Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
Présentation
3 e
Rarement précisé avant 1600 et dans les musiques extra-européennes , le tempo est souvent indiqué depuis le début du XIX siècle
(avec l’invention du métronome) en nombre de pulsations par minute ; et, moins précisément, par un terme évocateur ou descriptif,
en italien dans le contexte de lamusique baroque, classique et romantique et en anglais dans le contexte dujazz.
Bien que renvoyant au même phénomène, le « tempo » se distingue en musique du « temps », qui désigne l'écoulement temporelle
2
entre deux pulsations . C'est ainsi qu'un tempo rapide détermine des temps courts tandis qu'un tempo lent détermine des temps longs.
4
Le tempo se distingue également des « temps » qui sont les unitésmétriques de la musique mesurée .
Le tempo échappe à une détermination rigoureuse et varie selon l'importance et la qualité de l'orchestre, au tempérament du chef
5
d'orchestre ou de l'interprète, aux caractéristiques acoustiques de la salle, aux réactions du public . Un même tempo peut sembler
trop lent ou trop rapide selon l'interprète et les conditions d'audition, tout en restant tout à fait respectable les unes autant que les
3 5
autres . Affirmer que le tempo juste est pris par l'interprète, est donc bien difficile .
En 1634, Frescobaldi publie un recueil (Canzoni da sonar nouvelle édition du primo libro, 1628) où il indique des variations de
6
tempos selon les valeurs de note .
Michael Prætorius écrit en 1700 dans un esprit libéral : « Chacun décide lui-même, selon le texte et l'harmonie, s'il convient de jouer
7
lent ou vite. » Johann Joachim Quantzau milieu du XVIIIe siècle consacre un chapitre entier sur l’Adagio .
6
Anciennement, le pouls humain était le système de référence (entre 75/80 battements par minute) . En 1806 l'invention du
métronome semble mettre un terme à l'imprécision. Mais il n'en est rien : Beethoven, pourtant enthousiaste de l'invention de Mælzel,
revient de nombreuses fois sur ses propres indications — laissant supposer que le métronome était défectueux ou qu'il n'avait pas
3
testé la musique avec . Par exemple pour le premier mouvement de la Neuvième symphonie, indiquant d'abord « 108 oder 120
8
Mælzel », incompatible avec l'indication Allegro ma non troppo un poco maestoso, puis « 88 » qui est encore extrêmement rapide .
8
Le cas n'est pas rare, surtout si le compositeur devient l'interprète de ses œuvres (par exemple Cramer indiquait des tempi affolants,
mais ne jouait jamais ses Études à l'allure indiquée sur les partitions — qui peuvent être le fait de l'éditeur, sans clairement être
3
indiqué ).
Les termes italiens (Adagio, Andante, Allegro…), apparaissent vers 1600 et donnent l'intention du compositeur et non celui du
8 3
tempo . Littéralement le termeAllegro signifie « joyeux » .
Historique
3
La façon d'indiquer le tempo d'un morceau de musique a varié au cours des siècles:
Jusqu'au XVIIe siècle, le tempo n'est pas explicitement indiqué sur lespartitions. Cependant, certains indices
permettent parfois de déduire celui-ci : choix de telle ou telleunité de temps, articulation du texte chanté, titre
d'une danse, etc.
Au XVIIIe siècle, le compositeur prend l'habitude d'indiquer le tempo par des termes italiens adéquats (voir la liste
ci-dessous), dont la valeur reste toutefois trèsrelative.
Par exemple, dans l'absolu, il est extrêmement dif ficile de déterminer la vitesse exacte d'unandante : tout
ce qu'on peut dire, c'est que cette indication renvoie à un tempo plus lent qu'un allegro, mais plus rapide
qu'un largo, etc.
À partir de l'invention dumétronome, au début du XIXe siècle, le compositeur est enfin à même de noter
précisément le tempo désiré pour chaque morceau, en indiquant le nombre de battements (ou de pulsations) par
minute. Par exemple, = 120, signifie que l'on doit jouer en une minute l'équivalent de cent-vingt
croches, soit
soixante noires, ou trente blanches, ou encore quinze rondes.
Au XXe siècle, l'emploi des indications traditionnelles en italien a eu tendance à régresser au profit d'indications
plus diversifiées exprimées dans la langue du compositeur (voir la liste ci-dessous, pour l'allemand).
Notation métronomique
Les métronomes mécaniques sont constitués d'un balancier muni d'une masse coulissante ; la position de cette masse détermine la
fréquence propre et donc la période des oscillations. Le balancier est gradué par de petites encoches permettant d'indiquer la position
de la masse coulissante donnant un tempo déterminé. Les encoches doivent être suffisamment éloignées les unes des autres, il n'est
pas possible de mettre une centaine d'encoches sur le balancier
. Les graduations suivantes sont couramment utilisées :
30 — 32 — 34 — 36 — 38 — 40 — 42 — 44 — 46 — 48 — 50 — 52 — 54 — 56
— 58 — 60 — 63 — 66 — 69 — 72 — 76 — 80 — 84 — 88 — 92 — 96 — 100
— 104 — 108 — 112 — 116 — 120 — 126 — 132 — 138 — 144 — 152 — 160
— 168 — 176 — 184 — 192 — 200 — 208 — 216 — 224 — 232 — 240 — 252
Les tempos sont espacés de deux pulsations par minute aux faibles cadences (de 30 à 60), puis de trois (de 60 à 72), de quatre (de 72
à 120), de six (de 120 à 144), de huit (de 144 à 240) et enfin de douze (de 240 à 252).
Variations du tempo
Le tempo peut varier au cours d'un même morceau. Il lui arrive parfois même d'être purement et simplement suspendu (point d'orgue,
récitatif, etc.).
Ralentissement
Un ralentissement du tempo peut être signalé, soit par une nouvelle indication métronomique, soit par divers termes italiens, tels que :
Accélération
De façon analogue, une accélération du tempo peut être signalée, soit par une nouvelle indication métronomique, soit par divers
termes italiens, tels que :
Suspension passagère
Il arrive que le tempo soit suspendu. C'est le cas tout d'abord lorsqu'un point d'orgue est placé sur (ou sous) une figure, indiquant le
prolongement de ladite figure au gré de l'interprète. D'autres fois, il s'agit de la suspension du tempo de tout un passage, laquelle peut
être signalée, une fois encore, par divers termes italiens ou latins, tels que :
Notes et références
1. Philippot 2005, p. 985.
2. Siron 1992, p. 143.
3. Gammond 1988, p. 806.
4. Gammond 1988, p. 807.
5. Candé 1983, p. 545.
6. Encyclopédie de la musique 1995, p. 779.
7. Johann Joachim Quantz, Essai d'une méthode pour apprendre à jouer de la flûte traversière : avec plusieurs
remarques pour servir au bon goût dans la musique, Berlin, Chretien Frederic Voss, 1752
(OCLC 1040535866 (http://worldcat.org/oclc/1040535866&lang=fr) , lire en ligne (https://archive.org/stream/essaidune
mthode00quangoog#page/n161)), chap. 14 (« De la manière dont on doit jouer l'Adagio »),p. 138–154.
8. Candé 1983, p. 546.
9. Danhauser 1889, Équivalence tempos italiens et allemands,p. 44.
10. « Encyclopédie de la musique» (http://www.musicologie.org/sites/sites.html), sur Musicologie.org, 1999 (consulté le
1er septembre 2018)
Bibliographie
Adolphe Danhauser, « Du mouvement. — Du métronome. », dans Théorie de la musique, Paris, Lemoine et Fils,
Éditeurs, 1889 (1re éd. 1872), 125 p. (lire sur Wikisource), p. 94-96.
Michel Philippot, « Tempo », dans : Marc Vignal (dir.), Dictionnaire de la musique, Paris, Larousse, 2005 (1re éd.
1982), 1516 p. (ISBN 2-03-505545-8, OCLC 896013420, lire en ligne), p. 987.
Roland de Candé, Nouveau dictionnaire de la musique, Paris, Édition du Seuil,1983, 670 p. (ISBN 2-02-006575-4,
OCLC 10882498, notice BnF no FRBNF37198037), p. 545–546.
Peter Gammond et Denis Arnold (dir.) (trad. de l'anglais par Marie-Stella Pâris, Adaptation française parAlain
Pâris), Dictionnaire encyclopédique de la musique : Université d'Oxford[« The New Oxford Companion to
Music »], t. II : L à Z, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1991 (1re éd. 1988), 987 p.
(ISBN 2-221-05655-8, OCLC 19339606, notice BnF no FRBNF36632390), « Tempo » et « Temps », p. 805–807.
Jacques Siron, La partition intérieure : jazz, musiques improvisées , Paris, Outre Mesure, 1992(ISBN 2907891030,
OCLC 422845909), p. 143.
Encyclopédie de la musique(trad. de l'italien), Paris, Librairie générale française,coll. « Le Livre de
poche/Pochothèque. Encyclopédies d'aujourd'hui »,1995, 1 142 p. (ISBN 2253053023, OCLC 491213341), p. 779.
Voir aussi
Articles connexes
Pulsation (musique)
Battement par minute (BPM)
Rythme (musique)
Temps (musique)
Métronome
Stile rappresentativo
Interprète (musique)
Luis de Milán
Liens externes
Métronome virtuel
Métronome mécanique et électroniquePrésentation du modèle mathématique du fonctionnement du métronome
mécanique et schéma d’un métronome électronique sommaire.
Métronome (natif) pour les systèmes GNU/Linux
Calculateur de battements par minute
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes
conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer . Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les
crédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la
licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le
paragraphe 501(c)(3) du code fiscal des États-Unis.