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TP - L3 Physique - Plate-forme TTE - C.E.S.I.R.E.

- Université Joseph Fourier - Grenoble

CHALEUR SPÉCIFIQUE, TRANSITIONS DE


PHASES

B UT DU T.P
Lors d’un changement de phase, les propriétés physiques d’un corps subissent une discontinuité et
en particulier sa chaleur spécifique. La mesure de la chaleur spécifique fournit donc un excellent moyen
de mettre en évidence les transitions de phase à l’état solide (par exemple transition supraconductrice,
transition ferromagnétique, transition cristallographique, etc...). C’est ce que nous allons faire dans ce
T.P.
La notation (⇒ doc) signifie « Allez consultez le document annexe : topo sur le transfert de chaleur
et/ou documents techniques sur la table du TP ».

1. I NTRODUCTION
Si l’on chauffe un corps, on lui fournit de la chaleur et sa température s’élève ; il restitue cette chaleur
si l’on abaisse sa température. Le corps a donc une certaine capacité thermique. Cette capacité thermique
est le produit de la masse du corps par sa chaleur spécifique. La chaleur spécifique reflète l’aptitude d’un
corps à s’échauffer lorsqu’on lui fournit de l’énergie. Elle dépend de la température. Elle tend vers zéro
si la température tend vers zéro et tend vers une valeur à saturation à haute température (voir la loi de
Dulong et Petit pour les gaz).
Dans les solides, on peut mettre en évidence plusieurs contributions à la chaleur spécifique : vibrations
du réseau, contribution des électrons, contribution du moment magnétique des atomes, etc...

2. P RINCIPE DE LA MESURE
Par définition, la chaleur spécifique d’un corps est C = lim (4Q/ 4 T ), 4Q est la chaleur fournie
∆T →0
au corps et 4T sa variation correspondante de température.
Si l’on utilise la méthode adiabatique, la mesure de la chaleur spécifique est donc en principe simple :
on fournit une quantité d’énergie à un corps et on mesure la variation de température correspondante.
On rappelle qu’adiabatique signifie sans échange d’énergie avec l’extérieur (transformation adiabatique
par exemple). Dans le cas de la mesure de la chaleur spécifique, on fournit volontairement une certaine
quantité d’énergie connue à un corps. Adiabatique signifie dans ce cas que le corps va "absorber" toute
l’énergie qu’on lui communiquera volontairement et seulement celle-là, sans en "rejeter" ni en "recevoir"
d’autre de l’extérieur. On parlera par la suite de conditions adiabatiques ou d’adiabaticité.
En pratique, les mesures de chaleur spécifique sont des mesures difficiles pour les raisons suivantes :
– La chaleur spécifique n’étant pas constante sur de grands intervalles de température, la quantité 4T
devra être petite (typiquement quelques de ˚ \˚˚ de T ). En conséquence la quantité 4Q devra être
également petite et mesurée avec une précision suffisante.
– La quantité 4T sera petite mais devra également être mesurée avec une précision suffisante, d’où
la nécessité d’avoir un thermomètre sensible et très bien étalonné.
– On devra, pour se rapprocher le plus possible des conditions adiabatiques, s’assurer que cette éner-
gie est bien communiquée à l’échantillon et non pas perdue en partie dans l’environnement à travers
les différentes "fuites thermiques" inhérentes à tout système physique. De même, on devra s’assurer
que l’échantillon ne reçoit pas d’énergie parasite de l’extérieur.
– Il faut assurer le meilleur couplage possible entre l’échantillon et le chauffage, ainsi qu’entre l’échan-
tillon et le thermomètre, pour être sûr que ce dernier mesure bien la température de l’échantillon.
– Enfin, dans le cas d’une mesure en laboratoire, il faut avoir mesuré avec précision la chaleur spéci-
fique des addenda (thermomètre, chauffage, colle, etc...) pour les soustraire des mesures et obtenir
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ainsi la chaleur spécifique de l’échantillon seul. Cette contribution, faible la pluspart du temps, n’est
pas négligeable et il faudra en tenir compte lors des mesures.

3. R ÉALISATION PRATIQUE ( ⇒ doc)


On a donc trois quantités à mesurer :
– La température
– La variation de température
– L’énergie fournie à l’échantillon
Dans ce but, sont fixés à l’échantillon (voir le schéma) :
– Un thermomètre à résistance de Platine destiné à mesurer la température T de l’échantillon et la
variation de température 4T lors de l’échauffement.
– Une résistance chauffante Rc destinée à fournir l’énergie 4Q à l’échantillon.
L’adiabaticité n’étant jamais parfaite, une certaine quantité d’énergie 4Q0 est perdue dans l’environne-
ment ou au contraire reçue en plus par l’échantillon. Pour diminuer cette quantité, on essaie de minimiser
les pertes dues aux "fuites thermiques" pour se rapprocher le plus possible des conditions adiabatiques.
A cet effet, on minimise les pertes par :
Conduction : L’échantillon est suspendu par des fils de suspension fins et mauvais conducteurs ther-
miques (coton, nylon). Les fils de connexion de Rc et du thermomètre sont fins, mauvais conducteurs
thermiques (constantan) et ancrés sur une "masse thermique".
Convection : On réalise un vide secondaire (P ∼ 10−6 T orr = 10−6 mmHg) dans la cellule de mesure.
Rayonnement : Présence d’un piège à radiations dans le tube de pompage. L’échantillon est entouré
d’un écran thermique dont on maintiendra la température égale à celle de l’échantillon. On utilise à cet
effet une régulation électronique PID (proportionnelle, intégrale, dérivée). On est donc amené à fixer sur
l’écran thermique un thermomètre pour mesurer sa température, ainsi qu’une résistance de chauffage.
Comme il est difficile d’évaluer avec précision la quantité 4Q0 , on utilise une méthode de détermina-
tion de la variation de température dite "méthode de l’égalité des aires" qui permet, même en présence
de "fuites thermiques" (pas trop élevées), d’obtenir la variation de température 4Tvraie que l’on aurait
dans le cas adiabatique (⇒ doc).
Par effet Joule, on fournit à l’échantillon une quantité de chaleur : 4Q = U I 4 t où U est la tension
aux bornes de Rc, I le courant dans Rc et 4t la durée du chauffage.
La chaleur spécifique à la température T est alors déterminée par
C(T ) = 4Q/mvraie avec m masse de l’échantillon.
Les unités de C sont soit Jmole−1 K −1 , soit le plus souvent Jg −1 K −1 qui est plus "parlant".

4. D ÉROULEMENT DE LA MANIPULATION
4.1. Présentation. Deux cellules calorimétriques sont disponibles. L’une contient un échantillon de
terbium-zinc (TbZn), l’autre un échantillon de KDP. Le montage expérimental permet d’effectuer des
mesures de chaleur spécifique entre 77 K (température de l’azote liquide) et 300 K.
Ces deux échantillons subissent une transformation de phase solide-solide dans cet intervalle de tem-
pérature et l’on s’intéressera plus particulièrement à la variation de sa chaleur spécifique au voisinage
des températures de transition.
On explorera la zone 180 K à 220 K pour l’échantillon TbZn, et la zone 100 à 140 K pour le KDP.
4.2. Prise en mains. Ce T.P. est relativement complexe. On commencera donc par découvrir et com-
prendre quelles fonctions remplissent les divers appareils : mesure de la puissance fournie, de la tempé-
rature de l’échantillon. Ensuite, pour se familiariser avec la technique de mesure, on effectuera quelques
mesures à température ambiante. Une fois la technique de mesure maîtrisée, on procèdera au refroidis-
sement de l’échantillon et on effectuera quelques mesures à basse température en utilisant la régulation
de température de l’écran.
4.3. Procédure de refroidissement. Après avoir réalisé un vide secondaire dans la cellule de mesure,
on plonge celle-ci dans l’azote liquide et sa paroi extérieure se thermalise rapidement à 77 K. Afin
d’amener l’échantillon à la température désirée, on introduit dans la cellule une faible quantité d’azote
très pur (pour en faciliter le pompage ultérieur). Les échanges par convection entre la paroi extérieure
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et l’échantillon (ainsi que l’écran) permettent ainsi d’accélérer le refroidissement. Il faut alors mettre
en fonctionnement la régulation de température de l’écran pour que la température de ce dernier ainsi
que celle de l’échantillon ne descendent pas trop en dessous de la zone de température que l’on désire
atteindre.
Lorsque la température désirée est atteinte, on fait à nouveau le vide dans la cellule et la température
de l’échantillon se stabilise plus ou moins. Quand on estime que l’équilibre thermique est atteint dans la
cellule (température de l’échantillon stable ou faible dérive), on peut commencer les mesures de chaleur
spécifique.

4.4. Mesures à basse température. Pour effectuer un point de mesure, on chauffera l’échantillon jus-
qu’à une température T0 , tout en régulant l’écran à la même température. Une fois l’équilibre atteint, on
peut démarrer la mesure à l’aide du logiciel Chal_Spe2007.exe, il faut au préalable définir le temps de
chauffe tchauf f e (typiquement 20s). Le logiciel est conçu de telle sorte qu’il enregistre des points pen-
dant 3 × tchauf f e puis le chaufffage se déclenche, enfin il enregistre encore pendant 3 × tchauf f e .Relevez
simultanément le courant et la tension de chauffage. De la courbe de réponse en température, on déduit
la variation de température 4T (⇒ doc ) et la chaleur spécifique. On impose alors une variation de tem-
pérature plus importante (à l’échantillon et à l’écran) pour parvenir à une température T 1 et l’on réitère
le processus pour le point de mesure suivant. On trace ainsi la courbe C(T ) point par point.

5. M ESURES - E XPLOITATION DES RÉSULTATS


5.1. Vide d’isolement. Mettre tout d’abord le groupe de pompage primaire-secondaire en marche pour
réaliser un vide secondaire dans la cellule de mesure. Normalement la cellule devrait être sous vide lors
de votre arrivée en salle de T.P. (⇒ doc et demander aide ou conseil à l’enseignant mais essayez aussi de
vous débrouiller tout seul « comme un grand » sans rien casser).

5.2. Mesure à température ambiante. Effectuer, de façon manuelle, plusieurs mesures de chaleur spé-
cifique à la température ambiante en enregistrant et analysant la courbe de réponse en température. On
ajustera la puissance fournie à l’échantillon de façon à obtenir des 4T /T de l’ordre de 1 à 2 . L’utilisation
de la régulation de la température de lécran nest pas indispensable lors de ces mesures.
Avant de procéder au refroidissement de l’échantillon, on devra être capable de donner la chaleur
spécifique (en Jmole−1 K −1 ou Jg −1 K −1 ) ainsi que la précision sur cette mesure en effectuant un
calcul d’erreur complet.

5.3. Refroidissement. Procéder alors au refroidissement de l’échantillon et attendre que la température


atteigne la zone désirée. Pour aller plus vite on pourra ajouter un peu de gaz azote dans la cellule, ceci
permet d’activer les échanges thermiques. Ne pas oublier que le pompage n’étant pas instantané, il faut
commencer à pomper l’azote introduit un peu avant d’atteindre la température désirée.

5.4. Mesure à basse température. Un micro-ordinateur est à votre disposition pour effectuer la partie
enregistrement et analyse de la courbe de réponse en température. On peut ainsi augmenter le nombre de
points mesurés mais pas forcément la qualité des résultats !
Ce micro-ordinateur est muni d’une sortie série pour déclencher et arrêter le chauffage de l’échantillon.
Il comporte également une carte d’acquisition analogique-digitale (conversion sur 12 bits) qui lui permet
de mesurer la variation de la température de l’échantillon. Lors d’un point de mesure, le programme
Chal_Spé2007.exe enregistre la courbe de réponse en température et fournit la température, la variation
de température et le temps de chauffage.
Il faut bien attendre que la température de l’écran soit stable avant d’effectuer un point de mesure. Si
cette condition n’est pas remplie, la quantité de chaleur 4Q0 est variable et mal connue et le point de
mesure mauvais.
Tracer la courbe C = f onction(T ) dans la zone à explorer (environ vingt points de mesure au total,
répartis de part et d’autre de la transition). On tracera les barres d’erreur pour chaque point. Tracer ensuite
la courbe C/T = f onction(T ). De cette courbe, on déduira, point par point, la variation d’entropie
∫ T
4S = S − S0 = CdT /T T0 étant la température du premier point de mesure.
T0
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Tracer la courbe 4S = f onction(T ). On pourra, à l’aide de cette courbe, caractériser l’ordre de la
transition (⇒ doc), déterminer la température de transition ainsi que la chaleur latente de transition (s’il
y a lieu). Conclusions.
Pour vous rendre compte des puissances misent en jeu, évaluer, pour un ou deux points de mesure
et à partir de l’enregistrement d’une courbe de réponse, la puissance parasite P 0 reçue (ou cédée) par
l’échantillon ainsi que le pourcentage d’adiabaticité que l’on peut définir comme , P étant la puissance
fournie pour effectuer la mesure. Pour vous rendre compte des contraintes de régulation, évaluer la
différence de température entre l’échantillon et l’écran nécessaire pour obtenir cette puissance P 0 en
supposant qu’il n’y a que la conduction entre l’échantillon et l’écran (⇒ doc).
A la fin de la séance, et une fois les mesures effectuées, arrêter le groupe de pompage tout en laissant
la cellule sous vide (⇒ doc et demander aide ou conseil à l’enseignant).
Schéma de la cellule de mesure

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