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INSTITUT  NATIONAL  DES  SCIENCES  A PPLIQUEES  DE  TOULOUSE 

Département de Sciences et Technologies Pour l'Ingénieur 

3 ème  année ­ Ingénierie de la Construction 

GÉOTECHNIQUE  1 
Cours ­ Chapitres 1 

Jacques Lérau 
Maître de Conférences  Année universitaire 2005 ­ 2006
GÉOTECHNIQUE  1 

SOMMAIRE 

Introduction  QU'EST­CE  QUE  LA  GÉOTECHNIQUE  ? 

Chapitre I  PROPRIÉTÉS  PHYSIQUES  DES  SOLS 
1 ­ DÉFINITION  DES  SOLS – ÉLÉMENTS  CONSTITUTIFS  D' UN  SOL 
2 ­ CARACTÉRISTIQUES  PHYSIQUES  DES  SOLS 
3 ­ CARACTÉRISTIQUES  DIMENSIONNELLES 
4 ­ STRUCTURE  DES  SOLS 
5 ­ ESSAIS  D' IDENTIFICATION  PROPRES  AUX  SOLS  GRENUS 
6 ­ ESSAIS  D' IDENTIFICATION  PROPRES  AUX  SOLS  FINS 
7 ­ AUTRES ESSAIS 
8 ­ CLASSIFICATION  DES  SOLS 
Annexe 1 : Relations entre caractéristiques physiques 
Annexe 2 : Granulométrie 
Annexe 3 : Eléments de classification des argiles 
Annexe 4 : Autres essais (compléments)

Géotechnique 1 ­ J. Lérau 
QU'EST.CEQUE LA GEOTECHNIQUE
?

La Géotechnique est I'ensemble


desactivitésliéesaux applications
de la Mécanique
des
Sols,de la Mécanique des Rocheset de la Géologiede l'lngénieur.La Mécanique des Sols
étudie plus particulièrement le comportementdes sols sous leurs aspectsrésistanceet
déformabilité.

A partird'essaisde laboratoires
et in situde plusen plusperfectionnés,
la Mécaniquedes
Solsfournitaux constructeurs les donnéesnécessaires pourétudierles ouvragesde géniecivil
et de bâtimentet assurerleurstabilitéen fonctiondessolssur lesquelsils doiventêtrefondés,
ou aveclesquelsils serontconstruits(barrages cecitantdurantla progression
en remblais); des
travaux(grandsterrassements) qu'aprèsmiseen servicedesouvrages.

LES DOMAINESD'APPLICATION

La Mécaniquedes Sols joue un rôle essentieldans I'actede construirepourtous les


travauxde bâtimentet de géniecivilen relationaveclessolsou les mettanten æuvre.

Lessolspeuvent
. supporterlesouvrages: fondations
superficielles,
fondationsprofondês
, ...
. êtresupportés rideauxde palplanches,
: mursde soutènement, ...
. constituer
I'ouvragelui-même: remblais,
digues,barrages, ...

On peutciterparexemple:
- lesf ondations desbâtiments, desouvrages d'art,desensembles industriels
...
- lesouvrages de soutènement (murs,rideauxde palplanches, ...),
- lestunnelset travauxsouterrains danslessols,
- les barrageset diguesen terre,
- la stabilitédespentesnaturelles et destaluset lestravauxde stabilisation,
- lesouvragesportuaires et maritimes(fondationsde quais,comportement desbrise-lames,
...),
- lesterrassements desroutes,autoroutes,voiesferrées,
- I'amélioration et le renforcementdessols,
- la protection de l'environnement.

Avril2006

Géotechnique1 - J. Lérau
ChapitreI

PROPRIETESPHYSIQUESDES SOLS

1 - DÉFINITIoNDES SoLS . ÉIÉuerurs coNSTITUTIFSD.UNSoL


1- 1- OÉrrrurrroru
DESsoLs
Dansles étudesgéotechniques les matériauxexistantà la surfacede l'écorceterrestre
sontclassésen deuxgrandescatégories :
- les roches: agglomératsde grainsminérauxliés par des forcesde cohésionforteset
permanentes, mêmeaprèsimmersion prolongéedansI'eau+ Mécanique desroches.
- les sols:agrégatsde grainsminérauxpouvantêtreséparéssousl'effetd'actionsmé-
caniquesrelativement faibles-+ Mécanique dessols.
Les matériauxde transitionentresols et rochessont nommésSIRT (solsinduréset
rochestendres).
On noteraque le géologueappellesolstous les matériauxse trouvantà la surfacede
l'écorceterrestre.
Les sols sontdes matériauxmeubles,poreux,hétérogènes et souventanisotropes.Les
matériaux, minérauxou organiques,sontgénéralement à l'étatde grainsou de particulesdont
lesformeset lesdimensions sontessentiellement
variables.

1 -2- ÉlÉuerurscoNSTrrulFSD'uNsol
Un sol est un mélanged'éléments solidesconstituant solidê,d'eaupouvant
le squelette
circulerou nonentrelesparticules et d'airou de gaz.ll estdonc,en général, constitué de trois
phases:
sol = phasesolide+ phaseliquide+ phasegazeuse
Entreles grainsdu squelette, lesvidespeuventêtreremplisparde l'eau,par un gazou
lesdeuxà la fois.
Le gaz contenudansles videsentreles particules est généralement de I'air lorsquele
sol est sec ou un mélanged'air et de vapeurd'eaulorsquele sol est humide(casle plusfré-
quent)(fig.3-a).
L'eau peutremplirplusou moinstouslesvidesentreles grainset êtremobile(écoule-
mentplusou moinsrapide).Lorsquel'eauremplittouslesvides,le sol est dit saturé.Dansles
régionstempérées, la plupartdessolsen place,à quelquesmètresde profondeur sontsaturés.
Lorsqu'iln'ya pasd'eau,le sol estdit sec.
L'étudecomplètedessolsnon saturés,qui constituent un milieuà troisphases,est très
complexe.

2 . CARACTÉR|STIQUES PHYSIQUESDES SOLS


.
2. 1 DESCRIPTION
Avantd'analyserle comportement mécanique des sols,il est nécessairede définircer-
tains paramètresqui se rapportentaux diversesproportions dans lesquellesse trouventle
squelettesolide,l'eauet l'airconstituant
le sol.
Pourcelaconsidérons la représentation
suivanted'un sol danslaquellelestroisphases
sontséparées (fig.1).

1 -J. Lérau
Géotechnique
-c.t-2-

Poids Volumes

Wa=0 arr va
VV
W ww Vv7 V

ws vs

Représentationconventionnelled'un volume de sol


Poidset volumesdes différentesphases
- Figure1 -

Notationsconventionnelles:
W : poidstotal du soll volumetotal(apparent)
Ws : poidsdesparticules
solides Vs volumedesparticulessolides
Ww : poidsde I'eau2 W volumedes videsentreles particules
vw volumede l'eau
va volumede I'air
avecles relations:
W=Ws+Ww Vv=Vyy+Vg
V =Vs+Vv-Vs+Vw+Va

On définiten outreles poidsvolumiques


qui, avecles poidset volumes,constituent
les
paramètres
dimensionnels :
. le poidsvolumique
desparticules
solides(de la matièreconstituant
lesgrainssolides),
notéyg
y, = I! sableet argile: = 26à 27 kN/m3
v . \
La phasesolidedes solsest constituéeprincipalement de siliceet d'alumine.Les élé-
mentssimplesSi et Al ayantdesmassesatomiques trèsvoisiness, le poidsvolumiquedessols
évoluedansune plagetrèsétroite.Lessolsorganiqueset les solsmétallifèresfont exception
à
cesvaleurs.

. le poidsvolumique
de I'eau,notéy6,

Y w = Svw
=9,81 kN/m3

On prendsouventyw- 10 kN/m3.Ce quientraîned'emblée2o/od'erceur


relative.

. le poidsvolumique
du sol (ou poidsvolumique apparentou poidsvolumique humide),
notéy. C'estla sommedespoidsdesparticules solideset de I'eaud'unvolumeunitéde sol.
! = -VUl- s a b l e: = 1 7 à 2 0 k N / m s a r g i l e : = 1 6 à 2 2 k N / m g
\

. le poidsvolumique
du sol sec,notéy64
WS
y O= s a b l e: = 1 4 à 1 8k N / m 3 a r g i l e : =1 0à 2 0 k N / m 3
Ti

'W pour
weight
'w pourwater
"
respectivement28 et 27 g/mole
'd pour
dry

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.r-3-

Si le solest sec : y = yo.

. le poidsvolumiquedu sol saturé,notéysatr lorsquetouslesvidessontremplisd'eau.


W - W'+Y*.vu
Ysat= sableet argile: = 19 à 22 kN/m3
V V
. le poidsvolumiquedu soldéjaugé, notéy'
ll est pris en comptelorsquele sol est entièrementimmergé.ll tient comptede la
présence de l'eauqui remplittouslesvideset de la poussée
d'Archimède
:
Y' = Ysat Yw sableet argile:= 9 à 12 kN/m3

On introduit notéep,et plusrarement


aussila notionmassevolumique, cellede densité
parrapportà I'eau,notéeD,:
=l J, w
d e n s i t é :' D L + densitésèche : Do - Yo
Yw

On obseruera que le vocabulaire


courantutilisédansle milieuprofessionnel
du B.T.P.
confondassezfacilementpoidsvolumique,massevolumiqueet densité.

Lesparamètres sansdimensions, au nombrede quatre,indiquent dansquellespropor-


phasesd'un sol. lls sonttrèsimportants
tionssontlesdifférentes et essentiellement
variables.

On définitla porosité,notéen, qui permetde connaîtrel'importancedes videsc'est à


direde savoirsi le sol est dansun état lâcheou serré.Elleest définiecommeétantle rapport
du volumedesvidesau volumetotal.
vv sablelî=o'25ào'50
n = a rgile:n=0,20à0,80
V
La porositéesttoujoursinférieure
à 1.
Ellepeutaussiêtreexpriméeen pour-cents.
Les sollicitations
auxquelles sontsoumisles sols produisent des variations du volume
des videsVv qui entraînentdes variationsdu volumeapparentV; aussipréfèret-onsouvent
le volumedesvidesnonpasau volumeapparent
rapporter de l'échantillon maisau volumedes
pafticules
solides,lequelpeut être considéré commeinvariant. On définitalorsl'indicedes
estanalogueà cellede la porosité.ll estdéfiniparla relation:
vides,notée, dontla signification

=+
@ -
;ili:;:=3:331
L'indicedesvidespeutêtresupérieur à 1 et mêmeatteindre
la valeur13 (casextrêmedesargilesde Mexico).

La teneuren eau,notéew, est définiepar le rapportdu poidsde l'eau au poidsdespar-


ticulessolidesd'un volumedonnéde sol.Elles'exprimeen pour-cent. Elleestfacilementme-
surableen laboratoire.
s a b l er w = 1 à 1 5 Y "
w*.100
!!= argilerw=10à20Yo
WS La teneur en eau peut dépasser 100 "/o et même atteindre
plusieurscentainesde pour-cents.

Le degréde saturation,noté51,indiquedansquelleproportion
lesvidessontremplispar
l'eau.ll estdéfinicommele rapportdu volumede l'eauau volumedesvides.ll s'exprimeen
pour-cent.

sr=f.roo Le degréde saturationpeutvarierde 0 % (sol sec)à 100"/"


(solsaturé).

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.t-4-

Parmitous les paramètres définisprécédemment, les paramètres


sansdimensions sont
les plus importants.
lls caractérisent
l'étatdanslequelse trouvele sol c'est à dire l'étatde
compacité ainsiquelesquantités
du squelette d'eauet d'aircontenues
dansle sol.

2 .2 - RELATIONS ENTRELESPARAMÈTRES
Tousles paramètres précédemment définisne sontpas indépendants. Les relationsles
plusimportantes existantentrecesdifférents paramètres sontdonnéesen annexe.
ll est trèspratiqued'utiliserle schémade la représentation conventionnelle d'un sol du
paragraphe précédentpourdéterminer ou démontrer cesrelations.
Pour caractériser complètement un sol la connaissance de trois paramètresindépen-
dantsestnécessaire; le poidsvolumique de l'eauétantconnu.Parexemple:
- un paramètre quantifiantle poidsvolumique: y ou ysou yo,
- un paramètre quantifiantI'importance desvides: e ou n,
- un paramètre quantifiantla présence d'eau: w ou Sy.
Nousavonsvu que le poidsvolumique des particulessolides(endehorsdes particules
organiques et métalliques)varieentredes limitesassezproches(26 kN/m. . y. < 27 kN/m3).
On peut donc le considérerpratiquement commeconstant(on prenden généralys - 26,5
kN/me).Dansce cas les paramètres variableset indépendants d'un sol se réduisent
à deux.
2 .3. OÉTENMINATION DES CARACTÉNISTIOUES PHYSIQUES
Lorsqu'onse trouveen présence
d'un sol,il fauttoutd'aborddéterminer lesvaleursde
troisparamètresindépendants.Comptetenude la dispersion inévitable,
il convientréaliserun
nombreimportantde mesuresdonton prendla valeurmoyenne.Cesmesuresse font généra-
lementen laboratoire.

2-3 - 1 - Déterminationde lateneureneau(pondérale) w (normeNF P 94-050)


C'estla caractéristique
la plusfacileà déterminer.
La teneuren eau se déterminepar deuxpesées.Unepremièrepeséede l'échantillon à
l'étatinitialdonnela massem de l'échantillonhumideet unedeuxième pesée,aprèspassage à
l'étuveà 105'Cpendant24heures(évaporation de I'eaulibreet de l'eaucapillaire),
donnela
massesèchede l'échantillon ms.
t* W*
* - . 1oo= . 1oo aVeC ffiw=ffi-ffi.
ms W.

2 - 3 -.2- Détermination
du poidsvolumique y (normeNF P 94-053)
ll faut déterminer
la massem et le volumetotalV de l'échantillon.
Pourdéterminer
ce
dernieron utilisel'unedestroisméthodes suivantes
:
. Méthodeparimmersion dansI'eau:
Un échantillonde formesimple,de massecomprise entre0,1 et 0,5 kg est pesé(m)puis
recouvertd'unecouchede paraffine(po"r"nins = 0,88g/cm3).Unedeuxièmepesée(m/ permet
de déterminerla massede la couchede paraffineet de calculerson volume.Une troisième
pesée,hydrostatique, de l'échantillon
recouvertde paraffine(m'o)permetde calculerle volume
de l'échantillonrecouvertde paraffine.Le volumede paraffineétantconnu,on en déduitle
volumeV de l'échantillon :
ffip - ffi'p ffip -ffi
V = Vrol*paraffine - Vparafine =
Pw Pp
de sol n'estpasremanié,il està l'étatnaturel.
L'échantillon
. Méthodede la troussecoupante:
On effectueun poinçonnement avecunetroussecoupantedansl'échantillon.Lesfaces
de la prised'essaisont araséesaux extrémités. Le volumeV de la prised'essaiest égal au
produitde I'airede la sectiond'entréede la troussecoupanteparsa hauteur.
L'échantillon de sol est légèrementremaniépar le passagede la troussecoupante,il est
cependant considéré à l'étatnaturel.

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.t-s-

. Méthode du moule:
préparéselonun processus
L'échantillon, défini,remplitle moulejusqu'àdébordement.
L'extrémitésupérieuredu moule,de dimensionsconnues,est araséeà la règle.C'est la
méthodeutiliséedansI'essaiProctor(normeNF P 94-093).
L'échantillon
de sol est remanié.

2 - 3 - 3 - Détermination du poidsvolumiquedesparticulessolidesy, (normeNF P g4-0S4)


Le problèmeest de mesurerle volumedesgrainssolides,Vr, constituant l'échantillon
de
sol.Cettemesureesteffectuée généralementau pycnomètre (fig.2).
Une masseconnuems de sol séché(par passageà l'étuveà 105'Cjusqu'àmasse
constante) est introduite
dansun récipient
contenantde l'eaudistillée.Un agitateurmagnétique
sépareles particulesles unesdes autres.Les bullesd'airlibéréessontaspiréespar-unvide
d'air(trompeà eau).Aprèss'êtreassuréqu'aucune bulled'airn'estpiégéeentrelesparticules
solides,on détermine avecun trèsgrandsoinle volumed'eau déplacéepar les particules soli-
des.

Le volumede la phasesolideVs, égalau vo-


lumed'eau déplacéepar le sol, est déterminépar
pesée.
ril1 : masse du pycnomètre contenant l'eau repèrede
distilléeet le barreaumagnétique,
fi12i massedu pycnomètrecontenantle sol
l'eaudistillée et le barreau
magnétique.
f f i 2 = I T l t+ m s - P * ' V s
avec ms: massedesparticules solides,
pw : massevolumique de l'eaudistillée,
V, : volumedesparticulessolides.
-lî2
\, _ IT11*ffis
"-
p*

p, = T.. = ---m..- p* :+ ys- ps.g Pycnomètre


Vs lTlt * ffis - ffi2 - Figure2 -

L'erreurrelativesur le résultatestde l'ordrede quelques10-4.

3 . CARACTERISTIQUES DIMENSIONNELLES
3-1.FORME
On peutdistinguer troiscatégories
de formes:
- les particules
sphériques / cubiques(arrondies
/ anguleuses)
: casdessolsgrenus(sables),
- les particules
en plaquettes : casdessolsfins(argiles),
- lesparticulesen aiguilles.

3 .2 - DIMENSIONS
Supposonsun sol dont les grainssolidesont des dimensions peu différentes
les unes
desautres(soldit à granulométrie
uniforme).
Suivantla tailledes grainson définitles catégoriesde sols suivantes(baséessur le
nombre2 ella progression géométrique de rapport10):

Sols grenus ols fins


Enrochement Cailloux Graves Gros sable Sablefin Limon Argile Ultrargile
200mm 20 mm 0,2mm 0,02mm 2pm 0,2 pm diamètredes
20 pm grainsdécroissants

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.r-6-

3 . 3 . CARACTÉRISTIQUES GRANULOMÉTRIQUES
- - -
3 3 1 Courbe granulométrique
La façonla pluscourantede représenter les résultatsdes essaisde tamisageet de sé-
dimentométrie' consisteà tracerunecourbegranulométrique. Ellereprésente le poidsdestami-
satscumulés(échellearithmétique) en fonctiondu diamètre ou du diamètreéquivalent, D, des
particules solides(échellelogarithmique).
La courbegranulométrique donnele pourcentage en
poidsdes particulesde tailleinférieureou égaleà un diamètredonné(pourcentage du poids
totalde la matièresèchede l'échantillon étudié).Lescoordonnées semi-logarithmiquepermet-
tent une représentation plus précisedes fines particulesdont I'influenceest capitalesur le
comportement dessols.
La granulométried'un sol peutêtrecaractériséepar un coefficient
d'uniformitéou coeffi-
cientde Hazen:
11 Doo
\ru-
%
(Dy: ouverture o/o
du tamislaissantpassery du poidsdesgrains).
D1eest appelédiamètreefficace.
PourCu > 2, la granulométrieest dite étalée,pourCu < 2 la granulométrie
est dite uni-
formeou serrée.
Plusla granulométrieest serréeplusla pentede la partiemédianede la courbeest pro-
noncée.

On définitaussile coefficient
de courbure:

Lorsquecertainesconditions sur Cu et Cs sontsatisfaites,


le sol est dit biengraduéc'est
à dire que sa granulométrie est bien étalée,sans prédominance d'unefractionparticulière.
Quandsa granulométrie estdiscontinue,avecprédominance d'unefractionparticulière,
il estdit
malgradué.
Les sols bien graduésconstituent des dépôtsnaturellement densesavec une capacité
portanteélevée.lls peuventêtreaisémentcompactés en remblaiset formentdes pentessta-
bles.

3 - 3 - 2 - Surfacespécifique
'On appellesurfacespécifique la surfacedes grainspar unitéde masse.Elle dépend
principalement de la tailledes grains(dansune moindremesurede la formedesgrains).Elle
peutvarierde 0,3 nl?g pourles sablesfins à plusieurscentainesde mz/gpourles argilesde
typeMontmorillon iteo.

4 - STRUCTURE DES SOLS


4 - 1 - STRUCTURE DES SOLS PULVÉRULENTS (solsgrenus)
D > 20 pm (exemple: lessables).
Lesgrainsse détachentles unsdesautressousleurpoids.
Les principales
forcesinteruenantdansl'équilibre
de la structuresont les forcesde pe-
santeur;c'estpar des réactionsde contactgrainà grainqu'unensemblestablepeut exister.
Cettestabilitéserad'autantmeilleure quele nombrede contactsseraélevé(solbiengradué).
Dansle cas de sols humidesnon saturés(fig.3-a) : l'eauest retenue,sousformede
ménisques au voisinagedes pointsde contactsentreles grains,par des forcesde capillarité;
elle crée entre ces derniersdes forces d'attraction.Le matériauprésenteune cohésion
capillaire(châteauxde sable).Les forcescapillaires sont négligeables devantles forcesde
pesanteur.

u Des rappels
sont présentésà l'annexe2.
sur le tamisageet la sédimentométrie
o
La salleGC 110 mesureenviron120m'

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.t-7-

4 - 2 - STRUCTURE DES ARGILES(rappels)


D.2!rm.
Lesparticules restentcolléesles uneauxautres.Le sol présenteunecohésion:il a l'ap-
parenced'un solideet ne se désagrègepas sous l'effet de la pesanteur ou d'autresforces
appliquées. Lesparticules sontforméespar un empilement de feuillets.Ellesont uneformede
plaquettes.
La surfacedes plaquettes étantchargéenégativement, les particulessont soumisesà
des forces d'attractionintergranulaires diverses.: forcesélectriques',forces de Van der
Waalss.Ces forcessont en généralfaibleset diminuentrapidement lorsquela distanceaug-
mente,on admetqu'ellesontnégligeables à partird'unedistancede 0,4 pm. Pourqu'elles
puissentavoirune influencesur le compoftement du sol il est nécessaire que les grainsde ce
sol aientdesdimensions trèspetites.
ll se crée autour des particulesde sol une pelliculed'eau adsorbéeou eau Iiée
d'épaisseurà peu prèsconstante(= 0,01pm) (fig.3-b). Elleest maintenue à la surfacedes
grains par des forces d'attraction moléculaires.Les dipôles d'eau sont orientés
perpendiculairement à la surfacedesgrains.Cetteeau présentedes propriétés trèsditférentes
de cellesde I'eaulibre:
- ellea unetrèsfortedensité: 1,5
- elleestliéeà la particule(ellene se déplacepassousl'effetde la gravité),
- sa viscositétrès élevée,qui lui confèredes propriétés intermédiaires entrecellesd'un
liquideet cellesd'un solide,està l'originede certainscomportements dessolsargileux:
fluage,compression secondaire, ...
- ellene s'évacuequ'àtempérature élevée(vers300'C.).
La couched'eau adsorbéejoue un rôlede lubrifiant entreles grains.Son influenceest
considérable sur les propriétésmécaniques du sol.

ménisgue film d'eau


d'eau adsorbée

atr +
vapeurd'eau
eau libre

a - Sol humideet nonsaturé b - Particule


de soltrèsfin
- Figure3 -

Orientationdesoarticules
On distinguedeuxtypesfondamentaux d'orientation:
- I'orientation
floculée(bordcontreface),structure en "châ-
teaude cartes"(fig.4 - a).
- l'orientation
dispersée (facecontreface)(fig.a - b).

Lesparticulesdessédiments argileuxnaturelsont une


plus ou moinsfloculéesuivantqu'ellesse sont
orientation
déposées en milieumarinou en eaudouce.
a - Orientation
floculée

7
Des moléculesélectriquementneutrespeuventconstituerdes dipôles(les centresdes charges positiveset négatives
sont distincts).Les forces électriquess'exercententre les dipôles.
o Forces
d'attractionentre moléculesdues aux champs électriquesrésultantdu mouvementdes électronssur leurs
orbites;varientinversementproportionnellement à une puissanceélevéede la distance.

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.t-8-

Lesargilesmarinesont en généralunestructureplus
ouvertequelesargilesdéposées
La consolidation
à orienterles particules
en eaudouce.
et les effortsde cisaillement
suivantI'arrangement
tendent
dispersé.
=1 lu
L'orientation des particulesjoue un rôleimportantsur
les propriétésphysiqueset mécaniques. Ces notionssur
l'orientation desparticules argileusespermettent d'expliquer
qualitativement desphénomènes complexes liésà la conso-
lidationet à la résistancedesaroiles. b - Orientation
dispersée
Particulesde sol argileux
- Figure4 -

Ordresde grandeurdescaractéristiques
géométriques
desprincipales
famillesd'argiles
Nature Diamètre Epaisseur Surfacespécifiques
1o 0,3à3pm
Kaolinite D/3à D/10 10à 20 m2/g
lllite11 0 , 1à 2 p m D/10 80 à 100m?g
12
Montmoriltonite 0,05à 1 pm D/100 iusqu'à800 mzls
Lesargilesrencontrées en pratiquesontforméesde mélangesde minérauxargileuxse
rattachant
à cestroisfamilles(cf.annexe3).

4 . 3 . S O L SO R G A N I Q U E S
Lorsqueles grainssont constituésde matièreorganique,le sol est dit organique.La
présencedansles solsde matièresorganiques, qui sontà l'originede textureslâcheset d'une
importanterétentiond'eau, confèrentà ceux-ci une grande plasticitéet une grande
compressibilité. Pour des étudesd'ouvragesimportantsoù le critèrede compressibiiité est
prépondérant (remblaisur sol compressible par exemple),le dosagede matièresorganiques
dessolsappelésà supporter de telsouvragesest indispensable.
La tourbe,résultatde la décomposition desvégétaux,est un exemplede sol organique;
elleest presqueexclusivement composée de fibresv{;étales.

5 - ESSAISD'IDENTIFICATION PROPRESAUX SOLS GRENUS


- -
5 1 ESSAT D'ÉQUVALENT DESABLE (normeNF p 18-598)
'
L'essaid'équivalent
de sable,désignépar le symboleE.S.,a pourbut d'évaluerla pro-
portionrelatived'élémentsfins contenusdansle sol et dont la présenceen quantiténotable
peutmodifierle comportement mécanique.
C'est un essaiempirique,
simple,rapideet ne nécessitantqu'un appareillage très élé-
mentaire.ll permetde contrôlersur placela constancede certainesqualitésde matériauxmis
en æuvresur chantierà unecadencerapide.ll esttrèslargement utilisé,en particutier
en géo-
technique routière.
L'essaiconsisteà opérersur l'échantillonde sol (fractiondu matériaudontles éléments
sont inférieursà 5 mm) un lavageénergiquede manièreà te séparerde ses matièresfines.
L'éprouvettecontenantle sol et la solutionlavante est soumiseà gO cycles de ZO cm
d'amplitude en 30 secondes.La solutionutiliséea, en outre,un pouvoirfloculantsur lesargiles
et lescolloides'".

s
surfacespécifiquedu ciment: = 1 m2/g
10
du chinoiskao ling,lieu où l'on extrayaitcetteargile,de kao, élevée,et ling,colline
11 - USA
de l'lllinois
t2
de Montmorillon (Vienne)- France
'" particules
très petitesrestanten suspensiondans I'eauet dont lafloculationproduitun gel.

1 -J. Lérau
Géotechnique
- c .l - 9 -

On laissela solutionse décanter(fig.5). Le


sablevrai se déposedansle fondde la burettejus-
qu'à un niveauh, qui peutêtremesuré.Au-dessus
du sable,se déposele floculatgonfléparla solution.
On peutdistinguer un deuxièmeniveauh1 qui sé-
parele liquidecontenant le floculatdu liquidetrans- F l o c u l o f
parentde solutionlavantedécanté.On détermine le
rapportentre la hauteurdu dépôtsolideh2 et la
hauteurdu niveausupérieur du floculath 1.
L'équivalentde sableestpardéfinition : oé.pôr
solrde
. b .roo
E . s=
h1
Essaid'équivalentde sable
- Figure5 -

La valeurde l'équivalent
de sablechutetrès rapidement
dès qu'ily a un faiblepourcen-
tagede limonou d'argiledansle sol pulvérulent.

Ordresde grandeur:
Nature Equivalent
de sable
Sablepuret propre E. S.= 100
Sol nonplastique E.S.= 40
Sol plastique E.S.= 20
Argilepure E.S.= 0

5 - 2 - INDICEDE DENSIÉ (normeNF p 94-059)


Pourdonnerune idéede l'étatde compacité
danslequelse trouveun sol grenuà l'état
naturel, on définitl'indicede densité:
emax-ê
Ien =
êmax - êmin
êmax et epln sont déterminés par des essais de laboratoire.
L'essaiconsisteà mettreen placele matériauséchédansun moulede votumeconnu,
selonuneprocédure biendéfinie(avecunehauteurde chutenulle).On peutainsicalculerson
poidsvolumiqueminimal.Une surchargestatiquede 10 kPa est ensuiteappliquéeafin de
procéderau compactage par vibration.On calculealorsson'poid's
de l'échantillon volumique
maximal.
pourun sol lâchee = emax:+ lD = 0.
Pourun solserré ê = ernln:â lD = 1.
ll Le comportement des sols grenusdépendpresqueuniquement de l'étatde compacité
ll danslequelse trouvele squelettesolide.
Dansle cas d'un matériauthéoriqueconstituéde sphèresde mêmediamètreon peut
définirdeuxassemblages particuliers
correspondant à er,net êmax(fig.6) :

Géotechnique1 - J. Lérau
- c . I - 1 0-

GOO
2t<.,x. >i<
".tb{._Li)
ceoo
d.= nl2 A,= îEl3
- a - Etatle moinsle compact: -
b Etatle pluscomoact:
assemblage cubique: ass@eto:
unesphèreen contactavecsix autressphères unesphèreen contactavecdouzeautressphères
êmax= 0,92 (nr", = 47,6 o/o) êr;n = 0,35 (nrin = 25,9 Yo)
Assemblage
de sphèresde mêmediamètre
- Figure6 -

6 . ESSAISD'IDENTIFICATION PROPRESAUX SOLS FINS


6 . 1 - LIMITESD'ATTERBERG
ll C'estI'un desessaisd'identification lesplusimportants.
Ceslimitessontmesurées, avecun appareillage normalisé, sur le mortier,c'est à direla
fractionde sol qui passeau tamisde 0,40mm.
On peutconsidérerquatreétatscaractérisant la consistance des solsfins. Pourdes te-
neursen eaudécroissantes :
.l'état liquide:Le sol a uneoonsistance trèsfaible.ll a l'abpectd'un fluide,il tendà se
nivelersuivantuÉesurfacehorizontale. Les particulesglissentfacilement les'unessur les au-
tres(fig.7-a).
. l'étatplastique: Le sol a uneconsistance plusimportante. ll ne tendplusà se niveler.
Soumisà de faiblescontraintes il se déformelargement sansse rompre.ll gardesa déforma-
tion aprèssuppression des contraintes. Les particules ont mis en communleurscouchesad-
sorbées;lorsqu'ily a déformationles particulesrestentattachéesles une aux autressans
s'éloigner (fig.7-b).
. l'état solide(avecretrait): Le sol retrowe sa forme initialeaprèssuppression des
.contraintes (petitesdéformations élastiques).
. l'étatsolidesansretrait;lesparticules arriventau contacten quelques pointsen chas-
santl'eauadsorbée; le sol ne changeplusde volumequandsa teneuren eaudiminue(fig.7-c).

a - Etatliquide b - Etatplastique c - Etatsolidesansretrait


Diversétatsd'unsolfin
- Figure7 -
La transitiond'un étatà un autreesttrèsprogressive,
c'est pourquoi
toutetentativepour
fixerla limiteentredeuxétatscomporteune partd'arbitraire.Néanmoins,on utiliseles limites
définiesparAtterberg et préciséesensuiteparCasagrande.
to
appeléaussiassemblage"en tas de boulets"

Géotechnique1 -J. Lérau


- c .l - 1 1 -

On définit:
- la limitede liquidité,
notéewsquiséparel'étatliquidede l'étatplastique,
- la limitede plasticité,
notéewp quiséparel'étatplastique de l'étatsolide,
- la limitede retrait,notéews qui séparel'étatsolideavecretraitde l'étatsolidesans
retrait.
état solide étatplastique état liquide
sansretrait avecretrait
W croissant
0 wç1s
\) WP WL
k- tp-|

Dansles solsen place,la teneuren eau naturellewnslêst généralement


compriseentre
ws et wp,très prèsde wp.
6 - 1 - 1 - Limitede liquiditéw1
6- 1 - 1 - 1 -MéthodedeCasagrande (déterminationàlacoupelle- normeNFP 94-051).
Pourdéterminer la limitede liquidité,
on étendsur unecoupelleunecouchedu matériau
danslaquelleon traceunerainureau moyend'un instrument en formede V (fig.8).On imprime
à la coupelledeschocssemblables en comptantle nombrede chocsnécessaires pourfermer
la rainuresur 1 cm,on mesurealorsla teneuren eaude la pâte.

coupelle
vue de côté coupellevue de face outilà rainurer
Appareillage pourla détermination de la limitede liquidité
- Figure8 -
Pardéfinition,
la limitede liquiditéest la teneuren eauqui correspond à unefermetureen
25 chocs.
Si on étudiela relationqui lie le nombrede chocsN à la teneuren eau w, on constate
que la courbereprésentative de cetterelationest une droiteen coordonnées semi-logarithmi-
ques (échellearithmétique pourles teneursen eau, logarithmique pourle nombrede chocs)
lorsquele nombrede chocsest comprisentre 15 et 35. On réalisecinq essaisqui doivent
s'échelonnerrégulièrement entre15 et 35 ou, mieux,entre20 et 30 chocs.La droitela plus
représentativeestensuitetracéeà partirdespointsexpérimentaux (fig.9).

tu
S pour shrinkage: retrait

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.l-12-

ti
,
aa
0

c
h
a
É
J

0
t.

Nombrede chocs
Limitede liquidité
- Figure9 -
Pourle mêmeintervalle
desvaleursde N, la formuleapprochée

wr- = * [-l!-)o't"
[25'
représente
égalementassezbien les résultatsexpérimentaux. On peut doncemployeravec
prudencecetterelationqui permetde déterminer la limitede liquiditéà l'aide d'une ou deux
mesuresseulement.

6 - 1 - 1 -2- Méthodedu cônede pénétration (normeNF P 94-0SZ-1)


La relationentre la teneuren eau du sol remaniéet la pénétrationpendantcinq
secondes, sousson proprepoids,d'uncônenormalisé (angleau sommetde 30o,massede 80
g), tombéen chutelibre,est déterminée expérimentalement. On porteen abscisseles teneurs
en eau (en "/")et en ordonnéeles pénétrations correspondantes du cône(en mm), les deux
échellesétant linéaires.La droite la plus représentative est tracée à partir des points
expérimentaux. Par définition
la limitede liquiditéest la teneuren eau du sol qui correspond
à
uneprofondeur de pénétration du cônede 17mm.

6 - 1 - 2 - Limitede plasticitéwp (normeNF P 94-051)


' Pourdéterminer la limitede plasticité,
on roulel'échantillonen formede cylindrequ'on
amincitprogressivement (fig.10).La limitede plasticité
est lateneuren eaudu cylindrequi se
briseen petitstronçonsde 1 à 2 cm de longau momentoù son diamètreatteint3 mm. ll faut
doncréaliserdes rouleauxde 3 mm de diamètresanspouvoirfairede rouleauxplusfins.On
exécuteen généraldeuxessaispourdéterminer cettelimite.

Détermination de la limitede plasticité


- Figure10-
ll Ces deux limitessontd'une importance fondamentale en géotechnique
car ellesindi-
ll quent la d'un solauxmodifications
sensibilité de sa teneuren eau.
6 - 1 - 3 - lndicede plasticitélp (normeNF P 94-051).
L'indicede plasticité,
notélp, est le paramètre
le pluscouramment
utilisépourcaractéri-
ser l'argilosité
dessols.
ll s'exprimeparla relation
: Ip= wL-wp

Géotechnique1 -J. Lérau


- c . I - 1 3-

ll mesurel'étenduedu domainede plasticité, pendantlequelon peuttravailler


domaine le
sol. ll a une grandeimportance danstousles problèmes
de géotechnique
routière;il est préfé-
rablequ'ilsoitle plusgrandpossible.

Le GTR92 (GuideTechnique pourla Réalisationdesremblaiset descouchesde forme-


septembre1992)retientpourlp lesseuilsd'argilosité
suivants:

faiblement
argileux moyennement
argileux argileux trèsargileux
lp (%)
0 1 2 25

6 - 1 - 4 - Ordresde grandeur
Nature wr- (%) Wp (%) l P (%)

Limon 24 17 7
Argilelimoneuse peuplastique 40 24 16
Argileplastique 114 29 85
Argilede Mexico 500 125 375
Bentonitel6 710 54 656

6 - 2 - VALEURDE BLEU DE UÉrHVlÈrue: VBS (normeNF p 94-068)


ll s'agitaussid'unparamètre permettantde caractériser l'argilositéd'unsol.Sonapplica-
tionest récente.
Ce paramètre, notéVBS (valeurde bleudu sol),représente la quantitéde bleude mé-
thylènepouvants'adsorbersur les surfacesexterneset internesdes particulesargileuses
contenues dansla fractiondu sol considéré;c'estdoncunegrandeurdirectement liéeà la sur-
facespécifique du sol.
L'essaiconsisteà introduire progressivement du bleude méthylène dansune suspen-
sion de sol maintenue en agitation.On prélèvepériodiquement une gouttede la suspension
que I'on déposesur un papierchromatographique. Dèsqu'uneauréolebleutéese développe
autourde la tacheainsiforméeon peutconsidérer que I'adsorption du bleude méthylène sur
les particulesd'argileest terminée.En effet,c'estl'excèsde bleu de méthylènequi apparaît
dansl'auréole.
La VBS traduitglobalement la quantitéet la qualité(activité)de la fractionargileusedu
sol.Elles'exprime en grammes de bleupour100g de sol.
. Ordresde grandeur:
solssableuxsolslimoneuxsolslimoneux-argileux
solsargileux solstrèsargileux
VBS
0,2 2,5

7 - AUTRESESSAIS
Desessaiscomplémentaires, présentés
en annexe4, peuventêtreréalisés.ll s'agitde
- l'analyse
minéralogique,
- la teneuren matièreorganique,
- la teneuren carbonatede calcium.

8 . CLASSIFICATION DES SOLS


grâceà des mesuresquantitatives
Classerun sol consisteà I'identifier et à lui donnerun
nomafinde le rattacher à un groupede solsde caractéristiques
semblables.
Apparentée à la classification
américaineU.S.C.S. (UnifiedSoilClassificationSystem), la
classification
des Laboratoires des Pontset Chaussées (L.P.C.)utiliséeen Frances'appuiesur
essentiellementsur I'analyse granulométrique
et sur lescaractéristiquesde plasticitéde la frac-
tionfine,complétée pardesessaistrèssimples(couleur, odeur,effetsde l'eau,etc.).

16
minéralargileuxthixotropedu groupedes smectites(de FortBenton- Montana- USA).

Géotechnique1 - J. Lérau
- c . | - 1 4-

La classification GTR 92 utiliséedans les travauxde terrassementest aussi très


largementrépandue.
Les solssontdésignéspar le nom de la portiongranulométrique prédominante qualifiée
par un adjectifrelatifauxportionssecondaires.
8.1.SOLS A GRANULOMÉTR UINEI F O R M E
Voir$3-2
8 .2 - SOLSA GRANULOMÉTRIE NON UNIFORME
On distingue troisgrandstypesde sols:
- lessolsgrenus: plusde 50 % deséléments en poids> 80 pm,
- lessolsfins : plusde 50 "/odesélémentsen poids< 80 pm,
- lessolsorganiques dontla teneuren matièreorganique est> à 10yo.
I-2-1-Solsgrenus
La classificationdes sols grenusse fait par la granulométrieet les limitesd'Atterberg.
Elleestprécisée dansle tableauci-après (fig.11).

Désignations
Définitions Symboles Conditions
oéotechnioues
E cu=bt4
E gravepropre
E r o @ Gb
E È 3 biengraduée
o
o € ; etc. - compris
entre
1et3
o E
e 9 ffi:
^ E
9 C \ l o o
E A E .oE gravepropre
o Gm Unedesconditions
de Gb nonsatisfaite
UJ Ë E
.o :o malgraduée
. o ,6 E
E
OL a ( !
o E
€ E E
à e? 5 \ o o GL Limitesd'Atterbergau-dessousde la ligneA17 grave
o R- o^
Ë o limoneuse
i 5
c O
o V
a
@ O C
5
- o
d o - E GA Limitesd'Atterbergau-dessusde la ligneA17 grave
.o
argileuse
:o

Ê cu=bt6
E sable propre
E 1 0 O sb
E
æ
îÀ? bien gradué
o 8 ; et c. - comprisentre1 et 3
o t
9 9 f:*:
^ E
9 Â Vl o o
g E E
@ g e g Sm Une des conditionsde Sb non satisfaite sablepropre
uJ :o malgradué
J
o
È
. o. E6 o
o ( Û E
o , 8 8 E
s 5
o s 8 SL Limitesd'Atterbergau-dessousde la ligneA17 sable
r.ô C S o limoneux
o o O V
E o g
a a c
f c )
E E . .oE SA Limitesd'Atterbergau-dessusde la ligneA17 sable
argileux
:o
tt

Lorsque5 o/o< o/ointérieurà 0,08 mm < 12 o/"+ on utiliseun doublesymbole


- pour les graves: Gb-GL Gb-GA Gm-GL Gm-GA
- pour les sables: Sb-SL Sb-SA Sm,SL Sm-SA
CLASSIFICATIONL.P.C.DES SOLS GRENUS
- F i g u r e1 1 -

tt
LigneA du diagrammede plasticité- voir figure12

Géotechnique1 - J. Lérau
- c . l - 1 5-

8-2-2-Solsfins
La classification
dessolsfins utiliseles critèresde plasticitéliésaux limitesd'Atterberg.
Elleestpréciséedansle diagramme de plasticité ci-après(fig.12).
Selonla positiondansle diagramme du pointreprésentatif ayantpourabscissela limite
de liquiditéet pour ordonnéeI'indice de plasticité,on définit quatregrandescatégories
principales:
- leslimonstrèsplastiques l-r
- les limonspeuplastiques Lp
- lesargilestrèsplastiques ,\
- lesargilespeuplastiques Ap

tP
60

,/
50 A r g i t e st r e s p l a srques
t raQ

--l at 5\*:
40 aa
i1
\Q
-0.
çe/
30
Argilespeuptastiques Yu^orlstrèsp U (i 5

2 0
A lp l Lt

| ' I
. . t

-r4-"*lt-p J C I SO r ga n t q u e s
r 0 t rès ptastiques
. etsots
o r o a n i o u e -s I | ,.rl I I
peu plas t i ( u e s ' 0R l"i I I
r0 20 30 40 50 60 70 80 90 100
wL

Abaquede plasticitéde Casagrande


CLASSIFICATION L.P.C.DESSOLSFINS
- Figure12-

Remarque: Les mots argileet limonne représentent plus ici des classesgranulométriques,
maissontliésaux valeursdes limitesd'Atterberg. ll s'agitdoncd'une ctassification baséesur
la plasticité
c'est à direla natureminéralogique
desparticules de sol et nonde leurdimensions.

8-2-3-Solsorganiques

Teneuren matièreorganique
(%) Désignation
géotechnique
0-3 Solinorganique
3-10 organique fo
Solfaiblement Vase
1 0- 3 0 Solmoyenne organique mO Soltourbeux
>30 Soltrèsorqanique to Tourbe

Géotechnique1 - J. Lérau
- c . | - 1 6-

ANNEXE

RELATIONS ENTRE CARACTERISTIQUESPHYSIQUES

1 1 ln = W* t5l ô - K * l'9.| {[ =
Ww *
V vs w.
n
tzl n = e
1+e
t6l @ =
1-. t l 0 l w = ê . S r .f u
Ys

t3l n = 1 - Y d lTlQ=
Yt -1 Y -1
ys l 1 1 lr r =
Yo Yo
Ys - Ysat Ys- Ysat
l4l n = I8lQ= l12lw=Sr.y*(a-al
Ys-Yw Ysat- Yw Yo Ys
Y r w w
[13] Sr = v w * l14l sr = t15l Sr = (yoconstant)
w Y w e wsat

1+w
[16] y = (1+w) (1 - n)y. l17l y - _1 .+vg^ ' ù [18] y
- ( 1+ w ) y 6

yr+e.Sr.y*
tlel Y - Y o + n . S r . y * t2ol y - 1+e l 2 1 l y - ( 1- n ) y s + h . S , . y *

[23] Yo- 1 + e
Ys *
l22l Yo - (1 - n)Y. l24l Y = Ysat-Yw

Ys-Yw Y s - Y w. r o
l25l v = ( 1- n ) ( Y r - Y * ) [26] T' = 1+e
l27ly'=
ys
* : relationde définition

ANNEXE2

GRANULOMÉTRlE

Les grainsd'un sol ont des dimensions très variablespouvantallerde la dizainede


centimètresau micromètre.Un essai d'identification importantconsisteà étudier la gra-
nulométrie desgrainssuivantleurdimension
du sol,c'est à direla distribution en déterminant
par peséeI'importancerelativedesclassesde grainsde dimensions biendéfinies.

1 - TAMISAGE
Pourlessolsgrenuson utiliseunesériede passoires et de tamis.
Lestrousdes passoires ont un diamètre variantde 100à 6,3 mm.L'ouverture intérieure
desmaillesdestamisvariede 12,5mm à 40 pm. Pardéfinition d'uneparticule
le diamètre est
égalà I'ouverture intérieure desmaillesdu pluspetittamisla laissantpasser.Quandon se sert
de passoires,il faut connaîtreles dimensions des tamiséquivalents. D étantle diamètredes
trousde la passoire, I'ouvertureintérieure
des maillesdu tamiséquivalent est égaleàD|1,25
(résultat de Féret).On utilise,parexemple, indifféremment un tamisde 10 mm ou unepassoire
d e 1 2 , 5m m .
On commence toujourspar passerl'échantillon dansuneétuveà 105"Cjusqu'àpoids
constantde façonà déterminer le poidsde l'échantillon
sec.On procèdeensuiteau tamisage
proprement dit, soit à sec, soit sousl'eau, à l'aide d'une colonnede tamissoumiseà des

1 -J. Lérau
Géotechnique
-c.t-17-

vibrations.La quantitéde matériauretenuesur le tamisest appeléerefus,cellequi passe.au


traversdu tamisest appeléetamisat.
Le tamisageà sec n'est précisque pourles matériaux dénuésde cohésion commeles
sablesou lesgraviers.En présence d'un sol limoneuxou argileux,il fauteffectuerun tamisage
sous I'eau. Le matériaudoit alors être mis à tremperpendantun temps suffisantpour
désagréger motteset agglomérats.
Cetteopération peutdurerde quelquesminutesà plusieurs
heures.Aprèstamisage,on passede nouveaules tamiset leursrefusà l'étuveavantde les
peser.

2 - SÉDIMENTOMÉTRIE
Lorsquela dimensiondes particulesest inférieureà 80 pm le tamisagen'est plus
possible.On a alorsrecoursà la sédimentométrie.
Cetteméthodeestbaséesur la loi de Stokes
qui exprimela vitesselimitede chuted'une particule
sphérique
dansun liquidevisqueuxen
fonctiondu diamètrede la particule
(fig.1).
Cetterelations'écrit:
u = Y l ] Tpt { vD z
18
avec:v: vitessede décantation,
D : diamètrede la particule,
y* : poidsvolumique du liquideutilisé(eau+ défloculant),
p : viscositédynamique du liquide.
Cetteformuledonneparexemplepourla décantation de
particules d'un poidsvolumique de 26,5kN/m3dansde I'eauà Loi de Stokes
zOC (p = 1o-3Pa.s) :+ v (cm/s)= 9000D2 (D expriméen cm). - Figure1 -
En pratique, pour pouvoirappliquerla loi de Stokes,il
convientd'opérer sur une suspensionde faible concentration
(enviion20 g/litre)et sur des particulesde dimensioninférieure'à
100 pm. Par convention,le diamètred'une particuleest égal au densimètre
diamètrede la particulesphérique
la mêmevitessede décantation;
motdst importantcar les particules
de mêmepoidsvolumiquequi a
il estappelédiamètre
. Le procédéconsisteà mesurerà différentes
équivalent
trèsfinessonttrèsaptatie+
époques,
(le

à l'aide
\g
d'un densimètre, la densitéd'unesuspension d'un sol (fig.2).On
opèresur une suspensioninitialement homogène.La décantation
des particulesdétruitcette homogénéité, les particulesles plus
grosSes tombantle plusrapidement. A uneprofondeur H donnéeon
mesurele densitéô de la suspension en fonctiondu tempst.
A cetteprofondeur H (= v.1;

ffi
- il n'y a plusde particules de diamètre supérieurà D tel que
1 8 u ."i;car
H
D = ;::'-1: la sédimentation de ces particules a été plus
( Y s- Y w ) t
rapide,
- le poidsvolumique de la suspension s'écrit: Sédimentométrie
- Figure2 -
Y.Ws*Yw v-v'W'
ys
ô'Y*=
avec:
poidsdesparticules
de diamètre< à D
v- poidstotalft desparticules
solides
V : volumede la suspension
on détermine y = + . Ys'Tw . (ô - 1)enfonction
du temps.
Ws Ys-Yw

Géotechnique1 - J. Lérau
- c . | - 1 8-

ANNEXE 3

ELEMENTS DE CLASSIFICATIONSDES ARGILES

On distingue troisgrandesfamilles.
La kaolinite
Le feuilletde kaoliniterésultede la liaisond'une couche a
f 3 À
tétraédrique(1) avec une coucheoctaédrique(2), la liaisonse -* .c

faisantpar les atomesd'oxygène(fig. 1). La particulede kaolinite I n.


est forméed'un empilement de ces feuillets,de l'ordre d'une Liaison
/co*e
centaine.Lesfeuilletssontliés les uns aux autrespar des liaisons
du type hydrogènedonc des liaisonsrelativement fortes; il en
résulteque l'empilement est difficileà dissocier.Le minéralest par \Ll'alson
faible
conséquent stable et l'eau ne peutni circulerentreles feuilletsni
provoquerun gonflementou un retraitdes particules. ces argiles
sontlesmoinsdangereuses pourl'ingénieur. I
I
Structurede la kaolinite
- Figure1 -

Lessmectites(dontla montmorillonite)
Mêmetypestructural que les illites,maisavectrès peu de cationsK* interfoliaires.
ll en
résultedes liaisonsextrêmement lâchesentrelesfeuilletsce qui permetà desmolécules d'eau
de se glisserentreles feuilletsen provoquant des gonflements spectaculaires(S à 6 couches
de molécules d'eau).Lessolsdontla teneuren montmorillonite estélevéesontsusceptibles de
gonflements ou de retraitsimportants suivantlesvariations de teneuren eau.Lesparticules de
montmorillonite ont des dimensions très faibles,leur surfacespécifiqueest dont très élevée
d'où une activitésuperficielleintense.A cettefamilleappartient la bentonitecourarmentutili-
séecommebouede forageet dansI'exécution de paroismoulées.

Les illites
Leur structureest très prochede celle du mica branc.Une
coucheoctaédrique est priseentredeuxcouchestétraédriques. Ces
dernièressontoccupéespardes Si4*dontun peu moinsde 1 sur 4
est rèmplacépar des Alo*.La neutralitéélectriqueest rétabliepar
lons K+
I'interpositionde cationsK* entre les couchestétraédriques : il i/ liai"on assez f,orte
apparaîtainsi des liaisonsioniquesfaibles entre les feuillets,
toutefoispourlesbloquer.
sutfisantes

L'atomed'aluminium du feuilletoctaédriquequi se trouvesousformed'un 4;+++peut


être remplacépar d'autresionscommeMg++,principalement dansla montmorillonite et dans
l'illite.ll en résulteun déséquilibre
électriquequi est compensé par l'adsorption en surfacede
cationsCa**, Li+,K+, Fe++.Aux extrémités de la particuled'argile,il y a égalementdesdés-
équilibresélectriques et adsorptionde cations.Ces cationsdits échangeables jouentun rôle
important dansle comportement desargiles.

Géotechnique1 - J. Lérau
- c . | - 1 9-

ANNEXE 4

AUTRES - coMPLÉmerurs
ESSAIS

1 - ANALYSE
urruÉnnLocteuE
L'analyseminéralogique faitappelà l'observationau microscope électronique,à l'étude
pardiffraction
desrayonsX, à I'analysechimique.
L'analyseminéralogique d'un sol est généralement un essaiqui apportebeaucoup
d'informations,car le comportement des sols fins est fonctionde leur compositionminé-
ralogique.Par exempleune forteteneuren montmorillonite indiqueraun sol très sensibleà
l'eau pouvantdonnerlieuà desgonflements ou desretraitsimportants.

2 - TENEURENMATIÈRE ORGANIQUE
Les matièresorganiques
sonttrès variéeset il est de ce fait quasimentimpossible
de
déterminerpardesessaissimpleschacunedesvariétés.On se contented'undosagepondéral
global.Plusieurs
méthodesde dosagesontpossibles.
Méthodeclassique
Les matièresorganiquessontoxydéespar un mélangede bichromate
de potassiumet
d'acidesulfuriqueconcentré.
Méthode thermique
Celle-cifaitappelà I'analyse
thermique (A.T.D.),
différentielle méthodepluslonguemais
plusprécisequela méthode classique.
Testd'humidificationde VonPost
Le testde Von Postpermetd'estimer le degréde décomposition
desmatièresorganiques
des sols par rétérenceà une échelled'humidification empiriquecomportant dix classesHt à
H1g(la classeH1 correspond à une massevégétalenon humidifiée, la classeHtOà un sol
organique totalement à l'étatde pâte.
humidifié,
L'essaiconsisteà comprimerunecertainequantitéde matériauet à observerla natureet
la couleurdu liquidequien sort,queI'oncompareà uneéchellepréétablie. ll peutêtreréaliséà
la mainou à l'aided'unsystèmemécanique.

3 - TENEUREN CARBONATE DE CALCIUM


La détermination de la teneuren CaCO3s'effectueau calcimètreDietrich - Frùling.
L'essaiconsisteà mesurerà l'aide d'une buretteà gaz le volumede CO2dégagépar la
réactiondu HCIsurle carbonate de calciumcontenudansl'échantillon.
L'acidechlorhydrique diluédécompose le carbonatede calciumselonla réaction:
CaCO3+ 2 HCI -+ CaCl2+ H2O+ CO2v
La teneuren CaCOsd'un sol fin est un bon indicede sa résistancemécanique et de sa
sensibilité
à I'eau.Suivantla valeurde cetteteneur,le compoftementdu solévoluedepuiscelui
d'uneargilejusqu'àceluid'uneroche,la valeurde transitionétantauxalentours de 60 - 70 o/".

Teneuren CaCOs(/") géotechn


Désignation ique
0 - 10 Argile I
1 0- 3 0 ArgilemarneuseI Sols
30-70 Marne
70-90 Calcaire
marneuxl ^
F{ocnes
90 - 100 calcaire I

Avril2006

Géotechnique1 - J. Lérau

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