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Tishreen University Journal for Research and Scientific Studies - Arts and Humanities Series Vol. (38) No. (1) 2016
Résumé
Aujourd'hui, l'importance de l'apprentissage des langues étrangères n'est plus à
démontrer surtout dans un monde qualifié de "monde de la communication". Il est donc
nécessaire de connaître deux langues étrangères voire trois pour pouvoir suivre l'évolution
rapide de l'information. Que cet apprentissage commence tôt à l'école ou tard à l'âge adulte;
l'apprenant est confronté, d'une manière ou d'une autre, au problème de la traduction à des
degrés variés selon le cas et la situation d'enseignement-apprentissage.
L'objectif de cette recherche est de montrer à quel point la traduction est présente
dans l'enseignement du français en particulier dans les établissements scolaires de la ville
de Lattaquié. Le public visé est celui des élèves dans le cadre de l'enseignement public.
Pour réaliser ce travail, nous avons mené une enquête par questionnaire que nous
avons distribué aux élèves : collégiens et lycéens afin de connaître leur point de vue
concernant la pratique de la traduction en classe. Après l'analyse commentée de l'enquête,
nous avons essayé de répondre aux questions suivantes : Pourquoi réclame-t-on la
traduction? Quelles sont les conséquences de l'utilisation abusée de la traduction dans
l'enseignement des langues étrangères?
*
Maître de conférences à l’Institut des Langues à l’Université Tichrine, Lattaquié, Syrie.
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صالح واقع الترجمة في تعميم المغة الفرنسية كمغة اجنبية في مدارس مدينة الالذقية.
مجمة جامعة تشرين لمبحوث والدراسات العممية _ سمسمة اآلداب والعموم اإلنسانية المجمد ( )38العدد (2016)1
Tishreen University Journal for Research and Scientific Studies - Arts and Humanities Series Vol. (38) No. (1) 2016
واقع الترجمة في تعميم المغة الفرنسية كمغة اجنبية في مدارس مدينة الالذقية.
*
الدكتورة سامو صالـــح
مم ّخص
إن أىمية تعمم المغات اليوم لم يعد بحاجة الى برىان ،خاصة في عالم يوصف بعالم االتصاالت .فمن
إن لم يكن ثالث من أجل مواكبة التطور المذىل لممعمومات .أن يبدأ ىذا التعمم لمغة
الضروري إذاً معرفة لغتين ْ
االجنبية منذ الصغر في المدرسة أو في مرحمة متقدمة من العمر فإن المتعمم يواجو بشكل أو بآخر مشكمة الترجمة
بدرجات متفاوتة بحسب الحالة وظروف العممية التربوية والتعميمية.
تيدف ىذه الدراسة إلى تبيان مدى حضور الترجمة في عممية تعميم المغة الفرنسية بشكل خاص في مدراس
مدينة الالذقية .إذاً العينة المستيدفة ىي طالب المدارس في اطار التعميم العام.
إلنجاز ىذا البحث قمنا بإجراء استطالع لمراي عمى شكل استبانة وزعت عمى طالب المرحمة االعدادية والثانوية
لمعرفة آرائيم ووجيات نظرىم فيما يخص رواج الترجمة في الحصة الدراسية.
وبعد تحميل النتائج وتفسيرىا حاولنا االجابة عمى األسئمة التالية :لماذا المطالبة بالترجمة؟ وما ىي نتائج
اإلفراط في استخدام الترجمة في تعميم المغات االجنبية؟
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Tishreen University Journal. Arts and Humanities Series 2016 )1( ) العدد38( اآلداب والعموم اإلنسانية المجمد مجمة جامعة تشرين
INTRODUCTION
Apprendre une langue étrangère dans un milieu, non naturel, est souvent confronté
au problème de la traduction. Le besoin de traduire est souvent sollicité pour comprendre
et faciliter la communication. Légitime ou non? En effet, la question de la traduction a
dominé, pendant longtemps, dans l’enseignement/apprentissage des langues étrangères.
Les méthodologies avec la traduction préconisaient ce détour par la langue maternelle de
l’élève avant que les méthodologies sans traduction l’interdisent en faveur d’un accès
direct à la langue étrangère.
Nous avons choisi de travailler sur cette question car le rôle de la traduction dans
l'enseignement des langues étrangères n'a pas cessé de couler beaucoup d'encre. Comme on
vient de le dire, il y a différentes écoles, qui sont pour ou contre la traduction et dans cette
étude, nous voulons savoir si les raisons avancées par les différentes théories que ce soit
pour interdire la traduction ou pour la tolérer trouvent leur écho ou non dans nos
établissements scolaires. Autrement dit, nous cherchons le statut réel de la traduction dans
nos classes. Le recours à la langue maternelle de l'élève, ici l'arabe, est-il systématique ou
occasionnel? La langue maternelle de l'élève, qui est une langue dont l'origine linguistique
est très loin de la langue étrangère enseignée, jouera-t-elle en faveur de l'utilisation de la
traduction en classe? Le public (ici les élèves du secondaire donc un public jeune) a-t-il des
exigences particulières? Influence-t-il le processus d'apprentissage et tout particulièrement
l'emploi de la traduction? En d'autres termes, notre but est de définir le rôle de la traduction
en classe de langue étrangère et en particulier la classe de français langue étrangère pour
jeunes arabophones syriens.
Problématique de la recherche :
Dans cette recherche, il s'agit de répondre aux questions suivantes :
- A quel point la traduction est utilisée dans l'enseignement du FLE dans les écoles?
- Que traduit-on?
- Pourquoi traduit-on?
- Apprend-t-on une langue étrangère en traduisant tout?
Hypothèses de la recherche :
Nous supposons que le recours à la traduction en classe de français soit omniprésent;
et que cela ne pose problème ni à l'élève (au contraire il en est ravi), ni à l'enseignant qui
assume les conséquences. L'élève réclame la traduction pour ne pas se fatiguer et
l'enseignant suit la volonté de l'élève, soit par manque de formation solide en la matière;
soit pour gagner du temps et épargner l'effort.
Méthodologie de la recherche :
La problématique d'une recherche ainsi que ses hypothèses définissent, en général, la
méthode qu'il faut suivre pour réaliser le travail et ses objectifs. La présente étude se veut
une étude du terrain qui a pour objectif de montrer avec des chiffres l'état de la traduction
dans l'enseignement du français dans les collèges et lycées syriens. Dans un premier temps,
nous allons présenter la revue de littérature concernant les études précédentes qui évoquent
la question de la traduction dans l'enseignement-apprentissage des langues étrangères, le
français tout particulièrement. Ensuite, nous tenons à distinguer la traduction pédagogique
de la traduction proprement dite afin d'éclaircir la différence existante entre ces deux types
de traduction et de dissiper tout malentendu les concernant.
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Dans d’autres cas, aucune traduction n’est proposée et l’élève peut avec des
répétitions intensives comprendre le sens de ces dialogues. C’est en tout cas ce que
supposent les théoriciens de cette méthodologie (Besse, 2001 : 35-36). Il en résulte que la
traduction est une exception pour la méthodologie audio-orale qui tout comme la
méthodologie directe propose un accès sans intermédiaire à la langue étrangère apprise.
La méthodologie audio-visuelle (SGAV)
Généralement associée à la méthodologie audio-orale avec laquelle elle s’est
développée un peu plus, la méthodologie Structuro-globale audio-visuelle (SGAV) est plus
proche de la méthodologie directe que de la méthodologie audio-orale. Son principe de
base : «enseigner/apprendre la parole étrangère en situation » (Besse, 2001 : 44). Etant
consciente du besoin pressant de la traduction pour comprendre en langue étrangère, la
méthodologie audio-visuelle propose des images qui fournissent « les circonstances réelles
dans lesquelles les dialogues peuvent être échangés » (Besse H., 2001 : 40). Grâce à cette
technique, on n'a plus besoin de langue maternelle pour comprendre. L’élève peut se
contenter de l’image qu'il voit et qui lui donne un sens complet. Elle lui permet d’avoir en
plus du son, la situation.
L’approche communicative s’est développée en France à partir des années 1970
en réaction contre la méthodologie audio-orale et la méthodologie audio-visuelle. Elle est
appelée approche et non méthodologie par souci de prudence, puisqu’on ne la considérait
pas comme une méthodologie de base solide. "En effet, c’est la convergence de quelques
courants de recherche ainsi que l’avènement de différents besoins linguistiques dans le
cadre européen (Marché commun, Conseil de l’Europe, etc.) qui ont en définitive donné
naissance à l’approche communicative." (Rodríguez Seara, 2001: 16)
«Les tenants de l’approche communicative considèrent qu’une communication
efficace implique une adaptation des formes linguistiques à la situation de communication
(statut de l’interlocuteur, âge, rang social, lieu physique, etc.) et à l’intention de
communication (ou fonction langagière: demander d’identifier un objet, demander une
permission, donner des ordres, etc. » (Germain, 1993: 203). En classe, on utilise de
préférence la langue étrangère, mais il est possible d’utiliser la langue maternelle et la
traduction si besoin. Donc, une position plus souple et plus tolérante.
L’éclectisme actuel : Actuellement, il paraît que la didactique du français langue
étrangère est en crise des méthodologies. Il n’y a pas de méthodologie unique, forte,
globale et universelle sur laquelle tous seraient d’accord. La nouvelle génération
d’enseignants refuse toute contraintes et ne se sent plus liée aux méthodologies constituées
ni aux manuels que l’on trouve sur le marché. D’après R. Galisson (1995), ce type
d’enseignants a une forte tendance à l’éclectisme et utilise d’une manière subversive le
manuel car il refuse d’employer la méthode telle que l’auteur la préconise. Il n’adopte plus
un manuel; en réalité il l’adapte et le transgresse. De ce fait, l’éclectisme semble devenir
une nouvelle voie dans l'enseignement. Il permet de concevoir des méthodes suivant ce qui
est nécessaire et répondant à plusieurs paramètres : le contexte, la nature des apprenants et
leurs objectifs, etc.
2. Traduction pédagogique et traduction professionnelle
La différence entre ces deux types de traduction se fait selon Lavault à partir de la
finalité et non à partir de la démarche. La traduction pédagogique est pratiquée à des fins
purement didactiques. Elle est utilisée soit comme un procédé d’acquisition, soit comme un
test de compétence. « Elle n’est pas alors une fin mais un moyen, dans la mesure où ce qui
importe, ce n’est pas le message, le sens que le texte véhicule, mais l’acte de traduire et les
différentes fonctions qu’il remplit : acquisition de la langue, perfectionnement, contrôle de
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3. 1 L'analyse
Le premier axe de ce questionnaire est composé de 10 items. Il porte sur ce qu'on
traduit en classe. Tout le texte, les mots difficiles, l'idée générale, les questions sur le texte,
la grammaire, les exercices, les dialogues, l'expression écrite, tout ou rien du tout. Le
tableau suivant montrera les résultats en chiffres et plus précisément en pourcentage.
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100
90
80
70
60
souvent
50
parfois 40
rarement 30
20
10
0
Rien Tout L'expression Les dialogues Les exercices La grammaire Les questions L'idée Les mots
écrite sur le texte générale difficiles
Figure 1
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La valeur de ce test est de 0,484 et son signifiant statistique atteint le 0,039 qui est
inférieur à 0,05 ; ce qui veut dire qu'il n'y a pas de différences significatives de réponses
entre les filles et les garçons.
Le deuxième axe de cette étude porte sur les raisons pour lesquelles on traduit. Il est
composé de 5 items comme le montre le tableau ci-dessous:
Tableau 3
Je préfère la traduction car OUI NON
N° % N° %
1 C'est plus facile à comprendre 79 58,52 56 41,48
2 C'est plus rapide à comprendre 91 67,4 44 32,6
3 Pour vérifier la compréhension des idées 69 51,1 66 48,9
4 Je ne suis pas capable de comprendre en français 100 74,1 35 25,9
5 Je ne veux pas faire d'effort 122 90,4 13 9,6
140
120
100
80
60
40
OUI 20
0
NON Je ne veux pas faire Je ne suis pas Pour vérifier la C'est plus rapide à C'est plus facile à
d'effort capable de compréhension comprendre comprendre
comprendre en des idées
français
Figure 2
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Tableau 4
Le cours de langue étrangère doit se Effectif pourcentage
faire en arabe?
Oui 26 19,3
NON 52 38,5
Parfois 57 42,2
Total 135 100,0
Heureusement que les élèves qui ont répondu négativement sont plus nombreux que
ceux qui approuvent l'enseignement de la langue avec la traduction : 38,5% contre 19,3%.
Mais restent ceux qui sont au milieu; c'est-à-dire ni pour ni contre totalement. C'est un
résultat encourageant tout de même qui se confirme avec la question suivante:
- Penses-tu que tu apprendras le français en traduisant?
Tableau 5
Penses-tu que tu apprendras le effectif pourcentage
français en traduisant?
Oui 50 37,0
NON 54 40,0
Je ne sais pas 31 23,0
Total 135 100,0
Le oui et le non sont côte à côte avec une légère supériorité pour le non: 54 sur 135
élèves ne sont pas convaincus de cette idée contre 50 qui le pensent. Mais le plus
intéressant ici c'est le 23% qui n'arrive pas à se prononcer sur ce point. Ce fait est-il dû à
l'ambiguïté de la conception de l'apprentissage d'une langue? Ce dernier rime-t-il avec la
réussite à l'examen de français? Ou bien avec la capacité de communiquer en français avec
les autres? Dans tous les cas, cela mérite d'être étudié de plus près et de façon plus précise.
Nous avons croisé cette question avec le sexe et d'après le tableau n°7, qui suit;
Tableau 6
Tableau croisé sexe/apprentissage par la traduction
Avec la traduction
Oui non NSP Total
Sexe Masculin !7 22 13 52
femminin 33 32 18 83
Total 50 54 31 135
Nous trouvons que du côté des garçons, ceux qui voient qu'ils ne peuvent pas
apprendre le français tout en traduisant sont plus nombreux que ceux qui le confirment (un
tiers contre un quart). Tandis que du côté des filles, les avis sont partagés entre le oui et le
non. Cette attitude est tout à fait compréhensible, elles veulent comprendre donc elles
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veulent que l'on leur traduise mais en même temps elles ressentent que la traduction
excessive pourrait nuire à leur apprentissage de la langue française. Nous revenons à notre
interprétation citée page 9; à savoir l'encouragement et la persévérance de l'enseignant qui
pourraient changer les mentalités.
- Ton professeur utilise-t-il la nouvelle technologie en classe? □ Oui □ Non
94,6 % des réponses ont opté pour le non et seulement 5,4% pour le oui. Donc la
grande majorité des professeurs continue avec les moyens classiques d'enseignement à
savoir le livre et le tableau. Pourtant, dans le manuel il est recommandé d'utiliser au moins
le magnétophone. Mais apparemment ce n'est pas le cas. Est-ce par négligence? Ou par la
non-disponibilité de ces moyens dans les établissements scolaires? Dans tous les cas, il est
toujours possible de trouver un moyen pour régler ce problème. Le téléphone portable est à
la portée de tout le monde maintenant et il est assez équipé pour faire écouter des
séquences- audio qui pourraient changer un peu le rythme du cours et échapper ainsi à la
routine quotidienne. Il y a également l'utilisation du vidéo projecteur qui pourrait lui aussi
faciliter la compréhension des élèves par l'intermédiaire des images exposées de la leçon à
étudier. L'audio-visuel est vraiment important et cela aiderait à se passer de la traduction et
de ce fait, on construit un pas vers l'autonomie de la compréhension. Convaincre l'élève
qu'il est en mesure de comprendre sans que son professeur lui traduise est selon nous une
étape importante vers la réussite de l'enseignement des langues étrangères.
Conclusion
Nous avons entamé cette recherche pour savoir quelle est la réalité de l'utilisation de
la traduction dans l'enseignement du français dans les établissements scolaires dans la ville
de Lattaquié de point de vue des élèves uniquement. Le point de vue des enseignants fera
l'objet d'un autre article futur. Nous avons remarqué et prouvé que le recours à la langue
maternelle est omniprésent dans le cours de français. La traduction est sollicitée pour
expliquer la leçon, les exercices de compréhension orale et écrite et aussi pour la
grammaire; bref tout. Cette didactique de l'enseignement n'est inspirée d'aucune méthode
de FLE présenté dans la partie théorique. Aucune méthode ne propose de tout traduire et ce
que nous voulons recommander ici c'est d'attirer l'attention des enseignants sur les
avantages et les inconvénients de la traduction pédagogique. Cette dernière ne doit pas
dépasser son rôle d'être l'intermédiaire entre enseignant et élève. Ce rôle se définit en cas
de rupture de communication qui peut avoir d'origine la différence linguistique et/ou
culturel entre les deux langues en question. A ce stade, la traduction didactique ou
pédagogique est autorisée voire recommandée. Mais il ne faut pas tout traduire de A à Z,
car cela nuit au processus de l'apprentissage d'une langue étrangère. La preuve en est que
ces élèves arrivent à l'université avec un bagage linguistique très pauvre en français et ceci
a été constaté chez les meilleurs étudiants comme chez les plus faibles. Pour cette raison et
bien d'autres, il faut agir du côté des enseignants car même si l'élève réclame la traduction,
il faudrait que ce soit bien étudié et bien limité. Et cela n'est possible qu'à travers
l'enseignant qui évalue le moment convenable pour traduire. L'enseignant est le pilier
principal de ce processus car il est en contact direct avec l'élève et il faudrait proposer
régulièrement des stages de formation continue pour actualiser les savoirs et mettre à jour
les savoir-faire.
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