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Année 2010-2011
Cours
Traitement des sols
AVANT-PROPOS
Ces éléments de cours ont été élaborés en s’appuyant sur les documents et notes de cours de :
- Michel Gambin, Olivier Combarieu, Georges Pilot
- ainsi que sur les documents normatifs ou de la littérature spécialisée citée en bibliographie.
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Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
Plan
1. INTRODUCTION ............................................................................................................................................ 5
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4. CHOIX D’UNE MÉTHODE DE TRAITEMENT .................................................................................................. 39
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1. Introduction
1.1. Objectif
Améliorer les sols a toujours été, parmi les soucis du bâtisseur, comme une alternative vis-à-vis d'une solution
d’aménagement du projet comme :
adaptation géométrique d’un projet de construction en remblai sur sols mous,
substitution totale ou partielle des sols de fondation,
allègement des remblais,
fondation compensée.
On ne compte plus les exemples de traitement des sols datant de plusieurs siècles, qu'il s'agisse de
préchargement, utilisé préalablement à l'édification de la mosquée bleue à Istanbul, ou de picots de
densification, battus sous les murs de certaines cathédrales européennes
On peut aujourd'hui classer les techniques d'amélioration, dont la panoplie s'est largement agrandie grâce aux
progrès technologiques, selon la liste suivante.
L'amélioration des terrains peut être réalisée de deux façons différentes, avec ou sans apports de matériaux.
Les techniques de traitement des sols mises en œuvre sont multiples. Aujourd’hui, elles permettent de répondre
aux exigences techniques les plus sévères des structures et ouvrages à supporter. Ces procédés ont été
systématiquement étendus ou adaptés à toutes les natures et profondeurs de sols (argiles ou sables).
Après amélioration des terrains par ces techniques, il est généralement possible de construire :
• des aéroports (sécurisation des terrains supportant les pistes / hangars / zones de frets),
• des zones commerciales,
• des complexes industriels,
• des silos de stockage,
• des raffineries (réservoirs, etc …),
• des zones d’habitation
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2. MÉTHODES DE TRAITEMENT DES SOLS FINS.
Les méthodes de traitement des sols fins (argiles molles, limons, sols organiques) sont nombreuses et variées.
Ce document a pour objet de présenter succinctement leurs objectifs, leur mise en oeuvre, leurs méthodes
d'étude et leurs contrôles.
Des informations complémentaires beaucoup plus détaillées sont disponibles dans les références
bibliographiques citées. Ces méthodes sont regroupées en deux familles de traitement :
les méthodes destinées à l'amélioration des sols fins par préchargement. Elles portent sur le
préchargement seul ou associé à des procédés permettant d'accélérer la consolidation, drains verticaux
et tranchées drainantes, d'une part, électro-osmose, d'autre part ;
les méthodes qui visent à renforcer les massifs de sols fins, que ce soit par la réalisation de colonnes
(colonnes ballastées ou colonnes de sol traité à la chaux) ou par le renforcement de la structure du
matériau (congélation, électro-injection).
2.1.1.1. Principe
D'un usage courant, cette technique consiste à placer sur le terrain une charge égale à la charge définitive Pf,
augmentée éventuellement d'une surcharge Ps, qui assure tout ou partie des effets suivants :
- produire un rapide développement des tassements de consolidation primaire,
- provoquer rapidement l'apparition et le développement des tassements de compression secondaire,
- augmenter la cohésion non drainée du sol.
Pour un préchargement avec surcharge, les deux premiers effets sont dominants ; la surcharge temporaire est
enlevée lorsque les tassements provoqués sont compatibles avec le bon comportement de l'ouvrage définitif.
Le troisième effet est recherché avec une construction par étapes, lorsque la résistance initiale du sol est
insuffisante pour supporter sans rupture l'ouvrage définitif et que chaque étape conduit à une amélioration
permettant la réalisation de la phase suivante.
L'amélioration des sols fins par préchargement consiste donc à agir sur l'un de ces facteurs ou à combiner les
deux méthodes à la fois, les principaux effets étant alors les suivants :
- diminution :
de l'indice des vides (augmentation du poids volumique),
du volume d'eau interstitiel (donc de la teneur en eau);
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- augmentation :
du degré de consolidation ;
de la résistance au cisaillement non drainée cu.
Le principe des différentes méthodes de réalisation sur chantier est donné par les schémas figures 2-1, tandis
que les tableaux 2 et 3 décrivent ces méthodes.
a d
b e
c f
Figure 2-1. Méthodes de préchargement par augmentation de contrainte effective et diminution de pression interstitielle
mise en place La charge définitive est méthode Théorie de la Charge appliquée fonction de
d’une charge appliquée suffisamment utilisée très consolidation bien connue la capacité portante du sol.
équivalente à la longtemps à l'avance pour que couramment (sauf sur la prévision des Peut nécessiter un chargement
valeur finale. la consolidation soit temps de consolidation). par étapes. Peut demander un
suffisamment avancée à la mise Réalisation facile. Bonne délai assez long pouvant être
en service de l'ouvrage. homogénéité du réduit par mise en place d'un
traitement. réseau drainant dans le sol de
fondation.
Mise en place d'une La mise en place d'une charge Méthode Théorie de la Charge appliquée fonction de
charge équivalente supérieure à la charge finale utilisée consolidation bien la capacité portante du
à la valeur permet d'obtenir un tassement, couramment. connue. Réalisation facile. sol. Peut nécessiter
définitive, plus une plus important dans un délai Bonne homogénéité du un chargement par étapes.
surcharge plus court. La charge en excès traitement. Demande un volume de
(préconsolidation) est enlevée dès que le remblai supplémentaire.
tassement obtenu est jugé Délai plus court que celui de la
suffisant. méthode précédente, pouvant
être encore réduit par réseau
drainant. Mise en dépôt ou
réutilisation da la surcharge.
Chargement par Même principe que les deux Méthode Théorie de la Peut demander un remplissage
réservoir. méthodes précé¬dentes. spécifiquement consolidation bien progressif du réservoir.
adaptée aux connue. Réalisation aisée Possibilité de réduire le délai
réservoirs. si le réservoir constitue de consolidation par un réseau
l'ouvrage définitif. drainant.
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application du vide Le vide est appliqué soit dans Méthode L'application du vide dans méthode coûteuse nécessitant
des puits, soit dans des drains utilisée des puits amène une des équipements et un
de sable à partir d'une exceptionnelle amélioration importante du personnel spécialisés.
membrane étanche recouvrant ment. sol. Élimination des applicable aux sols relativement
la zone à traiter. problèmes de stabilité des perméables et saturés.
remblais de Profondeur de traitement limitée
préchargement. à 7 m. Tassements non
homogènes.
Abaissement du le rabattement de la nappe dans Méthode peu Cette méthode est plutôt Peut provoquer des tassements
niveau de la nappe. un sol compressible provoque courante. une résultante de travaux importants du sol subissant le
des tassements provoquait ou nécessitant rabattement. Tassements non
un rabattement de nappe. homogènes.
Electroosmose Une différence de potentiel Méthode Sous réserve de bien Méthode coûteuse demandant
appliquée entre une anode et utilisée maîtriser les paramètres des équipements spéciaux et un
une cathode provoque un exceptionnelle de traitement, la méthode personnel spécialisé. Utilisable
écoulement d'eau vers, la ment. est efficace. Elle est dans les argiles et limons avec
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cathode. utilisée le plus souvent en k < 10 m/s. Difficultés pour
travaux provisoires. prévoir les paramètres et les
effets du traitement. Traitement
non homogène qui n'est pas
irréversible si le sol n'est pas
chargé.
Le drainage vertical seul permet d'accélérer la consolidation mais l'anticipation des tassements demande du
temps, de plus la montée de remblai excédentaire est parfois périlleuse et onéreuse.
Le procédé, permet:
- de monter rapidement les remblais sans risque de rupture (six à neuf mois au lieu de dix-huit
mois)
- de garantir, dans le temps, des tassements faibles.
Dans ce cas, les tassements dans les trente ans suivant la mise en service de l'ouvrage doivent être inférieurs à
10 cm.
Cette technique, simple dans son principe, consiste à disposer sur le sol une membrane étanche et ensuite à
créer le vide par pompage sous la membrane. La pression atmosphérique est ainsi utilisée comme une
surcharge équivalant à un remblai de 4,5 m d’épaisseur ou 10 m d'eau. Elle permet de réaliser en moins de 6
mois la préconsolidation des terrains fortement compressibles. Cette simplicité apparente cache un certain
nombre de difficultés pratiques
- Étanchéité périphérique
- Mise en place de drains verticaux et horizontaux
- vidange des drains pour que l’équivalence entre préchargement et consolidation par le vide soit
réelle.
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Cette méthode présente par rapport aux remblais de préchargement deux avantages principaux
- Il n’existe aucun risque de rupture à court terme quelle que soit la valeur de cu puisqu’il n’y a
pas d’augmentation de la contrainte totale.
- En cas de présence de matériaux granulaires avant les niveaux argileux, il y a augmentation
des contraintes effectives verticales et horizontales, ce qui est équivalent à créer dans un sol
sableux une cohésion fictive de l’ordre de 50 kPa pendant toute la durée du pompage
Les membranes utilisées sont en PVC ou en PEHD présentant les caractéristiques nécessaires à une bonne
réalisation de ce type de travaux.
Figure 2-3. Etanchéité périphérique Vue d’un chantier en cours de pompage. Tassement au centre (sous l’eau) 1,2m.
Applications pratiques
- Tous les cas de préchargements classiques,
- Possibilité de combinaison avec une surcharge de remblai en profitant de augmentation de la cohésion
apparente,
- Combinaison avec un préchargement à l’eau, la membrane étant étanche.
La membrane étant très déformable cette méthode est applicable quels que soient les tassements attendus.
Grâce à l’étanchéité de la membrane et au drainage horizontal, il n’y a pas de perte de contrainte due au
déjaugeage du remblai passant sous la nappe, pendant le pompage.
2.1.2.2. généralité
Le principe de cette méthode apparaît simple au premier abord comme on peut le constater par le calcul ci-
dessous. Supposons un sol déjà consolidé sous une faible hauteur de remblai au-dessus duquel est mis en
oeuvre une membrane étanche refermée sur des tranchées étanches descendue au moins au niveau de la
nappe (Fig. I)
Il suffit pour comprendre le mécanisme de prendre en compte la pression atmosphérique dans les contraintes
vraiment totales celte fois et dans les pressions interstitielles.
Avant de réaliser le vide à une profondeur z
T = z + r.h + Pa = t + Pa
uT = z.w + Pa =ut + Pa
'T = T - uT = t - ut = z.’ + h.r
Les indices T étant affectés aux contraintes y compris la pression atmosphérique et t aux contraintes
classiques, ’j étant la contrainte effective initiale avant de faire le vide. Si le vide est maintenu sous la
membrane pendant un temps infini T ne change pas, tandis que uT devient ut=z.w + 0
D’où ’f en fin de consolidation devient
’f=T-ut=’i+ Pa
la contrainte effective est donc augmentée de la valeur de la pression atmosphérique si le rendement des
pompes est de 1. Ce raisonnement est valable pour ’h on est donc en présence d’une augmentation des
contraintes isotrope.
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1 / La valeur z doit être faible par rapport à la largeur
2/ II faut r << r0 pour ne pas avoir d’effet de bord
3/ Il faut h faible sinon le raisonnement devient faux car la nappe va monter dans le remblai drainant et
provoquera une diminution de ’f par déjaugeage du remblai.
4/ Le vide doit être réalisable avec des moyens économiques c’est à dire qu’il faut peu de venue d’eau, ce
procédé est donc intéressant dans les sols argileux , mais ce sont les seuls sur lesquels on envisage des
méthodes d’amélioration des caractéristiques par préchargement.
En effet, s’il n’est pas pris de précaution particulière, le schéma d’écoulement en cas d’une nappe à une
certaine profondeur sera celui indiqué sur la figure 2-5 partie droite
3m
12m
Loin des bords dans la zone sans drain en supposant que la nappe du sable inférieure est à la même charge
hydraulique que l’argile et que le rendement de la pompe à vide, y compris tes pertes de charge dans les
sables, soit de 0,8 , on peut calculer l’augmentation de contrainte effective.
En prenant l’origine au point 0, la charge hydraulique en A reste identique puisque la membrane n’a pas une
dimension infinie et vaut
h=u/w + z = 12 + 0 =12
et hT =12 + 10 = 22
en tenant compte de la pression atmosphérique.
Après pompage hA reste la même, hB devient avec les valeurs prises à la gauche de la figure
u/w + N.Pa + z = 3 + 0,2 x 10 + 12 = 17
L’augmentation de contrainte effective en B sera donc limitée à 50 kPa ; et 80 kPa, si on ne laisse pas monter
l’eau dans le remblai. Cette augmentation de contrainte sera nulle en A et la variation entre A et B sera linéaire
en fin de consolidation quand l’écoulement sera devenu permanent.
Dans la partie gauche de la figure, si on empêche la nappe de monter dans les remblais et si l’on dispose des
drains verticaux, l’écoulement va être modifié. En effet, le gradient le plus fort sera toujours horizontal sauf dans
la zone située entre la couche de sable inférieure et la base des drains.
On se retrouve dans cette configuration dans le cas de calcul initial et l’augmentation de contrainte effective
sera égale au rendement près à la pression atmosphérique, soit 80 KPa en tout point du massif CDEF.
Les effets de bord dans la zone du point C sont réduits au minimum en diminuant la maille des drains en
périphérie, comme on le verra plus loin.
Techniquement, il est difficile d’empêcher la nappe de monter dans les remblais, c’est d’ailleurs la première
cause d’échec, avec la réalisation de drains verticaux descendant dans une couche perméable, des tentatives
réalisées dans le passé; les collecteurs se sont alors pratiquement remplis d’eau et le vide ne put se réaliser
correctement. C’est pour éviter ces déboires que le système breveté prévoit la réalisation concomitante d’un
rabattement sous la membrane, celui-ci peut être réalisé de deux façons :
1/ Réalisation de drains horizontaux profonds ou tranchées drainantes (5m de profondeur)
2/ Système de vidange des drains avec pompes plastiques incorporées dans chaque drain pour maintenir l’eau
à 5m de profondeur environ.
Au niveau théorique, l’approche est la même et peut se présenter comme suit.
Figure 2-6. Visualisation de la pression interstitielle Figure 2-7. Évolution de la pression interstitielle dans
totale la théorie unidimensionnelle de Terzaghi.
Avant toute mise en place de surcharge, à partir d’un point O de la surface libre de la nappe, on trace une droite
à 45° de cette façon en l’absence de consolidation en cours la pression interstitielle a une profondeur z en
dessous de la nappe, est donné par la longueur MN.w + Pa.
Si on veut réaliser un préchargement avec un remblai de grande dimension (cas unidimensionnel) au temps t=0
la contrainte est transmise à l’eau et la pression interstitielle augmente donc de u. La consolidation
s’opérant petit à petit, la surpression de chaque point de l’argile sera donnée par la courbe AN’B en l’absence
de drain pour revenir à AB pour un temps théoriquement infini (Fig. 2-7).
La surface AA’B’BN’A représente le diagramme de consolidation et la longueur N’P l’augmentation de la
contrainte effective pour le point M situé à une profondeur z en cours de consolidation. In fine N’ rejoint N et
l’augmentation de contrainte effective est la même en tout point de l’argile et vaut N P c’est-à-dire .
Dans le cas d’une surcharge de dimensions finies (par exemple un bac de pétrole apportant une contrainte de
80 kPa et de diamètre égal à l’épaisseur de l’argile) le schéma est celui de la Fig. 2-8 avec l’hypothèse
simplificatrice d’un comportement élastique du squelette solide et d’une consolidation unidimensionnelle, même
si dans ce cas elle est peu réaliste, NP représente toujours l’augmentation de contrainte effective à la
profondeur z A’B’ représente la courbe classique de BOUSSINESQ.
Figure 2-9. Schéma unidimensionnel du pompage Figure 2-10. Schéma unidimensionnel du pompage
sans drains avec drains
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b) Consolidation atmosphérique avec drain arrêté avant une couche drainante . Ce cas est un peu
théorique comme on l’a vu précédemment pour des problèmes purement technologiques (Fig. 2-10).
De plus, dans le cas de sol très compressible le préchargement par un remblai présente l’inconvénient
d’apporter une contrainte qui diminue en fonction du tassement ; la base du remblai en passant sous la nappe
se trouve déjaugée et la contrainte apportée diminue.
Dans le cas de pompage sous vide avec drains horizontaux, le remblai situé sous la membrane reste
évidemment sec.
Figure 2-11. Principe du diagramme p,q Figure 2-12. Schéma des deux systèmes de consolidation
En première approximation on peut considérer que le chemin des contraintes est du même type sous un
remblai au moins près du centre
b) Dans la méthode œdométrique on s’interdit les déplacements horizontaux , donc q’/ p’ = cte et le chemin des
contraintes suit la ligne Ko de pente 1-Ko / 1+Ko (Ko étant le rapport ’3 / ’1.).
Cette ligne Ko coupe le plan Op’ ligne Kf en deux zones. Au-dessus les déplacements horizontaux sont vers
l’extérieur h < 0 sur la ligne h = 0 par définition et en dessous h > 0.
Le chemin de contrainte réelle sera donc ABC alors que celui pris en compte par la méthode oedométrique sera
AD, C et D ayant le même '1
Dans le cas de la consolidation atmosphérique pour un essai triaxial aucun déplacement latéral n'étant
empêché on se retrouve évidemment avec 'v = 'h c'est-à-dire sans déviateur et le chemin de contrainte est
horizontal de type AE .
Les points C D E étant sur une droite à 45° correspondant à la même contrainte 'v .
Sur un chantier réel à proximité du remblai de surface il y a un effet de frettage entre la couche supérieure et
l’argile, ce qui empêchera le déplacement horizontal et le chemin de contrainte sera AD. Globalement les
chemins de contraintes se situeront dans l’angle AD, A E c’est-à-dire dans la zone correspondant à un h positif
alors que dans le cas d’un remblai il y a toujours h négatif c’est-à-dire avec un déplacement latéral vers
l’extérieur la séparation entre les systèmes étant la droite A D correspondant à l’oedomètre c’est-à-dire h égal à
zéro. On peut donc mettre une membrane à côté de bâtiments sur pieux sans risque de rupture.
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Cm= n.Pa.tan(ø)
Cette cohésion apparente est toujours présente quelles que soient les déformations.
Cette valeur peut modifier énormément le coefficient de sécurité. Dans un cas réel cité dans les exemples de
réalisation, le moment résistant dans les tourbes pour la hauteur de remblai maximale de 2,40 m était de 2760
KNm/ml et la cohésion provenant du vide entre A et A’ ajoutait un moment résistant de 1540 KNm/ml soit plus
de 50%.
2.1.2.7. Contrôles
Le préchargement ayant pour objet de provoquer la consolidation des sols porteurs, il est nécessaire de
connaître, en fonction du chargement et du temps
- l’évolution des tassements
- accessoirement, l’évolution de la déformée horizontale du sol lorsque des fondations profondes existent ou
doivent être réalisées dans la zone traitée
- l’évolution des pressions interstitielles à différents niveaux
- la résistance au cisaillement non drainé du sol mesurée en place aprés traitement pour s’assurer de l’efficacité
du procédé.
2.1.3.1. Principe
Les réseaux drainants sont constitués par des drains verticaux ou des tranchées drainantes, mis en place dans
les sols à traiter avant chargement pour faciliter le drainage horizontal (figure 12). Le drainage vertical
s'applique aux terrains peu perméables et permet d'augmenter considérablement leur vitesse de consolidation.
Les drains verticaux en plastique souple plats ou cylindriques, peuvent atteindre des profondeurs de 40 mètres
ou plus. Selon la nature et la composition des terrains à traiter, les drains peuvent être également réalisés sous
forme de colonnes de sable ou de granulats.
Sous la seule pression des terres au repos, les réseaux sont inactifs ils deviennent efficaces dès que le sol est
chargé. Les réseaux drainants ont pour seul but d’accélérer l’évolution de la consolidation entraînée par un
préchargement.
Les recherches récentes montrent que les drains sont d’autant moins efficaces que les sols contiennent plus de
matière organique et qu’il est ainsi attendu des tassements de compression secondaire.
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plaques pleines
pierres poreuses drain central
bague
oedométrique
Les sols traités par des réseaux drainants sont toujours recouverts d’une couche drainante d’au moins 0,5 à 1
m d’épaisseur. Le plus souvent, cette couche drainante est mise en place avant la réalisation des drains pour
permettre la circulation des engins de perforation et d’approvisionnement. Cette couche drainante peut étre
partiellement remplacée par une ou plusieurs nappes de géotextiles.
Les méthodes d’exécution sont nombreuses et elles évoluent avec les progrès techniques (matériels de mise
en place et matériaux pour drains préfabriqués).
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2.1.3.4. Contrôle
En cours de réalisation du réseau drainant, il faut s’assurer que le maillage est bien respecté et noter la
longueur de chaque drain. Dans le cas de drains foncés, en terrains hétérogènes, il arrive que le refus de
fonçage se produise avant le niveau d’arrêt théorique.
Pour les drains de sable, le diamètre de quelques peut être vérifié à l’aide d’une « torpille” calibrée, ainsi que la
profondeur, pour s’assurer qu’il ne s’est pas produit de rupture de la colonne. La vérification doit également
porter le volume de matériau drainant introduit dans le forage. Pour les tranchées drainantes, la profondeur ne
doit pas excéder la hauteur critique stabilité d’un talus vertical, laquelle est parfois surestimée lorsque le sol est
hétérogène.
Pour juger l’amélioration apportée par le traitement, il est toujours nécessaire de prévoir un programme de
mesures en place des paramètres
- les tassements de la surface et des couches les compressibles (dont l’interprétation est facilitée par
l’utilisation de la méthode d’Asaoka déjà mentionnée)
- les pressions interstitielles dont l’interprétation précise nécessiterait de connaître la position réelle des
piézomètres par rapport aux drains
- éventuellement, la déformée horizontale (tube inclinométrique) dans le cas où des fondations profondes
existent ou doivent être réalisées dans la zone traitée et chargée,
- la résistance au cisaillement non drainée, en vue de calculs de stabilité complémentaires.
Ces constatations peuvent amener à compléter le système de drainage, par exemple, par adjonction de drains
verticaux intercalés dans le maillage initial.
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frottement interne (type “ballast”) compacté en place (colonnes ballastées), soit du matériau du site lui-même
traité en place, le plus souvent à la chaux vive
- une transformation de la structure du sol obtenue soit par action temporaire sur l’eau interstitielle par
traitement thermique (congélation), soit par action sur la structure argileuse à laquelle on fixe des ions
stables apportés par filtration sous l’action d’un courant électrique continu (électro-injection). Ces dernières
méthodes sont d’un emploi très spécifique et généralement dévolues à des traitements locaux, du fait de
leur coût ou de la difficulté de mise en oeuvre.
Le vibrateur pénètre à la profondeur désirée. Il est retiré de 1 mètre et on introduit du ballast dans la cavité. Le
vibrateur redescend et compacte le ballast. La procédure est répétée jusqu'en surface.
La qualité des colonnes est contrôlée par la puissance électrique absorbée pendant le compactage, et leur
diamètre à une profondeur donnée par la quantité de ballast introduite. Le ballast est chargé dans l'entonnoir (1)
par une pelle chargeuse. Un sas (2) contrôle par pesage (4) la quantité de ballast introduite dans le réservoir
(3). Après fermeture du sas, un flux d'air sous pression transporte le ballast jusqu'au réservoir (6) par le tube
(5). Une valve (7) permet l'évacuation de l'air surabondant.
Le ballast tombe par gravité dans le réservoir de pression (8). La pression d'air appliquée à ce réservoir assure
la descente du ballast jusqu'à la base où se trouve la jupe de protection (9). Une valve permet l'évacuation de
l'air excédentaire.
Le compresseur d'air et le générateur électrique sont fixés à l'arrière de la grue (10).
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Le sol renforcé comporte ainsi des colonnes réparties à raison d’une tous les un à cinq m2. Ces colonnes ont un
module de déformation très supérieur à celui du terrain naturel de ce fait, lors du chargement du massif
renforcé, il y a concentration des charges sur les colonnes. Le matériau les constituant est soumis à une
sollicitation de type triaxiale confinement latéral par le sol naturel et chargement axial à partir de la surface. La
résistance de la colonne sera d’autant plus élevée que l’angle de frottement interne du matériau constitutif sera
plus fort.
Les colonnes ballastées s’emploient pour améliorer la stabilité dans des cas difficiles ou pour réduire de façon
très appréciable les tassements d’ouvrages divers. En raison de leur coût assez élevé, elles sont donc
destinées à des traitements localises tels que fondations, remblais d’accès à des ouvrages d’art, fondations de
bâtiments, sols support de réservoirs.
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2.2.2. Renforcement par colonnes de sol traité à la chaux
Dans le cas des argiles molles peu consistantes et éventuellement dans celui des limons, on peut réaliser des
colonnes de sol traitées en place à la chaux vive. Cette technique a été mise au point en Suède vers 1975, pour
le traitement d’argiles sensibles dont la cohésion non drainée est de l’ordre de 10 à 20 kPa.
2.2.2.1. Principe
On rappelle que l’action de la chaux vive dispersée dans un sol se traduit par les effets suivants
- réaction d’hydratation (formation de Ca(HO2)) rapide et fortement exothermique cet apport de calories se
traduit par une diminution de la teneur en eau :
- modification immédiate des propriétés géotechniques sol résultant de l’apport des ions Ca et de la floculation
des particules argileuses (augmentation cisaillement et diminution de la résistance au de la compressibilité).
Ceci se traduit notamment par une diminution de l’indice de plasticité
- modification lente de la structure de l’argile par formation d’aluminates et silicates de calcium hydratés.
A titre d’exemple, une argile molle traitée avec six pour cent, en poids de sol nu sec, de chaux vive, a vu sa
résistance au cisaillement multipliée par cinquante au bout d’un an, dont le tiers en un mois et la moitié en deux
mois.
2.2.2.3. Contrôle
A la fabrication, ils concernent le dosage en chaux, réalisé automatiquement et en continu sur la machine.
Après l’exécution, on peut étudier l’efficacité du traitement sur carottes prélevées dans une colonne
(homogénéité de la distribution de chaux dans l’argile, amélioration des caractéristiques mécaniques). Le suivi
du comportement de l’ouvrage construit est classique: par exemple, mesure des tassements et des pressions
interstitielles dans le cas d’un remblai.
2.2.3.1. Principe
La congélation de l’eau interstitielle d’un sol conduit à un matériau dont les propriétés sont temporairement
améliorées tant que la congélation est entretenue. Le procédé est d’une efficacité radicale, mais d’un coût très
élevé, de sorte que son emploi demeure limité aux cas d’une difficulté exceptionnelle pour lesquels les autres
procédés de traitement ont été éliminés.
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Figure 2-20. traitement par congélation à Nice d’une zone sous chaussée traversée en tunnel et à Vienne sous
bâtiment pour tunnel de métro
2.2.3.3. Contrôle
Le contrôle vise essentiellement le champ des températures de la zone congelée, ainsi que les déplacements
de cette zone, car les sols gelés sont sujets à des déformations de fluage qui dépendent de la température
appliquée.
2.2.4.1. Principe
On a décrit précédemment le procédé de traitement par électro-osmose. La circulation du courant électrique
dans le sol peut également être utilisée pour faire migrer dans celui-ci des ions que la faible perméabilité du sol
ne permettrait pas d’introduire par filtration hydraulique ou par injection. On renforce ainsi la structure du sol
avec des ions provenant soit de barres de fer, soit de solutions de silicate de sodium, de chlorure d’ammonium,
etc. Il est important de noter que le traitement se produit à volume constant et ne perturbe donc pas les
constructions voisines.
a) b)
Figure 3-1. Méthodologie de compactage
a) b)
Figure 3-2. (a) Un engin de compactage (150 kN tombant de 25m) (b) Aspect d'un chantier avant comblement
des cratères. Quand il n'y a pas soulèvement entre cratères, le volume de ceux-ci, rapporté à la surface d'une
maille, représente la diminution de volume par unité de surface de la couche densifiée.
Dans les cas les plus simples (sols grenus lâches), les cisaillements induits se font avec diminution de volume,
donc avec accroissement de la résistance au cisaillement et diminution de la déformabilité. Les chocs
provoquent une augmentation de la pression interstitielle qui peut conduire à la “liquéfaction du sol”. Par la
suite, ces surpressions interstitielles sont appelées à se dissiper.
Les effets attendus de cette technique sont :
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- provoquer des tassements supérieurs à ceux attendus sous le chargement futur ;
- augmenter les caractéristiques mécaniques du sol ;
- réduire le potentiel de liquéfaction des sables lâches.
Ce procédé de traitement des sols est utilisé pour fonder des bâtiments ou des ouvrages, ou pour stabiliser de
grandes surfaces de remblais ou de sols lâches.
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Figure 3-3. Onde généré par l’impacte et chronologie des phénomènes : 1 énergie mise en oeuvre en tm/m3, 2
variation de volume en fonction du temps, 3 rapport de la pression interstitielle u à la pression de liquéfaction en
fonction du temps, 4 variation de la portance du sol en fonction du temps, 5 phase de liquéfaction, 6 phase de
dissipation de la pression interstitielle, 7 phase de regain thixotropique.
Les fissures de traction sont naturellement provoquées, avons-nous dit, par les tractions circonférentielles (voir
fig. 2e) et serviront de chemins de drainage privilégiés. De plus, la compression adiabatique des microbulles de
gaz créera des marteaux d'eau dans les espaces interstitiels, entraînant des agrandissements de ces fissures.
Comme dans les autres méthodes d'amélioration mécanique, l'augmentation de la résistance au cisaillement et
du module de déformation continuera au-delà de la période de dissipation des surpressions interstitielles,
pendant des semaines ou même des mois. Bien que ce phénomène ait été appelé regain thixotropique, des
recherches sont à poursuivre pour expliquer ce comportement : un changement graduel dans les couches d'eau
absorbée ou une cimentation chimique peuvent être parmi les causes profondes.
22
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
La consolidation dynamique augmente la densité et le coefficient Ko. Étant donné que la densification est
causée dans les sols saturés par des cycles successifs de liquéfaction et de drainage, il en résulte un
vieillissement sismique du sol. En conséquence, cette méthode peut être utilisée non seulement pour améliorer
la force portante d'un sol et réduire les tassements sous charge, mais aussi pour réduire le potentiel de
liquéfaction des couches pulvérulentes lâches dans les zones à risque sismique.
En cas de tremblement de terre, la question a été posée de déterminer le risque de perte de stabilité des zones
traitées. Cette idée est basée sur des études qui confirment qu'une mise en liquéfaction préalable est un moyen
pour faire décroître le potentiel de liquéfaction dans l'avenir. En utilisant un appareil triaxial cyclique, il avait été
possible de démontrer que, après plusieurs cycles de liquéfaction-drainage, le nombre de cycles pour obtenir à
nouveau la liquéfaction était plus grand que sous compression isotrope, bien que l'augmentation de densité
puisse être faible (fig. 3-7). Pendant la consolidation dynamique, la liquéfaction peut être atteinte sous chaque
empreinte, non seulement pour le cycle d'impacts dans l'empreinte, mais aussi pour chacun de ceux des
empreintes voisines. On note qu'aux passes suivantes, la liquéfaction n'est plus atteinte pour le même nombre
d'impacts dans chaque empreinte.
Cet effet de l'histoire sismique du sol sur son futur comportement a été étudié mais certains chercheurs
semblent toutefois fixer un niveau de déformation maximal au-dessus duquel la tendance pourrait s'inverser.
23
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
-Sable silteux 150 à 300 kPa
-Silt sableux et silt argileux 100 à 200 kPa
-Remblais hydrauliques de sable silteux 150 à 250 kPa
-Remblais hétérogènes 100 à 250 kPa
L'hétérogénéité du sol peut également imposer des traitements différents selon les endroits. Il importe que ces
variations soient connues d'avance pour pouvoir moduler l'intensité du pilonnage et obtenir les caractéristiques
uniformes souhaitées.
Cette technique a conduit à la création d'un appareil de laboratoire, l'oedomètre dynamique. C'est un véritable
simulateur dont la chambre de 0,80 m de haut et de Ø 0,30 m a une contenance de 40 litres. lies échantillons
prélevés aux différentes profondeurs reconstituent le sol qui est replacé dans les conditions de pressions
naturelles.
La contrainte verticale correspondant à la charge est appliquée, tandis que sont mesurées les contraintes
horizontales. Puis, l'échantillon subit rigoureusement le processus de compactage dynamique qui sera appliqué
au terrain. C'est-à-dire qu'il reçoit une énergie de 10 tm/m3 et diverses mesures sont effectuées : le tassement,
la pression interstitielle et la pression horizontale. Celle-ci est comparée à la pression verticale. Lorsqu'elles
deviennent égales, c'est que l'effet maximum a été obtenu.
En pratique, une deuxième application d'énergie est donnée, dès qu'un seuil de 50 millibars est atteint. Le
terrain étant déjà plus dense, donc moins perméable, la pression interstitielle se réduit plus lentement.
L'opération est renouvelée jusqu'à ce que les caractéristiques souhaitées soient obtenues. A chaque phase,
l'amélioration du terrain progresse, il est possible de pratiquer les mêmes mesures de mécanique que dans un
oedomètre ordinaire pour savoir si le terrain est susceptible de porter les charges imposées par l'ouvrage.
il y a tuf parallélisme total avec les traditionnelles études de laboratoire utilisées particulièrement en matière de
chargement statique.
24
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
Les types de pilons utilisés comprennent aussi bien des blocs de béton ou des coques en acier remplies de
béton (jusqu'à 80 kN) que des cylindres d'acier ou des plaques d'acier boulonnées ensemble jusqu'à atteindre
1700 kN ; les pilons utilisés dans l'eau ont habituellement des formes permettant de résoudre les problèmes
complémentaires auxquels on se heurte alors (résistance de l'eau, aquaplaning. etc...). Dans tous les cas, les
pilons doivent prouver leur durabilité.
Les machines utilisées pour lever les pilons sont variées : depuis, pour des poids de 150 kN maximum, les
grues dites de 100 tonnes qui nécessitent certaines adaptations jusqu'aux engins conçus par Ménard : le
tripode « 40 tonnes - 40 m » (fig. 3-4) ou la gigamachine de Nice.
Les photos des figures 3-8 et 9 montrent divers appareils de levage, dont certains, permettent de lever des
masses encore plus grosses pour appliquer des énergies considérables au sol et l’améliorer sur de plus
grandes profondeurs. Notamment, la « GIGA » a été spécifiquement construite pour améliorer 30 mètres
d’enrochements déversés dans la mer pour l’agrandissement de l’aéroport international de Nice à la fin des
années soixante-dix. La « GIGA » avait été conçue pour lever et relâcher des masses dépassant les 150
tonnes à des hauteurs de 30 mètres.
L’énergie d’un impact appliquée au sol se mesure en tonnes-mètres (t-m) et la magnitude de cette énergie par
chute constitue un facteur déterminant dans la mesure et la profondeur de l’amélioration obtenue. Les autres
facteurs qui affectent de façon significative la profondeur maximum et le degré d’amélioration sont la conception
du programme d’application d’énergie, la séquence, le bon nombre d’impacts par empreinte, et le monitoring
attentif de la réponse du sol tout au long des travaux. L’augmentation et le rythme de dissipation des pressions
interstitielles, le tassement provoqué suite à l’application de chaque phase d’énergie et le gonflement sont
autant d’éléments additionnels qui doivent être constamment suivis et pris en compte tout au long du traitement.
25
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
Le compactage dynamique est d'exécution extrêmement rapide et, dans le cas de sols granulaires dont
l’épaisseur est de l’ordre de 12 mètres ou moins, il est sans conteste le plus économique des procédés
d’amélioration de sol existants. Les surfaces traitées, après mise au point sur le chantier, varient de 300 à 600
m2 par jour.
Habituellement, les travaux sont réalisés par des entrepreneurs spécialisés, qui ont une licence d'exploitation
des propriétaires actuels des brevets (Soletanche S.A., en ce qui concerne le brevet de 1972). Ces
entrepreneurs s'engagent sur des résultats tels qu'un taux de travail admissible ou des tassements différentiels
maximaux (w) pour un type de structure donné.
Tableau 4
TYPE DE SOL AMÉLIORATION POSSIBLE TAUX DE TRAVAIL MAXIMAL
Sol argileux 100% 100 kPa
Limon 200 % 200 kPa
Sable 3-400% 350 kPa
Pour ce qui est des matériaux plus fins, les limons ont déjà été traités avec succès ainsi que certains dépôts
argileux, généralement varvés, avec des lits de sable. Cependant, le facteur d'amélioration de ces argiles n'a
jamais été supérieur à 2. Il s'ensuit que la force portante finale est encore faible et que des tassements
appréciables sont à prévoir. Les tourbes et les matériaux de décharge, industriels ou ménagers, peuvent
également être améliorés.
Figure 3-10. Granulométries pour lesquelles le compactage dynamique est applicable (Lukas, 1986)
En ce qui concerne les argiles, les caractéristiques d'identification et l'activité minéralogique doivent être
connues. Compte tenu des chantiers réussis, il semble que l'indice de plasticité doive être inférieur à 15 et la
limite de liquidité à 35 pour obtenir de bons résultats. Cependant, les perfectionnements de la technique
permettront, petit à petit, d'augmenter son champ d'application.
26
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
De toute façon, les argiles gonflantes (telles que la montmorillonite), les argiles saturées en ions à fort pouvoir
d'hydratation (comme l'ion sodium) et les argiles sous-consolidées doivent être évitées. Quand la fraction
argileuse est importante, la combinaison de la consolidation dynamique avec la surcharge et le drainage vertical
peut être envisagée.
Enfin, les anciennes décharges publiques peuvent être traitées à condition que la teneur en matière organique,
sous le niveau d'eau, reste faible.
30
Profondeur d’influence en mètre
25
20
15
granular soils
10 silts fill
Different soils (Mayne et al., 1984)
MSW
5 Loose silty sand (Holeyman, 1986)
D=3√(WH)
D=√(WH)
D=0,5x√(WH)
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Energy √(W.H) (ton.m)^1/2
27
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
20
Virginia
18
Sweden
qc above critical depth (MPa)
16 qc=22.5(log AE‐1.85) Scotland
14 Ohio
Israel
12
Indiana
10
Illinois
8 France
6 Qatar
Belgium
4
50 225 500 other
Applied energy (ton.m/m²=0.01 MJ/m²) correlation
Figure 3-12. Essai de recherche d'une fonction U =f(qc) dans certains sols (communication personnelle de P.
Mayne).
La plupart du temps, l'énergie est appliquée en plusieurs passes, en raison de l'accroissement des pressions
interstitielles. Les périodes de repos entre passes peuvent atteindre plusieurs semaines. Bien que la production
puisse atteindre 1 hectare par mois (toutes passes confondues), dans le cas de sols argileux aucune zone
traitée ne peut être livrée avant plusieurs mois.
Le délai qui sépare deux phases de traitement varie de quelques jours à plusieurs semaines selon la
perméabilité du sol. En traitement courant les impacts sont distribués selon des mailles de 5 à 8 m de côté.
Le maillage, l’énergie utilisée, le temps de repos entre phases, ainsi que le nombre de phases, sont ajustés au
début du chantier sur des zones d’essai où l’on doit mesurer
- l’évolution des enfoncements du sol au fond et autour des empreintes, en fonction du nombre des impacts
- la dissipation des surpressions Interstitielles,
- l’évolution des caractéristiques mécaniques,
- éventuellement les vibrations provoquées (géophones et accéléromètres) pour évaluer les effets sur les
structures avoisinantes.
Ces zones d’essais permettent également de choisir des paramètres de traitement pour s’affranchir de l’effet de
“dalle” (compactage trop intense en surface empêchant la densification en profondeur), et pour éviter un
enfoncement trop important du pilon.
Les tassements provoqués pendant le traitement sont de l'ordre de 3 à 10 % de l'épaisseur du terrain compacté
quand il s'agit de sols naturels et plus encore pour les remblais. Il en résulte un accroissement des
caractéristiques mécaniques (telles que le module de déformation ou la résistance au cisaillement) qui se
trouvent multipliées par un facteur de 2 à 4.
3.2.6. Contrôle
Le programme de suivi géotechnique est de la plus grande importance dans de tels travaux. Avant traitement,
les appareils de contrôle indispensables sont mis en place dans le sol : tassomètres, et capteurs de pression
interstitielle sont les plus courants ; piezomètres ouverts, cellules de pression totale, inclinomètres peuvent être
également nécessaires. Le contrôle d’exécution du chantier comprend
- des mesures topographiques autour et en fond d’empreinte pour mesurer les déplacements verticaux et
évaluer l’effet du traitement,
- des mesures de pressions interstitielles permettant de définir le “temps de repos” entre chaque phase db
traitement,
- des essais géotechniques avant et après chaque phase de traitement afin de juger de l’amélioration obtenue.
Avant et après chaque passe, on s'assure de la réponse du sol au traitement, par mesure ponctuelle des
enfoncements et par des essais in situ : SPT, pénétromètres, mais aussi et surtout pressiomètres. Ces derniers
donnant une courbe effort-déformation complète mesurée sur la paroi du forage. Lorsque l’établissement de la
28
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
densité relative est spécifiée pour évaluer la performance des fondations ou pour évaluer la réponse séismique,
il est suggéré d’utiliser les méthodes in situ telles que l’essai standard de pénétration (SPT, N) l’essai de
pénétration au cône (CPT) l’essai au cône quasi-statique (DCPT) selon que l’une ou l’autre de ces méthodes
apparaisse plus appropriée. Pour des applications spéciales, on a également eu recours à des méthodes
sismiques (SWV et SASW) et des essais de chargement sur plaque.
Des planches d'essai sont réalisées pour déterminer les différentes caractéristiques du traitement dont nous
reparlerons au paragraphe.
Ces contrôles doivent être renouvelés en cours de chantier, soit pour adapter le mode de compactage (grande
étendue à compacter, zone hétérogène, etc.), soit pour vérifier que les résultats espérés sont atteints.
L'utilisation la plus fréquente du compactage dynamique, et celle susceptible de générer les plus importantes
économies de temps et de coûts, concerne l’amélioration des sols pour la construction d’un dallage sur sol et de
fondations superficielles pour bâtiments ou ouvrages de génie. Le compactage dynamique remplace souvent
l’excavation et le remplacement des sols en place ainsi que les fondations profondes avec des inclusions
rigides. Le compactage dynamique est également utilisé pour :
support fiable pour fondations superficielles de tous types de structures par l’amélioration des
caractéristiques de portance et la satisfaction des critères de tassement total et différentiel sévères ;
assurer la bonne tenue du revêtement dans les aires de stockage ou de manutention de matériaux
hautement chargées, telles celles des entrepôts, pistes d’aéroport, terminaux de conteneurs, etc. ;
réduire le potentiel de liquéfaction des sols dans les zones à haute sensibilité sismique ;
stabiliser pentes, barrages, digues, etc. ;
réduire les vides dans les décharges ;
défoncer cavernes et mines abandonnées ;
densifier des sols marins et remblais placés sous l'eau, etc.
Ces chiffres ne représentent qu’un ordre de grandeur. Les résultats du traitement, qu’il s’agisse de la portance
obtenue ou de la profondeur d’amélioration, dépendent d’un grand nombre de facteurs, les uns intrinsèques aux
sols mêmes, tels leur nature, leur composition et leur perméabilité, les autres extrinsèques, dont les variables
du programme de compactage. L’analyse de ces facteurs et le choix des moyens à mettre en œuvre pour
optimiser les résultats du traitement, il faut bien le rappeler, ne relèvent pas de la science, mais plutôt de l’art)
donc de l'expérience et de la compétence du spécialiste.
29
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
Ce suivi s’effectue à toutes les étapes du traitement et en tout point sur le chantier, la mesure de la réduction du
volume de sol traité. Il sert à mesurer la réduction du volume et permet des comparaisons non seulement en
divers points du chantier mais aussi avec des projets antérieurs offrant des conditions similaires. Il sert de plus
à identifier les anomalies ou variations qui requièrent une attention immédiate. Dans les dépôts de sols fins et
saturés, les pressions interstitielles et leur rythme de dissipation de même que le gonflement possible sont
relevés pour établir le seuil au delà duquel l’application d’énergie cesse d’être productive. La réalisation
d’essais de sol in situ en cours de traitement est requise dans les cas d’application complexe.
Les impacts du pilonnage induisent des vibrations dont l’effet sur l’environnement doit être pris en compte
(figure 27).
La consolidation dynamique, comme les autres méthodes de traitement de sol mettant en jeu des vibrations, est
une source potentielle de dommages pour le voisinage. La mesure de l'accélération particulaire sur les
bâtiments voisins est souvent nécessaire. A partir des relevés exécutés jusqu'à maintenant (fig. 14), on montre
que la vitesse particulaire maximale v peut être donnée en fonction d'un facteur d'énergie pondérée, d'une
manière semblable à celle donnée pour le battage des pieux (fig. 15). Une moyenne de la valeur de v semble
être donnée par :
0 , 56
E
v 70.
10.D
2
où :
v est exprimé en mm/s ;
E est en kilojoule ;
D est la distance en mètres entre le centre de l'impact et la structure.
Si on considère v= 50 mm/s comme le maximum admissible pour de petits bâtiments, on peut donc considérer
que l'inéquation :
E 5,5.D 2
permet de limiter l'énergie par impact en fonction de la distance D au plus proche bâtiment.
30
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
On doit rappeler par ailleurs que les voisins ressentiront des vibrations inférieures à 5 mm/s et que, en
conséquence, des problèmes psychologiques peuvent également devoir être réglés (fig. 16). Il existe en tout
état de cause des moyens de réduire les vibrations sur les existants en réalisant par exemple des tranchées.
L’effet des ondes de Rayleigh peut être atténué par le creusement de tranchées superficielles.
Lorsque présents à proximité des travaux, les bâtiments et ouvrages sont inspectés par un spécialiste
indépendant et les vibrations relevées à l’aide de séismographe tri-axiaux. Dans des cas particuliers, des
éléments de structures avoisinantes seront instrumentées pour y détecter rapidement tout mouvement qu’elles
pourraient subir.
Pendant l’explosion, on observe un soulèvement de la surface (plus ou moins marqué selon la puissance et la
position des charges) et, dans certains cas, I apparition d’eau expulsée du sol ce qui traduit l’augmentation des
pressions interstitielles. La dissipation de ces pressions interstitielles est, en général, rapide du fait de la
perméabilité élevée des sols traités.
Cette méthode doit être alliée à un léger traitement de finition, compte tenu de l’état de surface obtenu après
explosion remaniement superficiel, création possible de cratères et de fissures.
La densité et la puissance des charges mises en place sont souvent fixées de manière expérimentale.
Cce procédé ne permet dans sa version originale que de densifier des sables propres. Supposons donc que
nous soyons en présence de sables dont la courbe granulométrique se situe dans le fuseau B de la figure 30.
Supposons également que ces sables soient saturés. S'ils ne le sont pas on peut envisager de les inonder ou
de les traiter à l'occasion d'une crue. A noter que plusieurs auteurs ont cherché à augmenter l'effet de la gravité
sur le ré-arrangement des grains en abaissant avant traitement le niveau de la nappe cette opération ne semble
avoir eu ni résultat positif, ni résultat négatif. L'effet des attractions capillaires entre grains a probablement
compensé l'augmentation de la contrainte effective jusqu'à la valeur de la contrainte totale.
Comme nous l'avons vu les principaux paramètres du projet de densification par explosifs sont
• la maille des charges,
• la quantité d'explosifs par forage,
• le nombre de passes,
• la sécurité du voisinage.
Nous n'avons qu'une donnée, l'épaisseur H de la couche de sable à traiter en mètres et nous cherchons à
atteindre une densité relative de l'ordre de 70-80 %.
Supposons que l'on envisage 4 séries de tir comme dans la figure 2. Pour une passe on prendra pour chaque
charge isolée selon Ivanov
Q = 0,055 [H/1,5] 3
Les valeurs de k sont données ci-dessous en fonction de la granulométrie du sable et de sa densité relative
initiale.
32
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
Tableau 5 : valeur de k dans la formule
Indice de densité initiale
10 - 20 % 30 - 40 % 40 %
Sable fin 4- 5 3 2,5
Sable moyen 2,5 - 3 2,5
La profondeur de mise en place des charges, quand il n'y a qu'une charge par forage est donnée par
Z = 0,66 H
On doit noter que L/2 le côté de la maille finale est de l'ordre de grandeur du rayon d'influence R de l'explosif
obtenu expérimentalement par le même Ivanov.
3.3.4. Contrôle
Cette méthode nécessite un contrôle initial d’aptitude du sol à être amélioré par explosifs, ainsi qu’un contrôle
final destiné à vérifier que les valeurs minimales des caractéristiques mécaniques ont été obtenues.
Ce contrôle porte essentiellement sur l’évolution:
—du poids volumique du sol en place (diagraphie, par exemple)
—des caractéristiques mécaniques in situ (pressiomètre, pénétromètre, SPT également pour l’état de densité)
—des tassements de surface (par topographie)
—éventuellement des pressions interstitielles.
Enfin, il est nécessaire de mesurer par sismographes la propagation des ondes émises, en particulier vers les
bâtiments ou structures les plus proches, de façon à limiter, si besoin est, la puissance des tirs.
De même que le matériel de vibroflotation ou de consolidation dynamique Ménard peut être utilisé pour réaliser
des améliorations de sols argileux par inclusions, de même on peut réaliser des colonnes de sable dans des
terrains cohérents avec des explosifs.
Ces colonnes ont un double effet :
. elles drainent l'eau expulsée du sol sous l'effet des surpressions provoquées par l'explosion,
. elles jouent le rôle d'inclusion.
Par des essais au Port du Nord à Gdansk, Dembicki a montré comment une charge linéaire disposée
verticalement dans un terrain cohérent surmonté d'une couche de sable noyée permet d'obtenir ce résultat.
Les charges sont placées dans des forages de 145 mm de diamètre espacés de 5 m selon une maille carrée.
Sous l'effet de l'explosion dans les 2 à 5 secondes qui suivent il y a projection de gaz puis formation d'un geyser
qui peut atteindre plusieurs mètres de haut. Ce geyser peut durer jusqu'à une dizaine de secondes. Enfin dans
les 3 minutes un entonnoir de 0,24 à 8 m3 apparaît dans le sable à la verticale de chaque forage. A aucun
moment il n'y a éjection de matériaux solides au dessus du niveau du sol. La taille des entonnoirs est fonction
de l'épaisseur de la couche de sable supérieure et du niveau supérieur de la charge linéaire. Le diamètre des
colonnes de sable est de 0,5 à 1,5 m.
La valeur moyenne de l'affaissement de la surface du sol est de 0,5 et 0,7 m dont seulement 0,04 m était dû à
la densification de la couche sableuse formant le substratum. Les 4/5e du tassement apparaissent dans les 24
heures.
Les premières colonnes réalisées sont compactées lors des tirs suivants. Il est recommandé de terminer leur
compactage à l'aide de charges ponctuelles placées dans la couche pulvérulente supérieure.
33
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
Pendant cette phase de restructuration, on observe un affaissement du sol autour du vibreur, ce qui traduit
l’augmentation de la compacité.
La vibroflottation vise à densifier des sols lâches, tant sur terre ferme que sous l'eau, par l'application de
vibrations à haute fréquence. De plus, des variantes du procédé permettent le remplacement partiel de sols
traités et/ou leur renforcement au moyen de colonnes de pierre.
La construction de colonnes de béton, faisant office de pieux de déplacement, est aussi réalisable avec le
matériel de vibroflottation.
Le compactage d'un sol lâche ou d'un remblai non compact peut être obtenu en profondeur par la pénétration
d'aiguille vibrante.
L’appareil est suspendu à un engin de levage. Il est surmonté de colonnes de tubes telles que la longueur
totale soit égale à la hauteur de sol à compacter.
Le vibreur est introduit verticalement sous l’effet de son propre poids et de la vibration avec, éventuellement, un
lançage à l’air ou à l’eau (figure 3-16). Le choix entre la pénétration à sec, ou à l’aide d’eau ou d’air, dépend des
caractéristiques du sol et de la présence d’une nappe.
L’opération de compactage est suivie en observant l’énergie électrique consommée par le vibreur pour la
densification du sol. L’opérateur peut faire varier la fréquence des vibrations, afin d’améliorer l’efficacité du
compactage. On peut, dans certains cas, faire un apport de matériaux grenus. En fin de traitement, une finition
de surface doit être réalisée réglage et compactage superficiel.
Plus précisément, le vibrateur, manipulé par une grue, est mis en station au-dessus du point de compactage.
Phase 1 : Sous l’influence de son propre poids, du lançage et des vibrations, le vibrateur atteint rapidement la
profondeur désirée. Les jets d’eau à la pointe sont alors coupés.
Phase 2 : L’eau arrive désormais uniquement par les orifices du haut du vibrateur. Le cône obtenu facilite la
mise en place de matériau d’apport -sable ou gravier- dans la cavité créée. Le flux d’eau le long du vibrateur
aide au transport du sable jusqu’à la zone de compactage à la base du vibrateur.
Phase 3 : Le vibrateur est retiré par étapes et produit de cette manière un cylindre de terrain densifié de 2 à 4
mètres de diamètre.
34
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
Dans les sols granulaires, le passage de l'aiguille vibrante provoque une liquéfaction du sol et un tassement
quasi immédiat. Le resserrement du terrain en profondeur se traduit, à la surface, par un affaissement de forme
conique qui doit être compensé par l'ajout de sable qu'on déverse au fur et à mesure du retrait de la sonde.
3.4.4. Contrôle
Le contrôle doit essentiellement être effectué dans les zones les nains favorables du traitement, c’est-à-dire au
centre des mailles.
Pour vérifier l’augmentation de compacité après traitement, toutes les méthodes courantes de mesure en place
sont applicables : pénétromètre, pressiomètre, mesure de la densité par diagraphies, etc.
Ces mesures permettent de modifier, le cas échéant, le maillage initialement retenu.
35
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
Pendant le traitement, la régularité et l’homogénéité du compactage sont contrôlés en enregistrant en continu
l’énergie électrique consommée. La mesure des tassements et des volumes de matériaux ajoutés permettent
d’évaluer la variation de l’indice des vides.
Les mesures en place des caractéristiques obtenues ne doivent être réalisées que quelques heures (matériaux
sableux) ou quelques jours (matériau limoneux) après le traitement, afin de permettre la dissipation des
surpressions interstitielles.
Les épaisseurs de sol couramment traitées varient de 8 à 10 m, mais on peut actuellement atteindre 30 m de
profondeur.
Cette méthode est plus particulièrement adaptée à des traitements localisés amélioration du sol de fondation
sous les fondations d’un ouvrage d’art, d’un bâtiment, d’un réservoir, d’un bassin de traitement, d’un remblai
mal compacté, etc.
3.4.7. Vibro-remplacement
Vibro-remplacement par voie humide ou vibro-remplacement par alimentation depuis la surface sont les termes
désignant la construction de colonnes de pierre utilisant les sondes vibrantes classiques avec injection d'eau.
La grande quantité d'eau que requiert le procédé ainsi que le volume de boue qu'il produit et qu'il faut évacuer
du site représentent des coûts élevés et peuvent constituer un obstacle sur le plan environnemental. Ces
considérations ont donc conduit, dans les années 80, au développement de sondes pourvues d'une
36
Cours d'amélioration des sols Ph Reiffsteck
canalisation fermée permettant d'amener la pierre à la base du vibrateur pour ensuite la compacter lors du
retrait progressif de ce dernier. Vibro-remplacement par alimentation à sec ou vibro-remplacement par le fond
sont les termes utilisés pour désigner ce procédé.
3.4.8. Vibro-refoulement
Il s'agit de construire des colonnes de pierre dans une cavité formée sans éjection de sol vers la surface et par
le simple déplacement latéral des sols sous l'effet combiné du poids et de l'action du vibrateur assisté au besoin
d'injection d'air comprimé. Ce procédé ne produit des colonnes profondes que dans les sols mous. De plus, si
on utilise une sonde classique, elle doit être entièrement extraite du trou avant d'y déverser la pierre, de sorte
que le sol soit suffisamment cohésif pour que la cavité demeure ouverte.
Cette dernière contrainte est éliminée par l'utilisation de nouvelles sondes permettant l'injection de la pierre par
le fond. De plus, correctement utilisées, ces sondes permettent d'optimiser remplacement et refoulement pour
construire des colonnes plus profondes qu'il ne serait possible autrement. Cette variante requiert un matériel
beaucoup plus complexe, elle est plus lente à réaliser donc plus coûteuse que les précédentes.
3.4.10. Résultats
Comme pour le compactage dynamique, les caractéristiques géotechniques obtenues par vibroflottation
varieront en fonction de la nature des sols et du programme de compactage utilisé. Le choix de la grille
d'insertion, de la profondeur de traitement, du diamètre des colonnes et du matériau servant à leur construction
sont autant d'éléments susceptibles d'influencer l'efficacité du traitement.
• Graviers et sables nets: La vibroflottation permet d'améliorer ces sols à des profondeurs pouvant excéder 30
mètres. Il est possible d'obtenir des portances admissibles pouvant atteindre 1000 kPa et des modules de
déformation de 100 mPa. Il s'agit là de caractéristiques géotechniques évidemment très favorables. Par ailleurs,
l'angle de friction interne du sol augmentera en moyenne de 5 à 8 degrés, lui conférant une résistance au
cisaillement et une stabilité considérablement accrues.
-Sables silteux: Dans leur cas, si la teneur en particules fines n'excède pas 30 %, la vibroflottation seule ne
suffira pas et il faudra obligatoirement recourir à la construction de colonnes de pierre. L'utilisation judicieuse
des techniques de vibro-remplacement ou de vibro-refoulement produira d'excellentes améliorations des
caractéristiques géotechniques de ces sols en plus de les rigidifier.
-Silts et sols argileux: Les caractéristiques géotechniques de silts ou de sols argileux ne peuvent être
significativement améliorées par vibrations. Par contre, la construction de colonnes de pierre créera un sol
composite capable de supporter des charges plus importantes que le sol originel. Les efforts verticaux sont
repris par les colonnes et le sol mou environnant. La charge admissible sur une colonne ballastée dépend de la
résistance du sol l'entourant, et sera généralement de l'ordre de 20 à 50 kN. D'une façon empirique, on estime
que le tassement résultant de l'application de charges sur des sols ainsi traités sera de 30 à 50 % moindre que
celui que l'on obtiendrait sans traitement.
Les résultats du traitement dépendent d'un grand nombre de facteurs, les uns intrinsèques aux sols mêmes,
tels leur nature et leur composition, les autres extrinsèques, dont le type et la puissance des vibrateurs utilisés,
les variables du programme de compactage et le contrôle continu de la densification. L'analyse de ces facteurs
et le choix des moyens requis pour optimiser les résultats du traitement, il importe de le souligner, ne relèvent
pas de la science, mais plutôt de l'art et donc de l'expérience du spécialiste.
3.5. Injection
Certaines situations particulières appellent un renforcement par remplissage des vides naturels (notarmirent
vides interstitiels) ou créés artificiellement on a alors recours aux injections dont le rôle est, soit d’étancher, soit
d’améliorer les caractéristiques initiales d’un massif de sol ou de roche.
Le domaine de l’injection est extrêmement vaste, aussi ne présente-t-on pratiquement ici que ce qui a trait au
renforcement de massifs de sols grenus supportant des ouvrages, renvoyant ainsi aux ouvrages spécialisés en
matière de tunnels et de barrages pour ce qui est des autres applications.
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L’introduction de nouvelles techniques, appelées “jet grouting” a élargi encore les domaines où l’injection peut
être appliquée.
3.5.1. Principe
L’amélioration des propriétés d’un sol à la suite de l’injection d’une substance chimi que dépend essentiellement
de la façon dont ce produit se met en place dans le massif. On distingue, à cet égard, trois modes d’injection :
- l’injection par imprégnation des vides existants par un coulis fluide. Le coulis pénètre ainsi dans des
fissures ou dans des vides interparticulaires
- l’injection par claquage du massif et remplissage par un coulis fluide : c’est l’injection sous pression qui
provoque elle-mène l’ouverture des fissures dans lesquelles se placera le coulis
- l’injection par serrage de coulis épais, qui ne circule pas, mais se place dans les cavités résultant du
refoulement de matériau que provoque cette injection.
On traite ici essentiellement du renforcement résultant d’injection par imprègnation.
Les facteurs pris en compte dans la mise au point d’un traitement par injection tiennent essentiellement au sol à
traiter et aux paramètres de l’injection.
- Au titre du sol à traiter, sont prendre en considération les vides existants (nature, dimension, continuité, etc.).
- Au titre des paramètres de l’injection figurent la nature du coulis (taille des grains des suspensions, viscosité,
stabilité), le débit et la pression d’injection.
- Les matériels d’injection utilisés (types de cannes d’injection, types de pompes, etc.).
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Chaque cas d’injection constitue un cas spécifique en fonction duquel sont choisis les paramètres de t-aitement
et les matériels les mieux adaptés.
Contrôle
Le contrôle de l’injection doit permettre de vérifier si les objectifs de traitement visés ont bien été remplis
(étanchement, renforcement, etc.).
Le contrôle s’effectue, en fait, en deux temps :
- en cours de traitement, suivi de toutes les données du chantier : caractéristiques des forages
d’injection, analyse des produits d’injection, paramètres de l’injection, etc. Le nivellement régulier du
site peut également être un indicateur de l’effet de l’injection
- après traitement, évaluation de l’amélioration des propriétés géotechniques du massif. Cet effet se juge
sur :
- des essais en place, au niveau des paramètres de forage enregistrés avant et après injection et au
niveau des caractéristiques mesurées au pénétromètre ou au pressiomètre. Les essais d’eau
renseignent sur l’évolution de la perméabilité résultant de l’injection
- des essais en laboratoire sur carottes prélevées en forage
- éventuellement par examen de fouilles terrassées à la suite de l’exécution de plots d’essais, par
exemple.
L’établissement des fuseaux granulométriques d’un sol apte à un traitement donné est fait à partir des deux
approches suivantes
VIBROFLOTATION
EXPLOSIF
PARTICULATE GROUT
INJECTION CHIMIQUE
INJECTION PAR FRACTURATION
DRAINS VERTICAUX ET/OU PRECHARGEMENT
CONSOLIDATION DYNAMIQUE
ELECTRO-OSMOSE
RENFORCEMENT = COLONNES BALLASTES, SOIL-MIXING, CLOUAGE, …
TRAITEMENT THERMIQUE
SUBSTITUTION
COMPACTAGE HYDRAULIQUE
Il est cependant clair que les autres facteurs d’identification (notamment la densité relative pour les sols grenus
et les limites d’Atterberg pour les sols fins) et les paramètres mécaniques des sols sont à prendre en compte
dans la définition précise du traitement de chaque cas concret.
On peut compléter par :
- analyse des domaines déjà existants dans la bibliographie. Quelques auteurs ont présenté des tableaux ou
des courbes granulométriques bornant les domaines dans lesquels les méthodes précitées sont utilisables;
- analyse de nombreux articles et dossiers d’étude concernant des chantiers de traitement de sols.
Toutefois, deux points doivent être considérés dans l’examen des domaines d’utilisation proposés:
- les fuseaux granulométriques n’excluent pas de réaliser une étude de sol complète dans la mesure où la
composition granulométrique d’un sol n’est pas le seul critère à prendre en considération pour l’application de
certaines méthodes (influence des matières organiques, de la structure, etc.)
- pour les méthodes en plein développement, les domaines d’application suivent l’évolution des techniques et
des mises en oeuvre. Les frontières de ces domaines ne sont donc pas figées.
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Les diagrammes ci-dessous illustrent la plage d'utilisation optimale des procédés présentés dans ce document
en fonction de la profondeur du sol, de la nature de ses caractéristiques géologiques et du type de structure à
supporter
Figure 4-2. SC Colonnes Ballastées DR Plots Ballastés CMC Colonnes à Module Contrôlé, VC - Vibro Compactage, DC - Compactage
Dynamique, MV - Menard Vacuum, HDC - Compactage à Haute Energie, JG - Jet Grouting, VD - Drains verticaux
Les limites respectives des méthodes correspondent aux D50 des courbes granulométriques qui bornent les
fuseaux.
Certains cas particuliers sont à signaler
— une colonne propre aux sols très organiques (teneur en matière organique > 30 %) est donnée,
indépendamment de la taille des grains. En effet, la présence de ces matières organiques a un rôle
prépondérant et souvent néfaste sur de nombreuses méthodes d’amélioration.
— Les méthodes de congélation et de substitution, qui peuvent couvrir tout le domaine des sols n’ont pas été
représentées selon des fuseaux granulométriques mais elles figurent cependant sur ce tableau.
Les zones sombres représentent le domaine d’application recommandé de chacune des méthodes. Les zones
claires représentent les extensions possibles, dont on pourra retrouver la signification détaillée dans les figures
du chapitre précédent.
5. Conclusion
Les méthodes de traitement des sols de fondations et d’adaptation des projets présentées dans ce document
permettront aux lecteurs de mieux comprendre les choix préconisés pour résoudre les problèmes de
construction en sites difficiles.
Des limites d’application ont été proposées pour chaque méthode. Toutefois, l’évolution permanente des
technologies peut repousser certaines de ces limites.
L’attention est attirée sur la nécessité d’effectuer des contrôles sur les procédés d’amélioration cités. Ces
contrôles permettent à l’entrepreneur d’adapter la méthode de traitement à la nature et à l’état du sol, et au
maître d’œuvre de juger du résultat.
Le lecteur désirant approfondir les méthodes de dimensionnement, les procédés de réalisation et les cas
concrets de traitement pourront se reporter aux articles de fond cités en références bibliographiques.
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