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- CONSEIL REGIONAL TADLA AZILAL

- ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DU


PATRIMOINE GEOLOGIQUE DU MAROC ( A.P.P.G.M )
&
- ASSOCIATION U GEOPARC DU M’GOUN (A.G.M)

DOSSIER DE CANDIDATURE PRESENTE A LA


DIVISION DE L’ECOLOGIE ET DES SCIENCES DE
LA TERRE DE L’UNESCO POUR DEMANDER
L’INTEGRATION DU GEOPARC DU M’GOUN,
ROYAUME DU MAROC, DANS LE RESEAU
INTERNATIONAL DES GEOPARCS

DOSSIER PRESENTE PAR :


- LA REGION DE TADLA–AZILAL
- L’ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DU PATRIMOINE
GEOLOGIQUE DU MAROC ( A.P.P.G.M )
- L’ASSOCIATION DU GEOPARC DU M’GOUN (A.G.M)

Octobre 2013

1
PRESENTATION DU PROJET DU GEOPARC DU M’GOUN A
SA MAJESTE LE ROI DU MAROC LORS DE SA VISITE A LA
PROVINCE D’AZILAL, LE 8 AVRIL 2008

2
Sommaire

A. IDENTIFICATION DU TERRITOIRE
1. Nom du Géoparc proposé
2. Superficie, caractéristiques physiques et de géographie humaine
3. Organisation de la structure de charge et de gestion
4. Personne-ressource

B - PATRIMOINE GEOLOGIQUE
1. Localisation du Géoparc du M’Goun
2. Description géologique
3. Liste et description des sites géologiques
4. Intérêt esthétique et scientifique des géosites

C - GEOCONSERVATION
1. Pression actuelle ou potentielle sur le Géoparc M’Goun
2. Situation actuelle en matière de protection des sites géologiques
3. Les données sur la gestion et l'entretien de ces sites
4. Sites non géologiques : géotouristiques, archéologiques et architecturaux

D - PLAN D'ACTIVITE ECONOMIQUE


1. Activité économique dans le Géoparc proposé
2. Actions existantes et prévues pour le Géoparc

E - INTERETS ET ARGUMENTS POUR REJOINDRE LE GGN


1. Reconnaissance et connaissance
2. Collaboration
3. Synergie
4. Législation et protection

CONCLUSION

3
INTRODUCTION

Le royaume du Maroc bénéficie d’un patrimoine géologique exceptionnel de part la


nature et la diversité de ses formations géologiques, ce patrimoine n’est pas encore
doté d’une protection organisée et ne dispose pas encore d’un statut juridique qui
permet sa pérennité.
Conscient de cette situation, les membres fondateurs de L’Association
Pour La Protection Du Patrimoine Géologique Du Maroc (APPGM) ont crée cette
association dont l’objectif principal est de protéger le patrimoine géologique et
naturel, par la création des géoparcs.
En raison de la beauté de ces paysages et de la diversité de ces structures
géologiques, le Haut-Atlas central, dominé par le massif de l’Ighil M’Goun qui culmine
à 4063 mètres a été choisi pour abriter le premier géoparc du Maroc. Les autorités
locales et les instances élues de la région de Tadla Azilal ont spontanément adopté
ce projet et lui ont apporté leur encouragement et leur soutien.

A . IDENTIFICATION DU TERRITOIRE

1. Nom du Géoparc proposé

 Nom proposé pour le territoire candidat : Géoparc du M’Goun (le massif du


M’Goun culminant avec 4.068 m domine la totalité du géoparc)
 Localisation
- Pays : Maroc
- Région : Tadla- Azilal
Le territoire du projet du Géoparc du M’Goun actuel (1279100 hectares soit 12791
Km2) est un espace très vaste. La gestion d’une telle vaste étendue nécessiterait une
logistique humaine et financière très importantes.
La réduction de ce large territoire était une des principales recommandations des
experts de l’U.N.E.S.C.O lors de la mission d’évaluation du Géoparc du M’Goun qui a
eu lieu du 9 au 12 octobre 2009.
Pour une première phase de lancement du projet, il a été proposé par les experts de
réduire le territoire du Géoparc qui recevra le label, en gardant le reste du territoire
comme périmètre d’étude. Ce dernier pourrait être également labellisé si les moyens
conséquents suivent par la suite.
Le territoire candidaté au Label UNESCO se trouve ainsi réduit à :
 Une superficie de 5730 km²
 15 communes : Azilal, Demnate, Tilouguite, Zaouit Ahensal, Tabant, Ait M’Hamed,
Ait Taguella, Agoudi N’Lkheir, Ait Abbas, Ait Boulli, Ait Blal, Sidi Boulkhelf, Tifni,
Anergui et Boutferda
 Population : Environ 200 000 habitants (recensement de 2004), population
essentiellement rurale dont l’activité est généralement une agriculture traditionnelle.

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Territoire du Géoparc M’Goun
(Source : Groupe de recherches Dynamiques des paysages, risques et patrimoine: Université Sultan My Slimane. Beni Mellal)

Limites géographique et communes du géoparc M’Goun


 Le Géoparc M’Goun est situé en plein milieu de la chaîne du Haut-Atlas
central. il est limité, au Nord Ouest par la R.P. 24 reliant Béni Mellal et El
Kelâa des Sraghna, à l’0uest par la route Bzou-Demnate et la Tessaout, et au
Sud, par les reliefs de l’Ighil M'Goun.

 Le géoparc M’Goun renferme un patrimoine géologique et architectural de


grande valeur, leur protection et valorisation constituent un vecteur de
développement géotouristique à retombées socioéconomiques fort
appréciables pour les populations locales, généralement pauvres et
enclavées.
 Le Géoparc M’Goun est à quelques 100 km de Marrakech et 330 km de
Casablanca, il peut ainsi constituer une attraction touristique de choix, un très
bon lieu de vacances de montagne et de repos pour les habitants des deux
métropoles.

2. Superficie, caractéristiques physiques et géographie humaine

2.1- Cadre géographique

Le territoire du géoparc du M’goun couvre est une région de moyenne à haute


montagne avec essentiellement des formations géologiques appartenant aux
systèmes du Trias, du Jurassique et du Crétacé. C’est un ensemble cohérent aux
reliefs très accentués avec une morphologie et des contrastes de couleurs hors du
commun.

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OROGRAPHIE
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Orographie du géoparc M’oun


(Source : Groupe de recherches Dynamiques des paysages, risques et patrimoine: Université Sultan My Slimane. Beni Mellal)

2.2. Climat
Le climat de l’Atlas est de type méditerranéen à influences atlantiques. Le Géoparc
M’Goun comporte deux zones :
• La zone située entre la plaine de Tadla et la vallée de l’Oued El Abid, à fortes
précipitations, de 600 à 900 mm par an et avec des températures comprises entre
35° et 3°.
• La zone située entre la vallée de l’Oued El Abid et les chaînons d’Azilal,
caractérisée par des précipitations moindres, de 400 à 700 mm par an, des
températures comprises entre 30° et 0°. Les chutes de neiges sont fréquentes de
novembre à mai à des altitudes au-dessus de 1.500 m.
Le climat du Haut-Atlas central est dans l’ensemble agréable et sain. En hiver, le
temps est tonique avec, mis à part des périodes de pluies et de neiges, des journées
tièdes et des nuits froides. Les journées d’été sont plus chaudes, avec une
atmosphère limpide, sauf aux moments du Chergui, vent venant de l’Est, chargé de
chaleur et de poussières.

6
Les jbels Azurki (3.690 m) et le M’Goun (4.068 m) au 2ème plan

2.3. Populations

La population totale se trouvant dans l’ensemble du Géoparc du M’Goun (périmètre


d’étude et territoire candidat au label) est de 864 000 habitants (recensement 2004)
dont 504 501 habitants dans la province d’Azilal et 359 201 habitants dans la
province de Béni Mellal. Le Cœur du Géoparc du M’Goun (territoire candidat au label
du G.G.N) abrite une population de l’ordre de 200 000 habitants. Cette population est
à majorité rurale et amazighophone.

 Le taux d’urbanisme est parmi les plus faibles du Royaume (13,6% à Azilal contre
44,5 % pour la province limitrophe Béni Mellal), ce qui s’explique par l’enclavement
de la région et la carence des moyens de développement.
 La distribution de la population est caractérisée par une faible densité (45
habitants/Km2) et ce, en raison de la nature de l’espace géographique montagneux.
Les densités les plus fortes et les plus croissantes sont notées dans quelques
centres en cours d’urbanisation tels qu’Azilal, Demnate et Ouaouizaght.
 Le taux d’analphabétisme est parmi les plus élevé du Maroc (75,4 %), celui des
femmes atteint la proportion de 92,1 %.
 La scolarisation des jeunes de moins de 15 ans montre des disparités entre
sexes avec 82 % pour les garçons et 63,8 % pour les filles dans le milieu urbain et
respectivement 48,4 % et 17,7 % dans le milieu rural.
 Le flux migratoire des ruraux est de plus en plus marqué vers des espaces
urbains «plus attractifs», ce qui crée des déséquilibres socio-économiques et
urbanistiques.

2.4. Situation économique

Le territoire du Géoparc du M’Goun fait partie des zones de pauvreté profonde, à


l’échelle du pays tout entier. L’index d’accès au marché de la santé montre que le

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territoire du Géoparc du M’Goun fait partie de la catégorie la plus pauvre du pays,
avec des indices inférieurs à 10, pour une moyenne nationale de 100.
A l’isolement physique qui marque le territoire s’ajoute un isolement relationnel. La
quasi-totalité des communes de haute montagne de Boutferda à Aït Oumdis sont
dans ce cas. Le Programme National d’Electrification Rurale Général a inscrit ces
communes dans ses priorités pour des raisons humanitaires, sociales mais aussi
économiques.
L’armature urbaine reste embryonnaire. La seule ville intramontagnarde est celle
d’Azilal qui connaît pourtant un des plus forts taux de croissance annuels. Quelques
localités ont une allure urbaine et fonctionnent comme centres de services pour la
population rurale environnante : Ouaouizaght et Demnate. Dans les parties les plus
reculées de la montagne, les souks hebdomadaires assurent un service commercial
minimal à la population qui se déplace vers Azilal ou même Béni Mellal pour les
services plus rares (santé, démarches administratives, etc..).

Le taux d’activité est de 29,9 %. Les indépendants dominent avec 39,5 %, suivis par
les aides familiaux (30,6 %) et les salariés (28,4 %). Les employeurs (0,8 %) et les
apprentis (0,6 %) représentent des parts très faibles, ce qui reflète la médiocrité des
activités de production et la prédominance des petits métiers. L’agriculture, l’élevage
et la forêt sont les premiers pourvoyeurs d’emploi.

L’agriculture, typiquement traditionnelle, ne génère pas de rendements satisfaisants.


L’horticulture de l’olivier, amandier et pommier est de plus en plus encouragée,
pratiquée et appréciée par les paysans.
La région ne dispose pas d’activités appréciables, le tourisme reste l’un des
facteurs clé pouvant engendrer des revenus et favoriser la fixation des populations
montagnardes.

Agriculture traditionnelle (labourage et abattage du grain)

2.5. Culture

Aujourd’hui à l’heure de la modernisation, l’espace de l’authenticité et de l’originalité


ne cesse de se rétrécir pour céder la place à une uniformisation et à un conformisme
qui réduisent les spécificités et les identités constituant un fond culturel riche et
diversifié. Les troupes locales du territoire du géoparc du M’Goun (Boughanim,
Ahwach, Ahidous…), les poètes amazighs (Imedyazen), les chants féminins typiques
au Haut Atlas Central (Asnimmer) n’ont survécu que grâce aux fêtes, aux
cérémonies religieuses et aux moussems.

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Les populations du Haut-Atlas d’Azilal sont liées à un mode de vie paysan et pastoral
de montagne, montrant des traditions ancestrales qui se manifestent lors de leurs
nombreuses cérémonies par des Chants et danses. Les tribus d’Azilal ont su
préserver jusqu'à nos jours les rythmes musicaux, les danses (Ahidous et Ahouach)
et les chants propres à chaque tribu (Aït Bouguemmez, Aït Abbas, Aït Bou Oulli,
Tanaghmelt...) exaltés dans le Festival des Arts Populaires de Marrakech ou
récemment dans les semaines culturelles d’Azilal et les Moussems des amandes de
Demnate. La poésie «Imadiazene» constitue un moyen de communication très
apprécié (chants de la Tassaout de Mririda n’ait Attik).

Chants Boughanim typique de la vallée des Ait Bou Guemmmez

MriridaN’Ait Attik : Poétesse emblématique du Territoire du Géoparc du M’Goun : Protagoniste du


Livre « Chants de Tassaout »

Asnimer qui veut dire en amazigh « Gratitude et reconnaissance » est un type de chant féminin qui fait
partie des rituels des mariages et circoncisions.

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2.6. Artisanat
Dans la province d’Azilal, malgré une poussée progressive de produits industrialisés,
de nombreux métiers d’art très anciens sont encore pratiqués. Le tissage très fin de
la jellaba bziouia à Bzou est connu à l'échelle nationale.
Les tapis, Hanbele et Ahandirs sont diversifiés et souvent originaux.
La poterie et la céramique, bien développées à Demnate, restent en rapport avec les
ustensiles culinaires (tagine, plats, pots, jarres…).

Poterie traditionnelle, Demnate

Les armuriers de Tisslit sont célèbres par la fabrication et le décor d’armes à feu
traditionnelles (Bou Habba), de cornes à poudre et de poignards. Les tanneries
traditionnelles des peaux de chèvres restent encore une importante activité
artisanale des Aït Attab. Le produit fini dit «ziouani» est très apprécié des
maroquiniers et des babouchiers de Marrakech, Fès et Rabat.
D’autres produits locaux sont à faire connaître : jellabas de Tagleft, lirechsen et
Targhiouine à Zaouiat Ahansal, tahanddirt des Aït Bouguemmez et Aït Bou Oulli,
tapis marrons d’Anergui, plateaux et plats en noyer des Aït Bougemmez et Aït Bou
Oulli.

2.7. Souks et Moussems


Les souks, rassemblements hebdomadaires de ventes et achats, sont des lieux
privilégiés pour rencontrer et apprécier le mode de vie montagnard, simple et amical.
Les Moussems, rassemblement annuels commémorant des évènements historiques
ou religieux, constituent des espaces de véritables fêtes illustrées par de lointaines
traditions vestimentaires, culinaires et folkloriques.

Souk (marché hebdomadaire) à Tabant. Vallée des Ait Bouguemme

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2.8. Flore

Les données statistiques sur la forêt font état d’un couvert étendu sur près de
515 000 hectares dans l’ensemble de la région Tadla-Azilal, dont 70% dans le
Géoparc du M’Goun. Ce sont là les superficies des terres domaniales sur lesquelles
les services provinciaux des Eaux et Forêts exercent leurs prérogatives,
Les études du projet Azilal réalisées par la F.A.O en 1985 ont établi que la
dégradation, déjà évidente, mesurée par une faible capacité de régénération
naturelle est évaluée à 2% par an, alors que la consommation de bois pour satisfaire
aux différents besoins des populations rurales réduisait le stock de 3%. L’écart entre
régénération et consommation s’est considérablement creusé. 40% du potentiel
forestier a disparu en une vingtaine d’années, l’équivalent de 140 000 hectares,
évaluation cohérente avec celle du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts1, à savoir
un recul de la forêt dans la province d’Azilal de 6 000 hectares chaque année.
Les conditions climatiques se sont indéniablement durcies, mais ce n’est qu’un
facteur aggravant. Les causes réelles sont multiples (surpâturage – prélèvements
délictueux, défrichements, production contrôlée de charbon de bois…).
La menace de la désertification pèse lourdement sur l’avenir proche. La disparition
du couvert arboré ne renforce en définitive que l’érosion, dont les effets en chaîne
sont le transport des sols forestiers constitués sur des centaines d’années vers l’aval,
le lessivage et le ravinement des sols qui les rendent impropres aux cultures, pour
aboutir dans les retenues des barrages qui s’envasent à des rythmes Inquiétants.

Etat de la foret dans le géoparc du M’Goun


(Source : Groupe de recherches Dynamiques des paysages, risques et patrimoine: Université Sultan My Slimane. Beni Mellal)

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La flore du Haut-Atlas central est composée par des associations végétales arbustes
et herbacées résultant de conditions écologiques et climatiques diversifiées, des
variétés d’arbres forestiers (chêne-vert, thuya, pin d’Alep - dont le Géoparc M’Goun
abrite les plus beaux boisements du Maroc, genévrier, caroubier et essences
secondaires) et d’arbres fruitiers (olivier, amandier, figuier, noyer, pommier...). La
couverture forestière montre, selon l’altitude, un étagement où se succèdent :
• 300 à 900 m : steppe à jujubier, bétoun et gommier dans la plaine de Tadla.
• 400 à 500 m : imposant manteau d’euphorbe endémique mêlé au doum surmonté
par les premiers peuplements de pin d’Alep et de chêne vert.
• 500 à 900 m : thuya et genévrier rouge souvent accompagnés de pin d’Alep et de
genévrier oxycèdre avec quelques essences en stations localisées comme le chêne
zen, l’if, l’olivier blanc, l’érable de Montpellier, le frêne, etc...
• 1.500 à 2.200 m : domaine du chêne vert développé particulièrement en
peuplement pur dans la moyenne Tassaout ainsi que dans la région comprise entre
Taguelft, Anergui et O. Attach.
.• 2.200 à 2.500 m : genévrier thurifère, arbre noble et majestueux des contreforts
des Atlas. Il est l’arbre de valeur victime de la dégradation qui donne lieu aux forêts
mortes, que l’on rencontre entre Zaouiat Al’Azurki et Aït Bou Guemmez.

Genévrier thurifère Juniperus thurifera

• 2.500 à 3.600 m : flore endémique sur des falaises, des sommets tabulaires et des
dépressions humides donnant lieu à de riches pâturages.
• Au-delà de 3.600 m : coussinets épineux, végétation maigre et souvent absente.

2.9. Faune
Le territoire du Géoparc du M’Goun, par sa grande diversité d’habitats et
d’écosystèmes, héberge une biodiversité faunistique exceptionnelle. Même si les
espèces de grande importance nationale ou régionale ont disparu ou sont devenues
rares, il y demeure une communauté mammalienne assez riche et diversifiée.
La grande diversité d’habitats de bonne qualité de conservation est un atout très
favorable au développement et au maintien de ces mammifères. L’importance du
relief et des escarpements a fait du territoire le privilège d’héberger jusqu'à une date

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récente trois espèces de grande valeur pour la biodiversité du pays, notamment la
Panthère, l’Hyène rayée et le Mouflon à manchettes. Ces milieux constituent des
habitats de prédilection pour le Macaque de Barbarie, espèce largement représentée
dans le site.

Espèces rares ou disparues

• La panthère a été vue régulièrement au cours des années 60, puis elle a été
signalée à quelques reprises dans son dernier refuge à Tamga (Sud Ouest de
Ouaouizaght), là où la forêt est dense et abondante en sangliers et singes, elle n’est
plus citée depuis une dizaine d’années.
• Le mouflon à manchette a toujours trouvé refuge sur les hauts sommets du massif
du M’Goun,
• L’aigle royal est rarissime sur les falaises des hauts massifs de l’Anergui,
• Le gypaète barbu ne se rencontre que dans la région de Tamga

Gypaète barbue (Gyapetus barbatus)

• L’hyène rayée a probablement disparu depuis quelques décennies.

Espèces communes ou abondantes


• Mammifères : chacal, lynx, renard, singe macaque, sanglier, porc-épic, magot, chat
sauvage, écureuil de rocher, musaraigne musette, loutre, genette, mangouste
ichneumon, lièvre…
• Reptiles : tortue mauresque, caméléon, saurodactyle rayé, lézards, seps,
trogonophis, orvet, couleuvre à capuchon, couleuvre à collier, vipère de l’Atlas…
• Oiseaux : aigle de Bonelli, faucon pèlerin, faucon lainier, vautour fauve, hibou grand
duc, alouette de l’Atlas, fauvette de l’Atlas, merle bleu, rougequeue, mésange noire,
pic vert, pic épeiche, grive draine, bec croisé, pigeon colombin, cigogne, tourterelle,
perdrix, bécasse, canard…
• Poissons : dans les rivières abondent hotu, barbeau et truite fario au dessus de
1.200 m. D’autres espèces tel que le black, le sandre, le brochet, la perche, la carpe
et la truite arc-enciel sont introduites avec succès dans les nombreux lacs de
barrages de la région.

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2.10. Architecture

Le Géoparc du M’Goun abrite un patrimoine culturel caractéristique et grandiose qui


continue, malgré les phénomènes de changement des structures socio-
économiques, de véhiculer des messages historiques, anthropologiques,
économiques, architecturaux. Cette richesse est principalement composée d’un
patrimoine matériel et immatériel dont les principaux éléments se manifestent dans
les danses, les chants, les contes, les archives, les habitations, les greniers collectifs,
les sanctuaires, etc. Ces composantes culturelles s’inscrivent dans un
environnement naturel et social bien déterminé et reflète l’échange mutuel entre
l’homme et son milieu à travers notamment une typicité architecturale, certes en
crise, mais fortement symbolique : villages en pierre et en terre, Kasbahs et greniers
collectifs.

L’architecture dans le Haut-Atlas d’Azilal constitue un thème majeur de


développement touristique de la région. Les constructions montées en pierres
sèches, souvent chaînées de bois ou de plaques massives de pisé, forment des
édifices agglomérés d’une beauté architecturale exceptionnelle impliquant une
étonnante maîtrise technique. L’architecture dans le géoparc du M’Goun peut être
appréciée dans les greniers et dans la majorité des villages de haute montagne le
long des vallées des Ait Bou OUlli, Ait Bou Guemmez et Zaouit Ahansal.

Village de Zaouit Ahnsal : Joyau de l’Architecture du Géoparc

3. Organisation de la structure de charge et de gestion

L’idée de la création du géoparc est née pendant l’année 2000 suite à une prise de
conscience à la fois de la grande richesse et de la diversité du patrimoine
Géologique, naturel, culturel et architectural de la région Tadla Azilal, mais aussi du
péril qui menace ce patrimoine.

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L’Association Pour la Protection du Patrimoine Géologique du Maroc (APPGM), crée
en mai 2000 s’est engagée dans la démarche du nouveau concept de géoparc qui
visait les objectifs de sauvegarder le patrimoine géologique et de le valoriser à
travers une activité durable de géo et d’écotourisme dans la région.
L’exploration de la région, l’inventaire des ressources naturelles et le choix des
géosites qui nécessitaient plusieurs séjours de terrain s’est déroulé sur plusieurs
années.
Le Géoparc du M’Goun est le premier de son genre dans le Royaume du Maroc, les
textes législatifs de gestion sont pratiquement absents. Les parcs nationaux relevant
des Départements des Eaux et Forêts sont proches mais ils sont destinés
particulièrement à la préservation et la reconstitution de la faune et de la flore.
Le Géoparc du M’Goun est inscrit dans le Conseil Régional de la Région de Tadla-
Azilal, il est géré financièrement par l’Association du Géoparc du M’Goun (AGM) et
scientifiquement par un conseil scientifique dont l’Association Pour la Protection du
Patrimoine Géologique du Maroc (APPGM).

3.1. Convention cadre

Une convention cadre pour la création et la gestion du géoparc M’Goun a été signé
le 11 juin 2004 entre Le Conseil Régional Tadla-Azilal, le Conseil Provincial de Béni
Mellal, le Conseil Provincial d’Azilal, les deux groupements de Communes de Béni
Mellal et d’Azilal pour la sauvegarde du Géoparc M’GOUN et l’Association de
Protection du Patrimoine Géologique du Maroc.

Les principaux articles portent sur :


 Les engagements des collectivités locales et les deux groupements de
communes concernés
 L’engagement de l’A.P.P.G.M
 Les organes de gestion et de suivi
* Le Conseil d’Orientation et de Suivi du géoparc M’goun (C.O.S.G.M)
* Le comité Scientifique et Technique du Géoparc
 La gestion financière
 Le programme d’Action

3.2. Association du Géoparc du M’Goun (A.G.M)

L’Association du Géoparc du M’Goun, organe de préfiguration crée le 23/12/2005,


avait pour objectif d’assurer une souplesse dans la gestion financière du projet du
Géoparc du M’Goun.
Le mode de gestion associatif posait un certain nombre de problèmes d’ordre
identitaire qu’il a fallu résoudre.
 Suite à la demande de l’AGM et de l’APPGM, le CRTA a délibéré à l’unanimité,
lors de sa session ordinaire du mois de septembre 2011, en faveur du
rattachement direct de la Structure Permanente du Géoparc à la présidence.
 Un protocole d’accord ayant pour objet la gestion de la période transitoire,
précédant l’institutionnalisation du projet du Géoparc du M’Goun au sein du
Conseil Régional (Ouverture d’un compte spécial) a été signé entre l’A.G.M et le
Conseil Régional Tadla Azilal.

15
3.3. Structure Permanente de Gestion (SPG)
La mise en œuvre des décisions de l’AGM est assurée et exécutée par une équipe
technique animée par un Directeur exécutif.
Le Directeur exécutif est un cadre qui a été recruté par le Conseil Régional Tadla
Azilal et nommé par le Président du Conseil Régional comme Chef de projet du
Géoparc du M’Goun. La SPG comprend actuellement 3 cadres permanents, un
cadre contractuel et une assistante administrative. Les pourparlers sont en cours en
vue de choisir, sélectionner et encadrer un représentant du géoparc au niveau de
chaque géosite (8 représentants locaux au niveau des 8 géosites : Iwariden, Tabant,
Iminifri, Tizi N’Tirghyst, Zaouit Ahensal, Tamga, Ouzoud et Aoujgal).

3.4 Comité Technique de gestion

Il est constitué des départements administratifs concernés, des socioprofessionnels


et de deux collèges d’ONGs :
- Départements administratifs concernés par le projet : l’Université Sultan Moulay
Slimane, l’Académie Régionale de l’Education et la Formation, le Centre Régional
d’Investissement de la région Tadla Azilal, la Délégation de l’Energie et des Mines, la
la Direction régionale des Eaux et Forets avec le deux Services provinciaux des
Eaux et Forêts d’Azilal et de Béni Mellal, la Délégation Régionale du Ministère de la
culture, l’Agence du Bassin Hydraulique de L’Oum Er-Rabia, l’Inspection Régionale
de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement, les deux Directions
provinciales de l’Agriculture d’Azilal et de Béni Mellal, l’Agence Urbaine de Béni
Mellal et les deux Délégations du Ministère du Tourisme d’Azilal et de Béni Mellal
- Les ONG :
. Le représentant des ONG de la province d’Azilal
. Le représentant des ONG de la province de Béni Mellal
. Le Conseil Régional du Tourisme (C.R.T) fédérant l’Association Régionale de
l’Industrie Hôtelière, l’Association des Giteurs, l’Association des Guides Touristiques
et l’Association Régionale des Agents de Voyage.

3.5 Conseil Scientifique

Constitué principalement des membres de l’Association pour la Protection du


Patrimoine Géologique du Maroc (APPGM), ce conseil est également ouvert aux
compétences scientifiques à l’échelon national et international qui mènent des
travaux de recherche sur le territoire du projet du Géoparc du M’Goun.

16
Organigramme du projet du Géoparc du M’Goun

3.6 Financement du Projet


Sur le plan statutaire deux événement importants ont marqué le devenir du Géoparc
du M’Goun en 2011:
 La délibération favorable du Conseil Régional Tadla Azilal, lors de sa session
ordinaire du mois de septembre 2011, suite à la demande formulée conjointement
par l’Association du Géoparc du M’Goun et l’A.P.P.G.M d’y rattacher directement le
projet du Géoparc afin de le pourvoir des garanties de pérennité requises pour un
projet de territoire d’envergure internationale.
 La signature récente, en 2013, du protocole de financement du Géoparc du M’Goun
par les instances fondatrices qui est venue en entérinement à la délibération du
Conseil Régional de tadla-Azilal (CRTA) et à la résolution du Conseil d’Orientation
et de Suivi du Géoparc du M’Goun(COSGM) lors de ses deux réunions tenues
respectivement en 2011 et 2013. Le projet du Géoparc du M’Goun se trouve ainsi
doté d’un budget de fonctionnement annuel de l’ordre de 1 800 000,00 dirham (Un
million Huit Cent Mille dirhams : presque 180 000,00 Euros) ainsi réparti :
 Contribution du Conseil Régional …………… ……… 800 000,00 dh
 Contribution du Conseil provincial d’Azilal ………….500 000,00 dh
 Contribution du Conseil provincial de Béni Mellal….. 500 000,00 dh
 La contribution du Conseil Provincial de Béni Mellal sera déterminée ultérieurement
et fera l’objet d’un avenant au protocole de financement.
 La gestion financière du projet sera assurée, pendant une étape transitoire
précédant l’ouverture du compte spécial Géoparc sur le budget de la région, par

17
l’Association du Géoparc du M’Goun, en vertu du protocole d’accord signé en 2012
et renouvelé lors de la session ordinaire de l’AGM, en date du 22/10/2013.

4. Personne-ressource

Nom et prénom: OUABBAS Mustapha


Fonction : Directeur du géoparc M’Goun
Tél : 212.6 72 7319 66 / 212 5 23 48 45 17
Fax : 212 5 23 48 45 19
Email : geoparc_mgoun@yahoo.fr / ouabbas_mustapha@yahoo.fr

B - PATRIMOINE GEOLOGIQUE

1. Localisation du Géoparc du M’Goun


Le Maroc est situé au NW de l’Afrique, il est limité au nord par lamer Méditerrané, à
l’ouest par l’Océan Atlantique, au sud par la Mauritanie et à l’est par l’Algérie.

Carte géographique du Maroc


Localisation, en rouge, du Géoparc M’Goun

18
2. Description géologique

Le Maroc est reconnu pour la beauté et la diversité de ses formations géologiques


qui se sont accumulées depuis les temps précambriens, il y’a à 2 à 3 milliards
d’années jusqu'à l’actuel, ce qui à enregistré une grande partie de la mémoire de la
terre.

Carte géologique schématique du Maroc au 1/1.0000000

Le Géoparc M’Goun se présente en une suite de reliefs à altitude souvent élevée, les
principaux massifs sont Ighil M’Goun (4.068 m) et Azourki (3.690 m).
L’histoire géologique du territoire du géoparc M’Goun s’intègre dans l’évolution
géologique du Haut Atlas central qui remonte à l’époque triasique, il y’a de cela 250
millions d’années, mais les principales phases se sont déroulées durant la période
jurassique, il y a environ 180 millions d’années. Au début de cette dernière période,
une mer chaude et peu profonde occupait l’emplacement actuel du Géoparc et de
ses régions limitrophes, alors que la plaine du Tadla fonctionnait comme une zone
montagneuse de bordure.
Par la suite, les fragmentations tectoniques ont engendré des rides et des sillons ou
se sont accumulées d’épaisses formations sédimentaires calcaires et marno-
calcaires du jurassique inférieur.

19
Les dépôts détritiques rouges à dinosauriens de la fin du jurassique moyen (170 à
160 millions d’années) marquent le retrait de la mer et l’émersion progressive du
domaine atlasique.
Au Crétacé, cette histoire laguno-continentale est momentanément interrompue par 2
brusques incursions marines, l’une à l’Aptien, l’autre au Cénomano-Turonien qui
laissent dans le paysage 2 barres calcaires ou marno-calcaires blanches à jaunâtres
avant le retrait partiel de la mer de ces régions haut-atlasiques à la fin du Crétacé.
Cependant la mer demeure tant en bordure Nord qu’en bordure Sud de part et
d’autre du Haut-Altas jusqu’à la fin de l’Eocène moyen.

Carte géologique schématique du Maroc au 1/1.0000000

20
Le Haut Atlas est un bassin qui s’est :
 ouvert au Trias Supérieur-Lias inférieur selon une extension liée au rifting
atlantique et le long d’un réseau de failles tardi hercyniennes réactivées de
direction ESW-WNW, NE-SW, et NS ;
 rempli par de sédiments marins (et continentaux sur la bordure) particulièrement
du Jurassique et du crétacé ;
 élevé au tertiaire en chaine intracontinentale qui s’est érigée suite à un serrage du
au rapprochement Europe-Afrique.
La surrection de la chaine atlasique se traduit par une succession de reliefs
anticlinaux carbonatés faillés du Lias inférieur et moyen et de cuvettes synclinales
replies de marnes marno-calcaires et détritiques rouges du Dogger-Malm et Crétacé.

Le Géoparc M’Goun constitue un secteur géologique privilégié en raison :

 Des structures géologiques inscrites dans une chaîne intra-continentale NE-SW


résultant d’une inversion structurale d’un bassin essentiellement jurassique liée au
rapprochement des deux plaques Afrique et Europe.
 De la qualité des affleurements, des paysages et de la diversité des faciès
sédimentaires.
 De célèbres et spectaculaires traces de pas de dinosaures sauropodes et
théropodes et de nombreux gisements d’ossements, en particulier, la découverte
d'un squelette presque complet d'un sauropode dénommé Atlasaurus imlakei. (4
mètres de haut et 17 mètres de long).
 De la présence de cartes géologiques au 1/100.000 qui couvrent la quasi totalité
du Géoparc du M’Goun et qui permettent de suivre et d’apprécier la géologie, le long
des divers parcours régionaux.

Le territoire du Géoparc M’Goun recèle de très nombreux indices minéralisés:

 Du cuivre, lié souvent aux formations rouges du Trias et du Jurassique moyen.


 Du zinc, exploité en association avec le plomb sous forme de calamines dans les
mines d'Aguerd n'Tazoult (10 km au Nord de Zaouiat Ahansal).
 De la barytine, rencontrée dans les zones de contact du Trias avec les formations
du Paléozoïque (Fetouaka).
 Du fer oolithique dans les formations du Jurassique.
 Des basaltes du Trias portant des améthystes (beaux cristaux de la silice à
couleur violacée très prisés).
 Des calcaires dolomitiques du Jurassique inférieur - utilisés comme gravillons
pour le BTP et parfois en blocs pour les marbreries.
 Des argiles rouges du Trias, utilisées en poterie, contenant parfois du sel gemme
exploité dans des mines artisanales (Demnate).

Le Géoparc M’Goun est traversé par de nombreux cours d’eau ou oueds


(Hydrologie et hydrogéologie) (Oueds El Abid, Melloul, Ahansal, Lakhdar,
Tassaout, etc…) qui drainent la région et descendent à l’Ouest vers les plaines de
Tadla en se jetant dans l’Oued Oum Rbéa. Les retenues de barrage sont parmi les

21
plus nombreuses du Maroc, elles constituent des lacs permanents avec 5 barrages
(Bin El Ouidane et Aït Ouarda sur Oued El Abid, Hassan 1er– dit Aït Tachouarit - sur
Oued Lakhdar, Moulay Youssef -dit Aït Adel- et Timioutine sur Oued Tassaout).

LE CADRE PHYSIQUE : LES RESSOURCES EN EAU DE SURFACE

RESEAU HYDROGRAPHIQUE Oued Derna Oued El Abid Amont


barrage Bin El Ouidane
ET LIMITES DES SOUS BASSINS
ÍB
Assif Melloul amont
Kasba !H Zaouia ( branche supérieure de l'Oued Moulouya)
Tadla bi a Echeikh
!H

R
ÍB
El Ksiba
!H
Oum Er Rbia entre Bge Ahmed

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El Hansali -Confluence Oued El Abid Fkih !H Aghbala
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Oued Ouirine
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Ou ÍB ÍB

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Oued El Abid !H bi d

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aval barrage Hassan 1er " Aït Attab Assif Melloul
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ÍB Ahançal LEGENDE
Assif Ahançal Oued permanent
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amont barrage Bine El Ouidane
Demnate ÍB L akhd ar
Oued temporaire
Zone endoréique
ÍB Station hydrologique
Prédominance de l'infiltration
ÍB
Limite géoparc
er
an 1
ass Limite régionale
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Limite provinciale
t
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ÍB
!H Municipalité
Oued
0 12.5 25 50 Kilometers
Tassawt amont " Village

Ressources en eaux de surface


(Source : Groupe de recherches Dynamiques des paysages, risques et patrimoine: Université Sultan My Slimane. Beni Mellal)

3. Liste et description des sites géologiques

3.1. Géosites
3.1.1. Géosites à empreintes de pas de dinosaures
Les traces de pas de dinosaures sont abondantes dans les différents secteurs du
Géoparc M’Goun. Très variées, elles proviennent d’individus carnivores théropodes
ou d’herbivores sauropodes et se présentent soit éparpillées, soit en pistes solitaires
ou en troupeaux. Les traces de pas de dinosaures constituent un patrimoine
géologique et paléontologique que nous devons de protéger. Ces traces
dinosauriennes peuvent être valorisées, à l’instar de ce qui est réalisé dans d’autres
pays comme l’Espagne, la France ou l’Allemagne, comme de véritables attractions et
centres de géotourisme.

3.1.1.1. Géosite d’Iuoaridène (Demante)

 Lieu géographique : Taghbalout des Aït Iouaridène à 10 km au NE de Demnate


 Contenu : Nombreuses traces de dinosaures sauropodes quadrupèdes herbivores
et théropodes tridactyles bipèdes carnivores
 Géologie et paléoenvironnement : La cuvette d'Iouaridène est célèbre pour les
nombreuses traces de pas de dinosaures imprimées dans les sédiments détritiques

22
rouges appelés les "Grès Guettioua" ou les Couches rouges du Dogger. Les
empreintes dinosauriennes sont localisées dans des argiles rouges à figures de
dessiccation, ce qui indique un environnement continental de type lagunaire ou
sebkhaique à émersion temporaire.
En effet, le Haut-Atlas central d'Azilal constitue pendant cette époque (Jurassique
supérieur) un golf marin ouvert au NE sur le domaine téthysien et bordé au SE par
de vastes plaines littorales momentanément inondées par la mer et parcourues par
des fleuves chenalisés et anastomosés, ce qui a abouti aux dépôts détritiques
rouges des cuvettes synclinales, entre autre celle d’Iouaridène.
 Etat de conservation: moyen à mauvais

Cuvette synclinale d’Iouaridène

Traces de pas de dinosaures sauropodes ( ouaridène)

3.1.1.2. Géosite des traces de dinosauriens de Tabant

 Lieu géographique : Ibaqalliwn à 5 km à l’Est de Tabant, vallée des Aït Bou


Guemmez.
 Contenu : Traces de dinosaures sauropodes quadrupèdes herbivores et
théropodes tridactyles bipèdes carnivores.

23
 Géologie et paléoenvironnement : Dalle calcaire du Domérien supérieur, milieu
inter à supratidal de plate-forme carbonatée peu profonde
 Etat de conservation : Assez bon

Piste de Sauropodes (Ibaqualliwn)

3.1.1.3. Géosite des empreintes de Dinosaures de Ouaouizaght

 Lieu géographique : Route entre Bin El Ouidane et Ouaouizaght à quelques Km de


Ouaouizaght
 Contenu : Nombreuses traces de Dinosaures sauropodes quadrupèdes herbivores
et théropodes tridactyles bipèdes carnivores.
 Géologie : Niveaux gréso-sableux du Bathono-Callovien (Jurassique moyen).
 Paléoenvironnement : milieu margino-littoral-deltaique.
 Etat de conservation : Très mauvais

Piste de Sauropode Trace tridactyle d’un Coelurosaurien

24
3.1.1.4. Géosite des empreintes de Dinosaures de Ait Blal

 Lieu géographique : Route entre Iouridène et Ait Bou Oulli, à quelques Km de Ait
Blal.
Contenu : très beau gisement spectaculaire par de Nombreuses traces de petits
dinosaures Coelurosauriens . Empreintes tridactyles, digitigrades et de petites tailles,
la longueur varie, en moyenne, entre une valeur minimale de 9 cm et maximale de 23
cm. Les doigts sont effilés, articulés, pointus et séparés.
 Géologie : niveaux calcaires du Jurassique inférieur (Lias).
 Paléoenvironnement: milieu inter à supratidal.
 Etat de conservation : moyen

Piste de coelurosauriens (Ait Blal)

4. Intérêt esthétique et scientifique des géosites

Les géosites du géoparc M’goun, particulièrement ceux dédiés aux dinosaures


constituent un patrimoine paléontologique d’importance international. Plusieurs
espèces et ichnoespèces sont découvertes, décrites et nommés dans le territoire du
géoparc M’goun, ils sont référés en tant que holotypes :

 Atlasaurus imlakei
Sauropode de grande taille , long de 17 mètres, est caractérisé et se distingue du
genre voisin Brachiosaurus par un crâne plus grand, un cou court, une longue
queue, des membres postérieurs et antérieurs presque de même taille. Jurassique
supérieur, localité : Ouawmda, Ouaouizaght.

25
Atlasaurus imlakei, sauropode géant découvert à Ouawmda (région de
Ouaouizaght incluse dans le géoparc du M’Goun).

 Breviparopustaghbaloutensis

.Breviparopus tagnbaloutensis
Un dinosaure parmi les plus grands qui ont marché sur la terre a été découvert à Taghbalout
(Iouridène, Demnate) et nommé Breviparopus taghbaloutensis . C’est un sauropode géant
qui a laissé les traces de ses pas le long d’une piste de 90 m avec des empreintes de pas
atteignant des dimensions records de 1.15 m.
La reconstitution de ce grand animal (proche de Brachiosaurus)
le porte à une hauteur de 20 mètres, une longueur de 30 m
et un poids de 50 tonnes. Age : jurassique supérieur,
-150 à -140 millions d’années.

26
 Boutakioutichnium atlasicus

Boutakioutichnium atlasicus ichnog. Nov,


ichnosp., nov , (holotype)

Boutakioutichnium atlasicus est un théropode tridactyle de taille moyenne qui se


caractérise principalement par l'impression de l'hallux bien imprimée , de position
latérale, dirigée presque perpendiculairement à l'axe du pied
Les empreintes de pas ont une longueur moyenne de 45 cm et une largeur de 30 cm,

Les autres sites géologiques constituent des sites illustrant des structures
géologiques spectaculaires tectoniques ou sédimentaires témoins de l’histoire géo
structurale de la chaine atlasique.

C - GEOCONSERVATION

1. Pression actuelle ou potentielle sur le Géoparc M’Goun

1.1. Géosites dinosauriens


Les traces de pas dinosauriennes sont généralement en mauvais état de
conservation par le fait qu’elles sont exposées à un certain nombre de facteurs
néfastes.
1.1.1. Facteurs atmosphériques : pluie, insolation, vent, hydrolyse, gel et
oscillations thermiques (l’eau s’infiltre dans les fissures et les pores de la roche, en
gelant le volume d’eau augmente ce qui conduit à la fragmentation de la roche)
conduisent à la désagrégation et l’érosion rapide des dalles portant les empreintes
de pas des dinosaures.
1.1.2. Facteurs biologiques : les racines végétales poussent et s’accroissent
dans les fissures, ce qui conduit à la désagrégation des roches.

27
1.1.3. Facteurs anthropiques, ils sont de plus en plus menaçants, les visites
touristiques suscitent l’intérêt des populations locales et particulièrement les jeunes
qui font de ces gisements des lieux de jeu et de rencontre et par conséquent de
détérioration. Les dalles à gisements, non encore protégées par des clôtures sont
piétinées par les animaux domestiques.

Piétinement par animaux domestiques

Les traces de pas sont sujettes à des moulages mal faits par des scientifiques, ce
qui laisse des traces de plâtre très déplaisants et difficiles à enlever.

Mauvais moulages laissés sur terrain

La protection et la restauration de ces gisements dinosauriens sont une urgence. Les


mesures nécessaires, utilisées dans plusieurs pays européens, sont principalement :

 les clôtures permettent d’apprécier les sites le plus prés possible sans les piétiner
en marchant dessus.
 les abris contre les aléas climatiques et particulièrement l’insolation et le
ruissellement sont à construire dans le respect de l’architecture locale.

28
 les dalles portant les traces de pas dinosauriens doivent être nettoyées et
restaurées en colmatant les fissures des injection de résines à base de microfine
d’alumine, d’azurine ou de poudre de verre pour stabiliser et protéger ces
gisements en tant que patrimoine géologique.

1.2. Pillage
Les fossiles et minéraux subissent une exploitation abusive par les marchands. Les
gravures rupestres de Tizi n Tighryst constituent un site archéologique très important
qui a subit des actions de pillage très regrettables par le passé, ce site est
actuellement gardé par un surveillant, à la charge de la commune mais doit être
aménagé et protégé.

1.3. Urbanisme
L’attention des instances de décision des départements de l’Equipement et de
l’Urbanisme du territoire devra être attirée afin de suivre :
 les travaux de constructions et d’aménagement de pistes qui sont parfois au bord
des gisements fossilifères, par exemple les dalles à pas de dinosaures de Ait Blal
et de Ouaouizaght.
 Les constructions de maisons sur des gisements fossilifères, par exemple à
Aguerd n’Ouzrou et à Iouaridène ;
 Les constructions en béton sur lesquelles, bien souvent, n’est appliqué aucun
enduit d’une couleur qui s’intègre dans le paysage dénature l’harmonie
architecturale et l’environnement des villages.

2. Situation actuelle en matière de protection des sites géologiques

2.1. géosite à dinosaures

La restauration des traces de dinosaures du Site d’Iouaridene, Ibaqualliwn et Ait Blal


sont restaurés dans le cadre d’une coopération interuniversitaire maroco-espagnoles.
Dans ce cadre, un groupe d’étudiants marocains (Université Mohammed V-Agdal de
Rabat ; responsable : BUTAKIOUT Mohamed, professeur de géologie-paléontologie)
et espagnols (Université Logrono de la Rioja ; responsable : PEREZ LORENT Felix,
professeur de géologie-paléontologie ) ont entrepris, grâce à la prise en charge du
Géoparc du M’Goun, des séjours de 10 jours (Août 2007 et Septembre 2008,
Septembre 2009, septembre 2011) des travaux de colmatage (ciment et résines) et
de restauration, ce qui a contribué à la revalorisation d’une richesse géologique de
renommée internationale, qui a failli être sérieusement endommagée.

29
Restauration des gisements des traces de pas de dinosauriens
(Iouaridène)

2.2. Aménagement

2.2.2. Pont Imin Ifri


L’organisation d’un circuit de visite avec une entrée et une sortie permettant aux
visiteurs de tous âges d’effectuer ce circuit dans les meilleures conditions de sécurité.
- L’aménagement d’une plateforme
- l’aménagement d’un parking loin du pont.

Aménagement de circuit de visite Panneau d’information géotouristique

30
2.2.3. Cascades Ouzoud

Au jour de lancement du projet du Géoparc du M’Goun, le site des cascades n’est


plus un espace naturel vierge de promenade et de détente, mais une véritable
fourmilière de commerces, de cafés restaurants et de terrasses.
Cette occupation temporaire, en apparence, mais bien consolidée dans la réalité des
choses, mettait en péril l’existence même de ce beau site.
Le site pesait sous de lourdes problématiques spatiales autour des quelles le projet
du Géoparc s’est attelé à fédérer les différents acteurs concernés pour une profonde
mise en valeur du site.
Chose qui a été réalisée grâce à une contribution financière importante de l’ordre de
127 Millions de dirhams .

12 - Aire de Stationnement
13- Camping
14- Complexe touristique
15- Souk Hebdomadaire
16- Terrain de sport
17- Aménagement du circuit des sources d’ouzoud

Plans d’aménagement du site géotouristique des cascades d’Ouzoud

3. Les données sur la gestion et l'entretien des sites

Le géoparc du M’goun ayant toujours adopté une approche participative depuis sa


création vise la dynamisation économique des sites d’intervention de façon à ce que
la population locale soit la première bénéficiaire de toutes retombées potentielles.
Les bénéficiaires directes et indirectes sont ainsi associés dès la conception du projet
d’intervention et construisent le projet avec le Géoparc, le plus souvent après être
fédérés en associations représentatives de toutes les parties prenantes (cas
d’intervention dans les géosites de :- Aoujgal – Iouariden – Ibaklliwen…).

Une fois le projet terminé la même logique commande la gestion de ces sites qui
sont délégués, moyennant un cahier de charge où une convention à l’association
délégataire du pouvoir de gestion.
 La gestion du géosite d’Ibaklliwen a été confiée à l’association locale du village par
le biais d’une convention.

31
 La gestion du géosite d’Aoujgal sera confiée à l’association locale du village par le
biais d’une convention.
 La gestion du géosite d’Iouaridene sera confiée à l’association locale du village par
le biais d’une convention.

4. Sites non géologiques: géotouristiques, archéologiques et


architecturaux

4.1. Sites géotouristiques

4.1.1. Pont d’Imin Ifri

Arche naturelle ciselée dans des calcaires du Jurassique inférieur (Lias) recouverts
de travertins quaternaires qui fait office de pont au dessus de l’Assif M’Hasseur. Le
pont d’Imi-n-ifri constitue un phénomène géomorphologique unique au Maroc, ce qui
lui donne une réputation nationale et internationale.
L’oued M’haceur, torrent tumultueux en période de crue à creusé de profondes
entailles dans les formations jurassiques inférieures jusqu’aux formations salines du
Trias. Beaucoup plus tard, probablement au cours de la période pliocène, les
sources d’eau abondantes et les nombreuses cascades durant cette période ont
formé des dépôts de travertins tellement importants qu’ils ont pu unir les deux rives
de l’oued M’haceur formant ainsi une magnifique arche d’une hauteur de 30 mètres.
Le pont naturel d’iminifri abrite également une importante biodiversité formée
notamment par des corneilles, des chauves souris, des buses sans compter des
plantes d endémiques telles les euphorbes et le caroubier.

4.1.2. Cascades d’Ouzoud (Azilal)


Chutes d’eau le long de l’Oued Tissakht (affluent de l’Oued El Abid) formant des
cascades sur des falaises du Jurassique moyen recouvertes de travertins, avec un
dénivelé de 150 m.
Les travertins ont été formés par précipitation des carbonates de calcium contenus
dans les eaux de sources. Les travertins caverneux, offrent des lieux d’habitat à une
riche biodiversité (singes magots, chauve souris, oiseaux..)
Ce beau site très visité subit une exploitation touristique de plus en plus pressante.
Les cascades d’Ouzoud sont classées en tant que zone protégée des Eaux et Forêts
par arrêté viziriel depuis 1942. Un aménagement global est urgent et indispensable
afin de réduire l’impact humain, tout en assurant une valorisation et une sauvegarde
durables de ce site exceptionnel.

32
Cascades d’Ouzoud

4.1.3. Le rocher cathédrale de Mastefran


Imposante falaise de conglomérats du Mio-Pliocène surplombant des montagnes
jurassico-crétacées couvertes de pins, elle constitue un relief géologique unique,
témoin du démantèlement des reliefs atlasiques.
Le rocher de Mastefran culmine à près de 600 mètres au dessus de l’assif Ahansal.
La paroi verticale atteint prés de 300 mètres. Il est constitué par l’accumulation
d’anciennes alluvions d’âge plio-quaternaires (2 à 5 millions d’années); Ces dépôts
ont ensuite été soulevés, à leur altitude actuelle par l’orogenèse atlasique.

Cathédrale de Mastefran

4.1.4. Lac de Bine El Ouidane


Une des plus grandes retenues d’eau du Royaume (1,5 milliard de m3), le réservoir
est situé sur les grés et pélites rouges imperméables du Dogger, le barrage lui-même
est bâti sur une cluse étroite creusée dans les dalles calcaires de l’Aalénien-
Bajocien.

33
Les eaux de l'Oued El Abid qui alimentent le lac sont souvent très chargées par des
limons formant ainsi des terrasses alluviales récentes bien visibles à la queue de la
retenue.
Les paysages et les contrastes de la couleur bleue de l’eau et rouge des roches
sont magiques. Les amateurs de randonnée, chasse, pêche et sports nautiques
peuvent être comblés.

Lac de Bine El Ouidane

4.2. Géosites préhistoriques archéologiques


Les gravures rupestres du Tizi-n-Tirghiyst, situées à une dizaine de kilomètres
d’Abachkou des Aït Bou Oulli (souk Sebt) au pied du Jbel Rat, montrent des scènes
de combat et de chasse gravées sur des grès par des guerriers et des chasseurs, il
y’a 2000 à 3000 ans.
Les vallées du Jbel Rat et, particulièrement, celle de Tizi-n-Tirghiyst ont été des lieux
de traversées privilégiées du Haut-Atlas depuis plusieurs millénaires.

Gravures rupestres du Tizi-n-Tirghiyst,

4.3. Sites architecturaux : Greniers Ibaqualliwn et Sidi Moussa


Les greniers ou Ighrem en langue berbère d’Ibaqualliwn récemment restauré et
aménagé par l’APPGM dans le cadre du Géoparc M’ Goun et de Sid Moussa
(restauré par le Ministère de la Culture) sont situés dans la vallée des Ait Bou
Guemmez. Ce sont d’anciennes constructions collectives (greniers citadelles)
servant en tant qu’ entrepôts fortifiés et utilisés en tant que lieu de stockage des
denrées de base de toutes les familles de la tribu ou du village. La solidité de la

34
construction, le lieu d’implantation généralement dominant et la défense collective
font de ces greniers des centres de garanties contre les intempéries, les vols ou les
pillages.

Grenier d’Ibaqualliwn Grenier de Sidi Moussa


Greniers collectifs

4.4 Sites à intérêt Biologiques et Ecologiques


Le Plan Directeur des Aires Protégées (PDAP), élaboré en 1996 par le département
des Eaux et Forets marocain a identifié un réseau de 154 sites d’insert biologique et
écologique (S.I.B.E) représentatifs de l’ensemble des écosystèmes naturels
terrestres du Maroc. La conservation et la valorisation des valeurs et atouts
biologiques et écologiques de ces espaces requiert l’élaboration et la mise en œuvre
d’outils d’aménagement et de gestion devant tenir compte des impératifs liés à la
préservation de ces valeurs, d’une part, et aux besoins en développement des
communautés autochtones, d’autre part.
Le territoire du projet du Géoparc du M’Goun recèle 8 S.I.B.E, dont deux sont
classée catégorie N°1(bien conservé) : SIBE de Tamga étendu sur 8000 ha (Doté
d’un plan d’aménagement et de gestion) et Tazerkount.

Pour une période de 5 ans (2008-2013), Le plan d’aménagement et de gestion a


assigné à l’aire protégée de Tamga à long terme les objectifs suivants :
 Créer un espace de gestion des ressources naturelles qui puisse assurer la
pérennité de celles-ci, sans compromettre le développement des populations
humaines qui en sont dépendantes.
 Développer les activités régionales et améliorer le niveau de vie des populations
par l'apport d'une exploitation rationnelle éco touristique de l’aire protégée de
Tamga, et une valorisation écologique du site.
 Etablir un dispositif de gestion permettant d'assurer la cohérence d'une gestion
durable, associant les partenaires et la société civile dans la prise en compte de la
protection du site.
 Assurer la conservation de la biodiversité d'importance nationale et mondiale
associée aux écosystèmes et habitats de l’aire protégée.
Le Projet du Géoparc du M’Goun et la Direction régionale des Eaux et Forets,
membre du Conseil d’Administration du Géoparc ont décidé lors de la dernière
réunion de l’Assemblée Générale en date du 22/10/2013 de monter un programme
de partenariat étroit autours de ces huit S.I.B.E.

35
D - PLAN D'ACTIVITE ECONOMIQUE

1. Activité économique dans le Géoparc M’Goun

Le territoire du Géoparc du M’Goun est une région montagneuse entaillée par des
vallées dont l’unique richesse est constituée par un élevage et une agriculture
traditionnels. La rareté des ressources naturelles et les conditions climatiques rudes
se répercutent négativement sur le niveau de vie des populations. La mise en valeur
des richesses naturelles permettra la valorisation et le développement de cet espace
fragile.
Le projet du Géoparc du M’Goun s'inscrit dans le cadre de géo-biodiversité -
développement. En effet, la création d’activités a retombées économique tels le
tourisme de montagne, et la mise en valeurs des produits artisanaux sont autant de
facteurs qui permettraient la sédentarisation durable de la population et par
conséquent la limitation de l’exode rural, la pauvreté et la sauvegarde des ressources
naturelles qui ont servi de seul source de revenu pour les riverains pour des
décennies : les impacts sont néfastes sur le plan écologique.
Les différentes composantes du Géoparc M’Goun constituent des éléments
d’attraction et de développement du tourisme de montagne responsable au sens
large et du géo-écotourisme en particulier.
Les géoroutes et les géotopes du géoparc permettront aux visiteurs de se répartir sur
l’ensemble du géoparc et d’y séjourner davantage, ce qui sera profitable à des
populations éloignées pauvres et enclavées.
Les magnifiques sites naturels (montagnes, falaises, grottes, forêts, Oueds et
Barrages) assurent une panoplie d’activités sportives : randonnées (à pied, à dos de
mulet, en VTT ou moto), ski, escalade, spéléologie, canoë, kayak, chasse et pêche.
La création d'un musée de dinosaures à Azilal et des musées régionaux (prévus) de
Demnate (Iouaridène) et de Tabant (Ibaqualliwn) permettra de :
 promouvoir un large tourisme : visiteurs, spécialistes des dinosaures, naturalistes
nationaux et étrangers, groupes de scolaires, collégiens et lycéens venant des
différentes villes marocaines... ce qui engendrera un développement socio-
économique régional,
 créer des emplois en relation avec les diplômés des études géologiques et
biologiques (actuellement en chômage dans la région) en tant que guides de géo-
écologie du Géoparc M’Goun.
 Des débouchées pour une commercialisation équitable au profit des adhérents,
pour la majorité des femmes, des coopératives en exercice dans les domaines
d’artisanat, agriculture ou de tourisme.

Le tourisme stimulera le développement d’un grand nombre d’activités autour


desquelles seront articulées beaucoup de petites entreprises créatrices d’emplois,
d’activités et de richesse (les populations locales sont à privilégier) :
 petits hôtels et surtout les gîtes chez les habitants (fig.36),
 restaurants traditionnels privilégiant l’art culinaire local,
 artisanat local (tissage, boissellerie, poterie, tannerie, …),
 agriculture locale (légumes, fruits, viandes, fromages, miels...),

36
 art populaire, chants et danses à maintenir et développer dans les moussems,
 rencontres et spectacles sont à programmer pour les groupes touristiques à
organiser dans des monuments architecturaux aménagés tels que les Casbahs et les
greniers nombreux dans le territoire du géoparc.

Gite chez l’habitant à Ait Bou Guemmez

Depuis son lancement, le projet du Géoparc du M’Goun, conscient de l’impérieuse


nécessité de valoriser les patrimoines de son territoire au service d’un
développement durable, passant par la dynamique touristique a, en collaboration
avec plusieurs partenaires initié d’importants chantiers qui traduisent sa philosophie
de développement territorial :
- Conception et création d’un circuit éco-touristique de 4 jours autours du Géosite des
cascades d’ouzoud. Ce circuit a pour objet d’ouvrir les horizons sur l’arrière pays du
géosite non moins important sur le plan culturel, géologique et paysager. De même
que quatres foyers intéressés ont été subventionnés et accompagnés pour la
création d’hébérgement chez l’habitant sur chacun des arrêts.
Une vingtaine de Guides locaux exerçant à titre illégal sur le site ont été également
recensé puis formés au métier de guidage après avoir suivi des cours sur la
géodiversité et biodiversité du site entre autres. Dix parmi ces guides se sont vus
régulariser leur situation par le Ministère du Tourisme et le reste est en attente pour
L’ensemble des guides. Cette action a été menée en (ceux régularisés et les autres
en attente) sont fédérés en association locale et un bureau de guides a été mis à leur
disposition. L’objectif pour le Géoparc du M’Goun est de restructurer l’activité
touristique sur un site aussi important que les cascades d’Ouzoud.
Cette action est menée dans le cadre d’un partenariat avec le Conseil Régional du
Tourisme, l’Agence de Développement Social, la Commune rurale de Ait Taguella, le
Conseil Général de l’Isére en France et l’ONG Française Tétraktys.

Le Géoparc du M’Goun a également procédé à la création de quatre coopératives


féminines dans le domaine de l’artisanat sur les quatre communes suivantes :
Ouzoud, Azilal, Ait Blal et Tilouguite. Ces coopératives fédèrent presque 200 femmes
responsables de familles et suivent des cycles de formation sur la gestion,
l’amélioration de produits par l’utilisation de produits naturelles ….
Ces coopératives aujourd’hui en crise de commercialisation de leurs produits
comptent beaucoup sur l’inauguration du Musée d’Azilal et des musées de site
(Iouariden et Ibaklliwen) pour atteindre cet objectif.

37
Parallèlement le projet a contribué activement à la production de trois documents très
importants après un long processus de concertation et de synergie avec tous les
acteurs concernés sur le niveau régional et provincial :
 Un cahier des recommandations architecturales
 Un Guide éco-touristique au Site à Intérêt Biologique et Ecologique de Tamga. Ce
travail a été effectué dans le cadre d’un partenariat ave le Centre Méditerranéen de
l’Environnement de Paris et de Marrakech
 Un guide des arts et traditions populaires du territoire du Géoparc doublé d’une
carte culturelle. Ce travail est mené en partenariat avec deux ONG, une Française
« Dyade arts et développement, l’autre marocaine « Oralité, Contes, Art et
Développement Durable ».

2. Actions existantes et prévues pour le Géoparc

2.1. Education

Le projet, soucieux de jouer pleinement son rôle d’acteur sensibilisateur et éducateur


sur les différents enjeux patrimoniaux et territoriaux a chercher à s’allier aux acteurs
actifs dans ce domaine à l’échelle de son territoire, voir au niveau national et
international. L’Académie régionale de l’éducation, l’Université Sultan Moulay
Slimane de Beni Mellal ont rejoint le Conseil d’Administration du Géoparc pour
pouvoir avoir par la suite toutes les facilités de mener des programmes efficaces. De
même l’Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la terre, très active
sur le territoire a été admise au Conseil d’administration du Géoparc et mène avec le
projet d’intéressantes actions.

2.1.1. L’Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre


(AESVT) Demnate s’occupe de plusieurs projets éducatifs :
 enseignement des sciences de la vie (biologie) et de la terre (géologie) aux collèges
et lycées;
 organisation et animation de sorties éducatives pour des élèves des
établissements scolaires aux sites des cascades d’Ouzoud, Iminifri et Iouaridène.
Les traces de pas de dinosaures sont montrés et considérés en tant que patrimoine
régional à protéger et préserver ;
 protection des singes macaques (magots), SOS magots, aux cascades d’Ouzoud
avec une sensibilisation des guides, des restaurateurs et des visiteurs sur la
nécessité de protéger les singes magots ;
 préservation de l’écosystème du SIBE (Sites d'Intérêt Biologique et Ecologique)
des cascades d’Ouzoud ;
 Animation d’un centre d’éducation à l’environnement à Demnate.
.

2.1.2. Universités

 L’Université Mohammed v-Agdal de Rabat (Faculté des Sciences et Ecole


Normale Supérieure) est impliquée par certain nombre de géologues (APPGM) dans
les différentes étapes de l’évolution du géoparc M’Goun. De nombreuses thèses
doctorales et publications scientifiques sont réalisées.

38
 L’Université de La Rioja en Espagne est liée par un partenariat concernant
l’étude des traces de pas de dinosaures, l’expérience de la Rioja dans la protection
et la valorisation de ces traces dinosauriennes constitue une source d’inspiration à
adapter aux traces de pas des dinosaures du géoparc M’Goun
 L’Université Moulay Ismael de Béni Mellal est lancée dans des études
géologiques et sociologiques de la région du géoparc, ce qui constituera un champ
important d’études et de prospections scientifiques.

 Une Licence professionnelle « Ingénierie des Projets écotouristiques et


Paysagers » (responsable : Yahia EL KHALKI) qui intègre des modules liés à la
problématique écotouristique et paysagère dans une perspective de développement
durable.
Les modules enseignés qui ont une relation avec le concept de géoparc sont :
 Introduction à l’approche paysagère,
 Acteurs et enjeux du paysage,
 Acteurs et enjeux du tourisme,
 De l’aménagement du territoire à l’aménagement du paysage,
 Du développement touristique durable à l’écotourisme,

 Un master « Géoenvironnement, Paysages et Risques » (responsable : Yahia


EL KHALKI) qui dispense des modules relatifs aux patrimoines naturel et culturel
avec une démarche scientifique basée sur un inventaire exhaustif des
géomorphosites à l’échelle régionale et dans une perspective globale qui intègre la
globalité des biens patrimoniaux : la géodiversité, la biodiversité et la culture
(concept de « Paysage Culturel Intégré ».
Les modules enseignés qui ont une relation avec le concept de géoparc sont :
 Paysages géologiques (géotopes géologiques),
 Paysages géomorphologiques (géomorphosites)
 Hydrosystèmes fluviaux et zones humides,
 Ville anciennes et patrimonialisation
 Politique de sauvegarde du patrimoine

 Un master de Spécialisé: Histoire et Patrimoine Régionaux de Tadla-Azilal


(responsable: Professeur Mohammed Lamli) est dispensé de la manière
suivante :

Eléments de modules Modules Semestres

Français
Anglais ou Espagnole
Outils de recherche appliqués à l’histoire régionale Outils de recherche
Histoire régionale: étude de cas Introduction à l’histoire régionale
Sources d’histoire et du patrimoine de la région Tadla- Azilal
Milieux naturels de Tadla- Azilal Géographie physique et
Cartes Topographiques et humaines régionales Cartographie
S1
Anthropologie sociale -
Statistiques Sciences auxiliaires
Géographie tribale de Tadla- Azilal avant 1912
Carte tribale et vie socio-
Vie Sociale et économique dans la region avant 1912 économique avant 1912
Histoire des mentalités dans la région de Tadla-Azilal
Histoire religieuse de la région Tadla -Azilal Mentalités et Histoire religieuse
de Tadla-Azilal
Ethnographie de l’espace de Tadla-Azilal

39
Patrimoine matériel et immatériel de Tadla- Azilal Ethnographie et Patrimoine
régionale
S2
Méthodologie de recherche de l’histoire régionale

Techniques de recherche du terrain Méthodes et techniques de


recherches

Ateliers de lectures Outils et ateliers de recherche

Ateliers de photos, de films et des cartes numériques


Régionaux

Transformations socio-économiques entre 1912-1956 Histoire contemporaine de Tadla-


Azilal S3
Histoire contemporaine: Patrimoine et développement humain régionaux

Monuments historiques et architecture dans la Région Tadla _Azilal Toponymie et monuments


Historiques de Tadla -Azilal
Toponymie Régionale

Diversité linguistiques et aspects culturels Régionaux Culture et Tourisme dans la


région Tadla- Azilal
Tourisme socioculturel régional

S4
Stage de fin d’étude
Soutenance de mémoire

En plus de ces modules, des sorties de terrain sont organisées par les équipes pour
voir du plus près les paysages, les biens géomorphologiques et géologiques et le
patrimoine culturel. L’objectif est d’inventorier, évaluer et identifier les menaces
actuelles et potentielles de ce patrimoine dont le but d’établir un plan de gestion et de
valorisation de ce patrimoine pour contribuer aux développement socioéconomique
de la région Tadla Azilal

1.3. Musée des Sciences de la Terre d’Azilal

Le Musée d’Azilal sera dédié au Géoparc du M’Goun pour exposer pour exposer les
patrimoines naturel (géologique et biologique), archéologique, culturel et paysager
du territoire du Géoparc. D’une surface couverte de prés de 1.720 m2, le musée
d’Azilal est composé de ;

 un rez-de-Chaussée comportant les locaux administratifs, des salles de jeux


interactifs pour jeunes, une salle d’exposition permanente et la coupole ou sera
exposé le dinosaure géant de l’Atlas : Atlasaurus imlakei
 un sous-sol composé d’une salle réservée aux expositions temporaires, une salle
des collections (paléontologiques, géologiques, biologiques et ethnographiques) et
des laboratoires.
 Le cout de construction définitivement achevée à été financée par le Conseil
Régional au taux de 12.000.000 de dirhams

40
La muséologie, assurée par un groupe de muséologues nationaux et internationaux,
sera réalisée selon un synopsis constitué de 13 thèmes :
1. Les origines de l’Univers, du Big Bang à la planète Terre.
2. L’origine de la vie et son évolution.
3. Genèse, remplissage et surrection de la chaine du Haut Atlas central.
4. L’Hercynien : une chaîne de montagne disparue. L’extinction biologique massive
du Permo-Trias.
5. Le Jurassique inférieur : la fosse atlasique et son évolution.
6. Le Jurassique moyen à supérieur : les « Couches Rouges » continentales.
7. Les ossements des dinosaures découverts dans le territoire du Géoparc.
8. Les empreintes de pas des dinosaures découverts dans le territoire duGéoparc.
9. La transgression du Crétacé, la limite K/T et l’extinction massive.
10. Tertiaire : le plissement et la surrection de l’Atlas central.
11. Les ressources hydriques et minérales du Géoparc.
12. Le Géoparc du M’Goun : géosites, géocircuits et géoroutes.
13.Atlasaurus imelakei: caractéristiques et particularités (espace sous la coupole).

SCÉNOGRAPHIE
La scénographie du Musée d'Azilal sera réalisée dans le cadre d'un appel
d'offre faisant appel aux scénographes les plus réputés.
Un avant projet sommaire scénographique montre une ébauche du futur musée selon
les reconstitutions visualisées suivantes :

Le musée de dinosaures d'Azilal sera un espace d'exposition de thèmes scientifiques


liés aux sciences de l'univers, de la terre et de la vie.
Les principales activités ont pour vocation de :

 montrer grâce aux fossiles l’évolution de la vie depuis son apparition au


Précambrien, il y’au 3 à 4 milliard d’années jusqu’à l’actuel.
 transmettre le savoir scientifique par des procédés simples et dynamiques afin de
le rendre accessible à un large public. La connaissance de notre environnement
conduit à son respect et par conséquent, à sa sauvegarde.

41
 monter des expositions dynamiques autour de la vie des dinosaures et de leur
disparition, ce qui suscite un énorme intérêt chez le public. Les techniques
modernes de montages (éclairage, affichage, audiovisuel, ...) doivent être
privilégiées afin de capter et d’émerveiller les visiteurs.
 récolter et présenter les composants géologiques du géoparc M’Goun diversifiés
par de nombreux éléments paléontologiques, pétrographiques, minéralogiques,
tectoniques …
 aménager un centre de recherche pour les chercheurs nationaux et étrangers
menant des études sur le géoparc, ce qui permettra une coopération internationale.

2.3. Sensibilisation

sensibilisation

Sensibilisation des populations locales à l'importance et à la protection du patrimoine géologique


et la possibilité de son exploitation en tant que vecteur de développement socio-économique

Rencontre et sensibilisation auprès des populations locale

2.4. Signalétique

En partenariat avec l’A.P.P.G.M et le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de


l’Eau et de l’Environnement, il a été procédé à la conception et la mise en place de
21 Panneaux signalétiques sur l’ensemble du territoire du projet du Géoparc du
M’Goun.
La conception de ces panneaux a demandé un travail étalé sur deux années
impliquant des réunions, études de terrain, conception des maquettes et installation
des panneaux.

42
Panneau signalétique d’entrée du
géoparc M’Goun

Exemple de Panneau signalétique


de geosite

2.5. fiches-projets
Une réflexion collective sur les mesures et actions à entreprendre pour une meilleure
intervention sur ces sites s’est traduite par la production d’une plaquette de
sponsoring comportant des fiches-projets pour chaque site avec un descriptif des
actions à entreprendre et l’estimation budgétaire de chaque projet.

Exemples de Fiches-projets

43
Ces fiches-projets ont été largement diffusée auprès de tous les partenaires du projet
et des bailleurs de fonds potentiels, notamment à l’occasion de la deuxième édition
de la caravane du projet du Géoparc du M’Goun qui a eu lieu les 26 et 27 Avril 2007.

2.6. Aménagements

6.1. Géosite Iminifri

Grâce à une intervention de la province d’Azilal, suite à la demande de l’A.G.M, l’état


de ce site s’est vu substantiellement modifié et un nombre d’actions prévues par la
fiche-projet s’est vu réalisé. Il s’agit notamment de :
- L’organisation d’un circuit de visite avec une entrée et une sortie permettant aux
visiteurs de tous âges d’effectuer ce circuit dans les meilleures conditions de sécurité.
- L’aménagement d’une plateforme
- l’aménagement d’un parking loin du pont.
Encore faut-il déployer plus d’effort pour l’obtention des financements pour la
réalisation des autres étapes prévues par la Fiche - projet, à savoir :
- Compléter l’aménagement du circuit de visite (terrassement, murets de protection,
balustrades de sécurité, petits ouvrages de passage à gué, aménagement du chemin
d’accès à l’ouvrage historique de régulation de crues, situé en aval du pont naturel)
et le jalonner de points d’arrêt pour expliquer, à l’aide de panneaux signalétiques,les
phénomènes et les curiosités rencontrés.
- Construction ou affectation par la commune d’un local pour l’accueil des visiteurs,
l’administration et l’entretien
- Parking pour une centaine de véhicules en dehors de l’emprise du pont naturel
- Mise en place d’une structure de gestion, sous forme d’association locale

Des négociations sont en cours entre le Géoparc, l’A.P.P.G.M, l’A.G.M, les autorités
locales et les élus pour contourner cette contrainte. A cet effet, une association locale
est constituée des habitants d’Iouridène afin de gérer et donc permettre
l’aménagement incontournable de cet important géosite.

6.2. Grenier d’Ibaqualliwn (vallée des Aît Bouguemmaz)

Les travaux de restauration de ce grenier sont terminés et ont été réceptionnés par
l’A.P.P.G.M et son consultant le Centre d’Etude et Réhabilitation des Casbahs
Atlasiques et Sub Atlasiques « C.E.R.C.A.S. »
Le Coût de ce projet s’élève à 200 000,00dh, couvert par un financement du
Secrétariat d’Etat au Développement Rural et de l’A.P.P.G.M.
Pour la restauration de ce grenier, plusieurs réunions tenues sur les lieux avec tous
les acteurs concernés (population locale, ONG locale, Commune, autorités
locales…) ont eu lieu pour la mobilisation des synergies et l’appropriation du projet
par les habitants appelés à en constituer les principaux bénéficiaires.
Le grenier servira de plate forme pour la promotion du savoir faire local. Il sera
délégué à l’ONG locale du douar d’Ibaklliwen moyennant une convention précisant
les rôles respectifs des signataires.

44
Après restauration Avant restauration

6.3. Greniers de falaise d’Aoujgal


À 1800 km d'altitude, les falaises d'Aoujgal sont situées à près de 130 km de Béni
Mellal, sur le territoire de la Commune Rurale de Boutferda, sur le circuit touristique
comprenant l'axe routier Ksiba – Imilchil. Les greniers sont construits sur une rive en
plein vide, sur un véritable sentier naturel suspendu au milieu d'une falaise.
Bâtis à flanc de falaise pour être ainsi protégés contre les pillards, ces greniers sont
aujourd’hui à l’abandon et subissent les avatars du temps et des passants à la
recherche de pierres et de bois.
Une étude d’Aménagement de ce site commanditée par le Géoparc du M’Goun a été
élaborée par le Centre d’Etudes et de Réhabilitation des Kasbahs Atlasiques et
Subatlasiques et fait ressortir les principales actions à entreprendre et le coût
financier de l’opération :
- La réfection des greniers
- L'aménagement de la piste d'accès au site (CT 1904)
- L'aménagement du chemin d'accès aux greniers (escaliers, barrières de
protection…)
- L'aménagement d'un point d'accueil- jour (parc à voitures, bloc sanitaire, buvette…)
- La signalisation touristique du site depuis la RR 317 et les CT 1903 et 1904
- L'aménagement d'espaces pour pratique de sports de montagne (escalade,
parapente, Delta plane)
En partenariat avec le Ministère de la Culture, La population locale une opération de
réfection de 90% des cases de ces greniers a été effectuée en 2012 pour un montant
Global de 1Million de Dirham. Une Association Locale fédérant les familles
propriétaires des cases a été constituée en 2011 et aura la charge de gérer le
geosite une fois complètement valorisé.

45
2.7. Communication

2.7.1. Cartes, dépliants et prospectus

2.7.1.1. Carte du géoparc M’Goun (géoroutes et géopistes)

Les sites géologisues et géotouristiques sont portés sur une carte


du Géoparc M’Goun au 1/250.000 éditée par l’APPGM et la division de la
Cartographie (voir carte du Géoparc M’goun). Ces sites géologiques et
géotouristiques permettront d’attirer et orienter le touriste national et étranger à
travers des régions peu connues, pauvres et enclavées, mais riches en potentialités
humaines et naturelles, avec des paysages exceptionnels, une faune et une flore
très diversifiées.

Carte du géoparc du M’Goun

Les géoroutes et les géotopes proposés permettront aux visiteurs de se répartir sur
l’ensemble du Géoparc et d’y séjourner d’avantage, Le long de magnifiques sites
naturels de montagnes, falaises, grottes, forêts, oueds et barrages assurant une
panoplie d’activités sportives : randonnées (à pied, à dos de mulet, en VTT ou moto),
ski, escalade, spéléologie, canoë, kayak, chasse et pêche, ce qui sera profitable à
des populations éloignées pauvres et enclavées.

2.7.1.2. Brochures, dépliants et guides écotouristiques.


Conception de plusieurs dépliants d’information sur le projet du Géoparc et leur
diffusion auprès des acteurs politiques, socioéconomiques, administratifs, sponsors,
habitants et visiteurs.

46
Edition en cours du Livret Guide du Géoparc « La Route des Dinosaures », déjà
conçu et financée en totalité par l’Ambassade de Suisse au Maroc pour un montant
global de l’ordre de 300 000,00dirhams (30 000 euros).

Les grandes lignes du concept :


- Un livret guide, doublé d’un site internet
- Un lien entre les deux musées d’Azilal et de Tazouda
- Une description de 7 itinéraires quotidiens en voiture reliant la plaine de Beni-
Mellal au pied sud du Haut Atlas, à travers le géoparc du M’Goun et ses régions
limitrophes
- 4 variantes supplémentaires d’une journée chacune, à parcourir à pied
- Un découpage kilométrique, avec description des curiosités géologiques et
géomorphologiques visibles de la route (piste), descriptions appuyées par des
cartes, des schémas, des photographies
- Des panneaux descriptifs pour les principales curiosités du parcours
- Des informations complémentaires d’ordre hydrologique, biologique (forêts),
historique, ethnologique, culturel, etc, rédigées par des spécialistes et intégrées
au texte sous forme de courts encadrés
- De plus longs développements sur différents thèmes sur un site internet

2.8. Rencontres et Manifestations


2.8.1. Caravanes du Géoparc M’Goun 1
Plusieurs caravanes, comportant la majorité des acteurs administratifs, politiques et
socioéconomiques de la région Tadla Azilal, sont organisées sous la présidence de
Monsieur le Wali de Région Tadla Azilal et Monsieur le Gouverneur de la Province
d’Azilal. Ces carvanes ont pour objectif de de faire découvrir les territoire du géoparc
M’Goun.

Première Caravane du Géoparc du M’Goun en 2004

47
2.8.2. Caravane du Géoparc M’Goun 2
Le Vendredi le 27 avril 2007, s’est organisée sous la présidence de Monsieur le Wali
de Région Tadla Azilal et Monsieur le Gouverneur de la Province d’Azilal, une
deuxième réunion de. Il s’en est suivi une journée de découverte des principaux
géosites du géoparc du M’Goun

Session de communication, Caravane M’goun 2 (Avril 2007)

2.9. Rencontres scientifiques


Les membres de l’APPGM ont participé par des communications portant sur le
géoparc du M’Goun dans différentes rencontres internationales traitant les
thématiques des géoparcs et du patrimoine géologique :
2.9.1- Geoparks conference 2004 à Pékin, Chine (Y. Ennadifi, Président de
l’APPGM)
2.9.2- Visite au Géoparc Du Lubéron, 2005 (S. Hamzaoui, président du CRTA ; Y.
Ennadifi, présider de l’APPGM ; A. El Haouti, président de l’AGM)
2.9.3- Second Conference on Geoparks 2006 à Belfast, Irlande (M. Boutakiout et
M. Berrahma, members de l’APPGM)
2.9.4- Journées du Patrimoine géologique à Digne Aix Les bains 2008, France
(M.Boutakiout, membre de l’APPGM)
2.9.5- Le premier congrés N.A.V.E.P tenu à l’Université Cadi Ayyad. Marrakech,
Maroc, en 2009 (M. Ouabbas, directeur du géoparc M’Goun, M. boutakiout, membre
de l’APPGM)
2.9.6. The first International conference on African and Arabian geoparks, El
jadida, maroc, novembre 2011(M. Ouabbas, directeur du géoparc M’Goun,
M. boutakiout, membre de l’APPGM)
2.9.7- 12th European Geopark Conference 2013 à Ascea, Italie(M. Ouabbas,
directeur du géoparc M’Goun, M. boutakiout, membre de l’APPGM)

2.10- Préparation d’un site web

Un sitWeb du géoparc M’goun est en cours de réalisation, il permettra une diffusion


très large et un accès rapides aux informations concernant le géoparc

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Page d’entrée du future site web du géoparc M’Goun

E - INTERETS ET ARGUMENTS POUR REJOINDRE LE GGN


L'intérêt du géoparc M’Goun à intégrer le réseau mondial des géoparcs s'articule
autour de plusieurs objectifs et concepts importants.

1. Reconnaissance et connaissance
L’intégration du territoire dans le réseau mondial des géoparcs constitue une
reconnaissance internationale des potentialités géologiques et géotouristiques du
territoire. Les actions du géoparc du M’goun seront plus crédibles auprès des
différents acteurs sur le géoparc et auprès de l’opinion publique. La connaissance
plus élargie du géopac au niveau international, drainera plus de visiteurs, dont
l’impact socioéconomique est doublement profitable aux populations locales dans
l’amélioration de leurs revenus et pour le géoparc dans son développement et la
protection du patrimoine et de l’environnement.

2. Collaboration
Le géoparc M’Goun peut grâce au réseau mondial des géoprcs :

 Collaborer avec des partenaires étrangers, particulièrement européens, au niveau


des territoires.
 Participer à l’organisation, la réflexion et la mise en action de méthodologies
communes sur la protection et la valorisation du patrimoine géologique, au niveau
européen et mondial.
 Echanges d'information, d'expériences, de personnel, d'expositions

3. Synergie
Le géoparc M’Goun profitera des stratégies communes et des dynamismes, mises
en place dans le cadre des réseaux européen et mondial des géoparcs, pour le

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développement du géotourisme dans un objectif de tourisme durable « penser
globalement, agir localement ».
Le développement d’activités économiques favorisant la préservation du potentiel
naturel et la réconciliation avec ce dernier, ce que le géotourisme ou tout autre
segments de tourisme responsable offre, est un plus qu’un choix pour le géoparc du
M’Goun. C’est un engagement ferme pour relever les défis d’un espace déjà en
crise.
L’augmentation des géoparcs à travers le monde et la synergie de leurs moyens
constitueront une force pour agir sur les politiques de préservation et de promotion
du patrimoine géologique au niveau local, national et international.

4. Législation et protection
Le Maroc n’est pas encore doté d’une législation concernant la protection du
patrimoine géologique. Les décrets existant concernent :
 les parcs nationaux axés sur la protection de la forêt et de la biodiversité
(Département des Eaux et Forêts) ;
 la protection du patrimoine historique, archéologique et artistique (Département de
la Culture) ;
 la géologie relevant de la Direction de la Géologie (Ministère de l’Energie et des
Mines). Une première ébauche d’un texte de législation a été présentée par ce
département au séminaire d’ouverture de la 2ème caravane du géoparc M’Goun
organisée à Béni Mellal (avril, 2007).

Le Concept de patrimoine géologique reste encore inconnu ou au plus rattaché à de


« simples curiosités » scientifiques. Par conséquent, de nombreux gisements
fossilifères et minéralogiques, géosites et paysages, véritables trésors géologiques
nationaux et universels, se dégradent et ne sont pas encore pris en compte dans les
politiques de protection en tant que patrimoine, d'aménagement et de
développement local et régional.
La protection du patrimoine ne peut être assurée que par l’aide d’une réglementation
juridique et par un inventaire avec un classement par ordre de vulnérabilité.

CONCLUSION

Le Géoparc M’Goun offre une diversité de paysages montagneux


naturels qui lui confèrent des potentialités d’accueil importantes, il
constitue une clé de voûte pour le développement des activités
touristiques relatives à la montagne dans notre pays. Les touristes de
plus en plus nombreux trouveront des itinéraires (géoroutes), des
géosites aménagés, des arrêts paysages (géotopes) et de superbes
randonnées entre montagnes, forêts, rivières, cascades et vallées
habitées par des populations préservant encore leur art de vivre et leur
architecture ancestrales.

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La présente action de Géoparc M’Goun vise à la mise en évidence des
structures géologiques et paysagères de la région, la protection et la
valorisation des gisements fossilifères et miniers en tant que patrimoine
géologique régional, national et international.

La réalisation du géoparc ddu M’Goun s’inscrit parfaitement dans le


cadre de l’Initiative nationale pour le développement Humain (INDH) qui
atteste de la volonté, du plus haut niveau de l’état, de développer les
zones montagneuses du royaume par la promotion du géotourisme, de
l’écotourisme et la création d’emplois qui viennent alléger la pression
exercée par la population sur la biodiversité en général et sur le
patrimoine forestier en particulier.

La valorisation et la protection, pour une meilleure préservation, de la


géodiversité et biodiversité de cette région constituera un atout de
dynamisme et de développement touristiques durables. Les efforts
doivent être menés en liaison avec des Départements Ministériels, des
décideurs socio-économiques et politiques opérant dans la région et
avec l’adhésion volontariste des populations locales.

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