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Giuseppe Manno
University of Applied Sciences and Arts Northwestern Switzerland
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All content following this page was uploaded by Giuseppe Manno on 18 April 2016.
zu konzen-
kenntnisinteresse naheliegenderweise weniger auf orthodoxe literarische Aspekte
trieren als vielmehr auf den pragma-semiotischen det performance (im Sinne Zumthors)' Im
Mittelpunkt des zweiten und längsten Teils der Arbeit wird denn auch das Chanson als ,kultu-
Gen-
relle pìaxis. erörtert. Allen Widrigkeiten, die sich aus der semioralen Beschaffenheit des
res ergeben, zum Trotz, gelingt es Vf.in dank einer immensen Sammel- und Auswertungsar-
der
beit, die unterschiedlichen pragma-semiotischen Aspekte des Chansons vor und während
Revolution zu erhellen. Sie reichen von einer gattungspoetischen Nachbarschaft zur Mode der
bis zu seiner Indienst-
poésies
fugitiy¿s über die Rolle des Lieds als Faktor der Straßenmusik
nut *" ,ui¡ournalistischen Meinungsbildung. Dabei bleibt sich Vf.in der Grenzen solchen
Bemühens, ãine dominant mündliche Kultur auf der Basis schriftlicher Residuen zu rekonstru-
wäh-
ieren, stets bewusst. Entsprechend kurz fallen auch die einschlägigen Ausführungen aus'
rend andererseits Vf.in Uã¡ ¿en empirisch zuverlässiger erfassbaren ökonomischen, editions-
geschichtlichen und sonstigen Komponenten ihres Materials mitunter einer Neigung zur Da-
t-en- und Detailakkumulierung frönt. Dieser Hang sorgt zum einen für einen vorbildlichen
Anhang mit musikalischen und Textbeispielen und sonstigen hilfreichen Materialien; er ist
,u* un?"r"n aber auch für manche ermüdende Weitschweifigkeit im Hauptteil verantwortlich.
Der rlVert dieser Untersuchung wird hierdurch gewiss nicht geschmälert: Keilhauers Monogra-
phie erlaubt wichtige Einblicke in die Gesellschaft und Kultur des späten Ancien Régime und
ãarf künftigen interdisziplinären Forschungen als Maßstab dienen'
Joachim Leucnnr, Les H elvétismes de Suisse romande au XIX" siècle d' après /e Journal intime
d'Henri-Fr. Amiel (lnstitut national de la langue française. Trésor général des langues et
parlers français. - Matériaux pour l'étude des régionalismes du français, l2). - Paris: Klinck-
sieck / Centre National de la Recherche Scientifique, 1998' 531 p'
Alors que les publications sur les particularités lexicales du français (désormais fr.) en
Suisse romände (désormais SR) foisonnent, cette étude constitue la première tentative de des-
cription concrète des variétés régionales du fr. régional de Genève et de SR du XIXe siècle'
Ceite période du fr. régional n'était accessiblejusqu'à présent que Par le biais des glossaires
5ouu"nt normatifs de l'époque. L'auteur a exploité à ce propos le Journal intime d'Henti-
Frédéric Amiel, ,,un ouvrage-clé de la littérature de SR du XIXe siècle" (couverture du livre).
Dans le chapitre 2. Régionalisme et texte littéraire (11-12), Lengert justifie le dépouillement
de textes littéraires comme source de documentation pour les régionalismes par la longue tra-
dition dans la lexicographie française de cette pratique. Lengert semble être conscient des
risques que comporte ceite démarche, puisque I'usage personnel, idiolectal d'un seul écrivain
ne iaurait co'rhcider avec t'usage courant d'une époque donnée. Or, Lengert concède qu'Amiel
avait préparé certains extraits qui ont été intégrés en I 854 à la fin du volume de poésie intitulé
Graiis ãe mit.Le Journal intime serait pourtant,,moins sujet à caution que bien d'autres
sources", dans la mesure où le texte ,,par sa nature même n'était pas prévu pour la publication"
(12). L'auteur conclut donc au ,,haut degré d'authenticité" de I'usage des particularités régio-
nales chez Amiel. Cette conclusion semble en outre être confirmée par I'attitude foncièrement
négative d'Amiel à l'égard des régionalismes (13-16).
L'ouvrage est composé de deux parties distinctes: la partie théorique de présentation (8-
29) etledictionnaire (30-521). La partie théorique est précédée de la liste des abréviations et
des signes conventionnels qui se trouve tout au début du livre. Le dictionnaire est suivi de la
bibliographie. On cherchera en vain une table des matières. Dans le chapitre I. Lefrançais
régioial (8-l I ), Lengert présente, en s'inspirant de la définition de Taverdet (1977), ce qu'il
convient d'entendre par fr. régional de SR. Si, d'un côté, les remarques relatives aux problèmes
que pose le passage d'unités du fr. commun en fr. régional, et en sens inverse, sont trèsjudi-
cieuses, de l'autre, on relève quelques imprécisions. Bien qu'il ressorte implicitement des ta-
bleaux (22-23) qu'il n'existe pas de fr. régional romand uniforme, on aurait aimé que I'auteur
précise d'emblée que les régionalismes traités ne sont pas tous I'apanage exclusif de la SR ou
àe Genève. En effet, la plupart des traits régionaux propres à l'ensemble de la SR sont égale-
ment attestés dans d'autres régions francophones périphériques. On mentionnera à ce propos
I'emploi peu satisfaisant, d'une part, de la notion d' helvétisme pour désigner aussi des provin-
cialismes attestés un peu partout dans les zones périphériques et, d'autre Part, de celle de ré-
gionalisme pour se réfêrer aux créations dues à la dynamique interne du fr. régional (p.24,
tableau). On se demande en outre en quoi les statalismes tels que canton,cantonal, etc' pour-
raient poser problème ,,dans le sens que non seulement la réalité extra-linguistique, mais aussi
le mot relèvent d'une particularité régionale" (9).
Pour ce qui est du corpus, le chapitre 3 nous informe que les premiers mots attestés remontent
au 4 juin I 839, les derniers au 29 avril I 881 . Le texte couvre donc, à cause des interruptions
en1re 1842 et 1845, avec continuité 33 ans, durant lesquels Amiel a rempli 173 cahiers d'une
centaine de pages chacun. Les thèmes qui y sont traités sont assez variés (réflexions philoso-
phiques, description de la société, personnes, vie personnelle, etc.). Dans 5. Les structures du
vocabulaire régional dans le JournaL intime, Lengert présente les statistiques relatives aux
997 attestations (885 articles) contenues dans le dictionnaire. Il distingue cinq catégories de
base: l. faits phonétiques; 2. grammaticaux; 3. sémantiques;4. lexicaux; 5. phraséologiques. Il
écrit que,,la plupart des régionalismes relève donc de phénomènes lexicaux" (17). Cette con-
clusion, qui est sans doute due à la nature écrite du corpus, nous paraît un peu imprudente dans
la mesure où il y a unanimité sur le fait que la phonétique des différents fr. régionaux est tout
aussi significative. En outre, il résulte de la statistique des classes de mots que les substantifs
prévalent (75.9Vo), ce qui ,,témoigne de la fonction du vocabulaire régional consistant souvent
à exprimer des concepts généraux et spécifiques et à remplir éventuellement des lacunes sé-
mantiques du français central" ( I 8). D'après la statistique des fréquences ( l8), plus de la moitié
des mots apparaissent avec une fréquence de I (38.5Vo) ou de 2 (l4.5Vo) occurrences. Si I'on y
ajoute les mots ayant une fréquence de 3, ceux-ci représentent mème 62.37o des entrées. Ce
chiffre élevé nous porte à douter de la représentativité d'une bonne partie de ce lexique pour
Amiel etpoursonépoque.Cesdoutessontd'autantplusdemisepourles hapax,ainsiquepour
les mots attestés deux ou trois fois qui ne sont plus actuels de nos jours (l5.6Vo) (27). Pourtant,
d'après Lengert,,la rareté des attestations ne signifie pas nécessairement qu'on se trouve en
présence d'usages sporadiques", puisque pour les mots attestés deux fois ,,807o s'étend sur
plusieurs années" (26). Finalement, on retiendra que plus de la moitié des éléments relevés
chez Amiel (581 , 59 .47o) est restée vivante jusque dans I'après -gterre (27).
L'analyse onomasiologique (20) nous apprend que les centres d'intérêt du vocabulaire en
question sont le ménage, le travail, les professions, le comportement de I'homme, les relations
sociales, les statalismes, etc. Cela correspond en gros aux centres d'intérêt du fr. régional de
SR déjà relevés par d'autres études (cf. DSR). Pour ce qui est des aires géographiques, Lengert
parvient à la conclusion étonnante que I'usage de la majorité des matériaux ,,s'étend sur tout le
territoire de la SR" (22-23). En effet, alors que seuls 157 termes (16.O7o) sont des,'gene-
vismes", 548 (48.47o) seraient des romandismes. Ce résultat vient s'inscrire en faux contre
l'opinion communément admise selon laquelle les termes exclusifs à la SR sont Peu nombreux
et qu'il n'existe donc pas de fr. régional romand uniforme. Quant aux catéBories de régiona-
BesPrechungen 81
on constate
d,autre part, à des variantes graphiques, à des emplois idiolectaux, etc..Pourtant,
quelques lacunes. P. ex., si L"ttg".i indique avoir Ia greulette, DSR (432) ainsi que Manno
à Genève aussi la variante avoir Ia grulette. Ajoutons que Lengert note au
AgSi,Zt1lattestent
,u¡"t á" I'expression familière être bleu 'stupéfait, surpris, confus' qu'elle aurait
vieilli' A part
avoir du noir') ni
le fait qu'il ne mentionne ni Roux (1921) (avoir les bleus'être découragé,
encore de nos jours avoir les bleus 'avoit peut'
DSR ('átre nostalgique'), Manno I 994) relève
(
à Neuchâtel et à Genève.
en effet
D'une manièr e gênérale, on constatera la sur-évaluation du fr. régional' On relève
p' ex', I'emploi de la préposition
des choix qui relèvãnt du fr. commun. Pourquoi mentionner,
alors qu',,on a
â qui marque I'appartenance d'un objet à son possesseur (,,pièce à Galloix"),
populaire ou rural" (30)? La tournure fait/il y a 45 ans en arrière
uffãl.e ptuiOt à un élément ça
régionalisme. Pourtant, la citation donnée par Lengert (,,... en me transportant trente
est bien un
(cf. DSR, 87). En outre, le traitement
ans en arrièrei" p. 53) nous paraît relever du fr. commun
pas toujours aisé'
réservé aux moti polysémiqìes dont une acception est régionale n'est certes
En effet, la frontière entre emploi général et emploi régional peut s'avérer ténue' Il n'en reste
pas-moins que le choix de certains termes rraît très discutable. On se demande en effet si
à des ouvrages de peu d'
(,,Rêvassé, bousillé, feuil-
bricoler..'ó."up".
leté, bricolé autóur du volume ãe Renån", p. 92 onsidéré comme un régio-
nalisme, sous prétexte que tes dictionnaiies d quent pas cette acception
(92). D'ailleu.i, Oe.¡a Pierrehumbert (1926) considérait cette acception comme appartenant au
ìr. poputaire (cf. aussi Caradec 1977).En outre, les attestations du TLF (4' 950) semblent
qu'il ne saurait s'agir d'un emploi régional (,,Je fais un jour une chose' un jour
"onii.¡¡",
I'autre. Je bricole, quoi!"; A. France).
du
Finalement, on se demande si ce dictionnaire est censé nous présenter les régionalismes
régio-
XIXe siècle, ou plutôt fournir des attestations pour des mots qui sont considérés comme
des risques
naux encore de nos jours. Certes, Lengert fait des remarques pertinentes au sujet
que comporte t'exeicice auquel il ," iiur" en raison du décalage entre l'époque d'Amiel et
áujourd'hui (8-9). Il n'"n ,"it" pas moins que le dictionnaire comprend des archaïsmes ',ré-
qui, du fait qu'ils étaient encore en usage au XIXe siècle aussi en fr' commun, ne
".na.",
devraienì pas y figurer. Corrélativement, si la présence des régionalismes du
XIXe siècle qui
ont disparu entre-temps aussi en SR (/avoir'évier', les bras me tombent) paraît légitime, les
qui sont passés dans le lexique commun ne constituent plus en tant que tels des régiona-
fnot,
lismes,dumoinsdansuneperspectivesynchronique:p.ex.' bouclerqui,d'aprèsl'auteur,était
certains contextes
confiné à l,usage régional ,,a eie i*êgr1 en fr. central (familier GLLF) dans
qui apparaissent chez Amiel (un budget, ses comptes, un dossier)" (83)'
.-
de procéder à
Pour éviter de mélanger synchronie et diachronie, il aurait été plus élêgant
une tripartition des form-es, ce qui, de surcroît, aurait permis de retracer l'évolution de ces
termes:
Références
An Darstellungen der Geschichte der französischen Sprache herrscht durchaus kein Man-
gel. Romanisten verschiedener Länder haben sich immer wieder die Aufgabe gestellt, in der
Nachfolge von Ferdinand Brunots großer Sprachgeschichte und unter Anlegung neuer theore-
tischer und methodologischer Grundpositionen den Gang zweitausendjähriger Sprachentwick-