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DROIT DES REGIMES MATRIMONIAUX

Matrimonial renvoie à « matrimonium », ce qui est relatif au mariage.


Le régime juridique de quelque chose est l’ensemble de règles de droit qui le régisse. Le droit des régimes
matrimoniaux est donc l’ensemble des règles de droit qui régissent le mariage.

Ce qui est précisément désigné dans le régime matrimonial sont uniquement les règles d’ordre patrimonial, donc le
rapport pécuniaire entre les époux. C’est l’ensemble des règles qui régissent les biens des époux pendant le mariage
et au moment de la dissolution du mariage. Les biens des époux au sens large, y compris les créances et les dettes,
donc le patrimoine des époux. Le principe essentiel est le principe de la corrélation actif et passif qui est un principe
qui se décline de manière spécifique dans le cadre des régimes matrimoniaux.

Cette matière relève du droit patrimonial de la famille. Les régimes matrimoniaux constituent l’un des trois piliers du
droit patrimonial de la famille. Les deux autres sont le droit des successions et le droit des libéralités.
Le droit extrapatrimonial de la famille (filiation, question du divorce, conditions du mariage...) a un lien assez fort avec
le droit patrimonial de la famille. Ce sont deux branches du droit qui s’influencent l’une et l’autre. Des évolutions qui
ont eu lieu au plan extrapatrimonial vont entrainer des modifications sur le plan patrimonial, et vice-versa.
Sous l’ancien droit, quand on parle de la famille on parle de la famille lignage, la lignée, dans cette conception le
conjoint avait très peu de droits dans la famille de l’autre.
Au moment de la révolution, la conception a évolué car la famille est devenue la « famille foyer », donc on ne se
focalise plus sur la lignée mais sur le couple et les enfants qui constituent la famille. On voit alors que le conjoint a
intégré le cercle familial et au plan successoral c’est celui qui a maintenant plus de droits, alors qu’avant il n’avait rien.

La révolution constitue un moment clé. Avant 1972, on faisait une distinction entre les enfants adultérins, légitimes,
naturels… Ensuite il y a eu l’égalité des filiations, donc il n y avait plus de distinction sur le droit des successions. Mais
les enfants adultérins étaient tout de même discriminés. Dans l’arrêt Mazurek, la CEDH a condamné la France car
l’enfant adultérin avait le droit qu’a la moitié de la succession contrairement a l’enfant légitime, et ce dû au seul fait
qu’il était un enfant adultérin.

Pourquoi est-il nécessaire d’avoir un régime patrimonial spécifique pour les gens mariés ?

On est dans le cas où des personnes ont voulu vivre ensemble et organiser leur union. C’est un aménagement qui tient
compte des contraintes de la vie à deux.
Le mariage est nécessairement une union de deux personnes : il y a un devoir de cohabitation, qui en découle
nécessairement de fait une mise en commun de biens, même si les époux ont une conception séparée des choses. Les
biens n’appartiennent pas forcement aux deux mais sont utilisés par les deux époux, et appartiennent aux deux selon
les tiers (ils ne savent pas à qui appartiennent les biens).
L’union de deux personnes est en principe faite pour durer. C’est une conception française, les anglo-saxons n’ont pas
de régime matrimonial. L’idée de faire un régime spécifique vient aussi du fait que l’état veut promouvoir, encadrer
et protéger le mariage. Le régime matrimonial va être l’occasion de créer un régime de faveur pour les gens mariés. Il
y a donc une forme d’encouragement de l’Etat à se marier car il est lié à la notion de famille.

En effet, traditionnellement la famille s’épanouit dans le mariage. En dehors du mariage, on ne reconnaissait pas la
famille. La famille traditionnellement dans notre code civil est constitué d’un couple marié et sa descendance. Cette
conception traditionnelle a survécu longtemps car elle n’a été remise en question par le législateur qu’en en 2013
(Mariage pour tous). Par cette loi, il a défait un lien entre mariage et famille, on remarque alors une déconnexion entre
mariage et enfants.
Pour le législateur, veut promouvoir le mariage et la famille qui est la plus petite structure organisée dans notre société
et assure plusieurs fonctions : une fonction économique, une fonction démographique, une fonction sociale car la
solidarité familiale va permettre d’alléger la prise en charge par l’Etat, une fonction éducative... L’Etat a intérêt a ce
que cette structure familiale soit pérenne, stable, il a donc intérêt à proposer un régime de faveur qui va permettre
aux gens mariés d’avoir un régime de biens qui leur convient. Il faut donc structurer cette famille pour assurer la
cohésion de notre société. L’Etat élabore donc des règles incitatives mais en contrepartie il impose des devoirs aux
individus : devoir de cohabitation, devoir de fidélité (assurer la paix des familles) ... Pour éviter un éclatement des

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couples mariés, il faut assurer la pérennité de cette cellule familiale. Il y a aussi le devoir de secours entre époux, pour
éviter que ce soit à l’Etat de le faire.
L’Etat veut assurer la stabilité, c’est la raison pour laquelle jusqu’en 1975 il était très difficile de divorcer, il n’y avait
que le divorce pour faute qui était admis, les époux souhaitant divorcer étaient alors obligés de s’inventer des fautes
pour convaincre le juge d’accepter le divorce, on voulait empêcher la séparation.

Rappel historique

L’union matrimoniale au départ était une union de fortune, ce sont les familles qui choisissent un conjoint pour leur
enfant dans l’idée d’associer les fortunes. On note bien ici le lien entre le fait d’unir deux personnes et le patrimoine.
Les régimes matrimoniaux étaient alors des accords des familles. L’idée était surtout d’unir des biens.
Exemple tiré de la royauté : Au 14eme siècle, Isabelle de France et Edouard II d’Angleterre se sont mariés pour assurer
une finalité politique.

Ce n’est plus la conception du mariage aujourd’hui. Il y a maintenant d’autres types d’union de droit, notamment le
pacs (1999) et le concubinage (1999), donc parfois les couples ne vont pas être attirés par le mariage car on voit bien
que le mariage apporte un support patrimonial et que leur patrimoine parfois n’est pas élevé, ils ne voient donc pas
l’intérêt de se marier.
Malgré l’arrivée du PACS et malgré le fait que le concubinage soit reconnu dans le code civil, le mariage n’a pas disparu.
On constate que de nombreux couples choisissent encore le mariage. On constate également que le PACS copie de
plus en plus le mariage. Les deux régimes ont évolué en s’inspirant l’un de l’autre.

Enquêtes INSEE
INSEE 2017 : Entre 2011 et 2017, le nombre de mariage célébrés chaque année se maintient à peu près (mariage tous
sexes confondus), 2011 -> 230 000 ; 2017 -> 228000.
INSEE 2016 : PACS en légère augmentation. 2011 -> 152 000 PACS. 2016 -> 191 000 PACS. Le PACS a été reformé en
2006, le législateur a tenu compte des aspirations plus individualistes des couples que jadis. Aujourd’hui, globalement
les couples de jeunes ont des aspirations qui visent plutôt à séparer les patrimoines, alors que le mariage dont les
règles d’aujourd’hui datent de .. a une philosophie communautaire qui est donc de mettre en commun les biens.
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Les régimes matrimoniaux, antérieurement au code civil.

En droit romain, il existait un seul régime qui était identique pour tous les époux et il était impératif. Si l’on peut choisir
ce régime, il y a un minimum de règles qui sont obligatoires pour tous. Ce sont les règles primaires impératives, on
retrouve cela également dans le PACS.
Dans l’ancien droit, on s’écarte de cette conception uniforme, il était permis d’apporter quelques modifications à ces
règles impératives selon les régions. Les règles ont évolué dans chaque région et donc on se trouvait avec des régimes
matrimoniaux, selon qu’on était au nord (coutume -> régime communautaire) ou au sud (droit écrit -> régime
séparatiste).

En effet, dans l’ancien droit, dans les pays de droit écrit, le mariage sine manu subsiste sous le nom de « régime dotal ».
Dans les pays de coutume, il existe un régime de communauté de biens géré par le mari, seigneur et maître.

A la révolution, c’est un grand moment de libertés : on a pu divorcer, et on a aussi pu choisir librement son contrat de
mariage. Mais il faut aussi imaginer l’hypothèse où les époux n’expriment pas de choix spécifique. Aujourd’hui, quand
on ne choisit pas, on est sous le régime de la communauté légale, à défaut de contrat. Il était aussi judicieux de
permettre aux époux de choisir un régime spécifique car toutes les structures familiales ne se ressemblent pas.
Exemple : si on exerce une profession dans laquelle on peut accumuler des dettes et qu’on ne veut pas prendre le
risque d’endetter son conjoint.
Il y a un problème pour le régime légal, il fallait faire un choix pour ce qui se passait pour les pays de coutume (le nord)
et les pays de droit écrit (le sud).

Le régime légal choisi plutôt un régime conventionnel. Trois régimes sont proposés dans le code civil de 1804.
Néanmoins, la liberté des époux n’était pas totale car le législateur proposait des modèles qu’il fallait adopter tels
quels, on ne pouvait pas changer de régime matrimonial, pas choisir de régime à la carte, c’est le principe de
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l’immutabilité du régime matrimonial. Ce principe est resté total jusqu’en 1965, car les mariages étaient surtout des
arrangements de famille : les familles choisissaient pour les enfants le régime matrimonial et ne voulaient pas que
pendant le mariage les enfants puissent changer le régime et déjouer ainsi leur plan. C’était avant un régime dans
lequel tous les biens étaient en commun, mais le principe de gestion de biens était le principe d’unité de gestion, il y
a donc deux propriétaires mais un seul qui gère, le mari. L’incapacité de la femme mariée va durer jusqu’en 1938.
L’idée n’était pas de spoiler la femme de ses biens, car en contrepartie du principe d’unité, elle avait des garanties
pour s’assurer qu’elle ne perdait pas sa fortune, elle pouvait prendre une hypothèque sur les bien qu’elle a apportés
mais elle pouvait surtout demander la séparation des biens en cours de mariage si elle démontrait que le mari mettait
en péril sa fortune.

A coté de ce régime légal, il existait trois régimes conventionnels :

- Le régime de séparation des biens :


Chacun conserve ses biens, c’est le régime le plus égalitaire à l’époque. C ‘est un régime sans communauté, il n’y a pas
de biens communs mais il y a en revanche le principe d’unité de gestion : le mari gère ses biens et les biens de son
épouse.

- Le régime dotal :
C’est celui en vigueur avant le code civil dans les pays de droit écrit, inspiré du droit romain. C’est un régime séparatiste
dans lequel pour la femme on distingue deux types de bien : les biens dotaux, (gérés par le mari) et les biens
paraphernaux (gérés par l’épouse). Les biens dotaux sont inaliénables pour le mari.

- Le régime sans communauté :


Pas de masse commune comme dans la séparation de biens, mais on emprunte à la communauté la séparation de
biens. Le mari administre ses biens et ceux de la femme. N’a pas connu de succès, les rédacteurs y ont vu une variante
de la communauté du fait de l’unité de gestion.

En 1804, l’étendue des biens communs dans la communauté légale n’est pas identique à celle d’aujourd’hui.
Tous les biens n’étaient pas communs car il existait le principe de conservation des biens dans la famille, chaque
famille ne souhaite pas qu’en raison de l’alliance crée par les enfants, qu’il y ait des biens historiques qui passent dans
l’autre famille. Tous les biens reçus par chaque époux grâce a des donations ou des legs n’entraient pas dans la
communauté. L’intérêt de cette exclusion est que si par exemple la femme a reçu un château familial, et qu’elle n’a
pas de descendant et décède, le château ne passe pas au mari, il remonte à la famille de la femme. Dans ce régime de
communauté, tous les biens acquis par les époux avant le mariage sont exclus de la communauté. Il y avait une
exception qui concernait les biens meubles : Pour les biens meubles, on les faisait entrer en communauté même s’ils
ont été acquis avant le mariage. Pour les biens immeubles, on les faisait entrer en communauté uniquement s’ils ont
été achetés après le mariage. Les meubles étaient considérés comme une valeur négligeable. Ce sont des règles
protectrices pour les biens immeubles et pas pour les règles meubles -> c’est le régime de communauté de meuble
et acquêts.

En 1804, il n’y avait pas de régime primaire impératif (1965), il n’y avait pas de règles communes à tous les époux.

Depuis 1804, il y a de grandes évolutions qui ont marqué la matière.


La question de l’étendue de communauté a évolué. C’était le principe de l’unité de gestion qui dominait en 1804, ça
a évolué depuis.

Entre 1804 et 1965, la communauté de meuble et acquêt était le régime légal. En revanche, la question de la place
de la femme dans la gestion des biens communs a évolué. Le 13 juillet 1907 a été crée la loi sur le libre salaire de la
femme mariée et la contribution aux ménages. C’est une loi qui a autorisé la femme mariée qui travaillait à percevoir
seule et librement ses salaires. Auparavant, son salaire était perçu par son conjoint. C’est une énorme évolution. Elle
permettait aussi de disposer seule de certains de ses biens, dont ses salaires. Cette loi a l’air permissive pour la femme
mais pour que la femme puisse disposer des sommes gagnées grâce a son travail, il fallait qu’elle prouve que ses
sommes provenaient de ses salaires, les tiers avec qui elles devaient contracter exigeaient une preuve (que ses
sommes proviennent bien de son salaire et n’appartiennent pas à son mari).
Cette loi de 1907 a fait évolué les mentalités mais la femme était toujours tributaire de l’autorisation de son mari pour
utiliser ses salaires ; ça a fait germer l’idée que la femme pouvait avoir une autonomie, et la communauté légale
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n’impliquait pas forcement une unité de gestion. La disposition des libres salaires pour la femme était appliqueé a tous
les régimes matrimoniaux. On voit émerger le début de l’idée qu’on pouvait mettre des règles communes à tous.
Mais à cette époque, la femme mariée était encore une incapable juridique (jusqu’en 1938). Cette loi du 8 mars 1938
qui porte sur l’incapacité civile des femmes était une révolution dans les mentalités. En pratique, il n’y a pas d’évolution
car comme le principe d’unité légal impose que la gestion des biens soit conférée au mari, elle ne pouvait pas gérer
les biens communs mais pouvait disposer seule de ses biens propres. Le problème est que la jouissance des biens
propres revenait à la communauté, mais pouvait seul disposer uniquement de la nu propriété de ces biens.
Concrètement, ce n’est pas une évolution pour la femme mariée dans le régime légal.
Le régime séparation de biens est plus confortable mais la femme ne pouvait toujours pas disposer seule de ses biens
immeubles.

Loi du 22 septembre 1942 :


La guerre a motivé cette loi. Pendant la guerre les hommes sont absents et les femmes restent seules pour gérer le
ménage, il faut donc qu’elles puissent le faire juridiquement. Le législateur a inscrit le mandat domestique de la
femme mariée, qui avait été développé auparavant par la jurisprudence. Même si elle est encore sous régime
d’incapacité, elle est tacitement mandatée par son mari pour faire les achats, gérer le domestique. Cela laisse
présumer qu’elle a l’accord de son mari pour les contrats du quotidien.
 Développement de la représentation entre époux dans le but de faciliter l’action de la femme en cas
d’empêchement du mari.

Il y a donc une solidarité ménagère des époux, c’est l’idée que chacun des deux peut agir seul sans l’accord de l’autre
pour les contrats du quotidien. L’ancêtre de cette règle est le mandat domestique de la femme mariée.
La femme est donc présumée mandatée par le mari, mais c’est un mandat, mandant (mari) mandataire (femme), c’est
donc le mari qui est engagé au plan patrimonial. Cela apporte une sécurité pour le tiers, dans le cas où iln’est par
exemple pas payé, il pourra se retourner contre le mandant, donc le mari.
Le mari pouvait publier dans la presse locale, qu’il ne mandatait pas son épouse mais cela n’avait aucune valeur
juridique.

Loi du 13 juillet 1965


Grande loi. C’est une réforme d’ampleur. Elle ne régit pas en totalité les textes actuels car a elle a été reformée en
1985 mais il subsiste aujourd’hui des règles qui datent de 1965. Cette loi est issue d’un projet rédigé par le doyen
Carbonnier, qui a participé à l’élaboration de cette loi (elle est d’une grande qualité rédactionnelle).
Le législateur a pris le temps de sonder l’opinion avant la réforme. En effet, une enquête publique a été faite par le
ministère de la justice, deux ans avant, auprès d’un échantillon représentatif de la population française a qui on a posé
53 questions.
Une étude psychosociologique a aussi été faite en 64 auprès de 75% des personnes mariées. Cette méthode a permis
de savoir l’opinion de la population.
3 couples sur 4 étaient mariés sans contrat (Régime légal de l’époque qui est le régime de la communauté de meuble
et acquêt avec unité de gestion pour le mari. Cela génère une insatisfaction a cause du principe d’unité de gestion.
Il ressort de ces sondages que les couples sont majoritaires attachés au principe communautaire, c’est-à-dire tous les
biens acquis pendant le mariage doivent appartenir aux deux époux. On constate une faveur assez marquée pour la
communauté universelle.
Contradiction –> Le principe de conservation des biens dans la famille reste néanmoins très ancré, les gens y étaient
attachés.
Il faut donc construire un régime qui va tenir compte de ces deux objectifs.
Un consensus se dégage sur le principe d’égalité des deux époux sur la gestion des biens, pas forcement que sur les
biens communs.
Statistiques sur les contrats de mariage reçus par les notaires :
60 % des gens qui font un contrat de mariage choisissent la communauté réduite aux acquêts. Ici, on ne distingue pas
les biens meubles et immeubles. Ce qui est commun c’est ce qui est acquis après le mariage. Ce qui est acquis avant,
meubles ou immeubles, n’est pas commun.
On observe aussi une faveur au séparation des biens par rapport au régime dotal et le régime sans communauté.
Grâce à cette étude, ils sont tombés en désuétude.
La réforme de 1965 va donc tirer les leçons qui ressortent de ces études et va changer le régime matrimonial légal
puisqu’il doit représenter les aspirations du plus grand nombre.

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Le régime légal adopté est alors le régime de la communauté réduite aux acquêts, c’est un régime qui est réduit à ce
qui est acquis à titre onéreux après le mariage. Il est encore en vigueur aujourd’hui mais a été modifié sur certains
points notamment par la loi de 85.
En 1965, le régime légal (la communauté réduite aux acquêts) évolue aussi en ce qui concerne le pouvoir des époux
(cela faisait déjà 30 ans que la loi ne considérait plus la femme comme une incapable juridique mais elle était bloquée
par l’unité de gestion).

Pour une égalité totale entre époux, il faut attendre la loi de 1985. Mais dans le régime de 1965, le mari conserve
l’administration des biens communs, il y a toujours une unité de gestion, mais uniquement pour les actes de disposition
les plus graves, et il lui faut désormais l’accord de son épouse pour pouvoir agir.
S’agissant des biens propres, la femme a désormais le pouvoir de les administrer et d’en disposer seule.
On supprime deux régimes, tombés en désuétude, régime dotal, et le régime sans communauté.
Le législateur accroit la liberté conventionnelle, il crée un nouveau régime, qui existe toujours, qui le régime de
participation aux acquêts. C’est un mélange entre séparations de biens et communauté. Ce régime est séparatiste sur
certains aspects et communautaire pour d’autres.
La loi de 1965 introduit de nouvelles clauses de communauté conventionnelles. Il y a deux régimes qui disparaissent
mais on en introduit de nouveaux qui correspondent davantage aux attentes des citoyens.
Une autre innovation importante de la loi de 1965 : elle prévoit un assouplissement du principe d’immutabilité du
régime matrimonial (ne peut pas changer en cours le régime matrimonial). La loi de 65 autorise certaines
modifications du régime matrimonial en cours de mariage, mais de manière très encadrée car ces modifications se
feront sous contrôle judiciaire. Le juge devra homologuer le changement de régime matrimonial. Si le juge intervient,
il devra vérifier que le changement respecte un bon nombre de critères.
La loi de 1965 instaure le régime primaire impératif qui est l’ensemble de règles impératives qui s’appliquent à tous
les époux quel que soit leur régime matrimonial. Ils commencent à l’art 212 et suivant dans le code civil dans le livre
concernant les personnes. Les régimes matrimoniaux eux commencent a partir de l’article 1300 et s dans le livre 3
concernant les propriétés.

 La loi de 1965 permet à la femme d’intervenir plus largement dans les biens communs. La femme peut administrer
ses biens propres et en disposer. Le régime légal de la communauté réduite aux acquêts remplace celui de la
communauté de meubles et acquêts.

Loi du 23 décembre 1985


C’est la réforme qui va « bilatériser » les pouvoirs des époux. Désormais, les deux époux ont les mêmes pouvoirs, que
ce soit sur les biens communs ou sur les biens propres à chacun.
Ce qui a permis cette avancée sont d’autres réformes du droit de la famille qui ont fait changer les mentalités.
Une réforme qui a particulièrement fait avancer l’égalité H-F est la loi du 4 juin 1970 qui a fait disparaître la notion de
chef de famille.
La loi du 11 juillet 1975, elle, a permis le divorce par consentement mutuel.
En 1975, on supprime aussi le texte qui dit que le mari doit contribuer en premier lieu aux charges du mariage. Cette
disparition marque une évolution des mentalités.
On a aussi pu évoluer grâce aux législations des pays voisins. En 1976, la Belgique adopte un régime légal de
communauté dans lesquelles les époux ont une égalité de gestion de biens communs grace au système de gestion
concurrente des biens communs. Adopté en 85.
De plus, la France se trouvait en contradiction avec ses engagements internationaux. La résolution du 27 septembre
1978 de la communauté des ministres du conseil de l’Europe recommandait aux gouvernements de promouvoir
l’égalité entre les époux.
L’AGNU avait aussi adopté une convention le 18 décembre 1979 qui interdisait toutes formes de discrimination à
l’égard des femmes.
Deux lois avaient déjà essayé de régler la question des époux qui travaillaient :
Une loi relative aux agriculteurs du 4 juillet 1980 et une autre loi relative aux commerçants du 10 juillet 1982 : Elles
concernaient les femmes qui travaillaient avec leurs maris, mariées sous le régime légal, mais qui à cause du principe
d’unité de gestion ne pouvaient pas bien participer aux activités commerciales ou agricultrices, on va donc mettre en
place des systèmes de mandat, plus particulièrement des présomptions de mandat qui permettaient de se prévaloir
d’un mandat pour agir au nom de son mari. Ces lois ont modifié le code rural et le code du commerce.
La loi du 23 décembre 1985 est encore en vigueur aujourd’hui.
Création d’un ministère du droit de la femme en 1981.
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Loi relative à l’égalité des époux dans les régimes matrimoniaux et des parents dans la gestion des biens des enfants
mineurs. Cette loi entrée en vigueur le 1er juillet 1986. Tous les couples mariés à partir de 1986 ont directement été
soumis au régime de la loi de 1985. Mais tous ceux mariés avant 1986 qui étaient donc jusque là soumis à la loi de
1965 ont bénéficié aussi de la bilatérisation des règles de pouvoir, qui leur a été imposée.
La loi de 1985 a également favorisé l’indépendance des deux époux même s’ils sont mariés sous un régime de
communauté.
Etant donné que certains couples choisissaient l’union libre (concubinage) pour l’indépendance que cette union
garantissant, le législateur a donc voulu concurrencer cette union libre. Le législateur a donc voulu favoriser
l’indépendance dans cette loi de 1985 pour favoriser le mariage, pour qu’il reste attractif comparé aux autres formes
d’union.

Depuis 1985, les régimes matrimoniaux n’ont pas connu de modification majeure.
Il y a eu une proposition de loi qui date de janvier 2015 qui voulait changer le régime légal pour le régime de la
séparation de biens. Cette proposition de loi n’a pas abouti. L’idée est que le régime de la communauté ne correspond
plus aux aspirations des plus jeunes générations.

Le PACS et le concubinage

Depuis 1985, il y d’autres évolutions qui ont marqué le droit patrimonial de la famille : Le pacs et le concubinage.

Le Pacte civil de solidarité a été crée le 15 novembre 1999. Le code civil y a aussi pour la première fois fait entrer un
texte sur le concubinage. Jusqu’en 1999, le mariage était donc la seule union de droit qui était possible. Il y avait les
unions de fait, le seul statut qui permettait une protection, sécurité juridique était le mariage.
Tous les couples non mariés étaient qualifiés de concubins, à condition que leur union soit suffisamment stable.
Jusqu’en 1999, on ne reconnaissait pas le concubinage de deux personnes de même sexe.

Ce qui a déclenché cette loi de 1999 -> Il y avait des dispositions qui étaient favorables aux concubins, une disposition
importante de l’article 14 de la loi du 6 juillet 1989 sur les baux d’habitation, qui prévoit quel est le sort du contrat de
bail quand un des concubins s’en va ou décède. C’est un texte protecteur qui prévoit que dans ce cas, le contrat de
bail est transmis à l’autre à sa demande.
Dans les années 1980, le fléau du sida arrive. Il entraine beaucoup de décès, surtout dans les couples, dont des couples
homosexuels, et parfois c’est le concubin survivant qui n’est pas locataire, concubins invoquent donc l’article 14.
3ème Civ 17 dec 1997 -> Ils ne peuvent pas invoquer l’article 14 car deux personnes de même sexe ne peuvent
invoquer le concubinage.
C’est donc une définition restrictive qui a conduit le législateur à agir sur ces questions. Sur la reconnaissance du
concubinage homosexuel, le législateur a aussi été plus loin et a proposé un statut PACS, ouvert uniquement aux
couples (couple vient de copuler).

Depuis, les choses ont évolué. A l’époque, il a fallu batailler pour reconnaitre un statut pour les couples homosexuels.
La CEDH a affirmé récemment que l’absence d’un statut civil pour les couples homosexuels est contraire aux libertés
fondamentales protégées par la CESDH.

CEDH 21 juillet 2015 Oliari et autres c. Italie : La CEDH a condamné l’Italie car elle n’avait pas de statut d’union civile,
(partenariat enregistré). Depuis, l‘Italie a changé sa législation. En 2016, elle a changé sa législation pour les couples
homosexuels, elle adopte l’union civile homosexuelle.

En France, le PACS n’a pas été la première proposition. Il y avait de nombreuses tensions s’agissant de la
reconnaissance de l’union homosexuelle. Les politiques de 1999 essayaient donc d’envisager des unions pour cacher
les choses. Ils ont même envisagé une union uniquement ouverte aux couples homosexuels (forme de stigmatisation).
Ils ont aussi envisagé de permettre un statut pour les gens qui vivent ensemble même s’ils ne sont pas en couple, par
exemple une sœur et un frère etc.

Finalement, ils ont fait le choix d’un statut ouvert à tous les couples : le PACS. En même temps qu’il a été adopté, la
définition du concubinage est entrée dans le code civil, cela concerne aussi bien les couples de même sexe que de
sexe différent.
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Quand la loi fut adoptée, le Conseil constitutionnel a été saisi, certains députés et sénateurs estimaient que la loi sur
le pacs était contraire à la Constitution.

DC 9 novembre 1999 : La loi est conforme à la Constitution mais malgré cette conformité, le Conseil constitutionnel
a profité de la décision qui est assez longue pour donner l’interprétation de la loi qui rapproche le Pacs du mariage.
(Décision qu’on cite toujours quand on étudie le PACS).
Une fois cette décision rendue, la loi fut promulguée le 15 novembre 1999, et entrée en vigueur le 18 novembre 1999.
Cette loi a été codifiée d’emblée, dans les articles 515-1 à 515-7 du code civil.
La définition du concubinage est régie à l’article 515-8.
Tous ces textes se trouvent dans le livre premier du code civil qui est un livre consacré aux personnes.

Depuis, la loi de 1999 a été grandement réformée par la loi du 23 juin 2006 (loi qui a réformé les successions et en
même temps qui a réformé le PACS).

Ce qu’était le PACS de 1999 (pour comprendre pourquoi il a été réformé en 2006)

Il y avait eu de tels débats autour de la création du PACS que cela a cristallisé les tensions à ce sujet, personne n’a donc
réfléchi à ce qu’allait devenir le pacs d’un point de vue patrimonial.

Plusieurs difficultés :

Tout d’abord, il n’y avait de prévue aucune publicité efficace du PACS pour les tiers. Pourquoi ? Car les couples de
même sexe craignaient que leur union soit ainsi découvertes et qu’ils fassent l’objet de discrimination.
Ensuite, il y avait un inconvénient d’un point de vue juridique. Il y a une solidarité pour les dettes courantes mais
comment peut-elle fonctionner si on ne connaît pas le conjoint du partenaire.

Enfin, le statut des biens prévus pour les partenaires à l’époque posait problème. Les gens pacsés pensaient que c’était
un régime protecteur mais pas quelque chose qui allait entrainer une mise en commun des biens.
En effet, la présomption d’indivision s’est révélée très dangereuse car les partenaires n’en étaient pas informés et
donc tous les biens achetés pendant le PACS, même tout seul, étaient présumés indivis (donc présumés appartenir
aux deux). Pour faire tomber la présomption, il fallait faire une déclaration dans l’acte d’acquisition. (Même achat d’un
véhicule). Cela a crée des mauvaises surprises pour un certain nombre de couples.

Désormais, la mention du PACS figure à l’état civil. Elle figure sur l’acte de naissance de chaque partenaire. Le régime
applicable aux partenaires pour leurs biens est la séparation de bien, ce qui est conforme à l’aspiration majoritaire des
partenaires. Ils pourront choisir un autre régime s’ils souhaitent mettre leurs biens en communs, par exemple
l’indivision d’acquêts.

Le PACS n’a pas totalement concurrencé le mariage (cf chiffres INSEE). La loi de 2006 a rapproché le statut de
partenaire au statut de couple marié.

Les règles qui s’appliquent aux époux et partenaires sont les règles impératives et règles supplétives.

Le groupe de règles impératives est commun à tous les époux ou tous les partenaires, on ne peut pas y déroger, ce
sont des règles qui sont d’ordre public -> C’est le régime primaire impératif (pour les partenaires, le terme peut être
régime pacsal impératif mais cela dépend des auteurs).

Réflexe à avoir dans un cas pratique : D’abord les règles impératives, et ensuite les règles supplétives qui dépendent
des choix que les époux ont fait.
Les régimes matrimoniaux visent donc les règles supplétives.
Les règles supplétives dépendent de la volonté des époux et des partenaires et des choix qu’ils ont fait au moment de
leur union.

Pour les époux, les règles impératives sont régies aux articles 212 à 226 du code civil. Pour les partenaires, l’article
515-4 regroupe à lui tout seul les régimes primaires des partenaires, et une règle qui est à l’article 515-5.

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En revanche, pour les règles supplétives qui concernent les époux, elles se trouvent aux articles 1400 et suivants qui
sont dans le livre III (qui concerne les différentes manières dont on acquiert la propriété) car c’est relatif aux biens.
Pour les partenaires, on trouve les règles supplétives aux articles 515-2,6 etc du code civil.

Quand les époux se marient, ils ne sont pas obligés de conclure un contrat de mariage. Ce qui entraine la formation
du mariage, c’est la célébration par un officier d’état civil.
Le contrat de mariage (s’il y a) n’est pas un élément de la formation du mariage. C’est un élément déterminant pour
savoir quel est le régime applicable.
Le mariage en-soi n’est pas un contrat.
S’il n’y a pas de contrat de mariage, c’est alors le régime légal qui s’applique.
Il y a entre 15 et 18% des couples qui font un contrat. Le contrat de mariage est authentique, il est reçu par un notaire.
Le plus souvent, il fait le contrat de la séparation de biens.
Pour des raisons de droit international privé, les notaires sont parfois amenés à faire des contrats de communauté.

Le régime séparatiste peut donner l’idée que les époux vivent un peu comme des célibataires sur le plan patrimonial
mais le régime communautaire implique des mises en commun.

Pour les pacsés, il est obligatoire de faire une convention. Car en lui-même le PACS est un contrat. Il ne peut donc y
avoir de PACS sans contrat, contrairement au mariage.
Soit les partenaires n’ont rien prévu de spécifique -> Ils sont donc soumis au régime légal des biens (séparatiste). Soit
ils ont opté dans le pacs pour l’indivision des acquêts (communautaire).

Les époux et partenaires peuvent désormais changer de régime matrimonial pendant le mariage et le pacs. Toute
modification sera indiquée sur l’acte de mariage, ou l’acte de pacs.

Concernant le régime légal pour les époux, on va étudier trois grandes questions.

- On va se demander quel est le sort des biens des époux (actif) ?


- Comment ils sont gérés (gestion)?
- Quel est le sort des dettes (passif) ?

 Actif, pouvoir, passif.

Le choix du régime matrimonial dépend de ce que l’on veut pour l’actif. Dans le régime légal, les salaires sont
communs.
Comment on gère ces biens ? Faut-il systématiquement l’accord des deux ? Il y a donc trois règles de gestion :

- La gestion concurrente (l’un ou l’autre peut agir)


- La cogestion (il faut être deux, donc systématiquement l’accord des deux).
- La gestion exclusive (que l’un, ou que l’autre).

Ces trois règles coexistent mais ne s’appliquent pas pour les mêmes actes et mêmes biens.

Toutes ces règles d’actif et de gestion ont bien sûr une incidence pour les dettes -> Les règles de passif. Cela nécessite
une distinction importante entre l’obligation à la dette et la contribution à la dette.

L’obligation à la dette intéresse les tiers, alors que la contribution ne les intéresse pas.
L’obligation à la dette nous amène à nous demander quels sont les biens que le créancier peut saisir ? Autrement dit
quels sont les biens obligés à la dette ?

La question de la contribution répond à la question de savoir comment se répartit la dette au final entre les débiteurs ?
En vertu des règles d’obligation, le créancier pourra saisir les biens communs mais en vertu des règles de contribution,
c’est les biens propres qui devront être remboursés.

Quels sont les biens obligés à la dette et quels sont les biens qui répondent de manière définitive à la dette ?

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Les règles de contribution : C’est un mécanisme de remboursement entre des biens propres ou des biens communs.
Les récompenses sont un mécanisme qui permet de rééquilibrer les mouvements de valeur qui ont eu lieu entre les
bien propres et les biens communs.
Le système adopté par législateur est le système de la dette de valeur et non celui du principe de nominalisme
monétaire (pas de réévaluation de la dette). C’est assez logique car les régimes matrimoniaux sont faits pour durer
(on se marie pour rester mariés).
Le système des récompenses tient compte des plus values et moins values qui ont pu avoir lieu entre le moment où
on a pris l’argent pour payer et au moment où on va faire les comptes.

Première partie : Le statut du couple marié ou pacsé

Le mariage et le Pacs sont des unions de droit et donc la loi attache un statut spécifique à ces unions.
Une partie de ce statut est impératif. Mais ce statut s’applique à partir d’une certaine date qu’il faut déterminer.

Chapitre 1 : Le point de départ du statut

Section 1 : La célébration du mariage

Depuis la loi du 17 mai 2013, le mariage peut être célébré entre deux personnes majeures de même sexe ou de sexe
différent.
L’article 144 du code civil prévoit la condition de majorité. Auparavant, l’âge nubile pour une femme était de 15 ans
(pour permettre de régulariser la situation de jeunes filles enceintes et qui auraient été mises au bord de la société si
elles avaient eu des enfants hors-mariage).

Depuis le 4 avril 2006, l’âge nubile est passé à 18 ans pour les femmes.

Il existe des empêchements au mariage, par exemple les interdits d’inceste. En effet, on prévoit dans un mariage des
relations sexuelles.
Il est interdit de se marier entre personnes ascendant ou descendant en ligne directe, ainsi qu’avec les alliés dans la
même ligne (belle-mère et beau père…). Il est aussi interdit de se marier en ligne collatérale (art 162 du code civil), et
également entre oncle et nièce, tante et neveu etc.

La bigamie est interdite (article 147 du code civil). En revanche, dans une certaine mesure, on peut se marier avec une
personne pacsée, mais le mariage va mettre automatiquement fin au PACS.
Cette règle montre bien dans l’esprit du législateur la prééminence du mariage sur le PACS.
C’est l’article 515-7 alinéa 1er qui précise que le mariage d’un partenaire pacsé dissout le PACS.

Sur la question du mariage incestueux, on voit que la jurisprudence évolue un peu. La Cour de cassation (surtout depuis
les réformes récentes) est de plus en plus amenée à vérifier si la sanction n’est pas disproportionnée.

Civ 1ère 8 décembre 2010 : une jeune femme épouse son ex beau-père. Le beau-père divorce de la mère. A 25 ans, la
jeune femme épouse le beau-père. Les vérifications qui auraient dû être faites aurait empêché le mariage. Après le
décès du beau-père, les héritiers avaient voulu remettre en cause ce mariage et invoquer la nullité. Au regard de
l’article 161, ce mariage est certes nul. Néanmoins, la Cour de cassation a annulé le mariage mais a précisé qu’il
appartient au juge d’apprécier si concrètement dans l’affaire qui lui est soumise la mise en œuvre des dispositions qui
limitent le mariage ne porte pas atteinte au droit au respect de la vie privée et familiale garantie par la CEDH et n’est
pas une atteinte disproportionnée au regard du but légitime poursuivie.
 On demande aux juges du fond de faire le contrôle de proportionnalité (ce que fait la CEDH). Donc même si le
mariage a été annulé, il aurait pu ne pas l’être.

Célébration du mariage

Les conditions de la célébration du mariage ont été réformées par la loi du 18 novembre 2016 : la loi J21 (justice du
21ème siècle). Elle a été complétée par un décret du 1er mars 2017 et le tout est rentré en vigueur le 4 mars 2017.
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Le mariage doit en principe être connu de tous car si quelqu’un connaît une règle d’empêchement il doit la révéler.
C’est pour cela qu’on publie les bans du mariage 10 jours avant. Le délai de 10 jours doit être respecté.
Cet affichage doit se faire sur le lieu du mariage des époux et le lieu de résidence. La publication est une manière de
déceler les impossibilités.
On peut dans des cas très restreints demander des dispenses (ex : Vanessa Paradis qui a demandé à ce que la
cérémonie ne soit pas publique).

Le mariage est célébré publiquement, car il doit être porté à la connaissance de toute personne qui le souhaite, à la
date à laquelle on a publié les bans. Il doit être célébré par l’officier d’état civil dans la commune dans laquelle l’un
des deux époux a son domicile, ou dans la commune du domicile des parents d’un des deux époux.

Après l’échange des consentements recueillis par l’officier d’état civil, le mariage est célébré. Il transcrit ce mariage
sur les actes d’état civil des époux (acte de naissance), et on dresse un acte de mariage.

 La célébration du mariage ne nécessite aucun contrat, c’est la célébration qui marque le point de départ du mariage.

Il est toujours prévu que ce soit l’officier d’état civil, mais il est interdit au maire en principe de déléguer le mariage à
un fonctionnaire qui n’est pas officier d’état civil. En revanche, en cas d’empêchement, il y a une possibilité de déléguer
la célébration du mariage à un membre du conseil municipal.
Par ailleurs, depuis le décret de 2017, le mariage peut être célébré désormais ailleurs qu’en mairie à condition qu’il
s’agisse d’un bâtiment communal est que le procureur ait donné son accord.

Section 2 : L’enregistrement du PACS

Le Pacs est une union qui intervient entre deux personnes majeures, de sexes différents ou de mêmes sexes (article
515-1 du code civil).
Dés le départ, le Pacs est prévu pour les personnes majeures et pour tous les couples.
On retrouve le même empêchement pour le Pacs qu’on trouve dans les mariages (article 515-2 du code civil) : mariage
interdit entre ascendant et descendant de ligne directe, ligne collatéral etc.
La bigamie est également interdite, (on ne peut se pacser avec une personne qui l’est déjà, ou se pacser avec une
personne mariée)
La loi J21 réforme la procédure d’enregistrement du pacs. Elle est en entrée en vigueur le 1er novembre 2017.

Avant, il avait deux possibilités pour le partenaire :


- Faire une convention de pacte notariée (notaire qui s’occupe de l’enregistrement de la convention qui peut
faire une convention de sous seing privé).
- Déclaration conjointe de pacs au greffier du TI de leur résidence commune. Puis ils devaient produire leur
convention au greffier qui l’enregistrait. Le greffier procédait aux publicités.

Depuis 2006, la mention du pacs est inscrite en marge de l’acte de naissance des partenaires, ainsi que les actes de
naissance de chacun, avec mention du nom du partenaire. (On peut donc savoir à l’acte de naissance l’homosexualité
de la personne).
Pour autant, il y a toujours un débat en doctrine, on se demande si c’est un élément d’état des personnes, il y a une
controverse à ce sujet.

C’est l’enregistrement qui confère une date certaine au PACS.

La loi J21 (idée de désengorger tribunaux, donc aussi les greffes qui enregistrent les PACS) permet que la déclaration
ne soit plus faite devant le greffier mais devant l’officier d’état civil de la commune où les partenaires vont fixer leur
résidence (art 515-3). La convention est visée par l’officier d’Etat civil qui enregistre la déclaration et qui fait procéder
aux formalités de publicité.

Les partenaires peuvent décider de faire plutôt une convention notariée (s’ils ont par exemple besoin de conseils
concernant leurs biens). C’est donc le notaire qui procède à l’enregistrement. C’est toujours possible depuis la loi J21.

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Les partenaires peuvent alors faire une cérémonie comme les époux. On constate un rapprochement sur le
formalisme entre le mariage et le PACS.

Le point de départ de la célébration du PACS est donc l’enregistrement.

Chapitre 2 : Le régime primaire impératif du couple marié ou pacsé

Il y a un ensemble de règles qui vont fixer des droits et des devoirs des époux. On y trouve des règles d’ordre personnel
qui figurent notamment à l’article 212 du code civil.
Il y a notamment l’obligation de fidélité (qui a failli être supprimée). Juridiquement, la violation de cette obligation est
constitutive d’une faute qui pourra emporter divorce pour faute.
L’obligation de respect a été ajoutée en 2006 par la loi du 4 avril 2006 qui est une loi sur les violences conjugales. Pour
marquer les esprits, le législateur a donc ajouté cette obligation. Il y a aussi l’obligation d’assistance (aider son conjoint
qui est en difficulté).

Juridiquement, la violation d’une de ces obligations peut donner lieu à un divorce pour faute et éventuellement à des
dommages et intérêts.

L’article 213 du code civil nous dit que les époux assurent ensemble la direction morale de la famille. Les règles
d’éducation, de choix qui sont faits dans la famille sont faits par les époux ensemble.
L’article 215, alinéa 1 et 2, prévoit que l’obligation de communauté de vie, et que le choix de la résidence de la famille
doit être fait par les époux ensemble.

Dans ce régime primaire, il y a d’autres règles d’ordre patrimonial. Certaines sont relatives au rapport pécuniaire des
époux entre eux, et d’autres sont relatives des époux avec les tiers.
Pourquoi le régime est dit primaire ? Parce que c’est la base des règles applicables, il n’est que primaire car il doit être
complété par un autre régime qui est le régime matrimonial choisi par les époux.
Ce régime est impératif car en principe des époux ne peuvent déroger aux articles 212 à 216 du code civil. L’article
216 rappelle le caractère impératif du régime primaire.
Il y a un texte du régime primaire qui demeure supplétif, c’est l’article 214 alinéa 1 : les époux ont la faculté de déroger
à ce texte pour prévoir les modalités de contribution aux charges du mariage.

Pour les partenaires pacsés, on retrouve cette idée de régime primaire impératif, mais tout est concentré dans un seul
article :l’article 515-4 qui traite à la fois des obligations de vie commune, de l’aide matérielle, du devoir d’assistance
des partenaires et de la solidarité ménagère.
En revanche, le régime primaire des partenaires ne prévoit pas l’obligation de fidélité. Mais dans les débuts du PACS,
il y a eu un jugement des juges du fond, qui a octroyé à l’un des partenaires des dommages et intérêts pour
manquement au devoir de fidélité.

Il y a une disposition qui est la présomption mobilière qui figure à l’article 515-5.

Ce régime des partenaires est moins développé que celui des époux. Pour toutes les dispositions du régime primaire,
qui sont exclusives au couple, le pacs ressemble trait pour trait au mariage.
Toutes les dispositions destinées à protéger la famille sont absentes dans le PACS (car quand le PACS a été adoptée en
1999, les couples homosexuels ne pouvaient adopter des enfants ensemble).

Pour adopter en couple aujourd’hui, il faut être marié. Donc à partir du moment où on a autorisé les mariages pour
les personnes de même sexe, on ouvrait l’adoption pour les couples homosexuels.
Aujourd’hui, le législateur a donc accepté (par le biais du mariage pour tous) qu’un couple homosexuel puisse avoir
une famille. Ce n’était pas le cas en 1999 où l’on acceptait seulement l’union des couples homosexuels.
(Toujours pas le droit à la PMA pour un couple de femmes).

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La finalité des règles de régime primaire est de régler les difficultés liées au quotidien du couple. C’est pour cette
raison qu’il ne comporte que des règles de pouvoir et de passif, mais pas de règles d’actif. Sa finalité n’est pas de
déterminer si les époux doivent partager leur richesse, c’est le régime matrimonial qui le décide.

Les questions d’actif, vont dépendre du choix du régime matrimonial, et la grande distinction est entre ceux qui ont
choisi un régime communautaire et ceux qui ont choisi un régime séparatiste. Les époux ou partenaires qui sont
soumis au régime séparatiste ne doivent pas penser que tout est séparé car le régime primaire impératif vient atténuer
les différences qui existent entre les différents régimes.

Les finalités essentielles du régime primaire pour les partenaires et époux :

- Faciliter le fonctionnement du régime matrimonial


- Assurer une solidarité minimum entre les membres du couple
- Assurer une solidarité minimum à l’égard des créanciers
- Assurer une association patrimoniale minimum des membres du couple grâce à la contribution aux charges
du mariage.
- Promouvoir l’indépendance du membre des couples (indépendance professionnelle, bancaire, juridique).
- Pallier les crises conjugales ( Protéger la famille).

On ne retrouve pas ces règles dans le PACS (pas l’idée de protéger la famille).

Section 1 : La solidarité du couple marié ou pacsé

Le terme de solidarité ici est employé au sens large, au sens commun, pas au sens juridique.

Paragraphe 1 : La solidarité des époux ou partenaires entre eux

- Le plus favorisé des membres du couple doit secourir son conjoint ou partenaire qui serait dans le besoin.
- Les deux membres du couple doivent contribuer ensemble aux charges de la vie courante.

A) Le devoir de secours entre époux et la contribution des époux aux charges du mariage

Solidarité entre les époux : on vise les deux règles (devoirs de secours et contribution aux charges de la vie courante).

Les époux se doivent mutuellement respect et fidélité, secours et assistance. (art 212).
Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des époux aux charges du mariage, les époux
contribuent à proportion de leur faculté respective. (art 212)
Mais ils peuvent décider autre chose dans le contrat de mariage, d’une proportion différente.

Le devoir de secours est tout d’abord une obligation alimentaire entre époux. C’est une obligation minimum, qui est
de secourir celui qui est dans le besoin.
Les charges du mariage recouvrent non seulement les charges alimentaires, mais plus largement l’ensemble des
dépenses qui sont entraînées par le train de vie du ménage. Le train de vie du ménage est fixé par les deux époux
ensemble (article 213).
Il y a un lien entre le devoir de secours et l’obligation de contribuer aux charges du mariage. Ceux qui ne sont pas tenus
au devoir de secours ne sont pas non plus obligés de contribuer aux charges courantes. Les concubins n’y sont pas
tenus (1er civ 17 octobre 2000, 1ère civ 19 mars 1991).
A contrario, pour les partenaires pacsés, il y a les deux (devoir de secours, contribution aux charges).
Au quotidien, la contribution des charges courantes absorbe le devoir de secours.

1- Les charges du mariage

La loi ne dresse pas une liste exhaustive de ce que sont les charges du mariage. Globalement, on sait que ce sont les
dépenses qui permettent d’assurer le train de vie du ménage. C’est donc la jurisprudence et la doctrine qui sont venus
définir quelles sont les charges du mariage. Il y a donc deux critères : fonctionnel, et structurel.

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Selon le critère fonctionnel, les charges du mariage comportent toutes les dépenses qui permettent aux époux de
vivre (suivant leur rang social), même les dépenses qui sans être nécessaires à l’existence contribuent au bien être des
époux.

La définition de charges du mariage est plus large que le minimum car elle peut englober des dépenses pas nécessaires
à l’existence mais qui contribuent au bien-être (ex : club de gym, piscine…).

Selon le critère structurel, la doctrine est divisée pour savoir si les charges du mariage visent uniquement les dépenses
de consommation, ou aussi les dépenses d’investissement (celles qui permettent d’acquérir un capital. Les acquisitions
mobilières sont exclues si on exclut les dépenses d’investissement.

Pour savoir si un époux a bien contribué, il faut savoir le montant de ces ressources, on va donc se demander si on
regarde uniquement ces salaires (ressources récurrentes) ou est-ce qu’on regarde aussi son capital ?
Globalement, la position de la JP est d’exclure les dépenses d’investissement des charges du mariage.
Civ 1ere 5 octobre 2016 : La Cour de cassation a jugé que le financement par un époux d’un investissement locatif
destiné a constitué une épargne ne relevait pas à la contribution des charges du mariage.
Néanmoins, la Cour de cassation a admis dans deux arrêts (Civ 1ère 20 mai 1981, Civ 1ère 18 mai 2013) sur le fait que
l’acquisition d’une résidence secondaire est une charge de mariage.
Civ 1ère 7 février 2018 : La Cour de cassation a estimé que les travaux de construction du domicile des époux relevaient
bien de la contribution aux charges du mariage.

 Il faut donc combiner les deux critères.

Pour les dépenses d’investissement, il faut alors se demander quelle est la finalité de la dépense : si c’est pour le train
de vie bien-être des époux, ou si c’est un investissement spéculatif.

Si on est face à une dépense périodique, récurrente, du quotidien, il est quasiment sûr que c’est une charge du
mariage.

La JP est fixée, elle ne prend en considération pour calculer ce qu’est la contribution doit être que les ressources
périodiques et non le capital.
Au-delà de ces critères, il faut comprendre que la définition des charges du mariage est très liée à la conception que
l’on se fait du mariage (conception communautaire ou séparatiste).
Parfois, les juges vont avoir tendance à rééquilibrer en ayant une conception large des contributions aux charges du
mariage donc le cas où on est dans un régime séparatiste, et vice-versa.

2- La contribution aux charges du mariage

Dans l’article 214 du code civil, on parle uniquement des rapports entre les époux. La question de la contribution aux
charges du mariage ne concerne pas le créancier, mais la répartition de la dette entre les époux. N’est pas une règle
qui concerne les créanciers.

A hauteur de combien doit-on contribuer ?

L’article 214 ne donne pas de chiffres. La répartition varie selon les couples. C’est en fonction du train de vie et des
ressources du couple et de son mode de vie. C’est au cas par cas.
Le minimum : devoir de secours. C’est le minimum vital, on ne peut tomber en dessous.
La limite supérieure est en principe fixée par les époux, leurs ressources et leurs choix.

Toute une jurisprudence s’est développée sur la notion d’excès à la contribution aux charges du mariage. Il y a donc
une limite supérieure. Parfois, le juge a pu dire que tel époux avait excédé sa contribution aux charges du mariage, et
qu’il fallait donc le rembourser. -> Pour pallier les injustices liées au fonctionnement du régime matrimonial.

Ex : Couple où l’un des deux travaille officiellement, et l’autre ne travaille pas officiellement mais travaille pour son
conjoint (ex : dentiste qui fait travailler gratuitement sa femme en tant que secrétaire) -> S’ils sont mariés sous le
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régime légal, ce n’est pas un problème. Cela peut en revanche posait problème si l’on est mariés sous la séparation de
bien, car l’un gagne quelque chose et l’autre rien.
Le juge a donc pu être amené à dire que l’un a excédé sa contribution aux charges du mariage, et qu’il il a le droit à
une indemnité. C’est assez juste car l’indemnité correspondait à l’économie réalisée par celui qui travaillait et qui
faisait travailler gratuitement sa conjointe, par exemple.

Dans ces situations, le juge a donc qualifié l’excès de contribution pour corriger certaines situations. On trouve moins
ce genre de décisions.

De quelle manière contribue-t-on ?

Le mode de contribution le plus fréquent est en argent mais ce n’est pas obligatoire, on peut aussi contribuer aux
charges en nature. Par exemple, en fournissant un logement.
Civ 1ère 6 mars 1990 : a été admis que le fait de mettre le logement à disposition de la famille était une contribution
aux charges.
Dans le texte d’origine de l’art 214 du code civil (modifié par la loi de 1975), la contribution en nature était
expressément prévue puisque l’art 212 alinéa 2 précisait que les charges du mariage incombaient au mari à titre
principal, et l’alinéa 3 prévoyait que pour la femme la contribution pouvait s’exercer par le travail au foyer et la
collaboration à la profession du mari.

Aujourd’hui cette situation est possible mais elle s’est bilatérisée (égalité entre les époux).

Le principe de la contribution aux charges est impératif mais la fixation du montant de la contribution dépend de la
volonté des époux (article 214 alinéa 1 et article 1137).
S’ils n’ont rien prévu, la loi prévoit que la contribution doit se faire à proportion des facultés respectives de chacun.
Concrètement, peu d’époux prévoient quelque chose ou font un contrat de mariage.

Pour ceux qui font un contrat de mariage, la plupart du temps les époux ne changent pas la règle de contribution, mais
souvent dans les contrats de mariage les époux insèrent une clause dans laquelle est indiqué que les époux sont
réputés que les époux ont contribué au jour le jour à sa contribution sans qu’aucun compte ne peut être réclamé à la
dissolution.
 Cela a conduit à des contentieux important car il peut y avoir différentes interprétations du juge.

Civ 1ère 22 septembre 2016 : un époux a financé seul un bien qui a servi au logement de la famille. L’époux prétend
que c’est une charge du mariage qu’il a assumée seul. Mais la Cour de cassation a rejeté l’arrêt car il y a une clause
dans le contrat qui dit que les époux sont réputés avoir contribué au jour le jour à sa contribution sans qu’aucun
compte ne puisse être réclamé à la dissolution.
Un arrêt du 7 février 2018 a reproduit cette solution.

En principe, pendant le mariage, la question de la contribution ne donne pas lieu à un contentieux, car les époux
contribuent ensemble aux charges du mariage.
Là où il peut y avoir un contentieux, c’est au moment d’une séparation de fait : tous les devoirs subsistent. Il se peut
alors qu’un époux séparé de fait se plaigne que l’autre ne contribue plus aux charges.
Dans ce cas, l’époux qui se plaint d’une absence de contribution peut agir pour demander le paiement d’une pension
alimentaire alors même qu’ils sont toujours mariés. Le JAF peut être saisi alors même qu’il n’y a aucune demande de
divorce. C’est là que le juge fixe le montant qui est proportionnel aux revenus de l’époux qui ne paye pas sa
contribution.

Il se peut dans un tel cas, que celui qui est accusé de ne pas payer, propose à l’autre une contribution en nature.
Ex : un époux part du logement et se plaint que l’autre ne lui verse pas d’argent pour payer les charges du quotidien,
il peut donc proposer une contribution en nature, par exemple le logement.
C’est dans ces séparations de fait qu’on voit comment le juge interprète l’article 214 du CC.

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Le régime des obligations alimentaires a un régime procédural particulier, notamment car on peut appliquer les
procédures de paiement direct. Les pensions alimentaires font l’objet de dispositions qui permettent de les recouvrer
plus rapidement que les autres créances.

Le conflit peut aussi naitre au moment du divorce quand un époux va dire que par le passé l’autre n’a pas assez
contribué aux charges du mariage. Il peut donc demander une indemnité dans le cadre du divorce qui représente les
charges que l’autre aurait dû payer.

B) L’aide matérielle réciproque des partenaires pacsés

L’article 515-4 du code civil évoque l’aide matérielle réciproque.

En 1999, quand le pacs est né, le texte était assez mal écrit car il parlait d’une aide qui était à la fois mutuelle et
matérielle.
DC 9 novembre 1999  Le Conseil Constitutionnel est saisi de l’inconstitutionnalité de la loi sur le PACS. Il affirme
alors que l’aide mutuelle et matérielle devait s’analyser comme un devoir entre les partenaires du PACS, et que ce
devoir était d’ordre public.
On comprenait donc qu’il s’agissait d’une contribution aux charges du « ménage ».

Les commentateurs de l’époque avaient déduit que le juge saisi d’un contentieux s’inspirerait de la JP rendue à propos
de l’article 214. En particulier, les auteurs en avaient déduit que le texte serait appliqué comme l’article 214 à
proportion des facultés respectives.

En 2006, la rédaction a été reprise. La nouvelle rédaction nous indique qu’il s’agit d’une aide matérielle réciproque,
c’est une aide patrimoniale.
Désormais, la loi de 2006 a rajouté une phrase : proportionnelle à leurs facultés respectives. (Il a recopié l’article 214).
Mais c’est sous réserve qu’il n’en dispose autrement dans leur contrat de PACS. S’ils ne disent rien dans leur
convention, c’est proportionnel à leurs facultés respectives mais les partenaires pacsés peuvent choisir une autre
contribution.

La loi de 2006 a rapproché le régime primaire des partenaires pacsés de celui des époux.
Le terme « aide matérielle » recouvre à la fois le devoir de secours et la contribution aux charges.

Il y a peu de JP sur le PACS (une des raisons est que pour dissoudre le PACS, pas besoin de divorcer).
Il faut sans doute appliquer la même JP que les époux, il est probable que le juge saisi admette que l’aide matérielle
peut se faire en nature.

Il est par ailleurs aussi quasiment certain que l’obligation d’aider son partenaire dure tant que le pacs n’est pas dissous,
qu’elle s’applique même quand il y a une séparation de fait. Cela est renforcé par le fait que depuis 2006 il est
expressément prévu dans le texte une obligation de communauté de vie.  Tous les devoirs subsistent même lors
d’une séparation de fait.

Le juge appliquera-t-il le régime des pensions alimentaires pour l’aide matérielle ?

La réforme de 2009 a étendu les compétences du JAF : Avant il ne s’occupait pas des partenaires pacsés car on
considérait que c’était un contrat, on allait soit devant le TI ou le TGI, cela a été reformé, c’est maintenant également
le JAF qui est compétent.
Vu que c’est le même juge qui se prononce, il est probable que le juge aligne sa JP pour les époux et pour les
partenaires pacsés.
Il est donc fortement probablement que ce soit le régime des pensions alimentaires qui soit appliqué.
Paragraphe 2 : La solidarité des époux ou des partenaires à l’égard des tiers

Les époux ou partenaires sont solidaires vis-à-vis des tiers pour les dettes du quotidien, c’est-à-dire les dettes
ménagères.

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Article 1309 du code civil : La solidarité ne se présume pas. Elle est donc soit légale, soit conventionnelle.

Pour les époux, il y a un texte qui prévoit la solidarité pour les dettes ménagères, c’est l’article 220 du code civil. Il vise
spécifiquement les dettes qui ont pour objet l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants.

Pour les partenaires, l’art 515-4 alinéa 2 qui prévoit la solidarité ménagère vise expressément les dettes contractées
pour les besoins de la vie courante.
Il n’est pas ici fait référence aux enfants. Pour autant, si deux partenaires ont des enfants et ont des frais, on sera dans
le domaine de la solidarité ménagère (Compte tenu de l’origine du pacs et des débats, le législateur n’a pas souhaité
tenir compte dans la loi de la famille des partenaires, il était pas possible selon lui d’associer des couples homosexuels
et enfants.)

A) La solidarité ménagère des époux

1) Le fondement et la nature de cette responsabilité

L’art 220 commence par « Chacun des époux a pouvoir pour passer seul des contrats … » : Cela donne l’impression
qu’il pose une règle de pouvoir, mais c’est en réalité une règle de passif.
Il n’est plus nécessaire aujourd’hui de préciser que chacun peut passer seul son contrat, car désormais chaque époux
conserve sa capacité juridique et peut donc conclure seul un contrat.
Ce texte est la trace de l’incapacité juridique de la femme autrefois.

Le véritable sens de ce texte est qu’alors même qu’ils vont passer seuls ces contrats, ils vont être tenus tous les deux
au paiement de la dette qui résulte du contrat. Toute dette contractée par l’un oblige l’autre solidairement.
La solidarité va s’appliquer même si le conjoint ignore l’existence de la dette. La solidarité veut dire que le créancier
peut même demander le tout au conjoint qui ignore l’existence de la dette.

Plusieurs fondements à cette solidarité :

Tout d’abord, l’objet même de la dette implique que les époux soient tous deux intéressés par la dette, car c’est une
dette ménagère. Les deux doivent donc apporter leur garantie pour le paiement, cela traduit une solidarité morale du
couple qu’on retrouve au plan de la dette.

Ensuite, la solidarité ménagère favorise le crédit du ménage. Car s’il n’y a pas de solidarité ménagère, le tiers créancier
pourrait être réticent à conclure un contrat avec celui des époux qui n’a pas de revenus. Pour rassurer le tiers, il faut
qu’il soit assuré de pouvoir demander paiement à l’un et à l’autre -> Cela assure le crédit du ménage.
L’idée sous-jacente est que les époux ont intérêt à la solidarité ménagère car cela leur permet d’engager des dépenses,
cela va favoriser le crédit.

Enfin, c’est la protection des créanciers. On parle de créanciers qui pourvoit aux besoins essentiels du ménage, il faut
donc les protéger et assurer qu’ils pourront se faire payer sur l’ensemble des biens du ménage.

Cette solidarité est d’ordre public, les époux ne peuvent donc inscrire sur le contrat du mariage qu’ils ne sont pas
solidaires.

La séparation de fait ne met pas fin à la solidarité.


Civ 1ère 10 mars 1988 : la solidarité de l’article 220 ne cesse pas en cas de séparation de fait des époux.

(Attention : Faire distinction entre séparation de fait et séparation de corps : la séparation de fait est factuelle, la
séparation de corps est judiciaire).

2) Le domaine des dettes ménagères solidaires

La notion de « dette ménagère solidaire » est plus restrictive que celle de « charges du mariage ».

16
Cela veut dire qu’une même dette pourrait être à la fois une charge du mariage (sous le fondement de l’article 214)
et ne peut pas être une dette solidaire (sous le fondement de l’article 220).
Une dette peut alors être répartie entre les époux de manière proportionnelle et ne pas forcément engager les deux
époux, donc n’est pas considérée comme solidaire.

L’article 220 pose 3 alinéas.

a) L’objet et la nature de la dette solidaire (article 220 alinéa 1)

Toutes les dettes des époux ne sont pas solidaires. La solidarité ne s’applique pas toujours. On l’est que pour certaines
dettes.  En principe, on n’est pas solidaires mais on peut l’être pour certaines dettes.
Entretien du ménage et éducation des enfants.

Le mot « entretien » suggère une dette régulièrement renouvelée, une dette récurrente. La JP a donc exclu du champ
de cet article toutes les dettes d’investissement car elles s’opposent aux dettes d’entretien.

Civ 1ère 11 janvier 1984 : Les dettes d’investissement pour constituer un patrimoine immobilier n’entrent pas dans
l’article 220 du code civil.
Civ 1ère 4 juillet 2006 : Une opération d’investissement ne peut pas rentrer dans le champ de l’article 220 du code civil.

La JP a considéré que malgré le fait que le texte ne vise expressément que les dettes contractuelles, les dettes légales
sont aussi dans le champ de l’article 220 du code civil (entretien du ménage ou éducation des enfants).
Cette extension nous montre bien que le but du texte de protéger les créanciers qui pourvoient les besoins essentiels
du ménage.

(Cas pratique, en face d’une dette, on doit tout d’abord regarder si c’est une dette d’entretien du ménage ou éducation
des enfants regarder les trois alinéas

b) Exception de l’alinéa 2 : le caractère manifestement excessif de la dette

Trois critères :

- Train de vie du ménage

Ecarte la solidarité pour les dettes manifestement excessives, qui sont d’un montant trop élevé. On comprend à
l’énumération des critères qu’une dette peut être solidaire pour un couple et pas pour un autre, vu qu’on va regarder
le train de vie des ménages, et naturellement les juges du fond apprécient souverainement pour chaque cas quand
est-ce que la dette est excessive.
CA Paris 1998 : Pas excessif mais solidaire.
CA Aix en France 1994 : Excessif au regard du train de vie du ménage.

(Dans un cas pratique, appliquer tous les critères).

- Utilité, inutilité de l’opération :

Est-ce que c’est utile pour l’entretien du ménage ?

La Cour d’appel de Paris a pu décider dans certains cas qu’un voyage d’agrément était utile, et entrait dans la solidarité
ménagère et dans un autre arrêt a décidé qu’elle ne l’était (dépend de la situation du couple).

Le fait que la dette ne soit utile que pour l’un des deux n’est pas un obstacle pour la solidarité ménagère.
Civ 1ère 10 mai 2006 : relatif aux soins dentaires d’un époux. La Cour de cassation a admis que bien que cela ne
concerne qu’un époux, cela entre bien dans le cadre de l’entretien du ménage.

(On peut donc aussi trouver dans la solidarité ménagère une dette pour un club de gym par exemple).

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- La bonne ou mauvaise foi du tiers contractant

Pour que la solidarité ne s’applique pas, il faut que la mauvaise foi du tiers soit caractérisée. Il faut que ce soit évident
pour lui que la dépense n’était pas utile ou en inadéquation avec le train de vie du ménage. On imagine que le tiers
savait que ça n’était pas une dépense utile pour le train de vie du ménage, il faut que ce soit évident que la dette
n’entrait pas dans le train de vie du ménage.

c) L’exception de l’alinéa 3 : le cas des achats à tempérament et des emprunts.

Différence entre achats à tempérament et emprunts : Un achat à tempérament c’est le vendeur qui fait crédit (il y’a
le vendeur et l’acheteur), alors que dans les emprunts c’est un établissement financier (il y a le vendeur, l’acheteur et
l’établissement financier).

Pour les achats à tempérament, peut-t-il y avoir solidarité s’ils n’ont pas tous les deux consenti ?
Pour qu’il y ait solidarité, il faut que les deux aient consenti. A défaut de consentement, il n’y a pas de solidarité, même
si on remplit là tous les critères (train de vie du ménage…).

En revanche pour les emprunts, il deux possibilités :


- Les deux ont consenti, il y a donc solidarité.
- Un seul a consenti, et dans ce cas il ne peut y avoir solidarité QUE SI : 1°) les emprunts portent sur des sommes
modestes 2°) nécessaires aux besoins de la vie courante 3°) en cas de pluralités d’emprunts, le montant cumulé
des sommes ne soit excessif à l’égard du train de vie du ménage.

Sommes modestes : caractère assez objectif, le juge va considérer qu’une somme modeste est une somme peu
importante.

1ère civ 5 octobre 2016 : emprunt voiture pour véhiculer les enfants. Le juge a donc estimé que c’était une dépense
nécessaire à l’entretien du ménage. 4000 euros pour une voiture, le juge a considéré que c’était modeste et bien
nécessaire à la vie courante.

La loi Hamon (17 mars 2014, loi relative à la consommation) concernant l’article 220 alinéa 3  pour protéger les
ménages surendettés : le créancier ne pourra pas se prévaloir de la solidarité si on est dans une hypothèse de cumul.
Ce texte a été critiqué dans l’effectivité, car le prêteur peut difficilement savoir si le débiteur a beaucoup d’emprunts.
 Pas très effective.

1ère civ 5 oct 2016 : La Cour de cassation a jugé que la réserve de crédit devait être assimilé à l’emprunt.

Des travaux peuvent être considérés comme des travaux d’entretien et considérés comme étant solidaires.

B) La solidarité ménagère des partenaires

On peut penser qu’il y a un lien entre la vie de couple et la solidarité, et c’est effectivement le cas. Il y a la solidarité
ménagère qui figure à l’article 515-4 du code civil.

Pour les couples de fait (concubins), il n’y a pas de solidarité.

La solidarité ménagère des partenaires est fortement inspirée par celle des époux.
En 1999, l’art 515-4 ne prévoyait aucune des exceptions qui figurent à l’article 220 du code civil.
 Très critiqué.

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DC 9 novembre 1999 : La solidarité des partenaires ne peut pas jouer pour les dettes excessives (alors même que les
limites ne figuraient pas dans le texte).

En 2006, le texte a été modifié : l’exception de la dette excessive a été rajoutée.


La loi du 1er juillet 2010 a rajouté l’exclusion de solidarité pour les achats à tempéraments et crédits dans les mêmes
conditions de l’article 220.
La loi Hamon 2014 a ajouté (en même temps que pour les époux) la restriction concernant le cumul d’emprunts.

Pour le PACS, il a fallu plusieurs lois pour arriver au même texte que l’article 220 du CC. Le législateur ne voulait pas
copier le mariage.

Il n’y a pas de référence à l’éducation des enfants mais naturellement s’il y a une dette pour l’éducation des enfants,
la solidarité pourra jouer car elle sera considérée comme une dette souscrite pour les dépenses de la vie courante.

La solidarité est exclue pour les dépenses excessives mais le texte de loi ne donne pas de critères comme dans l’article
220 pour les époux (vu que c’est le même juge pour les partenaires et époux, on suppose que le juge va appliquer le
texte de la même manière, va utiliser les mêmes critères même s’ils ne figurent pas dans le texte pour le PACS).

On se doute que la JP qui a étendu les dettes légales dans la solidarité pour les époux, l’étendrait aussi pour les
partenaires.

Section 2 : L’autonomie des époux ou des partenaires pacsés

Depuis longtemps, les couples aspirent à une certaine indépendance. D’ailleurs, la solidarité et l’autonomie ne sont
pas forcément deux choses antinomiques, c’est ce qui permet d’assurer l’égalité dans le couple.

L’indépendance suppose que chacun ait la capacité d’agir seul et donc cela suppose la capacité juridique.

L’article 216 pour les époux précise que les époux ont la pleine capacité juridique : « chaque époux à la pleine capacité
de droit… ».
Le régime primaire impératif va avoir pour fonction d’assurer aux époux une marge irréductible d’autonomie dans les
marges des opérations de vie courante et les opérations liées à la vie professionnelle.
L’autonomie bancaire et professionnel pour la femme mariée date de 1965.
Depuis 1985, il y a aussi une autonomie pour chaque époux pour la gestion des biens personnels.

Pour les partenaires pacsés, la problématique est différente car en 1999 quand le pacs est né cela faisait déjà 15 ans
que les époux étaient autonomes, il n’y a donc aucun texte qui précise par exemple que les pacsés ont la pleine
capacité juridique.
Par ailleurs, comme l’idée est que le régime légal est la séparation de biens, leur régime pacsal leur garantit donc leur
indépendance.

Paragraphe 1 : L’autonomie dans la gestion courante

On parle ici des opérations bancaires et mobilières -> Le régime primaire poursuit un double objectif c’est d’une part
assurer l’autonomie des époux et d’autre part assurer la sécurité des tiers qui contractent avec les époux.
 C’est puisque le tiers est rassuré, que les époux vont pouvoir contracter de manière autonome.

I) Autonomie bancaire des époux

A) Les opérations bancaires

Le texte qui nous intéresse est l’article 221 du code civil :


« Chacun des époux peut se faire ouvrir, sans le consentement de l’autre, tout compte de dépôt et tout compte de titres
en son nom personnel.
A l’égard du dépositaire, le déposant est toujours réputé, même après la dissolution du mariage, avoir la libre
disposition des fonds et des titres en dépôt. »
19
L’alinéa 1 de l’article 221 du code civil n’est aujourd’hui plus historique car depuis 1965 il n’est plus nécessaire de
demander l’autorisation du mari pour ouvrir un compte bancaire.

L’alinéa 2 de l’article 221 dispense l’époux déposant de rapporter la preuve des pouvoirs qu’il a sur les sommes qu’il
dépose sur le compte. Il protège par ailleurs le tiers dépositaire (le banque) en le déchargeant de toute responsabilité
quant à la vérification des pouvoirs de l’époux déposant.
Ex : Quand un époux dépose sur son compte personnel un chèque libellé au nom des deux époux, et endossé par les
deux : libre de le mettre sur un compte personnel même si manifestement la somme appartient aux deux.
Com 21 novembre 2000 bulletin 67 : un époux se présente avec le chèque endossé par l’autre et va ensuite faire un
virement et déposer ces sommes sur un compte  Il est présumé avoir le pouvoir de le faire. La banque n’a pas à
rembourser le conjoint qui dit que la somme lui appartenait aussi. La banque n’a pas été inquiété car protégée par
l’article 221 alinéa 2.

L’article 221 du CC est aussi utilisé pour permettre aux époux d’avoir un certain pouvoir exclusif sur le compte
bancaire :
Sur le fondement de l’article 221, la JP a déjà décidé, alors même que les fonds figurant sur le compte d’un époux
étaient manifestement des fonds communs -> le conjoint non titulaire du compte ne pouvait pas demander à la
banque de faire des opérations sur ce compte.
 Seul l’époux titulaire du compte peut gérer le compte.  La banque a donc dû rembourser l’époux titulaire du
compte (arrêt figurant dans la fiche).

Il y a donc beaucoup de contentieux car des banques ont été négligentes et ont autorisé des opérations sur un compte
par un époux dont l’autre époux était titulaire.

II) Autonomie bancaire des partenaires pacsés

Il n’y a pas de disposition qui prévoit l’autonomie bancaire pour le pacs. C’est parce que le législateur n’a pas trouvé
utile de le préciser.
En outre, contrairement au cas des époux, le régime légal des partenaires et ainsi que dans le régime de l’indivision,
les salaires sont toujours des biens personnels. La problématique est donc différente de celle des époux.

B) Les opérations mobilières

Pour les époux, c’est l’article 222 du code civil.

Pour les partenaires, c’est l’article 515-5 alinéa 3 du code civil (ajouté en 2006).

Les textes sont quasiment identiques, mais l’article 222 comporte un alinéa 2 qui n’existe par pour les partenaires.
Il prévoit que l’alinéa 1 n’est pas applicable aux meubles meublant (qui sont ceux qui meublent le logement), et aux
meubles corporels dont la nature fait présumer la propriété à un seul conjoint.

Les textes servent à dispenser les tiers cocontractants de vérifier les pouvoirs des époux/partenaires qui se présentent
seuls pour faire un contrat sur un bien meuble. C’est la présomption mobilière (le seul fait que je détienne le bien fait
présumer que je peux agir seul sur le bien). Ne porte que sur les biens meubles.

Conditions pour la présomption mobilière :

- Un bien meuble
- Détenir le bien individuellement.
- La présomption de bonne foi ne joue que si le tiers est de bonne foi (tiers qui connaît pas le couple, on pourra
pas lui opposer le fait que le bien appartenait à l’autre).

Pour les époux, il y a toutefois deux exceptions à la présomption mobilière :

- Les meubles meublant qui sont régis par l’article 215 du code civil (meubles meublant le logement).
20
- Les meubles corporels dont la nature fait présumer la propriété de l’autre conjoint conformément à l’article
1404 du code civil.

Dans le régime légal des époux, il y a l’article 1404 qui précise que certains biens qui devraient être communs restent
propres en raison de leur nature. Il s’agit de tous les biens qui sont attachés à la personne d’un époux (vêtement,
bijoux, lettres etc).  Ce sont les biens dont on peut savoir à priori à qui ils appartiennent.
Ces biens là échappent à la présomption mobilière.

Ex: Un mari se présente avec une broche qui a l’air d’être un bijou féminin, pour le vendre à l’antiquaire, il n’est pas
forcément protégé par la convention, par sa nature il fait présumer que ce bien ne lui appartient pas.

Ne s’applique pas aux partenaires pacsés.

Pour les partenaires pacsés ; il y a quand même la condition de bonne foi du tiers. Il n’est pas exclu qu’un partenaire
se présente avec un bien (ex : vêtement de l’autre, qu’on pourrait déterminer qu’il lui appartienne bien), on peut
considérer que le tiers n’est pas de bonne foi. Appréciation du juge.

Ex : Si un époux se présente avec la carte grise de l’autre pour vendre une voiture, on peut considérer que le tiers est
mis de mauvaise foi dans le texte. La carte grise n’est pas un titre de propriété.

Paragraphe 2 : L’autonomie dans la gestion des biens personnels

L’article 225 dispose que « chacun des époux administre, oblige et aliène seul ses biens personnels ».
Cela donne à chaque époux un pouvoir exclusif de gérer ses biens personnels. L’autre ne peut donc pas faire des actes
de gestion sur les biens personnels de l’autre.

Corrélativement, chaque époux a un pouvoir exclusif d’engager ses biens personnels. En principe, un époux est le seul
à pouvoir donner en gage ses biens personnels.
Mais il y a une exception à cela : la dette ménagère (mais pour tout le reste on ne peut engager les biens personnels
de son conjoint).

On retrouve cette règle selon laquelle chacun a le pouvoir exclusif sur ses biens personnels, à l’article 1428 (régime
légal) et 1536 (régime de séparation de biens) du CC. Cela montre l’importance de ce principe.

L’article 225 est une règle d’ordre public. Les époux ne peuvent pas prévoir une règle contraire (donc pas que ce sera
le mari qui gèrera les biens personnels de la femme).
En revanche, il n’est pas exclu qu’un époux donne mandat à son conjoint, cela figure d’ailleurs à l’article 218 du code
civil.

La convention de mariage qui prévoirait que c’est un époux plutôt que l’autre est nul, en revanche une convention de
mandant est possible dés lors qu’elle est révocable à tout moment.

L’article 215 du code civil précise que pour vendre le logement de la famille il faut l’accord des deux époux.
Ce texte s’applique quelle que soit la nature du logement.
Cela signifie que même si le logement m’appartient exclusivement, je ne peux pas le vendre seul (car sont affectés à
la famille et la protection de la famille passe avant).

Pour les partenaires pacsés, l’article 515-5 alinéa 1 dispose que :

« Chacun des partenaires conserve l’administration, la jouissance et la libre disposition des biens personnels… ».
Est à peu près équivalent dans la rédaction de l’article 225. Mais il semble que le texte n’est pas d’OP, car il est indiqué
« sauf dispositions contraires de la convention visée au troisième alinéa de l’article 515-3 ».

Paragraphe 3 : L’autonomie professionnelle

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L’article 223 dispose que « chaque époux peut librement exercer une profession, percevoir ses gains et salaires et en
disposer après s’être acquitté des charges du mariage ».

Cet article confère une triple liberté aux époux puisqu’ils sont libres d’exercer la profession de leur choix, libre de
percevoir les gains et salaires, et chacun est libre de disposer des gains et salaires.

A) La liberté d’exercice de la profession

Chacun peut exercer le métier qu’il veut mais c’est aussi la liberté de choisir de ne pas travailler.
Cette liberté date de 1965 pour la femme.

Aujourd’hui, il ne faut pas penser qu’il y a une totale liberté. Il y a plusieurs JP où parfois un époux peut plus au moins
bloquer l’autre dans ses projets professionnels, avis qui va avoir une incidence sur le plan juridique

Arrêt -> Un époux vend un fonds de commerce car il a pour projet de créer une entreprise, afin d’exercer une nouvelle
activité mais texte de régime primaire permettant a un époux d’interdire de faire une chose qui mettrait la famille en
péril.  Le juge a bloqué les fonds et a empêché le mari de pouvoir faire les investissements qu’il souhaitait.

La liberté de ne pas travailler : le texte prévoit qu’on peut décider de ne pas travailler.
Néanmoins dans un arrêt de la CA de Toulouse, le divorce a été prononcé car le mari a décidé d’arrêter de travailler
et de ne pas en chercher, il ne contribuait donc pas aux charges du mariage. Il y avait une mauvaise volonté dans sa
recherche d’emploi, cela n’était pas dans l’objectif des époux à la base ->le divorce a été prononcé aux torts du mari.

 Impression d’une liberté sous contrôle.

B) La liberté de perception des gains et salaires

« Chacun peut librement percevoir ses gains et salaires ».

 Tous les revenus du travail (aussi les bénéfices liés à une profession libérale, artisanale...).
Règle de pouvoir exclusif, l’époux a seul le pouvoir de percevoir ses gains et salaires.

Lorsque les époux sont mariés sous un régime séparatiste, les salaires sont des gains personnels.
Dans le régime de la communauté légale, les salaires sont des biens communs, ils appartiennent donc aux deux époux,
même s’ils sont liés à la profession d’un seul.

Bien que les sommes sont communes, le pouvoir exclusif de perception des salaires demeure.

C) La liberté de disposition de gains et salaires

Chaque époux peut librement disposer de ses gains et salaires, MAIS à condition au préalable de s’être acquitté des
charges du mariage.

Quand l’époux reçoit son salaire, sa propriété est de payer les charges, et il pourra ensuite faire des actes de
dispositions sur ce qu’il lui reste, quel que soit son régime matrimonial.

Il y a un certain nombre d’arrêts en la matière.

Ex : épouse se plaint que le mari a donné ses gains et salaires à sa maitresse. S’il a payé les charges c’est OK.

Civ 1ère 25 janvier 2005 : du moment qu’on a contribué aux charges du mariage, on peut librement disposer de ses
gains et salaires, même si c’est un acte qui n’emporte pas l’adhésion du conjoint.

Section 3 : La protection de la famille

Ces règles ne concernent que les époux, car pour les partenaires le législateur ne s’en est pas occupé.
22
Les règles du régime primaire qui protègent la famille ont pour but d’assurer la cohésion du groupe familial en
protégeant le logement de la famille et également en protégeant la famille elle-même en cas de crise dans le couple.

On va aussi étudier l’article 1751 qui s’applique pour le cas du bail, qui est protecteur pour les époux.

Pour le PACS, depuis la loi ALUR 2014, le législateur a quand même fait un pas pour les partenaires pacsés car il a
introduit l’art 1751-1 qui s’applique pour les partenaires.

Paragraphe 1 : La protection du logement de la famille

Pour les époux, la protection du logement de la famille se situe dans deux textes : l’art 215 et l’art 1751 qui date d’une
loi de 1962 et qui a été étendue en 2014 aux partenaires pacsés.

A) La cogestion pour les actes de disposition des droits par lesquels est assuré le logement conjugal et pour les
actes de disposition de meubles meublant

Art 215 (texte de régime primaire).


Le 1er alinéa pose le devoir de communauté de vie. Ce devoir est lié à l’obligation de fidélité dans le couple et est
destiné à assurer la cohésion de la famille.
2ème alinéa (qui date de 1975) : les époux choisissent ensemble le lieu de résidence de la famille (avant 1975, c’était
la prépondérance maritale).
Le 3ème alinéa (qui date de 1965) pose une règle de cogestion pour les meubles meublants et le logement.

I) Les biens soumis à l’article 215 alinéa 3

Le logement où réside la famille n’est pas nécessairement le domicile. En effet, le lieu de résidence de la famille peut
être différent du domicile.
Parfois quand le couple vit notamment séparé de fait, le juge peut avoir à interpréter la notion de résidence de la
famille.
Les juges du fond apprécient souverainement cette notion avec plusieurs critères. (ex : époux qui part avec les
enfants : ce logement peut être considéré comme le lieu de résidence).
S’il n’y a pas d’enfant, le juge va souvent considérer que l’ancien logement où les époux vivaient ensemble est la
résidence de la famille.

Par ailleurs, seule la résidence principale est visée par le texte, la résidence secondaire est exclue par le texte (Cass
1èreciv 19 oct 99).

Ce qui est protégé est le logement de la famille, mais aussi les meubles meublants.

La manière dont le législateur a choisi de protéger le logement est d’exiger pour plusieurs actes le consentement des
deux.

II) Les actes visés par l’article 215 alinéa 3

Le texte nous dit qu’il s’agit des actes de disposition des droits par lesquels est assuré le logement et ce sont également
les actes de disposition des meubles meublants.

Ex : la vente des meubles meublants -> consentement des époux.

L’art 215 ne vise pas les actes de disposition du logement, mais des droits par lesquels est assuré le logement.
Les droits qui sont visés sont tous les droits par lesquels le logement peut être assuré. Ex : un droit au bail, un droit
d’usufruit, un droit de propriété  on vise la disposition de ces droits.

23
Civ 1ère 16 mai 2000 : précise que l’art 215 alinéa 3 vise « les actes qui anéantissent les droits réels ou les droits
personnels de l’un des conjoints sur le logement familial ».

Définition qui englobe tous les types de droit qui peuvent exister sur le logement.

Il n’y pas que la vente qui est visée par cet article.
Il a par exemple été jugé par la Cour de cassation que le fait pour un époux de consentir un bail à un tiers sur le
logement de la famille constitue un acte de disposition des droits par lesquels est assuré le logement et relève donc
de l’art 215.
Pourtant, le fait de consentir un bail n’est pas un acte de disposition, mais un acte d’administration, mais quand on
consent un bail sur un acte de résidence de la famille, on anéantie les droits que la famille avait sur le logement. Cela
nécessite donc un consentement.

La promesse synallagmatique du logement implique également le consentement des époux.

La conclusion d’une hypothèque conventionnelle sur le logement relève également de l’article 215.

Civ 2ème 10 mars 2004 : Le mari a résilié seul le contrat d’assurance du logement. On peut pas forcément dire que c’est
un acte de disposition de droit par lequel est assuré le logement de la famille. Pourtant, la Cour de Cassation a jugé
que c’est un acte qui relève de l’art 215. Car le mari a quitté le logement, la femme habitait seule dedans. Pour faire
des économies, le mari a décidé de résilier l’assurance, et le bien a brûlé. Donc aucune indemnité versée de la part de
l’assurance. De fait, le logement a donc bien été anéantie. Si le contrat d’assurance n’avait pas été résilié, les époux
auraient perçu une indemnité qui aurait permis de le racheter ou de le reconstruire.  Le mari n’avait donc pas le
droit de le résilier seul. L’annulation a été considérée nulle. L’idée de juge était de faire jouer l’art 215 pour pouvoir
faire jouer l’assurance.
On peut dire que c’est un arrêt d’espèce.
 Protéger la famille, qui implique une interprétation extensive de l’art 215.

(cas pratique : est ce que l’acte anéantit le logement de la famille ?).

Mais, on a aussi une JP contraire.


Civ 1ère 22 oct 1974 : Il a été jugé que l’art 215 ne devait pas porter atteinte la liberté de tester (de faire un testament).
Il en a été déduit que chaque époux propriétaire pouvait disposer seul du logement de la famille par testament.
 Moins contestable sur le plan juridique, le décès dissous le mariage donc il est normal que l’art 215 ne s’applique
pas.

Exemple d’arrêt : Epoux vend seul le logement avec réserve d’usufruit (s’éteint par le décès de l’usufruitier) au profit
des deux époux. Donc jusqu’à la fin de leur vie, les époux pouvaient rester dans le logement. Il a été considéré que cet
acte ne remet pas en cause que la famille puisse habiter dans le logement, donc ne porte pas atteinte à l’art 215.

Il est bien visé que les actes de disposition sont les actes de disposition de droit.
Civ 1ère 14 mars 2018 : Le propriétaire du logement était une LCI et non les époux. La LCI détendue à 99% par le mari,
et l’épouse associée à 1%. Mais ils ont été mal conseillés pcq ils vivaient dans le logement sans droit ni titre, aucune
conclusion de contrat entre la LCI et les époux pour justifier le droit d’habitation. Séparation, le mari a vendu
l’immeuble sans le consentement de son épouse, il le vendait en qualité de représentant de la LCI. Elle a donc invoqué
l’art 215. La Cour de cassation ne l’a pas suivie et a refusé d’appliquer l’art 215, car en réalité il n’avait aucun droit sur
le logement. Il n’y a pas eu au sens strict d’acte de disposition des droits par lesquels est assuré le logement.

Tout l’intérêt de l’art 215, est d’imposer l’accord des deux époux pour les actes qui y sont visés. L’art 215 s’applique
quelle que soit la nature du logement, même si le logement appartient qu’à un seul époux. Contraire à l’art 225, sauf
quand c’est les meubles meublants ou le logement de la famille, là c’est l’art 215 qui l’importe.

III) La sanction de l’article 215 alinéa 3

L’acte conclu par un seul époux est nul.

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C’est une nullité relative (car il s’agit ici d’une nullité de protection, qui vise à protéger l’époux qui n’a pas donné son
consentement). Seule la personne protégée peut invoquer la nullité relative.  Seul le conjoint qui n’a pas donné son
consentement peut invoquer la nullité.
L’époux fautif ne peut pas l’invoquer.

Civ 1ère 3 mars 2010 : Le mari a vendu seul le logement sans le consentement de sa femme. La femme agissait en nullité
de la vente sur le fondement de l’article 215 alinéa 3. Demande jugée irrecevable faute d’intérêt à agir car en l’espèce,
les époux instance de divorce et a quitté le domicile familial depuis plus d’un an. C’est le mari qui était resté dedans.
La Cour de cassation a donc ajouté une condition supplémentaire qui est l’intérêt à agir qui d’après cet arrêt est qu’on
est toujours occupant des lieux ou qu’on souhaiterait l’être.

La prescription pour l’action en nullité fixée par l’art 215 est relativement courte pour assurer la sécurité des tiers :
prescription d’1 an à compter du jour où le conjoint à connaissance de l’acte conclu sans son accord. Effet de plafond
car on ne peut pas non plus demander la nullité plus d’1 an après la dissolution du régime matrimonial.
On peut donc dire que cet art crée une certaine indisponibilité du logement de la famille et des meubles meublants
puisque même si un époux est propriétaire exclusif du logement il ne peut pas en disposer seul.
En revanche, le texte ne crée aucune insaisissabilité du logement. Le logement de la famille n’est pas exclu du gage
des créanciers des époux, il n’est absolument pas insaisissable.

Pourtant, la loi du 1er aout 2003 en faveur de l’initiative économique a permis sous certaines conditions à
l’entrepreneur individuel de faire une déclaration d’insaisissabilité de son logement prévu à l’art L.526-1 et s. du code
de commerce. (Rien à voir avec le fait d’être marié).

B) La co-titularité du bail d’habitation

Art 1751 du code civil, texte d’OP (pas dans le régime primaire). Initialement, n’était réservé qu’aux époux.

I) La co-titularité du bail conjugal

a) La signification de la cotitularité du bail d’habitation

L’art 1751 du CC pose une règle protectrice du logement de la famille, mais uniquement lorsque ce logement est
assuré par un bail. Ce texte a été introduit dans le CC par une loi de 4 août 1962 (lutter contre la pénurie du logement
qui sévissait en France).

Ce texte est d’ordre public, on ne peut pas y déroger par une quelconque clause dans le bail, est donc impératif. Il
s’applique pour tous les époux quel que soit leur régime matrimonial. Il poursuit la même finalité que régime primaire
impératif à savoir la protection de la famille.

Ce texte pose la cotitularité du bail d’habitation des époux. Cela signifie que quel que soit l’époux qui a conclu le bail,
le droit au bail est réputé appartenir à l’un et à l’autre. Cela signifie que même si qu’un époux a conclu le bail, les
deux sont titulaires du droit du bail, même s’il a conclu le bail avant le mariage. Les deux sont donc locataires, sont
donc parties au contrat.

C’est protecteur de la famille car cela protège celui qui n’a pas conclu le bail dans le cas où son conjoint prendrait des
initiatives malheureuses seul, ex : donné congé pour résilier son bail.
Civ 3ème 19 juin 2002 : SI l’un donne congé au bailleur, l’autre reste titulaire du bail et le contrat n’est donc pas résilié.
 La règle est donc protectrice. Les deux époux peuvent invoquer la qualité de contractant.

Puisque les deux époux sont cotitulaires du bail, les deux doivent être informés des initiatives du bail.
Donc si le bailleur ne délivre congé qu’à celui avec lequel il a conclu le bail, ce congé ne vaut pas à l’égard de l’autre et
est inopposable au conjoint.
Violent pour le bailleur, car se voit imposer un locataire qu’il n’a pas choisi. Cela est contraire à l’effet relatif des
contrats. Le bailleur peut même ignorer que son locataire s’est marié.

25
 Loi du 13 décembre 2000 solidarité et renouvellement urbain a inséré un article 9-1 dans la loi du 6 juillet 89 qui est
la loi applicable aux baux d’habitation. Cet article précise que les congés, ou toutes les notifications, qui sont délivrés
par le bailleur à son locataire sont opposables de plein droit au conjoint si l’existence du conjoint n’a pas été
préalablement porté à la connaissance du bailleur, et ce malgré l’article 1751.
On en déduit si le bailleur n’a pas été informé du mariage de son locataire, il pourra continuer à lui délivrer les actes à
lui seul de manière valable.
En revanche, si le bailleur a été informé du mariage du locataire, la cotitulairté s’applique pleinement et le bailleur
doit délivrer les actes aux deux conjoints pour qu’ils soient valables.

Dans l’hypothèse où le mariage se fait postérieurement au bail, pas de formalisme particulier mais il faut l’informer
pour qu’ils délivrent les actes aux deux conjoints.

Civ 3ème 29 oct 2013 : Le bailleur n’a pas été informé du mariage du locataire, et a délivré un congé à son locataire sans
en informer l’autre conjoint. Le conjoint a donc invoqué l’art 1751 mais cela n’a pas été retenu car il n’a pas informé
le locataire de son mariage.

L’article 1751 ne s’applique pas à tous les baux mais uniquement aux baux à usage exclusif d’habitation. Autrement
dit, les baux à usage mixte sont exclus du champ de protection de l’art 1751.
Par ailleurs, le texte ne s’applique que si le bail concerne la résidence principale et effective des époux.
Hésitations jurisprudentielles sur les logements de fonction.
Civ 3ème 10 janvier 2007 : La Cour de cassation a considéré qu’on pouvait appliquer l’article 1751 même pour un
logement de fonction.

Mais plus récemment, elle a jugé le contraire pour un logement militaire.


Civ 3ème 9 juin 2016 : l’art 1751 ne s’applique pas pour un logement militaire. Mais c’était une convention particulière,
un bail à loyer modéré passé avec l’Etat. Sûrement ça qui a justifié la décision de la Cass.

Le principe est donc que le texte protège les époux, mais on constate dans des arrêts qu’elle peut aussi jouer en
défaveur des époux. (ex : les époux qui veulent quitter le logement, seul un conjoint a délivré congé, le bailleur a dit
que le préavis était nul car le congé venait d’un seul conjoint).

La cotitulairté implique t-elle nécessairement la solidarité pour les deux époux colocataires ?

Certains auteurs pensent qu’il y a solidarité car cotitularité. D’autres auteurs pensent au sens contraire que la
cotitulairté n’emporte pas la solidarité.
Pas de JP sur la question car dans un bail la plus grosse source de dette est le loyer, alors que le loyer est une dette
ménagère, donc tombe de toute façon sous l’article 220 (pas la peine d’invoquer un autre fondement). Pas vraiment
matière à discussion.

Pour une dette de dégradation, pas d’arrêt précis.

b) Le sort du bail d’habitation en cas de divorce ou de décès d’un époux

L’art 1751 du code civil prévoit aussi une protection en déterminant le sort du bail en cas de divorce ou de décès.

Il s’agit de permettre la question du bail quand les époux sont en désaccord.


Dans ce cas, l’art 1751 prévoit que le juge du divorce pourra statuer sur le sort du bail en fonction des intérêts sociaux
et familiaux en cause.
Le juge va regarder la situation concrète de chacun (distance domicile lieu de travail etc). Il va regarder les critères
sociaux.

Aucun texte qui autorise le juge à statuer le sort du bail pour des concubins qui se séparent. Alors que pour les époux,
le juge peut se prononcer et trancher la question.

26
Pour le décès d’un des deux époux, le conjoint survivant reste titulaire du bail même si ce n’est pas lui qui a conclu le
bail, et en est le propriétaire exclusif (le droit au bail échappe donc à la succession, les autres héritiers ne peuvent
invoquer le droit d’hériter eux aussi du bail). Le conjoint peut bien sûr renoncer à ce droit.

Art 14 de loi du 6 juillet 1989 prévoit le sort du bail en cas de décès d’un locataire, et notamment comme bénéficiaire
du bail.
Dans le cas d’un bail mixte, le conjoint pourra quand même bénéficier du bail grâce à l’article 14 de la loi du 6 juillet
1989
Certains baux sortent de cette loi. Il existe donc quelques logements encore soumis à la loi de 1948 (statut spécifique
de l’après-guerre), mais c’est rare.

II) La cotitularité du bail d’habitation pour les partenaires pacsés

Les articles 515 et s. ne comportent pas de règles protectrices du logement, aucune mesure de cotitularité, donc
quand le logement appartient à un seul partenaire, il peut le vendre sans demander l’accord de l’autre la famille
n’est pas protégée.

Néanmoins, quand le logement est assuré par un bail, les pacsés ont toujours pu invoquer l’art 14 de la loi 1989 (quand
le PACS est né, l’article 14 a été modifié pour prendre en compte le PACS).

Depuis la loi ALUR accès au logement et urbanisme rénové, les partenaires pacsés bénéficient de dispositions assez
proches à celles des époux pour la titularité du bail.

La loi de 2014 a étendu les al 1 et 3 de l’article 1751 au PACS, et en outre a crée un article spécifique : l’art 1751-1.

L’alinéa 1 est le texte qui précise que « la cotitularité du bail à usage exclusif d’habitation qui sert effectivement à la
résidence du couple s’applique aux partenaires ».
Mais pour les partenaires, la cotitularité n’est pas automatique. Pour en bénéficier, ils doivent en faire conjointement
la demande.
L’art 9-1 de la loi du 6 juillet 1989 s’applique aussi pour les partenaires  Quand le bailleur n’est pas informé du PACS,
il n’a pas à faire des déclarations conjointes.

L’alinéa 2 n’a pas été entendu car il s’agit là de divorce, ne s’applique donc pas aux partenaires pacsés.

En cas de décès d’un des deux partenaires, le survivant reste titulaire du bail et dispose d’un droit exclusif du bail,
n’entre pas en concours avec les héritiers du partenaire décidé (comme pour les époux).

L’art 1751-1 a crée par la loi de 2014 pour envisager la rupture du PACS. Dans ce cas, l’un des partenaires peut saisir
le juge compétent en matière de baux afin de demander l’attribution du bail. Le juge qui sera saisi sera le juge du TI,
tandis que les époux en cas de divorce iraient voir le JAF.
Le texte précise que le juge statue en fonction des intérêts sociaux et familiaux des parties (à peu près même rédaction
que pour les époux).
Pour les pacsés, le texte précise que le bailleur doit être appelé à l’instance (Pas forcément une mauvaise idée car
permet au bail de savoir qui sera son locataire mais il ne peut s’opposer à la décision du juge).

Paragraphe 2 : Les mesures de crise du couple marié

Ne concerne que les époux, pas d’équivalent pour le PACS.

Dispositions du régime primaire impératif qui permettent de sortir d’une situation de blocage, de la surmonter, qui
serait provoqué par exemple de la maladie d’un époux, ou encore par son éloignement géographique, ou d’un
comportement irresponsable d’un des époux.
La finalité de ces mesures est de protéger la famille.

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3 textes sont concernés : articles 215, 219 et 202-1 du code civil. Ces textes impliquent tous de saisir le juge pour qu’il
ordonne des mesures pour permettre de surmonter la crise.

A) Les hypothèses visées par les mesures de crise

1°) L’empêchement d’un époux


Peut être dû à la maladie ou l’éloignement géographique qui peuvent avoir pour conséquence qu’un époux se trouve
hors d’état de manifester sa volonté.
Cet empêchement est posé par l’article 217 et 219 du CC.
SI l’époux ne peut s’exprimer pour ses causes là, il ne peut donner son consentement pour certains actes.

2°) L’obstination d’un époux


Posée par l’article 217. Cas où L’époux refuse de donner son consentement pour un acte pour lequel il doit en principe
intervenir et ce refus n’est pas justifié par l’intérêt de la famille.

3°) La défaillance d’un époux


Posée par l’article 221-1 du CC. C’est dans le cas où un époux manque gravement à ses devoirs et met ainsi en péril
les intérêts de la famille. Les deux conditions sont cumulatives : manquement au devoir, et mise en péril des intérêts
de la famille.

B) Les solutions proposées par le régime primaire impératif

Le juge qui sera saisi en fonction de ce qui est demandé sera soit le JAF soit le juge des tutelles.
Il devra statuer en contemplation des intérêts de la famille.

Les mesures que le juge va pouvoir prononcer ne concernent que des questions de pouvoir (non de passif et d’actif).

1°) Les autorisations


Mesure ponctuelle prévue par l’art 217, ne concerne qu’un acte. Le juge va autoriser l’époux qu’il l’a saisi à agir seul
alors qu’il devrait avoir le consentement du conjoint.
L’autorité judiciaire va remplacer le consentement de l’époux qui est empêché ou qui s’obstine à refuser.
Le juge ne doit statuer que dans l’intérêt de la famille.

TGI Grenoble 25 juillet 1898 : mari a vendu fonds de commerce commun. Pour percevoir les fonds, il fallait le
consentement de l’épouse. L’épouse avait refusé son consentement car elle savait que le mari voulait investir dans
une nouvelle entreprise, et qu’il ne représentait pas les garanties suffisantes pour la protection de la famille. Le mari
a donc saisi le juge.
 Le juge a refusé l’autorisation car a estimé qu’il n’était pas dans l’intérêt de la famille d’accepter.

2°) Les habilitations


L’art 219 du CC permet à l’époux qui veut passer un acte de se faire habiliter par le juge, à représenter son conjoint
soit pour un seul acte, soit pour une série d’actes dans une période.
Le juge doit préciser les modalités et l’étendue de l’habilitation et doit donc préciser la période.
Dans cette hypothèse, l’époux qui va agir tient son pouvoir de représentation du juge -> représentation judiciaire.
Cela va par exemple lui permettre de vendre un bien qui appartient à l’autre.

3°) Les interdictions


Art 220-1 permet au juge de prononcer des interdictions lorsque le comportement d’un époux met en péril l’intérêt
de la famille.
Texte assez général puisqu’il précise que le juge peut prescrire toute mesure urgence qui requièrent les intérêts de la
famille.
Ex : le juge peut interdire à un époux de faire sans le consentement de l’autre des actes de dispositions sur ses propres
biens.
 Idée de l’empêcher de dilapider ses biens et de mettre en péril les intérêts de la famille.
Le texte l’empêche aussi de déplacer les meubles (de les vendre).

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Ex : un époux qui joue aux jeux, le juge peut lui interdire de vendre les meubles. Si l’acte est déjà passé, l’autre pourra
demander la nullité.

Civ 1ère 5 novembre 1996 : juge nomme administrateur provisoire auquel il a confié l’administration des biens
communs car l’épouse ne payait pas les charges afférentes aux biens communs dont elle avait pourtant la gestion 
au titre de l’article 220-1.
+ Arrêt interdisant à l’époux alcoolique de prendre la voiture commune.

Pour les partenaires, ils pourront toujours recourir à des règles de droit commun (en cas d’absence de mesures
spécifiques).

Deuxième partie : Le choix du régime

Aussi bien les époux, que les partenaires, ont le choix du régime applicable à leurs biens.
D’une certaine manière, le choix pour les époux peut s’exprimer tacitement (si absence de contrat de mariage), ou on
peut considérer aussi que c’est un non-choix.

Chapitre 1 : Le choix du régime matrimonial

Section 1 : La liberté matrimoniale

Le principe est celui de la liberté des conventions matrimoniales qui signifie que les époux sont libres de choisir leur
régime matrimonial.
S’ils veulent choisir un choix autre que la communauté légale, on pourra dire que leur régime est conventionnel.
S’ils ne font pas de contrat à titre supplétif, c’est le régime de la communauté légale réduite aux acquêts en vertu de
l’article 1387 du CC.
(cas pratique : citer lart 1387 et dire qu’ils sont soumis à un régime primaire impératif).

Lorsque les époux choisissent un régime conventionnel, ils peuvent se référer aux régimes du code.
Il y a plusieurs régimes de communauté conventionnelle définis à l’art 1497 et s.
- Régime de la communauté universelle
- Régime de la « séparation de biens »
- Régime de « participation aux acquêts » défini aux articles 1570 et s.

Ce sont simplement des modèles, ne sont pas les seuls choix possibles, les époux peuvent combiner différentes clauses
et modèles, dés lors que les clauses ne sont pas incompatibles entre elles et qu’elles ne sont pas contraire à l’OP.
Les époux pourraient même créer un régime matrimonial de toute pièce (pas contraire au régime primaire impératif,
ou contraires à l’OP etc). Doivent respecter les règles classiques de contrat.

Aucun intérêt à ne pas prendre de modèle du code  En cas de litige, on ne sait pas comment le juge interprètera le
contrat.

Section 2 : Le contrat de mariage

Nécessairement un acte authentique, devant notaire. Art 1394 alinéa 1.

Le contrat doit bien sûr répondre aux exigences de droit commun des contrats (consentement etc). Mais cela reste
un statut particulier car il définit le statut patrimonial des époux. Historiquement, ce contrat de mariage était un pacte
de famille, pour sceller l’union entre deux familles et donc entre deux fortunes. Dépendait le plus souvent à la volonté
des parents.

29
Aujourd’hui, dans ce contrat de mariage, les tiers peuvent intervenir (notamment les parents) : on peut prévoir des
donations dans le contrat. Les parents peuvent faire des donations soit à leur enfant, soit au couple (donations dans
le contrat de mariage n’ont pas le même régime que les autres donations).

Le contrat de mariage ne peut pas s’envisager indépendamment du mariage, mais le contrat de mariage doit être fait
avant la célébration du mariage, car s’il est fait après on est sous le régime légal.
SI les époux ne se marient pas, le contrat est caduc.
S’ils se marient, les effets du contrat ne démarre qu’à compter du jour du mariage  Art 1395.

Pour être opposable aux tiers, le contrat doit faire l’objet d’une publicité. C’est le mariage lui même qui est publié
(date de signature du contrat et nom du notaire).

Section 3 : La loi applicable aux époux

La loi qui s’applique pour les régimes matrimoniaux est la loi du 23 décembre 1985.

Paragraphe 1 : L’application de la loi du 23 décembre 1985 dans le temps

Entrée en vigueur le 1er juillet 1986. Tous les époux mariés à compter du 1er juillet 1886 sont soumis à la loi de 1985.

Mais dans un esprit de simplification, le législateur a prévu dans les dispositions transitoires de la loi du 23 décembre
1985 que les époux mariés sous l’empire de la loi précédente, seraient soumis à la nouvelle loi pour ce qui concerne
le régime primaire impératif et le régime légal.

La conséquence de ces dispositions transitoires et que pour les gens mariés sous le régime légal de 1965,
automatiquement à compter de juillet 1986, les règles de pouvoir ont été bilatérisées dans le sens de l’égalité H-F.

Paragraphe 2 : L’application de la loi dans l’espace

Pour les régimes matrimoniaux, c’est la Convention de la Haye 1918 qui a été ratifiée par la France le 1er septembre
92 qui précise les règles applicables pour les époux mariés à cette date et quand il y a élément d’extranéité.

Les époux peuvent choisir quelle sera la loi applicable à leur régime matrimonial.

Les époux peuvent choisir dans le contrat la loi applicable, sinon c’est la convention de la Haye qui s’appliquera.

Leur liberté n’est pas totale, ils peuvent choisir soit


- La loi d’un Etat dont l’un des deux à la nationalité
- La loi d’un Etat sur le territoire duquel un des deux époux à sa résidence habituelle
- La loi de l’Etat sur le territoire duquel les époux s’établiront après leur mariage.

S’ils ne prévoient rien, la convention de la Haye prévoit que c’est la loi où il fixe leur première résidence. Mais elle
pose qu’une présomption qui peut être renversée par la volonté des époux.
Par ailleurs, il est possible de changer la loi applicable en cours d’union.

Nouveau règlement européen qui date du 24 juin 2016 et qui entre en vigueur en janvier 2019 : règle de l’unité de la
loi applicable qui est retenue.

Section 4 : Le changement de régime matrimonial

Jusqu’en 1965, le principe était celui de l’immutabilité du régime matrimonial (le régime était souvent un pacte de
famille).
30
Aujourd’hui, ce principe s’est assoupli au fil des réformes. La loi de 65 a permis de changer de régime matrimonial en
cours d’union mais sous contrôle judiciaire. La loi du 23 juin 2006 a déjudiciarisé le changement de régime dans le cas
où les époux n’ont pas d’enfant mineur.

Le changement est régi par l’art 1397 du code civil.


Le changement peut être total, ou partiel.
Les changements fréquents : quand époux régime légal vont changer pour séparation de bien. Ou séparation de bien
pour communauté universelle.

Ce changement de régime matrimonial n’est pas possible pendant les deux premières années du mariage car l’idée
est que les époux doivent essayer leur régime.

De plus, le changement peut s’effectuer que s’il est justifié par l’intérêt de la famille. Ce changement implique
l’établissement d’une convention notariée qui devra comporter la liquidation du régime matrimonial précédent si elle
est nécessaire.

Dans la convention notariée, il faut joindre l’état liquidatif du régime matrimonial précédent. C’est une condition
qui a été ajoutée en 2006, pour mieux contrôler les conséquences du changement de régime matrimonial (pour éviter
de frauder devant les créanciers : certains biens pourront être échappés du patrimoine).

La fraude ne se voit que dans le partage : quand on liquide un régime, il y a un temps où l’on fait les comptes, puis un
temps où l’on fait les lots. Quand on voit qui récupère le bien, on voit la fraude. Il n’est pas certain que la condition
posée de 2006 avec l’état liquidatif permette de voir les fraudes.

Avant 2006, le changement de régime était soumis à l’homologation du juge (changement sous contrôle judiciaire). Il
va vérifier que les droits du tiers n’étaient pas atteints. Il vérifier surtout que le changement de régime était conforme
à l’intérêt de la famille.
Cette procédure a été modifiée en 2006 :
1°) si les époux ont des enfants mineurs : il faut encore l’homologation du juge.
2°) si les époux n’ont pas d’enfants mineurs : l’homologation n’est plus nécessaire. Il suffit d’une convention
notariée.

Pour éviter tout changement frauduleux, il faut procéder à une publicité du changement de régime pour informer les
tiers du changement (article 1397 CC).
Les enfants majeurs reçoivent une notification pour les informer des intentions des parents.
Si des tiers ont été parties au contrat du mariage, ils sont aussi informés du changement du régime matrimonial.

Les autres tiers sont informés par une publicité dans un journal officiel local. Cette publicité au journal officiel ouvre
un droit d’opposition : les personnes intéressées peuvent s’opposer au changement de régime matrimonial dans un
délai de 3 mois.

En cas d’opposition, la procédure redevient judiciaire : l’acte notarié doit être soumis à l’homologation du juge qui
devra vérifier que le changement matrimonial ne porte pas atteinte au droit des tiers.
S’il n’y a pas d’opposition dans le délai de 3 mois, le changement de régime est entériné. Dans ce cas, il y a une publicité
du changement dan l’acte de mariage.

Sur le fondement de l’article 1341-2 CC, les créanciers qui n’ont pas fait d’opposition peuvent attaquer le changement
de régime par l’action paulienne. Il faut prouver la fraude.

Interdiction totale  contrôle judiciaire  convention notariée sauf exception.

Chapitre 2 : Le régime des biens des partenaires pacsés

Section 1 : La liberté de choix du régime


31
Les partenaires disposent d’un choix pour savoir sous quel régime sont régis leurs biens. Ils ont le choix entre le régime
légal qui est un régime de séparation, et le régime conventionnel proposé qui est l’indivision d’acquêt (article 515-5-
1 CC).
Aucune disposition n’interdit les partenaires d’imaginer des variantes, dès lors que ce n’est pas contraire à l’ordre
public.

L’article 515-5-1 CC prévoit les différentes options pour la gestion des biens indivis, et permet aux partenaires pacsés
de conclure une convention d’indivision qui sera régit par les articles 1873-1 et s CC, et qui sera relatif à la gestion des
biens indivis.

Section 2 – La convention de PACS

Dans tous les cas, même s’ils sont soumis au régime légal, les partenaires doivent faire une convention. Elle répond
aux conditions de droit commun du contrat (contenu licite…). La convention doit être solennel : il doit y avoir un
formalisme particulier. Il faut un écrit sous seing privé ou un écrit notarié.

Section 3 : La loi applicable

Comment la loi du 23 juin 2006 s’applique dans le temps ?

Paragraphe 1 : L’application de la loi du 23 juin 2006 dans le temps

La loi du 23 juin 2006 est entrée en vigueur le 1er janvier 2007 : tous les PACS conclus à partir du 1er janvier 2007 sont
soumis à la loi de 2006. Dans les dispositions transitoires, la loi prévoyait une application immédiate aux PACS en
cours, mais avec 2 exceptions :

1°) Les nouvelles conditions de publicité du PACS (qui révèlent l’identité du partenaire) n’étaient pas applicables
immédiatement aux PACS en cours. Pour les PACS conclus entre le 18 novembre 1998 et le 1er janvier 2007, les
nouvelles formalités de publicité n’était pas applicable pendant 1 an. Pour ces PACS, ils étaient toujours soumis aux
anciennes formalités (les partenaires n’étaient pas révélés).
Pendant 1 an, les partenaires pouvaient donner leur accord pour une publicité selon les nouvelles modalités
(révélation du partenaire). Au bout d’un an, s’ils ne veulent pas de cette publicité, ils devaient se dépacser.

2°) Le régime des biens des partenaires : les PACS conclus avant le 1er janvier 2007 demeuraient soumis à l’ancienne
loi pour ce qui concernait les biens. C’est donc une exception à l’application immédiate. Mais les partenaires
pouvaient faire une convention modificative avant le 1er janvier 2007 pour choisir le nouveau régime proposé par la
loi de 2006.

Paragraphe 2 : L’application de la loi du 23 juin 2006 dans l’espace

Quelle est la loi applicable lorsqu’il y a un élément d’extranéité dans le PACS ?

Avant la loi de 2006, on pouvait hésiter sur les règles de DIP applicables au PACS (le PACS était assimilé au contrat
classique ou mariage ou un mélange ?).

C’est la loi du 12 mai 2009 de simplification et de clarification du droit qui a remédié à cette lacune et qui a modifié
l’article 515-7-1 CC : « Les conditions de formation et les effets du PACS ainsi que les causes et les effets de sa
dissolution sont soumis aux dispositions matérielles de l’Etat de l’autorité qui a procédé à son enregistrement. »

Donc, la loi qui s’applique est celle du lieu de l’enregistrement du PACS (même si le PACS serait entre un Français et
un Italien par exemple). Le règlement européen du 24 janvier 2016 (entrée en vigueur en janvier 2019) viendra régir
ces dispositions.

Section 4 : La modification de la convention de PACS

32
À tout moment, les partenaires peuvent modifier la convention de PACS, et il n’y a aucun contrôle de l’intérêt de la
famille.

Pour changer de convention, les partenaires qui avaient fait une convention notariée, ils vont remettre au notaire une
nouvelle convention. Pour les partenaires qui avaient fait une convention sous seing privé, ils vont la remettre à
l’officier de l’état civil. En marge de l’acte d’état civil, il y aura la modification du PACS.
Il n’y a aucune procédure d’opposition.

Pourtant, il n’est pas exclu qu’une modification de la convention de PACS porte atteinte aux créanciers. Dans ce cas,
les tiers doivent prouver la fraude et utiliser l’action paulienne du droit commun.

PARTIE 3 – LE REGIME MATRIMONIAL LEGAL ET LE REGIME CONVENTIONNEL DES PARTENAIRES DE L’INDIVISION


D’ACQUETS

Il existe 2 grands régimes matrimoniaux : Le régime fondé sur l’association patrimoniale ET le régime fondé sur la
séparation de biens.

Dans le premier cas, les époux mettent en commun leur richesse.


Dans le second cas, chacun conserve ses biens et ne profite pas de l’enrichissement de son conjoint, sauf à travers la
question du train de vie du ménage.

NB : L’article 214 du code civil s’applique à tous les régimes matrimoniaux !

Le régime matrimonial légal est un régime d’association patrimoniale : celui qui s’enrichie le plus fait profiter son
enrichissement à son conjoint. On peut distinguer 2 catégories de régime d’association patrimoniale :

1°) L’association en valeur : elle se fait par le vecteur d’un droit personnel, c'est-à-dire un droit de créance et non pas
par un droit réel de propriété. Dans ce régime, on ne met pas en commun la propriété des biens. Celui qui s’est le
moins enrichi disposera d’une créance sur celui qui s’est le plus enrichi pour participer à son enrichissement.

2°) L’association en nature : elle se fait par le vecteur de l’appropriation, c’est-à-dire par un droit de propriété
collective qu’on appelle communauté (ou indivision selon les cas). Dans ce régime, peu importe qui est à l’origine du
financement du bien, en termes de propriété, tout est commun pour les 2 époux.
33
Le régime légal est le régime d’association en nature : les biens acquis pendant le mariage vont être en commun.
C’est la même chose pour les partenaires pacsés qui choisissent l’indivision d’acquêts et choisissent un régime un
régime d’association patrimonial en nature (mais les biens communs seront indivis et non en commun).

Ce qui est déterminant dans les régimes matrimoniaux, c’est l’actif : Quel est le régime des biens ?

Pour le régime matrimonial légal, on verra qu’il y a 2 sortes de biens dans l’actif : 1°) les biens communs et 2°) les
biens propres. Il faut déterminer la nature des biens (commun ou propre ?). C’est une opération de qualification.
Puis, quelles sont les règles de gestion sur les biens (règles de pouvoir) ?
Ensuite, on s’intéressera à la question du sort du passif (d’une dette).
Enfin, que se passera-t-il lorsque le mariage est dissout (décès ou divorce) ? On verra les opérations de liquidation et
de partage de la communauté.

Chapitre 1 : L’actif

Sous le régime de la communauté légale, les biens des époux sont répartis en 3 masses :
1°) Les biens propres d’un époux
2°) Les biens propres de l’autre époux
3°) Les biens communs

Ces règles de l’actif sont dans les articles 1401 à 1408 CC.

Section 1 : Les biens communs

Le régime est la communauté réduite aux acquêts. Les acquêts sont communs, tandis que les autres biens sont
propres.
C’est l’article 1401 du code civil qui définit les biens communs : « La communauté se compose activement des acquêts
faits par les époux ensemble ou séparément durant le mariage, et provenant tant de leur industrie personnelle que des
économies faites sur les fruits et revenus de leurs biens propres. »

Il y a 2 critères déterminant un acquêt :


- Critère temporel : bien acquis pendant le mariage.
- Critère fondé sur le mode d’acquisition : bien acquis à titre onéreux.
Ce sont 2 critères cumulatifs.

L’acquêt est un bien acquis à titre onéreux pendant le mariage.

Paragraphe 1 : Les revenus

Il y a 2 types de revenus : d’une part les revenus professionnels, et d’autre part les fruits et revenus des biens propres.

A) Les revenus professionnels

L’article 1401 CC ne dit pas le sort des revenus professionnels. Mais la question a été tranchée en JP : les revenus
professionnels des époux sont des biens communs dés leur origine, c'est-à-dire dès leur perception.
Cass 1ère civ 8 février 1978 : le salaire était commun dès l’origine. (Cass, 1e civ, 14 novembre 2007 : porte sur ce point
aussi).

Cette qualification retenue pour le salaire marque la volonté pour le législateur d’associer les époux y compris pour le
fruit de leur travail personnel. Aucune distinction n’est à opérer (que ce soit des salaires revenus ou des bénéfices).

Une question se pose concernant les sommes qui ne sont pas à proprement parler des salaires ou des honoraires, mais
qui sont pourtant perçues à l’occasion d’une activité professionnelle.
Exemple : les indemnités de congé payé, les indemnités de licenciement, les indemnités de départ anticipé à la
retraite…
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JP : lorsque ces sommes constituent un substitut de salaire, elles doivent suivre le même sort des salaires eux-mêmes
(donc salaires communs).
Exemple : une indemnité de congé payé, une prime ou une indemnité de préavis sont des substituts de salaires et sont
donc des biens communs.
En revanche, lorsque la somme perçue est destinée à réparer un préjudice (corporel si accident du travail, ou moral si
licenciement), les sommes ne sont pas communes mais propres. La somme perçue ici correspond à une perte de
revenu et à la réparation du préjudice. La somme qui répare un préjudice est une somme propre et n’entre pas dans
la communauté. (Cass 1e civ 26 septembre 2007).

B) Les fruits et revenus de biens propres

Les biens acquis avant le mariage sont des biens propres.

Exemple : Imaginons que l’un des époux avant le mariage avait acheté un studio. Il se marie ensuite, et compte avoir
des enfants. Il va ensuite louer un autre logement. Le studio initial va être loué et il y aura une perception de fruits.
Selon l’article 1401 du cc, les fruits et revenus de biens propres sont communs.

La JP précise que les fruits et revenus de biens propres sont communs dès l’origine (Cass, 1ère civ 20 février 2007).

L’article 1403 du code civil parle de fruits perçus et non consommés. Il y avait eu un doute. Mais la JP a tranché :
désormais, tous les revenus de biens propres sont communs dès l’origine. Finalement, ces revenus ont une affectation
commune : même s’ils viennent de biens propres, il enrichissement la communauté.
Cela explique que sous le régime de la communauté légale, les époux n’ont pas une entière liberté pour la gestion de
leurs bien propres.

La communauté bénéficie du revenu du bien propre. En contrepartie, la communauté doit supporter la charge de
jouissance des biens propres. Ce sont toutes les charges de la jouissance du bien (exemple : les frais d’entretien qui
incombent à la communauté). C’est la corrélation actif-passif.
Cass, 1e civ, 31 mars 1992 : le remboursement des intérêts d’un emprunt qui avaient servi à acquérir un bien propre
étaient une charge de jouissance qui doivent être supportés par la communauté.

Paragraphe 2 : Le capital

A) Les acquêts par origine

1) Les critères de détermination de l’acquêt

Tous les biens, meubles ou immeubles, acquis à titre onéreux pendant le mariage sont communs, en principe peu
importe l’origine des fonds qui ont permis l’acquisition (donc peu importe que l’acquisition ait été faite avec des biens
propres ou des biens communs, et donc peu importe que l’acquisition ait été faite par les 2 époux ou 1 seul).
Exemple : j’avais 100 000€ avant le mariage. Après le mariage, j’achète un studio avec ces 100 000€. Le studio sera un
bien commun.

Les biens crées pendant le mariage sont aussi dans les biens communs (exemple : un fonds de commerce crée pendant
le mariage sera un bien commun).

Ce qui compte, c’est la date de transfert de propriété (la date d’acquisition du bien).

Une acquisition immobilière n’est pas un acte instantané (il y a d’abord une promesse) : il faut se demander à quel
moment a eu lieu le transfert de propriété ? Il faut voir dans la promesse la date de la levée d’option.

Pour la création des biens : certains biens crées sont soumis à une licence.
Exemple : ouvrir une officine de pharmacie (sous autorisation préfectorale). L’autorisation préfectoral a eu lieu avant
le mariage, mais l’officine de pharmacie a été ouverte pendant le mariage.
Cass, 1èreciv, 4 décembre 2013 : il faut retenir la date d’ouverture de la pharmacie (la clientèle a commencé à se
constituer à partir de l’ouverture). La pharmacie a commencé à tomber en communauté à partir de là.
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On exclut de l’acquêt les biens obtenus à titre gratuit. Mais si les époux reçoivent une donation pendant le mariage
qui est expressément faite aux 2 époux, alors elle tombe en communauté.

2) La présomption de communauté

L’article 1402 du code civil pose une présomption de communauté au terme duquel tout ce qui n’est pas propre est
commun.
« Tout bien, meuble ou immeuble, est réputé acquêt de communauté si l'on ne prouve qu'il est propre à l'un des
époux par application d'une disposition de la loi. »

Cette présomption joue en faveur de la communauté : si l’on ne parvient pas qu’un bien est propre même s’il l’est
vraiment, le bien sera qualifié de commun.
La communauté s’enrichie des revenus des acquêts et attire à elle tout ce qu’on ne parvient pas à prouver la nature
du bien. Tout est organisé pour que la communauté ait une consistance.

La présomption de communauté permet de présumer que les biens sont communs, et que comme la gestion des
biens communs est une gestion concurrente, chaque époux va pouvoir facilement gérer seul les biens présumés
communs. Ils n’ont pas à apporter la preuve que le bien est commun.

Cette présomption va bénéficier au créancier lorsqu’il pourra saisir le bien commun (sans prouver que le bien est
commun : le bien est présumé commun).
Ce sera à l’époux qui conteste la qualification de bien commun de rapporter la preuve de la nature du bien.
C’est une présomption simple : il faut rapporter la preuve du contraire. L’article 1402 précise les modalités pour
rapporter la preuve contraire.
(il faut voir un écrit, un inventaire des biens, titres de famille, papiers domestiques…). Si on a du mal à apporter la
preuve, le juge pourra accepter un témoignage.
Alinéa 2 : « Si le bien est de ceux qui ne portent pas en eux-mêmes preuve ou marque de leur origine, la propriété
personnelle de l'époux, si elle est contestée, devra être établie par écrit. A défaut d'inventaire ou autre preuve
préconstituée, le juge pourra prendre en considération tous écrits, notamment titres de famille, registres et papiers
domestiques, ainsi que documents de banque et factures. Il pourra même admettre la preuve par témoignage ou
présomption, s'il constate qu'un époux a été dans l'impossibilité matérielle ou morale de se procurer un écrit. »

B) Les acquêts par subrogation ou accession

La règle de l’accession définie à l’article 551 du code civil s’applique sous les régimes matrimoniaux : « Tout ce qui
s'unit et s'incorpore à la chose appartient au propriétaire, suivant les règles qui seront ci-après établies. »
Exemple : si je construis une maison sur un terrain commun, la maison sera un bien commun. Si je construis une
maison pendant le mariage sur un terrain propre, la maison sera propre car elle a été construite sur un terrain propre.

La subrogation : tout bien substitué à un bien commun prend la même nature que ce bien.

La subrogation joue pour les biens communs sans conditions particulières grâce à la présomption de communauté.
Pour les biens propres, il faudra une formalité particulière.

C) Les acquêts communs en valeur

Il s’agit de certains acquêts qui, en raison de leur nature spécifique, ne vont pas entrer en communauté en nature,
mais vont entrer en communauté en valeur. On comptabilise la valeur de ces biens à l’actif commun, mais le bien se
retrouve en nature entre les mains de l’époux titulaire des droits.

Il s’agit des créations liées à la personne de leur auteur (offices ministériels ou offices libéraux). On va les
comptabiliser à l’actif commun mais auront une nature personnelle.

La JP a élaboré ce régime spécifique et pose une distinction entre le titre et la finance.

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Le titre est ce qui résulte de l’investiture de l’époux en qualité d’officier ministériel par l’autorité publique, et la finance
est la valeur patrimoniale de l’office qui entre dans la communauté lorsque l’office a été crée pendant le mariage.
Cass, 1e civ, 7 novembre 2000 : la notion de fonds d’exercice libéral a été admise.
La valeur du fonds entre en communauté, tandis qu’il reste propre en nature.
(exemple : le dentiste qui crée son cabinet pendant le mariage :

Pour les droits sociaux non négociables (parts de société SARL et SNC) : la qualité d’associé confère des prérogatives
qui sont exclusivement liée à la qualité d’associé (droit de vote…). L’associé a le droit de percevoir une partie du
bénéfice et une partie du capital social à la dissolution de la société. La qualité d’associé est propre à l’époux associé.
C’est lui qui aura le droit de vote (et pas le conjoint). En revanche, la valeur des parts acquises pendant le mariage
tombe en communauté. (Cass, 1e civ, 22 octobre 2014).
Les parts sociales produisent des dividendes, et tombent en communauté. Mais la Cour de cassation précise que seul
l’époux qui a la qualité d’associé peut les percevoir (Cass, 1e civ, 5 novembre 2014).

Article 1832-2 du code civil : lorsqu’un époux utilise des deniers communs pour accueillir des parts sociales, il doit en
avertir son conjoint lequel peut notifier à la société son intention de devenir associé pour la moitié des parts acquises.

 Le domaine de la propriété littéraire et artistique :


L’article 221-9 du code de la propriété intellectuelle s’applique quel que soit le régime matrimonial, et définit les
prérogatives des artistes. Il y a 3 prérogatives :
1°) le droit de divulguer l’œuvre.
2°) le monopole d’exploitation ;
3°) le droit de percevoir les produits pécuniaires provenant de l’exploitation ou de la cession de l’œuvre.
Quid de l’œuvre créé pendant le mariage ?
Seul l’artiste peut décider pour les 2 premières prérogatives. En revanche, la perception des produits pécuniaires
tombent dans la communauté.
Pour les œuvres qui ont un support (tableau), le support est-il un bien commun ? Si c’est créé pendant le mariage,
c’est commun. Une œuvre inachevée

Section 2 : Les biens propres

Les biens propres répondent en principe aux critères inverses de ceux qui définissent les biens communs.
- Les biens acquis avant le mariage.
- Les biens acquis à titre gratuit.

Paragraphe 1 : Les biens propres par leur origine

C’est l’article 1405 CC qui précise que les biens dont les époux avaient la propriété avant le mariage demeurent des
biens propres. Sont également propres les biens que les époux ont acquis avant le mariage ou pendant le mariage à
titre gratuit, c'est-à-dire les biens acquis par succession, par donation, par legs, quelle que soit la date d’acquisition.

Les biens présents sont les biens acquis avant le mariage.

Paragraphe 2 : Les biens propres par nature

Par exception au principe vu dans l’article 1405, certains biens acquis pendant le mariage à titre onéreux sont propres
alors qu’ils auraient dû être communs. Ils sont propres en raison de :
- Leur nature particulière (en raison d’un lien personnel qu’ils entretiennent avec un époux).
- En raison d’un impératif économique.

A) Le lien personnel

Article 1404 alinéa 1 du code civil : « Forment des propres par leur nature, quand même ils auraient été acquis pendant
le mariage, les vêtements et linges à l'usage personnel de l'un des époux, les actions en réparation d'un dommage

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corporel ou moral, les créances et pensions incessibles, et, plus généralement, tous les biens qui ont un caractère
personnel et tous les droits exclusivement attachés à la personne. »

Les biens propres en nature sont définis à l’article 1404 du cc. Il y a les biens pour lesquels on peut déceler un lien
personnel : les vêtements, les correspondances, les diplômes, l’œuvre d’art inachevée, les bijoux,
CA Grenoble 12 janvier 2004 : Concernant une collection d’insectes chassés par un époux
 C’est un bien propre par nature en raison du lien personnel avec l’époux.
En revanche, la qualification de bien propre par nature n’a pas été retenue pour des animaux naturalisés (Cass, 1e civ,
3 décembre 2008).

Les créances de réparation de dommage corporel ou moral sont aussi des biens propres par nature car elles sont
rattachées à l’époux qui a subi le dommage, les indemnités allouées sont des biens propres par nature en raison du
lien personnel.

L’article 1404 du cc vise les pensions incessibles tels que les pensions alimentaires ou les pensions d’invalidité : ce
sont des biens propres par nature. Mais seul le droit à pension constitue un bien propre par nature. Les revenus qui
en découlent tombent dans la communauté.

L’énumération de l’art 1404 n’est pas limitative car tous les biens à caractère personnel ou les droits attachés à la
personne peuvent constituer des biens propres en raison de ce lien personnel

B) Impératif économique : l’utilité professionnel du bien

Article 1404 alinéa 2 du cc vise les biens utiles à la profession séparée d’un époux, tel que les instruments de travail.
« Forment aussi des propres par leur nature, mais sauf récompense s'il y a lieu, les instruments de travail nécessaires
à la profession de l'un des époux, à moins qu'ils ne soient l'accessoire d'un fonds de commerce ou d'une exploitation
faisant partie de la communauté. »
Si le bien a été financé par la communauté, la communauté aura droit à un remboursement.

Paragraphe 2 : Les biens propres par accession ou par subrogation

L’article 1406 du cc définit 2 sortes de biens propres : L’accession et la subrogation.

A) Les biens propres par accession

L’article 1406 alinéa 1 CC utilise la théorie de l’accession de l’article 551 CC.


Selon l’article 551 CC, « tout ce qui s’unie et qui s’incorpore à la chose appartient au propriétaire de la chose ».
L’article 1406 du cc étend cette théorie aux valeurs nouvelles et autres accroissements qui se rattache à des valeurs
mobilières propres.
Exemple : le droit préférentiel de souscription de nouvelles actions en cas d’augmentation de capital est propre dès
lors que les valeurs mobilières d’origine sont propres (JP).

Sur le fondement de l’article 1406 du cc, le critère de l’accession va au-delà du critère de l’incorporation de l’article
551 CC.
L’accessoire se définit par la volonté d’affectation du propriétaire et par le lien de dépendance économique entre
le bien initial et l’accessoire.
On va donc regarder l’utilité du bien pour déterminer s’il s’agit d’un accessoire au sens de l’article 1406 du code civil..

Cass, 1e civ, 8 novembre 1989 : la CASS qualifie de bien propre par accessoire un véhicule d’un cabinet d’assurance
(acquis pendant le mariage à titre onéreux) qui permettait à l’époux d’exercer son activité professionnelle.

L’article 1408 du cc précise que l’acquisition faite par un époux, pendant le mariage, d’une portion d’un bien dont il
était propriétaire en indivision et qui était propre est aussi propre.
Exemple : un époux marié hérite avec ses frères et sœurs d’une maison après le décès des parents. La maison va
appartenir aux frères et sœurs en indivision. L’époux propriétaire d’1/4 en indivision est propre car il l’a acquis à titre
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gratuit par une succession. Il a la possibilité de racheter les 3 autres quarts. Mais ces autres quarts auront la même
nature que le premier quart (donc bien propre).

C) Les biens propres par subrogation réelle

La subrogation (remplacement) n’est pas toujours automatique pour les biens propres, comme pour les biens
communs, car il y a des hypothèses où des formalités sont nécessaires.

1) La subrogation automatique

Le bien prend la nature de ce qui a été acquis.


L’article 1406 alinéa 2 du cc vise les créances et les indemnités qui remplacent les biens propres. Ici, la subrogation
joue de manière automatique.
Exemple : une indemnité d’assurance qui indemnise un véhicule endommagé est une créance.
L’indemnité va avoir la même nature sur le bien. Si le bien est propre, l’indemnité sera propre.
La subrogation joue aussi automatiquement pour les valeurs mobilières acquises par des biens propres.
L’article 1407 CC prévoit l’échange de bien.
Exemple : On a un bien propre qu’on échange avec un tiers. Le nouveau bien sera propre.

Le bien prend la nature de la plus grosse part du financement.


Exemple : je suis celui qui avait un appartement à Lyon de 250 000€. Je suis venu à Paris dans un appartement à
300 000€. J’ai versé 50 000€ par un bien commun. La plus grosse part du financement est propre (250 000€ de
l’appartement de Lyon).

2) La subrogation soumise à la formalité du remploi

Lorsqu’un bien est acquis grâce à des deniers propres, il n’est pas automatiquement propre par subrogation. Il ne l’est
que si certaines formalités sont effectuées. Si les formalités ne sont pas effectuées, le bien sera commun.
Ce sont :
- Des formalités d’emploi (on emploie les fonds pour la première fois)
- Ou des formalités de remploi (on réutilise les fonds).

C’est prévu aux articles 1434 et s. du cc et la formalité consiste, dans l’acte d’acquisition, à indiquer l’origine des
deniers et à indiquer la volonté d’affecter ces deniers au paiement du prix.
Cette déclaration d’emploi permet de neutraliser la présomption de communauté de l’article 1402 CC. Il faut faire en
sorte que grâce à cette déclaration, le bien prend la même nature que les fonds qui ont servi à l’acquisition de ce bien.

Il est possible de remplir les formalités d’emploi par anticipation.


Exemple : si on sait qu’on va recevoir une somme d’argent par une succession, on peut faire la formalité.

On peut faire une formalité d’emploi après coup, après l’acquisition, à condition d’avoir le consentement du conjoint.

Ce sont les formalités d'emploi ou de remploi et sont prévues aux articles 1434 et suivants du cc : c'est une formalité
qui consiste dans l'acte d'acquisition à indiquer l'origine des deniers et à indiquer également la volonté d'affecter ces
deniers au paiement du prix.

Cette déclaration d'emploi permet de neutraliser l'obligation de la communauté de remploi de l'article 1402 du code
civil et cette déclaration permet au bien prend la même nature que les fonds qui ont servies à l'acquisition. Il est
possible d'effectuer les formalités de remploi par anticipation. On peut faire les formalités de remploi après coup,
mais avec l'accord du conjoint.

Section 3 : L'actif sous le régime d'indivision d'acquêts des partenaires

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Ils peuvent opter pour ce régime conventionnel qui se rapproche fortement de la communauté légale car c’est
un régime d'association patrimoniale en nature. Cependant l'association des partenaires est moins étendue que celle
des époux. De plus ce n'est pas la communauté qui a été choisie mais l’indivision, elle ne fonctionne pas exactement
de la même manière.

Paragraphe 1 : Les acquêts indivis

L'article 515-5-1 du code civil précise que les partenaires peuvent choisir l'indivision d'acquêts et dans ce cas les biens
qu'ils acquièrent ensemble ou séparément à compter de l'enregistrement de la Convention de PACS sont réputés
indivis par moitié sans recours de l'un des partenaires contre l'autre au titre d'une contribution inégale.
Ceci est un point commun avec la communauté.
Même si l'acquêt est financé entièrement par un partenaire il est indivis. Les deux critères de l'acquêt indivis sont :
- L'acquisition pendant le PACS
- A titre onéreux.

La loi exclut un certain nombre de biens de cette catégorie, les acquêts indivis sont beaucoup plus réduits que la liste
des biens communs.
Pour le comprendre, il faut étudier quels sont les biens que la loi répute comme étant personnels.

Paragraphe 2 : Les biens personnels

Les biens personnels sont énumérés à l'article 515-5-2 du code civil, ils demeurent la propriété exclusive de chaque
partenaire alors même qu'ils répondent aux critères de l'acquêt.

1) La force de travail (salaire)

Il s'agit des deniers perçus postérieurement à la conclusion du PACS et non encore employés (non utilisés pour
acheter), ils restent personnels. Grosse différence avec le mariage puisque les salaires sont communs dans le régime
du mariage.
Pour les partenaires pacsés l'association patrimoniale ne commence qu'avec les acquisitions réalisées par les
partenaires grâce à leurs revenus. On comprend que l'esprit associatif n'est pas le même pour les époux et les
partenaires et en particulier la force de travail des partenaires n'est pas mise en commun. Contrairement à ce qui se
passe pour les époux.

2) Les biens crées et accessoires

Les biens crées pendant le PACS et leurs accessoires restent personnels.


Ex: le fond de commerce reste personnel car il correspond à la force de travail déployée qui n'entre pas dans ce régime
de l'association patrimoniale. Les accessoires ont la même nature que le fond

3) Les biens à caractère personnel

Les biens à caractère personnel demeurent la propriété exclusive de chaque partenaire. Cette terminologie fait
penser à la définition des "biens propres par nature" de l'article 1404 du cc. Le législateur dans l'article 515-5-2 n'a pas
donné des exemples mais il est probable que le juge calera la notion sur celle de l'article 1404 du code civil.

4) Les biens ou portions de biens acquis au moyen de deniers appartenant à un partenaire avant l’enregistrement

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de la convention de PACS

Ces biens restent personnels à condition que les formalités de remploi soient remplies. C'est un mécanisme de
subrogation grâce à la formalité du remploi, il faut en faite remplir le formulaire pour dire que j'achète un bien sous
le PACS avec des deniers propres et que je souhaite qu'il rentre dans mon patrimoine. Si la formalité n'est pas faite,
les biens sont indivis.

5) Les biens ou portions de biens acquis aux moyens de deniers reçus par par donation ou succession.

Il faudra distinguer des sommes perçues par succession pour lesquels je pourrais faire le remploi. Les formalités de
remploi permettront de faire jouer la subrogation si les formalités de remploi sont omises le bien sera indivis et celui
qui l'a financé aura le droit à une créance.

6) Les portions de biens acquises à titre de licitation de tout ou partie d'un bien dont l'un des partenaires était
propriétaire au sein d'une indivision successorale ou par suite d'une donation.

Ex : Le partenaire pacsé est en indivision avec plusieurs personnes suite à une succession, il y'aura licitation, le terrain
sera vendu, la part qu'il récupère demeure personnelle. Si le bien est vendu la somme demeure personnelle.

Les sommes seules qui fassent l'objet de remploi sont les sommes acquises avant le PACS, et les sommes perçues
par succession.

L'association personnelle des partenaires se fait par le régime d'indivision différent de la communauté.
L'indivision est un régime de propriété collective qui n'a pas été crée pour durer mais une idée de période transitoire.
La communauté, elle, a été créé pour durer. De plus cela a été crée dans une volonté d'accroissement contrairement
à l'indivision.
L'association patrimoniale des partenaires est beaucoup moins étendue que celle des époux car la force de travail
n'est pas mise en commun.

Finalement, alors même que l'acquêt indivis repose sur les mêmes critères que l'acquêt commun, l'acquêt indivis est
beaucoup plus strict car les revenus et créations en sont exclus. Comme il existe une présomption de communauté il
existe une présomption d'indivision prévue à l'article 515-5 al. 2 du code civil elle est cependant moins puissante que
la présomption de communauté puisqu'elle peut se combattre facilement contre tout moyens de preuve sans que le
texte impose une hiérarchie des preuves.

Paragraphe 3 : Degré d'association patrimoniale

Est-ce que les partenaires pacsés peuvent moduler leurs associations patrimoniales, en plus ou en moins en modifiant
la liste de l'article 515-5-2 du code civil ?

Pourraient-t-ils introduire dans leur convention une clause en disant qu'ils seraient indivis pour 2/3 tiers à l'un et 1/3
à l'autre ?

Il y'a une liberté qui s'attache aux PACS qui ne doit pas être plus réduite que la liberté des époux. Or, les époux
peuvent introduire dans leurs contrats de mariage des clauses inégales de partage de la communauté.

Est-ce que les partenaires peuvent modifier la liste des biens exclues de l'indivision ?
On ne peut pas modifier la liste des biens communs et propres chez les époux néanmoins, les époux peuvent choisir
un régime de séparation de biens en y ajoutant une société d’acquêt, et le contenu de la société d'acquêt dépend de

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la volonté des époux.

Chapitre 2 : Les pouvoirs

Les règles de pouvoirs permettent de déterminer quels époux ou quels partenaires peuvent réaliser les actes de
conservation, d'administration ou de disposition des biens communs.
A travers les règles de pouvoir, se réalise l'égalité entre les membres du couple.

Il y avait avant une inégalité entre le mari et la femme, et cette inégalité se traduisait dans les règles de gestion. Le
mari avait l'unité de gestion, ce principe d'unité n'avait pas été fait pour priver la femme de ses pouvoirs, mais dans
l'idée que gérer à deux une masse c'était trop compliqué.
Au changement du régime en 1985 on s'est inspiré du régime belge, les règles ont été bilatéralisées pour permettre
une égalité entre les deux époux.

Section 1 : Les règles de pouvoirs dans le régime matrimonial légal

En premier lieu, les pouvoirs d'un époux sur tel ou tel bien, dépendent de la qualification du bien. En principe les
règles de pouvoirs ne sont pas les mêmes pour les biens propres et pour les biens communs.

Les règles de pouvoirs ne dépendent pas uniquement de la qualification du bien. Elles peuvent dépendre aussi de la
nature de l'acte envisagé.

Ce sont des pouvoirs de fonction à savoir des pouvoirs finalisés dans l'intérêt de la gestion de la communauté.
Les règles prévues dans le régime légal assurent une égalité parfaite des époux : leurs pouvoirs sont soit identiques,
soit symétriques.
Ils sont identiques sur les biens communs et ils sont symétriques sur les biens propres.

Paragraphe 1 : Les différentes règles de pouvoirs

Il existe 3 règles de pouvoirs :


- Le pouvoir concurrent
- Le pouvoir exclusif
- La cogestion

A) Le pouvoir concurrent

C'est la règle de principe pour les biens communs. Il signifie que n'importe lequel des deux époux peux faire l'acte
envisagé et qu'il peut le faire seul.
Art 1421 al. 1 du cc : En principe chaque époux peut faire seul un acte sur les biens communs.

Le texte vise aussi bien les actes d'administration que les actes de disposition, dès lors qu'ils sont accomplis sans
fraude.
Ex : Un époux peut seul conclure un contrat de réparation sur un bien commun, un époux peut seul consentir un bail
d'habitation sur un bien commun, un époux peut seul vendre un bien meuble commun, un époux peut seul percevoir
des loyers d'un bien commun, exercer un droit de vote à une assemblée de copropriétaire relativement au lot
commun.

Cela concerne aussi les actions en justice chaque époux a qualité seul pour exercer en demande ou en défense les
actions en justice relatives aux biens communs : la décision de justice rendue relativement à un bien commun à

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autorité de la chose jugée a l'égard du conjoint.

Le pouvoir concurrent permet aussi à chaque époux d'utiliser seul les deniers communs pour acquérir un bien.
En matière de testament sur un bien commun, l'article 1423 du code civil prévoit que chacun peut faire seul un
testament sur les biens communs (l'issue du testament dépendra du partage, si le bien légué tombe dans le lot de
celui qui a fait le testament, le testament s'exécutera sinon l'autre récupèrera le bien en valeur d’argent et non pas en
nature).

Il existe des exceptions posées par le régime matrimonial mais aussi par d'autres textes : règle de la procédure
collective article L.622-9 du cdc "lorsqu'un époux est soumis à une procédure collective, les biens sont administrés par
le liquidateur et le conjoint in bonis ne peut plus exercer ses pouvoirs sur le bien commun".

Le pouvoir concurrent est un pouvoir personnel qui ne repose pas sur le mécanisme de la représentation.

Lorsqu'un époux agit avec son pouvoir concurrent il ne représente pas son conjoint, il n'est pas partie mais tiers au
contrat, la conséquence est que le conjoint ne peut pas exercer les actions contractuelles qui sont nées des contrats
que l'autre a conclu seul (action en remboursement d'une somme commune à la suite d'inexécution de contrat Civ 31
janvier 2006/ Civ 2ème13 décembre 1989, Civ 1ère, 9 février 2011).

Le fait de ne pas représenter son conjoint a également une incidence sur le passif puisque le conjoint n'est pas engagé
personnellement (si je fais un contrat sur un bien commun je m'engage personnellement, le créancier ne pourra saisir
les biens de mon conjoint).

Le pouvoir concurrent consacre une égalité des époux puisque les pouvoirs de chacun sur les biens communs ne
dépendent pas de l'origine de l'acquêt.
On n’a pas besoin de regarder lequel des deux à acquis l'acquêt, on n'a pas à rechercher qui a permis l'entrée du bien.
Ex: couple ou l'un des deux ne travaille pas, donc l'un fait entrer les biens et l'autre fait les actes de gestion.
Cette règle peut poser des difficultés de gestion car le risque est que les époux fassent sur un même bien des risques
contradictoires donc pour que cela fonctionne, il faut une information.
Dans les textes de régimes légaux, aucun texte ne parle de l'information mais le devoir d'information a été consacré
par la JP pour la phase de liquidation du régime.

Civ 1ère, 16 mars 1999 : " La Cour a décidé que l'époux qui a disposé seul de deniers communs doit lors de la liquidation
et s’il en est requis informer son conjoint de l'affectation des sommes importantes prélevées sur la communauté qu'il
soutient avoir employé dans l'intérêt commun". C'est l'acte qui a acquis première date certaine qui l'emporte.

En matière de biens meubles, il y a la présomption de l'article 2276 du code civil.

Il faut protéger la communauté et pouvoir se prémunir des mauvaises attentions d'un époux : Les articles 217, 219 et
220-1 du code civil prévoient des mesures qui permettent d'éviter des gestions catastrophiques de la communauté.
Mais il existe une disposition spécifique du régime légal qui est l'article 1426 du code civil , ce texte envisage de retirer
à l'époux inapte ou mal intentionné ses pouvoirs sur les biens communs.

Le pouvoir concurrent connaît 2 exceptions à l'article 1421 du code civil : le pouvoir exclusif et le pouvoir de co-gestion.

B) Le pouvoir exclusif

Le pouvoir exclusif s'applique de manière exceptionnelle pour certains biens communs et est la règle de principe pour
les biens propres.

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1) Le pouvoir exclusif sur les biens propres

Dans le régime primaire impératif, une règle pose le pouvoir exclusif sur les biens propres, ils ont un principe chacun
un pouvoir de jouissance, d'administration sur ses biens propres.
Art 225 du code civil : « Chacun des époux administre, oblige et aliène seul ses biens personnels ».

L'article 1428 du code civil pose la même règle pour le régime légal. Le fait que la règle figure aussi au régime primaire
impératif souligne le fait qu'il s'agit d'une règle d'ordre public , en conséquence les époux ne peuvent pas se donner
un mandat général et irrévocable de gestion de leurs biens propres respectifs.

Chacun conserve le monopole des prérogatives du propriétaire sur ses biens propres, elle signifie que seul le
propriétaire peut faire les actes. Cela permet de se prévenir contre l'ingérence du conjoint dans la gestion de ses
propres biens.

L'article 1432 alinéa 3 du code civil prévoit que si un époux s'est immiscé dans la gestion des biens propres de son
conjoint malgré l'opposition de celui-ci, il est responsable de toutes les conséquences de son immiscion et il est
comptable de tous les fruits qu'il a perçus, qu'il a négligé de percevoir ou qu'il a consommés frauduleusement.

Il y a cependant quelques limites :

Même si chacun a un pouvoir exclusif sur ses biens propres il ne doit jamais perdre de vue l'intérêt de la communauté
qui précisément s'enrichit des fruits et revenus de biens propres. L'époux qui gère ses biens propres ne peut pas faire
tout ce qu'il veut, il sera sanctionné s’il met en péril les intérêts de la famille en laissant dépérir ses propres ou en
dissipant ou détournant les revenus qu'il en retire (article 1429 du code civil).

L'article 215 du code civil fait exception à la règle du pouvoir exclusif sur les biens propres.
Si le logement de la famille appartient en propre à l'un des époux, il ne pourra utiliser ses pouvoirs exclusifs pour tous
les actes de disposition des droits sur ce logement, il ne pourra pas non plus utiliser son pouvoir sur les meubles
meublants qui lui appartiendraient exclusivement.

L'article 222 du code civil pose une présomption mobilière qui viendra contredire la règle : Si un époux détient
individuellement un bien meuble qui appartient à l'autre, il pourra agir sur le fondement de la présomption mobilière
et son acte ne sera pas remis en question mais rien n'empêche le conjoint d'agir contre son époux car c'est une règle
de protection contre les tiers. La présomption de communauté joue de la même manière.

1) Le pouvoir exclusif sur les biens communs

7) Première exception : est celle l'article 223 du code civil qui est relatif aux salaires, gains des époux. L'époux a
un pouvoir exclusif de perception des salaires et peut en faire ce qu'il veut dès lors qu'il s'est acquitté des
charges du mariage bien que les salaires sont communs.
Civ, 1ère, 29 février 1984 : mari qui donnait ses salaires à sa maîtresse, l'époux a pu agir ainsi car il a la libre-
disposition de ses sommes dès lors qu'il n'était pas allégué et que ces sommes avaient été économisées 
Cet arrêt a posé le problème qu'on ne sait pas exactement à partir de quand la somme est économisée.

8) Deuxième exception : La gestion des revenus de biens propres. Alors même que les revenus et fruits sont
communs, ils sont soumis au pouvoir exclusif de l'époux propriétaire, de l'époux qui les produit.

9) Troisième exception : L'article 1421 al. 2 du code civil pose une exception pour certains actes réalisés sur les
biens communs. Il s'agit des actes nécessaires à la profession séparée d'un époux qui porte sur des biens

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communs : C'est le pouvoir de gestion exclusif qui s'applique. Ce qui justifie la règle c'est la nature de l'acte.

C) Le pouvoir de co-gestion

Cela signifie que les deux époux doivent donner leurs consentements à l'acte. Un époux ne peut donc pas agir seul.
Cela ne signifie pas nécessairement que les deux époux sont parties au contrat car l'un peut être contractant et l'autre
autorisant.
Certains auteurs contestent la conception et considère que dès lors qu'il y'a co-gestion, les deux sont parties au
contrat.

Dans l'article 1421 il y'a une règle de pouvoir concurrent.


Les articles 1422 , 1424 , 1425 du code civil sont expressément soumis à la co-gestion, ce sont des actes réputés
dangereux pour la communauté soit parce qu'il n'y a pas de contrepartie financière à l'acte soit parce que l'acte porte
sur un bien commun d'une valeur importante.

Ce régime est un régime d'association en nature c’est-à-dire que chacun est copropriétaire des biens communs et
que chacun a un droit de regard sur la consistance de la communauté en nature
Ex: une maison secondaire est dans la communauté , l'épouse est très attachée à la maison , le mari va pour la vendre
à un prix super intéressant : ce n'est pas dangereux patrimonialement mais son conjoint à son mot à dire car il faut
aussi regarder la nature de ce bien.

1) Les actes de l'article 1422 du code civil

Il vise 2 types d'actes :

10) Tous les actes de dispositions entre vifs à titre gratuit des biens communs. Il s'agit des donations de biens
communs. Toutes les donations sont visées.
En revanche l'assurance-vie, même si c'est une donation indirecte, ne relève pas de l'article 1422 du code civil
car elle repose sur le mécanisme de la stipulation pour autrui. On considère que le capital assuré n'a pas à
transiter par la communauté mais émane directement de l'assureur. Autrement dit, on ne peut pas considérer
qu'on a à donner le capital (Ass. Pl 12 décembre 1986).

11) Le cautionnement hypothécaire (contrat qui consiste à affecter un bien en garantie de la dette d'un tiers) : le
fait d'apporter un bien commun en garantie de la dette d'un tiers est soumis à co-gestion.

L'article 1422 du code civil prime sur l'article 1421 du code civil , l'article 1422 du code civil ne prime pas sur l'article
223 du code civil.

Pour les biens et salaires, l'article 1422 du code civil ne joue pas.

L'article 222 du code civil (présomption mobilière) prime sur l'article 1422 du code civil. Cela signifie que si un époux
donne un bien meuble commun qu'il détient individuellement à un tiers, le don manuel ne pourra pas être remis en
cause : il sera protégé par la présomption mobilière

1) Les actes de l'article 1424 du code civil

Il vise certains actes sur certains biens communs : Il vise les actes par lesquels un époux va aliéner ou grever de droit
réel les immeubles, les fonds de commerces, les exploitations communes ainsi que les droits sociaux non négociables

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enfin les meubles corporels dont l'aliénation est soumise à publicité comme les navires et aéronefs.

On vise les biens à valeur importante, aussi bien pour leurs valeurs que pour leurs natures mêmes.
L'article 1424 du code civil par ailleurs précise que la cogestion s'applique aussi pour la perception des capitaux qui
proviennent de ces opérations.
Ex : Le transfert d'un bien commun dans un patrimoine fiduciaire.

Il faut parfois un double consentement ex: pour la vente et pour la perception des dépôts.
Pour le cas de la gestion passive, s’il y'a une chose reprochée à une action qui a nécessité le consentement des deux,
l'époux peut défendre seul à l'action.

2) Les actes de l'article 1425 du code civil

Il vise le bail d'un fond rural ou d'un bien à usage commercial ou artisanal.
Pourquoi ceux-ci nécessitent l'accord des deux ?
Car ce sont des actes à contraintes : ils sont apparentés à des actes de dispositions à cause d'une part de la durée (9
ans), et à la fin du bail commercial il y'a un droit a renouvellement : Si le bailleur ne veut pas renouveler, il devra une
indemnité au locataire.

3) Les actes de l'article 215 du code civil

Ils visent tous les actes non seulement du logement de la famille mais aussi des meubles meublants.
Lorsque le logement de la famille est un bien commun, l'article 215 du code civil n'est pas plus protecteur de l'article
1424 du civil , en revanche quand le bien de la famille est un bien propre il l'est.

Quand on fait l'articulation entre les règles d'actif et de pouvoir, on se rend compte que le pouvoir concurrent va
s'appliquer très souvent car dans les règles d'actif on trouve la présomption de communauté de l'article 1402 du code
civil et la présomption de communauté qui est une règle de preuve est relayé par une règle de fond qui est celle du
pouvoir concurrent.

Paragraphe 2 : La sanction des règles de pouvoir

Les règles de pouvoir sont destinées à assurer l'égalité des époux qui doivent chacun agir dans le cadre de la
communauté des époux tout en ayant une indépendance préservée. Si les règles ne sont pas respectées, cela va porter
atteinte entre équilibre et pouvoir de la communauté.

A) Les sanctions attachées aux actes conclus en violation des règles de pouvoir applicables.

Un acte peut être conclu par un seul alors qu'il fallait le consentement des deux : c'est l'excès de pouvoir.
Il peut avoir d'autres hypothèses ou un époux a exercé ses pouvoirs normaux mais a commis une faute ou fraude.

1) L'excès de pouvoir

C'est l'article 1427 du code civil qui précise ce qui se passe quand un époux agit sur les biens communs en dépassant
ses pouvoirs.
« Si l’un des époux a outrepassé ses pouvoirs sur les biens communs, l’autre, à moins qu’il n’ait ratifié l’acte, peut en
demander l’annulation.
L’action en nullité est ouverte au conjoint pendant deux années à partir du jour où il a eu connaissance de l’acte, sans
pouvoir jamais être intentée plus de deux ans après la dissolution de la communauté. »
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Il peut y avoir dépassement de pouvoir quand l'acte conclu était en faite soumis à co-gestion et qu'il a été passé par
un seul époux.
Il peut aussi y avoir dépassement quand l'acte était soumis à un pouvoir exclusif et que l'acte a été fait par l’autre
conjoint.

Dans le cas d'un acte sur un bien soumis à cogestion, l'article 1427 du code civil frappe les actes de nullité, c'est une
nullité de protection du conjoint qui n'a pas donné son accord. C'est une nullité relative.
Seul le conjoint qui n'a pas donné son accord peut donner cette nullité. Un époux peut aussi ratifier postérieurement
l'acte s’il est d'accord.
La prescription de l'action en nullité est de 2 ans, elle court à compter du jour où le conjoint a connaissance de l'acte
sans jamais pouvoir dépasser 2 ans après la dissolution du régime matrimonial.

Peut-on faire jouer la prescription d'un ou deux ans avec l'article 215 et 1427 du cc ?

 La JP a considéré qu'il faut regarder l'intérêt de l'acte : Si c'est la protection du logement ou l'intérêt de garder le
bien dans son patrimoine.
Si c'est la deuxième hypothèse, on ne pourra se prévaloir uniquement de l’article 215 du cc.
Exemple : La vente du bien rentre dans le cadre de l’art 1427, de l’art 215, si c'est la résiliation de l'assurance ce n'est
que de la protection  donc l’art 215  donc délai d'1 an).

En cas d'acte d'un conjoint sur le bien propre de l'autre : Il faudra appliquer le bien commun des contrats le régime de
la vente de la chose d'autrui dans ce cas l'article 1599 du code civil dispose que seul l'acheteur peut invoquer la nullité
le propriétaire peut agir en revendication de son bien, certains auteurs se sont prononcés en faveur de l'article 1427
même pour un dépassement de pouvoir sur les biens propres.

2) La fraude

L’art 1421 pose la règle de pouvoir concurrent et précise que « chacun des époux a le pouvoir d’administrer seul les
biens communs et d’en disposer, sauf à répondre des fautes qu’il aurait commises dans gestion. Les actes accomplis
sans fraude par rapport à un conjoint sont opposables à l’autre ».

 Quand il y a une fraude, il n’y aura pas d’opposabilité de l’acte.

La fraude se définit comme un acte conclu par un époux sur les biens communs dans son seul intérêt, et pas dans
l’intérêt de la communauté. En quelque sorte, il détourne les pouvoirs qu’il a, et va les exercer dans son propre intérêt.
Il faut qu’il y ait un élément intentionnel. A défaut, on est simplement dans la faute de gestion et non dans la fraude.
La sanction est l’inopposabilité de l’acte au conjoint.
Il y a des cas en JP dans lesquels lorsque le tiers va passer le contrat avec l’époux frauder, des juges du fond ont annulé
l’acte et ont été validées par la Cour de cassation.
Ex : Civ 1ère, 31 janv 1984, bulletin 38.

On peut également envisager une fraude dans la gestion de ses biens propres, car les revenus de biens propres sont
communs et affectés à la communauté, donc s’ils sont détournés il y a également fraude qui intéresse la communauté.
L’art 1403 al 2 : « La communauté peut réclamer une récompense à la dissolution (fin du régime) pour les fruits que
l’époux propriétaire des biens propres à négliger de percevoir ou bien pour les fruits qu’il a consommés
frauduleusement ».
On ne peut cependant remonter que 5 ans en arrière.

3. La faute

L’article 1421 qui vise la faute de gestion « Chaque époux doit répondre des fautes qu’il aurait commises dans sa
gestion des biens communs ».
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 Action en responsabilité qui est envisagée. La faute peut être constituée sans élément intentionnel.
La communauté aura le droit à une indemnité qui sera due par l’époux fautif.

En cas de faute, la communauté peut-elle agir en responsabilité à n’importe quel moment ou doit-elle attendre la
dissolution du régime matrimonial ?

 La Cour de cassation a estimé que l’indemnité doit être versée sous forme de récompense à la dissolution du régime.
Cass 1èreciv 1er fev 2012 : mari exploite fond de commerce de boucheries et n’a pas déclaré la cessation des paiements
en temps utile -> le local a donc été saisi.

B) Les aménagements judiciaires des pouvoirs des époux

La répartition des pouvoirs est très importante car elle assure la bonne gestion de la communauté mais il est parfois
nécessaire d’aménager ces pouvoirs en raison d’une crise particulière pour sauvegarder l’intérêt de la communauté
et préserver le conjoint.
Il y a des mesures particulières qui sont envisagées. Ces aménagements doivent avoir lieu sous le contrôle du juge.

Une partie de ces aménagements figure dans le régime primaire impératif, mais le régime légal prévoit d’autres
dispositions qui peuvent s’appliquer pour une durée plus longue.

Les aménagements concernent les biens communs et les biens propres.

1) L’aménagement des pouvoirs de l’époux défaillant sur les biens communs

Le texte qui s’applique ici est l’art 1426 : « Lorsqu’un époux est hors d’état de manifester sa volonté de manière durable
ou bien lorsqu’un époux a une gestion de la communauté qui atteste l’inaptitude ou la fraude ».
1ère Civ 3 janvier 84 Bull n°2 : pour un époux qui a outrepassé le refus de son conjoint pour passer un acte soumis à
cogestion. Acte qui relevait de l’art 1425/1426.
 Cass a estimé que non nécessaire que ce soit mis en évidence une intention malveillante de l’époux fautif. La simple
faute suffit dés lors qu’elle atteste une inaptitude de gestion.

La sanction que l’art 1426 à titre préventif prévoit que le juge peut décider que le conjoint remplacera substituera
l’époux défaillant dans la gestion des biens. L’époux défaillant est donc privé de ses pouvoirs par la décision du juge.
L’art 1426 précise que le conjoint de celui qui est défaillant est habilité par le juge et dans le cadre de cette habilitation
il a les mêmes pouvoirs que l’époux qu’il remplace.

L’art 1426 prive donc l’époux défaillant de son pouvoir et habilite l’autre conjoint à faire des actes qu’il n’aurait pas
pu faire en principe.
Acte soumis à cogestion : l’autre conjoint peut agir mais devra demander l’autorisation du juge. L’autorité du juge va
remplacer l’autorisation de l’époux défaillant.

Cette substitution du conjoint dans les pouvoirs de l’époux défaillant a des conséquences au plan passif, car le
conjoint habilité par le juge ne représente pas l’époux défaillant, ce n’est pas un pouvoir de représentation. Le
conjoint agit donc en son nom personnel et engage donc ses propres biens, en vertu de l’art 1426.
Cette mesure n’est pas nécessairement éternelle, lorsque la cause de la mise en place de cet article cesse, l’époux
défaillant peut demander au juge que ses pouvoirs soient restitués.

2) L’aménagement des pouvoirs de l’époux défaillant sur ses biens propres

Les biens propres sont susceptibles de produire des fruits qui tombent dans la communauté.

L’art 1428 précise que chaque époux a un pouvoir exclusif sur ses biens propres, mais il ne fait pas exactement ce qu’il
veut car ne peut pas agir dans un intérêt contraire à celui de la communauté.

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Quand il y a difficulté de gestion, l’art 1429 qui s’applique soit quand un époux est hors d’état de manifester sa volonté
de manière durable (ex : maladie) ou bien lorsqu’un époux met en péril les intérêts de la famille en laissant dépérir
ses propres ou bien en détournant ses revenus qu’il retire de ses propres.
Ex : époux qui va jouer au Casino, alors qu’il y a des dettes qui pourraient être payés avec les revenus, sachant qu’ils
sont communs.
Le conjoint peut donc demander que l’époux soit dessaisi de ses pouvoirs sur ses biens propres.

 Le conjoint est en principe désigné pour exercer ses pouvoirs sur les biens propres, mais quand la gestion implique
des compétences particulières, le juge peut nommer un administrateur judiciaire.

Les revenus issus des biens propres devront être en premier lieu affectés aux paiement des charges du mariage, et
s’il y a un excédent ils devront être affectés au profit de la communauté.

L’époux dessaisi de ses pouvoirs peut demander au juge de rentrer dans ses droits quand la cause du dessaisissement
a cessé.

Toutes ces mesures doivent être connues des tiers qui contractent avec les époux. Ces aménagements doivent donc
être publiés pour être opposables au tiers.

Quand la situation est catastrophique car la gestion de l’époux atteste un comportement dangereux pour la
communauté, et que la mésentente n’est que de nature patrimoniale, il est possible que le conjoint demande la
séparation de biens judiciaires (art 1423). Cela entrainera la liquidation de la communauté, mais pas la dissolution du
régime (un peu comme un changement de régime). Cela va être imposé à l’époux défaillant dans le but de préserver
le conjoint.

Section 2 : Les règles de pouvoir dans l’indivision d’acquêt des partenaires pacsés

Art 515-5-3 qui traite la question relativement aux biens indivis : « sauf mention contraire dans la convention de Pacs,
chaque partenaire est gérant de l’indivision et chaque partenaire exerce les pouvoirs qui sont reconnus au gérant dans
les indivisions conventionnelles » (définies aux art 1873 et s.).

Le Pacs qui a prévu une indivision possible entre partenaires s’est contenté de renvoyer au texte de l’indivision
conventionnelle pour certaines règles dont les règles de gestion.

L’art 1873-6 prévoit que « Chaque gérant de l’indivision exerce les pouvoirs attribués à chaque époux sur les biens
communs ».
 Il faut appliquer les règles de gestion commune, pour la gestion de l’indivision.

Il est indiqué que le gérant de l’indivision (ici chaque partenaire pacsé) ne peut disposer des meubles corporels que
pour les besoins d’une exploitation normale des biens indivis, ou s’il s’agit de choses difficiles à conserver ou sujettes
à dépérissement.

Pour les partenaires, cette règle n’est pas vraiment bloquante car l’art 515-5 alinéa 3 pose une présomption mobilière
qui fait partie du régime primaire et qui permet à chaque partenaire qui se présente pour faire un acte sur un bien
meuble d’être présumé avoir le pouvoir de faire cet acte.
Donc si un partenaire veut faire un acte indivis, la présomption mobilière permettra aux partenaires d’agir.

L’indivision et la communauté sont deux choses distinctes, la différence essentielle est que lorsque le gérant agit il
exerce un pouvoir de représentation : il agit pour son propre compte ET représente ses co-indivisaires 
conséquences sur les règles de passif.

Les partenaires pacsés peuvent dans leur convention de Pacs aménager les règles de pouvoir (pas d’atteinte à l’OP).
Il faut qu’elles soient opposables au tiers et doivent être publiées au fichier immobilier à l’occasion de chaque acte
d’acquisition d’un bien soumis à publicité foncière.

Pour la gestion des biens personnels des partenaires pacsés, la règle est le pouvoir exclusif (art 515-5 alinéa 1 du CC).
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Chapitre 3 : Le passif

 Question du sort des dettes des époux. Se dédouble en deux sous questions :
1°) Quelle est le gage des créanciers ? Sur quels biens les créanciers d’un époux peuvent-ils se faire payer ? 
Obligation à la dette (passif provisoire).
2°) Quelle masse de biens doit supporter la dette à titre définitif ? (-> les biens communs, les biens propres de l’un et
de l’autre)  Contribution à la dette (passif définitif).

Sous-chapitre 1 : Les règles générales du passif provisoire

Il est de l’intérêt du créancier que son gage soit le plus étendu possible.
C’est aussi l’intérêt des époux car ils auront d’autant plus de crédit car les créanciers sont rassurés du fait de l’étendu
du gage.
Mais, il y a un autre impératif qui est celui de l’indépendance des époux, il ne faut pas que les règles de passif mettent
leur indépendance en danger.
Si en agissant, un époux engage tous les biens du couple y compris les biens propres de son conjoint et ses revenus, le
conjoint va avoir des difficultés auprès de ses propres créanciers. Quand le créancier va vouloir souscrire une dette,
les créanciers vont refuser car tout son gage sera déjà engagé -> réduit la possibilité de crédit et l’indépendance de
l’autre.

Le législateur a donc trouvé un système de passif qui soit un compris : donner du crédit à chacun sans entamer
l’autonomie de l’autre. Deux principes corrélateurs ont donc été mis en place.

La corrélation actif-passif : En principe, l’époux engage les biens qui sont dans son patrimoine.
La corrélation actif-pouvoir : Se traduit par le fait qu’un époux en principe engage les biens sur lesquels il a un pouvoir
 principe qui correspond à l’impératif d’indépendance. Idée est que l’époux qui a un pouvoir sur une certaine
catégorie de biens peut les offrir en gage aux créanciers. Il est le seul à pouvoir le faire.

Tout serait plus simple si la communauté avait la personnalité morale.

Il y a 3 masses de biens, chaque époux est copropriétaire de la communauté et engage la communauté par ses actes.

Section 1 : Le passif propre

Paragraphe 1 : La notion de « dette propre »

Les dettes propres sont visées à l’art 1410 du code civil. Il s’agit des dettes dont les époux étaient tenus avant le
mariage  Ce sont les dettes antérieures au mariage.
Pour déterminer si une dette est antérieure au mariage, il faut examiner sa date de naissance et non sa date
d’exigibilité. Toute dette qui est née et dont le fait générateur est antérieur au mariage est une dette propre.

Ex : Une dette d’emprunt souscrit par un époux avant de se marier et ce pour toutes les échéances nées
antérieurement au mariage.

L’art 1410 vise aussi les dettes qui grèvent les successions et les libéralités. Ex : dettes d’ordre fiscal, droits de
mutations à titre gratuit.

Paragraphe 2 : Le gage des créanciers pour les dettes propres

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Les créanciers titulaires d’une dette propre, c’est-à-dire les créanciers personnels d’un époux ne peuvent pas saisir
tous les biens des époux. Leur gage est limité. Ils ne peuvent pas saisir les acquêts.

C’est une restriction importante à leur gage, et étonnante car les acquêts appartiennent bien pour moitié à leurs
débiteurs. Mais ils ne pourront pas les saisir.
Leur gage se limite aux biens propres de l’époux débiteur, leur gage s’étend aussi aux revenus professionnels de leurs
débiteurs et aux revenus des biens propres de leurs débiteurs. Art 1411 qui précise se point. Leur gage est donc tous
les biens propres de leurs débiteurs, et une petite partie des biens communs.

On voit donc que les biens qui entrent dans le gage des créanciers personnels d’un époux sont les biens sur lesquels
l’époux a un pouvoir exclusif.

La règle posée ici illustre le principe de la corrélation passif/pouvoir.

Pourquoi les revenus (qui sont des biens communs) sont inclus dans le gage des créanciers personnels ?
 Pour protéger les créanciers. Le gage aurait été vraiment trop limité.

L’art 1411 al 2 pose une autre exception qui permet d’atténuer la rigueur du principe :
Dans le cas particulier où les biens meubles qui appartenaient à un époux avant son mariage ont été confondus dans
le patrimoine commun, les créanciers antérieurs pourront saisir ses biens, alors même qu’ils sont qualifiés de commun.
 Car très difficile de tracer les origines des biens meubles. Cela aurait été très sévère pour le créancier que par le
simple fait du mariage ne puisse plus saisir ces meubles pour se payer.
(L’époux peut faire un inventaire dans le contrat du mariage pour éviter la confusion et l’opposer aux créanciers).

Autrement dit, le ppe est qu’il peut saisir les biens propres de son débiteur, puis ses revenus, et aussi les biens meubles
tombés dans la confusion (sauf si inventaire).

Section 2 : le passif commun

Le passif commun est composé de toutes les dettes souscrites ou nées pendant le mariage.
 On parle des dettes entrées en communauté du chef d’un époux ou du chef des deux époux.
Ex : achat réalisé pendant le mariage payable à terme, un emprunt souscrit pendant le mariage, un bail conclu pendant
le mariage, des primes de mutuelle ou d’assurance souscrites pendant le mariage, des cotisations de retraite
obligatoire etc.
Ces dettes sont communes, elles engagent donc les biens communs.
En réalité, ces dettes engagent également les biens propres de l’époux du chef duquel elles sont entrées en
communauté.
Attention : si la dette est commune du point de vue de l’obligation, elle ne l’est pas nécessairement du point de vue
de la contribution. Certaines dettes qui engagent les biens communs, ne doivent pas être définitivement supportées
par la communauté pcq elles ont été souscrites dans l’intérêt d’un seul époux qui dans ce cas devra une récompense
(=remboursement).

Cette règle de principe connaît des exceptions.

Paragraphe 1 : Le principe

Le texte essentiel est l’art 1413 du code civil, qui pose le principe selon lequel les dettes souscrites ou nées pendant
le mariage engagent les biens communs. Le texte précise bien que cela concerne toutes les dettes quelle que soit leur
cause. Donc toutes les dettes nées pendant le mariage même si elles ne sont exigibles qu’après la dissolution du
mariage : ce qui compte c’est la date de naissance de la dette.
Les créanciers pourront donc saisir les biens communs, mais aussi les biens propres de l’époux à l’origine de la dette,
et cela parce que la communauté légale n’a pas la personnalité morale.

En revanche, les biens propres du conjoint de celui qui est à l’origine de la dette n’entrent pas dans le gage du
créancier. L’art 1418 précise que lorsqu’une dette est entrée en communauté du chef d’un seul époux, elle ne peut pas
être poursuivi sur les biens propres de l’autre.
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Quand les deux époux ont souscrit la dette ensemble, on se pose la question de savoir si l’engagement est conjoint ou
solidaire. La différence est que quand on est engagés solidairement, on est engagés pour le tout et le créancier pourra
saisir la totalité des 3 masses de biens. Si engagés conjointement, le créancier pourra saisir la totalité des biens
communs ou la moitié des biens personnels.

Quand les deux époux s’engagent ensemble par un contrat, il est rare que la banque oublie de mettre une clause de
solidarité. Il faut regarder le contrat.

Quand l’époux aura agi frauduleusement, là le conjoint pourra s’opposer à la saisie des biens communs, à condition
que le créancier soit au courant de la fraude.

Paragraphe 2: Les exceptions à l’art 1413 du code civil

Par exception au principe, certains biens communs échappent au gage des créanciers communs d’un époux. Il s’agit
des biens sur lequel l’époux débiteur n’a pas de pouvoir et qui sont soumis au pouvoir exclusif du conjoint : des gains
et salaires du conjoint.
Par ailleurs, certains actes réputés dangereux pour la communauté n’engagent pas les biens communs, par exception,
il s’agit des cautionnements et des emprunts.

A) La première exception : l’exclusion d’une partie des gains et salaires du conjoint

Protection pour les gains et salaires du conjoint résultant de l’art 1414 : « Les gains et salaires d’un époux ne peuvent
être saisis par les créanciers de son conjoint que si l’obligation a été contractée pour l’entretien du ménage ou
l’éducation des enfants, conformément à l’article 220 ».

L’art 1414 commence par exclure totalement les gains et salaires du conjoint du gage du créancier commun, sauf en
cas de solidarité ménagère.
A première vue, c’est une exception à l’art 1413 puisque les salaires sont des biens communs et que normalement
tous les biens communs entrent dans le gage des créanciers, mais l’exception ne vaut pas pour la totalité des salaires
du conjoint, car l’art 1414 al 2 précise que lorsque les salaires sont versés sur un compte, dans ce cas ils redeviennent
saisissables selon les conditions fixées par un décret de 92 modifié en 2012.

Il précise qu’en cas de saisie des salaires du conjoint versés sur un compte, il faudra obligatoirement laissé sur le
compte une somme équivalant à un mois de salaire, ou une somme équivalent à un douzième de la moyenne annuelle
des salaires.

 Quand les salaires du conjoint sont versés sur un compte, le créancier commun pourra les saisir mais il devra laisser
une échéance du salaire : un mois de salaire.

Ex : Deux époux ont des salaires sur des comptes séparés. Epouse a un salaire 2500 euros et a 3 mois de salaire sur
son compte 7500 euros. Epoux dette, créancier réclame le paiement, fait saisi sur le compte mais devra saisir 5000
euros, et laisser 2500. Mais pourra faire une saisie chaque mois et prendre ce qu’il y a en plus.

Le créancier peut agir ainsi car les biens communs sont dans son gage. Cette protection d’un mois de salaire s’explique
pour l’intérêt de la famille.
Le créancier ne peut pas saisir le salaire du conjoint entre les mains de son employeur, peut le faire pour le salaire de
son propre débiteur, mais pas le salaire du conjoint.

La règle de protection de la famille et du conjoint ne concerne que les salaires et pas les revenus de biens propres.

B) La seconde exception : la restriction du gage du créancier pour les emprunts et cautionnements

1. Le dispositif de protection de la communauté

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L’art 1415 vise deux types de dettes : les emprunts et les cautionnements.

Ce sont des engagements estimés dangereux car ils engagent le débiteur parfois pour des montants très importants,
et parfois engagés sans contrepartie direct, c’est le cas du cautionnement. L’emprunt est moins dangereux.

On va avoir un cautionnement quand un des deux époux est gérant d’une société et que l’autre se porte garant par
ex. Le risque est que la société n’arrive pas à rembourser le crédit.

Pour ces deux types d’acte, le législateur a prévu une restriction du gage du créancier commun  Idée est de protéger
la communauté.

C’est un système à triple détente : trois cas de figure, le moins dangereux au plus dangereux.

1°) Un époux souscrit seul l’engagement d’emprunt ou de caution sans l’autorisation de son conjoint. Dans ce cas il
n’engage que ses biens propres et ses revenus par exceptions à l’art 1413 et le créancier commun est traité comme
un créancier personnel (créancier antérieur).

2°) Un époux souscrit seul l’engagement d’emprunt ou de caution mais avec l’autorisation express de son conjoint,
dans ce cas le créancier peut saisir les biens propres de celui qui s’est engagé et les biens communs comme n’importe
quel créancier commun.

3°) En donnant son consentement, le conjoint s’engage également personnellement. Dans ce cas, tous les biens sont
engagés.

2. Le champ d’application de l’art 1415

Il ne vise que les emprunts et cautionnements.

Naturellement, les emprunts ménagers sont exclus du texte vu qu’ils relèvent de l’art 1220. Mais la JP a étendu le
champ d’application du texte pour étendre la protection. Elle a une lecture extensive du texte.
Par exemple, elle a décidé que la protection s’appliquait aussi à un découvert en compte courant (Civ 1ère 6 juillet
1999), elle a aussi indiqué qu’il s’appliquait non seulement aussi pour le cautionnement mais aussi pour l’aval (Com. 4
février 1997), et aussi à la garantie autonome (Civ 1ère20 juin 2006).

Pour ce qui est du cautionnement réel (lorsque l’on donne un bien en garantie de la dette d’un tiers), se pose la
question de savoir si l’art 1415 s’applique  Jusqu’en 2005, la Cour de Cassation admettait que l’art 1415 s’appliquait
au cautionnement réel, et notamment dans un arrêt de la 1ère chambre civile du 15 mai 2002 qui a été en ce sens.

Ex : On a un époux qui est le gérant d’une société, demande à la banque un crédit, et apporte en garantie des parts
sociales pour garantir la dette de la société, la société n’honore pas son engagement, la banque va donc vouloir saisir
les parts, le conjoint dit que les parts ont été acquises pendant le mariage, donc que le créancier n’a pas le droit de les
saisir  le créancier perd tout.

Mais il y a eu un revirement de JP par un arrêt où la Cour de cassation a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’un véritable
cautionnement, car le contrat conférait un droit réel, donc cela n’entrait pas dans le champ d’application de l’art 1415
(Chambre mixte 2 décembre 2005).

Réaction législative : Le législateur a profité de la réforme du droit des suretés (ordonnance du 23 mars 2006) pour
modifier l’art 1422 du code civil, pour tenir compte de ce type d’engagement.
La question du cautionnement réel qui avant était soumise à une règle de passif, est devenue maintenant une règle
de pouvoir (car le législateur l’a déplacée à l’art 1422).

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L’art 1422 alinéa 2 pose une règle de cogestion pour les actes à titre gratuit comme les donations. « Soumis a cogestion
l’acte par lequel un époux affecte un bien commun en garantie de la dette d’un tiers ». On ne peut donc pas seul
donner en garantie un bien commun pour la dette d’un tiers.
La loi de 2006 a posé une interdiction.

3) Les difficultés d’application de l’article 1415

Pour les créanciers qui sont les prêteurs ou les personnes garanties par le cautionnement, il est important de pouvoir
identifier les revenus de leurs débiteurs pour déterminer l’assiette du gage, et pcq parfois les revenus constituent la
seule masse de bien qu’ils vont pouvoir saisir.

Le problème est que les revenus sont versés le plus souvent sur un même compte bancaire et se confondent avec les
revenus de l’autre, les sommes versés sur le compte. Il risque donc d’y avoir confusion entre le revenu du débiteur et
d’autres deniers communs.
L’identification va être difficile pour le créancier.

La JP s’est montrée sévère à l’égard du créancier.


Civ 3 avril 2001 : La CA avait dit que la saisie pratiquée par le créancier sur le compte joint des époux était nulle car il
n’était pas alimenté uniquement par les revenus du débiteur mais aussi par les revenus du conjoint, le compte n’est
pas saisissable car n’a pas identifié les revenus du débiteur. La Cour de cassation a appuyé la CA.

Jp confirmée depuis notamment par deux arrêts :


Civ 1ère 17 janvier 2006, Civ 1ère 15 janvier 2007  Jp constante et qui met en difficulté le créancier quand il a pour
débiteur qu’un époux et que l’autre n’a pas consenti.

En pratique, le créancier quand il est informé demande donc systématiquement l’accord du conjoint pour que ça
n’anéantisse pas son gage.

Section 3 : Les règles de passif provisoire sous le régime d’indivision d’acquêt des partenaires

L’art 515-5 qui vaut pour tout le pacs précise que chacun des partenaires reste seul tenu des dettes personnelles nées
avant ou pendant le PACS sauf les dettes qui sont solidaires : en l’occurrence les dettes ménagères.

 Lorsque les partenaires sont sous le régime légal, il n’y a pas d’association patrimoniale donc chacun paye ses
dettes, et quand c’est solidaire le créancier peut s’adresser aux 2.

Paragraphe 1 : Les dettes antérieures au pacs

On retrouve la même logique que pour les époux. Ainsi, les dettes antérieures au PACS demeurent personnelles à
chaque partenaire. Cela signifie que les créanciers antérieurs à la conclusion du PACS ne pourront saisir que les biens
du partenaire débiteur pour se faire payer, mais ne pourront pas saisir les biens de l’autre partenaires.

Sous le régime d’indivision d’acquêt -> les créanciers pourront saisir les biens qu’ils avaient avant de se pacser,
revenus, salaires, y compris les salaires perçus pendant le PACS.

 Cela pose des problèmes de preuve, y compris pour les biens meubles.
En cas d’impossibilité de rapporter la propriété d’un bien meuble -> on applique la présomption d’indivision  Art
515-5 du CC : « Chaque partenaire peut prouver par tous moyens qu’il est propriétaire d’un bien, sinon il est présumé
appartenir indivisément à chacun par moitié ».

Si un créancier antérieur d’un des deux partenaires veut saisir un bien meuble, si l’autre partenaire n’arrive pas à
prouver que le bien est le sien, et donc devient un bien indivis -> il faut donc se rapporter à l’art 815-17 du CC : texte
de régime de l’indivision légal, il explique quel est le droit de gage des créanciers des indivisaires.

Le texte distingue deux types de créanciers :


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- Les créanciers de l’indivision : ceux dont la créance résulte de la conservation ou de la gestion du bien indivis.
- Les autres créanciers : créanciers personnels des indivisaires.

Les créanciers de l’indivision sont en quelque sorte privilégiés car ils peuvent saisir les biens indivis pour se faire payer,
et ce savoir qui a souscrit la dette dés lors qu’elle a été souscrite pour la gestion ou la conservation des biens indivis.

Les autres créanciers ne peuvent pas saisir les biens indivis. Cette distinction est importante.

Les créanciers personnels peuvent en revanche provoquer le partage au nom de leur débiteur, une sorte d’action
oblique, mais ils ne peuvent le faire dans le cas où le débiteur demande le partage et leur permet de récupérer leur
quote-part.

En outre, pour les partenaires soumis à l’indivision d’acquêt, il faut composer avec l’art 515-5-3 alinéa 3 qui précise
que l’indivision est réputée conclue pour la durée du PACS.
Il s’agit donc d’une indivision à durée déterminée.
Or, il se trouve que lorsqu’une indivision est à durée déterminée, les indivisaires ne peuvent pas en principe demander
le partage avant le terme sauf à juste motif ce qui résulte de l’art 1873-3, donc le créancier personnel d’un partenaire
pacsé sous le régime de l’indivision d’acquêt ne peut pas à priori provoquer le partage puisque son débiteur ne peut
pas le faire lui même.
 Il lui reste donc de saisir la quote-part indivis de son débiteur. Mais il faut trouver un acquéreur et c’est assez
difficile.

On voit aussi que le régime d’indivision est d’acquêt est différent de la communauté légale des époux car dans la
dernière un créancier ne peut demander le partage de la communauté, sauf dans les causes de dissolution de la
communauté.
L’indivision ne fonctionne pas comme une communauté.

Paragraphe 2 : Les dettes nées pendant le PACS

1. Les dettes ménagères solidaires

 Distinguer entre les dettes 515-4 dettes ménagères solidaires, et les autres dettes souscrites par un seul partenaire
et donc pas de solidarité.
Les dettes au sens de l’art 515-4 : le gage du créancier est étendu à l’ensemble des biens des deux partenaires : biens
indivis et biens personnels.

2. Les autres dettes

Pour les autres, il faudra distinguer les dettes de l’indivision et les autres dettes.

Les dettes de l’indivision sont celles qui ont permis la gestion ou la conservation de l’indivision. Ces dettes-là engagent
les biens indivis.
EX : une dette d’emprunt pour l’acquisition d’un bien indivis. Dette pour travaux sur bien indivis. Cotisation
d’assurance pour assurer les risques relatifs à un bien indivis.
Les créanciers sont donc favorisés car vont pouvoir se servir sur les biens indivis.

Si la dette n’est pas une dette de l’indivision, le créancier ne peut saisir que les biens personnels du partenaire
débiteur, il ne peut pas saisir les biens indivis, il s’agit de la même situation que pour les créanciers antérieurs au pacs.
Ex : dette d’emprunt importante qui n’entre pas dans la solidarité ménagère.

C’est une différence avec le régime légal car quand un époux conclut seul un contrat pendant le mariage, le créancier
peut saisir les biens communs, alors que pour le partenaire le même créancier pourra saisir que les biens personnels
du débiteur.

Sous-chapitre 2 : le passif définitif


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Question de la contribution de la dette (et non l’obligation) qui consiste à se demander comment se répartir la dette
à titre définitif ? Quelle masse de biens doit la supporter ?

Cas pratique : questions qui mettent en cause le créancier, on ne doit pas s’occuper de la contribution, la contribution
c’est une fois qu’on a payé, une fois qu’il y a plus le créancier de l’histoire. Des questions qu’on va donc se poser à la
fin.

Ces questions se posent au moment de la dissolution de la communauté ou du PACS. Des rééquilibrages peuvent
avoir lieu si on se rend compte que ce n’est pas la bonne masse de biens qui a supporté la dette.

Section 1 : Concernant les époux mariés sous le régime de la communauté légale

L’article 1409 du CC nous indique quelles sont les règles de contribution à la dette pour les dettes qui sont nées
pendant la communauté.
Le texte fait la distinction entre deux catégories de dettes :
- Celles qui incombent définitivement à la communauté (les dettes supportées par la masse de biens communs
sans autre considération). On trouve les dettes supportées par la masse de bien commun, qui sont les dettes
d’aliment dues par les époux et les dettes ménagères
- Celles qui incombent à la communauté à titre définitif sauf récompense selon les cas (va falloir rechercher si
elles ont profité ou non à la communauté).

L’art 1409 n’évoque pas les dettes antérieures au mariage, pour ces dettes là on en déduit qu’elles n’incombent en
principe jamais à la communauté à titre définitif, et donc elles incombent aux biens propres de l’époux concerné.
Cas pratique : se demander si dette née avant ou après le mariage (dette de première catégorie ou seconde ? -> a
quelle masse de bien incombe la dette ?)

Paragraphe 1 : Les dettes d’aliments et les dettes ménagères nées pendant la communauté et qui sont à sa charge de
manière définitive

Ces dettes incombent toujours à titre définitif à la communauté, en particulier pour les dettes ménagères, il n’y aura
pas lieu de distinguer selon que la dette a profité exclusivement au mari ou à la femme.
Ex : soins dentaires : peut être solidaire même si un seul époux en profite.
Pour les dettes d’aliments, c’est pareil, on ne distingue pas.

Ces dettes sont des dettes périodiques qui servent à subvenir au quotidien du ménage ou qui sont nécessaires pour
les créanciers d’aliments.
Le plus souvent, elles sont payées avec les salaires : cela tombe bien car les salaires sont communs et vu que ce sont
des dettes supportées par la communauté, cela ne donnera pas lieu à de gros calculs.

A) Les dettes d’aliments

 Il s’agit des pensions alimentaires dues par un époux à un parent, un ascendant ou un enfant d’un premier mariage
par exemple.
Toutes les dettes d’aliments sont concernées même quand un seul époux est tenu. Cela peut même être une pension
alimentaire due par un époux à un ex conjoint, mais c’est de plus ne plus rare.

Les sommes concernées sont uniquement les échéances nées pendant le mariage, les échéances antérieures ne sont
pas concernées par la règle.

Il y a un cas pour lequel on peut imaginer une exception : la dette due par un époux pour un enfant conçu en violation
de son devoir de fidélité. Normalement elle devrait incomber à la communauté mais ici une autre règle va peut-être
pouvoir s’appliquer.

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B) Les dettes ménagères de l’article 220

Les dettes visées ici sont toutes celles de l’article 220 alinéa 1 même si elles ne remplissent pas les critères de l’alinéa
2 et 3 : même si elles sont excessives et non solidaires (pas besoin de se le demander). Par ex : l’entretien du ménage
et d’éducation des enfants.
Une dette ménagère excessive non solidaire se retrouvera pourtant à titre définitif une dette de la communauté : ce
qui compte ici c’est la finalité de la dette.
Dette conclue pour le besoin du ménage, il est normal qu’elle incombe à la communauté de manière définitive.
Ces deux catégories de dettes incombent à la communauté et sont payés par les biens communs ; ainsi il y’a aucun
compte à faire, sauf si elles ont été payés par des derniers propres : ce qui est de nature à entrainer un
remboursement/
(Importance de distinguer la contribution et l’obligation (attention cas pratique : il faudra le faire pour toutes les
dettes)).

Paragraphe 2 : Les autres dettes nées pendant la communauté

On va distinguer les dettes souscrites dans l’intérêt personnel d ‘un époux puis celles qui sont délictuelles, quasi-
délictuelles, et celles souscrites en violation du mariage.

A) Les dettes souscrites dans l’intérêt personnel d’un époux

L’article 1416 prévoit un droit à récompense (remboursement) pour la communauté qui a payé une dette contractée
dans l’intérêt personnel d’un époux.
Le texte donne des exemples : dette souscrite pour l’acquisition, l’amélioration ou la conservation d’un bien propre.

La JP a précisé que pour qu’il y ait récompense, il faut que le patrimoine propre de l’époux concerné ait tiré un profit
de la dépense : il faut qu’il y ait eu un transfert de valeur en provenance de la masse des biens communs au profit des
biens propres.
Ex : utilisation de derniers communs pour acquérir un bien propre, s’il y a un financement mixte par exemple ou
construction sur un terrai propre.

Le droit à récompense au profit de la communauté est limité par le droit de jouissance de la communauté sur les biens
propres, car la communauté doit supporter à titre définitif les charges de jouissance des biens propres et donc par
exemple dans le cas d’un emprunt remboursé par les deniers communs, la communauté ne pourra demander
récompense pour les intérêts de l’emprunt qui constituent une charge de jouissance des biens propres.

EX : Raison pour laquelle par ex les travaux de peinture payés par la communauté n’ont pas eu récompense car on va
considérer que c’est une charge de jouissance des biens propres.
JP taxes foncières, taxes d’habitation : due à titre définitif par la communauté alors que la taxe foncière est due à titre
définitif par la masse de biens propres de l’époux concerné.

B) Dettes délictuelles ou quasi-délictuelles

L’art 1417 alinéa 1er du code civil prévoit un droit à récompense pour la communauté qui a payé les amendes
encourues par un époux ne raison d’infractions pénales ou les DI auxquelles auraient été condamnés un époux en
raison d’un quasi-délit ou délit.

Il faut regarder la date du fait générateur : s’il a eu lieu pendant le mariage ou pas.
JP a précisé qu’il faut bien prendre cette date et non pas la date de la décision de la date judiciaire qui condamne
l’époux fautif. (Civ 1ère 25 fev 2003 : agissements pendant le mariage, mais décision était rendue postérieurement au
divorce).
Chacun conserve la responsabilité de ses comportements dommageables.

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La JP décide également que lorsque le comportement délictueux a malgré tout profité à la communauté, la dette reste
à la charge définitive de celle-ci, peut-être le cas d’un détournement par exemple, et que la condamnation est
inférieure au montant des fonds perçus.
Cas redressement fiscal sans pénalité : communauté doit payer, mais quand il y a des pénalités : la JP décide qu’elles
doivent être supportées à titre définitif par l’époux fautif.
Civ 1ère 20 janvier 2004 : sanction de l’époux qui a commis la fausse déclaration et les pénalités supportés par les biens
propres de l’époux fautif.

C) Les dettes souscrites en violation des devoirs du mariage

Art 1417 alinéa 2 prévoit un droit à récompense pour la communauté qui a payé une dette contractée par un époux
au mépris des devoirs que lui imposaient le mariage.

Cela peut laisser à penser par exemple qu’une pension alimentaire due par un époux pour un enfant conçu en violation
du devoir de fidélité de son mariage donnerait lieu à récompense.

CA 10 novembre 1988 : la dette était liée à la pratique intensive du sport automobile par le mari, l’épouse a dit que la
dette était contractée en violation du devoir de mariage, car l’époux n’était jamais à la maison, mais cela n’a pas été
retenu donc pas de récompense.

Paragraphe 3 : les dettes antérieures à la communauté et les dettes dont sont grevés les successions et libéralités

Doivent être supportées par les biens propres de l’époux qui est à l’origine de la dette. Il s’agit des dettes dont les
époux étaient tenus au jour de la célébration de leur mariage, ou dont se trouve grévées les successions et les
libéralités qui leur échoient durant le mariage, et qui demeurent personnelles à chacun, tant en capitaux ou en
arrérages ou intérêts (art 1410 du CC).

Section 2: Le passif définitif pour les partenaires pacsés soumis à l’indivision d’acquêt

Il y a les biens indivis et les biens personnels de chaque partenaire.

On peut avoir ici le même problème entre la masse qui a payé et la masse qui a supporté la dette.

On ne peut pas raisonner par analogie car comme les salaires qui doivent payés en principe les charges courantes ne
sont pas biens indivis, on va pas retrouver les mêmes logiques que dans la communauté d’acquêt des époux.

Pour les partenaires, l’art 515-7 alinéa 10 précise que les partenaires procèdent eux même à la liquidation des droits
et obligations résultantes pour eux du PACS. Cela signifie qu’en cas d’accord, qu’il procède chacun à leurs comptes.
Ce n’est que lorsqu’il y a un désaccord que les partenaires pourront saisir un juge, à défaut d’accord le juge statue sur
les conséquences patrimoniales de la rupture : quelle masse doit supporter telle ou telle dette ?

On peut affirmer que les dettes relatives aux biens personnels de chaque partenaire doivent être supportées par la
masse des bien personnels de chacun.
EX : des frais de réparation de biens personnels : lieu à remboursement.

Le législateur réserve le terme de récompense pour le régime de la communauté, mais une créance entre partenaires.

Les dettes nées de la masse de biens indivis, les dettes de l’indivision, doivent être supportées à titre définitif par
l’indivision. Ex : remboursement d’un emprunt qui a servi à acquérir un bien indivis, facture de réparation de la toiture,
tout cela doit être supporté à titre définitif par la masse indivise.
Si ce type de dépense a été payé par la masse des biens personnels d’un partenaire, il y aura lieu à créance par les
partenaires sauf si ça a été payé par les salaires.

L’art 515-5-2 alinéa 2 précise que l’emploi de derniers (reçus par successions, vente de biens indivis) est l’objet d’une
mention dans l’acte d’acquisition, à défaut il est réputé être un indivis par moitié et ne donne lieu qu’à une créance
entre les partenaires.
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Une difficulté se pose pour les dettes courantes : dettes qui correspondent aux dettes ménagères même non
solidaires. Ces dettes courantes quand les époux sont mariés sous régime communauté sont supportés par
communauté et il se trouve que les salaires communs, donc si les dettes payées à 100% par les salaires du mari, la
femme a économisé, elle aurait du payer les dettes aussi, c’est pas grave car les salaires sont communs, sont tombés
dans la communauté et seront partagés.

Toutefois, pour les partenaires dans la même situation ici les économies ne se retrouvent pas dans l’indivision car ils
sont personnels. Ex : Monsieur a payé toutes les dettes courantes avec ses salaires, les salaires ne sont pas communs
donc là c’est injuste, l’autre s’est enrichi injustement : chacun doit contribuer à raison de ses facultés respectives.
Comment ont été payées les dettes courantes ? Il faudra tenir compte des situations dans lesquelles un des partenaires
n’a pas contribué à la dette à la hauteur de ses facultés sur le fondement de l’art 515-4. Incidence -> les salaires qu’il
a pu économisés grâce à cela, et ne sont pas tombés dans l’indivision, alors qu’on a pas ce pb sous le régime de la
communauté légale.

L’art 515-7, dernier alinéa précise que sauf convention contraire les créances dont les partenaires sont titulaires l’un
avec l’autre sont évaluées selon les règles prévues à l’art 1469 du CC et ces créances peuvent être compensées avec
les avantages que leur titulaire a pu retirer de la vie commune notamment en ne contribuant pas à hauteur de ses
facultés aux dettes contractées pour les besoins de la vie courante.
Ex : Un partenaire va payer avec son salaire l’intégralité des dettes courantes, et l’autre va financer des biens de
l’indivision, celui qui a financé les biens de l’indivision avec ses biens personnels a normalement le droit de demander
une créance, mais non car cela compense son manque de contribution.

Chapitre 4 : La dissolution de la communauté

La dissolution de la communauté est inéluctable, parce que la vie du couple a une fin, même en présence d’un couple
qui ne se sépare pas, il y en a un qui va décéder.

Mais le décès n’est pas la seule cause, il faut voir quelles sont les causes de dissolution.

Section 1 : La cause de dissolution

Les causes de dissolution sont limitativement énumérées part l’art 441 du cc, en dehors de ces causes les époux ne
peuvent pas volontairement mettre fin à leur régime matrimonial, cela serait une atteinte au principe de
l’immutabilité du régime matrimonial.

Les différentes causes : Absence, divorce, séparation de corps, séparation de biens judiciaires, décès, changement du
régime matrimonial.

Donc on s’aperçoit que la question de la dissolution peut aussi être un époux face aux héritiers de son conjoint, ou
encore deux époux qui s’entendent parfaitement et qui changent de régime.

Les problèmes ne sont pas du tout les mêmes selon les causes de dissolution.

Paragraphe 1 : Le décès

Le décès d’un époux a de nombreuses conséquences sur le plan patrimonial car il entraine en même temps la
dissolution du mariage, de la communauté mais aussi l’ouverture de sa succession.

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Dans une telle hypothèse, il va falloir procéder à deux liquidations successives, d’abord liquider la communauté, et
ensuite liquider la succession.

La liquidation de la communauté permettra de déterminer quelles sont les droits du défunt dans la communauté qui
tomberont dans sa succession, puisque va s’ajouter dans ses biens propres.

Par ailleurs, le décès d’un époux ouvre pour le conjoint survivant un droit de jouissance gratuite d’un an, temporaire
pour le logement et mobilier (art 763 du CC) : effet direct du mariage et donc ne dépend pas du droit des successions
du conjoint : le défunt ne peut pas priver son conjoint de son droit : droit impératif d’OP qui ne peut donc pas être
supprimé par le défunt.

L’art 767 prévoit que si le conjoint survivant est dans le besoin, il a un droit alimentaire contre la succession de son
conjoint.

Tout ça sont des effets du mariage, des droits dont le conjoint ne peut être privé.

Paragraphe 2 : L’absence déclarée

Les personnes absentes sont les personnes qui ont disparu, dont on a plus de nouvelles, et dont les conditions de la
disparition ne permettent pas de dire qu’elles sont décédées, dont on ignore les causes de la disparation.
Dans ces circonstances, la loi présume qu’au cours des 10 premières années d’absence l’absent est toujours vivant,
présomption d’absence.

Si la personne disparue était mariée, elle est présumée absente et donc présumée vivante, le mariage et la
communauté subsistent.
Au bout de 10 ans, si le juge est saisi, il va rendre le jugement de déclaration d’absence : mêmes conséquences qu’un
décès : il est déclaré absent donc n’est plus présumé absent.
SI le juge n’est pas saisi, la déclaration d’absence aura lieu au bout de 20 ans (vaut décès, mêmes effets, met fin au
mariage et communauté).

Si la personne réapparait : on ne va pas revenir sur la dissolution du mariage et sur la dissolution de la communauté
car il y a pu avoir des droits qu’on pourra remettre en cause (ex : mariage de l’autre pendant l’absence du conjoint).

Paragraphe 3 : Le divorce

Le divorce entraine la dissolution du mariage et la dissolution de la communauté. Lorsque la communauté est dissoute
par divorce, il faudra combiner les règles des régimes matrimoniaux avec les règles de divorce.

Loi J21 Novembre 2016 : les époux peuvent divorcer par consentement mutuel sans aller devant le juge, ce sont donc
les époux qui doivent établir la convention qui doit exprimer l’accord sur le divorce et, sur les conséquences qu’il
emporte mais aussi sur la liquidation de la communauté. Art 229-3 qui le précise.

Consentement mutuel devant le juge (notamment quand enfants mineurs l’ont demandé) : le juge va homologuer la
convention.

Il y a aussi tous les divorces contentieux : le juge invite obligatoirement à une médiation pour s’accorder sur la
liquidation du régime, le juge peut ordonner pendant la procédure de divorce des mesures provisoires : (s’applique au
jour de la requête jusqu’au moment du prononcé du divorce) : peut désigner un expert pour élaborer un projet de
liquidation de la communauté, par exemple un notaire.

Parfois les époux se mettent d’accord, et le juge va donc statuer que sur le divorce lui-même. Et s’il y a désaccord
malgré le projet élaboré par le juge, le juge se prononçant sur le divorce va aussi statuer sur les questions de
récompense par exemple.

Quand le désaccord est trop important : le juge va prononcer le divorce et ordonne la liquidation.

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La communauté est dissoute par le divorce et donc devient automatiquement une indivision post-communautaire,
pas de survivance d’une communauté, emporte dissolution d’une communauté. C’est cette fameuse indivision qu’il
va falloir partager.

Pendant l’instance au divorce, les époux sont toujours mariés et toujours sous le régime de la communauté.

L’art 262-2 du CC retient que toute obligation contractée à la charge de la communauté et toute aliénation de bien
communs conclu pendant cette période est nulle si l’acte a été conclu en fraude des droits du conjoint (alors que
normalement c’est l’inopposabilité).

Pendant cette période, le juge peut déjà commencer à préparer la liquidation, ex : remise à chacun des époux de ses
biens propres par nature.
Le juge peut aussi statuer sur la jouissance du domicile familial et les meubles qu’il contient et attribuer le logement
à l’un des deux pendant l’instance de divorce. (Ordonnance de non conciliation). On peut bien sûr décider qu’à l’issue
du divorce le logement sera attribué à l’autre. Selon les revenus des époux, le juge dira si l’occupation est gratuite ou
non.

Le juge peut aussi quand la consistance de la communauté le permet (quand deniers communs sur compte) statuer
sur des demandes de paiement par provision (il devra d’abord s’assurer si les dettes sont payées et s’il n’y a pas de
récompense, que chacun va recevoir à peu près la moitié).

Paragraphe 4 : La séparation de corps

 C’est une procédure judiciaire qui permet de saisir le juge pour demander une procédure de séparation de corps,
qui ne mettra pas fin au mariage : le mariage n’est pas dissous mais la communauté est dissoute et est remplacée par
une séparation de biens.
Il doit faire l’objet d’une publicité, les tiers sont informés par ce changement. Procédure peu utilisée.

Paragraphe 5 : La séparation de biens judiciaire

 C’est une procédure qui permet de dissoudre la communauté et de la remplacer par une séparation de biens malgré
le désaccord des époux. Ex : Cas d’un époux dans le coma.

Elle doit être faite devant le juge, la communauté est dissoute mais pas le mariage, les tiers doivent être informés (car
change le gage). La demande de séparation fait donc l’objet d’une publicité inscrite en marge de l’acte de mariage des
époux. Le jugement qui ordonne la séparation de biens ne peut être rendu moins d’un mois après que la publicité, qui
lui même fait l’objet d’une publicité.

Paragraphe 6 : Le changement de régime matrimonial

Tous les changements n’entrainent pas forcément la dissolution du mariage, c’est que quand on passe à un régime de
séparation de biens ou régime de participation aux acquêts : il n’y a pas de masse commune, il s’agit de dissoudre la
communauté, pour partir sur la base d’un nouveau régime.
Situation fréquente pour époux arrivant à l’âge de la retraite et qui ne vont pas divorcer, ils réfléchissent donc à assurer
la situation du survivant (tout va être intégré à la communauté).

Section 2 : La date d’effet de la dissolution

La date fixe la consistance de la communauté qui se transforme en indivision post-communautaire et tous les biens
acquis n’entrent pas dans cette masse.

61
Quand le juge intervient, il peut parfois reporter cette date.

Paragraphe 1 : la date des effets de la dissolution en fonction de la cause de la dissolution

En cas de dissolution par décès, c’est la date des effets de la dissolution est le jour du décès. Cela vaut aussi bien dans
les rapports entre époux que dans les rapports entre tiers. Il n’est pas possible de modifier cette date par décision
judiciaire.

Pour la déclaration d’absence, c’est la transcription du jugement déclaratif passée en force de chose jugée qui rend le
jugement opposable aux tiers. Même date qu’on retient pour les rapports entre époux.

Pour le divorce, tout dépend du cas du divorce. Le principe est que la dissolution intervienne au jour de l’ordonnance
de non-conciliation dans les rapports entre époux, mais la date peut être aussi reportée au moment de l’homologation
de la convention sauf stipulations contraires.

Consentement mutuel sans le juge : date à laquelle la convention acquiert force exécutoire cad quand elle est
enregistrée par le notaire, sauf stipulations contraires dans la convention. Art 61-1.

A l‘égard des tiers, la dissolution prend effet dans tous les cas le jour où les formalités de mention au marge des actes
d’Etat civil ont été accomplies.

Concernant la séparation de biens judiciaires, c’est la date de l’assignation faite par un époux qui demande la
séparation judiciaire.

Paragraphe 2 : Le report judiciaire de la datte de dissolution

La volonté des époux peut avoir une influence sur la date de dissolution de la communauté car ils peuvent demander
au juge de faire remonter les effets de la dissolution au jour où ils ont cessé de cohabiter et de collaborer, art 1422 +
262-1 du CC.
Cette règle montre bien que ce qui est au cœur du régime de la communauté légale est la collaboration des époux
dans le but d’accroitre les biens communs. Car si on démontre qu’elle a cessé plus tôt que prévu, on va pouvoir
accélérer la dissolution.

SI les époux se sont séparés plusieurs années avant de faire la demande de divorce, il serait injuste que l’un des deux
profite de l’enrichissement de l’autre pendant cette période. C’est la raison de cette règle.

Il faut faire une demande au juge pour qu’il accepte de remonter les effets de la dissolution dans le temps. De plus, il
faudra prouver la cessation de cohabitation et la cessation de collaboration.

Cessation de cohabitation : Les époux doivent prouver qu’ils n’habitent plus ensemble. La JP a décidé que la preuve
de l’absence de cohabitation fait présumer l’absence de collaboration. Donc en principe, si les époux sont d’accord,
cela va être assez facile à prouver. Si les époux ne sont pas d’accord, c’est une présomption simple de sorte que le
conjoint qui ne serait pas d’accord peut au contraire prouver que la collaboration n’a pas cessé (peut renverser la
présomption vu qu’elle est simple).
Pourquoi le conjoint aurait intérêt à faire ça ? Par exemple dans l’hypothèse où il y a une acquisition pendant cette
période.
Cessation de collaboration : Signifie que que les deux époux n’œuvrent plus ensemble à l’intérêt commun. Pour
pouvoir s’opposer à la demande d’un des époux, il faut établir une véritable collaboration. Par exemple il a été jugé
que le fait pour un époux de s’être porté caution de son conjoint pour le paiement des loyers (après la séparation) ou
encore le fait d’avoir maintenu un compte bancaire commun ne sont pas des faits qui caractérisent suffisamment la
collaboration entretenue.
La JP a indiqué que l’existence de relation patrimoniale entre les époux résultant d’une volonté commune allant au-
delà des obligations découlant du mariage ou du régime matrimonial caractérisent le maintien de la collaboration des
époux. Cette définition de la collaboration résulte d’un arrêt de la Civ 1ère 17 nov 2010 : fait pour l’épouse d’avoir
emprunté une somme d’argent avec son conjoint pour permettre à son conjoint de faire les travaux dans
62
l’appartement acquis par le mari par la séparation  montrent leur envie de collaborer et leur volonté que le bien
entre en communauté.
Civ 1ère 4 janvier 2017 : arrêt dans lequel la Cass n’a pas retenu la collaboration. En l’espèce, après la séparation des
époux, ils avaient consulté ensemble un médecin, ils avaient alimenté tous les deux le compte joint, ils ont établit une
déclaration de revenus commune, ils s’étaient concertés pour la gestion de la résidence secondaire : avec ces éléments
la CA avait retenu que la collaboration avait été établie, mais la Cass a cassé l’arrêt -> éléments n’ont pas suffi à établir
la collaboration selon elle.

Si le juge accepte de faire remonter les effets de la séparation dans le temps, la date de la dissolution remonte
rétroactivement mais ça ne vaut que pour les rapports entre les époux. Ce n’est pas valable pas pour les tiers.

Dés que la communauté est dissoute, les biens qui étaient communs deviennent indivis. C’est ce qu’on appelle
l’indivision post-communautaire. Cette dissolution est inéluctable, les époux ne peuvent décider que la communauté
continuera si l’une des causes de dissolution s’est produite.
Par ex, en cas de décès, le survivant ne peut se mettre d’accord avec les héritiers pour faire perdurer la communauté
au-delà de la date de dissolution prévu par l’une des causes de l’art 1442.

La masse indivise n’a pas vocation a perduré, l’issue normale est le partage, et donc n’a pas non plus vocation à
s’accroître. Cela se traduit par le fait que les revenus des époux ne tombent pas dans l’indivision post-communautaire.
(On peut donc avoir une indivision post-communautaire survenue avant que le divorce ait été prononcé).

L’indivision post-communautaire peut durer un certain temps car parfois les parties ne se mettent pas d’accord sur le
partage, ou parce que la nature des biens rend difficile le partage, ex : immeuble. En plus de toutes les opérations à
faire, il faudra aussi faire les comptes de l’indivision post-communautaire.

Chronologiquement, au moment où l’indivision post-communautaire remplace la communauté, chaque époux


reprend ses biens propres et il reste à liquider la communauté : c’est-à-dire à évaluer les biens, faire les comptes de
récompense, et évaluer le passif, et ensuite partager les biens, c’est-à-dire faire un lot pour chaque époux, ou pour
époux survivant etc.

Section 3 : L’indivision post-communautaire

Articles 1815 et suivants. (Attention : Les époux peuvent décider de conclure une convention post-communautaire, et
donc ce ne sera pas le régime légal qui s’appliquera).

Paragraphe 1 : L’actif indivis

On retrouve tous les biens qui étaient communs au jour de la dissolution. Se trouvent dedans les acquêts classiques,
les salaires et revenus propres générés jusqu’à la date de dissolution.

Les règles de subrogation s’appliquent bien sûr dans l’indivision, si un bien indivis est vendu, le prix est lui même
indivis.

L’indivision se compose également des biens acquis avec l’accord des indivisaires en remploi du prix de vente d’un
bien d’indivis.

La règle de l’accession a pour conséquence que les fruits et revenus de biens indivis sont eux même indivis. Ex : Si
bien indivis mis en location pendant l’indivision post communautaire, les loyers perçus entre dans l’indivision.

Fruits et revenus de biens indivis : l’art 1815-11 précise que chaque indivisaire peut demander sa part annuelle dans
ses revenus sans attendre le partage de l’indivision. Pcq chaque indivisaire a un droit de jouissance sur les biens indivis.

Cette jouissance peut s’exercer en nature, chaque époux peut occuper un bien indivis (doivent se mettre d’accord).
Ex : il est assez courant que l’un des deux décide de rester dans la maison, l’autre trouve un autre logement.

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En cas de divorce, le juge attribue à l’un des deux époux la jouissance exclusive du logement qui était commun et qui
est devenu indivis et décide si cette jouissance est à titre gratuit ou onéreux. Le caractère gratuit est limité uniquement
à la procédure de divorce, mais quand le divorce sera prononcé, l’occupation deviendra onéreuse. Pourquoi ? Parce
que pendant la procédure de divorce, les époux restent tenus à un devoir de solidarité  Donne lieu à beaucoup de
contentieux.

Paragraphe 2 : La gestion des biens indivis

Puisque la communauté a cessé, on ne peut plus appliquer les règles de gestion. Il va falloir donc appliquer les règles
de gestion de l’indivision légale, fixées aux articles 1815-2 et 1815-3 du code civil : il faut distinguer selon le type d’acte.

Pour les actes de conservation, chaque indivisaire peut agir seul, donc chaque époux peut agir seul.

Pour les actes d’administration et pour la vente de meubles indivis en vue de payer les charges indivises : il faut la
majorité des 2/3  donc l’unanimité quand il s’agit d’époux. (logique car aucun époux n’a les deux tiers). Il faut
l’accord des deux.
Si la nature de l’indivision est telle qu’il y a beaucoup d’actes à faire, les deux époux peuvent se mettre d’accord et
confier un mandat à l’autre pour couvrir les actes d’administration.

S’agissant des actes d’indisposition, c’est la règle de l’unanimité qui s’applique : il faut l’accord des deux.

On voit que la gestion de l’indivision post-communautaire est moins fluide que celle de la communauté, car ce ne sont
pas des règles qui sont faites pour durer.

L’un des deux époux peut même être désigné gérant de l’indivision, par exemple lorsque l’indivision comporte dans
son actif un fonds de commerce, il perçoit en conséquence de cette gestion une rémunération, la difficulté qui va se
poser est de savoir si cette rémunération (fixée par les juges si désaccord) englobe la plus-value ou non.
La JP décide qu’en principe la plus-value procurée au fond, profite à l’indivision (Civ 1ère 23 juin 2010). Il faut démontrer
qu’elle est liée à l’initiative particulière du gérant, par exemple la création d’une activité nouvelle. Activité du gérant
qui a généré cette plus-value, et donc normal qu’il en profite seul.

Paragraphe 3 : Le passif de l’indivision

AU moment où née l’indivision post-communautaire, les époux ont déjà dettes qui n’ont pas été payées, il s’agit du
passif né pendant le mariage ex : emprunt. Par ailleurs, des nouvelles dettes peuvent être nées pendant l’indivision.
Le sort du passif n’est donc pas le même selon qu’elle est née avant ou pendant l’indivision.

A) Les dettes nées avant l’indivision post-communautaire

Parmi ces dettes, il faut distinguer celles qui engageaient la communauté et celles qui engageaient que les propres et
les revenus du débiteur. Ex : consentement souscrit sans le consentement du conjoint.

Concernant les dettes qui engageaient les biens communs de l’art 1413 du CC : Logiquement, elles engagent aussi les
biens indivis. Le créancier va donc pouvoir prélever un bien indivis pour se faire payer.

Ce créancier peut aussi poursuivre les biens propres de chaque époux, il peut poursuivre en totalité les biens propres
de l’époux qui était son débiteur. Ces biens propres sont désormais plus étendus qu’avant car ils englobent aussi les
salaires qui sont devenus des biens propres.

Le créancier peut aussi poursuivre les biens propres du conjoint pour la moitié de la dette (article 1482 et 1483 du CC).
Le créancier se trouve donc avec un gage plus étendu qu’avant la dissolution.

Quid des dettes propres qui n’engageaient que les propres et revenus du débiteur ?
Les créanciers ne peuvent pas prélever les biens de l’indivision. C’est logique car les créanciers ne pouvaient pas
prélever les biens communs, et donc ils ne peuvent pas non plus prélever les biens indivis. Ils peuvent cependant
64
provoquer le partage pour récupérer la part de leur débiteur. Ils peuvent bien sûr saisir les biens propres de leur
débiteur.

B) Les dettes nées de l’indivision

Ce sont les dettes nées de l’entretien et de la gestion des biens indivis : ces dettes là engagent l’indivision, le créancier
peut donc prélever les biens indivis pour se payer, mais peut aussi agir sur les biens propres des indivisaires, à hauteur
de leurs droits dans l’indivision. Les créanciers peuvent demander à chacun la moitié de la dette sur les biens propres.

(Pas de personnalité morale : l’indivision ne fait donc pas écran).

Paragraphe 4 : Les comptes de l’indivision

L’indivision cesse avec le partage. Le partage est une opération qui consiste à allotir chacun des indivisaires avec les
biens d’indivision. Ce qui est partagé c’est l’actif net, cela signifie qu’on va devoir déterminer quelles sont les
éventuelles dettes qui restent à payer à charge de l’indivision, pour savoir ce qui reste à partager.  Il va falloir
déterminer le passif, déterminer les comptes des récompenses, et ensuite on partagera l’actif net.

Section 4 : La dissolution du régime d’indivision d’acquêts des partenaires pacsés

Les causes de dissolution du PACS sont prévues à l’article 515-7 du CC. Le PACS se dissout par le décès d’un des
partenaires, par le mariage d’un partenaire, par la déclaration conjointe des partenaires, ou encore par la décision
unilatérale d’un des partenaires qui est signifiée à l’autre.

Pour autant, la dissolution du pacs lui même n’entraine pas nécessairement la dissolution de l’indivision d’acquêts.
C’est l’art 515-5-3 alinéa 3 qui précise qu’en principe la dissolution prend fin à la dissolution du pacs, mais lors de la
dissolution les partenaires peuvent décider de faire perdurer cette indivision (alors que les époux ne peuvent pas).

Dans tous les cas, ce qui mettra fin à l’indivision d’acquêts est le partage.
La question qui se pose est de savoir dans l’hypothèse où les partenaires décideraient après la rupture du pacs de faire
perdurer l’indivision, c’est le régime de l’indivision d’acquêts qui s’appliquera ou le régime d’indivision légal ? La
logique voudrait que ce soit plutôt le régime d’indivision légal mais il n’y a pas eu de décision.

La déclaration d’absence est aussi une cause de dissolution du PACS car elle s’apparente à un décès. On peut aussi
imaginer comme cause le changement en cours de PACS de régime.

Les effets de cette dissolution


L’article 763 du CC s’applique aussi aux partenaires : le partenaire vivant peut bénéficier lors du décès de l’autre d’une
jouissance d’un an gratuite du logement.
Art 515-6 alinéa 3 renvoie à l’article 763. Mais l’art 515-6 alinéa 3 ne renvoie qu’aux deux premiers alinéas de l’art
763, la règle n’est donc pas d’OP pour les partenaires. Ex : Dans un testament le partenaire décédé aurait pu priver le
survivant de ce droit temporaire (époux ne peuvent en être privés).

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Chapitre 5 : La liquidation et le partage

 La liquidation et le partage sont prévus et définis aux articles 467 et suivants du CC.

L’art 467 prévoit qu’après la dissolution de la communauté chaque époux reprend ses biens propres, et donc par cette
reprise, apparaît ce qui reste, en l’occurrence la masse commune qui s’est transformée en indivision post-
communautaire. Il faudra la liquider.
Liquidation : ensemble des opérations comptables préalable au partage de la masse des biens qui étaient communs
et qui sont devenus indivis.

Il va falloir déterminer tout d’abord la consistance de la masse à partager donc de savoir de quoi elle est composée
avant d’évaluer cette masse, c’est-à-dire déterminer sa valeur. Attention, la date à laquelle on se place pour
déterminer la consistance de la masse à partager est le jour de la dissolution. Alors que la date à laquelle on se place
pour évaluer la valeur de la masse à partager est la date la plus proche du partage, parce que les plus values ou moins
values que peuvent subir les biens indivis doivent être pris en considération dans le partage.

Avant le partage, on va devoir rechercher s’il y a eu d’éventuels mouvements de valeur pendant la communauté entre
les propres d’un des époux et les biens communs. S’il y a eu mouvements, il va falloir rééquilibrer les choses, donc par
le biais des récompenses.

S’il y a un mouvement de valeur entre les biens propres d’un époux et les biens propres de l’autre, ce ne sont pas des
récompenses, mais des créances entre époux.

On va établir un compte de récompense au nom de chaque époux, c’est l’art 1468 du CC qui le prévoit. On inscrit les
récompenses dans chaque compte. On va ensuite rechercher quel est le passif.

Section 1 : Les récompenses et les créances entre époux

Il faut que ce soit un transfert de valeur uniquement entre biens propres et communs, ou l’inverse. Mais jamais de
propre à propre.

Paragraphe 1 : Les récompenses

Le compte de récompense ne s’établit qu’à la fin du régime matrimonial car les récompenses ne peuvent pas être
liquidées pendant le régime, contrairement aux créances entre époux qui peuvent être liquidées à tout moment.

Plus le régime aura duré longtemps, plus il est possible qu’il y ait eu des transferts de valeur dans les deux sens.
D’abord, des transferts de valeur de la communauté vers les biens propres d’un époux. (ex : un époux aura remboursé
avec ses revenus qui sont des biens communs un emprunt qui aura servi à payer une soulte par achat d’un bien propre
par subrogation).

On peut avoir un transfert de valeur qui part d’un bien propre d’un époux vers la communauté. Par ex, les époux vont
utiliser le prix de vente d’un bien propre du mari pour acheter un bien commun.

Il y a donc deux types de récompense possible :


- Les récompenses dues par la communauté.
- Les récompenses dues à la communauté.

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Les récompenses dues par la communauté vont être inscrites au passif de la communauté, alors que les récompenses
dues à la communauté vont être inscrites à l’actif de la communauté.

Les transferts de valeur qui vont donner lieu aux récompenses sont uniquement ceux qui ont eu lieu pendant le
mariage, pendant la communauté.

Pour qu’il y ait une récompense, il faut un véritable transfert de valeur.


Il a été jugé que le simple fait qu’un époux effectue lui même des travaux dans un bien propre de conjoint, c’est-à-dire
qu’il utilise sa force de travail pour améliorer un bien propre ne donne pas lieu à récompense, car il n’y a pas ici de
transfert de valeur (Civ 1ère 5 avril 1993, Civ 1ère 26 oct 2011). Plusieurs arrêts.

Pour chaque époux, on va donc créer un compte de récompense dans lequel on va inscrire des récompenses à l’actif
ou au passif.
Ex : pendant le mariage, mari a utilisé ses salaires pour payer une soute pour l’acquisition d’un bien propre,
récompense due à la communauté par les biens propres du mari, on va inscrire cette récompense au passif.

Le compte des récompenses est indivisible : les sommes inscrites dans ce compte, se compensent entre elles pour
faire apparaître un solde. Le solde est soit dû à la communauté, soit dû par la communauté.

L’art 1470 du CC précise que si le solde du compte est en faveur de la communauté, l’époux débiteur en rapporte le
montant à la masse commune. Cela n’oblige pas nécessairement cet époux à sortir une somme d’argent, il se peut en
effet que le partage se fasse au moins prenant (époux débiteur de la récompense prendra dans le partage sa part
amputé de ce qu’il doit, il prendra moins).
Ex : époux doit une récompense de 100euros à la communauté, la communauté a un actif net de 900, donc 1000,
l’époux prendra 400, l’épouse 500.

Lorsque le solde du compte de récompense est en faveur d’un époux, quand la communauté lui doit une récompense :
il a le choix entre demander le paiement ou bien prélever un bien en nature sur la communauté. Il faut que le bien
corresponde à la valeur de la récompense donc c’est assez compliqué.

L’art 1471 précise l’ordre dans lequel doit s’effectuer le prélèvement : prioritairement sur les sommes d’argents, puis
sur les biens meubles, subsidiairement sur les immeubles.

Si la communauté ne permet pas aux époux de récupérer ce qui leur est dû, que l’actif commun n’est pas suffisant
pour que les époux récupèrent ce qui leur est dû au titre du compte de récompense : L’art 1472 du CC prévoit que les
prélèvements de chaque époux se font proportionnellement à ce qui leur est dû sauf faute de l’un d’eux.
Ex : on doit récompense 1000 à un époux, et 2000 à l’autre, 3000 euros de récompenses à récupérer sur la
communauté, mais communauté a que 1500 ? règle de la proportionnalité, 500 pour celui a qui on doit 1000, 1000 à
celui à qui on doit 2000.

Si l’insuffisance de l’actif communautaire est imputable à la faute de l’un des époux, cela permet au conjoint non fautif
d’exercer en priorité ses prélèvements sur la communauté et si besoin subsidiairement sur les biens propres de l’époux
fautif. C’est l’art 1472 du CC qui précise cette règle.

A) L’existence du droit à récompense

Les articles 1433 et 1437 du CC, ces deux textes définissent le cas dans lequel il existe un droit à récompense. Plus
précisément l’article 1433 définit les cas dans lesquels une récompense est due par une communauté, tandis que
l‘article 1437 définit les cas dans lesquels une récompense est due à la communauté.

Dans le cadre de l’article 1433, une récompense est due que toutes les fois que la communauté a tiré profit des biens
propres d’un époux. Le texte donne des exemples non limitatifs. Ex : quand la communauté a encaissé des deniers
propres, ou des deniers qui provenaient de la vente d’un bien propre sans qu’il y ait eu emploi ou remploi.

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L’article 1437 du CC la communauté a droit à récompense : toutes les fois que l’un des époux a tiré un profit personnel
des biens de la communauté. Ex : Lorsqu’il a été pris sur la masse commune une somme pour acquitter des charges
personnelles à l’un des époux, pour payer une partie des biens propres, ou encore pour recouvrement conservation
ou amélioration de biens personnels

L’idée générale est qu’une récompense est due quand l’une des masses a tiré un profit de l’autre.
(cas pratique : s’interroger sur transfert de valeur : s’il y a eu des moments où les propres ont tiré profit du commun
ou l’inverse, donc 1433 ou 1437, ensuite réfléchir à la question de la preuve).

B) La preuve du droit à récompense

Les règles sont celles du droit commun, conformément à l’art 1353 du CC : c’est à celui qui invoque le droit à
récompense de prouver ce droit.
Quand l’époux ou épouse invoque récompense, peut agir de la communauté à son profit, mais il pourrait agir pour
invoquer un droit à récompense à la communauté par les propres du conjoint.

Il faut prouver deux éléments :


- La nature des deniers utilisés pour le paiement (deniers propres ou deniers communs ?)
- Le transfert de valeur dans une autre masse de biens (par ex que les deniers propres ont été encaissés par la
communauté).

 Il est plus difficile de rapporter la preuve d’une récompense qui est due par la communauté, que de rapporter la
preuve qui est due à la communauté.

Quand il faut prouver qu’une récompense est due par la communauté, c’est plus difficile car quand il faut prouver à
l’inverse qu’une récompense est due à la communauté, il y a la présomption de communauté. En raison de la
présomption de communauté, l’époux qui prétend avoir droit à une récompense de la part de la communauté doit le
prouver.
On retrouve ici cette logique que tout le régime est tourné en faveur de la communauté. Tout ça va dans le sens d’un
accroissement de la masse commune.

Quoi qu’il arrive, il faut toujours prouver le transfert de valeur.

La question de la preuve de droit à récompense était redoutable en 2005 dans l’hypothèse où des fonds propres
avaient été déposés sur un compte bancaire alimenté par des fonds communs. Avant 2005, pour pouvoir demander
récompense dans cette hypothèse, la JP exigeait que l’époux concerné démontre la nature propre des deniers, et par
ailleurs le profit subsistant pour la communauté, il fallait établir à quel type de dépense précisément avait servi les
fonds. Preuve difficile à rapporter car il fallait faire le lien entre deniers et récompense.

Revirement de JP : plusieurs arrêts.


Civ 1ère 8 février 2005 : la seule preuve de l’encaissement de deniers propres sur le compte vaut présomption simple
de profit retiré par la communauté.
En l’espèce, deniers propres de l’épouse encaissé sur un compte joint, a réussi à rapporter la preuve, grâce à cette
présomption judiciaire, elle a pu prouver simplement qu’elle a encaissé les fonds à l’aide d’un relevé bancaire.
La Cass a précisé que cette présomption ne dispense pas l’époux qui sollicite une récompense de la double preuve et
de la nature des fonds et de l’encaissement.
Civ 1ère 3 janvier 2010 : La preuve de l’encaissement peut se faire par tous moyens, il faut néanmoins que c’est un
compte qui profite à la communauté.
 Plus besoin de faire le lien entre une dépense et les fonds ? C’est un assouplissement.
Civ 1ère 8 novembre 2005 : épouse a perçu une somme d’argent en réparation d’un préjudice corporel, a déposé cette
somme sur compte bancaire à son seul non, a réclamé récompense, débouté de sa demande car n’établissement pas
que ce compte servait pour les dépenses de la communauté de manière générale -> Cette position a été réitérée par
Com 3 février 2010. Ou encore Civ 1ère 15 fev 2012.

Cette double preuve fait penser à la double formalité du remploi (nature des fonds, destination des fonds).

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C) Le calcul du montant de droit à récompense

Ex : un époux achète un bien grâce au prix de vente d’un bien propre, il vend un bien propre 250 000 euros, et le bien
qu’il achète 300 000, 50 000 euros qui manquent payés par emprunt qui va être remboursé avec ses salaires (donc
biens communs). Le bien est un bien propre car acquis par biens propres grâce aux formalités du remploi. Mais c’est
un financement mixte. Se pose ici par la difficulté de la question du temps. L’achat a été fait en 1980 et la dissolution
a lieu 30 ans plus tard -> la récompense est égale ou peut-t-on demander plus car le bien vaut plus cher ? Dépense
faite 50 000 euros, plus value générée par l’acquisition. -> On ne peut pas demander la liquidation d’une récompense
pendant le mariage, on ne peut faire obstacle à l’écoulement du temps et donc a la variation de la valeur du bien.
 Il a donc fallu mettre au point une méthode qui permette de tenir compte de l’inflation, de la plus-value ou moins-
value qu’a connu le bien acquis grâce à la fourniture de deniers.
 C’est le mécanisme de dette valeur, permet de tenir compte des plus-values et moins-values.

1. Le mécanisme de la dette de valeur

Le droit commun des obligations repose sur le principe de nominalisme monétaire : quand je prête 100 on me
rembourse 100. L’art 1895 du cc dispose que l’obligation qui résulte d’un prêt en argent n’est toujours que de la
somme énoncée dans le contrat. Ex : les banques pour y échapper stipulent des intérêts.

Ce mécanisme serait injuste dans le domaine qui nous concerne, car la communauté a prêté 50 000 euros, ne peut
pas profiter de la bien-value du bien.  Par dérogation au droit commun, le droit des régimes matrimoniaux a prévu
le mécanisme de la dette de valeur.

La dette de valeur est donc l’obligation dans l’évaluation indexée sur la valeur du bien et reporté au jour de son
règlement afin d’en préserver sa valeur réelle. C’est une indexation sur la valeur du bien lui-même.

Ce mécanisme est prévu à l’art 1469 du CC. Ce texte comporte 3 alinéas, mais seul le dernier alinéa permet d’appliquer
le mécanisme de la dette de valeur, il s’applique en général dans tous les cas où le bien a subi une plus-value.

L’art 1469 alinéa 1 fixe le principe et précise que la récompense est en principe égale à la plus faible des deux sommes
entre la dépense faite et le profit subsistant.
L’art 1469 alinéa 2 s’applique pour les dépenses nécessaires. Lorsque la dépense est nécessaire, la récompense ne
peut être inférieure à la dépense. Ex : 2010 un époux a utilisé des biens communs pour payer une chaudière neuve,
mais au moment de la liquidation la chaudière vaut zéro, donc la récompense est de zéro. Mais heureusement si la
récompense est nécessaire, elle va être égal au montant de la dépense.
JP affirme que les dépenses pour l’habitation sont des dépenses nécessaires.
L’art 1496 alinéa 3 s’applique pour toutes les dépenses qui ont servi à acquérir, conserver ou améliorer un bien qui se
retrouve au jour de la liquidation de la communauté dans le patrimoine emprunteur. Il dit que pour ces dépenses là,
le montant de la récompense en peut être inférieur au profit subsistant.

Une dépense peut être à la fois une dépense de conservation et une dépense nécessaire, on combine donc les deux
alinéas et la récompense est égale à la plus forte des deux sommes entre la dépense et le profit.

2/ Le calcul du profit subsistant

Lorsque laquelle la dépense a financé l’intégralité du bien, le profit est la valeur du bien au jour le plus proche du
partage.
Ex : grâce à deniers propres j’ai dépensé tant pour acheter un bien et qu’on me dit qu’au jour du partage qui peut être
15 ans plus tard le bien vaut 200, le profit est 200. Dans ce cas, comme c’est une acquisition et relève de l’alinéa 3, la
récompense ne peut être inférieur au profit.

Hypothèse plus complexe :


Comment calculer le profit lorsque le bien acquis avec la valeur empruntée a été vendue avant la dissolution de la
communauté ?
69
 Si le bien a été vendu et que le prix de vente n’a pas été réutilisée pour une acquisition particulière, le profit se
calculera en fonction de la valeur du bien au jour de l’aliénation, vente.
Ex : acquisition bien 100 grâce à deniers propres, vendu 200, c’est cette valeur qu’on utilise pour calculer le profit.

En revanche, si le prix a été réinvesti, donc subrogation, donc le profit va être évalué en fonction de la valeur du
nouveau bien : bien subrogé. (Civ 20 juin 2012).

Comment calculer le profit lorsque l’acquisition n’a pas été entièrement financé avec la valeur empruntée ?
 Hypothèse du financement mixte. Dans ce cas, il faut reporter sur la valeur totale du bien au jour du partage, la
proportion dans laquelle la valeur empruntée a servi au financement.
Ex : bien qui a été acquis a été acquis pour la valeur de 100 ? mais pour le financer on a utilisé 25 de deniers propres,
deniers propres ont donc servi ¼, au jour du partage le bien vaut 400, je reporte sur cette valeur la proportion qu’on
a définie ¼, donc profit ¼ de 400.

Dans un bien immobilier, il y a le prix qu’on paye et aussi frais d’acquisition, il a été juge que lorsque la valeur
empruntée (somme qu’on a pris sur els deniers propres communs) a tout payé cad le prix plus les frais d’acquisition,
le profit subsistant est la valeur totale du bien au jour du partage, pas plus, pas d’avantage. (Civ 1ère 19 octobre 2016).
Il se peut parfois que la valeur empruntée n’ait servi à payer seulement les frais d’acquisition, on donc devoir calculer
la proportion que ça représente, on prend la valeur totale du bien avec les frais, on regarde la proportion de
financement.

Il peut y avoir des récompenses dans les cas dans lesquelles les valeurs empruntées servent à l’amélioration d’un bien
et non une acquisition.
Ex : travaux effectués dans une maison, construction sur un terrain etc.

LA JP a précisé que dans ce cas le profit subsistant représente l’avantage réellement procuré au fond emprunteur au
jour du règlement de al récompense, au jour le plus proche du partage. (Civ 1ère 6 nov 1984).
 Le profit sera la différence entre la valeur actuelle du bien amélioré et la valeur qu’il aurait aujourd’hui sans
l’amélioration.
Dans l’arrêt de 1984, les améliorations avaient consisté en la plantation de vigne sur terrain, on a calculé combien
valait le terrain planté le terrain au jour du partage et combien vaudrait ce terrain avec le vigne, et c’est la différence
entre les deux qui permet de faire apparaître le profit subsistant.

Comment faire lorsque l’amélioration n’a pas été financée totalement par la valeur empruntée ?
 Communauté a payé frais de vignes mais pas plantation. On va donc combiner les deux méthodes : proportion et
différence.
Calculer combien vaut le bien avec l’amélioration et sans,profit total, et ensuite dans quelle proportion on a financé.
Ex : construction maison sur terrain : terrain commun, construction, cout global de la maison et construction est 100,
mais cette construction a été financé par 50 par des deniers propres, reste par emprunt remboursé communauté. Au
jour du partage, l’ensemble vaut 400. Le terrain nu vaudrait que 100. Profit global : 300. Mais pas financé à hauteur
de la totalité, et donc récompense 150.

Paragraphe 2 : Créances entre époux

Créances entre époux : nom qu’on donne aux mouvement de valeur qui ont eu entre les propres de l’un et les propres
de l’autre.

Permettent de corriger les transferts de valeur qui ont pu avoir lieu entre deux masses de biens propres.
Ex : deniers propres du mari vont servir à payer la .. qui est du pour l’acquisition d’un bien propre pour la femme.

Les règlements de créances entre époux ne fait pas objet d’un dispositif spécifique comme c’est le cas pour les
récompenses. 1ère différence : époux non tenus d’attendre la dissolution du RM pour faire le compte des créances
entre époux.
 Finalement, pendant le mariage, un époux pourrait demander à l’autre de le rembourser.

70
Néanmoins, le plus souvent les époux ne vont pas se demander le remboursement du mariage (surtout dans un régime
de communauté).
Il n’y a donc pas de prescription entre époux. LA prescription ne court pas entre époux.

Donc c’est parce que le législateur a compris que la plupart du temps le remboursement ne serait demandé qu’à la fin
du régime, a étendu le mécanisme de la dette de valeur aux créances entre époux.
Art 1479 alinéa 2 : sauf convention contraire, les créances entre époux sont évaluées selon les règles de l’art 1469
alinéa 3 dans les cas prévus par ce texte cad les hypothèses de conservation, amélioration, ou acquisition d’un bien
propre.
( si créance entre époux a servi à ces trois cas, on pourra appliquer l’art 1469 alinéa 3, le montant de la créance ne
pourra être inférieur au profit, ce qui permettra de profiter de la plus value, dans els autres cas ce sera nominalisme
monétaire).

Section 2 : Le partage de la communauté

La dissolution du mariage entraine la dissolution de la communautaire -> indivision post-communautaire. Mais cette
dernière ne sera partagée peut-être plusieurs années après la date de la dissolution.
Le partage est l’opération qui met fin à l’indivision, par la constitution de lots (on va constituer des lots pour chaque
indivisaire).
Ex : cas de décès, un lot pour conjoint, un lot pour héritiers.

Pour calculer la masse à partager, il faut calculer l’actif et le passif.


L’actif de la communauté est composé de tous les biens communs au jour de la dissolution qu’il va falloir évaluer au
jour le plus proche du partage (pq ? évaluer des biens prend du temps, cela implique au minimum qu’il y’ait des
estimations proposées).

 Pourquoi au jour le plus proche du partage ? Pour préserver l’égalité des copartageants.

Dans l’actif de la communauté, on trouve aussi le solde des récompenses dues à la communauté et qui s’ajoute à
l’actif.

Le passif de la communauté peut être composé de dettes dues à des tiers et devront être payées avant le partage
(avant la formation des lots).

On va devoir aussi mettre en passif de la communauté les soldes des récompenses dus par la communauté.

Il faut aussi tenir compte du compte indivision (ex : indemnité pour occupation d’un bien), pour faire apparaître l’actif
net qu’on va partager.

Parfois, l’actif va être insuffisant pcq le passif sera supérieur. On verra en fonction de la nature de la dette combien le
créancier peut se faire payer sur les biens personnels des époux. Parfois, il y a des dettes qui doivent être payés mais
qui ne sont pas exigibles le jour du partage.

Il se peut qu’on n’ait pas besoin de procéder à ses étapes lorsque la dissolution a lieu par le décès de l’époux, et que
le conjoint est son unique héritier.

Les règles de partage prévues à l’art 1476 du code civil renvoie aux règles du partage successoral, art 800 et suivants…

Deux principes qui dominent le partage :


- L’égalité entre les copartageants
- L’effet déclaratif du partage

Paragraphe 1 : l’égalité devant le partage

En principe, le partage doit être égalitaire.

71
A) Le principe

L’égalité signifie que chaque copartageant (ou chaque époux) doit se voir attribuer un lot dont la valeur est égale à sa
part.
Ex : deux époux divorcent, la part de chacun de la communauté est 1 demi, donc le lot de chacun doit avoir la valeur
de 1demi de l’actif net à partager.

A l’origine, l’égalité du partage était une égalité en nature. Compliqué car certaines compositions ne peut être
difficilement partageables  pratique notariale et JP tendaient à proposer la vente des biens pour partager le prix.

Si on remonte à la période post-révolution fr, cette façon de faire procédait aussi d’une intention politique, il fallait
morceler les héritages, (héritier premier né et garçon). La révolution a voulu mettre fin à tout ça.

La technique de l’attribution préférentielle a pu être utilisée, technique qui permet à un copartageant de demander à
titre préférentiel l’attribution d’un bien, c’est une exception du ppe de partage en nature (car partage en valeur), à
partir de 1939 était toujours l’égalité en nature, mais exceptions grâce à la technique de l’attribution préférentielle.
Réforme du droit des successions en 2006 -> a inversé le ppe, désormais le ppe est le partage en valeur.
Pour éviter de morceler certains biens qui n’ont de sens que s’ils fonctionnent ensemble.

Il faut évaluer les biens au jour le plus proche du partage, mécanisme reconnu est celui de la dette de valeur, puisqu’on
va tenir compte de l’évolution de la valeur du bien pendant l’indivision jusqu’au jour du partage.

Si les copartageants sont d’accord, ils se mettent d’accord sur la répartition des biens et donc la compositions des lots
 ici pas de pb.

En cas de désaccord, il y a des règles de priorité grâce au mécanisme de l’attribution préférentielle, les biens concernés
sont choisis en fonction de leur nature, ils ont une nature particulière donc on leur réserve un sort particulier.

Les règles d’attributions préférentielles art 831 et 831-2 du cc, les cas essentiels se sont les biens professionnels, cad
les entreprises agricoles, commerciales ou artisanales, libérales, ainsi que droit de propriété sur locaux utilisés pour
l’exercice de la profession.
 permet à l’époux professionnel de demander par priorité l’attribution de ces biens.
Autre bien qui permet .. : logement de la famille.

Les parts de sté peuvent aussi être concernées.

En cas de dissolution du RM par divorce, séparation de corps ou séparations de biens judiciaires, l’attribution
préférentielle n’est jamais de droit 1476-2, même si époux remplit conditions pour demander l’attribution, le juge
conserve un pouvoir d’appréciation.

Pour les autres hypothèses, l’attribution est de droit. Pour le logement, en cas de décès, le conjoint peut demander
l’attribution préférentielle du logement.

1475 alinéa 2 : si un immeuble commun est l’annexe de l’immeuble propre de l’un des conjoints ou s’il est contigu à
cette immeuble, le conjoint propriétaire du bien propre peut se le faire approprier par priorité.
Ex : un époux hérite d’une maison, (dc propre), époux ont opportunité d’acheter construction sur terrain contigu…

B) La rupture de l’égalité : le cas du recel

Quand il y a eu le recel d’un bien commun, le copartageant fautif va être sanctionné (art 1477 qui vise cette hypothèse
pour les époux).

Fait de dissimuler un bien qui aurait dû entrer en communauté ou de dissimuler une dette qui aurait dû être
comptabilisé au passif de la communauté.

 Elément matériel et élément intentionnel exigés.


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Sanction aura lieu que si fraude commise sciemment, dans l’intention de rompre l’égalité du partage.

La Jp est exigeante sur l’élément intentionnel.


Charge de la preuve à celui qui accuse l’autre de recel.

Sanction : le bien recelé va être attribué en nature au conjoint victime du recel, et si la restitution en nature n’est pas
possible -> restitution en valeur. receleur sera privé de sa part dans le partage des bien recelés.

Paragraphe 2 : L’effet déclaratif du partage

L’effet déclaratif est prévu par l’art 883 al 1 du code civil.


Est en réalité une fiction.
Quand la communauté se transforme en post-communautaire, chaque époux est propriétaire pour l’intégralité du
bien pour sa quote-part. texte nous dit qu’on va faire comme si chaque époux avait été propriétaire des biens qui sont
dans le lot et n’ont jamais été propriétaire des biens de l’autre.
 Effet rétroactif du partage. On fait comme si on avait été propriétaires des biens qu’on reçoit dans le lot depuis ???

Effet déclaratif car dans notre système juridique on succède à la personne et non aux biens de la personne. Comme
on succède à la personne, on est censés avoir été propriétaires des biens que l’on hérite dés le décès.

Conséquence : incidence sur les actes passés devant l’indivision, rétroactivement validé ou invalidé certains actes.

Effet déclaratif du partage remonte au jour de la dissolution de la communauté. Mais le jour de la dissolution entre
époux peut varier, selon qu’elle a eu lieu par décès divorce etc.

Section 3 : Le sort du passif après la dissolution de la communauté

Dettes nées avant la dissolution mais qui n’on tpas encore été payées soit car pas encore exigibles, soit devenus
exigibles mais que le paiement n’a pas été payé.
Ce seront des dettes qui seront même peut etre payées après le partage.

Ces dettes sont régies dans l’art 1482 à 1490 du code civil.

Le passif personnel ne sera pas traité de la même manière que le passif commun.

Paragraphe 1 : Le passif personnel

 Ce sont les dettes qui sont personnelles à chaque époux car nées avant la communauté.

Les créanciers pour ces dettes peuvent saisir les biens personnels de leur débiteur, et peuvent également saisir tous
ses revenus (qui étaient communs avant le mariage ne le sont plus après la dissolution).

En revanche, les créanciers ne peuvent saisir les biens indivis, car ils ne pouvaient pas agir sur les biens communs.

Mais sur le fondement de l’art 815-17 ? ils peuvent demander le partage de l’indivision post-communautaire pour agir
sur les biens qui tomberont dans le lot, la part de leur débiteur.
 C’est une action oblique (action que le créancier va faire en dehors de toute fraude pour augmenter son gage).

Après le partage, il n’y a plus de biens indivis, tous les biens du débiteur sont des biens personnels, naturellement les
créanciers peuvent donc tout saisir, ils ont donc intérêt à demander le partage.

Après le partage, les créanciers ont donc un gage plus étendu que celui qui était le leur pendant le mariage.

73
Paragraphe 2 : Le passif commun

 Dettes nées pendant la communauté du chef d’un époux ou des deux époux et qui n’ont pas encore été payées au
rang de la dissolution.

A) L’obligation à la dette après la dissolution de la communauté

Pour déterminer comment se répartissent les dettes, il faut tenir compte de l’époux du chef duquel la dette est né,
car le gage va dépendre en partie de cela.

Ce créancier peut saisir les biens indivis, car avant ils pouvaient saisir les biens communs. Mais s’il agit après le partage,
il n’y aura plus de biens indivis.

L’art 1482 affirme que l’époux a l’initiative de la dette est tenu pour la totalité de la dette.
L’art 1483 précise que le conjoint n’est tenu que pour la moitié des dettes entrées en communauté du chef de son
époux.

A ce stade, la loi ne distingue pas selon qu’on se situe avant le partage ou après.

Pour comprendre si le sort du créancier a changé, il faut comparer quel était son gage avant la dissolution, et son gage
maintenant.

Avant la dissolution, le créancier dont la créance était née avant le mariage, pouvait agir sur les biens communs, si on
est avant le partage il peut donc agir sur les biens indivis. Il pouvait agir aussi sur les biens propres de l’époux du chef
duquel la dette est née (art 1413), donc ici rien n’a changé aussi.

Mais la grosse différence est qu’avant la dissolution ce créancier ne pouvait pas saisir les biens propres du conjoint, or
après la dissolution il peut agir sur les biens propres du conjoint (mais peut demander que la moitié de la dette). De
ce point de vue là, son gage s’est élargi.

Le conjoint est tenu personnellement à une dette nouvelle, alors qu’en contrepartie il n’a pas récupéré sa part de
communauté. Néanmoins, la JP a toujours appliqué les art ..

Civ 1ère 1 mars 88 ? même si le partage n’a pas encore eu lieu, le conjoint était tenu sur ses biens personnels pour la
moitié de la dette.

Question de passif : s’interroger sur la date de naissance de la dette (pas l’exigibilité) et ensuite on regarde si on est
avant ou après la dissolution. SI on est avant, on applique 1413, 1414, 1415 etc, si on est après 1482 1483 etc.

L’art 1483 al 2 apporte une précision lorsque le créancier agit après le partage. Lorsque le créancier agit contre le
conjoint après le partage, le conjoint dispose que le bénéfice des monuments : lui permet de limiter le passif auquel
il est tenu au montant de l’actif qu’il a reçu dans le partage.

Ex : mari a souscrit une dette pendant le pariage, et reste 10 000 euros et la dissolution a eu lieu. Après la dissolution,
il faut appliquer les art 1482 et 1483. Il peut saisir les biens de son débiteur, mais il dit qu’il ne peut pas, il lui reste à
agir pour la moitié 5000 sur les biens du conjoint, mais le conjoint pourra lui opposer comme limite ce qu’il a reçu dans
le partage, dans la communauté. Mais ça on peut l’invoquer qu’après le partage ?. Ce créancier là a un intérêt à agir
avant le partage.

B) La contribution à la dette après la dissolution de la communauté

C’est pas parce que le créancier ne peut pas agir sur tel ou tel bien, que la dette ne peut pas être payé sur ces biens
là.

Pour les dettes communes, il faut distinguer celles qui devaient incomber à titre définitif, et celles qui étaient
communes sans récompense.
74
Pour les dettes communes à titre définitif, l’art 1485 précise que chaque époux doit contribuer pour moitié. EN
revanche, pour les dettes communes sauf récompense, l’art 1485 précise que celui qui doit supporter intégralement
la dette à titre définitif est celui du chef duquel la dette est née.
Si l’un de deux a trop payé par rapport à ses règles, il aura un recours contre son ex époux, si la dette est commune
sauf récompense et que c’est le conjoint qui l’a payée, il va pouvoir demander à son époux dans sa totalité car c’est
l’autre qui aurait dû payer la dette.

Est-ce que les mécanismes de récompense vont s’appliquer ici ?


Il n’y a plus de communauté, on est après la dissolution, l’indivision post-communautaire donne pas de récompense !
après la dissolution, les paiements lieu après la dissolution ne peuvent donner lieu à des récompenses.

Jp a statué pour dire qu’on n’applique pas ici les créances entre époux car ces dernières sont applicables que lorsque
les transferts de valeur ont lieu pendant la communauté, donc avant la dissolution (Civ 1ère 4 nov 2015).

 On peut juste demander le remboursement de la somme versée.

C) Le cas spécifique des dettes professionnelles après le divorce

Loi 2 aout 2005 en faveur des petites et moyennes E, a rajouté des dispositions qui concernent tous les régimes
matrimoniaux.

Art 1387-1 du CC « lorsque le divorce est prononcé, le TI peut décider de faire supporter a charge exclusive des dettes
qui ont été consenties dans le cadre de la gestion d’une E à celui qui conserve le patrimoine professionnel ».  Ne
s’applique que dans le cas du divorce.

Texte critiqué non pas pour l’idée qu’il véhicule mais parce que l’auteur du texte n’a pas précisé s’il agissait d’une
contribution à la dette ou d’une obligation à la dette.

SI c’est une obligation à la dette, ce serait catastrophique pour le créancier. La doctrine a donc dit que ça ne pouvait
qu’être la contribution.

TGI Evreux 17 novembre 2006 : le texte ne concerne que la contribution à la dette.

CA Colmar 17 dec 2008, Bourges 24 janvier2008 : le texte ne concerne que la contribution à la dette.

Com 5 sept 2018 :

Ne vise que le divorce, on se demande pourquoi il ne vise pas le décès.


Ex : époux commerçant reste en vie mais que le conjoint décède ? De plus, on ne retrouve pas une telle règle pour le
pacs.

Cette règle date de 2005, cela impliquait nécessairement que le juge intervienne (plus depuis J21), le texte ne
s’applique donc que quand il s’agit d’un divorce contentieux qui aura lieu devant le juge.

Cas pratique : dans le cas d’une dette professionnelle, on pourra rappeler qu’en cas de divorce, si les époux vont
devant le juge, celui qui n’est pas professionnel pourrait demander au juge de mettre à la charge exclusive de son
époux le passif professionnel.

Section 4 : La liquidation et le partage de l’indivision d’acquêts des partenaires

Première différence : l’art 515-7 al 10 précise que ce sont les partenaires qui procèdent eux même à la liquidation des
droits et obligations qui résultent du pacs. Il n’y a donc pas l’équivalent du divorce. En principe, ils n’ont pas besoin du
75
juge pour mettre fin au pacs et vont pouvoir faire leur liquidation tout seul. S’ils sont en désaccord, ils peuvent
néanmoins saisir le juge.
Depuis 2009, c’est le JAF qui est compétent pour ce genre de contentieux. Cela permet uen cohérence d’ensemble.

Pour les partenaires qui sont dans une indivision d’acquêts, elle va se transformer en indivision classique et il faudra
la partager pour que chacun partage sa part.

Paragraphe 1 : La liquidation

On retrouve le même problème que pour les époux : c’est la question de transfert des valeurs, sauf que le mécanisme
pour rééquilibrer les choses n’est pas les récompenses, mais les créances entre partenaires.

Ex : si des deniers issus d’une succession d’un partenaire ont été utilisé pour financer l’acquisition d’un bien indivis
sans qu’il y ait eu remploi, il y a un transfert de valeur et cela va donner lieu à un remboursement donc une créance
entre partenaires.

L’art 515-7 précise que sauf convention contraire, les créances entre les partenaires sont évaluées selon les règles de
l’art 1469.

L’art 515-7 apporte une précision : si un partenaire n’a pas contribué à hauteur de ses facultés aux dettes qui ont été
contractées pour les besoins de la vie courante, l’avantage qu’il en retire pourra se compenser avec une éventuelle
créance qui lui serait due.
C’est l’exemple du partenaire qui aurait très peu contribué aux charges du mariage, les salaires entassés ne profiteront
jamais au partenaires car les salaires ici ne sont pas communs (indivision d’acquêts) c’est donc pour corriger cette
injustice.

Paragraphe 2 : Le partage

On peut se reporter en grande partie aux règles du code civil qui s’applique pour le partage de tout indivision. Mais il
y a quelques différences.

Le mécanisme de l’attribution préférentielle, art 515-6 prévoit que certaines règles de l’attribution préférentielle sont
applicables mais pas toutes. Celles applicables 831-2 831-3 -831-4.
Règles qui concernent les entreprises artisanales, industrielles...
Le pacsé qui exploite une entreprise artisanale, qui serait dans l’indivision d’acquêt, pourra solliciter l’attribution
préférentielle dans le partage.

Pareil pour le logement.

Le recel n’existe pas pour les partenaires, pas de sanction spécifique, si un recel est commis la seule sanction sera la
restitution, sera donc pas privé de ses droits dans le partage par rapport à ce bien.

Sur le fondement de la responsabilité civile, on pourrait demander des D et I.

Quatrième partie : Les régimes matrimoniaux conventionnels

Le principe est la liberté des conventions matrimoniales 1385, la seule réserve est l’ordre public (toutes les règles du
régime primaire) et les bonnes mœurs.

Art 214 contribution relative aux charges mariage est d’OP, mais la proportion n’est pas d’OP car précise que sauf
conventions contraires.
Souvent dans les conventions, il y a une clause sur la contribution aux charges du mariage (clause : réputés avoir
contribué au jour le jour).

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Quand on veut écarter le régime légal, on doit faire une convention devant le notaire, car c’est un acte solennel, et
nécessite un acte notarié pour sa validité.

Finalement, il faut avoir en tête que quand on se marie il y a 3 façons de voir les choses.

- Est-ce qu’on veut s’associer patrimonialement en nature et en valeur ?


- Mais seulement en valeur ?
- Ou est-ce qu’on veut ne pas s’associer.

I) Les communautés conventionnelles

Les communautés conventionnelles comme la communauté légale permettent une association patrimoniale des
époux en nature, et les communautés conventionnelles vont décliner le régime légal.

Il existe 6 clauses possibles de communautés conventionnelles.

- L’extension de la masse commune aux biens meubles


- La modification des règles d’administration des biens communs
- Le prélèvement au profit d’un époux de bien commun moyennant indemnité
- La stipulation d’une clause de préciput :
- Clause de partage inégale
- L’extension de la communauté à l’universalité des biens
Ces variantes s’organisent autour de questions différentes, certaines jouent sur l’actif sur la répartition des biens, sur
l’administration des biens donc pouvoir et la troisième sur des règles de partage.

Parmi les 6, celles qui touchent aux règles d’actif : communauté de meubles et d’acquêts : régime où tous les biens
meubles sont communs quelle que soit leur origine, les biens meubles reçus par succession sont communs, même
ceux qu’on avait avant de se marier.

Le régime de la communauté universelle est un régime dans lequel tous les biens sont communs. Mais on peut faire
une clause pour dire que sauf les biens propres par nature.
Régime que les époux adoptent souvent au bout d’un certain nombre d’années de mariage. Conséquence de cette
universalité, en terme de passif, les créanciers ont un gage sur tout.
Il faut quand même appliquer l’art 1414 : protection d’un mois de salaire du conjoint, mais sinon le créancier pourra
tout saisir.
Assez souvent, il est combiné avec la clause d’attribution intégrale de la communauté au survivant : pendant le
mariage donc tout est commun, et au moment du décès, on v a partager toute la masse en deux, le survivant va
prendre la moitié, et les héritiers du défunt vont prendre l’autre moitié. La part qui devait revenir aux héritiers du
défunt, va à l’autre moitié, et ne pourront récupérer qu’après le décès du second.

Clauses qui touchent au pouvoir : la clause d’administration conjointe, clause qui déroge aux règles qu’on a vues en
matière du pouvoir des époux, prévu à l’art 1503, étend la cogestion à tous les actes portant sur les biens communs.

Celles qui modifient les règles du partage :


 Clause de prélèvement moyennant indemnité : permet à un époux de prélever un bien commun avant le partage.
Clause qui ne rompt pas l’égalité du partage en valeur.
 Clause de préciput : va rompre l’égalité du partage car permet à un époux de prélever un bien commun avant le
partage mais sans indemnités.
Prévoir une inégalité dans le partage sans désigner un bien en particulier ???

2. L’association en valeur : participation aux acquêts

Régime souvent mis en avant, même failli à être le régime légal.

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4 fev 2010 convention entre France et Allemagne pour les couples qui vont pouvoir choisir ce régime : régime de
l’indivision d’acquêt. Régime mixte. A l’égard des tiers fonctionne comme une séparation de biens, mais dans les
rapports entre époux comme la communauté légale. Régime qui est intéressant pour les époux qui souhaiteraient
s’associer patrimonialement mais qui exerce une profession dite à risque, profession indépendante qui peut générer
un passif professionnel important qui serait dangereux pour le conjoint. régime participatif, mais pas pour les tiers.
Pendant la durée du régime, l’aspect séparatiste domine, et l’aspect communautaire se révèle à la dissolution du
régime.
Ce n’est pas une participation en nature, mais pas en valeur. Permet une association seulement en valeur, aucune
masse de biens communs dans ce régime.
Au moment de la dissolution, on va regarder l’enrichissement de chacun par rapport au début du mariage. Celui qui
s’est le moins enrichi aura une créance sur son époux pour participer à son enrichissement. Cette créance, c’est la
créance de participation.

On va faire une double évaluation entre le patrimoine originaire (tous les biens qui seraient propres sous un régime
de communauté légale : propres par nature, propres par origine donc avant de se marier ou acquis à titre gratuit,
propres par subrogation) et le patrimoine final (tous les biens que j’ai au moment de la dissolution).

3. La séparation de biens

Régime dans lequel il n’y a pas d’association. Régime dans lequel chacun conserve son bien, que le régime primaire
impératif qui vient un peu perturber les choses mais c’est le strict minimum.

En réalité, énormément de contentieux, car les époux vont créer naturellement une indivision, présomption mobilière
d’indivision etc.

En revanche, c’est un régime à conseiller pour les époux qui ont une profession à risque et qui ne souhaite pas
s’associer outre mesure.

Dans ce régime, possibilité particulière, époux peuvent adjoindre à la séparation de bien une société d’acquêt (mise
en commun de certains biens) mais vont pouvoir choisir quels sont les acquêts (ce qu’on va mettre en commun).

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