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Introduction
I. Premiers exemples
1) Description
Micrologue de Guy d'Arrezzo (vers 1050). Ici on considère que la quarte est l'intervalle de base (la
quinte et la seconde mineure sont exclus, car les sonorités trop dures). Les autres sont autorisés pour
mouvement oblique.
L'organum naît dans les monastères. Dans ce cadre, l'organum est exécuté par le choeur, il y a donc
plusieurs chanteurs par voix. L'organum est la plupart du temps improvisé, donc peu de traces
écrites (tradition orale). Donc on ne sait pas avec certitude à quel moment il intervient dans la
liturgie. On pense qu'il est utilisé dans les chants les plus courants dans les heures, ou pour donner
du relief à certaines cérémonies particulières.
1) Évolution techniques
Les consonances vont se diversifier. Jean d'Affligem (ou John Cotton, même personne)
atteste le développement de l'organum libre, dans De Musica vers 1100. On remarque que le champ
des intervalles s'élargit (ajoute quinte et septième mineure). Il souligne la supériorité du mouvement
contraire entre les deux voix, sur le mouvement parallèle. A la fin du XIe et au début du XIIe siècle,
on a l'organum qui va se développer à Saint-Martial de Limoges. Allongement des valeurs des
chants grégoriens, auquel on adoint plusieurs notes de la voix organale. La vox principalis va
s'appeler teneur, et la vox organalis va s'appeler duplum. La teneur passe en bas. Pas de rythme,
donc problème d'alignement dans les manuscrits parfois. Cette technique influence aussi le déchant,
qui va se défaire du systématisme syllabique. Verset de Pâques :
Ici on ne cherche pas a adjoindre une ligne de caractère secondaire, mais une voix aussi intéressante
que la vox principalis. La plupart des mots commencent par une quarte et finissent par un unisson.
Dans le tropaire de Winchester au XIe siècle, la voix principale est désormais sous la voix organale.
Mais l'Angleterre n'est pas précurseur pour autant. Guillaume le Conquérant avait fait appel a des
moines français pour réformer la musique de ce monastère. Le procédé serait donc antérieur.
2) Conséquences
Jusqu'au XIIe siècle, la polyphonie évolue dans différents centres qui ne sont pas en relation
les uns avec les autres. Les problèmes techniques et esthétiques causés par l'organum sont résolus
localement, et les réponses apportées ne sont pas diffusées globalement. C'est au milieu du XIIe qui
va apparaître pour la première fois un lieu de création musicale qui va dominer tous les autres
(Paris). Émerge 1173, première université du monde scolastique. Enseignants : Saint-Bernard de
Clervaux, Pierre Abelard, Jean de Sallisbury, Pierre Lombard. Un contemporain constate que « les
italiens ont la papauté, les allemands l'empire, et les français l'enseignement, à tel point que certains
historiens parlent de la Renaissance du XIIe siècle ». On commence à voir la constructions
d'édifices gothiques (comme la nouvelle cathédrale de N.-D. En 1163). La polyphonie est très
marquée dans le cœur de la cathédrale.
2) Le rythme
Le Stabat Mater s'adosse à l'Alleluia. La prose s'inscrit dans une évolution, mutation de textes
littéraires, qui vont avoir une incidence sur la conception musicale. On passe d'une prose simple à
l'assonance, au rythme, à la rime,... Les rythmes les plus fréquemment utilisés sont 4 + 6 ou 8 + 7.
Très utilisés par Fulbert de Chartres (XIe siècle).
Les tropes ne sont pas forcément monodiques, elles peuvent se croiser avec la polyphonie.
Au départ, organum, mouvement parallèle. Puis déchant (mouvement parallèle). La polyphonie
n'est donc pas consécutive au phénomène de tropes.
organum fleuri ? La voix haute plus de débit que la basse. Puis solo de basse en mixolydien.
Beaucoup de tritons ???
Trope de dicamus domino, issu de benedicamus domino (fin de la messe).
Conclusion
On peut appeler avec certitude séquence tout trope mélogène de l'alléluia. Tout trope logogène d'un
jubilus d'alléluia ou toute pièce autonome, rimée, avec des phrases en développement parallèle, qui
sera chanté consécutivement à l'alléluia. Ma is la technique de la séquence peut être mise au service
du benedicamus domino par exemple. Si on établit une hiérarchie de critère qui permet de classer
ces pièces, on s'aperçoit que les techniques musicales et littéraires établissent des passerelles entre
les genres et permettent de les décloisonner. L'art du trope implique un potentiel combinatoire qui
va permettre au répertoire de proliférer et qui place décidément ce dernier sous le signe de
l'imagination et de la créativité. Le genre et les techniques sont quant à eux canalisés par des
besoins liturgiques.