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intégrations numériques
Autor(en): Tâche, J.
Objekttyp: Article
Heft 6
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83e année 16 mars 1957 N°6
BULLETIN TECHNIQUE
DE LA SUISSE ROMANDE
Paraissant tous les quinze jours
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Pour sociétaires: Organe de la Société suisse des ingénieurs et des architectes, des Sociétés vaudoise 1/1 278.—
Suisse : 1 an, 22 francs et genevoise des ingénieurs et des architectes, de l'Association des Anciens élèves page
1/2 » 140.—
Etranger : 27 francs de l'Ecole polytechnique de l'Université de Lausanne et des Groupes romands des
Prix du numéro: Fr. 1.60 1/4 » 70.—
Ch. post. « Bulletin techni¬
anciens élèves de l'Ecole polytechnique fédérale
1/8 » 38.—
que de la Suisse romande »
N* H. 87 76, à Lausanne. Comité de patronage — Président : J. Calame, ingénieur, à Genève ; Vice-président :
G. Epitaux, architecte, à Lausanne — Membres : Fribourg : MM. H. Gicot, ingénieur ; Annonces Suisses S.
Adresser toutes communi¬
cations concernant abonne¬ M. Waeber, architecte — Vaud : MM. A. Gardel, ingénieur ; A. Chevalley, ingénieur ; (ASSA)
ments, changements E. d'Okolski, architecte ; Ch. Thévenaz, architecte — Genève : MM. Cl. Grosgurin,
d'adresse, expédition à architecte ; E. Martin, architecte — Neuchâtel : MM. J. Béguin, architecte ; R. Guye,
Imprimerie La Concorde, ingénieur — Valais : MM. G. de Kalbermatten, ingénieur ; D. Burgener, architecte.
Terreaux 31, Lausanne
Rédaction Rédaction : D. Bonnard, ingénieur. Case postale Chauderon 478, Lausanne.
et éditions de la S. A. du
Bulletin technique (tirés à
part), Case Chauderon 476 Conseil d'administration
de la Société anonyme du Bulletin technique : A. Stucky, ingénieur, président Place Bel-Air 2. Tél. 22 33 26
Administration de la S.A. ;
SOMMAIRE : Calcul de la vitesse critique d'un arbre par intégrations numériques, par J. TÂCHE, ingénieur E.P.U.L. aux Ateliers
de Constructions Mécaniques de Vevey S. A. — Concours pour un centre d'enseignement professionnel, à Yverdon, -—j Les
Congrès : Conférence mondiale de l'énergie. — Société suisse des ingénieurs et des architectes : Voyage d'étude aux
Etats-Unis. — Service de placement. —¦ Documentation générale. — Documentation du bâtiment. — Infor¬
mations diverses.
La vitesse critique d'un arbre dépend de plusieurs obtenue est voisine de la vitesse maxima que peut
facteurs, entre autres de la masse propre de l'arbre et atteindre l'arbre.
des masses portées par cet arbre et tournant avec lui. L'intégration graphique, fort ingénieuse, a été inven¬
Dans la plupart des cas on peut soit négliger la masse tée à une époque où le technicien n'avait à sa disposi¬
propre, soit en tenir compte en majorant judicieuse¬ tion que sa règle à calcul, son té et son équerre.
ment les autres masses. Si l'on adopte l'une ou l'autre Comme actuellement la machine à calculer s'intro¬
de ces solutions, la détermination de la vitesse critique duit de plus en plus dans les bureaux de construction,
se ramène au calcul des flèches de l'arbre produites par il nous a paru opportun de mettre au point une méthode
des forces égales aux poids des masses tournantes, ces qui soit appropriée à ce nouvel outil et en utilise toutes
flèches étant mesurées aux endroits où agissent ces les ressources.
forces.
Il est possible de résoudre analytiquement ce pro¬ Terminologie
blème lorsque le diamètre de l'arbre et par conséquent E Module d'élasticité.
son moment d'inertie sont constants. Très fréquemment I Moment d'inertie.
cette condition n'est pas satisfaite. On peut alors, soit P Force concentrée agissant sur l'arbre.
admettre un diamètre constant équivalent, soit traiter Charge Force P correspondant au poids d'une
le problême graphiquement. masse tournante.
L'estimation d'un diamètre équivalent rend le résultat Réaction
incertain à tel point qu'on ne peut plus se contenter d'appui Force P correspondant à la réaction d'un
de cette méthode approximative si la vitesse critique palier.
82 BULLETIN TECHNIQUE DE LA SUISSE ROMANDE
nombre de charges. Les K sont des facteurs numériques flèches sont indéterminées. Elles peuvent par conséquent
connus, nous les appellerons : coefficients de déformation. croître jusqu'à la destruction de l'arbre.
A remarquer que les coefficients K affectés des mêmes Les racines de l'équation (11) correspondent donc aux
indices, mais permutés, doivent être égaux ; autrement vitesses critiques de l'arbre.
dit, les coefficients disposés symétriquement par rap¬ Connaissant x, on calcule co par la formule (7) et la
port à la diagonale Kaa ^pp • • • sont égaux. Ces éga¬ vitesse critique par la relation bien connue
lités sont un contrôle de l'exactitude des calculs numé¬
30
riques. (12) n —
TT
co 9,549297 co.
Les équations (4) sont valables quelles que soient les
valeurs attribuées aux charges P. Le problème est ainsi complètement résolu.
Nous avons donc le droit de remplacer chaque Ajoutons cependant que la détermination de l'équa¬
charge P par une force centrifuge proportionnelle à P tion (11) en partant des équations (10) peut se faire
et à la flèche au droit de cette charge. algébriquement. Voici les formules pour 1, 2 et 3 charges.
1 charge
(5) * g Eg (13) x Av
On pos 2 charges
(6) iL
co2
(14) a -(A1+ B2).
(15) b A1B2 — A2Bv
Donc
Yp x — Ax
(16)
ya «i
(7) il. X 3 charges
¦*
(8) C=YP
1
(17)
(18) b
a
AXB2—AaBx
-+ + <AX B2 +
AXC3—A3CX
C,).
+ B2C3—B3C2.
se
Après remplacement des P par les C, les équations (4)
présentent sous la forme suivante :
(19) c
- AX(B%C3 — BSC2)
-A3(BXC2-B2CX). -
A2(B3CX
- -
BXC3)
S?
1 1
y _J
L
Longueurs 100
\
600 300 300
L\
120 120 440 220 220
li
160
Diamètres 100 120 150 150 110 110 115 120 120 100
Forces Po
' '
S
'
Ps %
1'. |
i
t.
Heiteres 0 1 3 4 s e 10
caractéristiques qui serviront à calculer les accroisse¬ On remarque que grâce à la machine à calculer, les
ments des vecteurs £2 et y. seules écritures que l'on doive faire sont celles qui
Après avoir rempli toutes les lignes réservées aux figurent au tableau. Les intégrations numériques sont
caractéristiques des tronçons, on intègre numériquement. de ce fait très rapides. Ainsi pour les deux tableaux,
La colonne Qs représente la ligne élastique due uni¬ l'intégration de toutes les colonnes a duré à peine une
quement à l'inclinaison initiale £î5. Cette inclinaison demi-heure, ceci en utilisant une machine à main et en
est constante et les y croissent proportionnellement à faisant deux fois toutes les opérations à titre de con¬
la somme des l, voir formule (3). trôle.
Passons à la colonne P8. Pour cette colonne, £î5 et
yg sont nuls. Elle donne donc des points de la ligne Détermination des inconnues : fl8, P0 et P10
élastique engendrée par la force P8 agissant seule, Le moment des forces par rapport à la face 5 donne
l'arbre étant considéré comme encastré en 5.
On calcule d'abord les coefficients de P8 pour les Cl 142P0+42P3 —78P8 118P10 o.
de toutes les faces, en appliquant la formule (1).
D'autre part, on pose
Pour Cl3 on a
y„ 142 n5 + 103,6791 P3 + 670,3769 P0 0.
0,016697 X 66 + 0,100181 1,202183. yiffl + 118 ci5 345,5354 P« 4- 659,6378 P, 0.
En résolvant ces trois équations on obtient
On conserve ce nombre dans la machine à calculer
et on y ajoute : q — 0,391477 P3 + 0,316262 P8
P0 — 0,237581 P3 0,066991 P8
0,051252 x 22 -f 1,127548. P + 0,070030 P3 0,580401 Ps
La machine indique le nombre 3,457275, que l'on Calcul de x et des vitesses critiques
inscrit sur la ligne Q7.
On poursuit ainsi de suite les opérations. A partir Les flèches Y3 et yg sont données par les tableaux
des intégrations. En remplaçant fl6, P0 et P10 par les
de la ligne où dans la case des b on a inscrit « à gauche »,
Cl cesse de croître, car P8, étant à gauche des tronçons
valeurs que l'on vient de déterminer, on obtient
considérés, n'exerce aucune action sur ceux-ci. y* + 17,2712 P3 —6,3374 P8
On passe ensuite au calcul des coefficients se rappor¬ y — 6,3374 P3 +21,8549 P8
tant aux y, en appliquant la formule (2). On constate que le coefficient de P8 dans la première
Pour yg on a
équation est égal au coefficient de P3 dans la seconde
0,100181 X 66 + 0,801447 7,413393. équation. Les calculs sont donc corrects.
Ces deux équations sont les équations (4) de l'exposé
On conserve ce nombre dans la machine et on y de la méthode.
ajoute Les charges P3 et P8 sont connues.
3x 44 + x Supposons qu'elles aient les valeurs suivantes :
1,20218 1,127548 22 + 33,073459.
La machine indique le nombre 118,188960, que l'on
4 tonr 3 toni
inscrit sur la ligne y,. En appliquant la règle énoncée dans l'exposé de la
On poursuit ainsi de suite les opérations, en tenant méthode, on obtient
compte qu'à partir de « à gauche » les tronçons ne flé¬
chissent pas. Ax 69,0848 Bx — 19,0122
Pour passer de Ya à Y9 on ajoute au coefficient A2 — 25,3496 B2 65,5647
197,735585 seulement le produit 3,694996x22, qui Les formules (14) et (15) nous donnent l'équation
représente l'augmentation due à l'inclinaison 3,694996. caractéristique
BULLETIN TECHNIQUE DE LA SUISSE ROMANDE 85
Premier tableau
Intégration du secteur 5-10 (de gauche à droite)
l Is P
l J Repère «5 Ps Pw
I 27 3/
«6 + 1
Ys — —
12 718,7 0,016697 0,100181 0,801447 5-6 b 66 106
+ 1 1,202183 1,870063
y« + 12 7,413393 11,420633
+ 1 3,457275 6,175235
Y-, + 56 118,188960 196,684840
«8 + 1 3,694996 7,277396
^8 + 78 197,735585 345,535425
+ 1 3,694996 7,904115
y« + 100 279,025497 513,403690
Second tableau
Intégration du secteur 5-0 (de droite à gauche)
l P P
l / I 27 31
Repère «6 ^3 ^0
«s
y5
— i
12 718,7 0,016697 0,100181 0,801447 5-4 b 30 130
— i 0,601091 2,270791
Y< — 12 3,806877 13,824977
«3 — 1 0,782178 3,659078
Y3 — 42 25,461337 103,679137
— 1 0,782178 4,685205
y2 — 72 48,926677 229,749297
1 0,782178 7,042768
Yx -132 95,857357 599,270243
— 1 0,782178 7,144622
Y0 — 142 103,679137 670,376948
86 BULLETIN TECHNIQUE DE LA SUISSE ROMANDE
x2 —134,6495 x + 4047,5725 0 On
Xi
y3 yB — 42 Q5 + 25,4613 P3 + 103,6791 P0
—1,0658 1,2510. y» Y, + 78 q. 197,7356 P8 + 345,5354 P,
y«
Il faut éliminer Y5, Cls, P0 et P10 ; grâce à la machine,
On en conclut que pour la vitesse nx, les flèches et ces éliminations se font très rapidement, sans écriture
par conséquent les forces centrifuges sont de sens aucune.
contraire, tandis qu'elles sont de même sens pour la On obtient
seconde vitesse critique n2. 249,3064 P3 129,2937 P8
y« 129,2937 P3 101,1353 P«.
Intégrations dans le cas Ym ^ 0, Les calculs se poursuivent comme dans le cas pré¬
Il nous paraît utile de traiter encore le cas où le cédent et on obtient finalement
début de l'intégration ne se fait pas sur un appui. Pour
ne pas allonger les calculs outre mesure, nous prendrons 393 t/r n2 1497 t/min.
le même exemple et supposerons que le palier intermé¬
diaire est supprimé.
Remarque finale
On a donc
La méthode par intégrations numériques s'applique
Y^0. non seulement au calcul de la vitesse critique d'un
Les tableaux d'intégration sont encore valables, à arbre, mais aussi à celui d'une poutre quelconque, sur¬
condition d'ajouter à chaque déplacement Y la valeur Ys. tout si le moment d'inertie de cette poutre est variable.
Ys est une inconnue de plus, par contre on a une Elle permet par exemple de calculer rapidement la ligne
réaction de palier en moins. De ce fait, les forces P0 élastique et les réactions d'appuis quand le système
et P10 sont statiquement déterminées. est statiquement indéterminé.
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