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INTRODUCTION
La comptabilité remonte aux origines des opérations de troc que les hommes ont commencé à
effectuer depuis les époques les plus anciennes.
L’évolution du commerce et l’apparition de la monnaie ont donné naissance à des enregistrements
comptables, écrits et chiffrés traduisant les recettes (encaissements) et les dépenses (décaissements)
faites par les commerçants de l’époque c’était la comptabilité à partie simple.
Cette technique de la comptabilité qui se limitait à l’enregistrement des dépenses et des recettes
s’est avérée inadaptable à l’évolution économique et à la croissance des entreprises.
En effet, le développement des affaires dans le domaine industriel, commercial et la prolifération de
l’actionnariat ont accentué le besoin de connaître les gains ou les pertes monétaires et de distinguer
entre le capital investi et les revenus générés.
Ceci a conduit à l’élaboration d’une autre technique d’enregistrement plus perfectionnée que la
première, c’est la comptabilité à partie double.
La comptabilité à partie double est apparue pour la première fois en comptabilité en Italie au début
du XVème siècle, où il a été préconisé pour la première fois l’utilisation d’un journal et d’un grand
livre qui constituent, jusqu’à ce jour deux documents comptables de base.
Plus tard, avec l'ère de la révolution industrielle du XVIII ème siècle et la croissance de l'entreprise et
des relations économiques internationales, la comptabilité ne se limite plus à la constatation des
faits et des opérations effectués d'une manière purement mécanique. La comptabilité est devenue
une technique qui, grâce à son prodigieux succès, occupe la première place dans les techniques
quantitatives de gestion. Elle est indispensable, non pas parce qu’elle est obligatoire en vertu des
textes législatifs, mais parce qu'elle fournit des informations pertinentes et nécessaires pour la prise
de décision. Mais au fil des années les informations provenant de la comptabilité générale s’avère
insuffisantes car bien qu’elles constituent un outil de gestion efficace, mais ses informations sont
destinées à l’extérieur de l’entreprise et de ce fait, elles ne peuvent renseigner les décideurs des
conditions internes d’exploitation en vue de prendre des décisions. C’est là qu’intervient le rôle de
la comptabilité analytique en tant qu’outil de gestion orienté vers l’intérieur de l’entreprise et de ce
fait, peut être considéré comme outil complémentaire mais nécessaire à la bonne gestion et d’aide à
la prise de décision.
Elle à en effet pour but essentiel de donner à chaque responsable les éléments chiffrés de son
activité à intervalles périodiques qui peuvent aller de la journée au mois voire à l’année, ce qui
permet de faire le point et de prendre les meilleures décisions pour atteindre les objectifs, dans le
cadre d’un nécessaire contrôle budgétaire. La comptabilité analytique qui essentiellement par les
calculs de coûts et d’analyse des résultats, prépare les prévisions, contrôle leurs réalisations, situe et
explique les écarts, provoque les mesures de redressement que doit prendre la direction. Ce système
comptable doit ainsi contribuer à :
- Un diagnostic de l’entreprise ;
-Aider les décideurs à choisir ;
-Permettre un suivi qui met rapidement en évidence les anomalies mais aussi les dangers naissants.
Un tel apport exige d’abord de diverses analyses des charges et coûts. C’est d’ailleurs l’objet
principal de la comptabilité analytique.
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LA MISE PLACE D’UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE AU SEIN D’UNE ENTREPRISE
Bien qu’elle soit facultative, la comptabilité analytique à toujours été sollicitée pour répondre aux
attentes des décideurs, en répondant aux questions du genre :
- Quelle est la situation de l’entreprise ?
- Pourquoi est-elle ainsi ?
- Comment l’améliorer ?
Dans l’optique de donner des éléments de réponses à ces interrogations, il nous a été soumis comme
sujet de réflexion « la mise en place de la comptabilité analytique au sein d’une entreprise »
Loin d’être le fait du hasard, le choix de notre sujet a été motivé par le souci de savoir comment la
conception d’un système de contrôle de gestion est-elle capable de guider nos décisions et nos
choix ?
Cette étude trouve son intérêt dans le fait qu’elle nous aidera a mieux maîtriser, sur le plan pratique,
la mise en place ou la structuration dans une entreprise et d’une comptabilité régulière .Elle nous
permettra aussi d’enrichir nos connaissances théoriques que nous avons acquises durant notre
formation grâce à nos différents encadreurs et pour ITA elle constituera un manuel de recherche
dans ce domaine.
En ce qui concerne la collecte des informations il faut dire que la recherche a été un peu difficile car
l’accès aux informations n’ont pas été facile ce qui nous amènera à faire des recherche personnelles.
Pour cela notre étude a nécessité essentiellement la technique documentaire, ainsi les ouvrages de
comptabilité ont constitué pour nous les principaux documents analysés et aussi l’outil informatique
qui est l’Internet.
Pour mener à bien notre étude nous allons structurer notre travail en deux parties. Dans la première
partie nous aurons le cadre conceptuel de la comptabilité analytique. Dans la deuxième partie, nous
aurons à traiter la mise en place de la comptabilité analytique.
PREMIERE PARTIE :
CADRE CONCEPTUEL DE LA
COMPTABILITE
ANALYTIQUE
I- HISTORIQUE
Longtemps réservée aux grandes entreprises industrielles (on parlait au XIXème siècle de
comptabilité industrielle), du fait de sa complexité et des coûts de mise en œuvre la comptabilité
analytique s’est généralisée avec l’apparition de l’informatique et des logiciels de gestion qui ont
fortement baissé le coût de la collecte et du traitement d’une information détaillée. Elle concerne
désormais toutes les formes et toutes les tailles d’entreprises, dont elle est un des éléments clefs du
système d’information.
1. Définition
Plusieurs définitions peuvent être données à la comptabilité analytique, nous nous limiterons à
celles qui nous paraissent significatives.
La comptabilité analytique est un système de comptes, ajustés à la comptabilité générale, permettant
d’identifier et de valoriser les éléments constitutifs du résultat de l’exercice et d’en permettre
l’interprétation et l’exploitation par les directions des entreprises. Elle rapproche chaque produit de
ses coûts, qu’ils aient été encourus dans l’exercice ou dans des périodes précédentes. Elle divise les
résultats par centre de décision permettant un meilleur pilotage, ou les consolide par ligne d’activité,
afin d’en mieux apprécier la situation. Elle est parfois associée à d’autres techniques de
management comme la gestion budgétaire ou la gestion par les objectifs, à qui elle fournit les
éléments de comparaison comme comptabilité de gestion.
La comptabilité analytique ou comptabilité de gestion est un outil dérivé de la comptabilité générale
qui consiste à classer les dépenses de la collectivité selon des familles homogènes de destination et
à analyser le total de ces dépenses sur cette catégorie. Certaines de ces sections (dépenses des
fonctions support par exemple) dites secondaires sont ensuite reclassées dans les sections
sectorielles (dépenses liées à des productions de biens et de services) dites principale selon des clés
de répartition. Les résultats obtenus permettent à la fois de fournir des indicateurs globaux de coûts
des activités mais également des indicateurs plus spécifiques comme des ratios d’évaluation de la
performance de la gestion ou encore du coût des services.
2. Objectifs
Pour le Plan Comptable General (PCG) l’information obtenue par la comptabilité analytique doit
être pertinente, c’est-à-dire contribuer aux décisions de gestion en apportant une information
adaptée aux besoins de l’entreprise, afin de : d’une part,
- connaître les coûts des différentes fonctions assurées par l’entreprise ;
- déterminer les bases d’évaluation de certains éléments du patrimoine de l’entreprise (stocks,
production immobilisée) dans le cadre d’obligations légales ;
- expliquer les résultats en calculant les coûts des produits (biens et services) pour comparer aux
prix de vente correspondants ;
D’autre part,
- établir les prévisions de charges et de produits courants (coûts préétablis et budgets d’exploitation
par exemple) ;
-en constater la réalisation et expliquer les écarts qui en résultent (contrôle des coûts et des budgets,
par exemple).
D’une manière générale, elle doit fournir les éléments de nature à éclairer les prises de décision des
responsables des entreprises.
Par l’analyse des coûts, elle permet le contrôle de la productivité, le contrôle de la régularité des
opérations prévues, l’appréciation de l’efficacité de l’organisation de l’entreprise .Par la
connaissance des coûts et des résultats, elle permet le contrôle de la rentabilité.
En résumé, la comptabilité analytique a quatre grands usages distincts : justifier des prix de
vente, donner des éléments permettant de décider, fournir des paramètres de contrôle, évaluer des
biens et des services. Chacun de ces usages renvoie à des qualités spécifiques :
- pour la justification de prix de vente, le coût de revient doit être juste au sens de
justice (notion de "juste prix")
- les coûts critères de décision doivent être justes au sens de justesse, par rapport à des normes
d’actions propres au décideur ;
- pour le contrôle, les paramètres calculés, c'est-à-dire les coûts, doivent avoir des qualités de
fidélité et de sensibilité comparables à celles d'une balance de Roberval ;
- les coûts utilisés pour l'évaluation d'éléments de patrimoine doivent quant à eux être
conformes à la loi, étant donné leur influence sur les résultats fiscaux. (A REVOIR)
Plan – Do – Check – Act, qui doivent à tout prix être effectués avec rigueur pour permettre à la
comptabilité analytique d'assurer réellement sa fonction de maîtrise des coûts. (cf. Figure 1, ci-
dessous).
"Plan qui signifie (Planifier) : Cette étape comprend la fixation des objectifs, l'établissement d'un
plan d'actions et la mise en œuvre de budgets annuels intégrant les objectifs fixés et le plan
d'actions.
"Do" (Faire) : C'est l'étape de la mise en œuvre des objectifs fixés à travers l'exécution du plan
d'actions.
"Check" (Contrôler) : Il s'agit de l'étape du suivi des réalisations obtenues après la mise en œuvre
des objectifs.
"Act" (Agir) : Cette étape est caractérisée par la détermination des écarts, l'analyse des résultats, et
le cas échéant la prise d'actions correctives.
Plan
I
Fixation d’objectifs
Planification
Budget
II Do
Mise en œuvre
III Check
Act
IV
Un processus d'apprentissage
La comptabilité analytique est sensée rapprocher trois éléments principaux que sont :
Ce qui mène à distinguer l’efficacité (la capacité à atteindre un résultat conforme à l’objectif) et
l’efficience (la mise en œuvre du minimum de ressources nécessaires pour le résultat obtenu).
L’objectif étant que la comptabilité analytique puisse influencer les opérationnels en vue de les
amener à tendre vers l’efficience.
Pertinence : Rapport entre les objectifs et les moyens qui leur sont consacrés.
L’idée essentielle qui a animé les promoteurs de ces méthodes a été la détermination du coût d’un
produit. Toute la théorie qui a guidé le développement de ces méthodes est : « Le coût d’un produit,
est la somme des valeurs attribuées aux moyens mis en œuvre pour le produire ».
Le coût complet est aussi appelé coût de revient. La méthode de calcul des coûts complets est donc
en d’autres termes une méthode de calcul du coût de revient des produits d’une entreprise durant
une période donnée. Ce calcul intègre l’ensemble des charges supportées durant le processus de
fabrication et de distribution des produits.
Le principe de la méthode des coûts complets consiste à distinguer les charges de l’entreprise en
charges directement liées à un produit et en charges communes à plusieurs produits. Elle requiert
l’utilisation de centres d’analyse c’est-à-dire des divisions de l’entreprise dans lesquelles les charges
communes à plusieurs produits sont imputées à l’aide de clé de répartition.
La méthode des coûts complets n'est pas optimale, elle est complexe à mettre en œuvre dans
certains cas puisqu'elle présente plusieurs limites :
· La répartition en centres d'analyse et le choix des unités d'œuvre contient toujours une part
d'arbitraire ;
· L'activité de chaque centre n'est jamais parfaitement homogène et n'est donc pas reflétée
correctement par une seule unité d'œuvre.
Pour répondre aux critiques faites aux coûts complets, d'autres méthodes ont été mises au point lors
des quarante dernières années.
La mise en œuvre des coûts de revient s’appuie sur la séparation entre charges directes et indirectes.
Dans cette méthode, la répartition des charges indirectes n’est pas exempte de critiques et oblige à
des choix forcements contestables. C’est pourquoi certains gestionnaires renoncent à pratiquer toute
répartition et privilégient une approche. La performance de chaque produit est analysée par la marge
qu’il dégage et qui contribue à la couverture des charges non reparties.
Méthode née aux Etats-Unis dans les années 60, le coût variable désigné par le terme anglo-saxon
« direct costing » est une technique qui permet de mesurer la performance des produits par la
détermination de marge sur coûts variables ou les contributions de tous les produits à la couverture
des charges fixes communes (entreprises multiproduits).
Il consiste à retenir dans le coût de chaque produit ou groupe de produits les seules charges
variables qu’elles soient directes ou indirectes. On distingue le direct costing simple ou coût
variable et le direct costing évolué ou le coût spécifique.
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LA MISE PLACE D’UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE AU SEIN D’UNE ENTREPRISE
Résultat R
- les charges fixes dont l’incorporation à un produit ou à une activité est sans équivoque : les
charges fixes spécifiques.
Le résultat est alors déterminé à trois (3) niveaux :
1er niveau : celui du produit, marge sur coût variable identique à celle du coût variable
simple ;
2 eme niveau : celui du produit, marge sur coût spécifique.
MSCS = MSCV – FRAIS Fixes spécifique
Elle correspond à la véritable contribution à la formation du résultat.
3 eme niveau : celui de l’entreprise
- Coûts variables
MSCV
- CF spécifiques
MSCS
- CF communes
non reparties
Résultat
L’intérêt de la méthode est qu’elle reprend celui de la méthode des coûts variables et supprime son
inconvénient essentiel, celui de la méconnaissance des frais fixes propres, ce qui pouvait conduire à
des décisions fondées sur une rentabilité mal appréciée et parfois en contradiction avec l’intérêt
même de l’entreprise.
Le seuil de rentabilité encore appelé chiffre d’affaires critique est le chiffre d’affaires pour lequel
l’entreprise couvre la totalité de ses charges et dégage un résultat nul. Autrement dit, c’est le
montant du chiffre d’affaires pour lequel l’entreprise ne réalise ni bénéfice ni perte. Au-delà de ce
seuil, l’activité commence à être rentable.
L'activité en question peut être simple (la revente de produits déjà manufacturés) ou complexe (la
Production industrielle d'un bien).Mais le seuil de rentabilité permet toujours de savoir à partir de
quel niveau de chiffre d'affaires l'entreprise assure-t-elle son équilibre financier ?
1. C'est un facteur de décision pour le lancement d'un nouveau produit sur le marché ou son
retrait.
2. Il permet de calculer le montant du chiffre d’affaires à partir duquel l’activité est rentable ou
la date à laquelle l'entreprise commencera à faire du bénéfice.
3. Il permet de savoir où se situe la marge réellement dégagée par la société à un moment
donné.
4. Il permet d’étudier le taux de risque de se trouver en déficit et corrélativement d’apprécier la
sécurité dont dispose l’entreprise si la conjoncture (la situation) devient défavorable.
5. Il permet de mieux étudier , analyser le rôle, la répartition des charges entre fixes et
variables ; notamment il oblige à calculer la marge sur coût variable (MSCV) dont l’intérêt
est d’éviter les inconvénients de l’imputation des charges fixes aux différents coûts des
produits de la société.
4- Le coût marginal
Sans être une méthode à proprement parler l’utilisation ponctuelle du coût marginal ou coût
différentiel comme outil de gestion permet d’étudier les variations des charges de toute natures
(variables et fixes) en fonction des fluctuations d’activités afin d’en apprécier l’incidence sur le
profil global.
Selon le PCG, on définit le coût marginal comme étant la différence entre l’ensemble des charges
d’exploitation ou courantes nécessaires à une production donnée et l’ensemble de celles qui sont
nécessaires à cette même production majorée ou minorée d’une unité.
Pour un niveau de production donnée le coût marginal est égal au coût de la dernière unité ou série
fabriquée pour atteindre ce niveau.
Le coût différentiel est la variation du coût total entraîné par une variation de la production.
Le coût marginal est donc un coût estimé, sa détermination est le fait de l’évolution des charges et
du volume d’activité.
Cette estimation est faite soit selon des données prévisionnelles, soit selon des données comptables
constatées.
Ce qu’il faut retenir du coût marginal, c’est qu’il ne s’intéresse qu’au coût engendré par la
production d’une unité supplémentaire ; ce qui est en fait une simplification de l’intérêt de la
méthode.
Le coût marginal ou coût de la dernière unité se compose comme tous les coûts et de charges de
nature différente :
- les charges variables qu’entraîne sa réalisation
- les charges fixes éventuellement nécessaires à sa production si un changement de structure se
révèle indispensable.
- Deux situations peuvent se présenter :
La structure de l’entreprise permet la production d’une unité supplémentaire
(structure inchangée)
=> Coût marginal d’une unité = coût variable unitaire
La production additionnelle nécessite un complément de structure
=> Coût marginal d’une unité = coût variable unitaire + charges fixes supplémentaires par unité
Le coût marginal permet d'optimiser le potentiel de production de certains outils d'aide à la décision.
Il est peu utilisé par les entreprises, car la fonction mathématique à trouver pour réaliser le
Calcul de ce coût nécessite de connaître le montant d'un coût progressif (différent du coût
proportionnel variable) difficilement identifiable. (À revoir ou à supprimer)
5- L’imputation rationnelle
D'après le Plan Comptable Général « la méthode consiste à inclure dans les coûts la part des charges
fixes calculées par rapport à un niveau d'activité préalablement définit comme normal ».
La méthode de l'imputation rationnelle est une étape de l'analyse des charges communes et de leur
affectation aux différents coûts ; les coûts des centres d'analyse sont alloués aux coûts des produits
en proportion des unités d'œuvre des centres consacrés à ces produits.
L’imputation rationnelle permet de neutraliser, d’évaluer l’incidence des frais fixes et d’offrir une
surveillance plus aisée des autres causes possibles de dérapages d’une période à l’autre et d’aider à
la prise de décision.
Le plan comptable général (PCG) en préconisant cette méthode, prévoit une incidence des charges
fixes suivant le niveau d’activité des entreprises. Elle se veut la prise en compte dans les coûts de la
part des charges fixes réellement utilisées dans une activité donnée. Elle efface l’effet de la sous
activité ou de la suractivité sur la répartition des charges fixes et sur le coût de revient. Deux notions
sont donc à définir :
- l’activité normale : pour chaque centre d’analyse et dans le cadre d’une structure donnée, les
gestionnaires définissent un niveau d’activité considéré comme représentant les conditions les plus
fréquentes d’activité. Ce niveau est appelé activité normale (An) et sert ensuite de référence.
- le coefficient d’imputation rationnelle (CIR)
C’est le rapport entre l’activité réelle (Ar) et l’activité normale.
Plusieurs méthodes ont vu le jour depuis le renversement de la pyramide des coûts dont la MCCC,
la méthode ABC et la méthode UVA.
La méthode des coûts fondés sur les activités ou méthode ABC (Activity Based Costing) a été
développée aux Etats-Unis dans les années 80 par des auteurs célèbres tels que JOHNSON et
KAPLAN puis prolongé en France dans les années 90 par des auteurs comme MEVELLEC,
LEBAS et LORINO. C’est un mode de gestion par les activités mises en œuvre au sein de
l’entreprise dont les objectifs se résument comme suit : planifier, permettre un suivi, motiver,
mesurer les performances à travers l’identification des causes des coûts.
Il existe plusieurs méthodes ayant pour objet de rapprocher les caractéristiques des produits avec le
coût de ceux-ci. Selon les principes de mercatique un produit doit pour être le mieux vendu, adopter
un positionnement précis de son image de marque sur les segments de clientèle choisis. Ceci
implique d'investir un coût plus important vis-à-vis des caractéristiques (attributs ou fonctions) du
produit qui ont été détectées comme valorisées par le public.
Ainsi, la méthode des coûts cibles établit un rapport d'importance des fonctions attendues par le
client et la marge sur coût variable. Cette technique a pour avantage sa simplicité de calcul. Cette
méthode a aussi une capacité à convaincre la force de vente qui est payée en fonction du chiffre
d'affaires, ce qui la rapproche du mode de calcul.
Mais il est possible de lier ce rapport avec des coûts qui ne sont pas liés a priori au chiffre d'affaires.
L'américain J.A. Brimson propose dans les années 1990 le "Feature Costing" 1 sous le nom de
méthode de "Calcul des Coûts par les Caractéristiques" (ou méthode des coûts stables (MCS) aussi
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LA MISE PLACE D’UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE AU SEIN D’UNE ENTREPRISE
connue sous MCCC). Cette méthode analyse aussi le lien entre les caractéristiques des produits et
les coûts à chaque activité. L'objectif est de simplifier la prise de décision concernant un portefeuille
produit. La comparaison entre les attentes des clients et le coût des produits est facilité. D'autres
méthodes proposent des approches multicritère pour l'analyse des liens entre les coûts et les
caractéristiques des produits en s'approchant au mieux de la réalité économique du processus de
l'entreprise. Ces méthodes sont basées, à chaque activité du processus de l'entreprise et pour chaque
type de charge, sur un système de pondération de la difficulté générée par les caractéristiques des
produits.
Il en résulte une évaluation multicritère précise utilisée en contrôle de gestion (calcul du prix de
revient d'un produit réalisé), dans une optique prévisionnelle (préparation des devis, offres et tarifs)
ou en management stratégique (analyse de la valeur des caractéristiques des produits).
Cette méthode a été développée par une association, CAM-I (Computer Aided Manufacturing
International), créée en 1972 aux Etats-Unis et située à Austin au Texas, qui s’est spécialisée sur la
recherche collaborative visant à l’amélioration de la gestion des coûts et des méthodes de
production. Ses membres sont de grandes entreprises américaines et des éditeurs de progiciels de
gestion comme SAP, un des leaders mondiaux dans le domaine de l’informatique de production qui
a intégré la méthode ABC dans ses progiciels et lui fait une propagande active.
La méthode ABC est une variante des coûts complets qui permet d’aller plus loin que le simple
calcul des coûts de revient. Les méthodes traditionnelles de calcul des coûts ne présentent pas les
rapports avec les facteurs clés de succès sur le marché et l’analyse des causes de performance (ou
de dérapage) n’est pas prépondérante. De plus contrairement aux autres méthodes dont le langage
est celui du comptable et non des opérationnels, qui se trouvent exclus de la compréhension de
l’analyse de performance de leur métier, la méthode ABC permet une meilleure politique de
communication interne.
Le principe de la méthode est le suivant : les objets de coûts (produits, clients...) consomment des
activités qui, elles-mêmes, consomment des ressources. En pratique, les différentes étapes pour la
mise en place d'une démarche ABC sont les suivants :
Modéliser les processus de l'entreprise pour en appréhender les circuits. Ces activités
peuvent être, par exemple : le traitement d'une commande, la gestion des références, ou
encore la réception des marchandises.
Pour chaque activité, un inducteur (le driver) sera retenu et suivi (par exemple, le nombre de
commandes, les quantités de référence). Cet inducteur sera l'unité qui permettra de répartir
le coût total de l'activité. Certains inducteurs ne seront pas utilisés pour éviter des modèles
trop lourds. On préférera un inducteur typique de l'activité. Pour chaque activité étudiée, le
modèle précisera donc les inducteurs consommés.
Ainsi le calcul du coût de revient, en réalisant un tableau de répartition des charges par
produit peut-il être réalisé. Les inducteurs ont pour objectif principal de répartir les charges
indirectes et que les charges directes sont réparties généralement de manière ordinaire.
La méthode ABC permet d'analyser de manière fine les coûts indirects qui composent les
produits et/ou services. Désormais on prend conscience au sein d'une organisation qu'il est utile
non pas de calculer un coût mais de le piloter. Les stratégies utilisées par les entreprises pour
atteindre leurs objectifs doivent s'appuyer sur des processus de production ou organisationnels.
Ces processus intègrent des activités. La méthode ABC permet précisément d'avoir une vue de
ces activités sur base d'une organisation hiérarchique classique mais également d'avoir une vue
transversale, favorisant l'analyse de la manière dont les activités fonctionnent entre-elles au sein
des processus internes. La méthode permet de définir et de dégager des indices de performance
par activité, très utiles pour jauger du bon fonctionnement général de l'entreprise, et de la
réalisation des objectifs fixés. Cela permet également de cerner les dysfonctionnements et les
coûts cachés pour parfaire la rentabilité et mieux percevoir les coûts consommés par chaque
activité.
La méthode ABC présente l'avantage d'affecter de manière plus précise les coûts aux produits sans
procéder à une répartition des coûts indirects à l'aide d'une unité de mesure souvent arbitraire (par
exemple, les heures machines). Une meilleure connaissance des processus permet de dégager les
forces et faiblesses d'une organisation à la mise en place de cette méthode. L'utilisation de cette
méthode gagne en pertinence lorsque les processus de production sont "en ligne" avec un personnel
qualifié et polyvalent, que les processus sont flexibles, et que la technique utilisée est celle de la
production en série de tailles différentes avec utilisation de la méthode du Juste-à-temps.
Cette méthode perfectionne la méthode des coûts complets et sert d'alternative à la méthode ABC.
Elle se fonde aussi sur une analyse minutieuse des activités (sous forme de gammes opératoires),
mais surtout sur celle des postes (opération élémentaire de travail constituée d'un ensemble de
moyens matériels et humains, qui fonctionnent de façon homogène). Cette méthode diffusée et
élargie entre autres par J. Fievez, R. Zaya et J.P. Kieffer est née des travaux de Georges Perrin
réalisés au début des années 1950 sur le concept de l'unification de la mesure de la production qui
aboutit au modèle de la méthode GP rebaptisée UVA (Unité de Valeur Ajouté) en 1995.
La méthode UVA est une méthode de calcul de coûts de revient complets d’origine française qui
constitue une alternative intéressante face à d’autres méthodes plus connues telles que « les centres
d’analyse » ou « les coûts par les activités ».
La méthode UVA se pose comme objectif premier de calculer le résultat (bénéfice ou perte) de
chaque vente (concrètement il peut s'agir d'une facture, d'une commande, d'une livraison ...). La
réalisation d'une vente est considérée comme le processus transversal élémentaire dans l'entreprise
regroupant tout le travail fait par toutes les fonctions depuis l'enregistrement de la commande, en
passant par la production des produits, jusqu'à leur livraison et l'encaissement de la facture.
Ainsi, on peut considérer que des activités dites "de support", ou indirectes par rapport aux produits
sont directement consommées par chaque vente, ce qui réduit considérablement les imputations
arbitraires des charges indirectes.
En tant que processus transversal élémentaire, la vente constitue la « brique » de base qui permet de
réaliser toute autre analyse de la rentabilité. Cette méthode permet de réaliser un très grand nombre
de simulations sans analyse supplémentaire à partir du moment où nous disposons de l'équivalent
UVA.
L'UVA est une unité de mesure, qui permet de valoriser les activités, propre à chaque entreprise,
c'est le mètre-étalon spécifique auquel seront comparées toutes les consommations de ressources de
tous les postes UVA. L'avantage fondamental de l'utilisation de cette unité est qu'elle est
indépendante des variations monétaires et permet de gérer de façon simple des entreprises
complexes (ayant beaucoup de produits et beaucoup de clients), faire comme si l'entreprise était
mono-produit. Le prix de cette précision est le besoin d'une certaine stabilité dans le temps du
rapport entre les ressources consommées par les postes de l'entreprise. Par conséquent en cas de
changement profond technologique, il faut réactualiser l'analyse des postes touchés par ce
changement, mais pas les autres. En conditions normales, il est recommandé de faire une
réactualisation tous les 5 ans. Cette analyse des postes doit être très pointue. De plus l'article (le
produit) utilisé pour calculer l'UVA doit être représentatif. Comme elle simplifie le recueil et le
calcul des données, cette méthode peut être aussi utilisée dans les organisations qui n’ont pas la
taille suffisante pour disposer d’un contrôleur de gestion. Ces organisations peuvent aussi bien être
des petites entreprises que des unités opérationnelles atypiques de grands groupes.
Étapes d'utilisation
Établir un tableau pour un article de base (représentatif de l'activité) en croisant les
ressources consommées par postes de l'article et celles par gammes de l'entreprise. Il faudra
utiliser une unité d'œuvre homogène par postes. Par cette opération l'entreprise réalise
l'analyse de l'activité.
Établir un second tableau croisant la consommation de tous les postes et tous les montants
de charges. Toute la difficulté est de réduire à néant les frais non imputables. Pour
correspondre aux postes, les charges sont imputées par l'utilisation d'unité d'emploi (le terme
unité d'œuvre étant réservé aux postes). Le total par poste du tableau est appelé taux de poste
UVA. Par cette opération il s’agit d’identifier les ressources consommées par les différents
postes et non pas de répartir les charges de l’entreprise entre les postes.
Calculer le taux de base de l'article (valeur d'une UVA) qui est la somme des taux de poste
UVA uniquement de l'article multiplié par les unités d'œuvre par poste. Cette opération
permet d'évaluer l'effort de production de l'article.
Calculer les indices UVA par poste qui sont la division des taux de postes par le taux de base
de l'article. Cette opération permet d'évaluer la part d'un poste sur la valeur de la transaction.
Calculer l'équivalent UVA qui est la somme des indices UVA multipliée par les unités
d'œuvre d'un produit de la gamme.
Disposant de l'équivalent UVA, il est possible de réaliser de très nombreuses analyses avec le seuil
de rentabilité ou des tableaux de bord au niveau élémentaire ou global en conservant l'objectivité
nécessaire.
I. ORGANISATION DE LA STRUCTURE
1. Généralités
Ainsi, la mise en place d’un système de comptabilité analytique dans une entreprise nécessite avant
tout une analyse des besoins de cette entreprise en information de gestion et éventuellement en
classement de ses besoins par priorité.
L’aspect technique de la mise en place d’une comptabilité analytique doit ensuite être étudié en
fonction des besoins préalablement définis et du mode d’organisation et de fonctionnement de
l’entreprise.
Quel que soit l’objectif poursuivi et la taille de l’entreprise concernée, un système de comptabilité
analytique doit reposer sur des techniques comptables rigoureux qui permettent d’effectuer en
partant des données de la comptabilité générale des opérations de reclassement , d’affectation, de
répartition ou d’imputation tout en conservant la possibilité de remonter aux données de base.
Dans le cas de très petites entreprises, un simple tableau à double entrée peut servir de
supports à la comptabilité analytique.
Dans les entreprises plus importantes qui ont recours à des progiciels de gestion informatique,
la comptabilité analytique repose le plus souvent sur un système de codification multiple des
données de bases. Ainsi, la comptabilité analytique est totalement autonome, mais utilise les
mêmes données de bases que la comptabilité générale.
La comptabilité analytique, par compte réfléchi permet également la tenue d’une comptabilité
analytique autonome, chaque donnée introduite en comptabilité générale étant « réfléchi » en
comptabilité analytique. Cependant, ce système de compte réfléchi est maintenant peu à peu
abandonné du fait du développement du système informatique permettant de recourir aux méthodes
de codification multiples.
Par ailleurs, il est amené à effectuer des études spécifiques sur la base d’informations issues de cette
comptabilité :
- étude de rentabilité d’un équipement, d’un projet, d’une activité ;
- présentation synthétique de données analytiques destinées éventuellement à des partenaires
extérieurs tels que les banques, les clients (dans le cadre de marchés publics ou dans le cadre de
travaux en régie.).
En effet, toutes les comptabilités générales sont conçues afin de répondre globalement aux mêmes
objectifs, pour fournir une même information externe, alors que les comptabilités analytiques de
gestion sont généralement l’image de l’organigramme et de l’activité technique de l’entreprise.
Elles sont destinées à fournir une information essentiellement interne, souvent même confidentielle.
D’une autre façon, les informations apportées par un système de comptabilité générale sont
pratiquement inchangeable d’un exercice à un autre, alors que la finalité d’une comptabilité
analytique doit être revue chaque année afin de tenir compte d’éventuel changement interne ou
externe à l’entreprise pouvant modifier les besoins en information de gestion éprouvés par les
responsables.
Les besoins d’une entreprise en information de gestion pouvant être obtenus par un système de
comptabilité analytique peuvent se décomposer en trois catégories :
- La détermination des coûts des services ou des produits proposés par l’entreprise
(historiquement cette détermination du coût des produits fabriques a été le premier objectif assigné
à une comptabilité analytique)
meilleure connaissance du coût de chaque étape de l’évolution de production (coût par activité, par
fonction).
Un système de comptabilité analytique ne doit pas être élaboré en dehors du système comptable
global de l’entreprise ; car, la sûreté des informations issues de la comptabilité analytique repose sur
ITA-INGENIERIE SA ADOU CHARLES OCTAVE LP/ ACG 2012-2013 Page 26
LA MISE PLACE D’UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE AU SEIN D’UNE ENTREPRISE
la liaison étroite qui doit exister entre cette comptabilité et la comptabilité générale ; aucune
distorsion non justifiée ne doit exister entre ces deux comptabilités
Cette jonction entre la comptabilité générale et comptabilité analytique doit pouvoir être contrôlée à
deux niveaux :
La comptabilité analytique doit partir des mêmes éléments d’information que la comptabilité
générale. Ces données peuvent ensuite faire l’objet de traitement différent dans chacune de ces deux
comptabilités ; mais un rapprochement doit toujours être possible entre les données saisies en
comptabilité générale et celles saisies en comptabilité analytique.
Le résultat issu de la comptabilité analytique doit pouvoir être rapproché du résultat issu de
la comptabilité générale.
En outre, il est possible de dresser le tableau comparatif suivant entre la comptabilité générale et la
comptabilité analytique :
Avant de procéder aux différentes étapes du calcul des coûts de revient des projets ou produits, il
faut définir les concepts de base utilisés dans la méthode des coûts complets.
Ce sont des charges incorporables donc il n’est possible d’affecter immédiatement et dont leur
répartition nécessite une clé ou des calculs intermédiaires pour être imputées au coûts d’un produit
déterminé.
Exemples :
-le loyer du local dans lequel tous les produits sont fabriqués ;
- frais de gardiennage ;
- frais d’entretien du siège
- électricité, etc.
Coût de
Ce processus peut être schématisé de la façon suivante :
revient =
Coût d’achat
des
Charges Charges directes
Affectation
incorporées
marchandises
Aux coûts
vendues
Charges indirectes
Répartition Imputation +
Centres d’analyse Coût de
distribution
(Charges
directes et
indirectes)
Analyse des charges incorporables de la comptabilité générale :
Les coûts complets sont également déterminés en incorporant toutes les charges de la comptabilité
générales, après retraitement pour ne prendre que les charges normales courantes ou charges
incorporables. Ces retraitements peuvent correspondre :
-soit à des éliminations ou charges non incorporable,
- soit à des additions de charges ou charges supplétives,
-soit corriger des charges enregistrées ou charges de substitution.
Ce sont des charges qui ne correspondent pas vraiment aux conditions normales de fonctionnement
et de réalisation de l’objet de l’entreprise, elles ne peuvent être incorporées au coût du produit
fabriqué ou des stocks. Ce sont essentiellement : les charges qui ne relèvent pas de l’exploitation
courante ou charges extraordinaires (les charges HAO)
Exemples : les provisions sans objet (pour risques et charges ; pour dépréciation) ; les charges
activées (frais d’établissement ; primes de remboursement des obligations ; les charges à repartir sur
plusieurs exercices).
ITA-INGENIERIE SA ADOU CHARLES OCTAVE LP/ ACG 2012-2013 Page 29
LA MISE PLACE D’UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE AU SEIN D’UNE ENTREPRISE
Ce sont des charges non enregistrées en comptabilité, ou ne pouvant pas être considérées comme
des charges suivant les principes comptables, mais pris en compte pour la détermination des coûts
en CAGE. Il peut s’agir :
- De la rémunération théorique du travail de l’exploitant dans une société individuelle.
- Ou de la charge correspondant à une rémunération théorique des capitaux propre dans une
société de capitaux.
Dans le calcul des coûts par la CAGE, on peut substituer à certaines charges comptables des charges
économiquement justifiées.
Exemples : Substitution des charges d’amortissement calculées sur des valeurs historiques.
Travail à faire
- Calculez le montant des charges de la comptabilité analytique pour le trimestre.
- Sachant que les achats du trimestre sont de 1 200 000 F et que pour la MOD il a été utilisé 500 h
payées à 1 200 F l’heure. Calculez le montant des charges directes et celui des charges indirectes.
Solution
1) Calcul des charges incorporées
ILLUSTRATION 2
La comptabilité générale de l’entreprise AKALE a enregistré dans les coûts du mois de janvier
2 387 124 F de charges.
Pour les besoins de la comptabilité analytique, le responsable vous fournit les renseignements
suivants :
- salaire estimé du dirigeant 300 000 F par an ;
- rémunération des capitaux propres à 12 % l’an sur 600 000 F
- amortissement économique du matériel 12 000 F par mois, supérieur de 20 % à l’amortissement
comptable ;
- amortissement des frais d’établissement : 20 000 F l’an ;
- provisions pour dépréciation des comptes clients, considérées comme charges normales à hauteur
de 5 000 F et comme anormales pour le reste, soit 7 600 F ;
- matières estimées au coût de remplacement, soit 24 F le Kg, pour 34 000 Kg. Ce coût est supérieur
de 40 % au coût comptabilisé.
Travail à faire :
Calculez les charges incorporées de la comptabilité analytique après avoir justifié les retraitements.
Solution
* Charges supplétives
Charges incorporées = 2 387 124 + 31 000 + 235 143 – 9267 = 2 644 000
La répartition simple
La répartition simple consiste d’une part à attribuer les charges indirectes aux fonctions principales
de l’entreprise en fonction de la nature de l’activité de l’entreprise, ou de son cycle d’exploitation
donc une présentation dissociant les charges imputable aux :
- Coûts d’achat : charges d’approvisionnement
- Coûts de production : charges de production
- Coûts de distribution : charges de distribution
Illustration (voir doc Agbadex page 17)
D’autre part les charges indirectes sont imputées globalement aux coûts de produits en choisissant
arbitrairement un critère de proportionnalité qui semble le plus adapté :
- poids des produits fabriqués,
- Volumes des matières utilisées,
-Main-d’œuvre directe employée (heure de MOD) etc.
On peut soit utiliser donc le cœfficient d’imputation en fonction des critères choisis :
* C.I. proportionnel à la fois au nombre de Kg traité et au nombre d’heure de MOD.
Il peut être égal :
Charges indirectes
C I. =
Nombre de Kg x nombre d’heures
Charges indirectes
C I.=
Poids total matières premières
* Heures de MOD
Charges indirectes
C I.=
Nombre d’heures MOD
L’entreprise « Horizon 2000 » fabrique et distribue deux produits : le jus de « BISSAP » et le jus
de « GNAMANCOUDJI ». Les activités du mois d’octobre sont résumées dans le tableau suivant :
BISSAP GNAMANCOUDJI
Eléments
Quantité Prix unitaire Quantité Prix unitaire
Travail à faire :
Selon des critères de répartition choisis :
1 -Procédez à la répartition des charges indirectes.
2 -Calculez les coûts globaux et unitaires des deux produits pour chaque critère.
Solution
Premier critère : répartition proportionnelle aux produits des quantités par l’heure de main-
d’œuvre directe
1 – Répartition :
TOTAL : 70 0000
Ces résultats permettent de constater que selon le critère de proportionnalité retenu, le montant des
charges indirectes est très différent, ce qui fausse le jugement sur la performance du produit et peut
conduire les entreprises à fixer des prix de vente différents pour un même produit fabriqué. Cette
méthode simple et peu efficace est remplacée par une plus rationnelle fondée sur la décomposition
de l’activité de l’entreprise en centre d’analyse : la Méthode des Sections Homogènes.
une division des fonctions principales de l’entreprise à laquelle il est moyen matériels et humains à
la réalisation d’un but précis. On distingue :
- les centres de travail : approvisionnement (Magasin), production (Atelier de montage, de fraisage),
la distribution (Service vente - exportation)
- Les cellules fictives liées à une fonction : Administration, entretien, sécurité, gestion du personnel,
etc.
P
Charges Centres auxiliaires 1
indirectes
P
2
P
3
Centres principaux P
4
Par ailleurs les centres d’analyse doivent être déterminés de telle façon que leurs activités puissent
être mesurées avec une unité, caractéristique de leur performance appelée unité d’œuvre.
L’unité d’œuvre
A chaque section homogène, soit être associée une « unité d’œuvre » permettant de mesurer et
d’évaluer les prestations fournies par cette section aux produits et aux services vendus. On admet la
meilleure unité d’œuvre est celle qui résulte de la relation parfaite entre les charges de chaque
section et l’activité de cette dernière.
Les bases de répartition, les plus couramment utilisées sont :
* Pour les frais indirects d’approvisionnement : Quantité de matières utilisés (unités, poids, etc.)
* Pour les frais indirects de production :
- Durée de travail ouvrier (H.M.O.D)
- Durée de travail des machines (H.M)
- Les quantités de produits finis fabriqués
- Les quantités de matières premières consommées etc.
*Pour les frais indirects de distribution :
- Montant des ventes,
-Quantités vendues,
- Les coûts de production,
-Le nombre de francs de vente
Ces unités d’œuvre représentatives de l’activité du centre sont utilisées pour répartir les coûts entre
les différents produits ou services concernés d’après les formules suivants :
En ce qui concerne les centres d’analyse pour lesquels il n’est possible de mesurer une activité par
une unité physique, on détermine un taux de frais en fonction d’une assiette conventionnelle
exprimée en francs pour la répartition des charges du centre.
Exemple : L’assiette conventionnelle peut être la somme des coûts de production des produits
vendus pour le centre Administration générale.
La répartition primaire
La répartition primaire consiste à attribuer des charges indirectes aux centres principaux ou
auxiliaires soit :
- Par affectation si l’entreprise dispose de moyens de mesure des consommations de charges
par nature, par les centres (exemple : consommation d’électricité mesurée par des compteurs CIE)
- Par répartition si l’entreprise utilise des clés de répartition entre les centres (répartition du
montant de la facture CIE proportionnellement aux nombres d’ampoules en l’absence de compteur
par centre).
La répartition secondaire
Dans cette phase, les centres auxiliaires sont supposés céder des prestations de services aux centres
principaux sur la base de clés de répartition prédéfinie. Par conséquent les coûts des centres repartis
dépendent alors de ceux des prestations reçues. Cette répartition secondaire appelée transfert de
charges, peut présenter deux situations lorsqu’elle concerne la cession entre centres auxiliaires :
- transfert sans retour ou en escalier
- transfert avec retour ou transfert croisé
Cette procédure de répartition des charges indirectes peut être schématisée de la façon suivante :
Charges indirectes
Charges Centres auxiliaires Centres principaux
ENERGIE ENTRETIEN ADMINIST. APPRO ATELIER ATELIER DISTRI.
1 2
Répartition
Primaire
Charge 1 % % % % % % %
Charge 2 % % % % % % %
Totaux TENE. TENT. TAD% T11 T12 T13 T14
primaires
Répartition
secondaire
Energie % % % %
Entretien % % % %
Administration % % %
Totaux - - - T21 T22 T23 T24
secondaires
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LA MISE PLACE D’UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE AU SEIN D’UNE ENTREPRISE
Après la répartition secondaire, seulement les centres principaux subsistent . Il faut alors choisir un
critère qui traduit le mieux de l’activité du centre pour imputer les charges dans les coûts concerné.
C’est ce qu’on appelle Unité d’œuvre en pratique les charges du centre sont réparties
proportionnellement au nombre d’unité d’œuvre pratique.
On calcule le coût de l’unité d’œuvre en divisant le montant des charges du centre par le nombre
d’unité.
L’unité d’œuvre d’un département est l’unité que l’on utilise, pour mesurer son activité. Le calcul
du coût d’unité d’œuvre permet l’imputation des charges indirectes dans les différents coûts de
revient.
C.U.O = Total des charges reparties dans le centre Nombre d’unité d’œuvre
Cette étape va permettre d’attribuer à chaque projet de l’établissement, les charges indirectes qui lui
correspondent à l’aide des coûts d’unité d’œuvre.
Dans le cas des entreprises industrielles et commerciales, on assiste à une imputation des charges
indirectes sur les coûts d’achat et les coûts de production en faisant à chaque stade de calcul une
évaluation des stocks.
L’imputation des charges indirectes se fait par la multiplication du nombre d’unité d’œuvre de la
section par le coût d’unité d’œuvre de la section :
Imputation C.I = N.U.O * C.U.O
Coût de revient
Le coût de revient d’un article ou d’une prestation de service est le coût complet au stade final de
son élaboration, coût de distribution et autres coûts hors production inclus.
On rappelle que le résultat analytique est la différence entre prix de vente et le coût de revient
correspondant.
1 Présentation de l’entreprise.
La société X est une entreprise de 50 personnes qui fabrique et commercialise trois types de
meubles de bureau :
- des armoires,
- des bureaux,
- des chaises.
Au cours du mois de janvier 2009, les charges supportées par l’entreprise, telles qu’elles
apparaissent en comptabilité, sont les suivantes (en F CFA) :
Dans le cadre de la détermination des coûts de revient des produits fabriqués, ces charges sont à
traiter.
SOLUTION
1. Calcul des charges incorporées
Retraitement de charges
Direction Générale
Division
Division Division entretien
ventes achats
Organigramme de l’entreprise X
L’organisation de l’entreprise n’appelle pas de remarques particulières.
- La division des achats est chargée des achats des trois matières premières utilisées pour la
fabrication : le bois, les tubes destinés à fabriquer les structures des chaises, la peinture et
des articles divers de quincaillerie destinés au montage (visserie) ou à la finition (poignées,
clefs et serrures).
- La division des ventes est chargée du suivi des commandes, de l’organisation des livraisons
et de la politique des ventes (publicité, formation et suivi des représentants).
- Le service technique est constitué d’une Division entretien et de trois ateliers correspondant
aux trois étapes de fabrication :
Le montage,
Réception
bois
Stoc
ITA-INGENIERIE SA ADOU CHARLES OCTAVE kLP/
PF ACG 2012-2013 Page 44
LA MISE PLACE D’UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE AU SEIN D’UNE ENTREPRISE
Stock Magasin 1
MP découpage Armoires
Atelier 1 Magasin 2
Montage Livraison
peinture Bureaux
Atelier 2
Magasin 3 Finitio
n Chaises
Atelier 3
Un système de comptabilité analytique a été mis en place dans la société dans l’intention
de connaître le coût de revient complet de chacun des trois produits vendus. En effet, le
responsable de l’entreprise veut savoir si certains produits sont plus rentables que
d’autres ; par ailleurs, le responsable de la comptabilité regrette de ne pas avoir les
informations nécessaires pour effectuer en fin d’exercice une valorisation des produits
finis en magasin selon les règles comptables communément admises.
atelier de découpage,
atelier de montage,
atelier de peinture ;
A chacun de ces centres sont associées des unités d’œuvre, aisément mesurables et
représentatives de l’activité du centre ; ainsi :
- au centre des achats est associées des unités d’œuvre correspondant à 1 000 F CFA
d’achats de matières premières ;
- au centre des ventes est associée une unité d’œuvre correspondant à une unité de
matériel vendu, sachant que les chaises sont vendues par paire (une unité chaises équivaut à
deux chaises) ;
- au centre atelier de découpage est associée une unité d’œuvre correspondant à une
heure machine ;
- au centre atelier de montage est associée une unité d’œuvre correspondant à une heure
de main d’œuvre ;
- les coûts du centre administratif font l’objet d’une réparation selon une clé
correspondant au prorata des effectifs des centres d’analyse principaux (ou sections
principales) ;
- les coûts du centre d’analyse entretien font l’objet d’une répartition au prorata des
heures passées dans chaque atelier par le personnel affecté à la division entretien (2 agents).
Des procédures et des documents spécifiques ont été mis en place dans l’entreprise afin de
connaître périodiquement le nombre d’unités d’œuvre consommées par chaque type de
produit (chaise, bureau, armoire) en relation avec le montant d’unité d’œuvre rattaché à
chaque section :
- un tableau de bord est associé à chacune des deux machines de l’atelier de fabrication ;
ces tableaux de bord permettent de déterminer chaque jour le nombre d’heures de
fonctionnement de ces machines consacrées à la fabrication d’éléments correspondant
respectivement à des chaises, à des bureaux, ou à des armoires ; pour le mois de janvier,
le nombre d’heures de fonctionnement des machines s’élève à 2 000, se répartissant de la
façon suivante : armoires 600 heures, bureaux 540 heures, chaises 800 heures ;
- Pour le mois de janvier, les temps passés imputables au montage s’élèvent à 1 600
heures se répartissant de la façon suivante : armoires 560 heures, bureaux 320, chaises 720
heures.
- Les temps imputés par les agents d’entretien pour chaque atelier sont les suivants :
atelier découpage 175 heures, atelier montage 25 heures atelier finition 100 heures (soit un
total imputable aux ateliers de 300 heures) ;
- Les peintures et les vernis utilisés lors des travaux de finition sont différents suivant
selon les trois types de fabrication (chaises, bureaux ou armoires). Lors du transfert des
peintures ou des vernis du magasin à l’atelier de peinture, il est établi des bons de sortie sur
lesquels figurent la quantité sortie en kilogrammes, ainsi que le type de peinture ; un état
récapitulatif de ces bons, effectué chaque fin de semaine, permet donc de connaître les
quantités de peintures ou de vernis utilisées pour chaque type de produits au cours d’une
période. Pour le mois de janvier, la quantité de peintures ou de vernis sortie du magasin
s’élève à 840 kilogrammes se répartissant de la façon suivante : armoires 320 kilogrammes,
chaises 220 kilogrammes, bureaux 300 kilogrammes.
ITA-INGENIERIE SA ADOU CHARLES OCTAVE LP/ ACG 2012-2013 Page 47
LA MISE PLACE D’UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE AU SEIN D’UNE ENTREPRISE
L’objectif du système de comptabilité mis en place, afin de répondre aux besoins exprimés par le
dirigeant de l’entreprise et par le responsable comptable, est uniquement de déterminer le coût de
revient des produits vendus : aussi, les charges enregistrées en comptabilité générale et
correspondant à des charges directes par rapport aux trois catégories de produits vendus sont-elles
affectées au coût de revient des produits concernés, sans transiter par un des centres d’analyse
décrits précédemment.
- les commissions sur ventes versées à des intermédiaires non salariés de l’entreprise
(soit 10% du montant de chaque vente) ;
Remarque : Ce système d’affectation directe des charges aux produits finis concernés permet de
répondre aux besoins exprimés, mais ne va pas permettre de déterminer, par exemple, les coûts des
produits à chaque stade de la fabrication (après découpage, après montage…).
Le schéma ci après décrit le cadre général d’analyse et de regroupement des charges incorporées
permettant l’élaboration des coûts de revient pour le mois de janvier de chacune des catégories de
produits vendus : armoires, bureaux et chaises.
Charges
incorporées Affectation
Coûts des produits
Matières premières
Bureaux
Commissions sur
ventes
Centre
Centre entretien
Chaises
Autres charges Répartition
administrati
(Charges f
indirectes)
Répartition
Affectations
Imputation
CONCLUSION
A travers cet aperçu sur le rôle de la comptabilité analytique, nous pouvons conclure, que la
bonne gestion et la préparation de l’entreprise économique à affronter l’avenir, particulièrement
dans un système d’économie de marché fondé principalement sur la concurrence, ne peuvent être
assurées que par la mise en place d’un système de comptabilité analytique. Son rôle d’outil de
gestion permettra aux gestionnaires, s’il est utilisé efficacement de prendre les décisions rationnelles
et de se prémunir ainsi d’un moyen de prévention contre toute forme de menace pouvant affecter la
pérennité de l’entreprise.
BIBLIOGRAGHIE
WEBOGRAPHIE
WWW.WIKIPEDIA.COM
WWWW.DELOITTE.COM
WWWW.MEMOIRE ONLINE.COM
TABLE DE MATIERE
DEDICACE………………………………………………………………………………….……..ii
REMERCIEMENTS………………………………………………………………………….…...iii
AVANT-PROPOS………………………….…………………………………………….………..iv
SIGLES ET ABREVIATIONS…………………………………………………………………..vi
INTRODUCTION GENERALE………………….……………………………………………….1
I- HISTORIQUE……………………………………………………………………………
….4
1. Définition…………………………………………………………………….……………4
2. Objectifs………………………………………………………………..…….……………5
5- L’imputation rationnelle…………………………………………………………………….15
I. ORGANISATION DE LA STRUCTURE……………………………..…………………23
1. Généralités…………………………………………………………….………………..…23
2 .Organisation pratique de la comptabilité analytique………………………………………23
3 .La fonction comptabilité analytique au sein d’une entreprise……………………………24
CONCLUSION………………………………………………………………………………..…...51
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………..………………………………….52
WEBOGRAPHIE…………………………………………………………………….
……………53