Sie sind auf Seite 1von 141

COURS FFBC Université de Lille 2

MASTER II – Mars 2018


2ème année Finance & Trésorerie d’Entreprise

TRESORERIE & NORMES COMPTABLES


INTERNATIONALES

Céline Beauvois

1
Normes comptables pour le trésorier

L'Union européenne a adopté en 2005 de nouvelles normes comptables dites IAS/IFRS.

IAS signifie International Accounting Standards (Normes comptables internationales). Il


s'agit du terme employé jusqu'en 2001 pour désigner les normes comptables
internationales et conservé jusqu'à une modification de la norme concernée. IFRS signifie
International Financial Reporting Standards ou Statements (Normes internationales
d'information financière). Il s'agit du terme employé à compter de 2003 pour les normes IAS
révisée que l'Union européenne impose aux sociétés dans leur communication financière
vis à vis des tiers.

L'une des raisons de l'adoption de normes IFRS est la comparabilité des résultats des
sociétés car aujourd'hui, les divergences comptables des pays européens sont à l'origine
d'interprétation différentes dans ce domaine. Ainsi, une fois les normes IFRS appliquées,
une société allemande et une société française communiquent leurs résultats consolidés
selon le même schéma.

Une autre raison est le renforcement du marché unique avec l'émergence désormais
possible d'une réelle harmonisation comptable et de facto fiscale. S'ajoute à cela la volonté
de contrer la toute puissance financière américaine en évitant par exemple une
convergence du PCG vers les US GAAP. A ce propos, même si les IFRS s'inspirent des US
GAAP, elles n'en sont pas la copie conforme et restent autonomes quant à leur élaboration. 2
Présentation du Sommaire

1.Revue des principales normes comptables IFRS impactant le quotidien


du Trésorier

Revue limitée des normes IAS 1 à 41 et IFRS 1 à 17

Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 &
39 et IFRS 9

3
Présentation du Sommaire

2.Conséquences sur le métier de Trésorier : Présentation des états


financiers

Focus sur la Dette;


Exemple de comptabilisation d’une dette Taux Fixe,
Exemple de comptabilisation d’une dette Taux Variable,
Calcul de TIE,
Dette obligataire hybride.
• Notion de dérivés incorporés

Focus sur les titres et créances


Illustration avec un titre obligataire.

4
Présentation du Sommaire

3.Conséquences sur le métier de Trésorier : Gestion en IFRS

Préambule : Rappel des règles de couverture.

Illustration du quotidien d’un Trésorier;


Politique de gestion et couverture de la dette
• Couverture d’une dette à taux variable
• Couverture d’une dette en devises
• Schémas comptables
• Intelligence économique vs contraintes IFRS

Politique de gestion et couverture du risque de change,


• Rappel des bases,
• Détermination des expositions; gestion des expositions brutes / nettes
• Illustration de la non neutralité des Intra Groupes.
• Schémas comptables des couvertures
• Politique de gestion et contraintes comptables

Couverture Matières Premières & énergie (Ex : Couverture gasoil, Swap CO²),
5
Présentation du Sommaire

4.Conséquences sur le métier de Trésorier : son environnement

Politique de décision globale


Raisonnement économique / technique / comptable.
Modalités de décision – Liberté du Trésorier – Comité de Trésorerie

Communication : le cas d’un rapport annuel Full IFRS


Etude de cas : Société B.

Les outils du Trésorier


Valorisation Mark to Market : Principes et illustration,
Tests d’efficacité : Principes et illustration.

6
Présentation du Sommaire

5.Pour aller plus loin….

Organisation
Fiscalité des opérations
Financiérisation de l’activité / Volatilité des comptes.
Rapprochements des experts financiers : Conso / Tréso
Gestion des covenants en IFRS
Les révisions en cours et les projets d’évolution de la norme.

7
1. Revue des principales normes comptables IFRS impactant le
quotidien du Trésorier

Norme comptable internationale IAS 21 : Effets des variations des cours


des monnaies étrangères

Objectif

Une entité peut exercer des activités à l’international de deux manières. Elle peut
conclure des transactions en monnaie étrangère ou elle peut avoir des
établissements à l’étranger. En outre, une entité peut présenter ses états financiers
dans une monnaie étrangère. L’objectif de la présente norme est de prescrire
comment il convient d’intégrer les transactions en monnaie étrangère et les
établissements à l’étranger dans les états financiers d’une entité, et comment il
convient de convertir des états financiers dans une monnaie de présentation.
Les questions essentielles portent sur le ou les cours de change à utiliser et sur la
manière de présenter les effets des variations des cours des monnaies étrangères
dans les états financiers.
8
1. Revue des principales normes comptables IFRS impactant le
quotidien du Trésorier

Norme comptable internationale IAS 32 : Instruments financiers :


Présentation

Objectif
L’objectif de la présente norme est d’établir des principes régissant la
présentation des instruments financiers comme passifs ou comme capitaux propres
ainsi que la compensation des actifs financiers et passifs financiers. Elle traite du
classement des instruments financiers, du point de vue de l’émetteur, en actifs
financiers, en passifs financiers et en instruments de capitaux propres, du
classement des intérêts, dividendes, profits et pertes y relatifs, et des circonstances
dans lesquelles des actifs et des passifs financiers doivent être compensés.
Les principes exposés dans la présente norme complètent les principes de
comptabilisation et d’évaluation des actifs financiers et des passifs financiers,
énoncés dans IFRS 9 Instruments financiers et IAS 39 Instruments financiers :
Comptabilisation et évaluation, ainsi que les principes régissant l’information à
fournir énoncés dans IFRS 7 Instruments financiers : Informations à fournir.
9
1. Revue des principales normes comptables IFRS impactant le
quotidien du Trésorier

Norme comptable internationale IAS 39 :Instruments financiers :


Comptabilisation et évaluation

Objectif
L’objectif de la présente norme est d’établir les principes de comptabilisation et
d’évaluation des passifs financiers et de certains contrats d’achat ou de vente
d’éléments non financiers. Les dispositions relatives à la présentation des
instruments financiers sont définies dans IAS 32 Instruments financiers :
Présentation.
Les dispositions relatives à l’information à fournir sur les instruments financiers
sont définies dans IFRS 7 Instruments financiers: Informations à fournir. Les
dispositions relatives au classement et à l’évaluation des actifs financiers sont
définies dans IFRS 9 Instruments financiers.

10
1. Revue des principales normes comptables IFRS impactant le
quotidien du Trésorier

Norme internationale d’information financière IFRS 7 : Instruments


financiers : Informations à fournir

Objectif
L’objectif de la présente norme est d’imposer aux entités de fournir des
informations dans leurs états financiers, de façon à permettre aux utilisateurs
d’évaluer :
(a) l’importance des instruments financiers au regard de la situation financière et de
la performance financière de l’entité ; et
(b) la nature et l’ampleur des risques découlant des instruments financiers
auxquels l’entité est exposée pendant la période et à la fin de la période de
présentation de l’information financière, ainsi que la façon dont l’entité gère ces
risques.
La norme complète les principes énoncés dans IAS 32 Instruments financiers : Présentation,
IAS 39 Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation et IFRS 9 Instruments
financiers.
11
1. Revue des principales normes comptables IFRS impactant le
quotidien du Trésorier

Norme internationale d’information financière IFRS 9 :Instruments


financiers

Objectif
L’objectif de la présente norme est d’établir des principes d’information
financière en matière d’actifs financiers qui permettent la présentation
d’informations pertinentes et utiles aux utilisateurs des états financiers pour
l’appréciation des montants, du calendrier et du degré d’incertitude des flux de
trésorerie futurs de l’entité.

12
1. Revue des principales normes comptables IFRS impactant le
quotidien du Trésorier

Norme internationale d’information financière IFRS 13 :Evaluation à la


Juste Valeur

Objectif
La norme IFRS 13 « Evaluation de la juste valeur » est une norme d’évaluation qui
s’applique à chaque fois qu’une norme comptable exige la valorisation d’un actif ou
d’un passif à la juste valeur.

Pour la détermination de la Juste valeur, IFRS 13 recommande de privilégier


l’utilisation des données d’entrée observables et pertinentes (via un marché
principal ou avantageux) et de minimiser l’emploi de données d’entrée non
observables. La norme exige de fournir dans les annexes des états financiers,
toutes les informations qualitatives et quantitatives sur la détermination de la juste
valeur des actifs et passifs, la hiérarchisation des méthodes et le processus
d’évaluation suivi.

13
Quelle est la nouvelle définition de la juste valeur ?

• Rappel : définition dans le référentiel IFRS actuel « Montant pour lequel un actif pourrait
être échangé, ou un passif éteint, entre des parties bien informées et consentantes, pour une
transaction conclue dans des conditions de concurrence normales »

• Nouvelle définition fournie dans IFRS 13 « Prix qui serait reçu pour vendre un actif ou
payé pour transférer un passif lors d’une transaction normale entre intervenants de marché à
la date d’évaluation »

• La norme IFRS 13 précise que la juste valeur des dérivés doit intégrer l’ensemble des
composantes de risque prises en compte par les intervenants de marché
• Le Front Office des banques généralise la prise en compte de la CVA et de la DVA dans le
pricing des dérivés
• Credit Valuation Adjustment (« CVA »)
• La CVA représente le risque que la contrepartie bancaire fasse défaut ; il s’agit d’une charge
pour l’entreprise (réduction de la juste valeur pour un dérivé classé à l’actif)
• Debit Valuation Adjustment (« DVA »)
• La DVA représente le risque que le l’entreprise fasse défaut ; il s’agit d’un produit pour
l’entreprise (réduction de la juste valeur d’un dérivé classé au passif)

14
1. Revue des principales normes comptables IFRS
impactant le quotidien du Trésorier

Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 9, 21, 32


& 39

15
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7,
21, 32 & 39

IFRS 7 : Instruments financiers : informations à fournir

16
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

IFRS 7 : analyse des risques : Ce que prévoit la norme en termes


d’informations à fournir :
1-POIDS DES INSTRUMENTS FINANCIERS DANS LA POSITION FINANCIERE ET LA PERFORMANCE
RECLASSEMENTS
DECOMPTABILISATION D'ACTIFS FINANCIERS
GARANTIES
PROVISIONNEMENT DU RISQUE DE CREDIT
INSTRUMENTS HYBRIDES
DEFAUTS DE PAIEMENT
COMPTE DE RESULTAT
PRINCIPES COMPTABLES
COMPTABILITE DE COUVERTURE
JUSTE VALEUR (idem IAS 32)

2- NATURE ET POIDS DES RISQUES EMANANT DES INSTRUMENTS FINANCIERS


INFORMATIONS QUALITATIVES
INFORMATIONS QUANTITATIVES
RISQUE DE CREDIT
RISQUE DE LIQUIDITE
RISQUE DE MARCHE

3- CONTRATS DE LOCATION
17
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

•Focus sur la nature et ampleur des risques découlant des instruments


financiers :
Information qualitative : « nous ne travaillons qu’avec des banques
de premier rang, ou notées AA minimum ».
Information quantitative : « l’exposition de notre portefeuille
obligataire aux papiers notés BBB et en deçà est de 12%... »
Risque de crédit : Votre client est il en Irak ou en France? Quelle
garantie avez-vous prise? Quels sont les actifs dépréciés?
Risque de liquidité : Echéancier des passifs financiers (non dérivés
et dérivés), et information sur la façon dont cette liquidité est gérée.
Risque de marché : Quelle est l’exposition de l’entité? Quelle est la
sensibilité de cette exposition? Sur les capitaux propres? Sur le
résultat?

18
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

IFRS 7 : analyse des risques : Exemple de présentation du résultat financier

19
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

IFRS 7 : analyse des risques : Exemple de présentation des actifs financiers

20
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

•Focus sur la nature et ampleur des risques découlant des instruments


financiers :
Illustration Risque de Crédit : Veolia Environnement

21
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

•Focus sur la nature et ampleur des risques découlant des instruments


financiers :
Illustration Risque de contrepartie : Veolia Environnement

22
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

•Focus sur la nature et ampleur des risques découlant des instruments


financiers :
Illustration Risque de liquidité Engie (Ex GDF Suez)

23
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

•Focus sur la nature et ampleur des risques découlant des instruments


financiers :
Illustration Risque de liquidité Veolia Environnement.

24
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

•Focus sur la nature et ampleur des risques découlant des instruments


financiers :
Illustration Risque de Marché / Sensibilité : Veolia Environnement

25
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

IAS 21 : Effets des variations des cours des monnaies étrangères.


• Détermination de la monnaie fonctionnelle
L’environnement économique principal dans lequel une entité exerce ses
activités est normalement celui dans lequel est principalement générée et
dépensée sa trésorerie. Une entité considère les facteurs suivants pour
déterminer quelle est sa monnaie fonctionnelle :
(a) la monnaie :
(i) qui influence le plus les prix de vente des biens et des services (il
s’agit souvent de la monnaie dans laquelle les prix de vente de ces
biens et services sont libellés et réglés) ; et
(ii) du pays dont les forces concurrentielles et la réglementation
déterminent le plus les prix de vente de ses biens et services.

(b) la monnaie qui influence le plus le coût de la main-d'œuvre, des


matériaux et des autres coûts relatifs à la fourniture de biens ou de
services (il s’agit souvent de la monnaie dans laquelle ces coûts sont
libellés et réglés).
26
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

IAS 21 : Effets des variations des cours des monnaies étrangères.

• Définition d’un investissement net dans un établissement à l’étranger.


15 L’entité peut détenir un élément monétaire qui est une créance sur un
établissement à l’étranger ou une dette envers un établissement à l’étranger.
Un élément dont le règlement n’est ni planifié ni probable dans un avenir
prévisible constitue en substance une part de l’investissement net de l’entité
dans cet établissement à l’étranger (…) De tels éléments monétaires peuvent
comprendre des créances ou des prêts à long terme. Ils ne comprennent pas
les créances clients ou les dettes fournisseurs.

15A L’entité qui détient un élément monétaire qui est une créance sur un
établissement à l’étranger ou une dette envers un établissement à l’étranger
au sens du paragraphe 15 peut être une filiale quelconque du groupe. Par
exemple, une entité a deux filiales, A et B. La Filiale B est un établissement à
l’étranger. La Filiale A accorde un prêt à la Filiale B. Le prêt accordé par la
Filiale A à la Filiale B fait partie de l’investissement net de l’entité dans la
Filiale B si le règlement du prêt n’est ni planifié ni probable dans un avenir
prévisible. (…) 27
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

IAS 21 : Effets des variations des cours des monnaies étrangères.

• Comptabilisation des écarts de change

Les écarts de change sur un élément monétaire faisant partie de


l’investissement net de l’entité présentant l’information financière dans un
établissement à l’étranger (…) doivent être comptabilisés en résultat net de la
période dans les états financiers individuels de l’entité présentant
l’information financière ou dans les états financiers individuels de
l’établissement à l’étranger, selon le cas.

Dans les états financiers qui incluent l’établissement à l’étranger et l’entité


présentant l’information financière (par exemple, les états financiers
consolidés lorsque l’établissement à l’étranger est une filiale), ces écarts de
change doivent être comptabilisés initialement en autres éléments du
résultat global et reclassés de capitaux propres en résultat net lors de la
sortie de l’investissement net (…).

28
Focus sur les principales normes ‘du Trésorier’ : IFRS 7, 21, 32 & 39

IAS 32 : Présentation
Distinction dettes/capitaux propres
Instruments financiers composés
Actions propres
Intérêts, dividendes, profits et pertes
Compensation

IAS 39 : Comptabilisation et évaluation


Actifs financiers (classement, évaluation, comptabilisation, dépréciation)
Exemples : Créances clients, placements…
Passifs financiers (classement, évaluation, comptabilisation)
Exemples : Dettes fournisseurs, emprunt auprès d’un établissement de
crédit…
Instruments dérivés (définition, évaluation, comptabilisation)
Exemples : Swap de taux, achats et ventes à terme de devises….
Comptabilité de couverture
29
Champ d’application des normes 32 & 39

Un champ d’application très large…


Sont concernés les instruments financiers c’est-à-dire les contrats
portant sur :
des actifs financiers : droits à recevoir de la trésorerie dont les
créances
des passifs financiers : décaissements futurs
des instruments de capitaux propres : droit sur l’actif net de
l’entreprise
… avec quelques exceptions
Sont exclus les éléments suivants :
Titres consolidés (IAS 27, IAS 28 et IAS 31) mais les dérivés sur titres
consolidés ne sont pas exclus de la norme sauf s’ils répondent à la
définition d’instrument de capitaux propres
Placements liés aux avantages au personnel (IAS 19)
Droits et obligations liés aux contrats de location (IAS 17), sauf pour
la dépréciation des créances (côté bailleur) et les dérivés incorporés
dans les contrats de location
Contrats d’assurance (IFRS 4)
Instruments financiers au titre des plans de stock options (IFRS 2) 30
Quelle définition des instruments financiers?

Les actifs financiers Les passifs financiers sont des obligations


trésorerie contractuelles :
droit contractuel de recevoir de la de remettre à une autre entreprise de
trésorerie ou un autre actif financier la trésorerie ou un autre actif financier,
d'une autre entreprise, d'échanger des instruments financiers
droit contractuel d'échanger des à des conditions potentiellement
instruments financiers à des conditions défavorables.
potentiellement favorables,
instrument de capitaux propres d'une
autre entreprise.

Un instrument dérivé est un instrument financier


dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution d'une variable (indexation sur un indice ou un cours
par exemple),
qui ne requiert aucun placement net initial ou faible par rapport à d’autres types de contrats
réagissant de manière similaire aux conditions de marché (une soulte, un dépôt de garantie peuvent
être des placements net initiaux faibles),
qui est réglé à une date future.

Cette définition couvre les contrats financiers et non financiers 31


Champ d’application (suite)

Une norme qui ne concerne pas que les instruments dérivés…


Les postes potentiellement concernés dans les états financiers
des entreprises industrielles et de services sont :

Les titres de participation non consolidés doivent être valorisés


conformément à IAS 39, donc à leur juste valeur. 32
Résumé des principales divergences identifiées avec
les principes français
Les dettes financières sont comptabilisées selon la méthode du coût amorti :
Initialement pour le montant de trésorerie reçue y compris frais de transaction ;
Ultérieurement, les intérêts sont comptabilisés selon le taux d’intérêt effectif (TIE)
de l’opération

Les actions propres sont systématiquement imputées sur les capitaux propres
La distinction opérée dans les comptes français (régulation de cours, attribution
aux salariés…) n’existe pas dans le référentiel IFRS.

La composante « capitaux propres » et la composante « dettes » des instruments


composés (BSA, OCEANE…) doivent faire l’objet d’une comptabilisation séparée.

Les dérivés sont systématiquement comptabilisés au bilan


Ils sont valorisés à la juste valeur et les variations de juste valeur sont toujours
inscrites en résultat sauf dans certains cas de couverture. Toutefois, une relation
de couverture ne permet pas de ne pas comptabiliser les dérivés dans le bilan.

33
Résumé des principales divergences identifiées avec
les principes français

Les actifs financiers sont classés en 4 catégories :


Prêts et créances
Actifs comptabilisés à la juste valeur en résultat (y compris titres
spéculatifs et titres classés volontairement à la juste valeur)
Actifs détenus jusqu’à l’échéance
Actifs disponibles à la vente

Les titres détenus jusqu’à l’échéance, les prêts et les créances sont
comptabilisés selon la méthode du coût amorti :
Initialement pour le montant de trésorerie donnée y compris frais de
transaction ;
Ultérieurement, les intérêts sont comptabilisés selon le taux d’intérêt
effectif (TIE) de l’opération
34
Résumé des principales divergences identifiées avec
les principes français

Les titres classés dans les autres catégories sont comptabilisés à la


JUSTE VALEUR. Les variations de juste valeur sont comptabilisées :
En résultat pour les titres comptabilisés à la juste valeur en résultat
En capitaux propres pour les titres disponibles à la vente (jusqu’à la
cession ou la dépréciation).

Une attention toute particulière à porter sur la notion de « cash equivalent


» (IAS7)
Seuls les actifs d’échéance très courte et de très faible sensibilité
sont classés dans cette catégorie.

Le principe de base de IAS 39 est la juste valeur pour les actifs financiers.
L’utilisation du coût amorti constitue une exception.

35
1. Revue des principales normes comptables IFRS impactant le
quotidien du Trésorier

Norme internationale d’information financière IFRS 9 :Instruments


financiers

Principes
IFRS 9 introduit une approche logique et unique de classification pour tous les
actifs financiers, soit au coût amorti, soit à la juste valeur, y compris pour les actifs
financiers qui comportent un dérivé. Dans ce cas de figure, l'actif financier est
classé dans son intégralité plutôt que d'être soumis à des règles complexes de
décomposition.

L'approche est fondée sur des principes plutôt que sur des règles comme dans IAS
39, jugées complexes et difficiles à appliquer. Deux critères doivent être utilisés
pour déterminer comment les actifs financiers doivent être classifiés et mesurés

36
Objectifs d’IFRS 9 sur la couverture

IFRS 9 cherche à rapprocher la comptabilité de couverture


de la gestion des risques

Problématiques soulevées par


Objectifs du modèle IFRS 9
l’actuelle IAS 39

Approche fondée sur des règles Approche fondée sur des principes

Ne permet pas de refléter la gestion Vise à rapprocher gestion des risques


des risques de l’entité et comptabilité

Permet à l’entité d’utiliser les


Peut perturber la gestion des risques
informations issues de sa gestion des
de l’entité
risques comme base de la comptabilité
(e.g. valeur temps des options)
de couverture

37
2. Conséquences sur le métier de Trésorier : Présentation des
états financiers

38
2. Conséquences sur le métier de Trésorier : Présentation des
états financiers

Focus sur la Dette;


Exemple de comptabilisation d’une dette Taux Fixe,
Exemple de comptabilisation d’une dette Taux Variable,
Calcul de TIE,
Dette obligataire hybride.
• Notion de dérivés incorporés

39
Comment sont traitées les dettes dans le référentiel IFRS?

La dette est comptabilisée à l’origine pour le montant de la contrepartie reçue en échange des
droits concédés (titres, prêt), et diminuée des frais d’émission :

Les frais d’émission comprennent les honoraires et commissions versées, les


montants prélevés par les agences et les bourses de valeur ainsi que les droits et
taxes de transfert.

Les dettes sont ensuite évaluées au coût amorti :

Le coût amorti est le montant actualisé, au taux d’intérêt effectif d’origine, des flux
futurs restant à décaisser sur l’emprunt.
Le taux d’intérêt effectif est le taux qui permet d’égaliser les flux futurs de la dette
au montant perçu à l’origine, c’est-à-dire le montant à l’émission, net des frais
d’émission.
Les frais d’émission et primes sont ainsi pris en compte dans la détermination du
taux d’intérêt effectif.

40
Exemple de calcul de coût amorti

Caractéristique de l’emprunt
Nominal 100 M€
Prime d’émission : 4 M€
Frais d’émission : 1 M€
Date de début 01/04/12
Date d’échéance 01/04/14
Intérêt fixe payé annuellement de 6%.

Le taux d'intérêt effectif (TIE) de l'emprunt permet de vérifier l'égalité suivante :


6/(1+TIE) + 106/(1+TIE)^2 - 95 = 0 (soit TIE = 8,84%)

Exemple XL

41
Comment calculer le coût amorti?

n
Ci
Coût _ amorti = ∑
i =1 (1 + X ) ( ti / 365 )

X est le taux d'intérêt effectif


n le nombre de flux de trésorerie restant jusqu’à l’échéance
Ci le ième flux de trésorerie
Ti est le nombre de jours qui sépare la date de calcul de celle du ième flux
de trésorerie

Le taux d'intérêt effectif correspond au taux qui actualise exactement les


flux futurs attendus de l'instrument financier
n
C
VNC = ∑ i
(1 +
0 ( T / 365 )
i = 1 x ) i

VNC0 est la valeur nette comptable initiale de l’instrument


42
Traitement d’une dette à taux fixe en euros

Mini cas : Données de l'exemple :

Nominal : 1000 Date d'émission : 01/07/09


Date de remboursement : 01/07/14 Prix d’émission : 975
Frais d'émission : 10 Prix de remboursement : 1 050
Taux d'intérêt facial : 2,50%

Calculez le montant de trésorerie reçu.


Détaillez les flux de l’opération année par année.
Calculez le TIE.

43
Traitement d’une dette à taux fixe en euros

Dans cet exemple, le montant de trésorerie reçu est de :


Prix d’émission – frais d’émission soit 975 – 10 = 965

Les flux de trésorerie à décaisser sont la valeur actuelle de :


Pour chaque échéance, les intérêts de 2,5% du nominal, soit 25
A la dernière échéance le prix de remboursement : 1 050 (à ajouter
au dernier flux d’intérêts de 25) soit 1 075

44
Traitement d’une dette à taux fixe en euros

Première étape : calcul du taux d’intérêt effectif


C’est le taux qui permet de respecter l’égalité suivante :

965 = 25/ (1+X) + 25/ (1+X) ^2 + 25/ (1+X) ^3 +25/ (1+X) ^4 +1075/
(1+X) ^5

Le montant de 965 correspond au montant de l’émission (975) déduction


faite des frais d’émission (10)

Le dernier flux à actualiser correspond à la somme des intérêts et de la


valeur de remboursement de l’emprunt (1050 + 25).

Au cas présent, le taux d’intérêt effectif s’élève à 4,21%.

Exemple XL 45
Traitement d’une dette à taux fixe en euros –
Détail du coût amorti
Coût amorti Intérêts
nb Intérêts Coût amorti
01/07/2009 début courus non
jours payés fin période
période échus

01/01/2010 184 965 20.10 985.10


01/07/2010 181 985.10 20.52 25 980.63
01/01/2011 184 980.63 20.43 1 001.06
01/07/2011 181 1 001.06 20.85 25 996.91
01/01/2012 184 996.91 20.77 1 017.68
01/07/2012 182 1 017.68 21.20 25 1 013.88
01/01/2013 184 1 013.88 21.12 1 035.00
01/07/2013 181 1 035.00 21.56 25 1 031.57
01/01/2014 184 1 031.57 21.49 1 053.06
01/07/2014 181 1 053.06 21.94 25 1 049.99

Ce faisant, on passe bien d’un flux initial de 965 € à un dernier


flux de 1050€, après prise en compte du TIE, on a ainsi lissé les
différents impacts sur toute la période.
46
Traitement d’une dette à taux fixe en euros

Deuxième étape : Détermination du coût amorti à chaque date de


clôture
Deux méthodes sont possibles pour ce calcul :

Méthode 1 : calcul des intérêts selon la méthode actuarielle


Pour calculer le coût amorti au 31 décembre 2011
on part du dernier coût amorti connu au 31 décembre 2010,
que l’on capitalise au TIE
auquel on retranche le coupon payé au 30 juin 2011
capitalisé au TIE sur 6 mois.

Méthode 2 : calcul par actualisation des flux futurs


On se situe au 31 décembre 2011, et on actualise les flux
restant à courir jusqu’à l’échéance

Exercice

47
Traitement d’une dette à taux fixe en euros

Deuxième étape : Détermination du coût amorti à chaque date de clôture


Deux méthodes sont possibles pour ce calcul :

Méthode 1 : calcul des intérêts selon la méthode actuarielle


Pour calculer le coût amorti au 31 décembre 2011
on part du dernier coût amorti connu au 31 décembre 2010, que
l’on capitalise au TIE
auquel on retranche le coupon payé au 30 juin 2011 capitalisé au
TIE sur 6 mois.
1001,06*((1+4,21%)^1)-25*((1+4,21%) ^0,5) = 1 017,68

Méthode 2 : calcul par actualisation des flux futurs


On se situe au 31 décembre 2011, et on actualise les flux restant à
courir jusqu’à l’échéance
25/ (1+4,21%)^0,5 + 25/ (1+4,21%)^1,5 +1075/ (1+4,21%) ^2,5 = 1 017,68

48
Traitement d’une dette à taux fixe : En synthèse

Principes Ecart en
IFRS Ecart en %
français montant
2009 21 20.1 -0.9 -4.29%
2010 42 40.95 -1.05 -2.50%
2011 42 41.63 -0.37 -0.88%
2012 42 42.32 0.32 0.76%
2013 42 43.05 1.05 2.50%
2014 21 21.95 0.95 4.52%
TOTAL 210 210 0

La charge annuelle en principes français correspond à :


L’amortissement des frais d’émission : 10/5
L’amortissement des primes (prime d’émission : 25 et prime de
remboursement : 50) : 75/5
La charge d’intérêt annuelle : 25

49
Traitement d’un emprunt à taux variable – calcul du TIE

Un nouveau calcul du taux d’intérêt effectif doit être réalisé à la date de refixation
des taux.

Soit un emprunt de 1 000 émis le 01/01/2003 à échéance 31/12/2005 à taux


variable Euribor 12 mois. Les frais d’émission sont de 10.
Les taux d’intérêt sont les suivants :
01/01/2003 : 3,75%
31/12/2003 : 3,40%
31/12/2004 : 3,30%
31/12/2005 : 3,25%

Les intérêts sont calculés sur la base du taux d’intérêt fixé en début de période.

50
Traitement d’un emprunt à taux variable – TIE et coût amorti

Le taux d’intérêt effectif (TIE) à l’origine est le taux X qui permet de respecter
l’égalité suivante :
990 = 37,50/(1+X) + 37,50/(1+X)^2 + 1 037,50/(1+X)^3 = soit 4,11%

Coût amorti
Au 31 décembre 2003, le coût amorti est le suivant :
990 x (1+4,11%) – 37,5 = 993,19
Le taux nominal est alors de 3,40%, ce qui nécessite un recalcul du
taux d’intérêt effectif sur la base de la formule suivante :
993,19 = 34/(1+X) + 1 034/(1+X)^2 = soit 3,76%
Au 31 décembre 2004, le coût amorti s’établit à :
993,19 x (1+3,76%) – 34 = 996,53
Le nouveau taux nominal est de 3,30%, ce qui conduit à un nouveau
TIE de 3,66%
Au 31 décembre 2005, le coût amorti avant paiement des intérêts est
de :
996,53 x (1+3,66%) = 1 033
51
Illustration simplifiée du calcul de coût historique amorti

Emission de 100 €
Frais de 5 €
Calcul du Coût historique amorti, reconstitué à partir du TIE :
L’entreprise a obtenu 95 de cash net (100 moins les frais de 5), elle devra
rembourser 100 à l’échéance; la comptabilisation de sa dette tient donc
compte de cet écart de cash entre le début et la fin de l’opération.

100 100

98

96
95

t 52
Comptabilisation séparée des instruments hybrides

Pourquoi une comptabilisation séparée ?

Exemple d’une obligation convertible

L’existence de l’option de conversion, au bénéfice et à l’initiative du


porteur de l’obligation, lui permet d’accepter une rémunération moindre
des sommes investies en contrepartie de la perspective d’une « bonne
affaire » lors de la conversion.

L’obligation convertible s’analyse donc comme un instrument hybride


intégrant :
Une obligation classique présentant une rémunération de marché
Une option de conversion en instruments de capitaux propres, assimilable à
un bon de souscription d’actions, qui est lui-même un instrument de capitaux
propres.

53
Portefeuille titre - Critères de classification
principes généraux

La norme IAS 39 définit une classification des actifs financiers :

Actifs détenus jusqu’à leur échéance (Held to maturity - HTM) : actifs financiers à
paiements fixés ou déterminables et à échéance fixée que l’entreprise a l’intention
et la capacité de conserver jusqu’à leur échéance.

Prêts et créances : actifs financiers émis par l’entreprise du fait de la remise à un


débiteur d’argent ou de biens et services non destinés à être vendus à court terme.

Ces instruments sont enregistrés au coût amorti.

54
Portefeuille titre - Critères de classification
principes généraux
La norme IAS 39 définit une classification des actifs financiers :
Actifs comptabilisés à la juste valeur en résultat :
Détenus à des fins de transaction (trading) : instrument financier pour lequel le but
est de dégager un bénéfice des fluctuations à court terme. Les instruments dérivés
(hors couverture) sont toujours classés en trading.
Actifs comptabilisés volontairement à la juste valeur : classement opéré à l’initiation
de l’opération. L’union européenne a adopté l’amendement d’IAS 39 qui encadre
l’option juste valeur. L’option de juste valeur en résultat est éligible, instrument par
instrument, pour les instruments financiers suivants, à condition que la mesure à la
juste valeur soit vérifiable :
Instruments financiers avec dérivés incorporés;
Variations de juste valeur des actifs et passifs se compensant;
Tous actifs financiers disponibles à la vente (AFS) entrant dans un portefeuille
géré sur la base de la juste valeur.

Actifs disponibles à la vente (Available for sale - AFS) : actifs financiers qui
n’entrent dans aucune catégorie ci-dessus.

Tous ces titres sont comptabilisés en Juste Valeur.


55
Evaluation des actifs financiers hors couverture

Comptabilisation initiale
Lors de la comptabilisation initiale d’un actif financier, une entreprise doit l’évaluer à sa
juste valeur,
Pour un actif financier qui n’est pas à la juste valeur en résultat, la juste valeur initiale doit
être majorée des coûts de transaction directement imputables à l’acquisition ou à
l’émission de l’actif financier.

Comptabilisation ultérieure
Prêts et créances – Titres détenus jusqu’à l’échéance :
Coût amorti
Dépréciation le cas échéant
Titres à la juste valeur par résultat :
Juste valeur, les variations de valeur étant enregistrées en résultat
Titres disponibles à la vente :
Juste valeur, les variations de valeur étant enregistrées en capitaux propres jusqu’à
la cession (les dividendes ou les intérêts (sur la base du coût amorti) sont
enregistrés en résultat)
Les instruments de capitaux propres pour lesquels il n’est pas possible de
déterminer une juste valeur de manière fiable doivent être comptabilisés au coût
historique.
Dépréciation éventuelle en résultat
La reprise n’est pas autorisée pour les instruments de capitaux propres.
56
Les contraintes liées à la classification

La classification se fait à l’origine en fonction des intentions du management

La classification conditionne le traitement comptable

Les reclassements entre les différentes catégories sont quasiment impossibles


Ils correspondent à des “sanctions” en cas de non respect des conditions
fixées pour un classement dans la catégorie HTM
Il n’est pas possible de procéder à des reclassements volontaires d’une
catégorie à l’autre

La catégorie HTM est très restrictive et ne sera quasiment jamais utilisée par une
entreprise industrielle et de service.

57
Portefeuille titres – Questions / réponses…

Peut-on valoriser des titres cotés autrement que par application du cours de bourse de
clôture ?

Non. La norme impose d’utiliser le cours de bourse si le titre est coté sur un
marché actif. Il n’est donc pas possible de retenir un cours moyen ou d’appliquer
une décote de holding ou une prime de bloc sur la cotation disponible.

58
Portefeuille titres – Questions / réponses…

Comment déterminer la juste valeur d’un titre ?

Le référentiel IFRS a prévu une hiérarchie dans la détermination de la juste valeur :


1.Pour un titre coté sur un marché actif, la juste valeur est le cours de bourse,
(Marked To Market).
2.Lorsque le marché n’est pas actif, la juste valeur est déterminée par référence à
une transaction de marché récente (méthode des comparables…)
3.Dans les autres cas, la juste valeur est déterminée par un modèle de valorisation.
(Marked to Model)

Le modèle de valorisation retenu doit prendre en compte toutes les données de


marché que des acteurs sur le marché auraient considérées pour établir un prix de
transaction et utiliser une méthodologie de valorisation généralement acceptée (flux
de trésorerie actualisés, modèle B&S…)
Le modèle doit être testé régulièrement.

Les instruments de capitaux propres pour lesquels il n’est pas possible de


déterminer une juste valeur de manière fiable doivent être comptabilisés au coût
historique. 59
3. Conséquences sur le métier de Trésorier : Gestion en IFRS

60
3. Conséquences sur le métier de Trésorier : Gestion en IFRS

Préambule : Rappel des règles de couverture.

Illustration du quotidien d’un Trésorier;


Politique de gestion et couverture de la dette
• Couverture d’une dette à taux variable
• Couverture d’une dette en devises
• Schémas comptables
• Intelligence économique vs contraintes IFRS

Politique de gestion et couverture du risque de change,


• Détermination des expositions; gestion des expositions brutes / nettes
• Illustration de la non neutralité des Intra Groupes.
• Schémas comptables des couvertures
• Politique de gestion et contraintes comptables

Couverture Matières premières & énergie (Ex : Couverture gasoil, Swap CO²),
61
3. Conséquences sur le métier de Trésorier : Gestion
en IFRS

Préambule : Rappel des règles de couverture.

62
Rappel des règles de couverture

Les instruments dérivés sont toujours comptabilisés pour leur juste valeur au bilan.

Les variations de juste valeur sont enregistrées en résultat sauf en cas de couverture :
Comptabilisation symétrique en résultat des effets en sens inverse des variations de justes
valeurs de l'instrument de couverture et de l'instrument couvert :

Pour la couverture de juste valeur : les variations de valeur de l'instrument couvert (pour
la partie du risque couverte) et de l’instrument de couverture (dans sa totalité) sont
enregistrées en résultat.
Pour la couverture de flux de trésorerie : les variations de juste valeur «efficaces» de
l'instrument de couverture sont enregistrées dans les capitaux propres jusqu'à ce que le
flux de trésorerie de l'instrument couvert se produise.
Pour la couverture d’investissements nets : les variations de juste valeur de
l'instrument de couverture sont enregistrées dans les capitaux propres jusqu'à la cession
de l’investissement.

Il existe des «dérivés incorporés» à un contrat hôte qu’il convient de séparer si certaines
conditions sont remplies
63
Rappel des règles de couverture

IAS 39 définit un instrument dérivé comme un contrat


dont la valeur fluctue en fonction de l’évolution d’une variable
qui ne requiert aucun placement net initial ou faible par rapport à d’autres
types de contrats réagissant de manière similaire aux conditions de
marché
qui est réglé à une date future

Cette définition a une vocation générale et recouvre tant les contrats financiers que
les contrats non financiers

Sont donc considérés comme des dérivés :


Les contrats sur instruments financiers à terme : Swap, cap, floor, achats
et ventes à terme,
Les contrats portant sur des achats et des ventes sur instruments non
financiers dès lors qu’ils répondent à la définition précédemment posée,
notamment les contrats sur matières premières.
64
Des critères d’exclusion restrictifs

Une exception à l’application de la norme IAS 39 est prévue pour les contrats non
financiers
lorsqu’ils entrent dans l’activité normale de la société
et conduisent à une livraison physique (il n’y a pas de pratique de l’entité
ou de possibilité de règlement net, i.e. règlement en trésorerie et non par
réception ou livraison physique).

Néanmoins, la vente d’option reste toujours considérée comme :


Ne faisant pas partie du cadre l’activité normale de l’entreprise
Un dérivé

65
Exemple de principes comptables sur les dérivés -
Bonduelle

66
Une documentation obligatoire des opérations dès l’origine

Elle est indispensable pour bénéficier de la comptabilité de couverture.

A l'origine de la couverture, il doit exister des documents formalisés décrivant la


relation de couverture :
l'objectif en matière de gestion des risques,
la stratégie de couverture.

Ces documents doivent permettre d'identifier :


la transaction ou l'élément ou groupe d'éléments couvert,
l'instrument de couverture ou la combinaison d'instruments de
couverture,
le type de relation de couverture (juste valeur ou flux de trésorerie),
le risque couvert,
la manière dont l'entreprise évaluera l'efficacité de la couverture.

La démonstration d’une relation de couverture n’est donc pas uniquement


rétrospective.
67
Une documentation obligatoire des opérations dès l’origine

REF T04/01 : SWAP EMETTEUR EURIBOR 6MOIS 25MEUR

COUVERTURE DE L'EMISSION OBLIGATAIRE 25MEUR DU 20/07/04

1.Description de la stratégie

Elément couvert : Emprunt obligataire en EUR

Nominal 25 000 000 EUR


Prix d'émission 100%
Date d'emission 20/07/2004
Date d'échéance 20/07/2016
Taux 5.03%
Intérets semestriels
Amortissement 5 MEUR /an à compter du 20/07/12
Part du nominal couverte 100%

Instrument de couverture : Swap receveur taux fixe payeur variable paiement semestriels
sur les 2 branches

Réf T04/01
Date de démarrage 20/07/2004
Date échéance 20/07/2016
Nominal 25 000 000 EUR
Taux fixe 5.03%
Taux variable € 3M + 0,71% 68
Amortissable 5MEUR/an à compter du 20/07/12
Une documentation obligatoire des opérations dès l’origine

Stratégie de couverture :

L'exposition couverte par le swap est le risque de prix associé à la dette à taux fixe : Couverture de
type Fair Value Hedge de taux, pour 100% du nominal de la dette.

Les variations de valeur du swap viennent exactement compenser les variations de valeurs de la dette
liées aux évolutions de taux d'interêts.

Les eventuels futurs roll overs cette couverture ne constituera pas necessairement un motif d'arret de la
comptabilité de couverture,

Test d'efficacité Ex Ante

Nous utiliserons la mesure de la "Value At Risk" pour valider Ex ante l'efficacité du montage. Il s'agit
d'une VAR sur 1J avec une confiance de 90% et une profondeur d'Historique de 30J.

Ainsi si VAR (Montage) / VAR (Sous jacent) > 80% le montage peut être qualifié d'efficace.

Test d'efficacité rétrospectif

L'efficacité du montage est calculée selon la methode du "Périodic Dollar Offset".


Il consiste à comparer entre 2 dates d'arrétés l'impact de l'évolution des taux d'intérêt sur la fair-valeur
des swaps et celle de la dette.

Le swap et la dette sont valorisés hors coupon courru sur la base des conditions de marché de début puis
de fin de semestre mais à partir de leurs caractéristiques en date de fin de semestre.

69
Les différentes typologies de couverture

Trois catégories de relation de couverture :

la couverture de juste valeur ou « fair value hedge »;


à titre d’exemple il s’agit de la couverture d’une dette émise à taux
fixe par un swap prêteur taux fixe, emprunteur taux variable ;

la couverture de flux de trésorerie ou « cash flow hedge » ;


à titre d’exemple il s’agit de la couverture d’une dette émise à taux
variable par un swap emprunteur taux fixe, prêteur taux variable ;

la couverture d'investissements nets à l'étranger ou « net investment in a


foreign entity » ;

70
Les différentes typologies de couverture

Principe de comptabilisation : Comptabilisation symétrique en résultat des effets en


sens inverse des variations de justes valeurs de l'instrument de couverture et de
l'instrument couvert :

Pour la couverture de juste valeur : les variations de valeur de l'instrument


couvert (pour la partie du risque couverte) et de l’instrument de
couverture (dans sa totalité) sont enregistrées en résultat.

Pour la couverture de flux de trésorerie : les variations de juste valeur «


efficace » de l'instrument de couverture sont enregistrées dans les
capitaux propres jusqu'à ce que le flux de trésorerie de l'instrument
couvert se produise.

Pour la couverture d’investissements nets : les variations de juste valeur de


l'instrument de couverture sont enregistrées dans les capitaux propres
jusqu'à la cession de l’investissement.

71
Comment comptabiliser les effets de la couverture?

Variation de valeur de marché de l’instrument


dérivé
Couverture Couverture (part
(part inefficace) ou efficace)
D absence de
é couverture
r
i Juste Flux de Investissement
v valeur trésorerie net
é

Impact Impact Impact capitaux Impact capitaux


résultat résultat propres propres

Reclassement en résultat
Instrument Réévaluation symétrique à l’élément couvert
Ecart de réévaluation
couvert de l’élément couvert
pour la part du risque couvert

Seule la part inefficace a une incidence en résultat


72
Qu’est ce que l’inefficacité ?

Pour bénéficier de la comptabilité de couverture, une entreprise doit démontrer que la relation
réduit effectivement le risque couvert : on parle de l’efficacité de la couverture.
La norme IAS 39 impose :
Le calcul de l’efficacité a priori (à la mise en place de la couverture) et a posteriori (à chaque clôture)
La démonstration que la variation de valeur de l’instrument de couverture compense celle de l’instrument couvert de
manière efficace (rapport des deux variations de valeur compris dans une fourchette de 80 à 125 %)
L’enregistrement en résultat de la part inefficace (correspondant à l’écart entre la variation de valeur de l’élément
couvert et celle de l’instrument de couverture)

Couverture de juste valeur Couverture de flux de trésorerie

Différence entre la variation de juste valeur Elle doit être isolée car la juste valeur de
de l’instrument de couverture et la variation l’instrument dérivé relative aux flux futurs pour
de juste valeur de l’instrument couvert
attribuable au risque couvert la part efficace est stockée en capitaux
propres.
Elle est naturellement comptabilisée en Sa valeur correspond au delta de MTM
résultat puisque toutes les variations de cumulé.
valeur sont comptabilisées en résultat Attention au contrôle de stock (valeur logée
en CP vs valeur de l’instrument).
73
Mesures de l'efficacité pour la couverture de juste valeur

Mesurer l'efficacité de la couverture de juste valeur nécessite :


de définir le risque couvert et d'exclure les risques non couverts,
de pouvoir mesurer la juste valeur imputable au risque couvert.

Par exemple, pour une dette à taux fixe couverte par un swap de taux:

Il faut exclure le risque de crédit de la relation de couverture, le swap ne couvrant


pas les évolutions de la marge de crédit de l’émetteur. Le swap ne couvre que les
évolutions de son indice de référence (généralement Euribor, la courbe des taux
d’intérêts interbancaires)

La juste valeur de la dette imputable au risque couvert sera donc égale à la valeur
actuelle des flux contractuels desquels ont été retranchés la marge de crédit
attendue par le marché lors de l’octroi de l'instrument de dette.

74
Mesures de l'efficacité pour la couverture de juste valeur

Par exemple, pour une dette à taux fixe couverte par un swap de taux:
Si une entreprise émet une dette à taux fixe de 7% à échéance 5 ans alors que
les taux du marché à cette même échéance sont de 5%, la marge de crédit de
l’entreprise est de 2%.
La juste valeur de la dette pour le risque couvert sera calculée non pas sur
l’actualisation de flux contractuels de 7% mais de 5%.
n
Ci − m
Juste _ valeur _ du _ risque _ couvert = ∑
i =1 (1 + X i )
( ti / 365 )

X est le taux d‘actualisation issu de la courbe de référence du marché


n le nombre de flux de trésorerie restant jusqu’à l’échéance
Ci le ième flux contractuel
m correspond à la marge de crédit définie à l’origine
Ti est le nombre de jours qui sépare la date de calcul de celle du ième flux de
trésorerie

75
Que se passe-t-il en cas d’interruption de la relation de
couverture ?
Les conditions pour interrompre une relation de couverture sont :
L’instrument de couverture arrive à expiration ou est vendu,
La relation de couverture ne remplit plus les conditions en particulier en matière
d’efficacité,
L’entité décide d’interrompre la relation de couverture.
Les conséquences :
Couverture de juste valeur Couverture de flux de trésorerie

Risque de taux : étalement de la Si la transaction future est toujours hautement


réévaluation pratiquée sur l’instrument probable : le montant stocké en capitaux propres sera
couvert par modification du taux d’intérêt rapporté au résultat lorsque la transaction couverte se
effectif produira

Pour le risque de change : pas Dans le cas contraire : le montant stocké en capitaux
d’incidence propres est rapporté au résultat immédiatement

L’interruption volontaire de la relation de couverture ne permet pas d’enregistrer en résultat la


juste valeur de l’instrument de couverture stockée dans les capitaux propres si la transaction
couverte est toujours probable. Seules les variations de valeur ultérieures seront enregistrées en
76
résultat.
Quelles restrictions à la comptabilité de couverture?
Autorisé Interdit

• Instrument financier non


dérivé : • Transactions n'affectant pas le
Pour son prix global ou résultat
l’une de ses composantes • Dérivés et actifs/passifs à la juste
• Actifs non financiers : valeur par résultat
Instrument Uniquement pour leur prix • Titres mis en équivalence
couvert global ou pour le risque de • Engagement ferme dans le cadre
change d'un regroupement d'entreprise,
• Engagement ferme ou sauf pour le risque de change
transaction future: • Titres détenus jusqu’à échéance
Uniquement si hautement pour le risque de taux
probable
• Instruments dérivés
• Autres actifs et passifs
Instrument financiers: • Actifs et passifs financiers non
de Uniquement pour le risque dérivés en dehors du risque de
couverture de change change
• Certaines ventes d’option
(AG94) 77
Situations spécifiques de couverture

Couverture partielle

La couverture partielle d’un instrument financier est autorisée :


on peut par exemple couvrir, en juste valeur ou flux de trésorerie, le risque de
change associé à un actif financier en devises (ex : couvrir un actif financier de
1 MUSD par un emprunt de 750 KUSD),
on peut également ne couvrir qu'une des composantes de risque sur la juste
valeur d'un instrument financier (risque de taux mais pas risque de crédit de
l'émetteur par exemple),
on peut également ne couvrir un instrument que sur une partie de sa vie (la durée
de vie du dérivé de couverture).
La relation de couverture peut être caractérisée pour une partie de l’instrument de
couverture :
une portion (nécessairement proportionnelle) seulement de l'instrument de
couverture peut être désignée dans une relation de couverture (par exemple 50%
du montant notionnel).
Par contre on ne peut pas :
Couvrir une sélection non continue de flux de trésorerie d'un instrument,
Ne qualifier un instrument dérivé d'instrument de couverture que pour une partie
de sa vie. 78
Situations spécifiques de couverture

Couverture d’une position nette globale


Nécessité de désigner des éléments sous jacents individuellement et non
la position nette.

On ne peut pas couvrir un dérivé par un autre dérivé : il est donc difficile "d'empiler"
les instruments (les swaps notamment).

Contraintes intragroupe
La qualification de couverture des contrats de dérivés internes peut être
maintenue s’il peut être démontré qu’ils sont retournés sur le marché.

Pour le risque de change, des transactions intragroupe en devises


peuvent être éligibles à la comptabilité de couverture si elles donnent lieu
à des écarts de change non totalement éliminés en consolidation.

79
3. Conséquences sur le métier de Trésorier : Gestion
en IFRS

Illustration du quotidien d’un Trésorier;


Politique de gestion et couverture de la dette
• Couverture d’une dette à taux variable
• Couverture d’une dette en devises
• Schémas comptables
• Intelligence économique vs contraintes IFRS

80
Exemple de couverture de juste valeur – Risque de taux

L’entreprise A émet une dette de 10 M€ à 5% remboursable in fine dans 10 ans.


Elle souhaite couvrir sa dette par un swap prêteur taux fixe 5% et emprunteur taux
variable Euribor 3 mois (techniquement il s’agit d’une revariabilisation).

Il s’agit d’une couverture de juste valeur du risque de taux.


En effet, lorsque le taux du marché change, c’est la valeur de la dette qui
change.

A chaque clôture, l’entreprise A recalcule la juste valeur de sa dette liée au risque


couvert (ici le taux) en utilisant le taux du marché en vigueur à la date de clôture.
La variation de valeur est inscrite en résultat.

De manière symétrique, la valeur du swap est calculée à la date de clôture. La


variation de valeur est inscrite en résultat et compense l’impact de la réévaluation
de la dette.

81
Exemple de couverture de juste valeur – Risque de taux

Emission d’une dette de 1 M€ à 5% remboursable in fine dans 10 ans couverte


par un swap prêteur taux fixe 5% et emprunteur taux variable Euribor 3 mois.

Bilan

Banque 940

82
(*) Les données chiffrées sont présentées à titre d’illustration et ne reposent pas sur un calcul financier
Exemple de couverture de flux de trésorerie – Risque de
taux
Le 01 janvier N, l’entreprise A émet une dette de 10 M€ pour 10 ans à taux variable
et souhaite se couvrir contre les variations de taux. Elle conclut un swap
emprunteur à 5% et prêteur au même taux variable que l’emprunt.
Cela revient à considérer que l’entreprise A a emprunté 10 M€ à 5% sur 10
ans.
Il s’agit d’une couverture de flux de trésorerie du risque de taux.
En effet, lorsque le taux du marché change, ce sont les flux futurs de la
dette qui changent.

A chaque clôture, les intérêts de la dette sont comptabilisés en résultat selon le


taux variable en vigueur le jour du paiement.

A chaque clôture, le swap est valorisé à sa juste valeur. Les variations de juste
valeur « efficaces » sont comptabilisées en capitaux propres. Une fraction de ces
variations est comptabilisée en résultat pour compenser l’écart (positif ou négatif)
entre :
Les intérêts payés
Le taux d’intérêt couvert, c’est-à-dire 5%
83
Exemple de couverture de flux de trésorerie – Risque de
taux

01.01.N A la clôture 31.12.N


Taux du marché = 5% Taux du marché = 6%
Bilan Bilan
Cap. Propres 68
Swap 0 Dette1 000 (10)
Swap 58
Banque 1 000 58
Banque 1 000 Résultat (50)
- 50 = 950 Dette 1 000

Compte de résultat Compte de résultat

Intérêts 60
(10)
50

(*) Les données chiffrées sont présentées à titre d’illustration et ne reposent pas sur un calcul financier
84
Instruments financiers de taux

Exemples de couvertures de flux futurs


1. Couverture de la hausse des décaissements sur un emprunt à taux
variable
2. Couverture de la baisse des encaissements sur un actif à taux
variable

Quels dérivés peuvent être utilisés ?


1. Swap payeur taux fixe / receveur taux variable ou achat d’un cap
2. Swap receveur taux fixe / payeur taux variable ou achat d’un floor

Quel est l’impact des dérivés sur les comptes ?


Enregistrement du contrat à terme à sa juste valeur au bilan
Variation de valeur de la partie inefficace toujours en résultat
Variation de valeur de la partie efficace depuis l’origine de la
couverture en capitaux propres tant que le dérivé est qualifié de CFH
Variation de valeur de la partie efficace en résultat lors de la
réalisation du risque couvert ou à la fin de la couverture
85
Instruments financiers de taux

Exemples couvertures de juste valeur


1. Couverture de la juste valeur d’un emprunt à taux fixe
2. Couverture de la juste valeur d’un actif à taux fixe

Quels dérivés peuvent être utilisés ?


1. Swap receveur taux fixe / payeur taux variable
2. Swap payeur taux fixe / receveur taux variable

Quel est l’impact des dérivés sur les comptes ?


Enregistrement du contrat à terme à sa juste valeur au bilan
Variation de valeur du dérivé en résultat
Réévaluation du sous jacent au titre du risque couvert en résultat

86
Instruments financiers de taux

Qu’est-ce qu’un cross currency swap ?

Le swap de devises (cross currency swaps) est l’opération par


laquelle deux parties s’engagent à échanger, suivant un échéancier
préétabli, des conditions de taux d’intérêt portant sur des montants
nominaux équivalents, fixés au départ et exprimés dans deux
devises différentes.
Deux séries de flux sont ainsi échangées périodiquement : la
première est calculée par application d’un taux d’intérêt (fixe ou
variable) à un montant nominal dans une devise A et la seconde par
application d’un taux d’intérêt (fixe ou variable) à un montant
nominal dans une devise B. Le cours de change des devises A et B
est déterminé à l’origine, pour toute la durée de l’opération.
Le swap de devises implique un échange des montants notionnels
au début et à la fin de l’opération suivant un même cours de change
défini au départ.
87
Instruments financiers de taux

Quel est l’intérêt d’un cross currency swap ?

Il s’adresse à des contreparties qui souhaitent échanger des


conditions de taux dans une devise contre des conditions de taux
dans une autre devise. En concluant un swap de devises, elles
peuvent gérer le risque lié à une opération libellée dans une devise
étrangère, bénéficier des conditions financières plus avantageuses
auxquelles elles ont accès dans une certaine devise ou encore couvrir
partiellement ou totalement le risque de taux et de change lié à une
transaction internationale.

88
Instruments financiers de taux

Illustration d’un Cross Currency Swap :

Marché
ENTREPRISE €
P ($)

US Investors i ($) i (€) P (€)


$$$

i ($) P ($)

BANQUE

89
Couverture: résumé
Cash flow hedge Fair value hedge Spéculation

Dérivé Au bilan en JV. Au bilan en JV. Au bilan en JV.


Variations de valeur en Variations de valeur en Variations de valeur en
CP, puis transfert en résultat. résultat.
résultat.

Sous jacent Pas de modification. Les variations de valeur


(rarement présent au du sous-jacent sont
bilan) enregistrées au bilan en
contrepartie du résultat

Objectif de la couverture Le dérivé permet de fixer Le dérivé couvre les


la valeur d’un flux de variations de valeur d’un
trésorerie futur (ex: swap actif ou d’un passif (ex:
de taux couvrant une achat d’un put pour
dette à taux variable) couvrir le risque de
baisse d’une actions
détenue

90
3. Conséquences sur le métier de Trésorier : Gestion
en IFRS

Illustration du quotidien d’un Trésorier;

Politique de gestion et couverture du risque de change,


• Rappel des bases,
• Détermination des expositions; gestion des expositions brutes /
nettes
• Illustration de la non neutralité des Intra Groupes.
• Schémas comptables des couvertures
• Politique de gestion et contraintes comptables

91
Rappel des bases

Risques de change lié à la conversion des états financiers

On parle ici du simple fait pour une société implantée à l’international de ramener
dans sa devise fonctionnelle, les situations nettes de ses filiales dont la devise de
fonctionnement serait différente de l’entité consolidante.

Exemple : une société française, dont la devise fonctionnelle est l’Euro, possède et
consolide une filiale russe dont la devise est le Rouble (RUB).

• En déc. 2014 : 1 000 RUB de situation nette russe ‘valaient’ 22 €ur dans les
comptes consolidés du groupe, publiés en Euros (1€ = 45 RUB).

• En déc. 2015 : ces 1 000 RUB ne représentaient ‘plus que’ 12 €ur dans les
comptes consolidés. Différentiel : -50% env. (1€ = 85 RUB).

92
Rappel des bases

Risques de change commercial sur les transactions en devises

Une société qui effectue des transactions commerciales dans une devise qui est
différente de sa devise fonctionnelle est mécaniquement exposée à un risque de
change commercial.

Ce risque se traduit par une érosion potentielle totale de la marge (voire au-delà)
lors de la réalisation d’une transaction, ou par un coût d’acquisition supérieur à
celui budgété initialement en cas d’investissement.

Exemple : une société A conclue une vente en USD pour 100 USD :
• Spot à la négociation : 1€ = 1.06 USD; prix de vente = 94 €
• Spot à l’encaissement de la facture 1€ = 1.15 USD; prix de vente effectif : 87 €
• Manque à gagner : 7 € (-7.5%).

93
Rappel des bases

Risques de change liés au financement des entités étrangères


Lorsqu’une entité se finance en devises (i.e. : dans une monnaie différente de sa
monnaie fonctionnelle), elle s’expose mécaniquement à l’appréciation de cette
même devise, et donc à l’accroissement mécanique de la valeur en monnaie
fonctionnelle de la dette qu’elle doit rembourser.

Exemple : Une société A dont la monnaie fonctionnelle est le RUB, emprunte à sa


mère en Euros (car les taux d’intérêts sont plus intéressants!), elle emprunte 100 €
tandis que le RUB côte 1 € = 45 RUB.
• A cet instant, si l’entité rembourse sa dette, elle a besoin de 4 500 RUB
• A l’échéance, le RUB côte 1€ = 60 RUB : pour rembourser 100 € de dette,
l’entité doit débourser 6 000 RUB!!
• !! : Contrairement aux autres éléments du compte de résultat, cette perte de
change pour l’entité russe n’est pas compensée par un gain symétrique de
l’entité mère, puisque cette dernière a prêté des euros et que l’euro est sa
monnaie fonctionnelle (elle n’a donc pas eu à opérer de revalorisation dans ses
comptes…) Les gains ou pertes de change intra groupe ne se
compensent pas!
94
Rappel des bases

Risques de change liés au financement des entités étrangères

Application de l’IAS 21 : peu de clients


Définition : Effets des variations des cours des monnaies étrangères

Avantages
• La classification des créances financières et /ou des comptes courants à
moyen terme peuvent être considérés comme des investissements nets sur
les filiales étrangères
• Les écarts de conversion sont comptabilisés en situation nette
• Limite la volatilité du résultat au détriment des capitaux propres
Inconvénients
• Suivi rigoureux dans le temps des réserves de conversion par entité
• Impact impôt différé associé
• Sortie de la réserve par résultat en cas de désinvestissement

Remarque : Possibilité de couvrir la situation nette mais avec un coût certain et avec
un intérêt limité dans le cadre d’un investissement long terme
95
La couverture du risque de change – Quelques
points d’attention
Qu’est ce que le report / déport dans une opération de change à terme et
quels impacts sur les relations de couverture de change ?

Une opération de change à terme se décompose en un effet change au comptant


et un effet de taux. Cet effet de taux qui correspond au rapport des taux d’intérêt
des devises échangées est communément appelé report / déport . La formule de
détermination d’un cours à terme s’écrit comme suit
d1 correspond à la devise d’engagement
d2 correspond à la devise de contrepartie

Si l’entreprise fait le choix de séparer les composantes change comptant


et report/déport, on dira qu’elle a opté pour la couverture en cours comptant (par
opposition à cours à terme).
Dans la relation de couverture la composante report /déport sera
généralement exclue de la relation de couverture (comptabilisation à chaque
arrêté des variations de valeur en résultat) et les tests d’efficacité seront menés
sur les comparaisons des variations de valeur déterminée sur la base des 96
variations de cours comptant.
Instruments financiers de change

Avantages et inconvénients des différents instruments de couverture

Avantages Inconvénients

Contrats à terme Stratégie à coût nul Ne permet pas de bénéficier


d'une évolution favorable des
cours

Options Permet de bénéficier d'une Coût de la prime


évolution favorable des cours

Tunnels Permet de bénéficier d'une Limite les gains potentiels en cas


évolution favorable des cours à d'évolution favorable des cours
un coût limité

97
4. Conséquences sur le métier de Trésorier : Son
environnement

Communication : le cas d’un rapport annuel Full IFRS


Etude de cas : Société Bonduelle.

98
IAS 1 Révisée : Présentation du Résultat Global (y.c effet CP) 99
IAS 1 : présentation des états financiers : rappel des normes utilisées.
100
IFRS 8 : Segments opérationnels

101
IFRS 8 : Segments opérationnels

102
IFRS 3 : Regroupements d’entreprise, comptabilisation des Goodwills.
103
104
IAS 32 & 39 : Classements des actifs financiers
IAS 39 : Comptabilité des instruments de couverture.
IFRS 7 : Niveau de détermination de la juste valeur (marked to Market / Model)

105
IAS 19 : Avantages au personnel.

106
IFRS 7 : Gestion des risques.

107
IFRS 3 : Regroupements d’entreprises.

108
IAS 32 & 39 : Présentation des états financiers et instruments de
couverture.

109
IFRS 7 : Calculs de sensibilité. 110
IFRS 7 : Calculs de sensibilité, composante Change.

111
IAS 39 : Présentations des instruments financiers.
112
IAS 39 : Comptabilité de couverture.

113
IAS 39 : Comptabilité de couverture.

114
IAS 39 : Comptabilité de couverture.
115
IAS 39 : Instruments à la Juste valeur.

116
IFRS 7 : Gestion des risques : liquidité. 117
IAS 19 : Engagements du personnel.

118
IFRS 2 : Paiements fondés sur des actions.

119
4. Conséquences sur le métier de Trésorier : Son
environnement

Les outils du Trésorier


Valorisations Mark to Market : Principes et illustration,
Tests d’efficacité : Principes et illustration.

120
Mini Cas : Calcul d’un Mark to Market

Calcul du MTM d’un swap de taux


Rappel d’un principe de base, lorsque le swap est au marché, la
Valeur Initiale est nulle : le taux fixe du swap est celui qui permet
d’annuler le MTM des flux des jambes payeuses et receveuses.

Illustration :
Soit un swap payeur Taux Fixe mis en place le 17.12.10, pour 4 ans
payeur TF x% contre E3M, flux trimestriels, Ex/360 Nous allons :
• Calculer les Discount Factor
• Déterminer les flux,
• Trouver le taux fixe x qui annule les Cash Flows futurs
• Etablir les Discounted Cash Flows

121
Mini Cas : Calcul d’un Mark to Market

Détermination des Discount Factor


Nous prenons la courbe de taux de référence, soit ‘Euribor 3 mois’.
Nous déterminons les Discount Factor, pour mémoire :
Début Fin E3M Discount F

17/12/2010 17/03/2011 90 1.014149 20 000 000 0.99754


17/03/2011 17/06/2011 92 1.2091119 20 000 000 0.99406
17/06/2011 19/09/2011 94 1.4015791 20 000 000 0.98957
19/09/2011 19/12/2011 91 1.3650781 20 000 000 0.9865
19/12/2011 19/03/2012 91 1.3694777 20 000 000 0.98311
19/03/2012 18/06/2012 91 1.3738772 20 000 000 0.97972
18/06/2012 17/09/2012 91 1.3782768 20 000 000 0.97632
17/09/2012 17/12/2012 91 1.3826764 20 000 000 0.97291
17/12/2012 18/03/2013 91 1.4403311 20 000 000 0.96835
18/03/2013 17/06/2013 91 1.4985776 20 000 000 0.96352
17/06/2013 17/09/2013 92 1.5574642 20 000 000 0.95838
17/09/2013 17/12/2013 91 1.6157106 20 000 000 0.95305
17/12/2013 17/03/2014 90 1.6837629 20 000 000 0.94723
17/03/2014 17/06/2014 92 1.7534474 20 000 000 0.941
17/06/2014 17/09/2014 92 1.8231319 20 000 000 0.93448
17/09/2014 17/12/2014 91 1.8920589 20 000 000 0.92777
17/12/2014
Total
122
Discount Factor du Taux à 2 ans de 1.3826764 = 1/(1+1.3826764%)^2 = 0.972910
Mini Cas : Calcul d’un Mark to Market

Détermination des flux


Prenons une hypothèse de Taux 4 ans à 2% :
• Chaque coupon sera donc de : 20 000 000 * 2% * nbe j /360
• Ainsi pour la période du 17/12/10 au 17/03/11, soit 90 j, les
intérêts seront de 20 M€ * 2% *90/360 = 100 K€.

Début Fin Taux emprunt Nominal Flux à payer

17/12/2010 17/03/2011 90 2 20 000 000 -100 000


17/03/2011 17/06/2011 92 2 20 000 000 -102 222
17/06/2011 19/09/2011 94 2 20 000 000 -104 444
19/09/2011 19/12/2011 91 2 20 000 000 -101 111
19/12/2011 19/03/2012 91 2 20 000 000 -101 111
19/03/2012 18/06/2012 91 2 20 000 000 -101 111
18/06/2012 17/09/2012 91 2 20 000 000 -101 111
17/09/2012 17/12/2012 91 2 20 000 000 -101 111
17/12/2012 18/03/2013 91 2 20 000 000 -101 111
18/03/2013 17/06/2013 91 2 20 000 000 -101 111
17/06/2013 17/09/2013 92 2 20 000 000 -102 222
17/09/2013 17/12/2013 91 2 20 000 000 -101 111
17/12/2013 17/03/2014 90 2 20 000 000 -100 000
17/03/2014 17/06/2014 92 2 20 000 000 -102 222
123
17/06/2014 17/09/2014 92 2 20 000 000 -102 222
17/09/2014 17/12/2014 91 2 20 000 000 -20 101 111
Mini Cas : Calcul d’un Mark to Market

Calcul des Cash Flows et de la Juste Valeur du Swap


Nous avons une hypothèse de taux à 2%, nous actualisons tous les
flux d’intérêts calculés sur la base d’un taux à 2%.
• L’actualisation des flux se fait grâce aux Discount Factor :

Début Fin Taux emprunt Nominal Flux à payer Flux à recevoir Taux emprunt Discount F Flux discount Taux Prêteur Discount F Flux discount

17/12/2010 17/03/2011 90 2 20 000 000 -100 000 51 400 1.014149 0.99754 -99 754 1.028 0.99754 20 002 126
17/03/2011 17/06/2011 92 2 20 000 000 -102 222 1.2091119 0.99406 -101 615 0
17/06/2011 19/09/2011 94 2 20 000 000 -104 444 1.4015791 0.98957 -103 355 0
19/09/2011 19/12/2011 91 2 20 000 000 -101 111 1.3650781 0.9865 -99 746 0
19/12/2011 19/03/2012 91 2 20 000 000 -101 111 1.3694777 0.98311 -99 403 0
19/03/2012 18/06/2012 91 2 20 000 000 -101 111 1.3738772 0.97972 -99 061 0
18/06/2012 17/09/2012 91 2 20 000 000 -101 111 1.3782768 0.97632 -98 717 0
17/09/2012 17/12/2012 91 2 20 000 000 -101 111 1.3826764 0.97291 -98 372 0
17/12/2012 18/03/2013 91 2 20 000 000 -101 111 1.4403311 0.96835 -97 911 0
18/03/2013 17/06/2013 91 2 20 000 000 -101 111 1.4985776 0.96352 -97 423 0
17/06/2013 17/09/2013 92 2 20 000 000 -102 222 1.5574642 0.95838 -97 968 0
17/09/2013 17/12/2013 91 2 20 000 000 -101 111 1.6157106 0.95305 -96 364 0
17/12/2013 17/03/2014 90 2 20 000 000 -100 000 1.6837629 0.94723 -94 723 0
17/03/2014 17/06/2014 92 2 20 000 000 -102 222 1.7534474 0.941 -96 191 0
17/06/2014 17/09/2014 92 2 20 000 000 -102 222 1.8231319 0.93448 -95 525 0
17/09/2014 17/12/2014 91 2 20 000 000 -20 101 111 1.8920589 0.92777 -18 649 208 0
Total -21 623 333 51 400 -20 125 335 20 002 126

MTM -123 209

La somme des flux actualisés ressort à -123 K€; c’est mon MTM.
124
Mini Cas : Calcul d’un Mark to Market

Nous recherchons un MTM nul


Pour cela, nous devons déterminer le taux de swap qui annule la
valeur des flux.
Le swap sera ainsi ‘au marché’, et VI = 0

Début Fin Taux emprunt Nominal Flux à payer Flux à recevoir Taux emprunt Discount F Flux discount Taux Prêteur Discount F Flux discount

17/12/2010 17/03/2011 90 1.843039662 20 000 000 -92 152 51 400 1.014149 0.99754 -91 925 1.028 0.99754 20 002 126
17/03/2011 17/06/2011 92 1.843039662 20 000 000 -94 200 1.2091119 0.99406 -93 640 0
17/06/2011 19/09/2011 94 1.843039662 20 000 000 -96 248 1.4015791 0.98957 -95 244 0
19/09/2011 19/12/2011 91 1.843039662 20 000 000 -93 176 1.3650781 0.9865 -91 918 0
19/12/2011 19/03/2012 91 1.843039662 20 000 000 -93 176 1.3694777 0.98311 -91 602 0
19/03/2012 18/06/2012 91 1.843039662 20 000 000 -93 176 1.3738772 0.97972 -91 286 0
18/06/2012 17/09/2012 91 1.843039662 20 000 000 -93 176 1.3782768 0.97632 -90 969 0
17/09/2012 17/12/2012 91 1.843039662 20 000 000 -93 176 1.3826764 0.97291 -90 652 0
17/12/2012 18/03/2013 91 1.843039662 20 000 000 -93 176 1.4403311 0.96835 -90 227 0
18/03/2013 17/06/2013 91 1.843039662 20 000 000 -93 176 1.4985776 0.96352 -89 777 0
17/06/2013 17/09/2013 92 1.843039662 20 000 000 -94 200 1.5574642 0.95838 -90 279 0
17/09/2013 17/12/2013 91 1.843039662 20 000 000 -93 176 1.6157106 0.95305 -88 801 0
17/12/2013 17/03/2014 90 1.843039662 20 000 000 -92 152 1.6837629 0.94723 -87 289 0
17/03/2014 17/06/2014 92 1.843039662 20 000 000 -94 200 1.7534474 0.941 -88 642 0
17/06/2014 17/09/2014 92 1.843039662 20 000 000 -94 200 1.8231319 0.93448 -88 028 0
17/09/2014 17/12/2014 91 1.843039662 20 000 000 -20 093 176 1.8920589 0.92777 -18 641 846 0
Total -21 495 934 51 400 -20 002 126 20 002 126

MTM 0
La fonction ‘outil / valeur cible’ dans Excel est idéale pour cela.
Par interpolation, nous arrivons à 1.8431%. 125
Rappel sur les instruments de couverture

L’instrument de couverture

Deux types de dérivés ne peuvent être qualifiés d’instrument de couverture :


- Les dérives internes (éliminés en consolidation - IAS 39, §.BC165),
- Les ventes sèches d’options (§.77 et §.AG94).

Il est possible de désigner une proportion d’un instrument dérivé de couverture


mais il est interdit de désigner une portion de temps (§.75) ou de risque.

Un instrument dérivé est toujours désigné dans son ensemble (ou pour une
proportion de son ensemble) comme instrument de couverture. Néanmoins, dans
le cas de dérivés optionnels, seule la valeur intrinsèque de l’option est désignée
comme instrument de couverture (§.94). La valeur temps est donc exclue de
la couverture.

126
Rappel sur les instruments de couverture

Les conditions à respecter

Pour être appliquée, la comptabilité de couverture, même économiquement


justifiée et efficace, doit satisfaire certaines conditions.

L’application de la comptabilité de couverture à une relation de couverture est


possible si et seulement si (§.88) :
- La couverture est documentée (objectif de l’entité, stratégie de couverture,
identification des éléments de la relation, etc.),
- La relation est hautement efficace,
- L’efficacité de la couverture peut être mesurée de façon fiable,
- L’efficacité est calculée dans le cadre d’une poursuite de l’activité.

Une couverture est hautement efficace si depuis l’origine jusqu’au terme de la


couverture, les variations de l’instrument de couverture compensent les
variations de l’élément couvert ; et si le degré de compensation est compris
entre 80% et 125% (§.AG105) . 127
Rappel sur les instruments de couverture IAS39
Le test d’efficacité
Pour démontrer qu’une relation de couverture est hautement efficace, l’entité
doit réaliser deux tests d’efficacité (§.AG106) :
- Le test prospectif a pour objet de vérifier que la relation sera efficace dans le
futur (§.BC136) ,
- A chaque clôture, le test rétrospectif a pour objet de vérifier la relation a été
efficace dans le passé (§.BC136).

128
Rappel sur les instruments de couverture

Le test d’efficacité prospectif a pour vocation de démontrer a priori que


la relation de couverture que l’entreprise souhaite documenter répondra
favorablement aux critères prévus par les normes.

C’est la fameuse fourchette ’80% - 125%’


• Le ratio déterminé par comparaison des variations de valeur de
l’instrument couvert avec les variations de valeur de l’instrument de
couverture doit être compris dans un intervalle de 80% à 125%.
• En deçà et au-delà, la relation est réputée inefficace.

Le test prospectif est déterminé à l’initiation, une fois pour toutes.


• On va alors comparer les variations de valeur des flux futurs du sous
jacent avec celles de l’instrument de couverture.

80% < variation de valeur du sous jacent / variation de valeur du dérivé contracté < 125%

129
Rappel sur les instruments de couverture IFRS 9
IFRS 9 => relation de couverture

3 critères d’efficacité sont introduit pour prendre en compte la politique de gestion des
risques de l’entité
• Relation économique entre l’élément couvert et l’instrument de couverture (corrélation
inverse)
• Les variations de valeur du dérivé ne sont pas principalement liées à l’évolution du risque
de crédit…
• Le ratio de couverture (quantité d’éléments couverts / quantité d’instruments de couverture)
correspond au ratio effectivement utilisé par l’entité dans sa gestion opérationnelle du
risque…

IFRS 9 => Analyse des sources d’efficacité /d’inefficacité


• Les tests prospectifs sont maintenus mais assouplis
• Les tests d’efficacité rétrospectifs sont supprimés
• Suppression de la fourchette ’80% - 125%’

130
Les différentes méthodes
Critical Term Comparison
Cette méthode consiste à comparer les caractéristiques de l’instrument couvert avec celles de
l’instrument de couverture : notionnel, devise, bases de calculs, dates de fixings, de paiement…
La relation de couverture est réputée effective lorsque toutes les caractéristiques sont
identiques. Cette méthode ne nécessite pas de calcul et ne peut être utilisée uniquement pour
un test prospectif. Pour un test rétrospectif, même lorsque les caractéristiques sont identiques,
la couverture peut s’avérer inefficace (illiquidité, risque de crédit…), il faut donc utiliser une autre
méthode.

Dollar Offset Method


C’est une méthode quantitative qui consiste à comparer les variations de juste de valeur ou de
flux de l’instrument de couverture avec ceux de l’instrument couvert. En fonction de la politique
de gestion des risques de l’entreprise, ce test peut être réalisé de façon cumulative (depuis la
mise en place de la couverture) ou d’une façon périodique (depuis le dernier arrêté comptable).
La couverture est effective lorsque les résultats sont comprit entre 80% et 125%.

La « dollar offset method » est utilisée a l’aide de différentes manières dont les plus courantes
sont :

- la méthode du dérivé hypothétique : le risque est modélisé par un dérivé hypothétique, on


compare ensuite les variations de sa juste valeur ou de ses flux avec ceux de la couverture
réelle.

- l’analyse de sensibilité : on mesure les variations de juste valeur ou de flux de trésorerie entre
l’instrument couvert et l’instrument de couverture après un shift sur le risque qui veut être
couvert.
131
Exemple de couverture d’une dette TV par swap payeur TF
Flux de la dette

Dette

Nominal 20 M€
Taux payé E3M
durée 2 ans
Périodicité Trim

Début Fin Nbe jours E3M Fwd Nominal DF Cash Flow futurs
17/12/2010 17/03/2011 90 1.014149 20 000 000 0.99754 50 582.71
17/03/2011 17/06/2011 92 1.2091119 20 000 000 0.99406 61 431.97
17/06/2011 19/09/2011 94 1.4015791 20 000 000 0.98957 72 430.17
19/09/2011 19/12/2011 91 1.3650781 20 000 000 0.9865 68 080.62
19/12/2011 19/03/2012 91 1.3694777 20 000 000 0.98311 68 065.33
19/03/2012 18/06/2012 91 1.3738772 20 000 000 0.97972 68 048.53
18/06/2012 17/09/2012 91 1.3782768 20 000 000 0.97632 68 029.54
17/09/2012 17/12/2012 91 1.3826764 20 000 000 0.97291 68 008.33

Total 524 677.19

132
Exemple de couverture d’une dette TV par swap payeur TF
Flux du swap
Swap de couverture

Nominal 20 M€
Taux reçu E3M Taux payé 2.2%
durée 2 ans
Périodicité Trim

Début Fin Nbe jours E3M Fwd Nominal DF Cash Flow futurs
17/12/2010 17/03/2011 90 1.014149 20 000 000 0.99754 50 582.71
17/03/2011 17/06/2011 92 1.2091119 20 000 000 0.99406 61 431.97
17/06/2011 19/09/2011 94 1.4015791 20 000 000 0.98957 72 430.17
Flux TV

19/09/2011 19/12/2011 91 1.3650781 20 000 000 0.9865 68 080.62


19/12/2011 19/03/2012 91 1.3694777 20 000 000 0.98311 68 065.33
19/03/2012 18/06/2012 91 1.3738772 20 000 000 0.97972 68 048.53
18/06/2012 17/09/2012 91 1.3782768 20 000 000 0.97632 68 029.54
17/09/2012 17/12/2012 91 1.3826764 20 000 000 0.97291 68 008.33

Total 524 677.19

Début Fin Nbe jours Taux Fixe Nominal DF Cash Flow futurs
17/12/2010 17/03/2011 90 2.2 20 000 000 0.99754 109 729.40
17/03/2011 17/06/2011 92 2.2 20 000 000 0.99406 111 776.52
17/06/2011 19/09/2011 94 2.2 20 000 000 0.98957 113 690.60
Flux TF

19/09/2011 19/12/2011 91 2.2 20 000 000 0.9865 109 720.72


19/12/2011 19/03/2012 91 2.2 20 000 000 0.98311 109 343.68
19/03/2012 18/06/2012 91 2.2 20 000 000 0.97972 108 966.64
18/06/2012 17/09/2012 91 2.2 20 000 000 0.97632 108 588.48
17/09/2012 17/12/2012 91 2.2 20 000 000 0.97291 108 209.21
133
Total 880 025.25
Exemple de couverture d’une dette TV par swap payeur TF

Dans le cas présent, l’efficacité prospective est parfaite, et le ratio est de


100% (524 677.19 / 524 677.19), aucune inefficacité ne sera comptabilisée
en compte de résultat.
L’ensemble de la relation sera documentée comme une relation de CFH,
et traitée par recyclage en Capitaux Propres
C’est le cas idéal….

Dans de nombreux cas, des sources d’inefficacité viendront polluer ce


cas ‘idyllique’ :
Décalage de date de fixing
Décalage d’index (dette sur E3M, swap sur E6M,..)
Décalage de notionnel

134
Exemple de couverture d’une dette TV par swap payeur TF

Illustration en changeant simplement la chronique de date des flux taux


variable.
La valeur des cash flows futurs change,
Le ratio s’établit à 524 677.19 / 524 589.91 = 100.02%
L’ajustement sur les dates est mineur, l’impact sur la ratio également.
Swap de couverture avec décalage de date

Nominal 20 M€
Taux reçu E3M Taux payé 2.2%
durée 2 ans
Périodicité Trim

Début Fin Nbe jours E3M Fwd Nominal DF Cash Flow futurs
17/12/2010 16/03/2011 89 1.014149 20 000 000 0.99754 50 020.68
16/03/2011 18/06/2011 94 1.2091119 20 000 000 0.99406 62 767.44
18/06/2011 15/09/2011 89 1.4015791 20 000 000 0.98957 68 577.50
15/09/2011 18/12/2011 94 1.3650781 20 000 000 0.9865 70 325.03
18/12/2011 18/03/2012 91 1.3694777 20 000 000 0.98311 68 065.33
18/03/2012 19/06/2012 93 1.3738772 20 000 000 0.97972 69 544.11
19/06/2012 15/09/2012 88 1.3782768 20 000 000 0.97632 65 786.81
15/09/2012 17/12/2012 93 1.3826764 20 000 000 0.97291 69 503.02

Total 524 589.91 135


Les principales réformes en cours

136
Les principales réformes en cours

Evolutions de l’IAS 39 :

• Vers une généralisation systématique de la Juste Valeur?

• Nécessité du maintien de la comptabilité en Cash Flow Hedge, notamment en ce


qui concerne les couvertures d’éléments non reconnus au bilan (couverture d’un
budget de vente en devises, par exemple).
• Préservation du résultat net au détriment de la volatilité des CP.

• La couverture par Fair Value Hedge est certes imparfaite mais permet de générer
des positions inversement symétriques dans le compte de résultat et donc en
principe neutres : perdre cette faculté de symétrie pourrait remettre en cause les
modèles de couvertures, au détriment du compte de résultat.

137
Les principales réformes en cours
IFRS 9 => relation de couverture

3 critères d’efficacité sont introduit pour prendre en compte la politique de gestion des
risques de l’entité
• Relation économique entre l’élément couvert et l’instrument de couverture (corrélation
inverse)
• Les variations de valeur du dérivé ne sont pas principalement liées à l’évolution du risque
de crédit…
• Le ratio de couverture (quantité d’éléments couverts / quantité d’instruments de couverture)
correspond au ratio effectivement utilisé par l’entité dans sa gestion opérationnelle du
risque…

IFRS 9 => Analyse des sources d’efficacité /d’inefficacité


• Les tests prospectifs sont maintenus mais assouplis
• Les tests d’efficacité rétrospectifs sont supprimés
• Suppression de la fourchette ’80% - 125%’

138
Objectifs d’IFRS 9 sur la couverture

IFRS 9 cherche à rapprocher la comptabilité de couverture


de la gestion des risques

Problématiques soulevées par


Objectifs du modèle IFRS 9
l’actuelle IAS 39

Approche fondée sur des règles Approche fondée sur des principes

Ne permet pas de refléter la gestion Vise à rapprocher gestion des risques


des risques de l’entité et comptabilité

Permet à l’entité d’utiliser les


Peut perturber la gestion des risques
informations issues de sa gestion des
de l’entité
risques comme base de la comptabilité
(e.g. valeur temps des options)
de couverture

139
Impact d’IFRS 9 sur la couverture a partir 01/01/2018

IFRS 9 cherche à rapprocher l comptabilité de couverture


de la gestion des risques

Impact Impact
IAS 39 IFRS 9

Valeur temps de l’option Approche fondée sur


P&L
Report et déport des principes

la totalité du prix doit Possible de couvrir le


Couverture matière
faire l’objet de la risque d’une
première
couverture composante identifiée

Couverture de dérivé Possibilité d’agrégée


Pas possible
par un autres dérivé les dérivées

Démontrer l’efficacité
Test efficacité 80-125
Sous-jacent /couverture

140
Contact

141

Das könnte Ihnen auch gefallen