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LES CAUSES DE LA VIOLENCE SCOLAIRE

Est-ce un phénomène nouveau ?


La violence, à l'intérieur ou à l'extérieur des institutions scolaires, est une donnée permanente
de l'histoire de la jeunesse à travers les âges. Au XIIIe siècle, les étudiants de la Sorbonne se
battent à plusieurs reprises, à mains armées, avec les bourgeois parisiens, la police du prévôt
de Paris, ou même, en 1278, avec les moines de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Au
XIXe siècle, le lycée Louis-le-Grand a connu huit révoltes d'élèves entre 1815 et 1883, dont
plusieurs nécessitèrent l'intervention de la police parisienne. Plus récemment, Hervé Hamon
et Patrick Rotman ont comptabilisé, dans leur ouvrage « Tant qu'il y aura des profs », les
violences scolaires recensées par la presse entre 1979 et 1984. La liste est impressionnante et
comprend, rackets, affrontements entre bandes et viols, trois meurtres, dont deux d'adultes.

Pour les historiens, la violence des jeunes au sein des établissements scolaires n'a donc rien de
nouveau, comme d'ailleurs la violence des jeunes en général. Tout adulte qui garde un
souvenir objectif des cours de récréation sait que la loi du plus fort s'y exerce souvent.

La violence scolaire prend en revanche à chaque époque des formes nouvelles, et la


société y réagit à chaque fois en fonction de valeurs et de critères qui eux-mêmes
évoluent.

L'école n'est-elle pas violente elle aussi ?


Pour expliquer les mutineries à répétitions des lycéens de Louis-le-Grand au XIXe siècle,
l'historien Gustave Dupont-Ferrier écrivait en 1922 : « La discipline de la maison ne
triomphait que par la force et n'agissait pas sur la conscience » Un demi-siècle plus tard,
historiens et sociologues dénonceront abondamment le caractère contraignant et coercitif du
fonctionnement des établissements scolaires. Silence dans les classes, élèves en rangs dans la
cour, dialogue inexistant avec les adultes de l'établissement, toute-puissance des enseignants,
travail réduit à la restitution passive des connaissances, les événements de mai 68 avaient
résumé ce constat en un slogan efficace : le « lycée caserne ». La pratique de la punition
corporelle était également dénoncée, même si elle demeurait essentiellement cantonnée à
l'école primaire, et parfois aux ateliers des lycées professionnels.

Près de quarante ans après, il serait difficile de soutenir que rien n'a changé. Les élèves et
leurs parents ont des délégués qui les représentent dans plusieurs instances des établissements,
la parole avec les adultes est plus libre, les élèves circulent plus librement, et sont plus
souvent incités à prendre la parole en classe.

Toute violence de l'institution a-t-elle pour autant disparu ? Pas sûr, si l'on en croît les
spécialistes. Pierre Merle a récemment dressé un tableau dans son livre « L'Elève humilié ».
Remarques humiliantes, ironie blessante, jugements dévalorisants font selon cet auteur encore
souvent parti de l'arsenal répressif de nombre d'enseignants. Les victimes en sont le plus
souvent les élèves en difficulté, c'est-à-dire majoritairement ceux d'origine sociale modeste.

Source : http://www.scienceshumaines.com/la-violence-scolaire_fr_14590.html

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