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Nicolas 1er patriarche de Constantinople

NICOLAS 1er

LETTRE DE NICOLAS 1er, patriarche de Constantinople à JEAN VI, patriarche d'Arménie.

Traduction française : M. J. SAINT-MARTIN.

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

Les Personnages

Nicolas I Mystikos (en grec: Νικόλαος Α Μυστικός, Nikolaos Mystikos I) (852-Mai 925)
patriarche de Constantinople (901-907 et 912-925).

Nicolas naquit en Italie en 852 et devint un ami du patriarche Photius. Tombé en disgrâce
après le renvoi de Photius en 886, il se retira au monastère de Chalcédoine. L'empereur Léon
VI le Sage fit de lui un mystikos, ce qui désigne un secrétaire « secret ».

Nommé patriarche en 901, il se querella avec Léon VI au cours du quatrième mariage de


l’empereur avec sa maîtresse Zoé Carbonopsina. Il fut déposé en 907 et remplacé par
Euthymios.

Il retrouva le patriarcat en 912, à l’époque de l’accession au trône du frère de Léon VI,


Alexandre,. Une longue lutte avec les partisans d’Euthymios s’ensuivit, qui ne prit fin que
lorsque le nouvel empereur Romain Lécapène promulgua le Tomos d'Union en 920.
Entretemps, Alexandre était mort en 913 après avoir provoqué une guerre avec la Bulgarie, et
Constantin VII, mineur, lui avait succédé. Nicolas Mystikos devint le premier membre du
conseil de régence du jeune empereur, et dut faire face à l'avance de Siméon de Bulgarie sur
Constantinople. Il négocia un règlement pacifique, couronna Siméon empereur lors d’une
cérémonie de fortune à l’extérieur de Constantinople, et organisa le mariage de la fille de
Siméon avec Constantin VII.
Cette concession impopulaire compromit sa position, et en 914 l’impératrice Zoe lui retira tout
pouvoir civil. Elle dénonça l'accord conclu avec Siméon, incitant la reprise des hostilités avec la
Bulgarie. Romain Lécapène prit le pouvoir en 920 fortement soutenu par Nicolas qui reprit les
négociations avec les Bulgares jusqu'à sa mort en 925.

Sa correspondance à diverses personnalités du temps constitue une importante source


historique (y compris Siméon de Bulgarie) ; Nicolas écrivit aussi une homélie sur le sac de
Thessalonique par les Arabes en 904. Ce fut un penseur critique allant jusqu’à remettre en
question l'autorité de l'Ancien Testament, les citations et l'idée que le droit de l'empereur était
une loi non écrite.

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Jean, sixième du nom dans la liste chronologique des patriarches d'Arménie, et généralement
désigné sous la dénomination de Jean Catholicos, c'est-à-dire de Jean Patriarche, a reçu des
Arméniens le surnom de Badmapan, qui signifie l'Historien. Il était né au bourg de
Trakhasnagerd ou Traskhanagerd, non loin de la métropole Tovin, à une époque et de parents
qui nous sont restés inconnus. Toutefois, sachant avec certitude qu'il parvint à une extrême
vieillesse, et qu'il mourut l'an 925 de notre ère, nous pouvons approximativement placer sa
naissance entre les années 830 et 835. Jean devint catholicos en 897, sous le règne de Sempad,
fils d'Aschod Ier, et second roi d'Arménie, de la dynastie des Arsacides. A l'époque où il
termina sa longue carrière le trône était encore occupé, mais non sans contestation, par
Aschod II, qui, en 914, avait succédé au roi Sempad, son père, et qui plus tard avait obtenu le
titre de roi des rois.

Son Histoire d'Arménie jouit, parmi les Arméniens, d'une grande réputation, qu'elle doit tout à
la fois au style de l'auteur, aux faits ou aux détails dont elle seule nous a conservé le souvenir,
et à l'habitude qu'ont généralement les Orientaux de n'attacher qu'une importance secondaire
à deux des qualités sans lesquelles, en Occident, il n'y a pas de grand historien, la méthode et
la critique. Toutefois, si sous l'un et l'autre de ces rapports l'ouvrage du patriarche d'Arménie
ne satisfait pas à tout ce qu'exige le lecteur européen, il se recommande, du moins, aux yeux
de celui-ci par le vif intérêt qu'inspire le récit d'un certain nombre de faits peu ou point connus,
qui s'accomplirent, pour la plupart, depuis le milieu du ixe siècle de notre ère jusqu'aux années
923 ou 924, et qui sont exposés avec naïveté, quelquefois même avec éloquence ou chaleur,
par un témoin oculaire, que souvent on voit prendre une part directe aux événements qu'il
raconte.
LETTRE DE NICOLAS Ier le mystique, patriarche de Constantinople

au Catholicos d’Arménie JEAN VI Drasxanakertc'i

« Au sublime, à l'ami de Dieu, au spirituel seigneur et à notre très cher frère Jean (Iohannès),
patriarche de la grande Arménie, Nicolas (Nikoghaios), par la miséricorde de Dieu, archevêque
de Constantinople, serviteur des serviteurs de Dieu, salut dans le Seigneur.

Je pense que rien n'est inconnu du Seigneur, mon Dieu, relativement à l'amour que vous lui
portez; aussi l'affliction la plus grande, le chagrin et les douleurs sont dans nos cœurs, à cause
des Arméniens, des Ibériens, des Albaniens (Aghouank'hs) et généralement de tout le
troupeau de fidèles qui vous est ce soumis, sur lesquels sont tombés le plus cruel des malheurs
et les vexations des tyrans arabes. Quoique nous soyons séparés de vous par le corps et que
nos yeux n'aient pas vu l'infortune de votre troupeau, le fruit des malheurs inouïs de votre
pays est venu jusqu'à nous; nous pleurons bien amèrement; notre âme et notre esprit sont
plongés dans une extrême affliction. Et, quoique nous soyons très éloignés de vous, et que
seulement nous ayons entendu le récit de vos souffrances et de vos malheurs, et appris, ce qui
est bien plus, que vous avez communié avec votre troupeau, au milieu des tourments, avec les
fugitifs, les hommes blessés et torturés par des rebelles infidèles et tyrans, il est convenable de
penser qu'il y a quelque chose qui est la cause de tout cela, et qu'il faut porter de la
consolation aux victimes de ce malheur, parce que l'équité viendra ensuite pour effacer ce qui
a précédé et tout le scandale qui est survenu. Il paraîtra sans doute nécessaire à votre sainteté
d'implorer d'abord, chaque jour, la bienveillance et la protection divines, pour que le Seigneur
étende la main sur vous ; d'appeler du fond de votre cœur le Dieu tout-puissant pour attirer sa
compassion et sa miséricorde sur votre troupeau d'Arméniens, d'Ibériens et d'Albaniens, de
songer à tout ce qui leur serait utile; de ne point consentir à leur perte, et de donner une
attention particulière à ce qui pourrait tourner à l'avantage de tous en général, par la
connaissance de Dieu et par la parole chrétienne, qui a le pouvoir d'enchaîner et de délivrer,
qui est distinguée par sa puissance sur le ciel et sur la terre, qui peut détruire la haine et la
méchanceté survenues parmi eux, qui peut rendre facile la tâche d'effacer toute trace de
férocité, qui peut faire que ceux qui sont enflammés de fureur et qui ne veulent que s'égorger,
retournent à des sentiments humains et à une paix chrétienne, par le moyen de laquelle il soit
possible d'ouvrir la voie du salut à ce qui reste des Arméniens, des Ibériens et des Albaniens.
A cause de notre amitié pour vous, nous nous sommes hâté de vous donner promptement, et
avant tout, ces faibles marques de notre humilité; et, en conséquence, nous avons envoyé des
lettres au curopalate (d'Ibérie)[1] et au chef des Abkhaz (Ap'hkhaz),[2] en les priant d'écouter
vos demandes, d'oublier tous les coups que vous vous êtes portés, de conclure une alliance
d'amitié et une paix perpétuelle entre eux et tous les princes des Arméniens et des Albaniens,
et de ne faire plus qu'un avec vous tous, pour combattre, réunis ensemble, le barbare ennemi,
fils d'Abousidj,[3] de sorte qu'il trouvera sa perte par vous tous, lui qui a causé, non seulement
votre malheur, mais encore celui des nations voisines. Toutefois il sera nécessaire que votre
sainteté coopère à cette union par la parole, par des lettres, par des messages, par les évêques,
par les prêtres, par les hommes saints, et qu'elle enlève du milieu de son troupeau la flamme
de la méchante inimitié.

Dans cette intervention, que jamais il n'y ait de paroles désagréables. Il faut employer des
instances auprès des meilleurs pour les amener à suivre des conseils salutaires et à faire des
actions louables. Étant ainsi unis et d'un commun accord vous agirez avec force contre le
barbare oppresseur de votre pays. Quand vous aurez arrangé tous vos différends, notre prince,
l'empereur couronné par Dieu, enverra, dans un temps convenable, beaucoup de il troupes à
votre secours. Que le curopalate (d'Ibérie), le chef des Abkhaz, les ischkhans et les grands
d'Arménie se joignent alors à nos soldats) puis, avec la puissante protection de Dieu et avec
votre coopération sacerdotale, on marchera pour combattre, et il est très-probable qu'à la fin
on verra la perte de ces ministres de Satan. Ensuite nous serons assez généreux, vous et moi,
pour leur accorder le pardon du péché qu'ils ont commis en se mettant en guerre avec nous,
ce qu'ils ont fait par méchanceté; et chacun recueillera ses dîmes et ses moissons, comme il
paraîtra convenable à votre sainteté, parce que d'abord nous remettront chaque chose en
ordre dans le sacerdoce. Sur ce, que la paix de Jésus-Christ soit avec vous, et que vos prières
éclatantes de sainteté nous obtiennent le pardon de nos faiblesses ! »

[1] Atmerseh II.

*2+ Constantin III, roi d’Egrisi.

*3+ Abu’l Sadj, fondateur de la dynastie sadjide.

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