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OPTIQUE ONDULATOIRE
Chapitre 1
1
Rappelons que 1 nm = 1 nanomètre = 10−9 m
c
Du fait de la relation ν = reliant la fréquence ν d’une onde harmonique, sa longueur d’onde λ et la
λ
vitesse c de propagation de l’onde (pour une onde électromagnétique dans le vide, c = 3, 00 × 108 m ⋅ s −1 ),
nous en déduisons l’intervalle de fréquence correspondant au phénomène lumineux :
ν IR = 4, 0 × 1014 Hz < ν < ν UV = 7, 5 × 1014 Hz
Interprétation quantique
Il est bon d’avoir en tête le modèle quantique de la lumière : l’énergie lumineuse se propage sous forme
quantifiée, chaque « grain de lumière » étant appelé photon. L’énergie des photons est proportionnelle à la
fréquence de l’onde électromagnétique associée, le coefficient de proportionnalité s’appelant constante de
Planck.
ε = hν avec h = 6, 6 × 10−34 J ⋅ s −1
Un ordre de grandeur à connaître : les énergies des photons « optiques » sont de quelques électronvolts
(1 eV = 1, 6 ×10−19 J ) :
hν = 1, 7 eV < hν < 3,1 eV = hν
limite IR visible limite UV
Grandeurs énergétiques
Éclairement énergétique
On appelle éclairement énergétique E d’une surface élémentaire δS orthogonale à un rayon lumineux
incident, le rapport par δS de la puissance lumineuse élémentaire δP interceptée :
δP
E=
δS
L’éclairement énergétique se mesure dans le Système International d’unités en watt par mètre carré
(symbole : W ⋅ m −2 ).
Chemin optique
dans le vide dans le même temps. Le chemin optique est donc toujours plus grand que la longueur du
, sauf bien sûr dans le vide où il s’identifie, par définition, à la longueur du parcours.
parcours AB
Dans le cas d’un milieu transparent homogène d’indice n, la lumière se propage en ligne droite d’un
point A à un point B et le chemin optique L ( AB ) est égal au produit de la longueur du segment AB par
l’indice du milieu :
L ( AB ) = n AB
Principe de Fermat
Le principe de Fermat (Hors programme de MP) énonce que le chemin réellement suivi par la lumière
pour aller d’un point A à un point B est tel que le chemin optique L ( AB ) est stationnaire par rapport aux
chemins immédiatement voisins.
Lois de Snell-Descartes
Du principe de Fermat découlent les lois de Snell-Descartes que nous admettrons sans démonstration.
On appelle dioptre une surface séparant deux milieux d’indices différents. Les lois de Snell-Descartes
énoncent les caractéristiques de la réflexion de la lumière sur un dioptre ou sur un miroir métallique et de
la réfraction de la lumière sur un dioptre.
La première loi de Snell -Descartes traduit la symétrie des phénomènes de réflexion et de réfraction. On
appelle plan d’incidence le plan défini par la direction du rayon incident et la normale au dioptre au point
d’incidence.
La deuxième loi de Snell-Descartes est relative au phénomène de réflexion. Cette loi concerne non
seulement la réflexion dioptrique, mais aussi la réflexion sur un miroir métallique.
i1 n1
sin i1 n2
=
sin i2 n1
n2 > n1
i2
Réfraction totale
Dans le cas où le deuxième milieu est plus réfringent que le milieu incident, le phénomène de réfraction
est toujours possible. Le rayon réfracté se rapproche de la normale et l’on a :
n
i2 = arcsin 1 sin i1
n2
Si, au contraire, le second milieu est moins réfringent que le milieu incident, il existe un angle limite i1max
pour lequel le rayon réfracté s’écarte de la normale d’un angle i2 égal à π 2 , tel que :
n1 n
sin i2 max = 1 = sin i1max soit i1max = arcsin 2
n2 n1
C’est le phénomène de réfraction totale.
Exemple : pour le dioptre eau-air, le rapport neau nair est égal à 1,33 et l’angle limite a pour valeur
i1max = 48, 6° . La figure suivante représente ce qu’il advient d’un cône de lumière émis sous l’eau, en
direction de la surface. Lorsque l’angle d’incidence augmente, la proportion de lumière réfractée diminue
progressivement jusqu’à devenir nulle pour i1 = i1max . De façon complémentaire, la proportion de lumière
réfléchie augmente. Pour des valeurs de l’angle d’incidence supérieures à i1max , la totalité de la lumière
est réfléchie : le dioptre eau-air se comporte alors comme un parfait miroir.
proportion d’énergie
réfractée décroissante
air
eau
réflexion
totale
i1max
proportion d’énergie
réfléchie croissante
Surface d’onde
Théorème de Malus
Nous admettrons, sous l’appellation de théorème de Malus, cette propriété fondamentale des ondes
associées à la propagation de la lumière : les surfaces d’ondes sont orthogonales aux rayons lumineux.
Construction de Huygens
Le Hollandais Christiaan Huygens propose dans son Traité de la lumière en 1690 une interprétation des
lois de Snell-Descartes basée sur une théorie ondulatoire. Huygens considère la lumière comme un
phénomène vibratoire dont l’aspect alternatif nous échappe du fait de la fréquence trop élevée de la
vibration.
Il propose une méthode de construction géométrique du rayon réfracté basée sur le principe suivant, tout à
fait équivalent au théorème de Malus : un plan perpendiculaire au rayon lumineux doit être un plan de
phase ou surface d’onde. Cela veut dire qu’à un même instant, la vibration doit avoir la même valeur en
tout point d’un tel plan.
Cela doit être vrai pour le rayon incident aussi bien que pour le rayon réfracté, aussi les distances
supplémentaires parcourues du fait de l’obliquité des rayons ( H1I1 et I 2 H 2 ) doivent-elles introduire un
retard de phase identique.
Cela revient à dire que ces distances doivent être parcourues dans le même temps, elles doivent donc être
dans le rapport des vitesses de propagation de la lumière dans les deux milieux, c’est-à-dire dans le
rapport inverse des indices :
H1I1 v1 n2
= =
I2 H 2 v2 n1
Les sources lumineuses sont généralement très complexes. Elles font intervenir des phénomènes
physiques et chimiques divers et variés et ont, nécessairement, une certaine extension spatiale. Dans cette
première approche de l’optique, nous ne considérerons que des sources lumineuses ponctuelles à partir
desquelles sont émis des faisceaux de lumière divergents que l’on qualifiera de spatialement cohérents.
Les surfaces d’ondes sont des sphères et les ondes associées sont qualifiées d’ondes sphériques
convergentes.
Ainsi, une source ponctuelle émet-elle un faisceau conique de lumière dont l’énergie lumineuse se dilue
indéfiniment dans l’espace du fait de la divergence. Si l’on se place très loin d’une telle source, les rayons
lumineux seront pratiquement parallèles entre eux : on parlera alors de faisceau de lumière parallèle. Les
surfaces d’ondes sont alors des plans parallèles entre eux. La lumière émise par les lasers se rapproche
assez de ce cas de figure.
Enfin, en utilisant des dispositifs optiques que l’on qualifiera de systèmes stigmatiques convergents, nous
savons transformer un faisceau conique divergent de lumière en un faisceau conique convergent. Les
surfaces d’onde sont donc des sphères et l’onde associée est une onde sphérique convergente. Le point de
convergence sera alors qualifié de point image. L’énergie lumineuse émise par une source de lumière,
après s’être propagée dans l’espace par différents chemins, est ainsi reconstituée au point image.
Les sources lumineuses réelles sont toujours étendues et les divers points sources émettent des ondes dont
les phases ne sont pas corrélées. Nous dirons que les sources étendues sont incohérentes spatialement.
Pour nous rapprocher des meilleures conditions de cohérence spatiale, nous seront amenés à diaphragmer
les faisceaux émis par les sources réelles pour nous rapprocher du cas idéal de la source ponctuelle.
Stigmatisme rigoureux
Définition
Deux points A et B seront dit rigoureusement stigmatique pour un système optique donné si une source
ponctuelle (et donc spatialement cohérente) émettant de la lumière en A, celle-ci émerge après avoir
traversé le système optique en convergeant au point B sous forme d’onde sphérique de centre B. Tous les
chemins optique L ( AB ) sont alors identiques. Nous dirons que A et B sont des points conjugués.
Le miroir plan
La construction géométrique des rayons réfléchis par un miroir plan montre que tous les rayons issus
d’une même source ponctuelle de lumière semblent, après réflexion, provenir d’une source virtuelle
située derrière le miroir, à une position symétrique de par rapport au plan du miroir.
L’adjectif « virtuel » signifie très clairement que cette source de lumière n’existe pas. Il est inutile
d’essayer de saisir l’image derrière le miroir, comme le font les singes qui se voient pour la première fois
dans une glace : cette image est irréelle, on ne peut pas la saisir, on ne peut pas la projeter sur un écran, il
s’agit bien d’une illusion. Si le miroir est parfait, l’illusion est parfaite.
On dit que le miroir plan est rigoureusement stigmatique : il produit une image virtuelle parfaitement
conforme à l’objet original, quelle que soit la position de cet objet, quelle que soit l’inclinaison des rayons
lumineux.
Le miroir parabolique
Le miroir parabolique est rigoureusement stigmatique de l’infini en son foyer. Cette propriété
remarquable en fait un élément optique privilégié pour les applications astronomiques.
Une façon tout à fait équivalente d’énoncer cette propriété de stigmatisme est de dire que le miroir
parabolique transforme une onde plane incidente parallèle à son axe en une onde sphérique convergent
vers son foyer. Le foyer de la parabole au sens géométrique est aussi le foyer du miroir au sens optique.
Le stigmatisme entre deux points A et B à travers un système optique, sans être rigoureux, peut être
considéré comme satisfaisant si les différents chemins optiques qui conduisent de A vers B diffèrent de
bien moins qu’une demi longueur d’onde : on parle alors de stigmatisme approché. Le critère de
satisfaction est très pragmatique, c’est l’usager qui en décide en fonction de ses exigences.
On démontre que tous les systèmes centrés deviennent stigmatiques dans la double limite où l’on réduit
de façon importante leur pupille d’entrée et où les rayons pénétrant dans le système optique sont peu
inclinés par rapport à l’axe optique. Cette double restriction définit les conditions de Gauss.
Conditions de Gauss
Tout système centré obéit à une loi de stigmatisme approché d’autant mieux satisfaite que :
— Le système est fortement diaphragmé (i.e. les rayons s’éloignent peu de l’axe optique).
— Seuls pénètrent dans le système des rayons para axiaux (i.e. peu inclinés par rapport à l’axe
optique).
Lorsque les conditions de Gauss sont vérifiées, les systèmes optiques centrés sont aplanétiques, c’est-à-
dire que ces systèmes restent approximativement stigmatiques dans le voisinage d’axes peu inclinés par
rapport à l’axe optique. L’image d’un objet perpendiculaire à l’axe optique est alors perpendiculaire à
l’axe optique.
Miroirs sphériques
Définitions
Un miroir sphérique est constitué d’une calotte sphérique recouverte d’un métal réfléchissant. Un miroir
creux est qualifié de concave, un miroir bombé est qualifié de convexe.
On appelle centre du miroir le centre de courbure de la surface réfléchissante, c’est-à-dire, dans le cas
d’un miroir sphérique, le centre de la sphère.
On appelle axe optique du miroir l’axe de symétrie de la calotte sphérique constituant le miroir. L’axe
optique passe par le centre du miroir et par le sommet du miroir qui est le point de symétrie de la calotte
sphérique.
(Sommet
du miroir)
(Centre de
courbure
du miroir)
La figure précédente représente le tracé des rayons lumineux issus d’une source ponctuelle se
réfléchissant sur un miroir sphérique concave. Ce schéma, ainsi que tous ceux qui suivent, est réalisé à
l’aide d’un grapheur : il s’agit de dessins calculés en appliquant précisément les lois simples de Snell-
Descartes.
Sur cette figure, il apparaît clairement que les rayons issus d’une même source ponctuelle P ne convergent
pas, et loin s’en faut, en un même point. Ces rayons ne semblent pas non plus être issus d’une source
ponctuelle virtuelle. Il n’y a donc pas en général formation d’image, ni réelle, ni virtuelle : nous dirons
que le miroir sphérique est astigmate.
Dans les triangles MPC et MP′C , écrivons les relations traduisant la proportionnalité entre les longueurs
des côtés et les sinus des angles opposés.
sin i sin ( ω − i ) sin i sin ( ω + i )
=− − =−
CP CS CP′ CS
Ces relations sont algébriques. Sur le cas de figure, nous avons CP > 0 , CP′ < 0 et CS < 0 .
En faisant la différence de ces égalités membre à membre et en divisant par sin i , nous obtenons la
relation algébrique de conjugaison entre CP et CP′ :
1 1 2
+ = cos ω
CP CP′ CS
Cette formule nous montre que, dans le cas général, tous les rayons issus d’un point P de l’axe optique ne
convergent pas au même point P′ de l’axe après réflexion sur le miroir sphérique. Cependant, si l’angle
au centre ω est suffisamment petit — nous dirons aussi bien « si le miroir est suffisamment
diaphragmé » —, cos ω peut être assimilé à l’unité et nous aurons une quasi-convergence en un point de
l’axe, donné par la relation de conjugaison caractérisant le stigmatisme approché du miroir sphérique :
1 1 2
+ =
CP CP′ CS
Cette formule est algébrique. Elle est parfaitement symétrique entre P et P′ que nous qualifierons de
couple de points conjugués. C’est un bon exercice que de démontrer qu’elle est toujours vraie dans le cas
d’un miroir convexe, avec CS > 0 .
D’après le principe du retour inverse de la lumière, nous observons réciproquement qu’un faisceau de
lumière parallèle à l’axe optique, se réfléchissant sur le miroir, converge vers le foyer.
La distance algébrique f = SF s’appelle la distance focale du miroir sphérique. Elle sera
conventionnellement considérée comme positive pour un miroir concave et négative pour un miroir
convexe.
Aplanétisme
La condition de stigmatisme approché étant vérifiée sur l’axe optique, nous pouvons affirmer qu’elle l’est
aussi au voisinage de l’axe optique. En effet, le problème est invariant par rotation autour du centre du
miroir.
Considérons un couple de points conjugués P et P′ sur l’axe optique. Par rotation d’un angle α, nous
obtenons un deuxième couple de points conjugués Q et Q′ , à condition que l’angle α soit suffisamment
petit pour que la condition de stigmatisme approché ( cos ω ≃ 1) soit toujours vérifiée.
Nous dirons que le miroir sphérique est aplanétique. Ce terme sera utilisé pour tout système centré
stigmatique sur l’axe optique qui reste stigmatique au voisinage de l’axe optique.
Cette condition d’aplanétisme est vraie en particulier pour des points situés dans le plan focal, plan
orthogonal à l’axe optique passant par le foyer. Ces foyers secondaires sont des points de convergence de
faisceaux de lumière parallèle inclinés par rapport à l’axe optique.
P′Q′
Le grandissement est défini comme le rapport algébrique de la hauteur de l’image et de l’objet : γ =
PQ
1 1 1 P′Q′ SP′
+ = γ= =−
SP′ SP SF PQ SP
La formule de conjugaison avec origine foyer (dite formule de Newton) est également très intéressante,
parce que très facile à mémoriser. On l’obtient de même en appliquant la relation de Chasles :
1
+
1
=
SP′ SP SF
1
⇔
1
+
1
FP′ − FS FP − FS
=−
1
FS
( )
⇔ FP − FS + FP′ − FS FS = − FP′ − FS FP − FS ( )( )
Soit finalement :
FP′ ⋅ FP = FS2 = f 2
Remarque : dans les conditions de l’approximation de Gauss, le miroir sphérique sera symboliquement
représenté par un segment rectiligne dont les extrémités sont repliées dans le sens de la concavité. La face
métallisée est indiquée de façon explicite par des hachures.
En particulier, dans le cas d’un objet situé dans le plan focal — plan perpendiculaire à l’axe optique
passant par le foyer —, l’image est rejetée à l’infini. Réciproquement, dans le cas d’un objet à l’infini,
observé dans une direction faisant un angle θ par rapport à l’axe optique, l’image est formée dans le plan
focal du miroir à une distance f θ de l’axe optique, en un point que l’on qualifie de foyer secondaire
d’inclinaison θ. Cette image est réelle dans le cas d’un miroir concave, virtuelle dans le cas d’un miroir
convexe.
miroir concave : image à l’infini miroir convexe : image virtuelle dans le plan focal
d’un objet réel situé dans le plan focal d’un objet à l’infini
Tous les rayons lumineux passant par un même foyer secondaire ont même inclinaison après réflexion sur
le miroir. Nous en déduisons une méthode générale de construction du rayon réfléchi, correspondant au
théorème suivant.
Théorème
Un rayon lumineux se réfléchit sur un miroir
sphérique en passant (réellement dans le cas d’un
miroir concave, virtuellement dans le cas d’un
miroir convexe) par le foyer secondaire Fθ
correspondant à son inclinaison θ. Fθ
Lentilles minces
Définitions
Une lentille est un bloc homogène de matière transparente délimité par deux surfaces dont l’une au moins
est sphérique. Nous allons admettre, sans démonstration, que de tels systèmes sont toujours stigmatiques
et aplanétiques au voisinage de leur axe optique.
Les lentilles plus épaisses au centre que sur les bords sont convergentes, elles transforment un faisceau de
lumière parallèle en un faisceau convergent, tandis que les lentilles plus épaisses sur les bords qu’au
centre sont au contraire divergentes.
Nous nous intéresserons exclusivement aux lentilles minces, dont l’épaisseur est très petite par rapport
aux rayons de courbure des dioptres. Ces lentilles seront représentées par des segments sans épaisseur.
Des flèches placées aux extrémités indiquent la convergence ou la divergence de la lentille.
Centre optique
Pour toute lentille, il existe un point O de l’axe optique que l’on appelle centre optique de la lentille tel
qu’un rayon passant par ce point ne soit pas dévié par la lentille. Dans le cas des lentilles minces, nous
considérerons qu’un tel rayon n’est pas non plus décalé.
Il s’agit bien sûr d’une approximation qui sera d’autant mieux vérifiée que l’on reste bien dans le cadre de
l’approximation de Gauss, c’est-à-dire, pour le centre optique, que l’on considère des rayons très peu
inclinés par rapport à l’axe optique.
En particulier, dans le cas d’un objet situé dans le plan focal objet — plan perpendiculaire à l’axe optique
passant par le foyer objet —, l’image est rejetée à l’infini.
Réciproquement, dans le cas d’un objet à l’infini, observé dans une direction faisant un angle θ par
rapport à l’axe optique, l’image est formée dans le plan focal image de la lentille à une distance f ′θ de
l’axe optique, en un point Fθ′ que l’on qualifie de foyer secondaire d’inclinaison θ. Cette image est réelle
dans le cas d’une lentille convergente, virtuelle dans le cas d’une lentille divergente.
Tous les rayons lumineux passant par un même foyer secondaire ont même inclinaison après réfraction
par la lentille. Nous en déduisons une méthode générale de construction du rayon réfracté, correspondant
au théorème suivant.
Théorème
Un rayon lumineux émergeant d'une lentille mince
passe (réellement dans le cas d'une lentille
convergente, virtuellement dans le cas d'une lentille
divergente) par le foyer secondaire image Fθ′
Fθ′
correspondant à son inclinaison θ.
Nous voulons déterminer la relation algébrique entre OP et OP′ . Pour cela, il suffit d’écrire de plusieurs
façons le grandissement γ de l’objet, rapport algébrique de la dimension P′Q′ de l’image sur la dimension
PQ de l’objet :
1 1 1
− = F′P′ ⋅ FP = OF ⋅ OF′ = f ⋅ f ′ = − f ′2
OP′ OP OF′
Attention ! Si l’axe optique est orienté dans le sens de propagation de la lumière, la distance
focale image est définie par la relation f ′ = OF′ , mais si le sens algébrique choisi est opposé
alors f ′ = −OF′ . Dans tous les cas, par convention, la distance focale image f ′ doit être
positive pour une lentille convergente et négative pour une lentille divergente.
Sources lasers
La lumière produite par les sources lasers est quasi
monochromatique. Nous pourrons considérer dans bien des cas qu’il
s’agit de sources lumineuses idéalement cohérentes du point de vue
temporel. Dans ce cas, le modèle vibratoire sinusoïdal (on dit aussi
bien « harmonique ») est parfaitement adapté pour représenter le
phénomène lumineux. Il existe des lasers de différentes couleurs et
dans des gammes de puissance très larges. Rappelons que les sources
lasers présentent également une excellente cohérence spatiale,
d’autant meilleure que les faisceaux sont larges.
Lampes spectrales
Nous utilisons en laboratoire d’optique des lampes spectrales qui sont des tubes contenant un gaz d’un
élément sous diverses pressions. Dès lors que l’on provoque un arc électrique en introduisant une
différence de potentiel entre deux électrodes métalliques, ces lampes émettent un spectre de raies
lumineuses dont les longueurs d’onde sont caractéristiques de l’élément. La puissance émise est d’autant
plus importante que la pression de remplissage de la lampe est élevée, mais en contrepartie les raies sont
d’autant plus larges.
En associant un filtre large bande à une telle lampe, il est possible d’isoler une raie d’émission et
d’obtenir ainsi une meilleure cohérence temporelle.
Lumière blanche
Les ampoules à incandescence émettent des spectres lumineux très larges s’étendant de
l’infra rouge au bleu. Le principe consiste à porter un filament métallique de tungstène
à haute température de telle sorte que celui-ci émette le rayonnement thermique
correspondant : pour l’œil, cela se traduit par l’impression de couleur « blanche ».
Le rendement de ces ampoules à incandescence est particulièrement mauvais : en ordre
de grandeur, seulement 10% de la puissance électrique se retrouve en rayonnement
visible et 90% en rayonnement infra rouge.
L’œil est un organe adapté à la lumière solaire. Le Soleil émet un spectre continu de lumière ressemblant
fort au spectre d’un corps noir à 5700 K. La lumière qui constitue notre environnement quotidien naturel
est donc particulièrement incohérente du point de vue temporel.
Visible
Ultra Infra
violet rouge λ ( nm )
Dispersion de la lumière
Le prisme
Un prisme est un bloc de verre homogène prismatique à section triangulaire. Un rayon lumineux
monochromatique incident sur une face du prisme peut subir deux réfractions successives avant
d’émerger sur la face opposée. Le rayon est ainsi dévié de sa direction initiale et l’angle de déviation est
fonction de l’indice du verre et, par conséquent, de la longueur d’onde. Si l’on éclaire un prisme avec
pinceau de lumière blanche, la lumière est dispersée et les couleurs de l’arc-en-ciel se manifestent le
rouge étant toujours moins dévié que le violet.
Pour une longueur d’onde donnée, la déviation est minimale lorsque le prisme est éclairé de façon
symétrique. La mesure de l’angle de déviation Dm ( λ ) , connaissant l’angle au sommet du prisme A, nous
permet de déterminer l’indice du verre n ( λ ) .
Dm
i
r
A
A + Dm ( λ )
sin
La loi de Snell-Descartes, qui s’écrit ici sin i = n sin r , nous conduit à : n (λ ) = 2
A
sin
2
L’expérience montre que pour tous les verres, l’indice est une fonction décroissante de la longueur
d’onde.
Note. La loi de dispersion des verres est relativement bien décrite par la relation de Cauchy :
b
n(λ) = a + 2
λ
où a et b sont deux constantes dont on ajuste les valeurs expérimentalement.
Aberrations chromatiques
Le même phénomène de dispersion se produit avec les lentilles, si bien que tous les instruments d’optique
présentent des défauts de fonctionnement que l’on nomme aberrations chromatiques.
La limitation de cohérence temporelle est liée à la largeur spectrale ∆ν des sources. Nous pouvons aussi
bien en donner une interprétation temporelle : la limitation de cohérence est due au fait que la lumière est
constituée non pas d’une onde sinusoïdale continue illimitée dans le temps, mais d’une succession de
trains d’ondes de durées limitées, sans cohérence de phase entre eux.
La durée temporelle τc de ces trains d’onde n’est définie de cette façon qu’en ordre de grandeur et
s’appelle la durée de cohérence temporelle de la source. Lors de l’étude des phénomènes d’interférences,
nous serons en mesure de définir plus précisément cette durée de cohérence.
τc = N T
Iν ( ν ) s (t )
0
∆ν t
0
ν0 ν
1
T=
ν0
τc
Le nombre d’oscillation dans cette durée τc a pour valeur N = = ν τc . Ce nombre ne peut être défini à
T
mieux d’une unité près ce qui signifie que le produit de l’incertitude ∆ν sur fréquence ν par la durée de
cohérence τc est de l’ordre de grandeur de l’unité.
L’incertitude ∆ν représente, en ordre de grandeur, la largeur spectrale de la raie observée. Nous avons
donc montré que la durée de cohérence temporelle est de l’ordre de grandeur de l’inverse de la largeur
spectrale :
1
τc ≈
∆ν