Traitement curatif
Traitement anticoagulant +++ : ↓ la mortalité et les récidives.
Mise en route, en l’absence de CI, dès la suspicion clinique d’EP.
La durée totale du traitement anticoagulant est en général de 3 à 6 mois.
Toujours surveillance de la numération plaquettaire (avant le début du ttt, à refaire si ttt > 1 an)
Héparine non fractionnée (HNF) :
o Bolus IV 5000 UI puis 500 UI/kg/j en perfusion IV continu à la seringue électrique (HNF sodique, ttt de référence) ou
sous cutanée x 2 ou x 3 (HNF calcique : Claciparine)
o Ajustement par la TCA (2 à 3 x témoin) (4 à 6 h après inj) et l’héparinémie (0,3 - 0,6 UI/ml)
HBPM (Innohep* dispose actuellement l’AMM pour EP en 1 injection sous cutanée/jour) : la surveillance par l’anti Xa n’est
pas systématique, mais elle semble nécessaire chez les sujets âgés, obèses ou ayant une insuffisance rénale.
Relais précoce par les AVK (sintron*) afin de limiter le risque de thrombopénie induit par l’héparine.
o A débuté dès le premier jour de ttt d’une EP non grave, avec un chevauchement minimal héparine-AVK de 5 jours.
o On commence par ¼cp (1 seule prise, le soir, horaire régulier) et on ↑ par palier avec surveillance régulier de l’INR.
o Arrêt de l’héparine quand l’INR est compris entre 2 et 3 lors de 2 prélèvements distants de 24 heures.
o Ils sont CI le 1er trimestre et le dernier mois de grossesse.
CI absolues : hémorragie patente, AVC récente, intervention neurochirurgicale ou oculaire récente, thrombopénie (< de 50 000
plaquettes/mm3), antécédents de thrombopénie induite par l’héparine, HTA maligne, UGD évolutif…
Traitement thrombolytiques :
Indication : EP massive et hémodynamiquement instables.
Actions : dissolution du thrombus par activation du plasminogène en plasmine qui dégrade la fibrine.
Médicaments :
Urokinase : bolus 4400 UI/kg IV puis 4400 UI/kg/h 12 heures continues.
Streptokinase : 250.000 UI 30 min puis 100.000 UI/h 24h.
t-PA (Actilyse) +++ : 100 mg sur 2h.
CI absolues : hémorragie active, AVC, trauma crânien ou intervention neurochirurgicale récente, tumeur cérébral…
Embolectomie chirurgicale sous CEC :
Si EP massive, mal tolérée, avec CI ou échec des thrombolytiques.
Interruption de la VCI par un filtre :
Si CI au ttt anticoagulant, récidive d’EP malgré un ttt anticoagulant bien conduit, systématique en cas d’embolectomie chirurgicale.
Traitement préventif
Non médicamenteux : levée précoce en post opératoire, surélévation des membres en cas d’alitement.
Médicamenteux : HBPM prophylactique après chirurgie orthopédique et carcinologique, alitement et immobilisation prolongée.
Evolution
Favorable dans la grande majorité des cas sous traitement bien conduit (scinti 15j après puis 3mois plus tard).
L’évolution vers un cœur pulmonaire chronique est rare ; on la recherche en cas d’embolie grave et/ou récidivante.
Conclusion :
L’embolie pulmonaire doit être confirmée ou infirmée le plus rapidement possible : la gravité
potentielle impose un diagnostic de certitude.
Le ttt repose sur une héparinothérapie précoce avec confirmation diagnostique, relayée
rapidement par les AVK. En cas d’EP massive, la désobstruction par thrombolytique ou
embolectomie doit être discutée en cas de signes de mauvaise tolérance en l’absence de CI.
L’évolution sous ttt anticoagulant est favorable dans la grande majorité des cas.
Le pronostic dépend de l’étendu de l’embolie, du terrain, des récidives et de la précocité du
ttt. Le meilleur ttt étant la prévention des maladies thromboemboliques.