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Compte rendu

Ouvrage recensé :

Mátyás, Antal. History of Modern Non-Marxian Economics : From Marginalist Revolution to


Contemporary Monetarist counter-Revolution. Budapest, Akadémia Kiado, 1980, 592 p.

par André Joyal


Études internationales, vol. 12, n° 3, 1981, p. 594-595.

Pour citer ce compte rendu, utiliser l'adresse suivante :

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DOI: 10.7202/701247ar

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particulier risque de s'y perdre. Un appendice français, travaillant à Lausanne, Léon Valras.
général, comparable à celui qui figure à la Ceux que l'on a désignés comme étant les
page 316, aurait assurément accru l'utilité de premiers marginalistes, étant donné leur façon
l'ouvrage. L'on peut également regretter de traiter des questions touchant l'utilité et la
l'absence d'un index général et d'une biblio- production, ont tracé un sillon permettant à la
graphie à la fin. Enfin, je suppose que la science économique de s'engager sur une voie
lecture de l'ouvrage ne sera pas entravée par toute différente de ce vers quoi conduisaient
les très rares erreurs typographiques qu'on les analyses des Smith, Ricardo, Mill et sur-
peut y trouver, même celle qui touche aux tout Karl Marx. Les disciples des trois pre-
« goulets » des pages 164-165. miers marginalistes, en endossant la concep-
tion subjective de la valeur, trouvèrent ainsi
Jacques HENRY les bases théoriques permettant de rejeter la
théorie de l'exploitation de Karl Marx qui
Département de science économique repose sur la conception objective de la valeur
Université d'Ottawa telle que soutenue par les économistes classi-
ques. La science économique obtenait ainsi
ses lettres de noblesse. L'expression économie
MÀTYÂS, Antal. History of Modem politique perdait son utilisation pour caractéri-
Non-Marxian Economies: From Margi- ser la discipline s'adonnant à l'étude de la
nalist Révolution through the Keynesian satisfaction de besions illimités en présence de
Révolution to Contemporary Monetarist moyens rares.
Counter-Revolution. Budapest, Akadé-
mia Kiado, 1980, 592 p. Les difficultés économiques que connais-
sent les grandes puissances industrielles depuis
C'est un travail colossal que présente le le milieu des années 1970 ont suscité beau-
professeur d'histoire de la pensée économique coup de remises en cause. On ne peut parler
de l'Université Karl Marx de Budapest. Trai- de crise économique sans référer à la crise de
ter en près de 600 pages de l'évolution de la la science économique. En s'interrogeant sur
théorie économique des 100 dernières années les causes de l'inefficacité des politiques
c'est faire la preuve d'une très grande érudi- économiques on ne peut que remettre en con-
tion. Non seulement faut-il avoir abondam- sidération les fondements théoriques qui leur
ment lu, il faut en plus pouvoir présenter la servent d'appui. C'est ce qui explique la diffi-
contribution des principaux théoriciens de fa- culté grandissante d'enseigner de « façon tra-
çon claire et concise en dégageant les points ditionnelle » la théorie que ce soit sous l'angle
forts et ceux qui prêtent le flanc à la critique. micro-économique ou macro-économique.
Il s'agit là d'un véritable défi que peu d'au- D'ailleurs il ne manque pas d'ouvrages et
teurs, malgré le nombre relativement grand surtout d'articles montrant les lacunes ou les
d'ouvrages publiés en langue anglaise, ont insuffisances des contributions de ceux qui par
vraiment relevé. leurs réflexions ont marqué l'évolution de la
science économique. Mais avant de critiquer
Autant par le contenu que par la forme ou pour bien saisir la pertinence des critiques
l'ouvrage du professeur Mâtyâs s'adresse à un il faut évidemment connaître ce qui fait l'objet
public très restreint. Les professeurs responsa- des remises en cause. C'est ici que l'ouvrage
bles d'un enseignement sur l'histoire de la du professeur de Budapest constitue un apport
pensée économique et, bien sûr, leurs étu- précieux.
diants y trouveront une excellent présentation
de ce qui constituent les fondements de la Le lecteur se voit offrir les concepts éco-
théorie néo-classique. On sait que ceux-ci fu- nomiques et les outils d'analyse développés au
rent jetés simultanément au tournant des an- fil des ans. De cette façon l'ouvrage peut
nées 1870 par trois théoriciens oeuvrant cha- servir à l'apprentissage des fondements de la
cun de leur côté. Il s'agit de l'anglais Stanley micro-économie et de la macro-économie.
Jevons, de l'autrichien Karl Menger et du Contrairement à ce que l'on trouve dans la
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plupart des ouvrages sur l'histoire de la pensée Virginie) ou la « nouvelle » micro-économie


économique l'auteur ne s'attarde nullement passent également sous silence. Il aurait mieux
aux considérations biographiques des théori- fallu couper ici et là pour laisser une place à
ciens concernés. Le texte, par le fait même, d'autres éléments. L'auteur a probablement
prend un caractère beaucoup plus austère que choisi de traiter de ce qu'il connaissait le
ce à quoi nous a habitués ce genre d'ouvrage. mieux et c'est bien ainsi.
La théorie Keynesienne fait l'objet d'une cen-
Comme on repète continuellement que
taine de pages. On retrouve les concepts fami-
l'on ne peut devenir un véritable économiste
liers du multiplicateur, de l'accélérateur, la
sans connaître à fond tout ce que recouvre la
fonction de la demande, la relation entre
micro-économie, à savoir tout ce qui influence
l'épargne et l'investissement ainsi que le rôle
l'équilibre économique partiel et général en
de la monnaie et du taux d'intérêt. Tout au
situation de concurrence parfaite et imparfaite,
long de sa présentation l'auteur présente sa
c'est dans les sept premières parties totalisant
critique en se référant tantôt à Marx tantôt à
plus de trois cents pages que le lecteur trouve-
d'autres économistes néo-classiques. La théo-
ra l'intérêt particulier de cet ouvrage. Bien
rie néo-classique de la croissance, où se re-
sûr, l'apologie de la théorie marxiste que fait
trouvent les contributions de Domar, d'Har-
constamment l'auteur dans la partie critique
rod, de Hicks, de Solow et de Kaldor se voit
des différents chapitres peut parfois agacer,
également octroyer une place de choix. Sûre-
surtout lorsque l'on en connaît déjà les traits
ment trop à notre avis. L'ouvrage se termine
essentiels. Mais dans l'ensemble la critique
par l'exposé de la « contre-révolution » moné-
présentée permet de jeter un éclairage sur les
tariste de Milton Friedman et par une présenta-
limites, qui comme toute oeuvre humaine,
tion de la problématique de l'inflation contem-
caractérisent la théorie économique. L'ouvra-
poraine eu égard à la courbe de Phillips. On
ge du professeur Mâtyâs aide à faire connaître
sait que cette dernière établit la relation de
la théorie néo-classique tout en évitant d'y
marchandage existant entre le taux de chôma-
voir la « vérité absolue ».
ge et le taux d'inflation. À l'époque où l'un et
l'autre des deux grands maux économiques
sévissent en même temps, on comprend l'in- André JOYAL
terrogation soulevée à propos de la pertinence
Département d'administration et d'économie
d'une telle représentation. Université du Québec à Trois-Rivières
Il fallait s'y attendre on ne trouve pas tout
dans cet ouvrage. L'auteur, c'est normal, a dû
faire des choix et on hésite à lui en faire le
reproche. Cependant, étant donné le titre de RODRIGUEZ, Rita M. Foreign Exchange
l'ouvrage, le lecteur est en droit de s'attendre, Management in U.S. Multinationals.
par exemple, d'avoir plus que quelques lignes Lexington (Mass), Lexington Books,
sur l'importante contribution de Wassilie 1980, 141 p.
Leontief à l'analyse intersectorielle. Il en va
de même de la contribution de l'école de Les événements qui, au début des années
Cambridge. On cherche en vain le nom de soixante-dix, marquèrent l'effondrement du
Sraffa dans l'indexe. Faut-il y voir un refus de système des parités de change fixes né des
considérer sa contribution comme une alterna- accords de Bretton Woods surprirent le monde
tive à la théorie néo-classique? économique à plus d'un titre. Au niveau des
praticiens, des noms prestigieux de l'industrie
Quant à la place qui revient à l'écono- et de la finance internationales se trouvèrent
me trie elle n'est soulignée que par la présenta- en difficulté par suite de pertes hémorragiques
tion de la fonction de production Cobb- sur le marché des changes. Au niveau des
Douglas. D'autres développements théoriques économistes théoriciens, l'incertitude du débat
récents comme la théorie du contrôle optimal, entre tenants des changes fixes et partisans des
de la théorie des choix sociaux (école de changes flexibles trahissait le désarroi de la

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