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Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana
Politique Nationale
des Technologies de l'Information et de la
Communication pour le Développement
PNTIC-D
JUIN
2005
Politique Nationale
des Technologies de l'Information et de la
Communication pour le Développement
PNTIC-D
Résumé exécutif
Ce document de politique sectorielle élaboré par le Ministère des Télécommunications, des Postes
et de la Communication présente les grandes lignes de la politique nationale en matière de TIC pour
Madagascar et en appui à son propre développement.
Sept principaux objectifs stratégiques y sont définis globalement et sont répartis dans cinq
principaux axes stratégiques. Les démarches opérationnelles de mise en œuvre à court et moyen
terme y sont mentionnés à titre de cadrage général des activités à engager. L’ensemble des parties
prenantes a validé ce document le 18 décembre 2003 et le Premier Ministre l’a énoncé clairement
lors des présentations des activités du gouvernement aux parlementaires en juillet 2004.
Pour une concrétisation des actions visant à mettre en œuvre cette politique nationale, ce document
vient en annexe des différentes lois concernant les TIC. Il servira ainsi à donner des indications
et arrêter quelques principes clés dans la réussite des actions qu’il faudrait engager au niveau de
l’infrastructure, des applications et contenus, du renforcement des compétences nationales, de la
constitution et de la gestion d’un fonds, et de la promotion de l’entreprenariat.
En tant que document de référence qui requiert la contribution des différents Ministères et secteurs,
il est utile de rappeler succinctement l’essentiel des objectifs fixés, ainsi que les conditions
primordiales de ses réussites nécessitant une approche transversale entre les différents secteurs :
1 : Un réseau national numérique de qualité couvrant tous les fivondronana d’ici 2015.
Ceci nécessite une mobilisation générale et une coordination au niveau des promoteurs
d’infrastructure de l’Etat dans le secteur des routes, de l’énergie et des différents de moyens de
transport terrestre. La contribution des sociétés privées, des sociétés d’état libéralisées ou en cours
de privatisation est également essentielle.
2 : Mettre en place et rendre facilement accessible les applications de base en appui aux
secteurs prioritaires.
Les promoteurs des différents secteurs prioritaires doivent prendre en considération l’utilité des
applications TIC dans la mise en œuvre de leur propre politique sectorielle et accepte de mutualiser
les moyens à mettre en œuvre par souci d’économie de ressources nationales. Les priorités étant
celles qui sont définies par l’Etat.
3 : Mettre en place un système d’appui au secteur privé
Une politique fiscale en faveur des acquisitions dans les entreprises privées doit accompagner les
différentes campagnes de sensibilisation. A défaut, l’industrie TIC au service des besoins locaux
doivent bénéficier de mesures d’accompagnement fiscal dignes d’un secteur clé de l’économie
nationale pour devenir un des secteurs porteurs de notre économie.
4 : 10 millions d’usagers TIC et 30 000 techniciens et ingénieurs dans dix ans.
Une politique de l’éducation plus volontariste dans l’innovation, la recherche et l’insertion des TIC
dans l’éducation à la base est d’une extrême importance. Le secteur privé ayant déjà apporter ses
preuves doit y contribuer en grande partie.
5 : Renforcer dans chaque fivondronana les pôles de compétences TIC locales.
Toutes les initiatives au delà de la capitale ou des zones urbaines doit s’accompagner d’une
promotion des initiatives d’entreprenariat locales, y compris pour le secteur de la formation en
général.
6 : Mettre en place d’un nouveau dispositif réglementaire.
La réforme institutionnelle à engager doit permettre la mise en place à terme du schéma institutionnel
du présent document. Des lois doivent être promulguées pour faciliter la promotion des initiatives
TIC dans un cadre concurrentiel fondé sur l’impartialité et la transparence. L’existence d’une loi
nationale sur la concurrence est un atout. L’existence d’une loi sur les contenus et la communication
vient en tant que complément indispensable à cette politique.
7 : Mettre en place un fonds pour le développement des services TIC nationaux en faveur des
consommateurs (Fonds d’Accès au Service Universel : FASU).
Mettre en place au préalable un mécanisme clair répondant à la transparence des règles de gestion
du fonds au service des principaux contributeurs. Ce mécanisme doit optimiser l’utilisation du fonds
au profit des principaux secteurs bénéficiaires.
C ette version de la PNTIC-D est le résultat d’un processus ayant débuté en septembre 2002
pour arriver à son terme en décembre 2003. Ce document sera largement diffusé pour
atteindre un grand nombre de dirigeants du secteur privé et de l’administration ainsi que les
différents organismes de la société civile. Une version malgache sera également disponible
au second semestre 2004 pour une plus large diffusion et une meilleure compréhension
conformément à l’esprit du document lui-même.
L’évolution par rapport aux Drafts précédents -version 1.2 à 1.9- est fondamentalement l’apport
de certaines précisions sur la stratégie de mise en œuvre, aujourd’hui non encore exhaustive
par faute d’information précise sur le mode de financement et sur le coût réel des projets en
question. Un document de programme intitulé « Programme d’implémentation des stratégies
nationales des TIC pour le Développement » sera annexé à celui-ci au mois d’août 2004. La
plupart des remarques émises lors des différentes réunions, en province et dans la capitale, ont
été analysées pour être intégrées dans cette version.
Le processus de mise en œuvre a déjà commencé avec l’aide des institutions existantes. Les
premières missions du MTPC dans la mise en œuvre de cette politique sont décrites dans ce
document et les différentes étapes successives sont décrites dans le chapitre «stratégie de mise
en œuvre».
Le dernier atelier de validation au Hilton le 18 décembre 2003 a été l’étape ultime pour identifier
les acteurs clés de cette phase de mise en œuvre. Les conclusions tirées de ce dernier atelier
ont été prises en compte dans ce document, notamment l’internalisation et les rôles de chaque
acteur dans la mise en œuvre de cette politique. Ce document intitulé PNTIC-D constitue, pour
Madagascar, la référence sur la politique nationale des TIC pour le développement.
Toute évolution de ce document sera mise en ligne sur le site du CaeS : WWW.caes.mg . Il y
sera également possible de participer au forum sur les différents thèmes qui vont être abordés, à
savoir : La mise en place du FASU, la réforme des réglementations, l’arrangement institutionnel,
etc.
Remerciements
Aux membres volontaires du CaeS qui ont bien voulu
contribuer gratuitement à l’élaboration de ce document
dans le seul soucis de mettre en valeur l’importance
des TIC pour le développement de Madagascar, à tous
les participants aux différentes réunions et ateliers
organisés tout au long du processus, le Ministère des
Télécommunications, des Postes et de la Communication Comité d'Appui en e-Stratégies
ainsi que le PNUD vous adressent leurs remerciements
sincères.
Encadré 1 : Principe....................................................................................................................8
Encadré 2 : Vision.......................................................................................................................8
Encadré 3 : Apport des TIC dans l’économie..............................................................................16
Encadré 4 : Coûts indicatifs entre les différents programmes d’aménagement du territoire.......19
Encadré 5 : Rôle de l’administration............................................................................................23
Encadré 6 : Notion de priorité à l’usage.......................................................................................24
Encadré 7 : Le secteur des TIC offre une réelle opportunité pour le renforcement des exportations.......30
Encadré 8 : Les enjeux stratégiques régionaux...........................................................................30
Encadré 9 : Tendances internationales de la réglementation dans l’intérêt du public..................31
Encadré 10 : Missions du FASU...................................................................................................33
Encadré 11 : Les TIC, une priorité nationale................................................................................56
Encadré 12 : Perspectives économiques de l’Inde.......................................................................57
Encadré 13 : Evolution potentielle du nombre d’accès Internet individuel en 2010.....................62
Encadré 14 : DVB-RCS à l’usage des points d’accès communautaires. ....................................65
Encadré 15 : Scénario du futur.....................................................................................................65
Tableaux
Figures
Chapitre 1
Préambule
Un état des lieux avec ses dimensions géographique, socioculturelle et économique s’est
avéré nécessaire pour mieux cerner les enjeux. Il est complété par un aperçu général
des opportunités offertes par les TIC, sans oublier les menaces qui sont réelles pour les
pays en développement comme Madagascar, ainsi qu’un résumé d’analyse des forces et
faiblesses de Madagascar pour l’appropriation des TIC.
Ce document définit les grands objectifs nationaux et sectoriels et les différentes stratégies
appropriées pour leur mise en œuvre. Elle précise par ailleurs les objectifs spécifiques
sans lesquels la mise en chantier des politiques sectorielles sera aléatoire.
PNTIC-D Juin 2005 8
Préambule
Cette mise en œuvre, d’une importance capitale pour la réussite de la politique, fixe les
axes prioritaires et les travaux urgents à réaliser pour atteindre les résultats escomptés.
Une volonté Les acteurs de premier plan et leur responsabilité dans la réalisation de cette politique
commune de nationale sont mis en exergue dans ce document. Il a été tenu compte de la libéralisation
changement progressive du secteur, étape nécessaire dans le contexte actuel de l’économie mondiale
vers la dans laquelle les TIC occupent désormais une position privilégiée.
modernité pour
une intégration Globalement, ce cadre comprend plusieurs structures associant l’Etat, les organismes
dans la qui lui sont rattachés, les OSCs et le secteur privé. Les fonctions associées sont
société de essentiellement : la définition et la mise en place d’un cadre réglementaire, les
l’information orientations et la veille stratégique, la mise en œuvre opérationnelle et le suivi évaluation.
et de la
mondialisation L’Etat joue le rôle d’impulsion pour assurer sa réussite. Le secteur privé et les OSCs en
sont les principaux partenaires et/ou acteurs.
Ainsi, le présent document de politique et stratégies nationales s’articule autour des points
ci-après :
- Une vision stratégique qui constitue les enjeux et le défi permanent pour un
développement durable et rapide par les TIC.
- La justification de la démarche.
- Un état des lieux faisant apparaître les forces et faiblesses, les opportunités et
menaces.
- La politique et les stratégies nationales adoptées.
- Les acteurs.
Chapitre 2
VISION STRATÉGIQUE
D’emblée, le degré d’appropriation et d’usage des TIC sur le plan national doit atteindre
un niveau comparable a certains pays émergents dont on souhaite atteindre le niveau de Vers une plus
développement dans dix ans. Tous les bureaux des entreprises et des administrations forte
contiennent au moins un ordinateur. Le concept de réseau local ou distant, le concept de mobilisation
bases de données et de système d’information est entièrement vulgarisé. Les compétences des ressources
dans le secteur des TIC sont abondantes au bonheur des entreprises, en particulier celles nationales.
qui souhaitent devenir exportatrices de services TIC. Les sociétés productrices de produits
ou d’équipements numériques et les fournisseurs de services relatifs aux TIC remplissent
les annuaires. Les ménages et les entreprises accèdent facilement au réseau des réseaux
soit, par des accès communautaires soit, par des accès privés. En résumé, les TIC
prennent une place nettement plus importante qu’aujourd’hui dans les investissements
nationaux. Sa part directe ou indirecte dans le produit intérieur brut (PIB) et dans le produit
national brut (PNB) est nettement plus conséquente.
• Des systèmes d’information, comme aide à la décision, se développent dans tous les
domaines rendant ainsi les organismes utilisateurs plus performants. Les entreprises et les
administrations sont toutes concernées. On distingue en particulier les secteurs éducation, santé,
environnement, défense et sécurité.
Encadré 1 : Principe
q Une forte volonté politique d’utiliser les TIC comme moteur de développement de tous les
secteurs socioéconomiques.
q Le leadership malgache dans la mise en place dans les meilleurs délais du backbone de
liaison internationale en fibre optique de l’Afrique de l’Est.
q Une volonté de faire de ces nouvelles infrastructures des opportunités pour Madagascar
de couvrir les services TIC de la région indien océanique et de l’Afrique de l’Est en faveur
de la croissance économique nationale et régionale.
q Une volonté de faire contribuer le réseau numérique national à haut débit au développement
rapide au service de toutes les contrées malgaches.
Encadré 2 : Vision
C’est pour ces nouvelles impulsions que cette politique nationale TIC a été élaborée.
Chapitre 3
JUSTIFICATION
3.1 Historique
Les services qui peuvent être fournis à partir des TIC ne cessent de croître avec l’évolution
de plus en plus rapide des technologies. Ils ne peuvent pas être ignorés sous peine de
marginalisation de la nation du mouvement de la société mondiale.
Ce concept, largement approprié dans les pays développés et dans certains pays
émergents, est encore loin d’être perçu à sa réelle valeur à Madagascar. Le fossé
numérique souvent relaté dans la littérature n’est pas une vue de l’esprit. Il est flagrant sur
Une répartition le plan national, il est communément admis entre les pays développés et la plupart des
géographique pays en développement
plus uniforme
des
Le développement rapide des technologies ne peut qu’aggraver la situation si aucune
infrastructures
économique mesure n’est prise en conséquence. La créativité nationale serait affectée. Le savoir local
et sociale: ne serait pas valorisé comme il le devrait. Le rythme de développement rapide prôné par
- Facteur le gouvernement risque d’être atténué.
d’inclusion et
d’une synergie Sur le plan national, la fracture sociale risque de s’aggraver, conduisant à exacerber les
nationale.
inégalités de développement entre les régions, les inégalités de partage des fruits de la
- Développement
harmonieux. croissance, l’exclusion sociale, le déficit de dialogue social et partant à une menace pour
la paix et la stabilité sociale.
Actuellement, les TIC sont les meilleurs outils d’accès au bien communautaire qu’est
le savoir. Un savoir qui a été de tout temps considéré comme un outil essentiel pour
l’émancipation individuelle et pour la créativité. Un savoir qui, dans la société de
l’information, devient un « capital » collectif et conditionne la réussite d’un défi de
développement socioéconomique.
Chapitre 4
ETAT DES LIEUX
30
25
20
15
10
5
0
0à4 5à9 10 à 19 20 à 29 30 à 39 40 et plus
Une approche «genre» dans tous les programmes de développement est également pratiquée.
Des études ont montré la précarité des conditions de vie des femmes, en particulier les femmes
rurales. Une situation qui provient, en partie, de la tradition et qui est accentuée par l’enclavement
des régions et le manque d’infrastructures de base (système de santé, éducation, information…).
Les femmes jouent néanmoins des rôles importants dans la société, notamment en matière de
production, de distribution des biens et services et surtout en matière d’éducation et de santé. Cet
aspect fondamental doit être pris en compte dans la politique nationale pour faire contribuer les
TIC à la réduction de la pauvreté.
Sur le plan linguistique, La langue malgache est utilisée dans toute l’île. Il existe des déclinaisons
linguistiques dans les différentes régions mais la langue officielle est comprise par tous et facilite
la communication interrégionale.
Madagascar possède également une richesse et une diversité culturelle, basée en général
sur l’entraide, la «communion pour le bien collectif» et associée à une culture d’oralité, encore
fortement ancrée dans les mœurs, mais qui semblent en déperdition. Cette caractéristique se
traduit cependant par une vision pragmatique du développement pour un mieux-être matériel et
social.
Pour les dirigeants malgaches et d’après une étude du PNUD intitulé «la vision du futur chez
les décideurs», il est apparu que « il faut utiliser les autoroutes de l’information pour accélérer la
croissance et gagner plus d’argent «.
Quant au rapport culturel de la société malgache vis à vis de sa langue nationale, il est souligné
dans l’étude «qu’il faut améliorer les performances littéraires et techniques de la langue malgache
pour l’adapter aux nouvelles technologies par une politique linguistique très solide et pour faciliter
l’accès aux livres, traductions, éditions, etc.»
Dans un cadre plus général, quelques citations malgaches accordent une importance particulière
à la culture d’oralité :
Cela démontre aussi les potentiels d’une culture qui sait s’adapter aux contextes du monde
extérieur en préservant sa cohésion sociale par la communication et le travail.
L’écrit est perçu comme un outil inévitable dont la maîtrise est essentielle pour maintenir une
communion nationale autour d’une culture commune mais c’est la parole qui a le plus de poids
dans toute forme de structure ou d’organisation sociale.
Madagascar est encore classé parmi les pays les moins avancés avec des indicateurs
économique, humain et de pauvreté catastrophiques : PIB par habitant de 292 USD, IDH
de 0,484 et taux de pauvreté de 69,6 %.
Entre 1998 et 2001, l’économie malgache a montré une certaine stabilité avec un taux
de croissance positif en terme réel, allant de 3,9 % à 5,9 %. Cependant, cette croissance
économique n’est pas ressentie par l’ensemble de la population malgache. La répartition
est inégale entre la capitale et les Faritany, entre les zones urbaines et rurales. Elle a
surtout profité aux individus en milieu urbain et se caractérise par une baisse du taux de
chômage allant de 5,8% en 2000 à 5,3% en 2001 et par un taux de pauvreté (44,1 %) en
milieu urbain moins élevé qu’en milieu rural (77,1 %). En outre, Le profil de pauvreté varie Le secteur des
d’une province à une autre : des taux les plus élevés dans les provinces de Fianarantsoa télécoms a
(83,2 %) et de Toliara (76,1 %) contre des taux les plus faibles dans les provinces connu un
d’Antananarivo (48,3 %) et d’Antsiranana (69,2 %). bond
spectaculaire
Au cours des dernières années, l’inflation a été maîtrisée avec un taux de 8,7 % en 2000 et avec un taux
de 7,4 % en 2001. Par contre, les finances publiques présentent une faible performance : de croissance
Une baisse de la pression fiscale (9,7 % du PIB en 2001 contre 11,3 % en 2000) et un passant de 3,3%
accroissement du déficit budgétaire (8,1 % du PIB en 2001 contre 4,2 % en 2000). à 26% de
1995 à 1996.
Entre 2000 et 2001, le solde de la balance des paiements courants s’est amélioré en Il se distingue,
passant de 5,6 % à 1,3 % du PIB. Cette situation est due aux résultats de l’expansion comme dans
des exportations traditionnelles (matières premières,…) et surtout au doublement des la plupart des
exportations de la « zone franche » avec l’admission de Madagascar à l’African Growth pays en
and Opportunity Act (AGOA) depuis avril 2001. développement,
par un niveau
du trafic
international
Tableau 2 : Evolution des indicateurs économiques et sociaux entre 1998 et 2001 sortant très
élevé avec
une part
1998 1999 2000 2001 de 50% sur les
chiffres d’affaires
PIB au prix constant de 1984 (Milliards 2126 2225 2332 2470
de FMG) réalisés
annuellement,
PIB par habitant (USD courant) 249 248 258 292
traduisant
la faiblesse de
Taux de croissance 3,9 4,7 4,8 5,9
Secteur primaire 2,1 3,5 0,6 4,0 la pénétration des
Secteur secondaire 5,3 3,3 11,0 7,4 télécommuni-
Secteur tertiaire 5,1 5,7 6,0 6,0
Zone franche 20,0 13,3 19,8 25,0 cations sur le
marché intérieur
Ventilation du PIB constant 100 % 100 % 100 % 100 %
Secteur primaire 35,5 % 35,5 % 34,2 % 34,2 %
Secteur secondaire 12,8 % 12,7 % 12,9 % 13,4 %
Secteur tertiaire 51,3 % 51,9 % 52,9 % 52,4 %
L’analyse par secteur de l’évolution de la ventilation du PIB entre 1998 et 2001 montre que
la croissance économique est principalement générée et tirée par le développement du
secteur tertiaire dont la part dans le PIB tourne en moyenne autour de 51,3 % à 52,9 %,
suivi du secteur primaire pour 34,2 % à 35,5 % et enfin du secteur secondaire pour 12,7%
à 13,4%.
Le secteur tertiaire est composé de sept sous-secteurs, à savoir : les transports, les
télécommunications, les banques, les bâtiments et travaux publics, l’assurance, le
commerce et le tourisme. L’expansion de ce secteur a été favorisée surtout par la mise
en œuvre des mesures telles que : l’assainissement et la privatisation des sociétés d’Etat,
la création et l’amélioration du cadre légal et réglementaire, le développement et la
Les sous-secteurs « Transport » et « Commerce » sont les branches qui contribuent les
plus à la formation du PIB (respectivement 34,4 % et 22,2 % en 2000). Les sous-secteurs
« BTP » et « Télécommunication » suivent avec des parts respectives de 3,5 % et de
Les TIC : 3,3 %. Il est aussi à noter que, ces dernières années, les autres sous-secteurs comme
- Outil de la « Banque » et le « Tourisme » ont tous connu une croissance positive. Leur part dans
valorisation la formation du PIB tend à augmenter. Seul le sous-secteur « Assurance » connaît une
des potentialités croissance stagnante. Sa part, en dix ans, restait toujours autour de 0,1% du PIB. Le
- Outil de la secteur des télécoms a connu un bond spectaculaire avec un taux de croissance passant
lutte pour la de 3,3% à 26% de 1995 à 1996. Il se distingue, comme dans la plupart des pays en
réduction de développement, par un niveau du trafic international sortant très élevé avec une part
la pauvreté. de 50% sur les chiffres d’affaires réalisés annuellement, traduisant la faiblesse de la
pénétration des télécommunications sur le marché intérieur.
De 1995 jusqu’en 2000, la valeur ajoutée créée par le secteur n’a cessé d’augmenter,
passant de 68,2 milliards de FMG à 140,4 milliards de FMG. Toutefois, c’est en 1997, que
le secteur a connu un essor considérable. De l’ordre de 86 milliards de FMG en 1996, la
valeur ajoutée est passée à 103,2 milliards de FMG, l’année suivante.
Taux de croissance Télécommunication 3,3% 26,0% 15,4% 11,3% 11,1% 8,9% 5,6%
Part Télécommunication dans PIB 1,1% 1,3% 1,5% 1,6% 1,7% 1,8% 1,8%
Source: INSTAT, SPPM, Direction Générale de l’Economie.
Cet essor est le résultat de la modernisation des services (réhabilitation des anciens équipements,
implantation de nouveaux, amélioration des prestations de services par l’ouverture de plusieurs
agences, et variation des services offerts,...) ainsi que de la mise en place de nouveaux réseaux
de distribution. En 2001, il a été recensé 48 166 lignes fixes, 147 500 lignes mobiles et 12 500
abonnés Internet. La perspective est encore importante, vu les opportunités offertes par les
Technologies de l’Information et de la Communication.
Dans les années à venir, la part de croissance des télécommunications dans le PIB va augmenter
par la diversification des services offerts, en plus de la téléphonie (cf. encadré 12).
En 2002, le pays a vécu une crise politique grave, pendant six (6) mois, ayant entraîné une
paralysie totale de l’activité économique. Cette situation a affecté les performances enregistrées
antérieurement. En 2003, des mesures ont été prises par le Gouvernement, pour relancer
l’économie :
Ces mesures incitatives bien que n’ayant pas encore porté leur fruit, sont loin d’être suffisantes
pour assurer une réduction significative de la pauvreté de la population, surtout des couches
les plus défavorisées. Des efforts considérables sont à entreprendre pour soutenir l’économie
et maintenir un taux de croissance élevé pendant plusieurs années pour espérer atteindre
les objectifs de développement de l’horizon 2015. Pour ce faire, le schéma classique de
développement prenant l’agriculture comme base et l’industrie comme moteur, ne suffirait pas
à sortir le pays du sous-développement chronique dans lequel il s’est trouvé depuis plusieurs
décennies. Il faudrait conjuguer ce schéma avec des stratégies plus novatrices pour accélérer la
mise en œuvre d’un plan de développement durable.
Tous ces aspects ne doivent pas pour autant masquer les potentialités de richesse dont dispose
Madagascar. Ces dernières années ont pu mettre évidence l’importance des ressources minières
du pays. Madagascar est reconnue comme une destination touristique exceptionnelle, par la
diversité de ses sites, par sa diversité climatique, par sa biodiversité, unique au monde, par sa
diversité culturelle. L’agriculture constitue un potentiel énorme de développement du pays par
l’étendue de sa superficie, aussi grand que la France et le Benelux réunis et par une fertilité
exceptionnelle de certaines régions de l’île. Comparativement à ses îles sœurs, Madagascar
dispose également un fort potentiel de ressources humaines. Les agrégats économiques
de l’année 2003 confirment ces potentialités. Madagascar a déjà presque atteint son niveau
économique de 2001, juste avant la crise. Elle continue toujours à susciter l’intérêt des
investisseurs. Des grands projets privés d’industrie agroalimentaires, d’industrie du tourisme et
d’exploitations minières sont démarrés à la fin de l’année 2003.
Les TIC ont montré qu’elles peuvent jouer ont un rôle important dans la valorisation de ces
potentialités. Elles peuvent ainsi constituer un levier du développement du pays, sans parler de
la contribution non négligeable qu’elles peuvent apporter à d’autres secteurs tels que la santé et
l’éducation.
• De nombreuses études constatent que les TIC ont un impact positif, voire notable, sur
le renforcement du capital, sur la productivité du travail et sur la productivité totale des
facteurs, et que ces technologies, et en particulier Internet, stimulent la hausse de la
productivité aux Etats-Unis et dans d’autres pays où elles sont bien implantées.
Au niveau régional, d’autres opportunités sont ouvertes pour renforcer une «dynamique»
de développement par les TIC, entre autres :
Le contexte national fait apparaître des faiblesses dont il faut tenir compte dans la définition des
différentes stratégies. C’est une condition nécessaire pour réussir pleinement notre politique nationale
en matière de TIC.
�����������
Nosy Be
Andoany
Hell-Ville Ambilobe
Antsapano
Ambanja
�������
Bealalana
Andapa
��������
Antsohihy
Maroantsetra
��������� Madritsara
Mampikomy
Mananara
Ambondromamy Ile
Manompana
Sainte
Maevatanana Marie
Soanierana-Ivongo
Ambodifotatra
Fenoarivo
Amparafaravola
Mahavelona
Foulpointe
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Ankazobe Anjozorobe
���������
Tsiroanomandidy ������������ Andasibe
Ampefy Arivonimamo
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Vatomandry
Miandrivazo
Betafo ���������
��������� Mahabo
Malaimbandy ���������
Ranomafana
������������ ���������
Ambalavao
Ihosy ��������
Ranohira
Sakaraha
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Andranovory Betroka
Vangaidrano
�������
Ampanihy
Phase 1
�������� Transport FH
��������
Transport VSAT
Figure 1: Infrastructure nationale
dans un future proche Transport FO
Infrastructure
En outre, les capacités disponibles du réseau sont loin d’être suffisantes. Il en résulte une
faible qualité des services. Cela décourage d’une manière générale l’utilisation des TIC.
L’apparition de nouveaux services de contenus n’est pas ainsi favorisée.
La progression des nombres d’usagers des TIC dépend fortement du taux de couverture
du réseau en général et du coût d’accès aux services offerts. Dans une première phase, le
déploiement d’un backbone 3 national, reliant les principales régions utilisatrices, apparaît
comme une solution qui permet une augmentation rapide du nombre d’utilisateurs. Ce
backbone peut être considéré comme la fondation du réseau national numérique à haut
débit. Par un choix technologique approprié, il devrait permettre de réduire de manière
significative le coût d’exploitation du réseau et en corollaire de réduire le coût d’accès et le
coût des communications. Il permettrait également d’inverser la tendance du moment qui
donne plutôt la part belle aux communications internationales.
Dans une société d’information, les infrastructures dans les domaines des TIC deviennent
aussi importantes que celles pour le transport ou l’énergie. Elles doivent être ainsi intégrées
dans un schéma directeur global d’aménagement du territoire.
1 xDSL : Digital Suscriber Line, famille de technologies d’échanges, à haut débit, d’échange de données
numériques sur des lignes téléphoniques traditionnelles en cuivre.
2 ADSL: Asymmetrical Digital Suscriber Line. Un élément de la famille xDSL avec un débit de réception
généralement plus élevé que le débit d’émission.
3 Backbone : Les artères principales du réseau national
Un plan d’infrastructure énergétique a été également défini pour alimenter tous les ans
150 nouveaux villages ruraux. Le but est de réduire l’insécurité et permettre l’introduction
de nouveaux moyens de production pour une augmentation de la productivité nationale à
moyen terme.
C’est sur ces bases d’aménagement que peuvent se greffer également les nouvelles
infrastructures de communication numérique. Cela permet un déploiement plus facile à
D’une manière générale, les investissements TIC peuvent être réalisés à coût réduit,
même dans les zones enclavées à faible poids économique. Elles sont incitatrices
d’investissements au profit d’une valorisation des potentiels et savoir-faire locaux.
Des opérateurs ont déjà investi ces dernières années dans des zones où la densité
démographique ne dépasse même pas 15h/km2 grâce aux technologies sans fil. Il est
encore trop tôt pour se prononcer formellement sur les impacts de ces actions, mais des
expériences identiques, menées dans des pays comparables comme le Sénégal, laissent
Ressources humaines
L’engouement des jeunes pour les cybercafés est encourageant pour l’avenir de la
société d’information malgache. De plus en plus de jeunes, sans formation préalable,
se passionnent pour la création multimédia. Cette prédisposition des jeunes est un atout
énorme pour une appropriation rapide des TIC à Madagascar. Il faudra toutefois améliorer
les possibilités d’accès aux TIC sur tout le territoire national. Il faudra également multiplier
les centres, pour former des utilisateurs performants et des professionnels capables
d’exploiter les possibilités offertes par les TIC pour le développement économique et Une
social, et enfin, assurer une veille technologique indispensable dans le secteur. potentialité
En effet, la capacité générale de Madagascar est encore largement insuffisante humaine
aujourd’hui pour faire des TIC un levier du développement. Au niveau des utilisateurs, en encore
se référant uniquement au cas de l’administration, les agents qui maîtrisent plus ou moins sous-exploitée.
la bureautique ne dépassent pas 5 % des effectifs. Au niveau des professionnels, des
opportunités, d’exportation de services TIC, ne peuvent souvent pas être saisies faute de
ressources humaines adéquates. C’est une réelle dissuasion pour les investissements dans
le secteur. Madagascar n’échappe pas pour autant à la tendance mondiale croissante des
besoins en ressources humaines compétentes dans les TIC. Le secteur de l’audiovisuelle
en est une illustration concrète. Il en de même de la reconversion des techniciens et
des ingénieurs d’autres secteurs vers les TIC. Une mutation profonde de la société est
entrain de se produire par les TIC. Elle exige une nouvelle répartition des ressources dans
tous les processus de production. Les ressources humaines sont également affectées.
Pour réussir, Madagascar doit s’y conformer par une politique cohérente en matière de
formation, d’investissements et de gestion des ressources humaines. Des conditions
favorables et plus motivantes sont à mettre en place pour faire face à l’attrait des jeunes
ingénieurs nationaux vers l’étranger
PNTIC-D Juin 2005 22
CONTEXTE
Réglementation et législation
La législation est le cadre juridique dans lequel évolue un secteur donné. Elle reflète une
politique générale ou une absence de politique générale sectorielle d’un gouvernement. La
fiscalité est une partie intégrante de la législation. La loi 96-034 a fixé le cadre général de
Au vu des la libéralisation du secteur des télécommunications à Madagascar. C’est la loi qui a régi,
multiples d’une manière générale, le développement des TIC, en particulier de l’Internet.
possibilités
qu’offrent La réglementation est un ensemble de processus visant à réaliser une politique sectorielle
les TIC, la du gouvernement. Dans le cas des télécommunications à Madagascar, une autorité de
réglementation régulation, l’OMERT4, a été mise en place en 1997 pour accompagner la politique de
actuelle est libéralisation du secteur des télécommunications. Elle a été fortement impliquée dans la
perçue comme : privatisation de l’opérateur historique et également dans l’attribution des licences pour les
• Contraignante nouveaux opérateurs mobiles ainsi que pour les fournisseurs d’accès Internet.
pour un
développement Dans le domaine de la fiscalité, la politique générale considère encore les TIC comme un
réel des produit de luxe. C’est le cas, en 2001, des cartes à puces pour les téléphones mobiles où
services TIC une taxe supplémentaire de 5% au titre d’une redevance a été créée pour l’acquisition
• Inadaptée à d’une telle carte : une politique fiscale qui n’incite ni à l’investissement ni à la vulgarisation.
l’évolution On est encore loin de considérer les TIC au même titre que les matériaux de construction
technologique ou les intrants agricoles, nécessaires pour la création de richesse. On est encore loin de
rapide considérer l’information comme un produit de première nécessité, indispensable pour le bien-être de
• Non incitative, chaque individu.
bloquante et
pénalisante par Les TIC doivent bénéficier d’un régime fiscal plus incitatif pour faciliter son implantation.
ses difficultés Les retombées économiques, sociales et culturelles, pour la grande majorité, dans
d’application les prochaines années ne font plus aucun doute. L’atteinte d’une économie d’échelle
compensera un éventuel manque à gagner fiscal engendré par une baisse ou une
suppression de taxes sur les TIC.
L’esprit de « ressource rare » qui prédominait dans les réglementations, doit évoluer plutôt vers un
esprit d’«accès universel » compte tenu des possibilités offertes aujourd’hui par la technologie.
Contenus et Applications
La notion de secteur des « Contenus»5 est très large. Elle comprend les éditions écrites : Des initiatives
les livres, les journaux, les revues ou les périodiques. Elle comprend également les louables mais
éditions audio-visuelles : les films, la vidéo et le multimédia, les programmes interactifs de insuffisantes
loisirs et la radio. Les Bases de Données et/ou de connaissance sont aussi considérées pour répondre
comme des contenus. au besoin de
Les contenus peuvent être présentés sous forme numérique et diffusés sur différents développement
supports complémentaires tels que le papier, les produits d’antenne, le Web, les cassettes harmonieux
, les cédéroms, les DVD, etc. du Pays.
Selon une enquête menée au niveau des cybercafés de la capitale, les contenus
numériques nationaux et les sites concernant Madagascar sont quasi inexistants. Les rares
contenus disponibles sont parfois méconnus par le public. Ceci réduit l’intérêt du support
Web à une minorité ne dépassant pas 20% des Malgaches. Les informations consultées
à Madagascar sur la toile sont essentiellement en langues étrangères et particulièrement
en langue française. La majeure partie des contenus et applications disponibles est en
anglais, ce qui constitue encore un autre handicap aujourd’hui pour les malgaches.
Au niveau de l’industrie ou de l’administration, il n’existe que peu d’applications.produite
s. D’après une enquête, les logiciels piratés sont préférés aux logiciels libres. Certaines
applications sont réservées aux spécialistes ou universitaires et ne peuvent être vulgarisées
que difficilement.
Les besoins des entreprises et de l’administration sont néanmoins réels et sont loin d’être
couverts. Le concept de système d’information n’est pas suffisamment maîtrisé pour faire
contribuer l’informatique à l’amélioration des services ou de la production. Les risques
d’incohérence des applications existantes sont parfois très importants pour l’administration
et les entreprises. Ce sont souvent des applications développées sur mesure qui sont
utilisées. Le principe d’interopérabilité6 n’est pas toujours considéré à l’origine de leur
acquisition ou de leur conception.
Les salaires peu motivants proposés à nos ingénieurs ne contribuent pas à redresser la Une structure
situation. Ils sont souvent à l’affût d’une opportunité pour s’expatrier. Ils préfèrent exercer peu propice au
dans des entreprises qui développent des produits TIC pour des entreprises étrangères, développement
où les rémunérations sont plus alléchantes. de
Quant aux contenus audiovisuels, les initiatives sont aussi éparpillées. Le professionnalisme l’entrepreunariat.
n’est pas encore de rigueur. Le public, même des zones enclavées, préfère de loin les
contenus étrangers accessibles facilement grâce à la technologie numérique.
L’insuffisance des contenus endogènes est reconnue, dans le développement des TIC,
comme une menace sur les PED. L’accès d’un pays aux « savoirs universels » est de
nature à l’intégrer dans la société mondiale de l’information. Une intégration suppose
toutefois une participation active dans cette société de l’information.
Le coût moyen des communications est aujourd’hui admis comme un facteur qui détériore
de façon notable la compétitivité nationale. Les tarifs d’interconnexion sont relativement
trop élevés. La réglementation actuelle ne favorise pas suffisamment la concurrence au
bénéfice de l’intérêt général.
Ensuite, on peut citer les fournisseurs de services de proximité relatifs aux TIC. Ce sont
en général des PME/PMI qui assurent le développement et l’appropriation des TIC auprès
de la population, à savoir les entreprises de distribution d’équipements, les entreprises
Un processus d’installation et de maintenance, les développeurs de logiciels, les développeurs de site
de libéralisation web, les gestionnaires des cybercafés et des télécentres, les structures de formation.
qui a peu
entraîné On distingue en particulier les fournisseurs de services Internet ou Internet Service
l’engagement Provider (ISP) en anglais. Ces derniers assurent généralement l’accès à l’Internet via les
de la société infrastructures de TELMA. La plupart des premiers ISP a disparu. La qualité de service qui
civile et des leur a été fournie par TELMA laisse à désirer. Une suspicion forte de pratique anticoncurrentielle, à
consommateurs tort ou à raison, a régné dans le secteur. TELMA est en effet un actionnaire majoritaire de DTS qui
n’exerce pas le seul métier de fournisseur d’accès Internet mais aussi de fournisseur de services.
La société civile commence à prendre ses responsabilités. Des initiatives en faveur de l’usage
des TIC, prises par des associations et ONG sont à encourager. Elles peuvent être intégrées
dans des projets pilotes. Citons l’exemple initié par l’ONE pour le développement des centres de
ressources MECIE (CRM) en milieu rural. Ces centres ont été dotés d’équipements, de matériels et
d’outils spécifiques à leur mission. Des associations de consommateurs existent mais interviennent
peu dans la régulation du commerce en général. Elles ne sont pas souvent connues ou reconnues
par les usagers. Elles ne disposent pas de ressources pour des actions permanentes au service des
consommateurs.
25 PNTIC- D JUIN 2005
CONTEXTE
Le cadre législatif et réglementaire qui régit fondamentalement les TIC est celui qui a été
pris en 1996, dans le cadre de la libéralisation des télécommunications, et qui est en cours
de révision. Le gouvernement actuel a pris conscience de la nécessité d’une reforme en la
matière. Il a initié le processus d’élaboration du présent document qui a vu la participation
de tous les acteurs du développement. Une étape importante a été ainsi franchie. L’étape
suivante en cours est la réalisation concrète des stratégies préconisées.
Les élus des chambres basse et haute ou ceux des collectivités décentralisées ont
un rôle majeur dans le choix politique de faire des TIC un levier du développement. A
Madagascar, ils n’influent encore que modestement sur l’orientation politique de l’exécutif.
Le gouvernement reste le noyau fort de sa propre majorité. Il est cependant important qu’ils
participent d’avantage au débat. La réussite du futur cadre législatif et réglementaire relève
partiellement de leur responsabilité.
Parce qu’il dispose à lui seul d’une potentialité immédiate pouvant amorcer, voire relancer
l’économie nationale, le gouvernement, par son administration, doit jouer un rôle de leadership
et de facilitation entre ces différents acteurs. Les premières mesures fiscales à l’endroit des
équipements informatiques en sont les prémices.
Niveau d’appropriation
En matière d’information, l’appropriation par les Malgaches des différents médias reste
encore faible. La radio est plus ou moins répandue dans toute l’île. 60% des ménages en
Une
disposent grâce au moindre coût d’équipement. Le taux reste néanmoins faible pour la
administration
télévision. Les journaux arrivent difficilement dans les régions enclavées (les quotidiens
peu sensibilisée.
de la capitale sont tirés à 50.000 exemplaires environ par jour). Quant au téléphone et à
l’Internet, leur utilisation reste encore relativement marginale. La situation a légèrement
évolué en 2003 par l’extension des réseaux et la multiplication des accès communautaires,
cabines téléphoniques et cybercafés. Le degré d’appropriation se présente globalement
comme suit :
• Le téléphone, premier véhicule moderne de la communication, est apparu avec la
colonisation au début du 20ème siècle. A ce jour, la télédensité, relativement faible par
rapport à celles des pays dits développés, est évaluée à moins de 4 lignes pour 1000
habitants en téléphonie fixe et à environ 20 pour 1000 en mobile, malgré l’implantation
des opérateurs dans une cinquantaine de villes.
• L’Internet, le dernier arrivé grâce au projet Leland (USAID), regroupe cinq fournisseurs
d’accès opérationnels avec environ 15.000 abonnements. Les clients sont des
entreprises et des professionnels qui sont abonnés à une ligne téléphonique fixe
ou une liaison permanente filaire ou non. Ils représentent 80 % de l’ensemble des
abonnés.
• Le niveau d’’utilisation des médias comme moyens d’informations et d’enrichissement Les PME/PMI
culturel est très faible à Madagascar. Cette faiblesse est due à la conjugaison de peu engagés.
plusieurs facteurs, à savoir les coûts des postes récepteurs TV ou Radio, le faible degré
d’instruction, le problème de la diffusion et de la distribution, le manque d’infrastructure
électrique. Il est important toutefois de noter la faveur accordée par les lecteurs aux
quotidiens édités entièrement en malgache.
• Une faiblesse et un retard sont aussi constatés dans l’administration. L’ordinateur est
utilisé essentiellement en tant qu’outil de traitement de texte. L’accès sur Internet est
encore considéré comme un privilège. Le réseau est quasi inexistant. De simples mesures,
avec les ressources disponibles, permettent parfois à une administration d’améliorer son
fonctionnement interne. Ceci reflète son très faible degré d’appropriation. Cette situation
va évoluer rapidement grâce au programme d’intranet de l’Etat, lui-même faisant partie du
programme d’e-gouvernance en cours actuellement.
• Dans le secteur privé, seules des grandes entreprises disposent déjà d’une vision claire sur
ce que peuvent apporter les TIC dans leur productivité ou leur compétitivité. Dans la plupart
des PME/PMI, seuls les dirigeants et leurs assistants ont accès à l’ordinateur. L’expression
« système d’information » est inconnue de beaucoup de chef d’entreprise. La concentration
de l’économie dans la capitale en dit long sur le développement des TIC dans les autres
régions.
.
Pour résumer la situation, la numérisation des «contenus» adaptés à un plus grand nombre et
supportés par une infrastructure développée est encore à l’état embryonnaire à Madagascar. Les
initiatives sont limitées par l’absence de stratégies claires et par une réglementation difficilement
applicable. Pour les Malgaches en général, les TIC se réduisent aux médias traditionnels. La
communication interactive et les opérations ou services en ligne ne sont pas encore répandues.
Cette situation constitue une faiblesse dans la mise en œuvre du DSRP. La stratégie adoptée
doit en tenir compte. Les jeunes sont aujourd’hui identifiés comme moteur du développement.
L’intégration massive des TIC dans les écoles est une piste pour atteindre assez rapidement un
Les techniciens doivent agir en promoteurs d’un instrument de communication au service des
usagers. Les TIC sont encore perçues comme un outil réservé aux seuls techniciens alors
qu’elles doivent être comprises comme un moyen de se rapprocher et de répondre sinon
d’anticiper aux attentes du plus grand nombre.
Politique
Au niveau de la politique de l’Etat, on assiste à une volonté de changement vers un développement
rapide et durable et l’instauration de la bonne gouvernance afin de parvenir à la création d’un
cadre incitatif à la croissance des investissements.
Dans le DSRP, et pour atteindre ces objectifs, les priorités économiques du Gouvernement sont
les infrastructures de communication et de Télécommunications ( Routes, ports et aéroports,
backbone) et la mise en œuvre d’une politique de relance dans le secteur agroalimentaire ainsi
que dans l’industrie.
Pour le secteur privé TIC, les stratégies adoptées reposent sur un ensemble d’idées difficiles à
atteindre sans la société civile et l’Etat. Les priorités doivent être réajustées dans un contexte où
une forte mobilisation en faveur du développement économique semble favorable au secteur.
Les priorités sociales concernent surtout la santé et l’éducation pour permettre une meilleure
redistribution des infrastructures et services, sources de richesse, par l’instauration d’une
politique économique plus équitable et mieux ressentie dans toutes les régions de Madagascar.
Des pas significatifs doivent être réalisés dans ces secteurs et dans la lutte contre la pauvreté en
général dans les prochaines années.
Au niveau international, Madagascar s’est engagé à atteindre des objectifs ambitieux définis et
traduits dans sa déclaration du millénaire (ODM). Et en décembre 2003, Madagascar a ratifié les
principes de la Société Mondiale de l’Information (Déclaration de principe WSIS/SMSI) et a signé
la charte (plan d’action) signifiant son adhésion aux efforts à mettre en œuvre pour sa propre
intégration dans cette société mondiale.
Chapitre 6
LES OPPORTUNITÉS, FORCES ET AVANTAGES,MENACES
Ces observations sont d’autant plus vraies que les TIC pèsent de plus en plus dans
l’économie mondiale. La tendance croissante des investissements mondiaux dans les TIC
est maintenue. Les TIC représentent jusqu’à la hauteur de 20% des investissements dans
la relance ou la création d’une entreprise. Un taux qui peut atteindre les 30 % lorsqu’on
recherche une qualité et une productivité identique à celles des pays émergeants.
L’attraction de ces investissements suppose l’existence minimale d’une infrastructure
pour des besoins standard de communication nationale et internationale et de gestion
de l’information. Les TIC peuvent ainsi créer une opportunité pour renforcer la politique
générale du gouvernement en tirant la croissance par les investissements. Les attraits
aux investissements seront renforcés par notre volonté politique d’intégration régionale et
mondiale. Une opportunité pour réduire le fossé numérique entre Madagascar et le reste Menace de
du monde. perte d’identité
culturelle
Il faut cependant tenir compte des menaces d’une non maîtrise du développement par une
des TIC dans un pays comme Madagascar. Les contenus disponibles ont été produits insuffisance
essentiellement par les pays développés. Ils sont généralement en anglais. Ils sont de contenus
incompréhensibles par une grande majorité des Malgaches, et n’intéressent pas nationaux.
nécessairement ceux qui les comprennent, sauf peut être à titre d’information. Cette
situation n’est pas favorable à la vulgarisation des TIC. C’est un facteur qui peut creuser
le fossé déjà existant entre le monde urbain et le monde rural : la grande majorité (75%)
des Malgaches participerait alors de moins en moins à l’économie. Cela engendrerait une
rupture sociale certaine mais elle affectera aussi sans ambiguïté la mise en œuvre du
DSRP, qui fixe comme priorité le développement du monde rural.
C’est également un facteur qui peut menacer notre identité culturelle. L’intégration dans
la société mondiale de l’information suppose une participation active de toutes les nations
qui la composent. Une société d’information où règne une certaine « pensée unique »
est vouée à l’échec comme l’a montré l’histoire. L’interactivité offerte par la technique
numérique est génératrice de sens. Elle permet « sans limite » la liberté d’expression et de
création, transformant ainsi les menaces en opportunités.
La promotion de la création des contenus endogènes doit prendre une place significative
dans politique nationale pour tirer plus profit des opportunités offertes par les TIC.
L’attrait des jeunes Malgaches aux TIC est un atout majeur pour le devenir de Madagascar
dans la société mondiale de l’information. On assiste aujourd’hui à une volonté politique
Attrait réelle d’apporter des changements dans l’éducation. Une volonté qu’il faudrait accompagner
des jeunes par des réformes qui permettent de valoriser et reconnaître les potentiels des jeunes. Les
aux TIC. savoirs TIC, et par les TIC, sont à la portée de leurs compétences. Ils ne demandent qu’à
être enrichis et canalisés pour une participation plus conséquente au développement de
la nation. La croissance de la conscience nationale sur l’importance grandissante des TIC
dans la vie économique et sociale est prometteuse. Elle contribuera à faciliter la mise en
œuvre de la politique nationale. Des expériences un peu partout dans le monde révèlent
que des politiques nationales ont été classées sans suite. Des handicaps majeurs restent à
dépasser. L’ampleur de cette conscience nationale n’est pas encore suffisante pour traduire
cette politique en action. Des décideurs dans les secteurs public et privé ne semblent pas
encore en être convaincus. Les ordinateurs sont encore parfois considérés comme des
gadgets. Cette situation résulte du cadre socioculturel dans lequel ces décideurs ont
évolué. Des dirigeants d’entreprises malgaches ne peuvent parfois admettre que leurs
employés ou leurs cadres disposent de plus d’informations ou de connaissances qu’eux-
mêmes. C’est réellement vers une culture d’entreprise adaptée à la nouvelle société de
l’information que nous devons tendre. Une société où la productivité et la compétitivité sont
fondées sur le partage des informations et des responsabilités. La complexité du marché
ne permet plus aux seuls dirigeants de tout faire. La délégation doit être le maître mot.
Le coût d’accès et le coût d’usage des TIC aggravent encore plus la situation. Un handicap
La faiblesse supplémentaire que doit considérer la politique nationale. Il est d’autant plus important
du revenu que la coordination entre les opérateurs est quasi inexistante. Le concept d’infrastructure
national. communautaire est loin d’être un acquis. C’est une piste à creuser pour faire face à
l’immense étendue géographique de Madagascar et au faible revenu de la grande majorité
des Malgaches.
Le succès « inattendu » des mobiles, même dans les zones rurales, nous permet d’être un
peu plus optimiste. La promotion des TIC n’en est qu’à ses débuts, elle doit être intensifiée
pour obtenir une adhésion massive de tous les acteurs économiques et sociaux. La
stratégie de mise en œuvre doit en tenir compte.
Chapitre 7
POLITIQUE ET STRATEGIES
Cette politique n’est pas figée. Elle peut s’ajuster dans le temps selon les expériences vécues
dans sa réalisation et selon les évolutions technologiques qui peuvent être source de nouvelles
visions et de nouveaux concepts.
L’accès universel est la toile de fond de cette politique nationale. Il place les Hommes au centre
de la réussite de toutes les actions. Sans accès universel, l’appropriation nationale des TIC restera
utopique. Sans l’appropriation des TIC par les agents de l’Etat ou des collectivités décentralisées, elles
ne peuvent pas contribuer à la restauration d’une bonne gouvernance, elles ne peuvent pas accélérer
l’amélioration de notre système de santé et notre système éducatif. Sans l’appropriation des TIC par
les salariés, les entreprises ne peuvent pas en tirer profit pour prospérer. Sans l’appropriation des
TIC par le monde rural, le fossé qui le sépare avec du monde urbain continuera à se creuser.
Définition 1 : accès universel
La notion d’accès universel est définie ici comme étant l’ensemble des possibilités techniques et
socioéconomiques favorisant, de manière inclusive, l’appropriation des TIC par tous.
Ils forment un ensemble cohérent pour la réussite de la politique nationale. Les actions sont
cadrées par des objectifs pour chaque axe.
Ce réseau doit être de qualité (débit, sécurité). C’est un réseau numérique convergent utilisé pour
toutes sortes d’applications (voix, données et images). Il est connecté au réseau international.
Par ses potentiels comparés à ses îles sœurs, Madagascar sera le nœud de la communication
régionale.
Des simulations réalistes estiment le nombre d’usagers à plus d’un million en 2006.
Ce réseau permettra plus d’égalité entre les citoyens par rapport aux informations et aux services
de base.
Il contribuera à rapprocher davantage l’Etat et ses citoyens.
Il contribuera à la promotion du dialogue social, de la démocratie et de l’unité nationale par une
intensification des communications nationales.
Il permettra la valorisation des potentiels régionaux et l’expression de ses spécificités.
Il permettra aux entreprises d’étendre plus facilement leurs activités sur tout le territoire national
et à l’international.
L’intérêt de l’accès au réseau national dépendra des bases de contenus qui y sont connectées.
L’Etat et les collectivités décentralisées joueront le rôle de moteur en cherchant systématiquement
à améliorer leur qualité de services et atteindre le maximum de cibles par les TIC.
• Informations minimales en ligne et sur d’autres supports numériques sur leur rôle, leurs
objectifs et les services offerts ;
• Diffusion en ligne et en temps réel de toutes les décisions destinées au public;
• Dialogue permanent en ligne avec les contribuables ;
• Offre de services d’appui en ligne.
En particulier, voici comment les applications et contenus doivent être pris en compte dans des
secteurs prioritaires.
Santé : Il faut adapter les contenus et applications TIC pour faciliter l’accès d’un plus grand
nombre à l’information de base sur la santé, appuyer le réseau de santé par des infrastructures
et applications favorisant la décentralisation des services de soins et le recours aisé à des
spécialistes nationaux et internationaux (système de référents).
31 PNTIC- D JUIN 2005
POLITIQUE ET STRATEGIES
Agriculture, Pêche et Élevage : Il faut mettre en place des applications destinées à une
population rurale pour renforcer les échanges d’information et d’expériences dans les secteurs
les plus productifs (riziculture intensive, production d’alevins, pêche industrielle et autres agro-
industries
Les collectivités décentralisées : Il faut privilégier la promotion des potentiels régionaux ainsi
que l’administration de proximité.
Le développement des contenus, leur mise à jour et la disponibilité des applications et des
réseaux nécessitent une appropriation nationale croissante et soutenue des TIC.
Les entreprises seront appuyées, dans l’utilisation des TIC pour leur développement, par le
déploiement d’un Fonds dédié au développement de l’Accès au Service Universel (FASU). En
particulier, elles seront soutenues pour la mise à disposition d’une infrastructure de communication
et le développement ou l’acquisition d’applications utilisant les TIC. Le principe de l’appui doit
néanmoins être fondé sur une prise de risque importante des entreprises et sur leur volonté de
soutenir et de pérenniser leur projet.
Des exemples d’applications pour les entreprises sont : le système de gestion, le système de
production, la vitrine commerciale, le portail, etc.
Le fonds FASU permet également d’appuyer les entreprises pour la formation de personnels en
TIC.
L’Etat appuiera et facilitera toutes les démarches publiques ou privées favorisant le transfert de
technologie dans les TIC. L’Etat mettra en place un cadre de partenariat entre les entreprises et
les universités pour développer la recherche appliquée en TIC.
Encadré 7 : Le secteur des TIC offre une réelle opportunité pour le renforcement des exportations
L’augmentation des exportations est une des priorités du gouvernement malgache. Les experts
malgaches devront être quantitativement suffisants et au même niveau que ceux des pays
développés ou émergeants pour pouvoir, à moyen terme, faire des TIC un secteur leader dans
l’exportation.
Les compétences en TIC doivent être mieux réparties au niveau national pour une meilleure
répartition des revenus induits. La concentration de l’économie sur quelques villes (Antananarivo,
Antsirabe et Toamasina) est un facteur qui tend à réduire les efforts de déploiement des TIC dans
les autres régions. Une forte volonté politique est indispensable pour résister à cette tentation.
La réglementation d’attribution du fonds FASU incitera l’établissement des entreprises TIC dans
les régions ou provinces.
Chaque province devra disposer au moins d’une technopole dans dix ans.
L’île Maurice est à la recherche de 16.000 techniciens et ingénieurs d’ici 2006. La région Océan
Indien et Afrique de l’Est en requièrent trois à quatre fois plus sur la même période. Le seul fait
de posséder autant de ressources humaines compétentes à l’horizon 2006 et l’existence d’un
réseau national suffisamment développé, constituent un atout économique et socioculturel pour
se positionner dans la région en tant que leader en matière de développement par les TIC.
Les chapitres précédents ont suffisamment relaté la nécessité d’un nouveau cadre de
réglementation à Madagascar. C’est une condition nécessaire pour attirer les investissements
privés, pour promouvoir une concurrence saine en faveur des usagers et des consommateurs. Il
doit être surtout un outil pour accompagner cette politique fondée sur l’accès universel.
Un nouvel arrangement institutionnel est adopté pour asseoir efficacement cette nouvelle
réglementation et la mise en œuvre effective de cette nouvelle politique (schéma détaillé figure:3 P45)
Extrait de l’ouvrage de l’UIT intitulé «Tendances des réformes dans les télécommunications
2002.
Chapitre 9 Réglementer dans l’intérêt du public, P172
Vu que tous les pays dans le monde autorisent désormais la concurrence au moins pour certains
services de télécommunication et qu’un nombre grandissant de programmes de réforme sont
fondés sur les besoins des consommateurs, les gouvernements doivent répondre à trois
questions fondamentales en 2001 :
1) Quelle “réglementation” devrait être appliquée à des marchés se trouvant à différentes
étapes de transition vers la concurrence?
2) Quelle est, pour chaque gouvernement, la meilleure démarche institutionnelle à adopter
lorsqu’il doit faire face aux conditions de marché qui existent dans le pays?
3) Que devraient faire les gouvernements pour répondre aux besoins des consommateurs?
De plus en plus, les gouvernements trouvent les réponses à ces questions dans la législation qui
définit un nouvel organisme de réglementation ou qui modifie l’organisme existant. A l’évidence,
dans un pays qui vient de sortir d’un modèle de monopole des PTT et qui établit un opérateur
commercial, il peut être nécessaire de créer une toute nouvelle autorité de réglementation. Cela
étant, même les gouvernements déjà dotés d’un organisme de réglementation sont entrain de
réexaminer la structure et le mandat de cet organisme avec le souci de s’adapter aux mutations
du marché, telles qu’elles sont perçues, notamment la «convergence» des secteurs des services
vocaux, de données et multimédias.
Les gouvernements se tournent de plus en plus vers des institutions spécialisées, voire
technocratiques. Très souvent, il s’agit d’organismes ou de services distincts dirigés par des
commissaires ou des directeurs nommés.
Plate forme réunissant le public, le privé et la société civile, c’est le résultat de la fusion
de la réglementation des contenus audiovisuels et celle de l’ensemble de l’infrastructure
nationale, compte tenu de la convergence numérique. Le HCSI est l’agence d’exécution
de la présente politique des TIC. Il a pour mission principale d’initier, de coordonner toutes
les actions de mise en œuvre de cette politique. Il assure également une mission de veille
stratégique et il formule les propositions d’orientation aux autorités compétentes. Ces
propositions peuvent faire suite à des constats de dysfonctionnement du système (système
de régulation en panne, révision des textes sur la réglementation selon les imperfections
constatées dans ses applications, etc.) ou à de nouvelles stratégies consécutives à une
évolution importante des technologies. Des experts sont mis à la disposition du HCSI pour
des besoins d’expertises ou d’analyse et pour étudier la pertinence de ses propositions. Le
HCSI est formé de commissions qui sont les structures d’accueil des experts et des acteurs.
Les commissions peuvent être permanentes. C’est le cas de la commission juridique et
de la commission média et contenu par exemple. Une commission permanente assure
également la gestion du FASU. L’indépendance du HCSI est requise pour sa crédibilité et sa
légitimité. Les propositions et les décisions du HCSI sont rendues public et sont élaborées
dans une transparence totale.
• Un observatoire
(ORTIC). Il a pour mission de veiller à l’application des textes dans une totale transparence
et basée uniquement sur les considérations techniques. Il rend compte de façon régulière
au HCSI et au OMSI des difficultés rencontrées dans l’ l’application des textes ou en raison
de l’insuffisance d’application. Face à un non-respect des textes en vigueur, il peut, en
parfaite coordination avec le HCSI, saisir la justice. Il peut aussi initier les modifications des
textes concernés pour les proposer aux autorités compétentes.
(BNM). Il est chargé de recenser les normes existantes en matière de TIC et officialise leur
application sur le territoire national, après une éventuelle adaptation au contexte national.
Le BNM doit renforcer ses compétences dans les domaines des TIC.
• Les organismes comme l’Office Malgache des Droits d’Auteurs (OMDA) et l’Office
Malgache
de la Propriété Intellectuelle (OMAPI)
Doivent également renforcer leurs compétences juridiques dans les domaines des TIC afin
de mettre en œuvre effectivement les engagements de Madagascar au niveau international
par rapport à l’avènement du numérique.
• Le NIC-MG
Garde ses fonctions actuelles mais oriente davantage ses actions vers la logique du marché
international tout en préservant et promouvant les noms d’extension nationaux. Il sera
également chargé de veiller à la normalisation du système de nommage afin de faciliter
l’accès des nationaux aux contenus endogènes.
• L’OTME
Les statuts juridiques du HCSI et de l’OMSI doivent faire l’objet d’une réflexion approfondie. Les
statuts d’Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) ou d’Etablissement
Public à caractère administratif (EPA) peuvent ne plus correspondre à leurs objectifs. Le cas
échéant, il faut entrevoir toutes les possibilités de pérenniser ce cadre.
35 PNTIC- D JUIN 2005
POLITIQUE ET STRATEGIES
Le développement des TIC doit être accompagné de mesures adéquates pour le développement
des entreprises TIC. Elles sont indispensables pour assurer le développement des services, pour
accompagner les entreprises des autres secteurs, et pour renforcer l’administration et le service
public (santé, éducation, etc.). Le poids progressif du secteur dans l’économie doit répondre à
l’ambition nationale de faire des TIC un instrument du développement rapide et durable. Les
potentialités de Madagascar et ses avantages comparatifs permettent d’ailleurs d’en faire un
secteur exportateur. Le développement accéléré de l’entreprenariat doit ainsi impliquer tous les
acteurs avec le secteur privé au premier plan, l’Etat comme facilitateur mais également comme
acteur dans ses Programmes d’Investissements Publics, et enfin, les consommateurs.
Le Fond d’Accès au Service Universel est créé en vue d’étendre les différents services TIC
auprès de toutes les catégories de consommateurs, y compris ruraux. La mission du FASU est
de :
- Collecter ce fond
- L’affecter par rapport aux besoins exprimés dans la politique nationale
- Formuler des besoins en vue de la réalisation des objectifs d’appropriation des TIC
- Appuyer la formation TIC à tous les niveaux
- Incuber des entreprises locales pour servir les intérêts des usagers locaux
- Vulgariser l’usage des TIC
- Alphabétiser les jeunes en milieu rural
- Former en TIC des groupes cibles en vue d’accroître et d’améliorer les services (langues,
informatique, Internet, développement des contenus, etc.)
- Informer les usagers sur la qualité des prestations TIC pour encourager le libre choix.
Ce fonds est géré en toute indépendance. Il est une extension du fonds existant appelé Fonds
de Développement des Télécommunications, géré par l’OMERT actuellement. La réglementation
d’usage doit être facilitée pour lui donner un impact certain dans la mise en œuvre de la présente
politique. Un observatoire dans lequel seront représentés, d’une manière significative, les
consommateurs évaluera les impacts des actions menées.
Cette modification se justifie par la mise en place du nouveau cadre induit par cette nouvelle
politique. Elle est conçue pour stimuler les initiatives privées favorisées par les innovations
technologiques incessantes dans le secteur. Ce fonds contribuera ainsi au développement et
au déploiement des meilleurs services qui dépassent le simple stade de développement des
infrastructures de télécommunication.
Ces ressources, à elles seules, ne pourront permettre de réaliser l’ensemble des projets définis
à court terme. Ils pourront être soutenus par nos partenaires de développement. Un dispositif
plus global sera mis en place pour que les effets soient effectifs et qu’ils soient reproductibles « à
l’infini » afin de pérenniser et généraliser le mécanisme de régulation.
37
POLITIQUE ET STRATEGIES
La réglementation d’usage de ce fonds fera l’objet d’une étude approfondie. On peut néanmoins
citer des usages comme :
- Fonds de garanti ;
- Fonds de capital risque visant à accroître l’exportation de produits ou services TIC ;
- Fonds d’appui aux ONG pour les campagnes de vulgarisation des TIC.
L’intégration de la diaspora dans le système doit faire l’objet d’une attention particulière. Elle peut
contribuer à favoriser les échanges internationaux comme elle peut aussi apporter ses propres
expériences.
L’implication de l’Etat au premier niveau est primordiale. Il en de même des hauts responsables
de l’administration, les Ministres, les Secrétaires généraux, les Directeurs généraux et les
Directeurs. L’administration a un important rôle à jouer comme moteur du développement
des contenus et applications au service de la bonne gouvernance. L’administration a aussi un
important rôle à jouer comme promoteur des Programmes d’Investissements Publics (PIP). Elle
a enfin un rôle, et non des moindres, de promotion de cette politique auprès des investisseurs
internationaux et auprès de nos partenaires de développement.
Le secteur privé étant le moteur du développement, une plus forte adhésion des dirigeants
d’entreprise est requise. Elle est encore jugée insuffisante, surtout au niveau des PME/PMI. Les
entreprises doivent être parmi les premiers bénéficiaires de cette politique. Un projet de système
d’information d’entreprises ne peut pas réussir sans une adhésion et une forte implication de son
dirigeant.
Enfin, la vigilance permanente des usagers et des consommateurs ainsi que l’expression de
leurs exigences en qualité de services sont capitales. Leur participation active dans les diverses
entités de l’arrangement institutionnel sera de nature à contribuer à l’amélioration des services
TIC à Madagascar.
• A court terme :
- Etendre la couverture téléphonique et audiovisuelle numérique dans les différentes régions de
Madagascar et spécifiquement dans les 112 fivondronana.
- Début de convergence et d’interconnexion des réseaux numériques (téléphonie, Internet, VOIP,
Média et audiovisuel, interconnexion nationale des réseaux des FAI8).
- Mise en place d’un indicateur national de l’accès aux infrastructures à l’échelle nationale et d’un
indicateur d’impacts.
- Etude et début de réalisation du Backbone national.
- Etude et Réalisation de maillage en Fibre optique et/ou en BLR des métropoles (Antananarivo,
Antsirabe, Antsiranana, Fianarantsoa, Mahajanga, Toamasina, Toliara), impliquant les collectivités
décentralisées (communes, régions, et provinces autonomes).
• A moyen terme :
- Etendre et numériser le réseau interurbain entre les régions à fort potentiel économique (en
général à densité de population élevée) et établir les principaux maillages secondaires autour
des artères principales, en particulier, pour couvrir les nouveaux villages nouvellement reliés aux
routes et/ou électrifiés.
- Fin d’installation et Début du fonctionnement du Backbone national.
- Connectivité TIC de chaque fivondronana et des communes environnantes.
• A long terme :
- Assurer l’interconnexion et la convergence de tous les réseaux vers le RNNS9 (Backbone et les
stations de liaison par satellites)
- Accessibilité des applications et services de haut débit dans les différents nœuds de maillage du
RNNS au sein des 112 fivondronana et de leurs communes environnantes enclavées ou non.
- Accessibilité téléphonique à moins de 5 km.
2) Tendre vers une capitalisation progressive des grands investissements TIC dans le
patrimoine national pour préserver la pérennisation de la notion d’accès universel.
• Faciliter les investissements privés dans de grands travaux d’infrastructure.
• Réguler l’usage de cette nouvelle infrastructure de base au profit de l’accès universel.
3) Converger vers les services numériques non discriminatoires (texte, voix, vidéo,
monétique, etc.) à terme.
• Faire bénéficier le service numérique d’une généralisation au niveau de la réglementation.
• Faciliter le développement de nouveaux services d’échange et d’information.
• Redéfinir le cadre de prestation de services TIC.
• Généraliser l’accès à ces services par des formations de type continue et/ou permanente.
• Faire des infrastructures communautaires ou des technopoles, des centres d’excellence TIC
accessibles à un plus grand nombre par le biais de la production et de la numérisation des
contenus.
10 Il est possible d’utiliser les câbles HT haute tension pour supporter physiquement la fibre optique. Il est également
possible de faire passer, par une distribution filaire en MT moyenne tension, des fréquences véhiculant des signaux de
communication à haut débit.
Les contenus en malgache doivent être développés pour faciliter l’intégration du plus grand
nombre dans la société de l’information. De même, les applications doivent tendre vers la
compétitivité et
l’ouverture de l’industrie et du commerce aux échanges intra et extra nationaux. Le renforcement
de l’apprentissage des langues étrangères doit être également entrepris pour permettre l’accès
du plus grand nombre au savoir universel.
• A court terme :
- Initier et développer des contenus en langue malgache pour apporter des informations sur la
santé, l’éducation, le commerce et l’administration, et pour permettre une accessibilité élargie à
ceux qui ne maîtrisent que la langue nationale.
- Assurer un environnement favorable par une recherche systématique d’utilisation des TIC au
sein de l’administration (centrale, déconcentrée et décentralisée) : pour améliorer les services
publics et leur gestion interne (suivi de la gestion des crédits, logistique, ressources humaines,
etc.) et pour rendre plus accessibles et plus transparentes les informations et les décisions
administratives.
- Valoriser par les TIC les potentialités régionales et nationales par le biais des organismes
intermédiaires tels que les chambres consulaires régionales et leur fédération nationale.
- Mettre en place les dispositifs de soutiens aux entreprises, aux organismes intermédiaires, aux
ONG et aux associations dans leur projet de développement de contenus et/ou d’applications.
- Mettre en place des projets pilotes de télécentres communautaires et ruraux sous initiative
privée.
- Mettre en place une technopole pour créer une synergie nationale en matière de formation,
recherche et application afin d’appuyer les secteurs prioritaires.
• A moyen terme
- Mettre en place le cadre juridique régissant la confidentialité, le droit d’accès, le cryptage et le
piratage numérique et veiller à son application.
- Favoriser l’avènement d’un secteur de développement de contenus numériques à l’échelle
nationale.
• A long terme
- Favoriser l’exportation du savoir-faire national par la promotion du secteur TIC au niveau
des structures régionales (COI, COMESA, SADC, etc.) et internationales comme l’espace
francophone.
• Privilégier les contenus multimédias au profit des analphabètes pour les applications d’ordre
social et culturel.
• Vulgariser les applications radiophoniques pour une large production et un échange de
contenus.
• Faire de la langue officielle un outil privilégié pour accéder au service public de
l’administration.
• Encourager l’accès aux contenus internationaux par l’apprentissage, dès le plus jeune âge,
de la langue anglaise et française.
• Favoriser la vulgarisation des contenus indispensables, libres d’utilisation, en langue
malgache dans le but d’un meilleur partage du savoir.
• Rendre plus dynamique la traduction linguistique en malgache de nouveaux mots techniques
(Exemple : TIC=TIKA) au sein de l’Académie nationale
11 Le principe de syndication est un concept nouveau permettant, grâce aux TIC, de regrouper au même endroit différentes
informations éparpillées dans des applications distantes. Ceci évite toute forme de redondance au sein d’un système global.
• A court terme :
- A très court terme, établir une stratégie et un plan pour atteindre les objectifs de 30 000 experts
et 10 millions d’utilisateurs TIC en 10 ans.
- Introduire systématiquement au moins un module TIC dans tous les niveaux de formation
académique et professionnelle.
- Mettre en place tous les dispositifs d’appui aux organismes publics, intermédiaires (chambres
consulaires) et privés de formation en TIC.
- Mettre en place des dispositifs d’appui aux organismes publics, intermédiaires (chambres
consulaires) et privés pour la formation de personnels en TIC.
- Inciter le développement des partenariats entre les établissements d’enseignement supérieur,
les entreprises et la recherche internationale pour les recherches appliquées en TIC.
- Renforcer l’acquisition d’ordinateurs dans les administrations comme base du renforcement
des capacités dans le secteur public et mise en réseau de tous les bâtiments administratifs pour
vulgariser le concept.
- Mettre en place un secteur privé ou une ONG TIC dans chacun des fivondronana grâce au
développement de l’entreprenariat.
- Continuer la campagne nationale de sensibilisation des dirigeants du secteur public et du secteur
privé sur le rôle de plus en plus prépondérant des TIC dans la vie économique et sociale.
• A moyen terme :
Le réseau d’excellence national en TIC est établi grâce à l’existence d’au moins une technopole
par province.
• A long terme :
Des industries nationales de production numérique participent à la croissance du PIB et répondent
à la demande régionale et internationale.
3) Fédérer les ressources humaines au profit de l’usage des TIC dans les différents
secteurs.
• Redonner à l’outil TIC sa fonction de servir les usagers.
• Faire des TIC un moyen d’accompagnement du changement de mentalité par l’obligation
d’informer et d’échanger de manière plus directe dans toutes les structures de gestion de
l’administration et des entreprises.
• Généraliser l’approche par médiateur pour une meilleure exploitation des TIC par les usagers
des différents secteurs.
• Privilégier le principe de l’autonomie des utilisateurs dans l’usage des TIC par rapport aux
approches techniques, depuis la phase d’élaboration jusqu’à la mise en œuvre de tout projet
TIC.
Pour la réalisation de la politique nationale des TIC, la réglementation est la clé de voûte qui
va permettre au secteur de se développer dans un cadre sain et concurrentiel. La nouvelle
orientation de cette réglementation doit aboutir à la poursuite des actions vers la libéralisation
des télécommunications. Elle doit également mettre l’accent sur l’importance du développement
des services par rapport à la gestion des fréquences.
• A court terme
- A très court terme, mettre en place les différentes structures stratégiques, opérationnelles,
financières et de suivi annoncées dans ce document (HCSI, OMSI, ORTIC).
- Redéfinir des règles transparentes et appropriées pour l’atteinte des objectifs d’accès
universel.
- Faire participer les usagers à la recherche d’amélioration de la qualité des services rendus.
- Mieux définir les rôles des entités du nouveau dispositif réglementaire et de l’Etat pour faciliter
la réalisation de cette politique et garantir l’indépendance des entités concernées.
- Mettre à jour un cadre réglementaire ainsi qu’un dispositif de régulation et de concurrence plus
ouvert aux évolutions technologiques et anticipant les mutations du marché.
- Anticiper la finalisation du processus de libéralisation, par le renforcement de la concurrence
des services TIC, pour instaurer l’accès universel à Madagascar.
- Etablir un dispositif transitoire ou pilote en matière de réglementation par le HCSI, dans l’attente
de la finalisation de l’étude sur une nouvelle réglementation et de son application.
• S’orienter davantage vers une typologie simplifiée des licences de “transport”, (cf. définition
2) et veiller à la simplification et à la transparence des procédures.
• S’orienter vers de simples délivrances d’autorisations pour le développement des “services”
(cf. définition 2).
• Veiller à la simplification des procédures de déclaration d’équipements et éviter les
redondances inutiles de contrôle.
• Créer un environnement législatif, politique et réglementaire qui favorise l’investissement, la
concurrence et l’innovation dans le secteur.
• Réduire les redevances à la consommation grevant la possession d’équipements, afin
d’intégrer les TIC dans la gamme des produits de consommation courante et indispensable.
• Mettre en place une réglementation et des outils de travail relatifs à la création d’institutions
privées ou organismes œuvrant spécifiquement pour la promotion et le développement des
contenus et applications,
• Accélérer la mise en place d’un cadre réglementaire spécifique au développement des
échanges numériques et de tout type de transactions électroniques (cryptage, protection,
sécurisation, droit d’accès).
Par ailleurs, l’utilisation harmonisée des bandes à usage libre selon les directives internationales
(en faveur de la science, de l’industrie et des secteurs prioritaires, usages privés) sera
communiquée et davantage facilitée. De plus, le régulateur doit davantage déléguer ses
responsabilités aux organes compétents sans pour autant compromettre ni son autorité ni son
autonomie.
L’esprit de cette nouvelle réglementation doit prendre en compte les TIC pour favoriser
leur développement vers les zones rurales dans un système de libre concurrence.
Cependant, la transition vers la libéralisation définitive doit être gérée au mieux pour
assurer le bon déroulement des stratégies énoncées dans ce document.
47
STRATÉGIES DE MISE EN OEUVRE
Stratégies fiscales
Outre les mesures fiscales sur l’importation d’équipements informatiques, qui encourageront
l’achat d’ordinateurs, ainsi que les différentes mesures de détaxation accordées par l’OMERT,
de nouveaux réaménagements seront entrepris en vue de développer cette fois-ci les services
offerts aux usagers. Ces mesures visent à amorcer l’usage réel des TIC, en faisant contribuer
directement les consommateurs à travers des taxes de consommation, à l’instar des mesures
appliquées pour la consommation en énergie électrique.
Ainsi, on doit :
• Affecter une partie des taxes payées par les consommateurs pour financer l’accès et le
développement des services TIC.
• Collecter directement cette partie de la taxe auprès des différents prestataires (téléphonie,
télécentres, cybercafés, FAI, FSI, revendeurs d’équipements, fournisseurs de service
audiovisuel numérique, autres prestations de services numériques à définir).
• Gérer le FASU pour permettre l’accessibilité d’un plus grand nombre au service universel
selon des critères normatifs établis (coût unitaire, etc.).
• Mettre en œuvre cette mesure pendant une période limitée (environ 4 ans) jusqu’au rattrapage
d’un retard cumulé et selon des indicateurs comparés aux autres pays “émergents” (Cf.
annexe 1).
• Mettre en place des mesures fiscales favorisant les investissements en équipements de
transport et de création de services.
• Mettre en place des mesures fiscales identiques aux dernières mesures prises sur les
ordinateurs en faveur de la création d’emploi par des nouveaux services à valeur ajoutée.
L’objectif est en fait de lancer, par cette série de mesures fiscales, la croissance des services pour
favoriser un large usage des TIC bien au-delà de la croissance atteinte par le secteur Télécoms
dans les années 1996-1997. Ce fond est mis en place pour donner davantage de responsabilités
aux usagers dans la réalisation de cette politique indépendamment des priorités des prestataires
ou de l’Etat.
La clé de la réussite de cette politique repose sur la mise en place d’un moyen de financement
mutuel pour améliorer les services actuels. Ce système de financement doit être étendu aux
secteurs sociaux afin d’assurer leur opérationnalité de manière durable. Pour cela, il faudrait
faciliter l’entreprenariat au niveau national pour que les compétences se répartissent mieux dans
toute l’île au bénéfice de l’économie locale. Cette répartition doit fournir le point de départ de la
conquête du marché régional et international.
• A court terme :
- Inciter au développement des services par un recadrage des prestataires du secteur (contenus,
applications, recherche appliquée, transport, télécoms,...)
- Redéfinir le rôle et les responsabilités de l’Etat dans le développement des TIC.
- Mettre en place le «fonds d’accès au service universel» ou FASU incluant la contribution des
consommateurs pour aller vers le développement et l’amélioration des services fournis.
- Développer un partenariat proactif Etat-Secteur privé-OSC pour atteindre les différents
objectifs.
- Mettre en place les règles de fonctionnement de l’OMSI afin qu’il puisse, en toute indépendance,
jouer son rôle d’observation et de suivi évaluation des stratégies.
- Renforcer, à l’aide du fond d’accès au service universel et avec le Secteur privé et les chambres
consulaires, le système éducatif, la formation professionnelle, au profit de la décentralisation des
compétences.
- Faire de la privatisation de l’opérateur historique un moyen de lancer les grands travaux
d’investissement définis dans la stratégie de développement de l’infrastructure.
• A moyen terme :
Intégrer dans le FASU un capital-risque national pour un développement plus soutenu du secteur
TIC.
• A long terme :
Faire de cette politique TIC un tremplin d’accès du secteur industriel aux marchés internationaux
(numérique, tourisme, etc.) grâce aux évolutions potentielles des acquis au niveau du marché
national.
Administration
L’assise de la politique repose sur la volonté de l’administration à lancer réellement des initiatives
ambitieuses. En effet, l’Etat doit avoir le courage politique de procéder à l’innovation en matière
d’utilisation des TIC dans tous les domaines de l’administration générale depuis la base de la
pyramide. Il faut mettre en place une stratégie promouvant la transparence dans la gestion des
affaires de l’Etat, engager un véritable partenariat avec le secteur privé et améliorer le service
public.
Pour cela, l’administration doit :
• Promouvoir la gestion transparente des affaires publiques pour obtenir une meilleure
participation des citoyens grâce aux TIC (la démocratie et la bonne gouvernance).
• Réorganiser l’administration, à tous les niveaux, pour une meilleure efficacité et une qualité
des services publics au profit du secteur privé par l’utilisation optimale et accrue des TIC dans
toutes les procédures de gestion.
• Faciliter les dispositifs de suivi et d’évaluation par l’intégration des données au sein de
l’administration.
• Rendre les TIC indissociables des actions prônant la transparence et celles luttant contre la
corruption.
Le système global éducatif doit être vu sous ses différents angles afin de trouver une meilleure
adéquation entre les besoins et l’offre prévue par la mise en œuvre de cette nouvelle politique
TIC. Le FASU devient l’un des moyens d’accompagnement de la vulgarisation de l’usage des
TIC au niveau national.
Un médiateur est une personne ayant une expérience ou des connaissances dans un domaine/
secteur quelconque qui utilise régulièrement les TIC dans son métier. Sans être forcément un
informaticien, il œuvre pour en faciliter l’usage dans son domaine/secteur et/ou pour former ou
assister un groupe social cible.
12 Un consultant métier est une personne, spécialiste d’un domaine, capable de reproduire par les TIC ses connaissances
à l’usage d’un plus grand nombre de non experts. Ceci aura pour effet de multiplier les effets d’une expertise dans un
domaine au service de simples usagers TIC.
C’est sur ces nouvelles bases que se développeront les ressources nécessaires à l’essor réel des TIC
défini dans ce document.
Industrie et commerce
Le secteur privé en général et le secteur de l’industrie et du commerce en particulier tardent à
s’approprier l’utilisation des TIC dans leur branche d’activité. Pour pallier ce retard, une politique
volontariste est à mettre en place pour favoriser la maîtrise d’une culture TIC et pour relancer le
développement du secteur par son exploitation rationnelle. La stratégie mise en œuvre en matière
de « contenus et applications » et d’ « entreprenariat » doit lui permettre de s’ouvrir davantage au
marché intérieur et de lui faciliter l’intégration dans les échanges régional et mondial. Pour aller
plus loin, il faut :
53 PNTIC- D JUIN 2005
STRATÉGIES DE MISE EN OEUVRE
marché intérieur et de lui faciliter l’intégration dans les échanges régional et mondial. Pour aller
plus loin, il faut :
• Définir une politique industrielle nationale en faveur de l’accroissement de la productivité et
par l’utilisation des TIC dans toute la chaîne de production.
• Définir une politique permettant l’intégration réelle de Madagascar dans le circuit de la
nouvelle économie par les TIC et par les échanges régionaux et internationaux des produits
industriels et de services.
On doit :
• Accroître l’ouverture des marchés et l’intégration des secteurs productifs dans l’économie
nationale, régionale et mondiale pour développer l’exportation,
• Amener les industriels à avoir une culture TIC
• Développer les échanges industriels et les transferts de technologie par le Net.
• Développer une culture TIC dans tous les maillons du secteur industrie et commerce.
• Favoriser la numérisation et l’interconnexion des échanges interbancaires.
• Définir et mettre en place une stratégie de e-commerce.
• Promouvoir des solutions innovantes lorsque les technologies et les applications numériques
existantes ne sont pas adaptées à notre contexte.
§ Encourager l’utilisation des TIC au sein des secteurs tertiaire et secondaire.
§ Développer les échanges commerciaux par le Net, à l’interne comme à l’externe.
• Promouvoir et développer des chambres de commerce et d’industrie modernes répondant
aux besoins d’échanges avec celles existantes dans le monde.
• Faciliter la communication Intranet au sein de chaque entreprise (même distant
physiquement).
• Faciliter l’interconnexion des services pour l’industrie entre le secteur privé et l’administration
(douane, etc.).
L’augmentation de la productivité nationale fait partie des enjeux nationaux dans les efforts de
réduction de la pauvreté. L’utilisation des TIC est l’une des voies qui permet de vulgariser les
activités productrices rurales.
Santé
L’objectif est de mettre en place un système de santé rénové avec une capacité de soins
multipliée, grâce à une décentralisation de la gestion et des compétences dans les infrastructures
existantes ou à créer.
PNTIC-D Juin 2005 54
STRATÉGIES DE MISE EN OEUVRE
Un tableau descriptif détaillé et chiffré sera établi avec l’ensemble des partenaires, bien au-
delà des initiatives déjà répertoriées ci-après.
.
- Appui à la recherche en
Logiciels libres
- Appui à la
gouvernance d’Internet
et communautaire : - Accès
Formation du personnel de santé
56
Partenaires Lien possible avec la PNTIC-D
Projets Opportunités
Agence Universitaire - 4. Projets régionaux : Formation à distance :
de la Francophonie (AUF) - CIDST (Centre d’Information renforcement des capacités
et de Documentation Sensibilisation
Scientifique et Technique)
- SIST (Système d’Information TIC et enseignement
Scientifique et Technique) : supérieur
portail scientifique à l’usage des
chercheurs et des enseignants
- ADEN (Appui au Liens avec les télécentres, Complément au programme des
Désenclavement Numérique) : formation et création d’outils télécentres, mutualisation des
association des centres d’accès expériences
communautaires
- Administration électronique Liens avec le e.gouvernement
USAID Connexion sans fils, POP Accès Appui à la formulation de la politique
(pointde présence) de libéralisation
Appui au secteur privé en Renforcement des capacités Projets de contenus dans
partenariat avec CISCO les domaines de la santé, de
Systems : 5 centres de l’environnement et de l’appui au
formation, formation des ONG et gouvernement
des officiels du gouvernement
Dons d’ordinateurs à des
Accès
institutions
Environnement
PPIAF : amélioration du cadre Tient compte de la politique nationale
Banque Mondiale Renforcement de la capacité
législatif et réglementaire des TIC
du régulateur
STRATÉGIES DE MISE EN OEUVRE
Beaucoup de ressources
57
Partenaires Lien possible avec la PNTIC-D
Projets Opportunités
Priorités de la coopération
Coopération Japonaise Disposée à examiner une requête
Pas encore de projet TIC bilatérale :éducation,
Disponibilité de coopération tripartite
environnement, santé
Bourses de formation et d’échange
Partage d’expériences avec
Coopération Indienne Pas encore de projet TIC des firmes indiennes en IT
(ex : NASSCOM, cf. http://
www.nasscom.org)
Beaucoup de ressources
disponibles : 9è FED (2003-2007 :
267 millions d’Euros) pour les
routes, le développement rural,
(non ciblé)
58
Chapitre 9
Des expériences internationales, en particulier africaines, il est apparu que beaucoup de politiques
nationales n’ont pas dépassé le stade de la formulation. Les raisons essentielles évoquées se
trouvent surtout dans l’absence de ressources pour sa mise en œuvre. La nation doit se donner
les moyens et la volonté pour être à la hauteur de ses ambitions.
Les gouvernements des pays développés et des pays en développement sont invités à jouer
un rôle important en vue de favoriser et de faciliter l’essor de la société et de l’économie
de l’information. Ils devraient avant tout montrer l’exemple en adoptant des pratiques de
gouvernement électronique. L’expérience montre que dans de nombreux pays développés où
les TIC ont connu une croissance rapide, les pouvoirs publics ont été étroitement associés à la
promotion de leur développement. Les gouvernements jouent un rôle important en tant que chef
de file, surtout au début, en élaborant un projet, en sensibilisant la population et en faisant du
développement des TIC une priorité nationale.
Quelles sont réellement les promesses tenues par la nouvelle économie pour les pays en
développement? L’explosion, des technologies de l’information et des communications, ouvre
de nouvelles possibilités pour des créneaux d’activité. En Inde, ce secteur a généré un chiffre
d’affaires de 330 milliards de roupies (7,7 milliards de dollars) en 1999, soit une multiplication
par 15 par rapport à 1990 , et les exportations sont passées de 150 millions de dollars en 1990
à pratiquement 4 milliards de dollars en 1999. Une étude estime que ce chiffre pourrait atteindre
50 milliards de dollars d’ici 2008. Les technologies d’information représenteraient alors 30% des
exportations de l’Inde et 7,5% de son PIB. De 180.000 en 1998, le nombre d’emplois dans le
secteur informatique devrait s’établir à 2,2 millions en 2008, soit 8% de l’emploi formel dans le
pays.
Les technologies de l’information et des communications créent de nouvelles possibilités
d’externalisation, puisqu’elles permettent d’élaborer des services dans un pays et de les vendre
dans un autre. Ces services, qui passent par des réseaux de télécommunications ou de
transmissions de données sont notamment la gestion des opérations de carte de crédit, des
déclarations de sinistre aux sociétés d’assurance, des paies, de la clientèle et des ressources
humaines ou financières. Le marché mondial de l’externalisation pèse plus de 100 milliards
de dollars. Sur les 500 entreprises du classement du magazine Fortune, 185 entreprises
externalisent leur activité informatique en Inde, qui compte actuellement 1250 entreprises
exportant des logiciels.
L’Inde témoigne de l’importance des politiques publiques. En veillant à l’enseignement
des technologies de l’information (plus de 73.000 nouveaux diplômés sortent chaque années
des écoles techniques en langue anglaise du pays) et en investissant dans l’infrastructure
(en particulier dans les liaisons à haut débit et les passerelles internationales avec une bande
passante suffisante), l’Etat indien a permis à son pays de trouver sa place dans la nouvelle
économie. Ces efforts devraient donner des résultats durables en terme de développement
humain et de croissance économique équitable.
Extrait. Sources Reuters, 2001. Lu dans le rapport mondial sur le développement humain 2001 P57
«La fracture numérique en Afrique» par Bernard Conte Maître de Conférences EMPIRES
(Equipe Mondialisation, Politiques de l’Information et Régulations Economiques et Sociales)
Centre d’Economie du Développement – Université Montesquieu - Bordeaux IV
Résumé :
La mondialisation s’accompagne d’une extension et d’une densification des réseaux. C’est par
l’Internet, le réseau des réseaux, que transitent les flux d’information qui seraient un nouveau
vecteur du développement. Pour cette raison, l’accélération de la diffusion de l’Internet au Sud
constitue une priorité stratégique pour les bailleurs de fonds. Dans ce contexte, la mesure de la
diffusion d’Internet apparaît essentielle. Les mesures « classiques » s’intéressant au
« nombre d’abonnés » ou au « nombre d’utilisateurs », ne sont pas satisfaisantes particulièrement
en ce qui concerne l’Afrique. Nous construisons un indicateur du développement d’Internet en
Afrique (IDIA) fondé sur cinq paramètres : le nombre d’utilisateurs d’Internet, la télédensité, le
nombre de fournisseurs de services Internet, le débit international et le nombre d’ordinateurs
connectés. Une analyse en composantes principales permet la construction dudit indicateur
sur la période 1997-2000. Les résultats révèlent notamment la présence d’une profonde
fracture numérique au sein du continent. Toutefois, nous mettons en lumière l’existence d’une
ε–convergence indiquant une tendance à la réduction dans le temps de la fracture numérique
entre les différents pays africains.
L’IDIA est fondé sur cinq paramètres qui permettent d’embrasser différentes dimensions du
processus de développement de l’Internet. Ces paramètres mesurent essentiellement l’aspect
quantitatif du développement du réseau. L’inclusion d’autres paramètres notamment relatifs aux
usages pourrait renforcer la puissance explicative de l’indicateur. Mais les études sur ces aspects
du développement d’Internet sont rares et lorsqu’elles existent, ne couvrent que des zones
géographiques limitées. Les résultats de l’IDIA révèlent l’existence d’une fracture numérique3
intra africaine. Nous tenterons de déterminer l’évolution prévisible de cette fracture dans le
temps.
Note de Synthese
Contexte
• Réseaux insuffisants en terme de couverture géographique et de débit tant national
qu’international
• Les TIC restent encore trop une affaire de spécialistes
• Les contenus sont presque inexistants pour les besoins d’une population à majorité rurale
• Existence d’initiatives parallèles pour mettre en place des coordinations sectorielles ou pour
construire des visions
• Réglementations inadaptées pour le développement des TIC
• Existence de fossés numériques : entre zone urbaine et rurale, entre Madagascar et le reste
du monde
• Fiscalité contraignante pour le développement du secteur
• Coût des services et des équipements TIC exorbitant par rapport au niveau de vie de
l’ensemble de la population
• Une offre d’embauche largement supérieure par rapport à la demande
• Insuffisance de formateurs en quantité et en qualité à tous les niveaux
• Politique pédagogique inadaptée au développement dès l’enseignement de base
• Inadéquation entre besoins et formations
• Taux important d’analphabétisme
• Insuffisance de compétences en TIC.
• Volonté du gouvernement de coordonner le développement concerté du secteur
Finalités
• Accès universel aux services TIC (équipements, contenus, services, formation etc.)
• Faire des TIC un moyen d’insertion de Madagascar dans la mondialisation
5. Administration
• Rôle de leadership dans l’utilisation des TIC (e-governance, e-learning, etc.)
Plan d’actions
• Mise en place d’une entité indépendante chargée du développement des TIC à
Madagascar toujours en partenariat entre l’Etat, le secteur privé et la société civile et,
impliquant fortement les utilisateurs
• Mise en place d’une entité regroupant l’Etat, le secteur privé et la société civile, chargée
d’assurer le suivi du forum jusqu’au bouclage d’une politique nationale des TIC pour le
développement.
• Organisation d’ateliers spécifiques avec la participation des régions
• Synthèse des travaux de réflexion des différents ateliers en vue de produire le document final
de politique nationale du secteur qui doit servir de base à l’élaboration d’un cadre législatif et
réglementaire
63 PNTIC- D JUIN 2005
ANNEXES
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00
1
0
00
0
50
0
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
L’UIT recommande pour sa part, pour les pays de l’Afrique sub-saharienne, un taux de pénétration
Internet de 5% en 2005, ce qui équivaudrait à 873 000 internautes pour Madagascar à cette date.
Ce chiffre est difficilement réalisable car il va au-delà même du nombre de lignes fixes installées.
Comme objectif, et en l’absence de prévisions fiables pour les pays en développement,
Madagascar peut se donner le même objectif de 5 internautes pour 100 habitants mais à horizon
2010 soit 1.000.000 d’internautes sur une population totale de 20 millions d’habitants. A supposer
qu’à cette date, (i) le RNNS soit établi ainsi que la FO internationale, (ii) les technologies fixes et
mobiles permettent d’accéder à Internet à des tarifs concurrentiels, (iii) le taux de lignes - fixes et
mobiles - avec Internet soit d’environ 40%.
Une étape proposée à l’issue des études sur l’infrastructure nationale et internationale
�����������
Nosy Be
Andoany
Hell-Ville Ambilobe
Antsapano
Ambanja
�������
Bealalana
Andapa
��������
Antsohihy
Maroantsetra
��������� Madritsara
Mampikomy
Mananara
Ambondromamy Ile
Manompana
Sainte
Maevatanana Marie
Soanierana-Ivongo
Ambodifotatra
Fenoarivo
Amparafaravola
Mahavelona
�������������
Foulpointe
Ankazobe Anjozorobe
���������
Tsiroanomandidy ������������ Andasibe
Ampefy Arivonimamo
���������
Vatomandry
Miandrivazo
Betafo ���������
���������
Mahabo Malaimbandy ���������
Ranomafana
������������ ���������
Ambalavao
Ihosy ��������
Ranohira
Sakaraha
�����������
Phase 5
Andranovory Betroka
Vangaidrano
�������
Les lignes rouges et bleues constituent le
RNNS à l’horizon 2006. Ce schéma sera
Ampanihy
définitif après une prochaine étude détaillée
sur les vraies possibilités de la fibre optique
�������� (nationale et internationale).
��������
VSAT seul VSAT & Cuivre VSAT & BLR VSAT & BLR
Sans fil Cellulaire
Usage type Communes Petites villes où Petites villes où le Villes isolées de
rurales où la population est coût du cellulaire province où le
l’installation d’une suffisamment ne se justifie pas à tirage du FH ou
ou de quelques concentrée et le cause du nombre du FO pose des
cabines publiques où le besoin en d’abonnés et de la difficultés
est justifiée à téléphone est taille de la zone à
cause de la faible suffisamment couvrir
utilisation. important (y
compris en besoin
de débit données)
pour justifier
l’installation filaire
Distribution de la Eparpillée Concentrée et en En grappes Répartition
population grappes uniforme
Très faible, < 0.1 Faible à moyenne Faible à moyenne : Moyenne > 0.1
lignes par km2 20 à 500 abonnés lignes par km2
en tout ou plus de 500
abonnés
Densité du trafic Faible Indifférent Indifférent Faible à moyenne.
Le GSM 1800
ou le GSM 1900
supportent des
densités de trafic
plus importantes
mais restent
surdimensionnés
pour un usage
rural
Mobilité Aucune Aucune Limitée Oui dans les
limites de la taille
de la cellule. Le
GSM 900 a une
cellule plus large
Couverture < 300 m : les < 5 km à cause < 5 km à cause < 30 km, taille
terminaux sont des limitations de la portée maximale d’une
soit autour de la habituelles de la des différentes cellule GSM.
station VSAT elle- paire torsadée technologies sans
même, soit à très cuivre fil telles que DECT,
faible distance. CT2 ou PHS.
Typiquement Noter toutefois
cabines publiques que les différents
et téléphones nœuds sans fil
payants. peuvent être tirés
par plusieurs
liaisons BLR point
à point.
VSAT seul VSAT & Cuivre VSAT & BLR VSAT & BLR
Sans fil Cellulaire
Accès à un central Requis puisqu’il Pas Pas Pas
distant n’y a pas de nécessairement nécessairement nécessairement
communication si conversation (id.) (id.)
locale (pas de locale ; requis
réseau local pour l’interurbain
et l’international
Géographie Sans importance, Difficultés Faible importance. Pylônes souvent
le signal VSAT éventuelles de Les technologies requis, sinon,
voyage dans le génie civil et sans fil actuelles sensibilité à
plan vertical de durabilité échangent leur l’escarpement.
en fonction de faible portée
l’escarpement contre une relative
du terrain, de la insensibilité
nature du sol et aux obstacles
du climat. du terrain. Ne
nécessite pas de
pylônes.
Rapidité 2 à 3 jours par site Longs travaux à Ralenti par les
d’installation cause du génie 2 à 3 jours par site pylônes, sinon
civil. installation rapide
Puissance Faible, < 250 Moyenne, < 600 Moyenne, < 700 Forte, ~ 2000
requise par les watts. Une station watts watts watts.
installations VSAT peut
très bien être
alimentée par
des panneaux
solaires. Les
terminaux
abonnés n’ont pas
nécessairement
besoin de
sources d’énergie
supplémentaires.
Puissance requise Aucune Aucune Faible, < 5 watts Moyenne, < 30
côté terminal watts.
abonné
Maintenance Très faible Moyenne Faible Faible
requise
Risques Fragilité de Vol de fils Fragilité de Antenne et
l’antenne l’antenne pylône.
extérieure. extérieure
Le « Digital Video Broadcasting - Return Channel over Satellite « est une solution d’accès à
Internet par satellite. Le DVB-RCS est une connexion bidirectionnelle qui ne nécessite aucune
liaison terrestre, et ce, de n’importe quel point dans le monde. La voie de retour permet des
débits jusqu’à 2Mbps. La bande passante mutualisée est garantie ou à la demande. De surcroît
adoptant une technologie ouverte, le DVB-RCS permet des applications diverses : ISP, Réseau
privé corporatif, Télé-médecine, Education à Distance, Voix sur IP, Vidéoconférence... sans
déployer de nouvelles infrastructures.
A la différence des terminaux standards de réception de TV par satellite, cette technologie
repose sur des terminaux bidirectionnels (Satellite Interactive Terminal) et des hubs DVB-RCS
optimisés pour le haut débit permettant de fournir de la bande passante à la demande (72Kbps
en voie montante et 2Mbps en voie de retour).
Face à cette nouvelle concurrence, les opérateurs établis du fixe et du cellulaire mettent
respectivement à jour leurs réseaux avec des technologies de leur choix. Pour les réseaux
filaires, l’opérateur historique met à jour ce qu’il peut vers l’ADSL tandis que pour les réseaux
cellulaires, les opérateurs développent le créneau (boucle locale) avant de faire passer leurs
réseaux aux générations suivantes. Une fois le RNNS établi, en l’espace de sept ans, le nombre
d’usagers des services TIC, tous supports confondus, passe de 250.000 à plus de 3.000.000.
L’établissement de ces critères relève d’une étude spécifique lors de l’élaboration du plan
directeur national. Des normes d’accès nationales et internationales sont établies pour garantir
l’accès à des services allant progressivement vers un standard national évolutif.
Ce tableau présente les caractéristiques définissant ces minima en infrastructure et ressources
nécessaires pour une configuration de couverture nationale.
Pour la densité téléphonique en particulier, compte tenu des différentiels importants de densité
démographique, il faudrait élaborer le plan directeur sur la base des objectifs spécifiques à long
terme (accessibilité à une ligne publique tous les 5 km).
Une technopole est une plate-forme logistique qui concentre technologies et ressources, en
particulier humaines, en appui à des pôles d’activités (développement et/ou recherche).
Qu’est-ce que l’Open Source ou logiciel libre ?...L’Open Source est un mode de
développement et de diffusion des logiciels qui repose sur un accès libre au code
source des programmes. Il constitue une véritable alternative au modèle propriétaire
des éditeurs traditionnels. Comme l’explique Bruce Perens dans sa définition de
l’Open Source, ce dernier implique beaucoup plus qu’une simple diffusion du code
source. Il s’agit d’une véritable philosophie de développement et de distribution
ouverts à tous qui rassemble une communauté de plusieurs milliers de contributeurs
à travers le monde. Les avantages sont immenses :
- Une forte réduction des temps et des coûts de recherche informatique grâce à la
mutualisation des développements
- Une optimisation rapide des systèmes en fonction des besoins des utilisateurs
- Une garantie de pérennité pour des solutions informatiques indépendantes des éditeurs
Le système d’exploitation gratuit Linux, créé dans les années 1980, était jusqu’à présent surtout
utilisé par les administrations et les universités. Mais il commence à séduire les entreprises. Plus
qu’un concurrent, c’est un modèle culturel opposé au sien que craint la firme de Bill Gates.
«Linux est un concurrent sérieux pour Microsoft. La question qui se pose à nous est de savoir
comment apporter de la valeur face à ce phénomène.» Venant de Steve Ballmer, PDG de
Microsoft, le propos, lancé à la fin du mois d’octobre, est inattendu. Plus qu’à un système
d’exploitation concurrent – il en existe d’autres –, c’est à une culture et à un modèle économique
à l’exact opposé des siens qu’est confronté l’éditeur dirigé par Steve Ballmer et Bill Gates.
Microsoft développe ses logiciels en grand secret et à coups de milliards de dollars ; Linux et
tous les logiciels baptisés «libres» sont élaborés dans la transparence par des communautés de
développeurs bénévoles. Le code source – la «recette» – des logiciels Microsoft est jalousement
gardé ; celui des logiciels libres est publié sur Internet et modulable à l’envi. Surtout, Microsoft
tire l’essentiel de ses revenus des licences d’utilisation, alors que dans le monde de Linux et de
l’informatique libre, l’utilisation des logiciels est en principe gratuite, seuls les services afférents
étant commercialisés. Très peu présent dans l’informatique grand public, le logiciel libre intéresse
en revanche de plus en plus les gouvernements et les entreprises. Selon le Club informatique
des grandes entreprises françaises (Cigref), le mouvement, vraiment perceptible depuis deux
ans, prend aujourd’hui de l’ampleur. Le cabinet d’études IDC le confirme : en 2000, plus de 27 %
des serveurs vendus dans le monde fonctionnent sous Linux, contre un peu plus de 40 % sous
Windows.
Né au début des années 1980 dans les milieux de l’enseignement et de la recherche américains,
le logiciel libre relève avant tout du mouvement militant. Fondé sur les valeurs de partage et de
diffusion des connaissances, notamment techniques, il a fortement bénéficié de l’émergence
d’Internet. Sur la Toile, des communautés de développeurs structurées se sont progressivement
constituées, qui créent et améliorent des logiciels, pour le simple plaisir du travail collectif et
de la prouesse technique, à l’image du Finlandais Linus Torvalds, le créateur de Linux. Ces
informaticiens (professionnels ou amateurs) sont généralement estimés à près de 300 000
personnes dans le monde. Le nombre de projets de logiciels, aboutis ou non, est de l’ordre de
30 000. Parmi ces produits, l’internaute trouve non seulement le système d’exploitation Linux,
mais aussi des suites bureautiques, des logiciels anti-pirates ou encore des programmes très
spécialisés.
Libre, l’utilisation de ces programmes n’en est pas moins encadrée. Elle est généralement
soumise à la General Public License (GPL), écrite par Richard Stallman, ancien chercheur au
MIT et père spirituel de l’informatique libre. La GPL garantit la liberté d’utilisation, de copie, de
diffusion et de modification de ces logiciels. A condition toutefois que les modifications apportées
soient soumises au même régime.
Si, aujourd’hui, le logiciel «libre» sort des universités et des centres de recherche pour toucher les
entreprises et les administrations, c’est, selon Bob Young, PDG de RedHat, le principal éditeur
de solutions Linux, parce que «les entreprises veulent reprendre le contrôle de leur système
informatique» face aux grands éditeurs.
Avec cette vague du «libre», l’industrie du logiciel voit de nouveaux acteurs émerger. Les éditeurs
du monde Linux, comme MandrakeSoft1 ou RedHat (respectivement cotés sur le marché libre
et au Nasdaq), collectent des suites logicielles qu’ils agrègent autour du système d’exploitation
libre. Ces solutions prêtes à l’emploi – appelées «distributions Linux» – sont commercialisées,
tout en laissant libres les utilisateurs de procéder à une copie et une diffusion des produits. La
survie, pour ces éditeurs, ne passe pas par la commercialisation de licences, mais par celle des
services liés à l’utilisation de ces logiciels. Mises à jour, support technique, conseil et formation,
forment pour eux l’essentiel des revenus. La viabilité d’une telle économie n’est pas évidente.
«Linux souffre d’un modèle qui oblige à vivre sur les services, analyse Alain Pétrissans, directeur
du pôle logiciel à IDC France et auteur d’un rapport sur le modèle économique du logiciel libre,
commandé par le secrétariat d’Etat à l’industrie et à paraître début janvier (2002). Or, les marges
sont générées au coup par coup en fonction des projets des clients. De plus, les sociétés de
service spécialistes de Linux se retrouvent en concurrence avec les géants du service.»
1
Devenu Mandriva en 2005.
PNTIC-D Juin 2005 70
ANNEXES
Pour Frédéric Lau, chargé d’étude au Cigref, «le prix des licences n’est pas en soi un facteur
déterminant de migration vers Linux. C’est plus la qualité, des développements et de la sécurité,
et la stabilité de Linux, qui suscitent l’intérêt. Par exemple, lors de la découverte d’une faille
de sécurité, le programme correctif est disponible très rapidement après avoir été soumis à
l’approbation de la communauté des développeurs, ce qui est un gage de transparence et de
qualité».
Le système a cependant les défauts de ses vertus. Certes la communauté de développement
d’un logiciel libre n’y apportera de modifications qu’en cas de nécessité technique, et non pas
pour gonfler le compte d’exploitation d’un éditeur mais la pérennité de ces communautés, fondées
sur le volontariat, n’est pas garantie. Ce point, selon M. Lau, pourrait dissuader les entreprises de
choisir des solutions libres. Pour répondre à cette possible volatilité, RedHat ou MandrakeSoft,
mais aussi des jeunes sociétés de services liées à l’informatique libre font œuvre de «mécénat»
en salariant certains membres de ces communautés. Mais c’est surtout l’arrivée des grands du
service informatique (Cap Gemini, IBM) sur ce marché qui permettra vraiment au secteur du
logiciel libre de décoller.
Stéphane Foucart
• article paru dans «le monde» edition du 26.12.01
Annexe 7 : Exemples de mutualisation des coûts de l’infrastructure au bénéfice des zones isolées
Loin d’être l’unique alternative à l’ADSL filaire, l’accès Internet par satellite peut s’allier à d’autres
supports pour irriguer toute une zone de chalandise.
Aux Rencontres d’Autrans, en décembre 2002, SatLynx a démontré la faisabilité technique d’un
accès mutualisé associant une station d’émission-réception DVB-RCS et un dispositif de boucle
locale sans fil mixte, mêlant liaisons Wi-Fi et laser optique.
Le dispositif a, paraît-il, vivement intéressé des représentants de La Poste. Ils y voient un moyen
économique et pratique d’élargir l’impact du Cyberkiosque, la borne IP satellitaire commercialisée
par l’entreprise auprès des collectivités locales.
Dans le même esprit, Aramiska a installé au Royaume-Uni plusieurs stations sur des
transformateurs électriques de l’EDF locale qui utilise ensuite son réseau moyenne tension pour
offrir l’accès aux habitants de villages isolés.