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Les méthodes spectroscopiques, basées sur l'absorption d'énergie par une espèce chimique et
l'étude de sa réponse, permettent de déterminer la structure de composés synthétiques ou naturels.
Comment exploiter des spectres UV-visible, infrarouge ou de RMN du proton ? Quelles informations
fournissent-ils et comment les relier à la formule développée d'une molécule ?
Au niveau microscopique, l'énergie de la matière est quantifiée : elle ne peut prendre que certaines valeurs
discrètes correspondant à des niveaux d'énergie. Le passage d'un niveau d'énergie à l'autre constitue une
transition et s'effectue via l'échange d'un photon :
Le spectre d'une molécule est la représentation graphique de l'absorption en fonction de la fréquence (ou d'une
grandeur liée à la fréquence) du rayonnement. Suivant les radiations utilisées, les transitions énergétiques sont de
nature différente et conduisent à des spectres d'allure variée permettant d'obtenir des informations
complémentaires sur la structure des molécules étudiées.
Cercle chromatique
Les espèces colorées peuvent être inorganiques (c'est généralement le cas des ions des métaux de transition : par
exemple, l'ion Cu2+ est de couleur bleue en solution aqueuse) ou organiques. Dans ce dernier cas, l'absorption est
le plus souvent due à l'existence de doubles liaisons conjuguées (alternées avec des liaisons simples). En l'absence
de groupe caractéristique, un système conjugué d'au moins sept doubles liaisons conduit le plus souvent à une
espèce colorée. Certains facteurs peuvent influencer la couleur d'une molécule : présence de groupes
caractéristiques, pH du milieu, solvant…
des vibrations d'élongation ou de valence correspondant au déplacement de deux atomes le long de l'axe de
leur liaison,
des vibrations de déformation correspondant à une modification de l'angle entre deux liaisons.
Un spectre IR est constitué par la représentation des variations du pourcentage de transmission (rapport entre
l'intensité transmise et l'intensité incidente) en fonction du nombre d'onde , exprimé en cm −1. Les bandes
d'absorption sont donc dirigées vers le bas. On distingue deux grandes régions :
la région 4 000-1 500 cm −1 (à gauche du spectre) contient les bandes de vibration d'élongation des principaux
groupes caractéristiques. Des tables fournissent le nombre d'onde correspondant aux différentes fonctions et
permettent leur identification ;
la région 1 500-600 cm −1 (à droite du spectre) contient les bandes de vibrations d'énergie plus faible
(élongation des liaisons simples et déformation). Cette zone, généralement complexe et difficile à interpréter,
est appelée empreinte digitale de la molécule.
groupe carbonyle : bande intense vers 1 700 cm −1, valeur caractéristique de la fonction (aldéhyde et
cétone, acide carboxylique, ester, amide). La conjugaison entraîne une augmentation de la longueur d'onde, soit
une diminution de sigma ;
groupe hydroxyle : bande très large et intense entre 3 000 et 4 000 cm −1 ; la présence de liaisons
hydrogène provoque l'élargissement de la bande d'absorption et lui donne une forme arrondie très
reconnaissable,
La fréquence de résonance et donc le déplacement chimique d'un proton dépendent de son environnement
chimique : tous les atomes d'hydrogène d'une molécule ne résonnent pas à la même fréquence. Les protons ayant
des environnements différents résonnent à des fréquences différentes, et réciproquement les protons possédant
le même environnement chimique résonnent à la même fréquence : ils sont dits équivalents. Tous les protons
équivalents d'une molécule ont le même déplacement chimique. La courbe d'intégration du spectre permet de
déterminer le nombre de protons correspondant à chaque signal. Le nombre de signaux obtenus est égal au
nombre de groupes de protons équivalents.
La référence est le tétraméthylsilane ( TMS) de formule Si(CH 3) 4 : ce composé fournit un pic unique (tous les
protons sont équivalents) à 0 ppm. Les valeurs usuelles du déplacement chimique s'étendent de 0 à 15 ppm pour la
RMN du proton. Des tables recensent le déplacement des différents protons selon leur environnement chimique.
On peut remarquer que la proximité d'un atome électronégatif (oxygène, azote, halogène) entraîne une
augmentation du déplacement chimique : il y a déblindage .
Lorsqu'un proton ou un groupe de protons équivalents possède(nt) n protons voisins équivalents et éloignés de
trois liaisons, le signal obtenu est constitué de (n+1) pics appelés (n+1)-uplet :
Les protons du groupe hydroxyle ne présentent pas de couplage du fait de l'échange rapide entre les
molécules : ils apparaissent donc sous forme de singulets.
L'étude du spectre RMN permet d'obtenir des informations sur la structure de la molécule étudiée :
Connaître et exploiter le lien entre couleur perçue et longueur d'onde au maximum d'absorption de substances
organiques ou inorganiques.
Exploiter un spectre IR pour déterminer des groupes caractéristiques à l'aide de tables de données ou de
logiciels. Mettre en évidence la présence de liaisons hydrogène .
Relier un spectre RMN simple à une molécule organique donnée, à l'aide de tables de données ou de logiciels.
Identifier les protons équivalents. Relier la multiplicité du signal au nombre de protons voisins.
Extraire et exploiter des informations sur différents types de spectres et leurs utilisations.