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Cours de Professeur HILI Ouagnina

Professeur Titulaire

Département de Mathématique et Informatique

Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro

TRANSFORMATION DE FOURIER

TRANSFORMATION DE LAPLACE

1. TRANSFORMATION DE FOURIER

1.1. Propriétés formelles


𝑑𝑥
Notations : 𝑑𝑚 𝑥 = .
2𝜋

+∞ +∞
1
𝑓 𝑥 𝑑𝑚 𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑑𝑥;
−∞ 2𝜋 −∞

1
+∞ 𝑝
𝑝
𝑓 𝑝 = 𝑓 𝑥 𝑑𝑚(𝑥) 1 ≤ 𝑝 < +∞ ;
−∞

+∞
𝑓∗𝑔 𝑥 = 𝑓 𝑥 − 𝑦 𝑔 𝑦 𝑑𝑚 𝑦 , 𝑥 ∈ ℝ ;
−∞

𝐿𝑝 ℝ = 𝐿𝑝 et 𝐶0 ℝ = 𝐶0 où 𝐶0 ℝ = 𝑓: ℝ → ℂ, continue et lim𝑥→+∞ 𝑓 𝑥 = 0 .

Définition : Soit 𝑓 ∈ 𝐿1 . On appelle transformée de Fourier de 𝒇, la fonction 𝑓 définie par :


+∞
𝑓 𝑡 = 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑖𝑥𝑡 𝑑𝑚 𝑥 , 𝑡 ∈ ℝ.
−∞

Théorème 1.1. : Soient 𝑓 ∈ 𝐿1 et 𝛼 ∈ ℝ. Alors

i. Si 𝑔 𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑒 𝑖𝛼𝑥 , 𝑔 𝑡 = 𝑓 𝑡 − 𝛼 .
ii. Si 𝑔 𝑥 = 𝑓 𝑥 − 𝛼 , 𝑔 𝑡 = 𝑓 𝑡 𝑒 −𝑖𝛼𝑡 .
iii. Si 𝑔 ∈ 𝐿1 et 𝑕 = 𝑓 ∗ 𝑔, 𝑕 𝑡 = 𝑓 𝑡 𝑔 𝑡 .
iv. Si 𝑔 𝑥 = 𝑓 −𝑥 , 𝑔 𝑡 = 𝑓 𝑡 .
𝑥
v. Si 𝑔 𝑥 = 𝑓 avec 𝜆 > 0, 𝑔 𝑡 = 𝜆𝑓 𝜆𝑡 .
𝜆
vi. Si 𝑔 𝑥 = −𝑖𝑥𝑓 𝑥 et si 𝑔 ∈ 𝐿1 , 𝑓 est différentiable et 𝑓 ′ 𝑡 = 𝑔 𝑡 .

1
Démonstration : i, ii, iv et v découlent de la définition de la transformée de Fourier.
Preuves en exercice.

Preuve de iii : C’est une conséquence du théorème de Fubini.


+∞
𝑕 𝑡 = 𝑕 𝑥 𝑒 −𝑖𝑡𝑥 𝑑𝑚 𝑥
−∞

+∞ +∞
= 𝑒 −𝑖𝑡𝑥 𝑓 𝑥 − 𝑦 𝑔 𝑦 𝑑𝑚 𝑦 𝑑𝑚 𝑥
−∞ −∞

+∞ +∞
= 𝑒 −𝑖𝑡𝑥 𝑑𝑚 𝑥 𝑓 𝑥 − 𝑦 𝑔 𝑦 𝑑𝑚 𝑦
−∞ −∞

+∞ +∞
Fubini
𝑔 𝑦 𝑒 −𝑖𝑡𝑦 𝑑𝑚 𝑦 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑖𝑥𝑡 𝑑𝑚 𝑥
= −∞ −∞

=𝑔 𝑡 𝑓 𝑡 .

Preuve de vi :
+∞
𝑓 𝑠 −𝑓 𝑡
∀ 𝑠 ≠ 𝑡, = 𝑓 𝑥 𝜑 𝑥, 𝑠 − 𝑡 𝑒 −𝑖𝑡𝑥 𝑑𝑚 𝑥 ,
𝑠−𝑡 −∞

𝑒 −𝑖𝑥𝑢 −1
où 𝜑 𝑥, 𝑢 = .
𝑢

Comme 𝜑 𝑥, 𝑢 ≤ 𝑥 , ∀𝑢 ∈ ℝ et comme 𝜑 𝑥, 𝑢 −𝑖𝑥, le théorème de convergence


𝑢→0
de Lebesgue assure que :
+∞

𝑓 𝑡 = −𝑖 𝑥𝑓 𝑥 𝑒 −𝑖𝑡𝑥 𝑑𝑚 𝑥 = 𝑔 𝑡 . ∎
−∞

1.2. Théorème d’inversion

Lemme 1.1 : Soit 𝑓 ∈ 𝐿𝑝 , 1 ≤ 𝑝 < +∞. Alors l’application 𝑦 ⟼ 𝑓𝑦 de ℝ ⟶ 𝐿𝑝 est


uniformément continue.

Remarque : L’application 𝑥 ↦ 𝑓𝑦 𝑥 = 𝑓 𝑥 − 𝑦 est la translatée de 𝑓en 𝑦.

Démonstration : Soit 𝜀 > 0. Comme 𝑓 ∈ 𝐿𝑝 , il existe une fonction 𝑔 continue telle que
𝑠𝑢𝑝𝑝 𝑔 ⊂ −𝐴, 𝐴 , 𝐴 > 0 et 𝑓 − 𝑔 𝑝 < 𝜀. 𝑔 étant uniformément continue, il existe
𝜀
𝛿 ∈ 0, 𝐴 tel que 𝑠 − 𝑡 < 𝛿 implique que 𝑔 𝑠 −𝑔 𝑡 < 1 . Par suite pour
3𝐴 𝑝
𝑠 − 𝑡 < 𝛿,
+∞
𝑝 −1 𝑝
𝑔 𝑥−𝑠 −𝑔 𝑥−𝑡 𝑑𝑥 < 3𝐴 𝜀 2𝐴 + 𝛿 < 𝜀 𝑝 .
−∞

2
Et ainsi 𝑔𝑠 − 𝑔𝑡 𝑝 < 𝜀.

Comme 𝑓 𝑝 = 𝑓𝑠 𝑝 (invariance par translation de la mesure de Lebesgue) on a :


𝑓𝑠 − 𝑓𝑡 𝑝 ≤ 𝑓𝑠 − 𝑔𝑠 𝑝 + 𝑔𝑠 − 𝑔𝑡 𝑝 + 𝑔𝑡 − 𝑓𝑡 𝑝

≤ 𝑓−𝑔 𝑠 𝑝 + 𝑔𝑠 − 𝑔𝑡 𝑝 + 𝑔−𝑓 𝑡 𝑝 = 𝑓−𝑔 𝑝 + 𝑔𝑠 − 𝑔𝑡 𝑝 + 𝑓−𝑔 𝑝 < 3𝜀.

Lemme 1.2. : Si 𝑓 ∈ 𝐿1 alors 𝑓 ∈ 𝐶0 et on a 𝑓 ∞


≤ 𝑓 1.

+∞
Démonstration : 𝑓 𝑡 ≤ −∞
𝑓 𝑦 𝑑𝑚 𝑦 , ∀𝑡 ∈ ℝ. D’où 𝑓 ∞
≤ 𝑓 1.

Montrons que 𝑓 ∈ 𝐶0 . Soit 𝑡𝑛 une suite de réels tels que 𝑡𝑛 𝑡 ∈ ℝ. Alors


𝑛 →∞
+∞
𝑓 𝑡𝑛 − 𝑓 𝑡 ≤ −∞
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑖𝑡𝑛 𝑥 − 𝑒 −𝑖𝑡𝑥 𝑑𝑚 𝑥 . Comme

𝑓 𝑥 𝑒 −𝑖𝑡𝑛 𝑥 − 𝑒 −𝑖𝑡𝑥 ≤ 2 𝑓 𝑥 et 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑖𝑡𝑛 𝑥 − 𝑒 −𝑖𝑡𝑥 0 ∀𝑥, le théorème de


𝑛 →∞
convergence dominée implique que 𝑓 𝑡𝑛 𝑓 𝑡 . Donc 𝑓 est continue.
𝑛 →∞

Comme 𝑒 −𝑖𝜋 = −1 donc pour 𝑡 ≠ 0,


+∞ 𝜋
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑖𝑡 𝑥+
𝑓 𝑡 =− 𝑡 𝑑𝑚 𝑥
−∞

+∞
𝜋 −𝑖𝑡𝑥
=− 𝑓 𝑥− 𝑒 𝑑𝑚 𝑥 .
−∞ 𝑡

Donc
+∞
𝜋
2𝑓 𝑡 = 𝑓 𝑥 −𝑓 𝑥− 𝑒 −𝑖𝑡𝑥 𝑑𝑚 𝑥 .
−∞ 𝑡

D’où
+∞
𝜋
2𝑓 𝑡 ≤ 𝑓 𝑥 −𝑓 𝑥− 𝑑𝑚 𝑥
−∞ 𝑡

≤ 𝑓 − 𝑓𝜋 0,
𝑡 1 𝑡→∞

𝜋 𝜋
où 𝑓𝜋 𝑥 = 𝑓 𝑥 − 𝑡 , la translatée de 𝑓 en 𝑡 qui est uniformément continue (voir
𝑡
lemme 3.1.1) donc continue.

Par conséquent, lim𝑡→+∞ 𝑓 𝑡 = 0.

𝑓 est continue et lim𝑡→+∞ 𝑓 𝑡 = 0 donc 𝑓 ∈ 𝐶0 .

Fonctions auxiliaires :

3
𝐻 𝑡 = 𝑒− 𝑡 ;
+∞
𝑕𝜆 𝑥 = 𝐻 𝜆𝑡 𝑒 𝑖𝑡𝑥 𝑑𝑚 𝑡 , 𝜆 > 0.
−∞

2 𝜆 +∞
On a 𝑕𝜆 𝑥 = et 𝑕𝜆 𝑥 𝑑𝑚 𝑥 = 1.
𝜋 𝜆 2 +𝑥 2 −∞

0 < 𝐻 𝑡 ≤ 1 et 𝐻 𝜆𝑡 1.
𝜆→0

Lemme 1.3. : Soit 𝑓 ∈ 𝐿1 , alors


+∞
𝑓 ∗ 𝑕𝜆 𝑥 = 𝐻 𝜆𝑡 𝑓 𝑡 𝑒 𝑖𝑥𝑡 𝑑𝑚 𝑡 .
−∞

Démonstration : C’est une application du théorème de Fubini.


+∞
𝑓 ∗ 𝑕𝜆 (𝑥) = 𝑓 𝑥 − 𝑦 𝑕𝜆 𝑦 𝑑𝑚 𝑦
−∞

+∞ +∞
= 𝑓 𝑥−𝑦 𝐻 𝜆𝑡 𝑒 𝑖𝑡𝑦 𝑑𝑚 𝑡 𝑑𝑚 𝑦
−∞ −∞

+∞ +∞
= 𝑓 𝑥 − 𝑦 𝑑𝑚 𝑦 𝐻 𝜆𝑡 𝑒 𝑖𝑡𝑦 𝑑𝑚 𝑡
−∞ −∞

+∞ +∞
Fubini
𝐻 𝜆𝑡 𝑑𝑚 𝑡 𝑓 𝑥 − 𝑦 𝑒 𝑖𝑡𝑦 𝑑𝑚 𝑦
= −∞ −∞

+∞ +∞
= 𝐻 𝜆𝑡 𝑑𝑚 𝑡 𝑓 𝑦 𝑒 𝑖𝑡 𝑥−𝑦
𝑑𝑚 𝑦
−∞ −∞

+∞
= 𝐻 𝜆𝑡 𝑓 𝑡 𝑒 𝑖𝑡𝑥 𝑑𝑚 𝑡 . ∎
−∞

Lemme 1.4. : Si 𝑓 ∈ 𝐿𝑝 , 1 ≤ 𝑝 < +∞ alors lim𝜆→0 𝑓 ∗ 𝑕𝜆 − 𝑓 𝑝 = 0.


+∞
Démonstration : Comme −∞
𝑕𝜆 𝑥 𝑑𝑚 𝑥 = 1,
+∞
𝑓 ∗ 𝑕𝜆 𝑥 − 𝑓 𝑥 = 𝑓 𝑥 − 𝑦 − 𝑓 𝑥 𝑕𝜆 𝑦 𝑑𝑚 𝑦 .
−∞

Donc
+∞ 𝑝
𝑝
𝑓 ∗ 𝑕𝜆 𝑥 − 𝑓 𝑥 ≤ 𝑓 𝑥 − 𝑦 − 𝑓 𝑥 𝑕𝜆 𝑦 𝑑𝑚 𝑦 .
−∞

4
De l’inégalité de Jensen appliquée à la fonction 𝑡 ⟼ 𝑡𝑝 , on a
+∞
𝑝 𝑝
𝑓 ∗ 𝑕𝜆 𝑥 − 𝑓 𝑥 ≤ 𝑓 𝑥−𝑦 −𝑓 𝑥 𝑕𝜆 𝑦 𝑑𝑚 𝑦 .
−∞

(Remarque : 𝑕𝜆 𝑦 𝑑𝑚 𝑦 est une mesure de probabilité sur ℝ !!!)

En intégrant par rapport à 𝑥 le deuxième membre de l’inégalité ci-dessus et en lui


appliquant le théorème de Fubini, il vient :
+∞
𝑝 𝑝
𝑓 ∗ 𝑕𝜆 − 𝑓 ≤ 𝑓𝑦 − 𝑓 𝑕 𝑦 𝑑𝑚 𝑦 ,
𝑝 𝑝 𝜆
−∞

où 𝑓𝑦 𝑥 = 𝑓 𝑥 − 𝑦 , la translatée de 𝑓 par 𝑦. 𝑓𝑦 étant uniformément continue (cf lemme


𝑝
1.1.) donc 𝑔1 𝑦 = 𝑓𝑦 − 𝑓 est continue et bornée et 𝑔1 0 = 0. Le théorème de
𝑝
convergence dominée assure le résultat.

Théorème 1.2. : (Théorème d’inversion)


+∞
Si 𝑓 ∈ 𝐿1 et 𝑓 ∈ 𝐿1 et si 𝑔 𝑥 = −∞
𝑓 𝑡 𝑒 𝑖𝑥𝑡 𝑑𝑚 𝑡 , 𝑥 ∈ ℝ. Alors 𝑔 ∈ 𝐶0 et 𝑓 𝑥 =
𝑔 𝑥 𝑝𝑝.

Démonstration :
+∞
(1) 𝑓 ∗ 𝑕𝜆 𝑥 = −∞
𝐻 𝜆𝑡 𝑓 𝑡 𝑒 𝑖𝑡𝑥 𝑑𝑚 𝑡 .

Comme 𝐻 𝜆𝑡 𝑓 𝑡 𝑒 𝑖𝑡𝑥 ≤ 𝑓 𝑡 , 𝑓 ∈ 𝐿1 et 𝐻 𝜆𝑡 1, le théorème de convergence


𝜆→0
dominée assure que le second membre de (1) converge vers 𝑔 𝑥 , ∀𝑥 ∈ ℝ. Du lemme
1.4. et du fait que 𝐿𝑝 est un espace de Banach, il existe une suite 𝜆𝑛 𝑛 telle que 𝜆𝑛
0 et lim𝑛→∞ 𝑓 ∗ 𝑕𝜆 𝑛 𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑝𝑝. Donc 𝑓 𝑥 = 𝑔 𝑥 𝑝𝑝. Le lemme 1.2. implique
𝑛 →∞
que 𝑔 ∈ 𝐶0 . D’où le théorème.

Autre variante du théorème d’inversion :

Définition : Une fonction f définie sur l’intervalle (a,b) et à valeurs réelles est dite de
type CB sur (a,b) si elle est continue à peu près partout et bornée sur (a,b).

Théorème 1.3 (Formule intégrale de Fourrier, Formule d’inversion de Fourier ou formule


de réciprocité de Fourier) : Si f définie sur ]-∞,+∞ est de type CB et est monotone par
+∞
morceaux, et si −∞
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 < +∞, alors, pour tout x𝜖] − ∞, +∞[, on a

𝑓 𝑥+0 +𝑓(𝑥−0) +∞ +∞
= −∞
𝑑𝑢 −∞
𝑓(𝑡)𝑒 2𝑖𝜋𝑢 (𝑥−𝑡) 𝑑𝑡.
2

2. TRANSFORMATION DE LAPLACE

5
2.1. Définition – Abscisse de convergence

Définition 2.1. : Soit 𝑓 une fonction continue à peu près partout sur l’intervalle 0, +∞ .
On appelle transformée de Laplace de 𝒇, on note ℒ 𝑓 , la fonction
+∞
ℒ 𝑓 𝑝 = 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥, 𝑝 ∈ ℂ ou ℝ
0
ℒ 𝑓 est appelée image de 𝑓 et 𝑓 l’original de ℒ 𝑓 .

Théorème 2.1. : Si ℒ 𝑓 𝑝 est définie pour un 𝑝 = 𝑝1 , alors ℒ 𝑓 𝑝 est définie pour tout
𝑝 ∈ ℂ tel que 𝑅𝑒 𝑝 > 𝑅𝑒 𝑝1 .
𝑋
Démonstration : D’après l’hypothèse il existe 𝑀 > 0 tel que 0
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥 ≤ 𝑀.
𝑋
Posons 𝑔 𝑋 = 0
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥. 𝑔 est continue et bornée sur 0, +∞ . Supposons
𝑅𝑒 𝑝 > 𝑅𝑒 𝑝1 .

Par une intégration par parties, il vient

𝑋 𝑋
−𝑝𝑥
1 𝑓 𝑥 𝑒 𝑑𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝1 𝑥 𝑒 𝑝 1 −𝑝 𝑥
𝑑𝑥
0 0

𝑋
𝑝 1 −𝑝 𝑥 𝑋 𝑝 1 −𝑝 𝑥
= 𝑔 𝑥 𝑒 0
− 𝑔 𝑥 𝑝1 − 𝑝 𝑒 𝑑𝑥.
0

𝑝 1 −𝑝 𝑥 𝑝 1 −𝑝 𝑥
Au voisinage de +∞, 𝑔 𝑥 est bornée et 𝑒 → 0. Donc 𝑔 𝑥 𝑒 0. Comme
𝑥→∞
𝑝 1 −𝑝 𝑥 𝑋
𝑔 0 = 0, 𝑔 𝑥 𝑒 0 𝑋 →∞
0. Par ailleurs,
𝑋 𝑝 1 −𝑝 𝑥 +∞
0
𝑔 𝑥 𝑝1 − 𝑝 𝑒 𝑑𝑥 ≤ 𝑀 𝑝1 − 𝑝 0
𝑒 −𝑅𝑒 𝑝−𝑝 1 𝑥
𝑑𝑥.
+∞
Donc 0
𝑔 𝑥 𝑝1 − 𝑝 𝑒 − 𝑝1 −𝑝 𝑥 𝑑𝑥 est absolument convergente. De (1), on déduit que
+∞
0
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥 est convergente et on a
+∞ +∞
−𝑝𝑥
𝑓 𝑥 𝑒 𝑑𝑥 = − 𝑔 𝑥 𝑝1 − 𝑝 𝑒 − 𝑝 1 −𝑝 𝑥 𝑑𝑥.
0 0

Corollaire 2.1. : Soit 𝑓 une fonction continue à peu près partout sur 0; +∞ . Alors on a
seulement trois cas de figure :

1) Ou bien ℒ 𝑓 𝑝 converge ∀𝑝 ∈ ℂ ;
2) Ou bien ℒ 𝑓 𝑝 diverge ∀𝑝 ∈ ℂ ;
3) Ou bien il existe 𝑞 ∈ ℝ tel que ℒ 𝑓 𝑝 converge lorsque 𝑅𝑒 𝑝 > 𝑞 et diverge
lorsque 𝑅𝑒 𝑝 < 𝑞.

6
Définition 2.2 : On appelle abscisse de convergence de ℒ 𝑓 𝑝 le nombre réel 𝑞 tel que
𝐿 𝑓 𝑝 converge lorsque 𝑅𝑒 𝑝 > 𝑞 diverge lorsque 𝑅𝑒 𝑝 < 𝑞.

Exemple : 𝑓 𝑥 = 𝑒 𝑎𝑥 , 𝑎 ∈ ℝ ou ℂ.

+∞ +∞
𝑎−𝑝 𝑥
𝑒 𝑎 −𝑝 𝑥
ℒ 𝑓 𝑝 = 𝑒 𝑑𝑥 = .
0 𝑎−𝑝 0

ℒ 𝑓 𝑝 est définie si 𝑅𝑒 𝑎 − 𝑝 < 0. Donc l’abscisse de convergence de ℒ 𝑓 𝑝 est


𝑅𝑒 𝑎 , et alors
1
ℒ 𝑓 𝑝 = .
𝑝−𝑎

Remarque : Une fonction 𝑓 admet une transformée de Laplace ℒ 𝑓 si ℒ 𝑓 𝑝 existe


pour tout 𝑝 ∈ ℂ tel que 𝑅𝑒 𝑝 soit supérieur à l’abscisse de convergence.

Théorème 2.2. : Soit 𝑓 une fonction telle que :

i) 𝑓 est définie et continue à peu près partout sur 0, +∞ ;


𝑋
ii) 0
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 < +∞, ∀𝑋 ≥ 0;
iii) ∃ 𝑀, 𝐴, 𝑥0 ∈ ℝ tels que ∀𝑥 ≥ 𝑥0 , 𝑓 𝑥 ≤ 𝐴𝑒 𝑀𝑥 .

Alors ℒ 𝑓 𝑝 est absolument convergente ∀𝑝 ∈ ℂ tel que 𝑅𝑒 𝑝 > 𝑀.


𝑋
Démonstration : Soit 𝑋 ≥ 0. Montrons que 0
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥 est convergente.
𝑎 𝑖 +𝛼
De (1), il existe 𝑎1 , 𝑎2 , … , 𝑎𝑛 𝑛 points de discontinuité de 𝑓. D’après ii , 𝑎𝑖
|𝑓 𝑥 | 𝑑𝑥 <
∞, ∀𝑖 = 1,2, … , 𝑛 et 𝛼 assez petit.
𝑎 𝑖 +𝛼 𝑋
Donc 𝑎𝑖
𝑓(𝑥)𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥 < ∞, ∀𝑖 = 1,2, … , 𝑛. Aussi 0
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥 est bien définie,
∀ 𝑋 ≥ 0.

Soit 𝑝 ∈ ℂ tel que 𝑅𝑒 𝑝 > 𝑀 pour tout 𝑥 ≥ 𝑥0 ,

𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑥𝑅𝑒 𝑝
≤ 𝐴𝑒 𝑀𝑥 𝑒 −𝑥𝑅𝑒 𝑝
= 𝐴𝑒 − 𝑅𝑒 𝑝 −𝑀 𝑥
.
+∞
Comme 𝑅𝑒 𝑝 − 𝑀 ≥ 0, 0
𝐴𝑒 − 𝑅𝑒 𝑝 −𝑀 𝑥
𝑑𝑥 < +∞. Ainsi ℒ 𝑓 𝑝 est absolument
convergente donc convergente.

2.2. Formule d’inversion de Mellin-Fourrier

Théorème 2.3 (Formule d’inversion de Mellin-Fourrier)

7
Soit 𝑓 une fonction continue à peu près partout, bornée et monotone par morceaux sur
+∞
0, +∞ . Si 𝑐 ∈ ℝ tel que 0
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑐𝑥 𝑑𝑥 < +∞, alors ∀𝑥 ≥ 0, on a :
+∞
𝑓 𝑥+0 +𝑓 𝑥−0 1 𝑐+𝑖𝑡 𝑥
= ℒ 𝑓 𝑐 + 𝑖𝑡 𝑒 𝑑𝑡.
2 2𝜋 −∞

Démonstration : En posant 𝑓 𝑥 = 0 si 𝑥 ≤ 0, on a :
+∞
ℒ 𝑓 𝑖𝑝 = 2𝜋 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑖𝑝𝑥 𝑑𝑚 𝑥 .
−∞

1
ℒ 𝑓 𝑖𝑝 = 2𝜋𝑓 𝑝 ⟺ 𝑓 𝑝 = ℒ 𝑓 𝑖𝑝 .
2𝜋
+∞
Comme −∞
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑐𝑥 𝑑𝑥 < +∞, le théorème d’inversion de Fourier théorème 1.2.
𝑔 𝑥+0 +𝑔 𝑥−0 +∞ 𝑑𝑡
implique que = −∞
𝑔 𝑡 𝑒 𝑖𝑥𝑡 𝑑𝑚 𝑡 où 𝑑𝑚 𝑡 = et 𝑔 𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑐𝑥 . Par
2 2𝜋
ailleurs,

+∞
𝑔 𝑡 = 𝑔 𝑥 𝑒 −𝑖𝑥𝑡 𝑑𝑚 𝑥
−∞

+∞
1
= 𝑓 𝑥 𝑒 − 𝑐+𝑖𝑡 𝑥 𝑑𝑥
2𝜋 −∞

1
= ℒ 𝑓 𝑐 + 𝑖𝑡 .
2𝜋

Donc
+∞
𝑔 𝑥+0 +𝑔 𝑥−0 1
= ℒ 𝑓 𝑐 + 𝑖𝑡 𝑒 𝑖𝑡𝑥 𝑑𝑡.
2 2𝜋 −∞

Or 𝑔 𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑐𝑥 ⇔ 𝑓 𝑥 = 𝑒 𝑐𝑥 𝑔 𝑥 . Donc
+∞
𝑓 𝑥+0 +𝑓 𝑥−0 1 𝑐+𝑖𝑡 𝑥
= ℒ 𝑓 𝑐 + 𝑖𝑡 𝑒 𝑑𝑡.
2 2𝜋 −∞

2.3. Opérations sur les transformées de Laplace

a) Linéarité : Soient 𝑓 et 𝑔 deux fonctions continues à peu près partout, 𝛼, 𝛽 ∈ ℝ ou ℂ.


Alors ℒ 𝛼𝑓 + 𝛽𝑔 = 𝛼ℒ 𝑓 + 𝛽ℒ 𝑔 .

b) Soit 𝑓 une fonction continue à peu près partout et 𝑔 𝑥 = 𝑒 𝑎𝑥 𝑓 𝑥 , 𝑎 ∈ ℂ. Alors


ℒ 𝑔 𝑝 =ℒ 𝑓 𝑝−𝑎 .

En effet

8
+∞
ℒ 𝑔 𝑝 = 𝑓 𝑥 𝑒 𝑎𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥
0

+∞
= 𝑓 𝑥 𝑒 − 𝑝−𝑎 𝑥 𝑑𝑥
0

=ℒ 𝑓 𝑝−𝑎 .

0, si 𝑥 < 𝑕
c) Translation : Soit 𝑕 ≥ 0 et g 𝑥 = ,
𝑓 𝑥 − 𝑕 sinon

où 𝑓 est une fonction continue à peu près partout. Alors ℒ 𝑔 = 𝑒 −𝑝𝑕 ℒ 𝑓 .


+∞
En effet : en supposant que 𝑔 𝑥 = 0 si 𝑥 < 0, on a ℒ 𝑔 𝑝 = 0
𝑓 𝑥 − 𝑕 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥.

Posons 𝑥 − 𝑕 = 𝑦. On a alors

+∞
ℒ 𝑓 𝑥−𝑕 𝑝 = 𝑓 𝑦 𝑒 −𝑝 𝑦+𝑕
𝑑𝑦
−𝑕

+∞
= 𝑓 𝑦 𝑒 −𝑝 𝑦+𝑕
𝑑𝑦
0

+∞
−𝑝𝑕
=𝑒 𝑓 𝑦 𝑒 −𝑝𝑦 𝑑𝑦.
0

d) Homothétie : Soit 𝑘 un nombre réel strictement positif, et 𝑔 𝑥 = 𝑓 𝑘𝑥 . Alors


1 1
ℒ 𝑔 𝑝 = ℒ 𝑓 𝑝 .
𝑘 𝑘
+∞ 1
En effet, ℒ 𝑔 𝑝 = 0
𝑓 𝑘𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥.Posons 𝑦 = 𝑘𝑥 ⟺ 𝑥 = 𝑘 𝑦. On a

+∞ 𝑝 𝑑𝑦 1 𝑝
ℒ 𝑔 𝑝 = 𝑓 𝑦 𝑒 −𝑘 𝑦 = ℒ 𝑓 .
0 𝑘 𝑘 𝑘

e) Produit de convolution : Soient 𝑓 et 𝑔 deux fonctions continues à peu près partout et


bornées sur 0, +∞ telles que 𝑓 𝑥 = 𝑔 𝑥 = 0, ∀𝑥 < 0. Alors
+∞ +∞
𝑕 𝑥 =𝑓∗𝑔 𝑥 = 𝑓 𝑥 − 𝑡 𝑔 𝑡 𝑑𝑡 = 𝑓 𝑥 − 𝑡 𝑔 𝑡 𝑑𝑡.
−∞ 0

Et on a :

ℒ 𝑕 =ℒ 𝑓 ℒ 𝑔 .

9
Cela résulte du fait que ℒ 𝑓 𝑖𝑝 = 2𝜋𝑓 𝑝 et que 𝑓 ∗ 𝑔 = 𝑓𝑔.

f) Transformée de la Laplace d’une dérivée et d’une primitive

Soit 𝑓 de classe 𝐶 𝑛 0, +∞ satisfaisant aux conditions du théorème 2.2. Si 𝑓 𝑛


satisfait
les conditions i) et ii) du théorème 3.2.2, alors :

ℒ 𝑓 (𝑛) 𝑝 = 𝑝𝑛 ℒ 𝑓 − 𝑝𝑛 −1 𝑓 0 − 𝑝𝑛−2 𝑓 ′ 0 − ⋯ − 𝑓 𝑛−1


0 .
𝑋
En effet, pour 𝑛 = 1, l’intégrale 0
𝑓′ 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥 a un sens ∀𝑋 ≥ 0. 𝑓 étant continue, une
intégration par partie donne :
𝑋 𝑋
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥
𝑑𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 0𝑋 +𝑝 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥,
0 0

de iii) du théorème 2.2., on a que pour 𝑅𝑒 𝑝 suffisamment grand,

𝑋 𝑋
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 0 −𝑓 𝑜 . De même 𝑝 0
𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥 𝑝ℒ 𝑓 .
𝑋→∞ 𝑝→∞

+∞
ℒ 𝑓′ 𝑝 = 0
𝑓′ 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥 = 𝑝ℒ 𝑓 − 𝑓 0 . Pour 𝑛 ≥ 2, c’est une application répétée
du cas 𝑛 = 1.

Conséquence : Si la fonction 𝑓 satisfait les hypothèses du théorème 2.2, alors pour


𝑥
𝐹 𝑥 = 0 𝑓 𝑡 𝑒 −𝑝𝑡 𝑑𝑡, on a

1
ℒ 𝐹 𝑝 = ℒ 𝑓 (𝑝).
𝑝

g) Si 𝑔 vérifie les conditions i), ii) et iii) du théorème 2.2., alors ℒ 𝑓 est dérivable et on
a

ℒ 𝑓 𝑝 = −ℒ 𝑔 𝑝 où 𝑔 𝑥 = 𝑥𝑓 𝑥 .

En effet, soit 𝑝1 supérieur à l’abscisse de convergence de ℒ 𝑔 𝑝 ,


+∞
ℒ 𝑔 𝑝1 = 0
𝑥𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝1 𝑥 𝑑𝑥 converge. Du théorème 2.1,
+∞
ℒ 𝑔 𝑝 = 0
𝑥𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥 converge uniformément sur 𝑝1 , +∞ . De plus
+∞
ℒ 𝑓 𝑝 = 0
𝑔 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 𝑑𝑥 converge pour tout 𝑝 tel que 𝑅𝑒 𝑝 > 𝑝1 . Comme
𝑑 𝑑
𝑥𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥 = − 𝑑𝑝 𝑓 𝑥 𝑒 −𝑝𝑥
on a bien ℒ 𝑓 𝑝 = −ℒ 𝑔 𝑝 .
𝑑𝑝

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