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approches-d-enseignementapprentissage-actuelles
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DIDACTIQUE DES LANGUES
LINGUISTIQUE
LITTERATURE
CV
1. Le structuralisme
Le structuralisme nait avec le Cours de linguistique générale (1916), de Ferdinand de
SAUSSURE. Celui-ci envisage la langue comme un système, composée d’unités de
différents niveaux. La combinaison des phonèmes selon les règles propres à la langue permet
de former des unités de rang supérieur –morphèmes-. La combinaison des morphèmes en
« mots » engendre des syntagmes qui se combinent en phrases. Chacun de ces unités n’est
définissable que par les relations d’équivalence ou d’opposition qu’il entretient avec les
autres. « Dans la langue il n’y a que des différences » disait Saussure. Cet ensemble de
relations forment la structure.
1.1 Le distributionalmisme
Ce courant apparaît aux Etats-Unis vers 1930 (L. Bloomfield, Language, 1933). La théorie est
développée et formalisée par Z. HarrisBloomfield est à l’origine du distributionnalisme. Cette
école tire son nom de la « distribution » des unités que l’on étudie, elle est influencé par la
théorie du comportement, appelée béhaviorisme ( de « behaviour »: le comportement).
- segmenter la chaîne parlée pour identifier les éléments à chaque niveau, et ce dans une
procédure qui élimine le recours au sens. Cette technique permet de repérer des mots (« unités
») et de les définir par les mots qui se retrouvent à proximité;
- déterminer l'environement des éléments découpés, une fois les éléments dégagés, on
établit leur environnement. L’environnement d’un élément est représenté par la disposition de
ses co-occurrences, c’est-à-dire par sa position par rapport aux autres éléments en présence.
On parle d’environnement de droite, de gauche.
Le, blanc
- regrouper ces éléments en classe distributionnelle. La notion clé est ici celle de
« distribution » des unités sur la chaîne parlée ou écrite : la distribution d'un élément se définit
comme la somme des environnements de cet élément (c'est-à-dire des autres éléments qui
l'entourent) dans les énoncés du corpus. Autrement dit, l’environnement c’est les places que
l’élément peut occuper dans l’énoncé. Sur ces bases, la hiérarchie des constituants d'une
phrase (depuis les morphèmes isolés jusqu'à la phrase entière) peut être représentée de façon
rudimentaire ; ce type de représentation, où chaque constituant s'emboîte dans un constituant
de niveau supérieur, est connu sous le nom d'« analyse en constituants immédiats ». Dès lors,
tous les mots qui peuvent commuter avec cet élément ou le remplacer, constituent un
ensemble, une classe. Ainsi on définira la classe des noms comme étant constituée par les
éléments qui admettent les déterminants à gauche (articles..) et les verbes à droite. Cette
théorie vise essentiellement la description des éléments d’une langue par leur aptitude ou non
à s’associer entre eux. Cette analyse ne peut donc pas rendre compte de l’ambiguïté de
certaines phrases :
Mais le distributionnalisme a ses limites : une fois mises en oeuvre les différentes techniques
de description et d’analyse, la linguistique se retrouve sans objet : elle a tout d’écrit, elle a
énuméré la liste des classes distributionnelles puis il n’y a plus rien à faire puisque le sens
n’intervient pas.
1.2 Le fonctionalmisme
1. Fonction sémantique (agent / patient / récepteur / etc.), qui décrit le rôle des unités
dans la situation ou l'action exprimée ;
2. Fonction syntaxique (sujet / objet), qui définit les différents points de vue dans la
présentation d'une expression linguistique ;
3. Fonction pragmatique (thème principal et thème secondaire, contexte, orientation), qui
définit le contenu informatif des unités, déterminée par le contexte des interactions
entre mots
2.2 La sociolinguistique :
D.H. Hymes prend le contre-pied de ce modèle en dénonçant une démarche d'"abstraction des
traits socio-culturels" (D.H. Hymes, 1984) et il avance alors le concept, plus englobant, de
compétence de communication qui combine à la fois une compétence linguistique
(connaissance implicite ou explicite des règles de grammaire du système) et une compétence
sociolinguistique ou connaissance "des règles d'utilisation du langage sans lesquelles les
règles de grammaire sont inutiles." (A la notion de grammaticalité succède alors celle
d'appropriation contextuelle).
Ces définitions, divergentes en partie (la compétence stratégique disparaît dans le modèle de
S. Moirand), s'accordent toutefois pour distinguer une compétence linguistique (ou maîtrise
du système linguistique) et une compétence sociolinguistique (ou maîtrise des règles
d'actualisation sociale du système), compétences qui sont interdépendantes. Mais le fait qu'il
n'existe aucune description des règles sociales qui régissent la communication dans une
société donnée, encore moins de "grammaire", alors que la compétence linguistique, elle, est
décrite, certes avec des angles d'analyse opposés, aura pour conséquence d'entraîner des
dérives dans la transposition didactique de la compétence de communication : cette dernière,
au lieu d'être enseignée selon une conception maximaliste intégrant et l'étude du système
linguistique et celle des règles sociales d'utilisation, peut être conçue selon une conception
minimaliste avec la tentation d'enseigner uniquement la compétence linguistique et de différer
la compétence sociolinguistique.
2.3 La pragmatique
Née des travaux de J. L. Austin (Quand dire, c'est faire, 1970, traduction française de How to
do things with words), prolongés par ceux de J. R. Searle (Les actes de langage, traduction
française, 1972), la pragmatique avance le concept d'acte de parole. Austin travaille sur le
langage ordinaire et s'intéresse aux verbes performatifs tels : je te baptise (énoncé prononcé
par un prêtre), J'ouvre la séance (prononcé par un président d'assemblée) qui ont pour
particularité d'effectuer un acte à travers leur énonciation et que cet acte ne se réalise que par
cette énonciation, à condition de le faire dans des circonstances appropriées. Ainsi, pour dire
Je décrète la mobilisation générale, il faut être investi des pouvoirs de le faire, autrement
l'énonciation relève de la plaisanterie ou de la démence et est nulle.
En essayant de déterminer la spécificité de tels verbes qui montrent que le langage remplit
d'autres fonctions que la simple transmission d'informations, Austin réalise que cette
particularité n'est pas propre aux verbes performatifs, mais doit être étendue à toutes les
énonciations et que tout dire est un faire.
Ainsi affirmer : "Il fait un temps épouvantable" constitue soit une assertion, soit, si elle vient
en réponse à une proposition de sortir, un refus indirect.
Austin formule alors la notion d'actes de discours (formule choisie par le traducteur d'Austin
pour rendre l'anglais speech acts) qu'il décompose en trois actes distincts :
- un acte locutoire : c'est-à-dire la production d'un énoncé doté d'un sens et d'une référence ;
- un acte illocutoire : tout acte locutoire constitue un acte illocutoire, que ce soit une assertion,
une promesse, une requête. C'est cet acte illocutoire qui doit être décodé correctement,
identifié dans son intention de signifier pour que l'acte soit réussi. Dire à un élève bruyant
dans le but de le faire taire : "Tu veux une punition ?" suppose, pour que l'intention de menace
soit correctement perçue, que cet énoncé ne soit pas pris pour une interrogation à laquelle on
peut répondre par oui ou par non, mais bien pour une menace réelle qui se passe de toute
réponse autre que le retour au calme.
- un acte perlocutoire : tout acte de discours vise un effet sur l'auditoire (comique/ émotif ...).
1. R. Searle reprend et approfondit les actes de discours d'Austin, (le traducteur de Searle
a opté pour la traduction de speech acts pour l'expression actes de langage), en
insistant surtout sur le caractère conventionnel de ces actes, ce qu'il appelle leurs
"conditions de félicité" (par exemple la règle de sincérité que doit normalement
appliquer celui qui formule une promesse).
Deux autres courants font également leur emergence : l'analyse de conversations qui,
derrière l'apparente liberté de la parole, décèle des codifications, des structurations, et
l'analyse de discours qui, replaçant les énoncés dans leur contexte socio-discursif, dégage des
régularités transphrastiques. S'impose alors la nécessité de passer d'une linguistique de la
phrase à celle du texte, de l'énoncé comme le souligne H.G. Widdowson (1979) : "Once we
accept the need to teach language as communication, we can obviously no longer think of
language in terms only of sentences. We must consider the nature of discourse, and how best
to teach it." (H.G. Widdowson, "Directions in teaching of discourse", in The Communicative
Approach to Language Teaching", ed. by C.J. Brumfit/ K. Johnson. OUP 1979) (A partir du
moment où l'on accepte d'enseigner la langue comme communication, on ne peut évidemment
plus penser à la langue en termes de phrases. On doit réfléchir à la nature du discours et à
comment l'enseigner au mieux." traduction personnelle, je souligne)