ASSASSIN’S CREED SYNDICATE SOM A 20 000 LIEUX 30 ANS DE MANETTES BIZARRRES

SUR LES NERFS EN TEST LA GUERR E DES BOUTONS

ÉTRO
LONDR ES D’UN DOUT E À VENIR

- T I C S E T T A C L E S
1 E R O C T O B R E 2 0 1 5
N ° 3 2 5 -

LE M A G A Z IN E Q U I A R B IT R E LE J EU V ID ÉO
EN CADEAU
UN BALLON
DE ROUGE

BLOOD BOWL 2
EN TEST

UN J EU PLAQUÉ ORC
ET AUSSI :
RISE OF THE TOMB RAIDER
WORLD OF WARSHIPS
DESTINY : THE TAKEN KING
SUPERHOT M 02943 - 325 - F: 4,90 E EP
BEL/LUX : 5,40 €
CH : 7,80 CHF

BIG PHARMA
’:HIKMTE=XUY^UZ:?a@n@c@f@k"

Édito
É À venir
O uh là, mais c’est qu’on est déjà en
octobre ! C’est fou comme le temps
file. Entre la Gamescom et cette rentrée
plus chargée que Toto-la-déglingue
un samedi soir, on n’a pas eu l’occasion
de vous parler de nos projets. Enfin
bon, « projets » est un grand mot hein,
vous savez que chez Canard PC, on
fonctionne pas mal à l’intuition. Ouais,
OK, « intuition » est aussi un grand mot,
« bordel général » conviendrait mieux.
Mettons que parfois on a des idées, qu’on
les trouve marrantes et qu’on se dit que
ça vaudrait le coup de les creuser un
peu sur plusieurs numéros pour voir ce
qu’on peut en faire. C’est pourquoi vous
trouverez désormais, un numéro sur
deux (le 1er de chaque mois), les aventures
de Mario Sporco, la BD de Canard PC
dont les premières planches, publiées
dans notre numéro d’été, sont disponibles
gratuitement ici : cpc.cx/d5h. Dans les
numéros du 15, vous aurez droit à deux
nouvelles pages du lexique de Canard PC,
dont le premier épisode a été publié dans
notre édition du 15 septembre.
Sommaire
News
09 Recette La Ratapenade©
Tests
12 Blood Bowl II
16 Lovers in a Dangerous Spacetime
18 World of Warships
20 Big Pharma
22 Soma
24 Skyshine’s
Bedlam
26 Dropsy
27 Curses ‘N
Chaos + Dead
in Bermuda
28 Armello
20
30 Forza
Motorsport 6
31 Destiny : The Taken King
LE MAGAZINE QUI ARBITRE LE JEU VIDÉO
Numéro 325 | 1er octobre 2015
42 Assassin’s Creed Syndicate
44 Superhot
46 Total War : Warhammer
48 Rise of the Tomb Raider
Et à part ça ? Eh bien, davantage
d’histoires tordues sur la rédac, de dessins
planqués un peu partout et de textes
brillants mais surtout crétins. Toutes ces
48
petites choses qui font que vous êtes de En chantier
plus en plus nombreux à lire Canard PC 50 Duskers
– et à vous abonner. Ben oui, être de plus 52 Megasphere
en plus idiots, c’est aussi notre façon 54 Bounty Train
de vous remercier de votre fidélité. Et 55 Into the stars
ce n’est que le début. Avec toutes les 56 Valhalla Hills
crétineries qu’on garde en réserve dans 57 Layers of Fear
notre besace, notre plan de domination 58 Sheltered
du monde est en bonne voie. Mais nous
en avons déjà trop dit, il est temps de
retourner jouer à Counter-Strike. Techno 52
60 News Hardware
64 Dossier L’Apple TV
66 Le Tour du Périph’
34 68 Configs de Canard
80
À part ça
Plume pudding 70 Dossier Petit guide des pratiques maso-
32 Au doigt et à l’œil chistes et autres perversions vidéoludiques
34 Dossier - Procès Bungie : 74 Bande dessinée Mario Sporco (la suite)
Dans les coulisses de Destiny 76 L’œil dans le rétro
36 Au Coin du Jeu Retour sur les pads du passé
Le mercato des youtubeurs 80 Je vis des hauts et des bas
38 Cabinet de curiosités Counter-Strike : Global Offensive
39 Mytholojeux La nourriture 82 Canard Peinard Grillez-en une
40 News Online
Canard PC | 03
NEWS L E S AV I E Z-VO U S ? B E R N A R D H E N RY- L E V Y S E TA R T I N E R A I T T O U S L E S M A T I N S G É N É R E U S E M E N T L E V I S A G E D E M O U S S E À R A S E R ( N O N S U C R

ce n’est pas une île,

Zéro zéro seize
c’est un cimetière Rentrée agitée chez
ites donc, c’est nous coller des avis positifs sur Nintendo : en plus de

D ou bien ça ne pète
pas la forme du côté
Steam. C’est quand même
dommage tous ces retours,
l’annonce d’un nouveau
pédégé temporaire (Tatsumi
Kimishima, qui a l’air d’être
de la franchise Dead critiques et avis envoyés pour
aussi porté sur la déconne
Island ? Après le report sine rien, alors que du pognon
et le fun que BHL quand
die du second épisode et le dans la boutique en ligne il choisit ses chemises),
four d’Escape DI (1/10 dans AURAIT
SUFŽ

voilà qu’ils repoussent

News
Canard PC, wouhou !), voilà leur gros jeu de Noël
que le free-to-play franchisé, à deux mois de sa encore, entre autres,
Epidemic, n’atteint même sortie. Star Fox Zero, « peaufiner le level design
pas le stade de sortie de au lieu de débarquer le et améliorer le ton des
bêta. Les serveurs du jeu, 20 novembre, sortira cinématiques ». Bien
sorte de MOBA un peu donc au premier entendu, tout ceci n’a
mou qui avait à l’époque trimestre 2016. Ou sûrement aucun rapport
plongé notre pauvre plus tard, allez avec le fait que le jeu,
Kahn Lusth dans un état savoir. La raison : développé par Platinum
catatonique sévère, selon Shigeru Games, se fasse absolument
seront débranchés le Miyamoto défoncer par toute la presse
15 octobre prochain. (qui est « très depuis son annonce à l’E3,
Et ce, en dépit du désolé »), autant pour son gameplay
« grand nombre il faut que pour ses graphismes
de retours de jeu GameCube.
encourageants
et de critiques
constructives »
Le FPS fabriqué au Canada
de la part des Tom Clancy’s Rainbow
joueurs qui, Six : Siege proposera aux
contrairement joueurs onze terrains de jeu le
à nous, se sont
jour de sa sortie, le 1er décembre
bousculés pour lui
prochain. D’autres maps sont
prévues, et les développeurs
promettent la main sur le cœur
Bethesda vient qu’elles seront toutes gratuites.
DaANNONCER
TOUT
ŽER

que le script des dialogues Producteur Maboule
de Fallout 4 fera 11 000 lignes, drian Askarieh, le dérangé
soit plus que Fallout 3 et Skyrim
réunis. Est-ce une bonne
A à l’origine du dernier
film Hitman (encore en
salle), a de grands projets
nouvelle ? Peut-être, on n’en sait et compte encore massacrer tout
rien. Rappelons toutefois que un tas de jeux vidéo. Interrogé
#EnjoyMarie (Enjoyphoenix) par IGN, il a décrit sa prochaine
bouse, Just Cause : « Je n’ai jamais
fait 220 pages, vu de film à propos d’un type envoyé
plus que pour semer le chaos depuis l’intérieur
Les Carnets et qui devrait ensuite décider si
ses actions sont morales ou non. »
du sous-sol Avant que les infirmiers viennent
(Dostoïevski) et le chercher, il a eu le temps de poursuivre l’œil fiévreux : « Si Hitman est
Dans la colonie une réussite, le film Just Cause pourra se dérouler dans le même univers. Si
ça ne tenait qu’à moi, Just Cause, Hitman et Lara Croft seraient un seul et
pénitentiaire même univers, Deus Ex en serait le futur et Thief le passé. Malheureusement,
(Kafka) réunis. il me manque les droits pour Lara Croft. » Tout n’est pas perdu…

04 | Canard PC
É E ) D E V A N T S O N M I R O I R . C E Q U I P R O U V E B I E N Q U E , P A R M I TA N T D ’A U T R E S , C ’ E S T E N C O R E L U I L E P L U S I N T O L É R A N T D E T O U S À L A C O N N E R I NEWS

Joystick

Quand le monde des

divertissements connectés
rencontre la compilation de
données, l’humanité en sort
enrichie de connaissances
nouvelles. Comme pas
plus tard qu’aujourd’hui,
quand YouPorn a publié
les statistiques concernant
ses usagers console.
need for de temps
Déjà, il ne m’avait jamais
traversé l’esprit que l’on

I
l semblerait qu’à condition concèdent, main sur le cœur : il ne faut
pouvait se servir de sa de taper assez fort et assez pas que le framerate de la version PC
Xbox One pour prendre longtemps, il soit possible de soit limité. Et que le code réseau soit
du plaisir. J’ai ensuite faire rentrer quelque chose, fonctionnel aussi, parce que ça peut être
même dans les esprits les plus lents et utile, pour un titre multijoueur. Mais
appris que les utilisateurs les plus hermétiques. Quelque chose que pour accomplir ce tour de force
de PlayStation sont assez comme, par exemple, l’idée que vendre technique, il allait falloir repousser sa
branchés mamans et milf, sur PC des portages de console limités sortie sur nos machines au printemps
tandis que les possesseurs à 30 images par seconde relevait 2016. Ne leur dites pas qu’on aimerait
du foutage de gueule intégral. Les pouvoir utiliser la souris dans les
de Wii préfèrent le
développeurs de Need for Speed le menus, sans ça, ce sera en 2017.
hentai et cherchent dix
fois plus que les autres
« Zelda » dans les moteurs
de recherche du roi du Animatronic, sa race
porno. Accessoirement, Allez, une bonne et une mauvaise
ces données permettent nouvelle ! La bonne, c’est qu’il n’y aura
aussi de se faire une pas de Five Nights at Freddy’s 5, parce que
idée du marché mondial bon, hein, la blague a quand même assez
duré. La mauvaise ? C’est qu’on n’a pas
des consoles chez les fini de bouffer du Scott Cawthon et de
adultes : 51 % des requêtes l’animatronic tueur pour autant, puisque
proviennent de PlayStation, notre opportuniste développeur prépare
39 % de Xbox et 10 % de Five Nights at Freddy’s World, un RPG dans
lequel les joueurs incarneront cette fois
Wii ; vous pourrez même ces saloperies de machines psychopathes.
découvrir la ventilation Et ce sera « pour bientôt », promet-il. C’est
de ces données par pays. qu’avant de rejoindre, inéluctablement, les
Allez, vous trouverez poubelles de l’histoire du jeu vidéo, il s’agit
de traire le joueur au maximum. Dépêche-
tous les jolis diagrammes toi, Scott, sinon tu n’auras pas le temps
par ici : cpc.cx/d2c d’en faire un Five Nights at Freddy’s all stars
MOBA free-to-play, ce serait dommage.

Canard PC | 05
NEWS N O T É UNE NOUVELLE INTERVENTION DES FEMEN AU CONTROVERSÉ SALON DE LA FEMME MUSULMANE QUI S’EST TENU DERNIÈRE

Vomi’s Mod
Neuf ans après l’arrivée de son jeu sur Steam, le créateur de Garry’s
Mod vient de confirmer qu’il bossait sur la suite, « qui ne s’appellera
pas Garry’s Mod 2 ». On imagine qu’elle aura sans doute un titre plus
vendeur, du genre Le retour du jeu que vous avez tous acheté et auquel
personne n’a jamais rien compris ou Faire de la thune sur le dos de Valve
pour les nuls. Au programme de cette suite : donner autant de liberté
aux joueurs que possible et utiliser à fond la réalité virtuelle – une
manière élégante de dire qu’en plus de ne rien piger au fonctionnement
du bouzin, on aura un malaise nauséeux au bout de dix secondes.

Electronic Arts et DICE viennent

de confirmer que Battlefront sera
l ne me semble précise « en général », car le

I pas absurde de
présumer que
la plupart de nos
lecteurs connaissent peu
(ou mal, ou pas du tout) la
série Dragon Quest. Pour
résumer : ce sont en général
des RPG jap’ sur consoles,
qui existent depuis 1986. Je
prochain, qui débarque
dès janvier 2016 au Japon
sur consoles Sony, lui,
va puiser son inspiration
ailleurs : Dragon Quest
Builders ressemble tout
simplement à un bête clone
de Minecraft, en plus
mignon. Ne le dites pas à
Square Enix, pour qui il s’agit
d’un « nouveau genre de jeu
de rôle de construction »,
mais si, c’est complètement,
totalement, la même chose.
Comme quoi, la mode
Minecraftt (qui avait en son
temps aussi été accusé de
repomper Infiniminer,
comme quoi) aura mis
quelques années, mais elle a
ŽNALEMENT
ATTEINT
LE
*APON
prochainement accessible en bêta
ouverte, sans préciser la date. Après
une annonce à voix haute dans la
rédac, je suis au regret d’annoncer
que la réaction la plus enthousiaste
consiste en un « ah bon ».
Base virale V. P. haine.
VG, le célèbre antivirus gratuit qui a le
A mérite, contrairement à ses concurrents,
de ne pas beugler « LA BASE VIRALE
VPN A ÉTÉ MISE À JOUR ! » à deux
heures du matin, vient de basculer du côté obscur.
Dans ses conditions d’utilisation, il explique cash
que les données de l’utilisateur, dont son historique
internet, peuvent être partagées avec des tierces
parties ou même distribuées publiquement.
Attention, il ne s’agit que de données anonymes,
celles qui permettent d’identifier l’utilisateur (qui
contiennent par exemple son nom ou sa position
exactes), elles, seront gardées privées. Enfin à
condition que les algos d’AVG parviennent à les
repérer. Bref, tout ça pour dire qu’en 2015, il ne
faut pas faire confiance aux logiciels gratuits
et que de toute façon vous n’avez pas besoin
d’un antivirus. Le Defender de Windows 10
est largement suffisant et lui au moins ne vous
espionnera pas. Ah, merde, j’avais oublié…

06 | Canard PC
MENT À PONTOISE, S’EXHIBANT ENCORE UNE FOIS SEINS NUS, ALORS QU’UNE SIMPLE INTERVENTION EN TEE-SHIRT AURAIT SUFFI NEWS

Ça casse des briques

Marco Rubio n’est peut-être

pas le plus connu des candidats
à la primaire républicaine
américaine, mais ça ne l’empêche
pas d’avoir de grandes idées au
sujet de l’avenir. Lors d’une visite
dans un incubateur de start-up,
le peut-être-mais-sans-doute-pas
futur président des États-Unis
a expliqué que lui président, le
système éducatif enseignera
uniquement des compétences
utiles au XXIe siècle. Par exemple,
comme dans un live ouvert
a-t-il continué, « les enfants qui
M
erveille de la technologie moderne : expliquait tranquillement dans un live de
jouent à Minecraft ne réalisent de plus en plus de monde se laisse Naughty Dog que « toutes les animations
pas qu’ils apprennent des aller à la facilité du streaming faciales des Uncharted [avaient] été dirigées
compétences informatiques en live. Or, les habitués de la com’ par Eric Baldwin, tout comme celles du premier
qui leur serviront plus tard ». vous le diront, l’exercice se résume en The Last of Us », ne laissant d’autre choix
« Quand vous transformez une séance de varappe sans attache avec, à l’intéressé que d’éclater de rire pendant
un marteau en pioche dans parfois, l’intéressé qui termine sa course qu’un larron essayait de reprendre la
Minecraft, d’une certaine dans un grand « splach » bien bruyant. Et situation en main, comme si de rien n’était.
façon, vous écrivez du code », c’est ce qui vient d’arriver à Josh Scherr qui Voilà, on peut donc dire que c’est confirmé.
continua-t-il sous les vivats
des nerds. Et pendant ce
temps, Notch, le fondateur de
l’école du futur, toujours aussi
déprimé, continue de manger
des glaces en slip dans le salon
de son immense propriété.

Pendant sa conférence du
Tokyo Game Show, Sony a
pensé à nos trois lecteurs
intéressés par les jeux
japonais avec les annonces
de Danganronpa 3 sur
Vita, Gravity Rush 2 (et le
remake du premier) sur PS4
ainsi que – plus sexy – un
DLC pour Bloodborne avec
nouvelles zones, armes et
monstres, prévu pour le
24 novembre prochain.
VR solitaire
Quiconque a déjà travaillé sur un
projet avec un nom de code le sait : la
dénomination provisoire est toujours
très supérieure au nom finalement
choisi. Prenez « Longhorn », qui
a quand même beaucoup plus de
gueule que « Windows Vista », ou la
délicieuse « opération Anthropoid »
qui désignait en réalité l’assassinat du
SS-Obergruppenführer. Sony a décidé
de ne pas faillir à cette règle d’or et
a annoncé que le projet Morpheus,
son casque de réalité virtuelle destiné
à la vente en 2016, s’appellerait
finalement… PlayStation VR. Oui,
l’effet déceptif est massif. Parallèlement,
on apprend que 11 % des Étatsuniens
ont déjà essayé un de ces dispositifs,
Morpheus, HTC Vive, Oculus Rift ou
autre, et que les plus appâtés, ce sont
les garçons de 18 à 24 ans (46 % d’entre
eux ont envie de voir ce que ça fait).
L’enquête a cependant été menée avant
l’annonce du changement de nom.

Canard PC | 07
NEWS È M E P R O V O C A T I O N A U T O U R D E L A S TA T U E V E R S A I L L A I S E , L E S I N S C R I P T I O N S A N T I S É M I T E S A YA N T É T É N E T T O Y É E S P A R D E S A N O N Y M E S A U S AV O

Comme une boule de flipper

La vie est belle pour Psyonix : hier (enfin,
en juin), ils n’étaient connus que comme les
développeurs de l’atroce Nosgoth et comme un
studio de sous-traitance. Aujourd’hui, ce sont
surtout les créateurs de Rocket League et de ses
millions de joueurs heureux de pousser le ballon
en voiture. En plus d’avoir vu leur banquier
devenir tout de suite moins désagréable, les
petits gars de Psyonix ont du coup reçu la visite
de toute une palanquée d’entreprises désireuses
de se raccrocher à leur succès (et je ne parle pas
de Valve, qui offre désormais le jeu pour tout
achat de matériel officiel Steam). Ainsi, Psyonix
envisage (mais « rien n’est encore signé », nous
dit-on) de faire produire des jouets Rocket League,
et puis pourquoi pas un film ou une série télé
basés sur l’univers du jeu. Ma petite suggestion :
vite embaucher Jean Reno pour créer un pont
Straight Outta Belize avec l’univers (forcément voisin) de Rollerball.

Les élections américaines Fallait pas

de l’année prochaine, qui
ressemblaient déjà à un cirque
commencer
depuis que Donald Trump C’est une nouvelle
avait annoncé sa candidature, qui me donne envie
viennent de passer en mode d’arracher mon t-shirt
en hurlant de joie et,
« grand chapiteau Pinder ».
non, ceci n’a rien à voir
John McAfee, célèbre fabricant
avec le demi-litre de
d’antivirus, a rejoint à son tour
Red Bull que je viens
la course à la Maison-Blanche d’ingurgiter, en plus du
pour « lutter contre les excès de Dance with the dead
pouvoir du gouvernement » à la tête dans mes oreilles. Tout
du Cyber Party (sic). Notez que ça pour dire que la cour
John a l’habitude de lutter contre suprême de Washington
le pouvoir puisqu’il est recherché vient de protéger ses
par les autorités du Bélize, pays citoyens en attrapant
qu’il a quitté en catastrophe suite un kickstarteur qui
au meurtre inexpliqué de son
voisin. Il a aussi été arrêté par les
flics ricains, complètement torché
p n’a jamais produit son
jeu de cartes, avant
d’avertir : « L’État ne
au volant de sa voiture et en
possession d’une arme à feu non
o tolérera pas les vols
par financement
a mauvaise presse $Windows.~BT. D’après participatif », face à
L
déclarée. Pour sa défense, il avait
précisé : « Non monsieur l’agent, n’en finit par pour plusieurs témoignages une envolée d’aigles.
je n’étais pas défoncé à l’alcool Windows 10. concordants, il le ferait sans !U
ŽNAL
LES
AUTEURS

mais au Xanax. » Vous l’aurez Déjà suspecté de demander l’avis de l’utilisateur, d’Asylum devront payer
compris, l’Amérique a enfin fouiller dans les dossiers de et même si ce dernier n’a un total de 668 dollars
l’utilisateur (voir notre dossier pas souhaité s’inscrire au aux 31 backers
trouvé le président qu’elle mérite.
dans le numéro précédent programme d’upgrade. Sachant washingtoniens,
de Canard PC), le nouvel que le patch pèse de 3 à 6 Go, 31 000 dollars d’amende
OS de la-boîte-à-Billou est on souhaite bien du plaisir aux pour la violation d’une
désormais pris en flagrant gens qui utilisent un petit SSD loi de protection des
délit de téléchargement et à ceux qui souffrent d’une consommateurs et
forcé. Pas vraiment connexion surtaxée au-delà ENŽN


DOLLARS

Windows 10 d’ailleurs, mais d’un certain volume. Rappelons pour couvrir les frais
plutôt Windows 8, qui que vous pouvez désactiver la de justice de cette
pré-téléchargerait la mise à mise à jour vers Windows 10 affaire. Pour rappel,
jour vers Windows 10 dans à l’aide de quelques opérations ce jeu de cartes avait
un répertoire temporaire simples : cpc.cx/cZb amassé 25 146 dollars.

08 | Canard PC
N A L I T É S D E L A C H A N S O N É T A I E N T P R É S E N T E S À L A F Ê T E D E L’ H U M A ’ , P O U R L A T R A D I T I O N N E L L E D I S T R I B U T I O N D E L A S O U P E P O P U L A I R NEWS

Le RPG japonais Persona 5

qui, promis-juré-craché,
DEVAIT
SORTIR
CHEZ
!TLUS
ŽN


VERRA
ŽNALEMENT
LE
JOUR

à l’été 2016 (promis-juré-
craché), toujours sur PS4
et, curieusement, sur PS3.

L’apocalypse,
selon Saint Todd Par Pipomantis

À
force de voir Izual se nourrir exclusivement de McDonald’s et de traiteur
grec (sans prendre le moindre kilo, le petit enfoiré), j’ai commencé à
chercher des plats faciles à faire et super bons pour l’apéro. C’est ainsi
Vous allez dire qu’on s’acharne que je suis revenu de mes vacances dans le sud de la France avec une nouvelle
mais il faut avouer que certains recette dans ma besace. Un mélange de ratatouille et de tapenade que notre
ne font pas grand-chose pour bien-aimé DenisDenis, avec la vivacité et l’à-propos qui le caractérisent, aura
être aidés, à l’image de Bethesda vite nommé la Ratapenade ©. L’idée est simple : mélanger le côté fruité des
qui vient de faire une déclaration légumes du soleil avec le goût salé très singulier de la tapenade. Le tout à tartiner
cinglante au sujet de Fallout 4. sur du bon pain, accompagné de jambon italien (plus « neutre » que le jambon
En effet, les développeurs espagnol, qui serait trop fort ici) et d’un peu de salade pour faire bien.
AURAIENT
BŅNŅŽCIŅ
DE
LaAIDE
DaUN

autre studio pour développer
le jeu. Et bien entendu, ce petit
coup de main repose sur les
Pour trois ou quatre personnes,
INGUES
QUI
COMME
CHACUN
LE

on s’en fout c’est l’apéro :
sait, constituent le pilier central
de tout bon jeu de rôle. Ainsi,
· 350 g de ratatouille
id Software aurait mis la main (perso, j’ai la flemme de la faire
ĩ
LA
PĭTE
AŽN
DE
SaASSURER
QUE
donc j’en achète en boîte) ;
les pétoires post-apo’ qui nous · 40 g de (bonne) tapenade ;
attendent vont bien déboîter leur · jambon italien (l’équivalent de
race, surtout lorsqu’il s’agira de deux tranches par personne) ;
faire taire un PNJ un peu trop · salade (un sachet de petites pousses
bavard. Je ne sais pas pour vous mâche/roquette fera l’affaire) ;
mais moi, j’ai envie de m’étendre · pain (dans l’idéal, une petite tranche
et mourir. de Poilâne à légèrement griller) ;
· glaçage balsamique, tant qu’à faire.

1.  Versez votre ratatouille froide dans un bol et attaquez-la avec

des ciseaux à herbes (si vous n’en possédez pas, à vous les joies de
la fourchette) afin d’obtenir une mixture facile à tartiner. Ajoutez
ensuite la tapenade (environ 10 à 15 % de votre volume de ratatouille)
et touillez jusqu’à obtenir une couleur orange foncé homogène.

2.  Ensuite, c’est le moment rigolo puisque l’on va mettre les

mains dedans et effilocher le jambon. Des morceaux assez
fins mais pas trop petits, là c’est un peu vous qui voyez.

3.  Ne reste plus qu’à dresser dans une assiette avec un peu de salade et
de glaçage balsamique (ça fait toujours chic) et poser ça nonchalamment
au milieu de vos convives, esbaudis devant cette Ratapenade ©, quand
même meilleure et plus saine qu’un paquet de chips à la con.

Canard PC | 09
NEWS LLA MINUTE BLOND (AUX YEUX BLEUS ACIER) : APPRENANT QU’IL PARTAGEAIT 98,5 % DE SON ADN AVEC LES SINGES, UN MILITANT D’EXTRÊME DROITE AURAIT TENTÉ DE SE SUICID

Tokyo
Game Show
Witcher et quart toujours, où
Après une nuée de DLC gratuits Sony, pas peu
qui ne rajoutaient qu’une armure
ŽER
A
DŅVOILŅ

passable et une petite quête par-ci
par-là, The Witcher 3 va bientôt être un King of
doté d’un truc un peu plus consistant. Fighters
Le 13 octobre, l’extension Hearts of XIV avec des
Stone sera disponible pour environ graphismes
10 euros. On nous promet une dizaine
d’heures de jeu réunies au sein d’une qui rappellent
sorte de méga-quête où Gérard subira les plus
la colère d’un bandit puissant et grands
immortel – la routine, quoi. Un en- moments de
cas bienvenu en attendant Blood and
Wine, la deuxième extension prévue la PS2, ainsi
à ce jour, qui devrait débarquer que Resident
début 2016 avec vingt heures de jeu. Evil Umbrella
De celle-là, on ne sait pas grand- Corps, un
chose à part qu’elle se déroulera à
Toussaint, une toute nouvelle région
TPS multi qui
qui s’annonce macabre à souhait. semble autant
pomper Dead
Le 26 janvier, six ans et Space que
Lancer n’est demi après son annonce, Left 4 Dead.
2 729 jours après Braid, le Bon, vivement
pas jouer précédent titre de Jonathan le remake
Blow, sortira The Witness, jeu de Resident
e monde du jeu d’exploration et de découverte Evil 2, hein.
L mobile tremble
comme une portion
à la Myst. En toute logique,
le prochain Blow ne sera
de jelly tenue par un probablement pas Douze ans
froussard en hypoglycémie. pour ce siècle. après la fin des
Je n’ai pas besoin de
vous rappeler que King, le daubes Lara
développeur de Candy Crush Croft au cinéma,
Saga (un match-3 avec des bonbons), un reboot est
peine toujours à trouver la formule magique qui sera
capable d’assurer la pérennité de son train de vie, tandis
La Madureira de Proust sur les rails et
rien ne pourra
QUE
LE
MASTODONTE
ŽNLANDAIS
2OVIO
Angry Birds, un le sauver : une
chamboule-tout avec des oiseaux et des cochons) vient
rumeur citait
d’annoncer 200 licenciements et une restructuration de Kickstarter est un lieu magique où
ses activités. Ce dernier a rendu publique sa prochaine vieilles gloires et jeunes aux dents longues l’excellente
licence : un tentent de capitaliser sur la pitié et la Kathryn
match-3, avec sympathie d’honnêtes joueurs qui n’ont Bigelow
des créatures rien demandé. Et parfois, au détour (Démineurs,
aquatiques d’un projet de 4X survival horror sous Zero Dark
et des fruits, l’eau avec des zombies, on tombe sur Joe Thirty) comme
intitulé Madureira (auteur de comics, connu
possible
Nibblers. pour Uncanny X-Men et Battle Chasers)
Selon Teemu et ses anciens collègues de Vigil Games réalisatrice,
Hämäläinen, (les deux Darksiders). Les copinous ont mais elle a
son monté le studio Airship Syndicate pour aussitôt fait
producteur lancer le Kickstarter de Battle Chasers : savoir qu’elle
exécutif : Nightwar, un J-RPG (sans combats n’était « pas du
« Lancer un aléatoires, hourra !) qui mélange une vue tout intéressée »
jeu n’est pas isométrique à la Bastion et des combats au
par foutre sa
simple, nous tour par tour plus classiques. Le projet a
devons rester été financé en trois jours, le jeu s’annonce carrière en
humbles, absolument superbe, à tel point qu’on est l’air avec une
c’est toujours en train de chercher une solution pour adaptation
un risque. » coller des gifs animés dans le magazine. pourrave.
10 | Canard PC
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GeForce GTX 750 Ti Darbee Edition
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livraison. Photos non contractuelles. Voir conditions sur site.
 T
Test

12 | Canard PC

Blood Bowl II
Des pains et du jeu
Me voilà bien embêté. Alors que je suis sur le point de me moquer des bourrins qui se
rentrent dedans pour un ballon ovale et tout le tapage qui les entoure, Blood Bowl revient sur
mon PC et m’oblige à ravaler mes vannes les plus cinglantes. Parce que bon, deux équipes
UYMWƶEǺVSRXIRXIRWIGSPPERXHIWXSYGLHS[RWIXHIWTEMRW±EJEMXUYERHQ´QIXV²WVYKF]
A
lors, quoi de neuf sur ce nouvel
épisode ? Eh bien, tout d’abord, une
évolution dans l’univers de Blood
Bowl. Fait étonnant pour un jeu de
« sport », les développeurs ont décidé
d’avancer un peu le calendrier pour justifier le
retour des Bretonniens sur les terrains, y compris
les Bright Crusaders raillés par Bob et Jim dans le
précédent opus, suite à une défaite particulièrement
sanglante. Et pour ceux qui se le demandent, ces
personnages sont un peu les Thierry Roland et
Jean-Michel Larqué de ce noble sport, puisqu’en
charge de commenter les matchs pour la Cabal
Vision, l’équivalent de la télévision dans le monde
de Warhammer. D’ailleurs, il semblerait que les
écrivains étaient plutôt en forme, puisque les deux
Blood Bowl II compte
parmi ces jeux qui
vous assurent leur lot
d’anecdotes à raconter.
andouilles se lâchent avec leurs pétages de plombs
réguliers et quelques vannes bien senties, qui ont
provoqué des activations de mes zygomatiques
inopinées. Bref, le Blood Bowl reprend et tout le
monde va saigner. Oui, les joueurs, les coachs, les
développeurs… tout le monde.
Un jeu qui plaque. Pour les deux du fond qui
dorment encore, le Blood Bowl se résume assez
simplement. Imaginez un terrain de football
américain où deux équipes s’affrontent, afin
d’apporter le ballon dans la zone d’en-but adverse.
Un concept con comme la lune mais qui, vu le
contexte, s’accompagne de nombreux débordements,
que ce soit quand les supporters descendent sur
le terrain pour tabasser des joueurs au hasard ou
quand ces mêmes joueurs se tapent dessus au point
de risquer des blessures dont les effets vont du
TEST PC
par Kahn Lusth
simple KO à la mort, sans oublier que tout ce petit
monde progressera en niveaux à force de cogner,
passer le ballon et marquer des touchdowns. Mais le
drame, lui, provient des jets de dés qui déterminent
la réussite de vos actions. En d’autres termes, vous
allez rager comme pas permis en voyant vos joueurs
se faire démolir un par un, mordre votre clavier
en foirant un jet d’esquive ultra-facile, puis exulter Genre :
sur une victoire à l’arrachée avec un touchdown tour par tour
de dernière minute, à trois contre dix au terme sportif, avec des
d’une série d’actions à la limite de l’improbable. Nains et des Elfes
Bon, j’avoue, je vous fais part du dernier exploit de Développeur :
mon équipe de Skavens. Mais toujours est-il que si Cyanide (France)
les dés et leurs probabilités imposent une certaine Éditeur : Focus
moyenne, les coups d’éclat ne sont pas rare. De ce Home Interactive
simple fait, Blood Bowl II compte parmi ces jeux qui Plateformes :
vous assurent leur lot d’anecdotes à raconter. PC Windows,
PlayStation 4,
Allez les bleus ! Or, ceux qui n’y connaissent Xbox One
rien, ou qui veulent juste se remettre dans le bain,
n’ont certainement pas envie de se faire casser
les dents en boucle par de vrais joueurs humains.
Pour coller à cette exigence, les développeurs
ont mis au point une petite campagne solo qui
consiste à sortir les Reikland Reavers de leur trou
en enchaînant des matchs qui ajoutent petit à petit
de nouvelles règles. Mais le plus surprenant reste
encore le scénario, plutôt drôle et bien écrit pour
un jeu de ce type. Certes, les ficelles sont grosses
mais suffisamment présentes pour nous pousser à
découvrir enfin qui sont ces mystérieux ogres qui
observent nos matchs, pourquoi certains arbitres
ont une dent contre nous et surtout, qui est le
responsable de cette descente aux enfers. Une fois (SRǻK
ce sympathique rodage terminé, le solo classique recommandée :
permet alors de se créer une équipe et d’enchaîner carte graphique
des tournois pour la faire progresser. Ici, l’IA a dédiée requise
réalisé d’énormes progrès et se montre désormais 8³P³GLEVKIQIRXc
capable de réagir logiquement, que ce soit en 3 Go
marquant un joueur qui fait une percée ou en 1ERKYIVF
s’appuyant sur ses points forts. Hélas, on assistera DRM : Steam
encore à quelques réactions bizarres, par exemple
un joueur qui va ignorer un porteur de ballon à
deux doigts du touchdown ou un recours peut-être
trop systématique à la tactique de la cage mais dans
l’ensemble, le solo de Blood Bowl II se révèle plus
plaisant que celui de ses prédécesseurs.
Canard PC | 13
TEST PC BLOOD BOWL II
Guide de survie en terrain hostile
Le Blood Bowl ne s’apprend pas facilement et nombreux sont les jeunes coachs
qui se découragent. Aussi, vous trouverez ci-dessous une poignée de conseils qui
PMQMXIVSRXZSWWSYǺVERGIWV³HMK³WTEV0PMROPIIRXVE¹RIYVHIWOSYMOSYWHƶ&FNIGXEPMI
depuis 2485. Par conséquent, toute odeur de fromage n’est pas fortuite.
Cédez à la facilité. Même si votre envie de jouer les Elfes
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Organisez vos tours de jeu. Xåč±ĵåŞĬ±ƼÚåBlood BowlųåŞŅŸå
ŸƚųĬåŸĔƤƋƚųĹŅƴåųŸĕØŅƚĬåü±ĜƋÚåŞåųÚųåŸŅĹƋŅƚųĬŅųŸŧƚűƚĹå
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Acceptez qu’il y ait de la casse.ŅĵĵåÚĜŸ±ĜƋĬåÏæĬìÆųå
ŞĘĜĬŅŸŅŞĘå„ƼĬƴåŸƋåų„Ƌ±ĬĬŅĹåÚ±ĹŸRocky IV : « C’est pas
d’être un bon cogneur qui compte. L’important c’est de se faire
cogner et d’aller quand même de l’avant, de pouvoir encaisser
Ÿ±ĹŸģ±ĵ±ĜŸā±ĹÏĘåųØޱųÏåŧƚåÏűåŸƋÏŅĵĵåÓ±ŧƚűŅĹč±čĹåţƤĕ
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N’ayez pas peur de frapper. XåŞųĜĹÏĜޱĬŞųŅÆĬìĵåÚƚÚæÆƚƋ±ĹƋ
ŸåųæŸƚĵåŸŅƚƴåĹƋº×ĔƤLe mec d’en face a des bourrins qui
14 | Canard PC
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Hollande. ĕFĬåŸƋƋŅƚƋºü±ĜƋĹŅųĵ±ĬÚåŸåŸåĹƋĜųŞåųÚƚ
ĬŅųŸŧƚűĜĬü±ƚƋ±ĬĬåųÏĘåųÏĘåųĬåƱĬĬŅĹŸƚųƚĹŞŅųƋåƚųåŸÏŅųƋæ
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LISEZ. LES. RÈGLES.aéĵå±ƴåÏÚåŸÚĜDŽ±ĜĹåŸÚűĘåƚųåŸÚå
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ĬĜƴųåÚåŸųìčĬåŸţ)ĹåýåƋØBlood Bowl II±Æå±ƚŞųŅŞŅŸåų
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Jouez avec des gens bons
{ŅƚųģŅƚåų±ƴåÏÚåŸƴų±ĜŸčåĹŸØųĜåĹÚåƋåĬŧƚűƚĹåŞåƋĜƋåĬĜčƚåØ
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Si j’avance et que tu recules...
Bien sûr, les plus poilus d’entre
vous n’hésiteront pas à rejoindre
le multijoueur, que ce soit pour
son ladder officiel ou une ligue «
maison ». Cette fois, un énorme
pas vient d’être franchi en direction
des organisateurs, avec notamment
la possibilité de mettre en place
plusieurs championnats au sein
d’une seule et même ligue. Ainsi,
on peut tout à fait imaginer un
système de règles proche du football
ou aussi tarabiscoté que celui du
football américain ou, pourquoi
pas, réemprunter les Wild Cards des
sports auto-moto qui autorisent le
recrutement de « jeunes talents ».
Qui plus est, ces tournois peuvent
s’organiser selon trois types de
règles : en ladder classique, en
matchs à élimination directe
ou en « all-play-all », où tout le
monde joue une fois contre chaque
participant. Enfin, la cerise sur la
gâteau n’est autre qu’un système
de mercato, activable à la guise du
Président de ligue et permettant
aux coachs de se revendre leurs
joueurs. Vu d’ici, le portrait est
splendide, mais notons tout de
même quelques pas en arrière
qui viennent quelque peu ternir
ce résultat, comme un lobby aux
abonnés absents ou l’impossibilité
de trier efficacement les ligues
créées par les joueurs, afin d’en
trouver facilement une à son goût.
Mais le pire dans tout ça, c’est que
cette tendance à faire suivre le pas
en avant d’un pas en arrière resurgit
régulièrement dans Blood Bowl II.
… comment veux-tu que je
mette mon but ? Tenez, prenons
le jeu d’un point de vue purement
mathématique. Proposer huit
équipes quand on débarque d’un
précédent opus qui en comptait 23
reste une pilule difficile à avaler,
même si on se fait une raison en
sachant que Cyanide ne peut pas
créer un titre qui se vendra par
millions, avec un budget AAA et
une équipe de 200 développeurs.
En revanche, l’idée de proposer
des motifs pour varier l’aspect
des maillots est une bonne idée…
contrebalancée par le fait que
chaque motif est associé à une
Si l’interface fait
globalement
mieux que celle du
précédent Blood
Bowl, on regrette
un côté console
trop prononcé et
quelques choix
pouvant rendre
certains écrans
pénibles à manipuler.
FĬåŸƋÚæŸŅųĵ±ĜŸ
ŞŅŸŸĜÆĬåÚåųåč±ųÚåųĬåŸ
ĵ±ƋÏĘŸÚű±ƚƋųåŸģŅƚåƚųŸ
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Notre Avis :
Ƽ±ĹĜÚåÚŅĹĹå
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Iå±Ĺ{±ŸŸåØĜĬ
ŸåĵÆĬåų±ĜƋŧƚå
couleur unique. Aussi, le nombre Ĭű±ģŅƚƋÚåÏʱŧƚå
de stades paraît un peu léger, mais ÆŅĹĹåĜÚæå±ĜƋ
il est désormais possible de claquer åĹƋų±ğĹæĬű±Æ±ĹÚŅĹ
son or pour transformer votre ÚűƚĹæĬæĵåĹƋŧƚĜ
structure de bouseux en palais, en ĹŅƚŸŞĬ±ĜŸ±ĜƋŸƚųĬå
plus de lui adjoindre un équipement ŞųæÏæÚåĹƋŅŞƚŸţ
modifiant sensiblement les règles, {Ņƚų±ƚƋ±ĹƋØĬå
tel un sol en granit qui augmente č±ĵåŞĬ±ƼÚåÏå
les risques de blessures en cas de ĹŅƚƴå±ƚBlood Bowl
chute. Enfin, reste la question du üŅĹÏƋĜŅĹĹåƋŅƚģŅƚųŸ
prix des DLC. Avec une quinzaine ±ƚŸŸĜÆĜåĹåƋŸŅĹ
d’équipes supplémentaires, åĹųŅƱčåÚåƴų±ĜƋ
nombreux sont ceux qui craignent Ÿű±þĹåų±ƚĀĬÚƚ
déjà pour leur porte-monnaie. ƋåĵޟرƚŞŅĜĹƋÚå
Malheureusement, à l’heure d’écrire ĬƚĜü±ĜųåŸ±ĹŸÚŅƚƋå
cet article, les développeurs sont ĵæųĜƋåųų±ŞĜÚåĵåĹƋ
toujours incapables de nous dire ŸŅĹĘƚĜƋţa±ĜŸÚűĜÏĜ
à quelle sauce seront mangés les ĬºØƚĹåŸåƚĬåĹŅƋå
comptes en banque des joueurs, ŞåƚƋåƻŞĬĜŧƚåų
laissant ces derniers spéculer sur ĬåŞĬ±ĜŸĜųŧƚåĬűŅĹ
la présence d’une monnaie de ų域åĹƋØĵ±Ĭčųæ
singe qui se gagne en jouant et ƚĹåųæ±ĬĜŸ±ƋĜŅĹ
pourrait être destinée à de futures ÏųĜƋĜŧƚ±ÆĬåţ
microtransactions. Quoi qu’il en
soit, Blood Bowl II reste le jeu que
l’on connaît depuis des années Environ ȏȍǘ
et aucun de ces défauts n’est
suffisamment irritant pour vous
empêcher d’en profiter pendant des Blood
dizaines d’heures. Bowl/10
Canard PC | 15
TEST PC

par Izual

Lovers in a Dangerous Spacetime ,IRVIc

qwoop’ locale
Vaisseau amoural )³ZIPSTTIYVc
1IWERKIXPEWSYǺVERGI±EZEFMIRGMRUQMRYXIW.PIWXXIQTWUYIPINIYZMH³S ³HMXIYVc
KVERHMWWIIXEFSVHIHIRSYZIEY\XL²QIWTPYWEHYPXIWLovers in a Dangerous Asteroid Base
SpacetimePƶEXV²WFMIRGSQTVMWMPQIXIRWG²RIHIWPETMRWHSYGIVIY\UYMZS]EKIRX (Canada)
HERWHIWGĦYVWK³ERXWIXUYMWIFEXXIRXGSRXVIPƶERXMEQSYV4YEMWFSR 5PEXIJSVQIWc
PC Windows,
Mac, Linux
(SRǻK
recommandée :
carte graphique
dédiée requise
8³P³GLEVKIQIRXc
248 Mo
1ERKYIc VF
)72cSteam
ou aucun

B
ien sûr, que Lovers est
d’une mignonnerie
sirupeuse qui
explose tous les compteurs
de mièvrerie : c’est un jeu à
faire en couple. Et s’il y a une
chose dont deux personnes
en couple ont besoin, c’est
de voir d’énormes cœurs
écarlates et un gentil vaisseau rose pour se rappeler
qu’elles s’aiment. Manque de bol, l’amour je déteste
ça et j’étais prêt à pourfendre le jeu lorsque je me suis
souvenu qu’il avait autre chose à proposer : sa coop’
locale à deux joueurs. Coincé(e) dans un vaisseau avec
votre bien-aimé(e), vous devez courir de salle en salle
pour activer les tourelles de défense, les propulseurs
ou les boucliers pendant que vous êtes attaqués par des
monstres pipous. Tout le sel du jeu repose en théorie
sur votre incapacité à être dans toutes les bonnes
pièces à la fois – forcément, vous n’êtes que deux – et
à devoir prendre des décisions en urgence pendant les
combats. Dans les faits, se bousculer dans les coursives
et utiliser toutes les salles pour s’en sortir est très
amusant, notamment grâce à des ennemis variés et
aux mouvements complexes. On peut même apprécier
Lovers en solo, avec une IA débrouillarde qu’on envoie
un peu où on veut pendant qu’on reste dans la salle des
moteurs.
D’amour et de mèche. En coop’ aussi, d’ailleurs,
quelqu’un se retrouve coincé dans la salle des
moteurs. Et quelqu’un d’autre dans la salle du bouclier,
complètement cheaté et qu’il est donc impensable
de laisser désactivé. C’est le problème numéro un
de Lovers : il est assez mal équilibré et ne vous incite Notre Avis :
pas à courir partout en hurlant. À la place, l’un de Tiré en arrière
vous doit se sacrifier pour se traîner jusqu’à une par un grind
tourelle dès qu’un ennemi apparaît, ce qui n’est pas obligatoire et par
particulièrement fun puisque le moindre affrontement un équilibrage
entraîne un déplacement et donc un contretemps dans douteux qui ne
le nettoyage du niveau. Même s’il reste plaisant, Lovers rend jamais les
n’est pas aussi frénétique qu’attendu et souffre donc joueurs vraiment
de fâcheux problèmes de rythme. Tout cela contribue fébriles et sous
à créer une ambiance un peu répétitive, avec une ou tension, Lovers
deux stratégies gagnantes qui ne se voient modifiées in a Dangerous
que par l’arrivée de bonus qui servent à améliorer une Spacetime reste
salle au choix. Ne soyez pas trop pressé non plus de malgré tout joli,
tester les autres vaisseaux disponibles : il faut grinder bien pensé et
plusieurs heures avant d’en débloquer un seul, et rigolo aussi bien
leurs bonnes idées (comme ce vaisseau où chacun ne en solo qu’en
peut aller que dans certaines salles) resteront donc coop’.
inaccessibles un bon moment. Même si les quelques
défauts du jeu se voient rattrapés par des décors
sensationnels – mention spéciale aux bulles aqueuses
5VM\c
ou aux tropiques de l’espace – et par des niveaux
inventifs, on doit vous avouer que Lovers n’est pas 15 €
l’expérience coop’ parfaite qu’on espérait.

16 | Canard PC
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6e génération de processeurs Intel Core – Fréquence : 3.4 GHz / boost : 4.0 GHz
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TEST PC

World of Warships
C’est la fêtes des mers
/IQIWSYZMIRWHYNSYVHYPERGIQIRXSǽGMIPHIWorld of Tanks. Avec la
réinitialisation des centaines de milliers de comptes de la bêta, des hordes
de joueurs chevronnés privés de leurs Maus repartirent à l’assaut à bord
de Leichttraktor minables dans une ambiance bon enfant. C’était un jour
assez mémorable… Celui de World of Warships ? Ben eeuuuhh...

par Guy Moquette

Tortiller de la poupe pour passer

entre les torpilles… Un art qu’il faut
rapidement maîtriser, d’autant qu’il
ĹåŸƚþƋޱŸŸåƚĬåĵåĹƋÚåŸƚųƴåĜĬĬåų
celles larguées par les ennemis...

L
e lancement du petit frère naval, c’était le 17 septembre Russkiy depuis le début du XXe siècle à la fin de
dernier. Vous ne l’avez peut-être pas remarqué. Il faut und Deutsch la Seconde Guerre mondiale. Pourtant,
dire que la remise à zéro des comptes avait déjà eu lieu, ĬűĘåƚųåŅƠƴŅƚŸ à y regarder de plus près, la marin ne se
au moment de l’ouverture de la bêta au public. Du coup, lirez ce magazine, contente pas de singer le tankiste…
à l’exception d’un bonus d’expérience, de quelques événements Wargaming aura
épars – plus à destination des serveurs américains qu’européens, ƴų±ĜŸåĵÆĬ±ÆĬåĵåĹƋ Oh capitaine, mon capitaine. Première
qui plus est –, c’était « business as usual », comme on dit chez les ±ĹĹŅĹÏæĬű±ųųĜƴæå différence : le rythme. Déjà, sur ce point,
bouffeurs de fish and chips, pour les joueurs de World of Warships. ÚåŸÆų±ĹÏĘåŸÚå World of Tanks n’a jamais été Counter-
Quasiment pas de nouveau contenu, donc, pour le dernier-né de űƴĜųåŸųƚŸŸåŸåƋ Strike (oui, on a décidé que ce serait un
Wargaming qui, en dépit de ses indéniables qualités, donne tout allemands pour numéro un peu thématique…). Mais
de même l’impression de ne pas être totalement sorti de sa bêta. compléter l’arsenal Warships est encore plus lent et posé.
de Warships, à la C’est qu’un navire de guerre, ça ne se
Nan mais à l’eau, quoi. Heureusement, me direz-vous, qu’il date du 1erŅÏƋŅÆųåţ conduit pas comme une mobylette, ma
y avait déjà largement matière à s’amuser lors de cette fameuse )Ĺųåƴ±ĹÏĘåØŞŅƚų bonne dame. Le temps effarant requis
bêta… Si vous avez été séquestré pendant plusieurs mois dans ±ƴŅĜųÚåŸĜĹüŅŸŸƚų pour accélérer, ralentir, atteindre le bout
une cave par votre belle-famille pour avoir osé mettre en cause ĬåŸĹŅƚƴå±ƚƻĵŅÚåŸ de la carte ou effectuer un virage à 180°
à table les fulgurances politiques de Nicolas Dupont-Aignan, ce de jeu (escorte de change radicalement la donne. Plus lent,
saint-homme, crévindiou Madeleine va me chercher de la ficelle ÏŅĹƴŅĜŸåƋ±ƋƋ±ŧƚåx plus tactique et plus impitoyable : une
à rôti et descend ma gégène du grenier1, revenons un peu sur ÚæüåĹŸåÚűŅÆģåÏƋĜüŸ erreur de placement, un choix malheureux
ce jeu, que l’on pourrait qualifier de World of Tanks maritime terrestres étaient d’orientation des tourelles (elles aussi
si l’on n’avait pas peur des raccourcis rapides. Vu de loin, le lien des prototypes effroyablement lentes à pivoter), et c’est
de parenté paraît évident : des parties opposant deux équipes annoncés par le la fessée cul nul. Ce qui nous amène à
de 12 joueurs, de la capture de base ou de points au centre de studio), il faudra l’autre différence majeure : la courbe
la carte, une progression à travers 10 tiers technologiques, ±ƋƋåĹÚųåĬ±ĀĹ d’apprentissage, bien plus lente. Non
mêlant des engins issus des flottes américaines et japonaises de ce mois. seulement le bon capitaine doit savoir lire

18 | Canard PC
 ,IRVI
üųååěƋŅěŞĬ±ƼĘƚĵĜÚå
)³ZIPSTTIYV
Wargaming
„Ƌě{æƋåųŸÆŅƚųč
(Russie)
“HMXIYV
Wargaming.net
5PEXIJSVQI
{œĜĹÚŅƵŸ
(SRǻK
VIGSQQERH³Ic
{ÚåģŅƚåƚų
8³P³GLEVKIQIRXc
5 Go
1ERKYIWVO, VF
5VM\gratuit

la carte, anticiper les manœuvres des adversaires,
connaître les capacités (angles de tir, portée des
batteries, seuils de détection…) des navires ennemis
pour se placer de manière optimale, mais il doit
en plus être capable de faire mouche sur une cible
mouvante avec ses gros canons à des portées allant
jusqu’à 25 km qui crachent des obus dont la durée de
course dépasse à l’aise la grosse dizaine de secondes.
Sniffons de la coque. À cela, il faut ajouter les
différentes classes de bateaux qui, plus encore que
celles de WoT, forcent à des styles de combat très
spécifiques. Du discret destroyer qui joue de la torpille
(encore un exercice très particulier) au lourd, lent
et puissant cuirassé dont le capitaine a largement
le temps de se rouler sa clope entre deux salves, en
passant par le croiseur plus polyvalent et le porte-
avions qui donne au jeu des airs de STR… Chaque
type de navire possède sa technique, sa tactique,
son lot de complémentarités avec ses équipiers…
Bien sûr, jeu online oblige, nombreux sont ceux qui,
dans les faits – et en dépit des très bonnes vidéos
« mauvais conseils » réalisées par Wargaming – font
n’importe quoi. Cela n’empêche pas WoW de se
révéler parfois follement jouissif. Surtout dans ces
moments où l’on imagine la tête du type que l’on
vient de couler d’une sublime salve de torpilles au
détour d’un îlot, où l’on enflamme un bâtiment à
l’obus HE et de le voir se consumer jusqu’à ce qu’une
nouvelle HLM pour crabes rejoigne le fond, où l’on
one-shote à l’obus de 406 mm ce petit bâtard de
destroyer qui se pensait intouchable avec ses zigzags…
C’est le pompon. Avec une base si solide, on en 3SXVI&ZMWc
regrette presque davantage les quelques faux pas Qu’on ne s’y
de Wargaming. Outre le manque de contenu méprenne pas :
pour fêter ce lancement (cela risque de changer ; åĹƤĵ±ƋĜìųåÚåüųååě
voir encadré), il y a également le sentiment ƋŅěŞĬ±ƼØWorld of
d’une politique commerciale un peu agressive. Warships fait partie,
Certes, il permet, comme WoT, de jouer jusqu’au et de loin, du haut
Tier 6 sans jamais ressentir le besoin de sortir du panier. Bien
la CB. Mais l’apparition, avant même la sortie conçu, tactique,
officielle, de gros packs à 60 euros, limités propice à de
dans le temps pour bien mettre la pression, ƴæųĜƋ±ÆĬåŸŞ±Ĺ±ųÚŸ
contenant entre autres un cuirassé mythique maritimes (quand
(le Tirpitz allemand), la présence de nombreux tout fonctionne au
consommables pouvant ne s’acheter qu’avec de poil), plus profond
l’argent réel – une composante que l’éditeur qu’il en a l’air… Il lui
s’était précisément targué de retirer de World manque encore
of Tanks – et le report aux calendes grecques quelques éléments
du compte unifié permettant de mutualiser les pour être complet,
golds (les vrais soussous, donc) et l’XP libre entre mais nul doute
les trois « World of »… tout cela sonne comme ŧƚűĜĬƴ±±ĬĬåųåĹ
une volonté de vite rentabiliser l’affaire. À cela Ÿű±ĵæĬĜŅų±ĹƋ±ƴåÏĬå
s’ajoute une ultime impression : qu’il reste encore temps… à condition
du travail avant que Warships se pare de l’image de rapidement
qu’on se fait d’une version 1.0 : les rééquilibrages ŸƋ±ÆĜĬĜŸåųƚĹ
sont encore fréquents, et parfois violents, pas æŧƚĜĬĜÆų±čååĹÏŅųå
de contenu pour communautés à l’image des ƚĹŞåƚƱĬÆƚƋĜ±ĹƋţ
clans ou des compagnies de WoT. Ah ben tiens,
d’ailleurs, à l’heure où j’écris ces lignes, le jeu est
officiellement en version 0.5.0.0. Comme quoi...
5VM\c
1. Ou si, plus prosaïquement, vous avez manqué le long gratuit
article qui lui était consacré dans le Canard PC n° 313.

Canard PC | 19
TEST PC

par Maria Kalash

Big Pharma Genre :

Préparation magistrale L’Usine nouvelle
Développeur :
La dernière fois que nous avions rencontré le sujet Pharma, Big, avant l’été, son état était Twice Circled
très encourageant. Les premières expériences montraient un individu sain malgré son (Royaume-Uni)
obtention par numéricogenèse, déjà plein de ressources et susceptible d’avoir une action Éditeur :
décontractante sur son entourage. L’objectif de notre visite de ce jour était purement formel, Positech Games
MPWƶEKMWWEMXIWWIRXMIPPIQIRXHIZ³VMǻIVUYƶMPRƶEZEMXWYFMEYGYREGGMHIRXHIHIVRM²VIQMRYXI Plateformes :
PC Windows,
Mac, Linux
(SRǻK
recommandée :
n’importe quel PC
8³P³GLEVKIQIRX
225 Mo
1ERKYIWVO et VF
DRM : Steam ou
aucun sur le site du
développeur, Gog ou
le Humble Store
Site :
bigpharmagame.com

Q
uand les Angles et
les Saxons parlent
de « Big Pharma »,
le propos est
rarement très amène. Il s’agit
de dénoncer la politique des
grands laboratoires pharmaceutiques, plus intéressés
par leurs bénéfices que par de véritables enjeux
de santé publique. Big Pharma, le petit simulateur
d’usine dont nous causons ici, n’a, au premier abord
du moins, pas grand-chose du pamphlet incisif. Vous
êtes là pour fabriquer des médicaments. Dans un
bel entrepôt aux parcelles alambiquées, vu en 3D
isométrique proprette, vous allez installer vos chaînes
de fabrication afin de distribuer les traitements les
plus rentables possible. Pour cela, il vous faudra choisir
un ingrédient, et activer ou désactiver ses propriétés,
essentiellement en jouant sur sa concentration. Plus
tard, vous pourrez aussi les mélanger, mais ça, c’est
quand vous serez grand. En début de partie, vous
avez à votre disposition un arsenal plutôt restreint.
Des machines capables d’augmenter ou de diminuer
la concentration en principes actifs d’une unité
et de quoi transformer lesdits principes actifs en
comprimés ingérables par un être humain, et c’est
ainsi que vous gagnerez vos premiers kopecks.
Comptes d’apothicaire. Donc en gros, la base
du truc, ce sont des mathématiques sommaires.
Rien de compliqué en soi. Si ce n’est que pour
20 | Canard PC
gagner en place (qui coûte cher) et en rendement
(qui rapporte), vous allez vous lancer dans une
recherche tout entière tournée vers le profit. Vous
investirez donc vos brouzoufs dans l’exploration, Notre Avis :
qui vous rapportera de nouveaux ingrédients Big Pharma avait
dotés de nouvelles propriétés, dans la protection montré tous les
intellectuelle qui empêchera vos concurrents de symptômes du
vendre les mêmes traitements que vous, et dans bon jeu pendant
le déblocage de machines encore plus fortiches, sa période
notamment celles capables, et c’est beau, de d’incubation en
diminuer et d’augmenter votre concentration de accès anticipé, et
trois petits crans d’un coup d’un seul. Puis vous allez sans surprise, au
tâcher de faire rentrer vos belles machines toutes moment de prendre
neuves dans votre pièce alambiquée, vous rendre la température,
compte que vous avez oublié de ménager un passage le sujet montre
pour le tapis roulant, et que c’était sympa de vous tous les signes
enquiquiner à retirer un fâcheux effet secondaire d’une santé
mais qu’avec les coûts de fonctionnement de votre resplendissante.
machine, ça n’est pas rentable du tout, et après tout
tant pis pour les pauvres, ils n’avaient qu’à pas être
malades. Et si vous ne vous êtes pas fait l’un de ces
fantastiques nœuds au cerveau dont Big Pharma a Environ
le secret, vous percuterez peut-être que la critique
insidieuse se cachait juste là depuis le début.
23 €
TEST PC

Soma
de trouille et d’eau
On peut mener une vie normale. Avoir un appartement avec cuisine, salle de
sion
bain et lit une place, recevoir et envoyer des e-mails, regarder la télévision
tion
assis dans son canapé. On peut aussi un jour se réveiller dans une station
sous-marine abandonnée où ne résident plus que des cadavres et quelques elques
monstres qu’il ne faut surtout pas prendre le temps de regarder.

par Maria Cache-Cache

B
ienvenue dans la vie de Simon Jarrett. Bienvenue dans un
merdier aux dimensions d’abysses. Bienvenue au fin fond
de l’océan Atlantique, où rouillent robots et programmes
de recherche. Bienvenue en enfer. Et je ne dis pas ça
à cause de l’absence de possibilité de réattribuer les commandes
au clavier, qui nous conduit à procéder au pressage simultané des
touches alt et majuscule à chaque lancement du jeu, afin de pouvoir
se déplacer avec les touches zqsd, en vue subjective. Je ne dis pas
ça non plus à cause de ma carte graphique Nvidia et des colossales
chutes de framerate auxquelles celle-ci m’a soumise à chaque sortie
sous-marine (les développeurs promettent un patch le jour de
la sortie ; nous sommes à quelques heures du lancement et pour
l’instant, nous souffrons). Ce n’est pas non plus la faute à l’absence
d’inventaire, je l’ai très bien vécue, merci. Je dis ça parce que la vie de
Simon Jarrett, c’est probablement le dernier truc dont vous rêviez.
Ceci n’est pas un Amnesia. Ceux qui attendent de Soma un
Amnesia de science-fiction verront leurs espoirs déçus. Non, Soma
n’a pas grand-chose du survival horror. Certes, Simon ne possède pas
d’arme ou de super-pouvoir. Il est faible, constamment en danger
dans un univers hostile et inconnu, où les seuls humains croisés sont
plus morts que vivants. En cas de confrontation, ne vous faites pas
d’illusion, il n’a aucune chance de s’en sortir. Votre seul espoir de
vous en tirer entier résidera dans votre capacité à vous planquer,
raser les murs et rester dans l’ombre. Et parfois, courir comme un
dératé, tourner une manivelle rouillée, faire crachoter une porte
coulissante coincée, d’un mouvement de souris mal assuré. Chaque
porte fermée, chaque recoin sombre abrite un danger potentiel, et
l’on avance avec la sensation que chaque pas nous rapproche autant du
salut que du danger. De la carcasse de la station sous-marine s’élèvent
des sons inhumains, des râles, des grincements. Contrairement à
Amnesia, où beaucoup d’ennemis arrivaient accompagnés de leur
musique, et où il devenait donc possible d’identifier la menace
à l’oreille, Soma utilise sa bande-son de manière beaucoup plus
erratique. À la certitude du danger, qui engendre la peur, Frictional
substitue l’incertitude, maîtresse de l’angoisse. Et pourtant, les accros
à l’adrénaline reprocheront probablement à Soma de ne pas terrifier
suffisamment, de ménager trop de respirations entre deux jump scares.
Until Drone. Malgré la pression qui s’exerce de manière quasi
constante, on vit aussi des moments moins lourds, parfois
presque légers. Dans les dortoirs recréés avec soin, vous trouverez
enregistrements et documents, cartes postales, salopettes et ours en
peluche. Sans aller jusqu’à mettre une claque graphique, Frictional
livre une aventure visuellement très propre. J’ai dû chercher un
moment avant de trouver des textures moches et des lumières foirées.
Attention, ce n’est pas parce que je dis propre qu’il faut s’attendre à
se balader dans un évier en inox. À l’inverse, des inévitables traces de
sang aux recoins mal entretenus, des dessins sur un tableau blanc aux
autocollants du service maintenance sur les extincteurs, ce n’est pas

22 | Canard PC
 ,IRVI
épouvante
Développeur /
³HMXIYV Frictional
Games (Suède)
5PEXIJSVQIW
5(c;MRHS[W
Mac, Linux
(SRǻK
VIGSQQERH³Ic
PC de joueur
8³P³GLEVKIQIRXc
9,5 Go
1ERKYIW
VO, interface et
sous-titres français
)72 Steam ou
aucun sur Gog ou
le Humble Store

de la science-fiction stérile que nous sert Frictional,
mais un univers qui porte les traces de ce qu’il a vécu. Il
y a même, au fond de cet océan déserté par la vie, des
morceaux d’humour, de tendresse. De courts moments
où à l’impératif de survie se substitue un besoin
d’empathie, de relation. C’est dans ces instants-là que l’on
goûte tout le sel de Soma. Un exemple parmi d’autres.
À un moment de l’aventure, afin de progresser, vous
devez récupérer une puce sur un robot, et pour cela,
mettre ce dernier hors d’usage, malgré ses protestations.
Eh ben je me suis sentie mal de faire ça. J’ai tué des
centaines de fourmis, de sangliers, de zombies et d’êtres
humains dans les jeux vidéo, mais cet assassinat-ci
m’a mise profondément mal à l’aise. Parce que Soma
joue avec beaucoup d’intelligence sur l’opposition
et l’intrication entre organique et mécanique. Aux
bruits de carcasses de la base sous-marine répondent
les profonds soupirs de Simon, son souffle court,
les battements de son cœur. Mes états d’âme.
L’immonde du silence. Immédiatement après une
de ces respirations, je me suis dit que j’étais fichue.
Qu’on ne me la faisait pas à moi, je connais ces histoires
de rythme chères aux développeurs de jeu vidéo, aux
réalisateurs et aux auteurs de romans à succès. Juste
après, c’était certain, j’allais morfler. J’ai donc tapoté sur
mon trouillomètre pour vérifier qu’il était bien dans le
rouge, et puis… rien. Pendant de longues minutes, aucun
robot tueur n’a surgi comme un diable hors de sa boîte.
Aucun cadavre ne s’est relevé d’entre les morts pour me
dézinguer. À peine si j’avais un vague puzzle à résoudre. 3SXVI&ZMWc
Là où c’est bien foutu, c’est qu’au lieu de me rassurer, Plus sombre
de me détendre, cela n’a fait qu’exacerber ma méfiance. et angoissant
En réalité, les rencontres restent rares. Mais elle sont qu’horrible
aussi terrifiantes. Votre vue se brouille, des aberrations åƋƋåųųĜĀ±ĹƋØ
chromatiques vous font perdre le sens du réel, les Soma décevra
bruitages se saisissent avec maestria de votre cerveau probablement
pour en tirer un jus amer. Et puis, à force de jouer à les amateurs
un-deux-trois-soleil avec ces créatures que l’on évite d’adrénaline
de regarder, de se perdre dans ces entrelacs de couloirs, ʱųÚÏŅųåØƋŅƚƋåĹ
de salles des machines et de lumières qui clignotent, restant quasiment
on trouve la sortie, on s’en sort sans trop y croire. injouable pour les
čų±ĹÚŸāĜŞŞæŸÚå
Aïe Robot. Là réside peut-être le principal défaut de la vie. Dommage
Soma. Cette impression d’être constamment sur des ŞŅƚųåƚƻØĜĬŞųŅŞŅŸå
rails. Quelques zones rendent l’orientation difficile, et une aventure
l’on se perd volontiers quand un monstre-robot-méduse ƋųìŸűųų±ƋĜƴåØ
capable de se téléporter se dresse sans cesse sur votre intelligente et
chemin. Il nous arrive parfois de devoir rester un peu à æĵŅƚƴ±ĹƋåØĵéĵå
un endroit, d’aller et venir pour résoudre un problème. si on aurait aimé
Mais la majeure partie du temps, vous avancez dans échapper parfois
un très joli couloir, un peu tarabiscoté certes, mais un à ce sentiment
couloir quand même. Bon après, je vous dis ça, je ne de rester tout le
suis pas certaine que j’aurais supporté de me trouver temps sur des rails.
dans la même pièce que ces machins flippants de la
mort alors que ce n’était pas absolument nécessaire,
mais bon, j’ai passé l’âge du train fantôme. L’avantage,
c’est qu’on nage en pleine claustrophobie. Simon rampe Environ
dans des boyaux étroits, se trouve enfermé dans des
pièces obscures. Et vous, vous êtes en enfer, avec lui.
25 €
Canard PC | 23
TEST PC

Skyshine’s Bedlam par Izual

La traversée du désert ,IRVIc rogue-like-

Un rogue-like, c’est bien, mais qu’est-ce qui est mieux qu’un rogue-like ? Un rogue- post-apo’-RPG-
like post-apo’. Et qu’est-ce qui est mieux que ça ? Un rogue-like post-apo’ à la XCOM. XCOM
Et encore mieux ? Un rogue-like post-apo’ à la XCOM avec des éléments de RPG. )³ZIPSTTIYVc
Mais vous savez ce qui serait vraiment chouette pour couronner le tout ? Un bon jeu. Skyshine Games
(États-Unis)
“HMXIYVc
Versus Evil
5PEXIJSVQIc
{ƤœĜĹÚŅƵŸ
(SRǻK
recommandée :
n’importe quel PC
8³P³GLEVKIQIRXc
2,3 Go
1ERKYI VO
)72cSteam

J
’aurais aimé vous dire que
Skyshine’s Bedlam est un jeu
qui a eu trop d’influences
différentes, un assemblage
bancal qui a voulu trop en faire et
a jeté FTL, Convoy et XCOM dans
les latrines avant d’en balancer un Notre Avis :
seau sur Steam ni vu ni connu. Mélanger des
Mais ce n’est pas si simple : en ŸƋƼĬåŸÚĜýæųåĹƋŸ
fait, Skyshine’s Bedlam a plutôt pour créer un
bien goupillé son rapprochement road-trip post-
entre le rogue-like et le post-apo’ apo’, ça doit être
tactique. Le concept de base est même assez réussi le moteur de Banner Saga ont-ils pu éliminer aussi d’une complexité
sous ses airs de déjà-vu : vous conduisez un gros méthodiquement toutes les subtilités d’un combat monstrueuse
camion déglingué à travers le désert, et vous devez tactique ? Leur système de couverture est d’une et pourtant, les
garder ses occupants en vie en prenant les bonnes binarité catastrophique, certains ennemis one- développeurs de
décisions lors d’événements aléatoires ou en les shotent tous vos gars, et encore ce n’est qu’un amuse- Skyshine Games
envoyant se battre contre les raiders qui en veulent à gueule à côté du système de tour par tour par équipe y sont arrivés.
votre bus magique. Le tout se mélange à une gestion qui vous autorise deux actions au choix seulement. S’arranger pour
sommaire des différentes ressources entassées dans Le principal défaut de cette approche, c’est qu’elle que les combats
le coffre (nourriture et essence en tête) et à quelques pénalise les grandes équipes : avec un péon contre autour desquels
possibilités d’amélioration pour votre fidèle véhicule. quinze raiders, vous aurez quasiment l’avantage le jeu tourne ne
Jusque-là, rien de révolutionnaire mais un système où puisqu’en deux actions, il est impossible de protéger soient pas nuls et
tout roule, sans surprises mais sans défauts majeurs efficacement un groupe entier de combattants alors simplistes, ça doit
non plus. qu’avec votre unique guerrier vous pourrez bouger et être plus facile et
tirer à chaque tour. Quand ce système se voit couplé pourtant c’est un
Con comme un camion. Malgré son postulat à une IA de poulets sans tête et à une tactique réduite foirage sur toute la
du voyage-post-apo’-où-il-faut-économiser-les- au strict minimum – le placement de début de combat ligne. Dommage.
ressources pas très original, Skyshine’s Bedlam est aléatoire, il n’y a pas de grandes différences de
arrive quand même à créer l’événement : chaque portée dans les armes, pas d’actions de tir spéciales,
combat est une occasion d’être médusé, chaque pas de crowd-control ni de tâches au repos du genre
bataille laisse pantois, chaque escarmouche donne embusquer l’ennemi ou recharger –, on se dit qu’il Environ
envie… de désinstaller le jeu. Comment des
développeurs influencés par XCOM et qui utilisent
faut vraiment être en manque de XCOM-like pour
tenter de persévérer dans Skyshine’s Bedlam.
20 €
24 | Canard PC
TEST PC

par Maria Kalash

Dropsy ,IRVIc aventure

point & click
L’attaque du clown )³ZIPSTTIYVc
Certains jeux se décrivent plus facilement que d’autres. Prenez Dropsy. Si je vous dis Tendershoot
qu’il s’agit d’un petit jeu d’aventure dans lequel vous dirigez un clown bizarre qui fait et A Jolly Corpse
des câlins à tout le monde, c’est tout à fait exact. Mais c’est aussi tout à fait réducteur. (États-Unis)
Dropsy, c’est bien plus qu’un divertissement gentillet. “HMXIYVc
Devolver Digital
5PEXIJSVQIWc
PC Windows,
Mac, Linux
(SRǻK
recommandée :
n’importe quel PC
8³P³GLEVKIQIRXc
175 Mo
1ERKYIc muet
)72cSteam
ou aucun
MXIc
dropsytheclown.com

D
ans sa vie, le joueur
moyen de jeu vidéo
passe pas mal de temps
à éradiquer des monstres, bâtir
des empires, ramasser des
pièces, récolter des carottes
et anéantir des armées. Et, si
vous faites le bilan de votre
carrière ludique, vous avez
finalement répandu assez
peu d’amour. Après une
introduction en forme de
cauchemar poisseux, Dropsy
va vous donner l’occasion
de renverser la vapeur. Dès
les premiers instants, votre Notre Avis :
clown va pouvoir embrasser son frigo, un arbre ou que vous contrôlez à partir d’une discrète barre Contrairement à
un écureuil qui passe par là. Pour tout vous dire, au d’interface qui prendra la peine de se dérouler pour bien des clowns,
début, j’ai eu peur. De me trouver face à un point vous en haut de l’écran. Dropsy est aussi
& click cucul, tendance complètement tarte. Mais drôle qu’attachant.
derrière la mignonnerie, l’arrière-goût de tristesse et Câlin Souchon. Au bout de trois images, je m’étais Oui il fait des câlins
de petites misères reste présent, et au final, le câlinage convaincue que Dropsy était un jeu terriblement laid. à tout le monde,
a représenté pour moi un véritable moteur. Vous Couleurs criardes, animations grossières, pixel art à la mais il n’est jamais
déplacez Dropsy et examinez les alentours à la souris. truelle. Et puis, au fil du temps, j’ai découvert toute la envahissant. Oui
Sous son chapiteau, en ville, dans les champs, vous finesse qu’il recelait, les trésors d’expression planqués je l’aime, je suis
vous promenez librement dans cet univers immense derrière ces gros carrés colorés. Toute l’histoire et triste que ce soit
(pour un point & click), et vous rencontrerez des la vaste palette émotionnelle que vous procureront ÚæģºĀĹĜØåƋģű±ƋƋåĹÚŸ
gens qui ont tous un petit pet à l’âme. Si vous prenez Dropsy reposent sur les animations, impeccables. avec impatience
le temps de leur parler, quelques pictogrammes Une fois qu’on s’est un peu approprié le sens des icônes %ųŅŞŸƼƤƖ.
sortant de leur bouche vous permettront de vous de dialogues et la géographie alambiquée des lieux,
faire une idée de leurs malheurs, petits et grands. on se prend au jeu. Et à l’exception d’un vilain crash
Vous trouverez des objets, que vous rangerez dans des familles, mon aventure avec Dropsy, le clown
votre pantalon. Et vous allez tâcher de rendre les étrange, c’était comme des câlins dans mon cerveau. Environ
gens heureux, avec un objet et un câlin. Vous serez
accompagné dans votre quête par de petits animaux,
Un moment de bonheur, plein d’humour, de nuances
et de cassettes audio.
10 €
26 | Canard PC
Curses ′N Chaos
le plus beau c’est baston
Par Pipomantis
J
’aime bien les joyeux drilles
de Tribute Games. En faisant
toujours attention à ne jamais
péter plus haut que leur cul, ils ont
accouché de deux chouettes jeux
(Wizorb et Mercenary Kings). Pour
Curses 'N Chaos, nos Québécois
lorgnent vers le beat-them-all
à l’ancienne. Mais vraiment
à l’ancienne, hein, plus que la
moutarde que vous achetez quand
vous voulez vous sentir adultes. Ici,
on nous propose un seul « tableau ».
Pas de scrolling, pas de choix
moraux, pas de combos compliqués…
juste vous, vos petits poings énervés,
et une tétrachiée d’ennemis qui vous
tombent inlassablement sur le coin
de la figure. On peut quand même
ramasser des items à usage unique ici
ou là (bombe, arbalète, soin…)
,IRVIcpetit brawler
)³ZIPSTTIYV³HMXIYV
Tribute Games
(Québec libre)
5PEXIJSVQIWc{ƤœĜĹÚŅƵŸØ
a±ÏØ{„ĉØ{„šĜƋ±
(SRǻKVIGSQQERH³I j’avoue avoir été déçu), huit personnes, échouées
ĹűĜĵŞŅųƋåŧƚåĬ{
8³P³GLEVKIQIRXĂLjaŅ
1ERKYIƋåƻƋåŸåĹüų±ĹÓ±ĜŸ
5VM\10 €
)72„Ƌå±ĵ
et en créer de nouveaux grâce à l’art
ancestral et amusant de l’alchimie.
C’est terriblement mignon, plutôt
difficile, et accompagné à la
perfection d’une BO signée Patrice
Bourgeault, qui avait déjà fait des
miracles sur Mercenary Kings.
3SXVI&ZMW
„ĜƴŅƚŸÏĘåųÏĘåDŽ±ÏƋĜƴåĵåĹƋ
ƚĹÆå±ƋěƋĘåĵě±ĬĬƋųìŸŅĬÚě
ŸÏĘŅŅĬØŞĬåĜĹÚåÏŅƚĬåƚųŸØÚå
ŞĜƻåĬŸåƋÚåĵŅĹŸƋųåŸĵĜčĹŅĹŸØ
ƚųŸåŸƤůcƤʱŅŸåŸƋŞŅƚųƴŅƚŸţ
eƋƋåĹƋĜŅĹƋŅƚƋåüŅĜŸØ
ĬåŸŞĬƚŸģåƚĹåŸ
ÚűåĹƋųåƴŅƚŸŸå
Ĭ±ŸŸåųŅĹƋŸƞųåĵåĹƋ
ƚĹŞåƚƴĜƋåţ
Dead in Bermuda
vacances à la plage
Par Netsabes
M
ettons les choses au clair : je ne suis pas
coupable, si tout le monde est mort,
c’est à cause de l’infirmerie. Je sais, c’est
confus mais laissez-moi expliquer. Quand l’avion
s’est écrasé dans le triangle des Bermudes (« Dead
in Bermuda » veut apparemment dire « Mort aux
Bermudes » plutôt que « Clamsé en pantacourt »,
sur une plage et affamées, ont survécu. Elles se
sont organisées : une qui récupère ce qu’elle peut,
une qui cherche de quoi on a besoin, deux qui
partent à la chasse, trois autres qui explorent…
Tout allait bien, jusqu’à ce qu’on ait besoin d’une
infirmerie. On avait bien une toubib parmi nous,
mais elle refusait d’intervenir sans local consacré
(peut-être une histoire de convention collective ?).
Alors pour soigner mon gars Yuri, salement
blessé, j’ai mis tout le monde sur le coup : on a
fait les plans, récupéré les matériaux, crafté tout
ce qu’il fallait… et à force de ne faire que ça, tout
le monde a (bon, je ne veux pointer personne du
doigt, ajoutons un adverbe) probablement oublié
l’essentiel. Pas assez de nourriture, de repos et de
détente… Alors même que l’infirmerie ouvrait
ses portes, tout le monde crevait sur la plage de
faim, de fatigue, de maladie ou de dépression.
En même temps. Avouez que c’est pas de pot.
3SXVI&ZMW
ĜåĹÚĜþÏĜĬåÏŅĵĵåĜĬü±ƚƋĵ±ĜŸޱŸ
ĜĵŞŅŸŸĜÆĬåØ%å±ÚĜĹåųĵƚÚ±±ƚĹå
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(SRǻKVIGSQQERH³IcĹűĜĵŞŅųƋåŧƚåĬ{
8³P³GLEVKIQIRXƐLjLjaŅ/ 1ERKYIcš8
5VM\c 15 € / )72c„Ƌå±ĵ
Canard PC | 27
TEST PC

par Netsabes

Armello Genre :
jeu de société
Crise de fourrure Développeur /
Fou, le Roi Lion est fou ! Le royaume part à la dérive, éditeur :
envahi de monstres qui corrompent la Terre et ses League of Geeks
habitants. Heureusement, nos héros sont là pour… (Australie)
euh, se mettre sur le pif. Hakuna Matata ! Plateformes :
PC Windows,
Mac, Linux
(SRǻK
recommandée :
PC de joueur
1ERKYIW
VO, VOST FR
DRM : Steam
8³P³GLEVKIQIRX
800 Mo

A
rmello est une curiosité, une sorte de
jeu de société conçu pour ordinateur
(quoique pas toujours bien pensé), où
chaque joueur dirige un animal humanoïde
(RIP petit magazine) équipé de pouvoirs
magiques. Vous évoluez dans un royaume,
au centre duquel se trouve le Roi (Lion
– fou) : chaque matin, il perd un point de
vie. Comme il en a dix, et qu’arrivé à zéro la
partie est terminée, vous avez à peu près dix
jours pour gagner. Et qu’est-ce que gagner,
me demandez-vous ? Eh bien, remporter la partie
(et le royaume), soit en tuant le Roi vous-même, soit
en ayant plus de prestige que les autres à sa mort
naturelle. Je simplifie un peu, mais les règles d’Armello
(soi-disant « accessibles ») sont touffues. Gagner du
prestige devient du coup votre principale occupation
au cours de vos dix jours dans l’aventure et implique de
travailler dur, notamment en remplissant des quêtes et
en tuant des adversaires. Logiquement, il faut galérer
au moins autant pour ne pas crever. C’est que dans
Armello, tout se ligue contre vous : le Roi et ses gardes,
les monstres qui apparaissent au hasard sur la carte, le
terrain dont certaines cases vous ôtent de la santé et
bien entendu les autres joueurs. Et puis la chance, aussi,
puisque les combats se jouent en grande partie aux dés.
Ce qui, somme toute, vous laisse peu d’espoir.
Furry Road. Malgré un didacticiel bien fichu, les
premières parties d’Armello donnent l’impression au
joueur débutant (moi, par exemple) d’être toujours à
la bourre, d’avoir raté quelque chose, de ne rien piger
aux subtilités des règles. Il faut quelques heures de
jeu pour commencer à se sentir à l’aise, pour mieux
28 | Canard PC
connaître les forces et faiblesses de chaque personnage
(loups, ours, rats et lapins se jouent de manière très
différente ; à vous de choisir celui qui correspond le Notre Avis :
mieux à votre style de jeu) mais aussi les cartes que Un brin austère
chacun tire à chaque tour. Eh oui, n’oublions pas les au départ malgré
cartes, dont l’utilisation coûte de l’or ou de la magie ses animaux
et qui permettent d’améliorer vos chances en combat, choupichous,
de vous soigner, de pourrir la vie des autres en plaçant Armello gagne en
des pièges, ou même de vous allier à un autre joueur intérêt au fur et à
(sans son accord, mais s’il gagne un point de prestige mesure des parties.
par tour où vous êtes vivant, il aura moins tendance Notez toutefois qu’il
à vouloir vous buter). Une fois apprivoisé, Armello n’a vraiment de
devient bien plus agréable à jouer : pas parfait, car il sens qu’en multi en
reste en grande partie aléatoire (la carte est générée à ligne (pour quatre
chaque session, et un mauvais placement de certains joueurs), l’IA en solo
terrains peut handicaper votre début de partie), mais étant vraiment trop
plus gérable. Il y a toujours des alliés félons pour facile à duper.
tenter de vous tuer quand approchent les derniers
tours, les tirages de cartes et de dés restent de grands
mystères, mais au moins vous ne faites plus trop de
boulettes vous-même. Et en multi en ligne, ça signifie Environ
que vous avez déjà fait la moitié du chemin pour
remporter la partie.
20 €
TEST CONSOLE

Testé sur Xbox One

Genre :
Get a vroom
Forza Motorsport 6
)³ZIPSTTIYVc
Turn 10 On va encore se mettre une grosse caisse
(États-Unis)
Marronnier, masc : nom usuel de certaines variétés de châtaignier.
Éditeur :
Microsoft Studios
5PEXIJSVQIc
Xbox One
Langue : VF

par Pipomantis

P
our autant, dans le petit monde
tueux et dégueulasse
poisseux, incestueux
de la presse, un marronnier
u un reportage,
est un article ou
généralement inoffensif, if, qui revient
chaque année. Les soldes, es, les départs
en vacances, les premières res neiges…
autant de sujets qui fontnt les choux gras
des publications les plusus fainéantes.
Aujourd’hui remplacé par les news à clic
et les tops de l’angoisse,, le marronnier
est une tradition aussi réconfortante
qu’idiote. Et c’est peu ou u prou le modèle
que suit Microsoft avecc sa saga Forza.
Chaque année voit débarquerarquer son nouvel
épisode, qu’il s’agisse dee la série Motorsport
développée par Turn 10 0 ou de l’excellent
spin-off Horizon, laissé entre les mains
habiles de Playground Games. Pour ce
sixième Motorsport, on reprend la recette
qui fonctionne depuis plusieurs années, à
stable entre arcade
savoir un gameplay ajustable
mpionnats à picorer
et simulation, des championnats
pour changer régulièrement ment de classes
de véhicules ainsi qu’un n soin maniaque vraiment pas beaucoup plus loin que le de voiture et que, par malheur, vous
apporté à la modélisation on comme à la bout de son nez), risqueront peut-être possédez une Xbox One et avez déjà
voitures On
physique des pistes et des voitures. de décourager les néophytes alors que 2 c’est le gendre idéal
torché Horizon 2, idéal.
oublie les horribles micro-transactions qui les fans hardcore y verront un excellent
avaient presque tué FM5 à sa sortie mais test pour leurs nerfs. Ajoutons à cela les
on récupère le système de « drivatars », rassemblements, inspirés de Horizon 2,
ces intelligences artificielles qui copient qui permettent de prendre part à des Notre Avis :
le comportement de vos amis qui ont déjà épreuves thématiques, allant du slalom
Forza Motorsport est un mystère.
joué à un des trois derniers épisodes. entre des cônes au pilotage de monoplaces
eĬŅųŸƤŧƚåģåƋųŅƚƴåĬåŸģåƚƻÚåÏŅƚųŸå
qui dépassent les 300 km/h. Un contenu
ĔŸæųĜåƚƻĕƋųĜŸƋåŸåƋÏĘĜ±ĹƋŸØĬ±ŸæųĜå
Les carrosses rient. En plus de garder faramineux, donc, parfaitement installé
ÚæƴåĬŅŞŞæåÏĘåDŽ‰ƚųĹŎLjųæƚŸŸĜƋåĹÏŅųå
ce qui fait le succès de la série, Turn 10 entre un gameplay impeccable et une
ºĵåĘ±ŞŞåųåƋºĵåÚŅĹĹåųåĹƴĜå
n’a pas été avare en nouveautés puisque réalisation impressionnante (à 60 FPS en
ÚåĬæÏĘåųŸƚųƋŅƚƋåĬåƚųĬŅĹčƚåƚųŸåŸ
l’on voit maintenant arriver des courses toutes circonstances, ma bonne dame).
ųƚƋĜĬ±ĹƋŸÆŅĬĜÚåŸÚű±ÏĜåųţĬ±ĜųåĵåĹƋĬűƚĹ
sous la pluie ainsi que des compétitions Je suis toujours un peu gêné par la volonté
ÚåŸĵåĜĬĬåƚųŸÚ埱ϱƋæčŅųĜåØŞåƚƋě
nocturnes. Pour la pluie, ce Forza met de mettre une bande-son épique dans
éƋųåĵéĵåĬåĵåĜĬĬåƚųŸƚųÏŅĹŸŅĬåŸţ
encore la honte à tout ce qui existe un jeu de caisse (j’ai l’impression que
chez Sony puisque les sensations sont chacun de mes virages à la corde peut
vraiment nouvelles et que l’aquaplanage sauver le monde libre), les temps de
peut vous guetter à la moindre flaque. chargement un peu longuets et le blabla
Les courses nocturnes, difficiles et
terriblement oppressantes (on ne voit
incessant entre chaque course ou presque.
Mais si vous cherchez un excellent jeu
)ĹƴĜųŅĹ 70€
30 | Canard PC
 CONSOLE TEST
Testé sur PS4

Genre : Destiny
)³ZIPSTTIYVc

Destiny : le Roi des corrompus Bungie

(États-Unis)

On prend le même et on recommence Éditeur :

Activision
Plateformes :
« )žƒĝÏåƐŭƣåƐĥåƐƽŇƣžƐ±ĞƐÚæĥºƐÚŇĻĻæƐĮ±ƐÚæĀĻЃĞŇĻƐÚƣƐķŇƒƐüŇĮĞåƐůƐX±ƐüŇĮĞåØƐÏŷ垃ƐŹåü±ĞŹåƐ PS4, PS3, Xbox
ž±ĻžƐ±ŹŹéƒƐåDŽ±ÏƒåķåĻƒƐĮåžƐķéķåžƐķĞžžĞŇĻžØƐ±žž±ƣƒžƐåƒƐŹ±ĞÚžƐÚ±Ļž Destiny en 360, Xbox One
åžŤæŹ±ĻƒƐŭƣåƐÓ±ƐÏ̱ĻďåũƐšŇĞĮºƐÏåƐŭƣŷ垃ƐĮ±ƐüŇĮĞåũ » Ainsi parlait Vaas Montenegro. Langues :
VF et VOST
par Netsabes (sous-titré en VO
ou en français)

U
n an après, Destiny semble
enfin sorti de bêta. La vanne
est facile, mais pas moins vraie
pour autant : le patch 2.0 gratuit
et l’extension payante The Taken King
(« Le Roi des corrompus ») modifient en
profondeur le jeu et lui définissent enfin
une direction. Jusqu’à présent, Destiny
n’était qu’un assemblage de missions à peu
près toutes pareilles (aller à un endroit,
le défendre contre des vagues d’ennemis,
recommencer plus loin) auquel s’ajoutaient
un système de progression imbitable et
une gestion du loot et des monnaies qui
n’avait d’intérêt que pour les maniaques
capables de passer 500 heures dans l’année
dans un jeu au contenu anémique. Si The
Taken King ne résout pas le problème de la
quantité de contenu (on en fait le tour en
quelques heures), il apporte en revanche de
la variété : des missions un peu différentes,
avec des passages de plateforme, des
ennemis remixés et surtout une vraie
grosse nouvelle zone : le Dreadnought, le
vaisseau de guerre du Taken King (pour
ceux qui s’intéressent à l’histoire : le
Roi des corrompus, c’est Oryx, le papa
de Crota, le boss non pas de Destiny
mais du raid du premier DLC ; il faut
suivre). En conséquence, le Dreadnought agréable. La lumière n’a pas disparu pour
n’est pas tout à fait riant et chaleureux, autant mais sert dorénavant d’indicateur Notre Avis :
mais il propose des environnements de la puissance de vos armes et armures.
bien différents des zones classiques de Bungie a aussi sensiblement augmenté Avec The Taken King, Destiny est
Destiny, avec des passages plus verticaux la quantité de loot et de monnaie que indubitablement un meilleur jeu qu’il y a
et des recoins planqués partout. récupèrent les joueurs, ce qui là encore un an, avec plus de contenu pour les fans
fluidifie les interactions et donne moins et un ensemble plus accessible pour les
Enfin du progrès. Le plus gros l’impression d’effectuer des corvées. Un débutants. Il représente aussi une bien
changement apporté (outre une an après, Destiny vaut-il plus le coup ? Les meilleure±ý±ĜųåØŞƚĜŸŧƚåDestiny, ses
présentation un peu moins débile du quelques décors sont toujours magnifiques deux DLC et The Taken King ensemble
scénario, mais ce n’est pas ce qui vous et les combats toujours mous, tandis que coûtent 60 euros, soit le prix du jeu de
occupera le plus longtemps), c’est la l’essentiel du jeu reste une course au loot. base l’an dernier. Est-ce une bonne±ý±Ĝųå
refonte du système de progression. Est-ce toujours un peu léger en contenu ? pour autant ? Destiny reste un jeu de grind
Le niveau max est passé à 40 mais Sans nul doute. L’extension vaut-elle dans une poignée de décors pour obtenir
la progression ne se fait plus avec la vraiment ses 40 euros ? Dans l’absolu non, du loot vous permettant de mieux grinder.
« lumière » de vos équipements, comme mais les habitués sont bien obligés de la
c’était le cas auparavant et qui pouvait prendre : sans elle, Destiny bloque l’accès
prendre une éternité. Désormais, tout se à une bonne partie du contenu, y compris
gère avec de l’XP classique, ce qui rend des modes multi du jeu de base… {ųĜƻƤ× ȏȉǘ pour l’extension,
notre avancée beaucoup plus fluide et Ȱȉǘpour l’intégrale
Canard PC | 31
T
TEST AU DOIGT ET À L’ŒIL LES JEUX SUR TABLETTE ET SMARTPHONE
Test

Heavy Boat, Bandai Namco,

LoyaltyGame, 30 Mo, gratuit
ȟȉ2SJVIIXSTPE] 2SJVIIXSTPE]

Cube Escape : The Mill

par NETSABES
Winter Fugitives Pac-Man 256
par PIPOMANTIS
par PIPOMANTIS

M aria Kalash parlait récemment (dans Canard PC

n° 323) de Cube Escap e : Seasons dans son Cabinet de
curiosités. Depuis, LoyaltyGame n’a pas chômé et a sorti
Q uand on pense
« supports mobiles et
jeux d’infiltration », les
d’autres épisodes de sa série d’escape rooms qui nous donne titres classiques comme
à suivre l’histoire de Rusty Lake. Le dernier (à l’heure République ou Stealth Inc.
où j’écris ces lignes), Cube Escape : The Mill, suit le même ne sont pas forcément les
principe : vous êtes coincé dans une pièce (ici un moulin), premiers qui viennent à
dont vous fouillez absolument tous les tiroirs et recoins l’esprit. On se rappelle plutôt
pour récupérer tout ce que vous pouvez, afin d’assembler les jeux à « twist » comme
des machins et des bidules vous permettant de progresser. Beat Sneak Bandit ou Sneaky
Comme ses prédécesseurs, The Mill n’est pas bien long Sneaky. Eh bien, le hasard,
ni jamais atrocement compliqué et mise plus sur son comme cette introduction,
ambiance (vieux moulin qui craque, apparitions fait bien les choses puisque
surprenantes) que sur ses énigmes. Et comme Winter Fugitives est un
tous les autres, il est entièrement gratos. runner d’infiltration. Certes,
votre héros ne court pas
comme un dératé entre les
lignes ennemies, mais votre
progression est comptée pas
à pas et il s'agit d'aller le plus
loin possible. On trouvera
des prisonniers à libérer
(contre des clés qui ouvrent
passages secrets et cachettes)
et une TONNE de gardes
à éviter ou étrangler, selon
votre envie. Un peu répétitif,
Winter Fugitives n’en reste
pas moins amusant
et plutôt mignon,
ce qui ne gâche rien.
N ous ne chroniquerons pas
le jeu Crossy Road. Entre
nous, c’est sûrement parce qu'il
ne s'agit de rien de plus qu’un
clone mignon de Frogger qui
vous harcèle de notifications.
En revanche, j’ai envie de parler
de Pac-Man 256. En réutilisant
peu ou prou le même concept
que Crossy Road, le titre de
Bandai Namco ajoute quelques
petits éléments qui changent
l’approche du concept initial.
Poursuivi par un glitch (le
killscreen du 256e niveau du
tout premier Pac-Man sur
arcade, délicate attention),
notre boule jaune doit gober le
plus de pac-gommes possible
en évitant les fantômes de plus
en plus nombreux et agressifs.
Pac-Man 256 devient presque
un puzzle game d’infiltration,
où optimiser sa route est aussi
important que posséder de
bons réflexes. Son enrobage
terriblement charmant en fait
clairement l’un des
« gros » free-to-play
les moins cracra de
ces derniers temps.

32 | Canard PC
 -EPJFVMGOXYHMSW
2SJVIIXSTPE]
Radical
Rappelling
par PIPOMANTIS
J ’ai toujours eu un petit faible
pour les développeurs de
Halfbrick Studios. Sans doute
parce qu’ils ont sorti des titres aussi
sympathiques que Monster Dash
ou Jetpack Joyride (et même, dans
une certaine mesure, Fruit Ninja)
ou parce qu’ils ont la recette pour
réaliser des runners honnêtes et
amusants, qui font leur maximum
pour ne pas prendre le joueur pour
un con. Dans Radical Rappelling,
le joueur doit descendre une
montagne en rappel et éviter les
boules bardées de pics afin de
survivre le plus longtemps possible.
Halfbrick oblige, la descente est
constellée de bonus à ramasser
pour engranger des tonnes de
points, pièces et gemmes qui
serviront à acheter divers objets
cosmétiques et autres boosts
agaçants. Malgré ses petits à-côtés
free-to-play qui feront lever un
sourcil, Radical Rappelling
reste un (bon) jeu
Halfbrick et ne harcèlera
pas votre porte-monnaie.
TEVOPMRK:MRIKEV
ȍȉ2SKVEXYMX
Super Cricket
Fighter Turbo
par NETSABES
T riste constat : dans le jeu
vidéo, la batte de cricket (ou
de base-ball, mais concentrons-
nous un instant sur le cricket)
est plus souvent utilisée comme
une arme que pour du sport.
Vous pourriez me répondre que
taper un zombi ou un gangster
avec une lourde batte constitue
un exercice physique conséquent
(certes), mais on s’éloignerait
encore une fois du sujet. Dans
Super Cricket Fighter Turbo, les
battes sont réservées à leur usage /SREXLER8STJ2Sǘ
naturel : taper dans une balle.
Quelque part entre Lethal League
(qui proposait aussi des battes, Trick Shot
par NETSABES
comme quoi tout va bien, on
retombe sur nos pattes) et Pong,
Super Cricket Fighter Turbo met
face à face deux joueurs qui se
U n décor vide, une petite boîte ouverte, une balle. Je
ne suis pas une lumière, mais ça me semble à peu
près clair : il faut envoyer la balle (avec une pichenette
renvoient la balle en accélérant bien orientée sur l’écran) dans la petite boîte. OK,
sa vitesse à chaque facile (dit-il après avoir raté ses quatre premiers essais).
frappe, dans le but de Quelques niveaux plus tard, l’enfer : des plateformes
pousser l’autre à la mouvantes, des grilles avec des trous ridiculement
rater. Basique mais petits où ma balle est supposée passer (comment ?),
efficace. des interrupteurs qui n’ouvrent des portes que durant
quelques instants… Non seulement on doit bien viser
avec la balle mais aussi l’envoyer à la bonne vitesse et
espérer avoir bien calculé les rebonds (ou un peu de
chance). Certains niveaux demandent ainsi des dizaines
de tentatives, tandis que les suivants, sans doute pour
vous ménager une petite pause, passent du
premier coup ou presque. Trick Shot n’est
pas exactement mémorable, mais assume
correctement son statut de petit passe-temps.
Canard PC | 33
 PLUME PUDDING

P ACTIVISION
PRIS LA MAIN DANS
LE POT DE DESTINY
En procès avec Bungie, un ancien
employé raconte les coulisses
d'un développement chaotique
par Netsabes

ébut septembre, Marty O’Donnell, le compositeur attitré de Bungie pendant 18 ans, a gagné le

D procès qu’il avait intenté à son ancien employeur, qui l’avait viré à quelques mois de la sortie
de DestinyţeƚޱŸŸ±čåØĜĬåűŞųŅĀƋæŞŅƚųĬåƴåųĬåƴŅĜĬåŸƚųĬåŸÏŅƚĬĜŸŸåŸÚåĬ±ŞųŅÚƚÏƋĜŅĹØ
humiliant ainsi un peu plus autant Bungie qu’Activision, tous deux habitués au secret et à une
communication d’entreprise extrêmement encadrée. Autant dire qu’il s’est fait plaisir.

A
ctivision est un habitué
des procès sur ses FPS* :
contre EA (et avec Spark
Unlimited) en 2002 pour Call of
Duty : Finest Hour ; contre un ancien
manager de Spark en 2004 ; puis
contre Spark et Codemasters en
2005 ; enfin, en 2012 contre EA et
les anciens d’Infinity Ward, dans
deux procès séparés. Leur point
commun ? Ils ont tous été réglés à
l’amiable, une façon polie de dire
que quelqu’un a sorti son gros
carnet de chèques pour éviter de
faire traîner ces histoires et risquer
d’être jugé coupable. La victoire
de Marty O’Donnell représente
en quelque sorte une première,
à un détail près : Bungie n’étant
pas une filiale d’Activision mais
un partenaire indépendant, c’est
le développeur que O’Donnell
a attaqué, et pas l’éditeur. Qui a
visiblement regardé tout ça de loin,
en gardant son chéquier bien à l’abri
dans son veston. De toute façon,
le résultat est le même : comme
lors de ses nombreux procès pour
Call of Duty, Activision n’a pas pu
empêcher des informations relatives
au développement (en l'occurrence
de Destiny) d’être publiées (en PDF
ici : cpc.cx/d2R), et elles confirment
les habitudes d’ingérence de
l’éditeur. Mieux : elles appuient les
rumeurs parues il y a un an sur le
développement chaotique du jeu.
Avant de s’y attaquer, il convient
toutefois de rappeler rapidement les
termes du contrat liant Activision et
Bungie (en PDF ici : cpc.cx/d2S),
qui avait été rendu public lors du
procès contre Infinity Ward (c’est
quand même la faute à pas de
chance, tous ces procès). Les deux
partenaires s’y engageaient à sortir
Destiny fin 2013, puis une suite
tous les deux ans jusqu’en 2019. Fin
2014, Bungie devait sortir Comet
(sans nul doute devenu depuis la
grosse extension The Taken King),
et enchaîner avec un épisode
tous les deux ans jusqu’en 2020.
Comme pour Call of Duty : un jeu
par an, une machine bien huilée.
Le risque critique. Le contrat définit
aussi un budget gargantuesque
(140 millions de dollars, en
comptant le marketing), précise
dans quelles conditions Bungie
peut obtenir des bonus financiers
et donne surtout à Activision un
contrôle renforcé sur la production.
Certes, le développeur garde
la propriété de Destiny et reste
indépendant, mais l'éditeur se
réserve le droit de rompre le contrat
si le titre se vend « mal » (moins
de cinq millions d’exemplaires en
six mois, ce qui pour n’importe
qui d’autre serait un succès
inespéré) ou n’importe quand
après Comet 2. Activision oblige

34 | Canard PC
également les principaux employés de Destiny à signer des clauses de
non-concurrence (le contrat a été validé six mois après que l'éditeur
a viré les fondateurs d’Infinity Ward, on peut y voir un rapport).
Enfin, la boîte de Bobby Kotick se réserve le droit de tout garder (jeu,
moteur, propriété intellectuelle) en cas de « risque critique », c’est-à-
dire un départ important, des retards ou un jeu raté. En bref, si en
théorie Bungie a le champ libre, Activision peut décider de tirer sur
la laisse quand l’envie lui prend. Et en 2013, l’envie lui prend bien.

Destin brisé. Début 2013, alors que Destiny vient d’être annoncé et
que sa sortie est toujours prévue en septembre, Bungie prépare sa
présentation à l’E3. Plutôt que d’utiliser la musique composée par Marty
O’Donnell, Activision décide (malgré les protestations de Bungie)
d’utiliser la sienne. Pour O’Donnell, il s’agit du début d’un processus
de mise sur la touche qui mènera à son licenciement un an plus tard,
quelques mois avant la sortie du jeu, mais pour l'éditeur c’est seulement
le début des changements. Le jeu est rapidement (et discrètement,
puisqu’aucune date publique n’a été annoncée) repoussé à mars 2014,
et à l’été 2013, alors qu'il aurait dû s’approcher de la sortie, Activision
entame son plus gros chantier : revoir toute l’histoire de Destiny. En
pratique, il s’agit surtout de tailler à la serpe dedans, pour conserver
à peine un semblant de liant narratif. Tout le reste est exilé dans les
tréfonds du site de Bungie et inaccessible depuis le jeu. Joseph Staten,
le scénariste de Destiny, démissionne fin 2013 (on devine pourquoi).
Le plus gros morceau, révélé dans un message vite supprimé de reddit
il y a un an, reste la suppression de zones entières du jeu, aperçues soit
dans des vidéos promotionnelles, soit directement vues par quelques
joueurs ayant cherché à le faire buguer (avant que Bungie ne le patche).
L’ordre de visite des différentes planètes est aussi modifié au passage,
changeant du coup l’équilibrage de tous les ennemis. Oups. Histoire
de donner le temps à Bungie de rafistoler tout ce bazar, Activision
repousse une dernière fois Destiny à septembre 2014. Le jeu a pris
un an de retard, et avec un studio de 600 personnes, ça commence à
chiffrer sévère, mais qu’importe : une fois sorti, il dépasse en quelques
mois les fatidiques cinq millions d’exemplaires vendus exigés.

Un an plus tard. Pourtant, il aura fallu encore un an de développement

pour que Destiny commence à ressembler à autre chose qu’un
assemblage mal assumé de bric et de broc : la mise à jour 2.0 et
l’extension The Taken King (testée page 31 de ce numéro), toutes deux
sorties en septembre, changent en profondeur les parties les plus
problématiques du jeu. Ce n’est peut-être (probablement (sûrement))
pas le titre que voulait initialement sortir Bungie, mais le studio
semble s'être résigné et avoir accepté la chose. De son côté, Marty
O’Donnell a tout gagné : des dommages et intérêts, mais aussi le
retour de ses actions Bungie, confisquées à son licenciement. Celui
qui s’en tire le mieux reste comme d’habitude Activision, qui une
nouvelle fois (et malgré des interventions presque de dernière
minute) est parvenu à se créer une nouvelle grosse franchise
annuelle. Et avec le retard du premier épisode, toutes les dates du
contrat initial peuvent être considérées comme décalées : on risque
désormais de manger du Destiny au moins jusqu’en 2021.

* Comme vous le savez si vous avez lu Call of Duty : les coulisses d’une usine
à succès, disponible sur Kindle (cpc.cx/d2T) aux éditions Presse Non-Stop
pour à peine 5 euros, en plus l’auteur est super sympa. (Le saviez-vous ? Il existe
des applications de lecture Kindle sur à peu près toutes les plateformes, y compris En France, « The Taken King » s’appelle
Windows.) « Le Roi des corrompus ». Euh… non, rien.

Canard PC | 35
PLUME PUDDING AU COIN DU JEU

Au coin du jeu
Ce que signifie
le mercato des youtubeurs
‡UYIPUYIWNSYVWHƶ³GEVXHIY\ERRSRGIWUYEWMWMQYPXER³IW1ƶYRIYPXVEQ³HMEXMUYIc
PIcKVSYTI;IFIHME TVSTVM³XEMVIIRXVIEYXVIWHIjeuxvideo.com) rachète la société Mixicom,
UYMEIRGLEVKIPEQSR³XMWEXMSRHIWXVSMW]SYXYFIYVWWXEVWUYIWSRX(]TVMIRUYII^MIIX
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de jeuxvideo.comEZERXUYƶIPPIRIPIVIZIRHIª;IFIHMEMP]cEYRERERRSRGIWIWV³WYPXEXW
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par Ivan Le Fou

Webedia n’a pas racheté les chaînes YouTube

C
’est quoi ce Mixicom que Webedia s’offre
pour un montant inconnu  ? Quelques
sites internet aux rédactions squelettiques
(jeuxactu.com et filmactu.com) dont la vocation est
100 % promotionnelle  ; l’édition de catalogues
déguisés en magazines gratuits pour la grande
distribution ; mais surtout un réseau de 27 chaînes
YouTube totalisant plus de 30 millions d’abonnés
(ce qui en fait le 38e réseau mondial).
Cette dernière activité est appelée multi-channel
network (MCN). C’est une fonction devenue
indispensable pour les youtubeurs qui souhaitent
monétiser leur audience, une sorte de mélange
entre agent et régie publicitaire. Il s’agit d’abord
de faire l’interface entre eux et AdSens, le système
de pub de Google, moyennant une commission,
ou parfois un revenu garanti en fonction de l’au-
dience. Il s’agit surtout de leur trouver d’autres
ressources publicitaires beaucoup plus rémunéra-
trices : des annonceurs prêts à payer pour que leurs
produits soient mentionnés dans les vidéos, voire
carrément pour que celles-ci leurs soient entière-
ment consacrées.
de Cyprien, Squeezie et Norman, mais… Après
Webedia est le bruit qu’a produit le rachat de Mixicom, et les
lancé dans une articles peu informés qui ont suivi, Cyprien a
cru bon de préciser : « Le network de ma chaîne
course aux YouTube a été racheté, pas ma chaîne YouTube,
acquisitions elle n’appartient qu’à moi. » C’est techniquement
exact, valable également pour Squeezie et Nor-
pour aller man, mais cela ne rend pas compte des liens
étroits qui existent entre certains de ces youtu-
chercher les beurs et leur MCN.
annonceurs Cela fait belle lurette par exemple que leurs vidéos
ne sont plus tournées dans leurs chambres face à
là où ils se la webcam, mais dans des « chambres » créées en
réfugient. studio, quand ce n’est pas en extérieur avec des
moyens de production professionnels diligentés
par Mixicom. Du reste, l’aménagement dans ses
locaux des futurs «  studios de tournage  » des
stars de YouTube était la priorité de Webedia, et
les travaux avaient commencé cet été bien avant
l’annonce officielle du rachat. On se demande
au passage si Squeezie va déménager la société
(une SARL unipersonnelle) qu’il avait créée pour

36 | Canard PC
encaisser ses rémunérations, une SARL unipersonnelle domiciliée – en
toute indépendance – à l’ancienne adresse de Mixicom…
Leurs chaînes respectives leur appartiennent donc toujours en droit,
certes, mais en pratique tout leur fonctionnement dépendait de
Mixicom. Et surtout, tous leurs revenus : c’est désormais Webedia qui
va leur apporter les clients et annonceurs qui font pleuvoir les jolis
euros sur leur canapé.
Pendant ce temps, chez HiMedia… Pendant de nombreuses an-
nées, HiMedia a été un géant à la fois de la publicité numérique et
du paiement en ligne (micropaiement notamment après l’acquisition
d’AlloPass). En 2006, la société avait fait sensation en rachetant l’édi-
teur de jeuxvideo.com (L’Odyssée Interactive) pour 23 millions d’euros :
une régie publicitaire rachetait un site web pour mieux y caser ses an-
nonceurs ; en pleine euphorie de la pub en ligne, cela semblait parfai-
tement sensé. Puis l’été dernier, HiMedia décidait de se désengager (et
de prendre ses gains) en revendant le site à Webedia pour 90 millions
d’euros.
Pourquoi cette décision  ? On a pu croire qu’il s’agissait de saisir
une  opportunité, motivée par le fait que la baisse d’audience de
jeuxvideo.com, entamée depuis plusieurs années, semblait s’accélé-
rer. Mais les comptes publiés début septembre montrent une  réalité
d’une toute autre échelle : si HiMedia a vendu jeuxvideo.com (et tous
ses autres sites web d’ailleurs), c’est en fait parce que son métier est
mort. Pour le premier semestre 2015, HiMedia annonce non seule-
ment un chiffre d’affaires en baisse de 19 %, une marge brute qui re-
cule de 66 % et une perte de 30 millions d’euros, mais aussi sa décision
de cesser brutalement son activité de régie publicitaire en ligne tra-
ditionnelle pour se consacrer aux « activités de native adverstising »
(autrement dit la création sur mesure de publicités semi-camouflées
type publi-rédactionnel).
Voir une société qui était encore en 2013 la 3e régie online française
annoncer un retournement aussi radical donne la mesure du cauche-
mar qu’est devenue la commercialisation de bandeaux sur le Web.
Une réalité, deux stratégies. C’est bien la crise de la publicité en ligne
qui réunit nos deux annonces en apparence dissemblables. Les sites web
sont pris en étau entre d’une part la montée de l’audience sur mobile
qu’ils n’arrivent pas à monétiser faute de formats publicitaires adaptés
(et la généralisation des bloqueurs de pub sur iBidules avec iO9 ne va
rien arranger), et d’autre part la fuite des annonceurs vers la
vidéo en général et les youtubeurs en particulier.
Face à cela, deux réponses différentes parfaitement logiques :
adapter les formats publicitaires (c’est le pari tenté par
HiMedia vers le native advertising) pour qu’ils restent efficaces
sur mobile et ne puissent plus être bloqués aussi facilement ; ou
faire comme Webedia une course aux acquisitions pour aller
chercher les annonceurs là où ils se réfugient et enrôler les you-
tubeurs qui comptent (ce qui n’empêchera pas de faire aussi du
native advertising, hein, pourquoi se priver après tout). Webedia
ne s’en cache d’ailleurs pas, qui annonce au Figaro par la voix de
sa présidente Véronique Morali vouloir devenir « un spécialiste
du marketing de l’influence et de la publicité native ».
Les équipes de jeuxvideo.com doivent-elles s’inquiéter ? Les
dirigeants de Webedia l’assurent  : « Tous les médias resteront
indépendants », et « Cyprien et Squeezie ne deviendront pas chro-
niqueurs de jeuxvideo.com  ». C’est sûrement vrai, du moins
jusqu’à ce que cela ne le soit plus. Lors des rachats d’entreprises,
les promesses d’indépendance sont comme les promesses de
non-déménagement : elles n’engagent que ceux qui y croient.
Quant à Cyprien et Squeezie, qu’ils se rassurent, leur nouvel
agent a toujours le même objectif qu’eux  : faire beaucoup
d’argent sans beaucoup de principe (le PDG Cédric Siré décla-
rait ainsi l’année dernière « Notre ADN c’est le divertissement,
pas l’information  »). La seule chose qui change, c’est qu’il a
beaucoup plus de moyens pour y parvenir que le précédent.
Bonus : une émission avec Arrêt sur Images
À la suite des multiples fermetures, rachats et
bouleversements qui ont secoué la presse de jeu vidéo ces
derniers temps, nos partenaires de Arrêt sur Images ont voulu
faire le point sur le paysage des médias de jeu vidéo, ainsi
ŧƚåŸƚųĬ±ƴĜ±ÆĜĬĜƋæÚåŸÚĜýæųåĹƋŸĵŅÚìĬåŸæÏŅĹŅĵĜŧƚåŸţåĬ±
donne une émission (qui n’est pas encore tournée à l’heure
où j’écris ces lignes) qui doit réunir acteurs du Web et de la
Şų域åޱŞĜåųţ„åųŅĹƋųåŞųæŸåĹƋæŸĬ域ĜƋåŸExtraLife.com,
Gamekult.com ainsi que les magazines JV et Canard PCţ
À découvrir sur sur www.arretsurimages.net
Canard PC | 37
PLUME PUDDING CABINET DE CURIOSITÉS

Cabinet de
curiosités
Monstres et compagnie
PA R M A R I A K A L A S H

Si vous suiviez ce Cabinet régulièrement, vous avez pu

constater qu’il s’agit d’un endroit généralement bien tenu,
calme, où l’on respecte la langue française, ses usages
et la bienséance. Bref, une oasis reposante d’ennui
dans un magazine tout entier contaminé par la folie,
les approximations et le caca-boudin. 4HE
3ACRIŽCE
Le poulet


Weave
Plaît-il ?
Alors soyons clairs : je n’ai
absolument rien compris à
Weave. On y croise un homme,
une femme, un chat, et des
araignées qui se transforment
en méduses. Mais comprendre
c’est surfait. Ce qu’il faut
de nos jours, c’est sentir et
ressentir. Et Weave vous offre
des tas d’occasions de faire ça.
Avec ses graphismes léchés,
aplats de couleurs tranchées
et de formes géométriques, il
ressemble parfois autant à un
logo qu’à un jeu. Et pourtant,
derrière ce côté lisse, et même
si on ne comprend pas tout
Genre :
abstraction
point & click
)³ZIPSTTIYVc
Taut Nerve
(Israël)
Site web :
cpc.cx/d3S
au propos, on décèle quelque
chose de profondément
humain, de profondément
imparfait. À mi-chemin entre
jeu vidéo et dessin animé, vous
allez résoudre les deux puzzles
et demi de deux clics de souris,
et vous laisser bercer par la
musique (je compte d’ailleurs
proposer la BO à ma prof de
yoga pour la relaxation finale
en savasana). Parce qu’en gros,
Weave, c’est ça, un moment
apaisant, une respiration
chelou que vous allez insérer
dans votre quotidien, avant de
reprendre votre train-train.
Genre :
gestion
)³ZIPSTTIYVc
Foxboard
Oui, je sais bien, la sélection
des jeux issus de la Ludum
Dare 33, thématique « You are
(Canada)
Site web :
cpc.cx/d3T
the monster », c’était dans le
numéro 324, dans un « Cabinet
de curiosités » spécial en
collaboration avec le grand
Netsabes. Néanmoins, à l’heure de rendre
ce papier, je dois vous avouer que je viens de
passer un très bon (mais sombre) moment en
compagnie de The Sacrifice, et de toute façon ici
c’est chez moi je fais ce que je veux nan mais ho.
Sacrifice est avant tout un jeu de gestion ultra-
classique. Saison après saison, au tour par tour,
d’un clic de souris engagé, il vous appartient de
décider ce à quoi chacune des cinq familles de
votre île va travailler. Construction de bâtiment,
élaboration de nourriture et amélioration du
confort spirituel sont en gros les trois piliers
sur lesquels repose le bien-être de votre petite
communauté. « Mais quel rapport avec le thème
de la Ludum Dare ? », me demanderont les
trois qui suivent. Eh bien, à la fin de chaque
saison, c’est à vous que revient la lourde tâche
de choisir qui, parmi cinq habitants de l’île,
sacrifier à Chernobog pour l’apaiser. Tout, des
graphismes au système de jeu est aussi simple
qu’efficace. Et oui, on ressent assez rapidement
une salissure au niveau de l’âme. Je ne peux
hélas vous parler du son parce que mon casque
audio est cassé et que celui que Denis m’a prêté
refuse de fonctionner. Mais The Sacrifice a
bénéficié du travail d’un professionnel dévoué
en la personne de François-Xavier Bilodeau, et
je suis persuadée qu’il a fait de la belle ouvrage.

38 | Canard PC
 1 3
2 4
Le jeu vidéo a beau être un loisir ultra-moderne, sa vision du monde est souvent médiévale.
Et non, il ne s'agit pas d'une métaphore pour parler de la misogynie ou de la violence bas-
du-front de certains titres. Le jeu vidéo est littéralement médiéval. Ou, allez, soyons gentils...
disons qu'il est de la Renaissance. Notamment dans sa conception de la médecine.
P
renez cet extrait des Œuvres
d'Ambroise Paré (1585) : « Tout
venin pris dedans le corps, de toutes
ses propriétés est du tout contraire à la
viande de laquelle nous sommes nourris.
Car comme la viande se convertit en sang,
et rend toutes les parties semblables aux
membres, lesquels principalement elle
nourrit, (…) aussi le venin tout au contraire
transmue le corps et les membres qu'il
touche en une nature particulière et veni-
meuse. » Ça ne vous rappelle rien ? Pour-
tant ça devrait. Dans le jeu vidéo, comme
Mytholojeux :
La nourriture
39 | Canard PC
chez monsieur Paré, la médecine repose
sur deux grands principes : l'un, le sang,
est bon (et généralement rouge). L'autre,
le poison, est mauvais (et généralement
vert). Tout héros qui par malheur aura
ingéré du poison verra son état se dé-
grader progressivement et devra bouffer
le plus possible pour produire du sang/
faire remonter ses points de vie avant
qu'ils n'atteignent zéro. Car à défaut de
potions de soins ou de trousse de secours,
il existe un moyen très efficace de se réta-
blir dans la plupart des jeux : manger.
par Louis-Ferdinand Sébum
Ȧ Ca
Castlevania
astlevania
ȶ Skyrim
Sk
kyrim
ȴ ‰åĩĩåĹƑ
‰åĩĩåĹƑ
ȏ Ultima Underworld
Ultima Underwo
ȍ œŅĬüåĹŸƋåĜĹƑ%
œŅ
ȍœŅĬüåĹŸƋåĜĹƑ%
PLUME PUDDING MYTHOLOJEUX
Dans Mytholojeux,
5 Canard PC
s’amuse à étudier
la signification
d’un objet ou
d’un cliché récurrent
dans les jeux vidéo.
Poulet aux prunes. Ce n'est pas neuf.
Dans Castlevania (1986), Simon Belmont
récupérait des forces en avalant les poulets
cuits cachés, on ne sait pourquoi, dans les
murs d'un château hanté. Toujours dans
un château mais six ans plus tard, B.J.
Blazkowicz, le héros de Wolfenstein 3D,
mangeait à peu près tout ce qu'il trouvait
par terre : poulet cuit (encore), pâtée pour
chien et même flaques de sang à moitié
coagulé. S'il est facile de deviner pour-
quoi la cuisse de poulet a eu les faveurs
des graphistes de l'époque (avec sa forme
oblongue et son os qui dépasse, c'est l'un
des rares aliments faciles à dessiner lors-
qu'on dispose de très peu de pixels), reste
une grande question : pourquoi la bouffe ?
Pourquoi pas un cataplasme magique
ou une seringue d'adrénaline, selon le
contexte ? Tout simplement parce qu'un
jeu, surtout à l'époque des salles d'arcade
et des premières consoles, où les textes
explicatifs in-game n'étaient pas fréquents,
doit être immédiatement compréhensible.
Or, une seringue, une potion, ne sont pas
des symboles clairs. Devant une seringue,
on hésite. Pas devant une cuisse de poulet.
Demandez à n'importe quel étudiant :
quand on voit de la nourriture qui traîne,
on la mange. Le sens de l'objet, la façon
dont on l'utilise est immédiatement claire
– demandez à Pac-Man. Car la nourri-
ture des jeux vidéo n'est pas un aliment
physique, qui doit être digéré et dont
les nutriments serviront à reconstituer
lentement les tissus endommagés. C'est
un symbole universel, presque archétypal
: la nourriture est source de vie, voilà
pourquoi manger guérit immédiatement
les blessures et permet de lutter contre
le principe mauvais que nous a injecté le
serpent combattu dix minutes plus tôt.
Voilà pourquoi on peut s'enfiler dix gigots
au milieu d'un combat dans Skyrim sans
jamais avoir à s'arrêter pour faire caca.
Comme quoi le jeu vidéo n'est même pas
médiéval, il est préhistorique.
PAR KAHN LUSTH
PLUME
PLUM
PLUME
E PUDDING
PUDD
PUDDIN
NG

NEWS C'était un cygne

e
ONLINE
Coup de mou chez les durs

Il y a peu, ArcheAge devait accueillir une extension
appelée Heroes Awaken, tout en profitant de l'occasion pour faire
« évoluer » quelques serveurs. Oui, il s'agit d'un nouveau terme
pirouette qui permet de ne pas écrire « fusion de serveurs » en
lettres de feu. En somme, tout devait aller pour le mieux… jusqu'à
ce que tout aille pour le moins mieux. Enfin, le plus nul, quoi. Oui,
c'est ça : le pas glop pas glop. À l'origine, une coupure de deux jours
devait permettre d'effectuer les changements, ce qui, avouons-le,
est quand même plutôt longuet. Or, moult bugs ayant décidé d'élire
domicile sur le jeu, Trion se retrouva contraint de prendre une
journée supplémentaire en distribuant un gros pack de cadeaux sur
lequel était écrit « Je pardon désolé d'avoir fait brui hier ». À moins
que je ne confonde avec le mot laissé par un voisin dans ma boîte
aux lettres. Toujours est-il que certains seront jaloux d'apprendre
que le cadeau contenait notamment la fameuse barque en forme
de cygne, sortie tout droit d'un tunnel de l'amour. Au final, tout est
bien qui finit presque bien, puisque les serveurs n'auront planté
qu'une seule fois le lendemain au matin, permettant ainsi un retour
à la normale pour souffler la première bougie occidentale du titre
et proposer aux joueurs d'acheter un pack à 250 dollars, bourré de
breloques cosmétiques. Eh oui, c'est aussi ça la normalité, dans le
monde merveilleux des free-to-play.

Heroes of the Storm

En vrac
Bot Hammer
Le FPS free-to-play Ghost in
the Shell existe toujours. C'est
en tout cas ce que prétend une
L e saviez-vous : l'ouverture d'un MOBA passe par d'inévitables phases qui, un peu à la
manière d'une classe de collégiens abrutis jusqu'au trognon, ne feront qu'empirer si
les responsables n’assoient pas leur autorité. Il y a tout d'abord la phase d'observation. Ici,
vidéo de gameplay qui promet
l'arrivée d'une bêta fermée,
les joueurs ne savent pas à qui ils ont affaire et seuls les plus idiots se font déjà remarquer. sans préciser de date.
Les autres, eux, attendent le moindre signe de faiblesse qui donne le feu vert à la phase
deux, où les gros lourds vont tester les développeurs. Les symptômes sont d'ailleurs De son côté, Blade & Soul fait
faciles à reconnaître : irritabilité, insultes, yeux qui piquent… C'est à ce moment qu'il moins sa sucrée et annonce sa
faut agir en envoyant un signal fort, sans quoi ledit MOBA entrera rapidement en phase bêta fermée pour le 30 octobre.
trois, connue sous le nom de « phase League of Legends ». C'est donc bien conscient Il ne reste plus qu'à trouver
des risques que Blizzard annonce une première vraie mesure, attendue « d'ici quelques un volontaire qui acceptera
semaines ». À ce moment, le système automatisera la gestion des plaintes pour « Chat de faire un À Venir en string,
Abusif » en collant 24 heures de silence forcé à ceux qui provoquent trop de couinements histoire d'être raccord avec le
chez leurs semblables. Ensuite, la dose sera doublée à chaque incartade, jusqu'à ce que côté racoleur du titre.
l'intéressé se calme ou que le bot explose sous l'afflux de plaintes bidon.
Daybreak prépare une vingt-
deuxième extension pour
Une manifestation de Paladins en colère, une assemblée générale de
EverQuest. Au programme,
copropriétaires inquiets au sujet du housing ou une fête qui tourne
LHABITUEL
DŅŽLŅ
DE
NOUVEAUTŅS

qui ne surprend plus personne,
mal sur votre MMORPG ? Envoyez vos screenshots et explications
contrairement aux deux « raids
à clicclac @ canardpc.com et gagnez la possibilité d’avoir la chance
à niveaux agnostiques » qui
d’être choisi pour possiblement apparaître dans les News Online.
vont de pair avec une date de
sortie inconnue.

40 | Canard PC
 Potins de chambre
De boue, plutôt qu'à genoux En vrac

C'est une nouvelle

U ne fois de plus, Steam Greenlight vient de prouver
qu'il est toujours plus facile de dégainer un pouce
en l'air que sa Carte Bleue. Dernière victime en date :
MUD, un jeu qui ne doit pas vous dire grand-chose
tant il ressemble aux dizaines de titres qui essayent
encore de surfer sur la vague Minecraft. Aussi, malgré
un Greenlight passé avec succès, MUD vient de foirer
son Kickstarter en réunissant péniblement 11 131
dollars, au lieu des 65 000 demandés. On pourrait
donc croire que le destin de Pure Bang s'en retrouve
compromis, mais c'est compter sans l'optimisme des
développeurs qui expliquent très simplement cet
échec : « Durant la campagne Kickstarter, nous avons
qui a fait l'effet
d'une bombe :
été contactés par plusieurs sociétés qui nous ont proposé The Elder Scrolls
de créer des jeux pour elles. Ce fut une décision difficile, Online sera
mais nous avons donc décidé d'annuler la campagne et de disponible au Japon
mettre MUD en pause pour quelque temps. » Remarquez, en 2016. Personne
je peux les comprendre, ayant aussi longuement hésité ne leur a dit qu'ils
ce midi entre me laisser crever de faim ou manger. avaient déjà payé
Certains choix sont plus cornéliens qu'il n'y paraît. pour Pearl Harbor ?

Premiers cris
Guild
G
Wars 2
W
*Insérez un rire.*

Super
Adventure
Ban
V ous vous souvenez de la
Super Adventure Box ?
Mais si, l'event de Guild Wars
2 qui permettait aux joueurs
d'explorer un monde au look
de jeu vidéo rétro ou, comme
disent les jeunes gens, de « ta
2 merd piksélizé lol », comme
disent les jeunes gens.
Ha ha, petits sacripants.
Comme vous le savez sans
L e petit monde des MMORPG se divise en deux catégories. D'un côté, les bacs à sable qui prônent
une liberté maximale pour le joueur, de l'autre, les theme park qui balisent le chemin pour
garantir un F.U.N M.A.X.I.M.A.L. (à lire avec une voix de robot, pour encore plus de rires.) Eh bien,
doute déjà, ArenaNet s'est il semblerait que des développeurs soient en train de prendre cette seconde catégorie au pied de la
récemment déclaré trop lettre, puisque Atom Universe se présente comme un parc d'attractions complètement fou-fou qui
occupé par Heart of Thorns et promet déjà des « interactions sociales », par exemple serrer la main d'un autre joueur ou grimper
a mis ce module en suspens, sur son dos. De leur côté, les conducteurs dans l'âme pourront s'amuser à piloter des véhicules, sans
« jusqu'à nouvel ordre ». Un que l'on ne sache vraiment ce qu'ils viennent foutre dans un tel endroit. Et comme je vous sens tout
fait qui n'aura cependant excité, ne laissons pas le soufflé retomber en évoquant « l'utilisation de l'environnement » qui permet
pas empêché un joueur de de véritables folies, comme grimper dans une grande roue ou – bon sang, vais-je m'en remettre –
se retrouver au cœur de s'asseoir carrément sur un banc. Allez, ne soyons pas trop méchants puisque du vrai gameplay fera
la Super Adventure Box son apparition, notamment grâce à des stands de tir qui m'ont surtout évoqué un jeu Flash et des
lors d'une reconnexion et courses automobile que je préfère taire. Enfin, MMORPG oblige, personne ne s'étonnera de voir que
surtout, sans aucun moyen le premier personnage féminin présenté se promène en porte-jarretelles et culotte de cuir. Je crois
d'en sortir. Le suicide, parler qu'on va se battre pour le test.
aux PNJ tout bugués, la
bonne vieille « déco/reco »,
essayer de se téléporter sur
des amis ou l'inverse… tout En vrac
a été tenté. Au final, un
game master est venu au Valve vient de patcher Counter- Décidément, Final Fantasy XIV continue
secours du pauvre bougre Strike : GO pour retaper les animations de péter le feu, au point que son éditeur
en lui collant un ban pour et surtout, retoucher les hitbox des annonce l'arrivée d'un nouveau data
« exploitation de bug ». Oui, personnages qui étaient toutes pétées. center qui hébergera les serveurs
parce qu'on ne déconne pas Ah, et le M4A1-S vient aussi de subir européens. On imagine que l'idée de
avec les bugs, même sans le un gros nerf, mais Pollynette le jure : ne plus se trimbaler un ping de 150 en
faire exprès. « C'était une arme de gros noobzor. » réjouira plus d'un.

Canard PC | 41
À VENIR PC
Assassin’s Creed Syndicate
Cache-toi tu tues et marche à Londres
Ahhhh Londres. Riante et pluvieuse
bourgade qui se transforme
étonnamment en Roubaix à mesure
que l’on s’éloigne de son centre. C’est
donc dans un quartier cosplayé en zone
industrielle du Nord de la France que j’ai
pu m’essayer à Assassin’s Creed Syndicate.
C
ar voyez-vous, ce nouvel épisode
annuel d’Assassin’s Creed se déroule
dans la Londres industrielle de la fin du
XIXe siècle et Ubisoft, histoire de faire les choses
bien, nous a conviés dans une superbe centrale
hydraulique désaffectée pour y jouer quelques
heures. Les nouveaux héros de la série – car
ils sont maintenant deux –, Jacob et Evie Frye,
sont des jumeaux assassins débarqués à Londres
pour… ben pour encore une fois éradiquer les
templiers, tuer plein de gens, réécrire l’histoire
avec une bonne quantité de plot twists débiles
et offrir des dizaines de bugs aux joueurs. On
pourra donc régulièrement choisir entre Jacob,
grande gueule adepte de la baston, et Evie, plus
portée sur l’infiltration. Dans les faits, les deux
42 | Canard PC
Par Pipomantis
persos se jouent de la même manière et possèdent
,IRVIc des arbres de compétences identiques ; j’ai même
Metal Gear Stupid l’impression qu’on peut tout à fait inverser
)³ZIPSTTIYVcUbisoft la tendance en donnant des options furtives
Québec (Canada) à Jacob et transformer Evie en casseuse de
“HMXIYVcUbisoft bouches anglaises. Notons au passage que l’excuse
5PEXIJSVQIWc d’Ubisoft sur les femmes trop difficiles à animer
PC Windows, part en fumée ici car, hormis Evie, les rues sont
PS4, Xbox One pleines de gardes et soldats féminins, ce qui fait
SVXMITV³ZYIc un bien fou (en revanche, la jaquette met quand
23 octobre 2015 même Jacob en avant et relègue Evie au même
(consoles), plan que les personnages secondaires. Propre).
19 novembre 2015 (PC)
Il vaut mieux faire Evie que pitié. Mais ne
vous en faites pas, la possibilité révolutionnaire de
jouer deux personnages apparemment identiques
n’est pas la seule nouveauté proposée par cet
épisode. Nos héros peuvent maintenant gagner
des niveaux (ce qui permet à Ubisoft de mettre
encore plus de barrières entre le joueur et les
objets à sa disposition, comme si la série n’était
pas déjà assez frustrante sur ce point) et surtout,
ils obtiennent très vite deux nouveaux moyens
de locomotion. On pourra « emprunter » des
calèches pour augmenter le taux de mortalité
des rues londoniennes ou utiliser un super
 La vision d’aigle est
Les nouvelles missions
encore plus performante
de kidnapping
qu’avant, et il est possible
demandent de
de l’améliorer pour la
s’approcher tout
rendre scandaleusement
près de la cible, ce
omnisciente.
que la série ne sait
toujours pas gérer.
grappin (un filin-tracteur à la Just Cause, sans la moindre sensation
de balancier) pour arriver directement au sommet des bâtiments
ou se créer des tyroliennes d’un toit à un autre. Enfin, uniquement
quand c’est prévu par le jeu, qui affiche alors une jolie icône pour
l’occasion. Vous vous souvenez quand Assassin’s Creed proposait
à ses joueurs de se balader dans des villes en grimpant sur les
bâtiments ? Parce qu’apparemment, avec ce grappin qui invalide
complètement la grimpette, Ubisoft se prend un vilain Alzheimer
dans la tronche et oublie la base même de son gameplay.
Il serait temps que ça charrette. Notez, c’est peut-être pas
si grave, vu à quel point la maniabilité de ce Syndicate représente
un retour en arrière. Les personnages sont gauches et lourds,
l’infiltration horripilante (même si ça n’est pas vraiment nouveau)
et le parkour une catastrophe. Les persos font des bonds de
quatre mètres, leurs animations sont mal calées, ils s’arrêtent
arbitrairement alors que le chemin paraît franchissable… Même
pénétrer dans un bâtiment est une épreuve, dont je me serais bien
passé avec quatre flics au cul et la moitié de Londres qui veut ma
mort. L’autre pilier d’ACS, le combat, n’est pas en reste. Les ennemis
semblent beaucoup plus solides qu’avant et, même s’ils n’attendent
plus sagement leur tour pour vous attaquer, ils rendent les
échauffourées longues, fastidieuses et absolument inintéressantes.
Il suffit de marteler le bouton d’attaque comme un sourd en tapant
parfois sur un autre bouton pour esquiver. Oui oui, des QTE, quoi.
Snatch nul. Croyez-moi ou non, mais tout cela m’attriste un
peu. Car beaucoup d’autres aspects du jeu ont bénéficié d’un soin
tout particulier. L’écriture, généralement minable dans la série,
se voit ici secouée avec des personnages drôles et des dialogues
savoureux. Qu’il s’agisse des expressions typiquement british
ici et là ou de l’excellente dynamique entre Jacob et Evie, c’est
Voici donc
la fameuse
centrale, que je
pouvais regarder
à 60 images par
seconde, elle.
la première fois que je n’ai pas envie de zapper les cinématiques
d’un AC. Et au-delà de l’écriture, toute la direction artistique
fait de gros efforts. La ville de Londres est superbe et vivante
(traverser la Tamise en sautant d’un bateau à l’autre donne
l’impression de jouer à un Frogger next-gen très rigolo), les
couleurs sont choisies avec soin et la musique d’Austin Wintory
(Journey, The Banner Saga), pleine de cordes rappelant parfois
la BO d’Arcanum, fonctionne à merveille. Malheureusement,
ACS bande les yeux de cette direction artistique, la fait asseoir
sur une chaise et demande à son moteur graphique de lui coller
trois balles dans le crâne. Framerate à la rue, aliasing atroce,
modélisations à la truelle, artefacts de compression pendant
les cut-scenes en « temps réel »… la honte est totale et je me
demande même si le jeu n’est pas moins beau qu’Unity.
Evie, la pomme et le serpent. Enfin, cet Assassin’s Creed joue
de malchance puisqu’il s’agit du tout premier titre de simili-
infiltration post-Metal Gear Solid V. Certes, le jeu de Kojima
avait piqué deux-trois idées à Far Cry et ça n’est que justice
qu’Ubisoft les réinjecte ici (notamment l’indicateur d’alerte et
la possibilité de marquer ses adversaires indéfiniment). Pour
autant, s’essayer à Syndicate après avoir passé une cinquantaine
d’heures sur MGS, ça picote. Les aventures de Snake offrent un
gameplay de base brillant et généreux, qui fait oublier la plupart
de ses défauts de surface. À l’inverse, Ubisoft ajoute quelques
bonnes idées, une belle DA et une chouette écriture par-dessus
une base vérolée et branlante. Du coup ça ne prend pas. Je sais
que j’ai l’air particulièrement pessimiste, mais quand un jeu aussi
attendu et proche de sa sortie se montre dans un tel état (et
encore, je n’ai pas eu le temps de vous parler des bugs de script,
des nouvelles missions de kidnapping horriblement frustrantes et
autres joyeusetés), autant tirer la sonnette d’alarme au plus tôt.
Canard PC | 43
À VENIR PC

SUPERHOT
O tempora, O mortem !
Par Pipomantis
p

Le souvenir que je garde des années développeurs de SUPERHOT s’en sont clairement
1990 est un mélange nébuleux et abstrait inspirés. À l’origine, il s’agit d’un court prototype
Genre : développé en 2013 pour la game jam 7DFPS
de couleurs criardes, de musiques
FPS au tour par tour (qui proposait, comme son nom l’indique, de
atroces et de déceptions amoureuses
Développeur : réaliser un FPS en une semaine seulement).
en classe de neige. Toutefois, il restera
SUPERHOT Team Acclamé un peu partout, le prototype deviendra
toujours dans un coin de mon cerveau et
(Pologne) vite un plus gros projet, kickstarté à hauteur
de mon cœur une petite place chaude
Plateformes : de 250 000 dollars (sur 100 000 demandés).
et douillette pour Code Quantum.
PC Windows, Mac, Et il faut dire que, dès leur essai de 2013, la
Linux, Xbox One SUPERHOT Team (qui ne s’est pas vraiment
Sortie prévue : 2016 cassée pour trouver un nom) m’a séduit.

S
i vous avez moins de trente ans (ou des
goûts de chiottes, tout est possible),
vous ne connaissez peut-être pas Code
Quantum. Dans cette série fantastique – à plus
d’un titre –, le Dr Samuel Beckett, qui en avait
peut-être marre d’attendre Godot, travaille
sur une machine à remonter le temps. Bien
évidemment, notre ami se foire dans les grandes
largeurs et, même s’il arrive à voyager entre
les années, il change d’enveloppe corporelle à
chaque « saut » et doit assumer une nouvelle
identité à chaque épisode. C’est une série pleine
d’amour qui a sûrement un peu vieilli mais qui
reste bourrée de bonnes idées. Et je crois que,
peut-être sans même s’en rendre compte, les
Les sabres du temps. Dans SUPERHOT
(que nous écrirons maintenant SuperHot parce
que les petites fantaisies typographiques des
développeurs, ça va bien cinq minutes), le but
de chaque niveau est très simple : abattez tout
le monde, restez en vie. Il suffit d’une balle
pour tuer tout ce qui bouge, eux comme vous.
Au-delà d’un arsenal allant du fusil à pompe
au katana en passant par des bouteilles vides
trouvées ici ou là, votre véritable arme est la
plus grande originalité du jeu. Un concept
bête comme chou mais assez intelligent et bien
exécuté pour qu’on lui consacre deux pages dans
ce numéro : le temps ne se déplace qu’avec vous.

44 | Canard PC

Tant que vous marchez, ennemis, éléments du décor et autres
projectiles vivront leur vie en essayant de prendre la vôtre. Mais
il suffira de s’arrêter sur place pour que bruitages et musique
ralentissent jusqu’à devenir un bourdonnement sourd pendant
que vos adversaires, empêtrés dans cette stase, sont à votre
merci. Et c’est cette mécanique qui rend SuperHot absolument
FAN-TAS-TIQUE. Chaque niveau est un puzzle d’un genre
nouveau, où il s’agit d’utiliser les armes et objets mis à disposition
pour abattre tous ses adversaires sans prendre le moindre coup.
STOP ! Hammer Time. Imaginez que je me retrouve dans un
garage pendant qu’une forme humanoïde rouge et menaçante
se dirige vers moi d’un pas décidé, flingue à la main. Je ramasse
ce marteau se trouvant à mes pieds et le jette avec pertes et
fracas au visage de mon agresseur, qui en profite pour lâcher
son arme en tombant. Alors que je vais chercher le revolver,
une détonation me fait sursauter et lâcher clavier et souris. Le
jeu est maintenant ralenti, pile au bon moment pour que je me
retourne et voie une balle se diriger vers mon thorax à 0,2 km/h.
Je l’évite avec élégance (c’est important) et fonce récupérer
l’arme de mon premier assaillant. Alors que je tue le deuxième
importun, une demi-douzaine d’ennemis débarquent de toutes
parts et me forcent à réfléchir au plan parfait. Dans l’idéal, je
suis une ombre qui vole entre les projectiles, je suis Neo, je suis
Max Payne, je suis Bayonetta, une balle chacun et c’est plié. En
pratique, je suis juste Pipo et j’ai pu tuer trois adversaires avant
de devoir jeter mon revolver vide sur un quatrième, arracher
une TV plasma du mur pour la briser sur le crâne d’un autre et
m’occuper du dernier à la main, avant de lui voler son fusil à
pompe pour lui refaire le cortex à la Pollock. Le jeu me montre
alors toute la scène à vitesse réelle en me serinant « SUPERHOT,
SUPERHOT, SUPERHOT », au cas où j’aurais oublié son nom.
Colt Quantum. Si j’accorde autant d’importance au Code
Quantum évoqué au début de cet article, c’est que la structure
de SuperHot rappelle étrangement la série de 1989. Le jeu se sert
de son fil rouge scénaristique (plutôt malin et inattendu) pour
jeter le joueur dans des micro-séquences de film d’action. Ici,
un couloir matrixien rempli d’ennemis, là-bas, une baston dans
la cour d’une prison. Mais également des échanges de coups
de feu dans un bar, une arrivée fracassante dans un laboratoire
en explosant la verrière… Chaque niveau, à sa manière, rend
hommage à tous les clichés de ce cinéma d’action où des héros
génocident des mafias entières avec un 9mm et un trombone.
Il y a du John Woo, du McTiernan et du Wachowski dans ce
SuperHot. Alors oui, on pourra pinailler et le trouver parfois
trop facile (notamment à cause de la possibilité de « casser » les
balles ennemies à la main) ou ajouter que le replay final de chaque
niveau manque un peu de pêche, mais ça serait vraiment faire
la fine bouche. En l’état, avec son enthousiasmante ébauche de
scénario, son interface géniale bourrée de conneries à farfouiller
et son gameplay solide et intelligent, SuperHot a tous les atouts
pour devenir l’une des sorties les plus excitantes de l’année.
Parce que bordel, quand un jeu atteint une telle symbiose entre
pureté de gameplay et de direction artistique, quand il réussit
à évoquer des dizaines de références culturelles sans jamais les
forcer, quand il sait raconter une histoire et créer des moments
de gêne ou d’angoisse sans grands artifices, je m’incline. Je
veux broyer SuperHot, le couper avec de la lessive et m’en
frotter toutes les muqueuses jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Canard PC | 45
À VENIR PC
Total War : Warhammer
Une ferme poignée de nains
Je déteste les Nains. Vraiment. Pas ceux qui
JSRXSǽGIHITSVXIGP³WHERWFort Boyard,
hein... Les Nains d’heroic fantasy. Ils sont
ZYPKEMVIWSRXPIGSIǽGMIRXHIT³R³XVEXMSR
dans l’air d’une barrique – ce qui en fait,
GSRXVEMVIQIRXEY\GVS]ERGIWTSTYPEMVIW
HIXV²WQ³HMSGVIWTVSNIGXMPIWƳMPWSRX
des barbes hirsutes qui contiennent des
restes du dîner de la veille et sont obsédés
TEVPITSKRSRIXPEFM²VI*XQSM±EQI
IYL'IR±EQIHSRRIPƶMQTVIWWMSRHI
me voir dans un miroir. Je les déteste.
E
t là, forcément, avec mon bol légendaire,
de quelle race me confie-t-on le contrôle
à l’occasion du premier hands-on1 de Total
War : Warhammer ? Les Nains. Ben voyons.
Remarquez, si vous avez lu attentivement le
dernier article qui était consacré à ce jeu en
juin dernier, vous vous souvenez peut-être que
le studio britannique The Creative Assembly
n’a annoncé la présence que de quatre factions
jouables à la sortie. La probabilité de tomber
sur ces outres à houblon était donc tout sauf
46 | Canard PC
Par Guy
y Moquette
q
négligeable. Pour diriger les troupes de l’Empire,
,IRVIcTotal War celles des Comtes Vampires ou des Peaux-Vertes,
sous licence il faudra patienter. En attendant, c’est face à ces
)³ZIPSTTIYVc dernières, et dans un environnement souterrain
The Creative franchement inédit pour la saga Total War,
Assembly que se tient la toute première bataille jouable.
(Royaume-Uni) Percevant sans doute la moue dégoûtée derrière
“HMXIYVc Sega mon sourire poli de façade, mon interlocuteur
5PEXIJSVQIWc tente de me vanter les qualités de mes troupes :
PC Windows, Mac « Les Nains possèdent l’une des meilleures artilleries
SVXMITV³ZYIc2016 du jeu. Ils sont résistants, protégés par de puissantes
armures, endurants… Bon, par contre ils ne sont
pas très mobiles, n’ont pas de cavalerie… »
Chope-suée. Au moins cette bande de gros
veaux à la pilosité offensante sont-ils doués
pour la défense… Cela tombe bien : cette
« bataille de quête » (on y reviendra) offre un
challenge particulier : rester en vie. La carte,
tout en longueur, permet aux forces orques de
m’attaquer de toutes parts. Enfin, pour être
précis : de me harceler depuis l’arrière et les
flancs dans l’espoir d’affaiblir mes troupes, ou
au moins les désorganiser, avant l’assaut frontal
mené par le gros de ses forces. Ça, c’est ce que
je découvrirai un peu plus tard. En attendant,
je passe en revue les effectifs… Fantassins lourdement armés
et protégés (sauf les slayers, spécialisés dans le découpage en
tranches de toutes les grandes unités, torses nus, crête colorée,
tatoués et de toute évidence défoncés ; les crackheads du Vieux
Monde, en quelque sorte), artilleries, personnages spéciaux, tels
le roi Thorgrim sur son trône à porteurs, dotés de capacités tout
aussi spéciales, unités à distance équipées d’arbalètes ou de fusil,
lance-flammes, gyrocoptères… Premier constat : l’exotisme – et
la fantaisie – de l’arsenal extrait de l’univers Warhammer confère
aux armées une variété et un mélange de genres jamais vus dans
les Total War « historiques ». Ça laissera vraisemblablement
de marbre les puristes qui font des reconstitutions de batailles
napoléoniennes dans des champs chaque week-end, mais en ce
qui me concerne, j’y verrais plutôt un point encourageant.
Charges de revanche. Second constat, cette fois après avoir
mené cette bataille (à trois reprises) : c’est plutôt joli, bien
animé, les combats sont rythmés et plaisants – l’utilisation
des gyrocoptères, véritables artilleries volantes capables
d’effectuer quelques largages de bombes en chemin, n’y est
pas étrangère – et par rapport aux récents/habituels Total
War, on sent que quelques trucs ont changé. Comme les
charges d’unités montées, par exemple : plus percutantes, plus
organiques… Ainsi, ce groupe de chevaucheurs d’araignées
gobelins transperce ma première ligne d’infanterie, s’étire et
se disperse, certains frappant opportunément les arbalétriers
placés derrière en seconde ligne, d’autres massacrant les servants
d’artillerie passant à portée sur le chemin du regroupement.
Et puis, comme me le confiait un développeur, l’IA cherche
sans cesse à trouver la faille dans la formation ennemie : un
groupe de fusiliers dont le flanc n’est pas protégé ? Ses unités
montées tentent immédiatement d’en profiter. À voir comment
cette IA se comportera sur un plus grand nombre de batailles
et de situations, et si ses réflexes n’en deviendront pas trop
exploitables pour l’attirer toujours dans les mêmes pièges, mais
la direction prise par le studio anglais a l’air bonne sur ce point.
Le nain au portefeuille. Difficile, toutefois, de considérer que
cette première session jouable puisse être représentative du jeu
final. Oui, il y a quelques points encourageants. Quelques petites
choses que l’on sait… Que certaines factions pourront se déplacer
par des réseaux souterrains, tiens, justement. Que ces batailles
de quêtes sont des objectifs secondaires, permettant de doter
un héros d’un objet magique très puissant après avoir relevé un
challenge similaire à cette bataille, face à une armée fixe (tant sur
la carte qu’en matière d’effectifs) qu’il affrontera quand il se sentira
prêt. On sait également, à en croire les développeurs, que le faible
nombre de factions jouables sera compensé par le fait qu’elles
possèdent chacune un style propre. Style de combat (entre les
Nains artilleurs et peu mobiles et les orques extrêmement agressifs,
misant sur des assauts massifs, rien à voir), mais également sur
la carte stratégique, leurs style de gestion (« Les Peaux-Vertes ne
se préoccupent qu’assez peu des problématiques de taxes », rigole l’un
des développeurs) ou même leurs objectifs de victoire : les Nains
ont une liste de vieux comptes à régler, les Comtes Vampires
veulent installer un immortel sur le trône. Mais c’est encore
peu en comparaison de ce que l’on ignore toujours en matière
d’utilisation de la magie et, surtout, de stratégie globale. Ah oui,
et de politique commerciale aussi. Car avec pour seule certitude
que Total War : Warhammer sera une « trilogie », sans doute avec
deux extensions stand-alone dans la foulée du premier titre,
avec un nombre encore inconnu de DLC payants, il n’y a pas que
sur le champ de bataille que l’on craint le coup de massue.
1. En français : « Oui, vous pouvez poser vos mains sur la souris,
promis, on n’appellera pas la sécurité. »
Canard PC | 47
À VENIR PC

Rise of the Tomb Raider

la touche atout
Par Kahn Lusth

Ça y est, nous sommes à quelques mois une icône en devenir qui se blesserait en ratant
,IRVIcsuite de reboot quelques sauts ou en se coinçant le pouce dans un
de la sortie de Rise of the Tomb Raider. Du
)³ZIPSTTIYVcCrystal mousqueton pendant une séance d’escalade, mais
moins, sur Xbox 360 et One, Microsoft ayant
Dynamix (États-Unis) plutôt comme si Vil Coyote venait de remplacer
remporté cette énième course à l’exclusivité
“HMXIYVc Square Enix Dieu. Ainsi, les accidents sans fin furent légion,
temporaire qui débouche sur un autre
5PEXIJSVQIWc du genre à la faire tomber contre la verrière d’un
calendrier débile, avec une sortie décalée à
PC Windows, PS4, PS3, avion suspendu, avant de traverser la paroi pour
début 2016 sur PC et aux calendes grecques
Xbox One, Xbox 360 choir dans les arbres, s’ouvrir le bide sur une
sur PlayStation. Ainsi, nous venons d’être
SVXMITV³ZYIc branche cassée et fuir un ours en marchant dans
conviés à essayer ce nouvel opus pendant
13 novembre 2015 un piège à loup… si possible en se précipitant
trois petites heures, assis sur des gros
Š£ÆŅƻƤƐƅLjť£ÆŅƻkĹåšØ dans une rivière déchaînée dans laquelle la liste
cubes lumineux qui font mal aux fesses.
début 2016 (PC), des contusions et os cassés ne fera que s’alourdir.
ĀĹƤƖLjŎƅŠ{„Ɛť{„ĉšţ
cŅĹØģåĹåŞĬ±ĜŸ±ĹƋåޱŸţ Lara Croûtes. Mais voilà, les suites étant

S
ouvenez-vous de Tomb Raider. Pas celui
sorti sur PlayStation en 1996 mais le reboot
de 2013. On y retrouvait une Lara Croft
à l’aube de sa carrière d’archéologue/tueuse en
série qui, au fil des événements, allait lentement
se transformer en l’héroïne que l’on connaît tous.
Vous savez, l’aventurière courageuse, intrépide
et qui ne se laisse pas emmerder par un bocal de
cornichons trop serré. Formée à la dure pendant
une quinzaine d’heures, Lara pleure tout le temps,
s’excuse en tuant sa première biche pour manger
et surtout, souffre beaucoup. Non pas comme
ce qu’elles sont, les développeurs ne prennent
aujourd’hui pas beaucoup de risques en réutilisant
ce concept qui, juré craché, transformera enfin Lara
en Tomb Raider. Forcément, ce côté un peu malsain
qui consiste à lui en mettre plein la tronche avec
une cadence industrielle resurgit dès les premières
minutes de jeu, lorsqu’on l’accompagne dans ce que
l’on appellera pudiquement « les pires montagnes de
merde au monde ». Ici, les chutes de neige se mêlent
à l’orage, des pans entiers de glace s’effondrent au
moindre éternuement et tout devient prétexte à
laisser l’héroïne aux portes de la mort. Et un peu

48 | Canard PC
plus tard, à la frontière syrienne ? Après dix malheureuses secondes
de cinématique, son véhicule est attaqué par un hélicoptère de
combat, entraînant son crash et l’explosion qui la balance dans
un ravin. C’est donc avec un personnage tout cassé et gémissant
de douleur que vous commencerez cette fuite en avant, pendant
qu’elle s’appuiera péniblement à des rochers en y laissant de grosses
traces de sang. De là à y voir le schéma d’un acharnement malsain…
Lara Croche. Comme vous pouvez vous en douter, tout cela
n’arrive pas par hasard. En réalité, Lara s’est empressée de
raconter tous les trucs bizarres qu’elle a vus dans le précédent
épisode, au point de passer pour une folle, et cherche désormais
à prouver ses dires en poussant plus avant ses recherches. Un
chemin qui la conduit sur la piste d’un artefact légendaire,
défendu par l’Ordre de la Trinité, sortes de francs-maçons très
méchants et vachement mieux armés. Pour cela, il faudra donc
traverser tout un tas de niveaux classiques, dans lesquels on
tente d’atteindre un endroit précis en sautant, en escaladant
ou en plongeant. Et peut-être même en activant quelques
neurones, lors d’« énigmes » qui consistent par exemple à faire
monter le niveau de l’eau puis décrocher un bazar de bois qui
deviendra une plateforme improvisée. Oui, « énigmes » avec
de gros guillemets tout gras, car seuls les tombeaux optionnels
proposeront des casse-tête velus. Enfin, Tomb Raider oblige,
vous serez aussi invité à tuer tout ce qui bouge, que ce soit en
bourrinant ou en s’appuyant sur une infiltration renforcée
pour l’occasion, notamment à l’aide de cachettes, d’objets à
lancer pour détourner l’attention et de meurtres furtifs.
Lara Craft. Or, ces niveaux classiques se verront entrecoupés
de séquences nettement plus ouvertes, pour ne pas parler d’un
« petit open world light miniature de l’espace », comme le disent
si bien mes notes. Ici, l’accent sera mis sur la survie : recycler
des arbustes, déglinguer des nids d’oiseaux pour y prendre des
plumes, cueillir des champignons, et même faire souffrir le
martyr à une pauvre biche pour lui piquer sa peau. Hey, c’est
pas de ma faute si je ne sais pas viser au pad et qu’il lui a fallu
quatre flèches dans le corps pour l’achever. Et de toute façon
il n’y avait pas de témoins. Bref, une fois les poches remplies à
ras bord, le joueur est invité à se poser près d’un feu de camp
pour y claquer ses ressources dans diverses améliorations, que
ce soit pour rendre une arme plus efficace, gonfler ses capacités
d’emport ou fabriquer des munitions, si possible spéciales
comme des flèches empoisonnées ou des balles incendiaires.
Lara Credo. Aussi, l’autre utilité de ces feux sera de permettre
de dépenser des points de compétences, au travers de trois
branches. L’une est orientée sur la baston au corps à corps, la
seconde sur les affrontements à distance et la dernière permet
simplement de se faciliter la vie avec de nouvelles recettes de
bricolage ou d’apprendre à escalader le bois tendre, par exemple.
Rien de révolutionnaire ni de vraiment profond, contrairement
aux trois niveaux de langues – la touche d’originalité de ce
Rise of –, dans lesquels vous pourrez progresser à force d’observer
des éléments du décor utilisant le dialecte correspondant, par
exemple des gravures ou… des peintures. Non, ne cherchez pas à
comprendre, c’est du jeu vidéo. Toujours est-il que ces montées
en niveaux seront utiles pour déchiffrer des stèles indiquant
l’emplacement de trésors secrets, permettant notamment de
dénicher des morceaux d’armes qui, une fois assemblés, vous
assureront de quoi dessouder en toute tranquillité. En somme,
Rise of the Tomb Raider a tout du bon petit jeu qui touche un
peu à tout, sans forcément atteindre des sommets. Il ne nous
reste plus qu’à espérer un portage de qualité sur nos PC.
Canard PC | 49
EN CHANTIER
Duskers
Genre : Rogue-like
Développeur /
éditeur :
2MWǻXW&XXMG
(États-Unis Dans l’espace, personne n’entendra
d’Amérique)
Plateformes :
le bruit de votre clavier mécanique
PC Windows, Mac Petit guide pratique pour savoir si un jeu est
(SRǻK YRMRH³SYYR&&&WƶEKMXMPHƶYRVSKYIPMOIc$
recommandée : Si oui, indé. La palette de couleurs est-elle
n’importe quel PC
XV²WPMQMX³I$MSYMMRH³1IWTVMRGMTEPIW vous savez en revanche où se trouvent les sas externes
8³P³GLEVKIQIRX interactions se font-elles uniquement en
1 Go PMKRIHIGSQQERHI$MSYMMRH³HƶSVXST
1ERKYIVO élite prix du mouton de prestige à la foire de
Prix actuel : 20 € Marcq-en-Barœul. Bienvenue dans Duskers.
Sortie prévue :
ǻRc
DRM : Steam
V
ous voici perdu dans l’espace, au milieu de ce
qui ressemble fort à un cimetière de vaisseaux.
Que s’est-il passé ? Pourquoi êtes-vous là ?
Aucune importance pour le moment, la question la
plus importante est de savoir comment vous allez
survivre. Votre vaisseau actuel n’a rien d’un foudre
de guerre, et vous-même n’êtes pas un spécialiste :
votre métier de prédilection, c’est opérateur de
drones. Eh bien, c’est exactement ce que vous allez
faire. Duskers se déroule en deux parties : d’abord, il
vous place devant une carte de votre environnement
spatial relativement immédiat, rempli de vaisseaux
explosés, et vous laisse choisir celui que vous allez
explorer, à la recherche de ressources utiles pour
améliorer votre propre embarcation. Et puis c’est
l’abordage et là que le véritable jeu débute. Duskers
50 | Canard PC
La très basique carte de l’espace.
par Netsabes
vous affiche le vaisseau en vue de dessus, très
simplifiée : vous ne distinguez que vaguement les
pièces, sans détails de ce qu’elles contiennent, mais
par lesquels vous pouvez entrer. Chaque sas, comme
chaque pièce porte un identifiant : a1, a2 et ainsi de
suite pour les sas, r1, r2 et compagnie pour les pièces,
et de même pour les portes entre pièces, mais avec
la lettre d (« d » pour « door », « r » pour « room »,
« a » pour « airlock » ou « au secours on se casse par
là »). Notez bien parce que ça va très vite devenir
important. Pourquoi ? Parce que vous n’entrez pas
vous-même dans l’épave : vous y envoyez vos drones, et
vous les guidez à partir de commandes textuelles.
Exploration spatiale. C’est pratique, les drones :
ça peut visiter une carcasse dépressurisée de façon
beaucoup moins risquée qu’en y allant soi-même.
Bon, en revanche, vous ne disposez que de trois,
dont les compétences de départ sont déterminées
au hasard au début de chaque partie. À chaque
nouvelle session après un (inéluctable) échec, il
faut donc prier en direction du Saint Alien pour
obtenir des drones utiles, avec par exemple un radar,
un générateur, un drone spécial infiltration et un
autre capable de se connecter à l’interface du navire.
Enfin on peut toujours rêver. Une fois arrimé à un
sas, tout ou presque dans Duskers se joue en ligne de
commande. Tapez « a1 » pour ouvrir le
sas, par exemple. Mauvaise idée : un alien
se trouvait dans la pièce juste derrière
et attaque directement vos drones dans
votre vaisseau (qui prend le nom de
code r1). Vous n’avez aucune chance de
vous en sortir et crevez en silence. Bon,
recommençons. Regardez si l’un de vos
drones a un détecteur de mouvements,
tapez « motion » et regardez le résultat :
si la pièce derrière a1 est verte, tout va
bien (si elle est rouge, vous savez déjà ce
qui se passe). Vous pouvez cette fois ouvrir
l’airlock. Dirigez vos drones dans r2 (soit
un par un avec les flèches directionnelles,
soit en leur ordonnant de bouger avec une
commande ; par exemple, « navigate 2 r2 »
enverra le drone 2 dans r2) et regardez
ce que contient la pièce. Avec un peu de
chance, vous y trouverez un générateur, ce
qui vous permet d’utiliser la compétence
idoine de l’un de vos drones pour rétablir
le courant. Il y a trois portes dans la pièce
et vous y avez désormais accès. Pratique :
elle contient peut-être de quoi améliorer
votre vaisseau dans r2, r3 ou r4. Moins
pratique : elle contient peut-être aussi des
aliens adorant bouffer du drone.

L’embouchure du drone. Vous avez un

peu progressé dans le vaisseau : vous savez
qu’il y a des trucs vivants et désagréables
dans r5 et vous avez soigneusement laissé
toutes les portes d’accès fermées. En
explorant, vous avez récupéré de la ferraille
et même découvert un autre drone !
Avec la capacité « tow » (remorquage),
vous pouvez utiliser un de vos drones
pour le transporter. C’est important :
non seulement il vous fournira un drone
de secours si vous parvenez à le réparer,
mais il contiendra peut-être aussi d’autres
compétences qui vous seront utiles par la
suite. Vous déplacez votre propre vaisseau
vers a3, le sas le plus proche, l’ouvrez
et amenez votre drone et sa remorque
jusqu’à votre maison volante (vous pouvez
même le faire en une ou deux lignes de
commande, parce que vous commencez
à bien maîtriser le jeu : « dock a3 », ce
qui prend un peu de temps, puis « a3 ;
navigate 3 r1 ; tow »). Simultanément, vos
autres drones peuvent explorer les pièces
alentour et grappiller ce qu’ils peuvent.
Votre but (enfin c’est votre choix, mais ça
devrait être votre but) : contourner r5 et
son alien mais gagner l’accès au générateur
de d20, la porte entre r5 et r6. Pourquoi ?
Parce que dans r6 se trouve a5 : en ouvrant
d20, vous attirez la bestiole dans r6 (vous
fermez immédiatement d20 derrière) et
il ne vous reste ensuite plus qu’à ouvrir a5,
projetant ainsi votre prédateur préféré
dans le vide. Un seul souci : tout le contenu
de r6 est exposé aux radiations solaires
et irrémédiablement détruit. Il ne reste
plus qu’à espérer qu’il ne s’y trouvait rien
d’important ! En revanche, vous avez
désormais accès à r5, c’est toujours ça de
gagné.
The Typing of the Dead. Duskers
vous fait ainsi continuellement gérer
vos petits drones, vous forçant à la plus
extrême prudence. En perdre un n’est pas
toujours dramatique : quand votre drone
d’infiltration, qui peut se balader à côté
des ennemis sans se faire remarquer à
moins de foncer dessus, meurt, bon, c’est
dommage mais tant pis. Mais perdez votre
drone à générateur et vous êtes foutu.
Perdez le détecteur de mouvements et
chaque ouverture de porte se transforme
en roulette russe. Perdez le remorqueur
et vous voilà condamné à plus ou moins
court terme. Et bien entendu, face au
danger, la commande que vous taperez ne
sera jamais « navigate 1 r1 » mais plutôt
quelque chose du genre « navgtere & e3 »
et vous regarderez, impuissant, votre seule
chance de survie se faire boulotter.
En l’état :
DuskersRƶIWXTEWǻRMQEMWMPRIPYM
QERUYITEWKVERHGLSWIPEǻRHY
scénario et un petit coup de polish.
En l’état, le jeu est déjà immersif et
WXVIWWERXªWSYLEMXc
je considère du
coup mes parties
sur la version
actuelle comme
un entraînement
pour la version
ǻREPI foncez
Canard PC | 51
EN CHANTIER

Ge
Genre : action
Dé
Développeur /
éd
éditeur :
AK Games (Russie)
Pla
Plateformes :
Wi
Windows PC, Mac
(S
(SRǻK
VIG
VIGSQQERH³Ic
PC de joueur
8³
8³P³GLEVKIQIRX
320 Mo

Megasphere
1E
1ERKYIanglais
Pri
Prix actuel : 15 €
So
Sortie prévue : NC
La forge tranquille par Pipomantis DR
DRM : Steam

Depuis le jour de son
annonce il y a un peu plus
d’un an, Megasphere s’attelle
consciencieusement à me
faire des petits câlins coquins
dans le bas-ventre. Il faut
dire qu’avec ses éclairages
ultra-sexy et ses gros fusils
qui font trembler l’écran, il se
met sur son 31, le bougre.
ma souris comme sur une partie lambda
de Nuclear Throne. Malheureusement, mon
tout premier contact avec Megasphere
était un peu plus… mollasson. Dès les
premières minutes de jeu, notre héros est
abandonné dans de longues coursives mal
éclairées et se déplace à la vitesse d’un
hérisson écrasé il y a six mois. C’est ici
que je m’arrête quelques secondes pour
m’adresser directement à Anton Kudin.
Placide et Maso. Mon très cher Anton
(tu permets que je te tutoie ?), quand
Une fois que l’on s’habitue à la direction
artistique extrêmement sombre, on peut
baver devant les éclairages dynamiques
choisis avec soin et la physique rigolote
qui apporte beaucoup de vie à l’ensemble.
Toutefois, le jeu se voit pour l’instant
handicapé par sa lenteur, des soucis
d’équilibre (comme ces ennemis beaucoup
trop résistants) et des menus élégants
mais nébuleux ou peu pratiques (essayez
de regarder la carte en plein combat,
vous comprendrez). Mais tout ça, mon
petit Antonounet, ce sont des choses qui

C
’est qu’Anton Kudin, créateur
principal, a mis à profit son
expérience de concepteur de sites
web et d’applications iOS pour vendre
Megasphere. En inondant les réseaux
sociaux de jolis gifs ultra-pêchus, il a
fait monter la sauce jusqu’à ces dernières
semaines, où le titre est enfin tombé en
accès anticipé. L’occasion de voir ce que
valent réellement les péripéties de ce petit
aventurier perdu dans de gigantesques
complexes « post-cyberpunk » (c’est pas
de moi, promis). Je m’attendais à un run
and gun super énervé, bourré d’armes
qui font trembler l’écran et exploser mes
adversaires dans des gerbes de flammes
fluo. Un jeu d’action inspiré des très
chouettes Abuse et Soldat (ou, plus près de
nous, l’alléchant prototype de Butcher), qui
me forcerait à maltraiter mon clavier et
52 | Canard PC
tu t’attelles au design d’un jeu d’action peuvent être travaillées et améliorées
typé run and gun, il serait intelligent avant la sortie officielle. Alors au boulot,
de penser au verbe RUN (to run, verbe pitié, tu as tout ce qu’il faut pour que
anglais : courir). La lenteur du héros Megasphere devienne un bon jeu.
s’avère très frustrante durant les premiers
pas, et ça ne s’arrange pas vraiment
quand apparaissent les premiers ennemis
rapides. L’autre souci, mon petit Anton En l’état :
d’amour, c’est que le mot GUN (gun, nom Pour le moment, Megasphere
anglais : pistolet) prend également son n’est pas encore le jeu d’action
temps avant d’entrer en scène. Le premier décomplexé qu’il devrait être.
flingue, un fusil laser ridicule, ne fait McZSYW´XIWZVEMQIRX
clairement pas le poids face aux horribles alléché par les
sacs à PV que sont les adversaires. On images et pris
trouve bien heureusement des armes d’une envie
plus satisfaisantes par la suite (lance- irrésistible de
grenades, gravity gun) mais nom de dieu, l’essayer, une
que cette première demi-heure de jeu démo gratuite
est fastidieuse. Un point d’autant plus
agaçant que Megasphere est superbe.
est disponible
sur Steam.
Attendez
EN CHANTIER

Ge
Genre : petit train
Développeur : Corbie
Dé
Games (Canada)
Ga
Éditeur : Daedalic
Éd
Entertainment
En
Plateforme :
Pla
PC Windows
(SRǻK
(S
VIGSQQERH³Ic
VIG
GEVXIKVETLMUYI
GE
dédiée
dé
8³P³GLEVKIQIRX
8³
507 Mo
50
1ERKYIVO
1E

Bounty Train Prix actuel :

Pri
IRZMVSRccIYVSW
IR
Sortie prévue : NC
So
Tchou tchou les rageux par Maria Kalash DRM : Steam
DR

Vous êtes Walter Reed. Et votre
vie est sur le point de basculer. Car
votre père, M. Reed, vient de casser
sa pipe, écrasé par un train qu’il
travaillait si dur à faire rouler. Vous
héritez donc dudit train, de 11 % des
parts de la société de chemin de fer
dont il était actionnaire majoritaire
et de 435 000 dollars. À condition
de convaincre vos quatre frères et
sœurs de poursuivre son œuvre :
PEcGSRWXVYGXMSRHIPETVIQM²VIPMKRI
de chemin de fer transcontinentale,
WERWXVSTH³VERKIVPIW&Q³VMRHMIRW
qui n’ont rien demandé, parce que
contrairement à ses associés, votre
père était un humaniste.
Enfin vous voyez l’idée. Le but ultime de ce
périple reste de retrouver et de convaincre
vos frangins et frangines de se ranger à vos
côtés face aux méchants associés de feu
votre papa ; vous allez donc entrecouper
vos allées et venues à but lucratif de
missions Fedex à roulettes : accompagner
l’un chez lui pour récupérer l’adresse du
deuxième, retrouver la trace d’un chaman
pour sauver l’autre… Tout cela se déroule
essentiellement sur le quai des gares, où
chaque personnage vous offre soit une
quête secondaire, soit du renfort. Vous
utilisez votre souris, vous dessinez un petit
diagramme sur un bout de serviette en
papier pour ne pas avoir à regarder sans
cesse la carte du monde, et voilà.
La diligence artificielle. Et puis
il y a un deuxième jeu dans le jeu : les
devrez vous battre. Et c’est là que tout
déraille. C’est super difficile. Votre avatar,
ceux de vos passagers et de votre personnel
de bord s’agitent dans tous les sens, les
méchants vous tirent dessus, essaient
de foutre le feu à votre locomotive, de
détacher vos wagons, vous poursuivent
parfois à cheval, quand ils ne dressent
pas carrément un barrage sur la voie.
Votre rôle à vous sera alors de contenir la
catastrophe, de diriger vos bonshommes
en temps réel, en pensant à utiliser leurs
capacités spéciales (ne pas déclencher le
fin tireur au moment où Walter commence
à recharger son colt). Hélas, l’équilibrage
en papier de verre rend les débuts de
partie un peu compliqués. Quand ce n’est
pas carrément injouable.

B
ounty Train, c’est en réalité deux jeux
en un. Le premier, celui qui contient
l’histoire et ses développements,
consiste en une petite simulation
marchande. Vous achetez du tabac à
New York pour le revendre à Pittsburg,
vous acceptez de déposer un type en
route pour 250 dollars, ce qui amortit
vos coûts en charbon (il faut bien faire
vapoter la locomotive). À Philadelphie,
vous faites l’acquisition d’une remorque
plus grande pour transporter davantage
de denrées, vous embauchez un fin tireur
pour vous aider à bord, et vous repartez
pour Knoxville où l’huile est bon marché…
54 | Canard PC
affrontements. Parfois, le long des rails,
se cachent des types qui veulent des En l’état :
sous. Des Amérindiens ou des bandits, Plein de contenu et de jolis
en gros (il y a aussi des confédérés et des KVETLMWQIWHIZVEMIRXGSRZEMRGVI
unionistes mais ils sont plus loin alors les aventuriers du rail de se jeter
je les ai moins fréquentés). Quand vous sur Bounty Train. Pour les autres,
roulez sur leurs plates-bandes, ils vous on est certes face à un
tapotent sur l’épaule et vous demandent jeu dans un état
gentiment des sous sinon ils vous tuent. très avancé,
Si vous acceptez, vous serez moins riche, mais dont les
mais vous aurez amélioré votre réputation EǺVSRXIQIRXW
vis-à-vis de la faction quérulente, et à sont soumis à
force de payer vous pourrez même faire une complexité
du commerce et recruter chez elle. Si vous à la limite du
refusez, ou que vous êtes trop pauvre, vous ridicule. Attendez
 EN CHANTIER

Ge
Genre :
exploration spatiale
ex
)³ZIPSTTIYVc
)³
Fugitive Games
Fu
(États-Unis)
(Ét
Éditeur :
Éd
FÏåÆåųčƤFĹƋåų±ÏƋĜƴå
FÏå
Plateforme :
Pla
PC Windows
(S
(SRǻK
VIG
VIGSQQERH³Ic
ca
carte graphique
dé
dédiée requise
8³
8³P³GLEVKIQIRX
85
855 Mo
1E
1ERKYIW VO
(VF prévue)
Pri
Prix actuel :ŎĿØĿĿƤ7
S
SVXMITV³ZYIc

Into the Stars dé

début 2016
DR
DRM : Steam

Gogues Galaxie par Izual

Au début, j’étais vraiment charmé.
Surtout quand j’ai dû choisir les modules
de mon vaisseau : un jeu qui propose
des recycleurs d’excréments ne peut
être foncièrement mauvais. Et pas
WIYPIQIRXTSYVPEFSYǺIRSRQSRWMIYV
non madame, aussi pour l’oxygène et
les moteurs. Le procédé qui permet de
transformer un étron en air respirable est
XSYNSYVWYRTIYǼSYHERWQEX´XIQEMW
n’empêche que j’étais séduit par l’idée.
Ce n’est que bien plus tard que je me
suis rendu compte que mon équipage
ne faisait jamais caca et que ma vie
n’était donc qu’un tissu de mensonges.
M
ême sans parler du module de
recyclage d’excréments, l’intro
d’Into the Stars reste appétissante :
on vous demande de choisir successivement
votre bonus passif de capitaine, vos
membres d’équipage, les modules de votre
vaisseau – qui n’ont pas tous le même prix
ou les mêmes propriétés – et ce que vous
emmenez dans la cale en prévision de votre
voyage. Parce que vous allez voir du pays :
avec dix mille citoyens à bord de votre
vaisseau et une galaxie à explorer, vous
devez vous déplacer de planète en planète
pour choper plus de ressources et améliorer
votre équipement. Après la création de
votre joujou, le charme perdure même le
temps de se familiariser avec l’interface,
qui vous permet d’alterner librement
entre la caméra extérieure et une élégante
vue de cockpit à la Star Trek. C’est dans
ce fauteuil de capitaine qui surplombe
l’équipage affairé que vous passerez votre
temps. Vous vous sentirez vraiment maître
de la passerelle, vous aurez bien l’air d’un
authentique loup de mer spatial, mais ça ne
servira pas à grand-chose puisque votre rôle
se bornera en fait à prendre des décisions
insipides et répétitives.
Objectif nul. Quand on y pense, Into
the Stars maîtrise son sujet : il parvient
très bien à nous montrer à quel point la
routine d’un vaisseau d’exploration est
super chiante. Après avoir envoyé dix fois
une navette d’exploration sur une planète
pour peut-être gagner un objet, ou après
douze mini-jeux de minage pour récupérer
des ressources, on ressent parfaitement la
lassitude du capitaine aux manettes d’un
puissant vaisseau spatial qu’il doit utiliser
uniquement pour des tâches laborieuses.
Bien sûr, il y a aussi les combats : des phases
molles qui se résument à appuyer sur
« Mise à feu » et à cliquer au bon moment
pour activer les boucliers. Conscients de
l’ennui profond qui règne dans l’espace, les
développeurs ont ajouté des événements
aléatoires qui se déclenchent sans crier
gare, du genre « épidémie » ou « émeute »,
auxquels il faut assigner le bon membre
d’équipage. Bon, pas besoin d’être un génie
pour comprendre qu’il faut envoyer le
médecin de bord lorsqu’il s’agit de soigner
un virus – et qu’au bout de la dixième
alerte de ce genre, on commence à en
avoir un peu marre. Je ne peux même pas
conclure en mettant en avant le réalisme
du jeu qui reproduirait fidèlement l’inanité
des tribulations dans l’espace, puisque le
pilotage n’est qu’un point de détail et que
toute interaction avec une planète ou un
autre vaisseau passe en fait par un très
décevant menu contextuel.
En l’état :
Into the Stars n’est pas trop
mauvais, pour un jeu en accès
anticipé. Il lui faudrait simplement
quelques années de gestation
en plus, histoire de se créer
un gameplay intéressant. Le
problème, c’est qu’il compte
WSVXMVIRZIVWMSRǻREPIHERW
seulement quelques
mois et qu’on
ne peut donc
pas s’attendre à
ce qu’il change
du tout au tout.
Dommage. Fuyez !
Canard PC | 55
EN CHANTIER

Ge
Genre : village builder
)³ZIPSTTIYVc
)³
Funatics
Fu (Allemagne)
Éditeur
Éd : Daedalic
Plateforme
Pla :
PC Windows
(SRǻK
(S
VIGSQQERH³Ic
VIG
PC de petit joueur
8³P³GLEVKIQIRX
8³
470
47 Mo

Valhalla Hills
s
1ERKYI
1E VO
Prix
Pri actuel :
åĹƴĜųŅĹƤƖƖƤåƚųŅŸ
åĹ

Settlers d’aller se coucherr maintenant DRM

DR : Steam

par Maria Kalash

La quasi-totalité de ma culture
en matière de mythologie
nordique me vient des jeux
vidéo. Autrement dit, en dehors
de Valhalla (qui est un mot dont
la sonorité régale mes oreilles),
de Thor et de Ragnarök (qui est
un mot que je prends grand
soin de ne jamais prononcer),
mon ignorance a de quoi
impressionner les pires aliborons.
MjÖlnir, so far. Chaque carte se joue
de la même manière. Un contingent
de villageois tombe du ciel, comme
des météorites, près d’un gros caillou.
Vous indiquez à Gudrun et ses potes où
construire la cabane du forestier, celle
du pêcheur, le camp militaire, vous leur
faites rajouter une tente ici ou là, et vous
les regardez turbiner. Les îles sont plutôt
petites et escarpées, il vous revient donc
de prendre des décisions stratégiques
d’importance majeure (non en fait, il
suffit de placer des bâtiments en priorité
sur du terrain plat ; quand il n’y aura plus
les îles s’agrandissent, la quantité de
constructions disponibles s’accroît, et les
monstres qui ne manqueront pas de sortir
du portail au moment où vous tâcherez de
passer deviendront plus fortiches et plus
nombreux. Ce qui impliquera de bâtir
des autels pour les apaiser, ou de rajouter
quelques plantons au poste militaire. De
toute façon, quelle que soit l’heure du
jour ou de la nuit, vos soldats cons comme
des manches vous signifieront qu’ils n’ont
pas de hache, et vous attendrez donc une
semaine qu’ils arrivent à combiner une
brindille à un silex. Valhalla le massacre.

O
n n’aura jamais assez de
simulations de vie villageoise.
Aussi, quand j’ai vu réunis dans
une phrase du communiqué de presse
les mots « Valhalla », « Settlers », et
« humour », mon sang n’a fait qu’un tour,
mon enthousiasme s’est mis à déborder,
et me voilà derrière mon écran, à me
régaler de la petite séquence introductive
délicieusement narrée par une voix-off
ironique. Ma mission consiste à permettre
à mes villageois de gagner un maximum
d’honneur, ce qui leur ouvrira les portes
du Valhalla. L’honneur norrois se gagne
de deux manières : par la construction de
bâtiments et par la guerre.
56 | Canard PC
de place vous construirez en côte, et ça
coûtera juste un peu plus de bois pour les
fondations). Chaque villageois mène sa vie,
les chômeurs occupent les postes vacants En l’état :
et se mettent à construire, couper du bois On passe à deux doigts du
ou pêcher, un cycle jour-nuit apporte nc+Y]I^c~XERXPEWEYGITIMRIª
l’occasion d’admirer quelques jolis couchers prendre. C’est très mou, très lent,
de soleil made in Unreal Engine 4 et puis très répétitif, et pas palpitant
voilà. pour deux sous.
Honnêtement,
Tant Valhalla cruche à l’eau. Votre parvenir à
but ultime consiste à permettre à vos provoquer
villageois d’accéder à l’île suivante (et un tel degré
un jour au Valhalla) en passant par le d’ennui en si peu
portail, généralement installé à l’autre de temps relève
bout de l’île. Au fil de votre périple, du Thor de force. Attendez
 EN CHANTIER

Ge
Genre : train fantôme
Développeur /
Dé
éditeur : Bloober Team
éd
(Pologne)
(Po
Plateforme :
Pla
5(c;MRHS[W
5(
(SRǻK
(S
VIGSQQERH³Ic
VIG
5(cHIcNSYIYV
5(
8³P³GLEVKIQIRX
8³
2,6 Go

Layers of Fear
1ERKYIVOST anglais
1E
Prix actuel : 10 €
Pri
Sortie prévue : NC
So
Il en tient une couche par Louis-Ferdinand Sébum DRM : Steam
DR

« „æŹĞåƣDŽØƐĞĮžƐ±ƣŹ±ĞåĻƒƐÚƧƐü±ĞŹåƐƣĻƭĥåƣƐ
žƣŹƐĮåƐ%Ňƣ±ĻĞåŹƐŇƣžžå±ƣũƐFĮƭ惱ЃƐ
ÏŇŇĮØƐĮåƐ%Ňƣ±ĻĞåŹƐŇƣžžå±ƣũƭ»
Ben ouais, je n’aime pas les jeux
d’horreur. Pipomantis et Moquette,
UYMWSRXEYQSMRWEYXERXǼMTT³W
que moi, me donnent leurs conseils.
« aŇĞƐĥåƐĥŇƣåƐüåĻéƒŹåƐŇƣƽåŹƒåƐåĻƐŤĮåĞĻƐ
±ŤŹìžĝķĞÚĞƭ», dit Pipo. « aŇĞƐĥåƐÏŇƣŤåƐ
ĮåƐžŇĻƐÚƣƐĥåƣ, me dit le Breton,
åƒƐĥåƭķ僞ƐűXåƐŤåƒĞƒƐÆŇĻĚŇķķåƐ
åĻƐķŇƣžžåűƐºƐüŇĻÚƐĮ±ƐÏ±ĞžžåØƐÓ±Ɛ
ĻåƣƒŹ±ĮĞžåƐĮåžƐĥƣķŤƐžÏ±Źåžũƭ»
grande sagesse et leur langue pâteuse,
appellent un unreliable narrator, un
narrateur pas fiable. Sa perception de la
réalité est, c’est le moins qu’on puisse dire,
sujette à caution, et ne va aller qu’en se
dégradant.
Vincent Van Gore. Passée la séquence
d’introduction, où l’on est libre de se
promener dans le manoir, on pénètre dans
l’atelier du peintre et le jeu commence
pour de bon. À partir de ce moment,
Layers of Fear devient un long couloir
dans lequel le joueur avance de pièce en
pièce, de façon linéaire… ou presque.
Notre antihéros de peintre, on l’a vu, n’est
la direction artistique est par moments
brillantissime, et on regrette d’autant plus
que certains passages soient directement
pompés de Silent Hill. Dans tous les cas,
le jeu n’ayant guère d’intérêt une fois
ses surprises connues, attendez la sortie
plutôt que de vous spoiler le début avec
une version incomplète qui vous laissera
en plan au bout d’une heure trente.
En l’état :
Layers of Fear est linéaire et
incroyablement facile – il ne s’agit
en fait que d’un walking simulator,

C
’est donc avec le soleil dans les
yeux et Patrick Sébastien dans
les oreilles que je lance Layers of
Fear. Me voici dans la peau d’un vieux
peintre alcoolique. Sur la table du salon
de son immense maison vide, une lettre
de menace : « Monsieur, veuillez cesser
d’importuner nos dératiseurs. Ils sont
déjà venus chez vous et n’ont trouvé aucun
rongeur. La prochaine fois nous contacterons
nos avocats. » Pourtant, en poussant la
porte d’entrée, je suis certain d’avoir vu
courir un rat. Vous l’aurez compris, notre
peintre est ce que les Anglais, dans leur
pas tout à fait équilibré. Sa promenade YRIZIVWMSRLSVVMǻUYIHIStanley
va prendre des détours de plus en plus Parable. Mais son sujet original,
surréalistes, avec des perspectives la peinture, et son ambiance
improbables, des pièces qu’on retrouve bourgeoise début XXe siècle
sans cesse, des couloirs qui changent très oppressante lui donnent un
de forme à mesure qu’on les parcourt… charme rarement vu ailleurs que
Imaginez la « confusion ending » de The chez Frictional
Stanley Parable réécrite par Edgar Allan Games. Espérons
Poe. S’il n’y a en général pas grand-chose que la version
à faire durant la promenade, tout au plus ǻREPIWIVE
trouver un bouton à presser pour accéder assez longue
à la pièce suivante, elle n’en est pas et, on peut
ennuyeuse pour autant. On découvre avec rêver, un peu
intérêt les raisons de la folie du peintre, TPYWHMǽGMPI Attendez
Canard PC | 57
EN CHANTIER

Ge
Genre : survie
à gros
g pixels
)³ZIPSTTIYVc
)³
Unicube
Un
Éditeur : Team 17
Éd
Pla
Plateformes :
PC Windows,
Ma
Mac, Linux
(S
(SRǻK
VIG
VIGSQQERH³Ic
n’im
n’importe quel PC
8³
8³P³GLEVKIQIRX
40
400 Mo
1E
1ERKYIW VO, VF

Sheltered
Pri
Prix actuel :
en
environ 13 €
So
Sortie prévue : NC
Holocauste cannibale par Guy Moquette DR
DRM : Steam

AVERTISSEMENT. Il ne faut pas
confondre ce jeu avec The Sheltered,
autre titre de survie post-apocalyptique
XSYXQSGLIWSVXMIREZVMPHIVRMIV3McEZIG
la saga Shelter, jeux de gestion de
mamans à poils1. Ni avec n’importe quel
jeu que l’on pourrait acheter en accès
anticipé les yeux fermés, d’ailleurs.
ne demande pas mieux que d’être agrandi,
aménagé pour répondre à leurs besoins
vitaux, moraux et hygiéniques. Artisanat,
aménagement de l’abri et organisation
d’expéditions visant à explorer le monde
environnant et rapporter de précieuses
ressources, voilà donc le cœur de Sheltered.
En vue de coupe, sur plusieurs étages, avec
gestion de l’état physique et psychologique
des résidents, ça rappelle quand même un
demeure toutefois l’absence d’âme. Avec sa
gestion sommaire, bêtement mécanique
de la psychologie des personnages et de
leurs besoins, Sheltered ne suscite ni enjeu
ni empathie à l’égard des survivants. Et par
conséquent, pas le moindre désir de les
faire tenir un jour de plus. Sauf peut-être
pour voir le papa bouffer ses gosses dans
un dernier baroud d’honneur.

L
a promesse de Sheltered aurait
pourtant de quoi séduire n’importe
quel misanthrope convaincu de
l’inéluctable reboot climatique/chimique/
nucléaire de la planète à venir. Vous voilà
avec le sort d’une famille sur les bras. Enfin,
une famille… Vu que les parents peuvent
être un couple mixte, deux hommes ou
deux femmes, le collectif de la Manif’ pour
tous aura peut-être d’ici là mis la pression
sur les développeurs pour leur faire
comprendre, à grands coups de missel dans
les genoux, que la famille c’est un papa et
une maman, qu’apocalypse nucléaire ou
pas, on ne ment pas aux enfants et que
pour le salut de leurs âmes, ils seraient bien
inspirés de ne pas galvauder ce terme. Ce,
euh, groupe hétéroclite – oui, désolé, ces
gens me font peur – tombe sur un abri
souterrain à même de les protéger des
radiations mortelles de la surface. Et qui
58 | Canard PC
truc, non ? Ben si : l’excellent This War of 1. Une maman blaireau pour le premier, une maman
Mine, sorti il y a environ un an. lynx dans le second, qu’est-ce-que vous alliez
imaginer ?
Gros pixels, petite ambition. Devant
les premières intoxications alimentaires
de mes pensionnaires, qui leur font gerber
leurs tripes partout dans l’abri, devant En l’état :
l’attente crispée d’une averse pour refaire À moins de revoir complètement
le plein d’eau nécessaire à la constitution sa copie et d’avouer que cet early
d’une expédition à l’extérieur, ou face au access n’est qu’un sale brouillon
dilemme rigolo « Faut-il laisser pourrir KVMǺSRR³ªPEZEZMXI9RMGYFI
la dépouille de maman ou la boulotter n’accouchera, au mieux, que d’un
pour calmer les grognements de nos clone insipide de This War of Mine.
estomacs ? Qu’est-ce-que vous pensez Bon, d’accord, on
qu’elle aurait voulu, les enfants, hein ? », TIYXFSYǺIVWE
j’ai cru en Sheltered. Mais pas longtemps. famille, mais
Car là-dessus se sont greffés un système pas sûr que ça
de rencontres aléatoires et de combats WYǽWIªJEMVI
affligeants, des statistiques aussi obscures oublier toute
qu’anecdotiques et un équilibrage des l’indigence du
ressources complètement pété. Le pire reste. Fuyez !
Hors-Série no 20
Disponible en kiosque

Les jeux vidéo

multijoueurs
T
RÉALITÉ AUGMENTÉE
TECHNO

T’en veux pas, tu l’auras

L'ACTUALITÉ DE CE QU'IL Y A SOUS LE CAPOT

NEWS

i le projet Google Glass a terminé au placard d

PAR FISHBONE TABLETTE

Quand
techconlogie,
techconlogie

S en raison de multiples écueils juridiques, de

contraintes techniques et d’un net rejet d’une
partie du public, misérablement coincé entre le proto de GPU

planche à repasser pour slips et le filtre à communistes L’embrouille

pour nettoyer instantanément une collection de Pif Gadget,
l’idée d’envahir un peu plus le quotidien de l’humanité reste
Async Compute
une priorité pour Google. Adieu Google Glass, donc, mais Impossible de résumer l’affaire
bonjour à Project Aura. Ce projet, encore officieux mais en quelques lignes, mais sachez
relayé par diverses sources sérieuses comme le Wall Street qu’Oxide, développeur d’Ashes
Journal et les petites annonces du Chasseur Français section of the Singularity (premier jeu
Chiens et accessoires, serait cette nativement DX12), s’est embrouillé
fois destiné au monde profes- avec Nvidia. Le jeu/benchmark
sionnel. Une approche logique (alpha) montre effectivement des
pour Google, afin de ne pas performances peu valorisantes
gaspiller toutes ces années de pour les GeForce, en raison d’une
recherches en trouvant une faiblesse au niveau du support
réelle utilité à ces engins du de l’Async Compute. Alors que L’Organisation de coopération
diable. Et puis ça laissera aussi pour les AMD, c’est la grosse fête. et de développement (OCDE) a
le temps à la plèbe de s’habi- Nvidia aurait alors demandé à mené une étude sur les « com-
tuer au concept, avant de reve- Oxide de modifier les paramètres pétences numériques des élèves ».
nir en force frapper à la porte du benchmark, ce qu’il a refusé de Réalisée auprès d’adolescents de
de nos besoins illusoires d’ici faire. Ça s’est tassé depuis, tout le 15 ans issus des 34 pays membres
quelques années. monde est redevenu super pote. et dans le cadre du PISA 2012
(suivi des acquis), l’enquête
TECHNOLOGIE indique que l’utilisation d’Inter-
L’électro- SMARTPHONE net et des nouvelles technologies
dans le processus d’apprentissage
nique qui a Queuoi ma gueuuleeeuu ?! scolaire génère une « incidence
du peau mitigée » sur les performances des
Des chercheurs de Spotify et HTC se sont associés pour développer une époustoutiflante jeunes, « dans le meilleur des cas »
l’université de Stanford fonctionnalité qui – afin de coller au mouvement général de l’assistanat qui plus est. Entre 2000 et 2012,
travaillent sur une sorte technologique qui va nous transformer en larves baveuses – permettra au il est donc question d’une baisse
de peau électronique, smartphone HTC Desire 626 de décider tout seul de la musique que vous de niveau en mathématiques,
comprendre une écouterez. Non pas en fonction du hasard (c’est « so yesterday », comme dirait sciences et compréhension de
surface tactile capable une connaissance que j’ai envie de punir corporellement pour l’emploi excessif l’écrit. Les jeunes Français sont
de passer du rouge d’expressions « anglocool you see man »), d’un algorithme lié à votre activité dans la moyenne, voire au-dessus
au bleu en fonction de du moment (travail, cuisine, etc.), en ce qui concerne les compé-
la pression exercée. voire à un genre donné, mais bien tences numériques : « Ils sont
Inspirées des camé- en fonction de votre humeur. Pour meilleurs en lecture sur ordinateur,
léons et composées cela, point de miracle, la technologie naviguent de manière ciblée sur
d’un mélange de nano- HTC Mood Player analysera les Internet et savent faire le tri entre
tubes de carbone et de expressions du visage pour ranger les sources pertinentes et celles
polymère étirable, les l’utilisateur dans une petite boîte qu’il faut éviter », précise Éric
prochaines évolutions à émotion. En clair, vous écoutez Charbonnier, analyste à l’OCDE.
de la peau disposeront des œuvres musicales et selon la Et l’OCDE de rajouter : « Si la
de plus de couleurs. tête que vous faites en regardant le technologie peut permettre d’opti-
On devrait retrouver smartphone, la liste de lecture est miser un enseignement d’excellente
la technologie dans adaptée à ce que l’HTC Mood Player qualité, elle ne pourra jamais, aussi
des prothèses, des pense avoir compris de votre état avancée soit-elle, pallier un ensei-
vêtements connectés, émotionnel. cpc.cx/d4m pour en gnement de piètre qualité. » Tu me
des robots. savoir plus. l’enlèves de la bouche.

60 | Canard PC
CLOUD

Ça tourne à l’orage
Le « cloud souverain »
à la française, c’est dé-
sormais de l’Histoire (de
France). Après l’abandon
de Cloudwatt, refourgué
à Orange, c’est au tour de
Numergy d’être lâché par
l’État puisque la Caisse des
dépôts est officieusement
vendeuse de ses parts
(33 %). Une info confirmée
par un grand hébergeur
français approché cet été.
Sans surprise mais toujours
officieusement, le désenga-
gement public déclenche le
sauve-qui-peut chez SFR
– actionnaire à 47 % – qui
serait bien aise de se débar-
rasser de la patate chaude.
Quant à Bull, autre action-
naire, on imagine que
l’ambiance n’est pas plus
joyeuse. Sauf « qu’en
l’état », il va être difficile
de vendre sans pleurer
du sang. Avec 12 millions
d’euros de chiffre d’af-
faires attendu pour 2015
(6 millions d’euros en
2014 pour 400 millions
initialement escomptés
en 2016), la vente se fera
certainement à prix bradé.
Un énième gâchis d’argent
public (75 millions d’euros),
qui soulève la colère des
opérateurs de Cloud privés
français. Selon eux, il aurait
mieux valu que l’État se
repose sur des entreprises
existantes qui maîtrisent
leur sujet, plutôt que de
démarrer de zéro pour des
raisons d’ego. Difficile de
ne pas plussoyer, même
si la lutte contre Amazon,
Google ou Microsoft s’an-
nonçait dans tous les cas
tendue. Quoi qu’il en soit, la
France est aujourd’hui tom-
bée de son nuage.
APPLE
L’iPad Pro fait Surface
ous avez certainement sui-
V vi la dernière présentation
d’Apple, avec l’annonce des
iPhone 6S et 6S Plus (nouvelle puce
A9, 16/64/128 Go, technologie 3D
Touch pour une écran sensible à la
pression, capteurs 12/5 mégapixels,
vidéos en 4K à 30 FPS, entre 750 et
1 080 euros environ), de l’iPad Mini 4
(nouvelle puce A8, 16/64/128 Go,
entre 400 et 725 euros environ) et en-
fin de… l’iPad Pro. C’est sur ce dernier
que nous allons nous attarder mon
René, puisque le bousin va clairement
chercher des poux à la Surface Pro de
Microsoft : dalle 12,9 pouces Retina
(5,6 millions de pixels), puce A9X 64
bits (1,8 plus puissant que l’iPad Air 2,
nous dit-on), Smart Keyboard (clavier
relié à la tablette par trois points de
contact positionnés sur la tranche,
en option à 169 dollars environ, paye
ta marque), caméra 8 mégapixels,
quatre haut-parleurs, un connecteur
Lightning, iOS 9 et enfin, l’accessoire
qui a fait gloser dans les chaumières :
l’Apple Pencil, un stylet sensible à la
pression (15 secondes de charge pour
30 min d’autonomie, vendu 99 dollars
environ en option, paye ta marque
bis). Donc là, avec autant de matière à
troller, évidemment que tout le monde
ou presque s’écharpe sur le sujet. Moi
je n’ai pas d’avis car j’en suis encore au
débat TO7 / Oric Atmos, comprenez
que je ne voudrais pas me disperser.

RASPBERRY PI SÉCURITÉ
PUCES

Frambroi-
sement
tactile
Les possesseurs
de Raspberry Pi
pourront bientôt
adjoindre un écran
tactile de 7 pouces
à leur mini-engin
(800 x 480 pixels,
133 ppi, multitouch
10 points). Celui-ci
est compatible avec
les cartes mères A+,
B et B+ et sera vendu
aux alentours des
65 euros. Cela peut
donner lieu à des
projets amusants,
comme… euh…
enfin… ça va être
génial j’en suis sûr…
Ah je sais, un éditeur
de code entièrement
tactile. Trop bien.
Cisco oh oh oh
ireEye, société de sécurité qui
F tient les pirates à l’œil (… qu’il
est bon de se vautrer dans la
facilité quelquefois), a révélé qu’un
certain nombre de routeurs Cisco ont
été piratés en Inde, en Ukraine, au
Mexique et aux Philippines. Quatorze
pour être plus factuel, répondant aux
douces références de Cisco 1841, 2811
et 3825 (un second test mené par une
autre équipe a découvert 79 routeurs
infectés dans 19 pays, dont 25 chez
un FAI nord-américain). Car atten-
tion les Canards, on parle ici de gros
routeurs,  hein, pas de la petite
chose Wi-Fi qui traîne quelque
part dans votre salon, tout juste
bonne à irradier vos pétunias de
ses ondes électromagnétiques.
Donc bref, les Cisco ont été pi-
ratés grâce à l’implantation en
douce d’un firmware vérolé bap-
tisé ROMMON (pour ROM mo-
nitor). Le routeur devient alors
totalement sous contrôle des
piratins/agences. Tout ça pour en venir
au fond du problème, car la méthode
n’exploite pas une faille, mais la naïve-
té des admins peu concernés par des
identifiants compliqués. Voilà, vous
pourrez impressionner votre entou-
rage lors de la prochaine réunion, en
balançant votre éblouissante connais-
sance des architectures réseau à la
face déconfite de Jean-René, sysadmin
fielleux qui jusqu’alors vous a toujours
méprisé de ses petits yeux vicieux et
narquois et dont le mot de passe super
secret est « maman ».
Samsung
ung évincé
év
D’après Business Korea, ce
n’est pas Samsung mais
TSMC qui fabriquera la
prochaine puce Pascal 16 nm
FinFET de Nvidia.
Celle-ci disposera de 16 Go de
mémoire HBM 2 et proposerait
un rendement double comparé
à Maxwell. Le manque
d’expérience de Samsung,
entré sur le marché du GPU
depuis deux ans seulement,
serait à l’origine du rejet. Ainsi
que la question du prix et du
rendement, à l’avantage de
TSMC. Bah tout en fait.

Canard PC | 61
TECHNO L'ACTUALITÉ DE CE QU'IL Y A SOUS LE CAPOT

NEWS PAR FISHBONE

INTERNET
AFFICHAGE

Samsung prend le pli Imponey

O
n connaît les dalles fixes. Les dalles flexibles et bien-
tôt enroulables. Les Dallas aussi. Très bientôt, nous
devrions également disposer d’écrans pliables. Si tant
pour la vie
est que la source chinoise ne sente pas trop le durian – un fruit FAIT DIVERS
à l’appétissante effluve de vieux pied nécrosé que, si ce n’est pas
déjà fait, je vous invite à découvrir pour mieux apprécier la vie
À l’heure
après –, Samsung proposerait cette technologie en janvier pro- de la peur
chain. Baptisée Project Valley (c’est vrai, au fond quoi de plus Ahmed Mohamed, 14 ans, a
pliable qu’une vallée ?), cette dernière permettrait à un smart- été arrêté manu militari dans
phone d’être plié en deux à l’instar d’un portefeuille ou d’un son lycée d’Irving au Texas.
mime que l’on désirerait ranger dans une boîte à chaussures en Son tort, avoir fabriqué une
attendant de lui trouver une utilité quelconque pour la société horloge électronique qu’il
(à part nettoyer les vitres, bien évidemment). Deux modèles souhaitait présenter à son
seraient prévus, l’un équipé d’un SoC professeur d’ingénierie. Mais
Qualcomm Snapdragon 820, l’autre lorsque l’horloge s’est mise
d’un Snapdragon 620. La taille de la à biper sa mère en cours Les poneys, on peut en rire, mais
dalle n’est pas spécifiée, mais chaque d’anglais, le professeur a pensé ce sont des animaux bien gentils
smartphone embarquerait 3 Go de à une bombe, le directeur en qui gagnent à être fréquentés.
mémoire, un slot SD et une batterie panique a appelé les flics et fait Plus gentils qu’un caniche ou
non amovible. Voilà, cette informa- embarquer le môme. Mohamed qu’un politique par exemple.
tion est maintenant terminée, vous a été relâché après un Parce que le poney, lui, ne sait
pouvez passer à la suivante sans re- interrogatoire serré et bénéficie pas mentir ni manipuler les
mords ni regrets. Durian, ça m’a fait aujourd’hui de multiples opinions, ce qu’il aime c’est
bien plaisir. soutiens, dont celui d’Obama. trottiner dans la campagne avec
un gosse sur le dos et manger des
carottes. Alors que le caniche
ou le politique, eux, c’est le
RÉALITÉ VIRTUELLE INDUSTRIE contraire. Leur plaisir, c’est plutôt
de vous grimper sur le dos et de
La VR qui
fait Flicker
Le marché PC en jeu mettre la carotte là où ça fait mal.
François Hollande a déclaré que
ien de nouveau sous le analyse, en dollars : 20 729 mil- la contribution à l’audiovisuel
Le service de
partage de
R soleil du marché PC,
il continue de baisser
liards en 2013, 21 576 milliards
en 2014, 22 709 milliards prévus
public (redevance) ne concer-
nerait pas les « Box ». En voilà
photos Flickr sera doucement mais sûrement, tel ce en 2015, 22 507 milliards prévus une bonne nouvelle. Mais pour
compatible début vieux slip à l’élastique mollasson en 2016 et 23 109 milliards de ne pas rester sur un malentendu
2016 avec les glissant le long de vos jambes. dollars prévus en 2017. Soit, le et risquer de froisser les médias
casques de réalité Mais comment ne pas s’attacher, double du chiffre d’affaires des publics à l’approche des élections,
virtuelle. Il sera dès vous avez vécu tellement de mo- consoles selon JPD. Un danger le gouvernement augmentera
lors possible de ments forts ensemble. Pourtant, plane cependant sur les PC pour la taxe de 1 euro pour toute la
s’immerger dans tout n’est pas sombre et morose joueurs, celui du cloud gaming et populasse. Elle passera donc de
des panoramas dans cette ambiance de fin de de sa probable maturation dans 136 à 137 euros, afin de suivre
pris à 360°. règne. Effectivement, le cabi- les prochaines années. l’inflation (à ne pas confondre
Pour l’heure, seul net Jon Peddie Research nous avec une augmentation, bien sûr
l’Oculus Rift s’avère explique que les ordinateurs de que non). Et puisque vraiment,
compatible, mais jeux, eux, se vendent de mieux les élections c’est important et
cette restriction en mieux. Un peu comme des qu’il faut que les gens faisant la
devrait être levée bretelles qu’on attacherait au promotion des caniches et des
d’ici la sortie de vieux slip et qui soutiendrait politiques puissent subvenir à
la fonctionnalité. une partie du matos, pour res- leur besoins alimentaires, la taxe
Certains ont ter dans la poésie métaphorique. spéciale appliquée aux FAI va
beau dire que la Comme les marges sont plus im- être augmentée de 33 %, passant
technologie n’est portantes que sur les machines de 0,9 % à 1,2 % de leur CA. Taxe
pas mûre, à titre bureautiques, c’est un peu la qui sera reportée sur les abon-
personnel, j’attends fête des vendanges pour les fa- nés, faut-il être altruiste comme
la VR avec la même bricants en mal de dividendes. un poney pour s’attendre au
impatience que mon Les analystes de JPD ont donc contraire. CQFD, les poneys sont
Boxer ses saucisses. analysé les chiffres de ventes plus gentils que les caniches et les
Bave comprise. du secteur, pour aboutir à cette politiques.

62 | Canard PC
SYSTÈME D’EXPLOITATION

Cortana 2000
Le Taipei Times nous
apprend que Samuel Shen,
responsable des opérations
de R&D chez Microsoft en
Asie-Pacifique, a profité
du salon TechDays de
Taiwan pour évoquer le
développement d’une voiture
concept informatiquement
motorisée par Windows 10.
Samuel a prudemment
évoqué les usages possibles
de Cortana, l’assistant virtuel
maison. Prudemment, car a
été simplement mentionné
l’affichage sur le pare-brise
de cartes avec les lieux
favoris ou d’informations
relatives à l’idée saugrenue
de réserver une table dans AMD

Au-delà de l’intégration du
dernier OS Microsoft à un
véhicule – rien de nouveau
puisque des versions
personnalisées de Windows
équipent déjà des BMW,
Kia, Nissan, Ford et Fiat –,
un restaurant (alors que des
pâtes au beurre à la maison,
c’est quand même bien
plus goûtu). Évidemment,
la gestion des appels sans
intérêt et de la musique
commerciale sera aussi de
la partie. Quoi qu’il en soit
le prototype semble encore
loin de pouvoir passer à la
phase de commercialisation,
mais il est clair que
Microsoft – en discussion
avec des partenaires
taïwanais – entend proposer
un nouveau standard aux
constructeurs automobiles,
face aux CarPlay d’Apple et
Android Auto de Google.
Radeon : fusion avec Microsoft ?
MD a annoncé une restruc-
A turation à « effet immédiat »
ayant pour objet le regrou-
pement de toutes les activités gra-
phiques au sein de la division Radeon
Technologies Group. Ainsi, après le
rachat d’ATI en 2006, la disparition de
la marque et la mise en place du projet
Fusion concrétisé par le développe-
ment d’APU (CPU+GPU), AMD opère
une espèce de retour aux sources. La
firme explique que cette division a
pour fonction de rétablir une organi-
sation «  verticale (…), plus agile (…) et
à même de reprendre des parts de marché
profitables sur les marchés traditionnels
et d’acquérir une position de leader sur
de nouveaux marchés comme la réalité
virtuelle ou augmentée ». Maintenant,
si l’on suppute deux secondes, cette
restructuration pourrait également
préparer le terrain à une prochaine
vente de la division à Microsoft, ce en
écho à une rumeur estivale en prove-
nance « d’une source proche du dossier »
et rapportée par KitGuru. Et ma foi,
cela serait cohérent pour les deux par-
ties, avec d’un côté une Xbox One qui
repose sur une puce AMD (avec en bo-
nus la petite jouissance de revendre des
puces à Sony pour la PS4) et de l’autre
un AMD qui peine à générer du béné-
fice et qui serait heureux d’engranger
rapidement plein de sous. À suivre.

CYANOGEN VOCALISE TRANSHUMANISME SMARTPHONE

Système
d’exploitation
Touchante avancée Gorillaurevoir
laurev ?

a DARPA, l’agence en charge sont très prometteuses », explique Justin

Microsoft propose
désormais une bêta
de son assistant
Cortana pour An-
droid, mais c’est du
côté de Cyanogen
que les choses se
passent. Les deux
sociétés ont signé
un partenariat pour
intégrer totalement
Cortana au cœur
de Cyanogen OS,
« bien meilleur
que Siri » selon
McMaster, PDG de
Cyanogen. L’intérêt
de la chose pour
l’utilisateur : une plus
grande efficacité de
l’assistant, capable
notamment d’aller
fouiner dans les
applications tierces.
L du développement de techno-
logies de pointe pour l’armée
nord-américaine et, accessoirement,
pour quelques-uns de ses copains
comme Apple (Siri), a présenté un pro-
totype de prothèse de main capable de
transmettre le sens du toucher à son
porteur. Le test a été réalisé avec succès
sur une personne de 28 ans, blessée à la
moelle épinière et paralysée
depuis plus de dix ans. La
prothèse – développée par
le Johns Hopkins University
Applied Physics Laboratory –
était reliée au cortex sensoriel
tactile et au cortex moteur du
patient à l’aide d’électrodes.
C’est ainsi que ce dernier a
pu correctement identifier
les doigts pressurés par les
chercheurs, ainsi que contrô-
ler le mouvement de la main.
«  Les prothèses qui peuvent
être contrôlées par la pensée
Sanchez, en charge du programme à
la DARPA. En parallèle, l’organisation
a évoqué ses travaux sur la mémoire
pour traiter les malades à l’aide d’élec-
trodes opportunément implantées dans
le cerveau. Une nouvelle avancée pour
la médecine, certes, mais également –
personne n’est dupe – pour le transhu-
manisme.
La division display de
Samsung a déposé la marque
Turtle Glass auprès du bureau
sud-coréen en charge des
brevets. Dès lors, on peut
imaginer que les écrans des
futurs appareils Samsung
– en totalité ou en partie – ne
seront plus protégés par le
Gorilla Glass de Corning, mais
par leur propre technologie.
L’arrivée murmurée des
écrans pliables ne doit pas
être totalement étrangère à
ce dépôt. De là à dire que c’est
plié pour le Gorilla Glass…

Canard PC | 63
 TECHNO
PAR NETSABES
Apple TV :
la (micro)console de la pomme
9RNSYVĥHMTIH³GMHEHƶEǺVSRXIVPITLMR\UYMPYMHSRREª
V³WSYHVIPƶ³RMKQIWYMZERXInQuel gadget est le matin une Ouya,
le midi une Xbox One et le soir une Wii ?~ĥHMTIRIXVSYZENEQEMW
PEV³TSRWIIXPITLMR\PIFSYPSXXEHIVIGLIJ+MRHIPƶLMWXSMVI
L
e monde de l’informatique
bruissait de rumeurs depuis
des mois : « Apple va faire une
console !  », « C’est la fin du monde ! »,
« On va tous mourir ! », etc. Résultat :
quand Tim Cook a annoncé sa nouvelle
Apple TV (qui peut faire tourner des
apps dont, effectivement, des jeux),
tout le monde s’est calmé bien vite. La
nouvelle version du media center façon
Apple reste avant tout juste un… media
center (et n’étant censé proposer que des contenus obtenus de
manière honnête, Apple oblige). L’essentiel de la présentation était
du coup dédié à cet aspect du petit boîtier : recherche vocale parmi
les catalogues croisés de toutes les boutiques de films auxquelles
vous avez accès, petite démo d’une application pour regarder des
matchs d’un sport américano-américain… Pour un peu, on se
serait cru devant la première présentation de la Xbox One, avant
que Microsoft se fasse sniper de tous les côtés et rétropédale à
toute blinde. Et puis justement, Apple a ensuite parlé de jeux vidéo.
Vendu séparément. Pour comprendre la situation dans
laquelle va débarquer la nouvelle Apple TV, il faut replacer le
contexte. La Ouya, la Gamestick, la PlayStation TV, la Mojo,
la Shield de Nvidia, la Nexus Player de Google, la Fire TV
d’Amazon (sans oublier un nombre absurde de concurrents
chinois), les box de tous (ou presque) les fournisseurs français
d’accès à Internet, qui proposent souvent un pad et eux aussi
(c’est une manie) d’accéder à des apps Android… Le marché
64 | Canard PC
Guitar Hero Live fera partie des jeux
disponibles sur Apple TV. Qu’on puisse y jouer
avec une surface tactile de 3,8 centimètres de
côté ne rassurera peut-être pas les puristes.
des microconsoles sur lequel arrive Apple
ressemble plutôt à un cimetière. Pour Apple,
le risque est minime (leur bidule, plus
puissant, mieux fichu, fait de toute façon
plus office de media center que de console)
et leur App Store sera quoi qu’il arrive
rempli d’apps dédiées à diverses chaînes
de télé ou services vidéo, mais l’entreprise
a malgré tout mis nettement l’accent sur
les jeux, enchaînant des présentations
de Rayman Adventures (déjà annoncé sur
mobile), Transistor ou encore un nouveau Galaxy on Fire. Apple
a également dévoilé un nouveau titre exclusif d’Harmonix,
Beat Sports, un jeu de rythme doté d’un habillage façon Wii
Sports. Pas de quoi se retourner, d’autant que, si la machine
supporte des pads externes ou l’utilisation de machines sous
iOS comme manettes, tous les jeux doivent absolument être
jouables sur la télécommande fournie par défaut avec l’Apple
TV. Celle-ci dispose d’une petite surface tactile (suffisante pour
faire de petits traits directionnels au doigt, mais guère plus),
d’un gyroscope et de quelques boutons, mais rien qui ne saurait
rivaliser avec un pad classique. Notez que si les images montrent
la télécommande avec une dragonne (la Remote Loop™), celle-
ci sera en fait vendue à part, autour de 12 euros. Même chose
pour le câble HDMI (le célèbre iVideo Power Cord®), car il n’y
a pas de petites économies chez les multinationales. Avec tous
ces handicaps, il ne reste qu’une seule question : quelqu’un se
servira-t-il encore de l’Apple TV (prévue pour fin octobre,
à environ 150 euros) pour jouer, six mois après sa sortie ?
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TECHNO L'ACTUALITÉ DE CE QU'IL Y A SOUS LE CAPOT
Le tour
du
périph’
FORCE K83
Gigabyte
Gigabyte présente un nouveau
clavier mécanique, le FORCE
K83. FORCE écrit en majuscule
pour convaincre tout le monde
qu’il est bien fortiche, cela
va de soi. Avec ce modèle, le
fabricant fait dans le minimaliste
puisqu’il n’est ni question de
touches additionnelles, ni de
connectique déportée, pas plus
que de repose-poignet. Le K83
exploite par ailleurs des touches
66 | Canard PC
PC & CO
PAR FISHBONE
GX 700
Asus
Le watercooling pour PC portable,
pour ne pas dire transportable, ce
n’est pas courant. Tellement pas
qu’Asus revendique le titre de premier
du genre pour son Asus ROG GX700.
Précisons tout de suite que l’ensemble
des caractéristiques n’est pas encore
connu, mais dans les grandes lignes,
ça cause dalle Ultra HD 4K mate 17
pouces, processeur Skylake série K, puce
graphique Nvidia GeForce, 64 Go de
mémoire max et suffisamment de place
pour du RAID SSD et un disque dur. Mais
ce qui interpelle, c’est bien évidemment
le système de refroidissement de
à mécanique Cherry MX, en
version rouge (plus silencieuses,
faible résistance) ou bleue
(plus bruyantes, résistance
supérieure). Pour le reste, c’est
du classique : anti-ghosting
pour nos amis les poulpes et
désactivation de la touche
Windows pour éviter les drames.
Bref, le FORCE K83 se veut
compact, efficace, sans fioritures,
pour 1,1 kg sur la balance. Pas
encore de prix ni de date de
disponibilité annoncés à ce jour.
l’engin, pour les utilisateurs adeptes
d’overclocking. Une station d’accueil est
d’ailleurs prévue à cet effet, intégrant
une alimentation supplémentaire
de 380 watts et le système de
refroidissement par eau proprement
dit (pompes, etc.). Asus promet jusqu’à
80 % de performances gagnées grâce à
ce système. Une fois déconnecté de sa
base, le GX700 se refroidit de manière
classique. Pas encore de date ni de
prix, mais préparez-vous à couiner.
Batband
Studio Banana Things
Un casque audio qui fonctionne
par conduction osseuse, voici en quoi
consiste le Batband des designers de Studio
Banana Things. Supporté par une campagne
Kickstarter, le casque est déjà largement financé
avec plus de 300 000 dollars récoltés pour
150 000 demandés. La conduction osseuse,
ce n’est pas une découverte en soi puisque
des prothèses auditives exploitent déjà cette
technique : le son, plutôt que de consister
en une onde sonore aérienne, prend ici la
forme d’un signal vibratoire transmis
directement à l’oreille interne par
l’intermédiaire des os du crâne. C’est
ce qui vaut au Batband son look de
serre-tête versaillais, pas vraiment sexy,
avouons-le. Les concepteurs affirment que
la qualité d’écoute n’est pas altérée, pas plus
que le confort. Par ailleurs, l’utilisateur reste
en contact avec le monde extérieur pendant
l’écoute, ce qui permet de rester dans le cadre de
la nouvelle législation routière en ce domaine.
Le Batband gère également les appels, Skype,
les indications d’un GPS et les fonctions de
base (volume, morceau suivant/précédent).
Livré en avril 2016, 125 dollars environ.
GADGETS

Display Key
BMW
Bon, c’est le moment qui fait diverses informations sur
mal. Celui où, pour la plupart le véhicule et contrôler
d’entre nous, ce dont je vais à distance d’amusantes
parler restera inaccessible en fonctionnalités. Parmi elles,
attendant que le concept se le « remote parking », qui
retrouve sur les Xantia d’ici permet de faire entrer/sortir
une petite dizaine d’années. la voiture automatiquement
BMW a donc officiellement de sa place de parking ou du
présenté au salon de garage (en ligne droite, pas de
l’automobile de Frankfort créneau, mais les créneaux
Ambilux la Display Key, la « clé » qui c’est pour les pauvres). Oui,
accompagne la nouvelle parce que vraiment, le faire
Philips BMW série 7. Concrètement, soi-même manuellement,
nous avons affaire à un mini- ça fait vraiment trop
Vous n’aurez pas oublié l’Ambilight de Philips, smartphone, puisque celle-ci nécessiteux. De 86 500
dont le principe est d’utiliser des diodes pour est principalement composée à 126 500 euros environ
générer une ambiance lumineuse autour du d’un écran tactile qui permet selon les versions, avec
téléviseur. Une ambiance correspondant au au propriétaire d’afficher une voiture en cadeau.
programme diffusé, avec l’objectif de favoriser
l’immersion, pour que la fête soit plus folle.
Exemple : le téléviseur affiche du rouge sur
la partie haute de l’image ; eh bien, du rouge
sera affiché sur le mur au-dessus de l’appareil.
Ainsi donc, le successeur de l’Ambilight a été
présenté à l’IFA 2015, avec un nouveau nom
à la clé : Ambilux. Techniquement, les diodes
sont maintenant remplacées par neuf pico-
projecteurs, ce qui introduit une différence
de taille. En effet, ce ne sont plus des couleurs
qui sont projetées, mais l’image elle-même.
La taille de la projection peut être ajustée pour
s’adapter au mur environnant ; il ne s’agirait
pas de déborder sur le portrait de votre belle-
mère pendant une scène coquine. Le premier
téléviseur Philips à exploiter Ambigus sera
un 65 pouces UHD 4K, attendu en fin d’année,
au tarif estimé de 5 000 euros environ.

ŌURA Ring ŌURA

Encore un projet Kickstarter qui vous restez assis ainsi que l’intensité
a rencontré son public, puisque de vos activités. Une app smartphone
la bague connectée OURA a levé permet ensuite d’afficher courbes,
près de 550 000 dollars pour diagrammes et conseils pour, au bout
100 000 demandés. Consacrée du compte, vous aider à améliorer
au bien-être de son porteur, votre qualité de vie. Pour les fans de
OURA analyse la qualité du partage compulsif, un partenariat est
sommeil durant ses quatre en place avec la plateforme We Are
phases ainsi que le niveau de Curious, « qui croit en la puissance
récupération (mesure du rythme des données personnelles, possédées
cardiaque, de la respiration, et contrôlées » par l’utilisateur à des
de la température et des fins – semble-t-il – de recherche.
mouvements). Durant la journée, Prix magasin de 300 dollars environ,
la bague suit les moments où disponible en novembre.

Canard PC | 67
TECHNO CONFIGS DE CANARD FIABILITÉ, PERFORMANCES, PRIX

Configs de Canard NOS TROIS CONFIGS POLYVALENTES

Bien choisir une nouvelle machine exige du temps et un certain goût pour les chiffres : il convient d'analyser en profondeur les performances de centaines de
composants puis, une fois la litanie de benchmarks scrutés à la loupe, s'assurer qu'aucun composant n'ira en brider un autre et que tous soient compatibles entre
eux. Pour vous faciliter la tâche, nous avons imaginé les Configs de Canard. L'objectif ? Vous faire profiter de notre expertise sur les multiples composants que nous
testons à longueur d’année en vous proposant trois PC "tout faits", au rapport performances/prix imbattable. Quel que soit votre budget, vous aurez l’assurance d’une
sélection soignée de composants, issue de méthodologies sadiques et de nos procédures de test les plus cruelles. Bien que polyvalentes, les Configs de Canard sont
d’abord des machines de joueurs et nous avons privilégié les performances graphiques maximales dans les différentes gammes de prix.

A fin de vous faire profiter en pratique de nos conseils,

celles-ci sont proposées à la vente chez notre partenaire
Materiel.Net, montées et testées par leurs soins. La démarche
n’a rien de lucratif : nous ne touchons pas un centime de
commission sur les ventes, ce qui nous permet de conserver
une indépendance totale vis-à-vis des composants. Nous
attirons également votre attention sur le fait que nos choix ne
sont pas dictés uniquement par les performances brutes et le
prix. L'évolutivité et les taux de retour SAV constatés jouent
aussi un rôle prépondérant.

ENTRÉE DE GAMME
ŽŶĮŐƵƌĂƟŽŶĚŝƐƉŽŶŝďůĞĐŚĞnj

Ducky XXVi 6mois Ě͛ĂďŽŶŶĞŵĞŶƚŽīĞƌƚƐ

ăĂŶĂƌĚW,ĂƌĚǁĂƌĞ͊
environ
600 €
P IYHIGLERKIQIRXWYVPE)YGO]RSXVIGSRǻKTSYVNSYIYVHIRXV³I
HIKEQQI(¿X³TVSGIWWIYVRSYWGSRWIVZSRWPI5IRXMYQ,
YRHYEPGSVIª,-^ PIW(SVIMRITV³WIRXIRXEYGYRMRX³V´XPI
Processeur
Ventirad
Intel Pentium G3258
Stock
70 €
0€
TVIQMIVUYEHGSVIGSÆXIH³WSVQEMWǘIXPIW5IRXMYQO]PEOIRI Carte mère Asus B85M-G C2 75 €
RAM 2x Crucial DDR3 4 Go PC12800 70 €
WINYWXMǻIVSRXTEWEZERXTPYWMIYVWQSMW.PIWXEGGSQTEKR³HYRIGEVXI
Carte graphique GeForce GTX 950 OC 180 €
Q²VI&WYW'2, WPSXWQ³QSMVI\,SHI))7IXYR-)
Carte son Intégrée à la carte mère 0€
8SHIIEKEXI)IUYSMJSYVRMVWYǽWEQQIRXHITYMWWERGITSYVRITEW
Disque dur Seagate SSHD 1 To 75 €
FVMHIVPERSYZIPPI,I+SVGI,8<.PRIPYMQERUYIIRH³ǻRMXMZIUYYR
Graveur DVD Sony Optiarc AD-5280S 20 €
)UYIZSYWTSYVVI^XSYNSYVWVENSYXIVTPYWXEVH*REXXIRHERXZSYW
Alimentation Corsair CX430 50 €
HIZVMI^TSYZSMVTVSǻXIVHIXSYWPIWNIY\V³GIRXWIRT3E]I^XSYX Boîtier Cooler Master N200 50 €
HIQ´QITEWPEQEMRXVSTPSYVHIWYVPIRMZIEYHIH³XEMP

MILIEU DE GAMME
environ
ŽŶĮŐƵƌĂƟŽŶĚŝƐƉŽŶŝďůĞĐŚĞnj environ
CanHard XXVi 6mois Ě͛ĂďŽŶŶĞŵĞŶƚŽīĞƌƚƐ
ăĂŶĂƌĚW,ĂƌĚǁĂƌĞ͊
нϮŵŽŝƐăĂŶĂƌĚW͊ 1 100 €
G V¬GIªPEFEMWWIWMKRMǻGEXMZIHIWTVM\HIPE7&2IXHIW)RSYW
EZSRWTYYTKVEHIVRSXVI(ER-EVHªPEVGLMXIGXYVIO]PEOIWERW
XSYGLIVªWSRTVM\:SYW]XVSYZIVI^HSRGH³WSVQEMW,SHI))7
Processeur
Ventirad
Core i5-6500
Cooler Master TX3 EVO
225 €
20 €
Carte mère Gigabyte GA-B150M-D3H 95 €
YRIGEVXIQ²VI,MKEF]XI,&'2)-IXWYVXSYXYR(SVIM
RAM 2x G.Skill Value DDR4-2133 4 Go 60 €
 UYEHGSVIª,-^+EGIEY(SVIMTV³G³HIRXMP
Carte graphique GeForce GTX 970 350 €
SǺVIHIWTIVJSVQERGIWWYT³VMIYVIWQEPKV³WIW2-^HIQSMRW
Carte son Intégrée à la carte mère 0€
(¿X³GEVXIKVETLMUYIRSYWGSRWIVZSRWPE,I+SVGI,8<GETEFPI
SSD Crucial BX100 - 256 Go 95 €
HIJEMVIXSYVRIVWERWWSYVGMPPIVXSYWPIWNIY\V³GIRXWEZIGYRXV²WLEYX Disque dur Barracuda SATA 6 Gb/s - 2 To 85 €
RMZIEYHIH³XEMP:SYW]XVSYZIVI^EYWWMYR)(VYGMEPHI,SEMRWM Graveur DVD Sony Optiarc AD-5280S 20 €
UYYRHMWUYIHYVHI8S1IRWIQFPIIWXEPMQIRX³TEVYRI7EMHIV Alimentation FSP Raider S 550W 60 €
;HI+5IXTVIRHTPEGIHERWYR)IǻRI7HI+VEGXEP)IWMKR Boîtier Fractal Design R5 110 €

HAUT DE GAMME
ŽŶĮŐƵƌĂƟŽŶĚŝƐƉŽŶŝďůĞĐŚĞnj

Duck Nukem XXVI 12mois d’abonnement

ŽīĞƌƚƐăĂŶĂƌĚW,ĂƌĚǁĂƌĞ͊
нϯŵŽŝƐăĂŶĂƌĚW͊
environ
1 850 €
P SYVGIXXIRSYZIPPIGSRǻKHIREFEFRSYWEZSRW³ZMHIQQIRXGLSMWMPI
RSYZIEY(SVIMO]PEOI0 UYEHGSVI-8ª,-^QSRX³
WYVYRI&WYW>5VIJVSMHMTEVYR3SGXYE3-9IX³TEYP³TEV,S
Processeur
Ventirad
Core i7 6700K
Noctua NH-U12S
420 €
65 €
Carte mère Asus Z170-P 135 €
HI))7&ǻRHIKEVERXMVHIWTIVJSVQERGIWSTXMQEPIWHERWXSYWPIWNIY\ RAM 2x Kingston HyperX Fury DDR4-2133 8 Go 120 €
Q´QIIRTYRI,I+SVGI,8<WMQTSWEMX3SYWPEGSQTP³XSRW Carte graphique GeForce GTX 980 600 €
EZIGYR)HI,SYRHMWUYIHYVHI8SIXYRIEPMQIRXEXMSR Carte son Intégrée à la carte mère 0€
,SPHQSHYPEMVIHIIEWSRMG&XXIRXMSRXSYXIJSMWPI(SVIM0VMWUYI Disque dur Barracuda SATA 6 Gb/s - 3 To 110 €
HIWYFMVYRIMQTSVXERXIT³RYVMIHERWPIWWIQEMRIWIXQSMWªZIRMV&Y SSD Crucial BX100 - 500 Go 180 €
GEWSÄGIPPIGMW³XIVRMWIVEMXRSYWEZSRWHIQERH³ªMateriel.NetHI Graveur DVD Sony Optiarc AD-5280S 20 €
QEMRXIRMVIRTEVEPP²PIPE)YGO3YOIQ<<:EǻRUYIZSYWTYMWWMI^XSYXHI Alimentation Seasonic G 650W modulaire 130 €
Q´QIZSYWVYMRIVHERWYRIQEGLMRIHINIYYPXVETYMWWERXI Boîtier Cooler Master Silencio 652S 110 €

68 | Canard PC Hardware
Découvrez
La bible du hardware n°2 6
5,90 €

NOUVELLLEE
FORMU
 PLUME PUDDING

P PSYCHOPATHIA
VIDEOLUDIS
Petit guide des pratiques
masochistes et autres
perversions vidéoludiques

par Izual, Maria Kalash et Louis-Ferdinand Sébum

l’origine, paraît-il, les jeux vidéo étaient un
loisir. Un truc cool qu’on pratiquait tout seul
À ou entre potes pour se distraire, s’amuser,
vivre des aventures imaginaires ou es-
sayer de faire un meilleur score que les copains dans
les rires et la bonne humeur. Mais l’être humain étant
ce qu’il est, ça n’a pas duré longtemps. Très vite, des
comportements déviants ont commencé à apparaître.
Les joueurs ont cherché des moyens de se faire mal,
de se rendre la vie impossible, se sont imposés des
contraintes absurdes pour rendre les jeux horriblement
ÚĜþÏĜĬåŸţ X± ŞĬƚޱųƋ Úå ÏåŸ Şų±ƋĜŧƚåŸ ųåŸƋåĹƋ ŞĬƚƋňƋ
ŸŅüƋƤ × ÏĜƋŅĹŸ ŞŅƚų ĵæĵŅĜųå ĬåŸ ĵŅÚåŸ ʱųÚÏŅųåØ ŧƚĜ
ÏŅĹŸĜŸƋåĹƋ º åý±Ïåų Ÿ± Ÿ±ƚƴåč±ųÚå åƋ º ųåŞųåĹÚųå Ĭ±
partie à zéro en cas de trépas, les modes ironman, où
les joueurs d’un MMO ne peuvent échanger de matos,
ou bien encore les modes dits réalistes qui interdisent
les voyages rapides. Mais d’autres ont fait preuve d’une
imagination masochiste à faire pâlir d’envie Maîtresse
Paule Cul, la sadique créatrice des mots croisés de
Canard PC. C’est de ces pratiques perverses que nous
allons parler ici.

Contrainte #1

Double Play
4VMKMRIcles bornes d’arcade
/IYcn’importe quel jeu en coop’ local
)MǽGYPX³cfacile ou moyenne

ommençons avec une moment changer de couleur et

C pratique vieille comme
le monde, ou au moins
comme les salles d’arcade : le double
play. Il consiste, comme son nom
l’indique, à jouer tout seul à un jeu
en coop’ local, un même joueur
dirigeant les deux personnages. Cela
demande un certain talent et pas
mal de concentration, mais reste
tout à fait possible. Un bon moyen
d’entrer en douceur dans le monde
du masochisme vidéoludique,
d’autant qu’il est possible de
pratiquer le double play avec à peu
près n’importe quel jeu doté d’une
option deux joueurs. Les beat-
them-all sont de bons candidats,
ainsi que les shoot-them-up. Parmi
ces derniers, on vous recommande
Ikaruga (Dreamcast et GameCube),
assez intéressant puisque chacun
des deux vaisseaux peut à tout
passer du noir au blanc, gagnant
du même coup une immunité aux
projectiles de ce coloris ; de quoi
tenter des tactiques intéressantes
quand on contrôle les deux
véhicules à la fois. Sur PC, essayez
Tyrian : le vaisseau du joueur 1 peut
s’emboîter sur celui de son collègue
et devenir une tourelle mobile
capable de tirer à 360°. Si vous
souhaitez multiplier le fun, le double
play peut évidemment se pratiquer
à deux sur un jeu prévu pour quatre
joueurs (oui, je pense très fort à
Jamestown au moment d’écrire ces
lignes). Quand vous commencerez à
bien maîtriser le double play, passez
à la version difficile : au lieu de
continuer la partie normalement
lorsque l’un des deux joueurs est à
court de vies, considérez que celle-
ci est perdue.

70 | Canard PC
Contrainte #2

Le Challenge >
4VMKMRIcTetris
/IYcn'importe quel jeu
)MǽGYPX³cmoyenne

ous avons tous joué à Tetris. Nous avons tous empilé

N des blocs, ligne après ligne, pour ne laisser qu’une
colonne vide, offerte à la grande barre verticale qui ne
tarderait pas à arriver. Mais il faut bien le dire, aux alentours
de la 587e heure de jeu, la tâche commençait à se révéler un
tantinet répétitive. Le challenge > a permis, sans changer
une ligne de code à Tetris, de renouveler totalement le jeu et
ses objectifs. Les ancêtres de nos pro-gamers s’amusaient à
laisser sur chaque ligne une case vide, de façon à dessiner le
signe >, supérieur à. Avec une connaissance de la physique très
particulière de Tetris et un travail d’anticipation et d’adaptation
requis, le jeu d’arcade se transforme alors comme par magie
en puzzle game exigeant. Au point que réussir le challenge >,
à savoir remplir toute la grille de lignes incomplètes équivaut
à perdre la partie selon les critères des programmeurs. Un
renversement total du truc, une réappropriation des règles qui
confine au génie. Quelques années plus tard, le studio Akira,
à l’origine de la série Tetris : The Grand Master, a introduit ce
challenge dans son jeu. Le joueur qui le réussissait se voyait
récompenser par le Secret Grade. Il existe, encore aujourd’hui,
des guides qui expliquent de manière très complète comment
réaliser ce petit tour de force.

Contrainte #3

UV Tyson
4VMKMRIcDoom
/IYcn’importe quel jeu avec une arme de base pourrie
)MǽGYPX³cÚĜþÏĜĬå

ien connu dans le (très) petit milieu des speedrunners

B Doom, le challenge UV Tyson consiste, comme
son nom l’indique à peu près, à jouer en mode
ultra-violence (difficile) sans utiliser d’autre arme que le
poing américain dont le joueur hérite en début de partie.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela ne demande
pas des skills de combat de malade – il faut surtout aimer
courir. En effet, rien dans les règles de ce challenge n’impose de
tuer les ennemis et il est parfaitement possible de traverser les
niveaux sans érafler personne. Doom se prête particulièrement
bien à ce challenge : non seulement le joueur se déplace très
vite, ce qui permet d’esquiver facilement les tirs, mais en plus
les ennemis se battent entre eux, faisant le boulot à sa place.
Il est néanmoins possible de pratiquer ce genre de sport dans
n’importe quel jeu offrant au joueur une arme de départ
pourrie, soit à peu près tous les FPS, JdR ou hack & slash.
Chez les joueurs de Skyrim, on appelle ça un Chuck Norris
Challenge, et non seulement il ne faut pas utiliser d’arme
mais il est aussi interdit de porter une armure. L’occasion de
redécouvrir le jeu sous un nouvel angle : quand il est presque
impossible de se battre, la seule tactique efficace, pour looter
un camp de bandits par exemple, consiste à observer, à avancer
lentement, à voler ce dont on a besoin, puis à courir, très vite et
très loin.

Canard PC | 71
D 5192*59)).3, PSYCHOPATHIA VIDEOLUDIS

Contrainte #4

Guitar Souls
4VMKMRIcDark Souls
/IYcn’importe quel jeu sur une console
±ƴåÏƚĹÏŅĹƋųňĬåƚųåĹüŅųĵåÚűĜĹŸƋųƚĵåĹƋ
)MǽGYPX³cƋųìŸÚĜþÏĜĬå

n pensait que Dark Souls était à lui seul une

O perversion, une fixation à un rapport de soumission
vis-à-vis du jeu. C’est le cas. Mais pour les dizaines
de milliers de joueurs qui l’ont terminé une fois, puis deux,
arrive un moment où il faut aller plus loin, sous peine de se
trouver privé de joujou jusqu’au prochain épisode. Il faut
donc passer de la soumission à l’humiliation totale, et nous
ne sommes pas là pour juger mais seulement pour aider.
Parmi les esprits intrépides et aventureux, certains sont allés
jusqu’à terminer le jeu de Fromsoftware en dirigeant leur
pétillant bonhomme avec une guitare de Guitar Hero (ou
plutôt celle de Guitar Hero Live). Oui, ce bout de plastique et
ses cinq touches et demie ont permis à des âmes damnées de
venir à bout de Capra ou de Gwyn. L’avantage de la formule,
c’est qu’elle est transposable à un paquet de jeux, et qu’elle
vous réconciliera avec la guitare qui prenait la poussière
depuis que votre groupe d’amis avait décidé de rester pote
avec votre ex plutôt qu’avec vous. Son autre avantage,
c’est qu’elle fonctionne aussi avec la batterie ou tout autre
contrôleur débile mais compatible. L’incongruité de ce
dernier fait évidemment tout le sel de la performance.

Contrainte #5

Limbo Mod
4VMKMRIcDark Souls
/IYcn’importe quel jeu où HUD et textures peuvent être désactivés
)MǽGYPX³cƋųìŸÚĜþÏĜĬå

ous n’avez pas la discipline requise pour vous priver

V d’armes pendant toute une partie, vous détestez la
guitare ou peut-être que vous aimez tout simplement
trifouiller dans les entrailles de votre ordi : on a pile ce qu’il
vous faut. Courez désactiver les textures et l’interface de votre
jeu préféré, vous allez le refaire en mode Limbo, comme le jeu
indé du même nom tout en noir et blanc vaporeux. À force
de farfouillages, certains joueurs de Dark Souls ont en effet
réussi à transformer leur jeu si coloré et si difficile en élégante
peinture rupestre interactive, toute en nuances de gris et
attention, à 60 FPS puisque quand il n’y a rien à afficher, tout
tourne beaucoup mieux. Le résultat ? Un jeu d'une élégance
rare, où des ombres anonymes se battent dans le brouillard
devant un paysage nébuleux (cpc.cx/d3U). N'allez pas croire
pour autant que vous allez vous balader comme dans une
galerie d'art : sans interface, le jeu est déjà beaucoup plus ardu,
mais alors sans textures, il devient quasiment impossible. Vous
aurez tout intérêt à bien connaître les silhouettes des différents
ennemis et à savoir combien de coups vous pouvez encaisser
pour espérer survivre ne serait-ce qu'au premier niveau : l'étape
d'après le Limbo mod, c'est carrément d'éteindre son écran ou
de jouer les yeux fermés. Et si ce n'est pas un coup d'épée en
traître qui vous aura, ce sera la déprime à force de traverser le
même univers sombre et morne pendant des heures.

72 | Canard PC
Contrainte #6

Fallout New Vegan

4VMKMRIcFallout New Vegas
/IYcn’importe quel jeu où le protagoniste
peut manger ou tuer des animaux
)MǽGYPX³cvariable

omme a coutume de dire Jean-Luc Mélenchon

C en lançant Assassin’s Creed, « nos convictions
communistes ne doivent pas rester à la porte
du PC ! ». En effet, à quoi bon défendre la veuve et
l’orphelin si c’est pour se comporter comme le dernier
des connards virtuels ? C’est ce qu’a dû se dire l’inventeur
du run Fallout : New Vegan qui consiste, vous vous en
doutez, à finir New Vegas sans manger d’animaux, même
mutants. Il est également interdit de les blesser (sauf en
situation de légitime défense) et, parce que quand on est
vegan on ne l’est pas à moitié, d’utiliser de l’équipement
ou des produits d’origine animale, par exemple des
vêtements en cuir. Autant vous dire que le niveau de
difficulté du jeu se voit considérablement augmenté. Et
encore, ce n’est rien à côté de ce qui vous attend si vous
voulez finir un vieux Castlevania sans manger de poulet
ou jouer un voleur dans un jeu de rôle sans armure de
cuir. Si l’idée de roleplay éthique vous plaît, quelques
autres idées en passant : respecter le code de la route
dans un jeu où l'on peut conduire, gagner sa vie de façon
légale dans un GTA (ou comme forgeron, marchand…
dans un JdR médiéval-fantastique), ne tuer qu’en
légitime défense, ne pas travailler pendant les jours saints
de telle ou telle religion dans les jeux avec un calendrier,
ou pratiquer un renoncement total aux biens pécuniers…

Contrainte #7

Super Meal Boy

4VMKMRIcSuper Meat Boy
/IYcn’importe quel jeu et un frigo bien rempli
)MǽGYPX³cne faites pas ça chez vous

ais peut-être n’êtes vous pas prêt à devenir vegan ?

M Rassurez-vous, ce ne sont pas les rédacteurs de
Canard PC qui vont vous juger, eux qui dévorent
chaque jour l’équivalent d’un boeuf et de deux agneaux sous
forme de kebab et de burgers. Pour les carnivores parmi
vous qui sont prêts à mettre leur corps en jeu, il y a le Super
Meal Boy. Le principe est simple et ressemble à celui d’un
jeu à boire : à chaque fois que vous mourez dans Super Meat
Boy, vous mangez une bouchée d’un steak que vous aurez
préalablement fait cuire. Par sécurité, prévoyez quelques
dizaines de kilos de viande d’avance (on vous conseille la
barbaque surgelée premier prix vendue en supermarché
dans des sacs énormes). Prévoyez aussi une bassine où
vomir. Pour une véritable découverte gastronomique, vous
pouvez tenter la variante Hotline Miami : à chaque mort,
vous devez manger une bouchée de la viande de l’animal
dont vous portez le masque. Une occasion comme une autre
de découvrir le goût de la girafe et de vous faire arrêter par
les gardiens du zoo de Vincennes.

Canard PC | 73
LES AVENTURES DE MARIO SPORCO (suite)
Dessin : Didier Couly / Scénario : L.-F. Sébum
Retrouvez les premières pages des aventures de Mario sur cpc.cx/d5h

12 | Canard PC
 À PART ÇA
Ç

PAR NETSABES

5 2

3 L'ŒIL DANS 1

LE RÉTRO
COLLIERS DE PADS
RETOUR SUR LES PADS DU PASSÉ
Dans quelques semaines, la Xbox 360 fêtera ses dix ans, et avec elle son pad. Dix ans,
du coup, que jouer avec une manette sur PC est plus ou moins standardisé, tout le monde
utilisant soit un pad Xbox, soit un autre qui lui ressemble tellement qu’on pourrait demander
un test de paternité. Mais ils n’ont pas toujours ressemblé à ça.

D
e la même manière qu’on
n’oublie pas, le vélo, le ski
ou comment manger des
spaghettis sans en mettre
dossier avec Nintendo. Il y a bien eu des
pads chelou avant les siens (les années
1970, autant dire l’antiquité, sont même
remplies de contrôleurs farfelus), mais

CC BY-SA Evan Amos.

partout, on n’oublie pas ses
pads. Oh, on ne s’en souvient peut-être pas
comme ça, de tête, mais
en remettant les mains
dessus, c’est autre chose :
les doigts reprennent la
position quittée des an-
nées ou des décennies
plus tôt, à l’époque où
l’on parlait de « paddle »
plutôt que de pad, et sont
immédiatement prêts à
s’activer. Alors que Valve
va bientôt sortir (théo-
riquement en novembre,
mais l'éditeur et les dates
de sortie…) son Steam
Controller, avec pour but
avoué de chambouler un peu les habitudes,
revenons sur quelques manettes remar-
quables, d’une façon ou d’une autre, de ces
trente dernières années.
Le salaire du Zapper. Puisqu’il faut bien
commencer quelque part, entamons ce
aucun constructeur n’a jamais mis autant
de passion à en fabriquer et surtout à en
vendre. Si le pad de la NES
n’était pas particulièrement
original (ses coins et sa
croix directionnelle ont en
revanche marqué les esprits
en causant des ampoules par
millions), Nintendo a rapi-
dement commencé à sor-
tir des accessoires. Le plus
célèbre reste évidemment
le Zapper, le pistolet infra-
rouge orange des adeptes
de Duck Hunt et Operation
Wolf. Mais Nintendo a éga-
lement sorti des accessoires
au succès bien moindre,
comme le Power Pad, un tapis connecté qui
préfigurait les jeux de type Dance Dance
Revolution. Ou encore R.O.B., son robot
animé compatible avec un grand total
de… deux jeux. Ce n’était d’ailleurs pas le
seul : le Power Glove (fabriqué par Mattel,
mais compatible NES) ne fonctionnait lui
Le pad Dreamcast et son VMU.
La Dreamcast
Dernière console de Sega, la Dreamcast
proposait un pad des plus étranges,
puisqu’il hébergeait une micro-
console amovible (le VMU, pour Visual
Memory Unit), avec écran incorporé.
Le VMU servait le plus souvent (c’est-
à-dire très rarement) de deuxième
écran, un peu comme les tentatives
d’utiliser smartphones et tablettes
avec certains jeux AAA ces dernières
années. La console a aussi accueilli
des bizarreries, comme le Sega Fishing
Controller, une pseudo-canne à pêche
pour jouer à Sega Bass Fishing.

76 | Canard PC
 6 4

1. Le Power Glove. CC BY-SA Evan Amos.. 2. La manette NES. CC BY-SA Evan Amos. 3. Ce bon vieux Zapper. CC BY-SA JCD1981NL.
4.Le Mouse Pad de la Super Nintendo. CC BY-SA Evan Amos. 5.La manette GameCube. CC BY-SA Alphathon. 6.La Wiimote. CC BY-SA Evan Amos.

aussi qu’avec deux titres. Ce gant permet- gâchettes… Seule vraie différence, finale- au clavier, il n’a (au grand dam du jeune
tait d’équiper son avant-bras droit d’un pad ment, avec nos pads d’aujourd’hui : seule Pipomantis, qui en rêvait la nuit) jamais pu
NES et d’une dizaine de boutons supplé- une des deux gâchettes est surplombée d’un sortir ailleurs qu’au Japon. Contrairement
mentaires, mais gérait aussi (vaguement) bouton. à l’autre grand accessoire GameCube  : les
les mouvements de la main. Bien entendu, le DK Bongos. Conçus pour les jeux musi-
tout était hasardeux et profondément inu- Bing bong. Nintendo se rattrape du coup caux Donkey Konga et Donkey Kong Jungle
tile (essayez un peu de jouer sur un pad NES ailleurs, et « ailleurs » signifie avec les autres Beat, les bongos étaient… eh bien juste des
d’une seule main, et la gauche encore  !), accessoires. Il nous a par exemple proposé bongos connectés. Dans les années 2000,
mais le ridicule du gadget l’a érigé au rang l’ASCII Keyboard Controller, qui mélange il y avait un proverbe à leur sujet : « Qui n’a
des immortels. avec une grâce inédite un clavier qwerty et jamais reçu un œuf ou un pigeon mort par sa
un pad GameCube. Comment ? En collant fenêtre, ou les flics à la porte d’entrée, en raison
Les années sages. La soif d’innovation s’est une moitié de pad de chaque côté du cla- du bruit causé par les bongos a raté sa soirée. »
un peu calmée avec les années chez Nin- vier, pardi ! Nintendo a réitéré l'expérience Bon, le proverbe est moisi, mais vous voyez
tendo, notamment à l’époque de la Super une douzaine d’années plus tard en repre- l’idée : si vous trouviez bruyante la batte-
Nintendo : une manette plus arrondie (on nant le concept avec un écran à la place du rie de Rock Band, attendez d'assister à une
pourrait croire que c’était une évidence, clavier, créant la Wii U. Pour en revenir partie de Donkey Konga.
mais apparemment non), un bazooka in-
frarouge (le Super Scope) à la place du
Zapper… pas de quoi crier au savant fou.
Bon, Nintendo a tout de même vendu une
souris deux boutons (et son tapis !) spécia-
lement pour Mario Paint, mais à part son
port Super NES, elle n’avait rien de bien
particulier. Durant la période Nintendo 64
aussi, les bizarreries se sont faites discrètes
(à l'exception du pad de la N64 lui-même,
trident maudit avec un seul stick analogique
planté en plein milieu de la manette, im-
possible à prendre en main aisément). Mais
c’était pour mieux revenir dans les années
2000 : le pad GameCube reste, à ce jour, la
manette la plus « art moderne » de toutes
les productions Nintendo. Les boutons
CC BY-SA Evan Amos.

semblent avoir été largués au pif sur le plas- La Jaguar

tique et leurs couleurs choisies par tirage au
sort. Mais nous sommes (déjà) en 2004, et
ses fonctionnalités restent du coup très clas-
siques : une croix directionnelle, deux sticks
analogiques, quatre boutons en façade, deux
Lors de l’un de ses (innombrables) retours, console, on peut tout de même remarquer
Atari avait tenté au milieu des années 1990 que son pad, avec clavier numérique
de lancer une nouvelle console, la Jaguar. intégré, semblait davantage conçu pour
Sans parler des qualités et défauts de la jouer à Hugo Délire qu’à Virtua Fighter.

Canard PC | 77

13
7. Le DualShock 3. CC BY-SA Evan Amos. 8. Le NeGcon (tordu) de Namco. CC BY-SA Malcohol. 9.Le Sidewinder Dual Strike (pas
tordu). 10.L’immonde Sidewinder Freestyle Pro. X201. 11.Le gros pad de la première Xbox. CC BY-SA Evan Amos.
12. La manette Xbox 360. CC BY-SA Evan Amos. 13.Le Steam Controller, tel qu’il pourrait exister (peut-être).
La balance de la justice. Et nous voici à la
Wii, le pinacle d’une époque. Sa Wiimote
est une manette remarquable à plus d’un
titre : non seulement elle contient un détec-
teur de mouvements (et lance du coup
toute une vague de jeux motion gaming
AU MOINS NINTENDO
PREND LA PEINE D’ESSAYER
ET TENTE D’INNOVER.
plus ou moins ratés, mais à peu près jamais
réussis), mais pour tout le reste elle repré-
sente aussi un recul. La Wiimote a moins de
boutons, aucun stick analogique par défaut
(on peut lui en coller un en branchant sur
sa prise le nunchuk, qui se tient de l’autre
la main) et la tenir à l’horizontale (comme
une manette normale) est contre-intuitif.
78 | Canard PC
11
7
Nintendo vend la Wii par caisses (sur la
promesse d’une prise en main facile et
de fun immédiat) mais écoule beaucoup
moins de jeux. L’un d’eux a tout de même
récolté un beau petit succès : Wii Fit,
accompagné de son contrôleur dédié, la
Balance Board. Eh oui, même Nintendo a
fait un pèse-personne connecté ! Il s’agit
d’ailleurs de l’une de leurs dernières fan-
taisies. Depuis, ils ont donc sorti la Wii U
et son gamepad (la mablette) imposant et
lourd, avec écran incorporé, et surtout suc-
combé à la manie des figurines NFC, qui
ne servent à rien mais se vendent excessi-
vement bien tout de même. Nintendo s’est
souvent planté avec ses accessoires, mais au
moins il prend la peine d'essayer et tente
d'innover. On ne peut pas en dire autant de
ses principaux concurrents.
Tous aux manettes ! Timidité : voilà ce qui
décrit le mieux la vision de Sony pour ses
pads PlayStation. Le  premier, en 1995, n’avait
pas encore les double sticks analogiques
12
mais déjà la forme que la manette a peu ou
prou gardée vingt ans plus tard : quatre bou-
tons directionnels à gauche, quatre boutons
(croix, carré, cercle, triangle) à droite, des
gâchettes au-dessus. Les sticks analogiques
arrivent dès 1997 (et la manette DualShock
avec vibrations en 1998) et à partir de là, Sony
ne bougera plus vraiment. La DualShock 4
de la PS4 apporte bien une surface tactile à
l’avant et une loupiotte à l’arrière, mais elles
ne servent à rien. L’innovation sur PS4 venait
donc d’ailleurs : les joueurs de PlayStation de
la première heure se souviennent peut-être
encore du Namco NeGcon, sorti en Europe
en même temps que la console, à l’automne
1995. Ce pad, unique en son genre, avait la
particularité de pouvoir se tordre sur son axe,
ajoutant du coup un contrôle analogique. En
d’autres termes, tordre le pad servait de vo-
lant dans les jeux de course (à l’époque Ridge
Racer). La sensation (torsion en avant, virage
à droite) était (torsion en arrière, virage à
gauche) particulièment (mini-torsion pour
se décaler) bizarre (torsion inverse complète

10
pour se rabattre devant la voiture doublée),
surtout après avoir évité pendant des années
de mimer avec les bras ce qu’il se passait à
l’écran. C’était quand même autre chose que
faire gigoter des sticks analogiques ! La PS2
a aussi accueilli le gadget le plus fantasmé de
l’histoire des bidules connectés : le Trance
Vibrator. Vendu uniquement au Japon et seu-
lement avec une édition rare de Rez, il s’agis-
sait d’un petit module vibrant se connectant
à la console et qui devait permettre au joueur
de « vibrer avec le jeu ». La rumeur veut qu’il ait
surtout été utilisé comme sextoy.
Jeune pad à One. Bien avant de s’attaquer
aux consoles avec la Xbox, Microsoft fabri-
quait déjà des pads et des joysticks sous la
marque Sidewinder. Si ces derniers étaient
plutôt costauds, les pads de la famille ont
dès le départ (1995) eu du mal, avec no-
tamment une croix directionnelle si peu
précise qu’elle laisse encore des souvenirs
aujourd’hui. Mais la véritable honte fut le
Sidewinder Freestyle Pro (vendu avec l’ex-
cellent Motocross Madness). Cette manette
en forme de banane avait non seulement
la croix directionnelle moisie classique des
Sidewinder, mais lui ajoutait toutes sortes
d’innovations, notamment un capteur de
mouvements. En levant, baissant ou tour-
nant le pad, on pouvait (avec énormément
de chance, car le Freestyle Pro fonctionnait
comme prévu une fois sur cent) produire
un mouvement similaire à l’écran. Autre
ajout : une molette (semblable à celle d’une
souris) en plein milieu du pad, mais qui là
encore ne fonctionnait avec rien, et qui
quand elle marchait tenait plus de l’inter-
rupteur que de la molette. Quelle glorieuse
époque ! Pas du genre à se reposer sur ses
lauriers, Microsoft a aussi expérimenté
Les jouets en plastique
Longtemps, les accessoires pour consoles
ŸŅĹƋųåŸƋæŸÚåŸč±ÚčåƋŸÏŅĹĀÚåĹƋĜåĬŸØ
notamment en Occident. Mais ça, c’était
avant Guitar Hero. Le jeu d’Harmonix (qui
partira ensuite faire la même chose sous
le nom Rock Band, quand Activision aura
récupéré la franchise initiale) est vendu
avec une guitare en plastique à cinq
touches sur le manche, plus un simili-
mediator pour simuler l’action de jouer les
cordes. Le succès est immédiat, malgré
le ridicule des situations (« pourquoi
jouer à ça alors qu’on peut jouer avec une
vraie guitare ?ƤĕØüŅĹƋĜĵĵ±Ĺŧƚ±ÆĬåĵåĹƋ
remarquer des hordes de gens qui
refusent aussi de jouer à FIFA car ils
avec le Sidewinder Dual Strike qui, comme
le NeGcon, pouvait se tordre. Contraire-
ment au NeGcon, en revanche, il se démar-
quait par sa forme atypique, ressemblant à
deux bâtons reliés par une boule. En 2001,
Microsoft sort la Xbox : son pad remporte
le record du monde Guinness de la manette
la plus grosse, au point qu’il sera vite rem-
placé par un autre plus petit. Le fabricant
Le skate plastique de Tony Hawk
Ride dans son habitat naturel :
sa boîte non ouverte.
CC BY-SA Alphathon.
Une guitare pour Guitar Hero.
CC BY-SA Alphathon.
peuvent jouer au foot en vrai), et Activision,
des dollars dans les yeux, s’y jette à
corps perdu. En quelques années, on voit
apparaître des batteries en plastique, un
clavier en plastique, une fausse platine de
DJ… L'éditeur tente même de reproduire
le succès avec une autre franchise,
en sortant un skate en plastique (mais
néanmoins connecté) avec Tony Hawk
Ride. Et cette fois, tout de même, l’éditeur
se ramasse. Après quelques années de
pause, Activision comme Harmonix vont
malgré tout remettre ça cet automne,
sortant tous deux en octobre leurs
nouveaux Rock Band et Guitar Hero,
chacun avec sa guitare. Rock & roll.
retient la leçon : les manettes de la Xbox
360 n’inventent rien, mais s’imposent en
standard, y compris sur PC. C’est ce stan-
dard que Valve espère faire valser avec son
Steam Controller, avec un seul stick ana-
logique mais deux surfaces tactiles, plus
deux gâchettes supplémentaires à l’arrière.
Voilà  qui va demander un petit temps
d’adaptation.
Canard PC | 79
 À PART ÇA
Ç

PAR LOUIS-FERDINAND
SÉBUM

JE VIS DES
HAUTS ET DES BAS
Counter-Strike :
Global Offensive
COUP DE FOUDRE À DE_DUST
Tout ça c'est la faute d'Izual. C'est toujours la faute d'Izual de toute façon. Avant qu'il
débarque à la rédac on était peinards entre trentenaires. À la pause de midi on causait
de prêts immobiliers et, quand on voulait s'amuser un peu, on regardait par la fenêtre et
on comptait les voitures rouges. De saines occupations de vieux. Et puis on a embauché
Izual, avec ses goûts de jeune et ses loisirs de jeune. Ce petit effronté, qui n'aime pas
compter les voitures (ce n'est pas « fun », paraît-il), a eu une idée : « Et si on jouait
plutôt à Counter-Strike ? » C'est là que tout est parti en couille.

«
1 4 euros c'est pas cher, c'est vrai qu'on
pourrait l'acheter », a dit Moquette,
non sans avoir auparavant calculé
quel effet cette dépense imprévue au-
rait sur le remboursement de son prêt
immobilier sur cinquante ans. En l'es-
pace de même pas une semaine, tout le
monde avait suivi son exemple. Vous
voyez les épidémies de danse de Saint-
Guy au XVIIIe siècle ? Pareil. D'un coup,
on jouait tous à Counter-Strike, même
Pollynette, la secrétaire, qui n'avait ja-
mais touché un FPS de sa vie. Au début
c'était plutôt bon enfant. On faisait deux
ou trois matchs en mode casual, à midi,
le temps de la pause, puis on reprenait
le travail. Et puis les premières déviances
ont commencé à apparaître.
FAMAS, CELUI QUI APPORTE LA
GUERRE. Comme toujours en matière
de déviance, c'est par Toto-la-déglingue,
notre maquettiste-routard-chimiste, que
ça a commencé. Je passais innocemment
derrière son bureau quand, oh surprise,
je vis qu'il était en train de jouer à CS:GO.
« Alors tu t’entraînes Toto ? – Euh non pas du
tout, c'est euh… un serveur public, je… euh…

80 | Canard PC
je regardais un truc. » Puis on s'est mis à en-
tendre des bruits suspects un peu partout
dans la rédac. Des tirs de kalash qui sor-
taient du casque d'un rédacteur « en train
de bosser sur un article surtout ne me dérangez
pas ». Au début les gens se contentaient de
jouer en cachette. Puis les vraies perver-
sions ont commencé : les vidéos d’entraî-
nement sur YouTube, les blogs de pros, les
cartes pour apprendre à viser téléchargées
dans le Steam Workshop. C'était sale.
Moins sale toutefois que les batailles d'ego
qui se jouaient dans la rédac. Monsieur
Chat et ses headshots (les fameux
headchats). Toto qui ne lâche jamais son
AUG. Izual qui marche sur tout le monde
vu qu'il passe ses nuits sur CS:GO depuis
la sortie du jeu. Et Pollynette… Mon Dieu,
Pollynette… Dix jours plus tôt, elle ne
savait pas sur quel bouton de la souris il
LA DATE DU BOUCLAGE SE
RAPPROCHAIT ENCORE PLUS
VITE QU'UNE BALLE DE .338
fallait appuyer pour tirer. Désormais, elle
chargeait l'ennemi XM1014 en main et li-
quidait la moitié de l'équipe adverse dans
une même rafale.
D E _ P R O D U C T I V I T Y. Graduellement,
toute la rédac s'est résignée. La mort dans
l'âme, on a réalisé qu'on ne ferait jamais
plus rien d'autre de nos vies que jouer à
Counter-Strike. De temps en temps, dans
un dernier sursaut de conscience pro-
fessionnelle, on commentait les qualités
du jeu pour faire semblant d'être en-
core journalistes. « C'est fou ce que c'est
bien pensé. » « Le gameplay est vraiment
chouette, l'équilibre entre shoot arcade et
réalisme est parfait. » « Pas étonnant que ça
ait autant de succès. » « La mort permanente
met une pression de malade mais les rounds
sont tellement courts qu'on oscille en perma-
nence entre poussée d'adrénaline et grati-
fication. » « Ah ça, on comprend pourquoi
tous ces cons y passent leur vie ! » « Ouais,
les cons, ha ha ha ha ! » Et puis on recom-
mençait à jouer, dans un silence et une
concentration religieuses, en oubliant
complètement que la date du bouclage se
rapprochait encore plus vite qu'une balle
de .338 Lapua Magnum. Il s'en est fallu de
peu, de très peu pour que le magazine que
vous tenez entre vos mains ne fût jamais
envoyé à l'imprimeur. Heureusement,
le  10 septembre, a eu lieu « l'incident
cs_assault ». Pollynette, comme à son ha-
bitude, campait en haut de la passerelle
avec son P90. Moquette a franchi la porte
en premier, un fusil à pompe à la main.
Il a tiré sur Polynette, plusieurs fois, mais
a quand même fini par crever. Alors, fier
comme un Breton, il s'est dressé et a ba-
lancé son casque par terre en hurlant
« non mais c'est quoi ce jeu de merde, je lui
ai collé quatre cartouches de calibre 12 et
elle n'est pas morte ! ». Puis, ses esprits et
son bon goût retrouvés, ce noble joueur
d'ArmA à la barbe fournie a prononcé ces
paroles immortelles : « Bon maintenant
les gars c'est fini les conneries, on a un mag
à écrire. » Le charme était rompu, on n'a
plus jamais retouché à CS:GO.
FERMEZ LA VALVE ! À la rédac,
le sujet  est tabou. On ne parle pas de
Counter-Strike. L'incident n'a jamais eu
lieu. La peur, par contre, est toujours là.
Peur de la rechute toujours possible, du
retour de la danse de Saint-Guy, d'une
nouvelle crise de CS:GO dont même Oh, tiens, c'est Izual
Moquette n'arrivera pas à nous sor- qui campe dans un coin !
tir et qui coulera le mag' pour de bon.
Non, nous ne serons jamais en paix tant
qu'existera Counter-Strike. Il doit être
détruit, brûlé jusqu'à la dernière cendre,
jeté dans les flammes de l'Orodruin.
Mais comment détruire un jeu ? C'est
simple  : en demandant son interdiction.
Or, il existe  de bonnes raisons de faire
interdire CS:GO. Tout d'abord, c'est un
jeu aux relents racistes et néocoloniaux :
sur ar_shoots, le GIGN tire sur des Noirs
qui vivent dans des cabanes. Pour ne rien
arranger, Counter-Strike souffle sur les
braises des conflits proche-orientaux  :
de_dust met aux prises l'armée israélienne
et des paramilitaires arabes. Enfin, CS:GO
nous inflige d'insupportables scènes  de
handicapophobie. Pensez aux  pauvres
terroristes handicapés de cs_italy qui,
comme Elephant Man, cachent leurs
visages difformes derrière des sacs en
toile. Regardez-les se faire massacrer
par la police ! Scandale ! Mais rien n'est
perdu. Tous ensemble, nous pouvons en-
voyer Counter-Strike dans les poubelles
de l'histoire. Lecteurs, lectrices, écrivez à
votre député, à Familles de France, à SOS
Racisme, à toutes les autorités morales ou
politiques qui traînent du côté de chez
vous. Agissez aujourd'hui pour protéger
la jeunesse de  ce pays – et ses trente- Tiens donc, quelle surprise, Izual a
naires influençables.  encore tué tout le monde !
Canard PC | 81
CANARD PEINARD

Le 15 octobre Might & Magic Heroes VII

(cette fois c'est sûr), Age of Decadence
dans Canard PC n° 326
et Prison Architect

La grille de Maîtresse Paule Cul Aide de jeu

Les cases noires ne sont pas
Retrouvez en kiosque le nouveau livre de Maîtresse Paule Cul : Merci pour ce moment des pixels morts.
de réflexion (en collabo avec Valire Grilleweiler), 20,99 euromillions (aux éditions DTC).

Horizon allemand, 6.  Motards reconnaissables

rien de nouveau.
1. Simulation d'apothicaire.
2. Parti ouvrier. Entre la chaise
et le clavier-souris. 3.  Menu
de réglages de l'écran. Contrat
de travail temporaire des
agences d'intérim. 4. Faction
de WoW (non pas celui-là,
l'autre). 5.  Commune du
Doubs (OK je vous aide, voici
ses coordonnées :   47°  28'  43"
Nord, 6°  53'  42" Est. Mais de
rien.). Comme son nom l'in-
dique, spécialiste des oreilles.
SOLUTION DE 
LA GRILLE DU N° 324
à leurs moustaches tellement
longues qu'on dirait des barbes.
Club de foot lyonnais. 7. Tech-
nologie d'affichage. Surveillant
de camp de concentration. 8. Le
W (non pas celui-là, l'autre) de
WoW (non pas celui-l'autre, là).
9.  Parcours des yeux. Grands-
parents affectueux.
Vertijean ne calment.
I. Jeu de foot d'Amerloquie.
II.  Système d'exploitation de
la cinquième colonne (mais
ici dans la deuxième). Dotai
de bras d'oiseau. III.  Jeu spa-
tial en lignes de commande.
IV. Fichier  dans le courrier.

Diodes lumineuses franci-

sées. V. Dodeliner plus facile
à prononcer. Fabricant de PC.
VI.  Le A de GTA trop facile.
Fit un sport de glisse. VII. On mobile. VIII. Mis en mouve- croire "You know what ? I'm
y met parfois un œil dans ment. Simulateur de clown qui happy." IX. Jeu de monarque fé-
Canard PC. Application pour pourrait (presque) nous faire lidé (bon OK, OK, de Roi Lion).

Bimensuel, paraît le 1er et le
15 de chaque mois. Est édité
par Presse Non-Stop, SAS
au capital de 86 400 €
Immatriculée au RCS Paris.
450 482 872
Président :
Jérôme Darnaudet
Associés :
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Gandi, Ivan Gaudé, Pascal
Hendrickx, Olivier Peron
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Rédaction
Directeur de la publication :
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Directeur de la rédaction :
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Rédaction en chef :
Ambroise Garel
et Sébastien Rio
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Ont participé à ce numéro :
Sébastien Delahaye,
Théo Dezalay, Cécile
Fléchon, Freddi Malavasi,
Olivier Peron et Pierre-
Alexandre Rouillon
Premier rédacteur graphique :
Jean-Ludovic Vignon
Rédacteurs graphiques :
Thomas Rainfroy
et Katell Chabin
Secrétaires de rédaction :
Sonia Jensen, Cécile
Fléchon et Sébastien Rio
Dessinateur : Didier Couly
Publicité
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denis@canardpc.com
Tél : 09 66 88 42 27
Impression Les indications de prix et
Imprimé en France par : d'adresses données dans
Aubin Imprimeur les pages rédactionnelles
Diffusion : PRESSTALIS du magazine le sont à
Commission paritaire : titre informatif, sans but
0219 K 84275 publicitaire. Les manuscrits,
ISSN : 1764-5107 photos et dessins envoyés
à la rédaction ne sont ni 
Tous droits réservés
rendus ni renvoyés. Vous
Numéro 325 tenez en main le dernier
Prix unitaire : 4,90 € numéro de Canard PC.
Eh oui, c'est le dernier.
Date de parution : Bah, avant le prochain quoi.
1er octobre 2015
Dépôt légal à parution

82 | Canard PC
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2 ANS

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