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I- Finance conventionnelle et ses limites.

En effet, plusieurs défaillances ont été observées, liées en partie aux problèmes
éthiques et moraux ainsi qu’au système de financement des agents économiques. Basé sur une
certaine opacité au niveau de l’information, le système conventionnel encourage
l’endettement à travers le système de crédit et la titrisation. Dans ce système, la maximisation
du profit à travers les opérations à effet de levier, la vente à découvert et la spéculation ont
conduit à une détérioration éthique de l’activité financière et bancaire. Des pratiques
inappropriées et contraires à l’éthique comme l’avidité, la cupidité, la corruption et
l’asymétrie de l’information ont caractérisé le comportement des institutions financières et des
intervenants sur le marché (comme : les agences de notations...). Le secteur bancaire peut
donc être assimilé à une entreprise où nous essayons de vendre davantage de produits, qui ne
sont pas toujours sains, et de maximiser les profits et la rentabilité des capitaux propres.
L'asymétrie de l’information et ce manque de transparence trouvent leur origine dans la
rémunération via le taux d’intérêt que percevaient ces déposants. Donc, ils apportent leurs
fonds en contrepartie d’un taux d’intérêt sans se soucier de leur utilisation ultime. Pour
surmonter et remédier à une crise de confiance sans précédent sur les marchés de capitaux, il
est important de se baser sur des règles de bonne conduite afin de consolider le capital
confiance. Il est également important d’ancrer les principes d’une concurrence loyale sur le
marché et d’établir un couple rendement-éthique dans le but d’assurer la pérennité des
institutions financières. Il semble nécessaire aussi de recourir à une nouvelle intermédiation
bancaire fortement ancrée à l’économie réelle et basée sur des contrats de partage des profits
et des pertes plutôt que des contrats de dettes. Toutes ces solutions semblent être les
fondements du financement bancaire islamique.

II- La finance islamique comme système alternative.

La finance islamique s'intéresse plus à l’importance du côté éthique et religieux pour


la banque islamique à travers le respect des principes de la Charia qui, s’opposent à certaines
pratiques comme l’utilisation des taux d’intérêt, la spéculation, la cession de dettes, le manque
de transparence et le comportement opportuniste des dirigeants. Ensuite, l’importance de la
solidité financière par le choix d’un partage équitable des risques entre la banque islamique et
ses partenaires dans le financement des opérations d’investissement. Dans les relations
économiques, l’Islam incite à l’honnêteté, à la confiance, au respect d’autrui et à la justice
sociale. Ainsi, à la différence de la banque conventionnelle, la banque islamique interagit avec
deux types d’environnement : un environnement structurel, celui du système financier
conventionnel, et un environnement religieux régissant les transactions commerciales et
financières (Mouamalat).

Selon la loi islamique, le préjudice de l’endettement et ses intérêts est multiple. D’abord, le
débiteur se trouve souvent surchargé par l’endettement, ce qui le met dans l’incapacité de
rembourser ses dettes. Ensuite, la dette et ses intérêts augmentent les charges financières de
l’entreprise et par conséquent, les prix à la consommation s’accroissent. En outre, les intérêts
diminuent les bénéfices et l’autofinancement, autrement dit, la richesse et la capacité
d’investir. Le débiteur ou l’emprunteur assume une part majoritaire du risque dû au fait que la
rémunération qu’il devra céder au prêteur n’est pas fonction du résultat de l’actif financé. Le
prêteur est donc assuré d’un gain sur le prêt, il reçoit une rémunération fixe et indépendante
du succès ou de l’échec de l’activité financée. Inversement, en cas de profits importants, le
prêteur reçoit une part insignifiante des bénéfices alors que l’emprunteur obtient une part
importante. En d’autres termes, le profit attribué au capital est fixe alors que celui attribué au
travail est variable et entaché d’incertitude (Novethic, 2009). La justice sociale veut
qu’emprunteurs et prêteurs partagent équitablement les bénéfices et les pertes, c’est-à-dire la
mise en valeur du risque mutuel. Ce système est défini par R.S. Khan (1984) comme étant un
mécanisme financier qui lie le capital financier à l’industrie et au commerce sans utiliser le
taux d’intérêt.

D’autres parts, afin de maintenir une relation étroite avec l’économie réelle, la finance
islamique exige que toutes les transactions financières et bancaires soient fondées sur des
actifs tangibles et identifiables, ce qui limite intrinsèquement la capacité des banques
islamiques à utiliser des titres de créance et freine l’endettement excessif avec effet de levier.
La finance islamique interdit également l’incertitude, l’aléa moral et la spéculation (Gharar,
Maysir), Le respect de cette interdiction permet à la banque islamique de réduire le risque de
marché sur ses actifs financiers et d’allouer ses ressources financières vers des actifs réels de
long terme.

De même, les ressources des banques islamiques sont utilisées pour financer principalement
deux grands types de contrats d’investissement à savoir, la Moucharaka et la Moudharaba ou
la rémunération dépend du résultat du projet ou de l’opération financée. Ces actifs constituent
l’essence de la finance islamique dans la mesure où ils favorisent le développement de
partenariat entre les banques et les entreprises, ce qui augmente l’investissement, la croissance
économique, et permet de créer un mode de financement adapté aux opérations de création et
de développement des entreprises.
Ainsi, à travers leurs opérations de financement des investissements, les banques islamiques
sont mieux positionnées pour absorber les chocs externes car les pertes liées au financement
bancaire sont partiellement absorbées par les déposants.

Finalement, face aux défaillances observées dans le système financier conventionnel,


il semble que la finance islamique aurait pu améliorer la transparence, réduire l’asymétrie
d’information et contribuer à l’efficacité des institutions financières en termes de financement
et de gouvernance. Egalement, il est nécessaire de sortir de la vision de court terme
empruntée par les dirigeants et les gestionnaires de fonds. Le système financier doit assurer
une allocation optimale des ressources à long terme tout en veillant à assurer une rentabilité
élevée.

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