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ELALAOUI Jawad
FSJES Mohammedia,
Université Hassan 2- Casablanca.
elalaoui.jawad@gmai.com
Dépenses publiques et croissance économique au Maroc :
Causalité et impact
Résumé :Cette étude a pour objectif d’analyser la relation entre les dépenses publiques
et la croissance économique, elle a pour finalité d’étudier les liens de causalité entre les
dépenses publiques et la croissance économique au Maroc en utilisant des données
annuelles entre 1971-2016 en dégageant l’impact sur la production national.
Nous avons appliqué les techniques de moindre carrées ordinaire sur des séries en
logarithme pour dégager les élasticités. Cette procédure a montré qu'il existe
certainement une relation entre les dépenses publiques et la croissance au Maroc. En
utilisant les résultats de cette étude, l'augmentation des dépenses publiques au Maroc
entraine une augmentation de la production nationale, ce qui conduit à un
développement significatif de l'économie du pays, ce qui est confirmé par la théorie
keynésienne.
Abstract: This study aims to shed light on the nature of the relationship between public
spending and economic growth in Moroccan context by testing the causal connections
between these two terms and their impacts on national production. These associations
were investigated using annual data gathered from 1971 to 2016. A sharp econometric
study was followed to study the relationship between these greatnesses.
We applied the techniques of lesser squared ordinary on series in logarithm to clear
(release) the elasticities. Elasticity was also verified using ordinary least squares (OLS).
This procedure showed a significant relationship between public spending and
Morocco’s economic growth. Indeed, the increase of the public spending in Morocco
leads to an increase of national production, which, in turn, leads to an important
economic development in Morocco.
INTRODUCTION
1 REVUE DE LITTERATURE
Selon les classiques, l’Etats ne doit pas intervenir sur le marché et l'économie devrait
être laissée à elle-même. En effet, ils considèrent que l'intervention de l’Etat dans
l'économie est un problème sérieux qui peut freiner la croissance et entraîner une baisse
de la production. Par conséquent, les économistes classiques soutiennent l’idée que
l'État devrait se limiter à ces fonctions essentielles à l'existence de la société afin
d'assurer le maintien de ses rôles en termes de sécurité, justice et diplomatie.
Initialement développé dans les travaux de Solow (1956) et Swan (1956), le modèle de
la croissance économique de Solow évalue l'effet de l'épargne, de la croissance
démographique et de la technologie sur la croissance du PIB. Il repose sur plusieurs
hypothèses essentielles, en particulier l'hypothèse que les prix des facteurs sont
flexibles à long terme et répondent à une demande excédentaire, ce qui permet la
substitution des facteurs par les entreprises en réponse aux changements des prix
relatifs des facteurs. L'agrégation de cette réponse par les entreprises de l'ensemble de
l'économie entraînerait des changements dans les proportions des facteurs utilisés pour
générer des extrants.
Barro (1989) dans son modèle de croissance endogène soutient que la croissance du PIB
est négativement liée aux dépenses de consommation du gouvernement. Il soutient en
outre que la consommation publique introduit des distorsions, mais ne fournit pas un
stimulus compensateur pour l'investissement et la croissance. En outre, il a déclaré qu'il
y avait peu de relation entre la quantité de dépenses d'investissement du gouvernement
et la croissance. L’étude de 1990 confirme que les dépenses publiques consacrées à
l'investissement et aux activités productives contribuent positivement à la croissance,
tandis que les dépenses publiques de consommation entrainent un ralentissement de la
croissance. Cependant, il est difficile de déterminer quelles catégories de dépenses sont
particulièrement classées en tant qu'investissement ou consommation dans le travail
empirique.
Depuis 1959, lorsque Richard Musgrave (1989) a publié « la théorie des finances
publiques », il est devenu une tradition de classer les fonctions gouvernementales en
trois classes, allocation, stabilisation et de redistribution. Selon Musgrave la poursuite
des trois fonctions est supposée générateur automatique de croissance à long terme.
Il existe un certain nombre d'études publiées essayant de trouver la relation entre les
dépenses publiques et la croissance économique dans les pays développés et en
développement. Ces études ont utilisées des différentes théories et des différentes
méthodes de recherche pour spécifier le modèle ; les résultats obtenus ont montrés que
l'effet des dépenses publiques sur la croissance économique peut être négatif, positif ou
même nul.
En relation avec la loi de Wagner, il y a eu plusieurs interprétations, la littérature
empirique est remplie de tests économétriques confirmant sa validité. Dans une étude
de 52 pays regroupés selon leur PIB par habitant sur la période (1952-1962), Thorn
(1972) a réalisé l'une des premières études dans laquelle un soutien empirique à la loi
de Wagner a été trouvé. Les résultats empiriques des recherches ultérieures ont
également confirmé la validité de la loi de Wagner dans les pays en développement à
savoir Murthy (1981) pour l'Inde; Nagarajan et Spears (1990) pour le Mexique et les
pays développés ; Michas (1975) pour le Canada, Vatter et Walker (1986) pour les États-
Unis, Gyles (1991) pour le Royaume-Uni et Nomura (1995) pour le Japon.
Baffes et Shah (1993) ont tentés d'observer la relation entre les différents types de
dépenses publique et la croissance économique. Les auteurs ont conclu que l'élasticité
par rapport aux dépenses en capital humain est la plus élevé et celle par rapport aux
dépenses en infrastructure est la plus faible. Ils ont montrés qu’il ya une élasticité
négative par rapport aux dépenses militaires. L’étude a mis en évidence d’avantage le
rôle des dépenses publiques d’investissement en capital humain pour stimuler la
croissance économique en soulignant les effets négatives des dépenses militaires.
Ghura (1995), exploitant des séries chronologiques groupées et des données
transversales pour 33 pays d'Afrique subsaharienne étalés sur la période de 1970-1990,
a montré l'existence d'une relation négative entre la consommation publique et la
croissance économique.
Afin de tester empiriquement l'impact des dépenses publiques sur le taux de croissance
économique au Maroc, nous utiliserons une version modifiée du modèle de Ram (1986)
basé sur une fonction de production à deux secteurs; le secteur privé P et le secteur
public G. La production dans le secteur public dépend des apports de la main-d'œuvre, L
et du capital, K, tandis que la production dans le secteur privé dépend en plus des
facteurs K et L, les effets externes de la taille du secteur public.
Ram (1986) a utilisé la fonction de production à deux secteurs suivant:
Y= C + G (3)
Ram (1986) et (Rao, 1989) ont montré que les productivités marginales du travail et du
capital dans le secteur gouvernemental sont de 1+δ plus que les productivités des
facteurs correspondantes dans le secteur privé.
Le modèle suppose que la productivité des facteurs travail et capital est constante dans
les deux secteurs.
(7)
1
LP + LG = L
2
KP + Kg = K
(8)
(12)
Le modèle économétrique obtenue est le suivant :
(13)
On pose :
8E+11
6E+11
4E+11
2E+11
0E+00
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Y DP INV
.6
.4
.2
.0
-.2
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
3
Source de données : site web de la banque mondiale
Le taux de croissance du PIB est caractérisé par une évolution en dents de scie
enregistrant des hauts et des bas selon la conjoncture économique. Le PIB marocain
dépend essentiellement des fluctuations de la compagne agricole qui est elle-même
dépend des changements climatique.
Depuis l’indépendance, le Maroc s’est concentré sur la réalisation d’une croissance
économique soutenue visant l’amélioration du bien être de la population, c’est pour cela
qu’il s’est engagé dans plusieurs programme optant pour le développement économique
et social, ce qui justifie l’accroissement des dépenses publiques au fils des années pour
faire face au financement des différents programmes économique de développement.
2.2 ESTIMATIONS DES MODELES ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3.2.1 Etude de Stationnarité
Les résultats du test de racine unitaire de Dickey-Fuller, obtenus à l’aide du logiciel
Eviews, sont récapitulés dans le tableau suivant :
Tableau 1 : résultats des tests de stationnarité (annexe1)
Selon les résultats du test de racine unitaire de Dicky Fuller, on constate que chaque
série des variables étudiées n’est pas stationnaire, d’ailleurs elle suit un processus DS
(Differency Stationnary).
Suite aux résultats obtenus, toutes les variables sont stationnaires en différence
première sauf la variable POP qui est stationnaire en troisième différence.
Les résultats du test de causalité (annexe2) réalisés par Eviews montrent que toutes les
variables causent le produit intérieur brut à risque de 5%. Cela justifie la relation
keynésienne qui existe entre le PIB d’un coté et l’investissement privé, les dépenses
publiques ainsi le capital humain d’un autre coté.
Le test de causalité au sens de Granger a permet de déduire, que les dépenses publiques
causent l’investissement privé ce qui explique le rôle des dépenses en infrastructure,
télécommunication, capital humain…etc dans l’encouragement de l’investissement privé.
Concernant la relation entre le capital humain et les dépenses publiques, ce test montre
que le facteur humain est causé par les dépenses publiques, ce qui confirme la relation
théorique développé par les nouvelles théories de la croissance, sur les externalités
positive des dépenses publiques d’où l’importance de l’investissement publique en
capital humain par le biais des dépenses en éducation.
Le tableau ci-dessous représente les résultats de l’estimation du modèle développé dans
la partie théorique.
Tableau 2 : résultat de l’estimation du 1ér modèle4
4
Voir annexe 3
5
Voir annexe 4
Les coefficients des variables explicatives sont positifs ce qui montre que les dépenses
publiques, l’investissement privé et le capital humain ont un impact positif sur le PIB.
Les dépenses publiques ont un impact positives sur la croissance économique,
l’augmentation des dépenses publiques de 1% permet de contribuer à la croissance du
PIB de 0.12 %, cela nous ramène à confirmer la théorie keynésienne qui stipule que
l’Etat doit soutenir l’économie en augmentant les dépenses publiques. Cette
augmentation qui booste la demande effective, ce qui impact positivement le niveau de
production ainsi la croissance et l’emploi.
Les résultats de la modélisation révèlent que le PIB est positivement et influencé par
l’investissement privé. L’augmentation de 1% de l’investissement privé entraine une
augmentation de 0.25% du PIB; cela montre que l’Etat doit dépenser plus en
infrastructure et procédure administratif pour encourager l’investissement privé local et
attiré les investissements étrangers.
Le capital humain a son tour, un impacte significative sur le PIB, il constitue un facteur
déterminant de la croissance économique. D’après les résultats de l’estimation, l’impact
de la population active apparait plus remarquable que celui des dépenses publiques et
d’investissement privé.
Afin d’améliorer les résultats obtenus, nous avons essayé d’ajouter des variables
qualitatives qui ont marqué l’histoire de l’économie marocain à savoir le plan
d’ajustement structurelle (PAS) adopté dans les années quatre-vingt et la politique de
libéralisation(LIB) suivi dans les années quatre-vingt-dix.
Le plan d’ajustement structurel(PAS) a eu un effet négatif sur les dépenses publiques à
cause des réformes qui ont été engagées, ayant trait aux finances publiques, à la
politique monétaire, au commerce extérieur, à la politique des prix, et à la
restructuration des instruments d'intervention économique de l'Etat.
L’ajout du PAS et de la LIB comme variables qualitatives à l’estimation du modèle n’a pas
influencé la qualité de la régression.
Les statistiques de Student montre que les Trois premières variables sont validées à
risque de 1% et les deux dernières variables explicatives sont valideés à risque de 6%,
donc le modèle est accepté globalement d’un point de vue statistique.
L’équation estimée traduit des dynamiques de long terme. La variation de la production
nationale est expliquée à hauteur de 99%, à long terme le PIB peut être expliqué par les
dépenses publiques, l’investissement privé auxquelles s’ajoutent le capital humain.
Les résultats révèlent que l’élasticité revenu/dépenses publiques est de 0.13, cela
montre que sous l’effet de l’augmentation des dépenses publiques, la production
national augmente mais moins proportionnellement que les dépenses publiques.
L’augmentation des dépenses publique de 1% entraine une augmentation de 0.13% de
la production nationale.
Cela peut être expliqué par le fait que ce n’est pas toutes les natures des dépenses
publiques ont un impacte positive sur la croissance économique, il existe des dépenses
qui peuvent influencer positivement d’autre négativement la croissance économique.
Les dépenses publiques ont un effet indirect sur la production nationale à travers
d’autres grandeurs affectant directement la croissance économique.
L’augmentation de l’investissement privé de 1% entraine une augmentation de la
production nationale de 0.22%.
La politique de libéralisation suivi dans les années quatre vingt dix a contribué à
l’augmentation des recettes de l’Etat grâce a la politique de privatisation, cette
augmentation des recettes est traduit par une augmentation du volume de la commande
publique et donc la demande et la production.
CONCLUSION
Références
Taoufik RAJHI « Croissance endogène et externalités des dépenses publiques » In: Revue
économique, volume 44, n°2, 1993. pp. 335-368.
Hind TAHTAH «Public expenditures and economic growth in Morocco MPRA» Paper No.
72107, posted 20 June 2016 00:30 UTC
Gastonfils LONZO LUBU and Desiré AVOM «Non linear effects of spending on economic
growth in dr Congo» MPRA Paper No. 60716, posted 17 December 2014 23:23 UTC
Isabelle JOUMARD, Per Mathis KONGSRUD, Young-Sook NAM, Robert PRICE « Améliorer
le rapport coût-efficacité des dépenses publiques : l'expérience des pays de l'OCDE » Ed.
de l’OCDE | « Revue économique de l'OCDE » 2003/2 no37- pages 125 à 184
Al Gifari HASNUL « The e_ects of government expenditure on economic growth: the case
of Malaysia» MPRA Paper No. 71254, posted 22 May 2016 14:44 UTC
Yousra MEKDAD Aziz DAHMANI Monir LOUAJ « Public spending on education and
Economic Growth in Algeria: Causality Test» International Journal of Business and
Management Vol. II (3), 2014
Vijay L.N. GANGAL et Honey GUPTA «Public Expenditure and Economic Growth A Case
Study of India» Global Journal of Management and Business Studies, Volume 3, Number
2 (2013), pp. 191-196
Nworji, Ifeanyi Desmond, Okwu, Andy Titus «Effects of public expenditure on economic
growth in NIGERIA: a disaggregated time series analysis» International Journal of
Management Sciences and Business Research, 2012, Vol. 1, Issue 7
Annexes
Annexe 1 : Test de racine unitaire : Test de Dicky Fuller
LogY
Modèle [3] avec trend et constante
Null Hypothesis: LOGY has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 3 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
LogDP
Modèle [3] avec trend et constante
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
LogDP
Modèle [3] avec trend et constante
Null Hypothesis: LOGINV has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
LogPOP
Modèle [3] avec trend et constante
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
Annexe 4 : Estimation du Modèle 3 (équation 14) sans constante en ajoutant des variables
qualitatives(PAS et LIB)