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INSTITUT ROUMAIN D'ETUDES BYZANTINES

NOUVELLE SERIE:

N. BANESCLI
DE. L'ACADEMIE ROLIMAINE
PROFESSEUR A L'UNIVERSITE DE BUCAREST

LES DLICI-W.S BYZANTINS


DE

PARISTRION (PARADOLINAVON)
ET DE BULGARIE

BUCAREST
MCMXINI

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INSTITUT ROUMA1N D'ETUDES BYZANTINES
NOUVELLE SERIE: III

N. BANESCU
DE L'ACAIAMIE ROUNAINE
PROFESSEUR A L'UNIVERSITA DE BUCAREST

LES DUCHÉS BYZANTINS


DE

PARISTRION (PARADOUNAVON)
ET DE BULGARIE

BUCAREST
MCMXLVI

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NICOLAO. JORGA.
CLARISSIMAE. MEMORIAE, MAGISTRO,
HISTORICORVM. PRINCIPI.
GRATEQVE. PIEQVE.
S.

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PREFACE

Dans une série d'études, commencées il y a


vingt ans, nous avons exposé la nouvelle organi-
sation politique créée dans la Péninsule balkani-
que d la suite de la victoire définitive du Bulga-
roctone sur les Bulgares. On a pu voir par ces
travaux que, d la place de l'Etat bulgare deux
joisdétruitpar Tzimiskès (971) et par Basile II
(ioi8) se formèrent deux thèmesbyzantins :
run, au Nord des Balkans, sur l'emplacement
de la vieille Bulgarie danubienne, s'appela le
thème des territoires et des villes du Danube",
014 encore Paristrion", Paradounavon" (Pa-
radounavis") et eut sa résidence d Dorostolon ou
Dristra (l'actuelle Silistrie); l'autre, englobant la
région occidentale, le centre du tsarat anéanti de
Samuel, regut le nom de duché de Bulgarie"
et eut son chef-lieu d Skoplje, sur le Vardar.
L'importance de ces précisions était évidente:
elles apportaient, en effet, une réelle contri-
bution d la connaissance d'une époque très
obscure de l'histoire bulgare, nous voulons dire
de celle qui va de l'écroulement du tsarat de

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Samuel jusqu' d la création du nouvel Etat des
Asénides. Un savant byzantiniste, Uspenskij, te a
pas hésité d affirmer que cette époque marque une
lacune que les recherches les plus minutieuses ne
parviendront pas d combler" 1 Notre enquite ob-
jective uniquement fondée sur le témoignage des
textes et des rares documents de l' époque, a cepen-
dant eu l' effet d' allumer une vive discussion dans
les rangs des savants bulgares qui s' obstinaient
d nier la réalité. A lui seul, le regretté Zlatarski a
consacré d nos travaux quatre études spéciales,
s'ingéniant d dormer des sources une interpré-
tation forcée, corrigeant maintes lois d'une ma-
nière inacceptable les textes qu'il veut contraindre
cì appuyer ses opinions préconpes. Après avoir
nié le démembrement en thèmes du territoire
bulgare conquis, il a fini par admettre l' existence
des deux duchés et toute la série des gouverneurs
byzantins, établie par nous, a passé dans ses
listes et dans l' Histoire de l' empire bulgare
au moyen-lige" publiée ces dernières armies (il
exclut naturellement, pour le Paristrion, les com-
mandants qui ligurent avant le milieu du XI-e
sièck, puisqu'il n' admet l' extstence du duché que
durant la deuxième moitié de ce siècle).

z. La formation du deuxiente eMPife bulgare (en rasse), Odessa


1879, p. 1.

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Bien avant nous, il y a déjd cinquante ans,
l'historien russe Skabalanovie, dont nous igno-
rions l' oeuvre et que les savants bulgares citent
maintenant abondamment, était arrivé aux mémes
résultats : il enregistre dans son ouvragel les
deux duck& byzantins auxquels il ajoute, par
suite de nombreuses confusions, celui de Sirmium,
qui n' a jamais existé. Aux objections qu'on nous
a adressées nous avons opposé des arguments d'une
objectivité scientifique irrécusable. Mais nous
avons cont até avec surprise que le regretté Zla-
tarski a transcrit dans sa récente Histoire de
l' empire bulgare au Moyen-eige" toutes les con-
ceptions qui figuraient dans ses dudes polénti-
ques antérieures. Des savants réputés, comme M.
Ostrogorsky, acceptent comme argent comptant ces
vues hasardées, sans connaitre les conclusions
scientifiques établies par nous. Dans sa Ge-
schichte des byzantinischen Staates" ce savant
n'hésite pas d risquer cette affirmation : Zu
Paristrion auch die allerdings tnit V orsicht zu
benutzenden Abhandlungen von N. Beinescu" 2.
Par respect pour la vérité que personne tea
le droit d' étouffer , nous nous sentons obligé de
réunir, dans la présente synthèse, les résultats
de nos recherches sur les deux duck& byzantins

i. L'État et l' &Use byzantines au XI-e siicle (en russe), S. Peters-


bourg 1884.
2, Page 220, note 2.

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organisé après le grand triomphe de Basile rz et
dant l'existence couvre la longue époque de rca8
1185. Cette charge nous revenait d'autant plus
que nous avons Rd le premier d présenter dans
leur juste lumière ces créations politiques et d les
suivre tout au COW'S de leur existence de près de
deux siècles : le grand Jirieek n'avait rien apporté
sous ce rapport, ses vagues indications tiennent
en quelques lignes : quant d Skabalanovit,
avail consacré aux deux duchés quatre pages
"circles d'inexactitudes et de confusions. Il nous
appartient d'avoir ajouté à l'histoire de la Bul-
garie au Moyen-tige tout un chapitre et l'un
des plus intéressants.
Nous devons d l'obligeance de la Banque Na-
tionale de Roumanie d' avoir pu réimprimer ce
livre. Nous lui exprimons noire très vive recon-
liaissance.
Bucarest, août 1945.1.

r. Ce livre, destine b. la serie historique de l'Institut d'études


et recherches balkattiques, avait été completement cosnposé et tire
lorsque le bombardement du 6 mai 1944 en anéantit l'édition;
un seul exemplaire seulement a pu etre retrouvé. Nous avons
profité de la réimprcssion du volume pour apporter certaines
ameliorations et quelques développements nouveaux concernant la
survivance de la domination byzantine dans la region danublenne
la fin du XXX-e et au cours du

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PREMIERE PARTIE

I.

SITUATION POLITIQUE DE LA BULGARIE


SOUS LA DOMINATION BYZANTINE.

Vers la fin de l'année 1018, l'empereur Ba-


sile II achevait sa derniére campagne contre
les Bulgares ; tout le territoire de l'Rtat de
Samuel était incorporé A l'empire après des
luttes acharnées qui avaient duré presque
quarante ans. Les places fortes, défendues obsti-
nément par leurs chefs, étaient tombées, l'une
après l'autre, aux mains des Byzantins qui y
avaient installé leurs garnisons et leurs chefs
-militaires. Un commandant supréme fut alors
laissé a Skoplje et ce fut le premier gouverneur
im.périal des régions occidentales de l'Etat con-
quis. Un autre se trouvait a Dorostolon (Si-
listne) depuis l'époqu. e de l'empereur Tzimiskés
et on en rencontre la mention en 1017.
Basile II prit soin, aussitôt après son triomphe,

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de conselider l'autorité de l'empire dans la Pi-
ninsule conquise au prix de lourds sacrifices.
L'empereur fit preuve à cette occasion d'tm.
grand sens politique : mise A part l'occupation
civile et militaire, il conserva les vieilles coutu-
mes de la population, permettant, par exemple,
la perception des impôts en nature, comme du
temps du tsar Samuel, et laissa à Mglise bulgare
toute son autonomie, quoiqu'il réduisit seulement
le patriarche au rang d'archevèque. Cette at-
titude de sagesse politique l'empereur lui même
tint A la proclamer dans son sigillion de m.ai
1020, accordé à l'archevèque Jean d'Achrida :
el yap tfx xtbpa; lixpatet; lysv6p,60a, clUez Tat ta6rqg
SExaca alcapaanacrta Scenlpilaattev. POUI" régler les
droits de l'archev'èque, l'empereur lui donna,
peu après la soumission définitive du pays,
trois diplômes que nous avons encore : l'un
porte même sa date exacte de mai 1020 1.
Les ètudes que nous avons publiées en 1922
et 1923 2 mettaient en lumière, pour la première

1. On trouvcra un clair exposé des dispositions de ces vigilia


chez B. Granid, Kirchenrechtlichen Glossen zu den vom Kaiser Basi-
lios II. dem autokephalen Erzbistum von Achrida verliehenets Privi-
legien, Byzantion XII (1937), 395-415.
2.. Les premiers témoignages byzantins sur les Roumains du Bas-
Danube. Byz.-neugr. Jahrbiicher, III (1922), 287-3X0; Change-
ments politigues dans les Balkans apras la conguite de l'empire bul-
gare de Samuel (I018). Nouveaux duchés byzantins : Bulgaria et
Paristrion. ,A.cad. Roum., Bulletin de la section historique, X (1923).
Tirage It part.

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fois depuis l'esquisse rapide et manquée de
SkabalanoviC, de nous totalement igmorée, l'or-
ganisation de Mat bulgare sous la domination
byzantine après la conquéte du Bulgaroctone.
Elles eurent pour effet d'attirer sur ce problème
l'attention du regretté historien bulgare V. Zla-
tarski, qui lui consacra la méme année (1929)
trois études en bulgare : 1. Situation politique
de la Bulgarie du Nord pendant les XI-e et XII-e
siècles, Izvestija de la Société historique, Sofia, 9
(1929) ; 2. Le sceau de plomb de Syméon Vestes,
catépan de Paristrion, 8igicev Zbornik, Zagreb
1929; 3. Addition chronologique d'un manuscrit
grec du milieu du XI-e siècle, Byzantinoslavica,
1 (1929). Deux années plus tard, il fit paraltre,
toujours en bulgare, une nouvelle et longue
étude : L' organisation de la Bulgarie et la situa-
tion du peuple bulgare dans les premiers temps
après la soumission par Basile II le Bulgaroc-
tone, Semin. Kondakov. de Prague, IV (1931),
49-67.
Au départ, l'éminent historien bulgare se
place sur un faux terrain en s'efforqant de prou-
ver que toute la Bulgarie conquise par Basile II
a formé, sous la domination byzantine, un ter-
ritoire unitaire, qu'elle n'a pas été répartie en
plusieurs thèmes, comme le pensent en général
tous les historiens qui se sont occupés de cette
question. Dans son premier article, Zlatarski

it

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tente, dans ce but, mais sans succès, de réduire
au minimum l'existence du duché de Paristrion
(Paradounavon) démontrée par nous : il admet
que c'est tout juste en 1059 que, pour mieux
défendre la région Nord-Est de la Bulgarie
contre les barbares, on la détacha de la Bulgarie
et qu'on la transforma en une unité adminis-
trative indépendante, confiée au gouvernement
de Romain Diogène, le premier chef du thème,
A. son avis, fait absolument inexact. Sous
Basile II et ses successeurs immédiats, nous
n'avons pas d'organisation particulière de ce
secteur du Nord-Est, affirme Zlatarski, car il
dépendait du catépan ou duc de toute la Bul-
garie" 1.
Mais c'est spécialement dans sa dernière étude,
parue dans le Seminarium Kondakovianum de
1931, que l'historien bulgare reprend cette ques-
tion de l'unité de tout le territoire de la Bulga-
rie après l'annexion. Le duché de Bulgarie que
nous avons défini exactement d'après les données
silres des sources, aurait embrassé, suivant Zla-
tarski, sous la meme autorité de Byzance, Mat
bulgare tout entier comme il existait sous ses
tsars.
Tout en reconnaissant la difficulté de tirer
au clair l'organisation imposée A. la Bulgarie,

z. Situation politigue de la Bulgarie du Nord etc., p. 8.

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après son incorporation A rempire, A défaut
de données directes et claires", l'historien bul-
gare croit que les $ources byzantines, tout
sommaires qu'elles soient, nous permettent de
présenter dans une certaine mesure le tableau
de. rétat du peuple bulgare dans les premiers
temps après sa soumission" 1 Parmi ces sour-
ces, il accorde la première place aux renseigne-
ments fournis par les trois diplômes octroyés
par Basile II A rarchevèque bulgare d'Achrida,
l'un .en 1020, les autres vers la même date.
Il s'arrête donc avant tout A. ces diplômes, et
cherphe A en tirer *tout ce qu'il croit propre A.
appuyer sa conception de runité intégrale de
l'Rtat bulgare devenu thème byzantin.
Malheureusement ces textes, dépouillés par
tous ceux qui ont étudié cette époque, ne contien-
nent rien qui autorise pareille opinion. Aussi le
savant bulgare se voit-il contraint de modifier
le texte grec qu'il invoque de préférence en sa
faveur. Au début de rédit daté de mai 1020,
l'empereur décide que tous les évêchés qu'ont
eus Pierre et Samuel ainsi que les archevèques
d'alors et toutes les autres places (xecc-cpa)
soient en la possession et sous l'autorité du très
saint archeveque actuel, oa yap &action/ xat
7C6VOW rOpiC xat tapkon continue-t-il caXec

z. L'organisation de la Bulgaria et la situation du peuple bulgare


etc., p. 49.

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atet xampicq icoXusto0; (primitivement iroXutelo%
xat crup.p.axiccç altxU bitóanovSov rv x6pccv Takr
6 ask tp.tv iSwptcrono, circe6wco; cc6so0
itiXec way* )p.!7v ciparro6anç xad Tee ScsattiSza Elg ay
°ovaIrroUan; 6n6 CoTbv Iva a.sp.ivn; sob; 6poug xai
Tok Túrcouç to xccX6) nap& taw Tcp6 Win psccrtleu-
acintov 14eantaeivtac p.nSiv Xuttivapinç '. Le regretté
Zlatarski, pour faire de ce texte un argu-
ment décisif, n'hésite pas à l'amender, quitte
mutiler sa structure grammaticale et à attri-
buer aux mots un sens qui n'est pas le leur.
Pour ce qui regarde l'interprétation, il prend
le terme biróanovaog dans son acception littérale
et traduit l'expression : 67c6crirovaov Tip x6paV Tad..
*WI 6 Oak /1p.tv lacoptaceso par Dieu nous a gra-
tifié de ce pays par traité (convention)". Or,
le terme en question signifie purement : soumis"
qui a capitulé". 11 détache ensuite le terme
tobç &pop; des mots suivants et lui attribue in-
dilment le sens de frontières". Ce qui est plus
grave, il modifie ensuite deux des participes
de la dernière phrase, sans se demander si la
grammaire le permet ou non. Dans son article
paru dans le Seminarium Kondakovianum",1V
(193r), ii s'était arrêté à Xup.nvccp.ivw, en pro-

i. Nous citous d'après l'édition de Benegevid, Catalogas coding»;


inanuscriptorum graecorum qui in monasterio Sanctae Catharinae in
monte Sino asservantur. T. I. S. Petersburg 1911, p. 754, parce
qu'elle est la plus récente.

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posant de le remplacer par luravop.ivocc, pour
le rapporter au datif tp.tv et faire dire A l'empe-
reur lui-même ce que celui-ci attribue A. la
bonté divine. Dans son Histoire de l'empire
bulgare", il ¡tend de plus cet amendement au
participe osp.inc, pour le rapporter aussi A ,tv.
Dans ce passage, écrit411, se rencontre des
formes que le sens rend impossibles. Les édi-
teurs, tels que Goloubinsky-Gelzer et Bene-
.. ..
sevic-Ivanov, n'ont pas eu l'attention attirée
là-dessus. Cependant l'analyse de la seconde
moitié de la charte force d'y prêter attention.
Il y a peu de temps, le métropolite Syméon,
qui utilisait l'édition Goloubinsky, proposait
la leqon noXusto% au lieu de noXotaoGg, car la
constance" ne peut pas étre luxueuse" 2, et
la le9on Xupacvopivocc au lieu de Xup.nvoylvw, en
l'accordant avec 'lip) (de l'expression Ilp.tv cipwyotí-
ov , car, si l'on rapporte ce mot A _Tcc__WCCn,
& AA

il s'ensuit que la miséricorde divine n'enfreint


pas les lois des tsars bulgares, ce qui est un
non-sens". Feu Zlatarski ne se borna pas A
accepter la correction du métropolite ; il étend
encore ce procédé, sans se soucier de la cons-
truction syntaxique : Toutefois, continue-t-il,
cette correction, parfaitement justifiée, en
i. T. II, p. 3, note I.
2. Correction value. Ce terme doit étre traduit par, coilteuse",
qui a collté beaucoup".

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appelle une autre : nous proposons de lire,
ozpivocc, au lieu de at vinc, en ranortant ce-
mot au méme *tv; le complément direct sera
-c& atEcncina, car, si l'on rapporte celui-ci A.
ciya06-arroc, nous obtenons que la miséricorde
divine mit sous le même joug des parties éparses,
tandis que c'est Basile II qui accomplit cette
action".
Tout cela est d'une fragilité qui surprend
chez un grand historien. Il a voulu à tout prim
donner au texte de la charte le sens dont il avait
besoin pour étayer son opinion précongue, car,
dans la traduction de ce passage, il fait dire à
l'empereur que la bonté divine lui a aidé A réunir
en un ce qui était auparavant divisé, sans violer
en lien les frontières et les formes (l'image, la
figure)" bien établies par les empereurs qui l'ont
précédé. Mais les amendements de notre his-
torien sont nettement récusés par la grammaire :
les participes Xupapap.ing et Ospinc font partie
intégrante du génitif absolu qui régit toute la
phrase : .r.1; dyccO6rtjtos minas eii !loam Tpccv6s tlitV
ciet0T01501; xal Tic Stecrcance etç Iv a u v an s o ú -
a n ;, 67cb Cuybv gvcc 15 e // I v yi ç Ten 6poug Itta TOtiC
'67tOUÇ TC1i4 lux Xtbe; nap& T6v npò tiiiív ßccatXsuacív-

swv Oaarccaeincg Who Xup.nyp.gynç. Ce serait


une grave erreur d'admettre A. côté des deux
premiers participes au génitif deux autres au
datif.

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Quant au terme 'Cork apouc, pris par notre
historien dans le sens de frontières", il ne peut
pas étre séparé du terme qui suit (Tobc tt'ncouc),
pareilles formules redondantes sont courantes
dans le style de chancellerie. Tel qu'il nous a été
transmis, le passage en question est parfaite-
ment clair. Le basileus, attribuant, en vrai by-
zantin, A Dieu le grand résultat de ses efforts
surhumains, a pu dire : La bonté de Dieu nous
venant en aide d'une manière bien évidente. et
rassemblant en un ce qui était divisé, le mettant
sous un joug, sans violer en rien les dispositions
et lis règlements ordonnés par ceux qui ont régné
avant nous". Il n'y a pas de non-sens" dans
ces paroles si simples et dénuées d'orgueil. Il
n'y est pas question des frontières de Mtat
conquis, et le basileus s'explique, en ajoutant
immédiatement après : et yecp TfIc krvas &rya-
I* irev4tEOcc, c1XXec Taz toctírtx &Exam &Tcapdanccasoc
intxupoavtaç
8cerrlAcrap.sv, abco/ Stec .xpocro6o6Xlcov xat
acycXXCcov 9*Ov (car, sinous sOmmes devenus
mattres du pays, nous avons gardé ses droits
intacts, en les confirmant par nos chrysobulles
et nos sigillia). Tec Sfucca, et rien 'de plus !-
Zlatarski avait besoin d'une telle interpré-
tation pour pouvoir soutenir son idée constante
touchant le maintien intégral de runité tetrito-
riale bulgare. En effet, dans le commentaire qu'il
propose du texte, il affirtne que les derniers
1
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mots de l'empereur prouvent clairement que
Basile II reconnaissait, d'une part, combien lui
avait coilté la conquête de la Bulgarie, et, de
l'autre, qu'il n'avait réussi A. en devenir le maitre
qu'en vertu d'un pacte" 1. Vraiment, quand les
derniers défenseurs des places ont été tués ou se
sont rendus, que la tsarine veuve a été conduite
A Byzance avec toute sa famine, que les des-
cendants de la famille régnante ont été envoy&
comme chefs militaires au fond de l'Asie Mi.-
neure, peut-il encore étre question d'un pacte ?
Partant de sa fausse prémisse, Zlatarski nous
explique les conditions" de ce pacte. Autant
qu'on peut juger d'après les mots assez peu
clairs du diplôme, dit-il, il était avant tout
question de l'indivisibilité territoriale de l'an-
cien ßtat bulgare, de l'intégrité de la Bulgaiie
que Basile II a annex& A. l'empire byzantin
sans violer ses frontières fixées et reconnues par
les empereurs précédants".
Pour Zlatarski l'empereur décidait de sauve-
garder l'organisation interne du pays, comme
elle avait existé sous les tsars Pierre (927-969)
et Samuel (997-1014), et avant tout de lui
conserver la méme forme et le même mode de
gouvernement.
L'historien bulgare développe ensuite, sur la

1. Article citi, p. 50. Cf. Histoire du peuple bulgare, II, p. 4..

18

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base de ces idées fausses, sa théorie suivant
laquelle, des régions ou voévodats" isolés, gou-
vernés auparavant par des voévodes particu-
liers, appelés maintenant archontes et stratèges",
ont été partout conservés ; il invoque ensuite
en sa faveur la phrase connue de Skylitzès-
Cédrénus, d'après laquelle Basile II p.il askijaav-
.* u vsovijaac ulív ietwov akog, &XX' tircb To%
cxpetipotg vi xa13' iamb; c5pf-
etpxotnf Te xai lOs ac
CraVTO; atet&yeaeat, 'sack 7COU WC/ ini 'COO Iccp.ouf4X,
mais cette phrase n'a pas le sens que lui
prête l'auteur. Des chefs militaires et civils A
la fois, nommés par l'empereur, se trouvaient
partout en territoire bulgare et quelques uns
des chefs bulgares qui s'étaient rendus au
basileus ont pu rester i leur place. En tout
cas, ce qui est décisif A cet égard ce sont les
termes de l'édit impérial et non pas une compi-
lation tardive ; or, ils parlent de TC74 SEXCC1cC et pas
du tout de chefs bulgares.

Le premier qui ait esquissé sommairement


la situation créée en Bulgarie après la conquéte
de Basle II est le savant russe N, Skabala-
movie. Dans son livre sur L'Etat et Mglise
byzantines au XI-e siècle, de la mort de Basile II
le Bulgaroctone a l'avènement d'Alexis I-er

1, II, 715, 2 sq. (Bonn).

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Comnène" (S. Petersburg 1884), cet auteur ex:
pose, au chapitre IV, l'administration des pro:
vinces et mentionne dans l'ancien Etat de Bul-
garie trois thèmes byzantins : 1. Le thème de
Bulgarie ; 2. Le thème des vines du Danube
(cero uccpurcp(cov)" ; 3. A l'Ouest de celui-ci,
le long du Danube et de la Save, le dernier
thème byzantin, avec les villes de Sirmium et de
Belgrade" : il porte affirme-t-il le nom
de l'une ou de l'autre de ces vines" 1
Dans sa fameuse Geschichte der Bulgaren",
le savant JireCek se borne A. nous dire que la
Bulgarie fut, après la conquéte, partagie en
thèmes administrés chacun pat un stratege ou
dux qui réunissait dans ses mains l'autd-
rité civile et militaire et résidait dans une
ville importante. Le commandant supréme
avait sa résidence A. Skoplje.
P. Mutafeiev prétend que des territoires de
l'empire bulgare on détacha quatre nouveaux
themes : t. La Bulgarie qui couvrait tout le
territoire de la Macédoine actuelle a l'exception
de Salonique, Serres et de la tégion de S6fia',
Dyrrachion avec l'Albanie et le Montenegro ;
Le thème de Srem avec les régions qui entou-
rent la ville de Srem (aujourd'hui Mitrovitza) ;

I. P. 228.

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4. Le thème des vines du Danube ou de Paris-
trion 1).
Conséquent avec les vues qu'il défend dans
tous ses travaux, Zlatarski n'admet pas ce frac-
tionnement du territoire bulgare en plusieurs
thèmes. Il combat donc l'opinion. de Skabala-
novia, pour admettre, en fin de compte, l'exis-
tence A. Sirmium d'un thème-voévodat", mais
avec résidence A Belgrade et soumis en tou't A
l'autorité du chef suprême de la Bulgarie. Il
admet également l'existence du thème de Paris-
tr:on, mais il le croit pareillement dépendant,
dans la première moitié du XI-e siècle, du com-
mandant du duché de Bulgarie. Nous verrons
tout ce que contient d'erreur cette opinion
qui tend A réduire tout le territoire bulgare A
l'unique duché de Bulgarie. Les mêmes motifs
lui font combattre aussi l'opinion de Mutaklev
et il exclut, du reste A très juste titre, de cette
organisation le thème de Dyrrachion, qui a
toujours été byzantin.
Mais l'historien Zlatarski recourt A. un argu-
ment sans aucune valeur qu'il doit A Skabala-
novi6 : l'argument du thème-catépanat" et du
thème-duché" qu'il sort chaque fois qu'il en-

i. . son article sur Silistrie au Moyen-Age duns Sbornik Si-


listra- 1 Dobrudja", T. I, Sofia 1927, 158-159, ap. Zlatarski,
L'organisation de la Bulgaria etc., p. 57, note 40; cf. Hist. de l'ern-
pire bulgare au moyen-dge, II, p. 16, note i.

2l

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tend éluder des faits historiques parfaitement
garantis. Paristrion aurait été, prétend-il, d'a-
bord un thème-catépanat", quelque chose d'in-
férieur A son avis au thème-duché", et il croit
sérieusement que les chefs de Paristrion, au
début de simples dpxonsg", étaient sous les
ordres du duc de Skoplje. Avancer de telles
opinions c'est méconnattre le caractère même
du thème byzantin dont le chef était, dans son
gouvemement, tout A fait indépendant. En ap-
pliquant aussi cette manière de voir au gou-
verneur-voévode" de Belgrade auquel il réduit
le thème de Sirmium admis par SkabalanoyiC
et MutafCiev, l'éminent historien croit pouvoir
sauver l'unité administrative de la Bulgarie
sous la domination byzantine.
Mais il ne trouvera personne pour partager
cette opinion risquée. Elle a été rejetée entre
autres par Fr. Dölger et G. Ostrogorsky. Le
premier, dans une recension consacrée A l'ar-
ticle sur l'organisation de la Bulgarie après sa
conquête par l'empereur Basile II (Semin. Kon-
dakov., IV, 1931, 49-68), montre les graves
erreurs qui contaminent A. peu près toutes les
vues soutenues par l'auteur 1 ; le second nie

1. Byz. Zeitschrift, 31 (1931), 443-445. Voici les remarques du


recenseur :
t. Zl. htilt daran fest, dass Bulgarien nach der Broberung durch
Basileios II. die administrative Einheit im territorialen Umfange

22

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l'unité administrative de la Bulgarie conquise
des Reiches Peters und Samuels erhalten geblieben sei. Indessen
sind seine ,A.usfährungen nicht voll iiberzeugend und von Ein,zel-
irrtiimern nicht frei.
Der crcparTrk atitozpctuop ist entgegen der Ansicht Z.s
S. 53 nichts anderes als Tel iscatk crcpceco5 41Tsp.oiy, und
ist zu dieser Zeit keinesfalls dero ffizi 11, Titel ein-s Gouverneurs,
der almählich durch den Titel Eogçç Bos)vrape2ç abgel6st
worden ware.
Von den S. 53 angefiihrten. fiinf Titeln können laöchstens
npolooltilç und gspattcop als amtliche Bezeichnungen betrachtet
werden. (Nous mon.trerons la vraie signification de ces termes).
Die Einheit der kirchlichen VerWaltung, Velche Zl. zur Stii-
tzung seiner Annahme der politischen Einheit dcr Provinz Bulga-
rien nach den bekannten Urkunden Basileios II. heranzieht, hat
nicht die Bevteiskraft, die Zl. ihr zumisst. Es ist durchaus nicht
nötig, dass die Grenzen der ivopEoc des autokephalen Erzbischofs
von Bulgarien sich mit den VerWaltmgsgrenzen des Themas
Bulgarien decken ; es spricht vielmehr gegen die Annahme Z. s,
dass Basileios II, in seinem zweiten Sigill sagt, das Erzbistum solle
seine Macht iiber alle Erzbistilmer erstrecken, Weiche zum Reiche
Peters und Samuels gehört hätten, und nicht einfach : des Themas
Bulgaria, un,d es ist bezeichnend, dass gerade die astlichen Bischofs-
sprengel in dies= zWeiten sigill nachgeholt werden.
Man Wird kaum zWeifeln können, dass die Meinung Bänescus
und des ihm hier zustimmenden Mutafdiev zu Recht besteht, dass
der iistliche Teil des bulgarischen Landes ein Thema fiir sich mit
der Bezeichnung Paristrion, bildete". Le recen.seur reconnalt, en
revanche, l'exactitude de l'opinion de Zl. suivant lequel les gou-
verneurs de Bulgarie portaient tant6t le titre de Son tant6t celui
de xaur.dva, (ce que perscame ne conteste, mais non dans le sens
de l'auteur) et suivazt lequel la résidence du duché n'était pas
fixe (ce qui est une erreux).
Wenig gliicklich ist der von Zl. S. 6o, A 52 unterrommene
Versuch, eine Vbersicht fiber die rechtliche Stellung der alspotzot
zu geben.
7- "S. 62 scheint die. Meinung, dass es sich bei der Steuer
obtop6Stov um eine Iliuser"-steuer oder Gebäude"-steuer
haudeln könnte, trotz Beziehung auf M. Lascaris Vatop. gramota

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par le Bulgaroctone, et admet inditment l'exis-
tence du thème limitrophe de la Save et du
Danube. Apr& avoir constaté l'existence des
thèmes de Bulgarie et de Paristrion, il ajoute z

Ein weiteres Grenzthema an der Donau und


der Save stellte das (ebiet um Sirmium und
$ingidunum dar" 1).

'routes ces affirmations touchant l'existence


d'un thème byzantin A. Sirmium-Belgrade ou
Sirmium-Singidunum sont fondées sur une in-
terprétation superficielle des textes, comme nous
l'avons déjà montré dans notre réplique aux
articles de Zlatarski 2. Ceux qui se sont rangés
A l'avis de SkabalanoviC n'ont pas pris la peine
de contrôler les textes qu'il invoque ni de lire
l'article oil nous avons prouvé A. l'aide de don-
nées empruntées aux sources, la confusion inex-
tricable qui ruine tout l'exposé du savant russe.
Nous sommes donc contraint de liquider, cette
fois définitivement, la question du thème Sir-
mium-Belgrade, Sirmium-Singidtmum.
Le thème de Belgrade, avec son stratège
propre dit Skabalanoviò existait, d'aprés
le témoignage de Constantin le Porphyrogennète

na car Iv. As6nija II nicht völlig aufgegeben". (Le recen,seur


donne la vraie interprétation de eet imp6t).
1, Geschichte des brantinischen Staates, hfiinchen 1940, p. 221.
2. La question du Paristrion, Byzantion VIII (1933), p. 278.

24

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(III, 153), dès le temps de l'empereur Héra-
clius, mais il fut supprimé dans la suite" 1).
Voici maintenant ce que dit le Porphyrogen-
nète, De adm. imp., X. Il parle des Serbes
établis par rempereur dans la région de Thes-
salonnique et qui, au bout de quelque temps, son-
gent à retourner chez eux : p.szee xp6vov 'met
'Mots Tobc akok Eép6XoK etc tat ram cliteMsEv, )(al
-ram; tinicrreacv â ceatAe6c. &re ak Scadpczaav z6v
A4vou6tv notap.6v, lira:Ram Tev6p,evot ipAvuaocv gipoc-
-xlfity cq) paciast St& coti pcmirro0 sop T6te .c6 Be-
167patov xpoccoovroq soßvat ccúzoi; 1.4 CZV 1V e;
Donc, après avoir passé le Da-
-xcacanctvwctiv2.
nube, ces Serbes refléchirent et regrettèrent
leur geste et ils demandèrent à l'empereur de
leur donner un autre territoire où s'établir.
Naturellement, ils n'adressèrent cette demande
au basileus à Constantinople que par rintermé-
-diaire du stratège qui commandait à Belgrade
et était le plus rapproché d'eux. C'est là tout
-ce que dit le Porphyrogennète ; il ne fait pas
la moindre allusion à un thème de Belgrade. Il
flute noter que c'est précisément à répoque
d'Héraclius que commence l'organisation du ré-
gime des thèmes. Tous ceux qui ont étudié
-cette importante réforme militaire et admini-
strative l'admettent. Quelques thèmes seu-
0. S., pp. 228-229.
153, 5 sq. (Bonn).

25

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lement datent d'alors, et les successeurs d'Hé-
raclius leur en ajoutèrent d'autres. On connait
leurs noms et nulle part on ne parle d'un
thème de Belgrade, aucune source n'en fait
mention. Mais l'auteur, comme nous le verrons,
renouvelle constamment sa confusion entre les
chefs des grandes cités, défendues par des gar-
nisons avec leurs commandants et les chefs
effectifs des thèmes.
Ce prétendu thème de Belgrade, supprimé
après Héraclius, fut rétabli par Basile II en
1024, soutient SkabalanoviC. La justification
d'une date tardive est demand& à un fait si
bizarre i que Zlatarski lui-même la récuse et
revient A. la date généralement admise de 1018.
On sait par Skylitzès-Cédrénus que Constan-
tin Diogène, après avoir supprimé Sermon, chef
bulgare de Sirmium, fut désigné par l'empereur
pour gouverner le territoire nouvellement con-
quis (5mi 6 Acoyiv% dipxstv ivixent veoweirrou
kbeccO. Pour SkabalanoviC ce territoire (c'est-
A-dire Sirmium avec la région environnante)
était le knézat- de Sermon, et ce knézat"
correspond, d'après lui, au terme byzantin de
thème". 11 ajoute, en effet, aussitôt après :
Ce thème confinait au Nord avec le territoire
occupé par les Hongrois (Ougriens)". Basile II
i. Mentionne par Lupus Protospatharius. V. O. c., 229, note 2.
2. II, 476, 24.

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/Ana Constantin Diogène comme premier gou-
verneur de Sirmium, dit un peu plus loin
notre savant. Arg-ument insuffisant, car il f au-
drait autre chose pour prouver l'existence du
thème de Sirmium. Et l'auteur de chercher
d'autres gouverneurs de cette province, mais
ses découvertes ne sont pas très heureuses.
Le fils de Constantin Diogène c'est toujours
lui qui parle a probablement gouverné aussi
Sirmium, avant d'être nommé en Bulgarie et,
comm.e il a été transféré a Sredetz a la fin du
règne de Constantin Doukas, son administra-
tion de Sirmium tombe sous le règne d'Isaac
Comnène et le début du règne de Constantin
Doukas". Dans la note 3 qu'il ajoute pour
éclairer ce fait, Skabalanoviè s'avère victime
d'une méprise 6 propos d'un passage d'At-
taleiatès (p. 97), qui relate un événement auquel
avait pris part Diogène. Cet écrivain affirme
le savant russe dans la note précitée dit
que Romain Diogène, avant de devenir duc de
Sardica, commandait les villes du Danube (tv
mais étant donné qu'il
nepi 'ay "Icrspov naecov),
ajoute qu'il a dû lutter avec les Sauromates
(Ougriens ou Hongrois) et qu'il s'est trouvé en
danger durant le combat il n'y a échappé
que grace au magistre Nicéphore Botaneiatès
il est plus naturel d'entendre par villes du
Danube Belgrade-Sirmium". Et SkabalanoviC

27

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de poursuivre, en invoquant, a l'appui, des
auteurs byzantins : on sait que, sous Isaac
Comnène, lorsque se firent jour des manifes-
tations hostiles de la part des Ougriens (Hon-
grois), l'empereur partit (1059) en expédition
contre eux et en méme temps contre les Petché-
nègues qui opéraient peut-être en liaison avec
les Ougriens. Mais A Sredetz des envoyés du
roi André vinrent au devant de lui et la paix
fut conclue. Les luttes de Romain Dio gène comme
stratège de Sirmium ont un rapport évident avec
les opérations hostiles des Hongrois, au temps
d'Isaac Comnène, conclut le savant russe.
Mais SkabalanoviC n'a rien compris au pas-
sage d'Attaleiatès et il mêle des faits entière-
ment différents qui se sont passés seize ans
plus tard, pour arriver A. la conclusion que, du-
rant la dernière année du règne d'Isaac Comnène
Romain Diogène est intervenu dans les luttes
du Danube comme stratège de Sirmium. Nous
avons expliqué, dans un article publié dès 1930 1,
la confusion du savant russe et avons rétabli les
faits. Malgré cela, Zlatarski tombe dans la
même erreur,nous le montrerons plus loin-
en admettant Diogène dans la série des dues
de Bulgarie.

r. Unbekannte Statthalter der Then:en Paristrion und Bulgarien:


Romanos Diogenes und Nikephoros Botaneiates. Byz. Zeitschrift,
XXX, 439-444.

28

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En fait, de tout le récit de l'historien byzantin
il résulte clairement que Romain Dio gène se
trouvait d la téte du thème de Paristrion lors-
qu'il prit part au dernier grand combat avec
les Petchénègues, en 1053, sous Constantin IX
Monomaque, car c'est bien A cela que se rap-
porte la narration d'Attaleiatès relevée par Ska-
balanoviC.
L'historien nous dit 1 que sous Constantin X
Doukas, dont le règne fut lamentable, Twp.avbc
6 f3scruipm 63 T6 infxXriv Acoyinc, mécontent de
ce qu'il voyait, comme il avait déjà été au-
paravant indigné de constater que par la faute
des empereurs les ennemis agissaient A. leur
guise, méditait la révolte, non point par ambi-
tion, comme il le déclara plus tard, continue
l'historien , mais pour relever la forttme des
Romains déjà en pleine décadence Pc Taes T6xceq
eivopednat Taw /481 ItECT6VUOV TiOp.o/iO3VY Au moment
donc où il était chargé, A. la fin du règne de
Constantin Doukas, du gouvernement de Sar-
dica 2, il pensa A. faire appel au secours des
Sauromates, afin de pouvoir de la sorte réa-
liser ses projets. Mais les Sauromates" sont
97,7 sq. (Bonn).
Ce fait améne Zlatarski A le considérer comme duc de Bul-
garie, mais en résidence A Sardica, car l'historien bulgare croit, tout
comme Skabalanovid, que les dues de Bulgarie prenaient pour
résidence la ville où ils se trouvaient au moment de leur nomination,
ce qui est absolument erroné.

24

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ici les Petchénègues, hôtes habituels du thème
de Paristrion, et non les Hongrois avec lesquels
les identifie Skabalanovici . Car voici ce qu'a-
joute aussitôt l'historien byzantin : IN avaient,
en effet, confiance en lui, car il leur était connu
en raison de la proximité de sa stratégie, du
temps où, commandant les villes du Danube
(= Paristrion), il avait guerroyé contre eux et
avait failli succomber, n'eût été, pour le sauver,
l'élan invincible et la force de Nicéphore Bo-
taneiatès le magistre" (a ffi
, _7ZE__OVZO Tap ixetvot .ap
rivapt soky, Stec T6 ix ri); cly)06pou crrpartgta;
Tcpceraimbaxeaeat toptov aercotc, 6n6te Tay nap/
Tbv wicrzpov a pxcov 7c6Xecov To6tocc civts-
-rcoAip, 71 a a xat 'nasty ixtv86veucrev, el iti) REIXETO
ToOtov cixatarov(crup (56pig xat (56p.v Ntxrepópo; ttd-
Imam 6 Botaveccir%). Pour. lesPetchénègues
et il ne peut s'agir que d'eux sous le nom
de Sauromates", dans le style archaisant de
l'écrivain la stratégie voisine ott ils avaient
connu le chef byzantin ne pouvait sfirement
pas étre celle de Belgrade-Sirmium, mais le
duché de Paristrion. Aucun doute n'est possible
A cet égard ; le méme historien confirme le
fait. En effet, Attaleiatès nous décrit ailleurs 1
le grand combat livré, en 1053, contre les Pe-
tehénègues et dans lequel les troupes byzan-
tines, commandées par Michel Akolouthos et
1. Yag, 39-43.

.30

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Basile Monachos, alors duc de Bulgarie, après
s'étre retirées des alentours de Preslav, se
firent écraser dans les montagnes. Au cours
de cette défaite, qu'Attaleiatès décrit par le
menu, le duc de Bulgarie tomba de cheval
et fut tué par les Petchénègues. Botanoatis
sauva néanmoins par sa bravoure les restes des
troupes auxquelles les barbares livrérent, onze
jours durant, une poursuite acharnée qui ne
s'arréta qu'A Andrinople. Ce détail précis prouve
A l'évidence qu'Attaleiatès fait allusion, dans le
premier passage, ci la bataille mgme où il fait
sauver par Botaneiatès Romain Diogène qui
se trouvait alors TeaV IWO 'Ph) vIcrtpov &mow n6-
lewv, c'est-à-dire le chef du thème de Paris-
trion. Comme pour d'autres combats livrés dans
ces parages contre les Petchénègues, les sources
nous montrent, a côté des troupes de Paristrion
(Paradounavon), celles du duc de Bulgarie et
ménie les forres envoyées de Constantinople sous
le général investi du commandement supréme.
Il faut par conséquent rayer Romain Diogène
du commandement du prétendu thème de Sir-
mium-Belgrade.
SkabalanoviC, n'est pas plus heureux dans la
découverte d'un autre chef de ce thème : Le
magistre Nicéphore Botaneiatès, écrit-il 1, le col-
laborateur le plus proche de Romain Diogène,
I. Page 229.

31

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occupa probablement son poste de commande-
ment à Sirmium ; l'historien (Attaleiatès),
nissant sa position administrative, dit qu'il a
commandé les vales du Danube, par quoi il faut
probablement sous-entendre le thème de Bel-
grade-Sirmium puisque, dans le thème du Da-
nube, le commandement était alors aux mains
de Basile Abucab. Botaneiatès a lutté contre
les Ouzes en collaboration avec ce demier ;
de méme qu'Abucab il fut fait prisonnier (1064),
mais peu après il s'évada". D.ans la -note 2 de la
page 228, Skabalanovic' affirme également que
Botaneiatés administrait Sirmium.".
Ici encore une méprise sur le texte grec 'est
b. l'origine de la confusion. Comme nous l'avons
prouvé dans l'article ci-dessus mentionné, Bota-
neiatès a été effectivement duc de Bulgarie.
Quand les Ouzes, en nombre considérable, pas-
sèrent le Danube (io65) nczyysyst vòTaw Ogwv
levog, p.stecr Mk% cinocncaufjc 'ay Icrepov Some-
pacw0b, écrit Attaleiatès (83, io sq.), qui
évalue leur nombre b 60.000 Skylitzès
nous dit que les magistres Basile Apokapès et
Nicéphore Botaneiatès commandaient les ré-
gions du Danube : cipx6vuov Taw' =pi 'an wicrzpov
.7co-ccep.bv toDp.ccifcrpou BacrtMou 'Anoxdnou Iced

1. 654, xi. Cf. Zonaras, III, 678, 7, chez lequel les deux commait_
dar_ts sont talement présentés comme tav naptatplelv Is6Xzebv
iipxovte;.

32

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to p,trgatpou Notncpépou TOO Botavativou. Attaleiatès
affirme la même chose : incipxovtoc tv ma&
'ay latpov rc6Xacov to Ta BatatXstou I TOO 'AITO-
xtficl - xzt TO p.zyEa you Nocra6pou TOC) nap c-
601TOU BOTMECtiTOO. 2 Dans notre première étude
consacrie A ces événements du Danube (Les
premiers témoignages byzantins sur les Rou-
mains du Bas-Danube, Byz.-neugr. Jahrbacher,
III, 1922, p. 295), nous inclinions A. croire que
l'empire, h cette époque de grandes invasions
surj le territoire de Paristrion, avait placé là
deux commandants en méme temps, ce qui eut
été une mesure insolite ; mais un an après,
dans. notre étude sur les Changements poli-
agues dans les Balkans, (Acad. Roum., Bul-
letin de la section historique, X, 1923, p. 71),
nous sommes revenu sur notre opinion : en
nous basant sur ce qui s'était passé quinze ans
plus tôt 8, disiôns-nous, nous pourrions croire
que Nicéphore Botaneiatès a été en ce moment
duc de Bulgarie. Son duché s'étendant jusqu'aux
régions danubiennes occidentales, le chroni-
queur a pu comprendre les deux commandants
de ce pays envahi par les barbares sous la
dénomination commune de apxovreg Taw Tcapta-

i:Car il faut corriger l'erreur évidente du texte :TO ve fiaoLliwg.


83. IO sq.
guand Basile Monachos, due de Bulgarie, fut envoyé au se-
cours de son collègue du Paristrion.

8 33

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Tpitov nano". Notre supposition n'était que
très juste. Dans l'article déjà cité, Unbekannte
Statthalter der Themen Paristrion und Bulga-
rien (Byz. Zeitschr., 1930, 442-443) nous avons
pro. uvé que Botaneiatés avait eu, en, effet,
pendant la grande invasion des Ouzes, le com-
inandement de la Bulgarie. Skylitzès raconte,
-tin peu plus loin, que les barbares, en passant
le Danube, défirent les troupes qui voulaient
les empècher de passer le fleuve, c'est-à-dire,
précise l'écrivain, les Bulgares et les Months
et les autres qui se trouvaient avec eux et
s'emparèrent de leurs chefs Apokapès et Bo-
taneiatès (Tot); acar.co)tiovut; Thy at'yciin isepcdwacv
crcperudyrag, Ti cpyj p. c
BouXy et pouG xaI 'P co-
p, cc C oug ma ',our* TO; gm.; (en ceeno%, Icarq-
rovfacono ce?pvc86;, xeci TOk ))yep.6vag cckaw .z6v

Ts 'Anoxcircriv BccatXecov xcel tbv Botaveceariv Notn-


Il est plus qu'é-
Opov caxp.altkow clicilywrov .

vident que par Bulgares", en opposition avec


Rhomées", l'historien entend les forces du
thème de Bulgarie, comme nous l'avons dé.:
montré Ujà dans notre étude d'il y a vingt
ans 2 En effet, les sources byzantines nous
montrent Basile Monachos, duc de Bulgarie,
participant aux luttes contre les Petchéni-
gues A la tête de ses troupes bulgares"
;. 654,.16 sq.
2. Changements politiques duns les Balkans, p. 59 (si de l'Extrait).

34

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II BouXyapocil xdp , Boulyaptxat auvcittst; 2, Boulya-
pm& sont les termes par lesquels
utpatatíttata 3,
ces sources mentionnent les forces du comman-
dant du thème de Bulgarie.
Reproduisons un seul exemple,----il est carac-
téristi que : 'Vq) Soma 'A8ptavourcasto; ypcipet ()Iv ai
Kona-ray trvo; itiympo; 6 'Aptavitil;) ..r ck ; M a x e -
Zovtxcle; 2144cp6tt a u v li tt e i ;, Ezt Si xat icpb; Ba-
csaetov Movax6v Tby ilyett6va A; Bou?qapta; Tip pouX-
Tptxtv a Ilny 6 t a xiti p a cicptxicreat xcei ivwelvat
Tip AftxccilX xa/ 19 Kerin xat itre at6T6Y ispb; te.);

ricetCnicixac acceruriCuaueat (Cédrénus, II, 585, 22


sq.). Les troupes du duc d'Andrinople étaient
done pour l'écrivain les forces macédonien-
nes" et celles du chef militaire de Bulgarie
les forces bulgares".
Mais les historiens bulgares se soucient bien
d'établir le vrai ! Feu Zlatarski, qui utilise
fréquemment toutes nos études dans ses arti-
cles aussi bien que dans son Histoire, s'obstine
a exclure Botaneiatès de la liste des ducs de
Bulgarie, mais il range parmi eux Romain Dio-
gène qui, en fait, a commandé dans le Paristrion4.
La confusion se retrouve chez feu Mutafc'iev,
qui considère Botaneiatès comme gouverneur
de Srem 5.

x, Cedr., II, 586, 3. 2. Ibid. 602, 5, 3. Ibid., 607, II.


Kistoire de l'empire bulgare, II, liste de la page 534,
Ansagaire de l'Uttiversitd de Sofia,t. XXVIII (1931-1932), p. 44.

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Les deux généraux tombés aux ains des
barbares étaient donc l'un (Apokapès) chef des
Rhomées" (de Paristrion), l'autre (Botaneiatès)
chef des Bulgares" (du thème de Bulgarie).
La nomination de Philokalès au cominande-
ment de ce thème, à la place de Botaneiatès,
n'a pas d'autre explication : il fallait mettre
un autre chef à la téte du duché dont le com-
mandant était tomb6 en captivité.
Tout aussi risquée est encore la tentative, de
Skabalanovie, de faire un chef du thème cle
Sirmium du Nicota (qui ne peut étre qu'un
Nicétas) mentionné par les sources hongroises
comme chef à Belgrade, à l'époque des luttes
de l'empire avec le roi hongrois Solomon. La
chronique de Thurocz, à propos du siège de
Belgrade par les Hongrois, nous dit qu'ils
trent dans la place, tuent tous ceux qu'ils
rencontrent, mais ceux qui ont échappé se sent
réfugiés avec leur chef Nicota (sic) dans la
forteresse : qui .autem residui fuerant, cum
Nicota ducem eorum fugerunt in arcem 2, les
Hongrois les obligent ensuite à capituler.
11 s'agit ici purement et simplement du com-
mandant de la vine, comme il s'en trouvait
partout dans les villes conquises de la Bulgarie.
Le fait a été expliqué par nous dans nos études
z. Ioaunis de Thurocs, Chronica Hungaroruns, ed. Schwandtuor.
Vindobonae 1766, I, p. 145.

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antirieures. On salt, en effet, que, au cours
des dures campagnes du Bulgaroctone,
avait soin d'établir dans chaque ville conquise
un chef byzantin avec sa garnison. Les sources
byzantines nous en montrent à Ni, à Sardica,
Prizren, à Achrida, à Preslav la grande, A
Stroumitza, à Prilep etc. 11 serait absurde de
voir en tous ces chefs militaires des comman-
dants de thèmes. Palenle conception est exclue
par le fait que tous ces chefs des vines ou des
places étaient sous les ordres du chef supréme
qui commandait le thème de Bulgarie d'une
part, de celui qui commandait dans le Paris-
trion, de l'autre.
Zlatarski ne veut pas admettre l'existence
d'un thème de Sirmium que soutenait Mutaf-
Ciev A. la suite de SkabalanoviC. Le thème de
Srem n'a jamais exist& écrit-il ; il y avait
seulement le voévodat de frontière de Srem,
contrae sous les tsars bulgares, et il était soumis
A l'archonte-gouverneur de Belgrade". L'his-
torien bulgare a une théorie qui entrame beau-
coup de confusions. D'après lui, les chefs by-
zantins qui commandaient les places et leur
région environnante étaient archontes" et ce
terme correspond au mot bulgare de voévode".

z. L'organisation de la Bulgaria etc., p. 57, n. 40. Cf. Hist. de


l'oinpire &agars, II, p. 16.

37

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C'est pourquoi il appelle les commandants by-
zantins des villes archontes-gouvemeurs",
gouverneurs-voévodes", et le chef supréme,
c'est4-dire le commandant du thème de But-
garie (mais non pas celui du thème de Paris-
trion, qui avait absolument les mémes attribu-
tions) re9oit de lui conséquemment le nom de
lieutenant-gouverneur". Nomenclature abso-
lument arbitraire, de même que son opinion ton-
chant l'existence en Bulgarie d'un seul duché
couvrant toute l'étendue de l'ancien Etat
gare.

Dans ce problème de l'organisation adminis-


trative de la Péninsule balcanique après le
triomphe de Basile II, il faut encore relever une
opinion, une vráie théorie qui atteint l'autre
extréme, celle du savant grec S. Kyria-
kidès.
Dans son récent travail BuCavuvai Alaitcr,c,
IIV (Tessalonique, 1930), Kyriakidès, par
une curieuse interprétation des sources, arrive
A. la conclusion que, au XI-e siècle, les thèmes
importants qui avaient à leur tête des ducs ou
catépans se divisaient en d'autres plus petits
qui portaient aussi le nom de thèmes et étaient
gouvernés par des stratèges. L'auteur croit
pouvoir découviir dans l'historiographie by-
zantine des textes autorisant une semblable con-

38

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ception ; en fait, aticun des textes invoqués ne
confirme pareille opinion 1.
A l'occasion du soulèvement des Serbes sous
Etienne Vojslav (1043), Cédrénus, II, 543 rap-
porte que l'empereur Constantin IX Monoma-
que envoie A. Michel, commandant de Dyrra-
chion, l'ordre de réunir son armée et les troupes
des thèmes voisins" qui lui sont soumis, de
marcher avec les hypostratèges" contre les
Serbes et de faire la guerre à Etienne 2. L'ex-
pression de thémes voisins" est, pour stir, une
inadvertance du chroniqueur, du moment qu'il
précise immédiatement que le général devrait
marcher au dev. ant des Serbes avec les hypos-
tratèges. Ces (nrocrzpirtyroc ne pouvaient pas étre
des chefs de thèmes ; c'étaient des officiers
soumis au stratège. Les Taktika de Léon le
Sage les définissent, en effet, comme suit
Espargyb; Tam Tcpoaccropeústat ô to5 navt2r; tpc-
coG 'se qttv. 77coarpitlyoç ai, ô
xc4
Tip Sautipav 'camp victcv ixnX1prov (Migne, P. G.
CVII, col. 7o1). Et si, plus bas, à propos de la
Waite de l'armée impériale, Cédrénus relate
T. P. 281-28?. Voir lit-dessus tout le rhanitre intitulé : Hare-
rfirilost; int T.% ife)..igew; Ttç all.vrnylç Emptiostoç Taw BoCcouvav
%al Teiv bvolilroiv TOY 6sp.aux8v dcpxinntov, J. 274 sq.
2. t4I s6te cipxovu to5 Aoppaxiou (¡v Mcrxip, ncaptscoç 6
'Ave:covey:1E0o vo5 XoToOkoo st6) Tpcip.1.1.2acv ilxias6suct., ,r6v án' atisivo
clepotacct Toff Aoppaxíou Lx6v =pat-con:law, xect Tecç *spank
tfilv i7v.C6v.coni Totrup 0.6p.iTtov xa: 'zing) 6noy.sylveur xcel ouveip,oc To%
entoospwriVroK et; Trn6a/aok ecneXestv %al ItercanoXeMoat T6v Etilavov

39

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que sept stratèges" sont morts dans la lutte,
ces stratèges ne peuvent pas 'are identiWs,
comme le fait Kyriakidès, avec les hypostra-
tèges, mais avec les commandants des grandes
cités du thème, car, après la soumission du
tsarat bulgare, toutes les grandes villes de la
Péninsule se trouvaient sous la conduite des
généraux byzantins.
Il faut entendre de la nikme fawn le passage
du m'ème chroniqueur (II, 282) où l'on nous
dit que les Petchénègues, envahissant la Bul-
garie, tuèrent et firent prisonniers une grande
partie de la troupe, des stratèges et des tagma-
tarques : 'tat xXstcrsov Xabv xat =par/170c xat
Ta7p.acdpxac gacp4av xat 1C6rpnaax. L'expression
du chroniste est vague. Dans les combats a-
charnés qui ont lieu avec ces barbares, la
même source atteste que d'habitude beaucoup
de troupes impériales avec leurs chefs collabo-
rent A. l'action, et c'est dans ce sens que nous
devons prendre la phrase de Cédrénus. Ce
serait une grave erreur de voir dans ces stratè-
ges de l'énumération imprécise du chroniqueur
des chefs de thèmes plus petits", qui au-
raient fait partie du thème plus grand" de
Bulgarie.
D'autres passages invoqués par le savant grec
c-elui qui concerne Karanténos (I07I), Tar-
chaniotès (1079), A côté desquels on mentionne

40

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aussi des stratéges ne prouvent rien d'autre
sinon que le chef supreme du theme (de Skoplje
ou d'Andrinople) étendait son autorité sur tous
les strateges qui commandaient les grands cen-
tres de la région.
Nous avons publié, il y a quelques années,
en collaboration avec feu P. Papahagi, le sceau
de plomb de Léon Pégonites, protospathaire et
struthge de Presthlava la grande, capitale du
vieil Etat bulgare 1. Le sceau a été découvert
par Papahagi à Silistrie méme et date du XI-e
siècle. 11 nous prouve qu'A Preslav la grande
aussi, conquise A. la suite de la campagne de
Théodorokanos et de Xiphias (Cedr. II, 456),
pendant les guerres de Basile II, on installa un
général byzantin, comme dans tous les grands
centres de la résistance bulgare. Preslav la grande
n'était pas éloignée de Dorostolon - Dristra,
résidence du comm.andant de Paristrion, et son
stratege se trouvait probablement sous les ordres
de ce dernier, car il ne peut pas être question
d'un théme de Preslav, complétement ignoré
des sources. Un autre stratege de cette ville
apparait plus tard avec les mêmes titres de
npunoanctecipto; 'cattçileydXn; Ilpecre-
arpa vvyò
imeg en la personne d' Andronic Doukas,

a. N. Bluescu P. Papahagi, Plombs brantins dicouvarts


Silistrio, Byzantion X (1935), p. 6oz.

41

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comme nous le montre son sceau, récemment
publié par M. Gérasimov 1.
Personne n'admettra avec M. Kyriakidès que
le duc de Thessalonique avait sous son comman-
dement trois autres thèmes, celui de Philippo-
polls (en fait une circonscription du thème de
Macédoine) quatre, les ducs de Dyrrachion et de
Bulgarie davantage encore. Quant au thème
d'Antioche, notre savant lui attribue une ving-
taine de petits thèmes, crtpargan crspecn-
vhcc 2.

Résumons. L'organisation administrative de


l'ancien ttat bulgare après la victoire défini-
tive de Basile II comportait deux thèmes
byzantins : Paristrion (Paradounavon), situé au
Nord-list de la Péninsule, entre les Balkans, le
Pont et le Danube et correspondant à l'ancienne
Bulgarie danubienne, annexée par Tzimiskés
(971) à l'empire ; le duché de Bulgarie, à l'Ouest
des -Balkans, dans les régions qui avaient con-
stitué le centre de l'Etat de Samuel et qui

i. Bisaatijski slovetti petati ot Pliska (Byzantinische Bleisigel


aus Pliska). Sonderabdruck aus dem Bulletin de l'Institut archéo-
loglgue bulgare. XIV (1040-11441). Sofia 1942, No. I, p. 190. La.
lecture TO itrviXou lip220),a6iou est erronée. L'cxamen de la
photographie impos Sc transoription suivante de la 16gcnde :
Aybp6vixog Irporomscaláptoç nut crpotvrak ,r7Iç 11.270,1g 1IpediX1c6a;
6 ria6x2,;.
2. 0. c., p. 285.

42

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gravitaient autour du Vardar. Aucune source
n'atteste l'existence d'un autre thème sur le
territqire de l'ancien Etat conquis.
Pour le duché de Bulgarie cette situation reste
immuable pendant cent cinquante ans. Ce.n'est
que sous la règne de Manuel Comnène, après
le milieu du XII-e siècle, qu'un nouveau thème
apparaît dans ces parages occidentaux du Da-
nube, où l'on veut découvrir dès le début du
XI-e siècle le thème de Sirmium-Belgrade,
Sirmium-Singidunum. La création d'un duché
y a été la conséquence de l'intérêt avec lequel
les Comnènes suivaient les événements de la
Hongrie voisine. Jean II Comnène avait porté
l'autorité de l'empire jusqu'à la frontière hon-
groise. Son fils et successeur, profitant des
luttes intestines qui divisaient alors les Hon-
grois, combattit pendant tout son règne contre
eux, intervenant toujours dans leurs conflits
intérieurs. Pendant ses guerres contre Geiza
II, pour mieux assurer la défense du côté de cet
adversaire, Manuel organisa dans cette région
(1152-1153) un duché qui renfermait les villes
de BraniCevo, de Belgrade et de Nis. Il mit
la téte de ce duché le fameux Andronic 1,
Choliat s. 133, 9 sq. yetp napaan TfiC a007.4Xf4'
Eye; BpavvcC66.% ta BAstypealcov 6 Kop.v1v6ç 'Avapómoc, 6 xxl
iiasspov Topavetiaaç Tevaiwv...
Kinnamos, 124, 20: aciLiXer. xcei, 26'CE Ntoo e BpcontC661s npo-
xexeíptato goaxa npocritt xcti Kawropítxy rib tcj18coxsv.

45

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mais celui-ci complota avec Geiza II contre son
souverain, fut destitué de son commandement,
arrété et mis en prison A. Constantinople.
C'est tout ce qu'on sait de la nouvelle crea-
tion de Manuel Comnène. Avant lui, il n'y a
pas trace de duché ou de thème byzantin dans
la région de Sirmium-Belgrade.

44

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II.
LE THEME DE PARISTRION.PARADOLINAVON
(PARADOLINAVIS). SES ORIGINES. LE NOM.

Dès notre première étude, consacrée aux trans-


formations survenues dans le B as-Danube au
cours du dernier tiers du X-e siècle et au
début du XI-e, nous avons exprimé l'avis que
ce thème-frontière avait été créé, suivant
toute probabilité, A. la suite de la destruction
du tsarat bulgare de Samuel 1 Mais on ne doit,
naturellement, pas oublier que tout ce territoire,
qui correspond A la Bulgarie danubienne, avait
été annexé A l'empire, quelques temps aupara-.
vant, par le prédécesseur du Bulgaroctone.
Après avoir expulsé Sviatoslav de Dorostolon,
en été 971, Tzimiskès, on le sait, ne recon-
stitua plus rEtat bulgare contre lequel Nicé-
phore Phokas avait appelé A l'aide les Russes
de Kiev. Il annexa A. l'empire cet Rtat qui
i. Les premiers témoignages brantins sur les Roumains du Bas-
Danube, Byz.-neugr. Jahrbiicher, III (1922) p. 289,

45

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génait désormais les calculs de la politique
byzantine sur le Danube. L'héritier ligitime de
la dynastie fut conduit à Constantinople pour
servir au triomphe du vainqueur, puis dépouillé
d.0 pouvoir souverain et obtint une place dans
l'aristocratie de la Cour. Le patriarche de Do-
rostolon fut ramené au rang de métropolite et
soumis au siège de Constantinople. Avant de
quitter le territoire qui avait été le thatre de
ses combats, l'empereur fortifia les vines de la
rive droite du Danube et étendit aussi cette
mesure à quelques unes de la rive gauche ; il
nomma en mane temps 5_ Dorostolon-Dristra
(Silistrie moderne) un stratège pour gouverner
la région.
Les débuts du règne de Basile II furent mar-
qués par la terrible révolte de Bardas SIdéros ;
les Bulgares se soulevèrent pour secouex le
joug byzantin, et une nouvelle guerre commença
entre le basileus et Samuel le bulgare pour l'hé-
gémonie dans les Balkans. Les régions danu-
biennes disions-nous dans l'exposé de la
nouvelle stituation n'ont pas pu rester com-
plètement étrangères à l'effort gigantesque de
ce peuple, qui fut à la fin écrasé. Bien souvent
les guerres se sont étendues jusque dans ces
régions ; mais elles y furent seulement spora-
diques et la résistance n'a pas pu persister
dans ces contrées, épuisées MA depuis le temps

46

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de l'incursion ruineuse de Sviatoslav" 1. L'ex-
pédition envoy& par Basile II (en moo) 2, sous la
conduite du patrice Théodorokanos et du pro-
tospathaire Xiphias, contre les places fortes
situées au-delà l'Haemus (x& Taw *ay Tor)
Aip.ou pouxrapottiív xciatpcov) s'empara de la grande
et de la petite Preslav et de Pliska. L'armée
byzantine était revenue de cette expédition,
selon l'expression du chroniqueur, .intacte
et triomphante" (act* xal Tponacoaxcn 'Pmlext
incev6crulas StIvattc0 3. Donc, il n'a pu s'agir, en
cette occurrence, d'ttne résistance sérieuse.
Ce qui doit 'are souligné A. cette occasion,
c'est qu'on ne dit absolument rien de Do-
rostolon-Dristra. De plus, dans tout le cours
des guerres du Bulgaroctone il n'est fait men-
tion d'aucune entreprise contre cette ville forte
du, Danube. Les trois autres villes de la région
indiquées par le chroniqueur aussi bien que
des vines situées plus A. l'Ouest Triaditza
(Sofia), Bdyn (Widin) ont été attaquées et
conquises. On ne toucha pas A. Dorostolon, ce
qui ne s'explique que si l'on admet que cette
ville est toujours rest& au p.ouvoir du stratège
byzantin qui y résidait. jireCek considère auss!
La région comme byzantine, A. partir de l'an moo,

i. Ckangements politigues dans les Balkans etc., p. 13.


Nous restons it cette date, adndse aussi par predek.
Cédr., II, 432, 13.

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En parlant de rexpédition du patrice Théo-
dorokanos et du protospathaire Xiphias en
Moesie, il remarque que celle-ci resta, a. paitir
de ce moment, jusqu'à la révolte des Asénides
(1186), sous la domination byzantine" 1
Zlatarski prétend que la révolte des Bulgares
en 976 a soustrait à rautorité byzantine la Bul-
garie du Nord-Est et l'a réunie au pays libre de
l'Ouest. Mais les textes se taisent complète-
ment là-dessus. L'historien bulgare reconnaît
lui-metme que pendant rexpéclition de ran woo
dans les régions du Pont on ne parle guère
de Dristra ; seulement, il croit que, si l'on n'en
dit rien, c'est qu'évidemment Xiphias n'a pu
la soumettre" 2. Mais le silence absolu des sour-
ces infirme une telle supposition. Pendant les
guerres de Basile II un stratège byzantin est
d'ailleurs attesté à Dristra : c'est Tzitzikios,
fils de Theudate l'Ibère. Cédrénus rapporte 3 que
l'empereur, en revenant de Kastoria (Ion),
requt une lettre de la part de ce stratège de
Dristra qui l'avertissait que le chef bulgare
Krakras (il commandait à Pernik) 4 avait ras-
semblé une grande armée, s'était joint à Jean
Vladislav, et que tous deux, unis aux Petché-

z. Geschichte der Bulgaren, p. 194.


La situation politique de la Bulgaria du Nord etc., p. 3.
II, 465, z6 sq.
Cédr., I. 455, 19.

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négues, se préparaient à attaquer les Byzan-
tins. L'empereur prit alors les mesures dictées
par les circonstances, mais les Petchénègues ne
répondirent pas 6. l'appel et le plan d'ataque
s'ivanouit.
Le savant bulgare tente d'éluder la présence
de ce chef byzantin à Dristra. Quand Cédrénus
dit : lag= VT xz pcEttp,ocTop aspTnTo5v-
Toç iv Aopocrzact) 'gc.4cxfou il estime que
l'expression 6 atpamew iv Aopocrc64 signifie
tout simplement : le commandant d'une ar-
mée se trouvant par hasard a Dorostolon" 2,
ce qui ne veut pas dire gull s'agissait la
d'une formation administrative différente".
Conséquent avec sa théorie de l'indivisibilité
du territoire bulgare occupé par Byzance,
Zlatarski prétend qu'on ne mentionne, a ce
moment-la, nulle part un théme de Dristra.
Mais le pays annexé par l'empereur Tzimiskès
devait bien are administré. Depuis l'intro-
duction du régime des thèmes, tout terri-
toire arraché par les Byzantins à leurs ennemis
était natuxellement organisé en thème. Ce n'est
pas la uniquement une opinion personnelle.
E. Stein pense de méme quand il affirme,
i. Ifentionné anssi par une source géolgienne Vita beati patris
nostri Iohannis atque Euthymii etc., dans les Analecta Bollandiana
XXXVIXXXVII (1917-1919) p. 5o Cf. Vita Georgii liagio-
rstae, ibid., p. 86, oil 11 est fait mention de Thetis Tzitzicli !Mils
2. Art, cité, p. 4.

4 49

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propos de l'organisation des thémes comme elle
fut instituée par Leon VI (886-912) : In der
Tat blieb sie daraufhin lange Zeit im wesentlichen
unverändert, abgesehen davon natiirlich, dass
die in X. und XI. Jahrhundert dem Iteiche
einverleibten Gebiete gleichfalls als Themen
eingerichtet wurden" 1 Présentant le sceau d'un
aTpartak Atcrtpa;, PanCenko lui aussi n'hésite
pas à affirmer que, A. partir de l'annexion du
territoire par Tzimiskés, après l'expulsion de
Sviatoslav (juillet 971), ce territoire fut orga-
nisé en thème" 2.
Affirmer qu'A, cette époque il n'a pas existé
entre l'Haemus et le Danube de formation
administrative" est absolument bizarre, du roo-
ment que Tzimiskés a annexé l'ancienne Bul-
garie à l'empire comme une simple province
et a laissé à Dorostolon un chef militaire pour la
gouverner. Le participe 6 crrpcanytbv employé
substantivement signifie celui qui exerce les
fonctions de stratège", et nous avons prouvé
par de nombreux exemples du mame chroni-

Untersuchungen zur spEdbyz. Verfassungs-und Wirtschaftsge-


schichte, Mitteilungen 21.12 osman. Gesch., II (1923-1925), Hattovir
1925, p. 19.
Izvestija de l'Institut archéol. russe de Constantinople, X,
Sofía 1905, p. 296. Isfutaidiev lui-mème estime que ce thème exis-
tait déjà vers 1000-1003, organisé par le Bulgarocton.e (V.
son compte rendu concernant le sceau de Syméon Vestes, dans
Byz. Zeitschr., 31 (1931), p. 220).

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queur que cette expression n'admet pas d'autre
sens 1. Nous nous bornerons à reproduire cette
fois-ci deux exemples seulement.
Nicétas Pégonitès a étéon ne peut plus
le contester 2_ pendant les guerres avec les
Bulgares gouverneur de Dyrrachion. Lorsque
Jean Vladislav fut tué au siège de cette ville,
le stratège en avertit rempereur : papthino; Si
tj Pacraer toa Occyckcou toa Tocivvou Scac Top a p cc-
yo ovt 0; Auppmxtoo N xtto: naccpcxfou Tog Ilnyw-
vh9u. La même. expression indique par cons&
quent dans ce passage aussi le chef du
théme.
2. Xiphias, qui participa à l'expédition en-
Voyée dans le Paristrion, fut ensuite nommé
par l'empereur stratège de la seconde ville de la
Macédoine, de Philippopolis, à la place de Théo-
dorokanos qui s'était retiré h. cause de son Age
avancé. Le chroniqueur emploie, pour désigner
cette fonction de stratège, le méme tour de
phrase : Si 43tXtracourc6Xec tbv npurcoanzecipcov
Noujcp6pov tbv Etcptccv at pat nisCv ITCL To5
SioSopoxcivou Stec 7flptg rczpacvpap.ivou. 4 En cette
qualité, il est mentionné quelques pages plus

I. Pour les testes invoqués y. La Question du Paristrion, Byzau-


tion VIII (1933), 281-282.
2.. Voir l&-dessus Particle de M. Grégoire, Byzaution, XI(r.936).
Chin, II, 467, 2 sq.
Ibid., II, 454, 12-13.

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loin par une expression analogue : isionvp6pos
Eccptag rfic 0:100an1otnc6Xecoc Ike crsparoav 1.
Il est en consequence hors de conteste que
Tzitzikios était le commandant de la garnison
qui occupait en 1017 la place de Dorostolon.
Meme SkabalanoviC, pour citer un auteur fa-
vor de Zlatarski, voit en lui le commandant
byzantin de la region.
Mais outre Tzitzikios, nous connaissons encore
un commandant byzantin du territoire conquis
par Tzimiskes. Le document qui l'atteste ne
se prete pas A. contestation, car il s'agit du
sceau meme de ce commandant. Publié par
PanCenko 2, il porte la légende : KÓps, 43st
OsoMpcp npcpcxnpfy xccl rcpccrqyq) Afcrcpen. Cette
fois, la qualité du chef byzantin ne peut plus
etre mise en doute. Theodore primikerios figure
dans sa titulature comme stratège de Distra
(Dorostolon). Zlatarski ne veut même pas fe-
connattre ce personnage. Pour l'écarter,
l'identifie avec Tzitzikios 3, identification abso-
lument impossible. Tzitzikios est un Ibérien,
fils de Theudate Cédrénus mentionne ce der-
1. II, 457. Cédrenus n'est pas d'ailleurs le seul à employer ce
type d'expression; n.ous le trouvons aussi chez le Continuat ur de
Théophanis oh nous lisons tot ,..r8 (ed. licmu) : to5 .Bi zarpadoo
to5 axon inovoiLaCopivoo McopoXiovtoc... A5rzavooz6Xstoç a r p co-
t truo 5 ¡Ito; xpadatou ti. noIslux& 'cat zopartiou vrativoleco;.
a- lzvesajo de institut aschtol. russe deeonstantinopit., 8 (1903).
3. La situation politigue de la Bulgaria du Nord, p. '5, la note.

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tier avec le rang de- Vestes au temps de Con-
stantin VIII 1 Deux petit-fils de ce person-
nage sont mentionnés par le méme chroniqueur :
l'un d'entre eux, le protospathaire Barasbatzés
l'Ibère, fut, sous Michel IV, stratège d' desse 2.
Cbmment peut-on sérieusement identifier un
Ibère portant le nom si caractéristique de Tzi-
tzikibs avec le primicier qui porte le nom de
Théodore? Le sceau de ce dernier est daté par
Pancenko du. X-eXI-e siècle. Théodore le
primicier peut done avoir commandé A. Dristra
A l'époque même qui s'étend entre l'annexion
de l'Etat bulgare par Tzimiskès et la con-
quéte définitive du tsarat par Basile II, il a
pu are presque un contemporain de Tzitzikios.
Il faut done admettre que, du moment que
nous trouvons à Dristra un commandant by-
zantin, Tzitzikios, au temps des luttes de Basile
IL 1 le territoire compris entre les Balkans et le
Danube se trouvait, comme c'était nattirel, de-
puis 971 au pouvoir de Byzance, méme si, ce
que les sources ne confirment pas, il, a pu étre
attiré quelque temps dans la révolte provoquée
par les komitopouloi. SkabalanoviC confirme
lui-même ce fait : Du jour où Basile II,
dit-il, placa un stratège A Dorostolon (Drstr,

I. II, 483, 16.


2, II, 520, 12.

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Silistrie) 1, cette ville devint la résidence du
thème du Danube" 2 Presque b. la même date
l'empereur installait aussi a Skoplje un chef
supréme des territoires occidentaux de la Bul-
garie conquise, et ce chef fut de fait le premier
commandant du thème de Bulgarie. Zlatarski
reconnait, lui aussi, A. ce chef (David Areianités)
la qualité de gouverneur de la Bulgarie.
On peut done conclure, en accord avec les
sources, que, dès la deuxième (Meade du XI-e
siècle, quand les guerres de Basile II touchaient
A. leur fin, les deux régions de la Bulgarie an-
cienne et nouvelle apparaissent organisées sous
l'autorité de Byzance. Mais les origines du
théme de Dristra-Dorostolon se rattachent sans
doute possible A la situation créée entre le Da-
nube, la mer et les Balkans dans la seconde
moitié du X-e siècle, par la victoire de Tzimiskès.
Obligé de reconnaitre finalement l'existence
de ce thème, le savant de Sofia tente d'établir
au moins qu'il n'a pu étre organisé que dans la
deuxième moitié du XI-e siècle. Sous Basile II
et ses successeurs immédiats affirme-t-il
cette organisation propre n'a pas exist& parce
que la région dépendait du kat6pan ou due de
Bulgarie". Malheureusement l'auteur n'apporte
r. Il rolvoie précisérnmt it la phrase de Cédrénus, II, 465:
crpartiyollwcoç iv r45 Acipocray TCtItotlon etc.
2. CI. c., p. 247.

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aucune preuve à l'appui de son assertion. Son
affirmation qu'avant le milieu du XI-e siècle
Paristrion était un thème-katépanat", non un
thème-duché", qu'il était commandé par des
chefs qui avaient titre d' eipxong, titre purement
militaire" ( ? ), n'a aucune valeur. Quel qu'ait
été ce titre, il confirme tout de m'éme l'exis-
tence de l'organisation que nie l'auteur. Quant
la dépendance par rapport au katépan de
Bulgarie, elle n' a jamais existé. Les deux
thèmes apparaissent en m'éme temps dans l'his-
toire et ils sont, ce qui n'est que parfaitement
normal, indépendants l'un de l'autre. Les témoi-
gnages historiques ne manquent pas qui confir-
ment ce fait. Nous avons invoqué un texte
explicite A. ce propos 1, et néanmoins l'historien
bulgare répéte après des années, dans l'His-
toire de l'empire bulgare", sa vieille et fausse
opinion. Il s'agit dans le texte invoqué et qui
nous est fourni par Cédrénus de l'épisode bien
connu du conflit entre l'empire et les Pet-
chénègues, sous le règne de Constantin IX
Monomaque. Lorsque Kegen passe, en 1048,
avec ses bandes de Petchénègues le Danube et
entre au service de l'empire, le chef légitime
des barbares, Tyrak, envoie une ambassade de
proiestation à Constantinople. L'empereur refuse

i. La question du Paristrion, Byzantion VIII (1933), p.- 285.

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de la satisfaire et, s'attendant A une réaction
de la part du barbare, il expédia des lettres ii.
Michel, le commandant du territoire paristrien,
et A. Kegen, qui avait obtenu quelques forte-
Tesses dans la méme région, en leux ordonnant
de bien surveiller les rives du fleuve. Si les
barbares se ruaient en grand nombre sur le
pays, Michel et Kegen devaient en aviser sur
le champ le basileus, pour qu' il leur envoyat
des troupes de l'Ouest, qui les aideraient a empe-
cher les Petchénègues de passer le fleuve :
iva %at &la Suscxav Tayitchwv irrcep.n6p.evci tcva
aùv aka% erproac To% 11c4tviixaq Tip Top notattoo
L'empereur fait partir en lame
acci6aacv 1.
temps cent trirèmes pour monter la garde sur
le Danube. Les prévisions du basileus se réali-
sèrent. Tyra attendit l'hiver et passa avec les
Petchénègues, en nombre considérable, sur le
fleuve gelé, dans l'empire. Les forces du thame
furent incapables de les arréte-r. Le gouverneur
écrit A. l'empereur, en demandant des renforts.
Monomaque mande immédiatement au stratège
d'Andrinople, Constantin Areianités, de même
qu'au gouverneur de Bulgarie, Basile Mon-
chos, de courir, le premier avec ses troupes
macédoniennes", le second avec ses forces
bulgares" au secours de Michel (To Souxi eAapca-

34 Cédr., II, 585,, 8,

56

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vown6Xson ipckcpst -v Si Kwvcruzinfvog itdiccrspoç 6
'Aptavtc% 'rag IlaxiSovcxk et)alcp6vc Suvip.eg, Esc Si
%al npbi BczatXecov Movaxbv tiv tep,6va tij; Boukraptaç
stV PotoXyccpcxilv etbjcp6ta xstpa cicpcxicrOca ital ivtoO/vocc
tricxecip, ma 'rip Beyivv xcssi itie cckaw Tcp24 tobc Ha-
-1-q)

-4(ydxac Scarovicromeca) is
11 est donc de toute évidence que le comman-
dant de Paristrion -- apxow TGri Icaptcryfon 7c6Xsaw
l'appelle Cédrénus n'était pas subordonné
A celui de Bulgarie, comme le veut Zla-
tarski ; autrement l'empereur ne lui aurait pas
transmis directement ses ordres. Le duc de
Bulgarie lui envoie des renforts A. l'injonction
de l'empereur. Si, au cours des luttes liyrées
a. cette époque aux Petchénègues, le chef de
Paristrion est ordinairement secondé par celui
-de Bulgarie (Basilios Monachos assiste Romain
Diogène 2, Nicéphore Botaneiatés vient au se-
cours de Basilios Apokapès) 3, cela ne veut pas
dire que le commandant de Skoplje étendait
Son autorité sur le thème de Dristra. L'expli-
'cation en est très simple .: vu le nombre consi-
dérable -des barbares, l'armie du petit thème
frontière n'était pas capable de leur résister a
elle seule. Les premiers qui couraient au secours
étaient naturellement les contingents voisins de
Z. II, 585, 22 sq.
Attal., 97 (Bonn).
Skylitzès, 654.

57

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Macédoine (Andrinople) et de Bulgarie. On leur.
ajoutait parfois d'autres troupes expédiées de
Constantinople, et, en ce cas, pour assurer
l'unité du commandement, l'empereur désignait
un chef supréme des armées ainsi réunies,
le aTpcanybç airroxpáuop OU nay.* crrpaso5 )1yep4As,
comme nous l'attestent d'une fa9on claire les
textes.

En ce qui concerne le nom de cette province


frontière, les sources byzantines nous ont tran-
smis les termes de Paristrion, forme que nous
trouvons chez les écrivains, et de Paradounavon
ou Paradounavis, forme plus courante qui a
subsisté jusqu'A présent dans la langue grecque.
L'historiographie byzantine use également,
pour désigner les chefs de cette province, de
périphrases comme tipxwv stby naptcreplaw nastov
OU apxon T631/ zap/ Tbv latpov , naatov xoti xavicov 2
(comandant des villes paristriennes, des vines
et des territoires du Danube) ; cela n'a rien
d'étrange et ne modifie en rien le caractère de
l'organisation de la région. On rencontre des
périphrases semblables pour les chefs militaires
des autres provinces et nous avons déjà signalé
le cas de Maniakes promu après sa victoire de
Cédr., 11,585, 5 ; Skylitzès, 654, II; Mtal. 97, 19; Zonaras, III
678, 7.
Cddr., II, 555, 3.

58

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Teluch au poste de xateriiva) TU adv.') kblatag /..
Le chroniqueur qui nous donne cette informa-
tion n'hésite pas, quelques pages plus loin, A.
appeler ce général Taw Tcapeucpparrpov asparilyav
n6Xewvt.. Cela n'autorise naturellement pas A.
affirmer, com,me le fait Zlatarski, que l'appel-
lation de la région du Danube était entre
1017-1o6o aE nept (ou unec) Tbv Icrcpov 7c6Xecg
(ou kop(a) [sic], aE iv .rat; 'Iatpcxorc xerAsac nastq,
et que ce n'est qu'en Io6o
at napicrcpcot nbist
qu'apparatt le terme af Ilapfcrspeoc puis, chez
Anne Comnène, celui de Ilapfaspcov ou Elapa&15-
va6ov. 3.
La périphrase employ& par les historiographes
ne pouvait répondre exactement au titre officiel
de la province. C'est uniquement sur les sceaux
que ce titre se montre avec précision et nous en
connaissons trois appartenant aux chefs qui y
ont exercé le commandement. Dans la légende
de deux d'entre eux nous avons : xcaenchke 'roo
IlaprzEouvd6ou4, dans celle du troisième : cap:6w)-
yk Afatpagl.
Deux sceaux nous garantissent donc, pour le
thème compris entre le Danube, le Pont et
La question du Paristrion, p. 289.
Cédr II, 300.
3.. Situation politigue de la Bulgarie du Nord, pp. 33-34. Cf.
Le sceau de plomb de SymelonVestes, ;i§icev Zbornik,Zagreb 5929, 47.
4( Seem= de -Syméon Vestes et de Démètre Batakalon,
Sceau de Théodore le primicier.

93

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l'Haemus, le nom de Paradounavon et un autre
nous indique la place de Dristra (Dorostolon)
comme résidence du strat4e. Le terme de
Paristrion se rencontre chez Anne Comnène qui
enregistre aussi celui de Paradounavon. En effet,
dans le passage relatif à Léon Nikéritès (II,
27, I, ed. Reifferscheid), comme l'a si justement
observé M. Kougéas 1, il faut écarter la correction
de l'éditeur Too llapacevou6lou, et conserver la
forme originale du manuscrit de Florence
-cop flapaSouvoi6o0. Ce dernier terme prend par-
fois la forme de Ilapacaoúva6cg, attestée par la
notice d'un manuscrit daté du 4 avril 1059,
sur laquelle nous reviendrons.
Arr8tons-nous un peu sur ces termes dont
l'origine a été fréquemment discutée. Zlataiski
ainsi que Mutafélev prétendent qu'ils sont la
traduction du terme vieux bulgare BOAOlpialaf.
Cette opinion est dépourvue de tout fondement.
Tous ces termes sont de formation byzantiné
et dérivent du nom du fleuve tel qu'il existaif
dans la bouche de la population.
Les mots Dunavs et Dunaj, pour désigner le
Danube chez les Slaves, ne sont pas, -Mikiosich
l'a déjà montré, d'origine slave, mais ils sont

'En o5 (itUtowainzoa anp..nuiptecto; zoô oe 40140 263 Kor-


aXLvittvor) matico; darts gEXXcpnx&, 3 (1930. p. 459.
Situation polilique de la Bulgaria du Nord, p. 34 ; Sceau de
plonsb de Symion Vestes, p. 146.

60

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empruntés au germain 1. K. Miillenhof a repris
la .question et a doublé l'argument philologique
de Miklosich d'un témoignage historique décisif
eft faveur de l'origine germanique de ces mots 2.
La plus vieille forme qu'ait revêtue le nom du
fleuve (Danuvius) dans la bouche des Germans
a été Dimavia, chez les Sué.ves. Cette vieille for-
mation suève a dil parvenir très Mt chez les
Germains de l'Est. Les Goths la connaissaient
MA, quand ils partirent de la mer Baltique et
de la Basse-Vistule vers le Sud et ils étendirent
Ja dénomination au cours inférieur du fleuve.
La preuve en est que leurs successeurs dans ces
régions du Pont et du Danube, les Slaves, leur
ont emprunté le nom de Dunavz, et Dunaj et
ne connaissent plus le vieux nom thraco-grec
d'Istros. Le témoignage historique relevé par
Miillenhof provient des Questions et Réponses"
attribuées A Césaire de Nazianze, le frère de
Grégoire (390-420) 8. Dans cet écrit (I, 68),
il nous est dit A propos de l'un des quatre fleuves
qui prennent leur source au Paradis : Tbv Eva 'VW
torruiptov ix tu iv napaSsicry xpirolc Pit6VTOW TCOtz-

r. Die Fretndwiirter in den slavischen Sprachen, 'Wien. 1867, p. 13.


z. Donau-DunatiL-Dunaj, Archiv fiir slavische Phil., I (1876),
2917.298.
3. Pour 1a date, voir V. Parvan, Considerrations sur quelques
riQMS de riviares daco-scythes (en roum.). Acad. Rom., Mem. Sect.
i8t., 8. III, t. I, MOIL 1, Bueuresti 1923, p. 18.

61

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plov, vbv cllucrWv zp t 2sccO' Wig 'awn, 1F0V
'EXXnac Si Icrupov, nap& Si Pcopxdoc; Aavot56tav,
ap& Si 6v0occ Ao6y cc 6 t v npoaccyopeu6p.svov.
pans un autre passage (III, 144), nous lisons :
zap& Si '1X1upcoiq (en Myricum) xcd Puctc.cvorc
(dans la Dacia ripensis) Tor; icapoexot; lavpou,
Accv056% nap& Si reneocg Aouvaacc (corrigé avec
raison par Miillenhof de houvccatc0 ' douvolaiq
ist run eine and.ere Schreibung von Ao6yohcc
remarque ce savant und beide ergeben
wie nach dem vorhin bemerkten
got. Dônavi leicht von dem orts- und landes-
kundigen auctor selbst unmittelbar aus goti-
schem Munde aufgefasst werden konnte". Les
Slaves, qui sont arrivés au Danube après les
Goths, ont pris aux Goths, pense Miillenhof,
leurs mots de Dunavs et Dunaj. IagiC a montré
que les Slaves qui habitent aujourd'hui la Pan-
nonie, Slovines, Croates, Slovaques et en partie
les Polonais et les Russes, emploient Duna);
les Slovènes de l'ilaemus, depuis des temps tr6s
reculés, emploient uniquement la forme Du-
-nays 2.
Dans une étude plus récente sur le nom du

i. 0. c., p. 293. Il voit à juste titre dans la forme douvaiiIK


un g intercalé provenant du circonflexe et de la voyelle L.
2. Dunav-Dunaj de r slavischen Vollaspoesie, Archly f. si.
I, 299-333.

.62

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Dalmbe 1, Max Förster prouve que la langue
germ.anique seule a pris le nom sous la forme
fournie par les Celtes et montre le rapportque
1agi6 ne pouvait pas von- entre les deux
formes slaves, Dunava dérivant du nominatif
gothique Dunawi, Dunaj étant issu du datif
Dunaujai. La forme gothique Disnavis que le
pseudo-Césaire nous présente comme employ&
par les Goths au IV-e siècle a été expliquée par
Pirvan d'une manière assez plausible par la
prononciation dace 2 Les Daces, en contact avec
les Germains depuis des temps très anciens, ont
pu connaître la forme germanique Dônavi long-
temps avant la venue des Goths. P. Skok est du
méme avis dans son article Dunaj et Dunav"
(Slavia, VII, 1929) : Les Slavesaffirme-t-il-
n'ont pu emprunter Dunaj-Dunava qu'aux
ancétres des Roumains, aux Thraces romanisés,
ou aux soldats romains qui étaient en garnison
dans ces contrées" (p. 730) 3.
Dunavis était donc dans la bouche des rive-
rains du Danube bien avant la venue des Slaves
dans ces régions. Comme l'observe justement

i. Der Name der Donau, Zeitschrift fiir slavische Philologie, I


(1924), I-25.
sr: Considdrations sur quelques noms de r hares daco-scythes, pp.
20-21.
3. Pour toutes les opinions dans cette question voir N. Dragan
Romanii In veacurile IXXIV pe basa toponimiei 0 onomasticei,
Ac. Rom. Sudii, §i cercetari, XXI, Bucure§ti 1933, pp. 576-581.

63

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Förster, presque toutes les langues balkaniques
ont adopté le nom gothique du fleuve. Pa-
radounavon et Paradounavis des Byzantins
n'ont donc rien à faire avec le tardif nomiruagie
des Bulgares, A. plus forte raison Paristrion.
Tous ces termes se sont formés suivant l'esprit
naturel de la langue grecque sur le nom du
fleuve Dunavis et Istros unis A. la préposition
nap?c, pour désigner les territoires et les villes
situées le long du Danube. Des toponymes de
ce genre sont nombreux dans le grec byzantin.
M. K. Amantos en a signalé deux autres
méme type que Paradounavon : 1-1apa6ápaapov I
et Haps6pcal qui désignent des districts situis
le long du Vardar et de l'Ilèbre. M. Fr. Dölger
a signalé également un llapgptov T67COV chez
Akropolites 4. Nous pouvons ajouter le xcerencof-
xtov HapacrcpuphvK ou Hapacry6}Lovov, le vieux
ficiv8ov Za6c'ckozg, auprès du Strymon, dans les
documents du XIV-e siècle

i. Ilapa8o6va8ov, dans 'E)Invexti 4 (1931). p. 8°.


2, 11t:Lntionne dans les Acies de Zographou, p. 42. Et en ¡493:
e da lo Gancho fin a lo Parauardaro (Diplom. Veneto-Levant.,
mon. atorici, IX, p. 291). Ap. Tafrali, Thessalonigue au XIV-e
sitcle, p. 56, note 3.
Dans les Tuntxti publiés par Dimitrievski, 698.
Byn. Zeits rtr tt. 32 (1932). 186 : nal Itepi nos Tbv llaptiaixov
sintov KoXoxonvbcCav aterbv bvoilatCosat tup.6caXouoi set acpasell-
perra, ed.lieis,..nb..rg, 25 ; 44, 8-9.
Actea de Chilandar, 58, 22, ap. Xyriakidès BsCurrival
pp. 99 et 264.

64

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Pour ce qui concerne la forme Paradounavis,
M. Amantos la considère comme une transcrip-
tion fautive de Paradounavon 1. Du -moment
relève chez Dapontès les formes de Para-
dounavon et Paradounava, il n'a probablement
jamais rencontré autre forme, indiquée seule-
nlent par la notice d'un manuscrit du XI-e
siècle. Mais cette forme existe dans le grec vul-
gaire ; nous l'avons trouvée dans un texte du
XVIII-e siècle. 11 s'agit d'une paraphrase en
langue vulgaire du A61oq etc Tee *wipe= voa,

*goo tolpIrp(ou de Jean Staurakios, diacre et


c.hro,rtophylax de Tessalonique 2. Cette para-
phrase, provenant d'un manuscrit du monas-
tère athonite d'Esphigménou et trouvée parmi
les écrits posthumes de Sp. Lambros, a été
publiée dans le Nioc CELInVOILWIIIICOV Dans l'in- 3.

troduction, le savant grec la caractérise comme


7CCipticppccacc Etc Av xeceonicXmigvnv, l'original encore
inédit étant en grec ancien.
Dans ce texte vulgaire, datée du XVIII-e
siècle, nous trouvons deux fois le nom de
pour le Danube. Une fois au génitif et
Ao6vce6cc

avec rortographe moderne : T6TE XCCE at 'Loyal

tito c Hapalloóvez5i iivtt llapaBoávaeov, dit-il, sip rim-


Tips) IP56pP1cav npinee vet Outcome/ lincd.p.fivoc.
Son activité se déploie immédiatement aprés la conquete
latine (1204).
T. i3 (1921), i89-216.

5 65.

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aòesvcrac, t ouv tei ixsteev To° N -c o ú y a 6 c noutioti
I13v71 1; une mitre fois A. l'accusatif : &coo 26pfcr-
xorcat népa cbcb Tbv Ao6va6cv 2 14e terme de Hap-
s'y rencontre aussi. En faisant l'énu-
8o6vec6iç
mération des tribus qui se jetèrent sur Thes-
salonique, l'auteur les caractérise comme des
peuples de Paradounavis", gem Top Hapccao6vcc6i 3.
Cette forme du nom qu'on rencontre dans la
note du manuscrit daté de 1059 ne peut donc
plus etre considérée comme fautive du momeni
qu'elle se retrouve dans le manuscrit athonite
écrit au XVIII-e siècle. Elle était certainem.ent
une forme courante de la langue parlée, et notis
pourrions la définir comme un doublet populaiie
de Paristrion qui, propre aux historiographei,
peut étre considéré comme une forme savante.

r. Page ali, 18.


P. 211, 25.
P. 199, 17-18.

66

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RESIDENCE DU THEME.
SERIE DES COMMANDANTS CONNIE
ET LEURS TITRES.

Les sources littéraires ainsi que la sigillo-


graphie ne nous ont légué que bien peu de
données sur les chefs du thème danubien. Mais
le premier général mentionné par l'histoire pour
cette région, Tzitzikios, fils de Theudate l'Ibère,
apparait comme stratège de Dorostolon (Silistrie).
Cette place forte sur le Danube, oh. Tzimiskès
avait écrasé la dernière résistance de Sviatoslav
après un siège mémorable de trois mois, devint
la résidence du comrnandant placé A. la téte
da territoire annexé A l'empire. Elle le resta
tout le temps que subsista ce thème frontière.
L'opinion d'après laquelle le chef de la province
danubienne n'était pas lié A cette ville fortifiée,
mais changeait de résidence au hasard ne vaut
pas la discussion. Dorostolon était, on le sait,
la place la plus puissante qui gardAt le Danube.

67

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Le chef militaire du territoire ne pouvait trouver
meilleure position pour veiller 4. la défense du
fleuve. Preslav la grande, capitale des tsars
bulgares, avait été anéantie par le feu pendant
la lutte acharnée qui s'y était déroulée au début
de la campagne. Située loin du fleuve, elle
n'offrait pas les avantages stratégiques de la
première. On trouve bien, dans la suite, sur les
sceaux, la mention d'un stratège ici aussi, mais
ce stratège .n'avait pas le commandement du
territoire. Etant donné l'importance de la ville
fortifiée de Dorostolon, Tzimiskès, en lui don-
nant le nom de Saint Théodore, qui avait con-
tribué à la victoire (Théodoroupolis), l'avait
désignée lui-même comme résidence de la gar-
nison byzantine et du chef qu'il y avait laissés
aussitôt après la' victoire. Les documents con-
firment pleinement ce fait. Outre Tzitzikios
qu'une source littéraire mentionne à Doros-
tolon, un autre général de l'empire nous est
signalé par son propre sceau comme crcparrok
Atotpcg, et l'on sait que les commandants des
thèmes byzantiiis sont souvent désignés d'aprés
le nom de leur ville de résidence. Plus tard
Nestor Vestarchès fut pareillement envoyé, sous
Michel VII Doukas (1071-1078), comme xa-
Tencivco rix Apicrcpcg : nous tenons cette informa-
tion d'Attaleiatès, un contemporain parfaite-
ment renseigné. Skylitzès nous dit qu'il fut

68

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nommé aog Taw licepcalphov et cela confirme notre
constatation.

I. Le sceau du stratège de Dristra, mentinné


plus haut, a été publié deux fois par Paneenko 1
n nous présente sur l'une de ses faces le buste
bien gravé de saint Théodore et, de part et
d'autre : a, °A.ico; 9E68topog; sur l'autre face on lit
0e63wpog Tcpcp,ocilpto; %al crrparT* ACcrycc;2. Ce sceau,
de même que les autres trouv.és aussi a
Aboba, se rapporte, estime PanCenko, au règne
dé Basile II et remonte donc A. la fin du X-e
siikle ou au début du XI-e. Les caractéristi-
clues de l'exécution confirment effectivement
cette datation. Le titre de crtparlibc Afarpaç serait
lui aussi une indication pour l'époque des dé-
buts du thème. Théodore le primicier peut

La première fois dans le Katalog moliydoyuloy kolkhtsii Russ-


kaki; Arkeol. Institute; y .Konstantinopolie, Isyestija de l'Institut
axchéol. russe de Constantinople VIII (1903), sous le No. 66 (p. 27) ;
la seconde fois, d'après un autre exemplaire trouvé 11 Aboba, dans
la mame publication. X (1905), 295-296*
Les deux sceaux ont été aussi reproduits dans les planches
annexes et, it l'examen des photographies, nous avons pu constater
comme l'auteur que dans la légende du sceau de la collection de
l'Institut l'invocation K6pes Perhese n'existe pas. Aussi la translrip-
tion de la légende dupremier exemplair : [Ktigns 1304111n] Asoad)pcp
isptlitxvipitp Ital arpavrjr4S AC2spag est fautive. Celle du seconde
exemplaire que Panaenko met au génitif : A asipou TCpip.,:xviou
zal awarirr06 Atc.prg Ast tout autant. Sans invocatioix, la id-
gende conserve d'ordinaire le nominatif (font exception en général
lee sceaux des commerciaires et les légendes en trinxètres).

69

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donc étre tenu pour,. l'un des successeurs
immédiats du stratège établi A. Dristra par
l'empereur Tzimiskès.
Le deuxiéme stratège est Tzitzikios, d'ori-
gine ibérienne, dont nous avons parlé plus haut.
Cédrénus le mentionne comme stratège iv. 4)
Aopocrsacp, en l'an 1017. Nous ignorons combien
de temps il est resté A. la tête du thème.
Son successeur A pu étre ce Syméon, honoré
du titre important de Vestes, dont il nous est
parvenu un sceau de plomb décrit par Mora-
mann 1. Orné, sur une face, du portrait de saint
Nicolas, il porte, de l'autre côté, la légende :
IC6pce lio0ec Eutteeov f3iciro met xcecencEvy TOG 11c4..

pccaouveou(Seigneur, protège Syméon Vestes


et katépano de Paradounavon). NOUS avcos
cru pouvoir identifier ce personnage avee
l'homonyme qui, suivant les renseignements de
Cédrénus, joue un rôle très important sous le
règne de Constantin VIII et de Romain III
Argyros 2. Lorsque le successeur de Basile II,
en montant sur le trône (1025), nomma ses
dignitaires, il confia 6. Syméon le poste de
Spounciptoc .c/c fitylac et l'éleva au rang impok-

y. Molo8466ou).).a BuCavuvec ,r8v ticapxubv E6pcinow, dans lu


`EXXfpnaç cpaoko.rutbç otaXo^foç de Constantinople, suppl. au:A,
XVII (1886), p. 144.
2. Changements politiques dans les Balkans, pp. 20-21 de l'Ex..
trait (68-69 du Bulletin).

70

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tant de np6apw. Ce dernier exena sur l'empe-
reur une influence exceptionnelle. Il le déter-
mina, au lit de mort (1028), A choisir pour
successeur Romain III Argyros 1 Syméon garde
sous le nouveau basileus toute son influence.
Romain III le met A la téte des troupes d'Orient,
pendant la campagne con-
So.picremtw 'caw axoX6w,
tre les Arabes de Syrie (1030). Il devait colla-
borer en cette qualité avec Nicétas ix Mccreetag
nommé en méme temps duc d'Antioche, pour
arracher aux Arabes le fort de Menikos. Mais
ils furent vaincus tous les deux au siège de ce
fort, et l'empereur envoya en Syrie un géné-
ralissime, le grand hétériarque Théoktiste. Au
commencement du règne de Michel IV le Pa-
phlagonien, nous rencontrons Syméon au rang
de protovestiaire 2, obtenu très probablement
sous le régne d'Argyros : en effet, le Paphla-
gonien lui fut hostile et l'exila, pour le rem-
placer dans cette dignité par son propre frére.
Suivant le récit de Cédrénus, c'est pour avoir
protesté contre les injustices commises A l'égard
de Constantin Dalassénos, exilé par les intri-
gues de Nicétas, frère du tout-puissant Or-
phanotrophe, que Syméon fut éloigné de la
Cour et contraint de se faire moine au mont

I. eddIelIUS, II, 484, 23.


2. Ibidem, TI, 511, 2.

71

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Olympe, dans un monastère qu'il avait élevé 1
Ainsi finit sa carrière.
Zlatarski a consacré un article spécial 2 A.
combattre ridentffication proposée par nous.
Le savant bulgare n'a qu'une seule objection
sérieuse a opposer A notre identification : le
titre de proedros -que Syméon obtient (Ms rin-
tronisation de Constantin VIII. Ce titre, créé
par Nicéphore Phokas pour le fameux Basile
parakoimomen9s, n'a plus été accordé après
la disgrace de ce dernier (985) 3. Constantin VIII
le remit en honneur. Une fois en possession d'un
titre si élevé, il serait curieux que Syméon ne le
mentionne pas sur la légende du sceau. Mai's,
étant donné qu'il porte, lors de son commande-
ment a Dristra, le titre de Vestes, qui doit
étre antérieut A tous les autres, rien n'empéche
d'admettre qu'il a pu exercer ses fonctions de
stratège dans cette ville durant les dernières
années du Bulgaroctone. Le thème était, a ce
moment la, organisé ; Syméon faisait preuve,
comme tant d'autres eunuques, de qualités mili-
takes, puisqu'il fut placé par Romain III A. la
téte des troupes d'Orient et envoyé contre les
Arabes. 11 a donc pu exercer les fonctions de

Cédr., II, 511-512.


gilicev Zbornih, Zagreb 1929, 143-148.
Voir Ch. Diehl, De la Signification du titre de proédre" A
Byzance. Mélanges Schlumberger, Paris 1924.

72

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katépato dans le thème danubien, après la sou-
mission définitive de la Bulgarie, car il est peu
probable que Tzitzikios soit demeuré a Doros-
tolon jusqu'a la fin du règne de Basile II. Zla-
tarski affirme que le katép ano de Dristra doit
are un autre Syméon, de la seconde moitié du
XI-e siècle. Tout est, naturellement, possible ;
la sigillographie nous révèle souvent maints gé-
néraux dont les sources littéraires ne font guère
mention. Le personnage signalé par Céd.rénus
est, en tous cas, le seul qui puisse entrer en
ligne de compte.
Jusqu'au règne de Constantin IX Monomaque,
nous ne rencontrons plus dans les sources aucun
chef de Paristrion. 11 faudra les luttes de plus
en plus violentes contre les Petchénègues, au
commencement de ce règne, pour nous faire
connattre parmi les chefs des armées impériales
les commandants du thème du Danube. Les
iiicursions de ces barbares avaient 'commend
plus tôt. Dès la mort de Basile II, ils forcent
la ligne du Danube et se jettent sur les pro-
vinces des Balkans. En 1035, un froid extraor-
dinaire fait geler le Danube et les Petchénègues
passent dans l'empire et poussent leur razzia
jusqu'en Macédoine 1. Au printemps de 1036,
ils font trois invasions, détruisent tout sur leur

1 Cédr., II, 514, 17 sq.

73

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chemin, tuant en masse ceux qui tombent dans
leurs mains et faisant prisonniers cinq stratèges.
Cédrénus nous a transmis leurs noms 1, mais
sans nous fournir aucune indication sur les
troupes qu'ils commandaient.Cependant, comme
les Petchénègues passent d'habitude le fleuve
dans les régions du thème de Paristrion et que
l'armée de ce thème ne pouvait pas être absente
de la lutte contre les envahisseurs, il est fort
probable que parmi les cinq stratèges pris par
les barbares se trouvait le commandant de
Dristra. A défaut de toute information plus
précise, il est naturellement impossible de prou-
ver le fait.
4. Du moins, au début du règne de Constantin
IX Monomaque, avons-nous chez le même chro-
niqueur byzantin la mention sfire d'un chef du
thème danubien, celle de Katakalon Kékauménos.
Nous avons esquissé jadis la carrière de cet
illustre général, l'un des premiers de l'époque 2
En 1043, une flotte nombreuse amenait dans
les eaux du Bosphore les Russes de Vladimir.
Ils furent écrasés par Théodorokanos 6. l'entrée
du. détroit. Ceux qui purent échapper A_ la
bataille n'euxent plus assez de navires pour se

i. Ce sont Jean DermokaRas, Bardas Petzas, I,éon Chalkotoubs,


Constantin Ptérotos et Michel Strabotrichaxé.s (IX, 514, 22-51$).
2. Un due byzantin du XI-e siècle : Katakalon Kékauménos, ,A.c,
Roum., Bulletin de la section historique, XI (1924).

74

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rembarquer et tentèrent pour la plupart de
rentrer chez eux par la voie de terre. Katakalon
Kékaumén.os, eipxon v viiv itspi Tho Icapov nasow
xat ropton 1 (chef des villes et des territoires des
bords du. Danube), les anéantit près de Varna
et mit la main sur huit cents prisonniers qua
envoya liés A. Constantinople. A cette occa-
sion, le chroniqueur nous apprend qu'une fois
déjà, ce général avait repoussé les Russes, dans
les manes parages. En route vers Constantino-
ple, ces barbares avaient débarqué, pour se
procurer du fourrage, dans la zone de corn-
mandement qui lui était échu" (etc * Xaxoaaccv
colzto dpv5v) 2. Kékauménos avait rassemblé ses
troupes et s'était jeté sur eux avec décision, les
obligeant 6. chercher refuge dans leurs navires.
Et de nouveaupoursuit le chroniqueurf ai-
sant bonne garde dans les contrées maritimes
de son commandement (Tec katalcc lc 67c' akbv
rop(cc), il les attendit au retour
ciprilc cpuXcírctov
et remporta la victoire. La relation de Cédré-
nus nous prouve par conséquent que notre gé-
néra1 se trouvait déjà dans le thème de Paris-
trion avant 1043.
Zlatarski n'admet pas méme Kékauménos
comm.e chef de ce thème. 11 portait le titre d' ar-
chon des vines et des régions danubiennes,.
t. Cédr. II, 555,3.
2. II, 555, 8.

75

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affirme l'historien bulgare, et ces sortes d'ar-
chontes qui existaient un peu partout dans la
Bulgarie 'étaient, à son avis, soumis à l'autorité
du stratege, katépan ou duc de Bulgarie 1. Les
expressions du chroniqueur, signalées plus haut,
démentent catégoriquement cette assertion.
Seuls les commandants des villes ou des forte-
resses isolées étaient sous l'autorité du chef su-
preme qui résidait à Skoplje. Kékauménos se
trouvait à la tete du theme paristrien, car on ne
peut pas attribuer un autre sens aux expressions
précitées stg Tip laxoCkroty ackbv apAv. tec
cact ti;c 67c' adtby dpxfj; ropta. Un autre passage
du meme chroniqueur confirme une fois de
plus la situation de notre général. Au prin-
temps de 1050, les forces byzantines envoyées
sous le commandement supreme de Nicéphore
le Recteur contre les Petchénegu'es furent mises
en déroute, près des Cent Collines" (A Dia-
kéné). Elles prirent la fuite, les chefs étant
les premiers à s'échapper. Seul Katakalon Ké-
kauménos, entouré de quelques fid6les, résista
heroiquement, jusqu'au moment où tous eurent
succombé. La bataille finie, les barbares se
-mirent à dépouiller les m,orts. Un d'entre eux,
en retournant un corps, se rendit compte
respirait encore et reconnut dans cet homme

1. situation politigue de la Bulgarie du Nord, p.

76

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couvert de graves blessures Kékauménos. Il le
connaissait, ajoute l'auteur, depuis le temps où
il commandait les forteresses du côté du Danube,
où les races se mélaient" &coo 'up .4pxe sciw
nap& tcp 'Icrcpy cppoupton dveplyvovto cikXXocc
-c& yivIlr. La phrase est claire : Kékauménos
avait gouverné les cppoupta situ& sur le bord du
Danube, de méme que les territoires maritimes
(Te4 clu(cacc) dont il est fait mention dans l'autre
passage 2 C'est donc, sans conteste, le quatri-
ème commandant que les sources attestent dans
le Paristrion-Paradounavon.
Kékauménos resta quelque temps encore dans
ces parages. Ses talents militaires r appelèrent
ensuite ailleurs, à l'autre extrémité de l'empire,
où les armées impériales avaient 5 soutenir de
grands combats. En 1044, en effet, Monomaque
reprit la lutte contre rArménie. Il gagna dans
ce but r alliance de rémir de Tovin (Dwin),
Aboul-Sewar ('/banacpipnc des Byzantins), et le
roi d'Arménie, Gagik II, fut forcé de se sou-
mettre. Une garnison byzantine s'installa done
Ani. Mais peu après, les armées de l'empire,
en guerre avec l'émir furent dé-
faites, et le basileus destitua les généraux com-

I. II, 599, 20.


2. Le Petehénègue enleva le blessé, le conduisit dens sa tente
it le. soigne et le sauva d'une mort certaine.

77

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promis et rempina Iasitès, comme duc d'Ibérie,
par Katakalon Kékauménos.
5. A sa place il envoya dans le Paristrion
Michel, /as d' Anastasios. Ce personnage nous
est bien connu, car la chronique de Cédrénus
nous parle souvent de lui.
Au début du règne du Monomaque, nous le
trouvons comme stratége A Dyrrachion. En
cette qualité, il soutint sans succès la guerre
contre Vojslav de Serbie 1 Sous Stratiotikos,
il se trouvait, avec le titre de magistros, A. Con-
stantinople. Anastasios, son père, avait servi,
comme patrice, sous Constantin VIII 2.
En 1048, Michel nous est attesté comme chef
du Paristrion. On sait par Cédrénus qu'A cette
date, A. la suite des luttes intestines des Petché-
nègues, un de leurs chefs, Kegen, décida de se
réfugier, avec les tribus qui le soutenaient, dans
l'empire. Dans ce but il passa, A la téte de
20.000 Petchénègues, dans une Ile du Danube,
aux environs de Dristra, et renseigna Michel,
le commandant du pays", *sur les causes de
son arrivée et sur le désir qu'il avait de se mettre
au service de l'empereur : Scap,rivtístat vii TN x6p,74
apxont Mv Sè McxcciA 6 wa 'Ave:cam:4w u160 xai
'Naga 8atc; "CS Ern xx/ oicq Stac8c8pciaxan tkin
Cédr., II, 543, 16 sq.
iy ai 'Avactsciatoç 1C2.SpExtoç 6 TO fcccrpt 'qÇ ZWN 67CipETYICICI-
1evoç. Cédr., II, 537, 12.

78

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etc. 1 Envoyé A Constantinople, Kegen
cicpixtcct
y fut bien acueilli par l'empereur, qui lui con-
féra le titre de patrikios et lui céda txois forte-
xesses sur la rive du Danube et une étendue
.de teire pour ses gens, afin de collaborer avec
le chef du thème danubien 4 la défense du
fleuve. Quand Tyrak aussitôt après fit des me-
naces de guerre, le basileus envoya des let-
tres A Michel, le com.mandant des villes pa-
ristriennes", de meme qu'à Kegen, en leur
ordonnant de bien garder les rives du fleuve :
-Terdp.p.octac a& Tcpc% te lick,* .;c bv apxovt cc t c1) v

it aptat pf wy n 6 X e co y, Etc a& xcct Tcpbg ecatbv 'ay


Keyinv bucip.nec, cpu)scircecv axec6c6g TaK axecc; TOO

-rcotccp.00.

En dépit de ces renseignements précis des


textes, Zlatarski cherche A écarter aussi Michel
du commandement du Paristrion. Il prétend
que celui-ci n'a pas été en réalité le fils d'Anas-
tase", mais l'autre Michel, 'Axóloue% envoyé
-plus tard comme chef des troupes impériales
contre les Petchénègues. Le motff pour lequel
le savant bulgare ne veut pas l'admettre est
insignifiant : après sa défaite par Vojslav, com-
ment lui aurait-on confié le poste important
de la garde du Danube ? se demande-t-il.
Il n'hésite pas A proposer cette fois aussi une

I. II, 583, 9 sq.

79

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correction du texte grec qui contredit son opi-
nion. A l'entendre, un copiste de la chronique de
Skylitzés ou Cédrénus lui-méme, en lisant dans
le texte le nom de Mkhel, aurait ajouté l'ex-
pression 6 TO 'Avacrradou ufk, et e'6t de
cette interpolation" qu'aurait résulté la con-
fusion" 1. Un tel argument ne mérite pas de
nous arraer Nous avons exposé ailleurs les
raisons pour lesquelles la substitution de l'Ako-
louthos a Michel doit are exclue 2. Michel Ako-
louthos était, en effet, le chef de la célèbre
troupe des Varègues et ne pouvait pas are
envoy& comme stratège dans un thème. Nous
ne connaissons pas un seul cas où l'Akolouthos
ait été mis b. la tae d'une province. Il com-
battait seulement b la tae des troupes parmi*
lesquelles se trouvaient aussi les Varègues.
Le fils d'Anastase a dfi rester au commande-
ment du thème paristrien pendant les quelques
années de grands combats contre les Petché-
nègues. Nous ne pouvons pas savoir la date b.
laquelle 11 a quitté ce commandement. Mais
pendant la révolte qui mit fin au règne de Stra-

Situation politique de la Bulgarie du Nord, p. 13.


La question du Paristrion, pp. 291-293. L'affirmation de
Zlatarski d'aprés laquelle en 1049, quand les Petehénégnes se révol-
térent, le Nord-Est dela Bulgarie n'était plus au pouvoir des Byzan-
tins et Michel s'était done retiré de son commandement (on invo-
que la nomination d'Areianités it la téte des armées impériales) est
tout aussi mal fondée.

80

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tiotikos (1057), nous le trouvons A. Constanti-
nople, mélé au omuvement qui décida de la
victoire d'Isaac Comnène. En effet, il est men-
tionné parmi ceux dont l'action énérgique déter-
mina l'intervention du patriarche pour obliger
Stratiotikos A. s'associer au tr6ne, avec le titre
de César, le général rebelle 1 Il avait A. ce mo-
ment le rang important de Magistros.
6. Avant d'arriver au tr6ne, Rontain Dio gène
a de méme occupé le poste de commandant du
Paristrion.
L'historien Attaleiatés nous rapporte, en effet,
nous l'avons exposé plus haut que, sous
le règne de Constantin X Doukas, l'un des
nobles, Romain Diogène, constatant que par
la faute des empereurs et a la faveur de leur
faiblesse les ennemis opéraient A. leur gré et se
fortffiaient par suite de l'incapacité des Rho-
mées, en était indigné et méditait une révolte 2.
11 n'était pas inspiré par l'ambition, la suite
devait le prouver, ajoute l'historien, mais il
voulait redresser la fortune des Rhomées 'qui
déjà baissait (XX' ck Tee; T6xcg civopednac tro'v
f)Sn nea6vuov Twitattov). Tandis quit se trouvait,
5. la fin du règne de Constantin X Doukas, A.
Sardica comme gouverneur, il songea A. faire

1, Cédr., II, 634.


2. Page 97, 7 sq.

St

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appel aux Saurom.ates (ici les Petchénègues)
pour raider A, réaliser ses plans. Car ils
avaient confiance en cet hommecontinue notre
historien POUr l' avoir connu lorsque en qualité
de chef des vales paristriennes il leur avait fait
la guerre et avait failli perdre la vie, n' eitt été POUr
le sauver l'invincible énergie de Nicéphore Bota-
neiatès le magistre" 1
Le passage est ti op catégorique pour suppor-
ter la discussion. Zlatarski en conséquence admet
lui aussi Diogène comme dpxwv de la région
danubienne, mais, sans préter beaucoup d'atteri-
tion au texte en question, il se croit en droit
de déclarer Diogène le premier archôn Wri-
table de Paristrion" et il place son commande-
ment a la date de io6o. Il pense ainsi trouver
dans ce fait un argument sérieux pour appuyer
son opinion suivant laquelle le thème de Paris-
trion n'a pu exister qu'après 1059, lorsque,
d'après lui, Isaac Comnène eut expulsé les Pe-
tchénègues de cette région. Par malheur, comme
nous l'avons dit, cette date est absolument
fausse. Attaleiatès affirme uniquement que Dio-
gène se trouvait, A la fin du règne de Constantin
X, comme gouverneur A Sardica, non dans le Pa-
ristrion. Dans ce thème il avait exercé le com-
mandement bien auparavant, lorsque, luttant

I. P. 97. 19 sq.

82

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contre les Petchénègues, il avait fall périr et
n'avait été sauvé que grâce A Botaneiatés. En
fait, comme nous l'avons prouvé, dans notre ar-
ticle : Unbekannte Statthalter der Themen Paris-
&ion und Bulgarien : Romanos Diogenes und Ni-
kephoros Botanei ates (B. Z. 1930, 440-441), At-
taleiatès fait allusion dans ce passage au dernier
grand combat avec les Petchénègues, au temps
de Monomaque. Ce combat se déroula en 1053
dans les Balkans. Les troupes byzantines, com.-
mandées par Michel Akolouthos et Basile Mo-
nachos, A ce moment-là due de Bulgarie, furent
anéanties dans les montagnes, quand elles se reti-
raient des environs de la place de Prelsav.
Dans cette bataille que l'historien byzantin nous
dicrit minutieusement, Basile tomba de cheval
et fut tué par les Petchénègues ; les débris de
l'armée impériale durent leur salut a la bravoure
de-Botaneiatès, qui lutta avec Ocharnement onze
jours durant contre les barbares, jusqu'à Andri-
nople. Des faits si fidèlement relatés par Atta-
leiatès il résulte que, a côté des troupes du duc
de Bulgarie et de celles commandées par Ako-
louthos, prirent part b. cette grande bataille les
forces du thème de Paristrion sous la conduite
de Romain Diogène.
11 est donc évident que le commandement de
Diogène dans le Paristrion se place dans les
dernières années du règne de Monomaq'ue, vers

83

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1050-1054, puisqu'il est attesté avec certitude
en Vann& 1053. Notre général n'a pu 'are en
Paristrion en io6o, comme le croyait Zlatarski,
pour le simple motif qu'à ce moment-là nous
allons le voir tout de suite un autre occupait
le poste.
7. En 1059, on a la mention certaine de Basji-
lios magistros Apokapès comme gouverneur du
Paristrion. 11 doit etre considéré comme le suo-
cesseur de Romain Diogène au gouvernement
de ce theme. Le fait nous est attesté par une
note, en date du 4 avril 1059 et contenue dans
le manuscrit Paris. Coisl. 263, publiée apas
Omont par Sp. Lambros, dans son intéressant
recueil de notices 1 Nous avons relevé pour la
prenuère fois l'importance historique de cette
humble notice qui nous donne, entre autres
choses, le nom d'un duc de Paradounavis.
Le moine Théodule, auteur de la note, remar-
que qu'il a fini d'écrire le texte pieux (lUtieg)
sous le regne d'Isaac Comnène, en 1059, le 4
avril, Constantin le proèdre et protovestiaire 2
étant patriarche de la ville impériale, Théodose
patnarche d'Antioche, Jean Doukitzes katépan
d'Edesse. Le moine continue textuellement z

x, 'Eveuphiaztov 41TOL xpovocir,v crtip.eccomincov ou),Xo-ril apúrcl, dame


Nioç 'Davivoliv4w.cuy, VII (rgro), 130-13r.
2. Ifichouas.

84

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8-0111161+TOÇ Wpccevot) 'Avuoxstac, 'Ap6v npoiSpou %at
akaacpou vl; ce67o6arrs Meaorcotapicg, Bcfc tAsEou
v,oeflaspou Top -11ccpccao6vcc6c, lockvvou po-
voccroptátou '16npfcg, Rompatiou Bxcnspaxavfcq 1 zed
liocivvou xouponcacitou xal SottecnIxou Taw cx0X6v aka. -
Wepou BccacXicoç tiotivrivoo ».
En publiant cette note, Lambros n'a pas com-
pris le terme géographique de liapccao6va6c.;. II l'a
enregistré dans l'Index de son recueil comme
-un patronyme : llapetao6vcc6cg Baciascoc. En réa-
lité, comme nous l'avons prouvé, il y a main-
tenant vingt ans 2, Basile le magister n'est que
le célèbre général du milieu du XI-e siècle,
B twastoç 6 ',A7coxiroN B. 11 eut auparavant .un
co-mmandement en Asie, où il défendit hérol-
quement la forteresse de Manzikiert, assiégée par
Togroul 4. Bientôt après ce succès, il fut trans-
féré, en raison de ses qualités militaires, à la
frontière du Danube, oft le péril de l'invasion
se faisait si fortement sentir.
Zlatarski contesta cette identification aussi.
11 consacra un assez long article A. la notice en
Kougéas a rétabli exactement le texte, publié défectueu-
sement par les deux éditeurs qui n'ont pas compris l'abréviation
transcrivant lkspwríoo fixoLXicoç 'Aoupaxavfaç, ce qui n'a pas
de Bens. Voir 'Ext To5 fit6Lorpo;xxo6 chrscdp.xsoç to5' 67c' apc0p.o6
268 KoloXtvtavo6 xancoç, `Ekkqvtxci, III (2930), 462.
Premiers timoignages bysantins, p. 295; cf. Changemenis poli-
tigues dans les Balkans, p. 22 (70).
Cédrén.us, II, 591. 4 et 592. 4, 14.
Attal., 46, 12.11 avait le rang de maestros, v. Skylitzis, 654, Ir.

85

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question 1 et se donna beaucoup de peine poUr
prouver l'inexactitude des faits qui y sont eon-
signés. Mais, comme nous l'avons déjà montré 2,
ses objections ne résistent pas à un examen
sérieux. L'illustre savant chercha d'abord a dé-
montrer que la notice ne dit pas la vérité eu ce
qui concerne Aaron, qui n'a pu étre en 1059
duc de Mésopotamie, pour la simple raison qu'à
la téte de ce theme se trouvait déjà du temps
du Monomaque Gregorios magistros, fils de
Vagag. Ce magistros avait été nommé, écrit-il,
avec droit de transmission : C'est pourquoi,
ajoute notre historien, à la mort de Grego-
rios magistros, a ce que nous dit Mathieu d'E-
desse, ses domaines de Mésopotamie et le titre
de duc passèrent à son fils 46 Vahram. Dans
cet état de choses, il est évident qu'Aaron ne
pouvait pas étre en 1059 duc de Mésopotamie,
car à ce moment-là c'était Gregorios magistros
le duc de ce thème. En conséquence, le. mot
souxann de notre notice ne saurait s'appli-
quer en aucune fagon a Aaron" 3.
Mais la notice tant discutée est, à ce propos,
d'une exactitude parfaite. Dans une étude pu-
bliée un peu après l'artide de Zlatarski4 , M.
i. Addition chrottologique d'un mattuscrit grec du milieu du Xl-e
sidcle (en bulgare). Byzantinoslavica, I (1929), 22-34.
La question du Paristrion, pages 294-296.
Addition chronologique, p. 26.
&eau de Radomir Aaron, Byzantinoslavica, III (1931).

80

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Lascaris a prouvé que le savant bulgare a été
la victime d'une faute de Skabalanoviò, en
affirmant que Gregorios magistros est mort en
ro66. En réalité, celui-ci était déjà mort en 1058;
de plus, ce n'est pas Mathieu d'Edesse qui nous
parle de sá, succession, mais Dulaurier, le tra-
ducteur de Mathieu. Skabalanovié, par une
erreur inexcusable", dit M. Lascaris, due h.
une lectuxe inattentive de la note de Dulau-
rier", a embrouillé les dates 1 Zlatarski n'a pas
contrôlé les renvois de Skabalanovié, utilisé par
lui comme d'habitude, et a été induit lui aussi
en erreur.
Si Gregorios le magister est mort en 1o58,
Aaron a pu donc lui succéder l'année suivante
au commandement de la Mésopotamie, et la no-
tice du moine Théodule s'avère d'une exactitude
incontestable.
Convaincu d'avoir prouvé la fausseté de la
donnée concernant Aaron, Zlatarski affirme en-
suite que le participe 6oux6wroc, ne pouvant pas
se rapporter à Aaron (opinion bizarre, qui
méconnait la construction participiale !), peut
encore moins étre rapporté A. Basile Apokapès.
Celui-ci, en effet, ne saurait figurer comme due
de Paradounavis en avril 1059, parce que, b. son
avis, l'administration byzantine n'existait pas

z. Art, cité, note 28 de l'Extrait.

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alors dans les vines du Paristrion, et qu'elle
n'y aurait été établie qu'en l'automne de 1059,
par Isaac Comnène, A. la suite de sa victoire sur
les Petchénègues. Il est superflu de discuter
cette opinion tout A fait singulière. Nous yavotis
Mà réfutée dans nos études antérieures.
Le terme méme de Paradounavis, mentionné
dans la note, ne concorde pas, prétend notre
savant, avec celui de Paristrion" ou Para-
danouvion" que nous rencontrons chez Anne
Comnéne 1. Si l'auteur de la notice avait pensé
aux vines du Danube, affirme Zlatarski ,
il aurait employé le terne connu de Paradou-
navon" et non pas celui de Paradounavis",
qui, d'après la forme aussi bien que d'après
le sens", est plutôt un adjectff qu'un nom ; il
n'indique pas la fonction de Basile, mais son
nom de tamale, conclut le savant bulgare, et
c'est ainsi que Sp. Lambros, bon connaisseur
du grec", l'a compris lui-méme 2.
Mais la faute de Lambros est bien évidente.
Un patronyme Paradounavis ne s'est pas encore
rencontré. Comme nous rayons affirmé dés le
commencement, c'est un terme géographique 3,
Pp. 27-28. Cf. Situation politigue de la Bulgarie du Nord,
pp. 23-26. lifais il faut &tire Paradounavon", eomme I. lioness
l'a bien montré.
Situation politigue de la Bulgarie du Nord, 26-27. Les memes
arguments dans l'Addition chronologigue.
Premiers timoignages byzantins, pp. 294-293.

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équivalent du Paristrion. M. Kougéas nous a
donné raison, en se déclarant là-dessus lui-méme
contre l'opinion inadmissible de Zlatarski 1. D' au-
tres savants, oja l'a vu plus haut, ont signalé, a.
l'occasion du débat que la question a suscité,
beaucoup de parallèles de méme type.
Il est par conséquent hors de doute que Basile
.

magistros Apokapès était, en 1059, duc de Para-


dounavis. Quelques années avant cette date, il
avait succédé au commandement de ce thème
A Romain Diogène et garda ce poste assez long-
temps ; car, vers la fin du règne de Constantin X
Doukas, il s'y trouvait encore. En effet, quand
les Ouzes passèrent en masse le Danube, en 1065.
Skylitzès nous affirme que les magistroi Basile
Apokapès et Nicéphore Botaneiatès avaient le
commandement des régions danubiennes et qu'ils
essayèrent en vain de les empêcher (cipx6vuov
Iv nap? 'DIV lazpov navaltbv to italicrspou Bacraefou
-co0 'Anowinou uct to0 payfcrepou Ntmcp6pou oG
Botaveidisou) 2. Le premier était le chef du théme
paristrien, le dernier celui du thème de Bulgarie,
comme l'indique le méme chroniqueur quelques
lignes plus loin. Il nous raconte, en effet,
que les barbares ont vaincu les forces qui ont
essayé de leur barrer le passage du fleuve,
voire les Bulgares" et les Rhomées", et
1, article des `E//vivix& , 3 (1930), 439-460.
654, I i sq. a. Zonaras, III, 678,7.

89

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ont fait prisonniers les deux chefs byzantins
tobç ataxoltxovug tv at'yst.o'v napalwcrcv cr2pant6T24,
BouXripoin pnp,c x21 TwitafoK xocl larcobg
1Sv2cg abv aerrotg, xoccerivviaccno atcp.ycaletK, xoci TOk
7)Tep6vag aketv TÓV cs'Arcoxecntri &gamy t Tbv
Botavecártp Ntxny6pov 21xp.txXúrcouq cint,czyov '. Les
Bulgares" représentent ici troupes du les
thème de Bulgarie, comme nous rayons prouvé
ailleurs 2 Botaneiatès, due de Bulgarie, était
venu au secours de son collègue de Paradou-
navon, ce qu'avaient fait ordinairement ses pré-
décesseurs toutes les fois que les barbares s'é-
taient rués en masses sur les régions paristriennes.
Le duc de Bulgarie, exenant son autorité jus-
qu'aux territoires danubiens occidentaux,le chro-
niqueur a pu désigner les deux gouverneurs du
pays envahi par les barbares sous la &nomina-
tion commune de dpxovcsq Troy naptawitov itattov.

8. Un peu plus tard, nous trouvons au com-


mandement du Paristrion Nestor le Vestarque,
envoyé comme duc de Dristra au début du
règne de Michel VII Parapinakès (c. Io72-1675).
Les sources byzantines ont consigné le fait. Atta-
leiatès en particulier, un contemporain du règne,
nous offre un récit abondant des circonstances

I. 654, 16 sq.
2. Changements politiques dans les Balkans, p. xi de l'Extrart

93

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dans, lesquelles Nestor fut envoyé prendre le
commandement dans ces régions du Danube.
Il raconte que l'eunuque Niképhoritzès 1, le
ministre tout-puissant de Michel VII, pour extor-
quer plus d'argent aux habitants, avait décrété
le monopole du blé ; il avait organisé à Rhae-
destos un magasin impérial (cpo0v84), où des
agents du fisc vendaient le blé A des prix scan-
daleux et en utilisant des mesures fausses. Ces
dispositions jetèrent dans la misère une popu-
lation privée de pain. Elle provoqua un mécon-
tentement qui gagna jusqu'A la population A.
demi-barbare qui habitait auprès du Danube
(10puXleito Si x t tb 7=0 'at) Icrupov xatoncoav pcEo6cip-
6ccpov).L'historien n'oublie pas de nous faire
remarquer à cette occasion qu'il se trouvait
sur les bords du fleuve des vines importantes
et nombreuses, ayant une population qui par-
lait toutes les langues et entretenait une armée
assez grande". Les Scythes" transdanubiens
pouxsuit-il passaient souvent le fleuve,
et les habitants étaient exposés A leurs dé-
prédations. Niképhoritzès ajouta encore A ces
injustices en supprimant les subventions annuel-
les allouées A. ces villes. Aussi, explique l'au-
teur, plusieurs de ces villes songèrent-elles d se
révolter et entamèrent des tractations avec les

I. 204, 16 sq.

91'

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Petchinègues (xal xatec to0T6 uve; TC010 SOIOISTOW

7C61SON el; &ma-cat:gay einiascPccv xi cç tò 0vc4


-caw lIcacycbton isceptTelXov). L'entourage de l'em-
pereur chercha alors, raconte l'historien, à y en-
voyer un gouverneur choisi parmi ses plus fi-
dèles et décida de nommer xcrcerxivw ApicrycK
un certain Nestor, revétu de la dignité de Ves-
tarque et qui avait servi sous le père du basi-
leus. En l'investissant de ce commandement,
le souverain l'envoya dans le thème danubien
et lui donna une escorte composée de quelques
habitants de Dristra qui promettaient à l'em-
pereur d'amener la ville à soumission.
Attaleiatès raconte plus loin que Nestor,
arrivé à Dristra, y trouva la population locale
(sob; lutop1ou0 mal disposée en faveur de rem-
pereur ; elle livra méme la place aux mains
de son propre chef 1 Nestor se vit forcé de pas-
ser de leur côté, en se liant par serment
s'associer à leurs projets. Les Petchénègues
furent attirés dans l'action et s'unirent à eux
pour faire aux Byzantins une guerre impla-
cable.
Ainsi Nestor, duc de Paristrion, passa dans
le camp des ennemis de l'empire. Les sources ne
Comme nous l'avon.s montré jadis, le nom du chef, Tatrys,
en.registr6 par Attaleiatès, est une transcription fautive (qui trouve
une explication paléographique facile) du vrai nom Tatos (Tatous)
que nous rencontron-s un peu plus tard chez Anne Comnène (V.
Premiers tetmoignages byzattlitts, pp. 296-297).

92

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nous disent plus un mot sur son compte ; mais
la guerre déclanchée par la population du Paris-
trion sera menée dans ces régions par les Pet-
chénègues avec acharnement, pendant plu-
sieurs années. Botaneiatès, A son avènement au
trône, imposa un. moment le calme sur le Da-
nube ; mais son règne fut ébranlé par des révol-
tes militaires qui agitèrent aussi les régions des
Balkans. Son successeur, Alexis I-er Comnène,
après une expédition malheureuse dans les con-
tries danubiennes (1087), eut A. mener une
guerre sanglante contre les Petchénègues qui
s'étaient répandus en masse dans les Balkans.
La situation demeura fort critique pour l'em-
pire durant quelques années et ne prit fin
qu'avec l'écrasement définitif des barbares A.
Lébounion (29 avril 1091).
Pendant ces luttes continuelles, il est peu
probable que personne ait pris la succession de
Nestor dans le Paristrion.
9. Mais immédiatement aprèsranéantissement
des Petchénègues A. Lébounion, Anne Comnène
fait mention d'un duc de Paraddunavon en la
personne de Léon Nikéritès.
La fille de l'empereur Alexis I-er nous raconte
les circonstances .dans lesquelles Théodore Ga-
bras, envoyé comme duc A Trébizonde, devint
suspect A. l'empereur et elle nous dit que celui-ci
prit des mesures contre ceux qui s'étaient com-

93.

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promis dans ses menées. Parmi eux figurait
aussi Georges, fils de Dékanos (redyycK to0 As
xavoES), qu'Alexis I-er envoya avec des lettres
Léon Nikéritès, duc de Paradounavon 1,
sous le prétexte de le lui associer dans la garde
des régions du Danube, mais en réalité pour le
confier à sa surveillance 2.
Chalandon 3, confondant les dues de Bulgarie
avec ceux de Paristrion, le croit identique au
Nicétas qu'un sceau en trimètres iambiques,
(Merit par Mordtmann 4 et reproduit par Froeh-
ner 5 nous présente comme Sog rg Bookraptcg.
Mais Anne Comnène ne pouvait pas confondre
deux personnages contemporains. Elle nous parle
plusieuxs fois de Nikéritès et toujours en l'ac-
compagnant du nom de Léon, car Nikéritès
est son patronyme. Nicétas, duc de Bulgarie,
avait un autre patronyme que les premiers édi-
teurs n'ont pas réussi à déchiffrer et ont transcrit

r. Dalger établit la date de rogr, apras le MOis de mai (Regestes,


II, Teil, No. 1162).
retiwpov l tbv to6 Antavo5 p.rde. Ipap.p.citon, xpb; Movsa Tbv
NixEpEvriv aofixa v Tins TOti Ilapa8ouvoi6ou suuávovsa xisol.ufsv, cbç
89j Osv xed atisiro °Ely ixelvip ttc xept Tbv Acivou6cv tpuXcicretv
vast, Eva peakov ixsivoç nap& co Notspitou intrgotro. II, 26, 34 sq.
(ed. Itjitcrscheid).
Essai sur le ragne d'Alexis I-er Comntne. Paris 1900, p. 167,
n. 4.
Sceaux et plombs byzantins, Constantinople 1873.
Bulles mitriques. Extrait de l'il.nnuaire de la Soc. fran9aise
de numismatique et d'archéologie, Paris 1882, sous le No. 19, p. 12:

'94

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fautivement sous la forme ; to KXnxv... Le R.
P. Laurent, comme nous le montrerons plus
loin, a résolu cette difficulté et rétabli le patro-
nyme dans sa forme exacte de : too Kaptxn.
Léon Nikéritès a joué un rôle assez important
sous Alexis I-er Comnène. Il remplit aussi la
fonction d'anagrapheus dans le Péloponnèse,
elle de duc et anagrapheus en Chypre et fut
elevé par rempereur au rang de protoproèdre
et de protonobilissimus 2,
1o.. Démétrius Katakalon succéda à Nikéritès
clans le Paradounavon. Nous avons de lui un
sceau, &convert il y a quelques années par le
regretté Pericle Papahagi à Silistrie, où il diri-
geait le lycée. Nous avons publié ce sceau à deux
reprises dans les Echos d'Orient"; d'après deux
exemplaires d.0 même original. Le premier, celui
de, Silistrie, en parfait état de conservation, a
subi A la partie supérieure une rupture qui a fait
disparaitre la première ligne de la légende,

z. Bulletin de sigillographie byzantine. Extrait de Byzantion, V.


fase. II (1929-1930), 59o-592. Cf. le meaLe, Les bulles métriques
dans la sigillographie byzantine. Archives de l'Orient chrétien.,
*Mitt-es par l'Inst. français d'études byzantin.es. T. II. Athènes-
Eucarest, 1932-1937, No. 97, p. 36.
2. Voyez N. A.. Béés, Zur Sigillographie der byzantinischen The-
/nen Peloponnes und Hellas, Viz. Vrem., XXI (1914), pp. 96-98
et 233-234- Cf. J. Ebersolt, Sceaux byzantins du Music de Con-
stantinople, Ex-trait de la Revue numismatique", 1914, on sous
le No. 377 (364), p. 33, ou reproduit un sceau de ce personnue'e avec
la légende en. trimètre : E..ppa-C.; Aiovsoçbioux1); ta5

93

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se trouvait précisément le nom du comman-
dant de Paradounavon dont le patronyme de
Katakalon ferme la légende. Mis pour cette
raison dans l'impossibilité de l'identifier, nous
avons été obligé de faire une simple supposi-
tion 1. Quelque temps après, le R. P. 'V. Laurent
a mis A notre disposition le moulage d'un second
exemplaire de l'original,, découvert par lui dans
une collection particulière de Constantinople.
Heureusement ce second exemplaire, détérioré
a la partie inférieure, complète parfaitement
celui de Silistrie. Nous avons alors publié un
nouvel article 2 pour présenter les données,
désorm-ais garanties, de la légende.
L'image du saint, A. ravers, est maintenant
claire : il s'agit de saint Démétrius. La légende
du revers, comme cela résulte de deux exem-
plaires, est ainsi conve : [1i6p ce Pollesc] Anpippii0
ncaptxtcp 'cat xciasTuivou TO Ilapcaouveou tbv
civOuncittp
liatomaX6v.
11 s'agit par conséquent de Démétrius Kata-
kalon katépano de Paradounavon. Plusieurs
membres de la famille Katakalon ont joué in.1
rôle important sous le règne d'Alexis I-er Com-
nène : Constantin, Georges, Alexandre qui por-

z. Sceau inidit de Katakalou, hatipano de Paradounavon, t. XXXV


(1936), 403-408.
2. Sceau de Limarius Ratakalon, hatipano de Paradounavou,
r. XXXIX (1940) 137-160.

96

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Sceau de Démétrius Katakalon
xacencivco tog liapcaouvelou

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PÉNINSULE BALKAN IQUE
APRÉS LA MOM'
DE BASILE II (025)

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taient aussi, au témoignage d'Anne Comnène,
le nom d'Eòcpopelvk. Un autre, Nicéphore, fils
de Constantin, obtint la main de Marie,
fille de l'empereur. Notre Démétrius est le seul
qui ne figure pas dans les sources littéraires ;
mais il ne peut être que de la même époque, car
les titres qu'il porte ne peuvent pas dépasser,
suivant les constatations de . Steinet de V.
Laurent, la fin du. XI-e siécle. Nous pourrions
difficilement le placer avant Nikérités A. la tête
du théme de Paradounavon, vu les luttes
continuelles menées par l'empereur contre les
Petchénégues entres les années 1087-1091. Il a
donc du succéder A. Léon Nikérités, dans la
clernière décade du XI-e siécle.

7
97

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IV.

IMPORTANCE MILITAIRE DU TI-JEME DE PARIS.


TRION (PARADOUNAVON). SON ETHNOGRAPHIE
AUX XI.e ET XII.e SIECLES.

Comme on a pu le voir a. notre exposé, durant


tout le cours du XI-e siècle, les gouverneurs du
thème de Paristrion (Paradounavon) sont attes-
tés par les sources byzantines. S'ils ne s'y mon-
trent pas au XII-e siècle, c'est un simple effet
du hasard ; on n'en peut pas conclure que le
thème frontière ait disparu. Un coup d'ceil
sérieux sur l'histoire s'oppose A. une telle conclu-
sion.
Créé par les nécessités militaires a la frontière
du Danube, ce thème a été, au cours des XI-e
et XII-e siècles, le poste avancé de Byzance
contre les assauts violents des nomades toura-
niens des steppes orientales. Les uns après les
autres, ils se jettent maintenant avec furie sur
la ligne fortifiée du Danube, attirés par le riche
butin que leur offrent les provinces des Bal-
98

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kans. Aussitôt après la mort de Basile II, ces
incursions se déclanchent violemment. Les luttes
de rempire avec les barbares dans ces régions
se font chroniques.
Tout d'abord les Petchénégues que la politi-
que de bascule de Byzance avait si habilement
utilisés à ses fins, au X-e siècle, se ruent mainte-
nant sans discontinuer sur les provinces du
Nord. Aucun des règnes qui suivirent celui du
Bulgaroctone ne fut exempt de leurs invasions.
Les commandants de Paristrion étaient les pre-
miers appelés à endiguer la crue impétueuse
des barbares. Devant leur nombre souvent con-
sidérable l' empire est contraint d'envoyer au
secours les forces du duché de Bulgarie, maintes
fois aussi d'autres troupes confiées au comman-
dement des meilleurs généraux. Les sources du
XI-e siècle sont. pleines de l'écho de ces grands
combats contre les Petchénègues que nous avons
dfi mentionner tant de fois dans notre exposé.
On sait le grand péril que représentèrent ces
barbares pour Byzance sous le règne d'Alexis
I-er Comnène. L'affaiblissement du potentiel mi-
litaire sous les prédécesseurs incapables de ce
grand empereur, l'anarchie qui régnait dans les
territoires danubiens avant son accession au
trône avaient ouvert aux barbares r entrée de
l'empire. Il fallut rénergie et le talent militaire
d'Alexis I-er pour que 1Ttat byzantin ne s'é-

99

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croult pas alors dans la grave crise guile me-
nayit.
D'autres nomades sont attirés dans ces régions
cn même temps que les Petclainègues : ce sont
les Coumans et les Ouzes. Leurs invasions en
terre d'empire ont touj ours lieu par le Paristrion.
Quand les Russes apprennent eux aussi le chemin
de Byzance, ils entreprennent pareillement des
expéditions contre elle et arrivent jusque sous
les murs de la capitale. A deux reprises; au
cours du XI-e siècle, leurs bandes pillardes at-
teignent les régions du Paristrion, oil ila sont
mis en fuite ou anéantis grace A la vigilance du
duc de Dristra.
La pénétration continue des barbares trans-
danubiens dans l'empire, leur colonisation,
comme déserteurs ou prisonniers de guerre, dans
les territoires du Danube et des Balkans, ndus
expliquent suffisamm.ent la modificatidn( sen-
sible de l'ethnographie du thame paristrien La
transformation est trés bien soulignée dans la
description si caractéristique d'Attaleiatas (dans
la seconde moitié du XI-e slide) : il nous parle
des vines nombreuses et considérables de la
rive droite du Danube, où l'on parle toutes les
langues et qui entretiennent une armée assez
importante 1 Dans cette population mêlée que

I. Page 204, 18 sq., éd. Bonn.

loo

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node écrivain définit du terme si approprié de
go646apog, il faut distinguer, a côté des Rou-
mains et des Bulgares, les restes des barbares
colonisés comme prisonniers ouemployés comme
mercenaires dans les garnisems locales, dont
nous parle cet historien quand il dit : xat 610,--
-rotòv.:06 pxptncinospicpouoca. C'est aussi de la
sorté que Tomaschek a compris le passage : par
le terme de go66p6apo.; il faut entendre, af-
firme-t-il, les Vlaques et les Bulgares (bei
welehem Ausdruck wir an die gedriickten Wla-
chen-Bulgaren denken miissen) et les garnis-
sons paristriennes sich aus Pecénegen, Uzen,
Bulgaren. und Wlachen rekrutierten" 1. JireCek
reconnait, lui aussi, l'effectif considérable des
Vlacjues dans la Péninsule balkanique, disper-
sés .parmi les Albanais,les Grecs, les Serbes et
les Bulgares. Im Mittelalter, écrit-il, waren
sid viel zahlreicher als jetzt" 2 et il ajoute qu'ils
sont mentionnés en Dobroudja et A Anchialos
en 1095 et 1164, a. Bizya, en Thrace, en 1284.
Attie Comnène les appelle, en effet, par leur nom,
a l'occasion des combats livrés par son auguste
père icontre les barbares sur le Danube. Nous
avois montré ailleurs le rôle qu'ils ont joué,
corneae autochtones (17xWpcot dit Attaleiatès pour
les &signer), dans la rébellion qui marqua le
2. Zur Kuttde der Hdittus-Haibinsel, 11, pp. 49 et 297.
2. Geschichte der Bulgaren, Prag 2876, p. 257.

101

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début du règne de Michel VII Parapinakés, lors-
que les Petchénègues furent amenés d'au-delà
du Danube comme alliés et commencèrent ainsi
la guerre acharnée qui devait finir à Lébunion
(rogr).
L' agitation que les barbares provoquaient
sans cesse dans le thème danubien, le concours
qu'ils trouvaient auprès des Pauliciens voisins,
depuis longtemps colonisés dans les régions de
l'Haemus et mal soumis à l'empire, conférirent
à ce theine frontière le rôle militaire important
qu'il a eu.
Jean II Comnène (1118-1143) fut un grand.
soldat, il passa toute sa vie en guerre. Sur le
Danube, il ne livra qu'un seui combat contre les
Petchénègues (1122) lorsque ceux-ci franchirent
le fleuve. En enregistrant l'événement, Zlatarski
déclare qu'à partir de ce moment disparait méme
le terme de Paristrion et qu'on n'y trouve plus
désormais ni duc ni katépan. Le duché de
Paristrion, conclut-il, fut occupé par les Petché-
nègues (qui avaient pourtant été écrasés) et
ils demeurèrent là vingt cinq ans 1. Mais les
sources nous apprennent que Jean Comnérte,
venu pour rencontrer les Petchénègues, qui -n'a-
vaient pas réussi à forcer les passes des Balkans,

I. Situation politique de la Bulgarie du Nord. Izvestija de la


sec. hist., IX (1929), p. 42.

102

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s'arréta à Berroia (Eski-Sagra), où il rassembla
les troupes durant l'hiver, entama des tractations
avec les barbares et les attaqua par siu-prise.
Les Petchénègues cherchent leur salut en se ré-
fugiant dans leur camp entouré de chars, mais le
camp est pris d'assaut. Un grand nombre de pri-
sonniers tombent aux mains des Byzantins et
beaucoup de ceux qui avaient échappé au désas-
tre se rendent à rempereur qui vend les uns et
colonise les autres dans les provinces europé-
ennes.
A partir de cette grande victoire dont By-
zance commémora longtemps l'anniversaire par
une cérémonie religieuse, au dire de Choniatès
(ti», rIcc.4tvcksaov XeTopivnv ig tidg tekrilv
civocioncrci¡puz cincrceccg 'Carl 7CE7cpccrp.A40Y, 5, ed.
Beinn), les Petchénègues cessent d'être une
force comme peuple et n'apparaissent plus
nulle part 1 Alors comment ont-ils pu de-
meurer, comme l'assure l'historien bulgare,
vingt cinq ans maitres de ce territoire byzantin ?
Dan's les contrées danubiennes, Jean Comnène
ne fit plus de guerres qu'avec les Hongrois. La
situation du Paradounavon est donc rest& im-
muable durant tout ce temps.
z. Cet avis est aussi celui d'Ostrogorsky, Gesch. des byzantinisChen
Staates, p. 267: Das war aber der letzte Petschenegeniiberfall,
den Byzanz erlebt hat". Il ajoute : aussenpolitischer Macht-
faktor existierten aber die Petschenegen fiir das byzantinische
Reich von da an nicht mehr".

103

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_Manuel I Comnène (1143-1180), mil par sa
politique impérialiste, entreprend des guetres
sur toutes les frontières de l'empire. Sur -le
Danube, il a A faire aux Hongrois, et ses cam-
pagnes sont toujours dirigées sur les territokes
contest& du Nord-Ouest, vers Sirmium et l'A-
driatique. Dans le secteur oriental du Danube,
il ne fait qu'une seule sortie contre les Coumans,
quand on lui apprend gulls ont franchi le fleuve
et sont pass& dans l'empire (1148). Arrivé au
Danube, A. la nouvelle que les barbares ont
repassé le fleuve avec leur butin, Manuel se met
A. leur poursuite sur des bateaux pris aux pé-
cheurs A. Demnitzikos (qui ne peut être que
l'actuelle Zimnicea) 1 et les met en fuite jusqu'A
Tevo6opp.ov, dans la grande forét coumane qui
correspond au district moderne de Teleorraan.
Le caractère militaire offensif des règnes de
Jean et Manuel Comnène intimida les barbares
A la frontière du Nord. Des Petchénègues, la ter-
reur du règne d'Alexis I-er dans sa première
moitié, on ne parle méme plus. Les Coumans
répandus dans la plaine de la rive gauche du
Danube sont tenus en respect. Un connaisseur
de la valeur de Tomaschek le reconnatt, quand
il fait cette juste remarque : tinter Iohannes II.
1. Vasilijevskij aussi, Ir istorij Vizantij y XII ytifirii (Slovanskj
Sbornic, t. II, S. Pétersbourg, 1877, p 221, note 13) propose cette
identification faite par nons et combattue par Zlatarski.

104

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-und Marmel I., also gleichzeitig mit Idrisi, errei-
hte:die griechische Herrschaft am rechten Do-
nauufer vvieder unbestrittene Geltung" 1
On peut donc conclure que le thème de Paris-
trion-Paradounavon a vraiment été la senti-
nelle du. Bas-Danube tout au long de l'époque
des Comnènes. La levée en masse des Vla-
ques (B),ixoro TCOMV 811.0.0V) 2 faite, sur l'or-
dre de Manuel I, par Léon Batatzés, pour
envahir la Hongrie du côté du Pont, n'a pu
avoir lieu que dans le Paristrion. En effet, nulle
part dans les régions du Pont-Euxin" il ne
pouvait y avoir plus de Vlaques que sur le terri-
toire entre le Danube et le Pont, où, au temps
d'Alexis I-er Comnéne, on les trouve deux fois
mentionnés sous leur nom chez Anne Comnène.
Us he pouvaient pas étre au Nord des bouches
du Danube (où les plaqait Rösler) : la côte n'a
pa g là l'étendue qu'elle a au Sud ; en outre,
constellée de vastes lacs, elle est dépourvue des
établissements humains si nombreux et si anciens
que l'on trouve sur la côte de Paradounavon. Ce
témoignage de Cinnamus dépose done lui aussi
en faveur de l'existence du théme de Paristrion-
Paradounavon. L'historiographie de l'époque
n'en parle pas, parce qu'il ne s'y passe A. ce Lac-
ment là rien d'extraordinaire pour attirer spé-
3. Zur Kuude der lidinue-Halbinsel, II, 297-
2: Ci0210M00, 260, 7 sq. (Bonn).

105

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cialement l'attention. La sigillographie, qui
nous réserve tant de surprises, pourrait en re-
vanche apporter un jour quelque donnée en con,
firmation de cette situation de fait.
La prospérité du thème de Paradounavon aux
XI-e et XII-e siècles est attest& par le grand
nombre de monnaies byzantines de l'époque
découvertes dans son sol.
La collection de la Banque Nationale de Bu-
carest ne compte pas moins de 22 monnaies de
bronze de Jean Tzimiskès, io de Michel IV le
Paphlagonien, 3 de Constantin IX Monomaque,
4 de Constantin X Doukas et Budode, prove-
nant toutes de la Dobroudja. Les monnaies d'or
recueillies dans la même province sont tout
aussi nombreuses : Basile II, Constantin VIII,
Romain III Argyros figurent dans cette collec-
tion chacun avec une monnaie ; Constantin IX
Monomaque, Constantin X Doukas et Michel
VII chacun avec 3, enfin Jean II Comnène est
représenté par le chiffre imposant de io. Alexis
I-er Comnène a donné à la collection une mon-
naie d'argent, et l'on sait qu'elles sont rares.
La collection privée de M. C. Sec4anu, con-
servateur du Cabinet numismatique de la Ban-
que Nationale, possède des monnaies de bronze
de tous les empereurs A. partir de Tzimiskès, qui
figure pour 8 pièces, jusqu'à Jean II Comnène
inclusivement qui figure pour 2. Toutes ont ité

106

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trouvées en, Dobroudja. On a relevé aussi le
trésor découvert en 1913 A. Isaccea (Noviodu-
num), contenant des monnaies de tous les Com-
nènes (Buletinul societätii numismatice ro-
mane", XI, 1914) et celui de Kalipetrovo (dis-
trict de Durostor), trouvé en 1928 et contenant
des pièces d'or des sou.verains du XI-e siècle :
4 de Basile II, 6 de Constantin IX Monomaque,
1 d'Isaac Comnène, 4 de Constantin X Doukas,
6 de Romain IV, d'Eudocie et de Michel VII
Doukas, 1 d'Alexis I-er Comnène 1
Nous avons signalé (B. Z., 1942) la décou-
verte récente du grand trésor de monnaies d'or
de Dinogetia en face de Galati. Les fouilles
entreprises dans cette forteresse durant l'été de
1939 ont mis au jour un important trésor de
Io6 monnaies byzantines d'or enfouies derrière
une tour de la fortffication. De ces io6 pièces,
admirablement conservées, 103 présentent l'ef-
figie de Basile II et de son frère Constantin VIII,
trois celles de Constantin VIII, Romain III
Argyros et Constantin 1X Monomaque. Le trésor
aura probablement été enterré 4. l'occasion des
grands combats entre Byzantins et Petché-
nègues au temps du Monomaque.
Au cours des mémes fouilles, on a trouvé
z. Dr. G. Severecuzu, Tesaurul din Kalipetrovo (Silistra), In.-
chluare lui N. lorga", Cluj, 1931. Cf. Croaks. numismatici §i arheo-
logia, X (1934), p. 16.

107

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aussi des monnaies de bronze du XI-e siècle :
4 de Basile II et Constantin VIII, 4 de la basi-
lissa Théodora, 4 de Michel VI Stratiotikos
et une respectivement pour Constantin X Dou-
kas, Romain Diogène et Alexis I-er Comnène 1
Les sceaux byzantins découverts ces dern-ères
années A. Silistrie confirment ces constatations.
Les vastes collections sigillographiques publiées
jusqu'ici ne comprenaient pas un seul exem-
plaire en provenance de Silistrie. A notre insti-
gation, le regretté P. Papahagi, alors directeur
du lycée des ganons de cette ville, a réussi A.
collecter parmi ses élèves toute une série de
plombs avec lesquels ils jouaient. Nous avons
publié ces sceaux dans Byzantion 2 A l'exception
d'un seul, tous proviennent des XI-e et XII-e
s:èdes. Les légendes nous signalent un comfier
impérial, un secrétaire impérial, un comte de la
flotte de la famine des Probatas, un stratège
Théodule, un stratège autokrator, un proto-
spathaire et stratège de la grande Preslav du
nom de Léon Pégonitès. Enfin une dernière
découverte nous a valu le sceau de Démétrius
Katakalon, mambo) Top llapaSouvi6ou que nous
avons publié dans les Echos d'Orient".

i. Voir G. §tefan, Dinogetia, I, dam Dada", recherches et


découvertes archéologiques en Roumanie, VITVIII (1937-194o),
Bucure9t1 1941, pages 421-424.
2. T. VII (1932), 321-331; t. X. (1935), 6oz-6o6.

108

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Un autre groupe de sceaux également trouvés
à Silistrie et en notre possession dont beaucoup
sont très détériorés nous indiquent néanmoins
un protospathaire et int XpoacrrpcxX:vou, xpctiN (le
nom de la localité est indéchiffrable) de la
famine si connue des Pédiaditès ; on peut le
dater de la fin du XI-e ou du début du XII-e
siècle. Enfin un stratège de Hellas et Pélopon-
nèse, un. Nicétas ini to XpuaotpotXtvou et un cer-
tain Constantin Cholideus.
Tous ces petits monuments trouvés sur
place dans la ville de résidence du gouverneur
byzantin nous attestent à l'évidence les rela-
tions de l'empire avec le territoire des bouches
du Danube à l'époque des Comnènes (XX-e
XII-e siècles), car ils proviennent de la corres-
pondance officielle envoyée dans ce thème fron-
tière.

On pourrait croire que dès l'avènement de


la dynastie des Anges et l'insurrection des Vla-
ques et des Bulgares, qui aboutit A. la création
du second empire bulgare, la domination byzan-
tine cessa tout à fait dans cet ancien territoire
d'empire. Or, une découverte récente nous
prouve que la réalité a été autre.
Un archéologue roumain, M. Gh. stefan, a
fait l'acquisition à Noviodunum (Isaccea) sur
le Danube d'un joli sceau de plomb trouvé
109

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dans r ancienne cité et qui provient de l'empe-
reur Isaac II Ange (1185-1195) 1. L'auteur
nous en a donné la description, accompagnée
d'une reproduct:on photographique dans l'ex-
posé qu'il consacra aux Monuments inédits de
Noviodunum 2 Le plomb, de type monétaire,
mesure 4,5 cm. de diamètre et présente sur le
droit l'image du Christ assis sur le trône, entre
les sigles accoutumés, sur le revers l'effigie de
rempereur, debout, en costume d'apparat, te-
nant de la droite la croix et de la gauche le
sachet traditionne13. Des deux côtés on lit,
en colonne : rlacelcixcoç II Asamirlig t.
La présence du sceau dans la forteresse sup-
pose un ordre impérial transmis A, quelque digni-
taire, car les sceaux ne circulent pas conune les
monnaies. La trouvaille nous prouve que sous
le régne du premier des Anges l'empire main-
tenait encore ses points stratégiques sur le Da-
nube, points qui pouvaient é'tre fac lement con-
trôlés par la flotte á répoque où les Bulgares
-n'en avaient point.
Placée A l'endroit qui dominait le meilleur

i. La seule pace de ce natal qui lions soit parvenue d'Isaac


iinge.
Dacia, t. IXX, (1041-1944)
Non pas le rouleau, comme le prétend l'auteur.
Nous rappelons la bulle d'or du mame empereur pub116 par
P. Dworschak (Byz. Zeitscrift, XXXVI, 36-45) et dont la légende
nous offre le meme titre : 'Iaachttoç Asairkv); II 6 ''Arrek(oç)

110

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Sceau de plomb d'Isaac II Ange
troauvé à Noviodunum.

Monnaie en argent d'Isaac II Ange


trouvé Piva Petrel

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passage du fleuve, par lequel de tout temps les
barbares faisaient irruption dans le couloir de
la Scythie Mineure, la forteresse de Noviodunum
avait pour ?empire une importance de tout pre-
mier ordre. 11 ne la quitta done point, s'y maintint
du moins pour un temps méme après l'insurrec-
tion suscitée par les Vlaques. Le fait confirme
une fois de plus notre opinion concernant l'exis-
tence du duché de Par;strion, qui n'a pu som-
brer que dans la tourmente du début des Anges.
Presque en méme temps on découvrit une
monnaie en argent du méme empereur, achetée
A Constantza par M-me Nina Pauker, membre
de la Soc:été roumaine de numismatique 1 C'est
la seule monnaie en argent (un scyphate) d'Isaac
Ange retrouvée en marge de la Dobroudj a. La
présence de cette monnaie ne signifie pas grand
.chose en elle-même, mais vu la présence du
.sceau dans la méme région, on est autorisé A
y voir un indice de la continuité de l'influence
byzantine dans ces parages A l'époque de cet
empereur.
L'autorité exercée par Byzance si longtemps
A cette frontière, très importante pour sa propre

1. Elle la présenta clans la séance du 22 juillet 1945 de cette


société. D'apris la declaration de l'antiquaire, la mounaie a été
trouvée avec d'autres i Piva-Petrei (1lod), aux bouches de la
rivière Ialomitza, le gué fameux par oil l'on faisait passer les
inoutons de Valachie en Dobroudja.

111

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sfireté, n'a pas cessée d'un coup. Elle a pu se
refaire encore, du moins en partie, sur la ligne
des frontières du Danube.
Certes, l'installation des Latins a Constanti-
nople, en awl 1204, mit fin aux rapports qui
rattachaient les territoires des bouches du. Da-
nube a l'empire. Mais nous avons la preuve
que ces rapports furent rétablis dès la restaura-
tion des Byzantins A. Constantinople. Elle nous
est fournie par un texte de la Vaticane récem-
ment publié par le savant italien I. Previale 1.
C'est un panégyrique adressé par un rhéteur
officiel A Michel VIII. L'éditeur en a pu établir
la date : le texte nous parle d'Andronic
comm.e, récemment couronne' (vaatorrocy.
il a été done composé après le 8 novembre 1272,
date de ce couronnement. L'auteur du panégy-
rique n'est pas connu, mais l'éditeur croit pou-
voir l'identifier avec le fameux rhéteur Manuel
Holobolos, avant sa disgrace.
Le savant italien ne se trompe pas en affir-
mant que cet inédit présente une grande impor-
tance par les allusions historiques qu'il contient.
Mais il fallait, pour les mettre en valeur, un
chercheur familiarisé avec l'époque des premiers
Paléologues, et le R. P, Laurent, qui prépare
1. Un panegirico inediio per Michele VIII Paleologa Val.
gr. 1409, th 270r --275n, days Byzantinische Zeitschtift", 42
(1942)

112

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l'édition. critique de Pachymère et connait
l'époque mieux que personne, s'est arrété A.

cette nouvelle source du règne de Michel VIII.


Dans une communication faite en juin 1945 à
l'Institut d'histoire universelle, N. Iorga" de
Bucarest le R. P. a tiré de cette source des
données tout à fait intéressantes au sujet du
rétablissement de l'autorité politique de l'em-
pire dans les Balkans 1 Aucun souverain de-
puis Justinien, déclare-t-il, n'affirma au même
degré que Michel VIII avec autant de froide
ambition, en toutes circonstances, sa volonté
de tout reprendre à la nuée d'usurpateurs qui
s'étaient partagé l'empire".
Michel VIII a pu done croire nécessaire de
fermer le couloir de passage des barbares trans-
danubiens par l'établissement des Turcs d'Iz-
zedin dans la Dobroudja actuelle. Mutafaev
a contesté cet épsode du règne de Michel VIII,
mais le R. P. Laurent lui oppose des objections
assez sérieuses.
Toutefois, passant par-dessus cet épisode dis-
cutable de l'action politique de l'empereur, nous
avons dans le panégyrique at rhéteur officiel la
mentimi des succès militaires du souverain
dans les Balkans. Il nous parle du Bulgare main-
tenant conciliant, de l'Albanais qui, en per-
r. Nous résumons ici et citons cette communication aux conclu-
sions inddites.

113

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dant Dyrrachion et terrifié, implorait miséri-
corde, du Serbe touché par la verge impériale
et qui rentrait dans la voie droite. Il rappelle
méme des régions plus lointaines où l'effet de
l'action impériale se fait aussi sentir : Le
Pannonien, désormais nôtre, tend ses membres
A l'aiguillon et ne réve plus que de paix et de
tranquilité ; l' Alain, lui, est fort, mais sa vi-
gueur se brise au récit de tes hauts faits ; quant
A. la terre infinie des Daces, elle est remplie du
bruit de tes exploits". Les Daces ne sont pas
ici les Roumains des Balkans (les Aromini),
comme le pense M. Previale, mais bien les
Vlaques du Nord du Danube, comme l'observe
justement le R. P. Laurent. Un peu plus loin,
le rhéteur, après avoir rappelé les conquétes de
la Mor& et de l'Albanie, adresse à l'empereur
cette apostrophe : gvetxxxivOlaav [3ocacXeúcsavtt croc xcci
vi)aot noXlat at Traptcycpcoc, TO5 vooupivou
xup,avog ina6Onaav xal Eivoxsav v60ocg SeTrOtaig am,-
Waoucrai TS xat tupavvo6p.evac. Les nombreuses
iles paristriennes se réjouirent aussi de t'avoir
pour basileus ; elles renoncèrent à rinsurrection
qu'elles préméditaient et comprirent avoir été
asservies et soumises A. des maîtres illégitimes".
Ces nombreuses îles paristriennes ne peuvent
étre, d'après la juste remarque du R. P. Lau-
rent, que celles de l'embouchement du Danube.
C'est là, en effet, que les bras et les canaux du

114

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Bettye forment des îlots de terre ferme, en roum
geinduri, dont le plus grand, au Nord, Grindul
ChiZia, a été de manière très plausible identffié
paz' liotre géographe Nästase avec la fameuse
Peuki des anciens 1. Dans la même région divers
documents, dit le R. P. Laurent, nous font
connattre une cité de caractère byzantin bien
défini : Vicina ou Bitzina, la capitale admi-
nistrative de tout le groupe, la cabeqa del regnado
comme s'exprime un franciscain espagnol du
XIV-e siècle". Le catalogue d'évéchés transmis
SOUS le nom d'Andronic III, ajoute notre sa-
vant, maintient Vidna A. sa place normale ;
mais un copiste du XIV-e siècle observe que,
pour son époque, sa place est trop haute : elle
doit étre abaissée a. un rang inférieur 5. celui
de Cherson et il en donne en ces termes les rai-
sons : Quant d l' évèque de Vicina, dont le rang
avalt été relevé par Andronic l' Ancien, on l' a
depuis humilié parce que le lieu, d savoir le siège
du prélat, était tombé sous la domination des
barbares et que le nombre des chrétiens qui y ha-
bitaient y était petit.
1.1 est donc évident qu'un peu auparavant,
sois Michel VIII, quand Vicina n'était pas
tombée sous le joug des barbares, les Byzantins
1. Pestlui '. Contribution d la connaissance géographique, physi.
qua et huntaine du delta danubien pendant Panliquiti (en roum.)
Buletinul soc. rekale de geografie, t. 141 (1932).

115

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y étaient maitres. Les relations de r empereur
avec Nogal ont pu faciliter cette domination,.
Le R. P. n'oubie pas une autre considération
et des plus importantes : ce siège, mentionné
parmi les métropoles créées entre 1204 et 1261,
était vers 1300 l'un des plus riches du patriarcat,
et le patriarche Athanase se scandalisait du
chiffre de ses revenus : 800 sous d'or !
L'occupation byzantine de Vicina se proloft-
gea après le règne de Michel VIII, et une
preuve expresse, remarque le même savant,
nous en est donnée par le chroniqueur Pachy-
mère, dans le fameux chapitre où il montre
une nombreuse troupe d'Alains venant offrir
ses services aux Grecs : elle recourt à la média-
tion du métropolite de Bitzina".
Le declin vint rapidement. L'auteur en met
le début quelque temps après la mort tragique
de Nogal (1299). La richesse méme de ViCina
dit-il, excita la convoitise des Tartares, qui at-
taquèrent la place, remportèrent, en rédui,
sirent puis en ruinèrent le grand coatrr erce. Dans
une étude plus récente 1, rauteur précise stir
base d'un document inédit que la domination
byzantine aux bouches du Danube prit défi-
nitivement fin aux alentours de l'an 1330,
eventuellement entre 1330 et 1335.
i. Le nsitropolite de Vicina Macaire et la prise de la ville par ¡es.
Tartares. Revue du Sud-Est européen, 1946.

116

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Le R. P. Laurent relève enfin l'épisode in-
connu de l'expédition que le poète turc Enveri
prète à l'émir d'Ephèse Umur-Beg dans les
régions des bouches du Danube. Cette expé-
dition, qui eut lieu entre 1335 et 1339, montre
Chiba à la frontière de la Valachie.

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DEUXIEME PARTIE

LE TI-ItME DE BULGARIE
I.
ORGANISATION ET ETENDUE DU THEME,.
RESIDENCE DE SON COMMANDANT.

Le thème de Bulgarie a pris naissance au


moment où la conquête totale de l'Etat de
Samuel fut un fait accompli. David Areianités
doit 'are considéré comme son premier gou-
verneur.
En io18, A. la nouvelle de la mort de Jean
Vladislav, tué par Pégonitès au siège de Dyr-
rachion, Basile II sort de la capitale qu'il vient
A. peine de regagner après sa longue expédition
de Bulgarie et se dirige sur Andrinople. Ce sera
la dernière campagne du grand empereur contre
les Bulgares. Elle prend le caractére d'une
marche triomphale. Partout sur son chemin les
derniers défenseurs des places fortes de la Pi-
ninsule se rendent a l'empereur. A. Stroumitza,

118

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le *métropolite David se présente 6. luí avec des
lettres de la part de la veuve de Jean Vladislav
qui y déclare remettre l'Ètat aux mains de
Basile. La chronique de cette guerre sanglante
nous rapporte que de là le glorieux basileus se
dirige sur Skoplje, où il laisse le patrice David
Areianitès en qualité de stratège autokrator, chef
supeeme des forces militaires, puis pousse plus
loin jusqul Achrida, la dernière résidence des
tsars. Il y voit venir au devant de lui la tsarine
Marie avec trois de ses fils (les trois autres se
rendront dans la suite, à Deabolis), avec ses
fines, avec le fils batard de Samuel, deux filles
de Radomir et ses cinq fils, enfin avec quelques
chefs bulgares qui abandonnaient la lutte 1.
Les Additions" de Michel de Dévol a la
chronique de Skylitzès, publiées par ProkiC,
précisent au sujet de David Areianitès, désigné
comme crtporcn* akoxpcittop, qu'il fut alors
nommé katépano de Bulgarie 2 Avec son intui-
tion remarquable, M. Henri Grégoire a émis
A. propos de ces prétendues Additions" tuie
opinion qui n.'est que tres juste. En fait, dit-il,
ces additions ne sont autres que des passages
tres précieux de Skylitzès, figurant dans le meil-

i. Cédrénus, II, 468-469.


z. Die Zuseitze in der Handschrift des lohannes Shylitzes, Miinchen
1906, p. 33, No. 41.

119'

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leur manuscrit de sa chronique, et qui ont dis-
pam des autres par la négligence des copistes 1
Le passage complet de Skylitzès qui regarde
Areianitès est donc ainsi conqu : ilteglev einstatv
E4 Tat Ex6necc, =ran*, ccenoxpiropcc Xtriov iv
xcel
1 Tc6Xec /A18 tbv 'Apettcyfrip, xasercbco
7COtTpiXt0V

BouXyceptcq 7Cpocrovop.dazq dyci6v, bnicrspecPs etc. L'e-m-


pereur laisse done A Skoplje ce général
comme chef supréme des armées et katépano
de Bulgarie.
Au spectacle de cette soumission en masse
des derniers défenseurs du pays, A. de rares ex-
ceptions près, l'empereur comprit que la guerre
qu'il avait poursuivie presque quarante ans
était arrivée A son terme. 11 se lakta de rentrer
dans la capitale, car de graves événements
l'appelaient a l'extrémité orientale de l'empire,
dans le Caucase. C'est pourquoi il chargea Areia-
nit& du gouvernement du pays conquis et lui
confia, en outre, le commandement suprém.e des
armées de la Péninsule. Cette dernière modalité
n'a rien d'étonnant, si l'on se souvient que le
pays n'était pas encore entièrement pacffié.
Ibatzès dut être un peu plus tard délogé par
Daphnomélès des points fortifiés où il menait
une lutte opiniatre. Sermon résistait encore
i. Du nouveau sur l'Iristoire bulgaro-byzantine. Nicitas Pigonitès
vaingueur du roi bulgare Jean Vladislav. Byzantion, XII (1937),
p. 290.

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a Sirmium et devait étre éliminé dans la suite
par Constantin Diogène 1 Nikoulitzas et Elé-
magos se rendirent à l'empereur sur le chemin
du retour h. Constantinople 2.
-Comme nous l'avons expliqué dans nos études
antérieures, Skoplje, située sur le Vardar, était
par sa position centrale tout désignée pour servir
de résidence au gouverneur du thème de Bul-
garie. Skabalanovié, trompé par une interpré-
tation fautive des sources, a cru que le chef
lieu du thème se dépinait fréquemment suivant
l'endroit oia se trouvait le commandant au
ailoment de sa nomination. Zlatarski a fait
sienne cette opinion. Mais elle est dépourvue
de tout fondement. La résidence du gouverneur
a toujours été à Skoplje. Nous en avons une
preuve, entre autres, dans le titre de 8ofie Exo-
-mien que portent quelques uns de ces gou-
verneurs et dans l'expression de p.ntp6TcoXtç BouX-
Tap* que Cédrénus applique à Skoplje 3.
Une seule fois ce chroniqueur naentionne un
commandant qui ajoute au gouvernement d'une
vine celui du duché de Bulgarie. Cédrénus relate,
en effet, qu'au début du règne de Constantin
VIII, dans la conjoncture de l'invasion imp&
tueuse des Petchénègues dans les Balkans (vers

2. Cédrinus, II 476-
Ibidem, II, 474-475.
II, 527, 15.

121

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1026), l'empereur nomma Constantin Diogéte,
qui commandait alors Sirmium, duc de Bid-
garle : Scò 6 PacrastiG lionatmarvog T6v AccrOvnv 4-
xmacc Ecpplou 67ccipxovta xal .8eAcce BouXyapin
inoinao Cette nomination fut néanmoins
de caractère temporaire, comme nous le prou re
la chronique elle-mêm.e qui nous fournit l'in-
formation. En effet, Cédrénus un peu plus loin
nous dit que Romain III Argyros, .successeur
de Constantin VIII, transféra Diogène ,(vers
1030) de Sirmium au poste de gouverneur du
thème de Tessalonique qu'il avait occupé 'Ufa
auparavant, durant le règne de Basile II 2..I1
n'était done plus alors gouverneur de Bulgarie
cela nous prouve que devant l'invasion &vas-
tatrice des birbares, l'empereur étendit le corn-
mandement de Diogène, de Sirmium à la Bul-
garie elle-même, pour faire face A un danger
momentané. Il n'avait certainement pas sous
la main dans ces régions de chef plus énergique
ni plus habile que ce général trempé par les
grandes batailles du temps de Basile II. Son
intervention vigoureuse mit en fuite les Petché-
nègues et les obligea b repasser le Danube. Une
fois le danger écarté, Diogène quitta le duché
de Bulgarie pour se limiter a son vieux column-
IT 481 20.
2. Bat Kawasavstvoc 6 Aurrivvs... &rob Zyp.tou !Lev:mask lac
OscrocaovEsolc iiVWCUL aog, II, 487, 17 sq.

122

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dement de Sirmium, où Romain III devait le
prendre dans la suite pour le transférér au
thème de Thessalonique.
Cette mission temporaire de Diogène est d'au-
taut plus probable qu'il en avait déjà eue une
semblable du prédécesseur de Constantin VIII;
elle est signal& par le même chroniqueur. Dans
son récit de la campagne de Basile II en 1017,
Cédrénus nous apprend que l'empereur lors de
la conquête de Sétaina, envoya contre Jean.
Vladislav, qui n'était pas loin, les troupes des
scholes d'Occident et celles du thème de Thes-
salonique sous le commandement de Constantin
Diogène 1 Le commandant des scholes d'Occi-
dent était, comme on salt, le chef suprême des
troupes qui opéraient en Europe, de m'ème que le
commandant des scholes d'Orient commandait
en chef les forces qui opéraient en Asie Mineure.
Diogène était l'un des généraux les plus renom-
més de Basile II. Quelque temps avant cette
mission, on le rencontre comme chef du thème
de Thessalonique : c'est au moment où l'em-
pereur l'envoie avec Nicéphore Xiphias dans
la région de Moglena 2. En renvoyant mainte-

'Eaiiteptin 8 i %al Item& 'Iwcivvou oto p.axpecv ecnixovtog Tb utTp.cc


set, axoXibv r4c Atiataic =et Tb ttç escraccXovixnç, tTelava lixovvz.
licsvaTomtvov Tint burrivilv, II, 466. 5 sq.
Tbv itercpi.nov Notvjcp6pov Tbv Et/Amy xca Kcov crravevov Tbv ego-
/limy, p.v.tdc Tin, Boutveuirqv aspartrrbv TaioveSsa OsaaceXoyFicv, pm&
aovcip.efoç Expini, (Air., II, 461, 14 sq.

123

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nant contre Jean Vladislav, qui génait sérieu-
sement Faction des armées impériales, le basi-
leus lui remettait, outre les troupes du theme
de Thessalonique A la téte desquelles il se trou-
vait de* les scholes d'Occident. Il s'agissait
par consequent çl'une concentration de forces
dans un but determine.
Un sceau de plomb de la collection de 14wów
récemment publié par I. Swiencicky 1, peut etre
mis en rapport avec ce commandement ad-hoc,
de notre general. Il nous offre la légende sui-
vante : Kúpcs, poOsc licovcrravtivy GivOunotty =apt-
xicp xca bouxt escraaXovbcn; BooXiapfcg met Esp6[11cg.
Il est tres probable que ce sceau se rapporte A
Constantin Diogène. Il présente en effet toutes
les caractéristiques qui distinguent les sceaux
du célèbre general. Sur l'avers figure l'image
de saint Demetrius qui décore toujours les
sceaux de Diogène ; les titres qui accompagnent
le nom au revers sont eux aussi exactement
les m'èmes que ceux qui suivent habituellement
le nom de Diogène. Ayant le commandement
des troupes d'Europe envoyées contre Jean Vla-
dislav, Diogène a pu s'intituler sur le sceau en
question duc de Thessalonique (il était alors A.
la téte de ce theme) et duc de Bulgarie (qui, A

I. Bysantinische Bleisiegel in den Sammlungen von Lwdw. Recueil


dédié i la mémoire du prof. P. Nikov. Sofia roo, Sceau No. ix.

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cette époque, au terme des expéditions de Basile
II, se trouvait presque entièrement entre les
mains des Byzantins). Seule la mention Serbie
soulève des doutes. Suivant une information
que nous devons au Presbyter Diocleas, la Serbie
fut occupée par les armées du Bulgaroctone
durant sa dernière campagne dans les Balkans,
après la mort de Jean Vladislav, lorsque, pour
emprunter l'expression de ce chroniqueur, l'em-
pereur soumit toute la Bulgarie, la Rascie, la
Bosnie et toute la Dalmatie" 1. On peut résou-
dre la difficulté en admettant que la région
de Rassa (.Serbie) avait été occupée un pen
auparavant, de sorte que l'écrivain a pu con-
stater le résultat final de la campagne de io18.
Le fait n'a rien d'étonnant si l'on veut bien se
souvenir que partout Basile II, après avoir
conquis les territoires sur lesquels s'étendait
le vaste empire de Samuel, installait ses gar-
nisons. Une de ces garnisons a très bien pu 'are
établie en Rassa dont les forces s'ajoutaient
maintenant a miles qui étaient groupées sous le
commandement de Constantin Diogène. C'est
la seule explication possible, surtout si l'on
1. F. Si§it, Letopis popa dukljanina, éd. de l'Acad. serbe, Beograd-
Zagreb x928, XXXVIII: Igitur post mortem Vladislavi impera-
toris Bulgariae, Basilius imperator, congrt gato magno exercitu et
navium multitudine, coepit debellare terram obtinuitque tat=
Bulgariam, Rassam et Bosnam totamque Dalmatiam omnesque
marítimas regiones usque in finibus inferioris Dalmatiae.

123

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tient compte d'une autre affirmation du méme
chroniqueur, A un autre endroit, suivant la-
quelle déjà après la mort du tsar Pierre (janvier
969) les Byzantins avaient occupé Rassa 1. En
tout cas, une réunion des thèmes indiqués par
la légende du sceau en question ne peut se pré-
valoir d'aucun document.
Le gouverneur de Bulgarie avait sa résidence
A Skoplje et étendait son autorité sur toutes
les garnisons des grands centres de la province,
car telle était la situation militaire dans la
Péninsule, A la suite des guerres qui avaient
conduit A la soumission de Mtat bulgare. Basile
II, A mesure qu'il conquérait les vines fortifiées,
y laissait des garnisons plus ou moins nombreu-
ses, suivant leur importance stratégique, chacune
sous le commandement d'un chef. A Sirmium, A
Ni, A Sardica, A Achrida, A Melen:kos, A Servia,
A. Vodena et en taut d'autres lieux on trouvait
maintenant des commandants militaires de ce
genre, portant le titre d' away, de So6E ou de
13.cpartlyk.Mais tous étaient subordonnés au
commandant du théme de Bulgarie. Rien he
justifie l'opinion de ceux qui, comme Kyria-
kidès, voient dans tous ces centres de la Bul-
garie autant de thèmes byzantins. Il n'ont
jamais existé ni A Ni, ni A. Sardica, ni ailleurs.

z. O. c.i chap. XXX.

t 26

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Le processus de fractionnement des vieux thè-
mes de la Péninsule balkanique se manifeste
bien. plus tard, à l'époque des Comnènes.
Les textes ne permettent aucun doute sur ce
point. Citons seulement deux des faits qu'ils
out rélevés, tous deux particulièrement caracté-
ristiques.
En 1073, les Bulgares se révoltent contre la
domination byzantine et deniandent l'aide de
Michel, souverain des Serbes, qui leur envoie
son fils Constantin-Bodin. Les chefs bulgares
le proclament empereur A Prisdiana (Prizren).
A cette nouvelle, raconte Skylitzès, le duc de
Skoplje, Nicéphore Karanténos, réunit les stra-
tèges qui &lima sous ses ordres et part pour
Prisdiana avec les forces bulgares" : &cap
cixo6acci 6 iv Exentioc; Stimbvr?iv cipx0 To0 Boux6g
Nno4cp6pog â Kapavrtivk Toùç ctirav crcparrao6ç
ncipaltz6cbv fircacatvlava p.st& Taw fiouX-
7tcpixav Soy L'expression finale est des
plus significatives : BouVrapotal Suvc'cliec; désigne
indubitablement les troupes cantonnées dans
le thèm. e de Bulgarie sous les ordres du duc
de Skoplje
Le deuxième fait tout aussi concluant nous
est rapporté par Cédrénus 2 Lorsque le passage

I. II, 715,22.
2. II, 586-587.

127

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de Kegen b. l'empire (1048) déclancha la guerre
avec les Petchénègues, Tyrak, le chef légitime
des barbares, traversa durant l'hiver le Danube
gelé et fit irruption dans l'empire avec ses
hordes nombreuses. Les troupes du théme de
Paristrion et les bandes petchénègues de Kegen
ne furent pas capables de lui résister A. elks
seules. L'empereur envoya A. leur secours les
armées des thémes voisins de Macédoine et
de Bulgarie. Dans la lutte qui suivit, les Pe-
tchénègues furent mis en déroute. Tyrak fut
fait prisonnier et envoyé A. Constantinople, des
dizaines de milliers de barbares prisonniers fu-
rent colonisés par Basile Monachos, gouver-
neur de Bulgarie, dans les plaines de Sardica,
Ni et Eutzapelos 1 (Tacq ai aw 11c4iviixtov p.upcci-
SaG 6 AG BouXrpfcg napcacc6(bv apxwv BetaiXecog
15 Movaxbc iTxceOtapkt &WC 're TeCC 7CEacriacg AG EV,
Sod% AG Natcr00 uct EKaniXou StmansfpaG ncivteg
xal nay Wov ciTeX6p.svos). L'affirmation si pré-
cise du chroniqueur, suivant laquelle c'est
le gouverneur de Bulgarie et non un autre qui
colonise le grand nombre des Petchénègues
prisonniers dans ces régions de Sardica, Ni g et
Eutzape os, nous prouve décidément que tous

i. Nous ignorons si Jiredek a pensé h ce nom quand il affirme


qu'on trouvait aussi des Petchénégues It Oviepoije ; mais nous cro-
yons que c'est la seule identification plausible du terme grec
EInCdiseXoç.

128

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ces territoires faisaient partie du commande-
ment du dire de Bulgarie. Il est ainsi démontré
uric fois de plus que la Bulgarie comme thème
(duché) s'étendait vers le Nord-Bst jusqu'à
ce régions des Balkans, y compris Sardica.
nue- atteignait à l'Est, comme nous
les textes, la frontière des thèmes de
Macédoine et de Strymon, au Sud celle du
théme de Thessalonique et d'Hellas 1, à l'Ouest
les frontières des thèmes de Dalmatie, Zahlumie
(Serbie), Dyrrachion et Nikopolis. Au Nord ,le
thème de Bulgarie était borné par le Danube et
la Drava et englobait aussi le territoire de Sir-
mium qui, nous l'avons montré plus haut, ne
formait pas un thème à Cette époque.
Le gouverneur de Bulgarie; dans la plupart
des cas un duc, exeNait son autorité sur toute
cette vaste région. Tel est aussi le sens de l'ex-
pression de niaw BouXTeceicK que nous rencori-
trons dans les titres des gouverneurs de ce
thème et de quelques uns de ses fonctionnaires.
On rencontre, en effet, un 8og, un xatendwo
ou un Tcpovoydic ncíaw BouXrpfac. Cette expres-
sion ne s'emploie pas, comme le prétend
i. Vera le Sud-Est le theme touchait à la bourgade de Soskoi,
mentionné dans le rapport d'un, médecin du XI-eXXI-e sleek
et doatla position a été fixée par 11. Dujdev entre It errhola et Edesse.
I. D ajdev, Das Thema Bulgarien", Godi§nik Nat.-131b1. und
Nat lrfus. Plovdiv, 1937/39 (Sofia 1940), 197. Cf. 13. Z., 1941.
p. 232.

129

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Zlatarski, pour souligner que le commandant
ou le fonctionnaire en question exerçait ses
attributions sur tout le territoire de Vanden
empire bulgare", y compris Paristrion, rugs
marque tout simplement que ieur autorité s'exer-
çait sur toute l'étendue du thème, le gouverneur
ayant juridiction sur tous ;es stratèges de l'in-
térieur.
Un passage du deuxième sigillion de Basile II
a l'archevéque Jean d'Achrida confirme lui
aussi un pareil état de fait. Après avoir dé-
cidé que l'archevéque recevra le xavovcxbv des
Vlaques de toute la Bulgarie et des Turcs Var-
dariotes, l'empereur ajoute : utatv ai ainbv xt
ai6screat pxydado; ma dzotíecv TO Xdyou alma me snq
napatviasto.; xal =bug to iv Bola-rapt?: crycrolyck
xal Xotnoù; eircaLTVC&C xca anovutq, xxi pt zepcx6-g-
tscrOca ccersot,g pl-ce et; tv:Jvccarfipcov 3ouXrpcx6v, p;kce et;
ixxlaystav..
Voici done, méme dans l'édit de l'empereur,
la mention des différents stratèges dans le thème
de Bulgarie.
Obstiné dans son erreur concernant l'unité
territoriale de la Bulgarie après son annexion
A l'empire, Zlatarski pense trouver un argument
en faveur de sa thèse dans le fait que, A. son ayis,

1. H. Gelzer, Ungedruchte und wenig bekannte Bistamerverrei-


anisse der orientalischen Kirche, B. Z., II (1893), p. 46.

130

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meme le titre de commandant de Skoplje a
disparu vers io8o : Seit den achtziger Jahren
des XI. Jahrhunderts écrit-il verschwand
nun dieser Titel vollständig und Kaiser Alexios I.
ernennt seinen Bruder Hadrianos zum domes-
tikos des Westens, ein Titel, den auch der vor-
herige Statthalter Bulgariens, Gregor Pakurianos
trug" 1. Mais l'historien bulgare se trompe, parce
que, comme nous l'avons montré déjà dans
notre itude il y a vingt ans 2, le duc de Skoplje
ne disparait même pas encore A. l'époque des
Coati-1611es. Les sources l'attestent. Qu'il suffise
de rappeler Alexandre Kabasilas, qui figure cliez
Skylitzès avec le titre de aobt Exontwv ', et
Nicétas Karikès des dernières années du XI-e
siècle : ce dernier porte, sur le sceau qui nous
est parvenu de lui, le titre de acg Bou),7apta.s.
Quant A la fonction de domestikos des troupes
d'Occident, 6opit:v=0; T.% Aúcsawi, noUS l'avons
déjà dit 4, elle n'a pas été une création d'Alexis
I-er Comnène, mais elle était déjà en usage A.
l'époque de Basile II, qui, après le désastre de
Taronitès A. Thessalonique, expédia en Europe
Nicéphore Ouranos avec le titre de =la.% A6crson

z. Geschichte der Bulgaren, dans la Bulgarisehe Bibliothek"


éditte par G. Weigand, No. 5, Leipzig 1918, p. 9r.
2. Changements politiques dans les Balkans, pp. 8-9 de l'Extrait.
II, 743, I-
lAtude citée plus haut.

£31

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dam. Sous la basilissa Zoé (1042), Constantin
Kabasilas fut nominé où tç 6agon-, et Is?..ao
Comnène nomma son frère Jean eipxow Tat. VfIC
L16eiceV crspcneutláuov, avnaca 8oilicruxoy Taw oxolav
ixiXouv, vuvt è iTav xceXo0crt Sopicruxov, comme
s'exprime avec une si lumineuse précision
torien Nicéphore Bryennios 1 Alexis I-er Cpm,
nène lui-même fut élevé par Botaneiatès 4. ce
commandement 2. Le récent article de M. R.
Guilland, complété par le R. P. Laurent, cdn,
firme absolument nos conblusions d'il y a vingt
ans 3. Le domestique d'Occident n'a jamais rem-
placé le duc de Bulgarie ou de Skoplje. 1114.tait
uniquement le chef supréme des troupes d'Eu-
rope, comme celui d'Orient, plus ancien que luir
était le chef suprême des troupes des théines
d'Asie Mineure.

I. 19, 21 (Bonn).
AttaleiatèS, 299, 5.
Le grand domesticat e) Bygones, Achos d'Orient 37 (1934
53-72.

132

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LA StRIE DES GOUVERNEURS DE BULGARIE.

Avant de dresser la liste des commandants


du thame de BulgarieL, une question préalable
simpose.
On a admis jusqu'aujourd'hui couramment
que les fonctionn.aires pourvus du titre de Tcpaiwp
ou de celui de npovoy* furent dans la deu-
xième moitié du XI-e siècle et dans le cours
du XII-e siècle gouverneurs de thèmes. C'est
pourquoi on a introduit dans la liste des chefs
du thème de Bulgarie des préteurs et des pro-
noétes. Mais des renseignements assez nombreux
puisés par nous aux sources, A. propos des déten-
teurs de semblables titres, nous obligent de les
considérer comme des fonctionnaires d'ordre
civil et non comme des commandants de pro-
vince.
En ce qui concerne le npovon*, l'informa-
tion que nous produisons ailleurs est si claire
r. La signilication des titres de icpce.cuy et de npovonsil;
Byzance aux XI-e et XII-e sidcles, à parattre dans i.s

t33

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qu'il est dorénavant impossible d'admetre que
ce fonctionnaire impérial ait exercé les attri-
butions d'un gouverneur de thème. Quant au
préteur, bien qu'une foule de documents aux-
quels nous faisons appel nous mènent a la mane
conclusion, quelques textes difficiles à dater
exactement maintiennent 4 encore une certaine
confusion sur sa condition.
C'est pourquoi, toutes reserves faites, A, dé-
faut d'une évidence absolue, nous croyons pou-
voir maintenir les préteiirs dans la série des
commandants de Bulgarie ; mais nous y avons
omis les fonctionnaires qui figurent avec te
titre de npovonttc.
I. David Areianitès fut, comme nous ra-
yons montré plus haute le premier chef de la
partie occidentale de l'ancien Etat bulgare,
XettE7C4V0) rilg Boukrapfag Nominé à ce poste par
Basile II, en Io18, nous ignorons combien de
temps il est resté à la téle du nouveau théme :
les sources ne nous disent plus rien sur lui. Il est
possible qu'il soit mort avant l'empereur dont
il avait été l'un des' m.eilleurs généraux : on
expliquerait par cette hypothèse qu'il ne soit
plus jamais mentionné dans la suite, tandis que
d'autres généraux de l'époque du Bulgaroctone
sont cités sous le règne de Constantin VIII.
langes dedies b. sou iininence le Cardinal G. Mercati, Stndi e
Testi'', 1946.

134

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2. Après lui, les sources indiquent comme duc
de Bulgarie Constantin Diogène,l'illustre général
de l'époque du Bulgaroctone. A la fin des guerres
contre les Bulgares il tua Sermon, le chef bul-
gare de Sirmium et fut installé A. sa place par
l'empereur pour commander cette région.
Au début du règue de Constantin VIII (vers
ioz6), les Petchénègues envahissent les Bal-
kans en masse, et l'empereur nomme alors Dio-
gène en outre duc de Bulgarie, pour faire front
aux envahisseurs 1 Cette nomination qui grou-
pait deux commandements dans les mains du
fameux général fut, on l'a vu, temporaire. Les
Petchénègues furent rejetés au-den. du Danube
et une fois la tranquillité assurée dans la région,
Diogène s'en tint A. son commandement anté-
rieur de Sirmium, d'où plus tard il devait étre
transféré A. Thessalonique.
Il nous est parvenu de lui un sceau, publié
par Schlumberger, où ii figure avec cette fonc-
tion de gouverneur de Bulgarie 2. En voici la
légende : ße*Ec v? ail)" SolDup Movatcativy
Kúpcs,
&brim!) 7CCtipoticp met Solna Boukrapfcg. Si le Con-
stantin dont le sceau publié par Schlumberger
nous indique le titre de Peatcipm et la fonction
de ispovonti-g =tan; Botayaptaq doit étre iden-

I. Cd(12612119, 11,483, 20.


2. Sigillographie de -l'empire byzantin, Paris 1884, p. 240.

135

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tffié avec Diogène, comme le fait le savant
français, nous avons une preuve de plus que le
terme de Tcpovol* ne peut pas designer la
qualité de gouverneur (le méme personnage
a pu etre d'abord profioète, fonctionnaire
d'ordre financier, et puis duc).
Nous avons jadis esquis§é la carrière de.cet
illustr e collaborateur de Basile II, réduit A. se
donner la mort sous le règne de l'incapable et
soupçonneux Romain III Argyros auquel il était
du reste allié, puisqu'il avait épousé sa niece.
Transféré de Sirmium au theme de Thessalo-
nique avec le titre de duc, il fut accuse par un
anden serviteur de Basile II d'ourdir une rebel-
lion, et l'empereur le fit alors passer en Asie,
au theme des Thrakésiens 1 Cédrénus, à qui
nous devons ces renseigngments, ajoute que l'ac-
cusation s'étant aver& fondée, il fut conduit
liéi à Constantinople et jeté dans une tour
(cpavap4 ßA; xcanyopf&g yevopivw, el7Esoct SiatucK
iv II flocatXt8c 'cat iv Icúpyy fIcalatocc). Ses COM-
plices furent battus publiquement et promenés
par la rue principale (Mésé), puis déportés ;
Theodora, steur de l'impératrice Zoé, toujours
impliquée par l'ambition de celle-ci dans des
complots pour le trône, fut reléguée dans le
monastere de Petrion. Peu apres, Diogène dut

I. Cédrénus, II, 487, 18 sq.

136

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Sceau du patrice Tzourvanélis
arparralr; BouJerapfccç

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se faire moine au monastère de Stoudios.
Mélé enfin A une nouvelle conspiration de Théo-
dora, le -brave général mit fin A ses j ours
en se précipitant du haut des murs de sa
prison 2.
3. Jusqu'au règne de Constantin IX Mono-
maque, les sources ne relèvent plus aucun gou-
verneur du thème de Bulgarie. En effet, les deux
chefs de la famille des Thakontaphyllos que
dans nos premières études 3 nous placions dans
la troisième décade du. XI-e siècle et que Zla-
tarski a admis dans sa liste, A. cette date, ne
peuvent pas être maintenus à cette époque,
nous le montrerons plus loin.
Ce n.'est qu'en 1048 que nous trouvons dans
l'historiographie byzantine un gouverneur de
Bulgarie. Mais, avant cette date, nous pouvons
placer avec quelque probabilitéune datation
siire est impossible 'oup6ccyiAng (Tchor-
vajstel), d'une famine arménienne connue au ser-
vice de Byzance. Il vient d'être signalé par le
R. P. Laurent dans un article actuellement sous
presse. Le savant assomptionniste a acheté
Istanbul, pour le compte du Collège de France,
un plomb inédit, mal frappé et assez mal con-
servé. Il l'a décrit dans un article envoyé
i. Ibid., II, 497, 8.
Ibid., II, 498, 14 sq.
Changentents politiques dans les Balkans, p. Io ; Unbekannte
Statthalter der Thetnen Paristrion und Bulgarien, B. Z., 30 p. 443-

137

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o
Sofia pour figurer dans le volume dédié 6. P.
Mutafciev et qui n'a pas encore paru 1
La légende est en partie effacée et le nom du
possesseur ne se pi-61e pas a un déchiffrement
certain. Mais le patronyme est clair : noup62viins.
(Tchorvanel). Le personnage apparait avec le
rang de =Tram; et la fonction de Gym-wag
BouXyceptas. Les sources byzantines et arm&
niennes mentionnent plusieurs fois ce patronyme
en rapport avec Byzance. L'auteur croit que
la branche grecque de la famine descend du fils
de Jean Varazace.
Il n'est possible de proposer pour ce plomb
qu'une date approximative. Les caractères de
la gravure renvoient au XI-e siècle. Mais le
R. P. Laurent fait une observation juste en
estimant que le titre de patrikios avec lequel
apparait cet homme d'origine distinguée nous
oblige A. dater le sceau de la première moitié
du XI-e siècle. Durant la seconde, en effet,
M. Ch. Diehl l'a montré, on accordait d'ordi-
naire des titres supérieurs aux chefs militaires
des provinces importantes (un grand nombre
sont proadres et protoproèdres et vers la fin
du siècle, souvent sebastes). La noblesse de
son origine et l'importance de sa position aurait

r. Le R. P. Laurent a eu l'amabilité de nous communiquer cet


article. Nous lui en exprimons ici toute notre reconnaissance.

138

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valu a notre Tchorvanel, après 106 0-1070, un
rang plus élevé' que celui de patrice.
Aussi, sans prétendre aucunement A. la pré-
cision, pla9ons-nous ce stratège de Bulgarie dans
l'intervalle de temps entre 1030-1040.
4. En 1048, la dissension survenue entre les
Petchénègues et a la suite de laquelle Kegen,
rival du Khan Tyrak, se réfugia dans l'empire,
déclancha la guerre avec ces barbares dans les
Balkans.
A l'occasion des grands combats qui se dé-
roulèrent entre 1048 et 1053, apparaît c omme
gouverneur de Bulgarie Basile Monachos que
Cédrénus mentionne avec la qualité de tygp.f.by
rlç Boulyaptac. Lorsque, durant l'hiver de 1048,
Tyra passe le Danube gelé, A. la tête de ses
nombreuses hordes, le commandant de Pari-
strion, Michel, et Kegen avec ses Petché-
nègues ne sont pas en état de tenir téte et
demanclent du secours a. l'empereur. Celui-ci
leur envoie sur le champ Constantin Areianités,
duc d'Andrinople, avec les forces de Macédoine
(Tacc Maxdovixacc auvezp.ec) et Basile Monachos,
chef du thème voisin de Bulgarie, avec ses
Dans la lutte qui
troupes (Tip fiouX7apocip xerpa).
eut lieu, les barbares furent écrasés et Tyrak
se rendit ainsi que les chefs qui l'entouraient.
La foule des prisonniers fut alors colonisée,
comme nous l'avons montré plus haut, par
139-

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le gouvemeur de Bulgarie, Basile Monachos,
dans les régions de Sardica, Ni et Eutzapelos.
Mais la région ne recouvra la tranquillité que
pour très peu de temps. Les luttes reprirent
presque aussitôt. Un corps de 15.000 Petal&
nègues envoyés avec leurs chefs en Asie contre
les Turcs seldjoukides rebroussent chemin, pas-
sent le Bosphore avec leurs chevaux b. la nage,
parcourent les Balkans en excitant leurs con-
nationaux b. la lutte. Une guerre sanglante
s'ensuit de l'hiver de 1049 1053, date de la
grande bataille à laquelle participent le gouver-
neur de Paristrion, Romain Diogène avec ses
forces, Basile Monachos, chef de Bulgarie, avec
les siennes, à côté des autres forces byzantines
commandées par Michel Akolouthos. Après une
tentative malheureuse à Preslav la Grande, les
Byzantins se retirent et, attaqués par les Petché-
nègues dans les défilés des Balkans, ils essuient
une lourde défaite: Au cours de la bataille,
Basile Monachos fut tué par les barbares lis
poursuivirent longtemps les restes de l'armée
byzantine qui purent atteindre Andrinople après
onze j ours de combats difficiles, grace à la bra-
-voure de Nicéphore Botaneiatès qui avait, lui
aussi, pris part A la bataille 1.
Mentionné en 1048, il est probable que Basile

i. Aftaleiatis, pp. 39-43. Cf. Cédrénu.s, 11. 608, 5.

140

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se trouvait A. la t'éte du thème de Bulgarie depuis
quelque temps UP_
Ii fut aussitôt remplacé par Niciphore
Prptévon que Cédrénus nous signale à l'occasion
de la mort de Constantin IX Monomaque. Quand
celui-ci se trouva A la dernière extrémité, dit
le- chroniqueur, les dignitaires de la Cour song&
rent A lui d.onner un successeur et résolurent
d'un comMun accord l'élection de Nicéphore
Protévon. Ils l'envoyèrent chercher en Bulgarie,
où il se trouvait alors comme gouverneur (iTuxe-
yeep -r& tv tflg Bookrop(o4 nepe4wailivw cipxlv) i-
Mais tandis qu'on l'Atendait, quelques digni-
taires se rappelèrent Théodora, l'unique des-
cendante légitime de la glorieuse dynastie
macédonienne, la firent sortir du monastère
elle vivait retirée et la mirent sur le trône. Nicé-
phore se tira mal de cette affaire A laquelle peut-
'are il n'avait pas songé. En effet, arrivé
Thessalonique, il fut saisi par ordre et exilé dans
un monastère d'Asie, dans le thème des Thra-
késiens.
Son gouvemement ne dura donc qu'un pea
plus d'un an.
Apr& lui, nous ne trouvons plus personne
jukiu'à la grande invasion des Ouzes en 1065.
A cette époque, se trouvait A. la téte du thème

I. II, 610, 12. Cf. Z0118.182, III, 650, 14.

14t

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Nicéphore Botaneiatès, le futur empereur. Le
fait a pour garant un passage de Skylitzès qui
a embarrassé beaucoup d'historiens. Nous avons
attiré l'attention sur lui en 1930 déjà 1, ce qui
n'a pas empêché Zlatarski de l'omettre dans
la liste de la fin de son ouvrage, tandis qu'il
introduisait des personnages sans titres. Voici
la relation du chroniqueur. Quand les Ouzes
passèrent le Danube en masse Ocavocits* les ré-
gions du fleuve étaient, affirme-t-il, sous le
commandement de Basile Apokapès et de
Nicéphore Botaneiatès : cipxchmov tcliv nept tbv
IcEspov to0 p.cericrrpou Baciaelou to 'Aim-
-I-coral/6v
Itcracou xat to5 p.cracrspou Notyp6pou to BOSCCVEtdCTOU 2.
Ouelques lignes plus loin, le chroniqueur raconte
que, après avoir passé le fleuve, ils battirent
aussitôt les troupes de l'empire qui tentaient
de s'opposer b. eux, c'est-à-dire, précise-t-il, les
Bulgares et les Rhomées, ainsi que d'autres avec
eux, faisant prisonniers leurs chefs Basile Apo-
kapès et Nicéphore Botaneiatès : Ten StaxwX6onac
Ay CZtiTibY nepezítoacy crcporatkag BoulT tit poug TL
-cp n p, c xal 'I' CO p. 21 (Jo; sod XOL7Cd.K TOk 6vur.g abv
aka; xactomoviaavto atcpvcaton, xcti TOby; tephva;
ocklb taw Te 'Anoxcinnv 13zaUscov xcet Tbv Bata-
-vectirtly Noup6pov exp.cackoug clmov P. Lors-
r. Unbekannte Statthalter der Themen Paristrion und Bulgarian :
Romanos Diogenes und Nikephoros Botaneiates, B. Z. 30 (1930), 442.
654, Ir. Zonaras, III, 678, 7 reproduit la phrase.
654, 16 sq.

-142

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que le chroniqueur affirme que les Ouzes ont
vaincu les Bulgares et les Rhomées", cela ne
vent pas dire, comme l'ont cru certains éru-
dits, que les Bulgares, au sens propre du
terme, ont pris part à la bataille. Nous avons
déjà expliqué, it y a vingt ans 1, et nous avons
répété ensuite 2 que ce mot désigne, chez le
narrateur, les troupes du duché de Bulgari.e.
Cédrénus se sert de la méme expression quand
il nous décrit la lutte contre les Petchénègues
de Tyrik, et nous l'avons fait remarquer.
I,es forces impériales, Bulgares et Rhomées",
étaient commandées par les deux chefs tombés
en captivité. Il est évident qu'Apokapès com-
mandait les Rhomées", c'est-à-dire les troupes
du Paristrion, où il se trouvait, nous l'avons vu,
déjà en 1059; Botaneiatès n'a pu commander
que les Bulgares", c'est-à-dire les forces du
thème de Bulgarie. Ce th(Ime s'étendait, comme
le prouvent les sources, jusqu'au Danube et à
la Drave, et le chroniqueur a pu englober les
deux commandants dans l'expression abrévia-
tive : tipxòwcwv Taw %apt tbv Icrcpov noutp.by to5
tinicrzpoo Bacraefou etc. (Cédrénus) OU TG)10 napta-
-spicov (Zonaras). L'un et l'autre
nascov dpxorraç
exenaient l'autorité sur les villes du Danube
Apokapès à l'Est, Botaneiatés A. l'Ouest.
2. Cbangements politiques dans les Balbaus, p.
2. La question du- Paristrion, Byzantion, VIII (1933), p. 298.

143

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Du moment que Botaneiatès était tombi
aux mains des - Ouzes, l'empire devait envoyer
un autre commandant dans le thème de Bu-
gane, vu la grande menace de l'invasion en.
masse des barbares. Le nouveau gouverneur
fut Andronic Philokalès que nous avons signalé
dans un article special en 1925 1. La &link
est fournie par Kékaumenos (Strategicon, ed.
Vasiljevskij -Jernstedt, Petropoli 1896, p. 72),
l'occasion de son récit de la révolte des Vlaques
de Nikoulitzas survenue en 1066-1067.
vain nous raconte les efforts déployés par Nikon-
litzas pour calmer les Vlaques. Voyant qu'il
échouait, il mit la main sur deux des meneurs
se rendit avec eux auprès d'Andronic Philo-
katépan de Bulgarie balcc66p.evag Icbc-
ispoxpl.couc SETA; BXoixono x VV AccpLaccion tinVaiev
7.4* tbv xcetE7CdVW BooXyccefac 'AvSp6vtxoy
tby 4)iloxdXnv. Il dut certainement 'are in-
stallé immédiatement après la lutte co ntre les
Ouzes, quand le poste de gouverneur de Bui-
garie fut devenu vacant, donc dès 1065. Im-
possible de dire combien de temps il resta dans
son commandement, car aucune autre source
ne parle de lui.
Mais quelques années après, sous Michel VII
Doukas (1071-1078), nous trouvons dans ce

1. Bin uglier xtztencLvto BotaympicK, B. Z., 25 (1925), 331.

144

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thème un autre gouverneur. Le fils de Constantin
X Doukas, qui avait eu le fameux Psellos pòur
précepteur, était un empereur incapable. Les
affaires publiques se trouvaient aux mains de
reunuque Niképhoritzès qui, par des mesures
incoasidérées, provoqua des révoltes dans les
Balkans. Les difficultés qu'eut A affronter rem-
Fire imposèrent de fréquents changements dans
le commandement -du thème de Bulgarie, tou-
¡stars en effervescence. Aussi, en quelques années
seulement, quatre gouverneurs se succédèrent-
ils A, ce poste.
Le premier est Niciphore Karanténos, . men-
tionné en 1071-1072, A l'occasion du soulève-
ment des Bulgares 1 Ceux-ci firent appel - A
r aide de ,Michel, souverain des Serbes. Les
bayards, ayant A leur tête Vojtech, lui deman-
dkent la permission de proclamer tsar son fils
Constantin Bodin et de les aider A. secouer.le
joug insupportable de Byzance. Michel agréa la
proposition, leur envoya Bodin que lees chefs
bulgares assemblés A. Prisdiana proclaraèrent
tsar. Skylitzès, qui nous relate ces faits, notts

I. Attaleiatas flit que la révolte eut lieu la premiare arm& .dtr


ragne de Michcl VII (c'est-i-dire entre septembre 1o71 et oeptembre
1072), indiction Ir. Mais cette indiction correspond i l'année qui
court de septembre 2072 h. septembre 1073. A la premiare année
du ragne de Michel VII correspond en réalité l'indiction ro (sep-
tembre 1071 sept. 1072). Peut-atre un copiste a-t-il ajouté riff z
superflu a tt.

145

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dit qu'à la nouvelle des événements survenus,
le due de Skoplje, Nicéphore Karanténos, réunit
les stratèges de son ressort et marcha sur Pris-
diana (Prizren) avec ses troupes bulgares"
(du thème de Bulgarie), pour rencontrer les
rebenes : &rep dexo6acc; 6 iv Exonfotc Sci7TWV

tip*, TOO Sous* Ncxypópo Kapar9v24 tobc 6cp'

ctas6v crupatlyoù; 7VapaXa66v dnecatv El; IIptcratava


p.nec Tcbv Bookrapcx6v 'Boyd/Lvov 1
Mais sa lenteur à agir le fit remplacer aussitôt
au commandement de la Bulgarie.
9. Damien Dalassénos fut envoyé comme duc
Skoplje. Il rencontre aussitôt Karanténos et
lui adresse ainsi qu'à ses officiers de graves re-
proches pour leur lácheté ; puis il range ses
troupes en ordre de bataille et part incontinent
contre les Serbes, mais il subit une grande défaite
et tombe prisonnier 2. Après ce succès, les rebel-
les commettent la faute de diviser leurs forces :
Bodin, avec une partie d'entre elles, se dirige
sur Ni, tandis que le voévode Petril avec le
reste part pour Kastoria. Dans ces conditions,
ils se firent battre successivement.
I°. Informé du désastre de ses troupes, l'em-
pereur envoya à Skoplje un nouveau comman-
dant, Michel Saronith 8 Celui-ci vint dans sa
715, 22 sq.
Skylitzks, 716, 3 sq.
Ibid., 717, 12 sq.

146

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vine de résidence avec une grande armée et y
itablit son camp. Il livra ensuite bataille
Taonion et y écrasa les révoltés. Bodin tomba
dans ses mains et fut envoyé à Constantinople
et de là expédié à Antioche et confié à la garde
du duc de cette place, Isaac Comnène.
De Saronités comme chef du thème de Bul-
garie il nous reste un sceau de plomb décrit par
Mordtmann 1 Orné sur l'une de ses faces de
l'irnage de saint Michel, il porte, sur l'autre,
la légende : K6pcs, pahOet McxccilX Pscrtecpxv XCCE

zcivep BouXycepfcq tip Exptovitv.


II. Entre temps la situation dans les Balkans
restait agitée, nous l'avons montré ailleurs 2.
Toute la Péninsule était alors en effervescence.
L'historien. Bryennios nous a décrit en quelques
traits éloquents cette atmosphère inquiétante.
Les Scythes", écrit-il, parcouraient la Thrace
et la Macédoine ; les populations slaves, secouant
le joug de la domination byzantine, ravageaient
la Péninsule. Skoplje et Ni étaient dévastées ;
Sirmium et les territoires riverains de la Save,
les villes de Paristrion jusqu'à Vidin, les Croates
et les Diocléens sur le rivage de l'Adriatique :
tous s'agitaient contre l'empire 3.

r. Voir l'article cité, dans le TXXypcxòç cpckolo-rixb; crídasToç


de Con,stantinople, suppl. au t. XVII (1886), p. 144.
Changements politiques dans les Balk Ins, pp. 12-13.
Page zoo (Bonn).

147

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Dans ces conjonctures difficiles, Michel VII
Doukas sentit la nécessité d'associer à l'empire
avec le titre de César un homme d'énergie. A
l'unanimité, son entourage dont il avait pris
le conseil lu. recommanda Niciphore Bryennios,
un homme loyal et adroit, un soldat éprouvé
dans les guerres. L'empereur le fit mander de
Thrace où il était alors. Mais, dans l'intervalle,
Constantin Kéroularios attira l'attention de rem-
pexeur sur les conséquences dangereuses
pourraient découler pour lui de l'élection d'un
homme de l'énergie et du prestige de Bryennios
et it parvint de la sorte à le faire revenir sur sa
décision. A l'arrivée du général, le basileus se
contenta de lui conférer le conamande-ment de
la Bulgarie et le nomma aog 1-1) Tein &I/1y dpbp
7cdcrtx xWpac, avec la mission de réprimer la na-
tion des Sla.ves (rems at' athotY we/ tb ,.:1)Xcc6ivcov levo;
xataxupteacrxv civacrtxX4vxt)
Nicéphore Bryennios remplit sa mission avec
succès et en peu de temps pacifia ces régions
Reconnaissant sa valeur, le basileus le nomma
en. 1075 duc de Pyrrachion 2, pour qu'il mit fin
aux incursions dévastatrices des Croates et des
Diodéens dans ces contrées ainsi qu'à la pira-
ter e normande dans les eaux de l'Adriatique.

t. Bry0011.10S, 102, 6, 15. (Bonn).


2. Muralt, Essai de chronographie byzantine, I (187* P. 3e.

48

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lei encore le duc parvint rapidement A. imposer
autorité impériale. Il continua A occuper ce
poste où nous le trouvons encore la première
année du règne de Botaneiatès, lors de sa révolte
.cont re celui-ci.
Sa mission dans le thème de Bulgarie doit par
suite être placée dans les années 1074 1075.
Nous ignorons quel fut en. 1075 le succes-
seur de Bryenniós au thèmé de Bulgarie. Mais
Yintronisation de Botaneiatès en 1078, nous
remarquons parmi les premières nominations
dues au nouvel empereur celle d' Alexandre
Kabasilas comme duc de Skoplje 1.
Après lui, la série des gouverneurs de
Bulgarie offre une lacune assez grande. C'est
peine en 1096 que nous avons, grâce à un sceau,
la mention d'un duc de Bulgarie, Nicétas Karikès.
La légénde constituée par deux trimètres, déchi-
frée tout d'abord par Mordtmann 2 et repro-
duite par Froehner dans ses Bulles métri-
ques" 3, a été fautivement transcrite par tous
les deux (le patronyme s'arrétait A. la syllabe
impossible : Elle a été rétablie par le

T. Slorlitzas, 743, i :Exorcituv 111.- ao:11, Icpoz6X-hrirl 1C,a6matkac


' A Xgavapoc.
17cpt 69avrwffiv p.oX063o6o6kori, dans le eEravivix6c
o6X1oToç de Constantinople, t. VII (1872), p. 79.
Thrtrait de l'Annuaire de la soc. fran9aise de namisniatique
et d'archéologie", Paris 1882-3, p. 12.

149

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R. P. V. Laurent : rpoxpav appiTcap.a -cob Soul*
Boukrapiacn npononpoiSpou 1sTooTaLe TOO Kaplwri.
nom prend parfois d'autres formes. Chez Anne
Comnéne, par exemple, liapúxls 2.
Mordtmann, à très juste titre, l'a
avec ce Nicétas que les textes occidentaux
mentionnent comme princeps Bulgarorum",
dux Nichita", que les croisés rencontrérent
en Io96 b. Belgrade et a Ni. Schlumberger
reproduit le sceau et partage l'excellente opi-
nion de Mordtmann 3.
14. Durant les premières années du XII-e
siècle, nous avons la mention sfire d'un duc de
Skoplje. En effet, l'une des lettres de l'arche-
véque Théophylacte d'Achrida est adressée a.
Jean Taronitès en cette qualité L'adresse
d'abord mal publiée sous la forme : Tip Topvw-
crono6Xcp q AOXLCIXOnteaV a été plus tard corrigée
par Tb. Uspenskij dans le libellé suivant :
TtjTapcovvcarcoúXy Ç Um/ Exonfwv 5.
Nous avons donc un duc de Bulgarie dans la
personne de ce membre d'une famille célèbre,
d'origine arménienne, qui a doné à Byzance
i. Bulletin de sigillograpie byzantine, Byzantion, V (1929-1930),
590-592.
,Alexias, II, 33, dd. Reifferscheid.
Sigillographie de l'empire byzastin, p. 239.
Epitre XIII. (Lamius) sp. Migue.
Obrazovanie vtorago Bolgarskago carstva, p. 45. Cf. Byzantion,
XIV, 1939, 152.

150

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tant d'hommes remarquables. C'est le seul nom
A. maintenir de tous ceux b. l'aide desquels Zla-
tarski a grossi la liste établie par nous : tous les
autres, on le montrera plus bas, sont b. éliminer.
M. N. Adontz, qui a consacré A. la fameuse
famine des Taronites une intéressante étude,
s'est occupé aussi dans un article spécial du
nôtre ; il a, b. cette occasion, apporté des pré-
cisions sur sa descendance et sur son époque 1.
Il l'identifie avec Jean, fils de Michel Taronitès
cousin de Grégoire. En 1054, jean se trouvait,
comme ce savant le montre, A. Berrhoea, en
Thrace. Zlatarski, qui voit pareillement en lui
un fils de Michel, sur la base des considérations
de Vasiljevskij, place le gouvernement de Jean
Taronitès en Bulgarie entre 1101-1106 2.
15.. A la fin de l'époque des Comnènes appa-
rail un autre duc de Bulgarie en la personne de
Lion Drimys dont nous avons un sceau où il
figure, dans la légende, avec le titre de mamba)
Boulyaptag.
Ce sceau mal conservé a été fautivement
transcrit par ses éditeurs. La lecture la plus
probable est celle que propose le R. P. Laurent.
Mordtmann a lu son exemplaire : liúpcs flOMEC cq)
cr0 So6Xy Mom picrtv xat ircl 1* BouXrapfcg Tqf

i. L'archeague Théophylacte et le Taronite, Byzantion, XI (1936),


p. 577 sq.
2. Hist. de l'empire bulgare au moyen-dge, t. II, pp. 259-261.

151

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Apy.0 Mais une telle formule est absolument
inhabituelle. Mugmov l'a transcrite, en partant
d'un autre exemplaire du Cabinet numismatique
du Musée national de Vienne, comme suit :
ICúpes (3a¡Ost oji &Nap Asonty picrry npoycocina-
Tip
eapty Boulyaptaç Tql lie8p9 2; la lecture est plus
fautive encore. Le titre de stratège, que Léon
porte sur une bulle signalée par le R. P. Laureht,
a porté celui-ci à chercher dans la hiérarchie
militaire la fonction indiquée sur le sceau en
question. Il propose de lire, au lieu de la tour-
nure impossible de in! tIg BouXrapfa; ou xptoto-
anaecipan BouXyaptn, avec d'autant plus de vrii-
semblance qu'un a est visible après n, le
libellé : xat xaTervivw BouXyaptn
La famille Drimys est connue vers la fin du
siécle. La correspondance de Michel Cho-
niatés, métropolite d'Athènes, contient une
lettre adressée à Démétrius Drimys, qui rein-
pli§sait la fonction de juge en Hellas. Le R.. P.
Laurent a relevé dans un acte de 1186 sa
signature comme xprixtoO 13111ou 4.

Deux membres de la famille Triakontaphyllos,


attestée aux XI-e et XII-e siècles, nous ont
1. 14aku6566ouX))2 p,iccov,ve, teby inapxiav Etiptkrel; 3 dans le
EXX1v. 53Xok..261Xo-roç, suppl. au t. XV.L.1, (18So), p. 145.
Idakedopski Pregied, t. V (1929), 13, 94.
Bulletin de sigillographie byzantine, p. 613.
Ibidem, p. 613) note 2.

152

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laissé une série de sceaux sur lesquels ils figu-
rent, ear& autres fonctions, avec celle de pré-
ieur. Nous montrons ailleurs les motifs qui
nous font douter que ce terme doive étre pris
dans le sens de gouverneur de thème. Mais, en
attendant une mise au clgir définitive de la
question, nous maintenons dans la liste des gou-
verneurs de Bulgaiie ceux qui portent le titre
de préteur.
x6. Nous rencontrons d.'abord Jean Tria-
kontaphyllos qui, sur les trois sceaux publiés par
Mordtmann et par Schlumberger 2, apparait
deux fois comme npovonst; Boukocptag avec les
titres de proMre et protoproèdre, et ailleurs
.c;omme icpatuop Bouk:raplaq avec le rang de pro-
toproèdre 3. Ces sceaux sont datés, d'après
leur facture, des XI-eXII-e siècles. Les
sources littéraires n'offrent qu'une seule fois ce
patronyme : Cédrénus note que l'empereur Ro-
-main III Argyros a acheté en 1031 une maison
qui appartenait a. un Triakontaphyllos pour 'la
transformer en monastère. Cet indice nous a

1. '0 iv Ktuvosavnvoun6Xst tpcnuX. iXkvIvock atIXXo-roç. suppl. du


te XIIf, 241.
rzerSigillographie de rempire brantiti, 240-241.
4. 14 etor6xt, 4ishen2(.? cfp BoAq) 'Itscivvy Irpoi4pv, xpvrt to
13tXon xxi apovolli BooXTapEcc; ; II: 1{6pts, fioipsc 'Itodvvw upts-
ToTcpoi3ptp x2,1 Icpovovra' BouV1ap1.2; TtIS Tfu2XOTCCLOD,p ; III: Ktípte
npunompoi3py xcd ItrzEttopt 13osk1apEat Tptcotov1a-
5-61ktp.

153

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fait fixer Jean dans la série des gouverneurs
de Bulgarie de cette époque 1 Ch. Diehl a.
présenté des réserves sur le titre de protopro-
&ire du sceau de Jean : ce titre, d'après ses
constatations, fait son apimrition la première
fois entre io6dIo7o 2 Mais la photographie
du sceau en question (No. 5, p. 24) confirme
comme sfire la levon KIIP0.. (= nparconpoiSpy)..
Si nous tenons compte, en outre, des deux au-
tres sceaux du personnage, relevés par Schlum-
berger et où il figure avec le titre supérieur de
xoupoircativx (Iiúpie, poOsc luocivvy xoupono)chno Tiji
Tptaxovtacp6X4) nous ne pouvons pas mettre
en doute le titre de protoproèdre. La re-
marque de Diehl reste néanmoins juste et
le doute subsiste sur l'époque. Il est bien
vrai que, pour la première moitié du XI-e
siècle, nous ne connaissons pas un seul fonc-
tionnaire qui porte ce titre. Les fiches sigillo-
graphiques du R. P. V. Laurent (quelque dix
milk) n'en présentent pas un seul cas.
On reportera donc quelques décades plus taroi
Jean Triakontaphyllos dans la série des gou-

r. Premiers timoignages byzantins etc., pp. 290-291; Change-


ments politiques dans les Balkans, pp. rom. Zlatarski a adopté
n.otre date et les a placés dans la série des gouverneurs immédiate-
ment sprits Constantin Diogène.
De la signification du titre de proadre" d Byzance. Ntélan,ges
Schlumberger, pp. 1z3-114.
o. c., pp. 710-711.

154

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vemeurs de Bulgarie. 11 ne peut se placer, vu les
caractères techniques du sceau, qu'après Nicétas
Karikés, dans les dernières années du règne
d'Alexis I Comnène.
17. Un autre membre de la mème famine,
Théodule Triakontaphyllos, figure sur deux
sceaux décrits par Mordtmann 1, sur l'un, comme
pro èdre et préteur de Bulgarie 2, sur l'autre,
comme %pc.* TO mxou xca * BouArpfn. L'auteur
date ces sceaux de l'époque des Comnènes. L'un
des exemplaires qui en font un préteur de Bul-
garie fait partie de la collection de l'Institut
français d'études byzantines de Bucarest, et
le R. P. Laurent le date, d'après ses caracté-
ristiques, du XII-e siècle. Si donc nous l'ad-
mettons parmi les gouverneurs de Bulgarie,
nous ne pouvons le mettre que sous le règne
de Jean II Comnène.

Umpruntant intégralement la liste que nous


avons dorm& voilà vingt ans, le regretté Zla-
tarski l'a reproduite dans le tome II de sa ré-
cente Histoire de la Bulgarie 3. Mais il s'est cru
tenu de V allonger de six gouverneurs dont un

MoXo886600act lloCcivuvec Tay inaprav Ebptinrrig daus le


suPPI, du tome XVII (1886) de la publication précitée, p. 145
Kbpie (3o418in 9soBo6X0 npataptp xul npaluopi BouVrapEctç up
Tptaxovsucpg)atp.
Page 534.

155

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seul,' Jean Taronitès, avait échappé à notre
attention. Tous les autres sont fictifs, supposés
par l'auteur, sur la foi de vagues expressiois
ramassées dans la correspondance de ThéophY.-
lacte, archevêque d'Achrida, ou d'indications
mal comprises de l'historiographie.
Ainsi l'historien bulgare met le sébaste Jean
Donkas comme gouverneur entre les années
1090-1092 et ce sur l'autorité de la lettre XVII
de la correspondance de Théophylacte 1, dans
láquelle, à son avis, apparaît une 'des fonc-
tions importantes d'un gouverneur régional et
spécialement d'un lieutenant impérial, celle &ad-
ministrer la justice et d' émettre des décisions
judiciaires". Or, l'archevêque, parlant dans cette
lettre de l'insubordination d'un certain Nicolas,
qui ne veut même pas respecter la sentence deg
juges et cause seulement des dommages à Mi-
chel Lampénos, dit textuellement : orrun oin 6
NotAcco; toao0vov cilX6xoto; %al TOO aloycK civenalcr-
Oltoç Wave paiSi xpteek nzpec To5 ai6carco0 itupoti
1cocívvou TOO ¡lama 'co% xexpcpivocg est
évident que ces mots caractérisent le juge du
thème et non le gouverneur. Mais Zlatarski
se laisse abuser par des expressions tales que :
notre gardien à tous qui lui sommes confiés

r. Theophylacti epistolae XXXV editae et latinae versae tt


Ioanni Lami (Bfigne, P. G., t. CXXV1).

156

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par Dieu", ou mon très puissant souverain
et protecteur", courantes dans toutes les lettres
adressées par le prélat aux hauts dignitaires
auxquels il fait appel ; elles p,rouvent claire-
ment, croit-il, que Théophylacte s'adresse à la
personne sous l'autorité de laquelle se trouvait
toute la région, or celui-ci était le gouverneur
de Bulgarie" 1.
Les mémes vagues inclications de la corres-
pondance de l'archevéque lui font placer immé-
diatement après Nicétas Karikès, comme gou-
verneur de Bulgarie, Niciphore Bryennios, 1'6-
poux d'Anne Comnène, et fixer son commande-
ment entre les années 1098-110o/1101 2. Mais
rien ne justffie cette opinion.
Dans une lettre adressée à Kamatéros, l'ar-
chevéque d'Achrida parle du gouverneur de
Dulgarie et le cdmpare à Achille. Zlatarski
établit une relation entre cette lettre et celle
qu'a publMe Meursius sous le No. 14 et qui est
adressée à Hadrien, frère de l'empereur Alexis
I-er Comnène 3. L'archeveque y relève en termes
très louangeurs la bienfaisante administration
d'un jeune homme qu avait une haute positio,n
et gull définit comme ebTevtg yallOpk et comme

E.Voir l'artiele de Byzantits6slavica, IV, Prague 1932, p. 380.


Ifist. du poi& biagare au goyen-dge, vol. II, 257-239.
Les lieuteitauts-gouverneurs de Bulgarie", Ilyzantinoslavica
1V, pp. 147-153.

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Notre historien cherche ce jeune duc
celiccat6;.
de Bulgarie parmi les parents de rempereur et
conclut que le seul qui réponde à souhait A la
description de Théophylacte est Nicéphore Bry-
ennios, le mari d'Ane Comnène. Celle-ci parle
dans un passage de l'Alexiade de son mari et
le compare A Achille. La simple coincidence
d'une métaphore est toute la base historique
de cette identification risquée. La princesse
historien revient souvent A la figure illustre de
son mari et n'aurait pas négligé de mentionner
son commandement de Bulgarie s'il avait réel-
lement exist& Le contenu des généralités rhé-
toriques de r archevéque s'appliquerait tout
aussi bien A d'autres personnages marquants de
la nombreuse famille de l'empereur.
Non moins risquée l'argumentation puisée aux
-mêmes sources par laquelle l'auteur fait du
sibaste Constantin Comnène, fits du sébasto-
crator, un chef du thème de Bulgarie.
Les plaintes de l'archevEque contre les injus-
tices faites aux habitants, son appel pour mettre
fin au triste &tat de choses qui désole la région
remplissent plusieurs lettres de la collection.
Sous prétexte que le prélat, s'adressant au fils
-du sébastocrator, lui exprime les vceux sui-
vants : Que Dieu donne le succès à ta droite
.en toutes les affaires militaires, et civiles, en te
rendant le fickle imitateur du grand et saint et

158

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ami du Christ qu'est ton père", Zlatarski est
-convaincu que de semblables souhaits ne peu-
vent s'adresser qu'à un gouverneur de Bulgarie :
Les gouverneurs des régions isolées (séparées),
dans notre cas le gouverneur de Bulgarie Con-
stantin Comnène, étaient pré-
cisément investis du pouvoir militaire et du.
pouvoir 1 Mais l'adresse de la lettre
Constantin est libellée autrement : tcre6ccarq)
Iscri Souxl Beppofcc; xupitp Movatcrerlwp ; elle mon-
tre clairement que notre personnage se trou-
vait à Berroia comme duc. C'est pour tel
,que le tient Kyriakidès, dans son récent
travail où il situe son administration entre
14381-1111 2 Zlatarski croit, lui, comme nous
1'avons vu, que le duc de n'importe quelle
grande ville était aussi gouverneur de Bul-
garie, ¡Jame que la résidence, d'après son
opinion injustifiée, se déplaçait de ville en ville.
11 va jusqu'à faire adresser au prétendu gou-
verneur Constantin des lettres adressées à d'au-
tres, comme celle adressée à Jean, fils du
sibastocrator", pour le seul motif que le con-
tenu trahit un personnage jouissant en Bulgarie
d'une grande autorité, un personnage qui ne
pouvait étre que le sébaste Constantin. L'auteur
perd de vue que des amabilités de ce genre pou-
t. Ibidem, pp. 379-380.
2. BuCconvezt Xsatt, IIV, Thessalonique 1939, p. 23x.

159

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vaient être adressées A n'importe quel membte
de la famille impériale et il y en avait tant dans
l'entourage d'Alexis I-er Comnène ; leur auto,-
tité était indiscutable sans qu'ils eussent besoin
d'être gouverneurs de Bulgarie. Nous savons,
au reste, que Théophylacte adresse ses supp1i4-
cat ons aussi A Marie, . la femme d'Andronic
Doukas, parente par alliance des Comnènes.
Michel Branas qui, au moment du passage
de Conrad III d'Allemagne A. travers l'empive
pour la deuxième croisade (1147), commandait
A. Ni g et fut chargé des croisés par l'empereur,
obtient aussi de Zlatarski le titre de gouverneur
de Bulgarie avec résidence dans la ville.susnom,
mée. Mais, nous l'avons démontré plus haut,
la capitale du thème de Bulgarie a toujours été
Skoplje. Cette opinion est confirmée une fois
de plus par le titre qui accompagne le nom de
Taronités dans l'adresse de la lettre que lei,
envoie Théophylacte : celui de Sobt Exorftov.
Branas commandait la région de Nis` A. laquelle,
au temps de Manuel Comnène, les nécessités
de la guerre avec les Hongrois conféraient title
importance particulière. C'est pour les mêmet
raisons que peu après, ce territoire devait étre
réuni aux regions de Braniaevo et Belgrade sous
un commandement spécial, mais it ne rempina
jamais celui de Bulgarie. Le passage de Cinna-
mus cité par le savant bulgare ne pent pas 'are

160

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autrement interprété 1 L'historien byzantin ca-
ractérise la ville de Ni i du nom de p.vpincoXe;
'MN xceat AV Acoctxiiv , expression qui rappelle
l'ancienne Dacia mediterranea. S'il avait été en
réalité question de la Bulgarie, il n'aurait pas
hésité a. dire métropole des vines de Bulgarie".
Par le biais des mêmes interprétations erro-
nées Zlatarski compte aussi le fameux Andronic
Connène, le futur empereur, parmi les dues de
Bulgarie.
Nous avons expliqué plus haut que l'empereur
Manuel Comnène, pour mieux garantir la fron-
tière du côté de Sirmium contre les Hongrois,
réunit eu un seul duché les régions de Nii,
BraniCevo et Belgrade et les plaça sous les
ordres d'Andronic Comnène (1152-1153). Cin-
namus et Choniatès enregistrent également le
fait. Mais nous ne voyons pas comment ce
petit duché des régions du Danube et de la
Save a pu remplacer le grand thème de Bul-
garie. Andronic et ses successeurs ont exercé la
un commandement entièrement distinct de celui
de Bulgarie.
Un conséquence, tous ces noms ajoutés indii-
ment par notre savant A la liste que nous don-
nons maintenant sous sa forme définitive doi-
vent être éliminés de la série des gouverneurs
de Bulgarie.
z. Ii.ss. de rempire bulgare, II, p. 378, note 3.

11
161

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ETHNOGRAPHIE ET ROLE MILITAIRE
DU THÈME DE BULGARIE.

Le thème de Bulgarie a da son importance


particulière A. la fois A la nécessité d'assurer
l'autorité de l'empire dans un pays c9nquis
de population ethniquement disparate et rebelle
et A sa position stratégique devant les attaques
imminents du Nord et de l'Ouest.
L'ethnographie de la Péninsule avait subi
depuis Justinien une profonde transformation.
Outre les Bulgares et les tribus slavones qu'ils
ont absorbées après leur installation dans les
i3alkans, on y rencontrait de nombreux ilôts
de Slaves dissipés en différentes regio ns 6. la
suite d'une pénétration qui s'était étendue sur
une longue durée. Justinien II en avait trans-
porté un nombre considérableen Asie Mineure ;
Constantin V Copronyme, au cours d'une de ses
sanglantes expéditions contre les Bulgares, avait
requ une masse importante de Slaves, qui lui
162

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demandaient d'être colonisés ailleurs, et on les
avait conduits en Bithynie. Ces transferts dimi-
nuèrent la population slave de la province
dont la densité ne paratt pas avoir été tellement
grande. Th. Tjspenskij, dans un de ses derniers
travaux, fait une remarque intéressante A. ce
propos. Si l'on tient compte, dit-il, qu'à l'in-
térieur des limites de dispersion des Slaves dans
la Péninsule balkanique se sont conservées jus-
qu'à présent des couches considérables des an-
ciens habitantsAlbanais, Vlaques et Grecs,
et que les vagues les plus puissantes du mou-
vement slave, qui sont allées jusqu'A la mer
Egée et en Morée et ont passé en partie sur le
continent asiatique, se sont progressivement fon-
dues et perdues dans les éléments indigènes, on
doit admettre que le peuplement de la Pénin-
sule balkanique en éléments slaves n'a pas eu
une grande densité" 1. Dépourvus d'une force
suffisante d'organisation, les clans ont mené
une existence modeste et isolée, et c'est de la
sorte que le savant russe s'explique qu'ils n'ont
pu emprunter aux Avares, qui les ont entraînés
dans leurs grandes invasions de la Péninsule,
leur esprit d'organisation et ne sont pas par-
venus A. créer un Etat tel que celui qu'ont créé
les Bulgares de la horde d'Asparuch.
z. Histoire de l'empire byzantin (en russe). S. Petersburg 1912,
p.677.

163

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A part ces tribus dispersées de Slaves, le
thème de Bulgarie comptait encore la popula-
tion autochtone de l'empire, conservée dans les.
régions envahies par l'Rtat de Samuel.
Les Grecs se trouvaient dans les villes de
Thessalie, les V. apes étaient très nombreux
dans cette région et dans le Pinde. Les empe-
reurs les recherchaient pour leurs qualités mili-
taires. Les Annales de Bari en font état dans
l'armée envoy& en 1025 par Basile II en Italie,
armée que devait suivre l'empereur lui-même-
pour expulser les Arabes de Sicile. A la veille de
la grande bata lle contre 'es Petchénègues
Lebounion, Alexis I-er Comnène avait envoyé
Mélissénos recruter de nouveaux soldats parmi
les Bulgares et les Vlaques pasteurs 1
On rencontrait encore des Vlaques dans les
Rhodopes et dans les territoires occupés ensuite
par la. Serbie où, suivant la remarque de jire-
cek, ne sont absents d'aucun document des
monastères des XII-eXIV-e siècles 2. Le deu-
xième diplôme de l'empereur Basile II soumet
l'archevéque .d'Achrida les Vlaques de toute
la Bulgarie" ainsi que les Turcs Vardariotes
compris dans les frontières bulgares ()cal Xccp,6civatv

wxvombv ectrcaw itrivrtov )tat Tar, (Mt netaav Bola-

i. A.nne Comnene, II, 8, 12, 6d. Reifferscheid.


2. Gesch. der Serben, I, Goltha 1911, p. 154.

164.

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Taptav McEvoy xai Tibv nept 'ay BapacEpcov To6pxcov) 1.
Les Vlaques avaient de nombreux établisse-
ments sur le cours de l'Ibar et de la Morava
occidentale 2. Dans une liste qui fait suite, dans
les manuscrits, à plusieurs Notitiae du Patri-
arcat de Constantinople, on trouve la mention
d'un évéché des Vlaques : 6 Bpsavórqc liSOC Bldjuov.3
Gelzer, qui le signale, ne parvient pas à iden-
tifier la localité ; S. Dragomir croit qu'il s'agit
de Vranja 4. Mais en d'autres manuscrits, dont
l'un a été publié par BendeviC 5, cet év'èché
apparaît sous la forme Bpeavóyou, ce qui accroit
encore la confusion. Néanmoins, quoi qu'il en
soit du nom, il est question d'un évèché des
Vlaques qui, même s'il n'a pas duré longtemps,
montre, en tout cas, l'effectff de la population
-pour laquelle il a été créé.
Les Tuns V ardariotes, mentionnés par le
diplôme de Basile II, étaient à l'origine une
population iranienne, les Perses de Nasr-Théo-
phobos réfugiés dans l'empire sous la règne de
Théophile et dont une partie fut installée sur

I. I. Ivauov, Balgarski starini is Makedonija, Sofia 193r, pp.


560-561. Cf. H. Gelzer, Ungedruckte und wenig bekannte Bistil-
merverseichnisse der orientalischen Kirche, B. Z., II (1893). p. 46.
2, Jiredek, Gesch. der Bulgaren, p. 218.
H. Gelzer, o. c., p. 60.
Vlakii din Serbia CA.nuarul Instit. de ist. uatioualli, Cluj. I.
1921-1922), p. 299.
Sensinarium Kondakov., I, 1927.

165

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le Vardar par l'empereur, durant la troisiame
décade du IX-e siècle.
Leur persistance prolong& a été expliquée
par le R. P. Laurent par les contingents de
Turcs (Seldjoukides et Hongrois) qui ont pu
étre colonisés dans cette région, au Nord de
Théssalonique 1 Mais une colonisation des How-
grois ne trouve aucune justification dans les
documents. Nous croyons que les Turcs Vardà-
riotes ont été alimentés par des contingents-
de Petchénègues qui le fait est avéré ,ont
été colonisés à maintes reprises dans les Bal-
kans. Ceux qui ont pu échapper au massacre
de Lébounion ont été établis méme dans les
régions riveraines du. Vardar. Auparavant
avaient été installés dans les part:es voisines
de Ni; et Sardica ; Jireeek les constate aussi
Ov6e polje et Mogléna.
Les Turcs vardariotes étaient chrétiens et se
distinguaient par leur loyalisme envers l'em-
pire. On fonda pour eux un évéché spécial.
Le R. P. Laurent a publié deux sceaux d'évé-
ques des Vardariotes du XI-e siècle : l'un de
Théophylacte, évéque des Turcf (infaXOTCOCTOÚpX(00 2
l'autre d'Antoine, évéque de Turquie exp6sEpog
Toupx(ac)
*0 Bapkiptembv tijTOL, To6pxon, dans le Recueil &did b. la
mémoirc du prof. P. Nikov's, Sofia 1939, pp. 273-289.
Ibid., p. 287.
L'ivéque des Tuns et le proOdre de Turquie. Acad. Roum.
Pullctin de la section historique, t. XXIII (1943), 1-12.
166

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Parmi les barbares colonisés dans les contrées
orientales du thème bulgare, il faut encore
compter, A. côté des Petchénègues, les Coumans
et les Ouzes. Dans les régions du Nord-Ouest
du thème se trouvaient aussi des Serbes, car
Rassa a été occupée aussitôt aprés la conquête
de l'Etat de Samuel.

Avec une population aussi mêlée et aussi


incertaine, le thème exigeait une occupation
militaire. C'est pourquoi, outre le gouverneur,
il y avait, dans tous les grands centres du thème,
des stratèges avec leurs petites garnisons.
Le rôle militaire du thème était des plus im-
portants. 11 devait garder avant tout la ligne
du. Danube vers l'Occident et celle de la Save,
mais il ne pouvait se désintéresser aussi de
l'assaut dont les barbares menaçaient souvent
la frontière du Nord vers les bouches du Da-
nube. Une fois passé cet obstacle, la pénétra-
tion des bandes ennemies dans les territoires
du thème de Bulgarie était inévitable. C'est
pourquoi le gouverneur de ce thème se trouvait
toujours aux côtés de son collègue voisin pour
conjurer le péril. Son intervention régulière A
partir des premières invasions des Petchénègues
dans l'empire a été suffisamment exposée dans
le- chapitre consacré au duché du Paristriou
pour qu'il soit nécessaire d'y revenir.

167

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Un peu plus tard, quand les Slaves des ré-
gions du Nord-Ouest commencent a s'agiter
pour secouer le joug byzantin, ils se heurtent
à l'action énergique des gouverneurs de Bul-
garie. Sous le règne de l'incapable Michel VII
Doukas, la situation se complique par la révoite
des Bulgares, et toute une série de dues se suc-
cèdent rapidement au commandement du thème
de Bulgarie pour contenir l'agitation. Nicé-
phore Bryennios réussit finalement à réprimer
les troubles qui avaient remué les Balkans.
Bientôt après la péninsule fut menacée par
les Normands de l'Italie méridionale.Dyrrachion,
métropole byzantine de l'Adriatique, dut af-
fronter la première ce péril. uy avait là un gou-
verneur qui disposait de forces importantes et
la flotte intervenait régulièrement pour sou-
tenir son action. Mais lorsque les points straté7
gigues de la côte succombaient sous les coups
de cet ennemi qui s'avançait à l'intérieur de la
péninsule, le commandant de Skoplie se portait
contre lui.
Le rôle du. thème de Bulgarie s'est manifesté
aussi à l'occasion des premières croisades. Le
chemin de celles-ci passait à travers cette pro-
vince. Son gouverneur devait aller au devant
des croisés, en surveiller les mouvements, leur
procurer les vivres et leur interdire les actes de
violence envers la population de l'empire. Ni-

16a

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céthas Karikès, qui, en 1096, gouvernait le
thème, prit contact avec les croisés, comme
nous rayons montré, A. Belgrade et A. Ni;.
C'est aussi la raison pour laquelle nous ren-
controns parmi les gouverneurs du thème des
généraux des plus connus. Constantin Diogène,
-qui fit son stage de commandant durant les
guerres sanglantes du. Bulgaroctone ; Nicéphore
Protévon, sur lequel s'arréta un moment le
choix de la Cour byzantine pour le mettre sur
le trône ; Nicéphore Botaneiatès, grand 01161-al
A son époque et futur empereur ; Nicéphore
Bryennios, illustre par la naissance et le
talent militaire, candidat meme A la con-
Tonne, furent A la téte du thème de Bul.-
garie.
Ce thème se conserva longtemps unitaire, pour
assurer sous le mème commandement le bloc
de ses forces. Ce n'est que tardivement, lorsque
le pouvoir central eut faibli et que les grandes
unités militaires eurent commencé A se frac-
tionner, que des régions s'en détachent et s'or-
ganisent séparément en commandements plus
petits. On peut affirmer que ce processus en
extension croissante fut un facteur d'affaiblis-
sement pour l'empire. Il a fragmenté les forces
autrefois imposantes entre les mains d'un chef

169

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énergique, a stimulé les ambitions et déclanché
'anarchie.
Mais le duché de Bulgarie fut, plus de cent
cinquante ans, une des forces de l'empire en.
Europe.

170

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I.

SERIE DES GOUVERNEURS DE PARISTRION


(PARADOUNAVON)

Thiodore, primicier et CrTpertn* Afaspac (fin


du X-e siécle).
Tzitzikios, stratège de Dorostolon (1017).
Syméon, xatenivw TO Ilapahouvi6ou (vers
1020.-1025).
Katakalon .Kékauménos, dpV0V Taw nspi tbv
Icrspov nastov %at xcopiwv (1043).
Michel, /as d'Anastase, elpxwv T61) naptatpiwy
Tcasoo (1048).
Romain Diogène, tipxow Taw nept tbv latpov
nasow (1053).
Basile Apokapès, duc de Paradounavis
(1059).
Nestor le Vestarque, xcc-cuccivoí -clç Aplavez;
(vers 1072-1073).
Léon Nikéritès, aotg Ilapaouvaou (vers
1091).
Io. Démétrius Katakalon, Itccren&w.o to IlapaSou-
veMou (apt& 1091).

171.

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II.

SERIE DES GOUVERNEURS DE BULGARIE

David Areianitès, xaTercávo) Botary'ag (i0I8).


Constantin Dio gène, Sobt BooXyceptaq (1026).
Tzourvaneles (Tchorvanel), le patrice,
°spawn* BouXyceptag (entre 1030-1040).
Basile Monachos (Synkellos), trepAlw Tfj; Boul-
mice; (1048-1053).
Nicéphore Protévon (1054).
Niciphore Botaneiatès,aprov Tay nap tbv latpov
[TM+ naptcrypitov 76Xstov] (1065).
Andronic Philokalès, XCCCETCGEWO Boukrapia;
(1066-1067).
Nicéphore Karanténos, aobt Excattov (1071-
1072).
Damien Dalassénos, aobt Exonfon (1072).
io. Michel Saronitès, xatelttiVW Botayapiaq (1072).
II. Nicéphore Bryennios, Eobt Ti 1g TCÚ 1) BouXycipow
nicrix -Aka; (1074-1075).
12. Alexandre Kabasilas, Sobt Exonlow (1078).

173

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Nicétas Karikès, Sot),F Bou_lyap* (1096).
Jean Taronitès, 6ofg Exonfwv (vers
Io6)
Lion Dritnys, xaTercivto Boulyapícc; (fin du
XII-e siècle).
(16, 17. Jean Triakontaphyllos et Théodule
Triakontaphyllos, avec le titre de icpcciuty
Boulycepiac, sont A. placer le premier vers la
fin du règne d'Alexis I-er Comnène, le
second pendant le règne de Jean II
Comnène).

174

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INDEX ALPHABETIQUE
A. Alexis I-er Comnène 19,
93, 94, 95, 96, 99, 104,
Aaron, duc de Mésopo-
105, 106, 107, 108, 131,
tamie, 85, 86, 87.
132, 155, 157, 160, 164,
Aboba 69.
172.
Aboul-Sewar 77.
Achille 157, 158. Amantos (C.) 64, 65.
Achrida 37, 119, 120; Analecta Bollandiana 49
archevéché io (n. 1) ; (n. I).
archevéque d'A. 13, Anastasios, le patrice,
156, 157, 164- -
78, 80.
Adontz (N.) 151. Anchialos ioi.
Adriatique 104, 147, André, roi de Hongrie
148, 168. 28.
.Akolouthos Michel 30, André, v. $aint.
79, 8o, 83, 140. Andrinople 31, 52 (n. I),
Akropolitès Georges 64. 58, 83. III, 118, 140,
Alain (1') 114; Alains '70; stratège d'A. 56,
116. 58; duc d'A. 35, 41.
Albanais ioi, 113, 163. 139.
Albanie 20, 114. Andronic Comnène 43,
Alexias 158. 161.

175

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Andronic II Paléologue Asie 85, 136, 140, I4I-
112. Asie-Mineure 18, 123,
Andronic III Paléologue 132, 162.
115. Asparuch 163.
Anges,dynastie, 109, Ho Athanase, patriarche,
Ani 77. 116.
Anne Comnène 59, 6o, Athènes 151.
88, 92 (n. I), 93, 94, Attaleiatès, historien, 27
97, pm, 105, 150, 157, 28, 29, 30, 31, 32, 33,
158, 164 (n. I). 57 (n. 2), 58 (n. I), 68,
Antioche, thème, 42, 147, 81, 82, 83, 85 (n. 4),
duc d'A. 71. 85; patri- 90, 92, ioo, ioi, 132
arche d'A. 84. (n. 2), 140 (n. I), 145
Antoine, év'èque de Tur- (n. I).
quie i66. Avares 163..
Apokapès Basilios 32,
B.
33, 34, 36, 57, 84, 85,
87, 89, go, 142, 143, Balkans io (n. 2), 33, 34
i7o. (n. 2), 42, 46, 53, 54,
Arabes 71, 72, 164. 73, 83, 93, 99, '00, 102,
Archiv t. si. Philol. 61 113, 121, 125, 129, 135,
(n. 2), 62 (n. 2). 139, 140, 145, 147, 162,
Areianites Constantin 166, 168.
35, 56, 57, 139; David Baltique 61.
54, 118, 119, 120, 134, Bdnescu (N.) 23 (n. I),
171. 41 (n. 1).
Arménie 77. Barasbatzès, protospa-
Aromdni 114. thaire, 53.
Asénides 48. Bari, Annales, 163.

176

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Basile II , empereur, 9, Bosphore 74, 140.
io (ri. 1), II, 12, 13, Botaneiates v. Nicé-
16, 18, 19, 22, 23 (ri.), phore.
26, 38, 41, 42, 46, 47 Branas, Michel 160.
48, 53, 54, 69, 70, 73, Branicevo 43, 160, 161.
99, 106, 107, 108, 118, Bpsavers% Bpeav6you 165.
119, 122, 123, 125, 126, Bryennios Nicéphore
127, 130, 131, 134, 136, 132, 147, 148, 149, 157,
164, 165. 158, 168, 169, 171.
Basile, parakohnomenos Bulgares 9, 34, 46, 48,
72. 51, 64, 89, '01, 109,
Batatzes Léon 105. 110, III, 118, 135, 145,
Bdyn (Widin) 47. 162. 164, i68; forces
Béès (N. A.) 95 (n. 2). bulgares 35, 36, 89,
Belgrade 20, 21, 22, 36, 90, 127, 139, 142, 143,
37, 43, 169; théme de 146.
B. 24, 25, 26, 27, 30, Bulgarie II, 12, 18, 19,
31, 32, 43, 44, 160, 20, 22, 23, 36, 38, 40,
161 ; stratège de B. 25. 43, 48, 54, 73, 76, 94,
Benesevie 14 (n. I), 15, 118, 125, 126, 129, 130,
165. 146,X55, 158, 160, 161 ;
Berrhoea 103, 129 (n. I), thème de B. io (n. 2),
151, 159. 20, 21, 23, (ri.), 24, 27,
Bithynie 162. 28, 31, 36, 37, 38, 40,
Bitzina 115, 116. 42, 43, 53, 58, 89, 99,
Bizya ioi. 118, 121, 127, 130 132,
Bodin Constantin 127, 133, 137, 162, 164, 167,
145, 146, 147. 169; duc, katépano ou
Bosnie 125. gouverneur de B. 12,
177

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25 (n.), 32, 33, 34, 35, Byzantinoslavica II, 86
54, 57, 83, go, 94, 119, (n. I, 4), 135 (n. 1), 157
120, 122, 124, 126, 128, (n. 1).
129, 131, 134, 135, 138, Byzantion (revue) Io (n.
139, 140, 141, 143, 144, 1), 24 (n. 2), 41 (n. I)
145, 146, 147, 148, 149, 51 (n. 1, 2), 55 (n. I),
150, 151, 152, 154, 155, 95 (n. I), 108, 143 (n.2),
156, 157, 158, 159, i6o, 144 (11. I).
161, i68; proèdre et
préteur de B. 153,
C.
155, 172; Bulgarie da-
nubienne 45, 50. Caucase 120.
Bulgaroctone II, 19, 24, Cédrénus 19, 26, 35, 39,
37, 45, 47, 72, 99, 125, 40, 41, 47 (n. 3), 48,
134, 135, 169. 49,51, (n. 3,4), 52, 54
Byzance 12, 18, 49, 53, (n. I), 55, 56 (n. I), 57,
54, 98, 99, ioo, 103, 58 (n. I, 2), 59 (n. 1),
III, 137, 138, 145, 150. 69, 70, 71, 72 (n. I),
Byzantins 9, 49, 92, 103, 73, 74, 75, 78, 8o, 85 (n.
107, 112, 115, 125, 126, 3), 121, 122, 123, 127,
140- 135 (n. 1), 136, 139,
Byzantinisch-neugr. 141, 143, 153.
Jahrbiicher io (n. 2), Celtes 63.
33, 45 (11- I). Césaire de Nazianze 61,
Byzantinische Zeitschrig 63.
22 (n. 1), 28 (n. 1), 34, Chalandon (F.) 94.
64(n.4) 107, 110 (n. 4), Chal kotoubès Léon 74
112, (n. I), 130 (n. 1), (n. 1).
144 (11. I). Cherson 115.

17s

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Chilandar 64 (n. 5). 73, 74, 77, 78, 83, 86,
Chilia 115, 117. 106, 107, 137, 141.
Cholideus Constantin Constantin X Doukas 27,
Ia., 29, 81, 82, 89, 106, 107,
Choniatès, historien, 43 108, 145.
(n. 1), 103, 161. Constantin VII le Por-
Choniatès lAichel 152. phyrogennète 24, 25.
Chypre 95. Constantinople 25, 31,
Cinnamus 43 (n. 1), 105, 44, 46, 55, 58, 75, 78,
160 161. 79, 81, go, 112, 121,
Comnène Constantin, le 128, 136, 147.
sibaste, 158, 159. Constantza In.
Comnène Hadxien, frère Cournaris ioo, 104, 167.
d'Alexis I-er, 131, 157. Croates 62, 147, 148.
Combo Jean, frère de
l'empereur Isaac, 85, D.
132.
Comnènes 43, 105, 107, Daces 63, 114, II() (n. 2).
109,. 127, 131, 151, 155, Dacia 108 (n. 1).
40. Dacia mediterranea 161.
Conrad III 16o. Dacia ripensis 62.
Constantin V, empereur, Dalassenos Constantin
162. 71 ; Damien 146, 171.
Constantin VIII, empe- Daimatie 125, 129.
reur, 53, 70, 72, 78, Danube io (n. 2), 20, 24,
io6, 107, 108, 121, 122, 25, 28, 32, 33, 34, 42,43,
123, 134, 135. 46, 47, 50, 53, 54, 55,
Constantin IX Mono- 56, 59, 6o, 61, 62, 63,
maque 29, 39, 55, 56, 64, 67, 73, 77, 78, 79,

179

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85, 88, 89, 91, 93, 94, 27, 121, 122, 123, 124
98, 100, IOI, 102, 104, 125, 135, 136, 169, T71;
105, 109, 110, 112, 114, Romain, eipxon du Pa-
115, 117, 122, 128, 129, ristrion 12, 27, 28, 29,
139, 142, 143, 161, 167; 31, 35, 57, 81, 82, 83,
thème des vines ou ter- 84, 89, 140.
ritoires du D. zo, 21, Diplomatarium Veneto-
27, 303 32, 53, 58, 59, Levant. 64 (n. 2).
73, 75. Afcrcpa (stratège de) 5o,
Danouvis 25, 62. 59, 68, 69, 170.
Danuvius 61. Dobroudja 21 (n. I), Ica,
Daphnomélès, général, 106, 107, III, 112.
120. Dölger (Fr.) 22, 64, 94
Dapontès 65. (n. I).
David, métropolite de Dkavi 62, 63.
Bulgarie 119. D6navia 61, 62, 63.
Deabolis 119. Dorostolon 9, 41, 45, 46,
Dékanos 94. 47, 49, 50, 52, 53, 54,
Demnitzikos (Zimnicea) 6o, 68; stratège de D..
104. 67, 69, 70, 73, 74,
Dermokaites jean 74 162.
(n. I). Doukas Andronic, stra-
Diakéné 76. tège, 41, 42 (n. I).
Diehl (Ch.) 72 (n. 3), Doukas Jean, le sébaste,
138, 154. 156.
Dimitrievski 64 (n. 3). Doukitzes Jean, caté,
Dinogetia 107. pano d'Edesse, 84.
Diocléens 147, 148. Drägan (N.) 63 (n. 3)
Dio gène Constantin 26, Dragomir (S.) 65.

f80

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»rave 129, 143. Echos D'Orient 95, 108
Dritnys Léon 151, 152, 132 (n. 3).
172; Démétrius 152. Edesse, stratège de, 53,
Dristra 41, 46, 47, 48, 84.
49, 50, 52, 53, 54, 57, Edesse (Vodéna) 129
.59, 6o, 68, 69, 70, 72, (n. 1).
73, 74, 78, 90, 92, no, Egée 163.
102; catépano de D. Elémagos 121.
92. TUrpocci 6o (n. I), 64
Drstr 53. (n. 1), 85 (n. 1), 89
Dugev (I.) 129 (n. 1). (n. I).
Dulaurier 87. `EAlypcxk cpaoX. atWor;
Dunaj 6o, 61, 62, 63. 70 (n. 1), 147 (n. I),
Dunaujai 63. 149 (n. 2), 153 (n. 1).
Dunavs 6o, 61, 62, 63. Enveri 117.
Dunavis 62, 63, 64, 65, Esphigménou 65.
66. Eudocie Makremboli-
Dunavtis 62. tissa Io6, 107.
Dilnawi 62, 63. Euphorbénos 97.
Durostor 167. Europe 123, 132, 169.
Dworschak no (n. 4). Euthymii Vita 49.
Dyrrachion, thème, 20, Eutzapélos 128, 140.
21, 39, 42, 51, 78, in,
T14, 118, 129, 148, F.
x68.
Florence (manuscrit de)
E. 6o.
Förster (M.) 63, 64.
Ebersolt (J.) 95 (n. 2). Froehner 94, 149.
1St

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G. Haemus 47, 50, 6o, 61,
Gabras Théodore 93. 102.
Gagik II 77. H èbre 64.
Gala0 '07. Hellas 129, 152, Hellas
Galicho 64 (n. 2). et Péloponnése rog.
Geiza II de Hongrie 43, Héraclius, empereur, 25,
44. 26.
Gelzer (4.) 15, 130 (n. 1), Holobolos Manuel 112.
165 (n. I). Hongrie 43, 105.
Georges fils de Dekanos Hotzgrois 26, 27, 28,, 30,
94. 36, 43, 103, 104, 16o,
Georgii Hagioritae Vita 161, 166.
49 (n. I).
Gérasimov (M.) 42.
Germains 61, 63.
Golubinsky 15. Iagie 62.
Goths 61, 62, 63. Ialomitza iii (n. i)
Granie io (n. I). Iasitès 78.
Grecs ioi, 116, 163, 164. Ibar 165.
Grégoire de Nazianze 61. Ibatzès 120.
Grégoire (H.) 51 (n. 2), Ibère 53.
Hg. Ibérie (duc d'I.) 78, .85.
Gregorios magistros 86, Iohannis Vita 49
87. Isaac II Ange no, nr.
Guilland (R.) 132. Isaac Comnène, empe-
reur, 27, 28, 81, 82,
IL 84, 85, 88, 107, 132,
Hadrien, duc d'Antio- 147.
che 85. Isaccea 107, 109.

f82

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Istambul 137. Jirecek 20, 47, lOI, 128
IStrOS 27, 30, 31, 32, (n. 1), 164, 166.
33, 58, 59, 61, 62, 64, Justinien I 113, 162.
75, 77, 135, 136. Justinien II 162.
Italie 104, 168.
Ivanov 15, 165 (n. 1). K.
Iviron 176.
Izvestija de la soc. hist. Kabasilas Alexandre.
Sofia II, 102 (n. 1) 131, 149, 171; Constan-
de l'Inst. archéol. russe tin 132.
de C-pie 50 (n. 2), 52 Kalipetrovo 107.
(n. 2), 69 (n. 1). Kamateros 157.
Izeddin 113. Karantenos 40, 127, 145,
146, 171.
J. Karikes Nicétas 94, 131,
149, 155, 157, 168, 172.
Jean d'Achrida (arche- Kastoria 48, 146.
vNue) io, 130. Katakalon Alexandre
Jean II Asan, le tsar, 96; Constantin 96; Dé-
24 (n.). métrius 59 (n. 4), 95,
Jean Tzimiskès 9, 42, 96, 97, io 8, izo; Geor-
45, 49, 50, 52, 53, 54, ges 96; Nicéphore, 97
67, 68, 69, 70, 106. Kedrinos protospatha-
Jean II Comnène 43, rios 151.
102, 103, 104, 106, 155, Kegen 35, 55, 56,-57, 78,
172. 79, 127, 128, 139.
Jean, fils du sébastocra- Kekaumenos Katakalon
tor, 159. 74, 75, 76, 77, 78, 170.
Jernstedt 144. l'écrivain 144.

183

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ICerou/arios Constantin Lichoudès Constantin
148. 84.
Kiev 45. Lupus protospatharius
Kolokotinitza 64 (n. 4)- 26.
Krakras 48. Lwòzv 124.
Kougéas (s.) 6o, 85 .(n. I),
88 (n. I), 89. M.
Kyriakidès (S.) 38, 40, Macaire, métrop. de Vi-
42, 64 (n. 5), 126, 153, cina 116 (n. I).
159. Macédoine 20, 42, 51,
73, 128, 129, 147 ; COn-
L. tingents de M. 35, 58,
139.
Lambros (SP.) 65, 84, Makedonski Prégled 145
85, 88. (n. 2).
Lamius Ioannes 156 Maniakès 58.
(n. I). Mantzikiert 85.
Lampénos Michel 156. Manuel Comnène, em-
Lascaris (M.) 23 (n.), pereur, 43, 44, 104,
87. 16-5, 16o, 161.
Latins 1 II. Marie, filie d'Alexis I-er,
Laurent (V.) 95, 96, 97, 97; femme d'Andro-
112, 113, 114, 115, 116, nic Doukas 16o; tsa-
125, 132, 137, 138, 150, rifle 119.
151, 152, 154, 155, 166. Mathieu d'Édesse 86, 87.
Lébounion 93, 102, 164, Médie 59.
166. Mélanges G. Mercati 134.
Lion VI, empereur, 39, Maissénos 164.
50. Mélénikos I26.

184

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Ménikos 71. Mordtmann 79, 94, 147,
Mésopotamie 85, 86, 87. 149, 150, 151, 153, 155.
Meursius 157. Morée 114, 163.
Michel IV, empereur, Morolion 52 (n. 1).
53, 71, 106. Milllenhof (K.) 61, 62.
Michel VI Stratiotikos Muralt 148 (n. 2).
81, 108. Mithnov 152.
Michel VII Doukas 68, Mutafliev 20, 21, 22,
go, 91, 102, 106, 107, 23 (n.) 35, 37, 50 (n. I),
144, 148, 168. 6o, 112, 138.
Michel VIII Paléologue
-112, 113, 115, 116. N.
Michel des Serbes 126,
145. Nasr-Théophobos 165.
_Michel, fils d' Anastase Neistase (Gh.) 115.
35, 39, 56, 57, 65, 78, "Ndoç TXXnvolivigicov 65, 84
8o, 139, 170. (n. 1).
.Michel de Dévol 119. Nestor Vestarches 68, go,
Miklosich 6o, 61. 91, 92, 93, 170.
_Mitrovitza 20. Nicéphore Botaneiatès
Mitteilungen zur osm. 27, 28 (n.) 30, 31, 32,
Gesch. 50 (n. I). 33, 34, 35, 36, 57, 82,
Moglina 123, 166. 83, 89, go, 93, 132, 140,
Monachos Basile 31, 33 142, 143, 144, 149, 169,
(n. 3), 34, 35, 56. 57, 171.
83, 128, 139, 140, 171. Nicéphore le Recteur 76;
Monastériotès Jean 85. Katakalon 97.
Monténégro 20. Nicétas ix Mures* 70;
_Morava 165. frère d'Orphanotrophe

185

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71; in/ Ougriens 27, 28.
xpuactcpcxXivou
108 ; duc de Skoplje 150 Ouranos Nicéphore 131.
Niciphore Phokas, em- Ouzes 32, 34, 89, ioo;
pereur 45, 72. ioi, 141, 142, 143, 144,
Nicolas 156. 167.
Nicola (Nicétas) 36. OvZe polje 128 (n. I), 166..
Niképhoritzès 91, 145.
Nikéritès Léon 6o, 93, P.
94, 95, 97, 170.
Nikopolis, thème 129. Pachymère 113, 116.
Nikoulitzas 121, 144. Pakratios 85.
Ni .§ 37, 43, 126, 128, 140, Pakourianos Grégorios
146, 147, 16o, 161, 166, 131.
169. Paléologues 112.
Nogal '16. Palge/a0 50, 52, 53, 69,
Normands i68. Pannonie 62.
Noviodunum 107, log, Pannonien 114.
Ho, in. Papahagi (P.) 41, 95,
io8.
O. Paravardaron 64.
Paradanouvion 6o, 88.
Occident, scholes 123, Paradounava 64.
124; domestique 132. Paradounavis 45, 8, 60
Olympe 72. 64, 65, 66, 84, 85, -87,
Omont (H.) 84. 88, 89, 162.
Orient, scholes 123; do- lIcepaatpúp.ovov 64.
mestique 132. Ilapa6pcov- T67cov 64.
Ostro gorsky (G.) 22, 103, 11.ape6ptoc 64.
(n. I). Paristrion (Paradouna-
186

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von) io (n. 2), 12, '20) 31, 32, 35, 40, 48, 49,
21, 22, 23 (11,)) 24, 28 55, 56, 57, 73, 74, 76,
(n.), 29, 30, 31, 33, 77, (u. 1), 78, 79, 8o, 82,
34, 35, 36, 37, 38, 41, 83, 88, 92, 93, 97, 99,
42, 45, 51, 54, 55, 57, loo, IOI, 102, 103, 104,
58, 59, 60, 64, 65, 66, 107, 121, 122, 128, 135,
68, 70, 73, 74, 75, 77, 138, 139, 140, 143, 164>
78, 79, 81, 82, 83, 84, 166, 167.
88, 89, 90, 92, 93, 94, Petril 146.
95, 96, 97, 98, 99, 100, Petrion 136
102, 103, 105, 106, 108, Petzès Bardas 74 (n. 1).
III, 128, 130, 139, 140, Peuké 115.
143, 147, 167 ; stratège, Pheris Tzitzicii filius 49
duc ou catépano de (n. I).
Paradounavon 59, 93, Philippopais 42, 51, 52.
95, 96, 97, 108 ; duc de Philokalès Andronic 36,
Paradounavis 84, 85, 144, 171.
89. Physon 62.
Pauker (Mina) in. Pierre, tsar bulgare 13,
Pauliciens 102. 18, 23. (n.) 126.
Ptirvan (V.) 61 (n. 3), 63. Pinde 164.
Pediaditès 108. Piva Petrei in (n. I).
Pégonitès Léon 41, 108 ; Pliska 42, 47.
Nicétas 51, in, 118, Podounavie 6o, 64.
120 (n. I). Polonais 62.
Péloponnèse 95. Pont-Euxin 42, 48, 59,
Pernik 48. 61, 105.
Perses 165. Presbyter Diocleas 125.
Petchénègues 28, 29, 30, Preslav 31, 83 ; la grande

187

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37, 41, 42, 47, 67, 108, Romain IV Dio gène 107,
140; la petite 47. 108, 170.
Previale (L) ni, 114. R6sler 105.
Prilep 37. Roumains x o (n. 2), 33,
Prisdiana 127, 145, 45 (n. 1), 63, ioi.
146. Russes 45, 62, 74, 75,
Prizren 37, 127, 146. 100.
Probatas 108. S.
Prokie 119.
Protevon Nicéphore 141, Saint-Démétrius 96, 124.
169, 171. Saint-Michel 147.
Psellos 145. Saint-Nicolas 70.
Pterotos Constantin 74 Saint-Théodore 68, 69.
(n. I). Salbnique 20.
R. Samuel le tsar 9, io, 13,
18, 19, 23 (n.), 42, 45,
Radomir 119. 46, 112, 118, 119, 125,
Rascie 125. 164, 167.
Rassa 125, 126, 167. Sancta Catharina 14
Recueil Nicov 166 (n. 1). (n. I).
Revue numismatique 95 Sardica 27, 29, 37, 81,
(n. 2). 82, 126, 128, 129, 140,
.Rhaedestos 91. 166.
Rhodopes 164. Schlumberger (G.) 135,
Rhonda 29, 34, 36, 81, 153, 154-
89, go, 142. Scythes 91, 147.
Romain III Argyros 7o, Scythie Mineure iii.
71, 72, 106, 107, 122, Seceisanu (C.) 106.
123, 136, 153. Seminarium Kondako-

188

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Vidt&UM II, 12, 14, 22-, 119, 126, 121, 126, 146,
165 (n. 5). 160 ; due de Sko-
Serbes 25, 39, To', 114, plje 22, 41, 57, 121, 127,
126, 146, 167. 131, 132, 146, 149, 150
Serbie 78, 124, 125, 164. 160, 168.
Sernzon 25, 120, 135. Skylitzès 19, 26, 32, 34,
Sevres 20. 57 (n. 3), 58 (n. 1), 68,
Servia 126. 8o, 85 (n. 4), 89, 119,
Setaina 123. 127, 131, 142, 145, 146
Severeanu (Dr.) 107. (n. 2), 149 (n. I).
Sicile 164. Slaves 6o, 61, 62, 63,
Saistrie 9, 21, 41, 46, 53, 162, 163, 164,
67, 95, 96, 107, io8, 168.
109; Sbornik 21 (n. 1), Slavia (revue) 63.
41. Slovaques 62.
Sinai 14. Slovènes 62.
Singidunum 24, 43. Sofia 20, 47, 54, 138.
Sirmium 20, 21, 22, 24, Solomon des Hongrois
26, 27, 28, 30, 31, 32, 36.
36, 37, 43, 44, 104, 121, Soskoi (bourgade) 129
122, 123, 126, 129, 135, (n. I).
136, 147, 161. Sredetz 27, 28.
Skabalanovie II, 19, 21, Srem 20, 35, 37.
22, 24, 26, 27, 28, 29, Staurakios (J.) 65.
30, 31, 32, 36, 37, 52, Stein (E.) 49, 97.
53, 87, 121. Stoudios 137.
Skléros Bardas 46. Strabotricharès Michei
Skok (P.) 63. 74 (n. I).
Skoplje 9, 20, 54, 76, Strategikon 137.

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Stratiotikos, empereur, Tatrys (=Tatos) 92
78, 81. (n. I).
Stroumitza 37, in, 118. Tchorvanel, v. Tzourva-
Strymon 64, 129. neles.
Suèves 61. Telouch 59.
Sviatoslav 45, 47, 50, 67. Teleorman 104.,
Swiencicky (J.) 124. Tavo6oppov 104.
Symion Vestes ii,59, Théodora basilissa 108,
(n. 3, 4), 6o (n. 2), 70, 136, 137, 141,
71, 72, 73. Théodose, patriarche d'
Sytnéon mdetropolite 15. Antioche, 84.
Syrie 71. Théodore, primicier, 52,
53, 59 (n. 5), 69, 170-
§. Théodorokanos 41, 47,
SthL (F.) 125 (n. 1). 48, 51, 74.
Théodoroupolis 68,
Sigicev Zbornik II, 59
Théodule, le moine, 84,
(n. 3), 72 (n. 2).
87, io8.
tefan (G.) io8 (n. I),
Théodule, stratège, io8.
109.
Théoctiste, grand hété-
T.
riarque, 71.
Ta/rail 64 (n. 2). Théophanès continuatus
Taonion 147. 52 (n. I).
Tarchaniotès 40. Théophile, empereux,
Taronitis Grégoire 131; 165.
Jean 150, 151, 156, Théophylacte d'Achrida
i6o, 172; Michel 151. 150, 156, 158, i6o.
Taronitopoulos i5o. Théophylacte, évéque des
Tartares '16. Turcs, 166.

190

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Thessaloni que 25, 66, Tzourvaneles 137, 139,
141, i66; thème de 171.
Thess. 42, 65, 122, 123,
1244 129, 131, 135, 136.
Theudate l'Ibère 48, 52, Umur-beg 117.
67. Uspenskij (Th.) 163.
Thrace, province, IoI,
1.02, 147, 148, 151.
Thraces 63.
Thracésiens 136, 141. Vaasprakania 85.
Thurocz 36. Vapag 86.
Togroul 85. Vahram 86.
Tomaschek Ica, 104. Valachie 117.
Tovin (Dvvin) 77. Varazace (J.) 138.
Tribizonde 93. Vardar 43, 64, 121, 166.
Triaditza 47. Vardariotes, v. Turcs.
Triakontaphyllos, famile Varègues 80.
137, 152; Jean 153,154, Varna 75.
172 ; Théodule 155,172. Vasiljevskij 104 (n. 1),
Tpc6a.XXo1 39. 144, 151.
Turcs seldjoukides 113, Vatopedi 23 (n.).
140, i66; Vardariotes Vicina 115, 116.
130, 164, 165. Vistule 61.
Tyra'? 55, 56, 79, 128, Viz. Vrem. (revue) 96
139. (n. 2).
Tzitniskès, v. Jean. Vladimir des Russes 74.
Tzitzikios, stratège, 48, Vladislav Jean 48, 51,
49, 52, 53, 67, 68, 69, 118, 119, 120 (n. I).
70, 73, 170. 123, 124, 125.

191

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Vlaques IOI, 105, 109, Zavalta 64.
III, 114, 130, 144, 163, Zeitschr. f. si. phit. 63
164, 165; év'èque des (n. 1).
V. 165. Zlatarski (V.) 11,12, 14,
Vodina 126. 15, 17, 18, 21, 23 (n.),
Vojslav Etienne 39, 78, 24, 26, 28, 29, 30, 35,
79. 37, 48, 49, 52, 54, 57,
Vojtech 145. 59, 60, 72, 73, 75, 79,
Vranja 158. 8o (n. I), 82, 84, 85,
W. 86, 87, 88, 89, 102, 104
(n. I), 121, 130, 137,
Weigand (G.) 131 (n. 1).
142, 151, 154 (11: 1),
Widin 147. 155, 156, 157, 159, 160,
X. 161.
Zoé, basilissa 78 (n. I),
xiphias, protospathaire 132, 136.
41, 47, 48, 51, 52, 123. Zographou 64 (n. 2).
Z.
Zonaras 32 (n. 1), 58,
(n. I),89 (n. 2),141 (n.
Zahloumie 129. 1), 142 (n. 2), 14'

192

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TABLE DES IVIATItRES
Pes.

Tréface . 5

PREMItRE PARTIE

Situation politique de la Bulgarie sous la


domination. byzantine 9
Le thème de Paristrion-Paradounavon (Pa-
radounavis). Ses origines. Le nom. . . . 45
Résidence du thème. Série des comman-
dants connus et leurs titres 67
Importance militaire du. thème de Paris-
trion-Paradounavon. Son ethnographie aux
XI- ete XII-e siècles 98

DEUXIEME PARTIE

Le thème de Bulgarie. Organisation et Es-


tendue du thème. Résidence de son com-
mandement 118
La série des gouvern.eurs de Bulgarie . . 133
III. Ethnographie et r6le militaire du thème
de Bulgarie 162
Série des gouvemeurs de Paristrion. (Pa-
radounavon) 170
Série des gouverneurs de Bulgarie . . 171
Index alphabétique 175

193

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