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C O R R I G É
CORRIGÉ
■ Éléments d’analyse
NOTIONS EN JEU
THÈSE ADVERSE
La philosophie est sans valeur tant qu’elle ne donne que des incertitudes.
PROCÉDÉ D’ARGUMENTATION
REMARQUES ET DIFFICULTÉS
m Thème : La philosophie.
m Question : Quelle est la valeur de la philosophie si elle ne donne aucune
CORRIGÉ
réponse ?
m Thèse : La valeur de la philosophie réside dans son caractère incertain
car, en nous arrachant aux idées reçues, elle accroît notre connaissance
de la réalité possible.
PLAN
Introduction
Conclusion
■ Corrigé
(corrigé complet)
Introduction1
La philosophie comme « amour de la sagesse », quête de la vérité,
s’applique d’abord à rejeter ce qui se présente sous l’apparence du vrai :
le vraisemblable. Elle consiste à suspendre son jugement, à douter. Mais
alors que le philosophe, notamment Socrate, commence par affirmer
qu’il ne sait rien, la philosophie est perçue par l’opinion comme une
réflexion stérile produisant l’indécision et l’inaction.
Loin de nier ce caractère incertain de la philosophie, Russel va dans ce
texte en faire la principale valeur. Comment la philosophie peut-elle élargir
le champ de notre pensée alors qu’avec elle s’effondrent les certitudes
les plus ancrées ? Telle est la question à laquelle Russel répond ici.
1. Les titres en gras servent à guider la lecture et ne doivent pas figurer sur la copie.
CORRIGÉ
dans son caractère incertain. » En effet, ce qui se présente comme une
faiblesse, le manque de certitude, d’assurance, et donc de stabilité, est
affirmé être la valeur principale de la philosophie. Est-ce à dire que plus
on est sûr de rien, plus on est philosophe ? Est-ce à dire que le modèle
philosophique est le scepticisme ?
principaux critères pour reconnaître la vérité est l’évidence. Elle est selon
Spinoza dans L’Éthique « index sui », à elle-même son propre critère. Et
c’est justement ce que Russel entend combattre avec la philosophie.
Elle s’oppose aux évidences de l’opinion, « doxa » en grec : elle met en
CORRIGÉ
CORRIGÉ
C. La philosophie comme étonnement
Le texte se termine par une nouvelle difficulté : grâce à un travail de
rupture avec nos certitudes, la philosophie préserve une capacité à
s’émerveiller, mais construit-elle ou retrouve-t-elle un sentiment déjà
existant ? L’émerveillement est un mélange d’étonnement et d’admi-
ration. S’émerveiller serait donc découvrir agréablement qu’une chose
pourrait être différente de ce que l’on pensait. En ce sens, la philosophie
consiste à retrouver ce qui, selon Aristote en Métaphysique, avait poussé
les premiers penseurs aux spéculations philosophiques : l’étonnement.
S’étonner, explique-t-il, consiste d’abord à s’apercevoir de son igno-
rance, c’est alors que l’on cherche à comprendre véritablement. Mais ce
savoir, parce qu’il est né de l’étonnement, est recherché pour lui-même,
il est une fin en soi. La philosophie n’est donc pas sujette à une fin exté-
rieure : elle est libre.
Conclusion
Ainsi la philosophie est triplement l’expression d’une liberté : d’abord elle
libère de la « tyrannie » des habitudes en bousculant les certitudes qui lui
sont liées ; ensuite, elle suggère, sans imposer, une possibilité de penser
autrement ; enfin, par l’étonnement qu’elle suscite, elle engage la
recherche d’un savoir pour lui-même, libre de toute contrainte extérieure.
■ Ouvertures
LECTURES