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de l’Afrique de l’Ouest :
l’ECOWAP
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Le contexte régional ouest-africain :
défis et potentialités
Le rôle déterminant de l’agriculture dans la région ouest-africaine
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le contexte régional ouest-africain
une dégradation accélérée des ressources natu- emploi rural et intégration dans le marché régio-
relles. Fondé sur une pression foncière croissan- nal. Plusieurs pays de la région se sont donc pro-
te et la saturation progressive des bonnes terres, gressivement habitués à nourrir leur population
ce modèle s’accompagne de la multiplication des en recourrant aux importations bon marché. Pa-
conflits d’usage, notamment entre agriculteurs et rallèlement, sur les marchés internationaux, les
éleveurs. prix des produits exportés ont subi une forte éro-
L’agriculture ouest-africaine subit également sion tandis que les prix des produits alimentaires
aujourd’hui les conséquences du désinvestisse- importés, concurrents des productions régiona-
ment, tant de la part des États, que des institu- les, étaient tirés vers le bas par les subventions
tions internationales et de la communauté des allouées aux producteurs des pays développés,
donateurs. Libéralisé dans le cadre de l’ajuste- dans un contexte de marchés agricoles saturés
ment structurel, le secteur agricole n’a pas béné- jusqu’au milieu des années . Tous ces fac-
ficié des soutiens qui lui auraient permis d’assu- teurs se conjuguent pour faire de ce modèle agri-
rer la sécurité alimentaire des populations et de cole, consistant à consommer essentiellement
résister à la concurrence internationale déloyale. des ressources naturelles et de la main-d’œuvre
Les outils de politique agricole ont été essentiel- mal rémunérée, un modèle qui n’est désormais
lement orientés vers la rentabilité financière des plus viable. Une transformation de l’agriculture
productions de rente sans les mesures d’accom- est nécessaire pour assurer une perspective du-
pagnement nécessaires à l’atteinte des objectifs rable et sortir de l’ornière de la pauvreté la majo-
des politiques agricoles : sécurité alimentaire, rité des ruraux qui en vivent.
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le contexte régional ouest-africain
Un nouveau contexte créé par la hausse des prix des denrées alimentaires
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Pourquoi une politique agricole régionale ?
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pourquoi une politique régionale agricole ?
de l’offre et de la demande de produits agricoles, leur place dans le marché mondial : c’est le cas du
en décloisonnant les marchés (infrastructures de coton, mais aussi de nombreuses cultures vivriè-
marché, gestion des filières régionalisées, etc.). res produites dans différents pays d’une même
C’est au niveau régional que peut être conçue région. Dans le contexte de mondialisation des
une politique commerciale aux frontières adap- échanges, le niveau régional est plus à même de
tées et efficaces pour promouvoir le secteur agri- répondre à ces défis et à proposer une vision clai-
cole. re et ambitieuse en matière de politique agricole.
C’est à l’échelle régionale également que peu- Il est enfin la seule voie permettant aux respon-
vent être définies de véritables politiques de fi- sables africains de peser dans les négociations
lières permettant à certains produits de trouver commerciales internationales.
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L’ECOWAP : une réponse aux défis agricoles et
alimentaires ouest-africains
Le processus de formulation de la politique agricole régionale
L’ECOWAP a été adoptée à l’issue mier privilégie une agriculture ré- tions régionales. Dans le premier
d’un processus approfondi de dia- gionale fortement intégrée alors cas, le scénario envisagé propose
gnostic. Quatre scénarios de politi- que le second s’inscrit dans un une protection forte et généralisée
que agricole, fondés sur des niveaux contexte de faible intégration avec de l’ensemble du secteur agricole,
variables d’intégration régionale et la poursuite des multiples fragmen- pour « compenser » un espace ré-
d’ouverture internationale, sont ini- tations de l’espace régional, peu fa- gional peu intégré. Dans le deuxiè-
tialement conçus et mis en discus- vorable à l’émergence d’un mar- me cas, la protection est envisagée
sion. Les deux premiers scénarios ché intérieur régional unique. Les au cas par cas, en fonction des en-
dits de mise en concurrence inter- deux derniers scénarios se différen- jeux et des spécificités des filières
nationale du secteur agricole privi- cient selon la politique de commer- régionales (protection ou ouvertu-
légient une très grande ouverture ce extérieur aux frontières de l’es- re différenciée) et est associée à une
commerciale de l’agriculture ré- pace CEDEAO. Ils considèrent que forte intégration régionale. C’est
gionale sur les marchés internatio- le secteur agricole ouest africain ne ce dernier scénario qui a été rete-
naux. Ils se différencient principale- peut supporter une concurrence in- nu par les États membres et les ac-
ment par le degré d’intégration des ternationale directe, sans protec- teurs pour fonder la politique agri-
économies et des échanges à l’inté- tion vis-à-vis des importations de cole régionale.
rieur de l’espace CEDEAO : le pre- produits concurrents des produc-
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l’ECOWAP : une réponse régionale
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l’ECOWAP : une réponse régionale
Les six domaines prioritaires ont fertilité des sols ; (ii) le renfor- tés naturelles, comprenant : (i) la
été retenus, sur la base de leur con- cement des services de support promotion de systèmes d’alerte
tribution à la réduction de la pau- aux producteurs ; (iii) la dissé- précoce ; (ii) le développement
vreté et de l’insécurité alimentaire, mination de technologies amé- de systèmes de gestion des cri-
de l’intégration régionale et de leur liorées ; ses ; (ii) l’appui à la réhabilitation
faisabilité à court et moyen termes. – le développement des filières agri- des zones après les crises ; (iv) le
Il s’agit de : coles et la promotion des mar- développement de mécanismes
– l’amélioration de la gestion de chés, comprenant : (i) le déve- de compensations-assurances
l’eau, comprenant : (i) la promo- loppement des différentes filières contre les calamités ;
tion de l’irrigation ; (ii) la gestion (vivrières, agriculture péri-urbai- – le renforcement institutionnel,
intégrée des ressources en eau ; ne, cultures d’exportation, éleva- comprenant : (i) l’intégration
– la gestion améliorée des autres ge à cycle court, produits agro- de l’approche genre ; (ii) l’appui
ressources naturelles, compre- forestiers alimentaires, pêche à l’amélioration des capacités de
nant : (i) l’organisation de la artisanale et aquaculture) ; (ii) le formulation des politiques et stra-
transhumance et l’aménagement développement de la transforma- tégies agricoles et rurales ; (iii) le
des parcours ; (ii) la gestion dura- tion des produits ; (iii) le renfor- financement durable de l’agricul-
ble des ressources forestières; (iii) cement des services de support ture ; (iv) la communication ; (v)
la gestion durable des ressources aux opérateurs; (iv) la promotion le renforcement des capacités de
halieutiques ; du commerce national, régional pilotage et de coordination ; (vi)
– le développement durable des et international ; le renforcement des capacités de
exploitations agricoles, compre- – la prévention et la gestion des cri- suivi et évaluation.
nant : (i) la gestion intégrée de la ses alimentaires et autres calami-
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l’ECOWAP : une réponse régionale
l’élevage, de la gestion de l’eau et plus largement Sans attendre de multiples actions ont été ini-
des ressources naturelles, de la distribution des tiées :
intrants, etc. – des actions urgentes de veille sur la prise en
Dès l’adoption de l’ECOWAP en , la ques- compte des enjeux agricoles dans la défini-
tion de son articulation avec le programme agri- tion du tarif extérieur commun de la CEDEAO
cole du NEPAD se pose. Dans son plan d’action (TEC) et dans le schéma de libéralisation des
régional -, la CEDEAO propose d’arti- échanges avec l’U.E. dans le cadre de l’A.P.E.
culer les piliers du P.D.D.A.A./NEPAD et les axes (produits sensibles exclus de la libéralisation) ;
d’intervention de l’ECOWAP en identifiant six – la mise en place de cadres règlementaires : se-
domaines prioritaires permettant une mise en mences, pesticides, biotechnologies agricoles,
œuvre conjointe encadré . biosécurité ;
Des programmes régionaux d’investissement – la promotion de la sécurité alimentaire et sa-
agricole (PRIA) et des programmes nationaux nitaire : grippe aviaire, sécurisation de l’éco-
d’investissement agricole (PNIA) pour le long nomie pastorale, promotion de la pêche et de
terme déclinent ces domaines prioritaires. Cet- l’aquaculture, de la biotechnologie, de l’utili-
te programmation a été engagée en collaboration sation des engrais, lutte contre la mouche des
avec les organisations d’intégration et de coopé- fruits ;
ration régionales, les organisations socio-profes- – la mise en œuvre de programmes thématiques
sionnelles d’Afrique de l’Ouest, et les partenaires régionaux : valorisation des zones libérées de
techniques et financiers. Un premier groupe de l’onchocercose, lutte contre les végétaux flot-
huit pays en est au stade de formulation du pro- tants, irrigation, gestion des bassins versants,
gramme alors que pour les sept autres pays, le adaptation aux changements climatiques, res-
travail de diagnostic national et de modélisation sources forestières, biosécurité.
des investissements est en phase de démarrage.
Le premier groupe devrait tenir les tables rondes
nationales d’ici à fin mars .
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Face à la hausse des prix : l’Offensive pour la production
alimentaire et contre la faim
Un choc mondial et brutal…
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