Sie sind auf Seite 1von 38
Littérature et politique Collection dirigée par Claude Lefort Comité: Cle Habib, ClauleLefort Claude Mouchard, Pierre Pachet fut un texps of on vouait mest a irate au service dea poliigque, tnd gue celle prainsntinvete dela ehe de char ier letonde pr Ia revolution. aviv wssi qu, face cette re Friion, on erat devoir defend independence de a irate on fit ts dowaine reser; om ala sq’ vouloi Varacher toute “ie comune tors pavtag 8 tou pest “aujourny de nouvent ne relation se cerche care un 1 pol, sinon milan, dy moins guldee par Ia eviction pol tigve tou ose A vinerire dans le deat poble et am autre ‘ot parse paren saitaie de érivainvoue a evr, "A wnt dre, te kl elation ere ceuvie et politique west pos nouvelle. Depuis Date ou Mitton, de Chateaubriand ou Quine ise’ Sojentsyne ou Chalamov, lle s'est mairtes fois reine ties oavrages publge dans ete collection en resiueront verses figures ll devrsent ator conver 1a renower aout, dans Vincetde du present, Dans a mene collection a Révoluton, Bdge Quinet Le View: Corder, Camille Desmolns ‘Atabographi de mon pee, Pee Pachet Carts, Samuel T. Coleridge La Révolaion dessins, Michael Walzer Les Droits de Pomme, Thomas Pine Des moyensde gouvernement et opposition dans ta act! de la France, rangots Galzat Penserévénement Hannah Are ‘Autrée,Prnces A. Yates {Le Paras pera, Joa Milton LaPhilsophiepitiqne de Hobbes, Leo Strauss ‘La Création de la République américaine, Goedon Wood Rousseau, Kant, Goethe, Est Cassie Etudes de philosophic politique plarnicenne, zo Stusss Les derndves ides de Shakespeare, Frances A. Yates. DANTE LA MONARCHIE teaduit du tain par Michtle Gally préesdé de LA MODERNITE DE DANTE, par Claude Lefont eqns Le tec ain erode de én cine ‘4 Per Gogo Re, Soviets Danese loa, Mondor 165 Seinen ae eee LA MODERNITE DE DANTE par Claude Lefort LA MODERNITE DE DANTE Dante podte est universellement connu et eélébeé ; son ‘pom, souvent associé 8 ceux de Vigile et d'Homéee. Tout homme cultivé ne manguerait pas de mentionnet La Divine Comédie, s'il jo falat citer un tout petit nombre de chefs a’euvre de la Tinérature occidentale, Cette gloise alle lou au point de rejeter dans T'ombre la figure du philo- sophe politique - P'auteur de La Momarehie qui, te premier, sans doute, comprit sous le terme d’umanizas a la fois Ta ddignité propre de Mhomme et le geare humain pris dans toute son extension ; le premier qui imagina une socisié politique universell, soumise & une unigue autorits dont la iission était de révéler & chacun qu'il est citoyen d'un sméme monde ; le premier aussi qui, sans eraindre de lier Tavénement du Droit & Fouvrage de la force, dévela une gestation de cette société universelle sous l'effet des divi- sions, des guerres, ov, comme il dit, des «duels» auxquels se livrerent successivement les prétendants & la supréme puissance ? Comment peut-ll se faire que le philosophe Dante nintéresse que Phistoien du Moyen Age ou le théo- Togien et qu’un étudiant en lettres, en philosophic ou, comme on dit 2 présent en sciences humaines parvienne le plus souvent au terme de sa scolarité sans avoir jamais ‘entendu parler de La Monarchie, ou qu'il seche seulement, dans le melleur des cas, quo ce trait offre un des demniess témoignages de la querelle de la Papauté et de 'Empize ? Assurément les circonstances dans lesquells il fa rédigé ne sont pas négligeables, Dante, nous apprend-on, fut & Flo- rence pendant un temps étroitement mélé aux affaires pabliques : i fit patie du gouvernement de la Commune, ‘comme prieur; victime d’un confit entre les deux factions LA MODERNITE DE DANTE aqui la déchiraient celle des Blancs et celle des Noirs ~ i ut s'exler apres Ia victoire de ces demier, puis, exclu de Pamnistie dont bénéficiérent le plupart des Blanes, i perdit toute chance de retour dans sa patric. Son ressentiment 3 Végard de Florence s'exprima dans la Coméadie avec véhé= mence. Scion 'hypothése la plus probable, il éerivit La Monarchie en 1311 dans une conjoncture 03 Empereur Henri VII descendit en Italie dans Vintention de se faire ‘couronner & Rome. En celui-ci il ert voir e restaurateur de VVordse, seul capable de soustaire Florence & la redoutable tutelle du Pape. Ces espérances placées dans I'héritir sup- ose de |'Empire romain étaient rout aussi peu foadées que celles que Lorenzo de Medici inspira plus tard Machiavel L'Empercur en effet ne disposait plus depuis longtemps des ‘moyens de ses ambitions, Seul Frédéric Tl, pendant une breve période, s"état mont capable d'édifier un Etat frte- ment charpenté et soutenu par un systtme juridique qui li conférait une autorité universelle ; mais, sous Te titre «empereur, il ne gouvema jamais que le royaume de Sicile (dans lequel étaient inclus le sud de Mali et Naples). Cependant, quel que soit le eréit qu'on fasse & ce tableau, ine donne pas I'idée des fins que poursuit Dante dans son couvrage. J"évoquais Machiavel : peu importe de savoir, quand on le lit, quelle était la personnalité de Lorenzo ; que lécrivain dessne, & l'occasion du retour d'un Medici, C'est Ia figure du principe nuove. Parellemeat, les illusions qu'on préte& Dante ne renseignent guére sur son dessein de philosophe. Henri VIT est un préte-nom. D'ailleurs, nulle prt, n'est fot mention de lui dans La Monarchie ; seule sa correspondance témoigne de Pidentité du destinataie, Le vrai nom de Vempereurest le nom a'r, La Monarchie n'est pas un document, est une euvre (qui porte [a marque «une extraordinaire novation, dont elle garde apres des siécles la frafeheur, bien que sa langue soit parfois aride, et déroutant Menchainement des syllo- gismes. Dante exploite méthodiquement les éerits des grands auteurs chétiens, depuis ceux de saint Augustin 7 ee

Das könnte Ihnen auch gefallen