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EuropeAid/134337/IH/SER/CI- Lot 2

Appui institutionnel à la
composante Assainissement
du Programme d’Hydraulique
et d’Assainissement pour le
Millénaire (PHAM)

Diagnostic des rôles et responsabilités


des acteurs du service public de
l’assainissement et du drainage

Rapport Juridique

18 Août 2015

Ref MWH 47501629


PHAM – Lot 2

Le contenu de ce rapport est de la seule responsabilité de MWH et ne peut en aucune manière refléter
les vues de l’Union Européenne. Ce rapport a été élaboré pour le seul usage et bénéfice de l’Autorité
Contractante. Il est le résultat d’une analyse indépendante, et ni MWH, ni les auteurs acceptent ou
assument une quelconque responsabilité ou obligation vis-à-vis de toute tierce partie.

Rapport Juridique - 18 Août 2015 ii


Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

Résumé
T ITRE DU PROJET Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme
d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM) en Côte
d’Ivoire
R ÉFÉRENCE PROJET EuropeAid/134337/IH/SER/CI- Lot 2
F INANCEMENT COMMISSION EUROPEENNE

AUTORITÉ CONTRACTANTE
A UTORITÉ Cellule de Coopération Côte d’Ivoire-Union Européenne
T ÉLÉPHONE 225 20303300
F AX 225 20303308
PERSONNE DE CONTACT M. Kouassi David Ane, Chef d’unité infrastructures

CONTRACTANT CONSORTIUM MWH SA/NV / AHT GROUP AG


C HEF DE FILE MWH
WWW . MWHGLOBAL . COM

A DRESSE Nysdam Office Park


Avenue Reine Astrid, 92
B-1310 La Hulpe
BELGIUM
T ÉLÉPHONE +32 2 6552230
F AX +32 2 6552280

PERSONNE DE CONTACT Mme Chloé Lermuzeaux

chloe.lermuzeaux@mwhglobal.com

+32 2 655 22 55

SIGNATURE
T YPE DE RAPPORT : Rapport de mission 10-14 Mars 2015
VERSION DU RAPPORT : Version 1 du 17 août 2015
A UTEUR DU RAPPORT : KRA Kouamé Raphaël
R ÉVISION DU RAPPORT Gabriel Regallet, Chef de Mission

Chloé Lermuzeaux, Gestionnaire de Projet

Rapport Juridique - 18 Août 2015 iii


Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

TABLE DES MATIÈRES

1 INTRODUCTION................................................................................................................. 1

2 ETAT DES LIEUX DES ROLES ET RESPONSABILITES DES ACTEURS ......................... 2

2.1 Description des rôles et responsabilités des acteurs ........................................................ 2

2.2 Dysfonctionnement du cadre juridique ............................................................................... 8

2.3 Recommandations ............................................................................................................... 12

3 PROPOSITION DE MATRICES D’ATTRIBUTION ET D’ORGANISATION DES


ACTEURS......................................................................................................................... 18

3.1 Matrice des attributions de la DAD et de l’ONAD ............................................................. 18

3.2 Référentiels de la création des structures de coordination et de concertation .......... 21

4 PERSPECTIVES............................................................................................................... 26

5 ANNEXES......................................................................................................................... 27

5.1 Déroulement de la mission ................................................................................................. 27

5.2 Projet de Lettre de Politique Sectorielle de L’assainissement et du Drainage .............. 32

5.3 Termes de Référence de la mission ................................................................................... 40

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Liste des acronymes et abréviations

AFD Agence Française de Développement


AO Appel d’Offres
AT Assistant ou Assistance Technique
ATPC Assainissement Total Piloté par la Communauté
BAD Banque Africaine de Développement
BdF Bailleur de Fonds
BM Banque Mondiale
CCC CI Cellule de Coordination de la Coopération entre la Côte d’Ivoire et
l’Union Européenne
CDMT Cadre de Dépenses à Moyen Terme
CF Convention de Financement
CIC Comité Interministériel Coordination
DAD Direction de l’Assainissement et du Drainage
DE Direction de l’Énergie
DP Devis-Programme
DGCAM Direction Générale de la Construction, de l’Assainissement et de la
Maintenance
DTA Dispositions Techniques et Administratives
DUE Délégation de l’Union Européenne
ER, ENR Énergies Renouvelables, Énergies Nouvelles et Renouvelables
FED Fonds Européen de Développement
FMI Fonds Monétaire International
FNDA Fonds National de Développement de l’Assainissement
GPL Gaz de Pétrole Liquéfié (principalement butane et propane)
MCLAU Ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de
l’Urbanisme
MEMIS Ministère d’Etat, Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité
ONAD Office National de l’Assainissement et du Drainage
PHAM Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire
PIB Produit Intérieur Brut
PNAD Programme ou Plan National de l’Assainissement et du Drainage
PV PhotoVoltaïque
RCI République de Côte d’Ivoire
SD Schéma Directeur
SIG Système d’Information Géographique
SODECI Société de Distribution d’Eau Côte d’Ivoire
TdR Termes de Référence
UEMOA Union Economique Monétaire Ouest Africaine
UNICEF United Nations of International Children’s Emergency Fund
(Fonds des Nations Unies pour l’Enfance)
WSP Water and Sanitation Program (Programme Eau Potable et
Assainissement) (BM

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Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

1 INTRODUCTION

Le Programme d’Hydraulique pour le Millénaire (PHAM) vise à contribuer à la réduction de la


pauvreté et à l’amélioration de la santé des populations de la zone du programme, par un accès
à de meilleurs services sociaux de base en matière d’eau et d’assainissement. Sous sa
composante assainissement, il vise en particulier à améliorer l'accès à l'assainissement de base
des populations de la zone d'intervention et à assurer l'utilisation durable d'infrastructures
d'assainissement améliorées. L’appui institutionnel qui est mis en œuvre fait appel à une
assistance technique, en particulier pour :
 assister les autorités ivoiriennes dans la mise en œuvre de la politique sectorielle
d’assainissement ;
 accompagner les autorités ivoiriennes dans le processus de déconcentration et de
décentralisation, qui prévoit le transfert de la maitrise d’ouvrage des infrastructures
d’assainissement, de l’Etat aux collectivités décentralisées.

La présente mission d’expertise ponctuelle dans le cadre de l’appui aux autorités ivoiriennes dans
la mise en oeuvre d’une politique sectorielle de l’assainissement avait pour objectif de :
 analyser les rôles et responsabilités des acteurs impliqués dans la gestion du service
public de l’assainissement et du drainage et d’apporter les clarifications nécessaires ;
 produire une matrice et plan de transfert des responsabilités des acteurs du Ministère de
la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme (MCLAU) et de
l’Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD) ;
 déterminer les conditions de création de structures nationales et regionales de de
coordination et concertation du service public de l’assainissement et du drainage.

En vue d’atteindre les objectifs ci-dessus, plusieurs structures parties prenantes au service public
de l’assainissement et du drainage ont été consultées. Par ailleurs, plusieurs documents ont fait
l’objet d’analyse. Le présent rapport fait le diagnostic des rôles et responsabilités de ces acteurs.
Les recommandations issues de l’analyse diagnostique permettent de faire une proposition de
matrice des responsabilités des acteurs.

Rapport Juridique 1
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2 ETAT DES LIEUX DES ROLES ET RESPONSABILITES DES


ACTEURS

L’état des lieux des rôles et responsabilités des acteurs du service public de l’assainissement et
du drainage consiste à faire la description de ceux-ci, relever les dysfonctionnements du cadre
juridique et faire des recommandations.

2.1 DESCRIPTION DES RÔLES ET RESPONSABILITÉS DES ACTEURS


Le Ministère de la Construction, du Logement, de l'Assainissement et de l'Urbanisme (MCLAU),
selon le décret n° 2013-506 du 25 juillet 2013 portant attribution des Membres du Gouvernement,
est chargé de la mise en œuvre et du suivi de la politique du Gouvernement en matière de
construction de Logement, d'assainissement et d'urbanisme. En matière d’assainissement et de
drainage, il est chargé, en liaison avec les autres départements ministériels concernés, des
actions suivantes :
 assistance aux collectivités locales ou territoriales en matière d'assainissement et de
drainage ;
 encadrement des professions intervenant dans le domaine de
l'assainissement ;
 élaboration, mise en œuvre et contrôle de l'applicatlon de la politique et de la législatIon
en matière d'assainissement, de drainage, de voirie et des
réseaux divers, en liaison avec les ministères techniques intéressés ;
 contrôle du bon fonctionnement des réseaux d'assainissement et de drainage, en liaison
avec le Ministère chargé de l'environnement ;
 élaboration, approbation et promotion des outils de planification urbaine,
notamment des schémas directeurs d'urbanisme et d'assainissement, en liaison avec le
Ministère chargé de l'Environnement.
Les activités ci-dessus sont exécutées par les structures centrales et déconcentrées du MCLAU,
conformément au décret n°2014-515 du 15 septembre 2014 portant organisation du Ministère de
la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme.
Mais, il n’y a pas que les structures centrales et déconcentrées qui assurent le service public de
gestion de l’assainissement et du drainage. En effet, l’Etat a mis en place l’Office National de
l’Assainissement et du Drainage avec pour mission d’assurer l’accès aux installations
d’assainissement et de drainage aux populations et d’apporter une assistance technique aux
collectivités territoriales. Egalement, il a été créé le Fonds National de l’Assainissement et du
Drainage pour soutenir financièrement la politique de l’Etat relative à l’assainissement et au
drainage. Par ailleurs, l’Etat a opéré un transfert et une répartition théorique des compétences,
en matière d’assainissement, aux collectivités territoriales.

2.1.1 Structures centrales et déconcentrées du MCLAU

Le MCLAU comporte, au niveau central, plusieurs directions et services. Mais l’analyse portera
sur le Cabinet, l’Inspection Générale, la Direction Générale de la Construction, de
l’Assainissement et de la Maintenance (DGCAM) et la Direction de l’Assainissement et du
Drainage (DAD).

Rapport Juridique 2
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2.1.1.1 Cabinet du MCLAU

Le Cabinet, de façon générale, a pour mission, de conseiller le Ministre de la Construction, du


Logement, de l’Assainissement et du Drainage et de l’assister dans la réalisation de l’ensemble
des missions confiées au MCLAU. De façon spécifique, il veille à la mise en oeuvre de la politique
d’assainissement et du drainage. Le cabinet se présente ainsi comme l’interlocuteur privilégié
des services de l’administration central, en vue d’atteindre les objectifs escomptés. Il s’agit,
notamment de l’accès des populations à un meilleur service d’assainissement et de drainage.

2.1.1.2 Inspection Générale

L’Inspection Générale est chargée de:


 veiller au bon fonctionnement des services ;
 s’assurer de la mise à disposition des moyens matériels et financiers adéquats pour le
bon fonctionnement des services ;
 encadrer le personnel, contrôler, suivre et évaluer leurs activités administratives,
techniques et de gestion ;
 s’assurer de la gestion rationnelle et de la formation des ressources humaines et
développer leur sens de responsabilité ;
 superviser l’évolution des profils de carrière des agents du ministère ;
 proposer à la distinction des agents ;
 effectuer, sur instruction du ministère, toutes opérations d’inspection ;
 accomplir toutes missions que lui confie le ministère ;
 évaluer le fonctionnement des directions et services du ministère sur toute l’étendue du
territoire ;
 dresser un rapport périodique sur le fonctionnement des services et les projets en cours.
De par ses attributions, l’Inspection Générale veille à la bonne marche du service. Elle constitue
un atout pour le MCLAU, en ce sens qu’elle garantit non seulement l’exécution du service public
assigné au ministère mais constitue un instrument de règlement de conflits de compétence entre
les autres structures. Dans la pratique, cette fonction est mise en veilleuse. On note ainsi une
inertie dans l’arbitrage nécessaire au fonctionnement des services du MCLAU.

2.1.1.3 Direction Générale de la Construction, de l’Assainissement et de la Maintenance


(DGCAM)

La DGCAM est chargée, en matière d’assainissement et de drainage, de :


 élaborer et de proposer la politique nationale en matière d’assainissement ;
 proposer les legislations et les règlementations en matière d’assainissement ;
 élaborer un cadre institutionnel, règlementaire et financier pour l’assinissement et le
drainage ;
 suivre la convention d’exploitation, d’entretien et de maintenance des réseaux et
ouvrages d’assainissement et de drainage publics ;
 initier des actions en vue de l’organisation des professionnels de l’assainissement dans
l’exercice de leurs métiers, notamment les bureaux d’études, les entreprises et les
sociétés ;
 coordonner l’élaboration du code de l’assainissement, en relation avec les services et
structures compétents ;
 définir les modalités d’assistance aux collectivités décentralisées en matière
d’assainissement ;
 assurer la tutelle institutionnelle de toutes les opérations et projets publics
d’assainissement, de drainage, de voirie et réseaux divers ;
 coordonner les activités des directions centrales placées sous son autorité.

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Cette Direction Générale comporte en son sein la Direction de l’Assainissement et du


Drainage (DAD) chargée de mettre en oeuvre les actions ci-dessus indiquées.
Malheureusement, plusieurs attributions ci-dessus apparaissent plus théoriques que
pratiques. C’est le cas de la coordination de l’élaboration du code de l’assainissement qui
jusqu’à présent n’a pas vu le jour. Il en est également de la proposition des législations et
règlementations en matière d’assainissement qui devrait prendre en compte la definition des
modalités d’assistance aux collectivités décentralisées en matière d’assainissement. En effet,
telles qu’indiquées, la mise en oeuvre de ces attributions devrait nécessiter l’élaboration de
textes législatifs et règlementaires. A titre d’exemple, on peut citer le code de l’assainissement
et le décret d’application de la loi portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux
collectivités territoriales.

2.1.1.4 Direction de l’Assainissement et du Drainage (DAD)

La DAD est chargée de :


 élaborer la législation et la règlementation en matière d’assainissement, de drainage, de
voiries et de réseaux divers et de les appliquer ;
 veiller à la conformité des réalisations des travaux relatifs aux réseaux primaires
d’assainissement et de drainage avec les plans d’urbanisme ;
 participer à l’élaboration du code de l’assainissement ;
 assister les collectivités décentralisées en matière d’assainissement, de drainage, de
voirie et réseaux divers, en liaison avec les structures compétentes ;
 mettre en œuvre le cadre institutionnel et règlementaire en matière d’assainissement et
de drainage et d’en assurer le suivi ;
 organiser les professionnels de l’assainissement et du drainage.
Les attributions ci-dessus indiquées rentrent dans le cadre global de missions régaliennes
assignées aux structures centrales. La DAD devrait ainsi assister les collectivités décentralisées
en matière d’assainissement et de drainage, selon la définition des modalités d’assistance par la
DGCAM (voir attributions de la DGCAM ci-dessus). Mais la DAD exécute des activités
opérationnelles. On peut citer, à titre d’exemple, la Gestion intégrée du Bassin du Gourou et
l’assainissemement en milieu rural et les opérations d’ATPC (Assainissement Total Piloté par les
Communautés). Dans tous les cas, les missions assignées à la DAD, pour des questions
d’éfficacité, sont mises en oeuvre au niveau local par les structures déconcentrées.

2.1.1.5 Structures déconcentrées

Les structures déconcentrées chargées d’une mission de service public d’assainissement et de


drainage sont les Directions Régionales et les Directions Départementales. Aux termes du décret
n°2014-515 du 15 septembre 2014 portant organisation du Ministère de la Construction, du
Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, ces services sont chargés d’exercer au niveau
régional, départemental ou communal, les attributions dévolues au MCLAU.
De façon spécifique, les Directions Régionales sont chargées de la coordination, la supervision
et le suivi des activités du ministère dans les régions. Quant aux Directions Départementales,
ells sont chargées de la coordination, de la supervision et du suivi des activités du ministère dans
les départements.
Les rôles et responsabilités des structures déconcentrées devraient être limités aux activités
régaliennes du Ministère. Dans la pratique, cette mesure semble difficilement applicable par les
structures déconcentrées, du fait de leurs compétences techniques qui s’accomodent plutôt aux
activités opérationnelles.

Rapport Juridique 4
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2.1.2 Organismes sous-tutelle et mécanisme de financement

L’Office National de l’Assainissement et du Drainage constiue un organisme sous-tutelle du


MCLAU dont le fonctionnement bénéficent, selon le décret n°2011-483 du 28 décembre 2011,
du financement du Fonds National de l’Assainissement et du Drainage, en tant que mécanisme
de financement du service public de l’assainissement et du drainage.

2.1.2.1 Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD)

L’ONAD, aux termes du décret n°2011-482 du 28 décembre 2011, a pour mission d’assurer
l’accès aux installations d’assainissement et de drainage, de manière durable et à des coûts
compétitifs, à l’ensemble de la population nationale. Une ou plusieurs conventions définissent la
nature ainsi que les conditions et les modalités de réalisation par l’office des missions qui lui sont
confiées par l’Etat et les collectivités territoriales, notamment :
 la planification du développement du secteur de l’assainissement et du drainage ;
 la maîtrise d’ouvrage déléguée ou la maîtrise d’œuvre des investissements pour la
réalisation, l’extension, le renforcement et le renouvellement des infrastructures
d’assainissement et du drainage ;
 la conception, l’établissement, le contrôle et le suivi des différents contrats de délégation
du service public d’assainissement et du drainage ;
 le suivi du respect de la réglementation et des conventions passées par les opérateurs
du secteur de l’assainissement et du drainage ;
 la régulation des attributions et le contrôle des concessionnaires et des opérateurs
producteurs indépendants au niveau technique, financier et administratif ;
 la définition du niveau de tarif qui garantisse l’équilibre du secteur ;
 la gestion des actifs et passifs des immobilisations de l’Etat et des Collectivités
Territoriales relatifs au patrimoine d’assainissement et du drainage, en assurant le suivi
de l’utilisation par les gestionnaires délégués qui en disposent ;
 la gestion comptable et financière des investissements dans le secteur d’assainissement
et du drainage ;
 la gestion des loyers résultant de la location ou de la mise à disposition du patrimoine
public ou privé de l’Etat dans le secteur, notamment par leur perception, leur
comptabilisation et leur affectation ;
 l’émission d’avis sur les concessions ou les autorisations d’exploitation et sur les textes
réglementaires d’assainissement et de drainage ;
 la défense des intérêts des usagers en s’assurant du respect des obligations du service
public et en gérant les réclamations des utilisateurs ;
 l’arbitrage des différends entre opérateurs ou entre opérateurs et usagers.
Au regard des attributions ci-dessues énumérées, l’ONAD cumule aussi bien des missions
régaliennes que des missions opérationnelles. Pourtant, il s”agit d’une structures opérationnelle
chargée d’assurer, pour le compte de l’Etat et des collectivités territoriales, un service public
d’assainissement et de drainage. Assurement, il y a matière à mieux clarifier les attributions de
l’ONAD par rapport à celles de la DAD.

2.1.2.2 Fonds National de l’Assainissement et du Drainage (FNAD)

Le FNAD est crée par le décret n°2011-483 du 28 décembre 2011 qui fixent les modalités de son
fonctionnement. Il est logé à la Banque Nationale de l’Investissement (BNI) et a pour objet :
 le financement du développement de l’assainissement et du drainage en Côte d’Ivoire, en
l’occurrence les études, les travaux, la réalisation des infrastructures d’assainissement,
des eaux usées et de drainage des eaux pluviales, le contrôle des travaux, la formation
des animations et la sensibilisation des usagers ;

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 le règlement des dépenses relatives à l’entretien et à l’exploitation des réseaux


d’assainissement et de drainage ;
 le service de la dette contractée par l’Etat pour le développement des ouvrages
d’assainissement et de drainage.
A cet effet, le Comité de Gestion délibère sur les questions relatives à :
 l’approbation du programme pluriannuel et indicatif d’emploi des ressources présentées
par le Directeur Général de l’ONAD ;
 les conditions générales de financement des investissements ;
 les décisions relatives à l’emploi des fonds.
Aux termes de l’article 12 du décret précité, les emplois du FNAD sont constitués par :
 les services de la dette contractée par l’Etat pour les opérations d’assainissement ;
 les dépenses liées aux études, aux travaux, aux fournitures, au conrôle, à l’entretien et
au renouvellement des infrastructures et équipements d’assainissement et de drainage ;
 les charges d’exploitation, d’entretien et de maintenance des réseaux, ouvrages et
équipements d’assainissement et de drainage ;
 les charges de fonctionnement du Fonds National de l’Assainissement et du Drainage ;
 les charges de fonctionnement de l’Office National de l’Assainissement et du Drainage.
Les dépenses sont engagées, liquidées, ordonnancées et payées par les organes compétents
de la Banque Nationale d’Investissement, conformément aux dispositions législatifs et
règlementaires applicables à ladite banque, sur proposition du Comité de Gestion.
Pour réaliser les objectifs ci-dessus, le FNAD a besoin d’être alimenté en ressources. Aux termes
de l’article 11 du décret précité, celles-ci sont constitués par :
 la part du produit de la surtaxe perçue sur le prix de vente de l’eau affectée à
l’assainissement et au drainage ;
 la part du produit de la taxe d’exploitation des captages privés dans les nappes
souterraines affectées à l’assainissement et au drainage ;
 la part du produit de l’impôt foncier affectée à l’assainissement et au drainage ;
 la taxe de voirie et de d’hygiène ;
 le produit des amendes et pénalités relatives aux règlements d’assainissement, la
pollution des eaux et des milieux récepteurs ;
 les dotations et subventions de l’Etat ;
 les produits des emprunts contractés par l’Etat et affectés au Fonds ;
 les fonds alloués par les parteniares au développement ;
 toutes autres taxes, surtaxes spécifiques et redevances qui pourraient être ultérieurement
créées et affectées à l’assainissement et au drainage ;
 et plus généralement toutes autres ressources qui pourraient lui être affectées.
L’article 11 précise que les ressources collectées et mobilisées sont déposées à la Banque
Nationale d’Investissement dans un compte ouvert au nom du FNAD. Mais il importe de relever
que la mobilisation des ressources soulève quelques difficultés d’ordre juridique. En effet, le
statut actuel du fonds ne lui permet pas d’assurer cette mission tandis qu’aucun mandat n’est
clairement donné à une autre structure de le faire. En outre, certaines énumérations de l’article
11 peuvent être sources de conflits. Par exemple, le point 5 de l’article 11 fait allusion au produit
des amendes et pénalités relatives à la pollution des eaux et des milieux récepteurs. Cette
formulation s’imbrique avec le produit des taxes et redevances créées en application du principe
«pollueur payeur » prévu par le décret n°98-19 du 14 janvier 1998 portant création et organisation
du Fonds National de l’Environnement (FNDE).
Par ailleurs, la mobilisation de certaines ressources nécessite des clarifications et des moyens
importants. C’est le cas du point 2 de l’article 11 qui parle du produit de la taxe d’exploitation des
captages privés dans les nappes souterraines. Il faut, à notre sens, distraire des nappes

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souterraines, les nappes phréatiques proches du sol accessibles par puits et dont le captage
n’est pas subordonné à autorisation de l’administration car ne faisant pas partie du domaine
publique hydraulique, conformement à la loi n°98-755 du 23 décembre 1998 portant code de
l’eau.
Au total, l’administration ne pourra pas offrir convenablement et durablement un service public
d’assainissement et de drainage, s’il n’y a pas de ressources suffisantes permettant au secteur
de s’autofinancer. La clarification du régime juridique du Fonds National de l’Assainissement et
du Drainage s’avère donc nécessaire.

2.1.3 Structures décentralisées

La loi n°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux
collectivités territoriales, a transféré aux collectivités territoriales, qui concourent, aux termes de
l’article premier de cette loi, au développement de la société et à l’amélioration du cadre de vie
des populations. Constituent des collectivités territoriales en Côte d’Ivoire, selon l’article 32 de la
loi n° 2014-451 du 05 août 2014 portant orientation de l'organisation générale de l'Administration
Territoriale, les Régions et les Communes. Par ailleurs, l’article 2 de la loi n° 2014-452 du 05 août
2014 portant mode de création, attributions, organisation et fonctionnement du district autonome
lui confère un statut de collectivité territoriale de type particulier.
La Région et la Commune, outre la mission générale de protection de l’environnement, sont
investies spécifiquement d’une mission de gestion du service public d’assainissement et de
drainage, conformmement à l’article 10 de la loi portant transfert et répartition de compétences
de l’Etat aux Collectivités territoriales.
En revanche, le District Autonome n’est pas investi d’une mission spécifique de gestion du
service public d’assainissement et de drainage, mais d’une mission de protection générale de
l’environnement, comme indiqué dans l’article 4 de la loi n° 2014-452 du 05 août 2014 précitée.
Ainsi, aux termes de l’article 11 de la loi portant transfert et repartition de compétences de l’Etat
aux collectivités territoriales, la Région, en matière d’assainissement, a les compétences
suivantes :
 élaboration, soutien et appui à la mise en œuvre du plan régional d’assainissement, en
harmonie avec le plan national ;
 soutien et appui des actions en matière d’assainissement.
Quant à la Commune, selon l’article 15 de la loi portant transfert et répartition de compétences
de l’Etat aux collectivités territoriales précitée a les compétences suivantes, en matière
d’assainissement :
 élaboration et mise en œuvre du plan communal d’assainissement ;
 entretien et extension des ouvrages en matière d’assainissement.
La question de la compétence des collectivités territoriales, en matière d’assainissement, soulève
plusieurs préoccupations juridiques.
D’abord, le transfert de compétences aux collectivités territoriales n’a pas été suivi de modalités
d’exercice de cette compétence, faute de règlement d’application. Aussi, la répartition des
compétences ne devrait pas se limiter aux collectivités territoriales. Elle devrait concerner toutes
les structures impliquées au service, pour une question de clarification des rôles et
responsabilités de chaque acteur. C’est dire que corrélativement au transfert de compétences,
les autres structures collaboratrices au service devraient faire l’objet de précision.
Ensuite, la loi n°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de
l’Etat aux collectivités territoriales est devenue quelque peu obsolète au regard de la nouvelle
organisation de l’administration territorial. En effet, le nombre de collectivités territoriales a été
réduite (on est passé de 5 à 3. De plus le District n’a plus ses attributions en matière

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d’asainissement) de sorte de la répartition du service entre ces collectivités n’est plus adaptée.
En effet, la Région n’a qu’un rôle de soutien et d’appui en matière d’assainissement tandis que
la Commune fait de l’entretien et de l’extension des ouvrages d’assainissement. Les collectivités
territoriales qui étaient chargées de la réalisation de ces ouvrages n’existent plus ou n’ont plus
cette compétence (District, Département et Ville).
Enfin, le problème se pose au niveau de la réalisation du service public de l’assainissement par
le District Autonome. Ayant une compétence générale de protection de l’environnement, l’on ne
peut nier sa compétence en matière d’assainissement. Mais le spécial dérogeant au général,
dans l’hypothèse d’un conflit entre le District et les autres collectivités territoriales (en prenant en
compte les compétences d’attribution et les compétences territoriales), la charge de réalisation
du service échappe au District.
En somme, l’état des lieux du régime juridique de gestion du service public de l’assainissement
et du drainage révèle des dysfonctionnements ci-dessous résumés.

2.2 DYSFONCTIONNEMENT DU CADRE JURIDIQUE


Des cas de dysfonctionnement du cadre juridique sont constatés dans la gestion du service public
de l’assainissement et du drainage. Il s’agit:
 du chevauchement des textes juridiques ;
 de l’insuffisance et de l’inadaptation des textes juridiques ;
 de l’ineffectivité de la décentralisation du service public de l’assainissement ;
 des cas d’inapplication des textes juridiques.

2.2.1 Chevauchement des textes juridiques

Plusieurs textes juridiques se chevauchent ou s’imbriquent de sorte que la même matière est
parfois attribuée à plusieurs structures. Bien évidemment, cette situation est source de conflits
de compétence. Un tel conflit survient lorsque plusieurs structures s’attribuent la compétence
d’une même matière ou lorsqu’elles se déclarent toutes incompétentes pour une matière. Cela
résulte bien souvent de la diverité des sens donnés aux attributions qui varient d’un acteur à
l’autre.
En matière de gestion du service public de l’assainissement, le constat de chevauchement est
fait d’abord entre le décret portant attribution des membres du Gouvernement et le décret portant
organisation du MCLAU, d’une part et le décret portant création de l’ONAD, d’autre part. Ensuite,
l’analyse est faite entre le décret portant création de l’ONAD et loi portant transfert et répartition
de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales.

2.2.1.1 Décret portant attribution des membres du Gouvernement et décret portant


organisation du MCLAU et décret portant création de l’ONAD

Selon le décret portant attribution des membres du Gouvernement, le MCLAU est chargé de la
mise en œuvre et du suivi de la politique du Gouvernement en matière d’assainissement. Il s’agit
d’un rôle de détermination et de contrôle des activités tendant à offrir un bon service
d’assainissement aux populations, qualifié de mission régalienne. Ce rôle est assuré au niveau
du ministère par la DGCAM, conformément au décret portant organisation du MCLAU. Mais des
activités afférentes à cette mission sont aussi dévolues à l’ONAD considérée comme une
structure technique chargée de missions opérationnelles pour le compte du MCLAU et des
Collectivités Territoriales. Il s’agit, notamment:
 de la planification du développement du secteur de l’assainissement et du drainage : les
grandes orientations fixées par les schémas directeurs d’assainissement et du drainage;

Rapport Juridique 8
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

 de la régulation des attributions et le contrôle des concessionnaires et des opérateurs


producteurs ;
 de la définition du niveau de tarif qui garantisse l’équilibre du secteur ;
 de la défense des intérêts des usagers en s’assurant du respect des obligations du service
public et en gérant les réclamations des utilisateurs ;
 l’arbitrage des différends entre opérateurs ou entre opérateurs et usagers ;
 du suivi du respect de la réglementation et des conventions passées par les opérateurs
du secteur de l’assainissement et du drainage.
Ces attributions ci-dessus énumérée de par leur caractère régalien devraient revenir à la DAD.

2.2.1.2 Décret portant création de l’ONAD et loi portant transfert et répartition de


compétences de l’Etat aux collectivités territoriales

Le décret portant création de l’ONAD attribue la maîtrise d’ouvrage en 2011 à l’ONAD alors que
cette maîtrise d’ouvrage avait été transférée en 2003 aux collectivités territoriales par la loi
n°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux
collectivités territoriales. Dans la hiérarchie des normes juridiques, un décret ne peut déroger à
une loi au sens strict. Dans la pratique, l’ONAD exerce la maîtrise d’ouvrage des infrastructures
d’assainissement pour le compte de l’Etat. Cette situation n’est toujours pas bien perçue par les
collectivités territoriales qui se considèrent comme les véritables propriétaires de ces
infrastructures, conformément à la loi précitée.

2.2.1.3 Décret portant création du FNAD et le décret portant création du FNDE

L’article 11 du décret portant création du FNAD dispose dans son point 5 que les produits des
amendes et pénalités relatives à la pollution des eaux et des milieux récepteurs constituent des
ressources du fonds. Pourtant, l’article 4 du décret portant création du FNDE dispose que le
produit des taxes et redevances créées en application du principe «pollueur payeur » font partie
des ressources du fonds. Ce principe signifie que le pollueur doit supporter les frais résultant des
mesures de prévention, de réduction et de lutte contre la pollution. Ainsi, l’article 35.5 de la loi
n°96-766 du 3 octobre 1996 portant code de l’environnement dispose que « toute personne
physique ou morale dont les agissements et/ou les activités causent ou sont susceptibles de
causer des dommages à l’environnement est soumise à une taxe et/ou une redevance. Elle
assume, en outre, toutes les mesures de remise en état ».
Les amendes et pénalités prévues par le décret portant création du FNAD et du drainage rentre
donc dans le cadre général du principe pollueur payeur. Il importe de mettre ce texte en
conformité avec le décret portant création du FNDE. Par ailleurs, il faut ne pas perdre de vue le
projet de décret portant création du Fonds de Gestion Intégrée des Ressources en Eau. Ce fonds,
s’il est mis en place, sera alimenté, entre autres, par les produits des redevances prévues par la
loi n°98-755 du 23 octobre 1998 portant code de l’eau (redevances relatives à la qualité de l’eau,
à la quantité d’eau prélevée, à l'utilisation de la force motrice de l'eau, à l'utilisation de l'eau et à
la mobilisation des ressources en eau).

2.2.2 Insuffisance et inadaptation des textes juridiques

La loi portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales s’est
limitée à ces collectivités dans la répartition des tâches afférents au service public alors que celui-
ci fait appel à plusieurs autres structures dont les actions concourent à sa réalisation. Cette
situation explique, en partie, le manque de clarification dans les rôles et responsabilités des
acteurs.
Aussi, la loi précitée ne s’est pas adaptée à la nouvelle organisation de l’administration territoriale
telle que prévue par la loi n° 2014-451 du 05 août 2014 portant orientation de l'organisation

Rapport Juridique 9
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

générale de l'Administration Territoriale. En effet, plusieurs collectivités territoriales n’existent


plus sans que leurs attributions ne soient formellement dévolues aux collectivités actuelles. C’est
le cas du Département et de la Ville1 qui avaient pour missions de réaliser les ouvrages
d’assainissement et de drainage. Pour le moment, aucun texte juridique n’attribue ces
compétences à la Région et à la Commune qui, aux termes de la loi portant transfert et répartition
de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales précitée, ont respectivement un rôle de
soutien et d’appui et un rôle d’extension et d’entretien des ouvrages. En outre, le District
Autonome, devenu une entité territoriale particulière, la loi lui a conféré une compétence générale
de protection de l’environnement. Il n’a plus son rôle de réalisation et d’extension des ouvrages
d’assainissement prévu par la loi portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux
collectivités territoriales.
Par ailleurs, la majorité des décrets d’application prévus par la loi portant transfert et répartition
de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales n’est pas prise. Ainsi, comme pour
plusieurs autres matières objets de transfert, les textes réglementaires, dans le domaine de
l’assainissement et du drainage, n’ont pas été pris jusqu’à ce jour.

2.2.3 Ineffectivité du transfert de la maîtrise d’ouvrage des infrastructures


d’assainissement de l’Etat aux Collectivités Territoriales

L’Etat continue d’exercer la maîtrise d’ouvrage des infrastructures d’assainissement et de


drainage. Il a d’ailleurs délégué cette maîtrise d’ouvrage à l’ONAD alors que la loi portant transfert
et répartition de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales dispose dans son article 4
que les matières transférées sont dévolues de plein droit. Elle dispose également que la
réalisation d’un équipement sur le territoire d’une collectivité territoriale ne peut être entreprise
par l’Etat ou par une autre Collectivité territoriale sans consultation préalable de la collectivité
concernée (article 7).

2.2.4 Cas d’inapplication des textes juridiques

Toutes les mesures préconisées par les textes juridiques ci-dessous ne sont pas appliquées,
comme souhaité.

2.2.4.1 Décret portant attribution des membres du Gouvernement et décret portant


organisation du MCLAU

Le décret portant attribution des membres du Gouvernement et le décret portant organisation du


MCLAU définissent clairement le rôle du MCLAU en matière d’assainissement et de drainage,
ainsi que l’organisation du service à l’intérieur du ministère. Il s’agit d’activités liées à la fonction
régalienne de l’Etat dans ce secteur. Ainsi, l’exercice de toute activité opérationnelle est contraire
aux textes ci-dessus indiqués et à la loi portant transfert et répartition de compétences de l’Etat
aux collectivités territoriales. C’est par exemple, le contrôle des travaux d’assainissement et de
drainage par la DAD, cette activité étant dévolue à l’ONAD.

2.2.4.2 Décret portant création de l’ONAD

Le décret portant création de l’ONAD indique qu’une ou plusieurs conventions définissent la


nature ainsi que les conditions et les modalités de réalisation par l’office des missions qui lui sont
confiées par l’Etat et les collectivités territoriales (article 2). Il indique également qu’il est passé
entre l’Etat et l’ONAD, tous les trois ans, un contrat de programme qui fixe les attributions de

1
La Ville était définie comme l’union de deux ou plusieurs communes contigues.

Rapport Juridique 10
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

l’Office d’une part, les actions à engager, les projets à réaliser et les objectifs à atteindre, et
d’autre part, les ressources financières à mobiliser.
En conséquence, l’exercice des activités de l’ONAD est subordonné aux conventions sus
indiquées qui lui donnent des missions spécifiques de service public. Or depuis 2011, date de
création de l’ONAD, ces conventions ne sont pas encore signées. Pourtant la structure exécute
au quotidien des missions de service public d’assainissement et de drainage. Il s’agit là d’une
mise en veilleuse des articles 2 et 14 du décret n°2011-482 du 28 décembre 2011 portant création
et organisation de l’ONAD.

2.2.4.3 Décret portant création du FNAD

Le FNAD (Fonds National de l’Assainissement et du Drainage), aux termes du décret n°2011-


483 du 28 décembre 2011, est logé à la Banque Nationale de l’Investissement (BNI). Il est géré
par un comité de gestion qui délibère sur les questions afférentes à son objet. Il s’agit du
financement des activités liées à l’assainissement et au drainage, aussi bien régaliennes
qu’opérationnelles.
La création de Fonds nationaux au sein de la Banque Nationale d’Investissement (BNI) qui s’est
substitué à la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA) s’appuie sur l’ordonnance n°87-366 du
1er avril 1987 relative à la création de Fonds nationaux au sein de la Caisse Autonome
d’Amortissement2. Celle-ci a été ratifiée par la loi n°87-805 du 28 juillet 1987 relative à la création
de Fonds nationaux au sein de la Caisse Autonome d’Amortissement3. L’article premier de
l’ordonnance dispose, en effet, qu’il peut être créé, par décret, au sein de la Caisse Autonome
d’Amortissement, des Fonds nationaux, à l’effet de mobiliser des ressources affectées au
financement d’une politique ou d’un programme sectoriel du Gouvernement. Il mentionne, en
outre, que le décret de création précise l’objet ou la mission du fonds, la nature des ressources
à mobiliser, ainsi que les attributions et les modalités de fonctionnement de son comité de
gestion.
Afin de préciser les modalités d’application de l’ordonnance sus indiquée, le décret n°94-194 du
30 mars 1994 portant organisation et fonctionnement des Fonds nationaux créés au sein de la
Caisse Autonome d’Amortissement a été pris. Aux termes de l’article premier de ce décret,
chaque Fonds national est obligatoirement et exclusivement domicilié au sein de la Caisse
Autonome d’Amortissement, seule habilitée, conformément aux règles de la comptabilité
publique, à effectuer les opérations en recette et en dépense et à en tenir les écritures.
Ainsi, conformément aux textes ci-dessus mentionnés, il a été créé, par le décret n°2011-483 du
28 décembre 2011 au sein de la Banque Nationale de l’Investissement, le Fonds National de
l’Assainissement et du Drainage. Il sert au financement du service public de l’assainissement et
du drainage. Le transfert des recettes au bénéfice d’une structure constituerait donc une
irrégularité. C’est seulement la BNI qui, conformément à l’article 16 du décret n°94-194 du 30
mars 1994 sus mentionnée, est habilitée à ouvrir, sur proposition du Comité de gestion du FNAD,
des comptes dans des banques commerciales, pour un quelconque transfert.

2
Article premier de l’ordonnance n°87-366 du 1er avril 1987 relative à la création de Fonds nationaux au sein de la Caisse autonome
d’Amortissement : « A l’effet de mobiliser des ressources affectées au financement d’une politique ou d’un programme sectoriel du
Gouvernement, il peut être créé, par décret, au sein de la Caisse autonome d’Amortissement, en abrégé CAA, des fonds nationaux.
Le décret de création précise l’objet ou la mission du fonds, la nature des ressources à mobiliser ainsi que les attributions et les
modalités de fonctionnement de son comité de gestion… ».
3
Article premier de la loi n°87-805 du 28 juillet 1987 relative à la création de Fonds nationaux au sein de la Caisse autonome
d’Amortissement : « Est ratifié, l’ordonnance n°87-366 du 1er avril 1987 relative à la création de Fonds nationaux au sein de la Caisse
autonome d’Amortissement.

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Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

2.2.4.4 Loi n°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences


de l’Etat aux collectivités territoriales

La Lettre de Politique Sectorielle de l’Assainissement et du Drainage fournit des orientations en


matière d’assainissement et de drainage pour garantir aux populations un meilleur cadre de vie.
Elle met l’accent sur:
 le transfert de certaines compétences aux collectivités territoriales concernant la
planification, la réalisation d’infrastructures, la sensibilisation des populations et la gestion
des services d’assainissement et de drainage ;
 l’encouragement aux collectivités territoriales de recourir à des partenariats public-privé
pour la réalisation, l’exploitation et l’entretien des infrastructures publiques ;
 la création de comités départementaux pour le suivi de la mise en œuvre de l’ATPC.
En outre, la Lettre de Politique recommande un cadre réglementaire amélioré avec la prise de
décrets transférant un ensemble de compétences aux collectivités territoriales, en application de
la loi n°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux
collectivités locales.
Les recommandations ci-dessus révèlent l’ineffectivité ou l’inapplication de la loi précitée. En
effet, cette loi a transféré plusieurs matières aux collectivités territoriales dont l’assainissement.
Mais les modalités d’exercice des compétences transférées, pour certaines matières, ne sont
pas précisées, par manque de décrets d’application.

2.3 RECOMMANDATIONS
Au regard de l’analyse du cadre juridique ci-dessus, les recommandations ci-après sont faites.
Elles sont fonction des rôles et responsabilités des acteurs. Parmi ces recommandations,
certaines sont considérées comme prioritaires et devraient être mises en œuvre à court terme.

2.3.1 Evantail des recommandations

Recommandation 1 Faire la distinction entre les activités régaliennes et les activités


opérationnelles

• Modifier l’article 22 du décret n°2014-515 du 15 septembre 2014


portant organisation du MCLAU, en vue de confier à la DAD, les
attributions à caractère régalien de l’ONAD ;
• Modifier l’article 2 du décret n°2011-482 du 28 décembre 2011 portant
Actions création et organisation de l’ONAD, en vue de distraire de cette
disposition, au profit de la DAD, les attributions ayant un caractère
régalien ;
• Organiser un atelier interne au MCLAU pour la validation des nouvelles
attributions, après que les acteurs se soient entendus sur le contenu
de chaque attribution.
Les acteurs du service public de l’assainissement et du drainage n’ont
Observations toujours pas la même compréhension de leurs attributions. La
clarification dans le cadre d’un atelier interne au MCLAU s’avère donc
nécessaire. Cette recommandation est prioritaire et devrait être mise
en œuvre à court terme.

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Recommandation 2 Optimiser la fonction d’Inspection Générale pour assurer la


régulation du service au sein du MCLAU et s’assurer de l’effectivité
des missions dévolues au ministère
• Nommer un fonctionnaire expérimenté au poste d’Inspecteur Général
Actions
• Fournir les moyens nécessaires pour mener sa fonction d’inspection.
Le poste existant déjà dans l’organigramme du ministère. Il est
Observations seulement mis en veilleuse. Cette recommandation est prioritaire et
devrait être mise en œuvre à court terme.

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Créer et rendre opérationnelles les structures de coordination et de


concertation en matière de gestion du service public de
Recommandation 3 l’assainissement et du drainage (comité technique interministériel,
comités régionaux de coordination et comités départementaux de
suivi du programme ATPC)
• Identifier les acteurs devant être membres des structures de
coordination et de concertation ;
• Mener des actions d’information et de sensibilisation auprès des
structures membres ;
• Elaborer les projets d’actes juridiques portant création et organisation
Actions des structures précitées ;
• Organiser un atelier national de validations des projets d’actes
créateurs des structures de coordination et de concertation ;
• Signer les actes créateurs des structures sus visées pour leur donner
un fondement légal.
Les acteurs travaillent bien souvent de façon cloisonnée sur des
problématiques liées à l’assainissement et au drainage alors qu’elles
convergent toutes à assurer aux populations un meilleur service. C’est
pourquoi, la création des structures de coordination et de concertation
est importante. Elle va amener les acteurs à travailler en synergie, afin
d’optimiser le service public de l’assainissement et du drainage.
Selon la Lettre de Politique Sectorielle de l’Assainissement et du
Observations Drainage, le Comité de coordination interministériel doit être composé
des ministères en charge de l’assainissement et du drainage, de
l’urbanisme, de l’Economie et des Finances, du Budget, de
l’Environnement, de la Salubrité Urbaine, de la Gestion des Ressources
en Eau, de l’Eau Potable, de l’Education Nationale, de la Communication,
de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, de l’Artisanat
et des PME4.
La mise en place des structures de coordination et de concertation
facilitera l’intégration des projets et des initiatives avec la santé publique,
la protection des ressources en eaux, l’urbanisation, la gestion des
déchets solides, la protection des écosystèmes aquatiques et marins, et
la biodiversité, comme indiqué dans la Lettre de Politique.
Cette recommandation est prioritaire et devrait être mise en œuvre
à court terme.

4
Selon la Lettre de Politique Sectorielle de l’Assainissement et du Drainage , la coordination des
interventions en matière d’assainissement et de drainage initiées et/ou mises en œuvre avec l’assistance
des Partenaires Financiers et Techniques sera assurée à travers le Groupe Sectoriel Eau, Hygiène,
Assainissement pour garantir la conformité des interventions avec la Politique et les stratégies sectorielles
nationales.

Rapport Juridique 14
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Renforcer le cadre juridique du secteur de l’assainissement et du


Recommandation 4 drainage
• Elaborer l’avant-projet de code de l’assainissement, le soumette à
Actions validation dans le cadre d’un atelier national, en vue de son adoption
par le Gouvernement ;
• Elaborer et faire signer un contrat-programme pluriannuel entre l’Etat
et l’ONAD ;
• Elaboration et faire signer entre l’Etat et l’ONAD une convention
définissant la nature ainsi que les conditions et les modalités de
réalisation par l’ONAD des missions qui lui sont confiées par l’Etat.
L’élaboration d’un code de l’assainissement en Côte d’Ivoire est une
préoccupation des parties prenantes, notamment le service juridique du
Observations MCLAU (préoccupation exprimé lors de nos visites de terrain). Elle
constitue une mission assignée à plusieurs structures du MCLAU
(DGCAM, DAD et Service Juridique) qui, selon le décret n°2014-515 du
15 septembre 2014 précité, doivent collaborer pour sa réalisation.
Cette recommandation est certes prioritaire mais elle peut être mise
en œuvre à moyen terme.Par contre la signature du contrat-
programme triennal entre le MCLAU et l’ONAD est urgente.

Recommandation 5 Elaborer un manuel de procédures pour le mettre à la disposition


des acteurs du secteur de l’assainissement et du drainage
• Analyser tous les textes juridiques en vigueur et afférents au secteur
de l’assainissement et du drainage, en vue de répertorier les
prodédures applicables ;
• Elaborer le manuel de procédures et le soumettre à validation dans le
Actions cadre d’un atelier réunissant les acteurs du secteur ;
• Assurer une large diffusion du manuel de procédures auprès des
parties prenantes pour faciliter la bonne gestion du service, les
remontés des besoins des populations en matière d’assainissement et
de drainage et la connaissance des mécanismes de gestion des
plaintes.
Le cadre juridique du secteur de l’assainissement et du drainage étant
parfois ignoré des acteurs, le manuel contribuera à favoriser une
meilleure connaissance des procédures applicables et une maîtrise des
cadres de mise en œuvre des plans, projets et programmes. Par ailleurs,
il constituera un outil d’harmonisation des interventions. En effet, la
Observations diversité des acteurs et schémas possibles de conception et de mise en
œuvre des projets appelle un recentrage des objectifs et des procédures
pour une meilleure efficacité des interventions.
Cette recommandation est certes prioritaire mais elle peut être mise
en œuvre à moyen terme.

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Recommandation 6 Faire une réforme législative et règlementaire dans le domaine du


transfert et répartition de compétences de l’Etat aux collectivités
territoriales
• Réviser la loi n°2003-208 du 07 juillet 2008 portant transfert et
répartition de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales pour
l’adapter à la nouvelle politique de décentralisation ;
• Prendre les décrets d’application de la loi précitée, afin de créer les
Actions modalités d’exécution par les collectivités territoriales des matières
transférées ;
• Organiser un atelier national de validation des textes législaifs et
règlementaires et de clarification des rôles et responsabilités des
autres acteurs ;
• Doter les collectivités territoriales de moyens techniques, matériels,
humains et financiers leur permettant assurer les tâches qui leurs sont
transférées.
La réforme est très importante pour opérer un transfert effectif de la
Observations maîtrise d’ouvrage des infrastructures d’assainissement aux collectivités
territoriales. La participation de tous les acteurs est essentielle afin de
s’accorder sur les conditions et modalités de transfert.
Cette recommandation peut être mise en œuvre à moyen terme.

2.3.2 Transfert des responsabilités entre acteurs

La nécessité d’un transfert de responsabilité entre les acteurs du service public de


l’assainissement et du drainage est ci-dessous indiquée avant d’envisager le cas spécifique de
transfert entre la DAD et l’ONAD.

2.3.2.1 Nécessité d’un transfert de responsabilités entre acteurs

La gestion du service public de l’assainissement et du drainage fait appel à plusieurs acteurs


principaux issus de l’administration centrale et déconcentrée du MCLAU, des structures sous-
tutelle du MCLAU et l’administration décentralisée. Une meilleure organisation et répartition des
tâches entre ces structures est indispensable pour optimiser le service. Ainsi, un plan de transfert
progessif des responsabilités est recommandé.
Le transfert effectif des compétences aux collectivités territoriales est la forme idéale découlant
des orientations de la Lettre de Politique Sectorielle de l’Assainissement et du Drainage, pour
garantir aux populations un meilleur cadre de vie. Elle indique, en effet :
 le transfert de certaines compétences aux collectivités territoriales concernant la
planification, la réalisation d’infrastructures, la sensibilisation des populations et la gestion
des services d’assainissement et de drainage ;

 l’encouragement aux collectivités territoriales de recourir à des partenariats public-privé


pour la réalisation, l’exploitation et l’entretien des infrastructures publiques.

En outre, la Lettre de Politique recommande un cadre réglementaire amélioré avec la prise de


décrets transférant un ensemble de compétences aux collectivités territoriales en application de

Rapport Juridique 16
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

la loi n°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux
collectivités locales.
Toutefois, le transfert des responsabilités doit se faire selon une démarche progessive. Dans un
premier temps, il importe de transférer certaines compétences aux structures déconcentrées
avant d’envisager dans un second temps, le transfert de compétences aux collectivités
territoriales. Ces cas de figure sont abordés dans le rapport institutionnel qui s’appuie sur les
recommandations faites dans le présent rapport. Par ailleurs, il importe de clarifier les rôles et
responsabilités entre la DAD et l’ONAD, sur la base de la distinction entre les activités
régaliennes et les activités opérationnelles. Cette clarification est faite dans le présent rapport
juridique.

2.3.2.2 Transfert de responsabilités entre la DAD et l’ONAD

Les attributions actuelles de la DAD (décret portant organisation du MCLAU) et de l’ONAD (décret
portant création et organisation de l’ONAD) sont ci-dessous répertoriées. La distinction entre les
activités régaliennes et les activités opérationnelles étant faite, le transfert des responsabilités
répond à un souci de clarification et de concrétisation des attributions des structures ci-dessus
indiquées. La DAD est investie d’une mission régalienne tandis que l’ONAD est investie d’une
mission opérationnelle. La démarche peut se faire en trois (3) étapes :

Première étape: Modification du décret portant organisation du MCLAU et du décret


portant création, attribution et organisation de l’ONAD
Sur la base de la distinction entre activités régaliennes et activités opérationnelles, une réforme
des attributions de la DAD et de l’ONAD est proposée. La mise en oeuvre de cette réforme va
susciter la modification du décret n°2014-515 du 15 septembre 2014 portant organisation du
Ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et du Drainage et du décret
n°2011-482 du 28 décembre 2011 portant création et organisation de l’Office National de
l’Assainissement et du Drainage.
Concrêtement, il sera question d’extraire du décret portant création et organisation de l’ONAD,
les attributions régaliennes pour les attribuer à la DAD. Certes, la modification des décrets sus
visés est l’oeuvre du Président de la République mais l’initiative d’une telle action est à mettre à
la diligence du MCLAU.

Deuxième étape: Signature de convention d’attribution de mission à l’ONAD et de contrat


Programme
Sur la base des missions de l’ONAD, clairements définies, il appartient au MCLAU de signer avec
lui une convention définissant la nature, les conditions et les modalités de réalisation des
missions qui lui sont confiées par l’Etat. Il en est de même pour la signature d’un contrat
programme triennal entre le MCLAU et l’ONAD. Cette action est à la diligence du MCLAU.

Troisième étape: Sensibilisation et renforcement des capacités des agents sur les
responsabilités de chaque structure
Les deux premières actions sont d’ordre théorique. Ces étapes franchies, il est question de mettre
en pratique les formulations contenues dans les textes juridiques et dans les conventions. Pour
y parvenir harmonieusement, il importe de sensibiliser les agents du MCLAU et de l’ONAD sur la
nécessité de faire la distinction entre les actions régaliennes et les actions opérationnelles. Par
ailleurs, un renforcement des capacités des agents ci-dessus mérite d’être fait, enfin qu’ils se
focalisent sur les rôles et responsabilités qui leur sont dévolus. Cette action est à la diligence du
MCLAU.

Rapport Juridique 17
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3 PROPOSITION DE MATRICES D’ATTRIBUTION ET


D’ORGANISATION DES ACTEURS

3.1 MATRICE DES ATTRIBUTIONS DE LA DAD ET DE L’ONAD


La clarification des rôles et responsabilités entre la DAD et l’ONAD se fait suivant les tableaux ci-
dessous :

3.1.1 Attributions actuelles de la DAD et de l’ONAD

Le tableau ci-dessous met en évidence les attributions actuelles de la DAD et de l’ONAD.

Tableau 1 : Attributions actuelles de la DAD et de l’ONAD


ACTEURS ATTRIBUTIONS

- L’élaboration, la législation et la règlementation en matière d’assainissement, de drainage, de


voiries et de réseaux divers et les appliquer ;
- La veille à la conformité des réalisations des travaux relatifs aux réseaux primaires
d’assainissement et de drainage avec les plans d’urbanisme ;
DAD - La participation à l’élaboration du code de l’assainissement ;
- L’assistance aux collectivités décentralisées en matière d’assainissement, de drainage, de
voirie et réseaux divers en liaison avec les structures compétentes ;
- La mise en œuvre du cadre institutionnel et règlementaire en matière d’assainissement et de
drainage et d’en assurer le suivi ;
- L’organisation des professionnels de l’assainissement et du drainage.
- La planification du développement du secteur de l’assainissement et du drainage ;
- La maîtrise d’ouvrage déléguée ou la maîtrise d’œuvre des investissements pour la réalisation,
l’extension, le renforcement et le renouvellement des infrastructures d’assainissement et du
drainage ;
- La conception, l’établissement, le contrôle et le suivi des différents contrats de délégation du
service public d’assainissement et du drainage ;
- Le suivi du respect de la réglementation et des Conventions passées par les opérateurs du
secteur de l’assainissement et du drainage ;
- La régulation des attributions et le contrôle des concessionnaires et des opérateurs
producteurs indépendants au niveau technique, financier et administratif ;
- La définition du niveau de tarif qui garantisse l’équilibre du secteur ;
ONAD - La gestion des actifs et passifs des immobilisations de l’Etat et des Collectivités Territoriales
relatifs au patrimoine d’assainissement et du drainage, en assurant le suivi de l’utilisation par
les gestionnaires délégués qui en disposent ;
- La gestion comptable et financière des investissements dans le secteur d’assainissement et
du drainage ;
- La gestion des loyers résultant de la location ou de la mise à disposition du patrimoine public
ou privé de l’Etat dans le secteur, notamment par leur perception, leur comptabilisation et leur
affectation ;
- L’émission d’avis sur les concessions ou les autorisations d’exploitation et sur les textes
réglementaires d’assainissement et de drainage ;
- La défense des intérêts des usagers en s’assurant du respect des obligations du service public
et en gérant les réclamations des utilisateurs ;
- L’arbitrage des différends entre opérateurs ou entre opérateurs et usagers.

Rapport Juridique 18
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

3.1.2 Classification entre attributions regalienne et attributions opérationnelles

Concernant les attributions des structures ci-dessus, les tableaux ci-dessous permettent de faire
la classification entre attributions régaliennes et attributions opérationnelles.

Tableau 2 : Classification des attributions de la DAD


ATTRIBUTIONS DAD
- L’élaboration la législation et la règlementation en matière d’assainissement, de
drainage, de voiries et de réseaux divers et les appliquer ;
- La veille à la conformité des réalisations des travaux relatifs aux réseaux primaires
d’assainissement et de drainage avec les plans d’urbanisme ;
Régaliennes - La participation à l’élaboration du code de l’assainissement ;
- L’assistance aux collectivités décentralisées en matière d’assainissement, de drainage,
de voirie et réseaux divers en liaison avec les structures compétentes ;
- La mise en œuvre du cadre institutionnel et règlementaire en matière d’assainissement
et de drainage et d’en assurer le suivi ;
- L’organisation des professionnels de l’assainissement et du drainage.
Opérationnelles Aucune activité théorique ayant un caractère opérationnel.

Tableau 3 : Classification des attributions de l’ONAD


ATTRIBUTIONS ONAD

- La planification du développement du secteur de l’assainissement et du drainage ;


- Le suivi du respect de la réglementation et des Conventions passées par les opérateurs
du secteur de l’assainissement et du drainage ;
- La régulation des attributions et le contrôle des concessionnaires et des opérateurs
Régaliennes producteurs indépendants au niveau technique, financier et administratif ;
- L’émission d’avis sur les concessions ou les autorisations d’exploitation et sur les textes
réglementaires d’assainissement et de drainage ;
- La défense des intérêts des usagers en s’assurant du respect des obligations du service
public et en gérant les réclamations des utilisateurs ;
- L’arbitrage des différends entre opérateurs ou entre opérateurs et usagers.
- La maîtrise d’ouvrage déléguée ou la maîtrise d’œuvre des investissements pour la
réalisation, l’extension, le renforcement et le renouvellement des infrastructures
d’assainissement et du drainage ;
- La conception, l’établissement, le contrôle et le suivi des différents contrats de
délégation du service public d’assainissement et du drainage ;
Opérationnelles - La définition du niveau de tarif qui garantisse l’équilibre du secteur ;
- La gestion des actifs et passifs des immobilisations de l’Etat et des Collectivités
Territoriales relatifs au patrimoine d’assainissement et du drainage, en assurant le suivi
de l’utilisation par les gestionnaires délégués qui en disposent ;
- La gestion comptable et financière des investissements dans le secteur
d’assainissement et du drainage ;
- La gestion des loyers résultant de la location ou de la mise à disposition du patrimoine
public ou privé de l’Etat dans le secteur, notamment par leur perception, leur
comptabilisation et leur affectation.

Observations :
Le constat est que toutes les attributions de la DAD découlant du décret n°2014-515 du 15

Rapport Juridique 19
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

septembre 2014 portant organisation du MCLAU ont un caractère régalien. Mais dans la pratique,
nous constatons que la DAD s’occupe actuellement d’un certain nombre de projets opérationnels
tels que la Gestion intégrée du Bassin du Gourou et l’assainissemement rural avec les opérations
d’ATPC.
En revanche, plusieurs attributions de l’ONAD, issues du décret n°2011-482 du 28 décembre
2011 présentent un caractère régalien. Mais concernant la planification du développement du
secteur de l’assainissement et du drainage indiquée au premier tiret, il faut voir les grandes
orientations fixées par les schémas directeurs d’assainissement et du drainage qui sont du
ressort de la DAD et non la planification des réseaux et infrastructures basée sur ces grandes
orientations qui sont du ressort de l’ONAD. Il importe donc dans un souci de clarification des rôles
de ces deux acteurs importants du service public de l’assainissement et du drainage, de confier
ces activités à la DAD.

3.1.3 Réorganisation des attributions de la DAD et de l’ONAD

Selon la classification ci-dessus, il convient de réorganiser les attributions de la DAD et de


l’ONAD en confiant au premier, les attributions du second qui présentent un caractère régalien
et inversement pour les activités opérationnelles. Cet exercice va conduire à une diminution des
attributions de l’ONAD et une augmentation des attributions de la DAD.

Tableau 4 : Attributions réorganisées de la DAD et de l’ONAD


ACTEURS ATTRIBUTIONS

- L’élaboration de la législation et la règlementation en matière d’assainissement, de drainage,


de voiries et de réseaux divers et de les appliquer;
- La veille à la conformité des réalisations des travaux relatifs aux réseaux primaires
d’assainissement et de drainage avec les plans d’urbanisme;
- La participation à l’élaboration du code de l’assainissement;
- L’assistance aux collectivités décentralisées en matière d’assainissement, de drainage, de
voirie et réseaux divers en liaison avec les structures compétentes;
- La mise en œuvre du cadre institutionnel et règlementaire en matière d’assainissement et de
drainage et d’en assurer le suivi;
- L’organisation des professionnels de l’assainissement et du drainag ;
DAD
- La planification du développement du secteur de l’assainissement et du drainage;
- Le suivi du respect de la réglementation et des Conventions passées par les opérateurs
du secteur de l’assainissement et du drainage;
- L’élaboration et le suivi du contrat-programme pluriannuel avec l’ONAD
- La détermination des tarifs;
- La régulation des attributions et le contrôle des concessionnaires et des opérateurs
producteurs indépendants au niveau technique, financier et administratif;
- L’émission d’avis sur les concessions ou les autorisations d’exploitation et sur les
textes réglementaires d’assainissement et de drainage ;
- La défense des intérêts des usagers en s’assurant du respect des obligations du
service public et en gérant les réclamations des utilisateurs ;
- L’arbitrage des différends entre opérateurs ou entre opérateurs et usagers.
- La maîtrise d’ouvrage déléguée ou la maîtrise d’œuvre des investissements pour la réalisation,
l’extension, le renforcement et le renouvellement des infrastructures d’assainissement et du
drainage;
- La planification, réalisation et suivi de toutes les activités de sensibilisation des
populations au changement de comportement et d’adoption de systèmes
d’assainissement amélioré
ONAD - La conception, l’établissement, le contrôle et le suivi des différents contrats de délégation du
service public d’assainissement et du drainage;

Rapport Juridique 20
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

- La définition du niveau de tarif qui garantisse l’équilibre du secteur;


- La gestion des actifs et passifs des immobilisations de l’Etat et des Collectivités Territoriales
relatifs au patrimoine d’assainissement et du drainage, en assurant le suivi de l’utilisation par
les gestionnaires délégués qui en disposent
- La gestion comptable et financière des investissements dans le secteur d’assainissement et
du drainage
- La gestion des loyers résultant de la location ou de la mise à disposition du patrimoine public
ou privé de l’Etat dans le secteur, notamment par leur perception, leur comptabilisation et leur
affectation.

Observations :
Les nouvelles attributions de la DAD tirées de celles de l’ONAD figuent en gras dans le tableau.

3.2 RÉFÉRENTIELS DE LA CRÉATION DES STRUCTURES DE COORDINATION ET DE


CONCERTATION

Cette partie fait état des conditions et modalités de création de structures nationales et régionales
de concertation et de coordinations du service public de l’assainissement et du drainage. En
effet, il est indispensable pour les parties prenantes de se concerter et de coordonner leurs
actions, en vue d’une meilleure gestion du service public de l’assainissement et de drainage.
Aussi, faut-il rapprocher le service public des usagers par une politique de déconcentration ou
de décentralisation.

3.2.1 Comités de coordination interministériel

La gestion du service public de l’assainissement et du drainage obéit au principe de gestion


intégrée. Il suppose en effet la collaboration de tous les acteurs et la prise en compte de tous les
aspects d’un projet, d’une étude ou d’une activité. On assiste pourtant à une diversité d’acteurs
intervenant dans le secteur et à un manque de coordination et de concertation, entraînant ainsi
des conflits d’intérêts ou dédoublements d’intervention. Cette situation:

 entraîne la mise en place de politiques ou stratégies sectorielles de gestion du service public


de l’assainissement et du drainage qui manquent de cohérence ;
 favorise l’exploitation anarchique des réseaux d’assainissement et de drainage ;
 constitue une source de difficulté opérationnelle du secteur de l’assainissement et du
drainage, car ne permettant pas une vision globale de la politique de l’ensemble du secteur.
Pour éviter ces difficultés, un Comité de Coordination Interministériel dans le secteur de
l’Assainissement et du Drainage doit être créé.

3.2.1.1 Acte créateur et composition du comité

Le Comité de Coordination Interministériel doit avoir une base légale. Il peut ainsi être mis en
place soit par décret, soit par arrêté.
Le Comité réunira tous les ministères impliqués dans la gestion du service public de
l’assainissement et du drainage, dans la perspective d’une meilleure coordination des activités
desdites structures. En sus des acteurs de la Construction, du Logement, de l’Urbanisme, de
l’Assainisssment et du Drainage, le Comité concerne notamment les acteurs des secteurs de la
Santé, de l’Hygiène, des Eaux et Forêts, de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine, des
Ressources en Eau, de l’Eau Potable, de l’Education Nationale, de l’Economie et des Finances,

Rapport Juridique 21
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du Budget, de la Communication, de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, de


l’Artisanat, des PME et de toute autre structure concernée.
La présidence du Comité sera assurée par le Premier Ministre ou son représentant et le
secrétariat par le Ministre en charge de l’assainissement et du drainage ou son représentant.
La liste nominative des membres du Comité de Coordination Interministériel doit être fixée par
décret ou arrêté, sur proposition des structures dont ils relèvent.

3.2.1.2 Attributions du comité

L’objectif majeur du Comité de coordination interministériel est de veiller à la mise en œuvre


concertée de la politique sectorielle de l’assainissement et du drainage et des stratégies et
programmes qui la soutiennent au niveau national. Le Comité aura les missions spécifiques
suivantes :

 favoriser la concertation et l’harmonisation des diverses interventions menées au sein des


ministères chargé de l’assainissement et du drainage ;
 examiner le rapport d’évaluation annuelle du secteur de l’assainissement et du drainage
présenté par le ministère en charge de l’Assainissement et du Drainage sur la base d’un
système national de suivi établi en collaboration avec les autres ministères et
établissements spécialisés concernés ;
 réguler les contrats passés avec les opérateurs publics ou privés intervenant dans le
secteur de l’assainissement et du drainage ;
 examiner les projets de lois, décrets, arrêtés, instructions et circulaires portant sur les
questions d’assainissement et de drainage élaborés par les ministères concernés ;
 connaître l’avancement dans la mise en œuvre de la politique sectorielle ;
 examiner les programmes d’équipement, la répartition des ressources et des moyens et
spécialement les crédits au budget de différents ministères intéressés ;
 examiner des projets d’instructions adressés par le ministre en charge de
l’assainissement et du drainage à l’Office Nationale de l’Assainissement et du Drainage
(ONAD) ;
 donner son avis sur toute question ou document intéressant l’assainissement et le
drainage que lui soumettra le ministre en charge de l’assainissement et du drainage ou
tout autre ministre intéressé ;
 prendre les décisions nécessaires à une meilleure coordination entre les ministères
concernés.

3.2.1.3 Fonctionnement du comité

Le Comité de Coordination Interministériel pourra se réunir en session ordinaire deux (2) fois par
an et en session extraordinaire, en tant que de besoins, sur convocation de son Président.
Les convocations précisant l’ordre du jour et accompagnées des dossiers et documents y
afférents, doivent être adressées aux membres, au moins quinze (15) jours avant la date de la
réunion.
Les procès verbaux de chaque réunion du comité seront envoyés aux membres dans les quinze
jours suivant cette réunion.
Dans l’exécution de ses missions, le comité pourra inviter toute personne physique ou morale à
prendre part aux travaux, sans voix délibérative, en raison de sa compétence sur les points
inscrits à l’ordre du jour. Il pourra également se faire assister, en tant que de besoins, des
représentants de structures techniques de l’Etat.

Rapport Juridique 22
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

Les crédits nécessaires au fonctionnement du comité pourront être imputés chaque année au
Fonds National de l’Assainissement et du Drainage.
Observations:
La mise en place du Comité de Coordination Interministériel ne sera pas sans interférence avec
l’existant. En effet la mise en place du comité enlèvera l’autonomie de prise de décision aux
ministères membres et impliqués dans la gestion du service public de l’assainissement et du
drainage. Comme solutions préconisées le comité doit avoir un fondement juridique. Il faut, par
ailleurs, sensibiliser les acteurs des structures ministérielles impliquée dans la gestion du service
public de l’assainissement et du drainage sur la nécessité d’optimiser les actions par le
concertation.

3.2.2 Comités de coordination régionaux

Le Comité de Coordination Régional est une structure de concertation et de coordination qui


réunira les acteurs du service public de l’assainissement et du drainage au niveau régional.
L’objet du comité est de débattre des questions liées à l’assainissement et au drainage.

3.2.2.1 Acte créateur et composition du comité

Le Comité de Coordination Régional doit avoir une base légale. Il doit ainsi être mis en place par
arrêté.
Le comité réunira tous les acteurs au niveau regional impliqués dans la gestion du service public
de l’assainissement et du drainage, dans la perspective d’une meilleure coordination des activités
desdites structures. Ce sont, notamment :

 l’administration préfectorale ;
 les collectivités territoriales ;
 les directions régionales des ministères impliqués dans la gestion du service public de
l’assainissement et du drainage. En sus des acteurs de la Construction, du Logement, de
l’Urbanisme, de l’Assainisssment et du Drainage, celles-ci concernent notamment les
acteurs des secteurs de la Santé, de l’Hygiène, des Eaux et Forets, de l’Environnement,
de la Salubrité Urbaine, des Ressources en Eau, de l’Eau Potable, de l’Education
Nationale, de la Communication, de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation,
de l’Artisanat, des PME et de toute autre structure concernée.
La présidence du comité sera assurée par le Préfet de région ou son représentant et le secrétariat
par le Directeur régional du ministère en charge de l’assainissement et du drainage ou son
représentant.
La liste nominative des membres du Comité de Coordination Régional doit être fixée par arrêté,
sur proposition des structures dont ils relèvent

3.2.2.2 Attribution du comité

L’objectif majeur du comité est de veiller à la mise en œuvre concertée de la Politique sectorielle
de l’assainissement et du drainage et des stratégies et programmes qui la soutiennent au niveau
régional.
Le Comité de Coordination Régional aura les missions spécifiques suivantes :

 veiller à ce que les activités du secteur soient réalisées, conformément au plan régional
d’assainissement et de draiange ;

Rapport Juridique 23
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 examiner le rapport régional d’évaluation annuelle du secteur de l’assainissement et du


drainage présenté par le ministère en charge de l’Assainissement et du Drainage sur la
base d’un système national de suivi établi en collaboration avec les autres ministères et
établissements spécialisés concernés
 proposer les priorités régionales pour les investissements, les plans de travail et les
budgets annuels en fonction des besoins et des spécificités régionales ou
départementales ;
 rechercher des solutions appropriées aux problèmes inhérents à l’exécution des
programmes d’assainissement et de drainage dans la région ou le département ;
 émettre toute recommandation pertinente pour l’exécution efficace des programmes
d’assainissement et de drainage ;
 apprécier les rapports d’exécution des programmes dans la région ou le département,
suivre et évaluer sur une base semestrielle la performance des contrats passés avec les
opérateurs publics ou privés intervenant dans l’assainissement et le drainage;
 donner son avis sur toutes les questions liées à l’assainissement et au drainage.

3.2.2.3 Fonctionnement du comité

Le Comité de Coordination Régional pourra se réunir en session ordinaire deux (2) fois par an et
en session extraordinaire, en tant que de besoins, sur convocation de son Président. Les
rencontres ordinaires devraient avoir lieu un (1) mois au moins avant la réunion du Comité de
Coordination Interministériel, en vue de servir de séance de préparation à cette dernière.
Les convocations précisant l’ordre du jour et accompagnées des dossiers et documents y
afférents, doivent être adressées aux membres, au moins quinze (15) jours avant la date de la
réunion.
Les procès verbaux de chaque réunion du comité seront envoyés aux membres dans les quinze
jours suivant cette réunion.
Dans l’exécution de ses missions, le comité pourra inviter toute personne physique ou morale à
prendre part aux travaux, sans voix délibérative, en raison de sa compétence sur les points
inscrits à l’ordre du jour. Il pourra également se faire assister, en tant que de besoins, des
représentants de structures techniques de l’Etat.
Les crédits nécessaires au fonctionnement du comité pourront être imputés chaque année au
Fonds National de l’Assainissement et du Drainage.
Observations :
La mise en place du Comité Régional de l’Assainissement et du Drainage ne sera pas sans
interférence avec l’existant. En effet, la mise en place du comité aura pour conséquence de
rendre inefficace les consultations individuelles dans la gestion du service public de
l’assainissement et du drainage. Comme solutions préconisées le comité devrait mettre l’accent
sur la collaboration des parties prenantes. En effet, le but de la mise en place du comité est
d’instaurer une collaboration et concertation des parties prenantes à l’échelle régionale. La
concertation entre les différents acteurs de l'assainissement et du drainage est la clé de voûte du
succès des actions entreprises dans ce secteur.
Au total, comme indiqué dans l’Axe 3 de l’annexe de la Lettre de politique sectorielle de
l’Assainissement et du Drainage, la création de structures de coordination et de concertation au
plan national et au plan régional vise à renforcer la coordination entre les acteurs publics et privés.
Ainsi, comme indiqué dans les recommandations ci-dessus et en conformité avec la Lettre de
Politique, les procédures de mise en œuvre des actions seront définies et mises en place, pour
assurer une bonne cohérence des actions et une coordination efficace entre les interventions

Rapport Juridique 24
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

publiques et privées. Il s’agira d’assurer une bonne intégration des projets et des initiatives
portant sur l’assainissement et le drainage avec5 :
(i) la santé publique et de l’hygiène,
(ii) la protection des ressources en eaux et les projets d’hydraulique urbaine et rurale,
(iii) l’urbanisation, en particulier la promotion immobilière,
(iv) l’évacuation des déchets solides,
(v) la protection des écosystèmes aquatiques, notamment la biodiversité.

5
Voir Axe 3 de la Lettre de Politique Sectorielle de l’Assainissement et du Drainage relatif au renforcement de la
coordination entre les acteurs publics et privés et les collectivités.

Rapport Juridique 25
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4 PERSPECTIVES

A la suite de l’analyse diagnostique du cadre juridique du secteur de l’assainissement et du


drainage, des axes stratégiques s’avèrent nécessaires pour optimiser le service y afférent.
L’analyse du cadre juridique de l’assainissement et du drainage ci-dessus, compte tenu du temps
et des objectifs de la mission n’a pas touché ou approfondi tous les aspects. Des domaines ci-
dessous méritent ainsi d’être approfondis :

 l’analyse du code de l’eau et du code de l’environnement en relation avec l’orientation du


secteur de l’assainissement et du drainage, en ce qui concerne, notamment la
décentralisation du service public et les rôles des autres parties prenantes extérieurs au
MCLAU. L’accent doit être mis sur le rôle des Districts Autonomes et l’assainissement en
milieu rural ainsi que le marché y afférent ;

 l’approndissement des problématiques relatives au Fonds National de l’Assainissement


et du Drainage (FNAD), notamment les questions liées à la forme juridique lui permettant
de collecter les ressources. On pourrait le mettre en relation avec le Fonds de
Financement des Programmes de Salubrité Urbaine (FFPSU) qui est un établissement
public à caractère administratif créé par le décret N°2009-328 du 08 octobre 2009 et qui
par conséquent jouit de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il ne sera pas
inopportun pour les spécialistes en la matière de faire aussi une analyse financière pour
voir sa capacité à s’autofinancer, à travers les ressources collectées ;

 La participation aux rèformes législatives et règlementères du secteur de l’assainissement


et du drainage avec, notamment la collabaration avec le MEMIS pour la révision de la loi
portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales et
l’élaboration des décrets d’application, l’élaboration avec les structures du MCLAU de
l’avant-projet de loi portant code de l’assainissement et du drainage ;

 La participation à l’élaboration de documents types tels que les conventions d’assistance


technique aux collectivités territoriales, les contrats-type de délégation de service public,
les statuts et les règlements intérieurs des associations d'usagers des services
d’assainissement, etc ;

 De façon générale, apporter un appui au transfert de compétences aux structures


déconcentrées et au transfert de la maîtrise d’ouvrage des infrastructures
d’assainissement aux collectivités territoriales, ainsi que la mise en œuvre avec les textes
juridiques pertinents.

Rapport Juridique 26
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5 ANNEXES

5.1 DÉROULEMENT DE LA MISSION


La mission d’expertise de court terme s’est déroulée du 10 au 18 août 2015 à Abidjan. Plusieurs
activités ont été menées au cours de cette période.

5.1.1 Activités du lundi 10 août 2015

Deux séances de travail ont eu lieu au cours de cette journée: une réunion de cadrage entre les
membres de l’équipe du PHAM et une réunion avec les parties prenantes du MCLAU.

5.1.1.1 Réunion de cadrage de l’équipe du PHAM

La séance a eu lieu à la salle de réunion de l’ONAD de 9h00 à 12h00 et a servi de préparation à


la réunion avec les parties prenantes du MCLAU y compris l’ONAD. Elle a concerné les membres
de l’équipe du PHAM et le point focal du PHAM. Elle a porté sur les livrables (aide-mémoire, TDR
des comités de coordination et de concertation et document d’orientation), l’identification des
tâches et des questions diverses.
L’équipe a convenu de transmettre au maître d’ouvrage un aide-mémoire, eu égard à la durée
de la mission. Elle a ainsi décidé de clarifier les attributions de la DAD et de l’ONAD, en faisant
la disinction entre activités regaliennes et activivités opérationnelles. L’équipe a aussi décidé
d’élaborer les Termes de Référence des comités de coordination et de concertation et de fournir
un document d’orientation permettant de renforcer la déconcentration du service public de
l’assainissement et du drainage.

5.1.1.2 Réunion avec les parties du MCLAU

La séance a eu lieu à la salle de réunion de l’ONAD à partir de 14 h30 et a porté sur les livrables
ci-dessus indiqués (aide-mémoire, TDR des structures de coordination et de concertation et
document d’orientation).
Relativement à l’aide-mémoire, les échanges ont porté sur la nécessité par l’équipe du PHAM
d’indiquer le rôle que doit assurer chaque structure, s’agissant du service public de
l’assainissement et du drainage. Les propositons de transfert de compétence, dans ce cas de
figure, devrait s’appuyer sur des argumentations.
En ce qui concerne les comités de coordination et de concertation, les échanges ont porté sur la
nécessité de proposer les TDR, après avoir fait l’état des lieux des comités existants.
Quant au document d’orientation, des échanges ont été menées à deux niveaux: au niveau
déconcentré et au niveau décentralisé. Au niveau de l’administration déconcentrée, il est question
pour les experts de voir la possibilité de transfert de responsabilités de l’administration centrale
à l’administration déconcentrée, ansi que les modalités de collaboration entre les acteurs. Au
niveau de l’administration décentralisée, il est question de voir le niveau de transfert de
compétences de l’Etat aux collectivités territoriales. Pour de plus amples informations, il a été
demandé aux experts de voir le niveau d’avancement au Ministère d’Etat, Ministère de l’Intérieur
et de la Sécurité (MEMIS).
Par ailleurs, les participants ont jugé nécessaire d’aborder la question du Fonds National de
l’Assainissement et du Drainage.
La séance avec les acteurs du MCLAU a permi de planifier le déroulement de la mission.

Rapport Juridique 27
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5.1.2 Activités du mardi 11 août 2015

La journée du mardi 11 août 2015 a été particulièrement chargée en séance de travail.

5.1.2.1 Réunion à la Direction des Affaires Administratives et Financières du MCLAU

La réunion a eu lieu de 10h à 11 h30 à la salle de réunion de la DAAF. Elle a vu la participation


des agents du DAAF, la Direction des Ressources Humaines, les Experts du PHAM, le
représentant de la DAD et le Conseiller Technique (CT) du MCLAU chargé des reformes. L’objet
de la rencontre était de collecter les informations nécessaires aux moyens de recrutement des
agents. Le DAAF a indiqué au cours de la séance qu’y avait une insuffisance de ressources
humaines liée aux problèmes budgétaires. Les programmes budgets ont été passés en revue au
cours de la séance. Concernant la documentation à remettre aux Experts, il a souhaité se donner
le temps de collecte des documents demandés.

5.1.2.2 Réunion au Service Juridique du MCLAU

La réunion a eu lieu de 11h30 à 12 h avec le Responsable du Service Juridique (SJ), Monsieur


Dosso Lamine, en présence du CT chargé des reformes. Monsieur Dosso indiqué sa volonté de
travailler, avec l’appui de l’équipe du PHAM, sur le code de l’assainissement. Sur demande de
cette équipe, il a transmis les textes juridiques suivants :

 Décret portant attribution des membres du Gouvernement ;


 Décret portant organisation du Ministère de la Construction, du Logement, de
l’Assainissement et de l’Urbanisme.

5.1.2.3 Réunion à l’UVICOCI

La séance a eu lieu à l’UVICOCI (Union des Villes et Communes de Côte d’Ivoire) de 15 h 00 à


16 h 00 avec le Directeur Général, Monsieur BARRO Bazoumana et son assistante.
Les échanges ont porté sur l’ineffectivité du transfert de compétences de l’Etat aux collectivités
territoriales. A cet effet, M BARRO a soulevé deux problèmes majeurs. En effet, il a expliqué
ineffectivité du transfert de la maîtrise d’ouvrage, d’une part la volonté des structures centrales
de l’Etat de ne pas se départir des matères transférées, nonobstant les termes clairs de la loi
n°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux
collectivités territoriales. D’autre part, il a expliqué la situation par le manque de transfert de
moyens financiers aux collectivités territoriales. Au soutien de cette affirmmation, il a indiqué que
le budget du transfert est de 2% du budget national, alors que les directives de l’UEMOA
recommandent 10 à 20%.
Quant aux rèformes entreprises au MEMIS, relativement à la loi portant transfert et répartition de
compétences de l’Etat aux collectivités territoriales, l’UVICOCI affirme ne pas être suffisamment
impliquée. Toutefois, il affirme que toutes les collectivités territoriales souhaitent un transfert
effectif des compétences dans les matières transférées.

5.1.2.4 Réunion à l’ARDCI

En l’absence du Président de l’ARDCI (Association des Régions et Districts de Côte d’Ivoire), le


Premier Ministre AHOUSSOU Janneot, la réunion a eu lieu avec le Ministre Dagobert Banzio,
Secrétaire Général de l’ARDCI assisté de ses collaborateurs. La séance a débuté à 16 h 30 pour
s’achever à 17 h 45.

Rapport Juridique 28
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L’ARDCI souhaite un transfert effectif de la maîtrise d’ouvrage des infrastructures


d’assainissement aux collectivités territoriales. Elle souhaite toutefois que les gros ouvrages
relèvent de la compétence de l’Etat et que les interconnexions reviennent aux collectivités
territoriales. Pour mieux défendre les intérêts de l’ARDCI et de l’UVICOCI, les deux structures
envisagent de mêttre en place une Agence Conseil.
Dans l’hypothèse d’un transfert effectif de la maîtrise d’ouvrage des infrastructures
d’assainissement aux collectivités territoriales, l’ARDCI n’exclut pas une collaboration avec
l’Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD). Mais elle ne souhaite pas qu’il leur
soit imposé.

5.1.2.5 Réunion à la DGDDL

La réunion a eu lieu à la Direction Générale de la Décentralisation et du Développement Local


(DGDDL) avec Dr TAHET Noël, Directeur du Développement Local de 18 h à 19 h 15 mn.
Dr TAHET a annoncé une révision de la loi n°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et
répartition de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales. Selon lui la réforme vise deux
(2) objectifs. Le premier est d’adapter la loi précitée à la nouvelle typologie de collectivités
territoriales et le second vise la simplification de cette loi en transférant moins de compétences.
Selon Monsieur TAHET, la démarche utilisée est participative car le projet de texte a été envoyé
aux parties prenantes pour recueillir leurs avis, observations et sugestions.

5.1.3 Activités du mercredi 12 août 2015

L’équipe du PHAM a eu deux séances de travail au cours de la journée du mercredi 12 août


2015 : la réunion avec l’Unité de Gestion du Projet du Bassin du Gourou et avec Monsieur
Soumahoro, CT chargé de la coordination des services territoriaux.

5.1.3.1 Réunion à l’Unité de Gestion du Bassin du Gourou

La séance a eu lieu de 8 h 00 à 9 h 30 avec le resposable de l’UGP (Unité de Gestion du Projet


de Gestion intégrée du Bassin versant du Gourou, assisté de son collaborateur. La séance a été
l’occasion pour les Experts du PHAM de se faire expliquer le fonctionnement du Projet et de
cerner l’ancrage institutionnel du Projet qui est la Direction Général de la Construction, de
l’Assainissement et de la Maintenance (DGCAM). D’ailleurs, le Directeur Général de celle-ci en
est le coordonnateur.

5.1.3.2 Réunion avec le CT chargé de la coordination des services territoriaux

La séance a eu lieu avec Monsieur Soumahoro, CT du Ministre de la Construction, du Logement,


de l’Assainissement et de l’Urbanisme de 10 h à 11 h 30. Selon lui, il y a un manque criard de
personnel à l’intérieur du pays dans les directions régionales et départementales. Il y a des
Directeurs Régionaux qui se retorouvent seuls. Il faut donc récruter du personnel pour rendre les
structures déconcentrées opérationnelles. D’ailleurs, lorsqu’il se pose un problème
d’assainissement, les populations s’adressent aux communes (les communes étant maître
d’ouvrages des infrastructures) qui font appel au Directeur Départemental.

Rapport Juridique 29
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

5.1.4 Activités du jeudi 13 août 2015

5.1.4.1 Rédaction d’une esquisse de rapport

A l’issue des consultations ci-dessus, les Experts juridique et Institutionnel ont consacré la
matinée du jeudi 13 août 2015 à l’analyse des informations et documents collectées, ainsi qu’à
l’élaboration des rapports devant servir de base à la séance de restitution, ainsi que les
présentations.

5.1.4.2 Séance de restitution inetrne

Les Experts juridique et Institutionnel ont fait une séance interne de restitution des résultats
obtenus en ptrésence du Chef de mission du PHAM et le Point Focal, à la salle de réunion de
l’ONAD de 16h00 à 18h30. Il s’agit d’une séance de préparation à la séance de restitution devant
les parties prenantes prévue pour le vendredi 14 août 2015. Elle a permis d’améliorer les supports
de travail.

5.1.5 Activités du vendredi 13 août 2015

Deux activités majeures ont eu lieu au cours de cette journée, à savoir la séance de restitution
aux parties prenantes et la réunion bilan interne à l’équipe du PHAM pour l’élaboration du rapport
de mission.

5.1.5.1 Séance de restitution aux parties prenantes

La séance de restitution a eu lieu au Cabinet du MCLAU. A l’issu des présentations faites par le
Chef de Mission et les deux Experts juridique et Institutionnel du PHAM, les échanges ont porté
sur les points suivants :

 la confrontation de l’état des lieux des textes à la pratique ;


 la nécessité d’opérer un transfert progesssif des compétences aux structures
déconcentrées et décentralisées ;
 la nécessité de faire des consultations au District d’Abidjan pour voir leur niveau de
participation au service public de l’assainissement et du drainage ;
 l’identification des activités régaliennes et des activités opérationnelles ;
 l’examen du régime juridique du Fonds National de l’Assainissement et du Drainage ;
 l’implication du MEMIS dans le projet ;
 la priorisation des actions pour une question d’efficacité.

5.1.5.2 Réunion bilan interne à l’équipe du PHAM

Dans la perspective de la rédaction du rapport de mission, l’équipe du PHAM a jugé nécessaire


d’examiner les observations faites lors de la séance de restitution et de voir les orientations à
donner aux rapports de mission en tenant compte des perspectives. A cet effet, les membres de
l’équipe ont convenu que le rapport juridique soit axé sur le diagnostic du cadre juridique, la
clarification des rôles et responsabilité de la DAD et de l’ONAD, ainsi que la détermination des
modalités de fonctionnement des structures de coordination et de concertation.
Quant au rapport institutionnel, il devrait être axé sur les orientations à apporter aux secteurs de
l’assainissement et du drainage en faisant des propositions de transfert progressif de
compétences aux structures déconcentrées et puis aux structures décentralisées.

Rapport Juridique 30
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

5.1.6 Activités des lundi 17 et mardi 18 août 2015

Les lundi 17 et mardi 18 août 2015 ont été consacrés à la rédaction du rapport de mission.

5.1.7 Personnes ressources rencontrées lors de la mission

Les personnes ressources rencontrées sont répertoriées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 5 : Matrice des personnes ressources contactées au cours de la mission

N° NOM ET PREMONS FONCTION / STRUCTURE CONTACTS


1 Gabriel Regallet Chef mission AT- Assain / PHAM Lot 2 77 52 50 78
2 Aboubakar Bamba Directeur Général Adjoint / ONAD
3 N’Guessan Kouame André Point focal / ONAD 07 89 98 41
4 DOSSO Mohamed Lamine Directeur Juridique/MCLAU 03 12 42 02
5 BARRO Bazoumana Directeur Général / UVICOCI 05 69 86 12
6 DAGOBERT Banzio Secrétaire Général / ARDCI 08 08 17 37
7 KOUADIO Angoua Marc Homologue Expert / UGP 07 83 33 87
8 SOUMAHORO Amara Conseiller Technique / MCLAU 07 16 11 84
9 KONAN Lella Jules Membre Secrétariat / ARDCI 07 01 27 06
10 AMICHIA Paul Membre Secrétariat / ARDCI 01 45 96 93
11 TAHET Noël Directeur du DL / DGDDL du MEMIS 07 49 44 95
12 OUATTARA Adores DD Grand-Bassam / MCLU 07 04 81 62

NB : Voir les listes de présence pour un état exhaustif des personnes rencontrées.

Rapport Juridique 31
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

5.2 PROJET DE LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE L’ASSAINISSEMENT ET DU


DRAINAGE

: Changement proposé par rapport à la version de janvier 2012

PROJET DE LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE L’ASSAINISSEMENT ET DU


DRAINAGE
Actualisation des données et objectifs ODD par rapport à la version de 2012
1. L’OBJET DE LA LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE
La lettre de politique sectorielle de l'assainissement et du drainage présente les orientations que
le Gouvernement entend donner au secteur de l’assainissement et du drainage et la stratégie
qu’il entend mener à l’horizon 20306. Ces orientations traduisent les engagements pris à l’égard
de la communauté nationale avec le Plan National de Développement et les Objectifs de
Développement Durable (ODD) à l'horizon 2030. Le Gouvernement compte sur la mobilisation
de l’ensemble des acteurs nationaux pour la mise en œuvre de sa politique et sollicite l’appui de
la communauté internationale dans la mise en œuvre de sa stratégie
2. CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL
Selon le Programme Conjoint de Suivi OMS-UNICEF (ci-après appelé JMP) de 2015, 22% de la
population totale a accès à un assainissement amélioré. 26% de la population totale, soit 5,88
millions de personnes, pratiquent la défécation à l’air libre. Cette pratique concerne
principalement le milieu rural (51% la pratique encore), où seulement 10% de la population a
accès à un assainissement amélioré7. Il existe de fortes disparités régionales. La moitié des
établissements scolaires et le quart des centres de santé ne disposent pas d’installations
d’assainissement améliorées. L’absence d’installations d’assainissement améliorées affecte plus
particulièrement le milieu rural où seulement un tiers des établissements scolaires et des centres
de santé en sont équipés.
Les coûts d’entretien des systèmes d’assainissement collectifs et des réseaux de drainage des
eaux pluviales ne sont pas financés de façon durable.
L’urbanisation mal maîtrisée, l’insuffisance des infrastructures publiques et privées
d’assainissement et de drainage, et de leur entretien, entravent le développement économique
du fait de ses conséquences sur la santé publique, les ressources en eaux et les écosystèmes.
Le manque d’assainissement coûte en effet annuellement au pays 1,6 point de PIB, soit environ
182 milliards de FCFA (source WSP8). Le manque d’hygiène et d’accès à l’eau potable et à
l’assainissement coûte annuellement entre 4 et 5 points de PIB du fait des dépenses de santé,
de la perte de productivité, de la mortalité et des temps d’accès (source WSP9).
3. LES ORIENTATIONS POLITIQUES
Les orientations politiques retenues visent à garantir à tous le droit à un environnement sain, tel
que stipulé par l’article 19 de la Constitution. Elles s’articulent autour des points suivants :

6
En conformité avec les objectifs des Schémas Directeurs d’Urbanisme et d’Assainissement et ceux des
ODD qui portent à l’horizon 2030
7
Par assainissment ameliore, la Direction de l’Assainissment et du Drainage
8
Water and Sanitation Program, World Bank, 2012, Economic Impacts of Poor Sanitation in Africa
9
Ibid

Rapport Juridique 32
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

• un nouveau cadre institutionnel avec (i) la création d’un Comité interministériel de coordination,
(ii) la création d’une structure de référence, l’Office National de l’Assainissement et du Drainage,
(iii) un transfert de certaines compétences aux collectivités territoriales concernant la
planification, la réalisation d’infrastructures, la sensibilisation des populations et la gestion des
services d’assainissement et de drainage, (iv) un encouragement aux collectivités territoriales
de recourir à des partenariats public-privé pour la réalisation, l’exploitation et l’entretien des
infrastructures publiques (v) la création de comités départementaux pour le suivi de la mise en
œuvre de l’ATPC;
• un cadre réglementaire amélioré avec (i) la prise de décrets transférant un ensemble de
compétences aux collectivités territoriales en application de la loi n°2003-208 du 07 juillet 2003
portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux collectivités locales, (ii) des
procédures d’intégration des projets et des initiatives avec la santé publique, la protection des
ressources en eaux, l’urbanisation, la gestion des déchets solides, la protection des écosystèmes
aquatiques et marins, et la biodiversité, (iii) un règlement du service d’assainissement et du
drainage;
• un cadre de planification claire avec (i) un Plan National d’Assainissement et du Drainage
constituant la référence unique pour tous les acteurs publics, les partenaires techniques et
financiers, et les autres parties prenantes au secteur, (ii) des contrats programme pluriannuels
entre l’Etat, le maitre d’ouvrage délégué en matière d’assainissement et de drainage et les
collectivités territoriales, (iii) un règlement fixant les prescriptions techniques minimales à
respecter localement, tenant compte des densités de population et de la sensibilité du milieu
récepteur, (iv) l’élaboration et signature d’un pacte de durabilité du Programme d’Appui à
l’Accélération de l’Accès Durable à l’Eau, à l’Hygiène et à l’Assainissement (PADEHA) les 24, 25
et 26 avril 2013 ; (v) Promotion de l’ATPC (Assainissement Total Piloté par la Communauté) et
mise en œuvre de la stratégie d'assainissement en milieu rural pour un changement durable de
comportement ; et (vi) des plans de développement de l’assainissement et du drainage des zones
rurales et des plans directeurs d’assainissement et de drainage des centres urbains; (vii) la
promotion du marketing de l’assainissement (SANMARK) et la mise en œuvre de la stratégie du
marketing de l’assainissement pour l’amélioration et l’utilisation durable des latrines et (viii) le
développement d’une stratégie de l’assainissement en milieu rural.
• Un effort d’investissement portant sur (i) l’accès à un assainissement collectif et la lutte contre
les inondations dans les grandes villes et (ii) l’accès à un assainissement amélioré à un coût
abordable stimulé par la demande et pérennisé par des programmes d’éducation ;
• un mécanisme durable de financement des coûts d’exploitation et d’entretien des infrastructures
d’assainissement et de drainage ; des subventions non-discriminatoires, équilibrées entre les
milieux rural et urbain et entre les régions, orientées en priorité vers les groupes vulnérables ou
défavorisés.
4. LES OBJECTIFS

Objectif général
Pour contribuer à la vision nationale d’une Cote d’ivoire émergente, dans la perspective des ODD,
60% de la population ivoirienne devra avoir un accès durable aux installations sanitaires
améliorées en 2030. Cet objectif national d’accès de la population à un assainissement et à une
protection contre les inondations sont définies par sous-secteur en fonction du milieu rural et
urbain, et prennent en compte les lieux publics
• L’accès à l’assainissement en milieu rural

Rapport Juridique 33
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

Le taux d’accès à un assainissement amélioré10 en milieu rural sera évalué à partir


(i) du pourcentage de la population ayant éliminé la pratique de la défécation à l’air libre.
En milieu rural, la pratique de la défécation à l’air libre passera de 51 à 15 % en 2030.
(ii) du pourcentage de la population rurale ayant accès à l’assainissement amélioré, qui
sera porté à 45 % en 2030.
En 2020, 1 200 000 nouvelles personnes devront avoir mis fin à cette pratique. Ceci portera à
18% le taux d’accès de la population rurale à l’assainissement amélioré.
Avec les efforts conjugués des collectivités territoriales décentralisés, des Ministères en charge
de l’assainissement et des partenaires techniques et financiers, 6 500 000 nouvelles personnes
devront avoir mis fin à la pratique de la défécation à l’air libre en 2030. Ceci portera à 45% le taux
d’accès de la population rurale à l’assainissement amélioré
Les Conseils régionaux et municipaux seront responsabilisés à l’atteinte de ces objectifs et cet
effort de responsabilisation sera accentuée d’ici 2030. Dans le cadre du programme
d’Assainissement Total Piloté par la Communauté, des comités départementaux de suivi sont
mis graduellement en place et couvriront l’ensemble des villages d’ici 2030

• L’accès à l’assainissement en milieu urbain et la protection contre les inondations


De 2016 à 2020, le taux d’accès à un assainissement amélioré passera de 33% à 50%, soit un
accroissement de 2,5 millions de personnes11. De 2021 à 2030, le taux d’accès à un
assainissement amélioré passera de 50% à 75%, soit un accroissement de 4,5 millions de
personnes. Un programme d'accès à l'assainissement ciblé sur les quartiers urbains d’habitat
précaire sera mis en œuvre en vue de leur réserver en priorité l'aide publique. Seuls seront pris
en compte les quartiers précaires situés en dehors des lits d’écoulement d’eau pluviale et des
flancs des thalwegs, sites considérés comme des zones à risque.
Le taux de traitement des eaux usées collectées par les systèmes d’assainissement collectifs
atteindra 25% en 2020 et 100% en 2030.
Sur la période 2016-2030, l’ensemble des chefs-lieux des régions (3112) et des 2 Districts
Autonomes seront dotés de stations de traitement des boues de vidange pour une bonne maitrise
de ce sous-secteur.
Dans la période 2016-2030, le programme de protection contre les inondations des principaux
sites urbains inondés régulièrement sera renforcé et avec la définition des schémas directeurs
de l’urbanisme et de l’assainissement des deux districts autonomes et des chefs-lieux des
régions, un programme d’aménagement des réseaux primaires de drainage des bassins versants
des centres urbains sera mis en œuvre.
La pratique de la défécation à l’air libre en milieu urbain sera éliminée à l’horizon 2030.

10
Tel que défini par le JMP OMS-UNICEF
11
Sur la base du JMP 2015 (taux d’accès des populations à un assainissement amélioré) et des données
de populations du RGPH 2014 avec une population totale de 22,6 millions de personnes réparties à part
égale entre milieu rural et urbain. Les données de 2020 et 2030 tiennent compte de l’accroissement moyen
de la population de 2.6 % par an.
12
Abidjan, Bouaké, Daloa, Yamoussoukro, Korhogo, San Pedro, Man, Gagnoa, Divo, Duékoué,
Abengourou, Soubré, Agboville, Dabou, Dimbokro, Bouaflé, Guiglo, Bondoukou, Daoukro, Katiola,
Séguéla, Adzopé, Odienné, Ferkessédougou, Toumodi, Aboisso, Bongouanou, Boundiali, Mankono,
Touba, Sassandra, Bouna, Minignan, Grand-Bassam

Rapport Juridique 34
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

• L’accès à l’assainissement semi-collectif


Le pourcentage d’équipements des établissements scolaires équipés d’installations
d’assainissement amélioré passera de 45% en 2016 à 50% à l’horizon 2020 et à 65% à l’horizon
2030. Le pourcentage d’équipements des centres de santé équipés d’installations
d’assainissement amélioré passera de 60% en 2016 à 65% à l’horizon 2020 et à 70% à l’horizon
2030.Les principaux autres lieux publics (marchés, gares routières et ferroviaires) auront accès
à un assainissement amélioré à l’horizon 2030.

5. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT A L’HORIZON 2030


Les initiatives du Gouvernement à l’horizon 2030 pour atteindre ces objectifs, seront développées
selon les cinq axes stratégiques suivants :
• réaliser un programme de développement des infrastructures;
• susciter le changement de comportement et la demande et l’offre en assainissement et créer
une émulation entre les collectivités territoriales pour promouvoir l'assainissement autonome et
mettre fin de façon durable à la défection a l’air libre;
• renforcer la coordination avec les acteurs publics et privés et les collectivités territoriales ;
• renforcer les capacités de planification, de programmation, de réalisation, d’exploitation, de
suivi-contrôle et d’évaluation des acteurs publics et privés et des collectivités territoriales;
• accroitre et pérenniser les ressources financières du secteur.
La présentation de ces axes est annexée à cette lettre.

6. MODALITES DE MISE EN OEUVRE


La mise en œuvre sera supervisée par le Comité Interministériel de l’Assainissement et du
drainage, qui se réunira au moins une fois par an pour examiner le rapport d’évaluation annuelle
présenté par le ministère chargé de l’Assainissement et du Drainage. Pour établir ce rapport, le
ministère chargé de l’Assainissement et du Drainage mettra en place un système national de
suivi en collaboration avec les autres ministères et établissements spécialisés concernés.

Rapport Juridique 35
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

Annexe de la Lettre de politique sectorielle de l’Assainissement et du Drainage


Axe 1 : Réaliser un programme de développement des infrastructures
Le Programme National de l’Assainissement et de Drainage (PNAD) fédérera toutes les initiatives
autour des objectifs définis ci-dessus et en assurera la cohérence. Le Comité interministériel de
l’assainissement et du drainage, qui sera créé (cf. axe 3), en assurera la coordination.
Ce programme sera élaboré par le ministère chargé de l’assainissement et du drainage en
concertation avec les autres acteurs concernés. Une étude d’évaluation à mi-parcours et une
étude finale seront réalisées sur les retombées sanitaires et économiques de ce programme.
Elles évalueront entre autre son impact sur les ménages à faibles revenus et le niveau de
satisfaction des besoins en assainissement dans les quartiers urbains d’habitat précaire.
L’ensemble des investissements publics entre 2016 et 2030 est évalué à 1 100 milliards de FCFA,
soit 0,38% du Produit Intérieur Brut, estimé sur ces 15 ans13. Le programme comprendra les
principales opérations suivantes :
• Assainissement rural / Changement de comportement: un programme de sensibilisation
des populations au changement de comportement global, unifié et planifié (cf. axe 2) et des
opérations de terrain seront mis en œuvre pour un budget estimatif 2016-2030 de 37,50 milliards
de FCFA. A l’horizon 2020, les ressources à allouer au programme d’assainissement rural sont
évaluées à 15 milliards FCFA.
• Assainissement rural / Amélioration durable de la qualité des latrines en milieu rural :
Suite à la capitalisation des expériences pilotes en cours sur le marketing de l’assainissement,
un Programme national de promotion de marketing de l’assainissement (SANMARK) sera
développé et mis en œuvre afin de garantir l’utilisation durable et l’amélioration de la qualité des
latrines en milieu rural. Le budget de ce programme est estimé à 2,75 milliards de FCFA
• Plans directeurs d’assainissement et de drainage : des plans seront réalisés dans
l’ensemble des chefs-lieux des régions (31) et dans les 2 districts autonomes préalablement aux
opérations d’investissement, pour un budget estimatif 2016-2020 de 3,00 milliards de FCFA.
• Systèmes d’assainissement collectif et de drainage en milieu urbain:
Le programme d’amélioration des systèmes de collecte et de traitement des eaux usées
concerne la réhabilitation et l’extension des systèmes existants (Abidjan, Yamoussoukro,
Bouaké, San Pedro, Dimbokro) et la construction de systèmes dans les autres chefs-lieux des
régions, la réalisation de campagnes de raccordement et de mise en conformité des
branchements, la sécurisation des emprises et des servitudes des ouvrages d'assainissement et
de drainage, l’équipement en matériels d’inspection et d’entretien des réseaux, pour un budget
estimatif 2016-2030 de 650 milliards de FCFA.
A l’Horizon 2020, le budget nécessaire au développement du système de collecte et de traitement
des eaux usées est estimé à 350 milliards F CFA.
L’ensemble des Chefs-lieux de Région (31) et les 2 Districts Autonomes seront dotés de stations
de traitement des boues de vidange.
Le programme de prise en charge du traitement des matières de vidange issues de
l’assainissement non collectif en milieu urbain se fera à travers la construction de stations de
traitement des boues de vidange pour un budget estimatif de 54 milliards de FCFA. A l’horizon

13
Sur la base de 38 954 milliards de $ USD en 2013 -- Données FMI 2013. La Cote d’Ivoire s’était
engagée à consacrer 0.5% de son PIB au sous-secteur lors des « engagements d’eThekwini concernant
l’assainissement » en 2008.

Rapport Juridique 36
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

2020, le budget estimatif pour la construction des stations de traitement des boues de vidange
est de 20 milliards FCFA.
Le programme de drainage des eaux pluviales concernera la réhabilitation des ouvrages de
drainage, l’aménagement des thalwegs et des cuvettes pour un budget estimatif 2016-2030 de
354 milliards de FCFA.
A Horizon 2020, le budget du programme de drainage des eaux pluviales est estimé à 120
milliards FCFA.
Systèmes d’assainissement semi-collectif: une centaine d’établissements scolaires et une
cinquantaine de centres de santé en moyenne par an seront équipés de latrines améliorées et
de points d’eau dans les zones rurales et urbaines. Les principaux autres lieux publics (marchés,
gares routières et ferroviaires) en seront aussi équipés. Le budget estimatif 2016-2030 s’élève à
1,5 milliards de FCFA. A Horizon 2020, le budget de réalisation de latrines dans les
établissements scolaires et sanitaires est estimé à 500 millions F CFA.
Axe 2 : Susciter le changement de comportement et la demande en assainissement et
créer une émulation entre les collectivités territoriales et mettre fin de façon durable à la
défécation à l’air libre
Un programme global, unifié, planifié et durable d’éducation des populations au changement de
comportement sera élaboré. Ce programme combinera la communication, l’information, la
mobilisation communautaire et l’habilitation des communautés. Ce programme sera
principalement basé sur (i) l’approche Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC)
afin de susciter une réelle demande en assainissement et sur (ii) le marketing de
l’assainissement (SANMARK) afin d’assurer l’offre en produits d’assainissement. Ce programme
sera mis en œuvre par le ministère en charge de l’Assainissement et du Drainage en liaison avec
les acteurs des secteurs de la Santé, de l’Hygiène, de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine,
des Ressources en Eau, de l’Eau Potable, de l’Education Nationale, de la Communication, de
l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, de l’Artisanat, des PME et de toute autre
structure concernée. Il bénéficiera de l’appui technique et financier des partenaires techniques et
financiers. Ce programme a été budgétisé dans l’Axe 1.
Des contrats-programmes pluriannuels seront signés entre l’Etat et l’ONAD et entre l’Etat et les
collectivités territoriales pour préciser, d’une part, les actions à engager, les projets à réaliser et
les objectifs à atteindre, et d’autre part, les ressources financières à mobiliser.
Le ministère en charge de l’Assainissement et du Drainage définira et mettra en place un
dispositif permanent d’évaluation du programme de communication et des contrats-programmes.
Axe 3 : Renforcer la coordination entre les acteurs publics, privés et les collectivités
territoriales
Des procédures seront définies et mises en place pour assurer une bonne cohérence des actions
et une coordination efficace entre les interventions publiques et privées et les collectivités. Il
s’agira d’assurer une bonne intégration des projets et des initiatives portant sur l’assainissement
avec (i) la santé publique, (ii) la protection des ressources en eaux et les projets d’hydraulique
urbaine et rurale, (iii) l’urbanisation, en particulier la promotion immobilière, (iv) l’évacuation des
déchets solides, (v) la protection des écosystèmes aquatiques et marins, et de la biodiversité.
Un Comité de coordination interministériel sera créé en vue de (i) favoriser la concertation et
l’harmonisation des diverses interventions menées au sein du ministère chargé de
l’assainissement et du drainage et (ii) réguler les contrats passés avec les opérateurs publics ou
privés intervenant dans l’assainissement et le drainage. Ce comité sera chargé d’examiner toute
proposition de loi et de règlement, de connaître l’avancement dans la mise en œuvre de la
politique sectorielle et de prendre les décisions nécessaires à une meilleure coordination entre
les ministères concernés.
Ce Comité de coordination interministériel sera composé des ministères en charge de
l’assainissement et du drainage, de l’urbanisme, de l’Economie et des Finances, du Budget, de

Rapport Juridique 37
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

l’Environnement, de la Salubrité Urbaine, de la Gestion des Ressources en Eau, de l’Eau Potable,


de l’Education Nationale, de la Communication, de l’Administration du Territoire et de la
Décentralisation, de l’Artisanat et des PME.
La coordination des interventions en matière d’assainissement et de drainage initiées et/ou mises
en œuvre avec l’assistance des Partenaires Financiers et Techniques sera assurée à travers le
Groupe Sectoriel Eau, Hygiène, Assainissement pour garantir la conformité des interventions
avec la Politique et les stratégies sectorielles nationales14.
L’intercommunalité sera encouragée chaque fois qu’elle sera utile à la mise en œuvre des projets
d’assainissement. Des procédures de concertation locale entre les acteurs publics et la
population seront mises en œuvre pour orienter et soutenir la participation des populations dans
les processus de planification, de budgétisation et de mise en œuvre des actions
d’assainissement.
Axe 4 : Renforcer les capacités de planification, de programmation, de réalisation,
d’exploitation, de suivi-contrôle et d’évaluation des acteurs publics et privés et des
collectivités territoriales
Un établissement public spécialisé, l’Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD),
a été créé avec pour mission de développer à l’échelle nationale une expertise technique en
assainissement et drainage.
Cette expertise sera mise à la disposition des ministères et des collectivités territoriales pour la
gestion des programmes et des projets en matière d’assainissement et de drainage. L’ONAD a
une mission claire du Gouvernement pour planifier et coordonner la réalisation des projets en
collaboration avec les autres institutions publiques, les collectivités territoriales et les bailleurs de
fonds. Les collectivités territoriales seront encouragées à lui déléguer la maîtrise d’ouvrage pour
l’élaboration de leurs plans locaux d’assainissement et de drainage et la gestion de leurs projets.
Dans les villes disposant d’un système d’assainissement collectif, des contrats d’exploitation et
de maintenance seront passés par appel d’offres à des opérateurs privés avec des obligations
de résultats selon différentes formes juridiques de délégation ou de prestations de service,
choisies en fonction de leur faisabilité technique et financière. Ces contrats incluront, en
particulier: le règlement du service de l’assainissement et de drainage, les performances à
atteindre et une obligation de recueil et de traitement des réclamations des usagers.
Des filières professionnelles seront développées selon un double objectif (i) de qualité des
produits et des prestations, et (ii) de développement d’un tissu de PME et d’artisans (services de
vidanges des fosses, fabrication industrielle d’éléments de latrine pour en assurer la sécurité et
l’étanchéité). La valorisation des sous-produits de l’assainissement sera encouragée par
l’adoption d’un cadre législatif et réglementaire approprié et la réalisation de projets pilotes.
La conformité des rejets industriels et liquides biomédicaux avec les normes en vigueur sera
améliorée par la construction d’installations de prétraitement et un suivi rigoureux de leur
fonctionnement. Un mécanisme de financement incitatif sera mis en place.
Les ministères concernés se rapprocheront pour identifier les besoins de recrutement et de
formation en assainissement. Un plan de formation pour satisfaire les besoins ruraux et urbains
sera élaboré par le ministère en charge de l’Assainissement et du Drainage avec les
établissements de formation et un budget sera alloué. Ce plan concernera l’ensemble des acteurs
de l’assainissement et du drainage : personnel des ministères et de l’ONAD, agents des
collectivités territoriales, animateurs des ONG, agents vulgarisateurs, artisans, etc.
Axe 5 : Accroître et pérenniser les ressources financières du secteur

14
TdR de ce Groupe sectoriel adoptés par le Conseil des Ministres du 3 février 2015

Rapport Juridique 38
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

L’Etat recherchera les financements auprès des partenaires techniques et financiers pour la
réalisation du Plan National d’Assainissement et de Drainage avec l’appui des autres ministères
concernés.
Une réflexion sera menée sur des dispositions fiscales permettant de promouvoir l’accès à
l’assainissement et sur un mécanisme permettant un accès des collectivités territoriales aux
financements au moyen de recettes adéquates et prévisibles. Un Cadre de Dépenses à Moyen
Terme (CDMT)15 et l’approche budget-programme seront également mis en œuvre pour le sous-
secteur de l’assainissement et du drainage à compter du 1er janvier 2017. Chaque ministère
concerné et chaque collectivité territoriale disposeront de lignes budgétaires identifiant clairement
les recettes et les dépenses d’assainissement et de drainage. Un texte réglementaire précisera
les instructions budgétaires et comptables applicables aux recettes et aux dépenses des services
publics d’assainissement et de drainage gérés par les collectivités territoriales.
Une réflexion sera menée pour étendre la redevance d’assainissement des eaux usées à d’autres
localités.
Un Fonds National de l’Assainissement et du Drainage a été créé par le décret 2011-483 du 28
décembre 2011 afin de (i) financer le développement de l’assainissement et du drainage en Côte
d’Ivoire, en l’occurrence les études, les travaux, la réalisation des infrastructures
d’assainissement des eaux usées et de drainage des eaux pluviales, le contrôle des travaux, la
formation des animateurs et la sensibilisation des usagers, (ii) les règlement des dépenses
relatives à l’exploitation et à l’entretien des réseaux d’assainissement et de drainage, (iii) le
service de la dette contractée par l’Etat pour le développement des ouvrages d’assainissement
et de drainage. L’Etat s’engage à rendre ce fonds opérationnel.

15
En conformité avec la Directive 1-2009 sur la Nouvelle Gestion Publique de l’UEOMA dont la mise en
place est coordonnée par le Ministère du Budget au niveau national

Rapport Juridique 39
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

5.3 TERMES DE RÉFÉRENCE DE LA MISSION

Appui Institutionnel au

Programme d’Hydraulique pour le Millénaire (PHAM)

Volet Assainissement

Termes de référence pour une mission d’expertise court


terme
Intervention Première mission d’analyse juridique

Ressources Kouamé Raphaël Kra – Expert Senior Résident


Calendrier 10-14 aout 2015 5 Personnes-Jours (peut être étendu à 7 jours)

1 Contexte
L’actuelle intervention fait partie d’une initiative de l’Union Européenne, de financer à hauteur de
25 millions d’EURO le Programme Hydraulique et Assainissement du Millénaire en Côte d’Ivoire.
L’objectif général de ce programme est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des
populations les plus vulnérables en Côte d’Ivoire. Pour cette raison, elle intervient dans le
domaine de l’hydraulique et de l’assainissement avec des réalisations physiques dans deux
districts dans la partie ouest du pays, zone durement touchée par les différentes crises entre
2002 et 2011, à la base de la détérioration de nombreuses infrastructures d’eau et
d’assainissement.

Le volet Appui Institutionnel, qui concerne l’ensemble du territoire ivoirien, est mis en œuvre par
la Cellule de Coordination de la Coopération entre la Côte d’Ivoire (CCC CI) et Délégation de
l’Union Européenne (UE). Pour la composante Assainissement, la CCC CI/UE a délégué ce volet
au groupement MWH/AHT dont le chef de file est MWH pour une intervention de deux ans qui a
débuté le 20 octobre 2014.

Le maitre d’ouvrage des deux Lots du PHAM est le Ministère d’Economie et des Finances, qui a
délégué la maîtrise d’ouvrage du Lot 2 au Ministère de la Construction, du Logement, de
l’Assainissement et de l’Urbanisme (MCLAU). La maîtrise d’œuvre des travaux est confiée à la
DAD. L’ONAD a été désigné comme structure d’accueil pour l’équipe de l’assistance technique
en charge de l’appui institutionnel. Résultats attendus :
 Des représentants de l’ensemble des acteurs dans le secteur de l’assainissement ont été
rencontrés et les priorités de l’AT de l’Expert institutionnel ont été dégagées et approuvées par
le Cabinet du Ministre MCLAU, la DAD et l’ONAD notamment la prise en compte des aspects
suivants:

 Assister la DAD dans la mise en œuvre de ses missions, conformément au décret n°2014-
515 du 15septembre 2014, portant organisation du MCLAU ; définir exactement le
contenu des postes et le profil des S/D ;

Rapport Juridique 40
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

 Mettre en œuvre le cadre institutionnel et le cadre règlementaire et normatif en matière


d’assainissement et de drainage (délégation de missions, Comité national et local de
concertation, mandat de régulateur et de contrôle du secteur) ;
 Participer à l’élaboration du code de l’assainissement ;
 Mettre en place le Plan National de l’Assainissement et du Drainage ;
 Appui à la contractualisation de toutes les relations institutionnelles des parties prenantes
du secteur de l’assainissement ;
 Actualiser et faciliter la mise en application de la Convention de maîtrise d’ouvrage
déléguée avec le ministère chargé de l’assainissement qui concerne la maîtrise d’ouvrage
déléguée et le transfert des marchés en cours d'exécution qui ont été définis dans l’Etude
Institutionnelle et de Politique Sectorielle d’Assainissement. Pour ce faire, le Consultant
révisera et actualisera:
(i) les tâches du ministère (DAD) et celles déléguées à l’ONAD.
(ii) les tâches pour lesquelles l’ONAD apporte une assistance au ministère (DAD)
(iii) les modalités pratiques des interventions des directions régionales de l’urbanisme.

 Une analyse des textes de loi, qui gouvernent le service public de l’assainissement et drainage,
son cadre institutionnel et les aspects du transfert de la maitrise d’ouvrage vers les collectivités
territoriales, a été effectuée. Cette analyse inclut les textes en projet existants validés par les
cadres de l’administration, mais pas encore validés en Conseil de Ministres et signés par le
Président de la République, avec comme objectif de dégager les raisons de leur blocage.

 Les matrices des responsabilités des acteurs (théoriques, appliqués sur le terrain et souhaités
par les acteurs) ont été établies

 Les structures de concertation au niveau national (Comité interministériel de l’Assainissement),


régional (comité de concertation), intercommunal et local (comité de suivi de projet, comité de
consultation des représentants des usagers) ont été analysées et soumis pour discussions au
MCLAU, à la DAD et l’ONAD.

2 Programme
La mission de l’Expert juridique se déroulera à Abidjan uniquement. Il sera accompagné par le
Chef de mission tout au long de ses visites:

N° Dates Activités Participants


1 10 aout 2015 Réunion de démarrage avec le Chef de CT Tape
mission, puis une réunion avec le CT Tape Directeur DAD
du MCLAU, le Directeur de la DAD et le(s) Point focal et DGA
représentant(s) de l’ONAD est prévue (à ONAD
confirmer). Sujets : AT
- Matrice des responsabilités MCLAU-ONAD Expert Institutionnel
- Document d’orientation délégation des Expert juridique
compétences opérationnelles aux directions
régionales puis aux collectivités territoriales
- Elaboration des TdR Comité interministériel
de l’assainissement
Collecte des données et rencontres
spécifiques pour avancer sur les dossiers
Rencontre avec Ministère de l’Intérieur sur la
décentralisation

Rapport Juridique 41
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

2 11 aout 2015 Analyse des documents, textes juridiques et AT


matrices et plan de transfert des Expert Institutionnel
responsabilités des acteurs qui gouvernent le Expert juridique
service public de l’assainissement, son cadre
institutionnel et analyse de la délégation des
compétences de la maitrise d’ouvrage aux
directions régionales puis vers les
collectivités territoriales : Collecte des
informations et réunions spécifiques

3 12 aout 2015 Analyse des documents, textes juridiques et AT


matrices et plan de transfert des Expert Institutionnel
responsabilités des acteurs qui gouvernent le Expert juridique
service public de l’assainissement, son cadre
institutionnel et analyse de la délégation des
compétences de la maitrise d’ouvrage aux
directions régionales puis vers les
collectivités territoriales : Collecte des
informations, réunions spécifiques, rédaction
des documents

4 13 aout 2015 1. Elaboration de l’aide-mémoire sur la AT


matrice et plan de transfert des Expert Institutionnel
responsabilités des acteurs du MCLAU et Expert juridique
ONAD: analyse juridique et proposition
d’actes normatifs pour la mise en œuvre
2. Elaboration des TdR détaillés du Comité
interministériel de l’assainissement (aspects
juridiques)
3. Ebauche du document d’orientation sur la
de la délégation des compétences de
maitrise d’ouvrage aux Directions régionales
puis vers les collectivités territoriales: analyse
du cadre juridique et proposition d’actes
normatifs pour la mise en œuvre
5 14 aout 2015 Rapport de mission et recommandations pour CT Tape
les prochaines étapes Directeur de la DAD
Présentation des résultats lors d’une réunion Point focal
de restitution de la mission au MCLAU DGA ONAD
AT
Expert Institutionnel
Expert juridique
6 17 et 18 aout Deux autres jours peuvent être nécessaires pour AT
et 2015 compléter la mission Expert Institutionnel
7 Expert juridique

3 Documents à fournir
L’Expert Juridique soumet les livrables suivants à la fin de la mission:
1. Les aspects juridiques de l’aide-mémoire sur la matrice et plan de transferts des
responsabilités des acteurs du MCLAU et de l’ONAD (y inclus propositions d’actes normatifs
pour la mise en œuvre)

Rapport Juridique 42
Appui institutionnel à la composante Assainissement du Programme d’Hydraulique et d’Assainissement pour le Millénaire (PHAM)

2. Les aspects juridiques des TdR détaillés du Comité interministériel de l’assainissement


3. Le document d’orientation préliminaire sur la délégation des compétences de maitrise
d’ouvrage aux Directions régionales puis vers les collectivités territoriales: analyse du cadre
juridique et propositions d’actes normatifs pour la mise en œuvre
4. Le rapport de mission avec recommandations et calendrier d’intervention pour les prochaines
étapes

4 Organisation
Le chef de mission Appui institutionnel au Secteur de l’Assainissement (Lot 2) accompagnera
l’Expert dans toutes les réunions importantes durant sa mission et supervisera son travail et les
livrables. Le Chef de mission avec l’assistance du Point Focal organisera les réunions avec les
partenaires clés à l’ONAD, au cabinet du MCLAU et avec le Directeur de la DAD ainsi qu’avec
les autres intervenants identifiés à la suite des réunions du 17 aout. L’Expert juridique travaillera
en étroite collaboration avec l’Expert institutionnel durant sa mission, notamment pour intégrer
leurs intrants respectifs dans les livrables.

Rapport Juridique 43

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