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Faculté polydisciplinaire
Béni-Mellal
Partie 1
2017/2018
I. Distinction entre un expert-comptable et un commissaire aux comptes :
Le commissariat aux comptes est une mission d’audit à caractère légal d’où l’appellation Audit
légal, elle est imposée par les lois sur les sociétés pour mission principale et permanente de
vérifier annuellement les comptes, en vue d’émettre son avis sur leur régularité, sincérité et
image fidèle, conformément à un référentiel comptable identifié ,Le commissariat aux comptes
est une obligation légale exercée par des experts comptables qui se font appeler « Commissaires
aux comptes », généralement , ces derniers sont des experts-comptables diplômés d’Etat et
assermentés par les tribunaux de commerce et bien évidemment membres de l’ordre des experts
comptables.
I. L’expert-comptable au Maroc :
A- DÉFINITION:
Est expert-comptable celui qui fait profession habituelle de réviser et d'apprécier les
comptabilités des entreprises et organismes auxquels il n'est pas lié par un contrat de travail. Il
est également habilité à attester la régularité et la sincérité des bilans et des comptes de résultats.
Après une solide formation théorique et pratique (Bac + 8), il doit obligatoirement, pour exercer
la profession, être inscrit à l'Ordre des experts-comptables, après avoir prêté serment. Il est
soumis à une déontologie rigoureuse dans l'intérêt de ses clients.
B- SES MISSIONS :
L'entreprise peut tout d'abord lui confier la tenue de sa comptabilité. C'est la mission "classique"
ou du moins la plus connue de l'expert-comptable. En se déchargeant de l'enregistrement
comptable des opérations, de l'élaboration des comptes de fin d'année, de l'établissement des
déclarations fiscales et sociales qui en sont le sous-produit, l'entrepreneur gagne un temps
précieux, temps qu'il préfèrera consacrer à la prospection de sa clientèle ou de sa production.
S'il souhaite tenir lui-même ses registres comptables, ou s'il dispose d'un comptable interne,
l'entrepreneur peut confier à un expert-comptable une mission de révision, c'est-à-dire de
vérification des comptes et de cohérence générale. Tout dépend donc de ce qu'il souhaite
vraiment, des besoins qu'il a définis dans un cahier des charges.
Mais la tenue ou la vérification des comptes, ce n'est pas tout. Ce qui est important c'est l'analyse
que l'on peut en faire et les enseignements que l'on peut en tirer. C'est là que le rôle de l'expert-
comptable, en tant que conseil, prend toute son importance, car chacun sait que les jeunes
entreprises sont particulièrement exposées au risque de défaillance.
L'expert-comptable leur apporte la sécurité dont elles ont besoin sur les plans administratif,
comptable, financier, fiscal, juridique et social. A titre d'exemples, l'expert-comptable peut
mettre en place les tableaux de bord adaptés à l'activité, qui permettront de déceler les risques de
dérapage éventuel, avant qu'il ne soit trop tard. Il peut également conseiller l'entrepreneur sur la
gestion de sa trésorerie ou sur des choix de gestion comme le régime fiscal le mieux adapté à sa
situation...
A- Définition :
Personne exerçant une profession réglementée à titre libéral dont le rôle est de contrôler la
régularité des écritures des sociétés et la véracité de leurs constatations comptables.
Le commissaire aux comptes, nommé par l'assemblée des associés et, en cas de carence, par voie
de justice, a pour mission permanente de vérifier et de certifier les comptes de la société, en vue
d'émettre son avis sur leur régularité, sincérité et image fidèle. Il est également chargé par la loi
de certaines vérifications spécifiques et de certaines missions connexes.
B-Ses missions :
La mission du commissaire aux comptes vise les éléments suivants :
Dans le cas où l'expert-comptable intervient dans la société contrôlée par le commissaire aux
comptes, ce dernier peut s'appuyer sur les travaux de l'expert-comptable ce qui évitera de
recommencer dans le détail des vérifications qui auraient déjà été faites et apprécier dans quelle
mesure ces travaux peuvent servir les objectifs de sa mission et être pris en considération.
III. Relations entre le commissaire aux comptes et l'expert-comptable :
Les relations entre le commissaire aux comptes et l'expert-comptable doivent obéir à quatre
principes fondamentaux :
Etant investis l'un et l'autre d'une mission spécifique, le commissaire aux comptes et l'expert-
comptable assument des fonctions qui doivent rester entièrement indépendantes: de ce fait, en
particulier, le commissaire aux comptes ne peut rétribuer, directement ou indirectement,
l'expert-comptable de l'entreprise contrôlée ou l'un de ses collaborateurs.
Le commissaire aux comptes et l'expert-comptable doivent normalement échanger leurs
informations. Le commissaire aux comptes n'est pas pour autant en droit, par application des
principes gouvernant le secret professionnel, de demander à l'expert-comptable de lui donner
des informations qui entreraient dans le champ de son secret professionnel.
Mais le commissaire aux comptes reste toujours en droit de se faire communiquer par l'entreprise
les rapports établis par les conseils de celle-ci, donc par l'expert-comptable (article 167 de la loi
17-95)
Le commissaire aux comptes ne doit pas se considérer comme dégagé, en tout ou partie, de
ses propres responsabilités par suite de l'intervention d'un expert-comptable.
Il lui appartient d'effectuer lui-même les contrôles suffisants pour forger sa conviction en
fonction de la nature et de l'étendue des travaux effectués par l'expert-comptable.
Appartenant l'un et l'autre à une profession libérale, le commissaire aux comptes et l'expert-
comptable doivent déterminer leurs relations en fonction des règles de confraternité et de
courtoisie qui régissent les deux professions ; il convient en particulier qu'ils s'informent
mutuellement de leur démission.
IV. LA DESINGATION DU CAC :
Selon l’article 20, 163 (La loi 17/95), Loi n° 5-96 sur la SNC, la SCS, la SCA, la SARL et la SP:
Il doit être désigné un ou plusieurs commissaires aux comptes, dans chaque société anonyme
chargés d’une mission de contrôle et du suivi des comptes sociaux dans les conditions et pour les
buts prévus par la loi n° 17-95 Relative aux sociétés anonymes .
1 SEUL EXERCICE
Pour les sociétés faisant appel public à l’épargne sont tenues de désigner au moins 2
commissaires aux comptes, et il en est de même des sociétés de banque, de crédit,
d’investissement, d’assurance, de capitalisation et d’épargne,
Certaines sociétés qui manient l’argent public doivent désigner 2 CAC au moins (par
exemple : EL OMRANE, CGI …)
Sont aussi tenues de désigner un commissaire aux comptes au moins, les sociétés en nom
collectif et les SARL dont le chiffre d’affaires, à la clôture d’un exercice social, dépasse
le montant de 50000000 dirhams hors taxes,
Par fois même si le seuil indiqué n’est pas atteint, la nomination d’un commissaire aux
comptes peut être demandée au président du tribunal par un ou plusieurs associés
représentant au moins le quart du capital,
Le ou les commissaires aux comptes sont nommés pour trois exercices par 1’assemblée
générale ordinaire des actionnaires et leurs fonctions expirent après la réunion qui statue
sur les comptes du troisième exercice, D’après l’article 163 (La loi 17/95)
Au cours de la vie sociale, les commissaires aux comptes sont désignés par l’assemblée
générale ordinaire des actionnaires pour trois exercices renouvelables. Le régime des
incompatibilités a été renforcé (loi Mai 2008) ;
Si la société faisant appel public à l’épargne, le commissaire aux comptes est tenu à
porter à la connaissance du CDVM les irrégularités et les inexactitudes qu’il a relevées à
l’occasion de l’exercice de ses fonctions (loi Mai 2008).
Le commissaire aux comptes est désormais récusable par les actionnaires détenant 5% du
capital et non plus 10% du capital (loi Mai 2008).
Au cas où il y aura remplacement du commissaire par nomination de l’assemblé d’un
autre, ce dernier ne demeure en fonction que pour le temps qui reste à courir de la
mission de son prédécesseur,
Cas d’omission :
Le président du tribunal qui va désigner le CAC jusqu’à la désignation d’un CAC par l’AG
V. Le choix du CAC :
Au niveau du choix, on prend deux qualités essentielles qui sont présentées comme suit :
Compétence :
o Suivre une formation des experts comptables « L’ISCAE ».
o Doit être inscrit au tableau de l’ordre des experts. (Art.160, la loi 17/95).
Indépendance :
Le principe général posé Par cette règle, de Non immixtion est que le commissaire aux comptes
ne peut pas :
C’est pourquoi, les commissaires aux comptes ne peuvent être désignés comme administrateurs,
directeurs généraux ou membres du directoire des sociétés qu’ils contrôlent qu’après un délai
minimum de 5 ans à compter de la fin de leurs fonctions,
Ils ne peuvent, dans ce même délai exercer lesdites fonctions dans une société détenant 10% ou
plus du capital de la société dont ils contrôlent les comptes,
Dans le même conteste certaines personnes ne peuvent être désignés comme commissaires aux
comptes :
Les fondateurs, apporteurs en nature, bénéficiaires d’avantages particuliers ainsi que les
administrateurs, les membres du conseil de surveillance ou du directoire de la société ou
de l’une de ses filiales ;
Les conjoints, parents et alliés jusqu’au 2eme degré inclusivement des personnes visées
au paragraphe précédent ;
Ceux qui reçoivent, des personnes visées au paragraphe 1 ci-dessus, de la société ou de
ses filiales, une rémunération quelconque (raison de fonctions susceptibles de porter
atteinte à leur indépendance,
Les sociétés d’experts-comptables dont l’un des associés se trouve dans l’une des
situations prévues aux paragraphes précédents,
si l’une de ses causes d’incompatibilité survient en cours de mandat, l’intéressé doit
immédiatement cesser d’exercer ses fonctions,
Afin de respecter les règles générales de la profession, le commissaire aux comptes se doit
d’exercer ses fonctions dans le respect des règles de confraternité de solidarité et de courtoisie
qui la régissent,
• Il doit aussi veiller à respecter les normes de l’ordre des experts Comptables dans ses
relations avec les auditeurs internes de l’entreprise et ses conseils extérieurs notamment l’expert-
comptable,
• s’il a le devoir d’apprécier certains actes des responsables de la société, il ne peut le faire que
dans la plus grande courtoisie, il devra s’abstenir de tout jugement personnel sur les hommes,
• Il est tenu, ainsi que ses collaborateurs à garder le secret professionnel pour les faits, actes et
renseignements dont il a pu avoir connaissance à raison de ses fonctions, sauf à l’égard des
auxiliaires de la justice,
Certains aspects des objectifs du contrôle des comptes ont déjà été indiqués, il s’agit ici de
résumer l’état d’esprit dans lequel le législateur souhaite que cette tâche s’accomplisse. Pour
cela, il faut souligner que les commissaires aux comptes doivent certifier que « les comptes
annuels sont réguliers et sincères et reflet l’image fidèle du résultat de l’exercice écoulé ainsi que
la situation financière et du patrimoniale de la société.
2-Les postes du bilan et des autres documents comptables auxquels des modifications leur
paraissent devoir être apportées, en faisant toutes observations utiles sur les méthodes
d'évaluation utilisées pour l'établissement de ces documents.
4-Les conclusions auxquelles conduisent les observations et rectifications ci-dessus sur les
résultats de l'exercice comparés à ceux du précédent exercice.
B) La responsabilité pénale :
La nouvelle loi sur les SA (Loi n°78-12 modifiant et complétant la Loi n°17-95) et la
loi réglementant la profession d’expert-comptable (Loi n°15-89) ont instauré des
mesures pénales très stricte à l’encontre des commissaires aux comptes dans
l’exercice de leurs fonctions.
Selon l’article 405 de la loi SA, sera puni d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans et
d’une amende de 10.000 à 100.000 DH, tout commissaire aux comptes aura
sciemment (en connaissance de cause) confirmé des informations mensongères sur la
situation de la société. (Informations à des comptes sociaux ou rapport)
Selon l’article 169 de la loi SA met à charge des commissaires aux comptes
l’obligation de porter à la connaissance du conseil d’administration ou du directoire et
de la surveillance, tous les faits apparaissant délictueux dont ils ont eu connaissance
dans l’exercice de leur mission. (Le CAC doit formaliser la révélation par écrit, puis
informe le procureur du roi)
C) La responsabilité disciplinaire
On est sans savoir qu’un CAC possède la qualité d’expert-comptable,
De ce fait il engage sa responsabilité disciplinaire lorsqu’il commet des
fautes liées à sa profession d’expert-comptable.
Alors le CAC peut être sujet d’une sanction voir loi15-89; art 68 qui
règlemente la profession d’expert-comptable.
Les sanctions sont :
- L’avertissement
- Le blâme
- La suspension pour une durée inférieure à 6 mois
(Les premières sanctions peuvent être assortit d’une amende allant de
10000 dh à 100000 dh)