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«Bernie», septuagénaire socialiste, repart à
l’assaut de la Maison Blanche
PAR MATHIEU MAGNAUDEIX
ARTICLE PUBLIÉ LE MERCREDI 20 FÉVRIER 2019
Bernie Sanders en janvier. © Reuters
Le sénateur socialiste du Vermont Bernie Sanders,
candidat malheureux face à Hillary Clinton en 2016,
se lance dans la bataille face à Donald Trump. Fort
de sa popularité, il peut se targuer d’avoir gauchisé le
parti démocrate. Il intègre le club fermé des candidats
sérieux.
New York (États-Unis), de notre correspondant.–
Les badges et les tee-shirts « Bernie 2020 » font
la fortune des vendeurs ambulants. De la côte au
Midwest, on les trouve partout à la sortie des meetings
que le sénateur du Vermont, État rural de la côte est,
n'a pas cessé de donner depuis l'arrivée de Trump à la
Maison Blanche.
Dans les prochains mois, on va se les arracher :
Bernard Sanders, 77 ans, candidat malheureux lors de
la primaire démocrate de 2016 face à Hillary Clinton,
devenu l'icône de la gauche américaine, a annoncé
jeudi 19 février sur la chaîne CBS sa candidature à
l'élection présidentielle de novembre 2020.
« La différence avec la dernière fois ? », lui a demandé
le présentateur John Dickerson. « Nous allons gagner
», a répondu Sanders.
Son entrée en lice est tout sauf une surprise. Ses
proches préparaient le terrain depuis des mois. Depuis
les élections de mi-mandat, qui ont vu les démocrates
reprendre l’une des deux assemblées du Congrès,
Bernie Sanders avait dit qu'il réfléchissait. « Si
quelqu'un apparaît en situation de pouvoir faire un
meilleur job que moi, je bougerai mes fesses pour le
faire élire, avait-il dit fin novembre 2018. S'il s'avère
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que je suis le meilleur candidat pour battre Donald
Trump, alors je serai probablement candidat. » Le 12
janvier, People for Bernie, une de ses plateformes de
supporteurs les plus actives, avait organisé une grande
journée de mobilisation.
« Nous allons lancer, et c'est sans précédent, un
mouvement de terrain pour établir les fondements
d'une transformation économique et politique de ce
pays », a promis Sanders. Le septuagénaire ajoute
son nom à la dizaine de personnalités briguant à
ce stade l'investiture du parti démocrate en vue de
la présidentielle de novembre 2020 face à Donald
Trump.
Connue pour ses combats contre la finance
dérégulée et pour la protection des consommateurs,
la sénatrice sociale-démocrate du Massachussetts
Elizabeth Warren, qui avait refusé de se présenter
la dernière fois, s'est portée candidate. Kirsten
Gillibrand, Kamala Harris et Cory Booker, trois
sénateurs eux aussi (respectivement de New York, de
Californie et du New Jersey), défendent trois nuances
de centrisme libéral, en phase malgré quelques
aggiornamenti sémantiques avec le positionnement
traditionnel du parti démocrate.
Cette liste déjà longue, surtout si loin de l'échéance,
devrait bientôt s'allonger. Joe Biden, le populaire
ancien vice-président de Barack Obama, âgé de 76
ans, envisage une candidature centriste, focalisée sur
la nécessité d'unifier les États-Unis après la présidence
Trump – à ce stade, il apparaît comme le favori de
l'establishment du parti démocrate. Le progressiste
modéré Beto O’Rourke, fringant Texan aux faux airs
de Barack Obama, réfléchit lui aussi à une candidature.
Proche des syndicats, le sénateur de l'Ohio Sherrod
Brown pourrait se mettre sur les rangs.
Quant à Howard Schultz, l'ancien patron de Starbucks
(chaîne détenue par le milliardaire Warren Buffett,
connue pour son café trop brûlé), il envisage de se
payer une campagne indépendante des deux grands
partis, persuadé de sa capacité à « battre le système ».
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Précisément le genre de coupe-file politique emprunté
par des « milliardaires » que Sanders s'attache à
dénoncer.
Meeting présidentiel de Bernie Sanders. Ici, dans le Michigan, en 2016. © Reuters
S'il poursuit son chemin, Bernie Sanders pourrait être
le plus âgé des candidats de la primaire. Élu en
novembre 2020, il serait aussi à 79 ans le plus vieux
président de l'histoire américaine, battant le record –
70 ans – détenu… par Donald Trump. Mais aussi le
plus à gauche depuis bien longtemps, dans un pays
ultracapitaliste.
L'entourage de Sanders sait que l'âge du sénateur, son
positionnement politique peuvent être des obstacles,
alors que la base démocrate est de plus en plus
féminine et issue des minorités. Lors de la campagne
de 2016, Sanders s'était vu reprocher une trop grande
prudence sur les questions raciales. Ses supporteurs les
plus acharnés sur les réseaux sociaux contre Clinton,
en lice pour devenir la première femme présidente
des États-Unis, s'étaient vu affubler d'un surnom peu
flatteur (« Bernie Bros »), soulignant leur sexisme.
Jeff Weaver, l'ancien directeur de campagne, ne
rempilera pas à ce poste mais devrait rester influent
auprès de Sanders. Son management est dénoncé par
certains anciens qui, maltraités ou attirés par d'autres
candidats, ont quitté le navire, comme la stratège
californienne Becky Bond, conseillère spéciale de
la campagne, et Zack Malitz, responsable de la
mobilisation numérique, prêts à s'engager derrière
Beto O’Rourke.
Récemment, le New York Times a publié les
témoignages de plusieurs femmes dénonçant le
harcèlement sexuel et les discriminations salariales
dont elles avaient été victimes, signes d'une culture
sexiste très répandue dans l'entourage immédiat du
candidat.
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Sanders s'est excusé à plusieurs reprises, promettant
« de faire mieux » à l'avenir. « Son cercle
proche était trop blanc et trop masculin, explique à
Mediapart Heather Gautney, universitaire, ancienne
collaboratrice de Sanders au Sénat et directrice
exécutive d'Our Revolution, le mouvement politique
lancé par Sanders après la victoire de Trump. Cette
fois, il faudra que ce soit différent. Et cela vaut
aussi pour les personnalités chargées de porter
le programme. Si vous voulez parler de justice
et de l'incarcération de masse, qui touche en
priorité les Africains-Américains, vous devez engager
un Africain-Américain qui connaît ces sujets, les
comprend, a été un activiste. »
Sanders parle désormais en termes beaucoup plus
articulés des violences policières et du racisme
systémique de la justice américaine, qui enferme
beaucoup plus les Noirs et les condamne à des peines
plus lourdes. Il dénonce le « racisme » de Trump, un
pas qu'il s'est longtemps interdit de franchir pour ne
pas donner le sentiment d'humilier ses électeurs.
« Sanders défend depuis des décennies des salaires
plus élevés, un système fiscal plus juste, l'université
gratuite, la concentration des richesses. Il va rester là-
dessus évidemment. Mais il doit davantage montrer en
quoi ce qu'il propose va changer la vie des gens, ajoute
Gautney. Comment la sécurité sociale universelle va
changer la vie des femmes pauvres américaines qui
meurent en couches à des taux très élevés. Pourquoi le
changement climatique est le problème le plus sérieux
de notre temps. Mais aussi, ce qu'il n'a pas assez
fait, comment la présidence Trump, avec ses conflits
d'intérêts et ses scandales, démontre, au-delà même de
cette administration, la corruption profonde de notre
gouvernement et de notre système politique. »
« L’espoir d’une nouvelle gauche »
Il y a quatre ans, le 30 avril 2015, un sénateur inconnu
de nombreux Américains annonçait une candidature
de témoignage face à Hillary Clinton. L'ancienne
rivale malheureuse de Barack Obama, devenue sa
secrétaire d’État, était l'ultrafavorite de l'élection
présidentielle de 2016. À l'époque, pas grand monde
ne croyait dans les chances du sénateur ronchon, un
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indépendant connu pour ses cheveux en désordre et
ses diatribes contre les inégalités, le va-t-en-guerrisme
américain et les « corporate democrats » liés à Wall
Street.
Élu pour la première fois en 1981 maire de Burlington,
la plus grande ville du petit Vermont, Sanders a grandi
à Brooklyn, dans une famille d'immigrés juifs dont la
branche paternelle a été exterminée dans les camps
nazis. Au début des années 1960, il s'est impliqué
dans la lutte pour les droits civiques à l'université de
Chicago, ayant même été arrêté comme le furent alors
nombre d'activistes.
Depuis la fin des années 1980, cet indépendant
refusant l'affiliation au parti démocrate était une
figure notable, mais solitaire, d'une gauche américaine
laminée et divisée par trois décennies de politiques
néolibérales dans la première puissance mondiale. «
Ne me sous-estimez pas », prévenait-il ce jour-là dans
les colonnes du New York Times, quotidien souvent
narquois à son égard.
Pile un an plus tard, Sanders, victorieux lors
des primaires dans plusieurs États clés, notamment
ouvriers et ruraux, allait donner des sueurs froides au
camp Clinton. Sa vieille idée, jugée utopique, d'un «
Medicare for all », une sécurité sociale universelle
financée par l’État, plaisait aux électeurs appelés à
désigner le candidat démocrate.
Dans un pays saigné par la crise de 2008 et ravagé
par les inégalités, Sanders proposait des taxes sur les
patrimoines les plus aisés, le salaire minimum partout
à 15 dollars de l'heure, mais aussi la remise en cause
des traités de libre-échange, l'université gratuite, un
plan de 1 000 milliards de dollars pour rebâtir les
infrastructures…
« Bernie », opposé à l'influence financière en politique
des très gros donateurs privés, des industriels et
de Wall Street, allait lever 240 millions de dollars
en refusant les dons des entreprises. Une façon de
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souligner la proximité avec les milieux d'affaires
de son adversaire, habituée à donner des discours
grassement rémunérés à Wall Street.
Le 12 août 1963, Sanders, alors âgé de 21 ans, est arrêté lors d'une manifestation
pour les droits civiques à Chicago. Il écope de 25 dollars d'amende.
Au fil des mois, sa candidature inattendue allait
réveiller les activistes et la gauche. En juillet 2016,
Bernie Sanders se retirait de la course. Ses 13
millions de voix aux primaires face aux 17 de Clinton
n'avaient pas suffi. Mais le vieil élu, plébiscité par
les indépendants et de jeunes électeurs découvrant la
politique avec lui, avait créé un mouvement puissant.
« Avant Bernie, je n'aurais jamais pensé qu'un vieux
monsieur juif américain puisse dire “je suis socialiste,
votez pour moi” et qu'un nombre phénoménal de gens
disent, oui, ça a l'air super », s'amuse le trentenaire
Ajay Chaudhary, qui revendique son marxisme autant
que sa judéité, et a fondé à New York le Brooklyn
Institute for Social Research (BISR), un centre
d'éducation populaire où sont enseignés Marx, la
théorie féministe, Michel Foucault ou les pensées
politiques de l'anthropocène.
« On a souvent attribué le succès de sa campagne à
son charisme, poursuit Chaudhary. Mais Sanders n'en
a aucun ! Son succès est lié à autre chose. Il a dit
des choses que plus personne ne disait. Il sait que le
système capitaliste est fondamentalement cassé. Il ne
veut pas juste le réparer. »
Aiguillonné par la jeune congresswoman Alexandria
Ocasio-Cortez, qui a milité pour Bernie dans le
Bronx, mais aussi par des économistes hétérodoxes
qui plaident (lire notre article) pour une relance
massive de l'économie via des investissements publics
dans l'esprit du New Deal de Roosevelt, Sanders
devrait faire campagne sur deux idées phares : le «
Green New Deal », une transition rapide vers une
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économie décarbonée, et la « garantie d'emploi » («job
guarantee »), qui consiste à faire de l'emploi un droit
universel, afin de combler des besoins non pourvus
par le marché (soutien aux personnes vulnérables,
transition énergétique, éducation, etc.).
En octobre dernier, il a obtenu le salaire minimum à
15 dollars pour 250 000 employés d’Amazon grâce à
une campagne active ciblant l’entreprise de Jeff Bezos,
l’homme le plus riche du monde. Fin janvier, il a
par ailleurs proposé de taxer à 77 % les successions
supérieures à un milliard de dollars, ce qui ne concerne
que « 0,2 % » des Américains, les plus fortunés. Un
retour au taux qui prévalait jusqu'en 1976 salué par des
spécialistes mondiaux des inégalités, comme Thomas
Piketty, Emmanuel Saez ou Gabriel Zucman.
Désormais candidat, le Bernie saison 2019 n'a rien
à voir avec le tribun de l'été 2015. Le magazine
GQ, qui lui a consacré récemment un portrait,
a plutôt bien résumé les choses. « Aujourd'hui,
Sanders est un prophète. »« Nous avons réussi à
changer idéologiquement le parti [démocrate] d'une
façon que je n'aurais jamais rêvée possible », dit
Sanders dans cet article agrémenté de photos où le
quasi-octogénaire, qui n'aime pas trop poser, est
immortalisé avec son éternelle parka kaki extralarge,
pas vraiment raccord avec les pages de mode
masculine qui suivent…
Investissements dans l'école publique, couverture
santé pour tous, hausse substantielle du salaire
minimum, etc. : ses propositions, souvent remaniées
ou édulcorées, ont constitué la base du message de
la plupart des candidats démocrates lors des élections
de mi-mandat, où l'opposition à Donald Trump a
remporté la majorité à la Chambre des représentants
du Congrès.
Sanders a aussi popularisé la nécessité d'éloigner de
la politique les riches donateurs et les « Super Pac »,
ces structures opaques de financement des campagnes
électorales. Parce que les campagnes américaines
sont hors de prix, tous les candidats démocrates ne
s'en priveront pas. Mais avec ses millions de petits
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donateurs à 27 dollars, Sanders a encouragé d'autres
candidats modérés, comme la sénatrice de Californie
Kamala Harris, à suivre son exemple.
Depuis deux ans, il a occupé le terrain de la critique
de Trump. Sa critique fréquente des « oligarques »
résonne particulièrement sous une administration qui a
voté de puissants avantages fiscaux aux plus riches et
dérégule à tout-va, à commencer par l'environnement.
Décembre 2015. Sanders en couverture du magazine « Rolling
Stone ». Sa candidature a attiré les jeunes et les indépendants.
Les anciens de sa campagne, ou les activistes qui
le soutenaient face à Hillary Clinton, ont animé
certains des mouvements de contestation les plus
emblématiques de l'ère Trump, de la Women's March
aux manifestations pour la sauvegarde de la réforme de
la santé de Barack Obama, des campagnes médiatiques
de l'ACLU (la plus grande association américaine
de défense des droits de l'homme, dont le directeur
politique Faiz Shakir est un ancien de la campagne de
Sanders) aux protestations contre la nomination par le
Sénat du juge conservateur Brett Kavanaugh, accusé
d'agressions sexuelles.
Après sa campagne, le parti socialiste américain
(DSA), longtemps confidentiel, dont Sanders est
proche, a constaté une explosion du nombre de ses
adhérents, souvent plus jeunes. Justice Democrats,
le groupe qui a lancé Ocasio-Cortez, est lui-même
constitué d'anciens collaborateurs de la campagne de
Sanders.
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Sanders s'est aussi distingué par l’attention qu’il
porte aux dossiers internationaux. Sans adhérer au
mouvement de boycott BDS, qui divise la gauche
américaine, Sanders est un critique de longue date
de l'occupation israélienne. En 2003, il a voté contre
la guerre en Irak. Il a défendu l'accord nucléaire
iranien et n'a cessé de mettre en garde contre
l'interventionnisme des faucons de l'administration
Trump, qui contraste avec l'isolationnisme revendiqué
(mais guère suivi d'effet) de Trump. Il s’est aussi
beaucoup engagé dans le vote d’une résolution
condamnant le soutien américain à la guerre menée par
l’Arabie saoudite au Yémen.
Récemment, il a critiqué les menaces d'intervention
américaine au Venezuela et la tradition américaine de
soutien à des « coups d’État » en Amérique latine,
tout en dénonçant la « violence » et les « fraudes
» du régime maduriste. Une position plus prudente
que de nombreux démocrates, qui ont vite reconnu le
président autoproclamé, Juan Guaidó.
Editorialiste pour le Guardian et fondateur du
magazine Jacobin, carrefour de la gauche néomarxiste
américaine, Bhaskar Sunkara, plaide depuis des mois
pour une nouvelle candidature de Bernie Sanders.
« Il bénéficie d'une grande popularité, dit-il. Aucun
candidat n'est à ce point représentatif des classes
populaires, c'est aussi simple que ça. Sanders est
unique parce qu'il vient de la tradition socialiste.
Il parle en termes de classes. Il veut accomplir
les choses en polarisant le débat public. Il sait
que la redistribution de la richesse et du pouvoir
passera par une bataille contre les millionnaires et les
milliardaires. »
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Sunkara a de l’estime pour Elizabeth Warren, « la
seule autre candidate à s'opposer à Wall Street »,
mais la juge trop modérée. « N'importe quel Européen
de gauche comprendrait qu'il y a une différence
entre un État-providence façonné par la démocratie
chrétienne, le gaullisme, ou bien la gauche. C'est la
même différence que l'on observe entre Sanders et
Elizabeth Warren. Quant au reste du paysage, il est,
pour l'essentiel constitué de démocrates centristes qui
ont intégré les propositions de Sanders en 2016, mais
choisiront toujours de favoriser le capital quand ils en
auront l'occasion. »
« Sanders, c'est le New Deal, et c'est en même temps
l'espoir d'une nouvelle gauche », résume Frances Fox
Piven, professeure à la City University of New York et
icône de la sociologie américaine, qui a accompagné
et théorisé tous les grands mouvements sociaux, de la
marche des pauvres de Martin Luther King à Occupy
Wall Street.
« En Europe comme aux États-Unis, poursuit Piven,
les partis centristes s'effondrent et cela crée un espace
politique, un vide, au sein duquel des hommes forts
tentent d'émerger. Mais ce moment est aussi l'espoir
d'une nouvelle gauche, combinaison de mouvements
sociaux et d'un parti démocrate renouvelé, qui ne peut
plus être celui des oligarques traditionnels du parti,
comme Hillary Clinton ou Joe Biden.Ils ne peuvent
plus contrôler ce parti : ils ont trop peu à offrir aux
électeurs. »
Les prochains mois démontreront ou non la justesse de
cette prédiction.
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