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CHINE
AUTEUR
Annette Ozaltin (R4D), Lara Wilson (Indépendant), Marilyn Heymann (R4D)
RECONNAISSANCE
Wen Chen (School of Public Health, Fudan University), Jack Langenbrunner (World Bank),
Khizer Husain (Independent), Marty Makinen (R4D), Cicely Thomas (R4D), April Williamson (R4D)
Chine : Résumé
• La population du secteur informel est presque entière- • Les fonds sont mis en commun et gérés au niveau local,
ment couverte par deux régimes distincts : un pour le permettant la création de 3 000 catégories de risques
secteur urbain informel (URBMI — assurance maladie de distinctes pour la population du secteur informel qui
base pour les résidents urbains) et un pour la population reflètent les inégalités régionales et locales.
rurale (NCMS — nouveau régime coopératif de soins médi-
caux) qui ont commencé respectivement neuf et cinq ans • Le versement des cotisations est basé sur des montants
après l’introduction des régimes de sécurité sociale. forfaitaires déterminés à l’échelle locale.
• L’engagement politique, la forte croissance économique, le • La Chine fournit de grands efforts pour tenter de couvrir
fait que les membres du NCMS sont des ménages et l’ex- efficacement son importante population de travailleurs
istence d’un système d’harmonisation national et régional migrants en fonction des régimes de sécurité sociale en
sont les principaux facteurs qui contribuent à une expan- se basant sur le lieu de résidence de l’assuré ; des projets
sion rapide de la couverture de la population. pilotes sont en cours afin de pouvoir faire souscrire ces
travailleurs et leur fournir des services dans leurs villes de
• Les collectivités locales conçoivent des programmes selon
résidence.
les lignes directrices minimales déterminées de manière
centrale et produisent de ce fait des programmes locaux • Un niveau de cotisation faible pour un ensemble de
d’une grande variété. prestations limité à la base a facilité l’expansion rapide de
• Comme le secteur informel était bien organisé, il a pu la couverture de la population. La Chine est en train d’étof-
jouer le rôle de groupe de pression pour l’obtention de fer cet ensemble de prestations.
subventions, et le soutien politique du sommet vers la
• Bien que le système actuel ait réussi à produire à la fois
base a garanti la disponibilité du financement nécessaire
une protection financière croissante et une utilisation plus
aux subventions.
importante des services, le financement inégal entre les
• Le gouvernement central et les collectivités locales fournis- systèmes de sécurité sociale pour les secteurs formel et
sent des subventions partielles au secteur informel qui sont informel a creusé un écart en ce qui concerne l’accès aux
financées par les impôts non affectés à hauteur de 85 % des services. m
cotisations du NCMS et 61 % des cotisations de l’URBMI.
CONTEXTE DU PAYS
Population (en millions) (2012) 1 350,7
Proportion de la population du pays couverte par une assurance (publique et privée) (2011) 97 %
Dépenses de santé restant à la charge des patients (en pourcentage des dépenses totales de santé) (2012) 34,3 %
Taux de mortalité des moins de 5 ans pour 1 000 naissances vivantes (2012) 14
Sources : Meng et al., 2012 ; Banque mondiale, 2013 ; Yuankai, 2013 ; Liang et Langenbrunner 2013
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CONTEXTE POLITIQUE
1994 Le gouvernement lance des projets pilotes d’assurance maladie de base à l’intention des employés urbains (UEBMI)
pour remplacer le régime public d’assurance des fonctionnaires existant et le régime d’assurance du travail pour les
unités de travail, et pour étendre la couverture aux salariés des entreprises privées
1997 La décision du Conseil d’État sur la réforme du système de la santé et le développement suggère la création d’un
nouveau régime coopératif de soins médicaux (NCMS) à l’intention des résidents des zones rurales ; le ministère du
Travail et la Sécurité sociale (MOLSS) est créé pour superviser les réformes en matière de santé
1998 La décision sur la mise en place du système d’assurance maladie de base à l’intention des employés urbains UEBMI
s’étend à toutes les villes
2002 La nouvelle administration s’engage à étendre les services sociaux ; le Conseil d’État prend des décisions pour
renforcer les soins de santé ruraux, réitérant ainsi son soutien pour le NCMS
2003 Le gouvernement présente le NCMS et le programme d’aide médicale (MA) en vue de fournir un soutien supplémen-
taire pour les plus pauvres ; l’UEBMI est élargie et inclut désormais les résidents urbains occupant un emploi flexible
2006 Le NCMS s’étend à l’ensemble des comtés ; le nouveau président annonce un rôle plus important du gouvernement
dans la prestation de soins de santé
2007 Le gouvernement introduit des projets pilotes de l’assurance maladie de base pour les résidents urbains (URBMI) aux
résidents de 88 villes non admissibles au régime basé sur l’emploi
2008 Le gouvernement étend l’URBMI à 50 % des villes et affecte 57 milliards USD supplémentaires à l’extension de la
couverture entre 2009-2012
2009 L’URBMI s’étend à toutes les villes
Sources : Barber & Yao, 2010 ; Banque mondiale, 2010 ; W. C.-M. Yip et al., 2012. W. Yip & Hsiao, 2008 ; Yuankai, 2013
Sources : Langenbrunner, 2012 ; Ma, Zhang, & Chen, 2012 ; Tang, Tao, & Bekedam, 2012 ; Wilkes, 2013 ; Yuankai, 2013 ; Zheng, 2012
Sources : Lin, Liu, & Chen, 2009 ; Yip et al., 2012 ; Zheng, 2012
Assemblée Nationale
Nomme des ministres
Niveau central
populaire
NCMS URBMI
Bureau de la santé Bureau municipal des Ressources
Supervise la mise en oeuvre du NCMS humaines et de la Sécurité sociale
Détermine les niveaux de financement, le recouvre-
Bureau du NCMS ment et le décaissement des cotisations aussi bien que
Détermine les politiques de financement, de la gestion et l’administration du régime au quotidien
remboursement et de contrôle des coûts, ainsi que la
gestion et l’administration du régime au quotidien
Sources : de Haan, Xiulan, & Warmerdam, 2011 ; Liang & Langenbrunner, 2013 ; Lin, Liu, & Chen, 2009 ; Meng et al., 2012
Note : Toutes les institutions sont des acteurs de l’État.
* Les régimes du NCMS sont organisés au niveau des comtés. Les régimes de l’URBMI sont organisés soit au niveau de la ville, soit au niveau ducomté.
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1. Contexte et arrière-plan politiques
• La Chine est un pays à revenu intermédiaire élevé dirigé de la santé, s’est considéré comme le garant des intérêts
par un gouvernement communiste. Le pays a connu une des agriculteurs (la majorité de la population du secteur
croissance économique spectaculaire depuis les années informel) en s’opposant au régime d’assurance mala-
1990 avec un RNB par habitant augmentant de 13,6 % en die obligatoire au motif qu’elle offrirait des prestations
moyenne par an depuis 1994 (Banque mondiale, 2013). minimum en raison de la faible qualité des soins de santé
disponibles dans les zones rurales. Par conséquent, le
• La Chine a instauré un régime de sécurité sociale à l’inten- gouvernement central a décidé à cette époque de ne pas
tion des salariés travaillant pour l’État ou pour des entre- étendre l’assurance maladie.
prises privées en 1998. Cinq ans plus tard, il a introduit le
nouveau régime coopératif de soins médicaux (NCMS1) • En 2002, le nouveau dirigeant du gouvernement central
subventionné et sur une base volontaire à l’intention de a donné une priorité plus grande à la mise en place de
l’ensemble des résidents des zones rurales, quelle que soit services sociaux efficaces et, en particulier, à la diminution
leur situation professionnelle. En 2007, le gouvernement des inégalités en ce qui concerne l’accès aux soins de
a introduit le régime d’assurance maladie de base pour santé (Organisation mondiale de la santé, 2011). Les taux
les résidents urbains (URBMI) subventionné et sur une de croissance économique annuels, avec une moyenne de
base volontaire pour couvrir le reste de la population — 12,2 % entre 1993 et 2002, ont créé des conditions favor-
résidents urbains non-salariés. L’État apporte un soutien ables à l’extension de l’assurance maladie étant donné
financier complémentaire aux plus pauvres grâce à un que le gouvernement disposait de la marge de manœuvre
programme distinct. Des projets pilotes visant à couvrir le budgétaire suffisante pour offrir des subventions, et les
secteur informel ont été menés en 2003-2005 et 2007- foyers disposaient des ressources nécessaires pour payer
2008 respectivement pour le NCMS et l’URBMI (Langen- leurs cotisations (Banque mondiale, 2013). L’épidémie de
brunner, 2012). SRAS en 2003 a mis en relief les lacunes du système de
soins de santé rural et a donné à la réforme de celui-ci
• Les facteurs économiques aussi bien que politiques ont un caractère d’urgence (Sussmuth-Dyckerhoff & Wang,
contribué à l’extension de l’assurance au secteur informel. 2010). Le nouveau dirigeant a annoncé la création du
La libéralisation économique depuis 1978 a entraîné l’effon- NCMS, un régime de cotisation subventionné à l’intention
drement du système communautaire chinois concernant de la population rurale. Le régime a recours à la souscrip-
la fourniture et le financement de soins de santé. Malgré tion volontaire en guise de reconnaissance de la résis-
une croissance économique importante dans les décen- tance du public à l’encontre d’un nouvel impôt de facto
nies suivantes, l’augmentation rapide des coûts de santé (W. Yip & Hsiao, 2008).
à charge des patients a conduit à des taux élevés d’ap-
pauvrissement médical et à un accès insuffisant aux soins. • Avec la mise en œuvre du NCMS en complément du
En 2000, de plus en plus de personnes ont demandé une programme existant pour les employés salariés résidents
meilleure protection financière, et ceci a abouti à une en zone urbaine, le secteur informel urbain est resté le
pression publique en vue d’étendre le régime de sécurité seul groupe de population sans couverture d’assurance
sociale au secteur informel (Langenbrunner, 2012). Le maladie. Les milliers de manifestations publiques récla-
ministère de la Santé (MdS) a exercé une pression en vue mant de meilleures protections sociales ont poussé le
d’obtenir plus de financement de l’État afin de promouvoir gouvernement central à agir. En 2006, le nouveau Prés-
l’assurance maladie obligatoire pour le secteur informel. ident Hu Jintai a annoncé que le gouvernement serait
Le ministère de l’Agriculture, bien que son positionnement davantage impliqué dans les initiatives visant l’atteinte
n’était pas explicitement lié à la structure organisationnelle de la couverture maladie universelle et a créé un groupe
1 Le nom du régime d’assurance de santé rural de la Chine est quelquefois traduit par « nouveau régime cFCPératif rural de soins médicaux (NRCMS) » ou par «
nouveau régime coopératif de soins médicaux (NCMS) » en fonction de la source. La présente étude se référera à ce dernier en employant l’expression « nouveau
régime coopératif de soins médicaux (NCMS) ».
2 Mesurer la population du secteur informel urbain est très difficile, et les estimations des taux de couverture du programme présentent une marge d’erreur importante.
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2. Identification et souscription
a. Identification du secteur informel • Après avoir augmenté pendant les décennies ayant suivi
la libéralisation économique, la population informelle a
• La population admissible à l’URBMI comprend le secteur
diminué ces dernières années à cause de réformes des lois
urbain informel. Les résidents permanents3 des zones
du travail en 2008 encourageant le recours aux contrats
urbaines qui ne sont pas admissibles à l’assurance mala-
de travail (Gallagher, Giles, Park, & Wang, 2013).
die de base à l’intention des employés urbains (UEBMI),
c’est-à-dire qui ne sont pas des employés flexibles ou des • D’un point de vue historique, les deux cent millions de
salariés de l’État ou de sociétés privées ne sont pas admis- migrants chinois en provenance des zones rurales étaient
sibles à l’URBMI. Celui-ci comprend (Liu & Zhao, 2012; typiquement ciblés par le NCMS dans la communauté
Meng et al., 2012; Zheng, 2012) : rurale sur la liste de laquelle se trouvait leur résidence
o Les adultes travaillant pour leur compte dans le secteur permanente plutôt que dans les villes où ils vivaient et
informel travaillaient. Ce phénomène a créé des obstacles concer-
nant l’accès aux soins avec un ticket modérateur élevé
o Les travailleurs temporaires adultes
lors de l’utilisation de fournisseurs de soins en dehors du
o Les adultes sous-employés NCMS (Yip et al., 2012). Pour faire face à cela, le MDS
o Les adultes au chômage, y compris les personnes à est actuellement en phase d’expérimentation d’un projet
charge des membres de l’UEBMI visant à fournir des services de santé aux travailleurs
o Les hommes retraités de plus de 60 ans et les femmes migrants dans 65 villes (Gong et al., 2012).
de plus de 55 ans sans pension
o Les étudiants b. La souscription du secteur informel
o Les enfants de moins de 18 ans • Les régimes du NCMS ont recours de manière générale
à la souscription des foyers pour atténuer la sélection
• L’admissibilité au NCMS ne dépend pas de formalités Tous
négative alors que les régimes de l’URMBI ont recours
les individus dotés d’une adresse permanente dans une
à la souscription individuelle (Liu & Zhao, 2012 ; Banque
zone rurale sont éligibles (W. C.-M. Yip et al., 2012).
mondiale, 2010 ; You & Kobayashi, 2009).
• Le système d’identification de la Chine pour le secteur
• Les méthodes de souscription peuvent comprendre le
informel dépend de ses vastes infrastructures tech-
démarchage à domicile ainsi que la pression sociale, en
nologiques. Chaque citoyen dispose d’un numéro de
affichant par exemple le nom des non-participants au
sécurité sociale ou de régime de souscription unique
centre du village (Wu et al., 2006).
ainsi que d’un dossier informatisé pour les fournisseurs
de soins (Liang & Langenbrunner, 2013). Les collectivités • De nombreuses localités du NCMS ou de l’URBMI
locales urbaines utilisent des statistiques sur l’emploi pour délivrent aujourd’hui des cartes d’identité afin de valider
calculer la part de leur population admissible à l’URBMI, rapidement les souscriptions, et certaines d’entre elles
puis elles créent des structures pour déterminer le statut valident les souscriptions par le biais d’un partenariat avec
individuel par rapport à l’emploi (Chen, 2013). les banques locales (Liang & Langenbrunner, 2013).
3 Certaines villes ou certains comtés couvrent également les migrants par le biais de l’URBMI bien que leur adresse permanente se trouve ailleurs
(Yip et al., 2012).
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3. Financement et subventionnement
a. Dépenses de santé et subventionnement Figure 4. Les tendances des dépenses de santé,
2000–2011
• Les dépenses de santé de la Chine ont augmenté à un
des rythmes les plus élevés de l’histoire mondiale. Les 300% 6
dépenses du gouvernement pour la santé (DPS) par 250% 5
personne ont augmenté de 640 % en termes absolus
% du PIB
importante de ces augmentations provient de la crois- 150% 3
sance économique spectaculaire, ce chiffre reflète égale-
100% 2
ment la croissance de l’engagement politique à l’égard de
la santé. Les DPS de la Chine en tant que pourcentage 50% 1
du PIB ont augmenté de 71 % entre 2000 et 2011, pour 0% 0
atteindre 2,9 % sur un pied d’égalité avec des homologues 2000 ’01 ’02 ’03 ’04 ’05 ’06 ’07 ’08 ’09 ’10 ’11
régionaux (Organisation mondiale de la santé, 2013)
DPS par personne FCP par personne DPS en % du PIB
U
USD) pour les enfants (Liu & Zhao, 2012). n programme d’aide médicale supplémentaire
s’acquitte des primes à la place des personnes
c. Collecte des cotisations pauvres du pays (critères déterminés localement).
Ce programme couvre également la part des dépenses
• Les collectivités locales sont responsables de la concep-
tion et de la mise en œuvre de la collecte des recettes du bénéficiaire des foyers pauvres, des personnes
annuelles aussi bien pour l’URBMI que pour le NCMS. « défavorisées » démunies de proches ou de possibil-
ité de travailler ainsi que les foyers non pauvres mais
• La collecte pour le NCMS a souvent recours à une
devant assumer des dépenses médicales catastroph-
mobilisation sociale à grande échelle et à des visites des
ménages (You & Kobayashi, 2009). Tout en étant effica- iques. Les membres des deux premiers groupes sont
ces, ces méthodes sont coûteuses : selon les mesures identifiés à travers l’enquête sur les ménages réalisée
effectuées à l’occasion d’enquêtes de terrain, celles-ci par le Bureau des affaires civiles alors que le troisième
représentent environ 12 à 20 % des coûts administratifs groupe est auto-déclaré et vérifié par le Bureau des
dans les comtés des projets pilotes. Ces coûts sont élevés Affaires civiles ainsi qu’un comité de village/voisinage
en particulier dans les comtés les plus pauvres à l’ouest (Liang & Langenbrunner, 2013).
du pays, qui pourraient avoir de plus grands besoins en
capacité (Zhengzhong, 2005). m
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4. L’ensemble de prestations
• Les besoins pour l’ensemble de base du NCMS et de l’UR- des coûts de soins ambulatoires ont observé une partici-
BMI sont minimes et couvrent les hospitalisations ainsi que pation accrue (Zhengzhong, 2005). En offrant un ensem-
les soins ambulatoires limités qui ont été ajoutés récem- ble de prestations qui ne contenait pas lors de la phase
ment. La Commission pour le développement national et initiale de couverture des soins ambulatoires, le gouver-
de la réforme expose un ensemble de prestations mini- nement pourrait rapidement étendre les souscriptions
mum pour lequel la Commission pour le développement tout en établissant des restrictions à la charge financière
national et de la réforme détermine un calendrier (Chen, initiale associée à l’extension de la couverture.
2013 ; Liang & Langenbrunner, 2013). L’ensemble minimum
inclut les médicaments et services essentiels, y compris les • Les plafonds de remboursement et les exclusions
tests en laboratoires qui sont entièrement couverts (Liang majeures sont déterminés au niveau local/municipal. Par
& Langenbrunner, 2013). Les collectivités locales sont exemple, de nombreux comtés plafonnent le taux de
encouragées à compléter les prestations, ce qui débouche remboursement annuel pour les soins hospitaliers dans le
sur des ensembles de prestations variant grandement NRCMS à 8 à 10 fois les revenus moyens annuels locaux
entre les localités. des agriculteurs alors que cela s’est avéré inadéquat pour
prévenir les dépenses catastrophiques. La plupart des
• Les deux régimes sont chargés de rembourser 70 % des régimes excluent les procédures très coûteuses telles que
dépenses d’hospitalisation bien que les études aient les tomodensitogrammes ou les IRM (Liang & Langen-
trouvé des taux de remboursement effectifs en 2011 à une brunner, 2013).
moyenne de 42 % pour l’URBMI et « inférieurs à 50 % »
pour le NCMS (Liang & Langenbrunner, 2013 ; Yuankai, • Des efforts sont en cours en vue d’améliorer l’exhaustivité
2013). Les taux de remboursement sont de manière et l’ampleur de la couverture de ces deux régimes. Le
générale plus élevés dans localités les plus riches et plus gouvernement central a récemment introduit et étendu
bas dans les localités les plus pauvres (Sussmuth-Dycker- les prestations de soins ambulatoires et augmenté la pres-
hoff & Wang, 2010). sion pour imposer le mandat de remboursement de 70 %.
(W. C.-M. Yip et al., 2012). Ces initiatives sont susceptibles
• Les prestations consistant en soins ambulatoires sont d’aider à contrôler les coûts croissants des soins de santé
limitées et nouvelles, aussi bien pour le NCMS que pour en encourageant l’utilisation des services de prévention,
l’URBMI. Le NCMS a commencé à inclure la couverture mais elles les ont également couverts de dettes (Zheng,
des services ambulatoires en 2010 pour 22 maladies prior- 2012).
itaires chroniques et mortelles. En 2012, le gouvernement
a ordonné aussi bien au NCMS qu’à l’URBMI d’introduire • À l’origine, 63 % des programmes NCMS comportaient
un plafond concernant les dépenses de santé restant à des comptes d’épargne pour la santé des ménages dans
la charge des patients pour les services de soins ambu- l’objectif de recouvrir et de conserver une partie des
latoires. L’URBMI travaille également sur l’introduction cotisations des ménages pour couvrir les services de soins
d’une couverture pour des services de soins ambulatoires ambulatoires ainsi que d’encourager à la participation. Ces
spécifiques au-delà de ce plafond (Zheng, 2012). Alors que petits comptes d’épargne pour la santé (environ 20 RMB
le remboursement des petites procédures de soins ambu- ou 3 USD) n’ont pas suffi pour couvrir plus d’une visite
latoires n’a pas été considéré comme important lors de la de soins ambulatoires et n’ont pas eu d’impact sur les
phase initiale dans le cadre de la prévention des dépenses taux de participation (Zhengzhong, 2005) ni contrôlé les
catastrophiques et représentait une charge administrative, dépenses. Ils ont donc été abandonnés en grande partie
certains régimes NCMS ayant proposé le remboursement (Wagstaff, Lindelow, Wang, & Shuo, 2009). m
• L’utilisation de régimes séparés pour couvrir les popu- • L’engagement politique fort de la part du gouvernement
lations du secteur informel urbain et rural a permis une technocratique a joué un rôle important.
expansion rapide de la couverture d’assurance dans un
pays doté d’un secteur informel important et varié. • La croissance économique rapide a permis de rendre les
subventions à l’égard du secteur informel accessibles et
• Le système chinois consistant à fournir des directives politiques acceptables.
centrales à des catégories de risque gérées localement
est parvenu à étendre la couverture en reposant sur la • Les projets pilotes du NCMS et de l’URBMI ainsi que
forte capacité du gouvernement central à harmoniser les toutes les nouvelles initiatives avant l’application à l’échelle
priorités nationales et infranationales. Cependant, cela a du pays constituent des étapes importantes pour tester
débouché sur des catégories de risque fortement frag- la « preuve de concept » ainsi que la viabilité politique et
mentées. administrative (voir ci-dessous). m
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Projets pilotes (2003-05) remboursements constituent un domaine qui a besoin de
davantage de formation et/ou de directives spécifiques de
Le gouvernement central, préoccupé par la mauvaise
la part du gouvernement central (Zhengzhong, 2005).
utilisation des fonds dans des milliers de comtés ruraux,
a délivré une réglementation claire concernant la gestion Plusieurs comtés, principalement dans les provinces de
des caisses d’assurances (Banque mondiale, 2010). Il a Zhejiang, Jiangsu et Fujian, ont passé des contrats avec
également exigé que les souscriptions soient volontaires et des organisations d’assurances commerciales pour la
sur une base familiale, et que les ensembles de prestations gestion, et dans certains cas, le traitement des demandes
couvrent les maladies catastrophiques. La prime initiale a de remboursement. Une comparaison entre deux
été partagée de manière équitable entre le gouvernement comtés ayant passé des contrats avec des organisations
central, les collectivités locales et les individus (Yip et al., extérieures et un comté géré par les bureaux du NCMS
2012). Les transferts fiscaux centraux aux provinces les sur une durée d’une année a montré des excédents plus
plus pauvres ont aidé au soutien des taux de participation élevés, des taux de remboursement plus bas et des coûts
similaires entre les comtés ayant des revenus par personne administratifs plus bas dans les comtés ayant passé des
d’une grande diversité. Bien que les taux de participation contrats externes (Zhengzhong, 2005).
aient été environ de 70 % pour la plupart des projets
pilotes, une sélection négative a été observée (Wang,
Zhang, Yip, & Hsiao, 2006 ; Zhengzhong, 2005). Les projets pilotes URBMI (2007-08)
L’URBMI, testé dans 88 villes, a atteint 180 millions de
Les projets pilotes initiaux, qui remboursent une moyenne
personnes la première année. Les projets pilotes se sont
de 25 % des dépenses hospitalières, ont fait l’expérience
construits sur les infrastructures en place pour l’UEBMI et
de forts excédents et d’une protection financière limitée
utilisant les mêmes structures de gestion, mais exigeant
pour les bénéficiaires, suggérant ainsi le besoin d’étendre
une attention administrative plus importante en raison du
les ensembles de prestations. Une augmentation des hospi-
mode de souscription individuel. Les projets pilotes initiaux
talisations pour des conditions comparativement moins
ont mis l’accent sur l’accès aux personnes âgées et aux
graves s’est également fait ressentir, indiquant une modi-
enfants, et les ensembles de prestations étaient limités
fication de la part des fournisseurs de soins à l’égard des
de manière intentionnelle afin d’assurer la viabilité des
services hospitaliers couverts. Cela aurait vraisemblable-
régimes avant de procéder à des expansions progressives
ment contribué à la décision d’inclure les services de soins
(Banque mondiale, 2010). Le gouvernement est parvenu à
ambulatoires dans l’ensemble de prestations obligatoires
atteindre son objectif de 50 % des villes en 2008 et 100
une fois que le NCMS a atteint de manière fondamentale la
% des villes en 2009. Pendant les projets pilotes initiaux,
couverture universelle (Zhengzhong, 2005).
les personnes souffrant d’une maladie chronique étaient
Les comtés ont d’abord eu des difficultés dans la concep- plus susceptibles de souscrire, ce qui indique une sélection
tion et la mise en œuvre de politiques de rembourse- négative (Lin, Liu, & Chen, 2009). m
ment des fournisseurs de soins, suggérant ainsi que les
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