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UNDP - APDIP
Programme des Nations Unies
pour le Développement
UNDP-APDIP 2004
Traduction libre - PNUD Madagascar
Fascicules d’initiation pour l’Economie, la Société
et les Politiques de l’Information
Publié par :
le Programme des Nations Unies pour le Développement
Asia-Pacific Develoment Information Programme
(UNDP-APDIP)
Kuala Lumpur, Malaisie
Version anglaise
www.apdip.net
E-mail : info@apdip.net
UNDP-APDIP 2004
TABLE DES MATIERES
PREFACE 6
INTRODUCTION 7
I. CONCEPT ET DEFINITIONS
- Qu’est-ce que la pauvreté, où la rencontre-t-on et quelles en sont les
caractéristiques une fois réduite ? 9
- Qu’est-ce la « fracture numérique » ? 10
- La fracture numérique a-t-elle trait au seul accès à la technologie ? 13
- Quelles technologies de l’information sont des outils potentiels
de réduction de la pauvreté ? 15
V. CONCLUSION 55
REFERENCES 72
LECTURES SUPPLEMENTAIRES 77
La révolution de l’information est couramment évoquée comme un phénomène qui touche tout le monde,
apporte des changements fondamentaux à la manière dont nous travaillons, dont nous nous distrayons et
dont nous interagissons avec autrui. La réalité, cependant, est que la plupart du temps de tels changements
ont laissé en marge la majorité de l’humanité constituée des milliards de pauvres pour qui les mots
« ordinateur » et « Internet » sont vides de sens. Mais fort heureusement, l’on observe que dans un nombre
croissant de cas, tel un processus de discrète révolution, un parterre d’organisations locales, d’organismes
d’aide et d’organes gouvernementaux découvrent que les Technologies d’Information et de Communication
(TIC) peuvent servir à augmenter la portée de la révolution de l’information pour toucher la frange la plus
pauvre de la société qui vit dans les coins les plus reculés de la planète.
Il a été démontré que dans les bonnes circonstances, les TIC sont des leviers potentiels du développement
social et économique en termes de services de santé, d’améliorée de l’éducation, d’emploi, d’agriculture et
de commerce ainsi que pour enrichir la culture locale. Ce qui ne signifie pas pour autant que la tâche soit
aisée car cela implique plus qu’un simple déploiement de technologie et réclame un effort d’apprentissage
égal de la part des promoteurs comme de la part des utilisateurs. Déconcertante est la facilité qu’il y a à
introduire une technologie porteuse de grands espoirs. Mais combien plus grand est le défi qui consiste à
créer les conditions nécessaires qui permettront à la technologie d’atteindre son plein potentiel, avec ce que
cela exige de synergie et de coordination des efforts entre des parties prenantes qui sont autant variées que
leurs intérêts sont disparates.
Les preuves qui permettent de mettre en évidence le rôle des TIC dans la réduction de la pauvreté relèvent
de sources non confirmées et lorsque les initiatives sont déployées, c’est en faisant fort peu référence les
unes aux autres. Il y a grand besoin d’hommes ayant la pratique du terrain pour faire le point de l’expérience
cumulée à ce jour. Chaque expérience de terrain créée des opportunités d’apprendre sans risques d’échecs
excepté sans doute celui que nous essuyons lorsque nous ne tirons justement pas de leçons de l’expérience.
En outre, à mesure que s’accumule l’expérience, nous pouvons commencer à en tirer une signification
globale en mettant en exergue les thèmes récurrents et les modèles de relations susceptibles d’être
répliqués.
Le présent fascicule d’initiation vous est présenté par le Programme des Nations Unies pour le
Développement, volet « Asia-Pacific Development Information Programme (APDIP), qui s’est assuré
la collaboration du Gouvernement de l’Inde. L’objectif de l’APDIP est de créer un environnement
favorable aux TIC à travers un plaidoyer et une réforme des politiques de la région Asie-Pacifique. La
série de fascicules de l’APDIP vise à permettre aux lecteurs d’avoir une claire compréhension des diverses
terminologies, définitions, tendances et questions liées à l’ère de l’information. Le présent fascicule sur les
TIC et la Réduction de la Pauvreté passe en revue les programmes contemporains réalisés sur le terrain
et propose une synthèse des opportunités de leçons à en tirer. Le fascicule sera un guide pratique entre les
mains des responsables de mise en œuvre sur terrain, car non seulement il présente un aperçu des meilleures
pratiques existantes mais il permet également de mieux comprendre comment ces pratiques ont marqué un
grand nombre de cas.
Nous tenons à remercier pour leur collaboration nos collaborateurs chargés de la revue de cette publication
et l’équipe de production de la série de fascicules d’initiation.
Shadid Akhtar O.P. Agarwal
Programme Coordinator Joint Secretary (Training)
UNDP-APDIP (Malaisie) Department of Personnel and
www.apdip.net Training (DOPT)
Government of India
New Delhi (Inde)
Plusieurs exemples sont là pour démontrer la réussite de la mise en œuvre des TIC
et permettre une synthèse du vécu qui puisse apporter la lumière sur la manière
d’utiliser les TIC
pour assurer une réduction à grande échelle de la pauvreté.
Le présent fascicule comporte une description de plusieurs cas qui illustrent la manière
dont les TIC ont contribué à réduire la pauvreté dans une plus grande ou moindre
mesure. Plusieurs études de cas sont présentées à la fin de l’ouvrage. Il y est fait une
synthèse de certaines leçons tirées de ces cas, qui démontre comment les efforts de
mise en œuvre doivent prendre en compte une grande variété de facteurs essentiels
pour réussir. Un cadre de programme de réduction de la pauvreté est présenté pour
faciliter l’entière prise en compte de tous ces facteurs et sert d’outil d’analyse des
résultats rattachés à chaque cas ainsi que des facteurs qui les ont influencés.
Jusqu’à présent, l’utilisation des TIC pour réduire la pauvreté n’a pas atteint un
niveau tel qu’on puisse parler de mouvement de masse, malgré le fait que les
installations expérimentales aient produit de nombreux résultats prometteurs. Mis à
part la difficulté rattachée à l’évaluation de leur impact, point à ne pas sous-estimer,
transformer une expérience prometteuse en déploiement de masse représente toute
une série de défis à relever. Pour promouvoir à grande échelle une technologie afin
Plusieurs des facteurs qui détermineront la manière dont les TIC seront intégrées dans
les initiatives de développement communautaires et nationaux revêtent un caractère
hautement contextuel par nature ; ils dépendent des normes qui prévalent en matière
de comportement institutionnel et des chances, pour les réformes, d’être mises en
œuvre avec rigueur. En conséquence, les taux de diffusion et de réplication des TIC
connaîtront des variances parmi les communautés et d’une nation à l’autre. Dans
certains cas, nous pouvons nous attendre à ce que la diffusion des TIC au service de
la réduction de la pauvreté connaisse une progression plutôt lente. Une telle lenteur
s’attirera des critiques et sera comme l’aveu de l’incapacité des TIC à venir en aide
aux pauvres. Si commentaires il y a, ils porteront toutefois, et cela avec inexactitude,
sur les technologies plutôt que sur la manière dont elles sont utilisées, de même qu’ils
seront fondés sur une compréhension incomplète des facteurs entrant en jeu et des
exigences à souligner pour atteindre des résultats souhaitables avec l’aide des TIC.
Le présent fascicule vise à faire la lumière sur les divers facteurs en jeu et à décrire
les liens inter-facteurs, de sorte que les parties impliquées peuvent se représenter plus
clairement les difficultés et se faire une meilleure idée des moyens de les surmonter.
Avant d’étudier la façon dont les TIC pourraient être utilisées pour réduire la
pauvreté, il sied d’examiner ce que l’on entend exactement par pauvreté. Selon
les rapports de la Banque Mondiale, 2,8 milliards de personnes sur les 6 milliards
qu’en compte la planète, c’est-à-dire presque la moitié, vivent avec moins de 1USD
par jour, 44% d’entre eux étant des populations de l’Asie du Sud. Les Objectifs du
Millénium pour le Développement fixés pour 2015 par les organismes internationaux
de développement prévoient la réduction de moitié, de la masse de personnes vivant
d’un revenu situé au seuil extrême de pauvreté ou de celles vivant avec de 1USD par
jour. Le chiffre de 1USD par jour est généralement admis comme étant un indicateur
général d’extrême pauvreté dans le discours du développement, mais de toute
évidence il n’existe pas de limite absolue et le revenu n’est qu’un indicateur entre
autres indicateurs, des résultats de la pauvreté.
Middle East and North Africa 0.5%
Il est probablement facile, grâce à une analyse fine, de mettre en évidence les
augmentations de revenus d’un ménage qui peuvent résulter directement de
l’utilisation des TIC. Les changements qui marquent les autres caractéristiques de
pauvreté telles que la privation de parole et la vulnérabilité seront plus difficiles à
clarifier par la recherche et seront le mieux détectés par le biais d’un entretien direct
avec les personnes concernées.
Le expériences des évaluation de terrain pour des TIC qui ont été déployées au service
de la réduction de la pauvreté ont été mélangées et sont controversées. Les projets
pilotes, bien souvent, n’ont pas réussi à produire les avantages espérés suffisamment
rapidement selon les attentes de leurs organismes de financement, ou alors ils ont
produit des avantages non attendus que les évaluations peuvent difficilement prendre
en considération. D’habitude, les périodes de temps dont les communautés ont besoin
pour s’approprier entièrement les TIC et les utiliser de sorte à en tirer des avantages
significatifs dépassent largement les attentes des promoteurs de la technologie et/ou
des évaluateurs qui finissent par perdre patience et par déclarer prématurément et de
façon inopportune que le projet est un échec.
Un examen plus approfondi des statistiques d’accès révèle l’existence d’autres degrés
d’inégalité parmi les pays en développement les moins desservis. Habituellement, un
pourcentage élevé d’habitants des pays en développement vit dans les zones rurales. Cette
proportion peut atteindre les 85% dans les pays les moins développés. Elle est estimée à 75%
pour toute l’Asie. L’accès aux réseaux de communication, dans les zones rurales des pays en
développement, est beaucoup plus limitée que dans les zones urbaines. Le Tableau 2 présente
les niveaux de télédensité (principales lignes plus abonnés au cellulaire), où l’on voit que les
Etats-Unis comptent plus de téléphones que d’habitants, tandis que l’Afrique se contente du
modeste chiffre de 6,6 téléphones pour cent habitants.
Dans les pays en développement, la télédensité rurale est même plus basse que ne pourraient
le suggérer les chiffres globaux, en raison des différences qui éloigne les ruraux des citadins.
Dans les pays les plus pauvres, la télédensité urbaine déjà faible peut être trois fois plus
importante celle en zone rurale, tandis que dans les pays les plus nantis la télédensité dans les
deux zones est à peu près de la même importance. Le Tableau 3 montre la répartition mondiale
de l’hébergement Internet et des ordinateurs personnels, révélant encore plus les écarts entre
pays développés et pays en développement.
La fracture numérique, ceci n’a rien de surprenant, reflète des écarts qui marquent les autres
ressources de façon plus insidieuse encore. Il en est ainsi des disparités en matière d’accès
à l’éducation, aux services de santé, au capital, à l’abri, à l’emploi, à l’eau propre et à la
nourriture.
L’on peut sans doute voir dans ces autres écarts un résultat du déséquilibre de l’accès à
l’information (la fracture numérique en question) plutôt que sa cause. L’information est
essentielle aux activités sociales et économiques dont fait partie le processus de développement.
Ainsi, les TIC sont, en tant que moyens de diffusion de l’information, un maillon de la chaîne
du processus de développement même. (OIT, 2001).
Pour éliminer la fracture numérique, il faut bien plus qu’assurer l’accès aux technologies.
Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), les investissements consentis dans les
TIC, malgré que la contribution des TIC au développement socio-économique puisse être
importante, ne suffisent pas à faire du développement une réalité (OIT, 2001). Dit simplement,
les télécommunications constituent une condition nécessaire mais pas suffisante pour assurer
le développement économique (Schmandt et. al, 1990).
Selon Martin et McKeown, il ne suffit pas de mettre les TIC en application pour traiter les
problèmes du monde rural. Il faut adhérer aux principes d’un développement rural intégré. En
l’absence d’un minimum de développement des infrastructures de transports, d’éducation, de
santé, ainsi que des infrastructures d’intérêt social et culturel, les investissements découlant
des TIC seuls ont peu de chances d’aider le monde rural à franchir le seuil du déclin vers la
croissance (Martin et McKeown, 1993).
Ces dimensions de la fracture numérique impliquent une variété de questions sociétales liées à
l’éducation et au renforcement des compétences, à l’équité sociale dont l’équité liée aux genres
et l’adéquation de la technologie et de l’information à leur contexte socio-économique.
Il semble que l’argument soit que la fracture numérique est plus le résultat que la cause de la
pauvreté et que les efforts pour « réparer » cette fracture et augmenter l’accès aux TIC, s’ils
ne sont pas clairement fondés dans, et subordonnés à une stratégie plus large de lutte contre la
pauvreté, risquent de distraire l’attention et les ressources en ne traitant pas les causes sous-
jacentes telles que des politiques générales injustes en matière de commerce, la corruption, la
mauvaise gouvernance etc. Dans la prochaine section, nous examinerons l’aspect crucial de
la façon dont les TIC devraient être intégrées dans les stratégies de lutte contre la pauvreté de
telle sorte que les deux (TIC et stratégies) produisent leurs effets optimaux.
Nous discutons dans la présente section des TIC suivantes : radio, télévision, téléphone,
systèmes de sonorisation, ainsi qu’ordinateurs et Internet.
La radio
Les résultats imputables à la radio en matière de diffusion d’information utile à l’attention des
populations pauvres sont impressionnants. Une des forces de la radio est qu’elle est partout.
Par exemple, une enquête récente réalisée sur quinze villages des collines du Népal a trouvé
des radios dans chaque village et les fermiers écoutant la radio tout en étant au travail dans les
champs. Selon une autre enquête, en Zambie cette fois-ci, réalisée auprès de 21 000 fermiers
inscrits dans des forums agricoles soutenus par la radio, 90% des intéressés trouvaient utiles les
émissions et plus de 50% déclaraient devoir l’augmentation des rendements de leurs récoltes
à ces émissions et forums (Dodds, 1999). Aux Philippines, un programme de partenariat avec
l’UNESCO, la Danish International Development Agency et le gouvernement des Philippines
dote plusieurs villages isolés de matériels radiophoniques, cela accompagné de formation. Le
projet est conçu de telle sorte que les initiatives et les contenus de programmes émanent des
communautés. L’UNESCO constate que le projet a non seulement fait accroître le commerce
local et la productivité agricole, mais a également permis la formation d’organisations civiques
ainsi qu’un dialogue plus constructif avec les autorités locales (Courrier de l’UNESCO,
1997).
En Afrique du Sud, les radios mécaniques qui fonctionnent sans batterie ni énergie électrique
sur secteur sont distribués aux villages pour permettre aux habitants d’écouter des émissions
portant sur le développement. La radio Baygen Freeplay est l’un des premiers appareils de
communication ayant connu un succès commercial à employer un système mécanique comme
source d’énergie. Elle est vendue sur une base commerciale pour le prix approximatif de
75 USD et plusieurs organisations non gouvernementales s’en sont servies intensivement
comme élément clé de leurs programmes d’éducation communautaire et de programmes de
secours aux cataclysmes. A titre d’illustration, le National Institute for Disaster Management,
organe du Mozambique chargé de la gestion des catastrophes, a distribué des radios Freeplay
pour permettre aux victimes des inondations de capter les émissions sur les prévisions
météorologiques, les questions en matière de santé, les politiques du gouvernement concernant
les populations déplacées, les parents disparus, les activités de la communauté d’aide et la
localisation de mines terrestres. Le gouvernement du Ghana a distribué 30 000 radios Freeplay
pour permettre aux villageois de suivre les élections.
La télévision
On cite couramment la télévision pour son potentiel considérable à se mettre au service du
développement. Le rapport du G8 DOT Force livre plus loin certains exemples de l’utilisation
de la télévision à des fins éducatives. L’illustration la plus remarquable de la contribution de
la TV au développement nous vient certainement de Chine avec sin Université Télévisée et sa
station TV agricole. Au Viêt Nam, deux universités de la région du delta du Mékong travaillent
avec la station TV locale à la diffusion de radio-ateliers agricoles dont les téléspectateurs se
comptent par millions.
Le téléphone
Le cas très connu du réseau Gramen de téléphones portables, au Bengladesh, dans lequel la
Grameen Bank, une organisation de micro-financement d’assise villageoise, met en location
des téléphones portables cellulaires à des membres entreprenants de la communauté, a
procuré des avantages importants aux pauvres. Les téléphones servent la plupart du temps à
échanger des informations sur les prix du marché, le commerce et la santé. Ils ont généré des
flux d’informations qui ont eu pour résultat de procurer de meilleurs prix pour les produits
comme pour les intrants, de faciliter la recherche d’emploi, de réduire les taux de mortalité des
bétails et des volailles et de favoriser de meilleurs retours sur les transactions d’échange avec
l’étranger. Dans ce système, par ailleurs, les propriétaires de téléphones gagnent des revenus
supplémentaires en procurant des services de téléphonie aux autres membres de la communauté.
Un quart des appels effectués sur ce réseau est à mettre sur le compte de la population pauvre.
Pour les villageois en général, les téléphones offrent des avantages supplémentaires de nature
non économique tels qu’une meilleure application des lois, la réduction de l’inégalité, une
communication plus rapide et efficace en période de catastrophes et un renforcement des liens
familiaux et affectifs. Les téléphones ont également des effets perceptibles et positifs sur le
renforcement des compétences et le statut social des femmes qui donnent les téléphones à louer
et des familles de celles-ci (Bayes et al., 1999).
Une étude réalisée en Chine révèle que les villages équipés de téléphone, qui est en somme
la technologie de communication la plus basique, ont connu des baisses des prix d’achat de
divers biens ainsi qu’une variabilité plus faible des prix futurs. Il a été également observé que
les prix moyens des biens agricoles étaient plus élevés dans les villages dotés de téléphones
que dans les villages sans téléphone. Les cultivateurs de légumes disent volontiers que l’accès
au téléphone les aident à prendre des décisions plus appropriées en matière de production et
les utilisateurs d’intrants agricoles ont tiré profit d’un approvisionnement plus fluide et fiable.
Une meilleure information a également amélioré la perception de certains vendeurs en ce qui
concerne leur faculté de marchandage face aux commerçants et autres intermédiaires. Enfin, les
téléphones villageois ont facilité la recherche d’emploi, l’accès aux soins médicaux d’urgence
et la capacité à faire face aux catastrophes naturelles ; ils ont contribué à la réduction des taux
de mortalité des bétails en permettant d’accéder à des conseils opportuns dispensés par des
agents disponibles en dehors de leur horaires de travail ; et ils sont à l’origine de l’amélioration
des taux de transaction des échanges extérieurs (Eggleston et al., 2002).
Pour atteindre leurs objectifs de développement, les télécentres assurent des services de portée
communautaire afin de déterminer les types d’informations qui peuvent servir à promouvoir
les activités de développement. Le personnel formé en informatique des télécentres font
office de procurateurs des services informatiques dont les membres de la communauté ont
besoin lorsqu’il arrive que ces derniers ne sont pas familiarisés avec les TIC. Les télécentres
peuvent procurer une variété de services basés sur les TIC dont ils peuvent tirer des revenus.
Il en est ainsi du téléphone, de la photocopie et de l’impression, du courrier électronique
et du traitement de texte. L’autonomie financière, qui est bien souvent un objectif auquel
s’astreignent les télécentres, trouve par là une ressource, bien que selon certains les pauvres
ne devraient pas avoir à payer les services de développement basés sur les TIC et que de tels
services devraient être dispensés à la manière d’un service public, mieux encore, comme un
service de bibliothèque. Les résultats des expériences des télécentres sont variés : certains
ont procuré des avantages considérables à leurs audiences cibles ; d’autres se débattent avec
des problèmes de connexion ténue et de communautés incertaines. Très peu ont atteint une
autonomie financière durable.
Il y a un risque que l’argument en faveur des TIC au service du développement soit utilisé
avec excès, pour soutenir des projets qui ne pourraient être justifiés autrement par des moyens
plus rationnels. Le danger qui plane est que le concept de TIC au service de la réduction
de la pauvreté perde de sa crédibilité auprès des planificateurs du développement et des
décideurs. Néanmoins, le potentiel que revêt l’information comme ressource stratégique
de développement devrait être figurer comme élément de routine dans le processus de
planification du développement, de sorte que les gestionnaires de projets s’accoutument à
penser en ces nouveaux termes.
Le moyen le plus facile de tirer des profits substantiels grâce aux TIC dans le cadre de
programmes de développement est de se concentrer sur la re-conception des activités de
développement en analysant les problèmes d’actualité et les conditions contextuelles qui y
sont liées, et à ne considérer les TIC que comme un des ingrédients de la solution. Ce qui
implique une approche à des stratégies de développement pour des systèmes et une technologie
d’information qui dérivent de, et sont intégrés aux autres composantes de l’ensemble de la
stratégie de développement. Cette approche est illustrée par le schéma 2.
Stratégie
Impact et potentiel de Développement
de l’Information et • Décisions de développement
de la technologie • Objectifs et directions Où va le développement
• Orientation des et pourquoi ?
changements
Soutien au
développement
Directives de
développement
Stratégie d’Information
Basée sur le développement
Orientée-demande De quelle information
Axée sur les applications a-t-on besoin ?
Besoins et
Priorités
Infrastructures
et Services
Stratégie de Technologie
Basée sur les activités
Orientée-offre De quelles manières la
Axée sur la technologie technologie peut-elle
être procurée ?
Il est de règle générale que l’application des TIC au développement devrait toujours commencer
par une stratégie de développement. A partir de là, on peut concevoir un plan d’information
pour mettre en œuvre la stratégie de développement et c’est seulement de cette dernière que
doit dé ssibilités offertes par les TIC, il est essentiel de se fixer des cibles de développement
clairs et spécifiques au contexte, avant de définir la forme d’utilisation des TIC. En outre, il
est préférable, lorsqu’on considère la stratégie de développement, de se fixer des objectifs de
développement ascendants, basés sur la demande, plutôt que des objectifs en aval basés sur
l’offre, ceci afin que les buts soient fondés que une appréciation des besoins des bénéficiaires
du développement tels qu’eux-mêmes les formuleraient.
Malgré qu’une telle approche tombe intuitivement sous le sens, il existe une foule de cas de
projets de développement liés à la technologie qui ont des considérations technologiques,
projets en aval car basés sur l’offre, et qui produisent souvent des résultats loin d’être optimaux
pour cette raison.
La modélisation des liens entre TIC et développement répond de manière plus approfondie
aux premières remarques relatives à la fracture numérique. Le modèle est applicable à tous
les aspects que l’on vise à traiter par une résolution de la fracture numérique. Le modèle a
été élaboré pour faciliter une mise en œuvre au niveau de la base en ciblant le développement
communautaire. Dans ce modèle, l’accent était fortement mis sur le transfert de compétences
à la communauté pour que celle-ci, conçoive préalablement son propre programme de
développement assisté par les TIC avant d’introduire la technologie (Harris et al., 2001).
Dans le cas de la diffusion sur l’Internet, les enquêtes sur les utilisateurs d’Internet et sur les
prestataires des pays en développement concluent régulièrement que l’absence de contenus
Le projet Gyandoot, dans l’Etat de Madhya Pradesh (Inde) est un projet d’intranet dans le
district de Dhar pour connecter les cybercafés ruraux qui pourvoient aux besoins quotidiens
des masses. Le projet couvre les services suivants :
un système d’information sur le marketing des denrées
attestations de revenus
attestations de domicile
certificat de caste
livret de l’Occupant foncier pour les droits et emprunts fonciers
courrier électronique rural en langue hindi
réparation des griefs administratifs
formes de programmes gouvernementaux divers
liste des familles en dessous du seuil de pauvreté
affaires matrimoniales rurales
marché rural
conseils
éducation en ligne
Les personnes qui ne comprennent pas l’anglais constituent également, sur l’Internet, une
frange marginalisée de la société. Elle est composée de la majorité des populations de
l’Afrique francophone, du Moyen-Orient, de l’Europe de l’Est et de l’Amérique latine. Même
lorsque les utilisateurs ont un niveau d’anglais de base, ils n’ont pas le cœur à utiliser des sites
web développés en anglais seul.
Parmi les stratégies de sensibilisation des groupes marginalisés de la société au moyen des
TIC citons la collecte, la classification, la protection et la commercialisation des connaissances
indigènes par des groupes minoritaires utilisateurs de TIC. Les remèdes traditionnels sont
enregistrés dans des bases de données et bénéficient de protection contre leur utilisation par
des étrangers désireux d’obtenir des patentes. La valeur d’une telle pratique est attestée par
les règles rigoureuses imposées par le gouvernement du Sarawak, de la Malaisie et de l’île de
Bornéo en matière de collecte d’échantillons floraux dans les forêts pluviales où une espèce
particulière d’arbre promet de produire des substances susceptibles de mener à un traitement
du VIH SIDA. Le réseau Honey Bee, en Inde, rassemble les innovations, les inventions et les
remèdes locaux, les stocke en ligne et aide leurs propriétaires à obtenir des revenus à partir de
l’exploitation de patentes locales et de la commercialisation des inventions. Les bases de
La vente de produits artisanaux sur l’Internet par les artisans locaux, qui est une forme de e-
commerce, permet également aux acheteurs de connaître l’origine historique et culturelle des
produits indigènes. Les commerçants de tels produits retirent délibérément des objets ayant
une originalité ethnique les marques permettant d’identifier les artistes, afin de maintenir les
bas niveaux de prix auxquels ils peuvent obtenir leurs œuvres. Donner aux artisans un accès
plus direct aux débouchés grâce à l’Internet leur permet de se constituer une clientèle et de se
faire reconnaître comme créateurs d’art et de produits originaux. Dans le même ordre d’idée,
on peut désormais trouver des sites web qui déploient l’art aborigène en l’accompagnant
d’avertissements sévères contre l’utilisation de modèles aborigènes sans autorisation,
vraisemblablement pour répondre aux plaintes émises contre les fabricants de T-
shirt qui plagient librement des modèles d’art sans se soucier de dédommager les
créateurs. Il est difficile de dire si ces avertissements sont efficaces, mais le site web a
au moins le mérite de pouvoir servir à déclarer les droits de propriété et à démontrer
que la création de modèles est prioritaire.
On a déclaré que les TIC avaient le potentiel d’influencer les stratégies de gagne-pain des
petites entreprises et des entrepreneurs locaux dans les domaines suivants :
capital naturel – opportunités d’accéder aux politiques nationales du
gouvernement
capital financier – communication avec les institutions de prêt (par exemple
pour un micro-crédit)
capital humain – connaissance accrue en matière de nouvelles compétences grâce
à l’enseignement à distance et des processus exigés pour les certifications
capital social – entretenir les contacts en dehors de la communauté immédiate
capital physique – lobbying pour la mise à disposition d’infrastructure de base
Pour citer un exemple, India Shop est un centre commercial virtuel basé sur Internet et
vendant de l’artisanat indien. Créé par la Foundation of Occupational Development (FOOD),
à Chennai, India Shop fait appel à des commerciaux en ligne chargés de la promotion
des produits sur l’Internet sur les espaces de conversation vocale directe1 et des listes
électroniques. Ces commerciaux travaillent à partir d’un ordinateur soit à domicile soit dans un
cybercafé et perçoivent des commissions sur les ventes qu’ils réalisent. Les commerciaux en
ligne répondent à des demandes de ventes et travaillent en liaison avec les artisans, échangeant
habituellement plusieurs e-mail avec les clients avant de conclure les ventes. On dénombre
plus de cent commerciaux qui gagnent entre 2 000 roupies à 10 000 roupies par mois.
Dans le Gujarat, les centres informatisés de collecte de lait qui utilisent la technologie de puce
intégrée contribuent à garantir des prix raisonnables pour les petits fermiers qui vendent leur
lait aux coopératives laitières. Il était d’usage d’évaluer la crème du lait plusieurs heures après
la réception du lait ; les fermiers étaient payés tous les dix jours et devaient se fier aux calculs
manuels de la qualité et de la quantité du lait tel que le faisait le personnel des coopératives.
Les fermiers se plaignaient souvent de ce que l’ancien système favorisait les malveillances et le
sous-paiement, mais de telles accusations étaient difficiles à prouver. La collecte informatisée
du lait permet une plus grande transparence, accélère le processus et garantit aux fermiers des
paiements immédiats (Banque Mondiale, 2002).
Chose sûre, les entrepreneurs de petite envergure des pays en développement, tout
particulièrement les femmes, ont fait preuve d’habileté à exploiter les TIC pour développer
leurs entreprises. Un groupe de dames du village de Kizhur (Pondicheerry), par exemple,
décidèrent de mettre sur pied une petite entreprise de fabrication de bâtons d’encens. Elles
commencèrent en tant que sous-traitantes, mais leur assurance et leur sens de l’entreprise
augmentèrent au point qu’elles ne se contentèrent plus du télécentre local. Grâce à quelques
recherches effectuées par les opérateurs du télécentre, elles purent développer les compétences
nécessaires pour assurer elles-mêmes l’emballage et le marketing de leur propre marque
d’encens. Ces dames furent rapidement capables de concevoir des dépliants pour leurs produits
et elles utilisent le télécentre en toute confiance pour aller à la recherche de clients encore plus
éloignés.
Les TIC et le e-commerce ont de l’attrait pour les femmes entrepreneurs (dans les pays
développés, elles forment la majorité des propriétaires de petites et moyennes entreprises),
car la formule leur permet de gagner du temps et de l’argent tout en prospectant de nouveaux
clients aussi bien sur les marchés nationaux que sur les marchés à l’étranger. Plusieurs histoires
de réussites de Business-à-consommateur (B2C) de vente au détail ou détail en ligne viennent
de régions à pays en développement, démontrant comment les femmes ont utilisé l’Internet
pour agrandir leur clientèle des marchés étrangers tout en ayant la possibilité de combiner leurs
responsabilités familiales avec un travail lucratif. Cependant, malgré la publicité dont jouit le
commerce de détail en ligne, sa portée et sa rapidité sont restées minces dans les parties du
globe les plus pauvres. Par ailleurs, les femmes qui travaillent dans les micro entreprises et
dans le secteur informel sont loin d’être en mesure d’avoir accès aux nouvelles technologies
et à en faire usage. Par ailleurs, le e-commerce B2C est de peu d’envergure, comparé au e-
commerce Business-to-business (B2B). Aussi ne profite-t-il qu’à un petit nombre de femmes
(CNUCED, 2002).
Les services de santé sont l’un des domaines les plus prometteurs quand on parle de réduire la
pauvreté grâce aux TIC, compte tenu du fait qu’ils sont basés en grande partie sur les ressources
en information et les connaissances. Les TIC peuvent être mises en œuvre de plusieurs manières
pour atteindre tout résultat souhaitable en matière de santé. Les TIC sont utilisée, dans les pays
en développement, pour faciliter la consultation, le diagnostic et le traitement à distance.
Ainsi, les médecins qui exercent dans des zones reculées peuvent tirer profit des compétences
professionnelles et des expériences de leurs collègues et des institutions partenaires (DOI,
2001). Des systèmes de prestation assistée par les TIC permettent maintenant aux travailleurs
de la santé exerçant dans les pays en développement de bénéficier de formations médicales
pertinentes. Plusieurs nouveaux sites Internet sur le paludisme, destinés aux professionnels,
prévoient des modules innovateurs d’auto-évaluation de type « enseignement + évaluation d
’apprentissage». En outre, des centrales de stockage de données connectés à des réseaux TIC
permettent aux professionnels de la santé exerçant dans des endroits éloignés de se tenir au
courant de la réserve rapidement évolutive des connaissances médicales.
Appliquées à la prévention des maladies et aux efforts de gestion des épidémies, les TIC
peuvent présenter des avantages et des possibilités considérables. Les canaux de diffusion
publique tels que la radio et la télévision ont été depuis fort longtemps maintenant, des aides
efficaces pour la diffusion d’informations de santé publique et de techniques de prévention des
maladies dans les pays en développement. L’Internet peut également contribuer à améliorer la
prévention des maladies en facilitant des mécanismes d’évaluation et de réaction efficaces.
L’Organisation Mondiale pour la Santé et les six plus grands éditeurs de revues médicales
ouvrent l’accès aux informations scientifiques cruciales à près de cent pays en développement
qui, autrement, n’auraient pas les moyens de se procurer ces informations. Le système prévoit
ainsi la possibilité pour des écoles et des institutions de recherche des pays en développement
d’accéder, sans payer ou à des tarifs réduits, à près de mille revues médicales et scientifiques.
Auparavant, les abonnements à des revues biomédicales, qu’elles soient électroniques ou
imprimées traditionnellement, étaient tarifés uniformément pour les écoles médicales, les
centres de recherche et institutions semblables, sans critère de localisation géographique. Les
tarifs d’abonnement annuel s’élèvent à plusieurs centaines de dollars en moyenne par titre.
Plusieurs titres de revues majeures s’acquièrent à plus de 1500 USD par an, ce qui prohibe
pour ainsi dire l’accès de la majorité des institutions sanitaires et de recherche des pays les plus
pauvres aux informations scientifiques essentielles.
Les hôpitaux Apollo ont créé un centre de télémédecine à Aragonda, dans l’Etat d’Andhra
Pradesh, pour assurer des consultations médicales au moyen des TIC pour la population rurale.
Le centre met en liaison les spécialistes de la santé avec les cliniques, hôpitaux et médecins de
santé de base éloignés, afin de faciliter le diagnostic médical et le traitement. Le centre rural de
télémédecine dessert plus de 50 000 habitants d’Aragonda et des six villages voisins. Dans le
cadre de ce projet, le groupe a construit dans le village un hôpital de cinquante lits assurant de
multiples spécialisations, équipé d’un scanner CT, d’un rayon X, d’une unité de soins intensifs
disposant de huit lits, et d’une banque de sang. L’hôpital est également équipé pour scanner,
convertir et envoyer des images numériques aux stations de télé-consultation situées à Chennai
et à Hyderabad. Le projet est au service de toutes les familles villageoises à un tarif de 1 roupie
par jour et par famille de cinq personnes.
A Ginnack, un village isolé situé sur la rivière de la Gambie, les infirmières utilisent une caméra
numérique pour prendre des photographies de symptômes à faire examiner par un docteur de
la ville voisine. Le médecin peut envoyer les photos par Internet à un institut médical du
Royaume-Uni pour être examinées en profondeur. Les images obtenues au rayon X peuvent
également être comprimées et expédiées par le canal des réseaux de télécommunications
existantes.
Dans l’Afrique sub-saharienne, l’Internet est utilisé pour rapporter quotidiennement les cas
de méningite afin d’assurer le suivi d’épidémies naissantes. Lorsque les seuils d’alerte sont
atteints, il est nécessaire de procéder à une vaccination de masse et l’Internet contribue à
mobiliser rapidement le personnel médical et à assurer une coordination efficace entre les
laboratoires et les services spécialisés.
Toujours dans l’Andhra Pradesh, les ordinateurs portables permettent aux sages-femmes
infirmières auxiliaires d’éliminer la paperasserie inutile et de saisir les données, ce qui libère
de leur temps et leur permet d’assurer des soins aux populations pauvres. Les sages-femmes
assurent la plupart des services sanitaires à travers les vastes étendues rurales de l’Etat. Chacune
d’entre elles sert ainsi une clientèle médicale d’environ cinq mille personnes habituellement
dispersée dans les villages et sur les hameaux. Elles s’occupent d’immunisation, prodiguent
des conseils en matière de planification familiale, éduquent la population aux programmes
de santé de la mère et de l’enfant et collectent des données sur les taux de natalité et
d’immunisation. Les sages-femmes passent généralement quinze à vingt jours par mois à
collecter et à enregistrer des données. Munies d’ordinateurs portables, elles peuvent cependant
réduire ce temps jusqu’à 40% tout en augmentant l’impact et la portée de leurs actions avec des
ressources limitées (Banque Mondiale, 2002).
Renforcer l’éducation
Les pays en développement voient dans les investissements consentis aux programmes
d’enseignement à distance un moyen d’instruire plus de monde moyennant peu d’argent.
L’UNESCO et la Banque Mondiale ont signalé que le coût de l’éducation par étudiant dans les
dix plus grandes institutions d’enseignement à distance du monde, la majorité desquelles se
trouvent dans le Tiers-Monde, représente, en moyenne, environ un tiers du coût pratiqué dans
les institutions traditionnelles, pour un même pays. En Chine, où seulement un jeune sur vingt
reçoit une instruction supérieure, l’enseignement à distance aide le système éducatif à passer
du statut d’éducation d’élites à celui d’éducation de masse, la raison étant que les universités
traditionnelles ne peuvent pas satisfaire la demande. Le China Central Radio and Television
University compte 1,5 millions d’étudiants, dont deux tiers en programmes diplômants.
L’université s’adresse à des travailleurs adultes. Elle diffuse des conférences sur les ondes et
la télévision à des heures fixes aux étudiants de 2 600 campus rattachés et de 29 000 centres
d’études, de même que sur les lieux de travail.
L’enseignement à distance en ligne est mieux adaptée aux apprenants adultes et les organismes
qui ouvrent des universités virtuelles sont désormais nombreux à les servir. La flexibilité du
temps d’apprentissage est l’élément qui attire les adultes qui sont en situation d’emploi et qui
réalisent la valeur de l’apprentissage à vie dans un environnement professionnel changeant.
La plupart des développements du domaine du e-learning profitent à vrai dire à ceux qui
sont déjà privilégiés. Néanmoins, des exemples d’apprentissage pro-pauvres démontrent les
possibilités offertes à ceux qui sont moins privilégiés. Phénomène observable de manière
quasi universelle, les enfants semblent aborder les ordinateurs de façon naturelle. L’Inde en
a fait une expérience inédite en instituant un nouveau mode d’éducation appelé « éducation
envahissante au minimum ». En 1999, Sugata Mitra, de NIIT Ltd. a placé un ordinateur
personnel équipé d’Internet derrière un écran de verre installé dans le mur de son bureau, écran
qui donne sur un petit terrain occupé par des enfants de la rue. Dans le cadre de ce qui prit le
nom d’expérience du « Trou dans le Mur », les enfants apprirent très rapidement une variété de
capacités informatiques sans l’appui d’aucun cours du tout. A mesure qu’un enfant apprenait
quelque chose de nouveau de l’expérience, il le transmettait à l’enfant suivant. L’expérience a
été répétée dans une douzaine d’endroits et Mitra planifie de créer cent mille kiosques visant à
former en cinq ans 100 millions de personnes sachant manier l’ordinateur.
Dans l’enseignement primaire et secondaire, la radio et la télévision sont des moyens importants
pour toucher la population rurale pauvre. A Mexico, plus de 700 000 élèves de l’enseignement
secondaire de villages isolés ont maintenant accès au programme Telesecundaria qui organise des
classes télévisées avec un programme de cours télédiffusé en circuit fermé, de transmissions
VSAT et de téléconférences entre élèves et enseignants. Il ressort des études effectuées que
le programme n’est que de 16% plus cher par élève bénéficiaire que dans les établissements
secondaires des villes, tandis que les élèves profitent de ratios élèves/ enseignant de loin
plus réduits. Les élèves des campagnes abordent le programme avec des résultats de tests
de mathématiques et de langues considérablement plus faibles que pour leurs camarades des
établissements urbains traditionnels, mais au moment d’obtenir le diplôme, leurs résultats en
mathématiques prouvent qu’ils ont rattrapé les élèves des établissements urbains et le déficit
des résultats dans les langues est réduit de moitié (de Moura et al. 1999).
C’est dans la région Asie-Pacifique que le e-commerce connaît l’expansion la plus grande
qui puisse être observée dans les pays en développement. Les entreprises de la région, en
particulier l’industrie manufacturière, sont exposées aux pressions exercées par les clients des
pays développés qui les astreignent à adopter des méthodes de e-business. Ils investissent en
conséquence pour être à la hauteur de cette demande. La population d’utilisateurs d’Internet en
Chine occupe déjà le troisième rang parmi les internautes du monde.
également ouvert la voie aux services sans fil de données dans de nombreux pays en
développement, cet aspect étant essentiel à la réalisation du m-commerce. Si l’Internet sur
téléphone (téléphone fixe et téléphone cellulaire) et les TIC continuent de converger, une très
grande partie de la planète pourra avoir enfin accès à l’Internet par le canal des téléphones
et réseaux cellulaires. Les technologies sans fil ont ouvert des voies, même dans des régions
à revenus relativement faibles où le système des cartes pré-payées autorise l’accès aux
communications pour les personnes qui, autrement, ne peuvent pas s’abonner en raison de
problèmes de facturation ou de solvabilité. L’Asie en plein développement est le leader dans
le domaine (CNUCED 2002).
Les TIC ont été largement vantés pour ouvrir la voie sur les débouchés mondiaux pour les
producteurs de modeste envergure des pays en développement. Toutefois, les artisans des
pays en développement qui accomplissent des transactions directement avec la clientèle
(‘Business-to-consumer’) via l’Internet font face à d’importants obstacles. Mis à part des
histoires non confirmées, il existe peu de sources permettant d’établir que les groupements
d’artisans ont connu un succès durable dans les transactions directes avec les utilisateurs
finaux. Le e-commerce B2B (Business-to-business) offre les plus grandes opportunités pour
les groupements d’artisans en matière de renforcement des services procurés aux clientèles
commerciales (exportateurs, importateurs, autres organisations commerciales, acheteurs en
gros ou au détail etc.). Cette formule a plus de chances de rapporter aux artisans et de leur être
plus rentable.
PEOPLink est une organisation non lucrative qui s’occupe d’équiper et de former des
organisations artisanales de base dans le monde entier à utiliser des caméras numériques et
l’Internet pour faire la promotion de leurs marchandises tout en présentant une vitrine de leurs
richesses culturelles9. Entre 1996 et 2000, PEOPLink a développé des modules de formation
et en a fait la base d’ateliers sur site et d’assistance en-ligne pour permettre à 55 partenaires
commerciaux en rapport avec plus de 100 000 artisans de 22 pays de créer des catalogues
web. PEOPLink offre aux communautés un kit de création de catalogues numériques montrant
leurs produits artisanaux et destinés à être présentés sur site web. L’organisation offre d’autres
services comme les rapports de tendances en-ligne, des outils de développement de produits
et de feedback, de même qu’elle assure un appui et des services de logistique tels que le
recouvrement, la distribution et le traitement des retours. Plusieurs nouveaux métiers ont été
créés pour des centaines d’artisans pauvres des villages isolés du Népal. Selon une déclaration
de la Fondation Rockefeller, qui a commandé un plan stratégique pour PEOPLink, «le
commerce par Internet est vital pour le développement des artisans et des petites et moyennes
entreprises du tiers-monde et PEOPLink peut-être un leader [dans ce domaine] ».
Toutefois, s’il ressort de certains rapports que PEOPLink génère des revenus substantiels
grâce à des ventes évaluées entre 50 à 500 USD par jour, d’autres rapports font état de très
bas niveaux de vente. Peu de choses permettent de conclure que ces opérations se soldent
par la vente d’importantes quantités de produits artisanaux directement aux clients. D’après
un rapport du DFID (Department for International Development), le niveau de ventes de
PEOPLink a été très décevant, aucun des producteurs contactés n’ayant vendu de produits
sur le site de l’organisation (Bachelor et Webb, 2002). PEOPLink s’occupe maintenant de son
système CatGen, un logiciel d’appui à la création de catalogues en-ligne pour renforcer les
opérations de B2B.
Parmi les domaines de e-commerce qui offrent des possibilités figure la promotion et le
marketing du tourisme pro-pauvres, à base communautaire. Le tourisme pro-pauvres vise
à faire profiter les pauvres des avantages nets générés par le tourisme et à assurer que la
croissance du tourisme contribue à réduire la pauvreté. Il ne s’agit pas d’un produit ou d’un
secteur particuliers du tourisme, mais plutôt d’une approche particulière au tourisme. Les
stratégies de tourisme pro-pauvres offrent des opportunités aux pauvre, en termes soit de gains
économiques, d’autres avantages en gagne-pain soit de participation aux prises de décision
(Ashley et al., 2001). Si l’on regarde aux premières expériences, les stratégies de tourisme
pro-pauvres sont la possibilité de « faire pencher » l’industrie vers la marge, de multiplier
les opportunités favorables aux pauvres et de pouvoir recevoir une large application dans
l’industrie. La réduction de la pauvreté grâce au tourisme pro-pauvres peut par conséquent être
considérable au niveau local ou de district. En outre, le fait pour le tourisme de n’être pratiqué
qu’à petite échelle n’empêcherait pas l’impact sur la pauvreté d’être plus important dans les
régions isolées (Roe et Khanya).
Les communautés pauvres sont souvent riches en biens naturels comme les paysages, le climat,
la culture et la nature sauvage. Le tourisme à base communautaire est étroitement associé à
l’écotourisme et est considéré comme un moyen de conservation des ressources naturelles
et culturelles ainsi que de développement communautaire. Il constitue une pratique à base
communautaire qui s’accompagne de contributions et de mesures incitatives en faveur de la
conservation de la nature et de la culture, de même qu’il créer des opportunités de sources
de revenus pour la communauté. Le tourisme à base communautaire apporte au monde
rural de nouvelles opportunités économiques. Il offre des possibilités de création d’emploi
et génère un grand choix d’opportunités d’entreprise pour des personnes de milieux et de
compétences divers et d’expériences variées, y compris dans les communautés rurales et tout
particulièrement les femmes10.
Le tourisme et le e-commerce sont des partenaires naturels (CNUCED, 2001). Le tourisme est
hautement pourvoyeur d’informations. Durant la phase intermédiaire, le produit touristique
n’existe sous la forme d’informations (numéro de réservation, billet, reçu). La valeur ajoutée
par les intermédiaires internationaux, qui ne sont bien souvent que des vendeurs et des traiteurs
d’information et qui ne possèdent ou ne gèrent que rarement des infrastructures physiques de
tourisme, peut atteindre les 30% voire plus, ce qui leur permet de maîtriser le termes et les
conditions tout au long de la chaîne de valeur. Bien ce soit le contenu socio-économique,
La cybergouvernance est un domaine d’utilisation des TIC qui s’avère rapidement prometteur
pour réduire les dimensions de la pauvreté qui ont pour nom l’impuissance, la privation
de parole, la vulnérabilité et la peur. Toutes les fois que les gouvernements nationaux
ou l’administration locale ont pris des mesures positives pour favoriser la démocratie et
l’intégration des pauvres, le rôle des TIC en matière de facilitation de processus a été démontré.
Cela a pour effet de casser les modèles traditionnels d’exclusion, d’opacité, d’inefficacité et
de négligence dans les interactions publiques avec les autorités du gouvernement (Bhatnagar,
2002).
Dans le cadre du projet Bhoomi de délivrance en-ligne de titres fonciers, dans l’Etat du
Karnataka (Inde), le département des recette fiscales du Karnataka a mis sur ordinateur 20
millions de dossiers de propriété foncière de 6,7 millions de cultivateurs de l’Etat. Auparavant,
les cultivateurs devaient partir à la recherche du comptable du village pour obtenir une copie du
RTC11 qui donne la situation des droits, baux et récoltes, document nécessaire à la réalisation de
plusieurs tâches telles qu’obtenir des prêts bancaires. Retards et harcèlements faisaient partie
des pratiques et la pratique qui consiste à soudoyer était souvent incontournable. Aujourd’hui,
pour un tarif de 15 roupies, on peut obtenir une copie électronique du RTC auprès de l’un
des kiosques d’enregistrement foncier (les centres Bhoomi) dans presque tous les 200 taluks
(districts) ou encore dans les kiosques Internet dans les bureaux ruraux d’administration. Le
logiciel Bhoomi intègre un système d’accès par identification biométrique qui authentifie tous
les utilisateurs du logiciel d’après leur empreinte digitale. Toutes les transactions effectuées au
cours d’une session sont enregistrées. Par ce système, tout agent est responsable des décisions
qu’il prend et des actions qu’il accomplit. Auparavant, le traitement des requêtes en modification
des dossiers pouvait prendre des mois et il fallait compter avec la manipulation pratiquée par
les agents. Maintenant, les cultivateurs peuvent obtenir un RTC pour toute parcelle de terrain
ainsi qu’un extrait de Khata (situation de l’ensemble des exploitations foncières d’un individu)
en un laps de temps de 5 à 30 minutes auprès d’un kiosque d’information sur les RTC dans
tous le sièges de taluk.
Il a été prévu d’utiliser les kiosques Bhoomi pour diffuser d’autres informations parmi
lesquelles citons les listes de retraités sans ressources et ceux handicapés, des familles vivant
10 Voir les Procédures de la Conférence sur l’Ecotourisme à base communautaire en Asie du Sud-Est,
Thaïlande, 27 février – 8 mars 2002. http://www;org/download/CBT_discussion/CBETconf_summary.dpf
11 Record of Rights, Tenancy and Crops.
en-dessous du seuil de pauvreté, des titulaires de cartes de réduction pour les céréales
alimentaires, et des informations météorologiques. La réaction de la population au niveau des
taluk a été impressionnante. Les kiosques sont assaillis par des queues et 330 000 personnes
se sont acquittées des frais sans se plaindre. Sollicité de citer un seul facteur qui aurait le
plus contribué au succès du projet, le responsable a répondu sans hésitation « la volonté
politique ».
La signification du terme « renforcement des capacités » semble varier en fonction de celui qui
l’utilise, mais il ne fait aucun doute que les TIC peuvent contribuer à concrétiser un tel objectif.
Le renforcement des capacités a trait au développement des compétences et des capacités clés
d’une organisation (ou d’un individu) pour l’aider à atteindre des buts de développement. Cette
définition convient au contexte des TIC car elle suppose de savoir qu’il existe des objectifs de
développement sans lesquels les TIC ne seraient d’aucune utilité. Hans d’Orville, directeur
Les Boutiques villageoises d’information de Pondicherry (Inde), ont adopté un tel programme.
Elles ont eu recours aux TIC pour conscientiser les communautés pauvres sur les programmes
et allocations du gouvernement et pour obtenir une assistance. Les boutiques possèdent des
bases de données de plus de 100 sortes d’allocations. Par ailleurs, elles ont obtenu la liste
des personnes frappées d’extrême pauvreté que détient l’administration, et la mettent à la
disposition des centres. Le personnel se charge activement de faire savoir aux personnes
figurant sur cette liste qu’elles sont justifiées à réclamer certains avantages (les autorités
publiques n’avait pas été tellement connues pour promouvoir de telles actions) et apporte son
assistance au dépôt de plaintes, à l’identification du bon agent administratif et au suivi de la
progression des dossiers des demande.
Plusieurs organisations du mouvement pour les femmes reconnaissent ces possibilités et ont des
projets d’appui à l’utilisation des TIC comme outils de plaidoyer. Les TIC peuvent également
permettre à certains individus, tout particulièrement ceux qui sont parmi les premiers à les
avoir adoptées, de susciter une changement catalyseur au sein de leurs communautés. A titre
d’illustration, une dame pleine de ressources habitant une petite ville de la Mongolie qui dirige
d’une seule main une ONG d’appui aux micro-entreprises féminines, a utilisé le télécentre
local pour contacter un organisme d’aide au Royaume-Uni et a reçu une récompense de 10 000
USD, ce qui est une grosse somme dans ce contexte, pour l’aider dans son travail.
Les 220 000 femmes membres de la SEWA14, association des femmes travailleurs indépendants
de l’Inde, qui gagnent leur vie par leur travail personnel ou dans le cadre de petites entreprises,
ont commencé à adopter les télécommunications comme outils de renforcement des capacités
au sein de la population rurale. La SEWA combinent les communications par ligne de terre
et les communications VSAT pour mener des programmes éducatifs à distance en matière de
développement communautaire. Les thèmes de développement communautaire couverts par
ce programme comprennent l’organisation, le renforcement du leadership, la foresterie, la
conservation de l’eau, l’éducation sanitaire, le développement des enfants, le Panchayati Raj
System et les services financiers.
Enrichir la culture
Il arrive que les TIC soient en même temps une menace et une opportunité pour une culture.
D’une part, les TIC menacent d’engloutir les minorités indigènes dans le processus inexorable
de la mondialisation. D’autre part, il est possible d’utiliser les TIC pour aider les minorités
indigènes à prendre part positivement à la mondialisation en fixant leurs propres conditions. Il
Ce qui est préoccupant, à ce stade, c’est que le premier cas de figure et non le second, qui a le
plus de chances de prévaloir. A elles seules, les TIC ne parviendront pas à réaliser la diversité
culturelle. Comme dans tous les cas où l’application des TIC a été une réussite, il est nécessaire
de passer par une série d’adaptations dans le comportement des individus, des groupes et
des institutions, adaptations sans lesquelles les avantages culturels ne pourront être tirés du
déploiement des TIC.
Les institutions existantes telle que les bibliothèques et les musées, peuvent contribuer
au processus de démocratisation de la propriété des biens culturels, à condition qu’elles
reconnaissent les limitations inhérentes à leurs rôles traditionnels. L’Internet a rendu obsolète
le rôle conventionnel des bibliothèque et des musées. Il n’en reste pas moins que ces institutions
ont des rôles majeurs à jouer dans la mobilisation des communautés vers une approche plus
ouverte et dynamique à l’égard du rassemblement et de la conservation de la culture indigène.
Les bibliothèques et les musées peuvent faciliter une plus grande dispersion du modèle de
propriété et de conservation des biens culturels qui peuvent être de plus en plus représentés
en la forme numérique. Les réseaux qui établissent la liaison les objets culturels numérisés
avec les communautés dont ils sont originaires peuvent servir à encourager le plus de monde
possible à apprécier leur valeur et leur importance ainsi qu’à encourager une approche plus
intégrante de la manière dont ces objets originaux sont utilisés et interprétés.
Les études portants sur les communautés indigènes insistent régulièrement sur l’importance
qu’ils accordent à leur héritage culturel. Mais elles soulignent également l’absence presque
totale de maîtrise ou de participation de ces communautés en ce qui concerne la manière dont
les produits de leur culture sont collectés ou représentés. Le peuple Kelabit, au Sarawak, par
exemple, n’a pas l’impression d’exercer ses droits de propriété sur son propre héritage culturel.
Il est préoccupé par le fait que des étrangers sont capables d’accéder plus facilement que lui
aux archives et aux objets liés à son héritage culturel. Il est également préoccupé par le fait
que ceci peut donner lieu à des mauvaises interprétations de la signification de son héritage
culturel. Il se sent impuissant à présenter au monde extérieur une image de lui-même, son
histoire et ses réalisations, choses qu’il aurait lui-même aimé pouvoir connaître. Au yeux du
peuple Kelabit, la situation empire plus qu’elle ne s’améliore car la technologie donne à une
14 Self-Employed Women’s
poignée de gens le pouvoir de s’impliquer avec, en leur possession, des informations liées à
son héritage, privant dans le même temps la majorité d’une opportunité égale.
D’un autre côté, les TIC peuvent servir à aider les indigènes ruraux et les communautés
minoritaires à être véritablement les propriétaires et les gardiens de leur héritage culturel, et
d’en revendiquer les droits d’interprétation et de commercialisation. Les Kelabit de Sarawak
commencent en fait à utiliser leur télécentre pour rétablir cet équilibre perdu, en enregistrant
leur tradition orale et leurs archives généalogiques.
Outre la numérisation des objets d’intérêt culturel, les TIC sont un instrument de renforcement
des liens culturels au sein des communautés qui ont leur culture en partage. Pour citer un
exemple, l’Internet contribue à unir les cinq millions d’Assyriens et plus qui sont dispersés aux
Etats-Unis, en Europe et en Australie. Les Assyriens sont les descendants directs des anciens
empires d’Assyrie et de Babylone. L’Internet parvient à réunir les communautés assyriennes,
faisant abstraction des particularités liées à leur localisation géographique, à leur éducation et
à leur statut économique (Albert).
Les TIC peuvent soit rendre les cultures homogènes, soit au contraire donner l’occasion
de célébrer la diversité culturelle. Que l’un de ces deux résultats le remporte sur l’autre,
dépend de la façon dont les TIC sont utilisés. Parmi les quelques projets TIC expérimentaux
impliquant des populations indigènes, la réflexion sur le court terme et la pression exercée
pour obtenir des résultats tangibles (les produits livrables) font que les bailleurs se focalisent
sur les seuls résultats de réduction de la pauvreté. Toujours est-il que lorsque vous vous
adressez aux membres de la communauté eux-mêmes, il est facile de trouver à l’utilisation de
la technologie un intérêt considérable lorsqu’il est question de préserver et de renforcer leur
héritage culturel.
Soutenir l’agriculture
Il ressort des résultats de la recherche que l’amélioration de la productivité agricole profite aux
pauvres et à ceux qui n’ont pas de terres, dans la mesure où une telle amélioration s’accompagne
de nouvelles opportunités d’emploi. Parce que la grande majorité des pauvres vivent dans les
zones rurales et tirent directement ou indirectement leur subsistance de l’agriculture, l’appui
aux cultivateurs constitue une priorité pour le développement rural. Les TIC peuvent donner
aux cultivateurs accès à des informations utiles telles que l’entretien des cultures ; l’élevage,
les intrants comme les engrais et les réserves de provendes ; la réduction de la sécheresse ;
la surveillance de la peste ; l’irrigation ; la météorologie ; l’approvisionnement en semences
et les mercuriales. Autrement, les TIC offrent également la possibilité aux cultivateurs de
participer au plaidoyer relatif aux activités des coopératives.
Pour illustrer la façon dont les TIC peuvent être utiles aux cultivateurs, prenons le cas des
cultivateurs en Inde qui récoltaient autrefois leurs tomates à la même période, causant une
saturation du marché qui précipitait les prix au plus bas niveau. D’autres fois, lorsque les
tomates se faisaient rares et que les prix flambaient, les cultivateurs n’avaient rien à vendre.
Désormais, ils ont recours à un réseau de télécentres pour coordonner les semailles, de sorte
qu’il y a plus de stabilité et de régularité dans l’approvisionnement des marchés et au niveau
des prix pratiqués.
La société Samayikya Agritech P. Ltd. à Hyderabad, dans l’Etat d’Andra Pradesh, gère 18
« Centres Agritech » spécialisés dans les services d’appui agricole aux cultivateurs sur une
base commerciale. Ils sont gérés en permanence par des diplômés d’agriculture qualifiés,
autrement appelés « Responsables techniques d’agriculture », ou ATO15, et qui sont équipés
d’ordinateurs reliés au siège d’Hyderabad grâce à une connexion téléphonique modem
à modem. Grâce à ces centres, la société Samaikya assure une assistance technique aux
cultivateurs membres ; l’approvisionnement en semences, engrais et pesticides ; la location
de machines ; la vente d’outils et de pièces de rechange ; des analyses des sols et des eaux ; la
surveillance de conditions météorologiques ; la cartographie des terrains ; des inspections de
terrain hebdomadaires et des visites de terrain par des spécialistes.
Les cultivateurs s’inscrivent auprès des centres et payent par période de croissance (soit deux
ou trois saisons par an) une souscription de 150 Rs. (environ 3 USD) par hectare de culture. Un
cultivateur s’inscrit pour un champ et reçoit les services d’assistance adaptés particulièrement
au champ qui a été déclaré. Lorsqu’il s’inscrit, le cultivateur donne des informations détaillées
de ses activités agricoles ; les informations sont conservées dans la base de données du centre
et servent de référence pour l’assistance technique dispensée. 53 cultivateurs sont inscrits dans
le centre du village de Choutjur, avec une couverture de 110 hectares de terres. Cela, pour une
communauté d’environ 1 000 agriculteurs dispersés dans le secteur du centre. Les cultures sont
majoritairement la canne à sucre, le riz, les légumineuses.
Les conseils dispensés par le centre se basent sur des données issues des pratiques culturales
adoptées dans l’Etat et préalablement validées, procurées par les services agricoles du
gouvernement et les institutions locales. Les informations d’intérêt agricole sont collectées en
amont au niveau du siège et diffusés aux ordinateurs des centres. Lorsque les cultivateurs ont
des besoins particuliers d’information qui ne peuvent être traités dans l’immédiat par l’ATO
de service au centre, le technicien remplit un formulaire électronique de demande sur son
ordinateur et le transmet au siège par le canal de son modem. Au siège, les spécialistes qui ont
plus d’expérience et de qualifications organisent et coordonnent les réponses, lesquels sont
habituellement transmis vers le centre dans les 24 heures. La base de données et les systèmes
d’information sont en anglais. Les informations sont interprétées pour les cultivateurs par
l’ATO. Parce que les cultivateurs sont analphabètes, les techniciens doivent consacrer du
temps aux explications et descriptions. Il n’existe pas d’écriture en langue telegu informatique
normalisée.
Avant d’ouvrir un centre, la Samaikya effectue une enquête sur l’agriculture et les pratiques
culturales locales et évalue le contexte politique et culturel dans lequel le centre pourrait être
appelé à exister. La société organise un programme pilote pour familiariser les cultivateurs
avec les services. Un centre a été fermé au bout de trois mois car aucun cultivateur ne s’y était
inscrit. La raison en était la pression exercée sur eux par les vendeurs, les financiers et les
fournisseurs d’intrants de la place, qui voyaient dans la concurrence des services de Samaikya
une menace pour leurs sources de revenus. Les cultivateurs s’étaient entendu dire que
quiconque s’inscrivait auprès du centre ne recevrait plus de crédit ou d’intrants essentiels.
Le déploiement des TIC ouvre des opportunités d’emploi dans deux secteurs. Premièrement,
les sans-emploi peuvent utiliser les TIC pour découvrir des opportunités de travail.
Deuxièmement, ils peuvent être employés à de nouveaux postes créés grâce au déploiement
des TIC.
La population pauvre des localités rurales ne profite pas d’opportunités d’emploi parce
qu’elle
n’a pas souvent accès aux informations qui en parlent. Un moyen d’utiliser les TIC sera de
dispenser des services en-ligne de placement d’emploi par le biais d’échanges électroniques
de main-d’œuvre auprès des services publics de l’emploi ou autres organismes de placement.
Normalement, le placement d’emploi s’effectue dans un système fermé qui met en scène des
intermédiaires traitant pour le compte de leurs clients. La transparence plus grande favorisée
par les TIC offre des possibilités pour une recherche d’informations qui gagnent en précision.
Grâce à des banques ouvertes de demandeurs d’emploi, par exemple, les employeurs peuvent
faire une recherche directe et examiner les curriculum vitae, lesquels sont à leur tour mis
en rapport par voie électronique avec les banques d’offres d’emploi. Des systèmes ont été
conçus pour permettre aux employeurs d’étudier les curriculum vitae, d’envoyer des e-mails
automatiquement aux chercheurs d’emploi quand paraissent des offres d’emploi correspondant
à certains critères pré-définis.
L’OIT constate que certains pays en développement ont été capables de créer de l’emploi
pour des milliers de femmes et d’hommes grâce à des points d’accès communautaires et
des télécentres. Une option courante est d’acheter un téléphone portable avec l’appui d’un
programme de micro-crédit et de gagner des revenus en proposant au public des appels
téléphoniques à bas prix (Curtain, 2001). Les télécentres peuvent également proposer une
infrastructure d’utilisation des TIC à des fins commerciales aux petites et micro-entreprises
qui ne sont pas équipées.
Dans certains pays de la région, les télécentres sont mises en place grâce à des initiatives
publiques ou privées, dans les boutiques de téléphones, les écoles, les bibliothèques, les centres
communautaires, les centres de police et les cliniques. Le partage des coûts d’équipement, de
compétences et d’accès entre les utilisateurs de plus en plus nombreux contribue également
à réduire les coûts d’utilisation et à rendre ces services durables dans les endroits reculés.
L’Inde, par exemple, a connu une rapide expansion des cyber-kiosques qui assurent l’accès
à la communication sociale ainsi que des services d’appui aux affaires pour les groupes
défavorisés. Les kiosques sont souvent des cabines d’appel pour abonnés réhabilitées que l’on
trouve un peu partout dans tous les coins de campagne de l’Inde. Ce sont de petites échoppes
de rue qui proposent le téléphone public pour des appels à longue distance. On en dénombre
environ 300 000 et elles ont généré plus de 600 000 emplois. Le chômage des jeunes représente
plus de 30% du chômage total en Asie-Pacifique et les jeunes sont particulièrement bien placés
pour tirer profit de tels secteurs de croissance.
Les personnes dotées des compétences utiles, acquises probablement dans les infrastructures
d’enseignement basé sur les TIC, ont des chances de trouver un emploi en raison de
l’expansion des infrastructures de services TIC de traitement délocalisés, implantés en dehors
des pays à hauts revenus. Ces infrastructures assurent une variété de services dont les lignes
d’assistance, l’appui technique, le traitement de réservations, les ventes, la conversion de
données, ainsi que la transcription vocale et de données. Parmi les autres services de traitement
délocalisés figurent la comptabilité du personnel, l’audit interne et les évaluations de crédit.
Les traitements délocalisés à grands objectifs comprennent la création de cartes numériques
des municipalités, des services publics, des routes et autres infrastructures. L’on affirme que
les fonctions de « back office » qui vont certainement connaître un regain d’importance sont
le règlement de plaintes d’assurances et la récapitulation de documents juridiques comme les
dépositions de témoins.
Pareillement, les jeunes peuvent trouver des emplois générés par les TIC dans les centres
d’appel. Ces centres proposent des services basés sur le téléphone à partir d’un bureau
central, pour des clients de divers secteurs d’activités. Les centres d’appels traitent les appels
téléphoniques, les fax, les e-mail et autres types de contacts pour la clientèle, en direct et en
formule automatisée. Ils ont connu une expansion rapide en Europe et génèrent du travail en
quantité à Hong Kong, à Taiwan, en Corée du Sud, en Malaisie et aux Philippines.
L’Internet peut également jouer un rôle dominant dans les stratégies de marketing du tourisme
pro-pauvres en procurant des informations sur les destinations touristiques éloignées qui
incorporent des images des grands traits caractéristiques et en prévoyant une modalité de
communication à bas prix via e-mail. L’Association pour le tourisme à base communautaire
(NCBTA) de la Namibie (Afrique du Sud-Est) apporte une assistance aux communautés
locales pour la création d’entreprises de tourisme dans les zones rurales autrefois négligées
de ce pays. La NCBTA s’est dotée d’un site web présentant des informations détaillées,
avec une carte de chacune des sept régions de la Namibie rurale et des infrastructures à base
communautaire, également par région.
Pour illustrer la façon dont les TIC peuvent contribuer à réduire l’écart entre l’emploi en
secteur informel et l’économie principale, citons l’exemple de la SEWA, association des
femmes travailleurs indépendants. Les 220 000 membres de cette association sont des femmes
et de jeunes femmes qui gagnent leur vie en travaillant pour elles-mêmes ou en dirigeant une
petite affaire. La SEWA était une des premières organisations en Inde à prendre conscience des
possibilités rattachées à l’exploitation des TIC pour aider les femmes du secteur informel. Elle
a cherché à développé ses capacités organisationnelles à se servir d’ordinateurs, en réalisant
des programmes de sensibilisation et en enseignant les capacités informatiques de base à ses
chefs d’équipe, managers et membres « aux-pieds-nus » de ses diverses associations affiliées.
Plusieurs de ces dernières ont lancé leurs propres sites web pour vendre leurs produits dans un
marché virtuel mondial.
La mobilisation sociale est un processus visant à l’exploitation des ressources locales capables
d’encourager les formes durables de développement autonome communautaire. Il s’agit là
d’une innovation du Programme du PNUD pour la réduction de la pauvreté en Asie du Sud
(SAPAP16), qui a été mise en place en 1993 pour renforcer les capacités nationales à intégrer la
croissance et les politiques de réduction de la pauvreté et pour démontrer que la dynamisation
des mécanismes de mobilisation sociale est chose faisable dans chacun des pays participants.
Le SAPAP est le plus grand programme régional du PNUD en Asie, doté d’un crédit de 11,3
millions USD. Le programme opère dans six des sept pays du SAARC : au Népal dans le
district de Syangja, en Inde dans l’Etat d’Andhra Pradesh, au Bangladesh dans le Kishorganj,
au Pakistan dans le district de Kohat de la Province frontalière du Nord-Ouest, au Sri Lanka
dans le district de Nuwera-Elyia et aux Maldives dans l’Atoll Noonu.
Le but majeur que poursuit le programme est d’aider à éliminer les contraintes qui pèsent sur
les communautés rurales pauvres dans leur effort d’exploiter leurs potentiels pour assurer leur
propre développement. A cette fin, une stratégie à trois niveaux est adoptée qui se base sur
l’organisation sociale, la formation de capital et le développement des ressources humaines.
Dans un premier temps, les villageois sont rassemblés pour discuter des questions de
développement local pour l’intérêt général et pour prendre des initiatives dans ce domaine. En
second lieu, les villageois sont persuadés de la nécessité d’épargner, épargne qui devient, après
quelques temps, une source qui a son importance pour les opérations de crédit. Troisièmement,
les villageois reçoivent une formation, principalement en techniques de management et en
activités génératrices de revenus, afin de poser les bases du développement institutionnel au
niveau communautaire pour améliorer les prestations de services sectoriels et pour apporter un
appui à ceux qui souhaitent entreprendre des activités socio-économiques.
Ce qui est pertinent, ici, ce n’est pas uniquement que toutes ces activités peuvent être facilitées
par les TIC, mais le fait qu’il a été démontré que ces activités sont essentielles si l’on veut aider
les communautés à tirer profit au maximum des TIC.
Les exemples cités devraient permettre de conclure que toutes les fois que les résultats ont été
palpables, c’était parce que la stratégie de développement avait été clairement circonscrite.
Ainsi que le déclare la G8 DOT Force, « les efforts pour améliorer l’accès aux TIC devraient
avoir leurs bases dans une stratégie plus large de lutte contre la pauvreté ». A partir desdits
exemples, nous pouvons tirer les observations suivantes :
Les TIC ne suffisent pas à elles-mêmes pour générer des avantages significatifs ?
Sans stratégie de développement réalisable associée, il ne faut pas attendre des TIC qu’elles
produisent des résultats optimaux. Laisser parler les pauvres et les aider à mettre leurs
connaissances en pratique, là est l’élément clé de la lutte contre la pauvreté qu’il faudrait
introduire dans les approches TIC de réduction de la pauvreté. Il est crucial de s’occuper
directement des besoins des pauvres et des personnes les plus marginalisées.
Les TIC agissent comme un amplificateur de processus sous-jacents. Ce qui fait marcher le
développement avec efficacité le fera avec une plus grande efficacité grâce aux TIC. D’un
autre côté, si les TIC sont utilisées de façon inappropriée, elles ajouteront des coûts non
nécessaires au processus. Aussi, les utilisateurs et les promoteurs des TIC pourraient tomber
dans la désillusion si les TIC venaient à ne pas rapporter les avantages escomptés, ce qui, en
dernier ressort, freinerait tout effort ultérieur de faire un usage judicieux des TIC.
L’efficacité de l’application des TIC passe par la mise en place de deux sortes
d’infrastructures : l’infrastructure technologique et celle de l’information
L’infrastructure de l’information comprend tout ce qui est nécessaire pour rendre les TIC utiles
dans leur contexte, ceci comprenant toutes les sources d’informations et les utilisateurs de
ces informations. Leur mobilisation en une infrastructure cohérente nécessite des méthodes et
des compétences qui diffèrent tout à fait de ceux requis pour l’assemblage de l’infrastructure
technologique. S’il est vrai que les TIC peuvent être des outils efficaces de lutte contre la
pauvreté, la propagation de la technologie ne doit pas être un objectif en soi. C’est la pauvreté
et non la fracture numérique qui est le véritable problème.
Dans le cadre rural des pays en développement (où vit la grande majorité des pauvres),
l’installation de l’infrastructure technologique représente toujours un défi. Mais la tâche
est relativement simple quand on la compare avec la mise en place de l’infrastructure de
l’information.
tous les besoins. Chaque TIC (qu’elle soit ancienne ou nouvelle) conviendra à des contextes
chaque fois différents. Les solutions peuvent se greffer d’exigences techniques, auquel cas il
est conseillé de recruter les meilleurs techniciens de la place. Ils ne peuvent toutefois pas être
considérés comme responsables. Premièrement, qu’importe ce que la technologie apporte en
créativité et en efficacité, on jugera toujours sa mise en œuvre par les résultats qu’ils apportent
au développement. En second lieu, consacrer leur énergie et leur expertise à la technologie
est un besoin chez les techniciens. Il faut pas les encombrer de problèmes de conception de
l’infrastructure de l’information et de mobilisation des utilisateurs du système. D’une façon
générale, les deux sphères de compétences auxquelles il est fait appel ont tendance à s’exclure
mutuellement.
Il est important d’être capable de faire la différence entre les types de résultats et de les mesurer
en fonction des intentions, aspirations et potentiels de la technologie et de ses utilisateurs.
Il est en même temps important de reconnaître que des résultats non prévus s’avèrent plus
souhaitables que les résultats qui avaient été attendus. Les formules de mise en œuvre des TIC
ont leur propre dynamique, et les projets devraient tenir compte du fait que l’introduction de
la technologie même change les dynamiques du problème que cette technologie était censée
résoudre. Les résultats inférieurs à l’optimal sont souvent la conséquence de l’échec d’une part
à répondre aux dynamiques du système d’une manière qui aurait mis la technologie plus au
service d’un meilleur développement, d’autre part à adapter les dynamiques à une stratégie de
développement qui soit réactive.
Les TIC créent des opportunités pour le développement, tandis que les résultats
souhaitables sont le produit des actions humaines.
D’autres études que la présente ont tiré de semblables conclusions. Dans sa conclusion, le
rapport du DFID déclare que « l’information, la communication et la connaissance sont
le éléments essentiels à la réduction de la pauvreté et aident à concrétiser les objectifs
de développement international » (Marker et al., 2002). Mais pour réussir, les projet TIC
doivent assurer l’évaluation des besoins locaux, tels qu’ils sont définis par la population
locale. Les responsables gouvernementaux bien-intentionnés, les responsables d’organismes
internationaux d’aide et les travailleurs des ONG avancent couramment qu’ils savent ce dont la
base a besoin. Ainsi, bien souvent, les projets ne se fondent pas sur une véritable évaluation des
besoins locaux. En outre, ils décident qu’il y a uniformité des besoins en dépit de la disparité des
localités et des différences qui marquent les populations, les bases économiques, les cultures,
l’organisation sociale et les niveaux de besoins. Ils garantissent aussi qu’en fournissant des
ordinateurs et/ou en assurant la connexion sur le web (sans autres efforts supplémentaires)
il y aura plus de justice sociale, les populations pourront vendre leurs produits sur le marché
mondial, il y aura de la nourriture pour ceux qui ont faim, les besoins médicaux demeurés sans
réponse seront satisfaits, ainsi de suite (Keniston et Kumar, 2000).
Quelles sont les principales dimensions sociales des TIC mises au service
de la réduction de la pauvreté ?
Des recherche effectuées en Amérique Latine défendent une vision sociale de l’utilisation
des TIC pour éliminer et/ou réparer les inégalités qui sont profondément enracinées dans les
sociétés modernes17. La vision est basée sur les suppositions suivantes :
La connexion est importante mais ne suffit pas à contribuer au développement.
L’accès équitable, l’utilisation significative et l’appropriation sociale des
ressources des TIC sont tous nécessaires si l’on veut tirer profit des opportunités
qui se présentent et si l’on veut atteindre des résultats positifs.
Certains environnements favorables sont nécessaires pour permettre aux TIC de
contribuer effectivement au développement.
L’utilisation des TIC pour le développement n’est pas exempte de risques et de
menaces. Ceux-là doivent être évités ou alors réduits au minimum.
Dans une telle perspective, les TIC ne sont ni positives ni négatives en soi, mais elles ne
sont pas neutres pour autant. Le déploiement des TIC pourrait se solder par la multiplication
et l’aggravation des inégalités sociales existantes. On emploie le terme d’appropriation
sociale pour décrire le processus qui conduit aux transformations sociales qui résultent de
l’utilisation des TIC. L’appropriation sociale se réalise lorsque les ressources de l’Internet
aident à transformer la vie quotidienne en contribuant à résoudre les problèmes concrets.
L’appropriation n’apparaît pas à travers l’utilisation des TIC, mais plutôt dans les changements
que les TIC ont apportés dans le monde concret.
L’appropriation sociale des TIC pour le développement peut être démontrée de plusieurs
manières, telles que donner aux patients de meilleures informations médicales ; améliorer
la qualité de l’éducation en utilisant des ressources d’enseignement porteuses d’innovation ;
introduire des programmes variés et pertinents dans les émissions radiodiffusées à base
communautaire ; faire augmenter les ventes de produits locaux sur le marché ; diffuser les
résultats de la recherche locale et coordonner l’action entre divers groupes partageant des buts
communs.
17 (www.idrc.ca/pan/ppp)
La méthodologie comprend toutes les actions requises pour assurer que les TIC ont des
impacts optimaux pour contribuer au développement dans les communautés rurales des pays
en développement. Le processus est constitué de techniques visant à :
Les formes participatives d’analyse dans lesquelles les aspirations de la communauté et les
activités de développement sont moulues et suivies de façon cyclique sont plus susceptibles de
produire des résultats souhaitables que ne le ferait une mise en application de la technologie
qui implique des attentes fixes et des hypothèses inflexibles quant à définir ce à quoi les
résultats devraient ressembler.
Les dynamiques sociales des communautés, lorsqu’elles sont combinées avec les caractéristiques
des TIC en tant que technologies intellectuelles (par opposition à industrielles), peuvent
produire des résultats inattendus en matière de mise en application des TIC. Dans certains cas,
il peut arriver que ces résultats s’avèrent plus souhaitables que les résultats attendus, et il faut
les encourager. Le schéma 7 suivant présente une combinaison de possibilités.
Schéma 7
mps
Te
ur
cte
Fa Les résultats peuvent changer avec le temps. Les résultats
attendus peuvent évoluer de façon inattendue et de souhaitable,
devenir non souhaitable et vice versa. Les résultats inattendus
deviendront attendus à mesure qu’ils évoluent, mais ils
pourraient bien changer dans leur caractère souhaitable
Evaluation
Aussi, toutes les histoires peuvent résumer les multiples évènements qui sont liés d’une
certaine manière significative et d’une façon cumulative qui aide à identifier les tendances
afin que le comportement futur puisse être orienté vers des résultats souhaitables. Ainsi, les
histoires entretiennent le changement social en devenant un élément de l’intervention au lieu
qu’elles s’en distinguent. Puisque le résultat de la narration d’histoires est déterminé en grande
partie par le contexte de la narration, les histoires peuvent être ré-utilisées dans des contextes
multiples et ainsi servir des objectifs multiples. Tandis qu’il est improbable que les analyses
statistiques contiennent des histoires, il est par contre possible que les histoires contiennent
des analyses statistiques. De plus, les histoires collectent des données qui sont difficiles à
représenter sous forme de statistiques (il en va ainsi des émotions) et il y a de bonnes raisons
de penser que de tels facteurs comptent dans la détermination des réactions de la communauté
aux interventions sociales.
L’organisation du temps
Le déploiement des TIC a tendance à tomber dans une des deux catégories suivantes : les
projets à dynamique descendante, initiés par les gouvernements centraux ou d’Etat, et les
projets à dynamique ascendante qui sont des initiatives de la base, issues des communautés et
des ONG. Les programmes nationaux en aval ont de difficultés à incorporer les spécificités du
contexte local d’une communauté rurale. D’un autre côté, le constat est que l’amplification du
succès des initiatives de la base est du domaine du défi.
Il faut une méthodologie qui permettra à ceux qui travaillent sur le terrain au chapitre des
TIC de mobiliser les communautés en vue de tirer des résultats optimaux de leur utilisation.
Si une méthodologie détaillée peut être formulée, mise au ban d’essai et justifiée, alors
un grand nombre d’agents de terrain peuvent recevoir une formation en vue de mettre
cette méthodologie en application au sein de plusieurs communautés. Une telle possibilité
renforcerait la probabilité que la mise en œuvre à l’échelle nationale produise des résultats
optimaux en incorporant de manière effective les initiatives ciblées de la base dans un
programme national à grande échelle.
Il a déjà été démontré que la mobilisation sociale est un instrument efficace de réduction de
la pauvreté sur une grande échelle, si l’on a recours aux méthodes basées sur l’exploitation
des biens physiques. Il est maintenant nécessaire d’adopter une technique équivalente axée
sur l’exploitation des biens d’information. Les méthodologies sont importantes pour les
professionnels TIC car elles rassemblent des outils simples et des techniques qui sont utiles
pour assurer un degré élevé de réussite par la mise en œuvre des TIC. Les méthodologies
d’analyse, de conception et de mise en œuvre des systèmes d’information représentent tout les
processus logiques qu’il est nécessaire de considérer pour qu’un projet TIC puisse atteindre,
ou dépasser, ses objectifs. Elles vont bien au-delà de la seule installation de la technologie
lorsqu’elles traitent des changements de comportement des utilisateurs de la technologie,
changements reconnus comme nécessaires pour que la technologie opère au maximum de ses
possibilités. Les méthodologies les plus utiles sont celles qui permettent d’atteindre ce but
tout en étant facile à enseigner aux agents de terrain qui ont besoin d’être hautement qualifiés.
De telles méthodologies intègrent des outils d’utilisation facile et des techniques qui sont
structurées conjointement de manière à assurer que tous les aspects du problème qui touche le
système sont convenablement traités.
Le discours du caractère durable a, depuis lors, dépassé le cadre des questions relatives à
la dégradation irréversible de l’environnement et de l’épuisement inévitable des ressources
naturelles limitées. L’idée d’un caractère durable en matière de développement est à présent
plus largement comprise comme étant la capacité d’un projet ou d’une intervention à survivre
au départ de l’agence d’exécution, une condition qui a souvent peu de choses à voir avec la
protection environnementale ou avec la conservation des ressources naturelles. Vu qu’il semble
que les ruptures de projets sont chose courante après le départ des responsables d’exécution, le
caractère durable en termes de continuité est devenu un indicateur clé du succès des activités
de développement, ainsi qu’un critère décisif dans la phase qui précède la mise en œuvre et qui
conditionne l’obtention de fonds.
Dans plusieurs cas, le caractère durable des projets de développement se résume à une seule
interrogation, « Qui financera le projet après le départ de l’agence d’exécution ? ». Les
responsables de projet répondent couramment par la conception d’interventions qui génèreront
suffisamment de revenus pour leur permettre de se prendre en charge. Dans ces cas, le rôle de
l’agent d’exécution est de procurer des intrants de départ, en incluant, sans limitation toutefois,
le capital qui assurera le démarrage du projet et lui permettra de continuer sous sa propre
impulsion après le départ des responsables de mise en œuvre.
La question du caractère durable des TIC s’est avérée être une question majeure dans le
débat qui entoure leur utilisation au service du développement. Dans la plupart des cas, le
débat porte sur l’autonomie financière, laquelle est souvent considérée comme une condition
nécessaire à la poursuite de l’utilisation de la technologie. En fait, il existe quatre domaines de
pérennisation qui s’appliquent aux télécentres :
La viabilité financière se rapporte à la capacité de générer des revenus suffisants pour couvrir les
coûts de fonctionnement et/ou les coûts d’implantation initiale d’un télécentre. Si cette capacité
d’autonomie de prise en charge requiert généralement de percevoir des recettes directement de ceux
qui utilisent les services, cela n’empêche pas la possibilité de profiter d’autres sources continues
Les projets qui introduisent de nouvelles compétences ont également besoin d’assurer que les
capacités ainsi développées sont durables. Ce qui es possible uniquement dans la mesure où
les personnes formées, ou leurs successeurs également formés, continuent de travailler dans le
même domaine et que leurs capacités sont entretenues et utilisées. Parfois, le personnel formé
découvre de meilleurs débouchés pour leurs compétences et sont détournés du projet (Baark
et Heeks, 1998).
Il est important de noter que le caractère durable d’une technologie sera déterminée par le
degré d’acceptation par la communauté que cette technologie est capable de générer. Par
exemple, l’introduction d’un télécentre communautaire, en cas de réussite, va avoir un impact
considérable sur la communauté, sa culture, ses modèles de communication, son économie,
sa structure sociale et son développement futur. Il est démontré que les télécentres qui sont
considérés comme de purs prestataires de technologie plutôt que des centres socio-culturels au
service de la communauté, ne sont pas durables. Le degré d’implication et d’engagement de la
communauté dans un télécentre est un facteur de réussite, et les évaluations du comportement
et des perceptions des utilisateurs sont au cœur de toute évaluation de télécentres (Whyte,
1999).
L’idée de TIC durables met en lumière la question du développement durable car elle incorpore
plusieurs des dimensions du thème de la pérennisation, ce thème ayant évolué depuis sa
première évocation dans la pratique du développement. De ces dimensions, on pourrait
soutenir que la pérennisation financière est la dimension la plus critique et même la plus
difficile à réaliser. En dépit de l’effondrement du ration coût/ puissance des ordinateurs, leurs
prix demeurent habituellement à plusieurs ordres de grandeur supérieurs aux revenus moyens
annuels des utilisateurs potentiels des pays en développement. Par conséquent, les cas cités
dans le cadre du présent abécédaire sont décrits d’une perspective de financement durable. De
plus, le financement durable mérite une attention particulière en raison de la garantie exigée
par les gouvernements que les télécentres produiront des bénéfices nets et ne deviendront pas
un prétexte pour ponctionner des ressources.
Comme la plupart des projets TIC sont récents et au banc d’essai, leur expérience en matière
de pérennisation est limitée. Plusieurs expériences actuelles se préoccupent surtout de revêtir
les TIC d’une valeur sociale. Par exemple, très peu de kiosques de Gyandoot sont parvenus
au stade de viabilité commerciale (Banque Mondiale, 2002), et même si les Boutiques
Créer des emplois et des recettes dans le cadre de services TIC à distance
(par ex. la transcription d’archives originales)
£ Tirer avantage des effets, de la portée et de l’échelle des réseaux
£ Agréger les marchés et renforcer les avantages de réseaux élargis
£ Exploiter les économies d’échelle et de portée en promouvant des réseaux
plus larges
£ Concevoir des modèles commerciaux plus adaptés au contexte
£ Créer des prestataires de services ruraux pour les services d’Internet, de
saisie et de téléphonie
£ Ajouter des télécentres aux activités commerciales existantes
£ Ajouter des activités commerciales aux télécentres
£ Promouvoir la coopération monde rural / monde urbain
£ Se méfier des sous-traitances négatives potentielles (ex. en matière
d’emplacement, de marketing/ sensibilisation, de composition du
personnel)
La plupart des pays en développement adoptent des politiques visant à rompre le monopole de
prestation des services de télécommunications, avec pour objectif principal le développement du
monde rural. Malgré qu’ils comprennent peu les liens qui existent entre TIC et développement
rural, et malgré l’insuffisance de ressources essentielles, les gouvernements font généralement
preuve d’enthousiasme pour les perspectives de développement rural grâce à un déploiement
généralisé des TIC. La formulation des politiques TIC et de leur mise en œuvre en faveur du
développement rural au niveau national implique habituellement :
une autorité des hautes instances, souvent sous le contrôle direct du chef de
gouvernement
la réforme des télécommunications
le développement des infrastructures physiques
l’accent sur le cybergouvernement et le e-commerce
la révision de l’environnement réglementaire et du cadre juridique
la participation du secteur privé
des systèmes des services universels
des projets pilotes
Le développement rural
La majorité des pauvres d’Asie vivent dans le monde rural. Par conséquent, la réduction de
la pauvreté est inextricablement imbriqué dans le développement rural, et le développement
urbain sans le développement rural a été mal conseillé. La plupart des zones rurales sont
caractérisées par des habitats dispersés, des villages et des bourgades qui peuvent être
éloignées de plusieurs centaines de kilomètres du centre urbain le plus proche. Les zones
rurales et isolées ont tout ou partie des caractéristiques suivantes en commun :
En conséquence, les politiques de développement rural doivent prendre chacun de ces aspects
du monde rural en considération.
Plusieurs des exemples cités ici démontrent que les TIC peuvent être utilisées pour réduire
l’impact de la plupart sinon de tous les aspects négatifs du monde rural. Dans la plupart des
pays en développement, par exemple, la télédensité (exprimée en nombre de lignes pour 100
habitants), est faible et dans certains cas encore plus faible si l’on regarde les zones rurales
éloignées et faiblement desservies. Une des principales causes de la faible télédensité est
le coût élevé d’installation des équipement pour un taux d’utilisation faible. Toutefois, les
nouvelles technologies déjà disponibles ou arrivées à un stade avancé de développement
offrent des possibilités de nette amélioration. Les avantages à tirer du développement de la
télédensité rurale sont les suivants :
Outre les disparités entre nations développées et nations en développement, l’écart entre
monde rural et monde urbain dans la plupart des pays en développement relègue la majorité
des pauvres dans une situation d’écrasant désavantage. Pour que se concrétise une réduction
sérieuse et mesurable de la pauvreté, il est impératif de concevoir des politiques qui ciblent
d’une manière spécifique le développement rural. En adoptant et en encourageant la réduction
de la pauvreté par les TIC, les gouvernements peuvent rendre de telles politiques plus
efficaces en élargissant leur champ d’application à d’importants segments de la population, en
augmentant l’impact parmi les petites sections de la population et d’une manière plus générale
en rendant le développement plus efficace.
A partir de l’analyse des exemples cités ici, il est possible de faire remonter les évènements
et les influences à partir des bénéficiaires jusqu’au commencement et de suggérer un cadre de
mise en œuvre des TIC qui s’accompagne de processus pertinents et de principes judicieux
pour la réduction de la pauvreté. Le cadre ainsi dégagé facilite la compréhension de la façon
dont les TIC peuvent contribuer à réduire la pauvreté.
Le schéma n° 8 illustre la structure d’un tel cadre stratégique de réduction de la pauvreté par
les TIC.
Accès local
Stratégies de Télécentres, écoles,
Politiques TIC Développement
Réduction de la bibliothèques
pro-pauvres pauvreté Base communautaire
Orienté développement
Les politiques TIC devraient se préoccuper aussi bien de la production de TIC que de leur
utilisation. Le souci est ici de concevoir des politiques d’utilisation des TIC qui ciblent d’une
manière spécifique la réduction de la pauvreté, et non le e-commerce, le cybergouvernement,
le e-learning et autres. Bien que ces derniers domaines aient les capacités pour réduire la
pauvreté, ils profitent directement aux citoyens aisés et ils ne procurent pas nécessairement des
avantages aux pauvres. Les politiques TIC pour la réduction de la pauvreté devraient traiter
directement les causes de la pauvreté.
Stratégies de développement
Il est nécessaire que des stratégies spécifiques expriment la façon dont aura lieu la réduction de
la pauvreté, par exemple à travers le développement d’entreprises, les programmes de micro-
crédit, la mobilisation sociale, le tourisme pro-pauvres et la sensibilisation sur le VIH/SIDA.
Les priorités qui reflètent les besoins exprimés par les pauvres eux-mêmes conduisent à une
mise en œuvre plus efficace à réduire la pauvreté que celles décidées par les gouvernements
ou leurs conseillers.
Accès local
L’accès aux technologies doit être planifié, organisé et bien géré. Il est possible que cet accès
prenne la forme d’accès partagé, peut-être auprès d’institutions existantes telles que les
bibliothèques et les bureaux de postes, ou encore en créant de nouvelles institutions telles que
les télécentres communautaires multi-services. Le partage d’accès implique des arrangements
organisationnels qui n’ont pas lieu lorsque l’accès s’effectue essentiellement de personne à
personne, comme c’est le cas dans les pays riches, ce qui veut dire que les modalités d’accès
partagé seront exclusivement le propre des pays en développement.
Un gouvernement utilisateur
Méthodes
Institutions
Les TIC génèrent d’importants retours lorsque les institutions adoptent de approches
transformationnelles aux prestations de services, lesquelles changent complètement la nature
de l’organisation et revitalise ses buts et objectifs. Si la nouvelle technologie est utilisée
simplement comme une solution de remplacement de l’ancienne technologie sans impact sur
les modèles existants de comportement, l’organisation et la gestion des relations, alors on peut
s’attendre à des résultats loin d’être optimaux.
Buts spécifiques
Le souci, ici, est que les services TIC soient orientés par exemple vers l’éducation, la santé, le
commerce, et de savoir de quelle façon les parties prenantes sont impliquées dans des relations
productives qui entraînent une réduction de la pauvreté. Avoir en vue les buts spécifiques signifie
entre autres déterminer qui est responsable de quoi et quelles activités sont coordonnées.
Les hommes
La population cible visée par les décisions de réduction de la pauvreté doit être connue et mise
en relation avec chaque service spécifique. Le service doit être capable de faire la différence
entre les pauvres et pas-trop-pauvres, de sorte que les avantages vont à leurs bénéficiaires
cibles spécifiques.
La réduction de la pauvreté par les TIC n’emprunte pas une voie directe, comme s’il s’agissait
simplement d’installer la technologie. Elle n’en est pas plus complexe pour autant. A condition
de pouvoir suivre quelques principes relativement simples, il y a des chance qu’une réduction
à grande échelle de la pauvreté se réalise avec l’appui des TIC. Les principales difficultés ne
résident pas véritablement dans la technologie ; elles résident dans la coordination d’une série
de facteurs locaux et nationaux, lesquels facteurs peuvent réduire les efforts à néant s’ils ne
sont pas pris en compte.
axer les stratégies sur la réduction de la pauvreté, non sur les TIC
instaurer une réforme des télécommunications par la privatisation, la
concurrence et l’indépendance de la réglementation
promouvoir l’accès public : regrouper les exigences de pérennisation (ce ne
sont pas les finances seules qui doivent être durables)
instaurer la réforme institutionnelle pour réalise des avantages
transformationnels
développer des approches pertinentes pour se mettre à l’écoute des pauvres.
L’approche e-Bario est un projet de recherche dirigé par des universitaires mais
qui font montre d’un engagement et d’une participation particuliers
auprès des communautés locales. Les chercheurs et les communautés
passent un temps long à apprendre à se connaître mutuellement. Les
méthodes d’évaluation participative ont été adoptées pour aider
à définir un programme de développement avant d’introduire les
TIC. L’école a été choisie comme premier bénéficiaire parce qu’en
cette période-là le gouvernement de la Malaisie lançait le concept
de « Smart School » lourdement axé sur l’utilisation des TIC pour
les besoins d’éducation et d’administration scolaires. En outre,
l’éducation en général et l’école en particulier constituent des
éléments importants de la culture des Kelabit.
Observations
L’engagement du gouvernement et la participation institutionnelle devraient
contribuer à renforcer les services. Une évaluation d’impact serait utile
Les résultats
Un très grand nombre de cas de réussites (voir par ex. http//
www.mssrf.org/informationvillage/pantlemissionreport.html)
Parmi les avantages allant à la communauté citons les opportunités
d’emploi, le développement du sens des affaires, les mesures d’appui
à la santé, à l’éducation, à la pêche et à l’agriculture et allocations
gouvernementales. Nombre de ces résultats étaient imprévus,
conséquences de compétences nouvellement découvertes et de
l’activisme local.
Leçons
Les points L’ERP permet de collaborer avec la communauté et de développer
de réussite des contenus d’information pertinente. L’insistance sur les questions
d’équité, de genres et de castes a profité directement aux plus
pauvres. Déploiement créatif de toute une variété de technologies.
Les points L’autonomie durable, tout particulièrement celle des finances, a été
d’échec mise en arrière-plan. Les centres génèrent des fonds, mais le projet
est dynamisé par le besoin de prouver qu’il est socialement durable.
Améliorer les résultats reste à défi à relever.
Observations
Le gouvernement et les institutions s’impliqueraient probablement plus et intensifier les
avantages
L’approche Un collectif d’ONG a réussi, avec les TIC comme outil d’aide, à
donner un nouveau souffle au village en matière de gagne-pain.
Les résultats
Plusieurs bâtiments du village sont à présent consacrés au télécentre,
avec une bibliothèque prodigieuse sur les plantes et un centre prospère
de traitement des plantes. Elles ne sont pas moins de 300 femmes
venues du district environnant à être embauchées dans la préparation
des plantes, tandis que tous joignent leurs efforts pour consigner
par écrit les connaissances locales en matière de plantes, en vue de
produire un ouvrage à ce sujet. Le service du télécentre a contribué
à sensibiliser les villageois à la valeur de leurs connaissances et à les
encourage à les exploiter pour en tirer des revenus, et par la même
occasion à sauver les serpents de l’extinction
Leçons
Le fait de se doter dès le début d’une stratégie de développement
Les points
claire et bien fondée, dans un contexte d’affaires et un environnement
de réussite
qui correspondait aux besoins locaux disposant d’une opportunité
locale. Une mise en application créative de la technologie sans fil, la
connexion radio dans un endroit relativement isolé.
Le télécentre est entièrement orienté sur les besoins de la production
Les points de plantes et sur la vente, aucun autre promoteur de développement
d’échec ne s’étant manifesté pour mobiliser la communauté à l’utilisation des
TIC pour d’autres opportunités de développement comme la santé
et l’éducation.
Observations
Une plus grande variété d’applications, impliquant éventuellement des institutions et/ ou
le gouvernement, pourrait augmenter les sources de profits.
Les résultats En octobre 2001, le directeur régional du DOST a décrit les MST
comme « des centres de loisirs pour la population locale, un
endroit où les gens peuvent envoyer des e-mails à leurs familles à
l’étranger, et un centre d’apprentissage pour les enseignants ». Les
communautés ne sont pas allées au-delà de l’adoption superficielle
de la technologie, la plupart des utilisateurs ne s’en servent qu’à des
fins d’amusement plutôt futile.
Leçons Les points Un important déploiement d’institutions assurant une assistance
au projet pour la mise à disposition d’information aux
de réussite communautés. Le projet a pu recruter un nombre important de
volontaires locaux pour gérer les MCT.
Une grande partie de l’information rendue accessible est d’une qualité
douteuse par rapport aux besoins immédiats des communautés. Les
fournisseurs d’information ne semblent pas avoir de contact direct
Les points avec les communautés. En tant qu’action en aval, le projet ne
d’échec
semble pas s’être engagé étroitement auprès de la communauté. Les
arrangements pour assurer la connexion dans une localité ont été
suspendus durant deux ans en raison d’un conflit entre le transporteur
national et un fournisseur privé, malgré la présence du département
des Transports et des Communications au sein de l’équipe du projet
Observations
Une collaboration plus étroite avec la communauté pour dynamiser la recherche d’information
et une exécution plus ciblée de services spécifiques résulteraient en de plus grands impacts.
L’approche Les deux centres de Choibalsan et de Erdenet ont été créés avec
l’appui de la MFOS, gérés par le Centre Internet et fonctionnent
selon une formule associant les buts lucratifs et la responsabilité
sociale. Ils proposent l’accès tarifé aux ordinateurs et à l’Interne
bien que les écoliers bénéficient d’une subvention. La connexion
est établie par liaison satellite. Le centre de Ulaanbaatar a mené
une enquête auprès de 67 ONG en vue d’élargir et améliorer ses
services.
Les résultats Les centres se sont assuré l’appui des organisations locales
nombreuses dans le premier cas, et l’appui de l’administration locale
dans l’autre. Priorité a été donnée à la formation en informatique
avec pour objectif de sensibiliser l’ensemble du personnel du
gouvernement, les enseignants, les écoliers et les ONG locales
Leçons L’adoption dès le départ, d’un modèle commercial, avec l’appui
Les points de l’ensemble des organismes, a permis de focaliser l’attention
de réussite sur la pérennité financière. Le soutien de la communauté est fort et
efficace. La formation et la sensibilisation, au moins pour les TIC,
semblent efficaces.
L’absence de campagne proactive auprès de la communauté n’a pas
favorisé l’orientation du service vers le développement communautaire
Les points et la résolution de problèmes. Le projet ayant été axé sur les ONG et
d’échec le développement de la société civile, il est difficile d’évaluer le niveau
d’atteinte de leurs objectifs. Un certain culte de la technologie a été noté,
et dans un cas la localisation du centre (au premier étage d’un hôtel)
constituait un obstacle à l’accès public.
Observations
A condition d’être plus axé sur les institutions et des services spécifiques, le projet devrait
pouvoir s’accompagner d’autres avantages.
Les résultats Les kiosques pilotes servent déjà le public avec des systèmes
simples d’information et de services de cybergouvernement, et
d’accès aux bases de données gouvernementales. Les départements
du gouvernement ont été alertés des possibilités d’améliorer
leurs relations avec le public grâce à l’effet de démonstration des
premiers kiosques. Les kiosques existants assurent la mise en œuvre
des systèmes d’information à base communautaire.
Leçons Le partenariat public-privé a grandement contribué à la mise en place du
Les points cybergouvernement dans l’Etat de Kerala et il semble qu’il soit conçu pour
de réussite faciliter le déploiement sur toute l’étendue de l’Etat, de centres d’accès public
dont il est possible de générer des revenus pour les investisseurs locaux.
Il est incertain que la frange des très pauvres soit en position de
Les points
profiter des kiosques en l’absence de programmes délibérés dont la
d’échec planification tiendrait compte de leurs besoins et prévoirait la mise
en place d’un plus grand nombre de kiosques.
Observations
Un schéma où le gouvernement est l’initiateur et s’adjoint le partenariat d’entités locales
résulterait en une participation institutionnelle porteuse de plus grands profits.
Les résultats A la fin de l’année 2001, la société recensait un peu plus de 1 200
cultivateurs inscrits.
Observations
L’accès des centres pourrait être accordé au public et à une audience plus large, en offrant des
services diversifiés, ce qui serait probablement une proposition qui rapporte.
L’approche Les TIC étant plus efficaces lorsqu’elles sont intégrées à des
initiatives de développement réussies, d’étroites collaborations se
forgent entre le projet pilote et de tels programmes, permettant
la mise en œuvre de systèmes d’information qui servent leurs
objectifs. Ce projet-ci est une activité financée par le PNUD,
exécutée au niveau national.
Les résultats Après une année, le projet n’a mis en place que deux centres.
Une décision prise dans un premier temps, de collaborer avec les
autorités locales a freiné considérablement l’avancement du projet,
pour être modifiée par la suite.
Leçons Partant de l’élaboration d’une politique TIC nationale passant
par un processus hautement local et participatif, qui visait d’une
manière spécifique à la connexion du monde rural, le gouvernement
a de plus en plus fixé son attention sur la modalité de réalisation
Les points du développement rural avec le secours des TIC, à la lumière des
tendances prévalant dans les pays voisins. Le gouvernement a par
de réussite ailleurs reconnu la nécessité cruciale de prendre en compte les
connaissances locales. Le projet pilote semble fournir l’occasion
rêvée de comprendre les conditions favorables à la réalisation du
programme national.
Trois ans de délibération ont précédé la mise en place de télécentres
Les points pilotes ruraux, chose qui explique apparemment l’excès de
d’échec prudence, ou la réticence, avec lequel on aborde l’expérience.
La bureaucratie au niveau local a été un frein à l’avancement du
projet.
Observations
Les partenariats locaux d’affaires entretiendront la pérennité du projet. L’influence du
gouvernement peut produire un effet d’appel à participation en direction des institutions. Des
approches réplicables doivent accompagner les innovations locales.
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0 0 1 / I C T /Theme5_Poverty_Reduction_Rajora.pdf.
Dr. Harris est Consultant en Développement. Il vit à Hong Kong et est un spécialiste des TIC au
service du développement rural en Asie. Il est titulaire d’un PhD en Systèmes d’Information,
diplômé de la City University de Hong Kong.
Il s’investit en 1997 auprès des communautés rurales du monde en développement, les aidant
à se connecter à Internet et à faire un bon usage des TIC pour répondre à leurs propres besoins
en matière de développement. Depuis, il s’implique dans des projets TIC ruraux de plusieurs
pays d’Asie, au service de quelques agences des Nations Unies et de la Banque Mondiale. Il
est fondateur rédacteur du Journal Electronique sur les Systèmes d’Information dans les pays
en développement. Le site web Roger Harris Associates est http://rogharris.org.
APDIP
En collaboration avec les gouvernements nationaux, l’APDIP entend apporter son assistance
aux institutions nationales et régionales de la région Asie-Pacifique à travers des activités qui
impliquent la sensibilisation et le plaidoyer, le renforcement des capacités, la promotion des
politiques TIC et du dialogue, la promotion de l’accès équitable aux outils et aux technologies,
le partage du savoir et la mise en réseau. Les partenariats stratégiques entre secteur public et
secteur privé et les opportunités de coopération entre les pays en développement (TCDC) sont
les éléments de base de l’APDIP pour la mise en œuvre de chaque activité du programme.
http://www.apdip.net