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ÉTAT DES TRAVAUX DU « VOCABULAIRE PHILOSOPHIQUE » Publié dans le Bulletin de la Société

française de philosophie
Author(s): André Lalande
Source: Revue de Métaphysique et de Morale, T. 16, No. 6 (Novembre 1908), pp. 795-799
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40893998
Accessed: 09-12-2015 09:28 UTC

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ÉTAT DES TRAVAUX

DU « VOCABULAIRE »
PHILOSOPHIQUE
dephilosophie.
Publiédansle Bulletinde la Sociétéfrançaise

Au Congrèsde Genève,en 1904,j'ai eu l'honneurde fairecon-


naître,à ceux que ce travailpouvaitintéresser, le vocabulaire que
publiedanssonBulletinla Sociétéfrançaise dephilosophie *.Acette
date,j'en ai exposéle planet la méthodede constitution : on trou-
vera sur ces pointsdes renseignements détaillésdans le compte
rendudu dernierCongrès.Pourceux de nos confrères qui n'au-
raientpas le tempsde s'yreporter et quine connaîtraientpas encore
cettetentative, j'en rappelleraiseulementles deux caractères
essentiels:
Io Ce vocabulaire diffèreentièrement,par sonbutetsa forme, des
publications de titreanaloguequi sont en
actuellement usage. Il
n'est pas un manuelpour débutants, commeceux de Fleminget
Calderwooden Angleterre, de Kirchner et Michaelis en Allemagne,
de Goblotou d'AlexisBertranden France,de Ranzolien Italie.
Il n'est pas un recueilhistoriquede citationscommel'excellent
Wörterbuch derphilosophischen BegriffeundAusdrücke de M. leprof.
Eisler,ni une étudede l'évolution du sens des mots,commel'ou-
vrageuniversellement estiméde M. le prof.Eucken.Il ne ressemble
au
pas davantage grandDictionary of Philosophy and Psychology
publié sous la direction de M. le prof.J.-M.Baldwin,etqui remplit
si utilement le programme tracépar son auteur: celuid'un« dic-
tionnairepourles philosophes». - Nous avons définile but de
notretravailen l'appelantvocabulaire technique et critique.Par là
nousentendons : l'analysedes termesde la languephilosophique,
la détermination de leursdifférents sens dansles ouvrageset dans
1. Bulletin de la Société française de philosophie, Armand Colin, éditeur,
5, rue de Mézières, Paris. Années 1902 et suiv.
Rev. Méta. - T. XVI (n° 6-1908). i»2

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796 REVUE DE MÉTAPHYSIQUEET DE MORALE.

l'enseignement contemporains, l'examendes équivoqueset des


sophismesqui s'y rattachent,les précautionsqu'on pourrait
prendre poury remédier, enfinl'indication deradicauxconvention-
nels pouvantservirà distinguer les diversessignifications, et
pouvant entrer dans une langue artificielle internationale suivant
des loisfixesde dérivation. - II s'agitdonc,non de réglementer
l'usage,ce qui n'estpas actuellement possible,maisde l'éclairer,
et de prendreconscience de ses imperfections, en attendant qu'un
jour,peut-être, un de nosCongrès entreprenne de fixertout ou partie
de la terminologie dans les sciencesmorales,commel'ontfaitles
Congrèsde sciencesphysiques etnaturelles, au grandprofit de leurs
étudesrespectives.
2° Pour réalisernotreprogramme, nous avons appliqué une
méthodetrèsparticulière, et donton auraitpeineà croirequ'elle
soitsi efficace quandon ne l'a pas soi-même pratiquée1.Elle con-
sisteà rédiger unpremier texte,puisà le soumettre, en épreuves, à
des hommescompétents, en assez grandnombre,d'origineet
d'opinions assez différentespourévitertouteinfluence d'unmilieu
philosophiqueparticulier; enfin à rédiger le texte définitif, en
tenantcomptede cetteconsultation, Λ priori,'on pourrait s'attendre
à recevoir unemasseincohérente d'observations contradictoires; en
fait,il n'enestrien: les erreurssontredressées, les lacunesou les
confusions signalées;les pointsdélicats,surlesquelsil subsistedes
divergences irréductiblesd'opinion ressortent en pleinelumière.En
un mot,on aboutità un résultat réellement instructif, et pourcelui
qui organise le et
travail, pour ceux qui y participent, et pourles
lecteurs qui s'yreportent ultérieurement.
Or,c'estlà ce dontnousavonsle plus pressantbesoin;et c'est
aussilà-dessusque je mepermets d'attirer l'attention du Congrès.
Il se fait,en philosophie, unequantitéconsidérable de travail;il
s'ydépense une activité un
d'esprit, talent,une patience, undévoue-
mentintellectuel qui seraientun spectacle admirable si l'on pouvait
l'embrasserdans son ensemble.Mais de ce travailénorme,la
majeurepartiese perd,parcequ'il est incoordonné, et parceque

1. J'ai appliquéil y a deux ans la même méthode,toujours avec l'appui


matérielet scientifique à l'établissement
de la Sociétéfrançaisede philosophie,
d'un petit Précis raisonnéde moralescolaire,destinéà satisfaireun besoin
pratiqueimmédiat,en attendantla constitution d'une déontologie
scientifique
ont été trèssatisfaisants
positive: les résultats dans une matièrequi semblait,
par nature,devoirêtrefertileen vainescontroverses.

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A. LALANDE. - ÉTAT DU « VOCABULAIREPHILOSOPHIQUE». 79T

son abondancemêmerendimpossible, fût-ceà l'hommele mieux


informé, de se tenir au courant de tout ce qui se fait.Personne, pas
mêmele spécialiste(s'il peut en êtreen philosophie), ne saurait
êtresûrde ne pas réinventer péniblement ce qui a déjà étéditdans
une autrelangue,et peut-être dans la siennepropre.Les mêmes
idées apparaissentsous des formesun peu différentes, qui les
rendent longtemps méconnaissables, ou dontles oppositionsuper-
ficielles occupenttoutel'attention, au détriment des concordances
réelles.Les questionssont sans cesse reprisesà pied d'œuvre,
commesi rienn'avaitété fait; les idées nouvelles,au lieu de se
greffer surles véritésanciennes, de les compléter etde se compléter
entreelles,se heurtent, au moinsen apparence,et paraissentse
détruire Tunel'autreen soulevant des nuagesde poussière.Aussila
mauvaiseréputation que se sont faiteles philosophes auprèsdes
savantsn'est-ellepas en décroissance;et ce n'est pas une des
moindresraisonsqui ont décidéces derniersà philosopher eu#-
mêmes, sans craindred'être incompétents dans une matièreoù
l'acquis, l'entente, et par suite la compétence sontencoreà l'état
sauf
rudimentaire, peut-être sur les questionshistoriques.
Si, commele disenthardiment quelquesphilosophes, la philo-
sophien'estqu'un sportd'invention ingénieuse et d'habilediscus-
sion,ou bien,commed'autresle veulent,un effort purement indi-
viduelde coordination intérieure à
propre chaque têtepensante,
toutest pourle mieux,et les chosesn'ontqu'à resterce qu'elles
sont.Maisalors,à quoi bondes Congrèsde philosophie? Et surtout
à quoi bonun enseignement philosophique?
Si Tonadmetau contraire - et je parleraiseulement pourceux
qui l'admettent - que toute recherche normale doit aboutir à une
affirmation et que toutevraiequestiondoitdisparaître tôtou tard
devantuneréponsecommune à tousceuxqui savent,il fautmettre
en premièreligne,parminos devoirs,celui de ne faireque du
travailutile,c'est-à-dire donnantdes résultatsprécis,additifs, et
communicables. Il seraitabsurdede prétendrequ'on n'y puisse
arriverque d'uneseulemanière, etj'en voisdès à présentplusieurs
autres,qui me sembleraient assez efficaces,outre celle dontje
parlaisun peu plus haut. Je ne présentedonc ceci que comme
l'indication d'uneméthodede travailcollectif;l'efficacité pourrait
sans douteen êtreaccrue;mais elle se montredéjà notabledans
ses premières applications.

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798 REVUE DE MÉTAPHYSIQUEET DE MORALE.

Le plus grandinconvénient qu'elleprésenteest sa lenteurrela-


tive, et la quantitéquelquefoisconsidérable du travailnécessaire
pour aboutir au résidu bon à conserver et à publier.Aussi ne
sommes-nous encorequ'à la lettreI, alors que j'espérais,lorsdu
premier congrès,atteindre pourcetteannéeles dernières lettresde
l'alphabet.
Notreretardcependantest moindrequ'il ne sembleraittout
d'abord.
Il a étédû,en partie,à des circonstances diversesqui sontvenues
momentanément mes
augmenter occupations ou
professionnelles,
diminuer d'autrefaçonle tempsque je puis consacrer à un travail
libre.Maissurtout, il fauttenircomptede ce faitque les premières
lettressonttrèschargées,et contiennent paravanceunepartiedes
matières qu'onretrouvera dansles suivantes: l'articleHasardabré-
gerasingulièrement l'articleNécessité; Idéalismecontient virtuelle-
mentRéalisme, et Immanent définit par avance Transcendant,Enfin
il va de soi que je recueilleou que je reçois,cheminfaisant,un
certainnombrede matériaux qui sontmisde côtépourla suite.En
tenantcomptede toutcela on peutévaluerle travaileffectué aux
deuxtiersenviron du travailtotal.
Il y auraitlieu cependantd'élargirsur quelquespointsnotre
contrôle.
En principe, nousn'étudions que les sensactuelsde chaqueterme
philosophique français, et les originesde ces sens.Sans doute,pour
beaucoup de mots ayant un caractère international,ou dontl'équi-
valenceestfortement établieparl'usage,noussommesnécessaire-
mentamenésà envisager l'histoiredu mothorsde notrelangue,et
sonventmêmeà citerdes textesétrangers.Mais cela reste acci-
dentel: aussi serait-iltrèsutileque le mêmetravailfûtfaitsurun
danschacunedeslangues
plan analogueetd'unemanièreindépendante,
qui ont une littératurephilosophique. suffiraitpour cela, dans
Il
chaquepays,d'uneSociétéde philosophie qui se chargeâtdu con-
trôleet des fraismatérielsde la publication, et d'un homme,ou
d'unpetitgrouped'hommes, qui voulussentbien prendrela peine
de rédigerle premier texteet de coordonner les cri-
observations
-
tiques. Si ce travailétaitune foiseffectué ou
pourquatre cinq
langues, il serait à
facile tenirau et
courant, il rendraitdesservices
inappréciables.
D'autrepart,notrerevisionelle-même auraitbesoind'êtredéve-

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A. L AL ANDE. - ÉTAT DU « VOCABULAIREPHILOSOPHIQUE ». 799

loppée à l'étranger. Nous mentionnons,pour chaque terme, les


équivalents allemands, anglais et italiens; nous citons souvent,
commeje le disais plus haut,des textesde ces langues. Nous remer-
cions très vivementici les philosophesétrangersqui veulentbien
relire nos épreuves, et qui nous ont souventenvoyé des contribu-
tions de haute valeur; mais nous désirerions augmenterleur
nombre,et en particuliercelui de nos correspondantsde langue
anglaise. Je profitedonc de l'occasion du Congrèspour fairecon-
naître ce desideratum,spécialementà ceux de nos confrèresqui
enseignentla philosophie: nous nous feronsun plaisir,s'ils veulent
bien nous le demander, de leur envoyernos cahiers d'épreuves,
toutpréparéspour les annotations;et même en dehors des Univer-
sités,il·va de soi que nousles adresseronstrèsvolontiersà tousceux
dontles publicationsantérieuresgarantissentune réellecompétence
en cette matière. Il est d'ailleursentenduqu'en nous informant de
leur intention,ils ne prennentpar là aucun engagement,et qu'ils
restenttoutà faitlibres,après avoir reçu nos cahiers d'épreuves,de
n'en lire que les articles auxquels ils s'intéresserontspécialement.
De notre côté, nous ne nous engageons pas non plus à publier
toutes les communications que nous pourronsrecevoir,mais seule-
ment celles que le plan de notre travail nous permettrad'utiliser.
Jusqu'à présent d'ailleurs nous avons entenducette règle dans le
sens le plus large, et toutes les fois que l'applicationen a pu.sou-
lever un doute de quelque importance,la question a été débattue
en séance publique de la Société de philosophie: les dix fasciscules
actuellementpubliés permettentde le constaterfacilement,et font
assez connaîtrela natureet les caractèresde notretravail.

AndréLalande.

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