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Fréquence Tel Aviv

‫ נוכחותו של פרויד‬, ‫דיסציפלינרי שיבולת‬-‫מכון אינטר‬


Association Inter-Universitaire Inter-disciplinaire
Schibboleth – Actualité de Freud –

Colloque International
Beautiful Israël Center - Tel Aviv 5-6-7 Mai 2019
80 Rokakh Bld, Tel Aviv

La transmission en question (s)


En hommage à l’œuvre et à la pensée de deux grands penseurs juifs français et israéliens

Michaël Bar Zvi et Raphaël Draï

Sous la direction de Michel Gad Wolkowicz et de Sam Tyano

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Œuvre d’Alain Kleinmann

Comité d’organisation
Michel Gad Wolkowicz, Sam Tyano, Colette Leinman, Jean-Louis Repelski, Thibault Moreau, Jocelyn
Hattab, Richard Rossin, Michel Granek

Comité scientifique
Michel Gad Wolkowicz, Sam Tyano, Michel Granek, Richard Rossin, Ilan Treves, Viviane Chetrit-
Vatine, Françoise Ouzan, Colette Leinman, Gisèle Vered, Jean-Jacques Moscovitz, Jean-Pierre Winter,
Cyril Aslanov, Philippe Val, Monette Vacquin, Jocelyn Hattab, Simon Epstein, Patrick Bantman, Marc
Cohen, Ofer Lellouche, David Mendelson, Claude Birman, Michel Gurfinkiel, Jean-Louis Repelski,
Marcel Chetrit, Michaël Prazan, Pascal Bruckner, Éric Marty, Georges Bensoussan,

–‫–ש‬

PROGRAMME

[intervenants pressentis, sous certaines réserves de confirmation]

Dimanche 5 Mai

9h — accueil

10h — ouvertures
Rebecca Boukhris [Adélis pour la recherche, l’éducation et la transmission]
Muriel Haïm [La Fondation France-Israël : pour l’échange et la transmission]
Richard Prasquier [le Keren Hayesod: Institution et transmission]
Michel Gad Wolkowicz [Le nom de personne – Transmission de la haine, haine de la transmission /
The transmission of hatred, the hatred of transmission]
Michaël Worbs [Défendre la paix dans l’esprit des hommes – Freud à l’UNESCO — Histoire et rôle
de l’Unesco dans l’éducation, la culture, et la transmission]
Sam Tyano […]

11h30 — introductions
Pascal Bruckner [La modernité ou la transmission interrompue]
Éric Marty [1950-1980, les Modernes et la transmission symbolique]
Philippe Val [Athènes et Jérusalem, sources de la démocratie.Cachez cette identité que nous ne sau-
rions voir — Tu finiras clochard comme ton Zola —]

13h Pause - déjeuner

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14h30 — session 1

Le sionisme paradigme d’une éthique politique de la transmission vs transmission de la haine /


haine de la transmission

présidents
Pascal Bruckner & Marc Cohen

intervenants & discutants


Simon Epstein [Un peuple face à son malheur : la transmission trans-générationnelle du souvenir des
éruptions antijuives, du Moyen-Âge à nos jours]
Georges Bensoussan [Transmission, « devoir de mémoire » et ordre social : un équilibre difficile]
Michal Govrin [Mémoire et responsabilité – La transmission de la mémoire de la Shoah : la Hagada
pour Yom HaShoah, Hitkansut]
Richard Rossin [Transmission, judaïsme, sionisme, Éléments de démontage]
Jacques Tarnero [« Zakhor » confisqué : les pièges institutionnels du « devoir de mémoire »)
Alexandra Laignel-Lavastine [« Jeunes Juifs de l'Est à Paris après 1945 : une génération intellec-
tuelle pour "six millions de morts en héritage », à travers les Mémoires inédites de Serge Moscovici »

17h — session 2

La passeuse des Aubrais


projection du film et débat, en présence de l'auteur, Michaël Prazan
table ronde
Philippe Val, Éva Weil, Pascal Bruckner, Éric Marty, Sam Tyano, Georges Bensoussan, Évelyne
Chauvet, Viviane Vatine-Chetrit, Bernard Golse, Jean-Jacques Moscovitz, Jean-Pierre Winter, Patrick
Bantman, Michel Gad Wolkowicz

20 h — Dîner

[s’inscrire au préalable auprès de contact@schibboleth.fr]

Lundi 6 Mai

9h-13h30 — session 3

A. Transmission, tradition / « Judaïsme terminable, judaïsme interminable » ? – « Et tu choisiras la


vie »

présidents
Michaël Prazan & Georges Bensoussan

intervenants
Marc-Alain Ouaknin [La lecture, de Freud — Le « complexe du chapeau »]
Cyril Aslanov [La place de la compétence linguistique dans la transmission de l’identité juive]
Daniel Sibony [Transmission inconsciente et transmission d’inconscient]

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Francine Kaufmann [La transmission de l’identité juive dans les romans d’André Schwarz-Bart]
Michel Gurfinkiel […]
Georges-Elia Sarfati [Transmission, symbolisation/dé-symbolisation : À partir d’Israël]

B. La « Sortie d’Égypte » et les « Topiques Sinaïtiques », paradigmes de la liberté responsable et de


la transmission. Du sujet collectif au peuple, sujet politique ?

Projection de la Conférence de Raphaël Draï tenue au colloque Schibboleth – Actualité


de Freud –, Université de Tel Aviv, 2013 : «Présence de la Shoah et d’Israël dans la pen-
sée contemporaine» (cf. l’ouvrage homonyme paru en 2013 aux éditions In Press) :
« Sur une proposition inattendue de Charles Baudelaire relative à “ l’extermination de la
race juive ”. Contribution à la notion de « transfert antijuif héréditaire »

présidents
Marc-Alain Ouaknin & Philippe Val

discutant
Jean-Louis Repelski

intervenants
Daniel Epstein [En quoi cette nuit diffère-t-elle…]
Thibault Moreau [Héritage, transfert, mémoire. Ce qui se reçoit, s’élabore, se transmet – avec qui ?]
Claude Birman [La transmission, alliance des générations]
Rony Klein [Le sionisme et la crise de la transmission juive]

13h30 — Pause déjeuner

14h30-18h30 — session 4

A. Construction de l’enfant, de l’adolescent, attachement, symbolisation, identification, relation


d’objet, individuation, subjectivation

présidents
Sam Tyano & Jean-Pierre Winter

intervenants & discutants


Bernard Golse [La transmission à double sens – maman/bébé, bébé/maman]
Miri Keren [Les devenirs des projections parentales, le « bébé clinique »]
Jocelyn Hattab [J’entends un enfant]
Simone Wiener [Les séparations symboliques]

B. Psychopathologie. Le sujet face au réel, et dans la transmission / La transmission dans la psy-


chanalyse, et la responsabilité généalogique de l’analyste – « Psychanalyse avec fin, psychanalyse
sans fin »?

présidents
Bernard Golse
Ilan Trèves

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intervenants & discutants
Michel Granek [Nos ancêtres les Gaulois]
Jean-Pierre Winter [Transmettre, ou pas – L’avenir du père]
Gisèle Vered [Pères-versions ; transmissions conscientes et inconscientes de nouveaux modèles ?]
Jean-Jacques Moscovitz [La transmission entre acte de savoir et de non savoir, quelles
conséquences ?]
Évelyne Chauvet [L’analyste-passeur : transmission et identité, l’histoire à l’œuvre]
Monette Vacquin [Transmettre ou muter – Des formes contemporaines du « Qui suis-je ? » et de sa
transmission]

19h00— Apéritif-Cocktail

20h — session 5

projection du film suivie d'un débat


Michaël Bar Zvi, l’ami, le Mensch et le sionisme
en présence de la réalisatrice, Élisabeth Lenchener

table ronde
Michel Gad Wolkowicz, Éva Weil, Évelyne Chauvet, Simon Epstein, Thibault Moreau, Michel Gur-
finkiel, Patrick Bantman, Yaël Hirsch, Richard Prasquier, Richard Rossin, Olivier Véron, Franklin
Rausky,

Mardi 7 Mai

9h-13h30 — session 6

A. Nouvelles parentalités, idéologie du neutre et théorie du genre, transhumanisme, et transmission

présidents
Éric Marty & Michel Granek

intervenants & discutants


Viviane Chetrit-Vatine [Les origines et la transmission de l’éthique comme responsabilité pour l' autre
au regard des constellations familiales contemporaines]
Lysiane Lamantowicz [No name — Transmission et théories du complot]
Charlotte Dudkiewicz-Sibony [Que m’a transmis mon père, rescapé d’Auschwitz à 41ans ?]
Danièle Brun [Mères majuscules]
Ouriel Rosenblum [L’homme transsexuel, sa femme, leur enfant et le psychanalyste — Un premier
corps qui se transforme, pour aller à la rencontre de ce premier corps, afin de fabriquer un nouveau
corps…]

B. Transmission transgénérationnelle – cultures, religions, idéologies, droit, gérontologie, trauma,


humour…

présidentes
Évelyne Chauvet, Monette Vacquin & Patrick Bantman

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intervenants & discutants
Marc Cohen [Que nous apprend le midrash sur la transmission des biens matériels et spirituels
d’ABRAHAM à la postérité.]
Patrick Bantman [Rester vivant malgré la douleur — De la transmission intergénérationnelle des
traumatismes]
Israël B. Feldman [Transmission transgénérationnelle du trauma par les victimes et par les agres-
seurs]
Muriel Katz [De l'absence de traces à la trace des absents. Un travail polyphonique d'historicisation
après la Shoah]
Yaël Hirsch [Quelle tradition transmet-on ? Penser une forme et un contenu qui fondent le vivre en-
semble sans le figer]
Rachel Rosenblum [Retour sur les lieux du trauma – quand le voyage se substitue à l’interprétation]
Jacques Amar [Déshériter : une question de droit mais pas seulement]

13h30 Pause déjeuner

14h30-16h30 — session 7

La transmission dans la langue : mémoire, histoire, littérature, art et cinéma

présidents
Cyril Aslanov & Jean-Jacques Moscovitz

intervenants & discutants


Françoise Ouzan [Les rescapés de la Shoah et la transmission des valeurs juives]
Yehuda Moraly [La représentation du rapport maître-élève dans le cinéma, le théâtre occidental et
dans l’univers juif]
Daniel Dayan [Pour un déminage conceptuel. Comment l’invocation du « respect de l’autre » permet-
elle de rendre inaudibles les notions censées permettre la transmission éthique]
Michèle Tauber [Le yiddish, langue de la transmission dans l’œuvre d’Aharon Appelfeld]
Colette Leinman [Transmission de l'expérience de l’exil ou de la représentation de l'utopie chez les
artistes juifs et israéliens]
Ofer Lellouche & Michel Gad Wolkowicz [Le veau d’or & la Gradiva : de la chose au verbe]
Olivier Véron [Politique et métaphysique de la langue chez Michaël Bar-Zvi et Pierre Boutang]
Guta Tyrangiel Benezra [ Vrai…ment ! Récit de l’enfance sous la terreur]

16h30 — propos conclusifs

Michel Gad Wolkowicz & Sam Tyano

17h clôture du colloque

YOM HA ZIKARON (Jour et cérémonies du souvenir)

–‫–ש‬

6
Argument
La transmission est au cœur de tous les discours, il y est question de mémoire, d’histoire, de valeurs,
de savoirs ; le terme est le plus souvent utilisé en slogan -fétiche ou -relique, une affirmation ayant
alors sens de dénégation. Pour autant, elle est au centre d’une clinique du contemporain, se mani-
festant en symptômes que nous nous proposons de décrypter et d’analyser, en croisant les regards et
les réflexions issus des différentes disciplines et de diverses filiations et généalogies de pensées. Tel le
registre du Symbolique, la transmission, qui est d’abord un processus psychique, une décision,
une éthique politique et culturelle, avant de représenter des contenus, est essentiellement abor-
dable en négatif, au travers ses échecs, ses avatars, ses formations pathologiques, individuelles et
collectives.
Problématiques anorexiques, addictives, états paranoïaques apathiquement pervers marqués par le
déni, le clivage, la projection, idéologies totalitaires et génocidaires intriquant délires de foule de filia-
tion et d’auto-engendrement, fantasmes d’immortalité, reproduction du même, de l’identique, univer-
salisme du générique, du quelconque, du « on », de l’indifférencié, rejet de l’altérité, paranoïa de
masse compacte, anti-judaïsme et antisionisme dont la transmission de la haine manifeste et agit la
haine de la transmission en tant que la transmission est ce qui nous échappe, ce qui en est en
même temps la condition. Il s'agirait alors d'interroger la transmission, en creux, la langue sous la
langue, dans l’entre-deux, des sexes, des générations, comme processus infini engageant symbolisa-
tion, métaphorisation, conflictalisation des identifications et des idéaux, individuation, subjectivation,
qui ouvre à la circulation des signifiants et des représentations, à l’inconnu, au champ du fantasme et
du transfert, à l’indéfini de la pensée.
La sortie d’Egypte est le récit fondateur de l’invention de la liberté (R.Draï), du passage jusqu’à
l’Alliance, la Parole en dix Paroles du Sinaï engageant l’éthique de responsabilité, de l’élection, de
l’exigence d’élévation intellectuelle, au détriment de la domination de la sensorialité et de la percep-
tion immédiate, et de la transmission: une liberté responsable. Mais sommes-nous, et nous tous, sortis
d'Egypte? Quel serait le sens de cette décision prise et mise en oeuvre suite à la menace de meurtre de
la part du Pharaon sur les Bn’ai (enfants) d’Israël? Et en quoi consiste cette sortie? Ce passage? Le
poros? Comment penser alors transmission en tant que transmission de la transmission, tradition,
et création?
Groucho Marx demandait "Pourquoi ferait-il quelque chose pour les générations suivantes, car
qu'ont-elles fait pour lui?", disant sous la forme de l'humour la responsabilité réciproque, l’am-
bivalence et le libre-arbitre, participant du processus de la transmission.
Comment se construit un sujet, un peuple, "la psychologie individuelle étant d'abord une psycholo-
gie sociale", selon Freud qui avançait qu’"on peut analyser un peuple comme on analyse un
individu »? De l'enfant, l'adolescent, au sujet collectif, politique, assumant un travail de culture intri-
qué à une éthique de vérité, historique, scientifique et psychique, de progrès de l’esprit, et aux avatars
de la filiation. Et qu'en est il des transmissions brisées et / ou enkystées, de par les pathologies, les
traumatismes trans-générationnels, les génocides et massacres de masse, les deuils impossibles?
Comment remonter, décrypter, analyser les généalogies des cultures qui se crispent, se figent dans le
cours de leur histoire dans l'envie, le mimétisme, la projection, la haine mortifère associée à une iden-
tité mortifiée et honteuse, investissant alors dans la destruction plutôt que dans le développement, la

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création et la transmission, passant par la structuration oedipienne, et l’assomption de la dette et de la
castration?
Nous constatons particulièrement aujourd’hui combien, lorsque les Institutions défaillent dans leur
fonction de garantes du Symbolique, des référents anthropologiques civilisationnels, le Droit, l’His-
toire, les Commandements, ainsi les interdits de l’inceste, du meurtre, du vol, du mensonge, la nomi-
nation de la réalité, elles alimentent et valident les délires collectifs, le négationnisme et le révision-
nisme, et ainsi la violence et les passages à l'acte. Certaines problématiques s'avèrent particulièrement
symptomatiques de troubles des processus d'identification, de filiation et de transmission. L'intégrisme
idéologique ou religieux, les utopies entretenant la jouissance du sans-limites, l’appui tant sur un sub-
jectivisme absolu que sur une rationalité instrumentale tout aussi absolue, sur une weltanschauung par
trop totalisante, globalisante et synthétisante, dans un dogmatisme et la désubstancialisation du Réel,
participent d'une psychologie de masse compacte, à l'encontre d’un travail de culture, la kultu-
rarbeit cher à Freud, d’un universel du singulier intriqué à un processus de subjectivation et d'une res-
ponsabilité de pensée et d'action, singulière et collective, du " Et tu choisiras la vie", de l'humour en
tant que paradigme de la pensée et de la disposition interne de Mensch.
L’antisémitisme est une paranoïa apathiquement perverse, un délire grégaire, une psychose de
foule, sans vérité ni langage, requérant un amour radical des certitudes et l’ assurance d’une représen-
tation de complétude narcissique, à quoi la transmission tordue, d'angoisse ou de rire, dont le Judaïsme
renvoie une image en miroir, est insupportable en tant qu’elle engage l’assomption de la différencia-
tion, et ainsi de l’incomplétude, du manque, aux sources d’un travail de symbolisation et de sublima-
tion, et la responsabilité à combattre le destin, y compris celui q'on s'était fait.
Qu'en est-il de l'articulation de l'inconscient avec le langage, le désir et la Loi? Qu'en serait-il d'un
Totem sans tabous, une culture du narcissisme et du fantasme d’omnipotence, qui marquerait le déclin
de l'Oedipe et de la conflictualisation psychique qu'il structure et qui est au fondement de la pensée ?
Que produirait aujourd'hui la théorie du neutre et l'idéologie du genre annihilant à la fois l'invention du
Père et la figure du féminin, dans la continuité du déconstructivisme, du relativisme culturel, de l’uni-
versalisme en vogue, précisément au nom d’un droit à la différence, à l’égalitarisme?
La psychopathologie, une clinique du contemporain et de ses symptômes, l’héritage de Raphaël
Draï et celui de Michaël Bar Zvi, deux des grands penseurs juifs contemporains, à la fois français et
israéliens, nos amis chers récemment disparus mais qui continueront à nous accompagner de près dans
la réflexion des problématiques fondamentales comme cela a été le cas des dizaines d'années, deux
« grands-hommes », des Mann, à qui nous rendons hommage, dont l’existant-Mensch, la pensée et
l’oeuvre, étayent singulièrement à partir de cette thématique de la transmission, notre démarche, des
ouvrages comme L'Homme Moïse et la religion monothéiste de Freud, des oeuvres, Aharon Ap-
pelfeld, Celan, Romain Gary, Perec, Modiano, Schwartzbart, Marquez, Roth, Potok, Bellow, Wiesel,
Husserl, Spinoza, à contrario de Sade, Genet, Céline, Baudelaire, des travaux, ainsi sur l’institutionnel
(Goffmann), l’analyse du politique, pourraient nous guider…
"Ce dont tu hérites de tes pères, acquiers-le pour mieux te l’approprier. », écrit Freud dans la
préface de Totem et tabou (1912), et dans l’Abrégé de psychanalyse (1937), reprenant Goethe qui
poursuivait: « Ce qui sera laissé de côté sera d'un poids lourd »..

Cette thématique convoquera, ainsi la démarche de Schibboleth-Actualité de Freud, les divers


champs disciplinaires, la psychanalyse et la psychopathologie, le droit, l’histoire et les sciences-géo
politiques, l’analyse des discours, des images, des cultures, des idéologies et des médias, la pensée
juive et les religions, l’anthropologie et les sciences humaines, sociales et du vivant, la littérature et les
arts plastiques et cinématographiques…

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Quelques axes
Le développement de l’enfant, de l’adolescent face au réel et dans la transmission, les processus d’at-
tachement, de symbolisation, d’identification, d’individuation, de subjectivation, la relation d’objet, la

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psychopathologie des liens. ¶ Bâtir un sujet collectif, politique, un peuple (le paradigme du sionisme)
– ou pas ¶ Éthique et politique – Héritage-Transmission-Histoire-Tradition – Appartenance et créativi-
té – Construction d’une liberté responsable et de la transmission : La « Sortie d’Égypte », les « To-
piques sinaïtiques », des paradigmes à l’œuvre. ¶ Transmission de la haine et Haine de la transmission
(antisémitisme) ; propagation de la destruction (délires collectifs de filiation, fanatismes génocidaires,
transferts héréditaires ?) ; l’Europe malade de ses dénis, à l’épreuve de la Shoah. ¶ Inconscient, répéti-
tion, élaboration : la transmission dans la cure psychanalytique et ses obstacles (transfert, refoulement,
clivage…) ; la responsabilité généalogique de l’analyste – « Psychanalyse avec fin, psychanalyse sans
fin » ? ¶ Le temps de transmettre, gageure du contemporain : quid de la parentalité, de la place des
générations, du sexuel, de l’attraction de l’indifférencié, du neutre, de l’immédiat ? Nouvelles parenta-
lités, idéologie du neutre et théorie du genre, transhumanisme et transmission. ¶ Transmission, tradi-
tion, création / « Judaïsme terminable, judaïsme interminable » ? « Et tu choisiras la vie » ; l’oral et
l’écrit ; donner, recevoir, critiquer ; responsabilité et libre arbitre dans la réciprocité de la transmission.
¶ Transmission et vieillesse. ¶ Mythes et sciences. ¶ Traumatisme et transgénérationnel vs L’amour de
l’humour. ¶ La transmission dans la langue, vérité et fiction (cinéma, art et littérature, historiographie,
journalisme…)

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Raphaël Draï, Professeur de Droit et de Sciences Politiques, Doyen de la Faculté d’Aix en Provence,
puis d’Amiens, Professeur associé à Paris Diderot au département Psychanalyse et Sciences Hu-
maines, Président d’Honneur de Schibboleth-Actualité de Freud. L’oeuvre et la pensée de Raphaël
Draï pourrait se nommer « l’invention de la liberté responsable » Le champ de sa pensée associe tradi-
tion juive et sciences humaines, qui nous laisse la responsabilité stimulante d’une transmission consti-
tutive du choix de la vie. S’y croisent et s’étaient les unes les autres la pensée psychanalytique, la pen-
sée juive, le Droit, les sciences politiques, le sionisme, la bio-éthique, la philosophie… Depuis La po-
litique de l’inconscient ; La sortie d’Égypte. L’invention de la liberté ; Le mythe de la loi du talion ;
Freud et Moïse. Psychanalyse, loi juive et pouvoir ; Lettre ouverte au Cardinal Lustiger, La traversée
du désert. L’invention de la responsabilité ; La communication prophétique ; Sous le signe de Sion ;
Topiques sinaïtiques, à Totem et Thora, en passant par ses textes dans les ouvrages de Schibboleth –
Actualité de Freud –, dont « Sur une proposition inattendue de Charles Baudelaire relative à “ l’ex-
termination de la race juive ”. Contribution à la notion de “ transfert anti-juif héréditaire ” »

Michaël Bar Zvi, Docteur en philosophie politique ; Professeur de philosophie en France puis en Is-
raël ; Directeur de la formation des enseignants en philosophie à l’Institut Lewinski à Tel aviv ; Délé-
gué général du KKL en France ; Vice-Président de l’Interdisciplinaire Institute Schibboleth – Presence
of Freud – ; auteur d’une dizaine d’ouvrages dont Le sionisme (PUF, 1978), Philosophie de l’antisémi-
tisme (PUF, 1985) ; Pour une politique de la transmission (Les Provinciales, 2016). Avec des théma-
tiques qui seront notamment abordées, s’étayant sur ses écrits : Être et exil, Philosophie de la nation
juive ; Éloge de la Guerre après la Shoah ; Pour une politique de la transmission ; Philosophie de
l’antisémitisme ; Israël et la France ; Jérusalem, désir de vie et crise de l’être ; Le temps, architecte de
la transmission dans le monde contemporain. Peut-on « guérir » de l’antisémitisme ? Le cas Pierre
Boutang ; Descendants, héritiers ou témoins ; les fondements de la tradition orale du Judaïsme ; Ver-
gangenheitsbewältigung. L’expérience revécue régulièrement de la sortie d’Egypte réunissant les en-
fants d’Israël autour d’une Loi, et de la construction du sens de celle-ci, d’une part, et, d’autre part, «
le meurtre fondateur », touchent à l’une des interrogations anthropologiques essentielles de la condi-
tion humaine.

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Avec

Jacques Amar (Maître de Conférences en Droit, Université Paris-Dauphine, Docteur en sociologie,


Paris-Jérusalem): «Déshériter: une question de droit mais pas seulement.»
(Thème : donner aux parents la possibilité de déshériter leurs enfants, c'est admettre la possibilité pour les pa-
rents de maintenir une emprise sur leurs enfants - la réserve est un héritage de la Révolution française pour per-
mettre aux enfants de s'affranchir de la bourgeoisie. Et, pratiquement, c'est redonner de l'emprise aux droits reli-
gieux.)

Cyril Aslanov ((Professeur Aix-Marseille Université /CNRS-LPL (UMR 7309) / Membre de l’Institut
Universitaire de France ; Académie de la langue hébraïque, Jérusalem ; Université d’État de Saint-Pé-
tersbourg ; Membre du Comité Scientifique de Schibboleth – Actualité de Freud – Isr-Fr.) : « La place
de la compétence linguistique dans la transmission de l’identité juive. »
(Abstract : Tout au long de l’histoire juive, la connaissance de la langue sainte (hébreu + araméen) a joué un
rôle-clé dans la transmission de l’identité religieuse juive. Les rares cas où cette identité s’est transmise sans le
recours à la dimension linguistique confirment a contrario l’importance de la connaissance des langues ances-
trales dans la préservation et la continuation de l’être juif. Le judaïsme alexandrin de l’époque hellénistique et
romaine qui perdit de bonne heure la pratique de l’hébreu (IIIe siècle avant l’ère courante) a disparu sans laisser
de traces, sans doute parce que du point de vue linguistique, rien ne le protégeait de l’assimilation totale à l’oi-
koumenè hellénistique. Le marranisme hispano-portugais n’a pas résisté en tant que tel, de sorte que les descen-
dants des crypto-juifs de la Péninsule ibérique ou du Nouveau Monde, qui ignoraient tout de l’hébreu, ont pré-
servé la mémoire d’une identité plutôt que l’identité elle-même. Les Beita Israel d’Éthiopie dont la langue sainte
était le ge’ez, également en usage chez les Chrétiens abyssins, ont eu toutes les peines du monde à se faire re-
connaître comme juifs au moment de leur immigration collective en Israël (1984 ; 1991). Enfin, la renonciation
partielle à la pratique de l’hébreu dans le culte synagogal du judaïsme réformé amène à reposer la question de
l’importance du facteur linguistique dans la préservation d’une identité juive capable de résister à long terme aux
rouleaux compresseurs de la pensée unique et de la mondialisation.
Pourtant un contre-exemple de taille pourrait remettre en question la centralité du facteur linguistique dans la
préservation et la transmission de l’héritage juif. De fait, dans la plupart des communautés juives du monde, les
femmes, qui sont pourtant a minima les transmettrices de l’identité juive, n’avaient traditionnellement pas accès
à la connaissance de l’hébreu. Capables de lire et écrire le taytsh (judéo-allemand écrit ; vieux yiddish) en
contexte ashkénaze ou tout simplement illettrées dans d’autres parties du monde juif, elles n’en ont pas moins
assumé un rôle fondamental dans la transmission de l’identité juive (bien au-delà de la matrilinéarité qui est tout
plus une condition sine qua non). Le rôle déterminant des femmes dans la transmission de l’identité juive amène
à supposer l’existence d’une autre dimension, plus sémiotique que proprement linguistique, dans les dynamiques
de la transmission de l’héritage juif tout au long des générations. La prise en compte du facteur sémiotique
propre à la dimension proprement féminine de l’identité juive incite à reposer la question de la transmission
d’une façon qui prend en compte la contrepartie sémiotique du linguistique. Une fois pris en compte ce prolon-
gement sémiotique, la question de savoir si le judaïsme peut se transmettre quand ni la dimension linguistique ni
sa contrepartie sémiotique ne font plus partie du viatique confié aux générations futures, se pose avec d’autant
plus de force.)

Patrick Bantman (Psychiatre, Thérapeute familial, Ancien Chef de Service Hôpital Esquirol, Paris,
Membre du Comité Éditorial de Schibboleth - Actualité de Freud -, Fr, et du Comité Scientifique de
The Interdisciplinary Institute – Presence of Freud –, Israël, Fr, Isr): « Rester vivant malgré la douleur
— De la transmission intergénérationnelle des traumatismes » (Nous empruntons ce titre à Zeruya Sha-
lev, romancière israélienne qui a été victime d’un attentat il y a dix ans, pour évoquer une nouvelle fois la ques-
tion de la transmission de traumatismes. Notre expérience dans ce domaine concerne les traumatismes liés à la
shoah et à ces répercussions à l’écoute de survivants, mais également à l’écoute clinique des victimes d’attentats.
De ces différentes situations il y a des points communs, en particulier la difficulté à rendre compte d’un passé
traumatique dans les termes d’une expérience transmissible, ou d’une épreuve surmontée, et celle de constituer
un récit initiateur ou formateur. Ce sont ces silences, l’absence de paroles, les omissions sur ces vécus trauma-
tiques, même quand ils n’ont pas la gravité de la shoah, qui creuse une distance d’incompréhension entre généra-

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tions, et même au sein de la même génération… Souvent ce qui se transmet passe à l’insu. Nous mesurons le
poids des silences, des « trous » dans la mémoire.)

Guta Tyrangiel Benezra (Professeur émérite en Droit, peintre, écrivain): « Vrai…ment ! Récit de
l’enfance sous la terreur » (Sous la forme d’un dialogue socratique, Guta Tyrangiel Benezra recherche le sens
de sa survie et réfléchie sur son héritage juif qui, malgré l’absence de la tradition familiale et communautaire, l’a
guidé dans sa vie. Elle écrit : Nos racines, nous ne chercherons plus dans une terre définie, car elles sont suspen-
dues entre la terre et le ciel et remplies de cendres de millions de victimes de la cruauté des humains sans
conscience, sans âme, et vides d’amour. Nous sommes un arbre de vie à l’envers… remplis d’un puissant
souffle de vie, le vent nous emporte, et les oiseaux, nous enchantent.)

Georges Bensoussan (Historien, Professeur Agrégé HDR, Membre du Comité Éditorial de Schibbo-
leth – Actualité de Freud –, Fr.): « Transmission, "devoir de mémoire" et ordre social : un équilibre
difficile.» (Une interrogation sur la dérive du « devoir de mémoire », utilisé dans une rivalité perverse entre les
communautés au travers une posture victimaire narcissique et ainsi d’un comblement identitaire, source d’une
mortification envieuse et mimétique, destructrice, plutôt que de véritables processus féconds de transmission)

Claude Birman (Professeur Honoraire de Chaire Supérieure de Philosophie ; Maître de Conférence


honoraire à l'Institut d'Études Politiques de Paris ; Professeur d'Études Juives à l'Université Populaire
du Judaïsme ; Membre du Comité Éditorial de Schibboleth — Actualité de Freud — (Fr.): « La trans-
mission, alliance des générations. » (La difficulté de la transmission est de tourner « le cœur des pères
vers les fils et le cœur des fils vers les pères » ( Malachie 3,24). Cette ouverture mutuelle de deux temps diffé-
rents est fort précieuse, et aléatoire. C’est pourquoi trop souvent les générations s’ignorent ou se heurtent au lieu
de se succéder heureusement. Or l’humanité réside toute entière dans cette succession, sans laquelle, selon le
même verset biblique, elle est ‘herem, vouée à la destruction.)

Rebecca Boukhris (Directrice Exécutive de la Fondation Adélis, Israël) : allocution d’accueil.

Pascal Bruckner (Philosophe, essayiste, écrivain ; Membre du Comité Éditorial de Schibboleth –


Actualité de Freud –): « La modernité ou la transmission interrompue »
(Avec la modernité chaque génération est devenue un monde en soi coupè du passé et insensible à la tradition.
« Notre héritage n est précédé d aucun testament"disait René Char. Comment renouer les fils brisés du passè sans
sombrer dans une vision purement nostalgique ou régressive ?»)

Danièle Brun (Professeur Émérite de Psychopathologie, Université Paris Diderot, psychanalyste,


Membre d’Espace Analytique, Présidente de la Société Médecine et Psychanalyse, Membre du Comité
Éditorial et Scientifique de Schibboleth – Actualité de Freud –, Fr ): « Mères majuscules » ; sous ré-
serves

Évelyne Chauvet (Psychiatre, Psychanalyse, Membre titulaire formateur de la SPP, Société Psycha-
nalytique de Paris ; Secrétaire scientifique de la SPP ; Membre du Comité de rédaction de Schibboleth
– Actualité de Freud – (France) ; Ancien médecin directeur du CMPP de l’OSE, Fr.): « L’analyste-pas-
seur : transmission et identité, l’histoire à l’oeuvre » (Transmission et identité sont deux
notions qui ne sont pas dissociables du concept d’identification, des processus identificatoires qui traversent et
construisent l’histoire familiale et individuelle, pas seulement au sens « historique » mais au sens psychique. Il
s’agira de « transmission identitaire », thème envisagé sous l’angle du trauma historique de la Shoah qui a pris
l’identité pour cible de la destruction. Quelle sont la place et la fonction de l’Histoire dans la clinique des trans-
missions inconscientes dans les générations de survivants ou d’enfants de survivants, quand les identifications
sont indissociables de ce que j’appellerai le « trauma implanté», implanté du fait qu’il n’a pas été vécu directe-
ment mais transmis en creux, en négatif, infiltré sous des formes imperceptibles, infimes. Les questions com-
plexes de transmission comme de non transmission se posent dans notre compréhension de la clinique prise dans
ce contexte spécifique d’un trauma collectif dont on sait la visée d’effacement identitaire total. Lorsque l’histoire
psychique est pétrie de ce trans-générationnel fait d’un « historique d’effroi », cela implique des ajustements
stratégiques et techniques, où l’analyste devient « un passeur » . Toute entreprise thérapeutique, psychothéra-
pique ou psychanalytique, doit tenir compte du risque d’effondrement désorganisateur par fragilisation des dé-
fenses de survie, comme l’expérience le montre souvent.)

Viviane Chetrit-Vatine (Psychanalyste, Membre Titulaire, superviseur et Former President of the


Psychoanalytic Society of Israël, Université Paris-Diderot, Membre du comité de rédaction de Schib-
boleth - Actualité de Freud et du Comité Scientifique de The Interdisciplinary Institute – Presence of
Freud –, Israël -): « Les origines et la transmission de l'éthique comme responsabilite pour l' autre au

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regard des constellations familiales contemporaines. » (« La transmission du matriciel autrement dit de
la capacité éthique… » (avec les trois premières années de Moïse à l' appui !!)

Marc Cohen (Médecin-gériatre, directeur médical du pôle santé autonomie de l’OSE, expert inscrit au
TPI ; Frankfurter Center ; Membre du Comité Éditorial de Schibboleth – Actualité de Freud –
(France), et du Comité Scientifique de The Interdisciplinary Institute – Presence of Freud –, Israël,
France): « Que nous apprend le midrash sur la transmission des biens matériels et spirituels
d’ABRAHAM à la postérité. » (Vieillir et transmettre - Depuis Abraham - ….)

Daniel Dayan (« Anthropologue des médias » ; Professeur à The New York School for Social re-
search, New York ; Professeur de Théorie des médias à l’Institut d’Études Politiques de Paris ;
membre de l’Institut Marcel Mauss, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris ; contribu-
tions à Annals of the American Social and Political Sciences, American journal of Sociology, Commu-
nications, The Journal of Communication, à Cambridge : Harvard University Press ; Membre du Co-
mité Scientifique de Schibboleth — Actualité de Freud; Fr.): « Pour un déminage Conceptuel —
Comment l’invocation du « respect-de l’autre » permet –elle de rendre inaudibles les notions cen-
sées permettre la transmission éthique ». (1. La possibilité de toute transmission commence avec une
certaine continuité dans le sens des mots. Lorsque les mots et leur sens voient leurs significations dévoyées ou
remplacées par d’autres dans une sorte de Guérilla conceptuelle ou de Jihad Notionnel, on aboutit non seule-
ment à l’impossibilité » de la transmission, mais aussi à celle des débats au prix desquels une telle transmission
est possible. La liberté d’expression présuppose la possibilité d’une telle expression. Mais la confiscation autori-
taire du sens des mots et la mise en place de « novlangues » par des minorités actives débouchent sur des ‘diffé-
rends’ au sens de Lyotard. Toute transmission se heurte alors à un dialogue de sourds. 2. Prenons un exemple de
manipulation autoritaire venu du vocabulaire politique, celui de la « liberté d’expression ». Cette notion est prô-
née comme un absolu par la gauche de Chomsky lorsqu’il s’agit de prévenir toute censure des néo-nazis à Sko-
kie en I977. Aujourd’ hui elle est un objet de méfiance pour la gauche de la « New Censorhip Theory ». Un
revirement à I80 degrés s’est opéré, notamment avec la fatwa contre Zalman Rushdie. Celui-ci ne beneficiait
plus d’un droit incondtionnel à s’exprimer. 3. Un tel basculement se réclame d’une primauté de l’éthique (res-
pect de l’autre) sur le politique (discours démocratique). Mais le problème de cette « éthique » est qu’elle répond
elle-même à une politique de l’Autre. En effet, elle opère une distinction entre certains « autres » dignes de res-
pect ou de « reconnaissance » au sens de Honneth, et d’autres « autres » qui, eux , restent moralement négli-
geables. Tous les autres ne se valent donc pas. Il existe ainsi des « super-autres » (souvent fétichisés ) et ceux que
j’appellerais des « subalternes » .

C’est au nom d’une telle distinction que des mots comme, race, racisme, antisémitisme, se voient investis de
nouvelles valeurs et de nouvelles significations créant le doute sur la nature des valeurs qu’ils sont censés trans-
mettre.)

Charlotte Dudkiewicz-Sibony (psychologue, Hôpital TENON, Service d’assistance médicale à la


proctéation - CECOS, Paris): « Que m’a transmis mon père, rescapé d’Auschwitz à
41ans ? » (« Certes le prénom Charlotte, qui fut celui de sa fille, gazée à Auschwitz à 5ans, et celui de
Dvoirélé, sa mère, exterminée avec les siens à Treblinka, mais sans doute aussi autre chose de plus inconscient
puisque j’ai consacré ma vie professionnelle à aider des couples infertiles à transmettre la vie. Et je continue…»)

Daniel Epstein (Philosophe, rabbin, écrivain, Professeur à l’Institut Psychanalytique de Tel-Aviv, au


Collège Matan de Jérusalem, à l’Institut Universitaire Élie Wiesel, Paris) :« En quoi cette nuit diffère-
t- elle… » (À partir d’un passage du Talmud, il sera question du sens de la nuit comme éclairage privilé-
gié pour une transmission de la question de l’identité, en contraste avec la tournure prise par cette question après
les Lumières et les ténèbres des temps nouveaux, si lumineusement sombres.»)

Simon Epstein (Historien, économiste, Hebraïc University of Jerusalem, Israël; Membre du Comité
Scientifique de Schibboleth – Actualité de Freud – (France), et du Comité scientifique de The Interdis-
ciplinary Institute – Presence of Freud –, Israël) : « Un peuple face a son malheur : la transmission
trans-générationnelle du souvenir des éruptions anti-juives, du Moyen Age a nos jours. » (Le peuple
juif a pratiqué plusieurs modèles de transmission du souvenir des crises, violences et persécutions enregistrées
tout au long de son histoire. Certains de ces modèles valorisent le comportement des Juifs attaqués, d’autres au
contraire critiquent les victimes et leur reprochent de n’avoir pas réagi comme elles auraient du le faire. Une
typologie analytique de ces divers modèles de transmission sera présentée.)

Israël B. Feldman (psychothérapeute, psychologue, victimologue, Docteur en traumatologie; Ensei-


gnant-Chercheur en traumatologie et victimologie, Responsable de l’Academic Catedra in Israël –

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UNITWIN Program on Violence (UNESCO), Isr.): « Transmission transgénérationnelle du trauma
par les victimes et par les agresseurs »
(Dans cette étude, je montre qu’il y a une véritable « Loi du silence », qui s’impose tant chez les victimes que
chez les agresseurs, lors de la transmission du traumatisme. Comme modèle de victimes, j’ai pris les « enfants
cachés » (en France pendant la Shoah), afin de démontrer cette loi du silence, qui a entraîné le fait que pendant
longtemps, ces victimes n’ont pas parlé à leurs enfants. Pour ce qui est des bourreaux, je parle des Allemands
d’après guerre, et je démontre que le silence s’est aussi installé de telle sorte que les enfants de la première géné-
ration n’ont pas su ce qui s’était vraiment passé pendant la deuxième guerre mondiale. Enfin j’ai noté que ce
silence a permis la perpétuation du comportement et de victimes et d’agresseurs. Néanmoins, dans les deux cas,
ce sont les petits enfants, qui ont commencé à questionner leurs grands-parents, et ont permis de faire une tant
soit peu la lumière sur ce qui s’était vraiment passé. Mots clefs: Trauma – Transgénérationnel – Silence – En-
fants – Shoah)

Bernard Golse (Professeur et chef de service de pédopsychiatrie, Hôpital Necker-Enfants Malades,


Université Paris-Descartes ; Président de l’Association Européenne de psychopathologie de l’enfant et
de l'adolescent ; Membre de l’Association Psychanalytique de France ; Membre du Comité Éditorial
de Schibboleth – Actualité de Freud –, Fr.): « La transmission à double sens -maman/bébé, bébé/ma-
man »
(La transmission transgfénérationnelle, qui se joue entre générations éloignées, est une transmission descendante
reconstruite par le langage. La transmission intergénérationnelle, qui se joue entre générations contemporaines,
est une transmission à double sens, des parents vers l’enfant, et réciproquement. Elle est à la fois verbale et non
verbale.)

Michal Govrin (Écrivain, poétesse, Membre du Comité Scientifique de The Interdisciplinary Insti-
tute – Presence of Freud – ; Professeur Emouna College, Institut Van Leer, Isr): « Mémoire et respon-
sabilité - La transmission de la mémoire de la Shoah: la Hagada pour Yom HaShoah, Hitkansut »:
(Présentation des conclusion du groupe interdisciplinaire de recherche, que j'ai dirige a l'Institut Van Leer: La
mémoire transmise et fictionnelle de la Shoah, 75 ans après. Une d'elle est l’élaboration de la Hitkansut: Hagad-
da pour un "seder" de commémoration interactive, sous le titre: La responsabilité de se souvenir/ se souvenir
avec responsabilité. Réclamer pour la Shoah la mémoire juive, confisquée par l'occident chrétien. La Hitkansut,
dissiminée par l"institut Hartman, est adoptée par des milliers d’israéliens de tout le spectre de la société, et est
actuellement en projet de d’adaptation en français.)

Michel Granek (psychanalyste, Membre titulaire et formateur, Psychoanalytic Society of Israël, psy-
chiatre, ancien directeur du département de psychothérapie psychanalytique, université de Tel Aviv ;
Membre du Comité de rédaction de Schibboleth – Actualité de Freud – (France), et Vice-Président de
de The Interdisciplinary Institute – Presence of Freud –; Isr.): « Nos ancêtres les Gaulois   » (Une
image d’Epinal, bien naïve, montrant un Vercingétorix aux tresses et moustaches blondes ralliant les tribus gau-
loises n’était pas peu pour transmettre aux petits écoliers français des années 50, qu’ils avaient tous pour ancêtres
les gaulois. Pour certains, les juifs en particulier, mais pas seulement, un autre patrimoine avait été transmis.
Comment ces deux héritages culturels devaient se brasser ou s’affronter, quel étaient leur impact sur les repères
identitaires et la subjectivation de ces sujets, tel est le thème de la réflexion que je propose.)

Michel Gurfinkiel (philosophe, essayiste, éditorialiste, a contribué à Valeurs actuelles (ex rédac-
teur en chef), Le Spectacle du Monde, Commentary, The Wall Street Journal, The New York Sun,
The Middle East Quarterly (en), The Weekly Standard, The Jerusalem Post.; Membre du Consis-
toire central israélite de France et du Consistoire de Paris; Fr.-Isr):

Muriel Haïm Dr. (Directrice de la Fondation France-Israël): allocution d’accueil.

Jocelyn Hattab (Pédopsychiatre, psychanalyste. Ancien Chef du Service de Psychiatrie de l’Enfant et


de l’Adolescent du Centre de Santé mentale de Jérusalem ; Membre du Comité Scientifique de Schib-
boleth – Actualité de Freud – (France), et du Comité Scientifique de The Interdisciplinary Institute –
Presence of Freud (Israël) ; Senior Lecturer’ à la Faculté de Médecine de l’Université Hébraïque de
Jérusalem, Isr.): « J’entends un enfant » (Les Maximes des Pères, ‫פירקי אבות‬, pré-

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tendent dans le chapitre IV que " étudier en tant qu'enfant c'est comme écrire sur un parchemin vierge, alors qu'à
l'âge adulte, ce serait sur un parchemin plusieurs fois effacé". C'est dire le poids de notre responsabilité dans
l'œuvre de transmission à l'enfant. La Hagada de Pessah' basée sur 4 versets du Pentateuque, nous astreint à faire
poser des questions par nos enfants pour nous forcer à leur répondre.La transmission à l'enfant, selon la tradition
thoranique et rabbinique passe obligatoirement par le questionnement. Le dialogue est la forme majeure de
l'étude et de la transmission. Le Midrash répond au "besoin" du texte, à son exigence ‫דורש‬, d'être étudié pour être
compris puis transmis en réponse au questionnement suscité. Pour ce faire, il nous faudra "entendre un enfant! »)

Yaël Hirsch (Docteur en philosophie, Chargée de conférences, Institut d’Études Politiques, Paris, Institut
d’Études Juives, Paris, Fr): « Quelle tradition transmet-on ? Penser une forme et un contenu qui
fondent le vivre ensemble sans le figer. » (Entre individu, le Contrat social ne peut pas être repensé à zéro à
chaque instant et à chaque génération. Les citoyens et les sujets s’ancrent donc dans des valeurs et des conventions
acquises et transmises. La somme de ces valeurs constitue une tradition. Mais comment s’assurer que la tradition soit
assez solide pour soutenir la société qu’elle articule tout en laissant place au nouveau et à la liberté de chacun des su-
jets qui la partagent ? Il semble que cela soit autant une question de contenu (y a-t-il une hiérarchie des valeurs ?) que
de forme (quelle transmission ?). En tentant de définir une tradition qui n’enferme pas, avec Freud, Arendt, Jonas et
Shields, nous tenterons de répondre à cette question classique qui scinde traditionnellement les « études multicultu-
relles » en deux camps : les communautariens et les libéraux pour essayer de dépasser cette opposition.)

Muriel Katz (Maître d'enseignement et de recherche en psychologie clinique, Laboratoire de recherche en psy-
chologie des dynamiques intra- et inter-subjectives (LARPSYDIS); Psychologue-psychothérapeute FSP; Bureau
4114; GEOPOLIS - Université de Lausanne - CH-1015 Lausanne, Suisse; Membre du Comité de rédaction de
l’Association Internationale Inter-universitaire Schibboleth - Actualité de Freud, Suisse): « De l'absence de
traces à la trace des absents. Un travail polyphonique d'historicisation après la Shoah »
(Eprouver un sentiment de continuité de soi dans le cours du temps constitue le socle du sentiment d’identité.
Cela suppose de pouvoir s’inscrire dans une histoire singulière dont le sujet est à la fois le narrateur et le person-
nage principal. Or, un tel travail d’historicisation s’écrit à plusieurs voix. Il suppose que le sujet puisse progres-
sivement enraciner sa préhistoire, l’histoire de sa naissance, de sa petite enfance et plus largement de son exis-
tence dans un roman des origines qui retrace l’histoire de siens et la sienne propre. Or, comment construire l’his-
toire de ses origines lorsque le contexte socio-politique engendre une catastrophe d’une telle ampleur qu’elle met
à mal l’existence même du groupe d’appartenance, lorsqu’elle dévaste les médiations instituées qui sont préci-
sément supposées garantir la transmission de la mémoire collective et la traces des liens de filiation qui tissent le
corps social ?)

Francine Kaufmann (Prof.Émérite traduction et pensée juive, Université Bar Ilan, Isr., Docteur en
littérature française, essayiste interprète, enseignante à l’Institut Universitaire Élie Wiesel, Paris): « La
transmission de l’identité juive dans les romans d’André Schwarz-Bart » (récit, imitation, identification et
compassion).

Miri Keren (Assistant Professor de pédopsychiatrie, Hôpital Gueha; Présidente de l’Association


Mondiale de psychiatrie du bébé, Isr).): « Les devenirs des projections parentales, « bébé clinique »»
(Abstract : La notion de projections parentales a été introduite il y a déjà longtemps par Bertrand Cramer,
avec la distinction importante entre projections libidinales, conflictuelles et narcissiques. Le « bébé cli-
nique » , tel que Dan Stern l’a décrit, est le produit de projections parentales conflictuelles et narcissiques,
auxquelles le bébé s’identifie (identification projective). Ce processus identificatoire se manifeste souvent
par des symptômes non spécifiques qui amènent le Tout Petit et ses parents à nous consulter. Sans traite-
ment, le Tout Petit risque de devenir un enfant et un adolescent à problèmes psychiques. Nous apporte-
rons des illustrations cliniques de ce processus (Bébé victime, bébé persécuteur….))

Rony Klein (Enseignant à l'Université de Tel Aviv, Isr., Département de Littérature. Spécialisé en phi-
losophie française contemporaine et pensée juive): « Le sionisme et la crise de la transmission juive. »
(Proposition: « Le judaïsme est une tradition fondée sur la transmission d'un texte. On sait en effet que le pas
décisif dans l'Histoire du judaïsme fut l'instauration de la tradition orale, qui se réclame de Moïse lui-même,
comme il est dit: "Moïse reçut la Torah du Sinaï, et la transmit à Josué, lequel la transmit aux Anciens, qui la
transmirent à leur tour aux Prophètes, et ces derniers la transmirent aux hommes de la Grande Assemblée." (Trai-
té Avot 1:1). Le concept de "transmission" (à la fois "kabbalah" et "messira") se trouve au cœur du dispositif de
la Torah orale, dont le rôle est précisément de transmettre le texte de la Torah écrite à chaque génération, par la

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voie des maîtres et des enseignants qui la déposent entre les mains des disciples censés eux-mêmes devenir des
maîtres à leur tour. C'est ainsi que le judaïsme a survécu pendant deux mille ans d'exil: dans les maisons d'étude,
au travers d'un enseignement vivant et ininterrompu. Or, le sionisme est précisément venu rompre cette
chaîne de la tradition, en instaurant un Etat juif sur la terre d'Israël. Ce n'est pas que le sionisme soit en
lui-même en contradiction avec la tradition juive de la transmission. En soi, le retour à Sion devrait
permettre de renouer avec une identité plus ancienne, l'identité hébraïque qui s'est constituée aux
temps bibliques sur la terre d'Israël. Mais de fait, le sionisme issu de Herzl et de Ben-Gurion a opéré
une rupture en optant pour une voie étroitement politique, calquée sur le modèle des Etats occiden-
taux. Plutôt que de comprendre que l'Etat n'était qu'un moyen de sauvegarder le trésor de la tradition,
le sionisme politique a adopté un discours idéologique dur, qui stipulait que la vie juive en exil avait
été une dégénérescence des forces vives de la Nation, et qu'il s'agissait d'effacer un mode de vie pour
lui en substituer un autre: un mode de vie plus "sain", lié au travail de la terre et à la défense physique
du peuple par les armes. Bien que l'idéologie sionisme ait perdu du terrain ces dernières décennies,
elle a largement contribué à couper le peuple juif de sa tradition en le transformant en une "Nation is-
raélienne", qui se réclame des mêmes valeurs et du même mode de vie de "l'Occident", considéré
comme une civilisation mondiale.
L'objet de notre intervention est d'examiner la révolution sioniste à la lumière de la question de la transmission,
et de poser la question des enjeux de cette mutation de l'identité juive aujourd’hui. »)

Lysiane Lamantowicz (psychiatre, psychanalyste, thérapeute familial, Membre d’Espace


Analytique): « No name — Transmission et théories du complot » (Quelle rupture dans la trans-
mission permet la diffusion des théories du complot? Effraction traumatique du Réel; Défaillance du symbo-
lique; Transmission des théories du complot. Quand la « pacification symbolique » échoue à contenir l'agressivi-
té que génére le « travail de la culture ». Quand aucun mythe, quand l'imaginaire ne vient plus contenir une
jouissance innommable. La contagion des théories du complot comme symptôme de l'échec de la transmission).

Alexandra Laignel-Lavastine (Paris/Jérusalem; Docteur en philosophie, essayiste, historienne de la


Shoah, de l'antisémitisme et des intellectuels est-européens au XXème siècle. Auteure: Prix de l’Essai
européen en 2005 (Esprits d’Europe : autour de Czeslaw Milosz, Jan Patocka, Istvan Bibo, Calmann-Lévy,
2005; Folio-Gallimard, 2010); première traduction à l’étranger du livre noir de M. Carp, Cartea Neagra : La
destruction des Juifs de Roumanie, 1940-1944 (Denoël, 2009); Eliade, Cioran, Ionesco: l’oubli du fascisme
(PUF, 2002); traduction de la biographie d’Abba Kovner par Dina Porat (Le Juif qui savait, Le Bord de l’Eau,
2017); La Pensée égarée. Islamisme, populisme, antisémitisme: réflexion sur les penchants suicidaires de l’Eu-
rope (Grasset, 2015, Prix de la LICRA); Pour quoi serions-nous encore prêts à mourir ? (Cerf, 2017, Ménorah
d’or 2017); Mémoires II du psychosociologue Serge Moscovici à partir de ses notes posthumes, à paraître chez
Grasset, rentrée 2019: Un « métèque » à Paris. Les tribulations d'un jeune juif de l'Est qui voulait devenir un
homme d’étude », où il est aussi beaucoup question de Paul Celan):
« Jeunes Juifs de l'Est à Paris après 1945 : une génération intellectuelle pour "six millions de morts
en héritage », à travers les Mémoires inédites de Serge Moscovici (1925-2014) »

Colette Leinman (Docteur en littératures, Chargée d’enseignement à l’Université Tel Aviv, membre
du Groupe ADDAR, Secrétaire et membre du Comité Scientifique de The Interdisciplinary Institute
Schibboleth- Presence of Freud, artiste plasticienne, écrivain) : « Transmission de l'expérience de
l’exil ou de la représentation de l'utopie chez les artistes juifs et israéliens. » (L’expérience de
l’exil prend une part active dans le narratif de l’histoire juive. L’exil, sanction punitive autant collective qu’indi-
viduelle, se manifeste par l’image du « juif errant » véhiculée par la tradition chrétienne. A ces périodes d’incer-
titude, d’inquiétude et de souffrance, une projection dans l’avenir propose une issue. L’attente messianique qui
rejette l’ordre établi suscite de nombreuses utopies qui ont permis de sublimer cet exil subi. Le sionisme, avec
pour projet l'établissement rationnel d'une société idéale (eutopia) et la ‘création’ d’un homme nouveau (le tsa-
bar), n’a-t-il pas été perçu comme une forme sécularisée du messianisme ? Dans cadre de notre réflexion, l’ima-
ginaire artistique offre lui-aussi un ailleurs meilleur, une rupture avec le passé, une re-naissance. Ainsi en
1919, des artistes juifs se joignent à Chagall qui vient d’ouvrir les portes d’une « École d'art populaire ». Ils y
enseignent une révolution esthétique, l’abstraction, selon laquelle une représentation innovante de la réalité peut
régénérer la société (El Lissitzky ; Kasimir Malevich)[1]. Après la seconde guerre mondiale, de nombreux artistes
juifs américains (Barnett Newman, Mark Rothko, Eva Hesse, Adolph Gotlieb,..) et plus tardivement, israéliens,

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(Yossef Zaritzky ; Avigdor Stematsky et Yehezkel Streichman) ont rompu eux-aussi avec les codes esthétiques
associés à une civilisation qui a débouché sur l’horreur. On pourrait alors se demander si la recherche de l’abs-
traction lyrique et l’expressionnisme abstrait ne s’inscriraient pas dans une transmission de l’expérience existen-
tielle juive, éthique et mystique, cette fois dans une dimension universelle.)

Ofer Lellouche (Peintre- sculpteur/Tel Aviv, Membre du Comité Scientifique de Schibboleth- Actuali-
té de Freud, et de The Interdisciplinary Institute – Presence of Freud –, Isr.): w.Michel Gad Wolko-
wicz: « Le veau d’or & la Gradiva : de la chose au verbe » (Transmission et mémoire dans l’art et la
psychanalyse: différentiel entre la transmission comme investissement identificatoire intériorisé conflictuali-
sable et l’investissement en la destruction par identification mimétique par introjection. Discussion autour de
l’actuel de l’expérience ambivalentielle de la sortie d’Égypte et de Délire et rêve dans la Gradiva de Jensen, de
Freud).

Elisabeth Lenchener (cinéaste, productrice); film inédit présenté, et discuté en table ronde: « Michaël
Bar Zvi, l’ami, le Mensch et le sionisme »

Eric Marty ( Professeur de littérature Moderne, Université Paris Diderot, Institut Universitaire de
France, philosophe, écrivain, éditeur des oeuvres de R. Barthes, Membre du Comité Éditorial de
Schibboleth – Actualité de Freud –, Fr.): « 1950-1980, les Modernes et la transmission symbolique ».
(« En postulant l’existence d’un ordre symbolique structurant la place de l’homme dans le monde comme sujet
parlant, le courant structuraliste ou post-structuraliste (de Lévi-Strauss à Barthes en passant par Lacan et tant
d’autres), les Modernes se sont engagés dans une aventure intellectuelle au cœur de laquelle la transmission était
en jeu : on s’intéressera à la dimension juive impliquée dans cette transmission et son lien avec l’entreprise de
subversion ou de déconstruction qui lui était parallèlement attachée. »)

Yehouda Moraly (Professeur Émérite et ancien directeur du Département d’études théâtrales Univer-
sité Hébraïque de Jérusalem, PhD, Paris III, Université fédérale de Rio de Janeiro, Université de Tel
Aviv, Bar-Ilan ; écrivain, metteur en scène de théâtre, Isr.); « La représentation du rapport maître-
élève dans le cinema, le theatre occidental et dans l’univers juif » (Dans le théatre et le cine-
ma occidentaux, la transmission du savoir est souvent montrée de manière négative. Le maître est ridicule.Il est
parfois criminel. Ou bien, se révoltant, l’élève veut détruire le maître. Dans le meilleur des cas le rapport maître-
élève évolue vers un rapport amoureux. La vision de la transmission dans le monde juif est toute différente. Le
rapport maître-élève est idéalisé et montré comme un rapport essentiel. On pourrait tenter d’expliquer cette diffé-
rence de vues par un rapport inverse concernant la vieillesse. L’Occident met en valeur la jeunesse. Le vieux
maître doit être renversé. Au contraire, dans un monde traditionnel, la vieillesse est un signe de sagesse qui fait
du maitre la source de savoir à laquelle on va puiser.)

Thibault Moreau (psychanalyste, Vice-Président de Schibboleth- Actualité de Freud): « Héritage,


transfert, mémoire - Ce qui se reçoit, s’élabore, se transmet — avec qui ? »
(Ce que tu hérites, acquiers-le pour mieux le transmettre ; l’élaboration de l’héritage, celui qu’il échoit à chacun
de constituer par les gestes de recevoir, concevoir, adresser, etc., s’effectue avec quelques autres : parents, en-
fants, amis, conjoint, psychanalystes, maîtres, etc. – dans un travail d’interprétation appelé à s’infinir. Ouvrir de
l’infini dans ce qui pourrait s’arrêter, se statufier, s’idolâtrer se fait donc en relation, en transfert, en commence-
ment. On proposera une méditation à partir de ces points, en référence à la phrase programmatique du travail de
culture que Freud reprend de Gœthe (« Ce que tu hérites de tes pères, acquiers-le pour mieux le posséder. »), de
ses notions de « transfert héréditaire » (cf. L’Homme Moïse et le Monothéisme), de remémoration, répétition et
perlaboration, et de construction dans l'analyse (cf. les articles éponymes) ; et des modes de transmission dans le
judaïsme : « Interpréter, c’est créer du sens : Transmettre les clefs de l’interprétation, pas l’interprétation !
» (Marc-Alain Ouaknine, Invitation au Talmud).
Cette méditation s’intéressera à deux points en particulier : comment faire avec la part destructive que nous héri-
tons (nous somme issus d’une lignée de meurtriers dit Freud), que nous trouvons présente en nous dans notre
développement d'individu, et par la destruction (par refoulement, déni) qui se propage dans les contenus d’héri-
tage ? Que deviennent les notions d’acquisition et d’héritage, si elles sont vouées non pas à la possession mais à
la transmission ?)

Jean-Jacques Moscovitz (Psychiatre, psychanalyste, Membre d’Espace Analytique; Président de Psy-


chanalyse Actuelle, analyste et critique freudien de cinéma au Regard qui bat ; Co-Fondateur, Vice-
Président et Membre du Comité Éditorial de Schibboleth — Actualité de Freud –, Fr.): « La transmis-
sion entre acte de savoir et de non savoir, quelles conséquences? » (La transmission réussie im-
plique un chemin depuis le symptôme au conflit puis par l’interprétation un savoir s’érige. C est ce savoir qui
est la transmission même . Sinon c’est la brisure de la transmission, qui exige réparation , le tikoun . Exemple
pris dans des films: La Bête Humaine de JEAN RENOIR, Le fils de Saül de LASLÔ NEMES.)

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Marc-Alain Ouaknin (Rabbin, Professeur des Universités, de philosophie, écrivain ; Membre du
Comité Scientifique de Schibboleth –Actualité de Freud –, Fr.): « La lecture, de Freud — Le « com-
plexe du chapeau »» (J’ai été amené à travailler sur les sources bibliques de Freud et en par-
ticulier sur son rapport à la Bible de Philippson. L’entrée de l’œuvre de Freud possède comme chez Kafka
de très nombreuses portes qui incluent même celles devant lesquelles on reste devant toute sa vie. Et en fin
de compte on ne saura jamais qu’elle était la meilleure porte, mais l’essentiel est d’en avoir franchi une
quitte à en découvrir d’autres par la suite.)

Françoise Ouzan (Professeur, écrivain, historienne - Senior Research Associate, Goldstein-Goren


Diaspora Research Center, Université de Tel Aviv (Isr.) ; membre de The Interdisciplinary Institute –
Presence of Freud –, Isr.); « Les rescapés de la Shoah et la transmission des valeurs juives »
(Cette communication examine en particulier les points de rencontre entre valeurs juives et valeurs univer-
selles — réflexions d'ordre historique, sociologique, psychologique et littéraire).

Richard Prasquier (Médecin cardiologue, Président du Keren Hayessod, France, ex-Vice Pré-
sident de la Fondation de la Mémoire de la Shoah, Président d’Honneur du CRIF): allocution d’ou-
verture.

Michaël Prazan (Écrivain, cinéaste, documentariste, Membre du Comité Éditorial de Schibboleth –


Actualité de Freud –, Fr.); film présenté, et discuté en table ronde: « La passeuse des Aubrais »
(Un jour ou l'autre, chacun se confronte au secret fondateur, celui qui le pousse en avant dans le silence et la dou-
leur. Ce temps est venu pour Michaël Prazan, réalisateur et essayiste, que l'on connaît pour ses indispensables
enquêtes sur les Frères musulmans (Grasset, 2014) et les Einsatzgruppen, les commandos de la mort nazis (Seuil,
2010). Cette fois, il remonte le cours de sa propre histoire. Celle de son père, Bernard Prazan, enfant juif sauvé
en 1942 par une passeuse mystérieuse. L'inconnue lui fit franchir la ligne de démarcation, près d'Orléans. Le
petit garçon, qui avait 7 ans, ne garde dans sa mémoire qu'un regard de cette femme dans lequel il croit lire l'hé-
sitation entre la dénonciation à la Gestapo - il y eut beaucoup de faux passeurs collabos - et la pitié. C'est cet
instant où, sur le quai de la gare des Aubrais, entre les uniformes allemands, tout peut basculer vers la vie ou la
mort que Prazan l'adulte transmet à ses fils Franck et Michaël. Il faut imaginer Michaël Prazan, auteur renommé
de documentaires historiques, face à l’écran transmettant en direct l’image de son père. Nous sommes le 18 mai
2006, dans les locaux de l’Institut national de l’audiovisuel, où Bernard Prazan évoque son passé d’enfant caché
dans le cadre d’une collecte de témoignages soutenue par la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Son fils a
dû batailler ferme pour le convaincre de rompre ce silence entretenu tout au long de sa vie. Il l’a accompagné à
Bry-sur-Marne (94) et, seul dans une petite pièce, suit avec attention l’entretien que conduit sa consœur Cathe-
rine Bernstein. Bernard Prazan, a été un enfant caché. Ses parents ont été arrêtés au cours des premières rafles
qui ciblaient les Juifs étrangers. Une passeuse, Thérèse Léopold, devait conduire l’enfant alors âgé de 7 ans ac-
compagné de sa soeur de 5 ans des Aubrais vers la zone dite "libre". Lorsqu'elle est venue les chercher, elle était
accompagnée d’un homme : Pierre Lussac, l’un des collaborateurs les plus actifs de la région d’Orléans.
Du haut de ses 7 ans, Bernard Prazan comprend alors que la passeuse était sur le point de les livrer à la Gestapo.
Puis qu’elle s’est ravisée. Michaël, son fils, a retrouvé et filmé cette femme qui était encore en vie et qui a
confirmé cette histoire. C’est cette enquête, à la première personne, que le réalisateur reconstitue dans ce film.
Partant de l’entretien de son père réalisé par l’INA, auquel répond celui qu’il a filmé de la passeuse, il s’est ren-
du à Orléans, pour faire parler les archives sur le collaborateur Pierre Lussac. Il revient aussi sur les conditions
de la vie juive avant la guerre à Paris, puis de la disparition de ses grands-parents, l’internement de son grand-
père à Pithiviers, la spoliation de leurs biens, leur assassinat.)

Ann-Belinda Preis (Anthropologue, Ph.D., Membre du Comité Éditorial de Schibboleth – Actualité de


Freud –Danemark); discutante.

Franklin Rausky (docteur d’Etat ès-Lettres et Sciences Humaines, ancien maître de conférences à l’uni-
versité de Strasbourg et directeur des Études à l’Institut d’études juives Élie Wiesel, ancien co- directeur du
département de recherche « Judaïsme et christianisme » au Collège des Bernardins ; directeur de recherches
doctorales à l’Université Paris-Diderot (Psychopathologie et Psychanalyse), Doyen de l’Institut Universi-
taire d’études Juives Elie Wiesel, Fr.), sous réserves.

Jean-Louis Repelski (Universitaire, Université de Tel Aviv, membre du Comité Éditorial de The Interdis-
ciplinary Institute – Presence of Freud –, Isr.); discutant.

Ouriel Rosenblum (Prof. Psychopathologie Paris Diderot, psychiatre d’enfants et d’adolescents; respon-
sable médical, pôle enfants OSE; attaché de recherches au CHU Pitié Salpêtrière, CECOS Hôpital Co-
chin, périnatalité, service Prof. David Cohen, psychanalyste (Paris, France): « L’homme transsexuel, sa

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femme, leur enfant et le psychanalyste — Un premier corps qui se transforme, pour aller à la rencontre
de ce premier corps, afin de fabriquer un nouveau corps… » (Une personne transsexuelle féminin vers
masculin (Female to Male, FtM) est une personne qui, ayant un corps de femme, se sent une identité d’homme, et
demande une réassignation de son sexe, par une transformation hormono-chirurgicale et un changement d’état civil.
Ensuite, cette personne peut jouir de toutes les prérogatives liées à son nouveau sexe. Ainsi, la loi française lui re-
connaît la possibilité de se marier avec une femme. Le couple étant stérile par absence de spermatozoïdes chez cet
homme, ils ont le droit de demander une AMP pour infertilité. Les Centres d’Étude et de Conservation des Oeufs et
du Sperme (CECOS) ont été réticents à la leur accorder craignant que l’homme transsexuel ne puisse être un père
adéquat et que l’enfant ne puisse pas avoir un développement normal, en particulier, en ce qui concerne son identité
sexuée. C’est dans ce contexte, que le CECOS de Cochin Port-Royal, à Paris, a initié un programme d’insémination
pour ces couples en 1999. La prise en charge comprend deux entretiens avec des psychanalystes, psychologue ou
psychiatre formé à la thérapie psychanalytique familiale et de couple. Nous proposons, à partir de ces entretiens,
d’analyser la dynamique du couple à la lumière de la transformation corporelle de genre, de tenter de définir la spé-
cificité du choix d’objet amoureux et les caractéristiques de la transmission auprès de leurs futurs enfants. Mots-
clés : AMP, Couple, Corps, Transsexuel, Transmission, enfant)

Rachel Rosenblum (psychanalyste, Membre titulaire de la SPP, Membre Titulaire de Schibboleth -


Actualité de Freud): « Retour sur les lieux du trauma - quand le voyage se substitue à l’interprétation »
(Au cours de l’analyse des descendants des survivants , que ce soit ceux de la Shoah ou ceux d’autres
traumatismes massifs, il arrive qu’un voyage à Auschwitz puisse complèter, voire remplacer l’interpréta-
tion . Alors que le voyage de retour se révèle dangereux pour les survivants directs , il permet par contre
aux générations suivantes de symboliser ce qui de l’insoutenable a été rejeté.)

Richard Rossin (Cofondateur de Médecins du Monde, Ancien Secr. Gal.de Médecins Sans Frontières,
chirurgien, écrivain, ancien Vice-Président de l’académie Européenne de Géopolitique, Vice-Président
de The Interdisciplinary Institute – Presence of Freud –, Israël); « Transmission, judaïsme, sionisme,
Éléments de démontage » (ABSTRACT : Pour une histoire de la transmission à travers les
mythes, le graphisme hébraïque, les tribulations, d’Eber à Moïse, du peuple construisant son éthique : le couple
liberté/altérité est clairement défini lors de l’Exode ; c’est LA valeur dont, symboliquement, la pérennité est dans
son rapport à la pierre et son rapport à la divinité. Le sionisme qui nait durant l’exil de Babylone est arrimé à
cette valeur ; elle et lui, en permanence scandés, survivent aux empires et aux destructions nationales, ils tra-
versent le temps. La valeur va s’imposer parmi les Nations mais le sionisme parmi elles qui ne s’interrogent
plus, souffre toujours d’un ostracisme… une façon d’être à mi-Sion. Mischa Gad Wolkowicz m’a dit transmis-
sion. C’était à Césarée ou dans un restaurant telavivien. Trans-mission, au-delà de la mission, de la mission du
quotidien. Transmission, mission transmise pourrait-on dire.)

Georges-Elia Sarfati (Professeur des Universités; Ecole française d'analyse et de thérapie existen-
tielles (Logothérapie) V. Frankl; Réseau d'étude des discours institutionnels et politiques; Université
populaire de Jérusalem, Membre du Comité de rédaction de Schibboleth – Actualité de Freud – ,
F r a n c e ) : « Tr a n s m i s s i o n , s y m b o l i s a t i o n / d é - s y m b o l i s a t i o n : A p a r t i r d ’ I s r a ë l » .
(Il s'agit de réfléchir à la fonction ainsi qu'aux défis que rencontre la transmission à notre époque (qualifié de
post-moderne, ou d'hyper-moderne), en se centrant sur la portée de ces notions en considérant le signifiant Israël
(incidemment l'histoire récente du peuple juif. Mais le "à partir d'Israël", indique bien que ce signifiant nous en
dit aussi long sur le reste du monde»).

Daniel Sibony (Psychanalyste, philosophe, écrivain, Membre du Comité Éditorial de Schibboleth –


Actualité de Freud –, Fr.): «Transmission inconsciente et transmission d’inconscient»:
(Pourquoi l’enfant que je fus, né et vivant dans les ruelles de Marrakech, élevé entre arabe et hébreu dans la
Bible à haute dose, puis scribe écrivant les lettres des femmes illettrées à leurs époux émigrés, a fait plus tard de
la recherche mathématique puis est devenu psychanalyste et écrivain ? Cela nous mènera à distinguer transmis-
sion inconsciente et transmission d’inconscient, en passant par la clinique, notamment des états-limites.

Bibliographie : La juive, Jouissances du dire, nouveaux essais sur une transmission d’inconscient. C’est la thèse
de philosophie que j’ai soutenu autrefois avec Lévinas Michel de Certeau, R. Mizrahi, J-T Desanti, O. Revault
d’Allonnes et H. Atlan)

Jacques Tarnero (Sociologue, ancien Chargé de mission CNRS, Membre du Comité Éditorial de
Schibboleth-Actualité de Freud, Fr): « « Zakhor » confisqué : les pièges institutionnels du « devoir de
mémoire » (Peut on dire de « Zakhor ! » qu’il constitue le onzième commandement pour un peuple qui
a frôlé tant de fois la disparition ? Se souvenir, rappeler, transmettre, que veulent dire aujourd’hui ces injonctions
quand le « ça » du "plus jamais ça » fonctionne comme une incantation vaine parce que que « ça » a recommen-
cé. A la barbarie extrême des crimes de masse, fait place une barbarie plus douce: si la langue du IIIe Reich
n’éructe plus des recommandations explicites ou secrètes de mise à mort, la langue du XXIe siècle s’inscrit dans
d’autres dispositifs dont la langue reste le premier vecteur. Auréolé de l’apparat d’une extension du droit, de la
science, de l’idée du progrès, le surhumain, le transhumain s’installe dans nos sociétés, saccageant un ordre

18
symbolique, abolissant des catégories construites au fil des siècles et des générations. Ainsi le vrai ne serait pas
le vrai, la "post vérité" concurrencerait la vérité, la terre ne serait pas ronde et les chambres à gaz n’auraient pas
existé. Des fake news au négationnisme historique parrainé par l’UNESCO ou l’ONU, des éléments de langage
nouveaux autorisent l’avancée des mots confortant l’ensauvagement du monde. La puissance médiatique
contemporaine, portée par un développement technologique inégalé, réduisant le temps et l’espace avance bien
plus vite que notre capacité à la penser et à l’apprécier d’un point de vue éthique. Comment penser cela ?
Comment préserver un ordre symbolique fondateur de l’idée d’humanité ? Comment penser l’histoire contempo-
raine à l’aune du brouillard actuel ? Pourquoi est il si difficile aujourd’hui de donner corps à ce "devoir de mé-
moire" ? Comment parler vrai au milieu des bruits du monde ou bien au contraire des abimes d’oublis ?)

Michèle Tauber (Maître de conférence HDR en langue et littérature hébraïque moderne et contempo-
raine, Université Sorbonne Nouvelle, Paris, Fr.) : « Le yiddish, langue de la transmission dans l’œuvre
d’Aharon Appelfeld » (Dès ses premières nouvelles dans les années cinquante et jusqu’à ses derniers romans,
Aharon Appelfeld transmet la langue et la culture de ses aïeux via la langue de la Bible. En effet c’est par le truche-
ment de l’hébreu que l’écrivain fait parler ses personnages en yiddish, leur confiant par là-même la mission sacrée de
continuer à transmettre tradition et culture juives dans la langue assassinée.)

Ilan Trèves (Ancien Chef de Service de Psychiatrie Hôpital Shelvata, Professeur et ex-Directeur à
l’Institut de Psychothérapie de l’Université de Tel Aviv, Membre Titulaire et superviseur de la Société
Psychanalytique d’Israël, Membre du Comité Scientifique de The Interdisciplinary Institute – Presence
of Freud –, Israël); Président de séance.

Sam Tyano (Professeur Emérite en Psychiatrie, Ancien Chef de service de Psychiatrie à l’Hô- pital
Gueha, Université de Tel Aviv ; former President of the Israeli Council for Mental Health,1997 Chair-
man of the National project on Infant Mental Health, 2004 Vice President of the International Associa-
tion for Child and Adolescent PsychiatryPrésident du Comité d’Ethique au sein de la WPA (Associa-
tion Mondiale de Psychiatrie de l’enfant et de l’Adolescent) ; Membre du Comité Scientifique de
Schibboleth – Actualité de Freud – (France), et Président d’Honneur de The Interdisciplinary Institute
– Presence of Freud – (Israël);

Monette Vacquin (Psychanalyste, Membre du conseil scientifique du département d’éthique bio-mé-


dicale du Collège des Bernardins, ancien membre de la Commission d’éthique bio-médicale du consis-
toire israélite de Paris, ancien membre du Collège de Psychanalystes. Paris; Lauréate du Grand
Prix « Science et conscience » attribué par « Humanisme et Société ». Membre du Comité Éditorial de
Schibboleth – Actualité de Freud – (France) : « Transmettre ou muter - Des formes contemporaines
du « Qui suis-je » et de sa transmission » » (De l’aimable fécondation in vitro des années 80 aux banques de
matériel corporel humain, ces structures qui, pour répondre aux besoins de l’industrie, « obtiennent, contrôlent,
traitent, conservent, stockent, distribuent, importent ce matériel, ( dont les cellules souches, les gamètes, les em-
bryons, les fœtus), l’épistémophilie se déchaine et met à mal nos repères subjectifs les mieux assurés. En moins
d’un demi siècle, elle aura aboli les différenciations fondamentales établies par le droit, ouvrant des espaces de
pouvoir sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Que se passe t-il pour le sujet quand la techno-science-éco-
nomie fait la loi, que gagnent le neutre et l’indifférencié, qu’est-il au juste adressé à la technique sur fond de dé-
clin des représentations et du langage qui tentaient de dire et de lier l’humanité ? Quel avenir dessine la rationali-
té instrumentale quand elle avale tous les autres modes de la rationalité ? Que dit de nous et de nos désirs in-
conscients ce qui prend la forme d’une « sortie en douce de l’espèce humaine » ?)


Philippe Val (Écrivain, journaliste, essayiste ancien directeur de Charlie-Hebdo, et de France Inter ;
Membre du Comité Éditorial de Schibboleth – Actualité de Freud –, Fr.): « Athènes et Jérusalem,
sources de la démocratie; Cachez cette identité que nous ne saurions voir — Tu finiras clochard
comme ton Zola — »: ( Depuis le 11 septembre 2001, c’est par milliers que les démocraties mo-
dernes comptent leurs citoyens assassinés, victimes d’une guerre identitaire. Nous n’en sortirons victorieux qu’à
la condition de transmettre la connaissance et l’amour de notre démocratie. Mais comment faire si l’histoire de
celle-ci n’est pas enseignée ? Et pire encore, si cette histoire, qui est la nôtre, fait l’objet d’un rejet, d’une scanda-
leuse dissimulation ? Pendant des siècles, l’Europe de l’Ouest était les confins du monde connu où les exclus, les
commerçants, les aventuriers, les convertis de toutes sortes sont venus s’amalgamer pour inventer une civilisa-
tion où tous seraient des citoyens de plein droit. Notre précieuse identité, c’est d’abord celle d’un peuple de bâ-
tards, seul capable de penser le droit et la liberté universels. Il y a en chacun de nous un Grec, qui, depuis deux
mille cinq cents ans, arpente l’agora en améliorant sa définition du juste et de l’injuste, un Juif qui ne cesse d’in-
terroger la langue pour lui faire dire un droit universel, et tout un peuple de bâtards qui met son génie à leur prê-
ter main-forte. Voilà notre véritable identité, celle que nous devons chérir (avant toutes les autres). Cette identité,

19
elle est ce que nous sommes de plus élevé. Elle est la seule qui vaille qu’on la revendique haut et fort, que notre
fierté la féconde, qu’on la défende quand elle est attaquée, et qu’on l’aime passionnément. Pour l’heure, elle est
une Belle au Bois Dormant. Cachez cette identité que je ne saurais voir se penche sur elle pour lui dire que
l’heure du réveil est venue ; Quand il m’a confié la tâche de rédiger son histoire, Philippe m’a dit : “Je voudrais,
qu’à la fin, je puisse savoir ce que je garde du siècle passé pour le léguer sans rougir – ou sans frémir – à l’inno-
cence de mon fils.” Tâche délicate... Quelle autre époque française a produit autant de grands esprits qui se sont
contentés de prodiguer les leçons d’une morale fondée sur le mépris de l’innocence ? En suivant ton père pas à
pas, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à nos jours, j’ai décidé d’écrire ce livre à ton usage pour
que sa conclusion prenne la forme d’une évidence qui ne soit pas très éloignée d’un effet comique. Tu sais que
son premier métier, et sans doute le seul qu’il exerçât jamais, consistait à divertir les honnêtes gens. À mesure
que je croisais les destins des acteurs de premier plan et des anonymes – du petit commerce, du monde ouvrier,
du music-hall, du journalisme ou de la politique – qui ont jalonné la vie de ton père, c’est la fresque tragi-co-
mique du siècle qui apparaissait. C’est ce que nous désirions t’offrir. C’était éprouvant, mais on a beaucoup ri.
Vraiment beaucoup. Dès le commencement. Bien sûr, au début, c’était les choses bêtes et laides qui nous amu-
saient. Puis on s’est aperçu que les choses intelligentes et belles faisaient encore plus rire, mais d’un rire diffé-
rent. Un rire avec la gorge un peu serrée, comme il arrive toujours lorsque souffle le courant d’air furtif de la
grâce, laquelle est l’expression ultime de la liberté que ton père désire te laisser en héritage.)

Gisèle Vered (psychanalyste, Machon de Tel Aviv, TAICP. Tel Aviv institut de psychanalyse contem-
poraine, Membre du Comité Scientifique de The Interdisciplinary Institute – Presence of Freud –, Is-
raël, Israël) (« Pères-versions; transmissions conscientes et inconscientes de nouveaux modèles? » (version,
non pas père-version ou mère-version mais PÈRES-versions. Eclatement de la triangulation classique. Transmis-
sions conscientes et inconscientes de nouveaux modeles. Revolte/Revolution ou bien simple sursaut de civilisa-
tion ? »)

Olivier Véron (Directeur des Éditions Les provinciales): "Politique et métaphysique de la langue chez
Michaël Bar-Zvi et Pierre Boutang » (Michaël Bar-Zvi comme Pierre Boutang, l’un en tant que juif
israélien, l’autre comme catholique, tous deux en philosophes de langue française et théoriciens politiques du
nationalisme – ont été attentifs à la dimension politique du langage, au « caractère politique de la langue » et à ce
que cela traduit de notre rapport à l’être, à l’origine : peut-il y avoir relation à l’autre absolu, échange, découverte
et désir sans singularité et sans secret ? Signe le plus singulier de l’appartenance, la langue est pour la nation son
ultime frontière, sa citadelle et se trouve au principe de toute souveraineté. Pour l’esprit la langue est à la fois
raison (logos) et mémoire historique, vérité transmissible et indéniable, aventure vers l’absolument autre. « Je ne
dis plus seulement que ma patrie c’est la langue française, écrivait Pierre Boutang, mais que c’est l’enseignement
et la transmission de cette langue dans son intégrité. » Et Michaël Bar-Zvi : « La langue hébraïque est le modèle
le plus essentiel et le plus secret de la nation juive.»)

Éva Weil (Membre de la Société Psychanalytique de Paris ; Chercheur associé à Paris I et CNRS,
UMR IRICE ; Chercheur associé Paris VII Paris Diderot dans l’équipe du Centre de Recherche Psy-
chanalyse et Médecine ; Chargée d’enseignement à l’Université René Descartes, Paris V, Fr.): discu-
tante de séance

Simone Wiener (Psychanalyste, Membre de l’association de psychanalyse Encore, Membre du Comi-


té éditorial de Schibboleth – Actualité de Freud –, membre du Regard qui bat; Fr.): «Les séparations
symboliques» )

Jean-Pierre Winter (Psychanalyste, Président-Fondateur du Coût freudien, Membre du Comité


Scientifique de Schibboleth – Actualité de Freud –, expert au près du Sénat, Fr.): « Transmettre, ou
pas- L’avenir du père » (Que ce soit dans les relations maître-élève ou parents-enfants, ou en-
core dans les traditions religieuses quelles qu’elles soient, nous sommes tous habités par le désir de « faire passer
» un savoir, des valeurs, un héritage. Or, dans ce domaine de la transmission, l’essentiel nous échappe : on
échoue le plus souvent à prodiguer les richesses que notre volontarisme voudrait transmettre, et d’autres conte-
nus passent par nous, hors de notre maîtrise et souvent même de notre conscience. Sur ces questions qui
concernent tout un chacun, le psychanalyste Jean-Pierre Winter apporte ici un éclairage singulier, à partir de trois
conférences données à Paris au Collège des Bernardins. Prenant les exemples de l’apprentissage de la lecture,
des héritages familiaux et des processus à l’œuvre dans les religions, il nous invite à découvrir les étranges para-
doxes de la transmission. Son érudition aussi bien littéraire ou talmudique que psychanalytique est souvent tein-
tée d’un humour et d’une vitalité propres à éveiller en nous des interrogations surprenantes. Un livre qui aide à
déconstruire les déterminismes et renvoie chacun à sa responsabilité de sujet.Avec la fin du patriarcat occidental
classique, la position du père au sein de la famille a radicalement changé, sa manière d’exercer la paternité aussi.
Le nombre de familles monoparentales a explosé et, désormais, un spermatozoïde suffit pour qu’une femme
donne naissance à un enfant : elle n’a plus besoin d’un homme. Quels seront les effets de ces bouleversements
sur la filiation et les générations à venir ? Les hommes, mais aussi les enfants et les femmes pourront-ils s’y re-

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trouver ? Le psychanalyste Jean-Pierre Winter invite à réfléchir à ces questions dans un monde caractérisé par
l’effacement du père. En rappelant que sa place n’est pas simplement celle d’une figure éducative masculine,
l’auteur de Transmettre (ou pas) dessine les contours d’une fonction à réinventer.)

Michaël Gad Wolkowicz (Psychanalyste, Association Psychanalytique de France, professeur associé


de Psychopathologie Fondamentale et Clinique, Président de l’Association Internationale Inter-Uni-
versitaire Schibboleth - Actualité de Freud - et de The Interdisciplinary Institute – Presence of Freud –,
France-Israël): « Le nom de personne -Transmission de la haine, haine de la transmission / The
transmission of hatred, the hatred of transmission. »: (Cette conférence se propose d’aborder la psy-
chopathologie de l’antisémitisme, du passage à l’acte anti-juif et du déni du réel, d’une version du négationnisme
qui lui est toujours consubstantiel. Ceci à partir de deux meurtres particulièrement sauvages perpétrés en France
à dix années d’écart (avec, dans l’intervalle, 15 assassinats ciblés de juifs en France): celui d’un jeune homme,
Ilan Halimi, employé précaire dans un commerce de téléphones portables, enlevé parce que juif, donc supposé
pouvoir être l’objet d’une rançon grandiose, torturé et assassiné en 2007, et dont le déni persistant de la nature
antisémite de l’acte eut comme conséquence d’entraver dramatiquement la conduite de l’enquête; l’autre en mai
2017 d’une femme juive âgée de 67 ans, travaillant dans une crèche, torturée une nuit chez elle dans un im-
meuble d’un quartier populaire de Paris par un voisin, un homme de 27 ans qui, avec sa famille musulmane l’in-
sultait et la menaçait depuis des mois, assassinée, défenestrée — elle s’appelait Sarah Halimi. L’anatomie du
meurtre antisémite et de la silenciation intello-médiatico-politique assourdissante de celui-ci (jusqu’à l’annuler
en tant que simple fait divers), est un authentique symptôme contemporain. Il s’agit de dégager la psychologie de
masse qui caractérise l’antisémitisme, et la généalogie de la culture qui le sous tend, ainsi que le point de ren-
contre entre l’intégrisme chrétien, l’ultra-gauche, expression du retour du refoulé du paulinisme, et le totalita-
risme islamique. L’obsession parasémitique anti-sioniste, associée à la désubstantialisation idéologique du réel,
participent, par délégation, au crime, de foule, quelque soit sa forme, dite « solitaire », ou groupale, dans une
compulsion de répétition et avec une culpabilité perverse narcissique purificatrice et absolutoire, violence et des-
truction auxquelles contribue la «défaillance» des instances, nationales, républicaines, et internatioanles, censées
être garantes du Symbolique, et des repères structurants (Droit, Histoire, Interdits et commandements civilisa-
tionnels) attaqués et pervertis. La judéophobie serait ainsi l’expression de projections activées par une identité
mortifiée, une haine identitaire tentant de dissoudre une honte inconsciente sous-jacente en se trouvant un objet
qui la légitimerait, prêtant une puissance d’être à l’autre - juif ne pouvant être pensée qu’en termes métony-
miques de l’avoir, intrication de l’envie archaïque, de l’identification mimétique et de la toute-puissance narcis-
sique, et d’un fantasme de substitution. Un délire de filiation, d’auto-engendrement, le rejet de la dette, de la
différence des générations et des sexes, de l’altérité et de l’incomplétude narcissique, la quête de jouissance im-
médiate et sans limites, et l’investissement sur la totalité, fût-ce par la destructivité, rejettent l’éthique de vérité,
de l’élévation par l’esprit, de la subjectivation et d’un universel du singulier, d’une liberté responsable, et contre-
investissent la transmission en tant que processus, la transmission de la transmission ouvrant à la conflictualité
oedipienne, à l’inconnu, au champ du fantasme et du transfert, à l’entre-deux de l’ambivalence et de l’indéfini de
la pensée. Ces questions introduisent à la question de la construction d’un peuple.)

Docteur Michaël Worbs (Former Executive President UNESCO, Deutschland): « Défendre la paix
dans l’esprit des hommes — Histoire et rôle de l’Unesco dans l’éducation et la culture
» (l’expérience du Président Exécutif sortant de l’Unesco (qui a pris la décision d’inviter Freud, au
travers des psychanalystes notoires, à l’Unesco à la session extraordinaire des ambassadeurs à l’occasion de ses
adieux), sur l’éthique politique et l’exigence de la transmission, des échanges inter-culturels.)

« Les pierres sont moins importantes que les souvenirs des hommes »
(Haïm Joseph Yerushalmi, 1982, University of Washington Press).

–‫–ש‬

INSCRIPTIONS :

participation aux frais pour le colloque :

1) pour les 3 jours 180 Euros ou 755 Shekels , collation midi et pauses rafraîchisse-
ment et café incluses.

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2) à la journée : 70 Euros ou 295 Shekels , collation midi et poses rafraichissements
et café incluses

3) • le dîner de la soirée d’ouverture : 50 Euros ou 210 Shekels

4) Les étudiants de moins de 26 ans sont libres de participation aux frais pour le colloque (non
pas pour le dîner).

—> L’ inscription et le règlement peuvent se faire directement et facilement sur le


site www.schibboleth.fr

Ou en écrivant à contact@schibboleth.fr et pour les règlements

en euros , par carte, sur le site, par la page faire un don (en utilisant la case « montant libre »),
ou par chèque à l’ordre de Schibboleth, à envoyer chez Thibault Moreau, 2 rue Marie Stuart,
5110 REIMS ;

ou en shekels, par virement à l’ordre de

Machon interdisciplinari Schibboleth – Presence of Freud –, n° de compte :


270010 à la banque Hapoalim, Ramat Aviv : branche : 568

en écrivant simultanément à contact@schibboleth.fr pour signaler le virement et préciser


son objet (1 ou 2 ou 3 journées)

RENSEIGNEMENTS :

Pour toute question ne touchant pas à l’organisation des transports et du séjour, vous pouvez vous
adresser à :

contact@schibboleth.fr

ou à Thibault Moreau : +33 663 117 826

ou Michel Gad Wolkowicz ; mgad.wolkowicz@gmail.com Tél.: +33 142 332 517 / +33 687
454 123 / Golan : +972 587 874 541 / +33 177 471 628

Organisation (voyage et d’hébergement)



Pour les participants partant de France, notre partenaire habituel Continents5 est à votre disposition
(tél : 01 53 34 15 55 ; gilbert.allali@continents5.fr ; marcallali@continents5.fr) pour l’or-
ganisation du voyage vols et/ou hôtel, et peut vous proposer un forfait adapté au colloque, et, si vous
le souhaitez, une prolongation pour un tour, une excursion et des visites.


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