15e édition
Cet ouvrage, à jour de la législation et de la jurisprudence la plus récente, s’adresse aux
étudiants, aux candidats aux concours de la fonction publique, et plus largement aux
professionnels du droit.

O
Jacqueline MORAND-DEVILLER est professeur émérite de l’Université Paris 1
(Panthéon-Sorbonne).
Pierre BOURDON est professeur à l’Université du Mans.

J. MORAND-DEVILLER
P. BOURDON
F. POULET
Florian POULET est professeur à l’Université d’Évry-Val-d’Essonne (Paris-Saclay).
Jacqueline MORAND-DEVILLER

C
et
Pierre BOURDON
Florian POULET

www.lextenso-editions.fr
ISBN 978-2-275-04963-2 37 €

COURS - Droit administratif - 15e ed.indd 1 18/09/17 12:02


Thèmes de réflexion et commentaires d’arrêts

Commentaire d’arrêt
Les fédérations sportives et le juge administratif
CE, 16 mars 1984, « M. Broadie »
« Considérant qu’il appartient aux fédérations sportives habilitées, en vertu de l’article 12
de la loi précitée, d’organiser les compétitions sportives officielles, de prendre les disposi-
tions utiles pour assurer la promotion et le perfectionnement des joueurs formés en
France et qui ont fait leurs preuves dans les compétitions locales et régionales, en facili-
tant leur accès aux compétitions nationales de niveau élevé ; qu’elles peuvent aussi tenir
compte, pour fixer les conditions de la participation à ces compétitions nationales, de
la nécessité d’entraîner à ce niveau des joueurs remplissant les conditions exigées
pour faire partie de l’équipe de France dans les compétitions internationales ; que
toutefois, dans l’exercice de ce pouvoir, lesdites fédérations ne peuvent légalement
porter atteinte au principe du libre accès aux activités sportives pour tous et à tous
les niveaux, qui résulte de l’article 1er de la loi précitée, et au principe de l’égalité que
dans la mesure où ces atteintes ne sont pas excessives au regard des objectifs pour-
suivis ;
Considérant que par ses décisions en date des 23 octobre 1982, 15 janvier et 12 mars
1983, approuvées par l’assemblée générale le 25 janvier 1983, le comité directeur de
la fédération française de basket-ball a fixé les « règles de participation des joueurs »
aux « différentes compétitions officielles organisées par la fédération française de
basket-ball » en divisions nationales masculines 1 et 2 pour les saisons 1983-1984 et
1984-1985 ;
Considérant que ces dispositions ont pour résultat d’interdire la participation aux
compétitions dont s’agit, sous réserve d’exceptions limitées, pour la saison 1983-1984
des joueurs français qui, soit parce qu’ils résidaient à l’étranger et ne se sont fixés en
France que depuis moins de cinq ans, soit pour toute autre cause, n’ont pas été licen-
ciés pendant cinq saisons consécutives ; que, pour la saison 1984-1985, la même
mesure frappe les joueurs français qui n’ont pas été licenciés en France dès l’âge de
dix-sept ans, soit pour les mêmes raisons, soit parce qu’ils ne se sont intéressés à ce
sport que tardivement ; que les atteintes ainsi portées au principe du libre accès aux acti-
vités sportives et au principe d’égalité excédent, par leur importance, celles qui auraient pu
être justifiées par la nécessité d’assurer le perfectionnement des joueurs formés en
France ; que dès lors les requérants sont fondés à soutenir qu’elles sont entachées
d’excès de pouvoir. »... (annulation des décisions du comité directeur de la fédération
française de basket-ball).

Corrigé
Les faits : Un litige opposant un joueur, M. Broadie, ayant acquis la nationalité fran-
çaise depuis moins de cinq ans, à la Fédération française de basket-ball, offrira
l’occasion de faire le point sur la compétence et l’étendue des pouvoirs du juge admi-
nistratif pour contrôler les actes pris par les fédérations sportives lorsqu’elles exer-
cent leurs prérogatives réglementaires et disciplinaires.

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DROIT ADMINISTRATIF

I. Les fondements et les limites de la compétence du juge


administratif
1. Les fédérations sportives, organismes privés, gèrent un service
public administratif
— Les fédérations sportives, sont des organismes de droit privé qui se divisent en
deux catégories : celles qui ne sont pas habilitées et dont le régime ressort du droit
privé et du juge judiciaire et celle qui reçoivent du ministre une délégation qui les habi-
lite à participer à la gestion du SP du sport. Elles remplissent alors une mission
d’intérêt général, elles disposent de certaines prérogatives de puissance publique et
elles sont soumises au contrôle de l’administration.
— Leurs missions de réglementation technique et déontologique, d’organisation des
compétitions nationales, de délivrance des licences sont des missions de service
public administratif (v. les arrêts « Monpeurt » (1942) et Magnier (1961), reconnaissant
l’existence d’organismes privés gérant un SPA.)
La tutelle du ministre se manifeste de deux manières : l’octroi d’un agrément et la
possibilité de le retirer ; la faculté de saisir le juge administratif d’un recours en annu-
lation et en responsabilité.

2. Les fédérations sportives habilitées disposent d’un certain pouvoir


réglementaire
— Celui, en particulier, d’organiser et réglementer les compétitions sportives. Ces actes
peuvent faire l’objet d’un recours en excès de pouvoir porté devant le juge adminis-
tratif. Ces principes ont été posés par CE, 22 novembre 1974, « Féd. des industries fran-
çaises d’articles de sport ». Voir aussi TC, 13 janvier 1992, « Ass. des Girondins de
Bordeaux », à propos d’une décision de la Ligue nationale de football rétrogradant
cette association en seconde division.
— Ce pouvoir réglementaire ne peut intervenir que dans les champs définis par la loi.
Ainsi, les fédérations ne sauraient édicter des règles pour des motifs d’ordre exclusi-
vement commercial, telle l’installation de dispositifs de transmission télévisée des
manifestations (très coûteux pour les collectivités locales) : v. avis CE, 20 octobre 2003.

3. Les fédérations sportives disposent aussi d’un pouvoir


disciplinaire
— Lorsqu’elles infligent une sanction à un adhérent, cette mesure qui a le caractère
d’une décision administrative est susceptible d’un recours en excès de pouvoir : CE,
20 novembre 1976, « Féd. française de cyclisme c/ Pingeon » (suspension de quatre
mois de ce coureur professionnel pour cause – déjà ! – de dopage. La mesure sera
annulée pour vice de forme). Voir aussi TC, 7 juillet 1980, « Peschaud » (suspension
définitive de toutes fonctions infligée à quatre dirigeants du « Paris-Saint-Germain
Football Club » suspectés d’anomalies dans la gestion du club). Ces dernières
années un contentieux se développe, celui des sanctions à l’encontre des clubs qui
n’ont pas su maîtriser leurs supporters : V. CE, 4 avril 2008, « Stade rennais de foot-
ball ».

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Thèmes de réflexion et commentaires d’arrêts

4. Les fédérations sportives prennent un certain nombre de


décisions qui ne sont que des « mesures d’ordre intérieur »
insusceptibles de recours en excès de pouvoir
— Rappel de la notion de « mesures d’ordre intérieur », non créatrices de droits et
d’obligations : ainsi « les décisions que les arbitres sont amenés à prendre au cours
d’une compétition pour assurer le respect des règles techniques du jeu » (CE, 13 juin
1984, « Ass. Club athlétique Mantes-la-Ville »), sont des mesures d’ordre intérieur.

5. En l’espèce
Les décisions du Comité directeur de la Fédération française de basket-ball fixant les
règles de participation des joueurs aux compétitions organisées par la Fédération sont
des actes administratifs réglementaires susceptibles d’un recours en excès de pouvoir
devant le Conseil d’État saisi en premier et dernier ressort.

II. L’étendue du contrôle du juge administratif


Le juge administratif exerce plusieurs types de contrôle selon le caractère des déci-
sions en cause.

1. Contrôle des sanctions disciplinaires


— Les fédérations sportives ne constituent pas des organismes juridictionnels. Sont
dès lors applicables les principes traditionnels en matière de sanctions administratives :
exactitude matérielle des faits reprochés et recherche de l’absence de disproportion
entre la sanction et la faute. Illégalité du refus de prononcer la sanction de « match
perdu » à l’encontre d’un club dont deux joueurs avaient utilisé de faux passeports :
CE, 25 juin 2001, « Soc. Toulouse Football Club ». Plein contentieux désormais.

2. Contrôle des réglementations édictées par les fédérations


délégataires
— Ces règlements doivent respecter les principes généraux du droit : en l’espèce, les
décisions de la Fédération française de basket-ball sont annulées car elles portent
atteinte au principe d’égalité entre les joueurs et au principe de libre accès aux acti-
vités sportives. Ces décisions, prises dans le but de limiter la présence de joueurs
d’origine étrangère dans les compétitions officielles, fixaient pour la saison 1983-1984
un seuil minimal de 8 joueurs de nationalité française et interdisaient pour la saison
1984-1985 la participation des joueurs français qui n’auraient pas été licenciés en
France dès l’âge de dix-sept ans.
Voir aussi : annulation des résultats du championnat de France de culturisme de 1988
(catégorie des plus de 90 kg) à cause des pressions exercées par le vice-président de
la Fédération sur les membres du jury ayant entraîné un classement fondé sur des
considérations étrangères à l’appréciation des mérites des candidats : CE, 25 janvier
1991, « Vigier ».

455
DROIT ADMINISTRATIF

— Les fédérations ne peuvent déléguer aux Ligues professionnelles une partie de leur
pouvoir réglementaire que dans les cas prévus par les textes : Avis du CE 2003, précité.
Les règles des fédérations sportives internationales ne s’appliquent pas en droit fran-
çais mais rien n’interdit de s’y référer : CE, 8 novembre 2006, « Maati ».

3. Contentieux de la responsabilité pour l’illégalité fautive des


décisions des fédérations sportives
— On observe que les annulations prononcées par le CE ont été nombreuses ces
dernières années. Un contentieux de la responsabilité pour illégalité fautive pourrait
se développer et rendre les puissantes fédérations plus scrupuleuses à l’égard des
règles de droit.

Conclusion
Soumis aux règles du droit commun, le droit du sport conserve sa spécificité et sa
complexité et il a été soutenu ironiquement que le droit public du sport était en
quelque sorte le « sport du droit public ». Les compétences importantes et croissantes
des fédérations sportives appellent nécessairement, de la part du juge, un contrôle
rigoureux.

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valeur les questions essentielles, leur évolution et les interrogations donnant lieu à 2017
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une méthode rigoureuse de présentation des connaissances.

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Ce Cours s’ordonne ainsi autour de trois parties : le cadre de l’action administrative
(juridiction administrative, administration centrale et administration locale), les fins et
moyens de l’action administrative (principe de légalité, actes administratifs unilatéraux,

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contrats de l’administration, service public, police administrative) et les contrôles et
sanctions de l’action administrative (intervention du juge judiciaire dans le contrôle de
l’action de l’administration, procédure administrative contentieuse et recours pour excès
de pouvoir, responsabilité administrative).

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En encadrés, des extraits de jurisprudence, doctrine, réglementation, sont destinés à
fixer l’attention et à rendre plus vivantes les données abstraites exposées auparavant. • Cours • Thèmes de réflexion
Les thèmes de réflexion, les commentaires d’arrêts et les notes de synthèse sont
accompagnés de corrigés, modèles – parmi d’autres – de plans structurés propres
• Commentaires d’arrêts • Notes de synthèse
à faciliter la rectitude du raisonnement et la force de la démonstration, qualités
essentielles du juriste. 15e édition
Cet ouvrage, à jour de la législation et de la jurisprudence la plus récente, s’adresse aux
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Florian POULET est professeur à l’Université d’Évry-Val-d’Essonne (Paris-Saclay).
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Pierre BOURDON
Florian POULET

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